All people change one day... See what I've become.

Janvier a été le mois où tout a basculé. Jamais je n’aurais cru que ma vie se déroulerait de la sorte. A croire que lorsque l’on joue vraiment avec le feu, on finit toujours par se brûler. C’est bien ce qui m’est arrivé. Raisonnable. Ce mot, je ne le connaissais pas. Alors je ne pouvais pas être raisonnable. Si seulement je l’avais été. Mais arrêtons de nous apitoyer sur notre sort. Ce qui s’est passé ne peut plus être défait. Nous ne pouvons plus reculer. Alors le seul choix, c’est d’avancer. Les responsabilités me tombent sur les épaules d’un coup. Elles sont nombreuses. Mais je les prends. Et je les assume. Pourtant, je me doute déjà que je serai la seule. Lui, il ne fera rien. Il m’a demandé de prendre mes responsabilités et de garder l’enfant. C’est ce que j’ai fais. Et lui ? Il me laissera très probablement. Je le sais, je le sens. Je devrai m’occuper seule de l’enfant. Mais je le ferai. J’avancerai. Je deviendrai plus forte que je ne le suis déjà. Certes, ce fut l’un des mois où je perdais pied. Où je n’arrivais pas à avancer. Où je doutais. Où je m’enfermais sur moi-même. J’attendais seulement que tout explose.

Février. J’ai commencé à vraiment comprendre que lui ne restera pas avec moi. De toute façon, cela était déjà clair depuis le début. Pourquoi m’a-t-il demandé de garder l’enfant ? N’a-t-il pas pensé à moi et mes projets ? Mes projets, ma vie. Tout chamboulé. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus et je vomissais sans cesse le peu de nourriture que j’avais dans mon estomac. Je n’étais pas bien du tout. Je ne suivais pas les cours. Et il a fallu que je tombe dans les pommes et dans les bras de Lun Marv en plus. Il m’a emmené à l’infirmerie et a découvert mon secret. Heureusement, ce n’est pas lui qui l’a révélé. Mais le directeur. En tout cas, il avait dit qu’il serait là si j’avais besoin de lui. Nous nous sommes revus de temps en temps. Après mon séjour à l’infirmerie, je mangeais plus et prenait soin de moi. J’avais compris. Je voulais garder l’enfant. Je ne devais pas mettre en péril ni sa vie, ni la mienne. J’ai ouvert les yeux grâce à Lun. Maintenant, je n’arrive plus à le joindre.

Mars. L’infirmière a apprit que j’étais enceinte et s’est empressée de le dire au directeur. Il a convoqué mes parents. Même ma mère a fait le déplacement depuis l’Espagne pour plusieurs jours. Ils m’en voulaient. Je n’avais jamais voulu qu’ils l’apprennent d’une telle manière. J’avais trop tardé à révéler la vérité. Mais j’avais peur de leur réaction. Surtout que je devais y aller seule. Lui n’aurait jamais accepté venir avec moi pour rencontrer au moins mon père. Jamais. Ce fut aussi le troisième mois le plus dur. Non seulement j’étais fâchée avec mon père et ma mère, depuis revenue en Espagne, la rumeur de ma grossesse circulait. Les filles qui restaient avec moi m’abandonnèrent. Les personnes qui me détestaient n’avaient aucune pitié. Je me retrouvai toute seule rapidement. La solitude. Je déteste cela. J’espère ne plus jamais revivre pareille chose. Au moins, j’avais un peu de soutien de la part de Lun ou de ma petite sœur Marianne. Sans eux, tout aurait été encore pire que cela n’était déjà. Akane, une fille (mais c’est un secret parce qu’elle se fait passer pour un garçon) est gentille aussi. Nous nous parlons de temps en temps. Pourtant c’est son ami Elio que je ne supporte pas, il a essayé de draguer Marianne ! Il était ivre en plus, alors je ne lui pardonnerai pas.

Avril. Fallait-il vraiment que je croise Takashi à nouveau ? Au moment où j’étais tombée bien bas et que j’essayais de cacher mes faiblesses. Et de les surmonter. J’ai pourtant tenté de faire en sorte qu’il ne soit pas au courant. Mais rien à faire. Deux petits idiots ont décidé de parler entre eux de cette rumeur. Alors je n’ai pas eu le choix, j’ai du lui dire la vérité. Je n’ai pas voulu revoir Takashi après. J’avais tellement honte. Je n’ai plus de contact avec lui. Je ne sais pas ce qu’il devient. Puis ce fut au tour de cette fille si populaire, Cassandra Glamour, de me mettre en colère. Je la déteste. J’espère l’avoir un peu remise à sa place. Enfin, la fin du mois a été un nouveau moment important dans ma vie. La rencontre de Rayflow Lightning à ce championnat a également tout changé. Je ne le savais pas à l’époque, faut dire. J’ai accepté de devenir sa pom pom girl. Après tout, je n’avais personne à supporter jusqu’ici. Lui ne savait pas pour ma grossesse. Tant mieux. Pourtant, notre relation était un peu étrange. Nous étions un peu comme un chat et la souris. Un coup j’allais vers lui, il me fuyait. Puis après il venait vers moi et je m’éloignais.

Mai. Un mois assez tranquille enfin de compte. J’ai commencé à me ressaisir tout doucement mais sûrement. La faiblesse qui m’habitait, je la sentais partir de moi. Je pouvais vraiment commencer à revivre. Je suis allée pour la deuxième chez le gynécologue pour faire une écographie. Mais je n’ai pas voulu savoir le sexe de l’enfant. Je veux que ce soit une surprise. Comme cela, je choisirai tout le moment venu. Malheureusement pour moi, le ventre commence à se voir désormais. J’essaie de mettre des vêtements amples au niveau du ventre mais cela ne change rien. Tout le monde le sait maintenant. Même Ray a commencé à se douter de quelque chose. Alors j’ai du le lui dire. Je ne pourrais pas le lui cacher plus longtemps de toute façon. Et, contre toutes les attentes, il a tout de suite dit qu’il m’aiderait si j’en avais besoin. C’est gentil de sa part. Je ne pensais pas du tout qu’il réagirait de la sorte.

Juin. Pourquoi ai-je accepté ce stupide rendez-vous ? J’avais décidé de ne plus penser à lui. De l’oublier. De ne plus chercher la vérité. Faire comme s’il n’avait jamais fait parti de ma vie. Pourtant, je suis allée voir une personne qui le connaît. Akim Kovatchev. D’ailleurs, lui aussi est étrange. Comme lui. Je les déteste tous les deux. Je ne veux plus jamais le revoir. Avoir à faire avec lui. Quel menteur ! Quel acteur ! Bref, passons. J’ai dit à Ray que j’avais besoin d’un nouveau toit car je ne voulais pas retourner vivre chez moi. Et devinez quoi ? Il est allé voir ses colocataires pour en parler avec eux. Ils ont tous acceptés que j’emménage chez eux. Je suis vraiment heureuse. Ils ne savent pas tout ce que cela signifie pour moi !

Juillet. Un mois un peu pénible tout de même. Mon ventre commence vraiment à prendre de la place et tout le monde est désormais au courant. Où que j’aille, tout le monde me regarde avec des yeux étonnés. Comme si j’étais devenue une extraterrestre. Mais bon, c’est vrai qu’une fille de mon âge enceinte cela ne se croise pas tous les jours. Et puis, je sors de moins en moins. Heureusement que certaines personnes restent à côté de moi pour ne pas me laisser seule. Je me rends compte comme c’est important d’avoir des amis et des personnes sur lesquelles on peut compter. La solitude c’est probablement une des pires choses qui peuvent nous arriver. Pour moi, c’est fini. A la fin du mois, les vacances commenceront et je pourrais enfin déménager. J’ai hâte.

Août. Je déménage. Andréa prend tout de suite soin de moi. Il s’occupe de moi comme un dingue. Il est trop gentil. Je l’adore. Ray aussi est là pour moi. Quant à Morphine, et bien disons que c’est plus compliqué. Il n’est presque jamais avec nous et je ne le connais pas du tout. C’est seulement un colocataire et puis c’est tout. Quinn qui vient souvent nous rendre visite et sympathique également. L’appartement est agréable. Et aujourd’hui je me rends compte qu’ils vont devoir supporter les pleurs du bébé lorsqu’il sera né. J’espère que cela ne les dérangera pas trop. Enfin on verra. Mais sinon, je commence à avoir de sérieux problèmes pour dormir. C’est difficile. Et j’ai souvent mal au dos. Je ne sors plus autant et me déplace peu.

Septembre. Le terme arrive à petits pas. Je suis pressée même si j’ai un peu peur. J’ai peur de la douleur. J’ai peur de souffrir. Je n’ai pas envie. Mais j’ai envie de voir mon enfant. Que tout cela se termine. Je suis un peu paradoxale, mais bon. Sinon, je suis très heureuse. La vie au sein de ses gentils garçons m’enchante vraiment. Je suis bien contente de n’avoir pas du retourner vivre chez mon père. C’est génial.