L'enfer du décor [PV Zéro]

La voiture roula pendant une bonne demi-heure. Non pas que la princesse qui se faisait conduire allait loin, non. Simplement, elle ne trouvait pas ce qu’elle voulait. Cela devait une dizaine de minutes que le chauffeur tournait en rond. C’était son job de plaire à ses clients. Cependant il n’avait jamais du tomber sur une femme comme Delilah.

"Vous ne savez vraiment pas où mener les femmes, vous."

L’étudiante transposa son regard, qui observait les rues, sur le rétroviseur. Elle vit que l’homme leva le nez et la regarda, exaspéré. En simple réponse, elle le fusilla du regard. Dédaigneuse, elle finit par aspirer bruyamment de l’air entre ses dents et détourna les yeux. De nouveau, elle regarda au dehors.

"Emmenez-moi à cette crêperie tenu par un français."

Delilah n’accorda plus aucune attention au conducteur. Elle hésitait à lui indiquer la route, persuadée qu’il ne devait même pas savoir ce que voulait dire « crêperie ». Il est vrai que c’était peu commun d’avoir ce genre de restauration culinaire au Japon, mais c’était tellement peu commun que ça faisait fureur. Il était presqu’obligé de connaître.

La voiture se gara mollement le long d’un trottoir. Essayant d’afficher un sourire sincère et poli, la chauffeur se tourna vers sa cliente.

"Ça vous fera 28$, mademoiselle."

S’attendait-il à un pourboire ? Il se moque là ! Delilah ne le regarda même pas. Elle sortit exactement la somme qu’elle devait et laissa tomber le tout dans la main tendue de l’homme incapable. Elle passa une main dans ses cheveux, pour se recoiffer un peu et prit son sac, posé à côté d’elle. Elle y remit son portefeuille et sortit enfin de la voiture.

Delilah inspira une grande bouffée d’air saturé en pollution et regarda tout autour d’elle. Elle vit qu’elle n’était qu’à quelques pas de ce qu’elle avait demandé au taxi. Il n’avait même pas été assez galant pour l’y déposer au seuil. Elle entendit le moteur ronronner un peu plus et la voiture partir enfin. C’est vrai qu’elle avait donné des tas de petites pièces. Le temps de faire le compte, pour ce nabot, avait du être long.

L’arrogante commença à avancer vers le restaurant. Elle se posta devant le menu et commença à lire. C’était cher. C’était bon. L’odeur qui s’échappait du bâtiment lui donnait l’impression d’être dans un dessin animé pour enfants : une main se formait en fumée odorante et l’attrapait par le bras pour l’amener devant un plat fabuleux. Sauf que, croyez-vous que Delilah se laisserait guider aussi mécaniquement ? Non, en effet.

L’étudiante avait décidé qu’elle ne mangerait pas seule. Peut-être qu’elle verrait quelqu’un qui lui semblerait intéressant et qu’elle irait s’asseoir à sa table. Il ne restait donc plus qu’à attendre le miracle. Car pour intéressé la peste, il en fallait !

Que faisait-il là ?! Oui, que faisait Zéro dans une crêperie avec cette... Bonne question ! Etait-il secrétement un adepte de toutes ces petites choses sucrées ? Certainement pas... Quoique. Non, il y avait une tout autre raison. Il avait eu une sorte coup de nostalgie. Oui, ce n'était pas la premère fois qu'il venait dans une crêperie. Durant ses nombreux voyages quand il était enfant, il en avait vu. Et de bien plus grandes. Zéro n'était pas un gros mangeur et bien plus gourmet que gourmand, de fait ce genre de nourriture lui manquer. Puis il s'ennuyait beaucoup aussi dans son dortoir, il avait eu besoin de sortir, de ne plus penser...

Se dirigeant à travers la ville de son pas sauvage et légérement agressive, son Ipod en marche, il avançait ignorant les gens autours de lui et le brouahah (ou haha oO). Arrivé au centre ville, il se demanda où il pouvait bien trouver une crêperie ?! C'était vrai qu'il savait qu'il y en avait une, mais il ne savait pas où. C'était un assez gros problème pour lui, ça le dérangeait beaucoup d'avoir àdemander son chemin. Il se passa donc nerveusement une main dans les cheveux, en soupirant et regardant autour de lui. Ça devait pas être compliqué de trouver cette crêperie en sachant qu'il en existé qu'une seule, avec cette réputation, dans cette ville.

Argh... Il allait quand même pas rester comme ça. Il finit par se décider d'aborder une jeune fille qui lui semblait aimable et qui l'observait depuis un moment, en espérant qu'elle n'ai pas de mauvaise réaction face à ses yeux... Mais nan, elle n'en fit rien et insista même pour l'emmener jusqu'à la crêperie, il était un peu gêné et savait pas trop quoi dire, mais elle tenait très bien la discution elle-même. Arrivé devant la crêperie, il fit une petite grimace, cela faisait très "bonbon", avec des tons roses, un peu romantique aussi. Cependant sa grimace s'effaca vite, il devait avouer que l'odeur qui s'échappait de la crêperie donner envie d'y entrer... Il regarda la jeune fille, apparemment, il se devait de la remercier mais elle semblait pas prête à s'en aller...

Ce fut ainsi qu'il se retrouva attablé dans une table un peu reculée aux autres pour simplement avoir proposé une crêpe à cette jeune fille. Il avait eu l'impression qu'elle attendait que ça, mais aurait espéré qu'elle dise non... M'enfin. Elle était gentille et il lui devait bien. C'était d'ailleurs pour ça qu'il n'aimait pas demandé service, devoir quelque chose par la suite...

Souriant, il ne l'était pas, mais ça n'avait rien d'étrange ça. Il ne voyait pas la journée prendre fin et commençait à regretter d'être sorti... Il n'avait même pas touché à sa crêpe. Finalement, il décida de mettre cours à cette rencontre qui n'avait aucun sens et se fit plus froid et distant encore, qu'il ne l'était à son habitude. Elle finit par s'en aller, glacée et lassée par son désintrêt en lui sortant une excuse bidon, Zéro soupira de bonheur et s'avachi littéralement sur sa chaise après avoir commandé une autre crêpe, chaude celle-là. On aurait dit un chat qui s'étirait.

Zéro avait fermer les yeux, pour se reposer un peu, en attendant sa crêpe et quand il ouvrit un oeil, il remarqua l'arrivée d'une jeune fille dans la crêperie, elle avait l'air d'avoir le même âge quelui. Peut-être était-il dans la même académie ? Certainement. Il referma les yeux.

L’attente ne fut pas longue, mais disons qu’elle aurait pu se terminer par un désastre. Le peu qu’elle avait du patienter avait irrité Delilah et elle commençait à cracher son venin sur le restaurant, le jugeant incapable d’attirer la moindre mouche, même à merde. A moins que… Lentement, comme si son regard s’abattait sur une proie, l’arrogante décida de jeter son dévolu sur un jeune homme. Ce n’était pas forcément son physique qui l’avait alerté, mais plutôt sa prestance. L’assurance qui émanait de lui la fit frémir et un sourire carnassier étira ses lèvres. Rien de comparable à tout ce qu’elle avait vu passer.

Delilah le suivit des yeux. Seule chose ennuyeuse c’était l’espèce que fille qui lui servait d’on ne sait quoi. Elle semblait collante et dénué de la moindre intelligence. La peste entra dans le restaurant et se dirigea au bar. Quand le serveur lui demanda ce qu’elle voulait boire, elle ne prit même pas la peine de tourner la tête. Elle ne parvenait pas à détacher son attention du spectacle qui s’offrait à elle. Après avoir commandé, le garçon qu’elle convoitait sembla devenir plus distant, plus froid et, somme toute, plus infecte. L’effet – certainement escompté – ne tarda pas à se faire sentir et la minette finit par déguerpir devant ce visage désabusé que lui offrait son acolyte.

Delilah se leva et se hâta d’aller à la rencontre de cette fille. Lui coupant le chemin, elle l’effleura et lui susurra presqu’à l’oreille une remarque cinglante, qui la fit partir encore plus vite. Sa bouche s’ourla d’un autre sourire mi-sadique, mi-triomphal. Elle haussa les sourcils, satisfaite, et se dirigea d’une démarche féline vers la table de sa cible. Il était là, maintenant, les yeux fermés, attendant le jugement dernier ou toute autre péripéties du genre. Il n’allait voir débarquer que la marée noire qu’était la jeune femme.

En même temps qu’elle se dirigeait vers la table, Delilah fit signe au serveur de tout débarrasser et d’en dresser une propre à celle où était le garçon. Alors que le garçon s’afférait à exaucer sa demande, l’étudiante s’assit – non sans discrétion – sur la chaise opposée. Elle ne prononça aucun mot, se contentant d’observer son nouveau voisin, sa nouvelle victime. De loin, il lui avait plu dès qu’elle l’avait vu. Son comportement l’avait encore plus interpelée. Et maintenant qu’elle était tout près de lui, il ne rompait à aucune promesse.

Delilah se contenta de délecter ces instants, ayant décidé qu’elle ne ferait rien avant lui. Autant cette fille n’avait pas un pet de patience, autant la perspicacité, ça, elle l’avait. Elle était même très endurante avec ça.

Etrange...

Étrange... Cette impression de n'être plus seul était... Étrange. Pourtant, il était sûr d'avoir réussi à faire à faire fuir la jeune fille ennuyante qui avait été à sa table quelques minutes plus tôt pour l'avoir aidé à trouver son chemin, bien qu'il lui en demandait pas tant... Zéro était résolument affalé sur sa chaise, yeux fermés, se remettant graduellement de la mauvaise tournure que prenait sa journée depuis sa malheureuse rencontre avec cette drôle de jeune fille... Cependant, l'idée qu'il n'était plus seul se faisait de plus en plus présente, il n'en daigna pas pour autant d'ouvrir les yeux. Toujours paupières closes donc, son doute fut bien vide dissipé lorsqu'il entendit un petit bruit cristallin à sa table : un serveur avait pris l'initiative de le débarrasser. Rien d'étonnant. Après tout, il se trouvait dans un resto' assez coûteux et luxueux où les serveurs faisaient preuve de beaucoup de zèle en quête d'un éventuel pourboire...

L'histoire de la mystérieuse présence résolue, Zéro n'accorda plus son attention au monde extérieur, il se mit à faire le vide. Du moins, essaya. Les minutes s'écoulèrent tranquillement et on peut le dire, carrément lentement... Jusqu'à ce que l'agitation frappe encore à sa table. Ses crêpes étaient prêtes... Ses crêpes ? oO
Deux assiettes avaient été déposé à sa table, il l'avait entendu. Brusquement, il ouvrit ses yeux de couleurs différentes et les braqua instinctivement sur la place qui se trouvait en face de lui... Maintenant occupé par une jeune fille. Ses yeux braqués sur la demoiselle étaient inquisiteur et certainement troublant ou encore gênant bien que pas emprunt d'animosité ou de sympathie d'ailleurs. Juste un peu sauvage et agressive. L'interrogation qui se lisait dans ses yeux était bien la seule chose qui transparaissait sur ce qu'il pensait. À première vue, on aurait même pu le dire nullement étonné.

Silencieuse, il ne l'avait pas entendu s'installer. Elle-même l'observait... Mais depuis combien de temps ? Cette jeune fille n'était pas du tout dans le même type que l'autre fille qui l'avait précédé. Elles n'étaient d'ailleurs pas comparable à son avis. Au seul moment où il avait ouvert un oeil, n'était-elle pas celle sur laquelle son regard était tombé, à son arrivée ? À son souvenir, oui. Hasard ? Peut-être. Ou peut-être pas.
Il avait aussi bien pu la reconnaître parce que déjà croisé à l'académie... Que de questionnement... Lui qui tentait de faire le vide =) Le silence se prolongeait, se transformant en ses silences plus expressif que des mots... Contraste assez choc par rapport à l'autre fille qui ne cessait de parler...

Si la demoiselle qui lui faisait face s'attendait à ce qu'il parle en premier, c'était... Peine perdue. Assez froid, c'était tout simplement pas dans son style, surtout dans une tel situation.
Absorbé dans ses réflexions et la jeune fille, il en oublia sa crêpe... Tout cela valait-il qu'une deuxième crêpe refroidisse tristement ? Pas de l'avis de Zéro. Il comptait donc à se mettre à manger, tout en se demandant pourquoi s'était-elle assise à sa table à lui, alors que plein d'autre était vide... Mais il ne put se résoudre à manger, ayant l'agaçante impression de " perdre " s'il faisait le moindre geste. Réfléchir autant, pour rien puisqu'il ne trouvait pas de réponse, l'énerver au plus au point. Zéro finit par décidé de se contenter de la regarder, la contempler serait plus exact, avec sa nonchalance et arrogance habituelle, tout en souriant énigmatiquement mentalement. Un défi se présentait.

C'est vrai, il ne connaissait pas ses intentions, mais pensé qu'il pouvait par son désintéressement ou son manque de conversation ou encore sa froideur la faire fuir, se vexée ou encore la mettre mal à l'aise, comme l'autre jeune fille, bien que la tâche serait forcément plus dure. Mais sa présence ne gênait bizarrement pas Zéro... Pas comme l'autre en tout cas. Puis, il se demandait... Qu'attendait-elle de lui ? Et c'était quoi cette sensation inhabituelle de se sentir proie...

[ Désolé pour le retard et la qualité du post (surtout), j'étais partie en vacance =) ]

Enfin. Enfin, le garçon ouvrit les yeux. Les lèvres de Delilah s’ourlèrent d’un sourire sadique. La surprise qu’elle pouvait lire dans les yeux uniques de son voisin lui donnait une délicieuse satisfaction. Ce qu’elle pouvait aimer surprendre ! L’odeur des crêpes commença à agiter son odorat. Son ventre gargouilla silencieusement, mais elle ne toucha pas à son assiette. Elle se contentait d’observer ce qui se trouvait en face d’elle. Elle commença par détailler la forme de son visage, puis celle de sa bouche. Son regard erra jusqu’à ses cheveux hirsutes, semblant livrer une bataille féroce aux lois de la nature placide. Elle finit part revenir à ses yeux si particuliers. Il était splendide. Durant toute son acquisition, son sourire resta figé à sa bouche.

Delilah entretenait le silence. Pas un de ses silences froids, qui vous met mal à l’aise et vous fait nerveusement bouger sur votre chaise. Non. Plutôt un de ses silences dont on se délecte. Un silence incroyablement bavard, au final. Il en disant plus que de simples mots. Mais c’était au risque de se lasser et il allait bien falloir le briser tôt ou tard. Mais pas tout de suite. Pas encore. Après tout, elle était le maître du jeu. C’était elle qui contrôlait le plateau et les pions. Ce gars était sa proie. Il allait magnifiquement bien jouer son rôle. Cu moins, c’est ce qu’elle espérait. C’est ce qu’elle attendait secrètement de lui. L’excitation qui montait en elle allait la trahir, il fallait qu’elle agisse.

La peste baissa les yeux sur sa crêpe. Elle prit sa fourchette et commença à étaler le beurre, déjà bien fondu, sur la surface de la pâte. Elle ne pourrait pas résister bien longtemps à la manger. Oh et puis, pourquoi résister ? Elle prit son couteau et découpa la pointe de la crêpe. Elle avança la bouchée près de sa bouche. Elle releva rapidement les yeux vers son nouvel acolyte. Rapidement, elle passa son regard sur sa crêpe à lui, puis de nouveau le regarda. Elle l’invitait à manger avant que ce ne soit froid. Après toit, ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait manger des crêpes au Japon. Après avoir finit son petit manège, elle enfourna la fourchette dans sa bouche et commença à mâcher. Elle reposa ses couverts et, de nouveau, concentra toute son attention sur le garçon. Elle joignit ses mains, mettant ses coudes sur la table, et posa son menton sur ses doigts noués entre eux.

Delilah avala et sourit. Un sourire poli, sans plus. C’était maintenant qu’elle allait briser le silence. De façon anodine, comme si elle connaissait ce type depuis des mois, voire des années. Après tout, il devait faire partie de la même académie, puisque son visage ne lui était pas inconnu.

"Cette fille n’était pas à ton goût ?"

Elle ne parlait pas forcément de physique, mais aussi de caractère. Quand on se souvenait de la façon dont le jeune homme avait renvoyé cette chose à sa place, elle ne devait définitivement pas être intéressante. A tout point de vue. Se rappelant qu’elle avait certainement été le dernier martyre de cette fille, Delilah sourit. Elle était contente d’elle. Pourquoi le cacher ?

La jeune femme fixa son regard dans celui de son vis-à-vis. Alors ? Il allait être comment ? Elle n’arrivait pas à l’imaginer dénué d’intérêt. Mais est-ce qu’il arriverait à satisfaire sa curiosité carnassière ? Était-il vraiment à la hauteur ? Une nouvelle fois, elle prit ses couverts et une nouvelle bouchée de crêpe, qu’elle dégusta. Il ne restait plus qu’à savoir si ce type allait être à son goût à elle…

Ce sourire

Drôle d'observation, enfin qu'il aurait pu faire depuis un moment déjà. En effet, le jeune homme commençait à peine de remarquer l'étrange sourire qui étirait joliment les lèvres de la demoiselle. Ce sourire... Il ne lui inspirait pas vraiment confiance. Pas du tout même. Zéro y sentait une pointe de malice. De la jubilation aussi ? Sur ce point, il n'était pas très sûr... Et bien que pas ignorant de la particularité de ce sourire, qui ne présagé pas forcément quelque chose de bon, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il était tout même agréable à regarder... Très agréable à regarder. Il éprouvait comme une sorte de fascination morbide en fait... À cette idée, rapidement, il détourna ses yeux pour regarder une autre partie de son visage, et s'arrêta à ses yeux. Un long moment.

Zéro attendait tout simplement qu'elle esquissa le premier mouvement... Mais en ferait-il de même à son tour ? Allez savoir. Malgré l'attrait qu'exerçait sa crêpe sur lui, il essayait de ne pas y penser. Chose qui fut plus simple qu'il l'eut cru... Jusqu'à ce qu'il se mette à pensé que les yeux de la demoiselle lui rappelait du Nutella *_*, de par leur couleur chocolaté. Dès lors, on aurait pu croire qu'il comptait la manger. Heureusement, ça ne dura pas, car elle se mit à étaler le beurre sur sa crêpe, ce qui lui permit d'oublier un peu sa propre crêpe. Hmm... Qu'elle réaction avoir ? Il ne le savait pas trop mais ce qui devint une évidence c'est qu'elle comptait rester à sa table... Cela aurait peut-être du lui paraître plus rapidement évident, mais comme il était encore un peu surpris... Après tout, la table ne lui appartenait pas.

Le premier mouvement avait été fait, c'était ce qu'il attendait pour réagir... Pourtant, il ne voyait pas quoi faire. Elle découpa la pointe de sa crêpe, tandis que lui, bien qu'il ne l'avait pas quitté des yeux, était songeur. Il se perdait assez rapidement dans ses nombreux songes... Il en sortit pourtant quand il la vit arrêter sa fourchette et faire un signe de la tête. Elle l'invitait à manger ?! C'était une invitation, rien de plus, nan ? Pas une obligation, c'est vrai rien ne l'obligeait à manger immédiatement... Machinalement, il fit mine de prendre à son tour de prendre ses couverts, suivant "l'ordre" silencieux, mais arrêta rapidement son geste. C'était psychologique, il avait du mal à faire ce qu'on lui demandait. Dans certain cas et là... Depuis le début, il avait l'impression d'être une proie et cela s'accentuait. Au point, qu'il n'arriva à continuer son geste et décida d'attendre un peu avant de manger sa crêpe. Bien qu'elle serait froide...

D'un air buté – ses pensées tournées encore vers sa crêpe -, il l'observait toujours. Légérement méfiant. Logiquement, ça serait elle qui devrait prendre la parole la première. Elle appuya sa pensée, en disant :

"Cette fille n’était pas à ton goût ?"

Elle n'avait pas mangé beaucoup de sa crêpe, au final. Elle venait d'avoir avalée sa première bouché, avant de lui parler. Quittant son sourire de malice, pour un sourire plus officiel. Au goût de Zéro, moins naturel aussi. Peut-être se trompait-il aussi. Joignant ses mains, elle y déposa son menton. La question de la demoiselle l'intrigua, mais moins que d'entendre sa voix. Ça faisait quand même pas mal de temps qu'il se fixait sans un mot... Et encore moins que d'entendre cette rapide familiarité dans sa voix. Zéro avait remarqué qu'elle n'avait pas de trait japonais d'ailleurs... Un japonais aurait fait un tas de politesse et pas parlait de manière aussi directe. Mais Zéro n'était pas que Japonais et ça ne le dérangea nullement. Au contraire. Zéro ne comptait pas laisser cette question en suspend, quoique de sa part, ça aurait pu arrivait et répondit d'une voix neutre et froide.

- Pourquoi cela t'intéresses de savoir qui est à mon goût... Ou pas ?

Aucun sous entendus. Il ne s'imaginait qu'elle s'intéréssait réellement de savoir qui l'intéréssait ou non. Il avait répondu ce qui lui passait par la tête, ironiquement presque. Répondre à une question par une question. Il n'aurait pu en faire autrement, car la réponse lui paraissait de totue manière tellement évidente. Puis, s'ouvrir aussi rapidement n'était pas possible pour lui, n'ayant pas vraiment foi en l'humain =) Cependant, il était vraiment curieux de savoir ce qu'elle allait répondre car d'une certaine manière ça répondrait aussi à une autre de ses questions... Zéro constata que cela faisait donc un certain moment qu'elle l'observait... Depuis presque son arrivé. C'était troublant, puisqu'il ne s'en était même pas aperçu. Elle s'était remis à sa crêpe, la dégustant cette fois. À son tour, il s'y mit, ni tenant plus. Elle avait réussi à rendre Zéro un temps soit peu curieux et surtout, intéréssé réellement par quelque chose. Du moins, par quelqu'un. Un exploit. Mais que ça puisse durer, c'est une autre question.

C’était distant. C’était glacial. C’était sublime. Delilah ne demandait pas à ce gars de se livrer à elle. Pourtant, et certainement par instinct, il se protégeait. Mais, dans toute armure, il y a un point négligé par le créateur. Tôt ou tard, les barrières érigées pour sauver le château fort allaient tomber. Et le boulet de canon qui en serait la cause, la peste espérait l’être. Elle ne savait pas comment, elle ne savait pas combien de temps ça prendrait… Mais, son orgueil arrogant lui affirmait qu’elle y arriverait. Il suffisait d’être déterminé, simplement.

A sa réponse, Delilah lui adressa un sourire carnassier. Là, il fallait vraiment que ce type commence à se méfier. A partir de maintenant, le moindre de ses faits et gestes seront analysés. La façon dont il parle, où il pose son regard, le ton de sa voix, ce qu’il dira… Tout ! Tout allait minutieusement interprété par l’étudiante. Elle le vit enfin commencé à manger et s’aperçut qu’il avait laissé un peu passé le temps quand elle l’avait invité à le faire. Il pensait que c’était un ordre ? Choix judicieux. La peste était vraiment tombée sur un incroyable bout de viande. Elle passa sa langue sur ses lèvres, comme affamé par ce qu’on lui offrait. Vous l’aurez compris : ce n’est pas de la crêpe dont il s’agit, mais de sa victime.

Lentement, l’arrogante coupa un autre coin de sa crêpe. C’était une manie chez elle : commencer par les coins. C’était ce qu’il y avait de plus sec et de moins goûteux. Elle finissait donc toujours par le cœur de la pâte, le plus garni. Elle l’amena à sa bouche et le mangea. Son ventre calmait un peu le concerto, bien qu’il fût nourri un peu toutes les deux minutes. Du moment qu’il était rempli, il était comblé. Moins compliqué que le garçon celui-là. Delilah, après avoir avalé, opina la tête sur le côté, la posa sur une main, ont le coude reposait lui-même sur la table. Elle finit par laisser échapper un léger ricanement, avant de se redresser. Comme si elle allait faire une confidence à son voisin, elle se pencha un peu en avant, juste assez pour ne atterrir dans sa crêpe.

"Juste pour savoir si toi, tu seras au mien."

Un nouveau sourire, cette fois-ci espiègle éclaira son visage et elle se releva. C’était tout ce qu’elle avait à déclarer. C’était du style : appâte-moi, que je te bouffe. Elle adorait. Elle plongea ses yeux rougeoyant dans ceux bicolores de son vis-à-vis. Avouons-le : elle le voulait. Pas d’un point de vue sexuel, non. Elle le voulait juste là, pour le moment. Elle finirait peut-être par s’en lasser. Mais elle espérait que ça prendrait du temps. Assez pour qu’elle éprouve un plaisir malsain à le jeter plus tard.

Delilah colla son dos contre le dossier de la chaise. Elle appela le garçon du restaurant et lui demanda de leur apporter quelque chose à boire. Ne sachant que prendre qui pourrait plaire au jeune homme, elle se tourna rapidement vers lui. Elle leva un sourcil interrogateur, lui demandant de choisir. Elle avait dans l’idée de régler l’addition à la fin de leur repas. Après tout, c’était elle qui s’était intallé à la table de ce type…

Une fois la commande passée, Delilah se concentra de nouveau sur sa proie. Elle ourla ses lèvres d’un sourire enjôleur.

"Tu as déjà un bon point : celui d’éveiller ma curiosité."

Ne me dévores pas ! Voilà ce que n'importe qui un minimum censé aurait pensé en vu de son sourire... Mais Zéro n'était pas n'importe qui et ne faisait pas parti de ses gens qui se croyaient censés et méfiant il l'était depuis le début... Il ne s'agissait pas de ce sourire, bien que pas tellement plus réconfortant, qu'elle arborait depuis le début de leur rencontre, bien qu'il avait mit du temps à le remarquer. Celui qu'elle venait de faire, lui, il l'aurait remarqué immédiatement. Oui, car on aurait cru qu'elle comptait dévorait quelqu'un. Non, le dévorait lui, sans pitié... De toute manière, Zéro avait horreur de la pitié, donc bon... Plus sérieusement, Zéro ne s'inquiétait pas outre mesure de ce sourire, sans pour autant l'oublier complètement. Il le gardait dans un coin de sa tête. Ses pensées déjà été accablé par d'autres détails et d'autres questions...

La réponse qu'il avait répondu à la demoiselle, bien pâle reflet de son arrogance ou plutôt de sa froideur naturelle montrer simplement qu'il n'aimait pas s'ouvrir facilement. Ou parler ouvertement aussi rapidement, sans arrière pensée... En fait, il n'y pouvait rien, c'en était presque devenu un tic, de se renfermer. Et il serait bien inutile d'essayer de passer ses « défenses »... Car il ne laisser pas de porte ou de moyen pour l'atteindre ( jusque là en tout cas ), il ne se barricadait pas non plus dans un château. Il était tout simplement de l'eau, qui s'échappait à chaque fois qu'on essayer de l'attraper. Si un jour, on parviendrait à l'atteindre, ça serait parce qu'il l'aurait bien voulu.

Avant de répondre au jeune homme, la demoiselle découpa à nouveau un morceau de sa crêpe et déposa sa tête, de manière légèrement oblique, sur sa main. Puis, chose assez inattendu, laissa échapper un petit ricanement... Elle esquissa un mouvement, la jeune fille était en train de se pencher vers lui. Mais pas assez prêt si elle comptait lui chuchoter sa réponse. Zéro se demanda s'il ne devait pas s'avancer à son tour, à moins qu'il ne tende bien l'oreille...

« Et si elle se penchait pour autre chose... » pensa t-il sans s'en apercevoir.

Questionnement qui s'avéra inutile car au final, elle ne fit qu'atterrir dans sa crêpe. Il sourit mentalement, elle n'avait bel et bien rien avoir avec la précédente jeune fille. La demoiselle était si inattendu qu'il arrivait à un stade ou il pensait à toutes les possibilités. Son sourire, bien que mentale, s'effaça rapidement à sa réponse.

"Juste pour savoir si toi, tu seras au mien."

Ainsi, les choses prenaient cette tournure... Zéro ne s'en aurait certes jamais douté. Quoique... Au final, ça avait un certain sens. Rapidement, elle retourna à sa place. Dès lors il eut la réponse qu'il attendait. Le pourquoi elle se trouvait à sa table à lui. Et oui, il en était encore là, lui... Bien qu'il avait immédiatement éloigné cette réponse de son esprit, elle y était pour lui. Ne commencez pas à penser à un truc à l'eau de rose, elle y était certainement pas pour le bien de Zéro, c'est du moins ce qu'il en pensait. Encore plus méfiant encore à présent, Zéro aurait bien à son tour ricané s'il avait le rire plus facile... C'est vrai que cette réponse aurait bien put paraître innocente, mais la demoiselle qui lui faisait face, de l'avis de Zéro n'avait pas l'air si innocente que ça, d'ailleurs il se demandait même si cette phrase ne cachait pas un avertissement. D'ailleurs, elle ponctua son énigmatique réponse d'un sourire espiègle. Bon, c'était déjà plus engageant que celui fait à sa réponse...

Innocente, elle ne l'était certes pas, mais avec ce sourire aux lèvres on aurait pu penser à une petite fille jouant avec sa dernière poupée. La demoiselle lui faisant face avait plaqué ses yeux, à présent incandescent, dans ceux de Zéro. Apparemment, elle n'avait toujours pas peur de les affronté malgré leurs couleurs atypique. Puis se redressant elle fit appel au serveur et commanda à boire, tout en l'interrogeant du regard. Il fit alors un léger hochement de tête de droite à gauche, presque imperceptible. Pas qu'il pensa qu'elle voulait le droguer, quoiqu'il aurait peut-être dû y penser, il n'avait juste pas soif. Le serveur parti et la réponse de la demoiselle resté en suspend assez longtemps comme ça, il se décida à marmonner, plus pour lui même, d'une voix toujours aussi froide et légèrement moqueuse, il ne se moquait de personne, en ça voyez plutôt ce qu'il pensé de la réponse de la demoiselle. C'était une blague. Une bonne blague.

- À ton goût, hein...

C'était un léger murmure et il douta même qu'elle l'ait entendu. Zéro sentit à nouveau l'attention de la demoiselle sur lui. Elle affichait un sourire aussi charmant que trompeur, enjôleur. Comme si elle allait l'annoncer grand gagnant d'une fortune quelconque. Elle finit par dire :

"Tu as déjà un bon point : celui d’éveiller ma curiosité."

Ah ? Ils étaient alors d'accord sur ça. La demoiselle aussi avait éveiller sa propre curiosité, en tout cas, était assez intéressante pour qu'il ne s'en soit pas déjà aller, ou n'est pas essayer de l'éloigner en étant plus que cassant. Il lui attribua mentalement un bon point aussi puis fit un rapide résumer de la situation qui se développait assez étrangement et finit enfin par exprimait ses pensées... Enfin, une partie, et martelant chaque mot il dit.

- Je me demande si je dois m'en réjouir vraiment...

Ce n'était pas une question mais une affirmation. Il ne comptait bien sûr pas lui informer qu'elle aussi attisé ne serait-ce qu'un peu sa curiosité. Ne voyant pas à quoi cela aurait servi de lui dire.
Par curiosité, il finit par lancer.

- Je suppose que si je veux savoir si je suis à ton goût ou non, il suffit que je réponde à ta question, c'est ça...

À nouveau, il s'adressait à lui-même et avec une indifférence affolante. Voulait-il savoir s'il était à son goût... Non. Mais il voulait bien voir sa réponse à cela et jusqu'où irait ce qu'il pensait être tout simplement une grande blague. Dans cette situation, il aurait bien voulu mentir et dire que oui, la jeune fille qui l'avait précédé était à son goût, mais quand il se décidait à répondre, il préférait le faire honnêtement. Surtout parce qu'il se fichait de l'avis de la personne qui lui faisait face. Sortant de ses pensées et se recentrant complètement à la personne qui lui faisait face, il lâcha toujours aussi neutre et froid.

- Nan, elle était pas à mon goût... Comme beaucoup de gens d'ailleurs... Alors ?

Et voilà, il avait finit par répondre la regardant droit dans les yeux, le visage inexpressif. Maintenant, attendant qu'elle lui réponde, il s'était lui-même remis à sa crêpe. Quand il la finirait, serait-ce le signe de la fin de cette conversation ? Car alors, s'il restait, cela signifierait son intérêt pour cette conversation... Mais il n'en était pas encore là, s'étant arrêtait à une bouchée. Il commençait à n'avoir plus faim à penser autant... Ce que ne savait peut-être pas la demoiselle, c'est qu'en acceptant de répondre, il acceptait aussi de jouer, enfin un moment. Il fallait quand même qu'il sache si le jeu de la demoiselle l'intéressait suffisamment...

Etonnant, Zéro avait su se tenir assez pour ne pas paraître désobligeant accidentellement... Mais son arrogance ni même son orgueil ne pouvait demeurer passible aussi longuement. Il était à son maximum de cordialité froide et distance... Sa question jallit tel une traînée de feu, plûtot traîné de froid.

- Non, attends... Dis moi d'abord, pourquoi devrais-je être à ton goût ?

Que de pourquoi. C'est simple; dans l'esprit de Zéro l'idée d'être un jouet soigneusement choisis ne passait pas ou que très difficilement. D'où cette question. Le fait qu'elle soit ou ne soit pas à son goût à lui ne semblait pas vraiment comptait pour elle... Tout comme ne comptait pas le fait d'être ou pas à son goût, du côté de Zéro... C'était assez marrant de voir cette similitude.

En guise de réponse : un sourire. Un sourire féroce. Il posait beaucoup de questions en vérité. Peut-être trop. Delilah se contenta donc de sourire. Peut-être qu’elle y répondrait. Mais plus tard. Histoire de le laisser mijoter. Oh pas longtemps, juste le temps de manger une bonne partie de sa crêpe. En silence. Un silence qui pourrait s’avérer lourd. Ou peut-être qu’elle ne répondrait pas. Cette solution lui plaisait autant que la première, voire plus.

Pourtant, elle résuma une peu la situation pour elle-même. S’il devait se réjouir qu’il attise sa curiosité ? Oui, jusqu’au moment où ce ne serait plus la cas. Jusqu’au moment où il la décevrait. Juste à la chute. Ce serait alors tout à fait pathétique, d’un point de vue éthique. Et surtout, un désastre pour ce qu’elle pourrait lui faire endurer. Mais, entendons-nous, Delilah n’est pas un bourreau : la punition varierait en fonction de la baisse de son estime pour ce garçon. En tout cas, il avait un bon esprit de déduction. Répondre à sa question pour savoir s’il était vraiment à son goût était la chose à faire. En temps normal… Peut-être, et sûrement en fait, qu’elle aurait préféré qu’il fasse son propre choix. Il lui semblait qu’il avait décidé d prendre un chemin tout tracé. Alors ce type n’était pas maître de son destin ? Même pas un peu ? Et un peu de baisse dans ses critères de sélection. Il s’avérait ne pas être la hauteur. Soit il continuait de s’enfoncer, soit il faisait un bond qui rattrapait sa bourde.

Le fait que peu de gens lui plaisent était un autre bon point. Il ne s’encombrait pas de choses futiles et qui ne lui apporterait donc rien de plus dans la vie. C’était un point commun avec la peste, ça. Delilah se redressa un peu sur sa chaise, satisfaite de sa victime. Elle semblait avoir du caractère, au final. Techniquement, si on combine la chute et ‘élan vers le haut, il revenait à son stade initial. Ce n’était pas terrible, mais, au moins, il ne s’enterrait pas. C’était amusant de manipuler quelque chose ou quelqu’un aussi simplement qu’elle pouvait et pourrait le faire avec ce jeune homme. Enfin, sauf s’il continuait si bien sur sa lancée et révélait un caractère à la hauteur de l’arrogante. Tant de suspense, ça pourrait rapidement en devenir insupportable.

La dernière question la fit sourire. C’était donc ce sourire féroce. C’était une question intelligente. Il aurait pu s’abstenir de la poser. Mais c’était une montée d’orgueil pour Delilah : il n’arrivait pas à lire en elle. C’était formidable. Elle avait de plus en plus de chance d’en faire ce qu’elle voulait. Il aurait trépigné d’impatience sur sa chaise, mais, en face de sa proie, elle se retint. Elle était habituée à ne rien laisser paraître. Question d’éthique et de tactique. Une vraie partie de bataille navale : touché et coulé. Un plaisir solitaire et mental auquel elle s’adonnait n ce moment même.

Delilah replongea dans son assiette. Ignorant parfaitement le garçon, elle mangea plusieurs bouchées de sa crêpe. Elle commençait à refroidir. Une fois la dernière avalée, elle prit son verre d’eau – qu’elle avait rempli en même temps que sa déduction précédente – et but une longue gorgée. Elle s’essuya rapidement la bouche avec sa serviette, plus par habitude que parce qu’elle était sale. Elle reporta enfin toute son attention sur son interlocuteur. D’une voix mi-railleuse, mi-sadique, elle répondit à sa question :

"Tu tiens vraiment à savoir pourquoi il vaudrait mieux que tu sois à mon goût ?"

Elle lui offrit un sourire carnassier, le dévorant du regard. Technique de séduction ou essayait-elle de l’effrayer ? A lui de voir…

Delilah appela une nouvelle fois le serveur et paya le repas. Elle n’était pas repue, mais c’était le moment de laisser mariner son nouveau jouet. Elle se leva et fit le tour de la table. Elle s’avançait vers l’autre d’une démarche féline, comme une lionne partirait à la chasse. La sienne était un peu plus perverse. Elle prit appuie d’une main sur la table et de l’autre sur la chaise de l’étudiant. Elle se pencha lentement en avant et finit par murmurer à son oreille :

"C’est simplement une question de bon sens."

Enigmatique. Sur cette jolie devinette qui n’en était pas vraiment une, Delilah se redressa et commença à se diriger vers la sortie du restaurant. Lentement, elle poussa la porte d’entrée et se retrouva dans la rue. Elle leva le nez vers le ciel. Un léger ricanement s’échappa de sa gorge et elle finit par prendre à droite, marchant d’un pas déterminé, vers un endroit qu’elle ne connaissait pas encore.

Spoiler:

Pour toute réponse à sa question, elle lui renvoya un de ses sourires féroce, qui lui faisait penser qu'elle ne lui voulait pas forçément que du bien... Dès lors il sut qu'elle ne le répondrait qu'à mi-mot. Terminant sa crêpe, la jeune fille l'ignora de façon impeccable. faire durée le suspens peut-être. Mais Zéro avait déjà oublié jusqu'à les questions qu'il lui avait posé. Il lui était en fait insuupportable qu'elle ait l'air d'en savoir plus sur lui que lui sur elle... Considérable avance. Mais il savait que s'était faux et qu'en fait, elle ne savait pas grand chose de lui. Ni même son prénom. Rassuré, ses questions n'avaient plus tant d'importance surtout qu'en générale une réponse entraîne à une autre question.

Savourant le reste de sa crêpe, qu'elle finit, elle prit aussi le temps de boire. Puis reporta son attention sur lui. Elle finit par répondre, d'une voix qui ne présageait rien de bon, par une autre question... Etait-il sûr de vraiment vouloir savoir ? Cela n'avait plus tant d'importance, il n'allait certainement pas reculé à ce stade. Il ne releva pas. Son regard laisser présager qu'elle essayait de le séduire, mais son sourire... Peut-être voulait-elle le mettre mal à l'aise, le faire hésiter... Va savoir.

Quand elle paya le repas sous ses yeux, il ne montra aucun signé d'étonnement. Il ne l'était. Mais il n'était pas tout à fait d'accord avec ça nan plus... Et en même temps. Bien sûr, elle avait fini de manger, il était donc naturelle qu'elle se lève. Mais qu'elle vienne vers lui, et se penche à son oreille était autre chose. Sa réponse aurait put le faire rire. Elle semblait penser ce qu'elle venait de dire... Une question de bon sens =) Cela laisser supposer que rien d'autre n'était envisageable si ce n'est que Zéro lui plaise obligatoirement... Dans le cas contraire, il n'essaya même pas d'imaginer la sentence. C'était une chose absurde quand on sait qu'il n'essayait à paire à personne, même les personnes qui l'intéréssaient. Elle se redressa et s'en alla

Quelques minutes plus tard, Zéro eut l'impression d'entendre un rire dément. Mais ce n'était certainement qu'une impression. Il appela à nouveau le serveur et lui indiqua de sa voix toujours aussi neutre que froide.

- Ce que la jeune fille vous a donné était en guise de pourboire. Je vais vous payé l'addition.

Sur ce, il sortit son argent et paya satisfait. Il n'était pas plus retourné que ça de cette rencontre. Mais quand même, il ne put s'empêcher de penser que cette jeune fille perdait son temps si elle comptait l'ajoutait à sa collection de jouet. Allait-il partit à son tour ? Non. Cela voudrait dire qu'il était resté assis là, à cause d'elle. Ce n'était aps le cas. Il s'avachi à nouveau et ferma les yeux. Cette histoire était déjà du passé.

Spoiler:

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