[Seul] Une journée en compétition

[Je suis vraiment désolée pour les termes spécifiques et/ou un peu compliqués...]

Miki entra dans le grand bâtiment, d’où sortait un air humide, et surtout très chloré. En effet, avec la reprise des cours, reprenaient également les compétitions. Toutefois, il concourait seul à celle-ci - qui n’était, toutefois, pas vraiment importante. Seule Rei, sa sœur jumelle, était venue le supporter.

Le jeune nageur arriva dans les vestiaires et se changea rapidement. Il avait déjà préparé toutes ses affaires avant de venir, et les avait même triées dans l’ordre d’utilisation - ce qui contrastait fortement avec le désordre qui régnait habituellement dans son sac. Il avait, d’ailleurs, quelques jours plus tôt, changé ce dernier pour un sac à dos tout aussi gros, car les nombreux entraînements auxquels il avait pris part avaient bien endommagé celui qu’il avait jusqu’alors.

Sortant des vestiaires, et, ce faisant, croisant de nombreux autres nageurs - dont quelques uns qu’il reconnut vaguement, Miki rejoignit sa sœur dans les gradins.

- Tiens, tu peux garder mon sac ?

La jeune fille releva la tête vers lui. Elle était sur son portable, sûrement en train de parler à ses amies du cours de danse. Rei acquiesça :

- Oui, oui. Prends quand même ce que t’as besoin, pour éviter les allers-retours.

Son jumeau hocha la tête, puis lui demanda :

- T’inquiètes pas. Tu prendras des photos ?

Rei opina du chef. Il était encore tôt le matin, et les nageurs commençaient doucement à faire remuer l’eau du grand bassin. Il y aurait tout d’abord une heure d’échauffement, puis les séries pourraient commencer - comme dans toutes les autres compétitions. Le deuxième année, toujours dans les gradins, enleva le t-shirt de sport, qu’il avait gardé, prit ses lunettes et son bonnet, et s’approcha du bord du bassin.

Miki s’échauffa rapidement les membres, mit ses lunettes de natation, puis son bonnet, et monta sur un des plots, observant la ligne, et essayant de deviner combien de nageurs celle-ci contenait. Ce qu’il voyait le satisfit, et il plongea. L’adolescent avait déjà réfléchi précisément au programme qu’il effectuerait pendant l’échauffement, et il s’y tint : des grandes longueurs en crawl et en dos pour bien réveiller les muscles, puis un peu de quatre nages, quelques exercices dans la ou les nages pour lesquelles il aurait des épreuves le jour-même, et enfin des accélérations.

Ceci fait, le lycéen ressortit du bassin et retourna vers Rei. Cette dernière, le voyant arriver, sortit sa serviette du sac de sport et la lui tendit. Son frère la prit en la remerciant. Il enleva les accessoires qu’il avait sur la tête, se sécha rapidement, mit à nouveau son t-shirt, et se pencha vers le programme des courses, que lui tendait sa jumelle :

- Je commence par quelle nage, et à quelle heure ?

Celle-ci écarta vivement le bloc de feuilles de papier de Miki :

- Eeeh ! Fais un peu attention, tu mouilles tout avec tes cheveux.

En effet, les cheveux du jeune garçon, encore dégouttants, avaient laissé quelques traces sur les noms inscrits. Le nageur, riant, reprit sa serviette et la mit autour de son cou, afin d’éviter que le programme ne devienne assez rapidement illisible. La deuxième année, essuyant la liasse de feuilles, la lut rapidement :

- Alors... Tu as... la deuxième et la cinquième nage ce matin. Et tu renageras deux fois cette après-midi, mais la première et la troisième nage.

Miki parcourut lui aussi le programme du regard, hocha la tête, puis demanda :

- D’accord. C’est quelles distances ? Et quelles séries ?

Sa sœur jumelle consulta le détail des nages, puis lui précisa :

- Tu commences avec le cent mètres pap’, série sept sur huit, et couloir cinq. Après...

La jeune fille tourna quelques pages, puis continua :

- ...Après, tu as le cinquante mètre pap’, série... dernière série - la douze -, et tu es dans le couloir trois.

Son frère, reprenant sa serviette, essuya quelques gouttes qui avaient essayé de passer malgré tout, puis s’étira en riant :

- Ouch... Que du pap’, et dès le matin... Ça va piquer !

Rei, en l’entendant, rit, puis lui tapota l’épaule, tout en lui disant que, de toute façon, ça irait, puisque sa spécialité était le papillon. Miki savait qu’elle le taquinait - chose bien normale entre frère et sœur -, mais il commençait déjà à réfléchir à la façon dont il allait gérer sa course. Il commençait avec la deuxième nage, donc... À ce moment-là, les sifflets du départ retentirent. La première série allait partir. Les deux jumeaux se penchèrent sur la rambarde des gradins, observant la façon de nager des autres nageurs, dont certains seraient - probablement - les adversaires du jeune garçon. Les séries passèrent une à une, et de plus en plus vite, au fur et à mesure que les temps des nageurs se réduisaient.

La deuxième nage, le cent mètre en papillon, commença à son tour. Miki était à la série sept, et commença donc à se diriger vers la chambre d’appel - après un dernier encouragement de sa sœur - dès que la quatrième série fut partie. Là, il attendit qu’un des officiels appelle son nom et lui permette de s’approcher de son plot de départ. La série précédant la sienne partit, et le lycéen, après avoir enlevé son t-shirt, s’échauffa à nouveau, bougeant juste un peu ses bras et ses jambes.

Enfin, l’autre série arriva, et après un temps, les premiers coups de sifflet se firent entendre. Le jeune garçon, connaissant la réglementation, se mit derrière le plot. Au coup de sifflet suivant, il monta dessus, puis attendit le départ.

- « À vos marques ! » Biiip !

Tous les nageurs plongèrent ensemble.

Dans cette piscine, le cent mètre en papillon faisait quatre longueurs. De plus, la nage du papillon en elle-même n’était pas réputée comme étant une nage facile. Enfin, pour Miki, le cent mètres était la pire distance.

L’adolescent, tournant les bras tout en faisant des ondulations - du papillon, quoi - arriva au mur, effectua son virage et repartit. Plus que deux virages comme ça et il arriverait au bout. Ce qui se déroula sans encombre. Tous les nageurs de la série étaient plus ou moins restés sur une même ligne durant toute la course, et leur place se décida au centième près : Miki était deuxième, et avec un temps plutôt bon. Mais cette place ne comptait pas vraiment : ce n’était que celle de la série. En effet, il restait encore une autre série après eux, qui, normalement avaient des temps meilleurs que les leurs.

Le deuxième année sortit du bassin, reprit son t-shirt et s’en alla rejoindre à nouveau sa sœur. Il reprit sa serviette et l’interrogea du regard. La jeune fille, lui montrant les photos qu’elle venait de prendre, lui donna quelques conseils pour qu’il s’améliore encore, puis l’envoya détendre ses muscles en nageant dans le second bassin, plus petit, celui de récupération.

La seconde nage se déroula de la même façon, à ceci près que le jeune garçon finit premier de sa série - le cinquante mètres en papillon ne représentait que deux longueurs, et c’était un vrai bonheur pour lui après le cent mètres.

Ensuite vint la longue pause du déjeuner, pendant laquelle les deux adolescents mangèrent - que faire d’autre ? - un repas simple, mais bien consistant, surtout pour le jeune nageur.

Après cela, ils retournèrent à la piscine, et le même schéma que la matinée recommença : échauffement, première nage - cinquante mètre en nage libre, ce coup-ci -, attente, seconde nage - deux cents mètres en papillon.

Miki avait fait des temps plutôt bons, ce qui, en regroupant toutes les séries, lui avaient permis de se retrouver deux fois sur le podium. Pour les deux autres nages, il n’en était pas très loin, à une ou quelques places, mais son temps n’avait pas été suffisant.

La fin de la journée arriva assez rapidement. Le jeune garçon alla se doucher, puis se rhabilla, pendant que sa sœur l’attendait dans le hall en discutant avec les personnes présentes.

Ils étaient venus en bus, et retournèrent également par ce moyen de transport à Keimoo. Pendant le chemin, Rei se plaignit un peu de la durée d’une compétition, et plus particulièrement des longues périodes d’attente entre chaque nage. Son frère rit et lui répondit :

- La prochaine fois, j’irai à ton concours de danse, non ? Niveau durée et attente, c’est plus ou moins la même chose.

Sa jumelle, souriante acquiesça.