₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}

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MessageSujet: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptyLun 9 Mar 2009 - 12:11

[Ohoho my Godness ! j’espère que t’as lu la rectification de l’ancien post xD autant pour moi !! ]





Après tout, ce n’est que la fin d’une enfance. J’aurais pourtant aimé ne jamais quitter cette période ; à défaut de ne jamais l’avoir connu. Si cela est-il que j’en eusse connu une. J’ai l’impression d’avoir grandi à part, inapte à jouer avec les enfants de mon âge. Bien sûre que j’ai muri depuis. On s’adapte comme on peut, il le faut bien.

Plus tôt dans l’après midi, j’ai croisé sempai dans les escaliers. Allait-ce être une habitude ?
Je ne trouvai pas cette idée complètement désagréable.


‘‘Hiroyuki-kun. Ne va pas en cours cet après-midi.’’

Quelques minutes plus tard, quelques timides rayons de soleil nous effleuraient la peau à la place des lumières artificielles des salles de cours. Les journées se faisaient plus longues et l’arrivée du printemps n’était plus qu’une question de semaines. Moi je descendais les marches, lui les montait comme la première fois où je lui étais tombée dessus sans raison. Nous avons préféré les hauteurs et sommes arrivés sur le point culminant des bâtiments de l’académie.

Heureusement, il ne pleuvait pas sans quoi je lui aurai fais manger du parapluie si j’en avais eu un sous la main. Tranquillement, je suis allée m’assoir sur le coin où la rambarde n’avait pas été installée. Les pieds pendant dans le vide, je humais la douce brise.. à l’arôme de la pollution de la ville. Génial n’est ce pas ?


‘‘Tu sèches à ma demande et même à la carte. Tes parents doivent être laxistes là-dessus.’’

J’ai regardé plus loin en bas, les piétons qui traversaient la rue. De ce côté-là, nous ne voyions pas la cour de Keimoo mais la ville avec ses affiches publicitaires plaqués dans tous les sens, de long en larges des bâtiments. Je me demandais comment nous réussissions à vivre dans des espaces aussi restreints avec toutes ces constructions érigés en étage sur étage. Une chose était sûre cependant : ce n’est pas sur le toit que j’aurais à sortir mon gps. GPS intellectuel, cela va de soi. Car, comme prévu, j’avais mémorisé les différents repères. En cours de géographie, personne ne pouvait me reprochait d’étudier la carte de la région.

Outre ce détail, je trouvais drôle de voir les différences interculturelles entre le Japon et la France. Je crois que j’aime autant les deux pays et notamment le sentiment d’être dépaysé, quand on va de l’un à l’autre.


‘‘Dans quel établissement étais-tu avant d’arriver ici ? ’’

Je balançais mes pieds dans le vide. En tendant un pied, je regardais une femme d’affaire traverser la rue, qui paraissait vraiment toute petite. Quelle distance nous séparait-il, entre moi qui semblait l’écraser et elle qui allait sûrement à son bureau ? Tout en réfléchissant à la distance me séparant du rez-de-chaussée j’oubliais aussitôt la femme pour me tourner un instant vers mon aîné. Puis, retournant à mon poste d’observation, j’épiais un bus pris dans le trafic quelques routes plus loin.





Franchement, le paysage était drôlement moche. Etrange lieu pour s’évader. Au moins il n’y avait personne, c’est vrai. Sur le moment, je crois avoir lâché un soupir.

Les nuages ont de drôle de forme aujourd’hui. Comme tous les autres jours je suppose. Je ne sais pas.
Machinalement, je sors un livre de ma besace, livre intitulé « La Face cachée de Luna » de Peters. C’est l’histoire d’une fille dont le frère est transsexuel. L’histoire n’a rien de très intellectuelle et elle est très simpliste, si je peux me permettre de donner un avis. Je l’ai acheté parce qu’en parcourant la bibliothèque d’un site, son design m’a plu. J’aime bien le motif du papillon qui perfore la page cartonnée ainsi que la couleur orangée de la couverture. Je dois être un peu matérialiste..

Comme l’autre jour, le silence est là. Moi, il ne me dérange pas et les gens qui tentent de le combler d’un air gêné, je ne les comprends pas. Peuvent-ils préférer parler pour ne rien dire juste dans le but de bavasser sans raison ? Certes tout dépend de la situation.
Si je dois interpréter ce qui se passe maintenant, je dirais que c’est une forme de complicité. Le plaisir de se retrouver ? Booon n’exagérons pas. Je n’ai pas oublié qu’il me doit réparation pour dommages et intérêts. Je me gardai bien de le lui rappeler.

Plongée dans ma lecture, je me demande à quoi il pense maintenant. S’il est embarrassé, il n’a qu’à partir et je suis certaine qu’il ne se gênerait pas pour le faire. De toute manière, c’est un garçon qui n’apporte même pas de parapluie à une folle qui le suit.. Puis s’il s’en va pour de vrai, je le course pour lui rappeler les bonnes manières.

Les bonnes manières ? Est-ce que par hasard.. je les connais toute ?

Je me souviens maintenant que sortir un livre pendant une conversation peut être mal venu. On m’en avait fait la remarque mais c’était une vieille habitude. Aussi glissais-je un coup d’œil de côté pour m’en inquiéter. Tu parles ! Il était complètement hermétique à tout !

Je me remets aussitôt à ma lecture. Quel vieux mulet égoïste !! Non mais franchement.. Je pourrais le singer qu’il ne s’en apercevrait même pas. J’aimerais le voir autrement qu’aussi indifférent à son monde. Oh j’y suis ! Il me fait penser à Valentine !! Naturellement cette comparaison me fait pouffer de rire alors que je continue les lignes de ma page. Sur la page de gauche : Val. Sur la page de droite : Kaede. Ils ont tous les deux une part d’égoïsme qui fait que seul leur monde à eux passe en premier.

En même temps, tous les deux sont si différents que mon rapprochement me laisse perplexe et me fait rire. Je vous l’avais dis, je trouve peu de choses drôle et quand je ris, ce sont des choses que personne ne semble saisir. Peu importe, c’est quand même rigolo.

D’ailleurs, je me demandais si Valentine était vraiment dans cette école. J’avais bien vu la plaquette à sa porte mais à chaque fois que je me trouvais devant, je la trouvais close. Depuis quelque temps, cette absence totale de nouvelle m’inquiétait. Cessant de rire, je regardais ma page de gauche. Son visage au sourire étrange s’effaçait de plus en plus, transpercé par les lettres et lignes noires du texte.

Valentine.
Où es tu ?


*Je préfère te savoir bruyant que silencieux, parce je sais que tu n’aimes pas le silence. Le vide, le noir, l’absence de présence, tout cela tu en as la phobie. Valentine, je ne peux pas m’empêcher de croire que parfois, tu n’es vraiment pas net.. et ce vide de ta part m’inquiète. Dans quel pétrin t’es tu encore fourré ? Dis-moi.. pour une fois, ne veux tu pas te comporter normalement ?*

Toutefois, je crois que je m’inquiéterai vraiment si Valentine agit normalement un jour. La normalité et lui.. c’est comme deux instruments mal accordés. Ou alors, c’est un accord au piano avec un intervalle de seconde, complètement dissonant.

Je ne sais encore comment mais mon livre orange glissa le long de mes jambes et je me retrouvais à le rattraper de justesse. La dernière fois que j’avais vu le futur psychologue de mon école, ce n’était pas dans cet établissement, et il croyait qu’il allait mourir. Est-ce qu’il ne se trouve pas déjà assez original sans son hypocondrie ? C’est désespérant mais j’aime Valentine. Il ne me voit pas, parce que sa jumelle l’obsède. J’ai pourtant essayé de voir en lui le frère idéal, à la place de celui qui est parti de la maison du jour au lendemain sans me dire au revoir.

Père, Mère. Qu’ai-je fais pour mériter votre silence sur cette question ?

Il pleut sur mon livre ouvert à la mauvaise page. Dans le ciel, le soleil perce les nuages et je me rends compte que ce sont mes larmes qui brouillent ma vue. C’est trop triste, l’ami à Regan s’est enfin déclaré. Et sur cette ligne, Regan monte dans la voiture de son frère. Je ne comprends rien à la scène que mes yeux parcourent à travers le texte. Je sais juste que Regan, elle a un frère, même s’il est transsexuel. Elle, elle a un frère présent.

C’est un sujet qui sait me faire réagir. Une fois, je pique une crise de colère, une autre fois je rigole comme une bêtasse, une autre fois encore, je pleure comme la dernière des madeleines. En plus, je n’aime pas les madeleines.

Je n’aime pas les madeleines et je suis une folle.
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MessageSujet: Re: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptyDim 3 Mai 2009 - 11:49

« Hiroyuki-kun. Ne va pas en cours cet après-midi. »
-Hm... ouais, avec plaisir.
« Tu sèches à ma demande et même à la carte. Tes parents doivent être laxistes là-dessus. »
-Eh, mais va pas t’imaginer n’importe quoi ! Figure-toi que j’ai pas cours, mademoiselle J’crois Tout Savoir, rétorqua Kaede, d’un air narquois, avant de rajouter, évasivement : –Et mes parents, bah… les implique pas dedans, ‘va.


Ce jour-là, il faisait beau.
Il y a quelques temps encore, s’il avait croisé cette capricieuse sur son chemin, Kaede aurait affirmé sans hésitation, que finalement, il ne faisait pas si beau que ça. Parce qu’avec cette fille dans les parages… rien ne présageait un bon avenir immédiat. Pourtant, beaucoup de choses avaient évolué depuis, et même cette petite peste s’était avérée plus abordable qu’elle ne paraissait l’être. Sous ses grands airs empreint de dédain, le gothique avait fini par trouver qu’elle n’était pas invivable, et se surprenait à ne pas se sentir tellement dérangé par sa compagnie. Mais il ne pouvait pas nier qu’elle était spéciale dans son genre et c’était tant mieux ; les gens atypiques étaient selon lui, les meilleurs. Sortir de la conformité et des normes ne lui était toujours pas passé de la tête, et ce, depuis son plus jeune âge. En y pensant, le jeune homme pensa à ses parents, -d’excellents parents- qui avaient toujours su passer au-delà de ses bêtises, et à y réfléchir, Kaede s’était souvent dit qu’il n’était pas vraiment le meilleur des fils. Malgré cette sensation de culpabilité, il n’avait rien fait non plus pour leur faciliter la tâche, et, au fil des années, ses parents adoptifs étaient devenus sa famille authentique. Une famille où le père et la mère ne souhaitaient que le bien être de leur fils unique, et soucieux de son devenir. Un sourire léger passa alors sur les lèvres du gothique, à la pensée d’un souvenir d’antan.

–J’ai de bons parents… murmura-t-il plus à lui-même qu’à autre chose, d’un l’air lointain et amusé.

« Dans quel établissement étais-tu avant d’arriver ici ? »
–Et tu fais la curieuse maintenant? railla gentiment le gothique, tout en s’asseyant confortablement, dos au muret bordant le toit de l’académie. –Disons que j’tais pas forcément au Japon avant. J’étais dans un collège à l’autre bout du monde plutôt. En France, en fait.

Le silence flotta un petit moment avant que le jeune homme aux cheveux de bataille le rompe à nouveau.

–J’ai fais pas mal de pays entre temps, à cause du boulot d’mes parents et tout et tout... ‘Fin bref. Et toi alors, j’suppose que t’étais dans un truc de surdou… erf non rien… j’voulais dire, t’étais où, toi ?

Laissant son regard un instant figé sur les longs cheveux neiges de la petite capricieuse, Kaede la regarda s’installer à même le bord du toit, les jambes dans le vide. Kana sortit alors un livre sur ses genoux. Surprenante… Néanmoins, le gothique ne s’en offusqua pas, et finit par plonger dans ses pensées pendant un moment. Quelquefois, un rire étouffé brisait le silence tranquille qui venait de s’incruster, et le jeune homme se demanda quel genre de lecture pouvait faire rire cette petite demoiselle aux allures distinguées. Intrigué, il se rapprocha d’elle pour jeter un œil par-dessus son épaule, quand le livre se mit à glisser. Dans un mouvement brusque, Kana le rattrapa, et Kaede évita un coup d’épaule de justesse, ramenant par la même occasion, la capricieuse en arrière.

–Ça va pas, non… marmonna-t-il entre les dents, avant de remarquer les tâches de larmes sur la page. –Hey ! Mais tu ris et tu pleures aussi facilement toi ? D’ailleurs, c’est quoi ce livre… montre un peu, pour voir ?

Sans intention particulière, Kaede glissa ses bras autour de la taille de la jeune fille pour saisir le livre dans ses mains.

–J’pige rien à l’histoire… Hey Arissa, tu pleures vraiment pour ce bouquin ? *Quel coeur d’artichaut celle-là !* –En plus j’ai pas d’kleenex à te proposer, ça m’ennuie un peu… Mais arrête de lire ces trucs si c’est pour fondre en larme comme ça ! Oo

Pris au dépourvu, Kaede finit par laisser le livre à son sort et se mit face au cœur d’artichaut pour l’observer d’un œil amusé. Persuadé que le livre était l’unique cause de cette réaction soudaine, le gothique tirailla du bout des doigts la joue de la jeune fille, dans la pensée que ces larmes disparaîtraient aussi vite qu’elles étaient arrivées. C’est qu’il ne s’était vraiment pas attendu à ce genre de situation, et encore moins avec Arissa. Tapotant ensuite la tête de la jeune fille, Kaede se releva, se passant la main dans les cheveux.

–C’est que tu pleures pour d’vrai en plus ! Ahem… p’tètre tu veux qu’on sorte d’ici, histoire d’oublier tout ça ? *Arf et j’fais quoi maintenant ? Genre on va croire que c’est à cause de moi.* –Hem… C’est pas mon fort tout ça mais y a p’tètre quelque chose …qui t’chifonne en ce moment ?

Le gothique s’appuya dos au grillage, sur le côté du mur, attendant que la petite demoiselle sèche ses larmes. C’est qu’elle devait être assez sensible dans le fond… A moins que ce ne soit pas le fruit de son livre seulement. Mais dans ce cas, qu’est ce qui avait bien pu passer dans sa tête ? Aucune idée ; une fille ça a toujours été compliqué.



___
[Too late, sorry]
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MessageSujet: Re: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptyJeu 23 Juil 2009 - 16:47

Mademoiselle ‘‘Je crois tout savoir’’.. Je décidais de ne pas réagir. De toute manière, ce n’était pas la première fois qu’on me collait cette étiquette. Je dénotais au passage que Kaede paraissait vouloir rester évasif sur ses parents. Au moins reconnaissait-il d’en avoir des bons, ce qui n’était pas le cas de tout le monde. Tiens d’ailleurs comment étaient les miens ? Aujourd’hui encore, je ne sais pas comment les décrire. Ils sont mes parents.. et point final. J’ai contre eux, une rancœur certaine à qui je fais la sourde oreille depuis des années. Qu’elle éclate au grand jour ou non, je suppose qu’ils sont voués à rester mes parents. C’est la vie, comme on dit.


Plus je passais du temps avec ce sempai, plus des questions de part et d’autre fusaient dans ma tête. Pour autant, lui ne semblait pas si curieux à mon égard. Ou peut-être n’en n’avait-il cure ou tout bonnement pas envie. Aussi ne fis-je qu’opiner d’un hochement de tête, lorsqu’il mentionna l’école de surdoué. Vaguement.


‘‘Et moi aussi j’étais en France il n’y a pas si longtemps que cela… Dis-moi, tu crois que tous les gens comme moi vont dans un « truc de surdoué »?’’

Le visage frêle de la lycéenne ne put réprimer une légère grimace en s’entendant parler. Elle n’aimait pas se qualifier de la sorte.

< Silence >

‘‘En réalité, pour répondre à ta question, non, je n’ai pas fais ma scolarité dans un tel endroit. Considère que si je suis ici, ce n’est que par pure éducation comportementale. L’école n'existe pas seulement pour les cours, il y a des tas de choses à apprendre. Et puis ce n’est pas parce qu’on nous dit EHP que nous sommes exceptionnels, parce que finalement nous ne sommes pas si différents après tout...’’

Elle avait adopté un ton hautain, tournant le dos à son vis-à-vis, pour ensuite bouquiner son livre, ne semblant plus prêter aucune attention à son entourage. Pendant ce temps, son cerveau travaille, encore et toujours et parmi l’une de ses pensées sans fin…


J’ai grandi en France et j’ai simplement fini par prendre des cours par correspondance, après avoir fini le lycée trop tôt. Différent ? Oui dans un sens et non dans l’autre. C’est les deux à la fois. Je suis humaine, c’est tout ce qui compte, non ?
Dans un autre sens, comme je le disais la dernière fois, les gens aiment bien classer les similitudes et mettre en valeur les opposés en catégorisant les moindres diversités. C’est assez paradoxal comme manière d’agir mais dans un sens, je dois admettre qu’il y réside une certaine « logique ».


Lit-elle ?
Kana est en train de lire.
Elle lit, elle pense et réfléchit. Avec une capacité de concentration qui en a surpris plus d’un. Elle épie aussi sans le montrer, les réactions de celui qui rêvasse derrière elle. Puis, tout s’est passé rapidement, le vide de sous ses pieds a faillit attirer livre dans son néant, elle a essayé de le rattrapé par un mouvement poussé par le réflexe. Pendant un quart de seconde le livre lui a paru plus lourd qu’il ne l’est en réalité. Ses yeux finissent par effacer le puiné des triplés à qui elle pense.

‘‘C’est plutôt toi qui ne va pas bien. Tu peux avoir l’amabilité de me lâcher avant de discuter?’’

Sèchement, elle se pousse de là, de ces bras qui lui ont pratiquement sauvé la mise mais qu’elle ne s’avouera jamais. Jamais, parce que cela ressemble trop à un conte illusoire pour enfant et que cet âge là est passé depuis longtemps. A moins qu’il ne soit jamais passé, pour elle, Kana Ellen Arissa. De la colère reflète dans ses yeux sombres et pour une fois il ne s’agit pas d’un de ses regards voilé de lentilles fantaisies. Ce n’est pas de sa faute, ni de celui à Kaede. Il n’y est pour rien alors faute à qui ? Le besoin de le rejeter sur quelqu’un et pourtant bien là. Alors c’est le premier qui passe qui prend. C’est malheureux.

‘‘Je pleure quand j’en ai envie.’’

La jeune fille lui laisse prendre son livre des moins, sans trop de réticences. Lui, il paraît tellement insouciant qu’elle jalouserait presque ce trait d’esprit. Devant l’embarras du gothique Kana en aurait pratiquement rit.

Je me retiens de rouspéter davantage. Il serait malséant de penser que les efforts que j’ai fais depuis le début de l’année pour qu’il daigne porter une once d’attention sur moi, soient balayés en un seul coup. Je ravale ma fureur pour plus tard. Pas pour aujourd’hui car, il y a trop de choses que j’ai envie de savoir. Kaede a l’air maintenant amusé et je me défile fermement après qu’il m’ait pincé la joue. Comment ose-t-il.

‘‘Cesse de me regarder de cette façon, ce n’est vraiment pas drôle.’’

Il est persuadé que le livre en est la cause. Je dois faire figure d’une fille stupide et hyperémotive, c’est dérisoire. Il se relève, s’adosse à la grille et moi j’oublie mes joues humides. Ce ne sont que des larmes, pourquoi en faire tout un plat. D’une voix lasse et calme elle consent à commencer.

‘‘C’est l’histoire d’une fille. Une fille dont le frère est transsexuel… Ne te prends pas la tête à chercher où aller, ça va passer. ’’
*Oublier tout ça ? Oublier qui, oublier quoi.*


Oublier comment.
On ne parle pas de la même chose.

''J'ai déjà oublié.''

-Hem… C’est pas mon fort tout ça mais y a p’tètre quelque chose …qui t’chifonne en ce moment ?
''Plus ça va, plus je cherche.. pour rien, d'ailleurs. C'est pesant à la fin. Parfois je me dis que je devrais arrêter. D'autre fois non. Pourtant j'en reviens toujours à tourner en rond... Ce n'est rien. Tu ne peux pas comprendre.''

Kana reste assise, les genoux ramenés sous le menton. Elle sait qu'elle se perd dans les pensées et qu'elle seule se comprend à ce moment-là. Personne ne peut comprendre quelqu'un d'autre aussi bien que lui-même. Il existe toujours une différence entre ce qui est dit et et ce qui est compris. Quelque fois, il arrive que ce gouffre s'élargit considérablement, selon les personnes. C'est le sentiment de l'adolescent à cet instant, pour quelques secondes encore.

Elle se résigne enfin à changer de place et se relève; comme toujours. C'est lassant de chercher. Pourquoi le fait-elle? Presque une dizaine d'années, si ce n'est plus, sont passées. Il serait temps de tourner la page. C'est encore trop difficile à faire, peut-être même impossible, croit-elle.
Kana se lève machinalement et se plante volontairement en face de son aîné. Son expression a effacé les dernières traces de faiblesses et affiche son petit côté hautain et dédaigneux. Il faut bien se ressaisir, il le faut.

''Oui il y a bien quelque chose qui me « chiffone » en ce moment et même depuis toujours...''

Je ferme les yeux parce que je sais précisément ce que je vais lui demander et que la requête qui je vais lui faire est totalement incongrue. Je sais que je ne devrais pas car ce sont des « choses qui ne se font pas » dans la vie de tous les jours. Elles ne se font pas et c'est sans explication. Et puis c'est complètement étrange et bizarre de le demander à quelqu'un qui pour ma foi, recèle encore plein de mystères. Mais c'est parce que je suis Kana Ellen Arissa que je me le permets.
Qui d'autre le ferait sinon?


''Kaede. Tu peux remplacer mon frère pour un certain temps?
S'il te plaît.''


Je voudrais voir comment « ça fait ».
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MessageSujet: Re: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptySam 25 Juil 2009 - 1:13

« Et moi aussi j’étais en France il n’y a pas si longtemps que cela… Dis-moi, tu crois que tous les gens comme moi vont dans un truc de surdoué ? »
-Bah… ça serait dans la logique des choses. J’en sais rien j’y ai pas pensé quoi… et j’m’en fous moi, si t’as fais autre chose, fit-il en la regardant de biais, d’un air de je-m’en-foutiste. Ça change rien, à ce que j’sache.
« En réalité, pour répondre à ta question, non, je n’ai pas fais ma scolarité dans un tel endroit. Considère que si je suis ici, ce n’est que par pure éducation comportementale. L’école n'existe pas seulement pour les cours, il y a des tas de choses à apprendre. Et puis ce n’est pas parce qu’on nous dit EHP que nous sommes exceptionnels, parce que finalement nous ne sommes pas si différents après tout... »
-Exceptionnels ? …Et en quoi ? Laissa échapper le gothique en haussant un sourcil, intrigué à la voix hautaine de la jeune fille. -J’vois pas pourquoi tu persistes à t’croire aussi ‘à part’… ça donne l’impression que tu te marginalises toute seule. ‘Fin bon, mis à part le fait que t’es qu’une capricieuse, y a pas de quoi s’faire du mouron pour rien.

Sur le coup, Kaede avait bien eu envie de prendre cette petite fille aux airs fragiles et angéliques dans les bras. L’envie lui en passa très vite lorsqu’il l’entendit lui grommeler à la figure. Larme ou pas larme, une capricieuse était visiblement vouée à le rester en toute circonstance. Secouant imperceptiblement la tête, le gothique regretta cette pensée –positive pour une première- qu’il avait eut à l’égard d’Arissa. Non pas qu’elle le dérangeait tant que ça, mais cette fille lui avait semblé étrange dès leurs premiers échanges, aussi anodin qu’ils aient été. Il fallait dire qu’une furie inconnue qui lui déboulait dessus sans raison et qui de plus, semblait le traquer à la trace ne pouvait passer inaperçue, à force. Elle avait aussi une manière bien à elle de présenter les choses, que ce soit pour engager une discussion ou pour suivre le fil de sa propre conversation. Originale. Peut-être qu’au fond, c’était ce qui ne donnait pas envie au gothique de l’envoyer paître les chèvres bien loin. Il ne doutait pas qu’il aurait pu se débarrasser d’elle, s’il l’avait réellement voulu. La Capricieuse ne semblait pas non plus vouloir quelque chose en particulier, à ses yeux ; ou sinon Kaede n’avait pas cerné où elle voulait en venir ; et c’était tant mieux car aucun des deux ne se devaient quelque chose. Il finirait bien par le savoir… s’il s’en donnait la peine. La voilà qui se montrait de nouveau sous ses angles aiguisées.

« C’est plutôt toi qui ne va pas bien. Tu peux avoir l’amabilité de me lâcher avant de discuter? »
-Tsss… c’est comme ça que tu me remercies, toi. J’aurais dû te laisser faire un jôôôli plongeon dans le vide… nasilla Kaede d’un ton mécontent, en profitant pour en rajouter une couche, -et tiens, j’aurais pas eu envie de savoir quelle figure t’aurais fais à la descen… mais arrête de pleurer !
« Je pleure quand j’en ai envie. Cesse de me regarder de cette façon, ce n’est vraiment pas drôle. »

C’était cette sorte de franchise étrange qui la rendait intriguante. Rien que pour le plaisir de la voir piquer des mini-crises colérique, Kaede lui aurait tendu encore plusieurs piques. Détournant le regard, il jeta un coup d’œil en bas. C’est vrai qu’elle aurait pu y passer, tout à l’heure. S’inquiétait-il ? Pas vraiment. Simplement, il aurait été ennuyeux d’avoir été le témoin d’un suicide les bras ballants. Plus tard, il pourrait éventuellement se targuer d’avoir sauvé une vie, -encore fallait-il qu’il s’en souvienne. En attendant, restait à comprendre le pourquoi du comment on en était arrivé aux larmes. C’était toujours déstabilisant de voir quelqu’un pleurer car il fallait faire des pieds et des mains pour passer à autre chose. Kaede, lui, s’en sentait mal à l’aise. Au moins Kana eut la bonne initiative d’enchaîner sur autre chose d’elle-même.

« C’est l’histoire d’une fille. Une fille dont le frère est transsexuel… Ne te prends pas la tête à chercher où aller, ça va passer. J'ai déjà oublié. »
–Bon c’est parfait al.... voulut commencer Kaede, sans se douter d’autre chose.
« Plus ça va, plus je cherche.. pour rien, d'ailleurs. C'est pesant à la fin. Parfois je me dis que je devrais arrêter. D'autre fois non. Pourtant j'en reviens toujours à tourner en rond... »
*Bon sang c’est moi où j’pige que dalle ?*
« Ce n'est rien. »
-Euh… Arissa, y a des fois où j’comprends plus rien à quoi tu veux en venir. *C’est grave quand même.*

Arissa, j’te suis plus du tout là.
Dans sa tête, le gothique essayait tant bien que mal, de reconstituer un semblant de sens à ce que la capricieuse disait. Et ce n’était pas une mince affaire, parce qu’il avait l’impression de n’avoir ni le début, ni la fin de tout ça. En fin de compte, tout était dénué de sens ; ou peut-être avait-il peur de comprendre, au vue de la tournure des choses. Comment le savoir, avec cette fille ? Allait-elle lui servir une histoire de cœur à dormir debout ? Etait ce vraiment ça qui la rendait dans cet état ? Mais alors… que signifiait toutes les fois qu’ils s’étaient vus. Agacé, Kaede soupira, effaçant tous ces scénarios impossibles de sa tête. Autant ne pas se faire de film avant l’heure. A quoi pensait cette demoiselle, il le redoutait un brin, mais il décida de ne rien y faire. Que pouvait-elle attendre de lui ? Ils n’avaient rien en commun. Du moins, c’est ce dont Kaede était persuadé.

« Tu ne peux pas comprendre. »
-C’est bien le cas d’le dire. Si tu m’expliquais un peu mieux… et bah j’pourrais au moins faire semblant de comprendre. Mais… Mais avant de continuer… que les choses soient claires* s’entendit-il penser, en même temps qu’il renonçait à terminer sa phrase. Qu’il ait voulu le faire ou pas, rien ne changeait au fait que Kana poursuivit.

« Oui il y a bien quelque chose qui me chiffonne en ce moment et même depuis toujours... »
-…
« Kaede. »
-Hm?
« Tu peux remplacer mon frère pour un certain temps? »
–Euh. *Mais encore?*
« S'il te plaît. »
-Tu délires j’espère. *Heein ? *

Kaede éclata de rire. Si c’était une blague, elle était… folklore Seulement le truc, c’était que la Capricieuse n’avait pas l’air de prendre cette requête tellement à la légère. Une fois de plus, impossible de percer le motif de ses pensées. Dans un même temps, le jeune homme se sentit un peu plus soulagé à l’idée qu’elle n’ait pas eu une idée plus tordue que celle là –bien qu’elle l’était aussi. Voyant l’air encore sérieux sur le visage de la petite demoiselle, Kaede se reprit, et pris la sage décision de s’asseoir, pour éviter de devoir la regarder en face à face comme ça.

-Bah… si c’est que ça… lâcha-t-il en haussant des épaules. -Mais c’est pour quoi faire, au juste ?

Un pari ? Une envie passagère ? Qui sait.
Kaede joua machinalement avec les pages du livre resté au sol. Arissa lui avait demandé s’il pouvait remplacer une personne ; son frère. Où, quand et pour combien de temps était-il parti ? Tout en se posant ces questions, Kaede ne songea pas un instant à prendre la place de cette personne. Ce n’était pas son histoire ; de quel droit pouvait-il s’en mêler ? Une autre alternative effleura alors les pensées du gothique. Ce frère qui manquait visiblement à Arissa, il n’était peut être plus de ce monde. En était-il réduit à jouer le consolateur ? C’est pourtant ce qu’il fit.

-Si t’as perdu ton frère, j’peux pas le faire revenir, Arissa. déclara-t-il sans pincette, avant de rajouter : -Tu peux pas m’demander de le remplacer, j’suis pas lui… ça me dérange pas que tu me considères comme étant un frère, si tu veux ; mais j’suis pas ton frère. J’veux dire… essaye pas de le voir à travers moi, ça te fera plus d’mal qu’autre chose.

Levant le visage, il croisa son regard pour tenter d’y percevoir autre chose que ces yeux sombres. Lui tendant son livre, il l’invita à se rassoir à côté. Pour une des rares fois, le gothique eut envie d’une de ces maudites cigarettes, qu’il s’interdisait de consommer par habitude. Il soupira, résigné.

-Tu sais Arissa, avant, j’avais… enfin. C’est compliqué, mais on peut dire que j’ai aussi une sœur, quelque part dans ce monde. Et c’est aussi en parti pour ça que j’ai pas envie de jouer ce rôle. Ça m’embête de faire semblant, tu comprends ?
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MessageSujet: Re: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptySam 3 Oct 2009 - 22:53

Peu importe le parcours, peu importe ce que j’ai pu faire avant ; rien ne paraissait affecter son comportement envers moi, ni même par le fait que j’ai été classée comme EHP. A ses yeux, je devais paraître aussi banale que n’importe qui d’autre.
Je dois avouer que c’est drôlement agréable. D’ordinaire, je suis plus habituée aux gens qui essayent de soutirer une question ou une phrase en plus pour tenter d’apercevoir ce qui fait de moi une surdouée. Comme si j’avais quelque chose « en plus », comme un détail trop visible ou un quelque chose que je m’amuserai à cacher aux yeux de tous. La remarque butée de Kaede me laissa pensive ; car au fond, je ne savais vraiment ce qui me rendait aussi exceptionnelle que je le prétendais.


‘‘En quoi suis-je exceptionnelle ?’’ me suis-je entendue demander, plongée dans mes pensées. Puis je continuait, tout haut : ‘‘Je n’en ai aucune idée. C’est le sentiment qu’on m’a découvert cette sorte de « faculté ». C’est une différence qui semble parfois faire toute une différence, selon certains ; mais tu dois avoir raison, parce qu’avec le temps, j’ai pris l’habitude de me croire à part. Cesse de me traiter de capricieuse, je n’en suis pas une ! Comment veux tu que je ne m’inquiète pas si tu m’appelle toujours ainsi ??’’


*
**


Et puis ce jour-là, j’aurais dû lui dire merci. Un simple merci à l’auteur qui m’avait évité un joli saut involontaire dans le vide. Par pure fierté j’en ai été incapable et pense l’être encore. Odieuse que je suis.. j’en arrive à me demander qu’est ce qui l’oblige à ne pas me laisser là, comme une idiote. Il ne doit pas se sentir obligé, je pense. Ce n’est peut-être même qu’une vulgaire question dont il ne se soucie pas.

‘‘Je n’allais pas tomber, je me serai rattrapée.’’


Pour passer à autre chose, je lui ai parlé de l’histoire de Regan. Pour moi, les allusions étaient claires comme une eau limpide. Normale, qu’elles ne le soient pas pour d’autres… parce que la seule chose sur laquelle je me focalise dans son histoire, ce n’est autre que son frère. Regan à un frère et moi j’en ai un aussi. Tout ce que je sais c’est qu’il réside et vit, quelque part dans ce vaste monde. Est il à quelques mètres ou à plusieurs milliers de kilomètres de là où je me situe en ce moment-même ? Pourrais-je le savoir un jour ? Où est-il ; où es tu.

Des minutes aux heures, des heures aux jours, des jours aux semaines… je ne compte plus le nombre de fois où j’ai essayé d’imaginer et d’envisager toutes les probabilités qu’un jour je puisse retrouver ses traces. Ces dernières années plus encore, l’image de mon écriture sur les pages de mon journal hante mon esprit. A chaque fois que je les revois, que ce soit en vrai ou dans ma tête, je me maudis de tout mon être. Comment ai-je pu m’efforcer à ne jamais prononcer le prénom de ce frère. Face à ma propre idiotie, comment peut-on m’élever à un rang tel qu’on m’attribue aujourd’hui.
J’ai l’impression de passer mes journées à regretter mes bêtises. Je suis confuse. D’ailleurs face à cette confusion générale, qui d’autre que moi pourrait comprendre tout ce qu’il m’arrive ? Je ne m’étonne pas d’entendre Hiroyuki-kun avouer ne plus me suivre.

Je ne lui ai jamais demandé de me comprendre. J’espère qu’il ne tentera jamais de le faire.

‘‘Est-ce un crime de vouloir revoir quelqu’un ? Je veux dire… quelqu’un qu’on s’est efforcé d’oublier.’’

Il s’est assis, comme pour fuir ma demande. Sans y renoncer, j’ai prit place face à lui, sans ciller. Non, je ne délirais pas et il mit un temps avant de me prendre au sérieux. Etais-je si peu crédible ?

‘‘Pourquoi faire? Je te l’ai dit, c'est pour avoir un grand frère. Avoir un grand frère et rien de plus. C’est vraiment tout ce que je demande…’’

Naturellement, il a refusé. N’importe qui d’autre aurait refusé, c’était évident. Je le savais. Pourtant en me fermant la porte au nez ainsi, aussi directement, il ne savait pas ce qu’il me refusait. Il ne savait pas quel prix cela m’avait coûté pour formuler, ne serait-ce que cette simple requête. Essuyer un non dans la vie, n’a jamais fait plaisir à personne. C’était pareil pour moi.

Je l’ai laissé se justifier, sans prononcer un seul mot pour l’interrompre une seule fois. Pouvais-je comprendre ce qu’il tentait de me dire ? Oui je pouvais. Oui j’aurais pu… si j’avais fais l’effort de me placer sur son point de vue. Et naturellement, je ne l’ai pas fais.

J’ai même eu l’audace d’insister.

‘‘Kaede, c’est toi qui ne comprends pas. Je ne te demande pas de le remplacer mais seulement de jouer le rôle. Ce n’est pas comme si tu devenais la même personne, n’est-ce pas ? Et rassure-toi je ne le vois pas à travers toi… Je ne le vois absolument pas. ’’

Je refuse que tu me dises non ; je refuse que tu me refuses la seule chose que je t’ai demandée. Tu as vu juste Kaede car en réalité, je ne suis qu’une capricieuse.


‘‘Je sais que tu n’es pas mon frère, et toi aussi, visiblement. C’est justement pourquoi ce n’est qu’un rôle et rien d’autre.’’


Et là, j’ai senti mon cœur faire un bond dans ma poitrine. J’ai encore insisté.

Capricieuse.
Je sais.

‘‘Tu dis toi-même que tu as une sœur… où est-elle d’ailleurs? Tant qu’elle n’est pas là, tu peux le faire non ?

Egoïste.
Je sais.

‘‘Kaede.. ta soeur, elle doit te manquer. Dans ce cas, je peux jouer son rôle, moi aussi.''

Idiote.
Je le sais aussi.


‘‘Tu sais, je n'ai pas perdu mon grand frère, ce n'est pas ce que tu crois. Il existe... mais il se trouve quelque part.''
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MessageSujet: Re: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptyJeu 29 Oct 2009 - 17:25

« Est-ce un crime de vouloir revoir quelqu’un ? Je veux dire… quelqu’un qu’on s’est efforcé d’oublier. »
-Un crime ? Jcrois pas non. J’suppose que tu devais avoir tes raisons. Bah… les liens se recréent si on s’en donne la peine. ‘Fin. C’est ce que j’pense, moi.

A quel genre de situation Arissa pensait, Kaede l’ignorait et n’était pas prêt de le savoir. Comment suivre la logique d’une fille telle que cette capricieuse ? Il ne l’avait pas prise au sérieux au début jusqu’à ces larmes… si
elle lui jouait une scène de comédie, c’était bien joué parce que le gothique n’avait pas saisi le début de la fin dans tout ça. Ne sachant s’il devait ricaner en lui collant une tape amicale au dos ou vraiment l’écouter, il finit par soupirer, comme s’il était agacé. Bien que pas vraiment, en fait. Comment dire. Le jeune homme avait presque l’impression que quand Arissa aurait fini son speech, après l’avoir bien fait tourner en bourrique, elle se moquerait bien de sa réaction. Ou à jouer carrément son jeu, si c’était réel ou non, va savoir… Oui, c’est vrai, et si c’était pas tellement un jeu comme le gothique ne pouvait s’empêcher de le voir ?

Après tout qui était-elle au juste ? En savait-il réellement quelque chose ? Non, évidemment. Kaede était loin de se poser des milliers de questions sur tout son entourage. Egoïsme ou pas, tant que le choix du simple s’offrait à lui, pourquoi aller chercher compliqué. Quoique. Tout n’était justement pas tout le temps simple. Arissa elle aussi semblait l’avoir perçu.

« Kaede, c’est toi qui ne comprends pas. Je ne te demande pas de le remplacer mais seulement de jouer le rôle. Ce n’est pas comme si tu devenais la même personne, n’est-ce pas ? Et rassure-toi je ne le vois pas à travers toi… Je ne le vois absolument pas. »
*En t’entendant parler, j’ai l’impression que ton frère est mort… Alors au final, à quoi est ce que tu trouves à t’accrocher encore?*
« Je sais que tu n’es pas mon frère, et toi aussi, visiblement. C’est justement pourquoi ce n’est qu’un rôle et rien d’autre. »

Pourtant, elle s’obstinait à tourner autour du pot au lieu d’aller à l’essentiel. Depuis tout à l’heure, le gothique, à force de tenter de comprendre quelque chose de cette requête insistante, n’avait toujours pas trouvé le motif exact de cette conversation. Au fait, pourquoi lui ? Devait-il se voir en tant que victime ou coupable. Coupant court à ces pensées futiles, le jeune homme garda sa patience habituelle. Il se surprit à se poser quelques questions, -chose qu’il s’empêcha de continuer de suite : il n’avait pas pour principe d’aller s’intéresser de si près que ça, à la vie des autres. Enfin, en général. Ça ne le regardait pas, point final. Conservant un air détaché Kaede l’écouta sans chercher à l’interrompre.

« Tu dis toi-même que tu as une sœur… où est-elle d’ailleurs? Tant qu’elle n’est pas là, tu peux le faire non ? Kaede.. ta soeur, elle doit te manquer. Dans ce cas, je peux jouer son rôle, moi aussi. »
-… *C’est vrai, j’pourrai le faire.* pensa-t-il –sans pour autant le lui dire- après un instant de silence. Avant même d’avoir réfléchi, il s’entendit rétorquer plus sèchement que prévu : -…là où elle est, ça t’regarde pas.

Lancé sur le même ton, il ne put s’empêcher de rajouter amèrement : -Je t’ai dis que non, j’peux pas le faire. ‘fin c’est même pas que je peux pas, c’est que j’ai pas envie. Ça te plairait, qu’à toi, on te sonne comme ça un jour, en te demandant de jouer la sœur d’un inconnu ? S’interrompant enfin, Kaede eu un haussement des épaules en guise d’excuse.

-Erf… hm. Désolé.

Un instant d’embarras passa et le gothique se passa la main dans ses cheveux en bataille. Signe typique de gêne chez le gothique. « J’ai pas envie de me mêler de tes affaires. » C’est ce qu’il avait été sur le point de dire et sur le coup, il sentit la pointe de ses oreilles s’échauffer. Au fond, rien ne l’obligeait à ne pas le faire. Un service –si on pouvait appeler ça comme tel- aussi insignifiant ne lui coûtait rien. Plus de la moitié de l’année avait passé depuis qu’il la connaissait. Ils ne s’étaient jamais vraiment exigé l’un de l’autre, jamais rendus de service, ni même demandé quelque chose en retour. Rien, absolument rien. Alors oui, il aurait pu faire un effort, en tant qu’aînée pour aider cette fille. Et voilà, tout devenait comme ce qu’il n’avait pas souhaité, parce qu’à aller empiéter sur les affaires des autres, il s’en retrouvait lui même acteur, aussi passif qu’il aurait préféré être. Oui, monsieur Hiroyuki faisait partie de ce gens légèrement égoïste ne pensant qu’à leur petite tranquillité. Un je-m’en-foutisme accompli, mais ça, il n’avait pas besoin que quelqu’un le lui dise pour le savoir. La situation de cet instant lui rappelait combien il pouvait se montrer désintéressé. Mais pour une fois, ce n’était pas la non-envie qui était là, mais plutôt la réticence. Comment dire. L’aider oui, pourquoi pas. Mais il y avait toujours cette existence du mais qui le gênait plus qu’autre chose. Parce qu’au fond, cette petite, il ne la détestait pas. A cette pensée, il finit par s’entendre dire :

-…Tu as raison Arissa. J’ai une sœur, elle me manque. Pensif, il regarda par-dessus l’épaule de la fillette avant de poursuivre, sur un ton presque plat : Parfois, ça m’arrive d’me demander où elle peut bien être passée. Et ce qu’elle fait dans la vie. Si elle est pas comme moi en train de sécher la moitié des cours…

Mentionner sa sœur… depuis quand n’en avait-il plus parlé ? C’était peut être cruel à dire, mais il y avait de nombreux moment où il l’avait mise de côté dans sa tête, pour l’oublier. Et ça avait marché. Etrange de pouvoir en parler aussi librement avec cette capricieuse. Haussant des épaules, il mit court à ce qu’il refusait encore de partager.

-…’fin. Tout un tas de truc comme ça quoi. Sur ces mots, il s’étira et pour retrouver une position plus confortable. -C’est pas pour autant que j’ai envie de faire semblant d’en avoir une. Ça sert à rien de mentir pour ça, tu crois pas ?

Faut parfois accepter la réalité… et c’est lui qui disait ça ! Qui des deux refusait et redoutait d’entendre parler de ce sujet ? Le gothique eut un air pensif et leva la tête vers le ciel. Ses pensées à ce moment là n’appartinrent qu’à lui et il revint à la réalité, entendant de nouveaux la jeune fille parler.

« Tu sais, je n'ai pas perdu mon grand frère, ce n'est pas ce que tu crois. Il existe... mais il se trouve quelque part. »
-Ouais… j’te comprends. C’est des choses qui arrivent… finit-il par soupirer, las. -On n’y peut rien, c’est tout.

S’il avait su à ce moment là ce qu’il était en train de leur faire à eux deux, sûrement qu’il aurait eu envie de se donner des coups. Mais il était loin d’imaginer ce qui allait justement lui arriver ; en fait, il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’il se retrouverait dans cette situation. A quoi bon réfléchir sur des choses qui selon lui, n’avaient pas lieu d’être. S’allongeant les bras croisés derrière la tête à même le sol, il jeta un coup d’œil amusé vers Arissa.

-Quelque fois, j’me dis qu’il vaut mieux que je sache rien. T’imagines si elle était pire que toi ? Capricieuse, garce… du grand n’importe quoi dans une ptite fillette ! Tu vois, j’te dis, vaux ptètre mieux que je sache pas. ‘Suis sûr qu’elle se débrouille très bien sans moi là où elle est. En plus tu m’fais rire en me le proposant à moi, parce que j’suis loin d’être le grand frère idéal.

Kaede s’était toujours considéré comme étant un mauvais fils ; c’était une pensée qui ne lui faisait plus rien à présent, mais qui ne l’avait jamais quitté depuis son enfance. S’il avait été meilleur, aurait-il eu besoin de passer de famille en famille ainsi ? Dans tous les cas, le gothique s’était toujours dis qu’il aurait fait un mauvais modèle s’il avait eu des frangins à ses côtés, dans la vie de tous les jours. Et peut être qu’il n’avait pas non plus envie pour ça, de sentir plus responsable des autres choses que de lui-même.

-Bah… mais t’as besoin de parler, c’est parce que j’ai pas voulu le rôle de frère que tu peux pas v’nir me voir. Ça te va comme ça ?

C’est vrai. Si les larmes de la Capricieuse en venait à revenir, Kaede se dit qu’il s’en sentirait franchement mal à l’aise. Aussi jugea-t-il préférable de changer de conversation.

-Au fait Arissa… c’est bien toi qui gère le journal de l’école, pas vrai ? Ça alors, j’aurais jamais imaginé qu’une fille terre à terre comme toi se chargerait de l’horoscope. D’où tu tires tes superstitions, hein ?
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MessageSujet: Re: Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki}   Le vrai du faux {Kaede Hiroyuki} EmptyMar 19 Jan 2010 - 23:37

"…Les liens se recréent si on s’en donne la peine. ‘Fin. C’est ce que j’pense, moi."

Ce jour là, j’aurais aimé porter une caméra. Un magnétoscope. N’importe quoi qui puisse retranscrire mes derniers souvenirs, autres qu’une simple illusion éphémère qui s’estompe derrière mes yeux à mesure que vole le temps. Mon objectif rivé sur ce grand dadais aux allures revêches, comme un reportage. Quelques instants de vie volés et rendu éternel, pour voir et revoir ces moments sans jamais s’en lasser. Kaede, le savais-tu ? Nos liens existaient déjà avant même que nous ne nous donnions le temps de les recréer, de les apprécier.

"Tu as raison Arissa. J’ai une sœur, elle me manque. Parfois, ça m’arrive d’me demander où elle peut bien être passée. Ce qu’elle fait dans la vie. Si elle est pas comme moi en train de sécher la moitié des cours…" Et toi Kaede, tu as tord. J’ai un frère, et tu es là. Tu as faux sur toute la ligne parce que je suis devant toi en train de sécher quelques heures de cours pour… pour tes dernières minutes, nos dernières minutes. Il y a toutefois certaines choses qu’il vaut mieux laisser croupir dans le silence. Est-ce que je regrette d’avoir su, je ne sais pas. Je ne sais plus que penser et à défaut de le vouloir, je me perds. Kaede Hiroyuki, tu avais aussi tord parce que tu étais seulement là.

    Frère..
Dis-moi Kaede. Et maintenant, le lien, le « nous »… est-ce que nous existons encore ?
Si je deviens superstitieuse, si j’ai le droit d’y croire encore, si je deviens idiote avec mes espoirs infantiles, reviendras tu discuter avec moi, passer du temps dans les hauteurs comme hier, comme avant-hier, et comme il y a une semaine.

Comme il y a un mois et puis deux ou trois autres.
Les jours s’en vont, j’ai reçu un courrier, j’ignore si les autres sont au courant mais moi je le suis ; les souvenirs s’éloignent, et, grises sont mes journées, gris est le temps. Gris, les escaliers qui mènent machinalement mes pas au premier étage, gris encore les murs que pourtant les autres voient clairs. Les jours s’étirent, érodent mes souvenirs éveillées, la nuit disparaît et mon quotidien devient étrange. Je n’ai plus de superstitions à écrire dans l’horoscope, mon imagination n’a jamais volé très haut, et on me pose des questions. La classe est désormais calme sans mes interruptions brutales et dérangeantes. Mes réponses se font moins tranchantes malgré moi, mais moi, je suis encore là.


"C’est Kana le zombi qui passe, c’est Kana la méchante qui passe. C’est aussi Kana la silencieuse : mais dites-donc je rêve où elle n’agresse plus personne ? Il était temps qu’elle grandisse au lieu de s’en prendre au monde entier ! Ohé Kaaana ?"

Elle plane. A cent mille lieux sous les mers, à cent mille lieux dans le ciel son esprit s’est perché là où seuls ses souvenirs ont encore une vie.

Absence sur absence, moi aussi je fais une mauvaise sœur.
Moi aussi je sais sécher.

    Où es-tu..



Une voix frêle décroche le combiné:
"Allô ?
"...."
"Allô ?"
La voix d’une femme qui insiste une dernière fois sur un ton plus agacé, prête à raccrocher cet appel importun.

"...Ici Thalis Arissa.
-Al… Pardon ? Excusez-moi je ne connais pas de Thalis Ari…"
Une voix que l’adolescente enfermée dans la cabine téléphonique de la cour, trouve dépourvue de douceur. Elle a dégluti puis a enchaîné. Le temps ne laisse pas de place à l’hésitation, parfois.

"Madame Hiroyuki… c’est Kana Ellen. Kana Ellen Arissa à l’appareil. Je.. c’est moi, Kana.
-Oh ! "

Un « mon dieu » murmuré en aparté résonne quand même aux oreilles de la jeune fille.

"Kana, je ne m’attendais pas à… Oh Kana. Si tu savais comme Kaede nous parlait de toi quand il était petit ! Ton prénom sonne si familier même s’il n’a plus jamais rien dit à ton sujet en grandissant. Mais… mais Kana.. je…
-Je sais madame. Je sais."

Ne me le répétez pas, je suis déjà au courant. Ne nous le répétons pas, nous l’avons sûrement déjà fait autant l’une que l’autre de notre côté. Nous savons.
Que les « désolée » et les condoléances n’ont aucune valeur.
Que c’est tellement dur.



Le téléphone à l’oreille, la jeune fille se laisse glisser sur le sol étroit.
Ce sont les genoux qui flanchent pour ne pas que ce soit le cœur qui le fasse à la place.

Nous avons sangloté ainsi, toutes les deux à l’appareil.
Les milliers de questions que j’avais envie de lui poser ont disparu et nous avons simplement partagé nos pleurs. C’était ridicule mais nous n’avions que cela en commun, à partager.
Au-delà des mots, au-delà de nos possibles.



{Les mots n'ont plus leur place}
Pourtant.. je pense encore en mot.


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