₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
|
| "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] Dim 10 Jan 2010 - 19:35 | |
| « Prends tes responsabilités, un point c’est tout ! » avait-il réclamé en haussant la voix, le jour où il avait appris la nouvelle ; alors qu’à ce moment si important, elle ne pensait qu’à son futur, aux changements et à son métier d’actrice célèbre qui s’écroulait alors à ses pieds. Le rêve de Rachel se transforma en cauchemar. Le même, toujours le même depuis qu’elle avait appris cette nouvelle. Une nouvelle qui ne la laissait pas indifférente, et surtout, qui changerait le cours de sa vie. Tous ses projets risquaient d’être très bouleversés. Quelque part, cela la dérangeait énormément. Mais elle n’avait pas beaucoup d’options. La seule option qui s’offrait à elle, était de demander des conseils aux personnes les plus proches. Cela voulait aussi dire annoncer cette nouvelle, qui en surprendrai plus d’un. Tout comme elle avait étonné Rachel lorsqu’elle l’avait apprise. Mais il était trop tard pour reculer. Et lorsque Rachel imaginait la seule solution qui pouvait ne pas modifier et bouleverser sa vie, elle était écœurée et avait envie de vomir. Non, ce n’était pas son genre. Elle n’était pas comme cela après tout. Elle ne ferait jamais une chose pareille. Même si elle était suppliée. Que tout le monde souhaitât quelle le fît. Elle savait aussi que si elle le faisait un jour, son moral n’en sortirait pas indemne. Alors elle préférait que sa vie changeât plutôt que son moral. D’ailleurs, c’était mieux ainsi. Mais il arrivait que pendant quelques temps, elle continuait à douter et à hésiter énormément. En réalité, elle se sentait perdue, puisqu’elle l’était. Elle ignorait totalement quoi faire, comment réagir. Elle n’avait jamais prévu que cela lui arrivât un jour. Mais c’étaient les aléas de la vie. Rachel devait s’y plier, s’y résoudre et l’accepter. Mais son esprit ne semblait pas en accord avec elle. Il ne lui permettait pas de dormir la conscience tranquille.
Rachel se réveilla en sursaut encore une fois. Elle transpirait comme à chaque fois qu’elle cauchemardait. Pourtant, ouvrir les yeux la rassura instantanément. Elle tenta un regard vers la droite, vers l’endroit où dormait le garçon avec qui elle couchait de temps en temps. Ce n’était ni son petit ami car elle ne ressentait aucun sentiment envers lui, ni une aventure. C’était entre les deux. Elle le voyait un soir de temps à autre, mais en dehors, elle ne traînait pas avec lui. Elle le croisait à l’académie, mais elle ne lui avait jamais vraiment adressé la parole là-bas. Il était là. Wunjo Ivanova. Il dormait paisiblement, en tout cas, c’était ce qui semblait à, Rachel. Aujourd’hui, il avait étrangement souhaité la revoir sur un coup de tête. Ils s’étaient vus la semaine dernière. C’était à ce moment où elle lui avait annoncé la nouvelle. Pour l’instant, il était le seul à savoir. C’était normal puisque la nouvelle le concernait également. Au début, Rachel avait refusé de venir car elle avait prévu de faire autre chose. Mais il la supplia tellement, que finalement elle céda et le rejoignit à l’endroit où ils se retrouvaient toujours : un hôtel en centre-ville. Dès qu’il la vit, il sembla soulagé et content de la revoir. Rachel ne comprenait pas ce soudain comportement : d’habitude, tout ce qu’il voulait c’était coucher. Jamais encore il n’avait semblé aussi affectif envers elle. Pourtant, elle ne dit rien et ne posa aucune question. Lui aussi ne lui dit rien, ne lui donna aucune raison pour laquelle il désirait passer subitement la nuit avec elle. Il l’avait seulement enlacée très fort. Dans le lit, pareil. Elle était dans ses bras et elle se sentait un peu prise au piège, comme un oiseau en cage. Ce qui la gênait le plus, c’était qu’elle ne comprenait pas pourquoi.
Néanmoins, elle se défit de l’étreinte. Comme il dormait, il n’avait pas conscience qu’elle se libérait. Elle s’approcha de la fenêtre. La nuit devait être très avancée. Mais les étoiles dans le ciel n’étaient pas visibles. Les lumières qui éclairaient les rues empêchaient de les regarder. Elle observa la rue. Aucune voiture ne passait, sauf une de temps à autre, avec des jeunes qui rentraient, la musique à fond, d’une fête. Rachel posa sa main sur la vitre, très froide. L’hiver était rude cette année. Même s’il faisait bien chaud à l’intérieur, il devait geler à l’extérieur. Rachel frissonna sur le champ et enleva sa main. Une trace resta quelques instants sur la vitre, à l’endroit même où avait reposé sa main une seconde plus tôt, pour disparaître peu à peu. Rachel soupira et son côté triste ressurgit d’un coup. Depuis longtemps celui-ci n’avait pas refait surface. D’habitude, la jeune espagnole ne le montrait à personne. Elle espéra alors que Wunjo n’était pas réveillé et ne voyait pas. Mais de toute façon, dans cette obscurité, elle doutait qu’il put apercevoir son visage triste. En tout cas, encore une fois, le rêve l’avait perturbée. Elle ne sut pas quoi faire. Elle était définitivement perdue. Elle resta encore quelques instants à fixer la rue, avant de se diriger dans la salle de bains afin de prendre une douche. Elle espérait que cela lui permettrait de se sentir un peu mieux, mais aussi, elle devait laver toute cette transpiration due au cauchemar. En se déshabillant, elle se focalisa pendant quelques secondes sur son ventre. Elle le fixait, ne pensait à rien et le caressait avec sa main. Puis, quand elle revint à elle et s’en rendit compte, elle entra enfin dans la douche. Elle fit couler de l’eau bien chaude, comme elle aimait. Elle savait que ce n’était pas très bien, mais elle refusait de changer son habitude. Malgré que tout le monde l’avertissait de ne pas prendre trop de douches trop chaudes. Elle fit attention à ne pas mouiller ses cheveux, qu’elle avait attachés juste le temps de prendre sa douche. Elle resta une bonne vingtaine de minutes sous l’eau, fixant avec un regard vide, un des carrelages blancs de la douche. Ses pensées divaguaient sans cesse. Son corps devint très rosé à cause de la chaleur de l’eau. Rachel décida enfin de sortir et de se sécher, ce qui lui prit encore une bonne dizaine de minutes. Elle s’assit sur un tabouret qui se trouvait dans la salle de bains et observa le sol, toujours avec le regard vide. Enfin, elle se rhabilla et sortit de la salle de bains.
Pendant quelques instants, elle ne vit rien. La lumière avait déshabituée ses yeux à l’obscurité. Alors elle marcha doucement et fit attention où elle mettait ses pieds, pour ne pas se cogner dans quelque chose et se blesser. Elle rejoignit le lit dans lequel Wunjo dormait encore. Enfin, elle le croyait. Lorsqu’elle se glissa sous la couverture, elle sentit un bras qui l’entraînait doucement vers le torse du garçon. Elle sut alors qu’il était à moitié conscient. Ou en tout cas, qu’il gardait ses yeux fermés, même s’il était réveillé. Pour lui faire plaisir, elle se tourna de sorte que son visage soit face à celui de Wunjo. Elle se blottit contre lui tout doucement. Et, étrangement, elle se sentit en sécurité dans ses bras. Elle voulait y rester encore longtemps. Très longtemps. Cela la surprit beaucoup puisque jamais elle n’avait éprouvé un tel désir. Peut-être était-ce parce que Wunjo n’était pas comme les autres garçons ? Non, en effet, il était bien plus pour elle désormais. Depuis qu’elle avait appris cette nouvelle, elle ne le voyait plus de la même façon, ni ne le traitait de la même façon. Peut-être que cela expliquait également le soudain changement de comportement du garçon ? Rachel l’ignorait. Et même si elle était très curieuse et souhaitait avoir la réponse à cette question, elle n’osait pas la lui poser. Alors elle se taisait seulement. Mais une nouvelle question s’imposa à elle. Elle devait être sûre de cela. Elle crut que cela lui permettrait de ne plus douter, de ne plus hésiter. De prendre sa décision finale, avant de l’annoncer aux autres.
- Mon Wun Wun, es-tu sûr de bien vouloir garder cet enfant ? murmura-t-elle doucement de sa voix la plus sensuelle. La voix qu’elle utilisait toujours avec lui, et les autres garçons également.
C’était d’habitude une question que l’homme posait à la femme. Mais là, c’était l’inverse. C’était lui qui avait déclaré qu’il ne paierait pas les frais d’avortement et qu’il préférait par ailleurs que Rachel ne le fît pas. Alors elle l’avait écouté et lui avait donné raison. Elle crut d’abord ne pas entendre la réponse, mais celle-ci était tellement évidente, qu’elle comprit sans même avoir entendu tous les mots de la phrase. Rachel ferma les yeux qu’elle tenait ouverts jusque là. Sa décision était prise et personne ne pouvait l’en empêcher. D’ailleurs, cela l’arrangeait quelque part. Elle soupira, soulagée par cette réponse. Même si elle voulait dire d’autres choses, elle se tut. Elle ne voulait pas importuner le garçon, qui essayait de se rendormir probablement. Alors elle aussi fit tout en sorte pour se rendormir. Mais elle n’y arriva pas. Elle pensait toujours à la même chose : à leur enfant. Toutes ses pensées tournaient autour de ce sujet. Elle se rendit compte qu’ils n’avaient pas encore parlé de cet enfant. La dernière fois, elle lui avait annoncé la nouvelle et ils s’étaient un peu disputés, avant de s’endormir tous les deux dans les bras de l’autre. Elle souhaitait qu’ils abordent ce sujet et toutes les questions qui s’imposaient alors. Qu’allaient-ils faire ? Quel genre de parents seraient-ils ? Et bien d’autres questions encore. Bien sûr, ils avaient encore beaucoup de temps devant eux, mais tout ceci la préoccupait déjà. Elle se blottit encore plus à Wunjo, de façon à ce que leurs corps se touchent au maximum. |
| | | Wunjo Ivanov ♦ Civil - Dealer - Bookmaker
Age : 38 644
KMO :
| Sujet: Re: "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] Ven 15 Jan 2010 - 23:48 | |
| En fait, Wun n’avait pas dit « oui », il avait dit « dors ». Mais, il fallait bien le dire, avec le visage écrabouillé contre l’oreiller, on ne comprenait pas grand-chose, et « dors » pouvait tout aussi bien être compris « oui » ou « phare » ou même « troll ». Sauf que, bien entendu, il n’y avait aucune raison valable pour que Wun se mette à dire troll ou phare…
Cela dit, la réponse sembla avoir satisfaite Rachel, alors le russe ne fit pas l’effort de clarifier ses déclarations. Il replongea quasi instantanément dans un semi-sommeil. Semi. Il ne dormait pas bien depuis plusieurs nuits. Perturbé par ces histoires. Paumé, tout simplement.
Un gosse, c’était un gosse. Illogique, perdu. Qui ne pensait pas aux conséquences de ses actes et de ses dires. Lui, père. C’était une blague. Il arrivait à peine à s’occuper de lui-même, alors s’occuper des autres, bof. Qui voudrait d’un père qui se fait trouer le ventre par une balle, tout ça parce qu’il a eu l’excellente idée d’embrasser une fille par pure provoc’, et que ces imbéciles de mafieux avaient décidé de la kidnapper. On pouvait rêver mieux comme père pour son fils. D’ailleurs, il savait parfaitement qu’il ne serait PAS le père de cet enfant. Pas celui qui s’en occuperait, en tout cas. Pas le temps. De toute façon, ça n’était pas comme si la mafia russe allait juste le laisser filer : « vas-y, fais ta vie ».
Et pourtant, il lui avait dit non. Il lui avait dit de ne pas avorter. Pourquoi ? Il ne savait pas bien. Pourtant, après ce qu’il avait vécu, il aurait été stupide de sa part de volontairement recréer une situation similaire à la sienne : un enfant dont le père s’est barré, disparu, une mère qui a du mal à se débrouiller seule. Et si le schéma se répétait : dans quelques années, lorsqu’il serait lui-même à la tête d’un empire mafieux, son fils ressurgirait de nulle part pour rejoindre son organisation. C’était risible. Et peu enviable.
Alors pourquoi ?
Cette réponse, il ne l’avait pas. Sinon, la question ne le hanterait pas. Comme si sa vie n’était pas assez compliquée, il avait fallu que cette histoire se rajoute au reste. Et que lui, au lieu d’écarter le problème, comme il aurait pu le faire facilement, il lui avait préparé une niche, pour qu’il s’installe bien confortablement et surtout ne se déloge plus.
Et pour couronner le tout, comme si un potentiel enfant n’était pas suffisant, il avait, en plus du reste, une maman à veiller. Parce qu’avec la chance qu’il avait, ces foutus gangs mafieux –qui étaient loin de le porter dans leur cœur depuis leur petite altercation où il avait tué 2 des leurs- avaient su par on ne sait quel moyen que Wun avait engrossé quelqu’un et qui était ce quelqu’un. Résultat, même s’ils n’avaient encore rien tenté, le russe le savait, ils traquaient Rachel. Pour répéter la même histoire qu’avec Ellen.
Sauf que, bien évidemment, il ne pouvait pas lui dire tel quel : Ecoute Rachel, y a des mafieux qui te veulent du mal parce que je t’ai mise enceinte et que je suis leur ennemi juré, du coup je dois te surveiller et te suivre partout pour m’assurer que tu vas bien. Bah oui.
La situation était on ne peut plus compliquée. De un, parce qu’à la base, à part des sexe friends, Rachel et lui n’étaient pas sensés être quoique ce soit l’un pour l’autre. Là, évidemment, les choses étaient autres. Déjà parce que maintenant, ils avaient un gosse. Enfin non, pas encore, mais tout comme. Ensuite parce que, mine de rien, maintenant, le russe avait une forme d’affection pour la jeune fille. Une ANI : affection non identifiée. Ca n’était pas de l’amour. Sûrement pas de l’amour fraternel. Pas de l’amitié non plus. C’était bizarre, tout simplement. Mais soit : les relations de Wun avaient toujours été un peu bizarres et tordues, il n’innovait pas de ce côté-là.
Le blondinet remua doucement dans le lit. Et voilà que le sommeil l’avait perdu. Classique. Il remua légèrement, se décollant de Rachel, pivotant pour se retrouver sur le dos. Il se frotta les yeux, les entrouvrit, posa son regard sur le corps allongé à ses côtés. Elle avait l’air paisible, comme ça, même s’il savait qu’elle ne l’était pas plus que lui, mais pas tout à fait pour les mêmes raisons. Elle avait les paupières closes, mais sa respiration trahissait le fait qu’elle ne dormait pas.
« Tu dors ? » hasarda-t-il tout de même, pour la forme. Pour attendre qu’elle dise « non » avant de poursuivre un éventuel monologue.
Lui-même se redressa un peu dans le lit pour se mettre en position assise. Il bailla, passa sa main dans ses cheveux pour les remettre à peu près en ordre. Il cherchait comment aborder le sujet de manière « subtile ». Autrement que « est-ce que des types louches te tournent autour ces derniers temps ? ». Elle ne lui répondrait sans doute pas, croyant à une fausse crise de jalousie. Elle commençait à le connaître, maintenant. Suffisamment pour savoir qu’il n’était pas DU TOUT jaloux. Non, il fallait trouver autre chose.
Le garçon commença à promener ses doigts dans la chevelure blonde de Rachel, dessinant des boucles, tressant du bout des doigts quelques mèches, s’amusant à balayer son front. Si elle dormait vraiment, maintenant, ce n’était définitivement plus le cas.
« Tu ne m’as pas raconté ta semaine hier… » lança-t-il, à cours d’inspiration
Comme si c’était son genre de taper un brin de cosette, mine de rien. En même temps, c’était ce qu’on lui reprochait toujours, de ne pas s’intéresser aux gens. Cela pourrait toujours passer pour une tentative d’amélioration.
« Ca allait avec le… » il hocha la tête en direction de son ventre. « …bébé ? » articula-t-il difficilement, comme si le mot lui brûlait les lèvres.
« Tu en as parlé à tes amis ? » continua-t-il, mine de rien, songeant que par des détours il parviendrait finalement à obtenir les réponses qu’il voulait. On obtenait toujours ce qu’on voulait en faisant parler les gens. Et le baratin, ça le connaissait plutôt bien.
« Tu ne me parles pas souvent de tes histoires d’actrice non plus » souligna-t-il
Et pour cause, c’était toujours comme ça entre : le moins de blabla inutile possible. L’un et l’autre parlaient très peu de leur vie. Wun tout particulièrement puisqu’il se voyait mal entamer un discours sur ses missions. Surtout que, en général, lorsqu’il retrouvait Rachel, c’était APRES les missions, et donc le moment où il avait le plus ses histoires de mafieux en tête. Concours de circonstances.
« Pas de fans trop insistants ou louches ? » poursuivit-il, un mince sourire aux lèvres
Voilà, on y était : les fans trop insistants ou louches, ou autrement dit, les mafieux, qui naturellement, pour Rachel, passeraient plus pour des groupies attardés ou des types peu fréquentables que des bandits planifiant son kidnapping.
« Pas de sueurs froides et de fortes émotions maintenant que t’as un p’tit dans l’ventre, hein » ajouta-t-il, taquin, histoire de faire passer inaperçu ses inquiétudes.
C’était déjà loupé, à vrai dire. Rachel avait noté qu’il y avait quelque chose d’étrange. Il n’était pas dans les habitudes de Wun de se soucier de ce qu’elle faisait au jour le jour, ni de se renseigner sur ses activités, encore moins de vouloir contrôler ses activités. Non, il n’était définitivement pas discret. L’avantage, c’était qu’il pouvait faire passer ça pour de « l’instinct paternel ». L’ennui, c’est qu’il faudrait trouver une solution sur le long terme : il n’allait pas flicker Rachel ad vitam aeternam. Il allait devoir régler cette histoire à la source, c'est-à-dire chez les mafieux, pour être sur de ne plus avoir à s’inquiéter.
Le garçon allongea le bras pour attraper ce qui se trouvait sur la table de nuit : son paquet de cigarette. Il en extirpa une de son logement et la coinça entre ses lèvres, avant de partir tâtonner pour trouver leur copain, monsieur le briquet. Un petit mouvement du pouce et la cigarette se retrouva allumée. Sale habitude, tout de même. Mais ça le détendait, et de la détente, il en avait besoin. Et puis, on n’ôte pas à un fumeur sa cigarette du matin. C’est comme le café pour certains : essentiel.
« D’ailleurs, est-ce que tu ne devrais pas rester dans l’Académie, au calme ? »
L’endroit sans doute le plus sur de toute la ville, au fond.
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] Dim 17 Jan 2010 - 11:51 | |
| Wunjo se mit à lui poser tout un tas de questions. Rachel l’écouta sans répondre. Ce n’était pas dans ses habitudes de demander des nouvelles. Par ailleurs, elle ne put rien dire puisqu’elle ne savait pas par quoi commencer. Bien sûr, elle lui raconterait tout puisqu’il le désirait, et malgré son envie de silence. Oui, elle avait besoin de calme et de tendresse. Mais le garçon ne la laissait pas tranquille. Mais il fallait bien de toute façon lui dire. Elle attendit qu’il finisse toutes ses questions, toutes différentes les unes des autres. D’ailleurs, certaines la surprirent plus que d’autres. Elle pouvait comprendre qu’il demandât de ses nouvelles pour savoir ce qu’elle avait fait durant la semaine, mais qu’il posât la question sur son intention de devenir actrice voire ses fans, cela elle ne le saisissait pas. « Que lui arrive-t-il tout d’un coup ? » pensa-t-elle, quelque peu inquiétée. Vraiment, il avait changé tout d’un coup depuis qu’elle lui avait annoncé la nouvelle. Il s’occupait étrangement d’elle, alors que d’habitude, il ne parlait pas. Ils se voyaient, faisaient l’amour sans rien dire, puis dormaient. Le matin, quand elle se réveillait, il n’était plus là. Rachel trouva donc cela un peu louche toutes ces questions. Il devait y avoir une raison apparente à cela. Mais si elle ne lui posait pas la question, elle ne le saurait jamais. Wunjo n’était pas le garçon qui se confiait de lui-même. Ni le garçon jaloux. Wunjo terminât enfin son flot de questions et Rachel inspira avant de répondre.
- Non, je n’en ai parlé à personne d’autre que toi. Tu sais bien que je n’ai pas d’amis. Ce ne sont que des passe-temps pour moi et pour que je ne sois pas seule. Je ne les porte pas sur le cœur. Pareil avec mes petits amis. Mais bon, le pire, ce sera l’annoncer à mon père. Je ne sais pas comment leur dire et surtout, je n’ai pas spécialement envie de voir sa réaction. J’ignore totalement comment m’y prendre. Sinon, la semaine s’est bien passée, comme d’habitude. En ce qui concerne mon envie de devenir actrice, et bien personne ne le sait vraiment et je n’ai pas de fans. Personne ne me suit, si tu veux savoir. Juste quelques garçons qui me courent après pour que je sorte avec eux. Rien de bien méchant. Tel est mon quotidien. Je serai bien sortie avec certains d’entre eux, mais depuis que j’ai ce bébé, je n’en ai plus envie. Mais …
Ce rêve la hantait. Elle venait d’y repenser lorsqu’il prononça les mots « sueurs froides ». En une fraction de seconde, tout lui revint à l’esprit. Elle ne pouvait pas s’en défaire, s’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Même dans les bras de Wunjo, où elle se sentait étrangement en sécurité, elle n’arrivait pas à l’oublier. Ses pensées se ramenaient toujours, quelles qu’elles fussent, à ce rêve. Rachel crut alors que ce rêve la rendra folle. Tout d’un coup, elle se défit de l’étreinte de Wunjo avec une force inouïe. Elle se mit sur les genoux, prit sa tête entre ses mains et se plia en deux. Elle ouvrit la bouche comme pour crier, mais aucun son ne sortit pourtant. Une Rachel si fragile, si sensible et si triste. Non, elle ne se reconnaissait plus du tout. Elle n’avait jamais agi de la sorte. Par ailleurs, elle montrait une de ses facettes, qui lui était inconnue, à Wunjo. Une facette qu’elle ne voulait pas lui montrer. Comme d’habitude, elle ne désirait pas que les autres la voient telle qu’elle ne le souhaitait pas. Les autres devaient seulement voir et penser ce qu’elle voulait qu’ils voient et pensent. Et non, sa deuxième personnalité, qui surgissait rarement, mais qui surgissait, seuls Eric et Marianne la connaissaient. Jusque là, ils avaient été les seuls autorisés. Personne n’avait découvert cette personnalité. Et là, en une seconde, Wunjo, lui voyait et la découvrait sous un nouvel angle. Cela ne lui plaisait pas et contribuait à la colère qui montait progressivement en elle. Mais elle n’y pouvait plus rien. Ses réactions avaient été instinctives et impulsives. Elle s’en voulait. Mais devait l’accepter. Après tout, Wunjo était le futur père de son enfant. Même si ce n’était pas une excuse pour elle, elle s’en contenta et s’y résolut. Quand elle ouvrit les yeux et se redressa, Wunjo la regardait. Il l’attira dans ses bras à nouveau. Rachel ignorait s’il comprenait ou si cela n’était rien à ses yeux. Elle ne posa pourtant pas la question. Cette fois-ci, elle ne désirait aucune réponse. Elle préférait rester dans l’ignorance pour ne pas être trop blessée pour l’instant. Néanmoins, elle parvint à prononcer quelques mots.
- J’ai peur, Wun …, dit-elle en mettant ses bras autour du garçon et en le serrant fort contre elle.
Cette faiblesse, elle ne l’avait encore jamais montré à qui que ce fût. Wunjo était le premier. Vraiment, elle se comportait anormalement. Quelque part, elle en avait besoin alors elle acceptait qu’il la voit dans cet état. D’un autre côté, cela la gênait. Elle espérait seulement que personne d’autre n’apprendrait ce qui se passait cette nuit. Même si Wunjo n’était pas le genre à tout raconter et à le crier sur tous les toits, Rachel priait pour que cela ne se sache pas. Tout d’un coup, elle sentit les larmes qui montaient et réclamaient à sortir. Non, pas les larmes ! C’en était de trop pur Rachel. Et quand elle y pensa, elle ne put empêcher que ses larmes coulent sur ses joues. Combien de temps cela faisait qu’elle n’avait pas pleuré ? Plus de six mois certainement. Enfin, elle ne s’en souvenait même plus tellement cela remontait à loin. La raison précédente de ses pleurs lui échappait également. Aujourd’hui, elle éclata en sanglots dans les bras de Wunjo. De plus, elle n’en avait pas fini. Elle ressentait le besoin de lui raconter son rêve. Elle pensait que cela lui permettrait de se calmer. Parfois, partager les souffrances est bien plus facile que de tout porter sur ses épaules. Pourtant, jamais elle ne se confiait à une autre personne que son frère ou sa sœur. Encore une fois, Wunjo était une exception.
- Je fais sans cesse le même rêve qui m’effraie, prononça-t-elle difficilement entre deux sanglots. D’abord je te vois t éloigner et je n’arrive pas à te rattraper. Ne fois que tu as disparu de mon champ de vision, sur le sol je vois une grande flaque de sang, mes habits le sont aussi. Je sens que la vie de l’enfant m’a quittée. Un homme arrive et je reconnais mon père qui me dit : « J’aurais du t’éduquer à la place de ta mère, tu ne serais jamais tombée enceinte. Bien fait pour toi ! ». Il rit sadiquement puis son visage se transforme en un homme inconnu. Il s’approche de moi et je vois qu’il tient une petite fille morte dans ses bras qui te ressemble. Quand je comprends, il prend un couteau et prononce : « Tu es ma cible ». A ce moment-là, je me réveille toujours.
Les larmes de Rachel s’intensifièrent. Elle avait out dit. Elle s’était vidée de ce rêve. Bien sûr, il la hantait toujours mais sur le coup, elle se sentait déjà un peu mieux. Puis, elle espéra de tout cœur que Wunjo ne lui en voudrait pas de lui avoir raconté son cauchemar. Elle l’avait condamné à partager son fardeau, encore une fois, sans lui demander la permission. Et, comme en réalité, elle ne connaissait pas du tout le garçon, elle ignorait ses réactions ainsi que ses pensées. Passées, présentes et futures. Intérieurement, elle lui demanda pardon pour ce qu’elle venait de faire, mais comme elle ne lui disait rien, il ne pouvait pas savoir. Alors elle partit à nouveau en sanglots, cette fois-ci, parce qu’elle s’en voulait. Wunjo continuait certainement à croire qu’elle pleurait du fait de sa peur. Il n’avait pas tort mais de nouveaux sentiments venaient s’y ajouter. Des sentiments qu’elle pouvait garder pour elle si elle le souhaitait.
- Wun Wun, dis moi qu’est ce qui m’arrive ? Je ne sais pas quoi faire. Aide moi je t’en supplie.
Non, elle ne se reconnaissait mais vraiment plus dut out ! De cela, elle en était certaine … Ce n’était pas son genre de parler de la sorte. Elle le vit allumer sa cigarette. Elle voulait crier, l’en empêcher. C’était mauvais pour la santé, même du petit. Par ailleurs, il le faisait dans un moment où elle avait besoin de soutien, qu’il la console et la rassure. Mais il se taisait. Alors elle aussi et le laissa faire. Tout en fumant sa cigarette, il lui parla de rester dans l’académie. Elle ne le comprenait pas du tout encore une fois. Elle était à l’internat à partir du mardi jusqu’au vendredi. Le week-end et le lundi, elle restait dormir chez elle. Enfin bien sûr, les samedis soir, elle sortait souvent. Mais elle n’avait plus la tête à sortir en ce moment. Donc elle resterait à la maison. Mais s’il lui demandait de ne plus bouger de l’académie, elle ne le voulait pas. Elle s’y sentirait comme un oiseau en cage. Elle ne désirait pas du tout que les murs de l’académie deviennent sa prison. Elle en deviendrait elle-même folle. Surtout que désormais, elle sentait qu’elle allait s’isoler de plus en plus de ses « amies » qui de toute façon, la laisseraient tomber peu à peu quand elles apprendront la nouvelle. Keimoo. Elle refusait d’y rester. Du moins, seule.
- A condition que tu sois auprès de moi quand je te le demanderai, répliqua-t-elle à la dernière question du garçon. |
| | | Wunjo Ivanov ♦ Civil - Dealer - Bookmaker
Age : 38 644
KMO :
| Sujet: Re: "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] Sam 23 Jan 2010 - 18:22 | |
| La nouvelle était loin d’enchanter Wun, en vérité. Il aurait préféré savoir que Rachel avait de bonnes amies –ou même, dans l’idéal, de bons amis- autour d’elle, présent pour la soutenir. De un parce que ça signifierait qu’ils pourraient endosser le rôle du psy à la place de Wun –autant dire que sur ce terrain là, le russe était pire que nul. De deux parce que ça signifierait que la jeune fille serait rarement seule, et donc partiellement protégée. Là, c’était tout l’inverse : non seulement la solitude l’exposait d’avantage –sauf si, par bonheur, elle avait quelques pseudos amies hypocrites au possible mais collantes- mais en plus, elle allait s’épancher sur l’épaule du mafieux.
Il n’avait rien contre…à part peut être qu’il ne savait pas comment réagir et que Rachel ne trouverait probablement jamais le soutient qu’elle voulait et dont elle avait besoin auprès d’un type comme lui. Ce qui était ennuyeux, mine de rien.
« Si c’est tellement difficile, dis lui tout de go. Comme ça, s’il le prend mal, il sera furieux, et après, tu n’auras qu’à lui laisser un peu de temps pour laisser sa colère retomber. » proposa-t-il
Certes, il y avait mieux, comme solution. Mais les relations humaines, c’était pas son dada, à Wun. Alors pour les conseils, il faisait comme il pouvait. Et puis… lui aussi, il allait devoir annoncer la charmante nouvelle à sa « famille ». Ca n’allait pas être triste non plus. Quoique. Les connaissant, il aurait droit à un « et alors, c’est pas ton problème après tout » et voilà tout. C’était peut être pire que de se faire engueuler, quelque part, non ?
Et pour couronner le tout, voilà que Rachel se mettait à pleurer. C’était la totale. D’autant que Wun était plus doué pour faire couler les larmes que pour les essuyer. Là, ça n’était pas sa faute, si elles coulaient. Mais ça n’était pas pour autant qu’il parviendrait à les faire disparaître. Niveau consolation, il était zéro. En revanche il savait très bien plomber le moral. Mais ça n’était pas le moment de déployer ce genre de talon.
Instinctivement, et parce qu’il ne connaissait pas d’autres méthodes efficaces, il passa son bras autour des épaules de Rachel et appuya dessus pour la faire basculer contre lui, écartant un peu sa cigarette pour ne pas l’enfumer. Il lui caressa distraitement les cheveux, doucement, comme pour consoler un enfant. Un enfant qui fait un cauchemar. C’était exactement ça. Mais qu’elle ne compte pas sur lui pour lui raconter une histoire : il n’en connaissait aucune.
« Calme toi… tu as peur. C’est un peu normal » marmonna-t-il, incapable de trouver un autre argument.
Pour le peu de rêves et cauchemars qu’il faisait, il ne connaissait pas de technique infaillible pour bien dormir. A part la drogue. Mais il se voyait mal endosser la peau du dealer et lui proposer de la morphine. Elle avait un bébé dans le bide, quand même. Ca compliquait un peu les choses mine de rien.
Les larmes ne semblaient pas franchement se calmer, à en juger par la sensation humide dans son cou et sur son épaule. Bah, c’était nerveux. Une fois la crise passée, ses yeux s’assécheraient d’eux même. Ca ne voudrait pas dire que l’inquiétude serait partie, bien sur. Quoiqu’après une crise de larme, on se sent toujours un peu vidé. Et un peu apaisé, du coup. C’était une maigre consolation, mais une consolation tout de même.
Sauf que Rachel continuait sa crise de panique, devant un Wun incapable de faire preuve de perspicacité.
Comme seule remarque à faire, il trouva :
« C’normal, c’est les hormones »
Plus con, tu meurs. Mais Wun était con. Pire, c’était un connard. Il en avait conscience, c’était déjà ça. Il n’avait aucun tact et n’avait jamais cherché à en avoir. Ca n’était pas parce qu’il avait décidé de veiller sur Rachel qu’il allait changer de ce côté-là. Il était incapable de changer, en fait. On ne s’improvise pas gentleman comme ça. C’était le truc des populaires comme Lun, ça. Les jolis cœurs serviables. Wun, lui, il était juste con. Ca ne lui posait pas de problème. Ca en posait aux autres.
En même temps, c’était vrai, les hormones ça vous mettait les nerfs en pelote. Et puis bon… Rachel voulait qu’il l’aide, mais lui, il n’était pas expert en aide. Pas du tout même. Il était plus doué pour foutre les gens dans la mouise que pour les en sortir, et Rachel n’était qu’un nouvel excellent exemple de cette vérité. Il n’était pas trop tard pour réaliser que le russe était borné et irresponsable et pour renoncer.
Il était immature, tout simplement. Il lui disait et lui redirait encore de garder son gamin, mais ne lui promettrait jamais d’être un bon père ou un père tout court. C’était comme ça.
« J’sais pas quoi faire non plus » lâcha-t-il, haussant les épaules.
Ca n’était pas qu’il s’en foutait. Il ne savait vraiment pas. Il était paumé, en un mot. Ils étaient deux, sans carte, et sans boussole.
On le lui avait assez rabâché, que fumée, c’était mauvais pour sa santé et celle de ses proches. Ceux à quoi il répondait que ne pas fumer était pire : ça le rendait irritable, voir parfois violent. C’était pire pour ses proches. Pour lui aussi…sur le court terme, du moins. Mais le russe n’avait pas envie de réfléchir sur le long terme. Il n’avait jamais eu à le faire, ça n’allait pas commencer maintenant, père ou pas.
De toute façon, c’était à la maman de ne pas fumer pendant la grossesse. Concernant le père, rien n’était spécifié. Et il était hors de question qu’on aborde ce genre de sujet. Il était stressé. Ca lui faisait du bien. Ca le détendait, d’une manière ou d’une autre. Ca lui permettait de réfléchir, d’avoir des idées. Même si ses idées ne semblaient pas franchement plaire à Rachel.
Là, Wun dut se retenir de grimacer. Être auprès d’elle dés qu’elle le demanderait ? Être son clebs, en somme, c’était ce qu’elle lui demandait ? Wun voulait bien passer du temps avec elle, de un parce que c’était en partie sa faute si elle était dans cet état –en partie seulement, elle pouvait pas prendre sa pilule non ?-, et de deux parce que ça le rassurait. Quand il était là, au moins, il savait ce qui lui arrivait. Quand il n’était pas là, quelque part, il était toujours un peu inquiet de ce qui pouvait se passer en son absence. Sauf lorsqu’il buvait ou se droguait, là, il ne pensait plus à rien. D’ailleurs sa consommation de drogues et d’alcool avait monté en flèche : ça atténuait la douleur de son ventre et ça lui permettait d’oublier sa situation pas forcément très fun.
Wun n’avait pas envie de s’énerver. D’abord parce que ça n’était vraiment pas son genre. Il était même d’un calme assez exceptionnel. Disons que, comme il se foutait de tout, et qu’il n’était concerné par rien, c’était plus facile de jouer la carte de l’indifférence. Là, c’était un peu moins simple dans la mesure où concerné, il l’était. Et ensuite, il ne voulait pas s’énerver parce que ce n’était certainement pas le moment de s’engueuler avec Rachel. Deux bonnes raisons de garder son calme et de discuter entre adultes. Bien sur, si l’un comme l’autre ETAIENT de vrais adultes, ça aiderait peut être un peu….
« Je suis auprès de toi quand je peux » répliqua Wun, sur un ton à peu près calme.
En fait, c’était aussi un peu « quand je veux », mais soit. Ca n’était pas non plus totalement faux. Il avait une vie. Des études –même s’il s’en fichait- des missions –ça, il s’en fichait moins-, des amis –bon, pas tellement à bien y réfléchir-, des conquêtes –dont il n’avait rien à foutre pour dire vrai- et… et sa solitude. Mais celle-là, il y tenait. Ses moments de défonce, de rêverie. Il en avait besoin, c’était vicéral.
Et puis sur le principe… il ne pouvait pas. Ca n’était pas son genre d’accourait quand on le sifflait. Bon. C’était ce qu’il faisait pour l’Organisation, mais c’était TRES différent. Déjà parce qu’il était obligé. C’était ça ou se faire liquider, à peu de chose près.
Il attrapa la main de Rachel, et la serra dans les siennes.
« M’enfin on est jamais seul à Keimoo. Y a des gens. Partout. »
C’était même un peu son problème, ces gens. Pas pour rien qu’il n’aimait pas y rester, dans cette académie. C’était loin d’être le cas de tout le monde, bien sur. La plupart des gens recherchaient cette perpétuelle proximité avec les autres. Quelque part, c’était plaisant. Le seul problème de Wun, c’est qu’il n’avait rien en commun avec ces gens là. Il était plus agé que la plupart. Plus mafieux, surtout, en fait.
« Tu risque pas de t’ennuyer »
poursuivit-il, visiblement bien décidé à la convaincre d’aller s’enterrer là bas. Au moins, il la saurait dans un lieu sur, ce qui n’était pas le cas en ville. Encore moins dans les bars. Encore moins connaissant Rachel, en plus.
M’enfin, Wun n’était pas bête, ni naif. Il se doutait bien qu’il en faudrait un peu plus pour la convaincre. En fait il lui faudrait des amis. De bons amis. Mais pour ça, Wun ne pouvait pas grand-chose. Il n’était de loin pas expert en la matière. C’était même plutôt l’inverse. Il avait un don indéniable pour se faire plein d’ennemis. Ca le faisait rire, parce qu’il se fichait bien des gens ici. Il avait des amis, des proches, en Russie.
« Et puis bon…l’agitation de la ville, tout ça, c’est pas top. Les gens se bousculent, ne font gaffe à rien, au moins à l’école tu seras tranquille »
Oui parce que c’était connu, dans les académies, les gens se bousculent nettement moins… M’enfin, si on savait où aller, on pouvait trouver un peu de paix : dans les chambres, à la bibliothèque, sur les toîts, autant d’endroits peu fréquentés. Les doigts de Wun tapotaient doucement le dos de la main de Rachel, comme pour l’apaiser. A moins que ça ne soit pour s’apaiser lui-même ?
| |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] Dim 31 Jan 2010 - 21:13 | |
| Non, les réponses et les paroles de Wunjo ne la satisfaisaient pas. Pas du tout même. De plus, elles ne l’aidaient pas, ne la rassuraient pas. Plus Wunjo parlait, plus elle se rendait compte qu’elle ne le comprenait plus du tout. Il réagissait comme Rachel ne le désirait pas. C’était mauvais signe. Cela la mettait peu à peu en colère en réalité. Elle avait l’impression qu’il ne tenait pas compte de la difficile situation. Qu’il n’en avait rien à faire. Qu’il ne cherchait pas de solutions. Après tout, il était responsable lui aussi. Il n’avait qu’à mettre une capote ! Bon certes, Rachel n’aurait pas du coucher avec lui pendant cette courte période où elle n’avait plus de pilule prescrite. Comme elle était allergique à la précédente, le gynécologue lui avait donné nue nouvelle en lui demandant de commencer à la prendre après ses prochaines règles. Et il avait fallu de cela pour qu’elle tombât enceinte ! Wunjo avait réclamé de Rachel qu’elle prît alors ses responsabilités, ce qu’elle avait fait. Mais il ne semblait pas à Rachel que lui en fît de même. Tout ce qu’il essayait de faire, c’était de l’enfermer à l’académie. Il prétendait que c’était plus sûr. Comme il insistait sans cesse, elle sut qu’il lui cachait quelque chose. Il était impossible qu’il soit aussi insensible et sans sentiments pour lui demander ceci juste pour une telle explication. Par ailleurs, il disait que Rachel devait avouer à son père. Mais elle n’en avait pas la force toute seule et surtout sans préparation. Ce ne sont pas des nouvelles qui s’annoncent à la légère. Déjà, Rachel avait eu beaucoup de mal à le dire à Wunjo. Elle se souvint qu’elle avait douté des jours durant, non seulement de le lui dire mais aussi de sa réaction. Le jour-même, elle avait faille se taire, ne rien avouer. Mais comme elle savait que cela allait être dur à supporter par la suite, elle s’était lancée. Non, toutes ces paroles l’irritaient voire la blessaient quelque part au fond d’elle, sans qu’elle en eût pleinement conscience. Parce que dès lors, elle savait qu’elle ne pourrait pas compter sur Wunjo pour quoi que ce fût. Bien sûr, elle le savait dès le début, mais elle n’avait pas pensé que ce serait à un tel degré. Wunjo l’abandonnerait. Rachel devait s’y préparer. Elle devait aussi tenter de trouver une personne qui le remplacerait. Elle ne pouvait pas survivre seule, que ce fût avant ou après la naissance du bébé. Elle avait donc d’abord pensé à son frère mais celui-ci était occupé par ses études aux Etats-Unis. Elle ne souhaitait pas le déranger et casser ses études. Surtout que cela avait été un miracle s’il avait été pris dans cette école. Donc, connaissant son frère, il serait également capable de souhaiter un duel avec Wunjo pour avoir mis sa sœur enceinte. Or ce n’était pas ce qu’elle désirait. Alors elle oublia cette idée. Quelqu’un d’autre. Mais qui ? Toutes ces réflexions commençaient vraiment à la mettre de plus en plus en colère.
- Wunjo, tu ne comprends vraiment rien du tout à la situation, dit-elle d’une voix pleine de reproches. Après tout, ce n’est pas toi qui es enceinte. Alors pourquoi s’en faire. C’est mon problème et je dois l’endosser toute seule. C’est bien ça ? Bah de toute façon, je savais dès le début que tu ne seras jamais un père pour cet enfant. Que tu m’abandonneras. Qu’un jour tu disparaîtras, certainement à jamais, de ma vie sans laisser de traces sauf cet enfant. Que je ne pourrais pas compter sur toi. Je ne sais même pas pourquoi, pendant un instant, j’ai été si naïve pour croire le contraire. Pardonne-moi, je dois te demander trop de choses et compliquées qui plus est. C’est promis, je ne recommencerai plus.
Elle se défit de l’étreinte et lui tourna le dos. Elle fixait seulement le mur d’en face. La Rachel de d’habitude avait refait surface à nouveau. Pour combien de temps ? Elle l’ignorait mais était déterminée à le rester le plus longtemps possible. Tout comme elle était décidée à lui faire comprendre ses pensées et ses sentiments, sans pour autant les lui dire. De plus, pour rien au monde elle n’accepterait de rester à l’académie. Non, jamais. Elle ne voulait pas vivre dans une prison alors qu’elle se sentait déjà un peu captive quelque part. Elle ne pouvait plus sortir autant, elle ne pouvait plus boire comme elle l’aimait, elle ne pouvait plus avoir d’aventures et coucher avec … Tout un tas de choses. Elle regretta alors cette phrase, prononcée pendant son instant de pure faiblesse, et qui laissait supposer qu’elle se plierait à la volonté de Wunjo. Elle voulait le lui dire mais en réalité, elle ne prononça pas un mot. Elle avait besoin encore de quelques instants pour se calmer suite à ce qu’elle venait de lui dire. Elle se demanda alors comment il réagirait. Comme il était imprévisible, elle ne pouvait pas savoir à quoi s’attendre. D’une certaine manière, cela était assez effrayant. Mais elle tenta de ne pas trop s’en préoccuper. Elle laissa donc un silence pesant planer au dessus d’eux, pendant quelques instants, qui lui paraissaient une éternité. Elle ignorait ce qu’il faisait puisqu’elle ne le voyait pas. Elle concentrait son regard sur le mur avec une expression de colère sur le visage. C’était comme si elle désirait briser le mur avec ses simples yeux. Non, ce qu’elle cherchait, elle s’en rendait compte : elle ne l’aurait jamais. Cet enfant était devenu à ce moment alors un fardeau beaucoup trop dur à porter. Il impliquait beaucoup trop de responsabilités, qu’elle ne devrait prendre toute seule si elle ne trouvait personne pour l’aider. Ce qui la tracassait c’était que, comme elle ne connaissait pas beaucoup de personnes, elle risquerait d’avoir du mal à trouver. En effet, elle n’allait tout de même pas faire confiance à la première personne venue. Pas pour cela. C’était bien trop important. Donc, elle devait aussi se préparer au fait de rester seule.
- Au fait, je ne souhaite pas rester enfermée à Keimoo, répliqua-t-elle enfin, sèchement. J’ai une vie et je ne veux pas, pour rien au monde, me sentir prisonnière. Franchement, ne penses-tu pas à mes sentiments ?
Avec cette question, elle espérait le faire réagir. Encore une fois, seule sa réaction l’intéressait. Néanmoins, têtue comme elle était, Rachel ne changerait jamais d’idée. Une fois qu’elle avait décidé quelque chose, elle refusait de céder. Wunjo aurait beau insister, avoir beaucoup d’arguments qu’ils soient bons ou mauvais, Rachel n’accepterait pas. Il pouvait bien sûr toujours essayer. Mais ce serait en vain. A ce moment, Rachel sentait qu’une nouvelle dispute se préparait. Ses propos étaient très provocants. Wunjo pouvait être irrité et se mettre en colère. D’un côté, aussi vicieux que ce fût, c’était ce que Rachel attendait. Elle essayait de le faire sortir de ses gonds, provoquer une dispute. Cela lui permettrait probablement d’en savoir plus ou de cerner mieux ce qu’il pensait, ce qu’il désirait. Et aussi, ce qu’elle représentait pour lui depuis la nouvelle. Il avait beau se dire que Rachel n’était qu’une aventure « régulière » même après l’avoir mise enceinte, Rachel se doutait qu’elle était beaucoup plus pour lui désormais. Même si cela ne changerait rien, ni la situation, ni les sentiments, ni le futur, elle voulait savoir. Bien sûr, après elle ne pouvait pas être totalement sûre de sa réaction. En effet, il pouvait parfaitement se taire, laisser un silence s’installer ou encore lui répondra sans hausser le ton de sa voix, donc sans s’énerver. Mais Rachel savait que cela la mettrait encore plus en colère qu’elle ne l’était. Et ce serait elle qui crierait au final. Crierait pour libérer tout ce qu’elle pensait.
- Et puis, je ne dirai rien à mon père si je suis seule à lui faire face, enchaîna-t-elle avant de lui laisser la parole et écouter ce que lui, il avait à dire sur tout cela.
Par cette phrase, elle cherchait juste à lui faire comprendre qu’elle avouerait tout à son père si quelqu’un venait avec elle. Si une personne se trouvait là pour l’aide. En l’occurrence, lui.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] | |
| |
| | | | "Prends tes responsabilités, un point c'est tout !" [PV Wun Wun ^^] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|