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 Enfer et Paradis [Makkuro]

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Mikhail Yukov
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Mikhail Yukov


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MessageSujet: Enfer et Paradis [Makkuro]   Enfer et Paradis [Makkuro] EmptyMer 18 Juin 2014 - 23:11

Chaaaaaaaaaaaaud ! Et dire que l'été n'a même pas encore "officiellement" commencé. La fraicheur de Moscou me manque, j'ai l'impression d'étouffer dans cette chaleur humide et épaisse alors qu'habituellement, ce genre d'atmosphère provoque en moi une toute autre sensation. J'ai envie de me déshabiller - là, tout de suite ! -, de jeter à terre ma chemise Ralph Lauren hors de prix, d'enlever ce pantalon en toile beige taillé sur mesure pour mouler mon derrière, de balancer mes Gucci sans même prendre la peine de défaire mes lacets et mes chaussettes à la suite. Bite à l'air, cheveux dans le vent (inexistant)... pouvoir profiter des rayons du soleil qui viendraient chatouiller certaines de mes parties généralement peu exposées...   Aaaaah le Paradis !

Sauf que là, en plein milieu du campus de l'université, difficile de se laisser aller sans se faire renvoyer illico.

Ah ça y est, je déprime... Je serais vraiment, mais vraiment, tenté de sécher mes cours de l'après-midi. Sauf que le règlement ici est beaucoup trop strict. Les absences sont comptabilisées et sanctionnées, adieu la liberté totale que j'avais dans mon ancienne université moscovite ! Cinq ans de pur bonheur où charmer (ou acheter) les profs ouvraient les portes de la réussite. Non, mais il ne faut pas croire, je n'ai pas eu mon diplôme en gestion d'entreprise uniquement grâce à mes prouesses sous le bureau ou grâce à mon portefeuille bien garni. Je suis plutôt intelligent - enfin j'aime à le penser - mais c'est juste qu'il y a teeeellement de choses intéressantes à faire dans la vie que c'est dur pour moi de me concentrer uniquement à bucher mes examens ou à faire mes travaux. Alors quelques jours de retard pour la remise d'un travail ? "Je suis vraiment désolé, m'dame, vraiment, et je suis prêt à tout pour me faire pardonner", je lui dis en prenant un air charmeur. Et là, la prof ferme la porte de son bureau et on essaye vraiment d'être le moins bruyant possible parce que les cloisons entre les bureaux des professeurs sont super fines.

C'était le bon temps... Là, maintenant, j'ai 2 heures de glandes avant mon dernier cours de la journée et j'hésite entre attraper la crève à l'intérieur d'un bâtiment sous air conditionné ou mourir étouffé par cette chaleur. J'opte pour la première option : même si je finis par tomber malade, de un j'aurai droit à quelques jours de congé, et de deux, à choisir, je préfère mourir dans mon lit que sur le goudron du campus.

La bouffée de froideur air-conditionnée qui m'assaille en entrant dans l'un des bâtiments me fait brusquement frissonner. Pas de doute, le chaud-froid ne me réussit pas. Accélérant le pas, je me décide à trouver un endroit assez isolé où je pourrais mourir en paix. Mes jambes me mènent l'ascenseur, direction ? Dernier étage. Avec un peu de chance, la proximité du paradis ralentira ma chute aux enfers quand je rendrai mon dernier souffle. Ouais, parce qu'en enfer, c'est sûr que j'irai. Vous croyez que j'arriverai à me taper Lucifer ?

Ding ! Les portes s'ouvrent. Quelques étudiants pressés se hâtent pour rentrer dans leur sales de classe. Moi ? J'hésite. Droite ? Gauche ? Du coin de l'oeil, je repère un escalier qui monte - j'étais pas au dernier étage ? - et en haut, une porte avec une pancarte "accès interdit" version japonaise. Bin tiens, c'est beaucoup trop tentant ! Je m'avance, un grand sourire d'anticipation sur les lèvres et tourne la poignée. La porte s'ouvre. Ils sont vachement naïfs les Japonais pour croire qu'une simple pancarte pourrait empêcher les gens d'entrer !

Un rush de chaleur, une vue à couper le souffle.

Qui a dit que je parlais du panorama depuis le toit ou de la chaleur extérieur ? Hot ! Hot ! ça vient des tripes, ça vient de plus bas et ça fuse dans tout mon corps... parce que je ne suis pas seul sur le toit du campus.

- Yoh ! J'étais venu chercher de la tranquillité, je crois que je vais déranger la tienne, si tu veux bien m'excuser...

Du japonais avec un accent russe à couper au couteau, un ton qui indique que je me fiche pas mal de déranger le jeune homme déjà installé, que du contraire ! Mon petit doigt me dit que cette rencontre allait me plaire, pour le meilleure et pour le pire, ou pour le meilleur du pire ?
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MessageSujet: Re: Enfer et Paradis [Makkuro]   Enfer et Paradis [Makkuro] EmptyJeu 19 Juin 2014 - 16:47

«  Tu sais comment ça marche pas vrai ? On arrache un peu et on parle après. »
***

Mais qu'est ce que ça commençait à devenir gonflant ces nuits interminables dans des entrepôts abandonnés, des sous sols à l'abri des regards. Ces derniers temps c'était le festival. Son géniteur avait peut être cru l'impressionner avec quelques tenailles et ces séances d'arrachage de dents mais ce n'était pas le cas, et non seulement Makkuro s'ennuyait ferme parce qu'il devait rester assis en attendant que l'expert finisse son boulot, y a que les vieux qui s'amusent, mais en plus, il perdait un temps de sommeil infini. Bon d'accord il était presque insomniaque en temps normal, mais tenir une vie d'élève normal, ou presque, et son « stage » chez les méchants, ça crève. Et dieu sait comme il préférait bosser en solo plutôt que de regarder des grands cons faire les malins à plusieurs devant un pauvre mec qui avait pas été assez malin pour pas se faire chopper.

La chaleur étouffante de l'après midi commençait à se faire grandement ressentir. Pas un brin d'air, ou s'il existait, il devenait rarissime à mesure que le temps passait, ni le moindre signe d'un orage qui chasserait la lourdeur et la moiteur de la journée. En bas des bâtiments de l'université, l'air devenait irrespirable et c'est pour ça que bon nombre d'étudiants avaient choisi de se réfugier dans les salles de cours, même le gymnase semblait plus frais. L'ombre était elle aussi assaillit par les jeunes gens voulant profiter du beau temps. La chaleur ça vous tue un homme, tout était plutôt calme, quelques éclats de voix raisonnés dans les cours, du lycée probablement ou des terrains de sport. Ne souhaitant partager son espace vital, ni avec des intellectuels sous l'air climatisé, ni avec le reste du monde d'ailleurs, Makkuro s'était rendu sur le toit, comme il en avait l'habitude, pour prendre un peu de hauteur. C'était peut être psychologique mais l'air semblait plus respirable là haut.

Appuyé contre le mur, sa chemise blanche à demi ouverte loin de la « tenue correcte exigée » applicable aux couloirs de l'école pour capter une fraicheur imaginaire ou simplement être plus à l'aise dans cette ambiance chaude qu'il appréciait peut être plus que la plus part des étudiants, ses cheveux flamboyants ramenés vers l'arrière pour dégager son visage, l'avant bras posé sur une jambe repliée, avec au bout des doigts une cigarette presque terminée. Makk avait fermé les yeux. Il savait qu'il ne rattraperait jamais son sommeil dans un endroit pareil, mais la tranquillité lui suffisait. Son dernier cours avait pris fin depuis une bonne demi heure, voir plus, il avait encore cassé sa montre dont le cadrant affichait fièrement à son poignet son écran illisible. Il y avait les clubs évidemment, mais il irait plus tard, en plus les membres de celui de la découverte culinaire devait à peine avoir commencé à cuisiner. En descendant plus tard à la piscine, il pourrait passer se goinfrer sans leur demander leur avis.

Le jeune homme fut tiré de sa demi somnolence, à l'instar d'un gros serpent en pleine digestion, par le bruit de la porte qui s'ouvrait. Pitié pas un couple qui avait décidé de s'envoyer en l'air, ni un groupe de piailleuses voulant être à l'écart pour échanger les photos de leurs populaires préférés... Sinon il allait devoir être méchant. Pas que ça le dérange vraiment, mais devoir se bouger le cul là à l'instant T... C'était pas dans ses projets... seconde raison qui pouvait le faire devenir très vite deux fois plus méchant.

- Le toit est assez grand pour deux j'crois bien.

Comme un prédateur, il ouvre les yeux pour voir à quel genre appartient le fauteur de trouble. Le genre occidental comme lui, blond comme avant qu'il passe au rouge, le genre qui a l'air de se foutre de son avis mais surtout le genre qui va peut être arriver à faire décrocher un sourire à l'ennuyé chronique.Makk sourit, oui.
Ses yeux glacés qui contrastent avec sa tignasse se dardent sur la belle gueule qui entre dans son périmètre de tranquillité. Il a noté l'accent. Mais même s'il se sait être né là bas, il a du mal à se sentir patriote. En fait il se sent le plus souvent apatride. Même s'il sait que c'est faux. Quand il parle, c'est un japonais fluide et naturel, pourtant en le regardant, on se demande bien ce qu'il peu y avoir de japonais chez lui. Reposant sa tête contre le mur et fermant les yeux, il lâche.

- Tu veux une clope ?
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MessageSujet: Re: Enfer et Paradis [Makkuro]   Enfer et Paradis [Makkuro] EmptyDim 22 Juin 2014 - 21:30

- Le toit est assez grand pour deux j'crois bien.

Je hausse à un sourcil, mi-étonné, mi-séduit. Je ne m'attendais pas à cette réponse. Ce n'est pas une invitation, mais venant du jeune homme aux cheveux rouges - Crimson, Crime Son, oui, ça lui allait plutôt bien -, j'étais prêt à parier qu'il aurait difficilement fait mieux. Ma première impression sur l'énergumène ? Rebelle, caractériel et vraiment pas mal foutu. Sa chemise ouverte à moitié me donne presque une vue alléchante sur l'un de ses tétons, et c'est ce "presque" qui ajoute tout le piment à la situation. Je ne peux pas m'en empêcher, je mate, rien à faire. Il suffirait qu'il se penche un peu, ne fut-ce que de quelques centimètres et ce petit bout de chair serait exposé à ma vue avide. Allez, bouge, bouge ! J'ai l'impression qu'un filet de bave me pend aux lèvres tandis que mon regard se fait hypnotique. Serais-je tellement en manque ? Non, ma dernière baise remonte à hier soir, dans une ruelle déserte avec une prostituée qui ne m'a même pas réclamé son salaire. "C'est quand tu veux pour recommencer ça", qu'elle m'a dit. Malheureusement, recommencer n'était pas dans mon programme, du mois pas avec elle, mais je l'ai laissé rêver.

- Tu veux une clope ?

Sa proposition me sort de mon état de transe qui n'a dû durer que quelques secondes à peine, suffisamment pour que mon esprit s'égare... J'accepte son offre, même si, à choisir, j'aurais préféré qu'il me propose autre chose. Rha ! Stoppons les frais ! Si je saute sur tout ce qui bouge, je ne suis pas près de me faire des amis dans cette université. D'un geste, je prends une cigarette du paquet qu'il me tend et la glisse entre mes lèvres, tout en plongeant une main à la recherche de mon briquet. Je n'ai pas l'habitude de fumer du tabac. En général je me penche davantage sur des herbes aux effets planant... Mais pas trop. Père dit que ça crame le cervelle si l'on en abuse, alors je limite.

Dès la première bouffée, je sais que ce n'est pas cette cig qui va calmer mon appétit, mais ça fait du bien d'occuper mes lèvres. Mon envie de croquer le propriétaire de cette tignasse flamboyante s'atténue un peu... et tant qu'à les occuper davantage, je me mets à parler.

- Toi t'es Japonais sans l'être non ? Tu parles trop bien pour venir d'ailleurs et pourtant t'as pas l'air d'ici.

Avec un soupir, je me glisse sur le sol et m'étale sur le dos. Dans le ciel, il n'y a que du bleu à perte de vue. Le seul nuage à l'horizon est celui que je crache de ma clope. Je murmure entre mes lèvres.

- Cette chaleur va finir par me tuer...

À force d'observer le ciel immaculé, j'ai l'impression de fondre encore plus vite, du coup je me retourne sur le ventre et me redresse sur mes coudes. Oui, décidément, la vue est bien meilleure comme ça. Je lui offre un sourire charmeur, me mord la lèvre, joue avec ma cig... bref oui, je lui fais du charme. Il faut bien s'occuper non ? Et puis je suis curieux de voir sa réaction. Dégoût d'un 100% hétéro ? Curiosité de celui qui se cherche encore ? Intéressé du bi ? ou complètement branché du 100% gay ? Parce que ouais, la seule raison pour laquelle il pourrait se refuser à moi serait un penchant profond pour les filles - qui d'autre pourrait me rejeter, franchement, vous m'avez vu ? Mais, les hétéros, je peux les comprendre, sans problème : les filles, les nichons rebondis, la douceur de la peau, les petits cris quand... Enfin soit. Rester hétéro c'est quand même du gâchis, on rate tellement de bonnes choses ! Moi, par exemple. Du coup, parfois, il m'arrive de forcer un peu les choses, vous voyez ce que je veux dire ? L'hétérosexualité ne m'a jamais empêché d'en convertir quelques uns...

- Et sinon, tu viens souvent ici ?
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MessageSujet: Re: Enfer et Paradis [Makkuro]   Enfer et Paradis [Makkuro] EmptyMar 29 Juil 2014 - 2:12

Attrapant le paquet de cigarettes entamé qui traîne non loin de lui, Makk le secoue légèrement, d'un petit geste sec et ferme pour faire sortir un petit baton de la mort afin que le russe puisse se servir. Pour ce bref instant, il ouvre les yeux puis il repose sans un mot le paquet, en l'ayant refermé tout aussi sèchement. Il a de grandes mains dont la finesse n'est pas sans laisser deviner une certaine puissance dans sa poigne. Mais le grand métisse n'a pas bougé ses fesses du dallage, et il observe l'inconnu allumer sa clope sans avoir esquissé un geste pour sortir son propre zippo de sa poche. Avec cette chaleur, mieux valait il économiser ses forces, et se tortiller pour sortir un objet quelconque de sa poche de jean trop serrée, c'était une manœuvre audacieuse qu'il ne se forcerait pas à faire, même pour un joli minois.

Le silence dont fit preuve son nouveau venu fut très apprécié de la racaille. Pas de oui, pas de remerciement inutile. On propose, on prend, et on ne se répand pas en « merci », en « j'espère que ça ne te dérange pas. ». Des petits mots, des formules hypocrites qui avaient le don d'échapper totalement à l'oreille du jeune homme, ainsi qu'à sa tolérance. C'est vrai quoi, si on propose tu cherche pas, tu prend... si la personne n'a fait preuve que d'hypocrisie dans sa politesse, tant pis pour elle, elle sera la seule emmerdée. En l’occurrence, Makkuro ne faisait jamais rien par simple politesse. Il aurait parfaitement été capable de fumer devant un accro en manque sans rien lui proposer, boire devant un sportif assoiffé, savourer devant un gourmand sans lui en donner un morceau, même pour goûter. Aujourd'hui devait être un bon jour, et son vis à vis avait quelques atouts intéressants pour attirer sa sympathie. Non attendez... ça, ça n'entrait jamais en ligne de compte. Il suffisait juste qu'il soit bien ou mal luné.

Silence qui fut de courte durée, et le jeune homme aux cheveux de feu ouvrit de nouveau les yeux. La remarque sur son apparence qui, c'était vrai, ne s'accordait pas du tout avec son registre linguistique et les images traditionnelles nipponne, eu don d'étirer le sourire narquois de Makk. Sa voix se laissa entendre de nouveau, et contrairement à l'accent palpable du russe, le sien captait et retranscrivait les accents de la langue japonaise à la perfection. Mais sa voix était différente cette fois si, composée d'une chaleur suave, plus rauque aussi mais ce n'était pas uniquement l'effet de la cigarette, un peu moqueuse et amusée.

- Belle déduction, il me semblait bien que je collais pas avec le folklore.

Se replongeant dans le silence, les yeux azurés du jeune homme suivirent la direction du regard de l'autre sur le ciel vide de nuage, d'un bleu dans lequel on pouvait presque se noyer, un peu comme ses propres yeux. Puis il se redressa dans un bruissement léger de la chemise qui bouge au même rythme que le corps qu'elle recouvre à moitié tant elle est ouverte. La grande main de Makk passe dans ses cheveux de nouveau pour dégager une pauvre mèche égarée sur son visage à l'air passablement suffisant et sûr de lui quand il a ce genre de geste un peu BCBG.
Il ne fait pas de remarque, la chaleur l'assomme aussi malgré sa place privilégiée sur les toits de l'académie. Mais si seulement elle pouvait vraiment tuer... Les types agaçants que lui mettait son géniteur sur le dos, et les filles gloussant dans les couloirs... Les petits princes trop obsédés par leurs reflets, et les saintes-nitouches. Histoire que même avec cette chaleur, il ait un peu de tranquillité.

Sentant du mouvement à ses côtés, la racaille s'arracha à la contemplation du ciel et à la liste interminable de ceux qui pouvaient l'agacer en ces jours lourds. Du jeune homme allongé à présent sur le ventre, il détailla la silhouette, avec une grande désinvolture comme s'il n'était pas plus concerné que ça par cette cambrure et cette paire de fesses plutôt bien dessinée. Il avait l'air d'une neutralité sans borne.
Il observe avec attention pourtant, ces lèvres qui lui offre un charmant sourire, cette lèvre qui pourrait aisément être imaginé entrain de mordiller avec la même gourmandise, un petit bout de doigt inquisiteur. Si Makkuro n'en avait pas l'air sous son air « je m'enfoutiste », son sens de l'observation était plutôt pointu, même lorsqu'il s'agissait de simples signaux sociaux. S'il n'était pas doué en relations humaines il avait appris, tout de même, à en desceller efficacement les codes pour les reproduire ou en tout cas, les comprendre un minimum. Ceux qui se rapportaient à un petit jeu d'allumeur ne lui étaient pas inconnus, aussi échappa-t-il un petit rire amusé par le manège du blond à l'accent très marqué.

- Dès que j'ai une heure ou deux de libre, je monte. Mais j'y reste rarement tranquille plus d'une demi heure. Certains japonais ont plus d'audace que d'autres et quand ce n'est pas pour expérimenter les tabous de la culture, c'est pour rire bruyamment pour un ramassis de conneries. M'enfin, temps en temps ça reste agréable.

La longueur de sa réponse est d'une taille incroyable, lui qui n'a décroché que peu de mots jusque là. Cette fois il n'avait pas lésiné sur les détails, d'une voix traînante qui avait toujours cette pointe de chaleur suave, peut être accentuée par les petits détails qu'avaient laissé entrevoir le russe, à jouer de ses charmes devant lui comme ça. Laissant cependant parler sa curiosité avant tout, il haussa un sourcil, avec cet air toujours très détaché.

- Et toi ? A peine débarqué et déjà hors la loi ? C'est pas joli joli.

Il est taquin, avec un air chafouin, comme un chat du Cheshire qui s'amuse à disparaître et à réapparaître. Il devinait sans mal, l'arrivée récente du jeune homme à Keimoo, et son origine, et tentait avec une concentration plutôt difficile à discerner, de deviner son âge et ce qu'il pouvait bien étudier. L'école ne proposait pas de cours de séduction à ce qu'il sache, et cette remarque le fit légèrement sourire, du coin des lèvres. Il lâcha d'ailleurs à ce sujet, comme une bombe à retardement, le regard coquin bien que surtout goguenard et fier, alors qu'il repli une jambe et se penche un peu, ramenant la cascade de feu sur une épaule.

- Et qu'est ce que t'es entrain d'me faire... Il fait trop chaud pour s'envoyer en l'air.

Son petit rire fuse entre ses lèvres alors qu'il se redresse, tendant l'oreille pour surveiller l'escalier mais tout soupçon écarté, il lâche enfin avec intérêt.

- T'es qui, au fait ?
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