-… bon donc demain à 20h30, ok Kaede? - Ouay ouay… -…-Je suis sure qu’il nous a même pas écouté…
Résigné, Kaede s’accouda sur la table, jouant machinalement avec la fritte avec le bout de sa fourchette. Ce midi là, il se trouvait dans l’endroit qu’il détestait le plus –après les salles de cours : le réfectoire, lieu où abondaient bruits, gens, raclements de chaises, odeurs de fritures, -d’autant plus qu’aujourd’hui, la restauration semblait avoir prévu un plat du jour à l’américaine-, bref. Trop de trucs contraignants sans parler de la nourriture qui y était servie. Certes, elle n’était pas infecte, mais le gothique était un difficile de base. Il fallait dire qu’après avoir côtoyé un petit palace de luxe –il y a quelques temps de ça-, la comparaison n’avait même plus lieu d’être : c’était tout simplement désolant. Ça, c’était la faute d’avoir goûté au luxe du luxe et de retomber trop soudainement dans un monde plus soft. Il soupira, attendant que ses comparses finissent leur plateau, plongés dans une discussion animée dont il avait bien vite perdu le fil.
- … hey mec, tu m’écoutes quand je te parle ? - Bordel grouillez-vous d’bouffer au lieu de piailler… railla-t-il d’un irrité, en sentant son ami lui assener une tape sur le dos. … j’monte en pre… - C’est bon, attends on a bientôt fini… tu l’as vu celle-là, là bas ? - Ouais ouais j’ai vu, y a mieux quoi… soupira-t-il en jetant un coup d’œil désintéressé vers la cible au déhanché généreux que lui montrait son voisin. - Ah les garçons, c’est toujours les mêmes soupira l’autre voisine en face. - Perso, je préfère celui qui sort là bas, tu le vois le mec brun là bas ? - Non le beau blond à côté il est encore mieux ! Mate son ptit cul…
*Tss… pire cliché que ça, tu meures…* pensa Kaede, justement en train de mourir d’ennui, jetant tout de même un œil au blond en question. -*Erf en plus il ressemble à rien lui…* -Kaede… ça t’arrive jamais de te rincer l’œil de temps à autre ? On l’faisait souvent pourtant. Ey… t’es casé ou quoi ? Chuis sûr que oui en fait ! Allez crache le morceau… -Tss… ça m’empêche pas d’regarder ce qu’il m’plaît crétin, aboya Kaede, en le toisant d’un regard narquois. *Si tu m’en montres des biens, j’m’en priverai pas… en attendant t’es loin du compte mon gars. Moi, j’ai de bons goûts au moins.* - T’esquive ! Alors c’est vrai ? ‘l’est comment ? -Haan Kaede je suis vexée, tu ne m’as rien dis même à moi ! –J’ai rien dis du tout que vous vous emballez déjà tous seuls. *…c’est ma propriété et l’est déjà assez visible comme ça.* -…De toute façon c’est bien connu, tu dis jamais rien... Bon tu oublies pas, hein, demain à… *J’parle que quand ça en vaut la peine.* –A 20h30, ça va j’ai compris, j’suis pas sourd ! rétorqua-t-il avec agacé, tout en jouant cette fois avec la pomme sur son plateau.
Laissant discuter ses amis, auquel s’était incrusté les amis des amis –chose qui avait vite fait d’agacer Kaede-, ce dernier croqua le fruit, désinvolte. Vivement qu’il sorte de là, il commençait sérieusement à en avoir marre de s’efforcer de suivre 45 discussions en même temps. Sans compter le fait qu’il ignorait strictement ce qui devait se passer demain à 20h30… ça aussi c’est bien connu : entendre ne veut pas dire écouter. Pendant que son entourage essayait de savoir si ses goûts étaient pour les blondes, les brunes –et même les rousses y passèrent-, le gothique soupira d’un air résigné en secouant la tête. Tiens et pour la peine, il avait l’impression de se retrouver aux enchères. Ignorant leurs remarques et leurs propos plus ou moins proche de la réalité, il laissa un moment vagabonder ses esprits bien ailleurs de ce réfectoire bruyant. Distrait, son regard fixa le passage d’une nouvelle arrivante, sans vraiment la voir. Il dut la fixer avec un peu trop d’insistance car il sentit que les regards se tournèrent vers la même direction dans laquelle il s’était perdu, et il revint sur terre l’air bougon.
–Yeah c’est ce genre de fille qui te plait? Kawai dans son style… N’empêche elle est pas un peu jeune pour toi? Quelques années de plus et je m’attarderai bien sur elle… -N’importe quoi… -D’ailleurs… c’est pas elle qu’on a vu l’autre jour ? Et je trouve qu'elle te ressemble d'une certaine façon. -Si si regarde, on s’y trompe pas, c’est bien elle, la p'tite Arissa je t’assure. On peut pas s’y tromper même si elle change de style tout le temps. -Nan. Connait pas. C'est pas pasqu'on a la même couleur qu'on se ressemble! fit-il en la détaillant d’un oeil indifférent avant de jouer avec la pomme. -C'est qui Arissa? -Ne me dit pas que tu savais pas que tu parlais avec elle l'autre fois! C'est la pire des intellos à ce qu'on dit. -Enfant précoce carrément. -A ce sujet, il parait qu'il y a des écoles exprès pour ces enfants mais...
Une fois de plus, Kaede décrocha de la conversation, en revenant fixer la jeune fille, plus franchement cette fois. Il tilta. Ah si finalement c'était peut être bien elle. LA capricieuse, celle des escaliers. En la voyant, le jeune homme ne put s'empêcher de réprimer une moue réprobatrice. La semaine dernière, il l'avait bien supporté, de bonne humeur, mais aujourd'hui ce n'était pas tout à fait le cas. Mordant de nouveau dans le fruit dur, il sentit les morceaux craquer lentement sous ses dents tout en suivant la présumée Arissa des yeux. D'autres élèves l'entouraient, mais son attention s'était momentanément rivé sur elle et il finit par détourner les yeux pour de bon, passant enfin à autre chose. Avec cette confrontation brutale de l’autre jour, l’idée de s’enquérir de son identité ne lui avait pas un instant effleuré l’esprit. Étrangement, ils s'étaient croisés pas mal de fois après cet incident, mais l'un comme l'autre s'était superbement ignorés comme deux chiens en faïence. En réalité, Kaede lui, était plutôt resté égal à lui même, sans en faire ni plus, ni moins que sa routine ordinaire. Il s'était brièvement demandé après cette rencontre -pour le moins surprenante- si elle comptait venir l'agresser à chacune de ses approches, mais finalement, rien n'était arrivé, et, le problème résolu, le jeune homme avait bien vite fait de laisser de côté cette entrevue. Au fond, il avait pensé qu'il ne s'était agit que d'une crise d'une adolescente énervée: rien de grave, finalement. Étant donné qu'elle n'était pas venue lui chercher des noises, Kaede avait fini par croire qu'il était tombé au mauvais moment. A y penser, c'est vrai qu'il ne s'était pas soucié de ce qu'elle était devenue, au bas des escaliers, alors qu'elle semblait sur le point de de se laisser emporter par la fureur de ses propres mots, agrippée à la rampe. Mais vu qu'elle n'avait rien demandé... il estimait que ce n'était pas son problème. Une des choses que personne ne pourrait reprocher à ce lunatique, c'était qu'il ne fourrait -pratiquement- jamais son nez dans les affaires des autres, peu désireux de se voir emmêler dans des histoires qui ne lui appartenaient pas. Quant aux autres de la table, ils avaient bientôt fini leur désert et ils allaient enfin pouvoir délaisser ces lieux, -pour Kaede, avec joie et soulagement.
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Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Mer 4 Fév 2009 - 18:12
La sonnerie retentit une fois de plus. Il est midi : tout le monde se lève pour se ruer à la restauration. Malheureusement, cette affluence créée des bouchons et les fils d’attentes sont franchement insupportables. Les plus rapides sont servis en premier, les plus lents auront droit au reste. C’est un peu la loi de la jungle… un peu comme partout ailleurs.
J’ai toujours été trop impatiente pour attendre quoi que ce soit. Comme tous les autres jours, je suis une des seules à ne pas me ruer tandis que mon groupe me presse de me dépêcher. Je leur dis que je vais les rejoindre puis je monte dans la salle commune pour continuer une lecture. Un simple coup d’œil à la fenêtre et je sais si oui ou non j’ai besoin d’attendre dans la file pour les rejoindre. Ce n’est qu’après que je me décide à me faufiler entre les rangs pour rentrer directement dans le réfectoire sans attente, prétendant aux autres un appel de Nadine. Intrigués, ils me regardent et acceptent cette explication sans se soucier de la véracité du fond. Après tout, j’ai toujours été considérée comme étrange et il suffit d’en tirer parti. C’est la loi de la jungle, il me semble l’avoir dit : le plus fort l’emporte. Le plus fort et rusé en plus, gagne.
Monotone et routinier, j’ai suivi ceux qui m’attendaient depuis le début de la file. J’ai laissé les autres choisir la table ; ainsi, je n’avais plus qu’à m’installer. Pour autant, cela ne m’a pas empêché de remarquer une tête bien familière au milieu des autres élèves. D’emblée, mes mains ont resserré le plateau beaucoup plus que nécessaire. Encore une fois je ne sais pourquoi j’ai réagi ainsi.
Taciturne, il était là en train de s’ennuyer fermement devant son assiette. Bien qu’autour de lui tout le monde soit en train de pépier joyeusement telle une nichée d’oisillon, il semblait à trois mille lieux d’ici dans un coin inaccessible au commun des mortels. Entendant quelqu’un héler son prénom, Thalis dut esquisser quelque pas pour ne pas obstruer le passage. Leurs regards se croisent.
Cette situation me ramenait étrangement à quelques années en arrière, lorsque Valentine et Eliane étaient pour moi, sources de curiosité. A la différence près que la présence de ce sempai me gênait en plus. Pas seulement dans le sens où l’on se sent embarrassé mais dans la mesure où je pense que ce devait être « physique ». J’avais pu remarquer l’autre fois, qu’il me surpassait largement d’une tête. Visage fin, teint clair, regard sombre et mignon par-dessus le marché, il n’était franchement pas celui que j’aurais cherché à éviter au croisement d’un carrefour. Malgré cela, son esprit qui planait sans cesse ailleurs et son manque total d’intérêt pour son entourage m’irritait franchement, moi l’inconnue qui avait eu la mauvaise chance de me focaliser sur nos rencontres importunes et dénuées de sens. Fallait-il aussi préciser que les « rencontres » n’étaient qu’à ce jour, que des coups d’œil hargneux de ma part d’un couloir à l’autre, et de l’autre côté, un simple regard expressément désintéressé.
Un fracas assourdissant résonna à travers la table. Des rires éclatèrent autour de la jeune fille qui secoua brièvement la tête en atterrissant lourdement sur la réalité. Des bruits ordinaires s’agglutinèrent en un tintamarre dont certains clappements des mains. En quoi était ce si admirable de renverser quelque chose ? Thalis baissa les yeux et réalisa qu’elle venait de lâcher son propre plateau. Elle n’avait heurté personne ni n’avait été bousculé par inattention. A un certain moment, ses doigts avaient simplement relâché toute leur tension concentrée sur le plateau et le reste était parti de source.
Un groupe d’élèves passa, certains ricanèrent. Aha aha… très drôle. Les lèvres retroussées en un pli mécontent, l’adolescente se mordit l’intérieur des joues. Ne pas laisser les nerfs s’enfumer pour rien. Bien se tenir. Bien. Maintenant, plie tes jambes et ramasse.
Voilà. Maintenant que je venais de faire tout tomber, j’avais vraiment envie d’envoyer paître mon ami qui tentait tant bien que mal de m’être utile. J’en avais aussi après ceux qui me regardaient d’un air amusé et la moutarde me chatouillait les narines. Rien de tel pour pouvoir passer sa colère sur le premier venu. Accroupie et occupée à ramener les éclats de verre et d’assiette jonchant le sol, j’ai marmonné une sorte de phrase incompréhensible pour dire à ceux qui m’attendaient que je les retrouverai. J’étais en colère. Surtout après moi. J’ai alors entassé les éclats brillants à gestes rageurs puis les ai empilé sur mon plateau en m’écorchant les doigts et les paumes de la mains.
Hargneuse comme je l’étais, il ne m’est pas venu à la tête d’aller chercher calmement un balai et une pelle. Hargneuse et désireuse de quitter ce self maudit, je me retenais de ne pas serrer les bris plus qu’il ne le fallait et me retenant avant tout de céder à une crise colérique sans raison. La chaleur gagnant très vite mon visage, je ne relevais aucune remarque à mes alentours. Quelque fois la douleur est enivrante et constitue un excellent remède pour se remettre l’esprit à l’endroit ; le mien n’avait cependant jamais été à sa place, me semble-t-il. Toutefois me décidais-je de ne pas m’y laisser prendre et me résolu à reposer le bout d’assiette aux bordures aiguisées que j’avais gardé à la paume un poil trop longtemps. Quand je fixai le plateau, les morceaux tranchants le recouvraient et sur le dernier, des striures rouges.
Rien de grave. Une sorte de ketchup tout simplement.
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Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Sam 7 Fév 2009 - 16:28
A son entrée leurs regards se croisèrent. Bien vite, Kaede le détourna autre part. Le bruit familier d’un plateau qui s’écrase au sol attira son attention comme tous ceux, à côté de lui. Machinalement, il se tourna vers la source de fracas et reconnut une fois de plus, celle qu’il avait feint d’ignorer tout à l’heure. La Capricieuse. Décidément… soit il avait l’impression de la croiser un peu trop souvent pour y rester aveugle, soit il divaguait. Oui, il devait être parano depuis qu’elle était venue lui parler –ou plutôt l’affronter-, l’autre fois. Bref ; tant qu’il n’y avait aucune certitude, autant feindre l’ignorance. Aurait-il pu se cantonner à cette tâche qu’il s’y serait complu, si elle ne se trouvait justement pas aux alentours de leur table. Un peu trop près, en plein dans sa ligne de mir, en bref : impossible de l’ignorer et faire comme s’il n’avait rien vu. Résigné, il tira une mine renfrognée en continuant de mastiquer lentement le morceau de pomme qu’il avait momentanément oublié dans sa bouche, en la revoyant. Certains se mirent à marteler leur carafe, pour féliciter la maladresse de la jeune fille, et à ce chahut, Kaede soupira, encore plus grognon. Parfois, il avait l’impression de retomber au collège ; -et raison de plus pour éviter le self. Furetant discrètement vers La Capricieuse, il la vit se baisser pour récupérer son plateau émietté. Accroupie sur des morceaux épars, elle se bornait à construire une pile de bris aiguisés. N’avait-elle donc pas l’idée d’aller chercher comme tout le monde le balai, et ranger tout ça vite fait bien fait ? L’inconsciente… exaspéré, Kaede secoua imperceptiblement la tête. En même temps, rien de tout cela n’était censé le concerner, non ? Prêtant une oreille distraite aux conversations de ses amis, il se contenta d’acquiescer à leurs questions, ou de les ponctuer en monosyllabe, -mouais, non, hm-hm. A un moment, il finit par couler un autre regard furtif vers la jeune fille. Il avait l’impression qu’une aura monstrueuse et colérique débordait à chacun de ses gestes, -aussi retenus qu’ils puissent paraître. Le genre de moment où il vaut mieux passer son chemin, plutôt que de courir le risque de se recevoir les foudres en pleine face. Malgré tout, elle était intriguante et amusante à regarder –de loin, pour l’instant. Haussant des épaules, il jeta un coup d’œil vers son groupe, et, prétextant aller remplir leur carafe vide il se leva au grand étonnement général –Kaede qui fait le service : de l’inédit-. Sans un mot d’explication, il se dirigea vers la fontaine d’eau du réfectoire, juste derrière l’adolescente. Trop affairée à ses bouts de verres, elle ne le vit pas passer et le jeune homme posa sa carafe en attendant qu’elle se remplisse.
*…une furie. J’aurais ptêtre pas dû l’approcher maintenant.* –Tu comptes camper devant ton plateau longtemps ? laissa-t-il échapper d’un air narquois.
Elle sembla l’ignorer et Kaede s’en amusa. A moins qu’elle ne l’ait pas entendu ? Bref, c’était mieux comme ça, vu que ce n’était pas tout à fait ce qu’il avait voulu dire. Fixant sa carafe, il jeta un regard de biais vers la jeune fille. Le dernier embout de verre qu’elle garda à la main ne lui échappa pas, bien qu’elle le repose après avoir marqué une certaine hésitation. Pourquoi avait-il fallu qu’il s’attarde précisément sur ce type de détail qui ne le regardait en rien ? Sans parler de la couleur rouge qui venait de teinter les éclats, et qui ne sembla pas marquer son auteur le moindre du monde. A ce moment, la carafe décida de déborder d’eau, et Kaede le posa sur la table vide, juste à quelque pas de là. Sans s’y attarder, il attrapa un gros bout d’assiette qui trainait au sol et le lança sur la pile, en revenant vers la fillette. Pour avoir porté un semblant d’attention, il était presque certain qu’elle avait fait exprès de s’entailler la main en ramassant le dernier éclat. Et que, si elle avait pu, elle l’aurait gardé plus longtemps, avant de repartir d’un air impassible. Pas vraiment pour attirer l’attention, puisqu’elle n’avait pipé mot… Pour nulle raison, le gothique sentit l’agacement le gagner, et il se retint de lancer une autre pique désagréable : une certaine façon de transformer curiosité en inquiétude.
*Tu comptes te taillader un peu plus, tant qu’à faire ? Jt’aiderai si ça t’fait plaisir, tss…* –Pas la peine d’en faire trop, c’est pas la première fois que quelqu’un renverse un plateau. finit-il par dire en se baissant à son niveau. Il la détailla rapidement : le même regard sombre, le même air agacé que la dernière fois –peut être en pire. Les lèvres crispées en une ligne sévère, et une colère non feinte. A en croire qu’elle était tout le temps mécontente. Le jeune homme au teint pâle se demanda un instant si elle en avait contre sa maladresse, ou si elle en avait plutôt après le monde entier. Il ignora une voix qui l’appelait depuis la table et esquissa un demi-sourire.
-Cette fois tu pourras pas dire que jt’ai pas vu, comme la dernière fois… ça ira ?
Ce disant, il avait jeté un coup d’œil avec insistance sur la main qui avait relâché le morceau de verre. Voyant qu’elle n’était pas décidée à répondre, Kaede finit par se lever et retourner à sa table. Il se réjouit de voir que tous s’apprêtaient déjà à se lever pour reposer leur plateau. Evidemment il eut droit à une horde de questions de la part de ceux qui l’avaient aperçu s’adresser à la première année. Répondant sèchement aux idées qui fusaient déjà sans aucun fondement, il patienta sans s’énerver devant le comptoir autonome au fur et à mesure que les gens abandonnaient leur plateau pour sortir du réfectoire. Agacé par les sourires insistants et les ricanements de ses amis, il garda un air renfrogné sans plus chercher à rétorquer à chaque pique amicale. Autant ne pas gaspiller des mots pour ne rien dire et pour une peine perdue. Se débarrassant ainsi de son plateau, il ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule pour voir où en était la petite capricieuse : elle n’avait pas bougé.
-…J’reviens. marmonna-t-il entre ses dents, juste avant de franchir la porte, délaissant ses joyeux acolytes. Pour piailler autant qu’ils le faisaient, fallait être doué tout de même… quoique, être plus bavard que Kaede ne relevait pas d’une grande difficulté. Il sentit des regards intrigués se poser sur lui, mais il en fit bien vite abstraction et se replanta près de l’adolescente. A son retour, le groupe avec lequel était arrivée Arissa le suivit des yeux, tout aussi intrigué de voir un denier année s’intéresser au sort d’une petite nouvelle. En réalité, lui aussi, il se surprenait à s’y intéresser. Sans attendre de réponse, il l’attrapa par le poignet et se dirigea vers la sortie. Tant pis pour le plateau et les verres, il y avait toujours des priorités à tout.
-Fais pas l’idiote et reste pas plantée là… va au moins à l’infirmerie avant d’installer les racines ici.
Heureusement.. heureusement que je ne l’avais pas vu venir. Je crois que je n’aurais pas tenu. En plus que c’était de sa faute si mon plateau avait glissé de mes mains. L’être humain en général aime se réconforter dans l’idée de rejeter la faute sur son prochain. Je crois malheureusement faire partie de cette catégorisation. Faible humaine que je fais.. c’était lamentable mais j’avais sérieusement les nerfs qui me tapaient sur le système. Céder à la colère aurait été tellement plus simple et plus directe au lieu de me retenir par pure bonne forme. Toutefois je n’étais plus seule dans ma chambre pour piquer une crise à l’abri des regards. Quand entendu sa voix et je me suis dis que je préférais camper devant mon plateau plutôt que de croiser son regard maintenant ; alors c’est ce que j’ai fais. Pour ne rien cacher et si nous avions été dans un autre contexte, j’aurai probablement été ravie que ce sempai, celui là en particulier, vienne m’adresser la parole.
*Tu as l’air de trouver ça drôle, n’est ce pas ? Figure-toi que je suis loin d’en rire. Je suis même à deux doigts de t’asperger d’un flot de paroles les plus malsaines. Cette fois je te prierai de bien vouloir arrêter de me regarder et de t’en aller. J’aimerais qu’on évite de me voir devenir odieusement vulgaire.*
Thalis empila ses bouts de verres de mouvements nonchalants. Que n’aurait-elle donné pour se trouver partout sauf ici. Seulement voilà : il arriva le moment qui ne devait pas arriver et un visage apparut pile au niveau de ses yeux. Jouer les aveugles ne servait plus à rien et toute la colère flamboyante se déversa à travers ses yeux ainsi que ses lèvres désespérément closes. Elle fut forcée de soutenir son regard. Aujourd’hui, il avait l’air d’avoir troqué son habituel air impassible contre un semblant de bonne humeur. Malheureusement c’est pas le bon jour. Vraiment pas le bon jour pour une colérique comme Kana.
En effet, la bonne humeur dont ce quatrième année fait preuve est l’égal d’une provocation, comme celui qui vient rire au nez d’un perdant quelconque. Ou celui qui va aller remuer le couteau dans la plaie en ricanant. Certainement que cette image est exagéré mais pour la jeune fille, c’est tout comme. Inquiétude ou moquerie, tout passe pour provocation ouverte et destinée à faire déborder la dernière goutte du verre.
« Hiroyuki-kun ».. je n’avais pas oublié son nom depuis la dernière fois. Je fais hélas partie des gens qui ont une bonne mémoire, si ce n’est pour dire une mémoire hors norme. J’avais de plus, DEUX bonnes raison de ne pas l’oublier. Primo : la première (et dernière fois) que je lui avais adressé la parole remontait seulement du mois dernier. Secundo : Hiroyuki était mon nom d’enfance.
J’aurais préféré ne pas avoir à me rappeler d’autrefois mais il est des choses qu’on n’oublie jamais. S’il existe un remède pour oublier son nom « biologique », qu’on me fasse signe. Je parle du nom biologique en tant que celui qui a été porté plusieurs années le temps de le graver dans la mémoire, pour finalement être échangé avec un autre. Le hasard conçoit étrangement la vie et fallait-il qu’il porte le même nom que le mien. Malheur à moi… je m’oublie. C’est vrai, je ne m’appelle plus que Thalis Arissa.
Le temps de mes réflexions fit fuir mon aîné et je m’en félicitai grandement. Surtout qu’il m’avait paru avoir remarqué les striures rouges sur le dernier triangle acéré. J’allais me dépêcher de ranger ma catastrophe et m’enfermer dans les dortoirs pour mordre mon coussin ou maltraiter tout ce qui se trouverait sur mon passage. Le tout finirait probablement par un tremblement incontrôlé de tout le corps et je m’allongerai en fœtus pour faire passer ces infimes détails. Puis je ferai encore semblant de réviser deux trois matières pour donner bonne mine et..
L’adolescente se rendit compte qu’on la saisissait par le poignet et l’entraîner quelque part. Tout d’abord surprise, elle ne songea pas à reculer ni à se débattre. Sa surprise fut doublée d’une autre quand elle reconnut son ravisseur en question. Tout s’enchaîna très vite et l’effet de surprise passée, la fureur revint au triple galop. Un chapelet d’insultes sortit de ses lèvres et Thalis tenta à maintes reprises de s’échapper de sa poigne de fer.
"Lâche-moi! C****** ! Tu m’as prise pour ton animal de compagnie pour t’accompagner comme ça ??! Lâche-moi de suite, t’entends ??!! D’où tu me tires comme ça !!" < essaye de s’échapper en vain >
J’étais tellement en colère que l’air me manquait cruellement en même temps que je criais tout ce qui sortait par la tête. Je ne savais ni où nous allions ni pourquoi j’étais aussi virulente mais une chose était certaine : j’étais hors de moi. Au bout de plusieurs mètres où j’ai largement eu le temps de me ridiculiser devant une masse de regards, j’ai fini par ravaler cette rage qui prenait des proportions affolantes et je l’ai suivi en grinçant des dents. Limite si j’étais prête à le mordre pour qu’il me lâche même si je vous accorde que cette solution n’était pas très esthétique venant d’une fille d’une famille aisée. Après tout, qui a dit que les filles étaient les plus douces ? Pas moi en tout cas.
Arrachant mon poignet de ses doigts je le mitraillai ensuite du regard même si j’ignore encore s’il en avait quelque chose à faire. Son impassibilité le tuerait un jour, c’était franchement trop exaspérant.
"Lâche-moi espèce d’idiot ! Tu me fais mal ! Je peux savoir quand j’ai besoin d’aller dans une infirmerie ou non alors ne t’avise plus à me surveiller !"
Nous étions sous le préau, loin de l’entrée. Le point positif que je pouvais retenir résidait éventuellement dans l’avantage que les autres ne me verraient pas. Je n’avais aucune envie de devoir satisfaire leur curiosité par la suite. D’instinct, je me frottai le poignet et une trainée rouge se répandit au passage de ma main. Beurk... du sang, c’est franchement dégueu.. dégoutant. Quand est ce que je m’étais entaillée ainsi ? De toute façon, j’ai toujours pensé que l’être humain était d’une faiblesse inégalée. Moi dans le lot ; je ne peux le nier. C’était rageant.
"Je n’ai pas besoin d’un quatrième année, jesais me gérer toute seule. Repose un doigt sur moi et je te mords ! "
J’ai toujours eu envie de pratiquer un art martial pour me défouler amplement sur un tatami. N’importe quelle cible aurait été la bienvenue et là j’aurais probablement appris à canaliser mes emportements incontrôlés. Personnellement j’en avais plus qu’assez de réagir comme telle. J’ai pris deux grosses bouffées d’air pour calmer mes pulsions meurtrières, en tout cas plus meurtrières que mes simples paroles. Puis j’ai planté mon regard rempli de reproches, bien droit dans le sien.
"Mon plateau m’a échappé des mains par ta faute. Parce que tu étais là. " < ton bourré de reproches aussi > "Voilà. Puisque c’est comme ça j’exige réparation."
Consciente de son nouveau caprice, Kana ouvrit tout de même ses deux paumes en grand sous le nez du jeune homme. Les striures rouges étaient désormais plus visibles sur le plat de ses mains même si la douleur était quasi inexistante. D’un petit air hautain, elle jeta un coup d’œil sur la couleur rougeoyante.
"Avec dommage et intérêts. Tu as intérêt à ce qu’il ne me reste aucune cicatrice sur mes mains."
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Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Mer 11 Fév 2009 - 0:03
« Lâche-moi! Connard ! Tu m’as prise pour ton animal de compagnie pour t’accompagner comme ça ??! Lâche-moi de suite, t’entends ??!! D’où tu me tires comme ça !! »
Au début, Kaede s’étonna de voir qu’elle le suivait docilement. Mais quelques secondes plus tard, cette surprise fut à revoir en totalité, quand elle commença à vouloir desserrer ses doigts de son poignet. Erf… sans compter qu’elle n’allait pas en douceur avec les mots. Kaede jeta un coup d’œil en arrière, sans lâcher son emprise. Imperméable au flot d’insanités que lui piailla la fille à tord et à travers, il se dirigea vers la sortie sous les regards étonnés. Pour la peine, adieu la discrétion et le silence. Sur le coup, il avait l’impression d’agir de façon plus décalée que la stricte réalité ; –du genre il avait l’impression de tenir un rôle dans le préambule d’une séquestration, voire d’un viol. Il fronça les sourcils à cette pensée indécente : loin de lui ce genre d’initiative. Quoique, sa manière d’agir en cet instant, pouvait paraître sérieusement douteuse. Mais en plein milieu d’un self bondé d’élèves… un peu de tenue et d’éducation, bon sang. Les quelques mètres qu’il fit avant d’atteindre la sortie, parurent durer une éternité sous les grossièretés -qui ne semblaient connaître de fin. Cette démonstration le conforta dans l’idée que cette petite était de loin, une capricieuse de base. Décidément. Il repoussa la porte, sans réellement savoir où ses pas le menaient ; ni pourquoi il avait décidé de s’intéresser au sort d’une inconnue. Bien qu’ils se soient croisés à maintes reprises, elle restait à ses yeux, une parfaite étrangère. Ceci dit, quelque chose lui dit que s’il la lâchait maintenant, elle pourrait éventuellement retourner à ses bouts de verres pour l’éviter. Peu enjoué à cette perspective, le gothique l’entraîna plus loin alors qu’elle semblait avoir cessé de se débattre. Relâchant la pression de ses doigts, il sentit immédiatement son poignet fin lui échapper.
« Lâche-moi espèce d’idiot ! Tu me fais mal ! Je peux savoir quand j’ai besoin d’aller dans une infirmerie ou non alors ne t’avise plus à me surveiller ! » -Okay, okay c’est bon, pas la peine de crier comme ça, j’ai compris… *Erf… jpeux même pas dire que je la surveillais pas… tss.*
Coulant un regard sur le côté, Kaede se demanda qu’est ce qu’il pourrait bien rajouter pour plaider sa cause. Il n’eut pas à réfléchir bien longtemps puisque l’adolescente ne semblait pas avoir fini sa séquence colérique. Sans chercher à rétorquer –contre une fille c’est perdu d’avance, et la meilleur attitude à adopter, c’était celle d’approuver en apparence, et penser le contraire à tord et à travers en toute tranquillité.
« Je n’ai pas besoin d’un quatrième année pour me gérer toute seule. Repose un doigt sur moi et je te mords ! » -… quoi ? lâcha Kaede en se pointant du doigt, trop surpris par le dernier bout de phrase. Il n’en revenait pas. *Me mordre …à moi ? * -…ah pasque toi ça t’prends souvent d’aller mordre les gens comme ça, quand ça te chante ? Remarque, venant de toi… *ça m’étonnerait presque pas.*
Haussant des épaules, il balaya l’air d’un geste résigné et avisa ses paumes écarlates. Au fond, il ne put s’empêcher de penser qu’elle devait d’une maladresse pas possible pour s’être coupée ainsi. Et sur les deux mains par surcroît. Il la regarda se masser le poignet et ses doigts laissèrent une trace écarlate à leurs passages. La jeune fille eut elle-même l’air écœuré. Mais elle irradiait encore trop d’ondes négatives pour tenter une nouvelle approche sans avertissement. Il surprit son air pensif viré soudain en un regard rempli de défi et fut tenté de reculer d’un pas –au cas où elle mette son idée à application en tentant de le mordre. Au cas où.
-Bon. Au lieu d’me regarder comme ça, laisse-moi voir, ça s’trouve il reste encore des bouts d’verre. T’es pas douée toi, de lâcher ton… s’interrompit il, levant les yeux au ciel, avant de reprendre : -‘fin bref. T’aurais pu regarder où t’allais quoi. « Mon plateau m’a échappé des mains par ta faute. Parce que tu étais là. » -Et maintenant c’est d’ma faute peut-être ? railla-t-il, narquois. Voilà. Puisque c’est comme ça j’exige réparation. -Erf… *Nan mais c’est quoi c’te gamine capricieuse !* -C’est ça et puis quoi encore ?! « Avec dommage et intérêts. Tu as intérêt à ce qu’il ne me reste aucune cicatrice sur mes mains. »
Kaede commençait déjà à regretter de lui avoir adressé la parole. Dire qu’il cherchait toujours à ne pas se mêler dans les affaires des autres… une des seule fois où il daignait sortir de son égoïsme, il fallait qu’il en voie de toutes les couleurs. Bon sang… Comme quoi, il avait bien fait de l’ignorer depuis l’épisode des escaliers. Sans mentionner le fait qu’elle lui paraissait toujours aussi sur les nerfs ; oui, tout à fait, une vraie boule de nerfs. Non seulement il l’avait épargné de tous les regards, alors qu’elle restait là à se détruire les mains, mais en plus il devait supporter ses fantaisies qui n’avaient aucun lien avec lui ? En voilà des façons de remercier. Mais où va le monde. Résigné, le gothique lâcha un soupir, et se retrouva avec les deux paumes ouvertes et suintante de sang, à trois de son nez. Il recula en grimaçant. Non mais quelle capricieuse, c’était de pire en pire. Et puis en fait, qu’en avait-il à faire, qu’elle ait les mains abimées ou non ? Ce n’étaient que des blessures partielles qui ne l’empêcheraient pas de marcher jusqu’à l’infirmerie, et qui de plus, se refermerait pour disparaître complètement au bout de quelque jour. Enfin de compte, un petit bobo de rien du tout, sur lequel la plupart des filles savent pleurnicher durant des heures pour attirer l’attention. Décidément…
-Et ben désolé de m’être trouvé au mauvais moment devant ta petite nature incapable de tenir un plateau comme il faut. nasilla-t-il d’un air moqueur –et pas du tout désolé-, avec un petit rictus mauvais sur les lèvres. Toutefois, au lieu de prendre ses distances et s’en aller à ses affaires, Kaede saisit les poignets de la fille, en un geste nonchalant. Il examina d’un air maussade les petites mains fines qui s’offraient à lui. Oui en fait, si ça saignait comme ça, c’était peut être un peu plus grave que ce qu’il s’était imaginé, -et que ce que cette capricieuse laissait paraître. Résigné à l’idée de devoir l’admettre, il la lâcha, -à demi agacé.
-Tu veux pas aller te laver les mains, ça pisse le sang ! s’exclama-t-il, avant de reprendre les pincettes avec les mots : - J’veux dire… on voit rien quoi, ça doit pas être si grave, mais va nettoyer ça… *Tsss… je joue à quoi là ?*
Tout en marchant, Kaede se promit de ne plus aller se fourrer dans l’histoire de quelqu’un d’autre. Un véritable casse-tête, pour ce je-m’en-foutiste. Etait-ce de sa faute si elle en gardait des cicatrices ? Qui lui avait demandé de regardé dans sa direction et de lâcher son plateau comme une brêle ? *« Mon plateau m’a échappé des mains par ta faute. Parce que tu étais là. »* La voix gorgée de reproches d’Arissa lui revint en tête pour résonner de nouvelle fois. *« Parce que tu étais là. »* Genre, elle aurait pas pu jeter son dévolu sur quelqu’un d’autre… bordel, c’est quoi ce délire. En même temps elle ne lui avait pas dit cela en tant que compliment, alors demain, tout serait oublié et elle ne viendrait pas réclamer « dommage et intérêts » avec ses yeux assassins. Il finit par s’arrêter non loin des portes séparant les wc filles/garçons, -les toilettes en schéma classiques des écoles, et fit un signe de la tête pour l’inciter à y aller, avant de se raviser au dernier moment, en la rattrapant par l’épaule.
-Deux secondes. l’arrêta-t-il, avant de reprendre. -T’es sûre de pas vouloir aller à l’infirmerie ? Ce sera toujours mieux que rien ; jfais pas médecin moi. On te soignera mieux que moi là bas.
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Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Mer 11 Fév 2009 - 18:14
J’aurais pu sortir en douceur ni vu ni connu s’il n’avait pas mis mes nerfs à rude épreuve. J’aurais pu faire tout un tas de chose dans le calme et de façon réfléchie.. cependant regretter mes gestes n’auraient fait avancer en rien l’avenir et je décidai de passer au travers. Difficile à faire parce qu’en plus, il osait se moquer de moi !
"A qui crois tu que je parle ! Comment ça venant de moi.. qu’est ce que tu insinues ??!! Fais gaffe, je vais finir par te mordre pour de vrai !"
Et je ne rigolais pas. Raaah que c’était énervant de le voir prendre ses grands airs de taciturne à la « moi j’en air rien à faire de ce que tu dis » ! Résultat : j’étais remontée pas comme deux et une brillante idée a filé au travers de mes pensées. Hiroyuki sempai a dû sentir passer mes intentions parce qu’il s’est mis à reculer comme si j’allais le mordre. Qu’il fasse attention, je n’en n’avais pas fini avec lui !
"Oui, je mords ceux qui m’énervent et tu vas passer en tête de liste. Figure toi que je sais parfaitement où j’allais ! Merci la morale, mais je fais attention à là où je marche." < foudroie du regard >
Kana étira ses lèvres en entendant l’autre s’excuser bateau. Elle préféra ne pas relever et serra les poings. Ses mains étaient moites de sang mais la douleur était franchement minime. Parfait : elle avait eu le don d’impressionner le jeune homme qui sembla s’affoler juste le temps d’une exclamation. Puis il reprit son air renfermé. Docile, la jeune fille se dirigea vers les toilettes. Les minuscules entailles sur ses paumes ne l’inquiétaient nullement quand une main s’abattit sur ses épaules en la faisant sursauter. Elle crisa.
"Ça va pas ??!! Non, je n’irai pas à l’infirmerie. J'estime que c'est de ta faute et que par conséquent, c'est toi qui dois la réparer."
Tournant net la tête à son aîné, la capricieuse parvint presque à faire claquer la porte. Arrivée à l’intérieur, elle s’examina les mains avec une mine écœurée. Passées sous l’eau, ses mains se débarrassèrent vite de leur couleur ocre rouge qui s’écoula par le petit tuyau creux. Heureusement, aucun intrus ne s'était incrusté dans sa peau malgré les coupures. Sans se sécher les mains, Thalis ressortit après avoir pris soin de se recomposer un visage grincheux.
"Rien n’est parti et demain, mes mains seront couvertes de cicatrices. J’espère qu’elles te resteront bien longtemps dans la conscience. " < ton cassant, lui brandit les mains sous le nez > "En plus, je suis musicienne et si mes doigts deviennent inutilisables, c'est ma carrière que tu mets à l'eau."
Sans se départir de son air hargneux Kana croise de nouveau le regard du quatrième année. On dirait qu’elle va le défier dans un dojo.
Malgré mon toutem, jouer à la capricieuse avec lui était plus que drôle. Je n'avais pas mal et prenais malin plaisir à vouloir le faire culpabiliser. Je songeai à jouer les martyrs comme le faisait si bien Valentine mais je renonçai vite à cette idée parce que je me savais mauvaise comédienne quand il s'agit de faire semblant d'être malade. Aussi rangeai-je mes mains sans cesser de le regarder d'un oeil provocateur plein de défi. Après tout, je devais me venger pour le coup du plateau. S'il n'avait pas été là, je ne l'aurais sûrement pas fais tomber.
"Tu as intérêt à trouver une solution très vite, je n'aime pas patienter."
La jeune fille commença quelques pas vers la cours. Elle n'aimait pas le soleil et comptait rejoindre les bâtiments au plus tôt. Quelles sortes d'intérêts allait elle exiger de ce garçon? Bonne question.. elle n'en n'avait pas la moindre idée sauf qu'elle savait dores et déjà, qu'elle ne le laisserait pas tranquille d'ici là.
"Au fait Hiroyuki san, " < le 'san' pour le suffixe le plus neutre possible > "Tu portes le même nom que moi."
Quelque part en moi lui reprochait de le porter. C'était complètement incencé et puéril je le sais. Cependant, réentendre ce nom m'était désagréable comme tous les souvenirs qui se rattachaient avec. Je soupirai: rendons nous à l'évidence, je ne pouvais pas le lui reprocher. Sur ce, je n'ai plus rien dis et continuais à marcher en silence préoccupée par milles pensées simultanées.
"Non oublie, ce n'est rien. Je rentre, je n'aime pas le soleil." < Voix ferme >
Mon humeur venait de changer du tout au tout je n'avais plus envie de grand chose sauf d'un bon livre, prostrée paresseusement sur le lit. Après un salut morose je tournais sur mes talons et partai à grand pas.
{Hrpg: gneu.. j'ai refais la moitié de mon post mais j'ai la flemme de tout retaper après bug (><) Je prépare la suite! (^_^)}
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Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Ven 13 Fév 2009 - 1:18
« A qui crois tu que je parle ! Comment ça venant de moi.. qu’est ce que tu insinues ??!! Fais gaffe, je vais finir par te mordre pour de vrai ! » -J’insinue que… *Bordel c’est quoi c’te peste.* -erf. Que rien du tout.
« Oui, je mords ceux qui m’énervent et tu vas passer en tête de liste. Figure toi que je sais parfaitement où j’allais ! Merci la morale, mais je fais attention à là où je marche.» -Ah bah j’en avais pas l’impression… soupira Kaede, plus que renfrogné.
Cette fille… une véritable boule de nerfs sur patte. Kaede renonça de suite à rétorquer, en secouant imperceptiblement de la tête, comme s’il venait d’entendre une absurdité. La colère lisible dans les yeux de cette petite demoiselle était –presque- terrifiante. Du moins, cette lueur incitait à ne pas enchaîner le moindre propos, susceptible de déclencher le pire incendie. Le genre de truc à éviter, pour quelqu’un qui prend la vie à la légère sans se prendre la tête. Son air, parfois provocateur, lui avait valut plusieurs embrouilles en tout genre ; mais avec désintérêt, le gothique optait bien souvent pour choisir la partie neutre de la chose, et finissait pas s’en aller tranquillement à ses affaires. Cependant, aujourd’hui semblait varier des autres jours, car cette Furie paraissait enfoncer le clou le plus loin possible, cherchant à assaillir de piques son interlocuteur à chacune de ses paroles. Mais quelle plaie…
« Ça va pas ??!! Non, je n’irai pas à l’infirmerie. J'estime que c'est de ta faute et que par conséquent, c'est toi qui dois la réparer. » *Arf… Non mais c’est qui c’te chieuse ?!*
A continuer ainsi, Kaede allait vraiment finir par croire que c’était lui qui avait fait gicler son plateau. Cette fille était d’un caprice sans égal, et Kaede se demanda ce qui pouvait bien l’avoir intrigué chez elle tout à l’heure. Sûrement pas ce sale caractère en tout cas. Sans prêter attention aux exigences de la Capricieuse, il la détailla du coin de l’œil, tout en se dirigeant vers les toilettes. Elle avait une démarche gracile, silencieuse et hautaine, malgré sa petite taille –du moins par rapport à lui-, et son air petit prétentieux ne semblait pas vouloir la quitter. C’était à se demander comment un lutin dans son genre pouvait renfermer autant de colère et d’énergie à revendre. A côté, Kaede pouvait se targuer d’être d’un calme exemplaire, un ange irréprochable. Bon certes, son calme se confondait plus avec son manque d’intérêt, mais ce n’était là qu’un détail. Ce fut presque avec soulagement qu’il eut droit à une courte pause, durant lequel il alla s’adosser au mur plus loin, les mains dans les poches. Décidément, dans quel calvaire venait-il de s’empêtrer ? Las, il s’affaissa légèrement sur lui-même, réfléchissant à une excuse pour se débarrasser de la fille. Il se surprit alors à rester ainsi, à l’attendre alors qu’il pouvait pleinement en profiter pour s’esquiver. Ceci dit, il pesa le pour et le contre de la chose, sachant que tôt ou tard, ils finiraient par se recroiser au passant d’un couloir. Et là… il risquait peut-être plus gros. En même temps, s’il cédait à son caprice aujourd’hui, elle le laisserait tranquille pour de bon, puisqu’il n’aurait plus aucun compte à régler. A remarquer furtivement que, depuis le début, il n’a été l’auteur d’aucune faute. Une voix –désormais un brin plus familière- revint bien assez tôt pour l’épargner de subtiles réflexions, ou plutôt, pour l’empêcher d’élaborer un plan tenant la route. Se redressant, il esquissa un pas vers le côté pour éviter de se manger les paumes trempées qu’elle lui tendait de nouveau.
« Rien n’est parti et demain, mes mains seront couvertes de cicatrices. J’espère qu’elles te resteront bien longtemps dans la conscience. » -Jte l’ai dis, que j’suis pas un toubib. fit-il agacé, en reprenant la marche : Après ça, si t’y vas pas et qu’il te reste des traces sur tes mains, ‘faudra pas se plaindre, faute de pas avoir été avertie ! « En plus, je suis musicienne et si mes doigts deviennent inutilisables, c'est ma carrière que tu mets à l'eau. » -…
En l’entendant, Kaede grimaça imperceptiblement, masquant aisément cet embarras avec son habituel haussement des épaules. Ça se trouve, elle le faisait marcher. Envisageant cette perspective diabolique, Kaede décida de ne pas mordre à l’hameçon. Et à voir son air indémontable, elle ne devait pas souffrir grande masse. Oui, et au passage, ce qui étonnait intérieurement le jeune homme à la peau pâle, c’était cette manière trop directe de parler. D’un ton cassant depuis les tous débuts qu’ils s’étaient croisés, elle s’exprimait d’une façon d’abord déconcertante avec son registre plutôt « soutenu », et son ton tranchant. Soutenu, dans le sens où elle ne mâchait aucun mot, aucune syllabe et parlait grammaticalement juste, ce qui, s’appropriait plus à une éducation spartiate d’antan qu’à l’ère de la nouvelle technologie de pointe. Il fallait avouer que personne ne parlait aussi correctement et le fait de faire un retour en arrière était assez… atypique.
« Tu as intérêt à trouver une solution très vite, je n'aime pas patienter .» -Arrête ça Arissa. C’est ptètre marrant une fois, mais pas deux. coupa Kaede agacé, en pilant net sur place. Son nom lui échappa pour le coup. Il jeta un coup d’œil sombre et presque froid sur cette première année. Certes, la tradition et les bonnes mœurs de l’école, voulaient que les aînés mettent les nouveaux arrivants à l’aise au sein de l’académie mais le gothique s’y dérogeait depuis toujours : les autres pouvaient très bien s’en occuper à sa place. Faire nounou, c’était tout simplement non, et cause perdue d’avance. Déjà la patience n’était pas son fort, et à cela, les caractériels comme celle là, c’étaient trop enrageant. Sans broncher, la fille se tourna soudain vers lui. Le gothique eut la désagréable impression qu’elle n’avait rien écouté de son avertissement énervé. Une vraie tête brûlée…
« Au fait Hiroyuki san, "Tu portes le même nom que moi. » –Tsss… j’croyais avoir connu les capricieux mais alors elle… c’est la pire. laissa échapper Kaede en marmonnant, à force d’y avoir pensé trop fort. Il se ressaisit aussitôt : -Ouay génial. Et qu’est c’que j’en ai à cirer ?
Se rendant compte de la rudesse de sa question, Kaede haussa des épaules, renonçant à se rattraper. Ben ouais, ils portaient le même nom et alors ? Il avait connu des filles qui s’appelaient Kaede, et il ne lui était jamais venu à l’esprit d’aller le leur reprocher. Quant au nom… les similitudes existaient de partout. Mais tout le monde –au moins la gente masculine-, sait qu’il ne faut jamais chercher à comprendre tout le mécanisme du comment pensent ces demoiselles. Non seulement c’est parfois sinueux, mais en plus ça manque totalement de cohérence : à propos c’était quoi le lien avec ce qu’elle réclamait il y a deux minutes ? Non, il n’y a pas là un soupçon de machisme, mais d’incompréhension de la part du gothique. Ce dernier avait par ailleurs, bien compris que cette petite ne semblait pas tout à fait comme les autres. Il avait beau avoir entendu des pseudo-rumeurs circuler autour d’elle, il s’en foutait éperdument, qu’elle soit enfant précoce ou pas. Ce qu’il pouvait néanmoins affirmer sans l’ombre d’une hésitation, c’était qu’elle était colérique et capricieuse. Inconsciemment, il lui avait déjà collé une étiquette dessus : la Furie, la Capricieuse, et tout le champ lexical qui s’y rattache. Au passage, l’ambiance semblait avoir changé, tout à coup. La frénésie avec laquelle elle l’avait agacée semblait être brusquement retombée.
"Non oublie, ce n'est rien. Je rentre, je n'aime pas le soleil." -Hein ? lâcha le jeune homme, pris au dépourvu. -Attends ! En plus tu m’prends pour un crétin ou quoi. C’est pas Arissa ton nom ? … *bé qu’est c’qu’il lui prend encore ?*
Pour le coup, ne plus sentir aucune once de caprice le surprit. Pas désagréablement, évidemment. Mais il en restait tout de même perplexe. Kaede ne chercha pourtant pas à la rattraper, tout en la regardant regagner l’entrée du bâtiment principal. Cette fille, était vraiment imprévisible dans son genre...
[Comme tu veux, jte suis. ^^]
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Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Sam 14 Fév 2009 - 10:49
{Hrpg} Ohhh mais tu me donnes une meilleure idée là (>_o) ! Je continue ici :p
If you were here I'd whisper sweet nothings in your ear and appeal to all your fears
Hier j’avais ouvert mes écrits. J’avais eu soudain envie de me remémorer encore mieux que ce que je me souviens maintenant. ‘’Je m’appelle Kana. Kana Ellen Hiroyuki. ‘’ C’était la phrase qui revenait si souvent qu’elle tournait quasiment à l’obsession. Hiroyuki, le nom de mes parents biologiques que je n’ai jamais connu dans un âge capable de se souvenir. Arissa, le nom définitif qui a remplacé les dernières poussières de mon enfance.
Déjà sur une longueur d’onde d’avance, je ne pensais plus à mon remue-ménage avec mes soi-disant blessures aux mains. Je n’ai même pas perçue le ton de mise en garde d’Hiroyuki sempai. J’ai entendu son air de ronchonchon quand il a dit ne jamais avoir connue pire capricieuse que moi ; hélas j’étais déjà sur une autre pensée. Une pensée qui d’ailleurs, abordait un sujet important même si j’étais la seule à le savoir.
Ce manque d’intérêt était aussi logique qu’il était blessant. Après tout il n’avait pas tord car rien de mes histoires ne le concernaient. Toutefois j’avais la fâcheuse habitude de faire supporter mes états d’âme à mon entourage et sa remarque désinvolte venait de me piquer au vif. Nonobstant cette sensibilité à fleur de peau, j’ai préféré ne pas relever, interrompre nos bribes de conversation, et rentrer sans m’expliquer. En m’énervant contre lui, j’imagine que quelques pans de ma vie auraient été soulevés à mon insu. J’ai la tendance à me débarrasser facilement de toutes les ignobleries qui peuplent ma tête lorsque je cède à la colère.
[font=comic sans ms] (hrpg : huu… je m’étais dis qu’un jour j’utiliserais ce « nonobstant » quelque part ! Voilà c’est fait ! XDDD) [/font]
{Le lendemain} Avant de franchir le seuil du réfectoire, j’ai jeté une droite-gauche au cas où il me faudrait faire retomber mon plateau une seconde fois. Il n’y avait personne pour que je réagisse de manière désordonnée enfin pas la bonne personne. Avec un petit soupir de soulagement je suis allée m’asseoir avec les autres. Il ne restait presque plus rien des coupures d’hier et si Hiroyuki avait vu comment elles étaient ridicules, il se serait mordu les doigts d’avoir cédé à mes fantaisies. De toute façon j’avais encore beaucoup de choses en réserve pour lui rendre la pièce de la monnaie. (Le coup du plateau). J’aime bien faire payer dix fois en retour un coup qu’on me porte. Oh.. je sais, j’exagère. Là est tout l’amusement.
Mercredi Même scène que la veille; il fallait que je me méfie car on ne m’y reprendrait pas à deux fois d’affilée. Plus à l’aise, j’ai même discuté avec entrain avec mes camarades de classe. Nous parlions d’un sujet qui m’intéresse beaucoup, sur les clones en fait. Seulement après quelques avis, il a fallu que je m’adapte au niveau de discussion des autres qui bien vite, a dérivé sur d’autres domaines (vous savez les gossip entre filles et garçons…) Ce fut court mais intéressant.
Jeudi Toujours personne. Rassurée je me suis attablée. Même geste, même conversation (sauf pour les clones), un grand débat animé pour savoir qui était le plus populaire des populaires. On se sentait presque dans la même ambiance que ce qu’on voit à la télévision lors des élections présidentielles. Hormis que c’étais les fans qui débâtaient à la place de leur favori. Ma foi… à chacun ses passe-temps.
Vendredi… Samedi… puis Dimanche Je ne l’ai pas croisé une seule fois ni dans le self ni ailleurs ni de tout le weekend. … C’est étrange.
Oh. Dans ce cas… il suffit de le trouver pardi ! Juste pour s’assurer qu’elle n’est pas la responsable de cette absence douteuse. Juste pour vérifier et puis après taïllo sans explication. Juste pour se débarrasser de la mauvaise conscience et de rien d’autre. Ils ne se connaissent pas mais Kana ne peut cesser de penser qu’elle a peut être tiré le fil trop fort la fois dernière. On n’est jamais assez sûr. Elle le sait très bien que cet indifférent de base n’est pas de ceux qui se laissent embobiner facilement mais sa non présence est ennuyeuse. Pour tout avouer, la jeune fille avait commencé à apprécier ce petit début à embêter cet inconnu. La règle est toute simple et complexe en même temps : réussir à percer ce masque impassible.
S’il l’évite d’ores et déjà, c’est que quelque part il est tiraillé, n’est ce pas ? Un grand sourire diabolique apparaît sur son visage alors qu’elle l’attend sagement devant sa salle de cours. Il doit être à l’intérieur, c’est obligé, parce qu’elle a jeté un œil sur le panneau d’affichage du hall pour connaître son emploi du temps d’aujourd’hui. Il finit à midi et là paf, elle l’aurait entre deux yeux ! C’est un plan infaillible et vivement qu’elle voie son air quand il la verra plantée là, devant lui contre toute attente !
If you were mine I'd bring you so much further down and twist your mind until the end of time
Cependant.. il y a une faille. Une grosse faille: que fait-il là bas? Oh le glandeur.. il sèche! En plus il n'est même pas assidu. Une lueur étrange passe dans les yeux clairs (j'aime les lentilles colorées *ç*) et la jeune fille décide de passer à l'attaque. Il ne l'a pas vu et elle ne s'en étonne plus: pour une fois que c'est à son avantage, elle saisit cette occasion en or. Fluette, elle file à sa suite, contourne le couloir et prend celui qui est parallèle, le devance, et attend les dernières secondes: il va arriver. Il arrive. Un petit ''BOUH'' pour la route? Oh non, pas le temps. Encore quelque pas...
Dès qu'elle estima que le garçon était assez près pour ne pas pouvoir l'ignorer et faire rebrousse-poil, elle sortit de l'ombre euh.. non de sa cachette plus exactement. Avec le regard d'une victorieuse, Kana se pointe devant lui et lui assaille le torse, de coups d'index accusateur.
I will come to chain you to the ground and penetrate your mind
"Ha! ... ..Trouvé." < regard assassin > "Pris en flagrant délit en train de sécher! Pour un quatrième année, tu es un trop mauvais modèle."
Heuh! Comment dire.. son air taciturne lui avait presque manqué. Elle se vengera pour cette raison aussi. Ce n'est pas une raison valable peut être, mais une capricieuse n'a jamais su être raisonnable. Son teint est toujours d'ivoire et ses yeux sont toujours aussi sombres.. le même qu'il y a une semaine, qu'il y a un mois ou depuis sa rentrée. Sans perdre de temps, voilà qu'elle lui empoigne le bras.
"Toi.. tu me dois un repas pour celui qui a été gâché l'autre fois. J'imagine que tu n'as pas oublié, n'est ce pas?"
C'est ainsi qu'ils se retrouvent près d'une semaine plus tard: sur la case de départ. Quelle ironie du sort.. Décidée de n'en faire qu'à sa tête, elle s'installe donc sur la chaise avec son éternel air dédaigneux. Aujourd'hui il n'y a pas eu à attendre autant que d'ordinaire, parce que personne n'est sorti de cours encore. Son plateau ne lui a pas échappé de toute évidence et par dessus tout, c'est le pied de chez le pied, il y a des makis en plat principal!! ♥ (Huu j'abandonne le ton platonique que j'avais essayé avec ce personnage~ Kayann comes back XD) Bon et même si je suis en train de partir en vrille pendant que je tape ces lignes, la petite Kana a encore son air trop sérieux et prétentieux. Hélas le 'trop sérieux' ne me sied pas comme à cette petite demoiselle qui d'ailleurs, n'est pas petite puisqu'elle a le mètre 63 de la moyenne des filles! A force que les plus grands qu'elles la voient plus petite, il y a confusion moi je dis! (è_é) Revenons en donc au fait et devant son assiette de makis, la jeune fille regarde l'autre en face d'elle. ..et elle exige des explications.
"Tu m'évites maintenant, c'est cela?" < Calme. Platonique > "Pour simple curiosité personnelle. Où as tu passé ce temps? Il me semblait que tu étais pensionnaire ici."
Aille et aille. Kana n'a jamais su faire la différence entre ce qui est préférable à garder en tête et à dire; la voilà donc lancée. Quelque fois, on dirait un automate; mais avec la quantité qui travaille sans cesse dans sa tête, elle juge que se préserver de futilités lui est inutile. Ses pensées, elle s'en libère et l'autre se débrouille avec. Imaginez à présent une ambiance à table qui s'apparente à un duel qui est sur le point de commencer, avec les spots éclairés sur chacun des deux adversaires. Bon appétit bien sûr!
{Hrpg} *relis* (o_o') C'est l'art de faire n'importe quoi (O_o) *shame on me*
Kaede haussa d’un sourcil, à demi-surpris. Tellement plongé dans ses pensées qu’il ne vit pas quelqu’un foncer droit sur lui. Aurait-il été un peu plus attentif qu’il n’aurait pas tout de même pas calculé… Mais un doigt accusateur l’assena de plusieurs coups sur son torse et ce n’est qu’à se moment-là, que le gothique revint réellement sur terre. De toute sa vie, si le jeune homme décidait de se plaindre, ce serait sur toutes les fois où on ne le laissait pas divaguer en paix dans un monde où seules accèdent l’imaginaire et l’abstrait. Or, comme il était constamment dans la lune, il devrait s’en plaindre à ne jamais pouvoir s’arrêter. Des fois, il lui arrivait lui-même de se perdre dans le sujet de ses réflexions mais au moins, là bas, c’était tranquille… Toujours tranquille. Pas comme maintenant, où il ne lui était plus possible d’aligner deux pas à la suite sans pouvoir réfléchir comme il faut. Et pour une fois, il devait s’admettre qu’il était dans un raisonnement « intelligent », tout en sachant qu’il cogitait à comment planifier ses journées à venir, –chose qu’il ne faisait pas d’habitude-. Bien évidemment, il ne pensait pas du tout à s’organiser dans ses cours et se matières à réviser, mais ces derniers jours, les bruits fusaient de part en part et toutes les voix excitées -et surexcitées- des minettes faisait appréhender l’arrivée d’une journée traditionnelle dans le monde. Oui, ça se sentait, l’académie était en pleine effervescence à l’approche de ce moment et, il faudrait bien qu’il se bouge pour cette occasion. Mais avant d’aller plus loin, il avait apparemment une embûche dans son programme, et ce n’était une mince affaire, parce qu’entre fuir et se jeter dans ces festivités à corps perdu, il avait un autre souci à présent : car devant lui… La Capricieuse.
« ... ..Trouvé. Pris en flagrant délit en train de sécher! Pour un quatrième année, tu es un trop mauvais modèle.» -Ouay génial… En même temps j’suis pas l’plus représentatif, ‘faut choisir un autre modèle. soupira-t-il, d’un air déjà blasé.
Là dessus, elle marquait indéniablement un point. Kaede et les murs de la classe, c’était une chose incompatible. Ce n’était plus la peine d’essayer de comprendre pourquoi le nord se trouve à l’autre bout du sud, ni pourquoi le noir est et l’opposé du blanc. Voilà pourquoi, malgré toute la bonne volonté que le jeune homme pouvait y mettre, la perspective de se retrouvé enfermé dans une salle et scotché sur une chaise durant des heures, était insupportable. Etait-il un mauvais modèle ? Le pire des modèles, oui. Le modèle par excellence à ne pas suivre. Celui que tout le monde déconseillerait en premier. …Mais au final, il ne s’en portait pas mieux ; il vivait même au carpe diem, et, de l’expérience de ses trois ou quatre années passées dans cette école, il n’aurait plus à justifier ses absences. Bientôt, dans quelques mois, il en aurait terminé avec sa dernière année à Keimoo et il devrait se décider à se bouger pour choisir une nouvelle orientation. Ou travailler. Ce genre de questions, il se les réservait à plus tard, trop habitué à vivre au compte-goutte. Et face à tous ces changements à venir, que pouvait donc représenter une journée insignifiante, passée partout ailleurs sauf là où il le devrait ? Il séchait et alors ?
- Ça te pose un problème ?
Visiblement, son ton bourru ne lui fit ni chaud, ni froid et c’est sans gêne qu’elle le saisit à bras le corps, à ses bons vouloirs. Lui devait-il encore quelque chose ? Visiblement un repas… Pourquoi pas. Il ne se rappelait pas de l’avoir promis, mais il n’avait pas non plus oublié son mauvais caractère. Par réflexe, il récupéra son bras et la suivit. Niveau tranquillité, un lieu autre que réfectoire aurait été davantage au goût du gothique, et il l’aurait bien proposé ; mais un tête-à-tête en ville avec une mademoiselle furie était trop… comment dire. Complexe. Qui sait si, avec ses allures hautaines, elle n’allait pas provoquer pire malheur que son speech de la semaine dernière. Par chance, Kaede se sentait d’une humeur à ne pas rétorquer dès la première pique. Pour l’instant.
La jeune fille avait l’air d’avoir déjà choisi leur destination, et au moins, c’était déjà ça de réglé. Pas de file à rallonge d’attente et, avisant la place face à la jeune fille, il s’assit. Il joua un moment avec son collier à clou pendant un moment ; en fait, il n’avait rien à lui dire. Tiens… des makis è.é c’est quoi ?! dans son assiette…
« Tu m'évites maintenant, c'est cela?»
Avant même d’avoir avalé quoique ce soit, Kaede manqua de s’étouffer. Il eut un toussotement d’embarras, déconcerté. Eviter qui ? Perplexe, il dévisagea d’un œil effaré sa petite interlocutrice –qui au passage était parfaitement calme. Du genre qu’elle lui parlait du beau temps ou de ses derniers shoppings, le truc classique des filles. Ça avait eu au moins le mérite de démarrer une conversation. A ce propos, l’avait-il évité ? S’il faisait le topo de ses derniers jours, non, pas du tout. A vrai dire, cette semaine était si vite passée qu’il n’avait rien vu venir. Il saisit son verre et y versa la carafe. Oui, s’il faisait le bilan de ses derniers jours, entre les pauses et tout le temps possible, il avait fait plus de choses indécentes que le contraire, et si un esprit épuré venait à le savoir, il ne s’en remettrait pas. Levant les yeux de son verre qu’il n’avait pas pris la peine de boire, il regarda la jeune fille.
-…Tu m’cherchais ? demanda-t-il d’un ton narquois et mi amusé. Sauf qu’elle n’avait pas l’air de vouloir plaisanter la miss. Elle n’avait pas non plus touché à son plat. C’était une nouvelle tactique pour accoster les gens ? Les entraîner au réfectoire ? Remarque, venant d’elle, il ne s’attendait pas non plus à un truc « normal », dans la banalité routinière. "Pour simple curiosité personnelle. Où as tu passé ce temps? Il me semblait que tu étais pensionnaire ici."
-Erf… et moi, j’peux savoir en quoi ça te regarde ? rétorqua-t-il, aussitôt sur les défensives. Non mais de quoi elle se mêle ? S’il avait été un peu plus sur les nerfs, Kaede l’aurait laissé à son sort, pour s’en aller. Au passant, il n’avait toujours pas saisi pourquoi il parvenait à la supporter. Goûtant machinalement à son plat, il mit un moment à répondre. Tout ce temps, où l’avait-il passé ? Bonne question… il avait été à tellement d’endroits à la fois qu’il ne se souvenait plus. Ou plutôt avait, la flemme de se souvenir maintenant. Il n’avait jamais aimé déblatérer sa vie aux gens, et encore moins aux inconnus.
-Bah… jt’évitais pas non. Disons qu’avec les dossiers de candidatures pour l’an prochain et tout ça, c’tait chargé quoi. prétexta-t-il, en zappant la question. Un sourire moqueur apparut sur ses lèvres et il s’adossa un peu plus sur son dossier : - Ah mais p’têtre que tu t’inquiétais pour moi? M’dis pas que jt’ai manqué quand même ?
Il laissa un échapper un rire, amusé par cette perspective. En même temps une attention supplémentaire était toujours flatteuse. Il attrapa les baguettes [–t’as intérêts que tes makis ça s’attrape avec-] et goûta son assiette, sans perdre son air enjoué. Bon okay, ça serait flatteur sous condition qu’elle ne lui impose pas un autre truc zarb sorti droit de ses caprices. A cette pensée, il reprit un semblant de sérieux, et s’efforça de dissiper ses préjugés –presque fondés-, et balaya l’air d’un geste de la main. Autant détourner le sujet avant de s’y étaler de trop ; et c’est sur un ton de conversation qu’il rajouta tranquillement:
- Bon et toi c’te semaine ?
____ [Bah ça nous évite d'aller partout, bonne idée Oo bon et jt'évite le metallica pour le background du rp xD]
Dernière édition par Kaede Hiroyuki le Lun 16 Fév 2009 - 18:17, édité 1 fois (Raison : couleur Oo)
J’ai trouvé encore plus étonnant de ne pas le voir faire demi-tour ; toutefois, je n’allais pas me plaindre.
''Hors de question. Je prends le modèle que je veux, donc c’est à toi d’être plus représentatif. ''
Je reste persuadée que si quelqu’un n’apprécie pas une chose, ou une personne, il finit par le faire savoir. Je n’ai pas l’impression que ce soit vraiment le cas.. Je dois être une fille trop terre à terre. Il est des habitudes qu’on ne change pas ; d’autres, jamais. Si l’autre n’impose pas de limites, je l’emmène, l’entraîne, le traîne là où j’ai envie. Le rapport de force est omniprésent jusqu’à ce que l’autre ne décide derenverser les champs. La voix est libre : je continue. Je continuerai.
Nous arrivons dans le self. Nous y voilà. Que vais-je essayer ? Que vais-je dire et faire qui puisse le retenir.. Je l’ignore. L’inspiration viendra. Elle coule de source quand on regarde dans la bonne direction. Ça sent les makis dans l’air. Normal, il y en a pour ce midi. J’ai toujours aimé ces petits rouleaux de riz artistiquement enveloppé dans des algues. Aujourd’hui, ce sont des makis au saumon ; c’est bien. Je n’aime pas ceux aux anchois. Dommage que ce ne soit pas les sushis version coréen. Ils sont meilleurs aux légumes. Il aurait aussi était meilleur s’il avait répondu à ma question. On dirait que je viens de dépasser une limite. Je veux savoir.
L’ai-je cherché ?
''Tu n’étais pas là. ''
C’est une constatation ; c’est un reproche. Les deux en même temps. Plus un reproche.
Il a eut un air consterné. Je l’ai entendu toussoter ; il ne mentait pas. En revanche il a aisément contourné le pot pour changer encore de conversation. Peu bavard sur sa personne, je vois. J’apprécie les moins bavards ; ils paraissent mystérieux autant que j’ai envie d’en savoir plus à leur sujet. La belle cerise rouge là bas en haut de la branche, celle qui est pendue à quelques centimètres de vos doigt.. c’est celle qui fait le plus envie. Les humains aspirent, convoitent et désirent toujours ceux qu’ils n’ont pas. On dirait que je suis humaine.
''Tu as raison ce ne sont pas mes affaires. ''
Je me retins de lui demander ce qu’il compte faire l’an prochain juste pour enfoncer le clou plus loin. Moi en deuxième année, lui en quatrième année. Lui venu étudier, moi pour me sociabiliser. J’étais plus jeune que la moyenne et avait théoriquement terminé le secondaire depuis lurette. Il devait malgré cela, me voir comme une gamine ; je l’étais. S’il trouvait la situation drôle, moi pas. Peu de choses m’amusent. Il a piqué dans son assiette de sushi et je me suis souvenue que nous étions à table. A mon tour, j’ai attrapé machinalement mes baguettes.
"J’avais presque déduis que tu ne venais plus au réfectoire à cause de moi. Je me suis inquiétée ; c’est une évidence et je ne vois pas ce que tu trouves de si drôle."
Je J’ai regardé son collier à spike pendant qu’il se moquait. L’atmosphère était plus détendue mais elle l’avait été, je pense bien que j’en étais l’origine. J’ai tiré une sale tête et ai enfin consentie à déguster un sushi. J’ai pris mon temps et il avait l’air de se foutre complètement de mon humeur désagréable du début. D’une part, je trouvais cette attitude tranquillisante ; apaisante. C’est étrange de voir que les perceptions divergent autant d’un point à l’autre entre deux acteurs. D’ailleurs, aujourd’hui il avait l’air moins renfrogné que ce que je lui connaissais, pour le peu que je savais de ce garçon. Il avait dû passer une bonne semaine.. je m’en serais voulue si cela n’avait pas été le cas. Cependant, j’imagine sans mal que je ne suis pas le centre de ses attentions. D’ailleurs… est-elle au moins tournée quelque part ?
''Cette semaine, elle a été longue. Je ne suis pas allée en cours plusieurs jours. Je pense avoir passé mon temps au à la bibliothèque et hier ’ai relu Vingt Mille Lieux sous les mers pour la seizième fois.''
Je ne sais pas pourquoi j’ai précisé le sujet de ma lecture. Il s’agissait probablement d’une pensée de mon subconscient. Il s’appelle Hiroyuki ; c’est logique que j’émette un lien. Toute hypothèse n’est pas réfutable même si hautement improbable.
J’ai été étonnée qu’il prenne l’initiative d’une conversation banale. Typique de la banalité et de la banalité typique. J’aurais personnellement eu du mal à croire que nous aurions une discussion comme celle-ci parce que j’étais persuadée qu’il ne faisait que me rendre les perches que je lui tendais. En plus caricaturale, la même relation entre un chien et un chat. J’ai avalé mon maki.
''En plus toi tu as le collier-Médor. Puis tu me dois des réponses aussi ; j’ai répondu à la tienne.''
J’y songe. Voilà la première fois que nous conversons normalement. Cette normalité est surprenante. L’autre en face de moi donnait l’impression de prendre la vie à la légère alors que moi je la trouvais complexe. D’ailleurs, je ne pouvais m’empêcher de mettre des bâtons dans les roues en lâchant une à une mes pensées les plus virulentes. Allais-je finir par démolir ce début de cailloux difficilement empilées ? Si c’était le cas je le reconstruirai. On détruit et on reconstruit, c’est le même schéma.
Invité Invité
Sujet: Re: Bris de Verre [Pv: Kana] Mer 18 Fév 2009 - 1:17
« Hors de question. Je prends le modèle que je veux, donc c’est à toi d’être plus représentatif. » Sur ces derniers mots, elle lui tourna le dos –ou plutôt l’entraîna- vers le réfectoire. Surprenante, cette fille...
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