Welcome to the Jungle! [PV Rachel & Andy & Quinny]

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Welcome to the jungle, we've got fun and games !
We got everything you want honey, we know the names,
We are the people that can find whatever you may need
If you got the money, honey, we got your disease !

« Ughhh... »

In the jungle, Welcome to the jungle
Watch it bring you to your knees, knees
I wanna watch you bleed !

« WAKE UP, YOU FOOL ! Quinny is comming !!!!!!!!!! »

Welcome to the Jungle!

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Les gouttes de pluie ruisselaient rapidement dans un sens vertical sur les grandes vitres de l’autobus. La rue et les rares passants qui bravent cette forte pluie grâce à un parapluie, n’étaient presque pas visibles. Seules des ombres pouvaient être distinguées. Rachel observait encore une fois par la fenêtre, perdue dans ses pensées. Elle sentait la main de sa fille dans la sienne et pour le moment, c’était tout ce qui comptait. Rose se tenait assise et sage sur le siège juste à côté de la fenêtre. Les sacs et la valises – qui étaient énormément remplis et donc très lourd – reposaient juste en face d’elles. La jeune maman était bien trop préoccupée pour se rendre compte que le bus était assez plein et que parfois, les bagages dérangeaient certains citoyens. Il était une heure matinale car Rachel avait pris l’avion pendant la nuit. Les japonais se rendaient donc à leur lieu de travail en utilisant les transports. Il était donc tout à fait évident que le bus fût rempli. Mais personne ne lui disait rien, ils lui jetaient simplement des regards de travers. Ils espéraient probablement qu’elle le fît d’elle-même. Pourtant, la jeune espagnole, avec de lourds bagages et une fille à sa charge, n’avait pas envie de faire un quelconque effort pour le moment.

Rachel ignorait totalement comment les autres réagiraient lorsqu’elle se présenterait au seuil de leur porte avec la petite dans les bras, et de lourds bagages. C’était ce qui la préoccupait le plus. Tout comme la réaction de Rayflow qui en réalité, était la plus importante. Peu lui importait qu’Andy ou tout simplement les autres garçons lui fissent la tête et la détestassent. Elle avait seulement besoin de Ray. Ce dernier serait certainement en colère contre elle – ce qu’elle pouvait comprendre d’un côté – mais s’il le restait pour toujours et qu’il lui ordonnait de ne plus se présenter devant lui, alors elle était capable de tomber dans une grande dépression. Elle était certes partie sans laisser de mot. En fait, elle pensait ne jamais revenir et surtout, ne pas être aussi attachée à chacun d’entre eux qu’elle l’était. Elle croyait qu’elle pouvait s’en aller et que cela ne blesserait personne. Elle en avait rapidement parlé avec Andréa quelques jours avant de prendre définitivement l’avion mais elle n’avait jamais eu le courage de le dire à Ray. Il devait lui en vouloir énormément, de cela elle en était sûre.

Même si elle ne se l’avouait pas encore totalement, elle était très amoureuse de Ray. Il lui avait énormément manqué pendant qu’elle était en Espagne et elle s’était rendue peu à peu des sentiments qu’elle possédait à son égard. Alors, partir du Japon était devenu comme la pire erreur de toute sa vie. Mais est-ce qu’il comprendrait ? Est-ce qu’il lui pardonnerait ? Il fallait le reconnaître que les deux entretenaient une relation assez étrange. Ils semblaient être ensemble mais en même temps, ne l’étaient pas vraiment. Ray avait accepté de s’occuper de Rachel et de Rose ainsi que cette dernière portât son prénom. Il avait donc pris de lourdes responsabilités que peu de personnes auraient pu supporter à son âge. Aujourd’hui, Rachel reconnaissait qu’elle lui devait beaucoup. Pourtant, les deux n’avaient jamais parlé d’amour ni de leur réelle relation. Rachel n’avait donc aucune idée de ce que pensait vraiment Ray d’elle. Autrefois, elle ne se doutait pas non plus de ses sentiments pour l’américain. C’était tout simplement compliqué.

En partant d’Espagne après toute cette histoire scandaleuse, elle avait cru que cela pouvait être sa dernière chance de retrouver les dernières choses qui lui restaient dans la vie. De sauver l’amitié avec Andréa et bien d’autres ainsi que sa relation, quoique complexe pour le moment, avec Ray. Sinon, elle aurait tout perdu. Sauf sa fille, bien évidemment. Sans Ray, désormais elle n’était presque plus rien. Seulement une mère qui devait trouver un petit logement pour elle et sa fille. Elle se retrouverait encore une fois dans la rue, comme plusieurs mois auparavant. Cette fois-ci elle se doutait qu’elle avait la chance de trouver plus rapidement un petit loyer car elle avait assez d’argent. La première fois, elle n’avait pas encore gagné assez de son salaire pour se payer un logement. Elle avait du passer plus d’un mois dans un centre d’hébergement social. Elle espérait vraiment qu’elle ne serait pas obligée d’en arriver à là une nouvelle fois. Ce serait une terrible catastrophe pour elle. Tant au niveau moral que sentimental. Si elle perdait ses seuls amis et le seul homme qu’elle eût jamais aimé, alors elle était capable de faire une dépression.

L’autobus tourna dans une rue que Rachel reconnut tout de suite. Elle fut alors tirée de ses sombres pensées et elle appuya rapidement sur le bouton afin que le chauffeur s’arrêtât au prochain arrêt. Elle ordonna à la petite Rose de se lever avant de remettre le sac sur son dos, prendre son sac à main sur l’épaule et enfin, prendre le troisième bagage, une valise roulante. Elle eut le temps de tout faire que le bus s’arrêta et le chauffeur ouvrit les portes. Malheureusement, la jeune femme n’avait pas prévu de la pluie et n’avait donc pas sorti de parapluie. De toute façon, elle n’avait pas de main de libre et n’aurait pas pu le tenir. Alors cela ne changeait pas grand-chose au final. Les pauvres se retrouvèrent alors sous une pluie battante qui eut tôt fait de les mouiller jusqu’aux os. Quelques mètres plus loin, Rachel grelottait déjà et la petite Rose s’était mise à pleurer à cause du froid perçant. Pourtant, sa mère la rassura car elle reconnaissait déjà l’entrée de l’immeuble dans lequel elle savait que les garçons vivaient. Ce n’était pas le même qu’autrefois mais elle avait eu une information grâce à quelques réseaux sociaux. Elle se doutait bien que la surprise devrait être générale. De plus, elle espérait vraiment qu’au moins l’un d’eux se trouvait dans l’appartement.

Quand elles arrivèrent enfin devant l’immeuble, Rachel appuya sur un bouton au hasard. Une dame lui répondit et elle prétendit qu’elle avait oublié ses clés. Cette dernière hésita quelques instants avant de finalement se décider à lui ouvrir gentiment. Rachel et Rose entrèrent. A l’intérieur, il faisait déjà un peu plus chaud, mais elles étaient toutes les deux trempées. Rachel nota l’appartement des garçons grâce à la boîte à courriers et commença donc sa recherche. Elle finit par arriver à l’étage qui correspondait au logement 34. Elle posa les bagages puis regarda sa fille. Elle soupira car il lui fallait énormément de courage afin de sonner à leur porte. A nouveau, les mêmes pensées traversèrent son esprit et elle eut la chair de poule rien qu’en imaginant le pire scénario possible. Enfin, elle appuya sur la sonnette. Elle entendit le bruit qui se propageaient dans la maison. Elle crut alors distinguer une voire deux voix à l’intérieur.

Puis, il lui ouvrit…

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Depuis quelques temps, Rayflow se posait pas mal de question. Sous allures de gaie luron et autres, une chose l'avait particulièrement blessé. Après un an, le punk pensait qu'il avait surmonté sa tristesse mais... non. A noël, ça lui était revenu en pleine figure. Comme d'habitude, il était allé faire ses achats. Famille, amis... puis une petite tout mignonne sans partir dans l'extravagance qui conviendrait à un enfant d'un an et une gourmette avec l'inscription 3xRL pour la mère de Rose. C'est pour ça qu'il s'était retrouvé seul, cette nuit là, à errer dans les quartiers de Keimoo jusqu'à ce qu'il fasse la rencontre d'un chat sauvage. Énigmatique Kohaku.

Seulement, depuis ce moment, sa bonne humeur était factice. Certes, ils ne s'étaient rien promis. Ils n'y avaient pas eu de déclarations d'amours de grandes éloquences. Cependant, Ray pensait que par sa présence, ses geste et ses petites marques marquent d'affection qui remplissent notre quotidien, il lui avait montré qu'elle était importante pour lui. Que même si c'était compliqué, que ce n'était pas facile tous les jours, il serait là tant que Rachel voulait qu'il reste auprès d'elle. Et d'un coup, plus rien. Alors que le punk rentrait du boulot, il retrouva l’appartement vide. Plus de signe que Rachel était là, qu'elle avait vécu ici avec sa fille... Rien. Pas un mot, pas un au revoir. Juste un chambre vide. Un lit froid. Un profond sentiment d’amertume.

Rayflow, fidèle à lui-même, avait ressortit sa panoplie de drague. Rencontre d'un soir, trucs sans lendemain... trouver du plaisir là où l'on peut. Plus de contraintes... plus rien, en fait. Juste un vide que même son meilleur pote n'arrivait pas à combler. Au début, parfois dans la nuit carrément, il allait rejoindre Andréa. Plus l'habitude de dormir seul. Il ne faut pas croire... on a beau avoir l'impression que le punk est un rock, il est comme tout le monde. Avec ses qualités et ses défauts, ses hauts et ses bas. Chacun fait comme il peut pour s'en sortir. Il avait arrêté pas mal de choses pour la demoiselle. La cigarette, les fêtes, la fac aussi. Il se concentrait sur son boulot pour faire rentrer de l'argent. A cette époque là, il ne dormait pas beaucoup non plus. La petite Rose ne faisait pas encore toutes ces nuits. Même si ça avait été dure, il ne le regrettait pas son choix d'avoir donné à Rose, son nom de famille. Il la considérait vraiment comme sa fille. Il avait été prêt à prendre un rôle qu'il n'était pas le sien. Être un père alors qu'il avait à peine vingt-un ans alors qu'il vivait en colocation dans un appartement et qu'il n'avait pas fini ses études.

Ray savait que ses amis s'inquiétait pour lui mais que pouvait-il faire à part garder la tête haute et continuait son petit bout de chemin ? Rien. Le monde ne va pas s'arrêter tourner parce qu'il a mal donc il tourne avec lui. Cependant, ces derniers temps, ça allait mieux. Quinny allait bientôt emménager avec eux. Andréa et lui avait fêté sa dignement bien que l'un aurait une plus forte gueule de bois que l'autre le lendemain. Ce sont les aléas de l'alcool. Enfin... c'était pas tout mais avec le temps qui était en train de se profiler, le déménagement allait être difficile. Il pleuvait comme vache qui pisse et ce n'était pas peu dire. Humm... Il secoua énergiquement Andy – autant être sadique jusqu'au bout - qui dodelinait de la tête.

« Eh, Ne te rendors pas. Je vais chercher des serviettes et tous au cas où Quinny est oublié son parapluie... la pluie n'était pas prévue. Beau temps mon cul, ouais ! » en s'activant à trouver ce qu'il cherchait jusqu'à ce qu'il entende sonné à la porte d'entrée.

Ray se précipita à la porte avec les serviettes en criant « Commmming ! ». Un dérapage plus tard, il l'ouvrit pour accueillir la personne qu'il pensait être Quinn. Il resta statufié sur place. Rachel et Rose. Paillasson. Bagages. BUG du système. Redémarrer s'il vous plaît. Ray, reprends toi. Priorités en premier, explication en second.

« Dépêchez-vous d'enter ! Vous allez attraper froid.» fit-il en déchargeant Rachel de ses bagages puis il lui donna une serviette. Ensuite, le punk s'accroupit au niveau de Rose avec un sourire gentil sur ses lèvres pour lui sécher les cheveux. Il ne savait pas quoi dire. Il ne l'avait pas regardé dans les yeux. Il ne savait pas s'il était en colère, triste, heureux... c'était la foire-fouille dans ses sentiments. Le jeune homme s'occupait de Rose dans un état second. En fait, il était tout simplement en état de choc. Heureusement qu'Andy était là et que Quinny pouvait arriver d'un moment à l'autre mais était-ce seulement une bonne chose ?

Spoiler:

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Globalement, la première donnée qui atteignit le cerveau embrumé d’Andrea ce matin-là fut : « OhMyGosh, I’ll never drink a single glass of any alcohol of any kind again, EVER. » La seconde donnée, quant à elle, fut plus brusque. Elle se manifesta en la personne de Ray, qui s’appliquait à faire ce que tout bon colocataire fait un lendemain de cuite. Il avait, manifestement après avoir pris pas mal d’élan, prestement bondi sur Andy qui l’accueillit avec un « Oumph » outré (quoiqu’un peu faiblard, en raison d’une gueule de bois carabinée).

« Oow. Jeez, Ray, honey,you can jump anywhere you want, but please, PLEASE, stop yelling. » supplia-t-il avec un air de martyr en réponse à la formidable démonstration de voix de son ami (qui venait certainement de réveiller tout le voisinage avec lui, songeait Andrea, sans se douter qu’en fait, étant donné l’heure avancée, il était sans nul doute le seul de tout le voisinage à n’être pas encore levé).

Il n’eut de toute façon pas le temps de faire part à Ray de ses inquiétudes au sujet de leur entente grandement compromise avec le charmant couple de personnes âgées qui habitaient en dessous de chez eux, puisque ce dernier avant déjà disparu, pour revenir en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire avec un verre rempli d’une mixture à l’apparence fortement douteuse.

C’est donc en louchant sur ladite mixture, assis sur son lit et livré à lui-même (Ray était en effet déjà en train de papillonner à sa prochaine tâche, comme à son habitude), qu’Andrea tâcha de remettre dans l’ordre les quelques souvenirs qu’il avait de la soirée de la veille. Autant dire que ça ne prit guère de temps. Globalement, il en ressortait deux choses : a) Il fallait vraiment qu’il évite de boire autant parce que, boy, ce mal de crâne était insupportable et b) Quinn emménageait aujourd’hui. Cette idée, combinée au bruit de la sonnette qui venait de retentir dans l’entrée, lui fit l’effet d’une décharge électrique.
Bon sang. Quinn allait vivre avec eux.

« It’s gonna be freakin’ awsome, » lâcha-t-il pour lui-même avec un sourire de bienheureux.

S’extirpant de ses draps avec une adresse toute relative, il fit valser ses vêtements de la veille - qu’il avait, bien entendu, gardés sur lui cette nuit – et entreprit d’enfiler un de ses vieux tee-shirts qu’il mettait lorsqu’il n’avait pas l’intention de sortir. Dans un dérapage absolument renversant (littéralement, puisqu’il bouscula au passage sa basse qu’il rattrapa in extremis avant de pousser un soupir de soulagement légèrement théâtral), il se précipita dans la salle de bain et s’empara de sa brosse à dents. La douche pourrait attendre (question de priorité : Quinn était probablement déjà entré, maintenant), mais il fallait à tout prix qu’il se débarrasse de son haleine de chacal.

Puis, dans second dérapage, il déboula dans l’entrée.

« Quinn, darling, welco…me ? »

Bug du système. Soit Quinn avait des choses à leur raconter, soit ce n’était pas lui qui se tenait sur le palier. Pragmatique, Andy se décida pour la seconde option. D’ailleurs, en réalité, il connaissait très bien la personne qui se tenait sur le palier.

« …Rachel. » laissa-t-il tomber, affichant un air franchement bovin.

Puis, un large sourire commença à se dessiner sur ses lèvres, tandis que Ray s’écartait pour la laisser entrer. Pardon. Pour les laisser entrer.

« Aaaw ! » lança-t-il au comble du bonheur, repassant automatiquement en Japonais pour faciliter la conversation. « C’est vraiment toi ! »

Il se précipita vers elle, s’emparant au passage d’une des serviettes que Ray avait dénichées, et la lui mit autour du cou tout en la prenant instinctivement dans ses bras.

« Tu m’as manqué, petite fille. » lâcha-t-il doucement en déposant un baiser sur sa joue.

Puis il se tourna vers Rose, que Ray avait aussitôt entrepris de sécher, et qui le regardait d’un air curieux. Inutile d’être devin pour comprendre de Ray nageait actuellement en pleine confusion – et ça n’avait rien de surprenant, compte tenu de la situation. Et Rachel n’en menait pas large, elle non plus – autrement dit, ça allait être à lui de briser la glace.

Entraînant Rachel avec lui, il s’avança de quelques pas, pour faire face à la petite fille.

« Alors toi, tu dois être Rose, » fit-il avec un sourire - bien qu’il se demandât un moment en quelle langue il devait s’adresser à la fillette : après tout, il ne parlait ni le Français, ni l’Espagnol. « Enchanté de te rencontrer enfin, Princesse ! »

Devinant le trouble de Rachel, et peut-être une légère peur des reproches, Andrea accentua la pression de sa main sur la sienne et se tourna vers elle. Il lui sembla qu’elle avait légèrement changé physiquement, bien qu’il fût incapable de dire en quoi exactement.

« Tu n’imagines comme je suis content de vous voir, toutes les deux. » dit-il doucement.

…Sans sembler remarquer qu’il était toujours en vieux tee-shirt et en caleçon. Euh. Oups ?

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Son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine quand elle aperçut enfin la personne qui était venue lui ouvrir. Les battements de ce dernier se firent plus rapides, tout comme sa respiration. Elle sentit alors sa main tenir plus fermement celle de la petite, sans remarquer le petit cri de douleur de celle-ci, qui tenta d’échapper à la pression faite par sa mère. Rachel déglutit. Elle s’était imaginée bien des fois la façon dont se dérouleraient leurs retrouvailles, mais maintenant que cela se faisait, elle n’arrivait pas à bouger. Elle resta bouche bée jusqu’au moment où il prononça quelques mots. Elle vit qu’il était tout autant surpris de sa présence soudaine. Elle débarquait à l’improviste après tout. Elle comprit vaguement, car elle ne l’écoutait pas vraiment, qu’elle devait rentrer à l’intérieur, ce qu’elle fit machinalement. Rose la suivit et Ray prit leurs valises et les déposa dans l’entrée. La porte se referma et une serviette lui fut donné afin qu’elle se sécha. Elle la prit sans rien dire et commença par les cheveux.

Rachel observait tous les gestes de Ray. Dans son esprit, elle avait envie de lui sauter dessus, de sourire et de crier parce qu’elle était contente. Il n’avait même pas idée à quel point elle était heureuse à cet instant de le revoir. Peut-être que cela ne durerait pas, mais le plus important était le moment présent. Il se pouvait très bien qu’il refusât qu’elle restât chez eux quelques temps. Après tout, elle l’avait énormément blessé, elle s’en doutait. Il devait lui en vouloir beaucoup et avoir du mal à lui pardonner. Pourtant, la vue de Ray qui s’occupa directement de la petite, la réconforta. Cela ne la fit pas sourire, certes. Mais il s’était précipité sur Rose plutôt que sur Rachel. D’un côté, elle se sentit un peu mal à l’aise, mais au moins, elle nota le fait qu’il n’avait pas perdu cet amour pour sa fille. C’était vraiment important pour elle. Elle remarqua le sourire sur ses lèvres et son cœur fut à nouveau réchauffé. Un petit sourire aux coins de ses propres lèvres, apparut alors. Mais Ray ne pouvait pas le voir puisque depuis le début, elle l’avait bien noté, il ne l’avait même pas regardé dans les yeux. A cette pensée, elle se mordit la lèvre inférieure et sentit soudainement que les larmes lui venaient. Dans quelques secondes, elle se mettrait à pleurer, elle en était certaine.

A cet instant, ce fut Andréa qui débarqua dans le couloir. Rachel tourna la tête pour le voir. Quel fut le soulagement qu’elle ressentit à ce moment d’apercevoir son visage si souriant ! Elle adorait Andy, car c’était un vrai amour. C’était son confident et il savait tellement de choses. Il avait été le seul à être au courant de son départ, ainsi que la raison. Elle lui avait fait promettre de ne rien dire à personne et elle se demandait s’il l’avait tenue. Il prononça son prénom, ce qui vola un rapide sourire gêné à Rachel, puis son visage se fit rayonnant. S’il avait dit son prénom avec l’accent américain – comme elle s’était habituée à l’entendre de leur part – il lui parla rapidement en japonais à nouveau. L’anglais de Rachel n’était pas aussi bon que son japonais… Il s’approcha d’elle et lui offrit une seconde serviette. La première était déjà bien mouillée par les cheveux de Rachel et elle accueillit cette deuxième avec plaisir. Andy la lui mit autour du cou. Quand il la prit dans ses bras, elle se sentit si bien. A nouveau parmi ses amis et parmi les personnes qui l’aimaient. Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé ! Pourtant, elle resta muette quand il lui parla à nouveau, toujours quelque peu perdue dans son esprit.

L’instant suivant, il prenait la jeune mère par le bras et s’approchait de Rose. La petite l’observait avec des yeux vraiment curieux, mais quelque peu effrayés également. Si elle n’avait pas eu de souci avec Ray qui l’avait attirée et séchée tout de suite, ce n’était pas le cas avec Andréa. Celui-ci était étrangement vêtu et c’était la première fois qu’elle le voyait. Enfin, après une si longue période. Elle ne se souvenait pas du tout de lui. Rachel avait raconté à sa fille à quoi les deux garçons ressemblaient, mais elle se doutait bien que sa fille ne pouvait pas tout assimiler. Ce n’était pas évident pour celle-ci non plus. Tout d’un coup, elle se retrouvait entourée par deux hommes inconnus et surtout, qui sortaient du lot. Elle était donc tout aussi déboussolée que tout le monde dans cette pièce. Quand Andy lui parla, elle le regarda avec de grands yeux qui trahissaient toute la détresse de Rose. Bien évidemment, la petite ne put rien comprendre puisqu’elle ne parlait pas encore le japonais. A ce moment, Rose grimaça après avoir analysé le garçon entièrement.

Sa mère était sur le point de lui traduire tout simplement ce qu’il venait de lui dire, et surtout, de le présenter. Les présenter, car il ne fallait pas oublier Ray dans l’histoire. Mais Andréa fut encore une fois plus rapide et il parla encore une fois. Il arracha un nouveau sourire gêné à Rachel. Enfin, quand le silence revint dans l’entrée, la jeune mère déglutit et fut prête à prononcer ses premiers mots.

- Rose, es tu padre, Rayflow, dit-elle en espagnol en posant une main sur l’épaule de Ray en même temps qu’elle le présentait à Rose. Y él, es tu tio, Andréa.

Elle avait déplacé sa main sur l’épaule d’Andy cette fois-ci. Les présentations étaient terminées, certes, mais la petite fille ne changea pas pour autant. La petite moue sur son visage se transforma et devint un visage qui s’apprêtait à pleurer. Rose se défit alors de Ray pour se jeter dans les jupons de sa mère. Rachel se baissa et la prit dans ses bras pour la rassurer et la consoler.

- Sssh, sssh, mi amor. Perdoname, mi amor.

Elle ne se concentra que sur Rose pendant les prochaines secondes. Puis, alors qu’elle était en train de continuer à rassurer celle-ci, son regard croisa celui de Ray. A nouveau, elle ressentit l’envie de laisser ses larmes couler et son cœur qui bondissait. Au lieu de cela, elle détourna ses yeux qui se rivèrent sur les valises. Elle réalisa alors qu’elles étaient encore plutôt mouillées malgré les serviettes que les garçons leur avaient offertes. Ses vêtements collaient à sa peau et il devait en être de même pour la petite.

- Désolée, les garçons mais est-ce qu’il y aurait un endroit où je pourrais me changer, ainsi que Rose et faire sécher nos habits mouillés ?

Elle attendit la réponse, sans vraiment savoir lequel des deux la lui donnerait en premier. Le temps des explications n’était pas encore arrivé, visiblement…

Spoiler:

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