₪ Académie Keimoo ₪

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 Oops... I did it again [Privé Kim]

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MessageSujet: Oops... I did it again [Privé Kim]   Oops... I did it again [Privé Kim] EmptyMer 11 Juil 2012 - 14:30

Le quartier Bougu, un quartier assez sordide et glaucque que Jin n’avait jamais beaucoup aimé. Plus jeune, on lui avait souvent dit d’éviter d’y traîner et il s’y était tenu. Ce qui s’y passait, les trafics de drogue, les combats de rue, quelques alcooliques ou drogués arpentant les rues, quelques racailles cassant des vitrines, des vélos et tout ce qu’ils pouvaient trouver, ne l’intéressait guère. Le sportif n’avait jamais été attiré par les bars, encore moins par les boîtes de nuit. Franchement, il ne comprenait pas ce que les gens trouvaient à ses endroits trop petits dans lesquels des foules ivres et transpirantes s’agitaient sur une musique assourdissante. Oh bien sur, on avait déjà essayé de le convaincre. Pas du bien fait des nightclubs en eux-mêmes, mais de l’intérêt de faire la fête avec des amis. Kim, notamment, plutôt fêtard dans l’âme, avait fait quelques tentatives pour décoincer Jin. Les résultats n’étaient pas spectaculaire mais il avait déjà réussi à le traîner une ou deux fois dans un pub sympathique. Qu’importe. Jin n’aimait pas les pubs de Bougu, ils étaient, comme le reste, mal entretenus, mal fréquentés.

Et pourtant, si repoussant soit ce quartier aux yeux du sportif, Jin Mashimoto s’y rendait maintenant régulièrement depuis 2 ans. Tout comme les drogués ont besoin de leur daupe régulièrement et n’ont pas d’autre choix que de se rendre ici pour avoir leur came, Jin avait lui aussi une drogue, ou plutôt un besoin irrépressible à combler : celui de se battre. Heureusement, la pratique du taekwondo l’aidait grandement à dépenser son trop plein d’énergie, mais dans ses accès de colère brute, se battre avec discipline était rarement suffisant. Lorsque Jin faisait une véritable crise de colère, il lui fallait des combats moins réglés, plus violents.

Des cibles pour son courroux, le garçon n’en manquait pas à Keimoo : tous ces petits bourgeois arrogants et méprisants lui tapaient sur le système à longueur de journée. Sous prétexte qu’il était boursier et issu d’un milieu bien plus modeste, certains s’étaient mis en tête de faire de lui leur tête de turc. Bien sur, ils n’en venaient jamais aux mains, ils n’étaient ni fous ni suicidaires. C’était plutôt à coup d’harcèlement moral et de blagues idiotes qu’ils s’en prenaient à lui. Seulement voilà, à Keimoo, c’était la loi du plus riche qui était la meilleure, et Jin savait pertinemment que s’il touchait à un cheveu d’une de ces petites crapules, il perdrait sa bourse et sa place à Keimoo.

Un de ses amis les plus proches, et donc confident, lui avait alors conseillé de se défouler hors de l’académie, là où il ne risquait pas de tomber par hasard sur un de ces foutus bourges. La plupart d’entre eux avait effectivement autre chose à foutre que traîner à Bougu. C’était donc le lieu parfait pour aller castagner un coup ni vu, ni connu. Personne, à Bougu, ne venait porter plainte lorsqu’il se faisait un peu marraver : il faudrait pour cela admettre qu’il était lui-même en train de cogner sur quelqu’un.

Aujourd’hui, Jin avait fini l’entraînement tôt pour aller réviser un peu à la bibliothèque. Les révisions avaient tourné court lorsqu’une bande d’imbéciles s’étaient mis en tête de venir le narguer au sujet de ses derniers résultats scolaires. Le sujet était sensible, voire glissant, pour le sportif. Malgré l’aide précieuse de son amie Cammy, il avait du mal à remonter la pente. Pour sa défense l’histoire n’était vraiment pas son fort, car il avait une très mauvaise mémoire. Enfin surtout une mémoire très sélective. Il savait bien que sa bourse lui avait été accordée pour ses performances sportives, mais cela n’empêchait pas qu’il lui fallait maintenir un certain niveau, pour les statistiques de l’Académie et tout le barda.

Comme à son habitude, Jin avait d’abord essayé de se calmer par des exercices de méditation enseignés par son manager et un ami à lui, mais en vain. Lorsqu’il avait senti que la moutarde lui montait au nez et qu’il risquait d’exploser, il avait ramassé toutes ses affaires et avait fichu le camp. Il avait rangé tout son attirail dans son casier et s’était changé pour mettre des vêtements plus confortables –et puis il n’avait qu’une seule tenue « bien habillée » qu’il réservait pour Keimoo.

En moins d’une heure il s’était retrouvé à déambuler dans Bougu avec son sac à dos sur l’épaule. Il s’était entre temps calmé mais il sentait qu’il avait encore les nerfs à fleur de peau. A tout moment il pouvait à nouveau sortir de ses gonds. Il suffisait qu’une racaille du coin ne vienne le titiller un peu et c’était reparti pour un tour.

Ça ne loupa d’ailleurs pas. Ça ne loupait jamais. A croire qu’un type déambulant seul dans Bougu, c’était comme un type avec un grand panneau « Viens me chercher des noises ! » sur le front. A peine s’était-il engouffré dans une rue un peu moins animée, loin des échopes et petites boutiques miteuses, que deux types, tout aussi japonais que lui, lui barrèrent la route –ce n’était pas difficile, la rue était suffisamment étroite pour que deux personnes la bloquent. Jin les zieuta rapidement, et constata que leurs têtes ne lui étaient pas inconnues. Ils n’étaient pas à Keimoo, pour sûr, mais il les avait déjà vu, et plus d’une fois. Après une rapide réflexion, il parvint à les resituer : il les avait vu traîner plus d’une fois près du portail de Keimoo. Sans doute des dealers de weed vendant à quelques bourges se prenant pour des rebelles parce qu’ils fumaient de la marie-jeanne – grotesque.

Il voulut passer en force, bousculant l’un des deux, le plus vieux sans doute, à l’épaule, mais il rencontra une résistance lui indiquant que le type ne comptait pas le laisser juste passer. Le sportif posa son regard glacial sur eux, espérant sans doute pouvoir les intimider et se barrer sans avoir à faire à eux. D’ordinaire il ne jouait pas les difficiles sur son choix de punching ball, mais plus ses victimes étaient éloignées de Keimoo mieux c’était.


« Alors mon frère, t’es pas avec ta gonzesse aujourd’hui ? »

Jin haussa un sourcil. Il détestait cette familiarité dont certains faisaient preuve. Il ne connaissait ce type que de vue, ne lui avait, a priori, jamais adressé la parole, et voilà qu’il le traitait comme s’ils avaient gardé les orignaux ensemble.

« Ma gonzesse ? »

Répéta-t-il, regrettant presque immédiatement sa phrase : il venait de rentrer dans le jeu de ce petit con.

« Ouais, une rouquine, vachement bonne, avec qui on te voit souvent »

Commenta la racaille avec un sourire lubrique malsain sur les lèvres. Il fallut un petit temps à Jin pour connecter les neurones et comprendre de qui il parlait : DING ! Cammy.
Fronçant les sourcils, car il n’aimait pas bien que l’on parle de ses amis de la sorte, il essaya une nouvelle fois de forcer le passage, mais l’autre était pire qu’un mur.


« On en dit des choses sur elle. Elle a l’air toute sage comme ça mais… apparemment elle ne se contente pas de se taper les sportifs. Apparemment t’es pas suffisant pour la demoiselle, y en a qui disent qu’elle se fait aussi un beau mec plutôt populaire… avec ta réputation de brute, on est tous un peu étonnés que tu ne lui ais pas encore refait le portrait… »

Le sourire narquois qui dansait sur les lèvres de cet énergumène était presque insoutenable. Ce type là venait de taper dans à peu près tous les points sensibles du sportif : il se montrait plus qu’irrespectueux envers ses amis, évoquait l’idée que Cammy sortirait avec Noahki –ce qui, très honnêtement, emmerdait Jin- et il lui faisait subtilement savoir que sa réputation de bagarreur commençait à se répandre. Le japonais détestait ce type de racaille : les petits malins, les petites fouines, fourbes, qui savaient où faire mal avant même d’en venir aux mains. Il préférait de loin les brutes épaisses bêtes et méchantes, qui se contentaient d’insultes et de coups de poings.

« Bon et je parle même pas du boxeur là, en fait ta copine c’est une vraie autorou… »

La racaille n’eut, malheureusement, pas le temps de finir sa phrase. Le poing de Jin s’était déjà abattu en plein sur l’arrête de son nez, provoquant un sinistre craquement, et déséquilibrant l’adversaire au point de leur faire tomber en arrière. Le type était maintenant sur le cul – littéralement- et son pote venait de reculer, visiblement peu rassuré par le changement d’attitude abrupte du sportif. Et il n’en avait pas fini. Ne lui laissant pas le temps de réagir, attrapant le type par le col de son t-shirt noir, il se souleva à bout de près suffisamment haut pour lui asséner un nouveau coup de poing, directement dans la machoire cette fois-ci. Jin savait où frapper pour faire mal, et le but était à ce moment là très clair : le faire souffrir.

« Fais encore une seule fois allusion à elle et je te démonte le visage jusqu’à ce que ce soit toi qui ait la gueule d’une auroute : un trucsur lequel beauuuucoup de voitures sont passées… »

Déclara-t-il, la mine sombre, et l’air menaçant.


Dernière édition par Jin Mashimoto le Sam 20 Juil 2013 - 17:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oops... I did it again [Privé Kim]   Oops... I did it again [Privé Kim] EmptyJeu 19 Juil 2012 - 22:38

- Allez Kim, reste encore un peu !
- Non vraiment, je ne peux pas... Il me reste encore tellement de trucs à faire !
- Tu sais que tu me sors la même excuse tous les jeudis, depuis plus de 3 mois ?
- Effectivement. Mais je ne peux rien dire d'autre, c'est sincère !

Il afficha un sourire ravi mais un peu gêné tout en passant la main dans ses cheveux. Il aimait passer du temps avec eux mais ils n'arrivaient toujours pas à comprendre que ses études, et même sa carrière, c'était vraiment une passion pour lui et qu'il ne manquerait pas une occasion de s'améliorer. Bien sûr, il avait une fois de plus passé une super soirée en compagnie de Ryuji et de Suzie. Ces deux là, un couple, il les avait rencontré à l'Académie, ils n'étaient pas en section commerce mais ça ne les empêchait pas s'être croisés au détour d'un couloir. Le courant était passé aussitôt, naturellement. Ils avaient accroché mutuellement sur plusieurs sujets de discussions et de fil en aiguille, de théories en pratiques, ils avaient fini au bar, à refaire le monde, tous les jeudis. Ils étaient devenus de bons amis. Qui plus est, le japonais de Kim s'était grandement amélioré grâce aux cours qu'il suivait et au travail acharné qu'il faisait avec motivation chaque soir après le club ou après ses révisions. Il avait rattrapé partiellement son retard d'à peu près 4 mois quand il était arrivé au Japon, frais comme un gardon. Il n'en avait pas douté 1s, évidemment.

Il salua poliment ses amis et il leur fit signe qu'ils se reverraient la semaine prochaine, même heure, même endroit, et qu'ils pouvaient s'appeler dans la semaine pour se donner des nouvelles. Il prit sa veste qu'il passa sur ses épaules et il sortit après avoir payé ses consommations au bar.
Il ne mentait pas du tout lorsqu'il disait qu'il avait des tas de choses à faire le soir, il pensait bien sûr à ses révisions mais également à écrire sa thèse qu'il préparait sur plusieurs années. Même s'il n'écrivait qu'un brouillon à proprement parlé, il se devait de noter ses idées, ses pensées. C'était le travail de toute une vie. Il entendit son téléphone vibrer dans la poche de son jean. Il le sortit en même temps qu'il mettait le pied dehors. C'était une belle nuit, il faisait très frais, c'était vraiment agréable de se promener par ce temps. Sur son téléphone, s’affichaient deux appels en absence. C’était Yume, sa petite amie. Elle avait essayé de le joindre sans succès. Il n’avait rien entendu dans le bar et puis en toute sincérité, il avait passé un si bon moment qu’il n’avait pas pensé à jeter un coup d’œil à son portable. Ça faisait un moment qu’il n’avait pas vu Yume en privé, ils avaient tous les deux une vie assez mouvementée et le si peu de temps libre qu’il leur restait, ils l’utilisaient chacun de leur côté pour tenter de se détendre.
Il regarda sa montre, il était assez tard, trop tard pour l’appeler ? Sûrement. Elle devait être occupée ou peut-être même en train de dormir. Il allait plutôt lui écrire un sms, quelque chose de banal, de simple et rassurant à la fois… quelque chose qui veut dire qu’elle n’a pas à s’inquiéter, qu’il pense à elle mais sans en faire trop non plus. Il aimait passer du temps avec elle, pour l’instant, il la trouvait gentille et intéressante mais il n’avait jamais été de ceux qui pensent sans arrêt à leur petite amie de façon possessive et jalouse. Il commença alors avec appréhension à écrire quelques mots sur son téléphone. Il n’arrivait pas à se décider. Il releva la tête pour tenter de trouver l’inspiration quand son regard accrocha quelque chose, ou plutôt quelqu’un :

- Jin ?

Il était surpris et en même temps assez content de le voir. Ça faisait sûrement plusieurs semaines qu’ils n’avaient pas passé de temps ensemble ces deux là. Qui aurait cru qu’une simple « quarantaine » dans un gymnase les auraient rendus amis ?
Il annula le message qu’il avait commencé pour Yume, en notant dans un coin de sa tête de la rappeler plus tard. Il remit le téléphone dans sa poche et s’apprêta à héler Jin pour le saluer… mais il s’arrêta. Il se rendit vite compte que quelque chose ne tournait pas rond. Jin ne semblait pas se promener de façon anodine et puis aux dernières nouvelles, il était plutôt le genre de gars à rester chez lui ou à faire du sport comme un vieux loup solitaire, alors qu’est-ce qu’il faisait là ? Kim se rapprocha, conscient qu’il pénétrait consciemment dans une partie de la vie privée de son ami. Il ne cherchait pas à l’espionner ou quoique ce soit, mais il avait comme un pressentiment que les choses n’allaient pas tourner dans le bon sens. Et Kim se trompait rarement.

A peine quelques secondes plus tard, Jin envoyait son poing dans la figure d’un grand baraqué. Kim resta interdit un moment. Ses sourcils se froncèrent devant l’acte qui se déroulait sous ses yeux. Encore une fois, Jin ne pouvait pas s’empêcher de chercher la bagarre là où elle était facilement trouvable.
Sur le coup, il ne réfléchit pas assez sérieusement et quelques secondes plus tard, il le regrettait amèrement.
Il s’était avancé rapidement vers le trio qui commençait à attirer l’attention alors que Jin venait d’exploser la mâchoire d’un des deux gaillards. Tout s’était passé très vite ; Kim avait voulu le retenir en posant doucement une main sur l’épaule de son ami mais les choses ne s’étaient pas passées aussi facilement. Emporté dans le feu de l’action, Jin s’était retourné en croyant être agressé par derrière et avait décoché un coup de poing bien assaisonné dans le visage du coréen. Kim n’avait rien vu venir. Il s’était senti nauséeux dès le contact physique. Ses dents se refermèrent involontairement sur l’intérieur de sa joue qui se mit à saigner aussitôt et il sentit sa mâchoire craquer sous le choc. Il tomba à la renverse et s’affala de tout son long sur le sol pas très hygiénique du quartier sordide. La douleur qu’il ressentit lorsque ses fesses heurtèrent le sol le ramena aussitôt à la réalité et il porta une main fébrile vers sa joue comme pour atténuer cette chaleur colérique qui persistait sur sa joue. Il prit alors conscience qu’il était assis parterre et que tout le monde le regardait d’un air patibulaire. Il passait aisément pour un fou à l’heure actuelle. Son regard enflammé trahissait sa déception et son indignation. Il se releva malgré l’étourdissement qui lui engourdissait une partie importante de son corps et alors que la patience et le calme sont deux de ses vertus les plus développées, il explosa :

- Merde Jin ! C’est moi, Kim !

Apparemment, Jin ne savait plus trop où se mettre. Il semblerait que la situation ait dépassé de loin ses intentions.
Kim jura intérieurement avant de se reprendre et de secouer légèrement sa tête pour se remettre un peu du choc. Il s’avança alors de façon un peu hasardeuse et s’adressa poliment mais simplement aux deux racailles qui n’avaient pas bougé depuis l’altercation :

- Svp, on peut en rester là pour ce soir ? Je crois que tout le monde a eu sa dose et… y’a rien qui ne vaille la peine de rester, vraiment. Je… je m’occupe de lui.

Bizarrement, alors qu’ils auraient pu l’envoyer sur les roses ou même lui exploser le reste de sa jolie tête, les gaillards ronchonnèrent dans leurs barbes et repartirent à l’opposé.
Kim se tourna vers Jin, les yeux furibonds. Ce n’était vraiment pas son genre de réagir avec autant de peps et de violence verbale, mais là vraiment, le sportif avait dépassé les bornes. Kim sentit le sang chaud couler dans sa bouche et se mêler avec sa salive avant de se perdre dans son estomac. Il allait sûrement avoir un sacré bleu.
Il préféra prendre quelques minutes pour se calmer avant de parler avec son assaillant. S’il ouvrait la bouche tout de suite, il allait souffrir inutilement et en plus ses paroles risquaient de dépasser sa pensée. Rien de très glorieux. Sa soirée était gâchée de façon magistrale. Après quelques minutes de silence vivifiant, Kim posa un regard sombre et incompréhensif sur son ami qui semblait frustré, vexé et furieux d’avoir été dérangé.

- Je peux savoir ce qui t’as pris ? C’était quoi ça ? Encore un moyen de te défouler ? Je me demande vraiment ce qui peut te rendre dans cet état de colère constante ! On ne frappe pas un ami, Jin ! J’ai toujours été de ton côté, alors explique-moi ! Dis-moi quelque chose qui me fasse comprendre ce qui te pousse à faire ça ?!

Les mots résonnaient dans sa tête en même temps qu’il les prononçait, ça faisait un mal de chien mais ça valait le coup. Jin avait besoin de lui, plus qu’il ne l’imaginait sûrement mais il n’était pas facile de lui faire entendre raison. Ce n’était pas la première fois que Kim tentait de lui faire comprendre que la violence n’était pas un bon exutoire mais pour l’instant, ses discours moralisateurs n’avaient eu aucun effet. Il avait tenté de l’emmener se dégourdir l’esprit dans un bar, dans une fête, et même dans un festival mais rien ne s’était passé… ou plutôt si, à chaque fois Jin avait déclenché une bagarre. D’habitude, Kim aurait passé son chemin face à un mec comme lui, rempli de haine et de violence, au bord de l’explosion mais… au fond de lui, il savait que quelque chose n’allait pas, que cette agressivité avait une origine, et que Jin se confierait à lui un jour. En attendant ce jour libérateur, il se devait d’être là pour lui et de tenter malgré tout de calmer ses ardeurs en le rendant plus pacifique. Un vrai boulot de titan.

- Hey Jin, regarde-moi. C’est quoi ? Un… un chagrin d’amour ? Ou alors autre chose peut-être ? Une vie merdique ? Des souvenirs paralysants ? Fais quelque chose. Ne reste pas simple pantin de tes pulsions. Bats-toi pour avoir une volonté de fer, trouves-toi une petite amie, saoule toi pour oublier tes problèmes le temps d’une soirée ! … mais pour une fois dans ta vie, desserre les poings !

Fais comme-moi, avait-il envie de rajouter. Mais ça aurait été la parole de trop. Après tout, qu’est-ce qui prouvait réellement que Jin avait envie de changer ? Peut-être qu’il était bien comme ça, peut-être que cette vie de débauche violente lui plaisait. Kim en doutait sincèrement mais au fond, qui était-il lui pour lui apporter des réponses à des questions qu’il ne posait même pas. Pour qui se prenait-il pour venir interrompre ses affaires alors qu’ils ne s’étaient jamais vraiment parlé de leur vie personnelle ?
Kim soupira et glissa ses mains dans ses poches. Il baissa les yeux pour les poser au sol. Là, pour une fois, il doutait de ses actes lui aussi. Il avait envie d’aider Jin, de le remettre sur le droit chemin mais… et si, c’était lui qui se fourvoyait depuis toutes ses années ? Et si c’était lui qui perdait son temps et oubliait de ressentir cette seconde d’adrénaline si précieuse ?
Curieux de comprendre, l’espace d’un instant, les idées noires de Jin, Kim lui posa directement la question.

- Qu’est-ce que ça peut bien t’apporter de frapper ces gens, Jin ? A part de nouvelles embrouilles et des doigts enflés…

Malgré la douleur et la tension évidente qui régnait entre les deux amis, Kim ne put s'empêcher de rire de sa dernière remarque. Ses yeux se plissèrent et il se détendit comme il put malgré les coups lancinants dans sa joue.
Après tout... il n'y avait pas mort d'homme.
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MessageSujet: Re: Oops... I did it again [Privé Kim]   Oops... I did it again [Privé Kim] EmptyDim 22 Juil 2012 - 18:59

A ce stade de la bagarre, les neurones de Jin s’étaient mis depuis bien longtemps en grève. Le cerveau vide, la tête seulement emplie de colère, il cognait presque à l’aveuglette. Le comparse semblait paralysé par la peur et n’osait même pas intervenir. L’autre essayait de répliquer mais ce n’était pas forcément facile avec une furie en proie à une rage destructrice. On lui avait dit que ce Mashimoto était un peu soupe au lait et violent mais il ne s’attendait pas à ça.

Alors forcément, lorsqu’il sentit une main se reserrer sur son épaule, Jin crut à une attaque par derrière –ce qui était d’après lui totalement déloyal- et sans trop réfléchir il dévia la trajectoire de son poing pour aller en coller une à son assaillant lâche. L’autre type, voyant une ouverture, en profita d’ailleurs pour aller lui en coller une dans la machoire. Jin allait répliquer, après avoir découragé le type qui lui tenait toujours l’épaule ; lorsqu’une voix familière résonna dans ses oreilles.

Il fronça les sourcils, se demandant s’il était en train de perdre la tête, à entendre Kim façon « Jiminy Cricket », plus connue sous le nom de « petite voix dans la tête » ou simplement « conscience ». Et puis il tourna la tête, et son regard gris tomba sur Kim. Qu’est-ce que Kim fichait là ? Oh bon dieu… est-ce qu’il venait de frapper Kim ? Cette réalisation opéra comme une douche froide : la colère retomba, l’adrénaline aussi, et un seau de culpabilité se renversa sur le sportif.

Il suivit le reste des évènements dans une sorte de brouillard psychologique où il se contentait de fixer le blondinet d’un air vide. Il resta muet, à simplement observer son ami, jusqu’à ce que celui-ci ouvre finalement la bouche pour… l’engueuler. Oui, bon, c’était prévisible. Il n’allait pas non plus le féliciter. Ce n’était pas pour rien que Jin essayait de cacher ça à ses amis à tout prix : il n’en était pas fier, et n’était pas certain que la plupart accepterait cette partie de lui. Accepterait-il ça de ses amis, lui ?
Il inspira profondément, cherchant à se calmer, écoutant Kim d’une oreille attentive, même s’il se doutait un peu de ce qui allait suivre.

L’ennui c’était que, si en apparence , Jin était calme, à l’intérieur, il bouillonnait encore. Seul l’épuisement post-bagarre laissait croire à une certaine sérénité chez le sportif. Lorsque Kim lui fit remarquer qu’on ne frappe pas un ami, Jin fut piqué au vif et leva les yeux au ciel.


« C’était un accident au cas où tu n’as pas remarqué ! »

Répliqua-t-il, haussant le ton sans vraiment s’en rendre compte. Il ne supportait pas qu’on laisse entendre qu’il pourrait frapper ses amis. Il ne le ferait pas sans une excellente raison –ou dans un malentendu comme celui-ci.
Mais Kim n’avait pas fini, il avait visiblement d’autre chose à dire, ce qui fit comprendre à Jin que cette fois-ci il ne s’en sortirait pas avec un « désolé » et un air penaud. Non, visiblement, le populaire avait décidé de comprendre l’origine du problème et… potentiellement de traiter le problème. Ca, Mashimoto n’en était pas sur, mais dans tous les cas, Kim ne comptait pas lâcher l’affaire.

Le souci était que ce que Kim avait à dire , Jin ne voulait pas l’entendre. C’était un mélange de vérités –peut être avait-il une vie merdique au fond- et de choses fausses –il ne voyait pas en quoi avoir une copine arrangerait les choses ; de ce qu’il avait connu de la vie de couple ça ne lui avait que RAJOUTE des problèmes- et le sportif commença à devenir tout rouge, comme prêt à exploser.


« Arrête »

Ordonna-t-il, tout en sachant que Kim n’arrêterait pas s’il n’avait pas fini. Le blondinet cessa de lister ses « solutions » et changea de méthode, attaquant le problème de face en posant la question directement à Jin. Mais celui-ci était trop énervé pour répondre. Trop énervé pour tout. Il avait besoin de marcher , besoin d’air. Ses yeux s’agitaient nerveusement sans réussir à sa fixer , jusqu’à ce qu’ils accrochent finalement la machoire de Kim que Jin avait cognée un peu plus tôt. Il resta là, à fixer son menton et à déglutir bêtement.

« Il faut… »

Commença-t-il à marmonner, clignant des yeux comme s’il avait du mal à rassembler ses esprits.

« Il faut s’occuper de la… de ta machoire »

Et sans prévenir, il attrapa Kim par l’avant-bras et le traîna de force avec lui jusqu’au premier bar qu’ils trouvèrent. L’avantage de ce quartier pas toujours jojo, c’était que ça ne manquait certainement pas de bar. L’ennui , c’était qu’à cette heure ci , la plupart était plus que pleins. Le sportif fut soulagé de constater qu’il y avait une terrasse, car il préférait que Kim et lui restent dehors, là où il y avait un peu d’air.

« Reste là »

Ordonna-t-il à Kim, et sans attendre sa réponse, il alla emprunter une chaise libre et fit signe à son ami de s’asseoir alors qu’il disparaissait à l’intérieur du bar. Celui-ci était un peu moins pleins que tous les bar-clubs, mais cela ne l’empêchait pas d’être animé. Pour tout dire, Mashimoto se fichait pas mal de l’ambiance, il voulait simplement accéder au bar rapidement et avoir l’attention d’un barman sans avoir à trop attendre.

Lorsque ce fut chose faite, Jin servit le mensonge habituel lorsqu’il s’était battu avec quelqu’un et voulait avoir un peu de glace : il expliqua que son ami et lui avaient été agressés dans la rue par une bande de voyous. Il fallait bien dire que « j’ai cogné sur mon pote sans faire exprès » n’était pas l’excuse la plus persuasive au monde. Au final , il obtint ce qu’il voulait : un seau de glaçon et un torchon. Il remercia le serveur qui le suivit d’un air un brin inquiet des yeux et disparut en terrasse où il retrouva Kim.

S’approchant de lui, il prit une poignée de glaçons, les entoura du torchon, et tendit le baluchon glacé au populaire.


« Tiens, mets ça là où tu as mal »

Dit-il, évitant délibérément de dire « là où je t’ai frappé ». Il culpabilisait déjà bien assez comme ça, inutile de s’autoflageler d’avantage. Jin avait passé des années à faire ça avec ses parents , avant de comprendre que ce n’était pas parce qu’il se sentait plus coupable qu’on lui pardonnerait d’avantage ou plus vite.
Il jeta un œil autour de lui, repérant une autre chaise en plastique qui semblait s’être libérée. Il s’en empara et la ramena à côté de Kim avant de s’asseoir à son tour. Il attrapa une autre poignée de glaçon, l’enveloppa dans un bout de son écharpe, et colla le tout sur son menton, là où le type l’avait cogné. Il grimaça légèrement en sentant le froid contre sa machoire endolorie. Encore un bobo qu’il allait devoir justifier à son coach et au club de taekwondo.


« Tu sais c’est pas aussi simple que tu l’crois… »

Marmonna-t-il, évitant délibérément le regard du blondinet. Il n’était pas encore prêt à y lire la déception qui s’y trouvait très probablement. Alors même que les mots franchissaient ses lèvres, il songea que son discours sonnait atrocement cliché, comme s’il récitait le scenario d’un mauvais film nian nian. Pourtant c’était vrai : il était sur que Kim n’avait pas cerné le problème, sinon il ne lui aurait probablement jamais parlé d’avoir une copine ou de… boire un coup.

Il commença à tapoter du pied par terre comme pour se donner une quelconque contenance, mais en vérité ce n’était qu’une façon comme une autre d’évacuer la tension
.

« C’est pas que ça me fait plaisir… enfin si… si. Mais… Raaaah… »

Le japonais jeta les glaçons dans le seau d’un geste irrité, avant de se pencher en avant et de se prendre la tête entre les mains. C’était compliqué à expliquer. Il fallait qu’il ordonne les choses dans sa tête, avant tout. Être violent ne lui faisait pas plaisir, mais lorsqu’il était en colère, évacuer la violence le faisait se sentir bien, en quelque sorte.
Il releva légèrement la tête, plantant ses yeux gris dans ceux de Kim pour la première fois depuis leur rencontre fortuite.


« Je suis colérique. Pas au sens « je me fâche pour un rien ». C’est euh… c’est clinique. Enfin psychologique. Enfin je veux dire c’est médical quoi, pas juste un trait de caractère emmerdant… »

Expliqua-t-il, essayant d’être le plus clair possible même si déjà pour lui c’était un fouillis monstre dans sa tête. Mais il pensait avoir réussi à faire passer le message. Pas sur que ça rassure Kim ou que ça l’encourage à ne pas juste laisser tomber Jin, mais au moins c’était dit. Ce que Jin ne disait pas, en revanche ; c’était qu’il avait des médicaments à prendre, normalement. Des calmants, tout bêtement. Sauf que le garçon ne les avait pas pris depuis un bon moment déjà, et ce pour une raison simple : ces pillules le rendaient mou, somnolent, et menaçait donc très sérieusement sa carrière sportive.
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MessageSujet: Re: Oops... I did it again [Privé Kim]   Oops... I did it again [Privé Kim] EmptyDim 26 Aoû 2012 - 16:43

- Ma mâchoire pouvait attendre, de toute façon, je suis défiguré !

Même s'il avait toujours été le plus compatissant de son camarades, Kim ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu acerbe là sur le coup. La douleur lui vrillait les tempes et ça jouait sur sa facilité à faire retomber la pression. Il ne pouvait décemment pas se concentrer sur autre chose que cette atroce douleur qu'il ressentait dans la bouche. Il comprenait encore moins maintenant pourquoi on pouvait être accroc à ce genre de comportement. C'était juste douloureux.
Kim écouta l'ordre de Jin et s'assit sur le siège qu'il avait trouvé pour lui. Il faisait totalement abstraction de l'endroit où il se trouvait et des gens qui le regardaient, il songeait déjà à la façon dont il pourrait régler efficacement le problème.
Son agresseur revint presque aussitôt avec des torchons et de la glace. Il grimaça lorsqu'il le posa sur sa joue. Le choc thermique fut brutal et vraiment désagréable mais la douleur s'endormit peu à peu et il put enfin penser à autre chose.

Jin semblait nerveux, impatient et à bout de nerfs. Quelque chose le travaillait. Il donnait l'impression d'avoir envie de lui avouer quelque chose mais il se retenait pour une raison encore inexpliquée. Il ressemblait à un aliéné en fuite.
Lorsqu'il tenta de lui faire comprendre que ses accès de colère étaient dû à un défaut de son patrimoine génétique, Kim crut à une blague sur le coup. Alors quoi ? C'était tout ? Il haussa un sourcil et s'autorisa un sourire mi-figue mi-raisin parce qu'il savait pas vraiment s'il devait rigoler ou si c'était sérieux. Quoiqu'il en soit, même si c'était réel, ce n'était pas suffisant.

- C'est pas un peu facile comme excuse, ça ? Pourquoi tu ne te fais pas soigner ? Ça m'étonnerait que cette déficience soit incurable, donc si tu ne te prends pas en main actuellement, j'en conclus que cette situation te convient, non ? Sache que tu si tu me réponds 'oui', tu vas vraiment me décevoir.

Il savait très bien que Jin devait se sentir assez mal en ce moment et que ce genre de phrases ne le rendrait pas plus à même à la confidence mais peut-être qu'il n'avait pas eu quelqu'un qui lui avait dit franchement qu'il poussait les choses trop loin, qu'il dépassait ses limites ? Peut-être que Kim devait prendre la place du bourreau contre sa volonté pour faire entendre raison à son ami qui ressemblait de plus en plus à un taureau aveugle et furieux.
Il baissa la tête pour éviter de confronter son regard à celui de Jin, il ne voulait pas qu'il voit à quel point il était impressionné par ce manque de self-contrôle dont faisait preuve son 'ami'.

- Toute vie n'est qu'un concentré de choix qui dépendent de ta seule volonté. Je ne suis pas parfait Jin, mais ma volonté est inébranlable et finalement, c'est bien ça ton plus gros problème.

Quelque soit la raison qui le poussait à venir ici chercher la bagarre, Kim ne démordrait pas que ce n'était qu'une simple histoire de volonté. Il n'avait qu'à forcer son esprit à refuser cet acte, à se dire d'aller ailleurs, de faire autre chose.
Même si Kim n'avait pas étudié le comportement des gens ni la relation virtuelle entre l'esprit et les actions, il se considérait quand même comme assez doué pour les juger au premier coup d'oeil. Même si Jin avait une tête de cancre agressif et rancunier, il avait, dans son regard, cette étincelle de battant et d'homme réfléchi qui avait laissé Kim penser qu'il était du genre à parler avant d'agir. Pourtant, cette fois, il s'était trompé.

- Je n'avais aucune envie d'être celui qui va se mêler de ta vie privée et encore moins de tes problèmes mais... tu me laisses pas vraiment le choix. Ma mâchoire m'en est témoin...

Il souriait, la rancune avait disparu comme d'habitude. Kim ne gardait jamais longtemps quelqu'un en ennemi s'il n'en avait pas une raison valable... et là, il n'y en avait aucune.

- Je me doute bien que tu ne voulais pas me frapper Jin, mais tu penses jamais aux conséquences. Toi, tu fonces dans le tas... là c'est pas grave, ce n'était 'que moi' et je vais juste rater un important entretien professionnel demain mais j'aurais d'autres occasions, je sais que je vais réussir et je ne me sens pas coupable mais... et toi ? et si ça avait été une femme ? ou même ton coach ? T'y as pensé à ça ?

Kim se leva de son siège. Il s'en voulait d'accabler encore plus son ami qui semblait au plus bas, mais que pouvait-il faire d'autre pour lui ? Il n'avait que les mots pour tenter de lui faire comprendre qu'il se trompait de chemin.
Kim n'avait jamais été confronté à une telle situation. Son entourage ressemblait plus à un monde de bisounours qu'à un repère de gangsters et il avouait sans honte aucune, être un peu déstabilisé sur le coup et... vide de toutes ressources. Il avait besoin de plus de temps et de plus de recul pour gérer la situation telle qu'elle devait l'être... Seulement voilà... il était empêtré dans cette embrouille jusqu'au cou et il fallait la traiter tout de suite.

- Ça fait combien de temps que tu fais ça, sincèrement Jin ? Tu cherches quoi ? A te faire virer de l'école ? Ça m'étonnerait, je te connais assez pour affirmer que tu tiens à ta bourse scolaire et à ta carrière alors pourquoi tu fous tout en l'air ?

Il posa ses deux mains à plat sur la table vide qui se tenait devant lui. Il se mordit la lèvre et prit une profonde inspiration. Il venait de faire son choix... une nouvelle fois.

- Tu le sais en plus... j'ai horreur de la violence, qu'elle soit physique ou verbale. Là en toute honnêteté, j'ai juste envie de partir et de te laisser là, dans ton état parce que je suis vraiment déçu de voir ce côté de ta personnalité mais ...

Il se rapprocha de Jin et posa une nouvelle fois sa main sur son épaule, il savait qu'il ne se prendrait pas un nouveau coup de poing et il n'avait pas peur de lui de toute façon. Il était persuadé qu'il n'était pas insensible à son discours même si le moment était sûrement mal choisi pour lui faire entendre raison mais il y'a des choses qu'on ne peut pas contrôler.
Il baissa d'un ton pour lui faire entendre ses derniers mots :

- ... j'ai fais un choix Jin. Dans ce gymnase, y'a 4 mois, j'ai fais un choix. J'ai choisi d'être ton ami, d'être de ton côté malgré ta mauvaise tête... c'est pas maintenant que je vais choisir l'option de facilité, je n'ai pas envie de te laisser tomber, je suis prêt à relever le défi, aussi dur soit-il mais là j'ai besoin de ton aide... j'ai besoin de croire que je ne me suis pas trompé sur toi et que tu peux te sortir de cette situation compliquée dans laquelle tu t'es mis. Alors maintenant dis-moi... je reste ou je pars ?

Il vint se rasseoir juste en face de Jin et planta ses yeux dans les siens, sans ciller. Tout allait se jouer maintenant.

- Il va falloir que tu fasses un choix.
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MessageSujet: Re: Oops... I did it again [Privé Kim]   Oops... I did it again [Privé Kim] EmptySam 20 Oct 2012 - 7:28

C’était douloureux, de lire la déception dans les yeux d’un ami. Probablement plus douloureux que les coups physiques qu’il avait reçus ou infligés. Et il avait, en prime, l’impression de batailler contre un moulin à vent.
L’ennui, c’était que plus Kim essayait de le faire culpabiliser, plus Jin avait tendance à se fermer comme une huitre. Oui, il se sentait coupable, mais lui répétait qu’il avait fait une connerie n’effacerait pas son coup de poing, alors à quoi bon ?
La colère avait beau être retombée, Jin sentait un nouvel énervement lui secouer les nerfs alors que le blondinet en remettait une couche.


« J’ai pas fait exprès au cas où tu as loupé un épisode »

Grogna-t-il, baissant les yeux, serrant les poings.
Il avait le droit d’être en colère, bien sur, Jin en avait bien conscience, mais entendre et réentendre le même reproche le rendait fou. Et la suite des évènements n’allait certainement pas arranger les choses, il le sentait bien.
Il essaya de s’expliquer, mais l’air qu’affichait Kim lui indiquait que ce dernier ne mordait pas du tout à ses arguments. Il avait l’air, au contraire, on ne peut plus sceptique. Comme si Jin se fichait de sa gueule. Ce qui n’était pas du tout le cas.

Et il n’y allait pas de main morte pour signifier au sportif que, d’après lui, il s’inventait des excuses. Jin soupira, gardant le silence, le laissant finir, les yeux toujours fixés ailleurs que sur Kim. Son regard plein de reproches était insoutenable. Il avait toujours les poings serrés, et il les frappait doucement, machinalement, contre sa cuisse, comme pour se calmer.


« Oui. Super. On n’y avait pas du tout pensé, à me soigner »

Répliqua-t-il, levant les yeux au ciel, acerbe un peu malgré lui. Ce qu’il pouvait en avoir marre de se faire dire qu’il était « malade ». Il le savait, ses parents se faisant toujours un plaisir de le lui rappeler. Ils l’avaient traîné de Psys en psys mais finalement, la solution proposée était toujours la même. Et elle ne lui convenait pas.
Il se tut de nouveau, pinçant les lèvres pour s’empêcher de crier sur Kim, car c’était honnêtement ce qu’il voulait faire, tout en sachant que le blondinet ne le méritait pas, et que ça n’arrangerait rien. Ca ne ferait que lui prouver une fois de plus qu’il était incapable de se contrôler.

Il fit un effort pour ravaler la colère montante, mais la suite des dires du populaire firent déborder le vase, et Jin releva finalement les yeux, jetant un regard à mi-chemin entre l’offuscation et la colère pure et dure. Il se releva, l’air furieux, dressant un doigt en direction de Kim.


« Tu sais quoi ? Ma non-volonté t’emmerde Kim ! »

Lâcha-t-il, haussant de nouveau la voix sans vraiment s’en rendre compte.

« J’ai été voir des psys, des médecins, et même des charlattans à la con. Ils m’ont tous dit la même chose : prends des calmants. La solution miracle. Sauf que faire du sport, à haut niveau, sous calmant, ce n’est pas possible. C’est même interdit. »

Sa main tremblait tellement il semblait à deux doigts de céder à l’énervement et de juste péter un cable. Lui-même ne se reconnaissait pas, et il réalisa alors qu’il continuait de parler beaucoup trop fort qu’il était au bord des larmes.

« Alors ouais, j’ai fait un choix, j’ai choisi le taekwondo. Et si mon choix te plait pas, vas te faire foutre ! Parce que le sport, c’est tout ce que j’ai, moi ! »

Conclut-il. A peine eut-il fini sa tirade, qu’il prit une grande inspiration, fermant les yeux pour ravaler les larmes qui avaient menacé de sortir, réalisant qu’il s’était –encore- emporté, ne faisant en fait que prouver à Kim il avait raison. Nulle doute que Jin ferait un avocat pitoyable, puisqu’en plaidant sa propre cause il avait plus ou moins donné raison à son opposant. Opposant… Jin secoua la tête, soupirant d’un air désabusé. Super. Voilà qu’il se mettait à considérer Kim, son ami, comme un opposant….

Il se laissa tomber en arrière sur sa chaise, s’y affalant comme un gros sac à patates, comme vidé de toute énergie. D’ailleurs à s’agiter de la sorte, il avait réussi à s’auto-coller une migraine. C’était bien la dernière chose dont il avait besoin … La bonne nouvelle, c’était qu’avec un mal de tête vrillant dans son crâne, il ne risquait plus de s’agiter et de crier à tout va.
La sollicitude que lui témoignait Kim l’agaçait sans qu’il ne sache pourquoi. Au fond, si, il savait pourquoi. Ca ne faisait nourrir que d’avantage sa culpabilité. Il fallait bien dire que le coréen était TRES doué pour ça.

Jin comprenait bien que si Kim agissait de la sorte, c’était avant tout pour l’aider, mais le fait que celui-ci s’entête à ne pas comprendre –ou juste ne pas accepter- son point de vue l’irritait au plus au point. Le fait était qu’il ne voulait pas le perdre comme ami, mais quelque chose en lui lui disait … à quoi bon ? Pourquoi essayer de préserver une amitié construite sur un malentendu ? Fallait-il garder pour ami quelqu’un qui voulait le changer ?
C’était ce genre de questions que le garçon se posait à l’instant. Des questions qu’il n’avait, en fait, jamais eu à se poser avant. Ses amis d’enfance connaissaient son problème, ils avaient grandi avec, et l’avaient accepté comme une part de Jin, probablement. Ses autres amis, peu nombreux, n’étaient pas au courant. Parce que, au fond, le sportif savait que s’ils l’apprenaient, ils réagiraient comme Kim. Probablement.

Il ne répondit pas aux questions qui suivirent. Pas par mauvaise volonté, mais parce qu’il n’avait pas la réponse, et que son cerveau était déjà accablé par les questions qu’il se posait à lui-même. La migraine n’arrangeait rien, évidemment. Mashimoto aurait voulu enfouir sa tête dans ses mains, se boucher les oreilles, et attendre que le mal ET les questions ne disparaissent. Il se retint de le faire, se contentant d’écouter ce que Kim avait à lui dire, alors que celui-ci venait tout juste de poser une main sur son épaule.

Jin posa ses yeux sur Kim et ne le quitta pas des yeux pendant qu’il parlait. Son regard était intense et cachait admirablement bien ce qui se passait dans sa tête, autrement dit : le chaos, la panique. Le garçon avait toujours eu , et avait encore, de gros problèmes avec l’autorité. Quel rapport, me direz-vous ? Le rapport, c’était qu’il avait également en horreur les ultimatums. Les ultimatums étaient, d’après lui, une méthode fourbe pour abuser d’une autorité qu’on n’osait pas imposer. Et de même qu’il se faisait un plaisir de toujours contourner les règles lorsqu’on les lui imposait, il avait toujours foutrement envie de les ignorer.

Sauf que bien entendu, ce n’était pas aussi simple que cela. Lorsque ses parents lui posaient des ultimatums, il les ignorait avec superbe et s’amusait de voir à quel point cela faisait chier ses parents –c’était le but, après tout. La différence, c’était que Kim était son ami, et qu’il se doutait, quelque part, que le blondinet était capable de mettre sa menace à exécution s’il le fallait. Peut être bien que Jin se victimisait, mais à ce moment précis, il se sentait coincé, piégé, et sans défense.

Il voyait bien que Kim ne comprenait pas ses explications. Il ne savait pas s’il y mettait de la mauvaise volonté ou s’il avait juste une manière très différente de raisonner, mais il ne comprenait pas son point de vue. Jin ne prétendait pas détenir l’unique vérité, mais il croyait à ce qu’il disait, et il aurait voulu que son ami y croit aussi. Il ne savait juste pas quoi dire ou faire pour le convaincre.

Après de longues, très longues secondes, il déserra finalement les lèvres.


« Je suis désolé »

Dit-il seulement, dans un premier temps, soutenant le regard de Kim alors qu’il répondait enfin à sa question.

« Je te l’ai déjà dit : j’ai choisi le sport. »

Enchaîna-t-il, d’une voix étonnamment calme pour un type qui, il y a quelques minutes à peine, semblait être en pleine crise de nerf.

« Et je ne peux pas choisir les calmants. Même si tu me le demandes. Surtout si tu me le demandes. Parce que si je fais ça, je t’en voudrai malgré moi d’avoir abandonné ma carrière dans le taekwondo, et notre amitié sera donc de toute façon gâchée. »

S’il n’était pas trop perturbé par ce qu’il venait de dire à Kim, il serait probablement très fier de lui d’avoir réussi à expliquer clairement et calmement les raisons de ses choix, de ses actes. Nul doute qu’il s’agissait d’un exploit pour un handicapé de la communication comme lui. Mais il était trop occupé à sentir le poids de la culpabilité se déverser sur lui pour fanfaronner.

« Désolé… »

Murmura-t-il encore, détournant les yeux de Kim cette fois-ci, ne voulant en aucun cas savoir l’air qui allait se dessiner sur le visage de son ami –ex-ami ?- après ce qu’il venait de lui dire. Lui-même ne se sentait pas bien, et ce n’était ni la faute au coup qu’il avait pris, ni à la migraine.
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