₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

 

 La première cigarette

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Narcisse De Lioncourt
▼ Civil - Mannequin
Narcisse De Lioncourt


Balance Buffle Age : 38
Compteur 404
Multicompte(s) : Ayame Igarashi & Andrea Stormfield

KMO
                                   :

La première cigarette Empty
MessageSujet: La première cigarette   La première cigarette EmptyJeu 18 Fév 2010 - 15:05

Ce n'est qu'une petite nouvelle, faite un peu rapidement ; si vous le souhaitez, vous pouvez mettre un petit commentaire ! ^w^ Dites moi si la chute a fonctionné ;)







Je n'ai tiré qu'une seule balle. Son corps, projeté en arrière par l'impact, vient heurter le grand miroir - bizarrement, celui-ci ne se brise pas, et mon reflet semble toujours m'y fixer, le regard chargé de reproches et de remords mêlés. La balle s'est fichée dans sa poitrine, exactement au milieu ; peut-être a-t-elle atteint sa colonne vertébrale ? Je le vois s'effondrer lentement sur le sol et, comme un écho à celle qu'il doit ressentir à présent, une douleur sourde se répand dans mes veines tandis que je tombe à mon tour à genoux. Je ne pensais pas que lui faire du mal m'en ferait autant. Comme la couleur du sang me semble vive dans le gris du décor ! En s'affaissant, son corps a maculé la glace d'une longue traînée incarnat dont je ne peux détacher mon regard, fasciné.
Et je réalise, tandis que s'insinue en moi l'idée de sa disparition, que c'est moi qui l'ait tué. J'ai peur, je crois. Mon souffle se fait erratique et j'ai comme un millier de papillons noirs voletant devant mes yeux. Je dois me faire violence pour ne pas me laisser aller à la douce torpeur de l'inconscience - je n'ai pas le droit, pas maintenant ! Je secoue la tête. Ils doivent être tout près, à l'heure qu'il est. Bientôt, ils feront irruption dans la pièce. Bientôt, ils me traîneront dehors, les menottes aux poignets. Seront-ils brutaux si je me laisse faire ? Je ferme les yeux un instant pour ne pas voir le sang sur le miroir. Je me demande un instant s'il est encore en vie. S'il m'en veut. J'ai envie de vomir.

Le noir.

A la frontière de ma conscience, le souvenir furtif de ce qui m'a mené ici. Debout, les yeux clos, je suis appuyé sur la céramique blanche d'un lavabo ; ma main droite est serrée sur la crosse d'un revolver, si fort que mes jointures blanchies semblent faire écho au décor aseptisé de la petite salle de bain de mon appartement. Je tremble - de froid, et à l'idée de l'acte que je m'apprête à commettre. Ce soir, je vais le faire sortir définitivement de ma vie. Je ne saurais dire quand tout ça a débuté ; bizarrement, mes souvenirs le concernant me semblent flous. Il s'est immiscé dans ma vie, petit à petit. Il m'a imposé sa présence, et bientôt, m'a fait comprendre à quel point j'avais besoin de lui. Je le déteste. Je le déteste parce qu'il a su se rendre indispensable. Parce que lui n'est qu'indifférence envers moi, parce qu'il sait combien je lui suis dépendant. Un coup d'oeil à mon réveil, dans la pièce attenante à celle où je me trouve, m'indique qu'il est temps. Les flics ont dû trouver ma lettre, à présent ; ils seront là bientôt, maintenant, puisqu'ils ont appris de ma main le crime que je m'apprête à perpétrer. Les "flics". Je n'aime pas cette appellation - pas plus que "policiers", d'ailleurs. Des gardiens de la paix. N'est-ce pas plus poétique ? C'est ce qu'ils sont, après tout. Moi, je préserve ma paix en le tuant ; eux préservent la paix en mettant en prison ceux qui comme moi perturbent l'ordre établi. Je lève les yeux sur le miroir, au dessus du lavabo, avant de me rappeler que je l'ai brisé il y a quelques jours. Ou quelques semaines, je ne sais plus. J'ai l'impression de voir double, du coup. Mes gestes se font machinaux tandis que je rejoins ma chambre. Il est là, en face de moi - derrière lui, un miroir, intact, celui-là, et qui parcourt la quasi-totalité du mur.

Une cavalcade dans l'escalier ; j'ai dû perdre connaissance, finalement. J'ouvre les yeux avec difficulté, éblouit par la lumière crue du plafonnier. J'ai si froid. Les bruits de pas sont tout proches, maintenant. J'inspire profondément. Ainsi, je passe en ce moment même mes derniers instants de liberté. Je tente de me redresser, afin de conserver un semblant de dignité - en vain. Le choc a-t-il donc été si violent que je ne puisse plus me relever ? Mon corps me semble si lourd ! Nouvelle inspiration, pour me donner de la contenance.
Et la porte s'ouvre à la volée.
Le regard toujours tourné vers le plafond, je ne les vois pas ; mais leurs exclamations me parviennent, comme au travers une épaisse nappe de brouillard. Ils s'agitent autour de moi - ils ont probablement déjà vu le corps. Je tente de me redresser une seconde fois et l'un d'eux se précipite vers moi, afin de m'aider. Ils ne comprennent pas ! Je tente de parler, mais ma gorge nouée m'empêche de proférer un son. Pourtant, il faut que je leur dise. Il faut qu'ils comprennent que je ne suis pas à plaindre, que le meurtrier, c'est moi. L'homme à mes côtés me parle d'une voix douce, mais je n'arrive pas à me concentrer sur ses paroles. Il passe doucement sa main sur mon front - non, non ! Il ne faut pas s'occuper de moi, il ne faut pas prendre pitié : je suis un assassin ! Il a posé sa main sur ma poitrine, mais, bizarrement, je ne l'ai pas sentie. Comme son regard semble triste ! Ses yeux cherchent les miens et je n'arrive pas à comprendre la raison de toute cette compassion.

" Je l'ai tué, vous savez " je lâche enfin d'une voix faible. " Parce qu'il ne me laissait pas vivre. "

De sa main libre, il cherche un instant dans la poche de son uniforme, avant d'en extraire un paquet de cigarettes. Veut-il m'en offrir une ? Ah, oui. Une dernière cigarette avant la prison. Mais je ne fume pas, moi. D'un geste presque las, il extirpe une cigarette du paquet déjà à moitié vide, avant de la porter à ses lèvres et de l'allumer. Puis, lentement, il l'amène à hauteur de mon visage et je la pince entre mes lèvres avant d'inspirer brutalement. La sensation est étrange. Désagréable, selon moi. Je suis pris d'une quinte de toux qui me force à me plier en deux - c'en devient presque douloureux.
Quelque chose d'humide dans ma bouche. Des fleurs écarlates qui viennent s'épanouir sur mes genoux, juste en dessous. Il y en a tant ! Affolé, je m'agrippe au gardien de la paix. Je voudrais lui demander pourquoi je saigne, mais je n'y arrive plus. Je tousse encore, maculant sa veste de sang. Je tremble. Il passe ses bras autour de mes épaules, mais le froid ne me quitte pas. Alors je vais mourir ? Est-ce ma punition pour l'acte que j'ai commis ?`
Presque machinalement, mes yeux se mettent à chercher son corps. Mais je ne le trouve pas. Pas de cadavre, pas de trace sur la glace. D'ailleurs, la plupart des gardiens de la paix sont restés sur le pallier. A travers les battements d'ailes des papillons noirs, j'entends l'un d'eux prononcer le mot "suicide".
Revenir en haut Aller en bas
http://keimoo.forum-actif.net/fiches-validees-f111/narcisse-v2-t6574.htm#184012 http://keimoo.forum-actif.net/t7736-trough-the-looking-glass
Jun Aoki
♠ Lycée - Quatrième année
Jun Aoki


Genre : Féminin Bélier Dragon Age : 24
Adresse : chambre 02, rez-de-chaussée
Compteur 163
Multicompte(s) : Montaro Adkins

KMO
                                   :

La première cigarette Empty
MessageSujet: Re: La première cigarette   La première cigarette EmptyLun 4 Sep 2017 - 23:41

Salut! J'aime bien ta nouvelle elle est plaisante à lire et la chute fonctionne bien ! (:
Revenir en haut Aller en bas
https://keimoo.forumactif.com/t10934-jun-aoki-en-charge-mei https://keimoo.forumactif.com/t10951-65325oshi-65325oshi https://keimoo.forumactif.com/t10937-livret-scolaire-jun-aoki
 
La première cigarette
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Première journée, première rencontre.
» Première nuit [ PV Sirus ]
» Toute première fois ( tou-toute première fois ...)
» Arrivée au Loft & Première rencontre
» Première place nous voilà!

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
₪ Académie Keimoo ₪ :: ₪ Discussion générale ₪ :: Textes-
Sauter vers: