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 Il n'y a de paradis que pour les anges

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Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
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MessageSujet: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyLun 5 Déc 2011 - 20:36

Il n'y a de Paradis que pour les Anges
« Koko & Ethel»



Installée confortablement dans sa chambre, Ethel était en train de peindre, prise d'un élan d'inspiration. Et pour cause, elle venait de prendre une quantité assez déraisonnable de drogue, et la toile immaculée ressemblait plus à un grand trou blanc qu'à un bout de tissu tendu. Les mains dans la peinture, mélangeant un peu au hasard, elle mettait des traits de ci de là, sans aucune logique apparente. Pourtant, dans sa tête, les significations bourdonnaient par milliers. Dans le coin droit, un arbre était en train de manger un bateau. Un peu plus loin, un singe était en grande conversation avec une lampe. Une dame dansait au milieu d'une fratrie de grenouilles rouges. Le chef d’œuvre de la jeune fille, sans aucun doute.

Des peintures de ce style, elle en avait dessiné des dizaines. Seulement, l'effet de la drogue redescendu, elle ne voyait plus qu'un amas de couleur assez étrange, et elle ne voyait plus du tout les significations qu'elle avait cru lui donner. Mais cette fois, obligatoirement, c'était différent. Elle aurait voulu pouvoir le montrer à quelqu'un avec un grand sourire, pour qu'il reconnaisse la magnificence de cette peinture. Elle était renversante de sincérité, et pleine de sens, Ethel en était certaine.
Alors qu'elle regardait toujours fixement le bout de toile, la jeune fille poussa un cri et éclata de rire. Le singe venait de lui faire un clin d’œil !

Elle finit par se laisser tomber en arrière, regardant ses mains pleines de peintures. Son œuvre était terminée, plus aucun blanc ne demeurait sur le tissu. Mais l’intérêt de la toile demeurait également sur ses doigts. En y regardant bien, elle pouvait presque apercevoir un chien qui aboyait, pas loin de son index gauche. Seulement, la peinture allait craqueler, et elle ne pouvait même pas toucher un objet, où alors elle le colorerait également, ce qui énerverait surement ses compagnons de chambre. Pourtant, c'était joli, un mur avec des traces de mains ou une armoire complètement ravagée de peinture. Les gens avaient des gouts bizarres décidément.
Se levant doucement, la jeune fille tourna en rond un instant, cherchant en vain un lavabo. Zut, il fallait aller à la salle de bain commune pour ça. Elle était pied nu, mais s'en fichait pas mal. Ouvrant la porte de sa chambre avec son coude, la rouquine se dirigea vers la salle de bain commune, ignorant les regards des autres lycéens.

Il était vrai que, les cours étant fini depuis déjà deux heures, elle n'avait pas pensé ressortir de sa chambre et s'était amusée avec le contenu de son armoire. Ethel avait retrouvée une paire d'aile d'ange en plume blanche qu'elle possédait depuis longtemps, et avait mit pour aller avec une petite robe blanche avec une ceinture de perle. Trouvant cela trop simple, elle avait lâché ses cheveux, chose plutôt rare, et avait mit un bandeau en tissu multicolore sur le sommet de sa tête, l'agrémentant de centaines de petites pinces et fleurs. La jeune fille avait sur ses bras des dizaines et des dizaines de bracelets de toutes sortes, que ce soit aux pieds ou aux bras, de telle sorte qu'elle faisait un petit bruit étrange en marchant, comme si son corps était une mécanique en acier.

Si le style de la jeune fille était souvent atypique, elle ressemblait en cet instant plus à un drôle d'oiseau tombé du nid qu'à une lycéenne parfaitement normale. Ses grands yeux verts qui avaient du mal à suivre un trajectoire précise à cause de la drogue rajoutant à l'effet d'ensemble. Les gens commençaient surement à être habituée à la voir passer dans cet état, avec un peu de chance, il pensait que zigzaguer dans un couloir avec des yeux plus rouges que verts était normal chez la jeune fille. En tout cas elle espérait. Quoi que, quel que soit la pensée des gens, elle n'avait jamais été interpellée pour ça, se servant de son air angélique pour parer à toutes les situations embarrassantes.

Péniblement mais surement, Ethel arriva jusqu'aux salles de bains communes, poussant la porte avec le pied, elle rentra dans la grande pièce, qui était fort heureusement totalement vide. S'appuyant sur le Lavabo pour ne pas tomber par terre, la rouquine boucha le lavabo, mit plein plein de savon et commença à faire couler de l'eau, poussant un petit glapissement ravi en voyant de la mousse multicolore s'échapper du lavabo marbré. En cet instant, elle ressemblait plus à une petite fille en total émerveillement qu'à une jeune droguée. Plongeant la tête dans la mousse, elle se rendit compte une seconde trop tard que c'était totalement idiot.

Éclatant de rire en envoyant de la mousse voler par la même occasion, elle releva la tête et se regarda dans le miroir, riant de plus belle. La jeune fille avait de la mousse multicolore plein les cheveux, et même quelques bouts sur le nez et les oreilles. Le mélange mousse/fleurs dans les cheveux donnait un effet assez étrange mais qui eu le don de mettre la jeune fille dans un état d'hystérie, la ramenant de plus en plus à l'état primaire d'un enfant de 5 ans. Elle finit par sauter partout dans la grande pièce, poussant des petits hurlements de joie en agitant ses mains encore pleines de peintures, laissant l'eau couler dans le lavabo sans même penser à l'arrêter.


Dernière édition par Ethel Dawkins le Dim 30 Juin 2013 - 18:07, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyVen 9 Déc 2011 - 0:45

IL N’Y A DE PARADIS QUE POUR LES ANGES

-

Tear the Branches From Their Leaves.

La dextérité de doigts serpentins se perdait parmi la banalité des draps de coton. Les rideaux étaient tirés, leur opacité déficiente laissant filtrer quelques rayons de lumière blafarde. Des veines de soleil qui ricochaient légèrement contre une peau opaline aux intonations translucides. De vagues soupirs étouffés qui se glissaient hors d’un orifice entrouvert embaumaient la pièce de leurs sons délicats. Il était seul dans cette chambre sobrement décorée, seul dans ce décorum propice au péché des catholiques. Toute la population serait sourde s’il fallait se mettre à croire à leurs bêtises. Au bord de l’atrophie physique.

Ses phalanges, ongles bourgognes qui bourgeonnaient telles des tâches de sang sur la peau qu’il traçait d’un touché velouté, parcouraient une distance sensible d’une série de traits fluides. La tête rejetée vers l’arrière, mèches opales valsant une danse hirsute sur un oreiller simplet, il succombait avidement à la déchéance humaine. À cette tentation suprême, primaire.

Un instant. Juste un court moment. Juste . . .

Un vas-et-viens trop lent, comme pour faire durer la montée, dénotant un brin de masochisme. Ses prunelles sombres peinaient à rester ouvertes, leurs tailles de fente indiquant une défaillance. Il devait se regarder, ignorer les images qui l’assaillaient. Muscles crispés, suppliant leur propriétaire de mettre fin à la torture, se tordaient dans une foule de palpitations. Clavicules montaient et descendaient au rythme de ses inspirations et expirations saccadées, saillant contre une peau diaphane.

Trop intense ? Tout était trop intense chez lui. De sa posture à son sourire, un affront constant qui ne plierait jamais aux normes. Savant hilare qui repoussait sans cesse les convenances.

Plus. Sa lèvre inférieure se vit tirée en arrière, entrainée par une rangée de dents laiteuses. Il masquait un gémissement, taisait son plaisir. Trop humain. Pourtant, il en voulait plus. Toujours plus. Un corps trop mince, taillé dans un roc fragile, pourtant plus solide que les apparences ne le laissaient croire, se comprimait dans un chapelet hérétique de mouvements de plus en plus frénétique. Perdu dans une humanité qui n’était pas la sienne. Prunelles surmontée d’un doré esthétique coulant sur cette chair dressée qui était sienne, il observait. Tendu, les draps se plissant sous ses gestes accélérant doucereusement, il cabriolait avec sa personne.

Plus rapide, plus intense. Pour atteindre un summum de légèreté, pour se retirer dans une coquille primaire. Une paume s’attardait sur le désir, l’autre gambadait, effleurait des zones excessivement sensibles. Un coup de poing le faisait à peine tressaillir, pourtant un unique touché bien exécuter par une jolie gueule séduisante pouvait le démanteler. Quelle faiblesse, quelle extase.

« Hnn. . . ! »

Combien de temps prit-il à s’accorder lui-même la complexion, à cesser de se nier cette jouissance, but indéniable, de l’acte qu’il commettait ? Who knows ? Impulsif, adolescent d’envies, dominé par son propre corps. Lui seul se dictait, lui seul s’assujettissait. Le temps qu’il s’impartissait demeurait le secret de son corps pur, tacheté du résultat de ses déboires.

Iris flous, se promenaient distraitement sur la pièce. Trop tôt pour dormir, trop tard pour sortir. Un aprèm banal, qui résonnait faiblement dans la dissonance du décompte déprimant des jours vers la fin de sa période d’adaptation. Sa main tâtonnait aveuglement sur la surface de sa table de chevet, souhaitant attraper la boîte de mouchoir innocemment posée là. Juste à côté du roman ‘Oniria’. Il l’attrapa au bout de quelques vagues propulsions dans le vide et entreprit de se nettoyer modiquement. La texture rauque du tissu de papier l’incommoda. Un soupir endormi. Il aurait préféré utiliser de l’eau. Chaude de préférence.

Hn. Mais évidemment, pas de douche dans les chambres.

Kohaku se laissa choir dans le confort que lui procurait son matelas, se refroidissant, la perspiration le recouvrant perdant sa chaleur initiale. Il aurait bien aimé pouvoir se décomposer dans cet élan de léthargie post-orgasmique qui l’enveloppait, mais . . . une douche s’imposait d’abord. Dans . . . cinq minutes ? Mouais, cinq minutes. Le monde tournait lentement, il entendait l’écho de conversations qui lui avaient semblées inexistantes quelques minutes auparavant. Le halo introspectif s’évaporant posément, laissant l’air humide et frisquet l’incommoder. Cinq minutes ; bien trop long. Faisait frette tabarnaque.

Il s’extirpa du confort des draps, qu’il recouvrit d’une couverture plus épaisse, une espèce de courtepointe bariolée de couleurs douteuses. Ses articulations craquèrent, alors qui trottinait dans la pièce, se saisissant des premiers vêtements qu’il pouvait atteindre. Une chemise blanche, simplette et claire, un pantalon exagérément serré d’un rouge reluisant qui harcelait les yeux, pieds nus surmontée d’une paire de bottes stilletos noires.

Viril, eh ?

Il s’en fichait éperdument, souhaitant davantage atteindre la douche que de se concentrer sur son apparence et la congruité de cette dernière. Jetant ses mouchoirs souillés dans la poubelle voisine de l’un des lits de ses colocataires anonymes et absents, le jeune creep sorti sans cérémonie par la porte, laissant cette dernière grande ouverte. Si quelqu’un touchait à ses trucs, il les retrouverait. Assurément. Et leur casserait la gueule. Accessoirement.

Les minces talons de ses bottes ricochaient contre les tuiles du couloir au rythme de ses pas engourdis, lui conférant une démarche féline posément lente pourvue d’un ballant onirique. Reçu-t-il des regards ? Probablement. But, who cares ? Il chemina tranquillement jusqu’à la salle de bain. Pas celle des mecs qui s’avérait trop sale, trop négligé à son goût, mais plutôt celle des demoiselles, bien entretenue et dépourvue de surprises dégoutantes. On peut être déjanté sans être crade, hein.

Il poussa la porte, toute aussi accablante dans sa simplicité que le reste des dortoirs, et se retrouva immédiatement nez à nez avec un amusant spectacle. Des bulles colorées embaumaient l’air, tandis qu’une chute d’eau translucide cascadait hors de l’un des éviers, créant un lac difforme qui s’agrandissait lentement sur le plancher. Au beau milieu du décor pataugeait un ange aux mèches enflammées. Ses rires fusaient et animaient la salle de bain d’une atmosphère joviale, légère.

Un peu comme si le chapelier fou se trouvait dans l’une des cabines de douche à prendre le thé avec le lièvre de mars. Kohaku esquissa un sourire, la fatigue lui attribuant un air presque tendre, affable.

« Heh. . . J’le savais que les anges étaient tous niais. »

Il s’approcha de la demoiselle, saisi quelques bulles multicolores au passage, pour finir par se planter tout près d’elle et les lui vers sur le crâne. Ses doigts effleurèrent quelques mèchent rousses. Le savon se mêla à l’auréole, conférant à cette dernière un aspect brillant. Qui l’eut cru ? Un ange, pur et hilare, perdu dans les salles de bain de dortoirs de l’Académie Keimoo.

Il ricana, doucement. Repousser sa douche de quelques minutes ne le tuerait pas. Cette créature lui paraissait amusante. Colorée. Vivante.

« Bonjour, toi ? », furent les mots qu’il susurra avec une curiosité bien plus douce qu’à l’habitude.

« Tu veux jouer avec moi ? »


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Sam 1 Sep 2012 - 4:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyVen 9 Déc 2011 - 16:41

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« Koko & Ethel»



Alors qu'elle montait au summum d'un émerveillement angélique, conversant avec un séraphin à la bouille ronde et aux boucles opalines, Ethel entendit la porte s'ouvrir. Un trou béant creusé dans son boudoir du firmament, où les relents froids du monde extérieur pénétraient sans gêne. Avec ses yeux d'une candeur surprise, dilatés par l'effet de la drogue, elle regarda cette ouverture creusée par le nouvel arrivant. Des cheveux d'un éclat immaculé, des yeux perçants et démoniaques, un teint clair.
Et... Des bottes à talons hauts.

Elle stoppa toute gesticulation, l'observant avec un calme déroutant et une grande intensité. Les bulles mousseuses disparaissaient une à une, restant en une unique auréole sur sa chevelure de feu. Ethel demeurait toujours silencieuse, abasourdie par cette vision extérieure qui, au lieu de la ramener dans le monde des vivants, la précipitait dans une réalité parallèle, un univers d'ange et de démon dans lequel elle se délectait, perdue dans un delirium digne de Lewis Caroll. Les pieds dénudés, elle pataugea un instant en direction de l'apparition.
Pas un instant, elle ne songea à éteindre le robinet. Ce serait mettre fin à un Niagara d'acrylique, ce qui serait une bien triste calamité pour la jeune fille. S'arrêtant à quelques centimètres du jeune homme, elle continuait à l'observer avec son application enfantine

« Tu es une vision, ou le reflet abyssal de la réalité ? »

Touchant le bras de cet objet non identifié qui venait d'apparaître, elle sursauta. Au moins, ce n'était pas une silhouette fantomatique. Mais cela signifiait que ce diable pouvait la toucher, elle aussi. Les abysses et le firmament se rencontraient donc, quelle excitation ! Elle avait tant rêvé de ce moment. Mais était-ce le ciel qui se retrouvait six pieds sous terre, les nuages qui auraient sombré dans le brasier ardent dont parle ceux qui craignent la mort, ou les chaleurs du monde souterrain qui se seraient échappées des enfers pour monter jusqu'au repaire des anges ?

Elle avait toujours pensé que le diable ne pouvait être un homme à part entière. S'il ne possédait pas une part féminine, l ne pouvait être perfide et pervers comme on le décrivait. Seule une femme pouvait se délecter de faire souffrir une part entière de l'humanité. La preuve se tenait devant ses yeux, et il ne fallait pas la laisser s'échapper, pas avant de prouver à son cerveau que ses yeux ne pouvaient la tromper.

« Tu veux jouer avec moi ? »

Jouer avec l'enfer en personne ? Voilà une proposition très intéressante. Que pouvait-il lui faire après tout ? Tenter de lui bruler les ailes en la plongeant dans un feu dévorant ? Elle n'en avait pas peur, et savait qu'elle pouvait ressortir intacte et remonter parmi les étoiles. Les yeux pétillants et le sourire aux lèvres, elle frappa dans ses mains avec entrain

« Oui ! Quel jeu ? »

Elle en connaissait plein, des jeux ! Un deux trois soleil, la marelle, le pictionnary... Et bien d'autres jeux anglais plutôt étranges, qu'elle avait cessé de partager avec ses camarades japonais, se lassant des regards interloqués. Pourtant il y en avait des très droles ! Comme celui où le gagnant était celui qui mettait le plus de laine de mouton dans sa bouche : elle perdait toujours, mais le plus drôle venait parès. On choisissait une page d'un livre au hasard et on devait la lire en entier. Jamais la jeune anglaise n'avait compris pourquoi ce jeu était regardé aussi bizarrement au japon. Mais c'était certainement une toute autre sorte de jeu qu'il allait lui proposer, elle le regardait en retenant son souffle, le coeur battant.

Pas une second elle ne se demanda ce qu'une homme pouvait venir faire dans la salle des bains des filles. C'était une apparition fantasmagorique, voir peut être une simple invention de son esprit divaguant dans les méandres d'un autre monde. Par définition, il avait donc tous les droits, même celui d'enfreindre les règles de la société. Seuls les mortels se soucient encore de l'éthique et des règles de sociétés. Les anges dans toute cette stupide candeur qui les caractérisent ne remarquent même pas qu'ils sautent à pied joint derrière la frontière du raisonnable, et les diables brisent cette stupide ligne, mettant une attention délicieuse à rester du mauvais coté.
Mais les Anges sont damnés, le paradis n'étant qu'une punition pour leurs bétises ingénues. Seulement, les hommes cragient plus la flagellation suivant une vie passée à faire volontairement le mal, parce qu'elle est méritée. Ceux qui méritent l'enfermement éternel au milieu des nuages ne se rendent même pas compte du chemin qu'ils prennent.


Dernière édition par Ethel Dawkins le Sam 7 Jan 2012 - 21:38, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyMar 20 Déc 2011 - 18:46

Cette créature dont la méfiance n’avait point jugé nécessaire d’harceler les traits, lui souriait innocemment. Pupilles dilatées par l’excitation ou par une toute autre forme de substance vitalement synthétique en essence, elle le fixait avec une fascination bien apparente. Cet ange enfantin pataugeait dans une rivière de couleur diluée, fracassait petites paumes et ses doigts menus les uns contre les autres. Le portrait classique de l’oblitération mentale, d’une naïveté certaine reflétant la joie de vivre. Tout cela perdu dans une pauvre salle de bain banale se trouvant dans les confins du pensionnat d’un lycée de gosse suintant d’argent ou de talent.

Une telle aliénation laissait Kohaku en proie en un intérêt fugace, lui permettait d’accorder un bref sourire, trop doux, trop cotonneux à l’adresse de l’angélique demoiselle. Il relevait presque de la malchance que la léthargie persista à le tenailler, ne paraissant point désirer s’échapper de son corps osseux. Pousser un ange à saccage, sauvagement, une salle de bain, à la décorer de craquelures et de couleurs enivrantes, aurait été une activité fort amusante, un jeu éphémère aux enjeux brutaux. Il n’avait même pas commencé les cours qu’il souhaitait déjà semer la pagaille partout où il posait ses membres. Une odeur de danger, un relent de roussi lointain.

« Quel jeu ? Regarde bien. »

Il rendit son expression exaltée à la séraphine, rivant son regard doré dans des yeux globuleux, lissant ses longs doigts artistiques dans les profondeurs des mèches de feu. Démarche un brin plus indomptée, traits légèrement plus inquiétants. Vu les prédispositions douteuses de cet ange insouciant, la perspective de jouer avec l’un des suppôts du désordre ne pourrait que l’enchanter. Elle paraissait si impressionnable, si pliable.

Laissant ses extrémités parcourir l’entièreté de la cascade enflammée d’un geste exagérément dramatique, Joshua entreprit de s’éloigner momentanément de l’apparition céleste, une étudiante marginale à priori, pour se rendre à proximité des autres éviers. Il laissa de côté celui qui crachait un fluide vital et convoité pour s’élancer dans le gaspillage d’eau le plus inutile qui soit. Une à une, il empoigna les poignées actionnant les jets aqueux. Il ne ressentait aucun malaise face à une action aussi environnementalement nocive. L’humanité périrait sous le poids de ses erreurs, alors qu’il s’envolerait vers les splendeurs de Daresbury, son pays des merveilles. Intouchable. Quelle valeur avait quelques morts de plus, anéantis par la faute d’une déshydratation inévitable ? Aucune, évidemment, car comme précisé plus haut, leur sort était ultimement obligatoire.

Il ricana, perles d’hilarité se dispersant dans la pièce au gré des bulles savonneuses qui disparaissaient trop rapidement à son goût. Recréer le paradis, envahir le domaine des êtres divins, égarés dans leur pureté trop parfaite.

« Tu es loin de chez toi, petit ange. Pour que tu ne t’attristes pas trop d’être dépaysée, nous allons recréer ton monde. »

Il sourit, vaguement désaxé, projetant des quantités douteuses de savon dans l’eau chaude qu’il venait d’actionner. Fragile être aux ailes nacrées, amuse-moi de ton ingénuité et joue avec moi, participe et façonne à mes côtés. L’eau ruisselait sur les tuiles de la salle, s’étendait dans un océan miroitant. Si joli, mais point suffisant. Il contourna l’ange, étirement de lèvre bizarrement mené l’invitant à se joindre à sa danse tribalement étrange. Un jeu d’apparences où il fallait construire à l’aide d’eau et de mousse un éden aérien, habitation première des anges. Voler plus haut l’humanité, brusquer la société d’un regard condescendant, car le ciel lui appartiendrait. Il planerait encore plus haut, dominerait les archanges de sa splendeur hilare. Armé d’une motivation le requinquant quelque peu, malgré que la lenteur de ses mouvements amples indiquaient que sa torpeur n’avait toujours pas pris fin, Kohaku s’extasiait devant le canevas unique que lui présentait l’ange aux boucles rousses. Magique, sordide, un début magnifique à une journée perdue entre deux.

Il s’élança en direction des douches, cabines individuelle d’où pendaient des rideaux des caoutchoucs sobres, prenant probablement autant de plaisir que l’ange dopé jusqu’à la moelle de candeur esthétique à barboter dans les flaques claires. Let jet fusèrent un à un, emplissant le lieu d’un bruit mouillé, familier, pluvieux. Une inondation certaine se profilait, la perspective enchantant grandement Joshua. Pourtant tout cela manquait de piquant, la couleur qui avait embaumé les contours de l’ange lors de son arrivée se faisait malencontreusement absente. Il s’immisçant dans la bulle intime de l’ange, lui empoigna les mains avec ferveur et d’un regard enjôleur, aux intonations séductrices lui demanda d’une voix mielleuse ;

« Où est-ce que tu caches ton arc-en-ciel, little doll ? »
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyVen 30 Déc 2011 - 19:45

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« Koko & Ethel»



De longues minutes s’étaient écoulées depuis qu’elle avait délicieusement avalé ce cachet acheté préalablement. Ethel arrivait au moment où elle se mettait généralement à avoir des visions, toujours oniriques ou fantasmagoriques. Dernièrement, elle avait cru apercevoir un champignon courir dans sa chambre, mais le temps qu’elle le suive d’un bon pour le manger... Il avait disparu. La seule vision qu’elle avait en cet instant descendait tout droit des enfers. Aucun séraphin pour venir au secours de la demoiselle, elle-même était prisonnière de ce monde qu’elle créait volontairement, pour s’échapper de celui qu’on lui avait imposé. La rouquine était le seul être ailé de cette pièce, et face à un diable au sourire charmeur, visiblement désireux de tester le bruit que pourrait faire la confrontation de deux mondes opposés.

Le cœur de la jeune fille battait toujours d’une appréhension soudaine. Est-ce que ce jeu allait l’entraîner dans les ténèbres ? Il fallait dire que les bas-fonds avaient quelque chose de fascinant, continuellement sombre, comme s’ils cachaient un secret chuchoté depuis la nuit des temps, mais qui ne serait jamais parvenu aux oreilles de la jeune fille. C’était l’absence de source lumineuse qui l’inquiétait, tant qu’elle se laissait guider dans les profondeurs, tout allait bien. Mais si jamais elle se perdait, il était certain qu’elle ne retrouverait pas son chemin. Ou peut-être que le jeu serait de retrouver ce monde qu’elle cherchait éperdument, courant sur les sentiers en levant la tête dans l’espoir d’apercevoir un nuage salvateur qui la guiderait vers la rédemption.

Les doux mots de l’être des abysses lui firent comprendre l’enjeu de la situation, les règles de cette mascarade brumeuse et aqueuse. C’était à elle de l’inviter dans son monde, même s’il ne s’embarrassait d’aucune invitation, pénétrant dans l’univers fragile et immaculé de la jeune fille sans autre cérémonie qu’un sourire enjôleur. Le diable aux cheveux de neige s’appliqua à sublimer le fragile univers de la rouquine au regard ingénu. L’eau glissa lentement le long des lavabos marbrés, transformés en fontaine chimérique. Seulement, la pigmentation bigarrée qui avait conduit les deux êtres dans ce monde d’infortune commençait à s’épuiser. Ethel n’était plus qu’un faisceau de couleurs chatoyantes, quand tout autour d’elle le monde n’était que mousse virginale et cataracte nébuleuse.

Elle avait saisi entre ses ailes toutes les couleurs du monde, volé les teintes de l’univers et parsemé le cosmos d’une éternité blême. Le jeu avait-il déjà commencé ? En tout cas l’éden était à son apogée, se dressant dans sa pâle fierté immaculée, accueillant à bras ouverts le cruel diablotin qui s’immisçait en ces lieux. Le contact inévitable se fit, les deux mondes s’entrechoquant dans une union de leurs quatre mains. Étonnamment, Ethel ne mourut pas consumée par les relents de l’enfer. Était-il donc plus doux qu’il ne semblait le présager ? Leurs peaux entremêlées se colorèrent toutes deux d’acrylique humide. Il fallait faire en sorte que toute cette émulsion de couleur se propage à nouveau dans les airs. Les douches semblaient cracher une eau cristalline, bien trop triste pour la situation.

« Je vais te montrer. Et on recréera le Jardin de la reine de cœur, hein ? Les roses blanches seront bien tristes si nous ne les peignons pas de couleurs chatoyantes. »

Repliant ses doigts délicats sur ceux du jeune homme, elle l’entraina douceur vers le flot ininterrompu, se fichant pas mal de voir ses ailes pâlir sous la cascade embuée. Docile, la couleur se répandit sur le sol, et s’envola dans un élan brumeux vers le plafond, rendant à ce monde fragile sa juste couleur. La mousse qui s’élevait dans les heures avait retrouvé cette couleur qu’elle avait initialement, Ethel sauta au cœur d’une grande bulle de mousse, ses cheveux se recouvrant à nouveau de ces milliers de teintes.
Elle était trempée et colorée, ne se souciait absolument pas du torrent diluvien qui allait finir par être crée au sol. Qui s'en souciait en cet instant ? Le temps s'était arrêté dans l'esprit de la jeune fille, et elle ne savait même pas si tout ça était une invention de son esprit divagant ou une étrange vérité, qui n'aurait au final pas plus de sens qu'un fantasme ou un rêve.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyMar 10 Jan 2012 - 5:14

La fatigue de ses précédentes activités s’estompait assurément au rythme de l’eau qui ricochait dans un dédale de crescendos d’éclats mouillés. Les larmes claires formaient de légers remous dans les flaques qui prenaient naissance tout autour, conférant à l’endroit un aspect distinctement immaculé, cristallin. Un paradis qui leur vaudrait très certainement les foudres d’une forme d’autorité se voulant supérieur aux jeunes existences qu’ils représentaient tôt ou tard. Quoique cela n’importait pas particulièrement à Kohaku, sourire doux, voluptueux, cherchant simplement à atteindre une joie enfantine, venimeuse, lui étant offerte par un ange coloré, détrempé. Séraphine bercée de naïveté, créée tout en douceur, qui répandait ses teintes chatoyante dans la réalité d’un revers de ses paumes salies d’arc-en-ciel. La peinture s’étendait sur leur peau, glissant de sur les mains de l’angélique étudiante pour venir s’étaler sur celles de Joshua dans une valse grandiose qui se chargeait d’éblouir posément l’adolescent. Aux yeux du psychopathe en herbe, le moment qu’il partageait avec l’ange décoré de peinture se diluant tranquillement dans l’eau respirait d’une sérénité enjouée, dépourvue de jugement autre que le sien. Il s’amusait simplement, sans vraiment chercher à provoquer la demoiselle, se contentant de l’observer se mouvoir à ses côtés dans cet habitat qui lui semblait trop naturel. Nulle lame autre que la sienne. Joyeusement psychotique, exagérée, promenant son excentricité au travers de la salle de bain sans cérémonie surchargée. Quoiqu’à côté de cette jeune fille à la chevelure flamboyante, affublée d’habits d’angelot innocent, qui le laissait faire exploser un déluge innommable sans se poser de questions, son étrangeté paraissait amoindrie, presque normale. Sentiment chaleureux, curieux sur lequel il s’attardait distraitement, laissant sa peau s’enduire de peinture, de pigments vaseux. Il en oubliait presque son envie de craquelures, de danger, ignorait presque le chuchotement insistant des abysses sombres qui le tentait. Presque, hein. C’était le mot clé à retenir. Il souhait voir le déluge détruire les lieux, voulait voir la couleur se répandre, serpentine, telle des tâches de fluides souillés. Il voulait corrompre la candeur immaculée qui décorait l’endroit de sa propre cognition aliénée.

Une contradiction qui fermentait à une vitesse hallucinante, brouillant les contours de l’endroit, la perspective qu’il se faisait des lieux. Entre léthargie et énergie, entre noir et blanc, entre réalité et rêve. Tout aussi dangereux qu’inoffensif, car qui n’avait jamais surestimé les enfers ? Il planait, au-dessus de tout, hilare et indéfini. Comme tout, comme Chess. Les mots de la demoiselle ricochèrent dans son esprit, la définissant comme un objet précieux qu’il fallait conserver, car tous ceux dignes du Jardin de la Reine de Cœur, tous ceux dignes de la Partouze de la Reine Rouge, il les emprisonnerait dans un bocal et les emporterait avec lui dans Daresbury, au Pays des Merveilles.

« Je vais te montrer. Et on recréera le Jardin de la reine de cœur, hein ? Les roses blanches seront bien tristes si nous ne les peignons pas de couleurs chatoyantes. »

Les chutes diluviennes se déversaient sur le carrelage, assourdissantes. Kohaku souriait, entre béatitude et vice, l’impact des mots de l’ange agissant tel de l’engrais déversé sur des plantes. Il se laissa entraîner dans l’élan chantonnant de l’ange, appréciant l’exaltation, l’intérêt qui se chargeait de coudre momentanément la fosse qui le séparait de l’humanité. Hilarité, danger, des concepts qui se côtoyait épousant les contours des manches de croquets qui dominaient dans le Jardin de la Reine et de ses cartes niaises. L’eau coulait, tâche supplémentaire sur la surface de la planète, moins de bleu sur la Terre, il faudrait en peindre les murs. Bleu cyan, bleu océan, bleu profond, bleu turquoise. Il gloussa observant les ailes opalines s’affaissées, l’auréole trôner au-dessus d’une marre de flammes mouvantes.

« Non c’est simplement la Reine qui te tranchera la tête si les roses ne sont pas colorées assez vite ! Tu sais, Michelle, la Reine, n’aime pas attendre ! Absolument pas ! Elle ne hésiterait pas à tuer un ange, t’sais ? Alors, mettons nous au travail ! »

Parce que Aliss, c’est son monde et que Chess est sa vocation, Kohaku ne se lassera jamais d’embobiner les gens dans ses toiles de paroles incompréhensibles. Que pensait la séraphine qui subissait ses déboires, qui se voyait infliger la curieuse descente à laquelle Kohaku l’invitait à prendre part ?
L’eau éclaboussait ses bottes, menaçant de le faire tomber au sol s’il ne faisait point gaffe à ses mouvements. S’écartant de l’ange, déliant leurs membres, il s’approcha à pas furtifs d’un mur clair et plaqua ses paumes en entières sur sa surface. Il traça les contours incertains d’un sourire qui aurait très bien pu passer pour un demi-cercle. Le sourire du rire, le sourire de l’absolutisme inégalé de Cheshire, de Chess. Il l’imita, donnant vie à ses parures, à sa couleur.
Magnifique.

« Tu sais . . . le Jardin de la Reine sera bien dangereux pour ton innocence . . . ne préfères-tu pas ton joli monde tout blanc et cotonneux ? L’eau ne s’est pas encore changée en sang . . . Tu peux fuir si t’veux ! »

Il se retourna vers elle, regard un tantinet plus dilaté, par la folie, par les chimères dont il se nourrit avidement ? Who knows ? Il la détailla de nouveau, ses iris épousant l’originalité de la tenue. Amusante, amusante. Intéressante. Elle ne semblait pas chercher de l’attention, trop partie, trop perdue. Petite et adorable ingénue. Il s’attarda sur la porte close de la salle de bain, d’où les effluves aqueuses commençaient à s’échapper d’un œil morne. Pourvu que personne ne s’adonne à passer dans les prochaines heures . . .

« . . . tu risques de perdre tes ailes si tu continues, petite chose ~ »

Il ricane, glisse de nouveau ses doigts sur le mur, ajoutant des rangées de dents tranchantes au sourire du chat invisible. Létal, inquiétant.

« À moins, bien sûr, que tu les aies d’jà perdues ! »
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptySam 14 Jan 2012 - 16:28

Il n'y a de Paradis que pour les Anges
« Koko & Ethel»




A force de baigner dans cet univers semi-idyllique, mais côtoyant doucement les enfers, une question vint à s’imposer dans l’esprit divaguant de la jeune séraphine, était-elle là pour couvrir son propre évènement, ou pour assister à sa chute ? Tout cela était-il encore sous son contrôle ? Comme si la montre du Lapin avait déjà explosée, et que le temps n’avait plus d’importance. Ils étaient tous deux en retard sur l’échelle de la justesse d’esprit. Deux pauvres humains qui s’étaient retrouvés bloqués par les rouages d’une heure décadente, sur un chemin qui se serait effacé. Il fallait le voir, lui, qui n’était qu’un Démon refusé par l’enfer, errer dans un monde qui n’était pas le sien, en s’y acclimatant presque. Et elle, qui s’obstinait à teinter un monde nuageux et laiteux de couleurs vives, comme si le blanc n’était plus l’unique marque de pureté.

Il n’y avait aucune preuve que cet homme aux attributs de femmes, perchés sur des pilotis incertains et aux yeux andrinople, soit réel. Il subsistait dans le cœur d’Ethel un démon perché, qui n’était jamais ressorti. Un exact opposé de la jeune fille, comme chaque personne possède en elle. Et si ce démon grignotant son ingénuité avait fini par être matérialisé, pure divagation de son esprit spécieux ? Comme Alice prisonnière de ses pensées, sans pouvoir y trouver la part de vérité. Une larme d’incertitude coula sur la joue d’Ethel, se colorant à la hauteur de ses joues pour mourir dans son cou dans un éclatement coloré. Même ses larmes ne savaient plus être d’une pureté immaculée. S’était-elle déjà perdue ? Pourquoi l’abdication de son esprit à réfléchir était-elle si agréable ?

« Je n’ai pas peur de la Reine. »

Relevant fièrement la tête, les yeux immensément perdu au bout du Paradis, elle sourit. Loin de ce sourire à la dentition parfaite, aux dents plus aiguisées qu’un poignard. Jamais elle ne s’imposerait comme victime, comme parfait cobaye de la Reine de Cœur voulant tester son pouvoir sur des sujets innocents. Elle avait des ailes pour voler, des plumes pour fuir. Rien ne pourrait tâcher cela de noir. Les seuls couleurs acceptées étaient celles de l’arc en ciel.
D’un pas plus assuré, ses pieds nus en parfaite osmose avec le sol détrempé, Ethel s’approcha du mur peint sauvagement par ce démon. Trop menaçant, trop explicite. Ceci était son paradis, il n’était rien de plus que le diable qui s’immisçait comme un serpent, venimeux et silencieux. Elle se devait de lui rendre son innocence première, de peindre sur tous les visages un sourire heureux et ingénu. La mission d’un ange en perdition.

De ses mains bariolées, elle traça la dimension de ses rêves sur ce mur, provoquant non pas la reine de cœur, mais bien ce chat au sourire mesquin qui siégeait derrière elle. Allait-il se venger de ce saccage divin ? Les ailes encore blanches de l’Ange en frémissait d’appréhension. Se retournant et le regardant avec ses yeux de jade éternelle. La rouquine n’aimait pas voir le démon de son cœur gagner la partie. Ce n’était maintenant plus une gentille accolade, une entente un peu trop faible, mais un combat pour la blancheur, pour que les ténèbres reviennent à leur point de départ. Les abysses au gouffre, et l’innocence immaculée parmi les nuages.

« Tu es bien en sécurité du haut de ta branche, avec ton sourire. Mais si je chute, laisse-moi te dire que je t’emmène avec moi. »

Il n’était plus question de se laisser gentiment enfoncer dans le précipice. La rébellion d’un ange trop perché pour être souillé. Il fallait qu’elle s’assure que ce monde qu’elle créait elle-même soit d’une pureté sans pareil. Prenant délicatement le bras de ce chat au poil déjà mouillé, Ethel l’amena sous un jet d’eau direct, au creux d’une cabine de douche. Levant les mains du garçon vers la cascade vierge de toute couleur, elle le tint avec une force suffisante pour s’assurer qu’il ne puisse s’en défaire avant d’avoir les mains aussi blanche qu’une rose immaculée. Il fallait provoquer la Reine, la mettre face à cette absence de couleur qui était l’apogée de la virginité.
Souriant au jeune homme avec une innocence décuplée, elle se mit sur la pointe des pieds, s’approchant de son oreille et lui murmurant :

« Et toi, tu as peur de la Reine Rouge ? Supporteras-tu de n’être teinté que de blanc ? Je demande à voir comment tu réagiras dans ce Paradis qui n’est pas le tiens. Moi, je garde mes ailes intactes. »

Elle accompagna cela d’un petit rire cristallin et lâcha les bras du jeune démon. La vapeur qui montait, l’eau qui les maculait, n’était plus que blanche. La seule teinte qui osait se démarquer sur le corps lunaire d’Ethel était la flamme de sa chevelure garance, illuminant d’autant plus.

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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyMer 8 Fév 2012 - 23:31

Léthargie baignée dans la folie d’une roulette russe peinturlurée, cocktail explosif qui se voyait offert à la séraphine, cerise au marasquin, ultime décoration, ayant adopté la forme d’un sourire charnel et déroutant. Ses doigts poisseux d’acrylique fondante traçait des déformation imprécise à même le mur, entourant de traits vacillant le sourire aux canines acérées qu’il s’amusait à agrémenter de parures sordides. Kohaku et la pureté, Kohaku et l’effervescence immaculée des anges vivaient dans des sphères de la pensée bien différentes et n’employaient pas les mêmes procédés cognitifs, ce faisant la présence de deux êtres si opposés dans une même salle de bain aurait pu être risible. Particulièrement lorsqu’on s’attardait sur le fait que l’une des deux figures du duo marginales s’avérait être masculine. Kohaku, aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau, s’amusait éperdument à tâché la norme d’une salle de bain hygiénique de sa peinture, à enfreindre les règlements d’un principal sévère et à converser avec une séraphine bercée par les éclaboussures d’un arc-en-ciel projeté hors du monde de l’immatérialité jusque dans la tangibilité de l’Académie Keimoo. Elle était là, bien réelle, suffisamment pour qu’il puisse la toucher, aliénée et magnifique, tâche d’originalité indéniable à même un monde trop uniforme. Tête levée, peut-être bien insultée, elle refusait de craindre la Reine qui dominait la société de ses folies imprécises et embrumées. Vive Michelle ? Vive la Reine ? Vive cette distorsion qui empêchait le monde de totalement sombrer dans une redondance accablante. Pour ne pas la redouter il fallait savoir la manier. Cette demoiselle angélique connaissait-elle les secrets apaisants les mœurs de la Suzeraine et de son jardin de rose ? Sourire, rictus, dévoilement de dents arrogants, car lui les connaissait, car lui savait s’approprier les mœurs de la Reine de Cœur. Majestée qui tranchait la tête de ses sujets trop purs, trop ennuyants, trop encombrants . . .

« Ah non ? T’as pas peur ? Pourtant elle ne fait pas de quartier, même pour les créatures dans ton genre. . . »

Destruction par la peinture de ce sourire, saccage par la couleur de la représentation maladroite de son expression. Cette créature ingénue cherchait-elle à le défier, bariolant la surface de son pan de murs de traits supplémentaires ? Ne comprenait-elle pas qu’au final, ce qui se trouvait sous tous ces nouveaux ajouts demeurait tout de même le sourire moqueur, le sourire érudit de Cheshire, de Chess, de Kohaku. Pareil au même, impossiblement éphémère. Il effleura les plumes synthétique de ses phalanges chromatiques, transférant un peu de coloration sur la surface des ailes vierges. Puis sa chevelure enflammée suivant le mouvement, l’ange fit volte-face, édification adorable de la compétition nouvellement instaurée. Qui trainerait qui dans les abysses innommables ? Joshua ne pouvait s’empêcher de trouver la perspective marrante, car son néant infernal à lui se trouvait partout et nulle part à la fois. La beauté de la totalité de ce qui existait et de ce qui n’existait pas. Ses ricanements glorieux roucoulèrent hors de sa gorge. Y avait-il toujours un diable en ces lieux d’hygiène personnelle ?

« T’as compris que j’étais ce personnage. B-r-a-v-o, petite ! Savais-tu que le chat peut disparaitre et s’envoler à sa guise ? Comment comptes-tu emmener quelqu’un d’immatériel dans ta chute ? Comment arriveras-tu à agripper une entité qu’n’existe pas ? Aller dit moi ! Prouve-moi ! Amuse-moi ! »

Bouche entre-ouverte, halètement hilare. Il sentit les doigts délicats, la peau d’ivoire, de l’ingénue séraphine se glisser sur son poignet, le sommant avec une courtoisie dont ses paroles se voyaient dépourvues de la suivre jusque dans une nouvelle ballade au sein du canevas mouillé qu’était devenu la salle de bain des filles. Il se retrouva dans une cabine des douches qu’il avait actionné, pas celle du fond, pas celle du devant, l’une parmi celle situées entre les extrémités. Le jet aqueux et tiède déferla sur son crâne conférant à ses mèches opalines des airs de transparence, laissant la peinture déferler de ses mains levées jusque sur son visage, entre ses yeux, sur ses pommettes. La poigne de la protectrice du paradis se faisait ferme, mais Kohaku aurait certainement pu s’en détacher s’il l’aurait réellement souhaité. Pourtant ça l’amusait de contempler de ses prunelles avisés la déchéance lente que s’imposait l’ange. Trop près. Tout près. Et l’adolescent, aliéné, désaxé, ne put que sourire de plus bel à ses paroles. Si belles, si jolies, un moustique venant se coller à sa toile. La pureté du blanc des anges se voyait remplacée par la transcendance du sien. Et blanc ne devenait plus qu’une simple teinte, mais une convergence éplorée qui regroupait tout. Tout. Tout. Laissant ses omoplates heurter le mur dans un théâtral mouvement de recul, ses avant-bras, tout juste libérés, vinrent se faufiler autour du cou de la jeune fille l’emprisonnant dans une étreinte contraignant cette dernière à se retrouver sous le jet, imbibant ses ailes et son auréole. Proximité envahissante qui lui permettait de peser sa tirade. Il susurra, persiffla avec un venin aphrodisiaque, terriblement suave. Car il affirmait, car il était, car elle le subissait tandis qu’il se pavanait, fier et hilaire, en devant ce qu’il était. Indeed. Oh petit être pure, qu’allais-tu dont bien pouvoir faire pour sauver tes ailes . . . ?

« Je suis l’essence même du blanc. Vous, petits angelots, vous accaparez les droits sur cette couleur, la définissez comme la teinte du bien. Jolies poupées de porcelaines naïves, le paradis n’est qu’un endroit parmi tant d’autre lorsque confronté à l’immatérialité de Chess. Et t’sauras, ma mignonne, que je suis ce Chess. »

Et l’un des bras positionnés derrière le cou de l’étudiante séraphique glissa avec difficulté le long d’une colonne recouverte de vêtements, bloquée par une paire d’ailes, pour venir atteindre la protubérance d’une fine hanche.

« La reine elle-même est bien connue pour me craindre, car même c’te folle intersidérale sait que nul ne peut me valoir. Alors, contente-toi de jouer gentiment, de peinturlurer cette pièce avec moi avant que le surveillant ne se pointe. »

Et le voilà qui tirait une ficelle faisant tinter la clochette du monde réel. Ding. Ding. Ding. Pourtant, étrange, que cet ange soit présent mentalement ou embrumé par ‘x’ phénomène ne le dérangeait pas outre-mesure. Il sait s’amuser de tout, notre charmant Chat du Cheshire reconfiguré. Délaissant son cou, il s’empara de l’une des mains délicatesde l'être divin et tenta de faire tourner gracieusement l’ange sur elle-même sans se prendre ses plumes tâchées dans la figure. Ses mèches opalines lui tombaient devant les yeux pourtant il voyait toujours l'amas de barbouillis multicolores qui recouvraientla mimique effrayante qu'il avait gribouillé sur le mur à l'extérieur de la douche. C'était mental, infernal, paradisiaque. Il riaitt, il souriait. Encore, toujours. Plus. Quelle magnifique sérénité.

« Rien ne sert de me défier moi, t’es trop amusante pour ça. Aller, aller. Joue avec moi. T’avais dis oui tout à l’heure, no ? Il faut peindre les roses en rouges avant que la cloche ne retentisse ! »
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptySam 11 Fév 2012 - 12:56

Il n'y a de Paradis que pour les Anges
« Koko & Ethel»



La réaction d’un ange face à l’immensité ténébreuse d’un être des profondeurs avait toujours interrogé Ethel. Serait-ce l’occasion d’une précipitation vers des territoires inconnus ? Jamais elle n’y avait cru. Ce démon était pratiquement touchant de naïveté, croyant pouvoir l’amener à se plier. Si le jeu avait commencé, il était certain qu’elle s’amuserait de sa propre adaptation des règles. La peur faisait-elle partie de ses sentiments directs ? Pour l’instant, le sourire qui peignait les lèvres de la séraphine signifiait tout autre. Elle était forte du chemin qu’elle perdait. Il était pourtant le chat, l’entité éphémères et le sourire inquiétant. Celui qui soutenait que lorsqu’on n’avait nulle part où aller, peut importait le chemin. La rouquine se savait sur la bonne route, elle ne serait pas perdue dans un jardin infernal. Parce qu’il ne subsistait aucun point d’arrivée. Avant de l’emmener sous ce jet d’eau qui avisait la fin de la suprématie du mal, elle agrémenta cela d’un petit sourire.

L’ange n’est jamais foncièrement bon. Cette folie nécessaire pour supporter une montée au ciel et une vie parmi les nuages résultait toujours d’une espèce d’aliénation, propre définition de la dualité de l’homme. Trop sincère pour faire le mal, mais trop haute pour ne se satisfaire que du bien. Lorsqu’on lui proposait un jeu, son esprit se lâchait, et se permettait bien plus que la simple tranquillité d’un sourire baigné d’innocence. S’il était le chat du Cheshire, celui qui se pavanait sur l’épaule de la reine en disparaissant à temps pour ne pas se faire remarquer. Au final, n’était-il pas le plus peureux des deux ? Ethel affrontait les dangers, Chess disparaissait lorsqu’ils se faisaient trop présents.

« Tu n’as aucune raison de disparaître en cet instant, quelque chose me dit que manquer cette chute ne te plairait pas. Alors quoi qu’il arrive, je t’emmènerais avec moi, le seul qui s’écrasera n’est peut-être pas celui qu’on croit. »

La chute au final ne serait peut-être que le retour brusque à la réalité, alimenté par une présence extérieure qui s’introduirait violemment dans cet espace. Qui serait à blâmer ? L’homme pénétrant dans un lieu réservé aux femmes, ou la petite ingénue aux ailes frétillantes, qui se fourrerait dans les bras de l’ennemi souhaitant briser cette atmosphère. Les anges sont plus malins que ça, Chess. Celui qui perdra ses plumes ne sera pas la personne attendue. La facilité avec laquelle il laissa la peinture quitter sa peau surprit un peu la jeune fille. Etait-ce une ruse ? Elle laissa faire, comme si cela échappait instantanément à son esprit. Relâchant légèrement la pression une fois le travail accomplit. Il se servit de ses mains maintenant sans la dimension de l’arc en ciel pour encercler la jeune fille, et l’amener à une proximité. Elle était maintenant à la fois fragile par sa position et l’eau qui l’assaillait et la trempait. Voyons Chess, pourquoi me laisser en position de force ? Je m’envole au fur et à mesure que cette couleur s’en va.

Se laissant faire, elle ne fit aucun sursaut lorsqu’elle sentit la caresse du jeune démon. Il tacha de la faire tourner sur elle-même, et sans un soupir elle obéit, revenant face à lui avec un sourire différent, plus joueur. Attrapant la main du jeune homme d’une poigne solide, dont il n’aurait pu se défaire avec facilité, elle utilisa l’autre pour le plaquer un peu plus comme le mur de la douche, et se hissa sur la pointe des pieds afin de lui parler à nouveau au creux de l’oreille.

« La reine de cœur n’a en effet pas peur des froussards qui disparaissaient avant leur sentence. Mais si tu fais cela, tu perdrais le jeu, comme un fuyard sautant sur une mine en s’échappant de la bataille. »

Relâchant nullement sa pression, elle plongea son regard dans le sien. Comptait-il disparaitre une fois le jeu mit en danger, les règles perdues ? Mais elle le retrouverait, ce cher démon, elle s’assurerait en cela de le perdre à son propre jeu, de le confondre dans un monde dont il se croyait maître. Sentant la folie s’emparer de plus en plus de son corps, le sang taché de ce qu’elle avait pu prendre se répandre avec sureté, Ethel eut un frisson et repoussa sa tête en arrière. Trop loin maintenant pour être un sage petit angelot qui se contentait d’un jeu calme et placide.

« Peignons ces roses, allons. Je suis curieuse de te voir te dépêtrer au milieu d’une teinte que tu sembles dire contrôler. »


Comment s’occuper de l’immaculé, de la coloration d’un objet gênant lorsqu’on ne possède plus le matériel nécessaire ? La peinture volage, les bulles multicolores qui étaient responsable de l’accession au sommet bariolé et diapré qu’ils avaient atteint s’était évaporée. Comme un défi, invitant Chess à poser les cartes, elle attendit un instant de le voir renvoyer le jeu.
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyJeu 5 Avr 2012 - 1:16

I’m in the clouds and I can’t come down

Gouttelettes cristalline s’écrasaient sur leurs crânes respectifs, rendant leurs chevelures, océan de rouille enflammant une neige opalescente, suffisamment trempées pour coller inconfortablement à leur peau. Kohaku n’en avait que faire, laissant l’exaltation du vide cognitif embrumé par les teintes disparues le porter dans les profondeurs des synapses dysfonctionnelles du cerveau de l’ange. Un voyage un brin déstabilisant, mais ô combien satisfaisant. Sous le ballant de l’eau, entre sérénité et agitation, léthargie pianotée adroitement sous le couvert de la pluie synthétique, il prenait part à un touché grotesque au sein de l’ébauche de céramique du jardin de la Reine de Cœur. N’aurait-il pas dû peindre des roses sanguines sur toute la surface nacrée du mur pour égayer et s’allier de concert aux arabesques déjà présentes ?

« L’immatérialité ne possède pas la capacité de s’écrasée . . ., car elle plane au fond, colle dans le haut et virevolte tout autour, y’know ? Alors qui d’autre que toi pourrait s’effondrer, pourrait être torturée par les poignes de la Reine ? Petites séraphine aux couleurs indiscrètes . . . »

Ne possédant nullement de forme matérielle proprement dite, le chat pouvait appréhender à tout loisir la moindre sensation nouvelle, la recueillir entre ses pattes veloutées et s’en amuser jusque dans l’éternel. Bien que la petite séraphine enflammée n’avait pas tout à fait tort, il n’avait aucune raison de disparaitre –pour le moment–, rien ne lui profiterait à entamer une longue chute dont il ne verrait pas le fond, à moins de pouvoir regarder la douleur se dessiner sur le visage de l’ange alors qu’elle se fracasserait au sol. Toutefois, bien que leur création, réalité de couleur entremêlées ; sourire indistinct couvert de brume barbouillée, planait au-dessus de l’état habituel du monde, il n’était pas réellement question de chute et aucun mur de béton de viendrait répandre le sang de la jeune femme en jet indistincts dans la salle de bain. Non. De tout manière cela ne lui aurait pas vraiment convenu, la vie lui plaisait bien plus que la mort, regarder les humains se dépêtrer, incertains de quel comportement adopter, de quelle direction prendre. Alors que ces derniers demandaient ‘droite ou gauche’, Chess ne désirait que répondre des dédalle s’attardant dans les lignes de paroles telles que ‘le choix est tient, mon petit Pierrot’. Les réactions des âmes contraintes de subir les conséquences de leur cognition se peignaient alors clairement, rassasiant un Cheshire émoustillé par l’immatérialité et l’amusement dont il pouvait jouir. Un bref, instant, jamais assez long. Joie.

Le cercle qu’elle décrivit, corps menu guidé par la poigne assurée de Kohaku, fut long et posé, changement d’horaire laissant les cliquetis d’une montre retentir quelque part, annonçant l’heure du thé, annonçant n’importe quoi. Le sourire qu’elle lui présenta, incertitude lavée d’un trait par l’esquisse d’une danse qui aurait pu être amené à exister, amena le sien à s’élargir un brin, satisfait de la tournure que la séraphine semblait choisir d’emprunter. Semblait, car, entre explosions de couleurs et immaculation placide, cette angélique étudiante ne paraissait pas vouloir se conformer aux apparences et aux attitudes relevant de la ‘normalité’. Cela ne plaisait que davantage à Monsieur le Chat qui réceptionnait l’imprévisibilité à bras ouverts, sous formes de paroles jetés avec une adorable arrogance à son oreille. Si sûre d’elle dans cet endroit qui aurait dû la terrifier, faire trembler ses ailes d’une peur immuable à l’égard de l’inconnu. Mais pourtant . . . La voir tenter d’exercer son contrôle sur les parois blanches et bariolées, intimidation bancale et mignonne prouvait être agréable.

Mais l’heure ne pouvait être figé éternellement à la même minute, ce ne serait pas toujours l’heure du thé, ici. Tic, tac, tic, tac.

« Fuir ferait de moi un perdant ? Pourtant j’adorerais regarder les mimiques paniqué de Mrs. Queen lorsque je m’adonnerais à réapparaitre. Oh les faux espoirs que je lui donnerais en lui laissant croire en ma fuite ! »

Le regard terrestre de l’ingénue séraphine se propulsa au cœur du sien, surmonté de lentilles trompeuses qui masquaient la réalité et la teinte véritable de son regard. Le mur brusquant ses omoplates, lui épargnant en partie le flirt continuel qu’exerçait le jet du pommeau de douche avec sa tête, leurs têtes lui imposait un confortable inconfort. Contradiction éthérée qui perdurait tout autant que son impression grotesque de sérénité et son désir de tout saccager, états qui se côtoyaient dans une valse tribale illustrant les écarts les plus charmants de sa cognition. Imprévisible. Dans le jardin en fleuraison d’une Reine appréciant la violence de la déraison, sous l’œil aliéné de son peuple soumis et désaxé. L’un des talons des chaussures meurtrières du Kohaku crissa dans l’étendue aqueuse qui prenait assurément de l’ampleur, manquant de glisser et de les envoyer, lui et l’ange, s’étaler comiquement sur sol.

Sourire du monstre, sourire de l’hilare.

« Je pourrais peindre le tout avec des cheveux . . . Flammes lancinantes qui brûleraient les roses de leur rouille brulante et chaudement colorée. Seems like a good idea, doesn't it ? Je me demande si les bâtons de croquets à plume de Michelle s’envoleraient . . . M’enfin au final, tout retournerait au blanc, lorsque les flammes auraient fini de ravager le royaume . . . »

Et son rire explosa, fascination candide de la puissance d’une étudiante au déguisement plein d’opportunités, à la signification aussi volage et déchéance que celle qu’un démon aurait présenté. Les bulles retournaient à leur transparence initiale, laissant les deux adolescents voir leur fiction s’effondrer posément, alors que les tintements lointains d’une montre résonnante s’amoindrissaient dans l’horizon. Retournement de situation, échange de rôles, il réfuta la domination des ailes cristallines brusquées par la peinture, se libérant à moitié de la poigne de l’ingénue pour venir laisser couler la caresse momentanée de ses phalanges sur la joue droite de cette dernière. Doucement, avec un sourire planant entre léthargie et machiavélisme, danger paresseux qui se profilait sans grande alarme. Il se rapprocha de nouveau de ce visage récemment rejeté vers l’arrière poussant contre la pression de l’ange, la combattant sans le moindre artifice. Rien que des mots et des mouvements à demi exécutés.

« T’as remarqué, petit angelot ? Toute ta couleur s’est dissipée et ne laisse que la cacophonie que tu as engendré . . . Es-tu réellement un ange ou dissimules-tu ta vraie nature sous des replis simulés ? Hm ? »

Il se saisit d’une mèche ruisselante de feu que l’eau qui déferlait sur eux ne pouvait étreindre.

Now, what to do, Hell ?
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Ethel Dawkins
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyDim 10 Juin 2012 - 19:36

Il n'y a de Paradis que pour les Anges
« Koko & Ethel»



C’est dans un rire que la séraphine accueillit la phrase du démon aux yeux de verre. Sa main glissant toujours le long du poignet de l’intrus, se saisissant des gouttes d’eau perdues qui coulaient sans pouvoir se défaire de l’apesanteur. Tourner autour de son propre chaos, tel était la danse qu’il semblait l’obliger à prendre. Regard surpris sur l’étendue d’un champ de bataille de fortune. Une eau ruisselante. Les mares où l’eau qui dors n’est troublée que par la course fuyante des poissons n’est qu’inepties. Ici est le torrent, le ballet inquiétant des rides incessantes que font perdurer des robinets marbrés. Combien d’instants restait-il avant que le torrent ne les emporte, avant que les flots ne réduisent à néant la crédibilité fragile de la rouquine ? Que les flots l’emportent, ses pieds emmêlés créaient un nouveau sourire, tout comme l’impossibilité de cet être sordide à faire partie du réel. Les éléments, fiers alliés du néant, avaient emportés toute la folie de ce monde. Le courroux d’un être aussi impétueux que la maîtresse des lieux serait sans retour, et tout laissait penser qu’en cet instant où le coucou sonnerait la sentence, le chat de gouttière détrempé se serait enfuit dans le néant, ne laissant qu’un sourire effrayant.

Le monde tanguait. Pilotis incertains qui maintenaient un équilibre encore plus précaire que celui du réel. La voilà, l’ingénue, dansant dans un monde chaotique au milieu de ce qu’elle avait créé. Que de jambes qui s’élançaient dans le néant dans l’espérance d’apprendre les pas d’une danse indicible. Ne restait que cette ombre qui semblait sourire pour les démons neurasthéniques, clown rieurs terrifiant la piste d’un cirque désarticulé. Le jeu était à peine lancé que le tout s’estompait. La reine ne pourrait se laisser tromper par des roses rouges, connaissant trop la défaillance de ses sujets à la satisfaire. Assise sur un trône d’épine, elle devait bien rire de l’agonie voluptueuse du petit ange aux ailes détrempées. Fermer les yeux un instant, pour voir le monde s’échapper, lever les paupières pour le saisir dans un ultime élan. Il fallait s’enfuir avant que le glas ne raisonne au sommet des monts éternels.

« Ne dressons pas de mensonge contre la reine, Chess. Et si nous la confrontions à une vérité immaculée ? »

Lui qui se dressait tel un joueur de feu, le démon qui souriait sous le torrent déchaîné des éléments, s’enhardissant de telle sorte qu’il venait toucher l’ange. Mais tu n’es que pure invention d’un esprit chimérique, Chess. Tout cela n’est que la création d’un être trop lointain pour s’en rappeler. Et tu baignes dans un univers que personne ne saura plus contrôler. Te voilà perdu avec un ange lavé de toute couleur, perdant sa folie dans un ressenti exacerbé de l’environnement. La peur faisant trembler à présent les membres débiles de la séraphine, elle éteignait un feu qui ne savait perdurer sans le brasier futile des mensonges d’un autre. Dressé au sommet des cieux tel l’astre le plus brulant, son esprit était bien trop loin pour qu’elle prétende le saisir. Démembré ainsi, privé d’une entité de réflexion, son corps se faisait lourd, comme si l’attraction écrasait ses seules défenses. Une envie immuable de précipiter la chute qu’elle avait voulu éviter.

Posant ses deux mains sur les poignets du démon en talons haut, elle s’assura de l’accompagner dans sa chute si jamais elle venait à tendre vers le réel. Son équilibre déjà incertain aurait raison de son rire trop fier et sur. Respiration haletante, elle sentait que son esprit atteignait les sommets désoxygénés.

« Je prétends juste rêver d’un monde que je saurais créer, qu’aucun singe goguenard ne puisse pénétrer. »

Appréhension soufflée, mots accusateurs. Où étaient donc les bulles flottantes et merveilleuses, où était cette couleur qui l’avait amenée si haut ? Disparue dans la gueule béante du monstre rieur face à elle. As-tu mangé les couleurs du monde, Chess ? Tes entrailles sont-ils aussi semblable à ton rire pâle, où brillent-elles de tout ce que tu sais voler pour subsister ?
Le sol rappelle bien trop vite ceux qui ont cru atteindre les cieux. Pourtant solidement perchée sur ses pieds nus, la rouquine sentait un tremblement sourd parcourir son cœur. Se répercutant dans sa stabilité face au monde, elle tangua d’abord un instant, se tenant sans avis partagé aux bras du démon. Lui qui était venu semer un trouble chaotique devenait maintenant un pilier solide ? Encore faudrait-il qu’il ne chute pas avec elle. Il n’était que son invention, il n’existait pas. Chimère futile qui s’évaporerait tantôt la réalité saisie. Petit chat rieur, vas-tu disparaître sitôt les yeux fermés, sitôt le cœur reposé ? Il n’y avait donc rien d’autre pour retenir sa chute qu’un rêve autodestructeur. Elle faisait apparaître au sein de son propre univers un monstre qui allait jusqu’à chercher le feu dans ses cheveux, ne craignant pour brulure que le contact de la réalité.
Elle allait défaillir, son corps allait se permettre de retrouver un brusque contact avec les choses. Et en un souffle, il ne serait plus là, disparu dans les méandres d’un monde connu de lui seul. Te rappelleras-tu un jour à moi ? Tu guides un monde plus évanescent que la brume.

Triste écueil d’une réalité inévitable, emmène-moi danser sur le fil ténu de la réalité.
Ses mains menues et sans force se délièrent des poignets du démon aux chaussures de dame. Dès cet instant, seul l’indicible pouvait la retenir, et le miroir se brisa, ne renvoyant que pour seul reflet un corps erroné et faible. Réalité. Et elle sombra, aussi calmement et surement qu’un paquebot empêtré dans les flots. Son corps heurta le sol avec un bruit sourd, montrant que malgré les plus belles ailes, le corps défaillant sonnera tel le glas des enfers.
Gisant inerte aux côtés du chat des abysses, l’eau montante la recouvrant presque totalement, Ethel ferma les yeux dans un geste enfin apaisé. Elle était dans le monde qu’elle avait créé, un monde que personne d’autre à présent ne pouvait pénétrer.
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MessageSujet: Re: Il n'y a de paradis que pour les anges    Il n'y a de paradis que pour les anges  EmptyMer 10 Oct 2012 - 19:29

Catch Me, Patch Me, You Can Have Me
Grow This Garden out of Poppies

Les flammes vacillèrent, ondulant lourdement sous la tempête de perles cristallines et l’hilare, perdu dans le flot des sensations qui l’accompagnaient depuis le début de sa visite dans le pays des Merveilles en porcelaine, attrapait au passage, de doigts tout aussi translucides que fictifs, les bribes insensées de la fantasque séraphine lui servant d’interlocutrice. Tortillant un filament de feu entre ses doigts, l’enroulant autour de son index à la manière d’un fil téléphonique, sourire léthargique, mais ô combien dantesque toujours scotché au visage. Pressés tout près, l’un contre l’autre, sous les chutes diluviennes, maintenant vide de couleurs, de la déraison. Le monde délavé de vibrance qui s’en était allé croître au sein de l’estomac de Cheshire, le laissant recracher un équivalent immaculé. Donne-moi la couleur qui persiste à s’accrocher à toi, Hell. Tes cheveux, tes yeux, la pigmentation claire de ta peau . . . Personne ne s’en rendra compte, ne pourra venir franchir les limites limoneuses de ce monde onirique dans lequel nous valsons.

Un mot flûté vînt entailler la cognition volage de l’hilare et il tira sur la mèche flambée dans un claquement de langue désabusé.

« Un mensonge, huh ? »

Elle se méprenait, la petite créature fantasmagorique, opposant le mensonge à la réalité lorsque dans les faits ni l’un, ni l’autre n’avait réellement sa place dans le palais cramoisi de la Reine. Les jeux de cartes, soldats malléables de la Souveraine de la folie, payaient le prix de leurs paroles en perdant le sens de leur existence, mais le chat . . . ? Le chat planait au-dessus de la Reine, inatteignable, changeant les règles du royaume tel que bon lui semblait, sans jamais avoir à se préoccuper des règles. L’ange se méprenait, ne saisissait pas, dans sa candeur voluptueuse, l’étendu de la présence à laquelle elle s’opposait. Un peu comme si elle tanguait sur une planche de jeu qu’elle n’arrivait pas à intelliger, s’empêtrant dans les règles tel un chaton dans une balle de laine. Mais agrippant les poignets de Chess, haletant son ralentissement cervical, son incompréhension semblait la rattraper, la tirer vers les fonds que sa pureté se devait de redouter.

Malheureusement, elle s’enfoncerait seule, solitaire dans le noir, paniquerait, abandonnée, alors que sa chute mentale lui exploserait la matière grise. Ses larges prunelles irradiantes de nature papillonnaient posément, membranes oculaires parcourues de spasmes qui présageaient le contrebas appréhendé. Une crainte encore plus ingénue que le reste de son être la poussant à chercher un port sur lequel s’abriter. Sa voix s’échinait dans une réponse, sa défiance n’osant pas la délaisser complètement. À quel prix, à quoi bon. C’était plus joli de la regarder lamentablement tomber. Et il n’avait pas l’énergie d’aller explorer les bas-fonds de la pensée à ses côtés. Pas maintenant, pas aujourd’hui.

« Mais ne t’es tu pas égarée dans ta prétention en me laissant pénétrer dans ton monde de rêve . . . ? Tu perds tes ailes, tu perds tes ailes . . . »

Chuchotement moqueur prononcé du bout des lèvres. Il la sentit balancer sur ses orteils, comme si le sol trop limpide de teintes perdues ne savait plus la tenir droite, il observa la danse spasmodique de paupières désorientées. Elle s’en allait, la candide demoiselle, elle le quittait pour aller s’amuser avec ses songes. Du haut des aiguilles de ses talons, le dressant plus haut qu’il ne devrait l’être, le rapprochant immanquablement du ciel, il assistait à la disparition de la conscience de l’ange qui paraissait tourbillonner dans la noirceur des tréfonds préalablement mentionnés. À quoi le monde ressemblait-il vu de si bas ?

Il ricana, vilaine espièglerie, alors que les mains faibles de l’autre étudiante se détachèrent de ses poignets, presque tremblante. Amusant, terriblement amusant. Elle tombait, fracassant le portrait du monde qu’ils avaient peint, retombant avec dureté dans l’atmosphère de la réalité, dans la tangibilité moins austère du sommeil. Le chat ne la retînt pas, la contemplant d’un œil empoisonné d’humour, alors qu’elle s’effondrait mollement dans l’eau qui recouvrait maintenant tout le sol de la pièce.

« Bienvenue en enfer, ingénue séraphine . . . »

Bercée par l’inertie, risquant potentiellement la noyade ; c’est dans cette position que le monstre qu’elle avait vu avec justesse la laissa avant de se soustraire au lieu, s’extirpant du cabinet de la douche, réceptionnant dans une inspiration satisfaite le son des jets aqueux qui éclatait contre l’océan sur le plancher de tuiles. Il s’attarda une dernière fois sur les murs peinturlurés, gobant le sourire qui jamais ne le quitterait, avant de se retourner une dernière, l’instant d’une phrase que nul n’entendrait, vers le crâne enflammée de l’invité du Pays des Merveilles, affirmant la réalité une fois pour toute.

À quoi bon continuer de jouer, elle dormait à présent.

« . . . le surveillant ne sera sûrement pas très doux avec toi lorsqu’il te trouvera avec la pièce dans cet état. Later ~ ! »

Et dans le couloir, une fois eut-il quitté les lieux pour regagner sa chambre et dormir emmitouflé dans ses couvertures, on remarqua une trainée d’eau, précédée de l’écho du claquement provocant d’une paire de stillettos qui serpentait jusque dans la cage d’escalier, puis au devant d’une porte dans le dortoir des garçons. Un ou deux étudiants la suivèrent interloqués, mais nul ne frappa contre la cloison fermée menant à l’intérieur de l’antre numéro 203.

We Drown into the Sea Beneath
And Wash Up on the Shore

END.

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