MES CHAUSSURES! [Privé Rachel]

Son père l’amena à l’académie dans sa limousine de travail comme tous les lundis matin quand elle commençait les cours. Ensuite, il partait à son travail. La journée de Rachel débutait mal alors elle sortit de la voiture, en colère et en plus de cela, elle se cogna la tête contre le haut de la voiture. Elle jura en espagnol énervée. Bien sûr, avant de claquer la porte de la limousine, elle entendit son père qui la grondait. Puis elle se rendit compte qu’elle venait de laisser tomber son sac par terre et comme il était ouvert, de nombreuses affaires s’éparpillèrent sur le sol. Elle dut donc se baisser pour tout ramasser. Personne ne l’aida en plus. Les garçons restaient seulement scotchés, les yeux plongés dans son décolté. Rachel avait bien envie de leur crier après et dire tout ce qu’elle pensait d’eux. Ils ne pensaient qu’à observer la belle poitrine de la jeune fille au lieu de l’aider. Non mais quels co****ds !

Elle se leva une fois toutes les affaires remises dans son sac puis marcha rapidement. Elle entra dans le hall de l’académie. Comme tous les lundis matin, il était bondé de monde. Elle essaya de se faufiler dans la foule sans toucher les autres personnes, comme d’habitude. Elle faisait attention. Mais elle ne remarqua pas le pied de cette fille. Sans faire exprès, elle lui marcha sur le pied. Bien sûr, elle ne s’en rendit pas vraiment compte mais alors qu’elle s’avançait pour enfin s’enfoncer dans le couloir ouest, elle entendit une fille qui l’interpellait. Rachel s’arrêta net et sentit en elle à nouveau cette colère qu’elle gardait qui allait bientôt exploser. Pourquoi maintenant ? Elle sentait vraiment que cette fille lui fera un caca nerveux et elle ne pourrait plus se contrôler. La pauvre fille aura certainement droit aux cris de Rachel. Néanmoins, pour se calmer, même si elle savait que cela ne marcherait pas, la jeune espagnole soupira avant de se retourner pour faire face à la fille en question.

Elle vit alors Cassandra Glamour. Cette fille populaire qu’elle ne supportait pas. En fait, elle ne la connaissait pas mais quand elle la voyait, elle observait toujours son comportement. Et ce dernier l'insupportait. D’accord Rachel n’était pas un ange, mais Cassandra était pire qu’elle. Cela l’exaspérait. En plus, quelque part, cette fille était une rivale pour Rachel. Donc, elle ne l’aimait pas du tout et ne cherchait pas à faire sa connaissance. Puis, Cassandra se mit à crier. Non seulement elle criait des mots qui n’avaient aucun sens pour Rachel qui tenta de l’écouter le moins possible, elle l’insultait de sotte. De sotte ! C’en fut trop. Beaucoup trop pour Rachel. Elle laissa le temps à Cassandra de terminer son discours sans intérêt pour l’espagnole, avant d’exploser elle-même.

- Toi aussi, tu vas bien m’écouter, ok ? Ce n’est pas parce qu’on est populaire et une fille à son papa que l’on peut tout se permettre ! Je sais de quoi je parle parce que moi aussi je peux avoir tout ce que je veux mais je ne comporte pas de la même manière que toi. Tu sais quoi ? Tu viens de te choisir une mauvaise adversaire, ma petite.

Ma petite ? C’était la seule chose qui lui venait à l’idée pour l’instant. Parce que malgré tout, même si elle mourrait d’envie de l’insulter aussi, elle ne désirait pas le faire en public. Elle aurait sorti des mots qui ne correspondaient pas au vocabulaire d’une jeune fille. Alors, sans s’en préoccuper, elle continua.

- J’en ai rien à faire de tes chaussures, moi ! Je les ai salis ? Oups. Bah vas-y nettoie les. Ce n’est pas moi qui vais le faire. Tu as vu que le hall est bondé non ? A moins que ne sois aveugle ? Et bien dis toi que je n’ai pas fait exprès de te marcher dessus je ne pouvais pas voir où je marchais. Ok ? Si cette excuse ou explication, je ne sais pas comment te la définir, ne te plaît pas, peu m’importe. Bon je n’ai pas plus de temps à perdre avec toi.

Les lycéens s’étaient arrêtés pour voir le duel entre les deux filles. Il promettait d’être bien. Même si Rachel voulait partir en cours, elle savait que Cassandra ne la lâcherait pas tout de suite. Elle se prépara donc à ce que la fille l’appelle ou la prenne par le bras alors qu’elle essayait de se faufiler dans le couloir ouest pour se rendre à son premier cours du matin. Décidément, la journée commençait vraiment très mal …

Comme la jeune espagnole l’avait prévue, Cassandra l’avait rattrapée pour encore une fois lui crier après et l’humilier devant les autres. Oui l’humilier. Mais finalement, Rachel préférait ne pas s’en préoccuper. C’était comme toutes ces fois où ses petits amis pleuraient, criaient et l’insultaient dans les couloirs de l’établissement parce qu’ils avaient découvert qu’elle les trompait. Bien sûr, habituée donc à ce genre de réaction, elle prenait cela à la légère et peu lui importait ce que les autres diraient sur son compte par la suite. D’un côté, c’était un bon entrainement pour son futur métier. En effet, le monde du business était impitoyable et Rachel savait que de nombreuses personnes commenteraient ses actes, ses paroles mais aussi des rumeurs vraies ou fausses ; et malgré une explication, certaines personnes ne l’apprécieront pas. Or une bonne star, c’est celle qui ne se préoccupe pas de cela sinon la vie devient invivable. Donc Rachel laissait la jeune Cassandra l’humilier devant tout le monde puisque de plus en plus de personnes s’étaient rassemblées autour d’elles. Pourtant, elle n’écoutait à moitié ce que disait la populaire. Même si intérieurement toutes ces insultes lui faisaient mal et elle voulait frapper Cassandra, sous le coup de la colère qui grandissait à une vitesse fulgurante en elle, elle riait aussi beaucoup.

C’était donc la raison pour laquelle Rachel ria tout d’un coup au nez de Cassandra, ce qui parut la laisser pantoise. En effet, cette dernière ouvrit la bouche et resta quelques instants dans cette position. Les yeux écarquillés également. La populaire était surprise et il y avait de quoi. Elle ne s’attendait certainement pas à une telle réaction de la part de Rachel. D’habitude, les autres victimes avaient peur d’elle et perdait tout contrôle d’eux-mêmes lorsqu’ils se trouvaient dans la situation de la future actrice. Mais pas Rachel. Elle n’allait tout de même pas se laisser avoir par une fille comme elle. Elle prit sa voix calme mais emplie de reproches et de supériorité pour faire comprendre à Cassandra qu’elle, elle n’avait pas peur et que tout ce que la populaire dirait ne l’affecterait pas.

- Très chère, fais ce que tu veux. Colle un procès à mon père si tel est ton souhait mais je ne te le conseillerai pas. Tu ne voudrais tout de même pas salir le nom de ta famille ? Or c’est ce qui risque de t’arriver, ma pauvre, si tu décides de convoquer mon père en justice juste pour histoire de chaussures. D’ailleurs, il m’importe peu que ce soient des chaussures faites par je ne sais quel italien, sur mesure et bla bla bla. Rachète en si celles-ci ne te conviennent plus puisque j’ai marché dessus. Ce n’est pas l’argent qui te manque, non ? Tu n’es pas une de ces filles qui galèrent pour payer tes études à Keimoo. Alors un peu de dignité tout de même. Comporte-toi comme tu devrais. Respecte les autres, ce ne sont pas tous des chiens à ton service. Cette remarque était valable pour moi aussi. Je ne nettoierai pas tes chaussures, un point c’est tout.

Rachel la prenait par les sentiments. Elle pouvait en sortir d’autres des arguments pour se défendre mais aussi faire comprendre à Cassandra son comportement idiot. A Keimoo, il y avait des fils et filles à papa. Mais personne n’était comme elle. Elle était la pire. Du moins, du point de vue de Rachel. La jeune espagnole était sortie avec de nombreux populaires et ses amies l’étaient pour la plupart aussi. Cassandra était pire qu’une populaire. Ou plutôt la populaire non fréquentable, se sentant beaucoup trop supérieure aux autres. Et elle haïssait ces personnes là.

- En plus, regarde bien, à moins que tu ne sois bigleuse, dans ce cas je te conseille d’aller chez l’ophtalmologiste, il n’y a aucune trace du fait que je t’ai marché dessus, ironisa Rachel avec une voix pleine de malice et de vice.

Elle rit encore une fois. Elle était satisfaite de soi. Les autres aussi ricanèrent à la remarque de Rachel. Ridiculiser Cassandra ? L’humilier ? Lui faire comprendre et vivre ce qu’elle fait subir aux autres lorsqu’elle agit de cette manière ? Pourquoi pas après tout. Cela lui ferait du bien. Elle ne comprendrait peut être pas mais au moins cela descendra sa fierté, sa dignité et son estime. Et pour une fois, elle pourrait lui dire tout ce qu’elle pense de cette fille. Rachel se réjouissait donc. Elle savait désormais qu’elle n’aimait pas Cassandra. Et aussi qu’elle était une ennemie de Cassandra. La populaire ne laisserait pas passer cela et détesterait Rachel. Tant mieux. Encore une nouvelle personne à laquelle elle pourra montrer sa force mentale.

Tout le monde riait lorsque Cassandra lançait une nouvelle attaque envers Rachel. Une nouvelle insulte plutôt. Mais Rachel ne s’en préoccupait pas. Elle savait ce qu’elle valait. A voir le sourire satisfait à chaque fois, de Cassandra il était sûr que la jeune milliardaire pensait que cela humiliait l’espagnole. Mais pas du tout. Au contraire même. Parce que Rachel ne prenait pas les autres pour des idiots. Elle savait parfaitement qu’ils ne riaient pas seulement d’elle mais aussi de Cassandra. D’ailleurs, derrière elle, elle entendit un murmure qui lui prouva qu’elle n’avait pas tort : une jeune fille dit à son amie « Cassandra reprend les répliques de Rachel ». En effet, tel était le cas. La jeune espagnole l’avait très vite remarqué et cela l’avait bien fait rire. Ce qui la faisait sourire également sans cesse. Les insultes de Cassandra ne l’atteignaient même pas. C’était presque comme si elle ne l’écoutait pas. Elle mit tout son poids sur l’autre jambe et regarda le plafond, tout en riant intérieurement. Ensuite, elle mit tout son poids sur l’autre jambe. Tous ces gestes pour montrer qu’elle s’ennuyait profondément et qu’elle n’en avait rien à faire de tout ce que disait son ennemie. Oui son ennemie. Désormais il n’y avait pas de doutes. Elle haïssait Cassandra et cette fille venait de devenir son ennemie en l’espace de quelques instants. Rachel n’aimait pas les filles comme elles. Bien sûr, elle lui ressemblait un peu sur certains points mais elle ne dépassait pas certaines autres limites que Cassandra ne semblait pas connaître. Enfin, quand cette dernière arrêta de parler, Rachel pouvait répliquer.

- Ecoute bien ma chère, je viens de remarquer que tu reprends toutes mes répliques pour tenter de m’insulter et m’humilier devant les autres. Je ne suis pas idiote, bien que tu puisses le penser. Je t’ai dit que tu es aveugle. Que fais-tu ? Tu me retournes la pareille. Et puis, c’est quoi cette expression « professionnel de la vue » ? Ne connais-tu pas le mot exact ophtalmologiste ? Visiblement, ce n’est pas moi qui aie besoin de parfaire mon langage. Apparemment tu utilises un « langage riche » comme tu le nommes mais celui-ci ne l’est pas assez ou du moins, toi-même tu ne le comprends pas. Vraiment, tu sais quoi ? C’est pitoyable.

Tout le monde riait aux éclats. Il était sûr encore une fois que Rachel ne lâcherait pas prise. Elle devait humilier le plus possible cette fille. Elle devait la calmer. Lui montrer qu’elle n’était le centre du monde et qu’elle n’avait pas le droit de se croire supérieure aux autres. Elle ne pouvait pas se le permettre. C’était inadmissible. Rachel souriait. Cassandra pensait prendre du terrain en faisant rire les autres avec ce qu’elle disait. Mais en réalité c’était Rachel qui gagnait la partie. Elle tenait Cassandra par les reines, bien que celle-ci ne le sût pas. Elle était comme dans une sorte de piège. De cercle vicieux. Plus elle remuait, plus cela se refermait sur elle. C’était ainsi que Rachel percevait la situation. C’était ainsi que la situation était. Tout se retournait contre elle et la ridiculisait encore plus. De plus, c’était la seule qui se mettait en colère et qui criait. Or les personnes sont toujours pour celui qui sait rester calme et ne pas sortir de ses gonds. Tel était le cas de Rachel. L’espagnole parlait avec une voix tranchante mais elle n’élevait pas la voix. Elle était calme. Ce qui augmentait son pouvoir sur Cassandra. Elle savait se contrôler, bien que ce fût dur pour elle. D’habitude, elle éclatait également et se mettait à crier. Etrangement, aujourd’hui ce n’était pas le cas. Peut-être parce qu’elle connaissait l’enjeu de tout cela. Peut être parce qu’elle voulait vraiment que pour une fois Cassandra fermât son clapet et qu’elle s’avoue vaincue. Bien sûr cette option serait dure à réaliser mais Rachel était déterminée. Et quand elle était déterminée, elle parvenait toujours à ses fins. Alors elle était confiante.

- Par ailleurs, je souhaite te dire, juste pour que tu ne te fatigues plus et que ta merveilleuse et douce voix ne s’abîme pas, arrête de crier. Tes insultes et tout ce que tu dis, si tu ne l’as pas encore remarqué, ne m’atteignent pas du tout. Je n’en ai rien à faire de tout ce que tu dis. Après tout dis ce que tu désires, je ne m’en préoccuperai pas. Crois que les autres rient de moi et que tu m’humilies. Mais tu auras tort. Rien ne m’affecte.

Au moins c’était dit. Cassandra n’aura plus besoin de se fatiguer pour rien. Rachel éclata de rire en même que les autres. Nombreux furent ceux alors qui commencèrent à crier son prénom en signe de soutien. Tous savaient qu’elle était courageuse de s’attaquer à Cassandra. Elle réalisait pour eux en quelque sorte un miracle. Le soutien plut beaucoup à Rachel. Certains criaient en espagnol : « Hasta la victoria, siempre ! ». Dès lors, elle savait qu’elle avait tout le pouvoir. Elle n’était plus toute seule. Il y aura une révolution dans ce hall.

- Vois-tu la situation ? Tu penses la contrôler mais tu te trompes. Cette fois-ci tu es perdante d’avance. C’est blessant. Ca fait mal, hein ? Eh bien sache que c’est ce que ressentes les personnes que tu humilies sans cesse. Non, pour eux c’est encore pire. Tu as de la chance, pour toi c’est du soft, crois moi.

La mine de Cassandra était de plus en plus déconfite. La victoire de Rachel était de plus en plus proche. Ce qui rendait la jeune espagnole ravit d’elle. La sonnerie annonçant le premier cours de la journée retentit alors.

- Très bien, je dois aller en cours. Donc si tu as encore des choses à me dire, je t’en prie ne te retiens pas. Pour en finir, je n’ai plus que deux choses à te dire moi : la première tant pis pour tes pauvres petites chaussures. Tu as de l’argent alors rachète toi en. La deuxième : oui je crois à Merlin l’Enchanteur !

Elle surprit Cassandra en disant cela. Bien sûr ce n’était pas vrai. Tout le monde savait que c’était ironique. Ils rirent encore plus. Humiliant Cassandra encore plus. Pendant ce temps, Rachel partit et ne laissa pas le temps à Cassandra de répondre. Elle en avait assez. Et elle devait rejoindre la salle de cours au plus vite. Il lui sembla que la populaire criait quelque chose mais elle ne fit pas attention et n'entendit donc pas. Ce conflit était fini. pour aujourd'hui, tout du moins.