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 Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)

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Narcisse De Lioncourt
▼ Civil - Mannequin
Narcisse De Lioncourt


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MessageSujet: Hey, Darling, who''s that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyMar 12 Mai 2009 - 23:44

C'était un appartement miteux, situé au premier étage d'un bar sordide, dont l'enseigne grésillante semblait à tout moment sur le point de s'éteindre. Des relents putrides montaient de la ruelle en contrebas, se mêlant à l'odeur persistante des cigarettes qui achevaient de se consumer, écrasées à la va-vite dans un petit cendrier de métal. De la minichaîne s'élevaient les pulsations sourdes d'une batterie et les accords rugissants d'une guitare électrique, tandis que la rumeur continuelle de la circulation s'engouffrait par la fenêtre ouverte. Il faisait chaud. Il faisait toujours chaud. Çà et là traînaient des livres aux pages cornées et des affiches jaunies étaient placardées aux murs. Quelque paperasse oubliée s'entassait sur le bureau, sous le regard de vieilles photos aux couleurs délavées.

Narcisse était accoudé nonchalamment à la fenêtre ; ses cheveux d'or tombaient sur ses frêles épaules, venant lui frôler les reins. Sa chemise de lin banche, qui constituait l'ensemble de sa tenue du moment, était largement ouverte, laissant voir une peau diaphane, dépourvue de la moindre imperfection. Ses lèvres laissèrent lentement échapper un filet de fumée qu'il regarda se dissiper dans la nuit, puis il porta de nouveau à sa bouche la cigarette qu'il tenait entre ses doigts fins. Il eut une grimace discrète ; décidément, il préférait la marque qu'il prenait d'habitude. Celles-ci étaient abominables. D'un geste désinvolte, il expédia le mégot par la fenêtre, avant de se retourner.

" Tu devrais changer. "
fit-il en se retournant.

Il lança le paquet qu'il tenait à la main à la personne assise derrière lui. C'était un jeune homme d'un vingtaine d'année, aux cheveux châtains décolorés coupés courts, dont les yeux vitreux indiquaient clairement le taux d'alcool qu'il avait ingurgité au cours de la soirée. Il était affalé sur le lit deux-place qui occupait une partie de l'espace, et la réception qu'il fit du paquet de cigarettes que lui lançait Narcisse n'était due qu'à la chance. Il eut un sourire vide, puis tenta de se lever maladroitement, s'approchant du jeune homme en titubant.

Il l'avait rencontré le soir même, dans le bar situé sous l'appartement. Par habitude plus qu'autre chose, il avait fini par le faire monter. Rien de plus qu'une de ses innombrables aventures, en somme. Même si le gamin - quoiqu'il ne soit guère beaucoup plus jeune que lui - semblait croire qu'il avait une véritable chance, Narcisse, lui, avait la ferme intention de l'oublier. Il eut un reniflement de dédain quand l'autre trébucha sur un pantalon abandonné sur le sol - reniflement qui passa inaperçu, heureusement. Ou peut-être malheureusement : s'il l'avait entendu, peut-être aurait-il compris qu'il n'y avait guère d'espoir pour lui d'être plus qu'une aventure sans lendemain. Tant pis, il le comprendrait bien assez tôt.

Tantôt marchant, tantôt s'accrochant aux meubles qui passaient à portée, le jeune homme s'approcha de la fenêtre, avant de passer un bras autour de la taille de Narcisse. Celui-ci eut un léger frisson de dégoût à son contact, tant il empestait l'alcool et la tabac. Il soupira. Il était grand temps qu'il le mette à la porte. Il pensa fugitivement à une autre de ses conquête. Enfin, dans ce cas précis, le terme "conquête" n'était guère approprié, puisque la personne en question avait manqué de l'arrêter. Enfin, le résultat était le même, au final. Le policier, puisque c'en était un, avait définitivement attiré son attention. Ça n'était arrivé que de très rares fois jusqu'ici. Quoiqu'il en soit, la comparaison entre lui et le gosse qui était à présent en train de déposer des baisers dans son cou était dure pour le gosse en question. Lui n'aurait pas plus d'une nuit. Le policier, quant à lui, pouvait presque prétendre au titre d'amant régulier - un véritable exploit.

Le garçon, pendant ce temps, commençait à se montrer plus entreprenant. Il avait capturé de ses lèvres celles de Narcisse, et sa main commençait à parcourir son dos. Le jeune homme se laissa faire un instant, las. Un arrière-goût de cigarette. Il devait bien le lui accorder, ce gamin lui avait offert une soirée assez plaisante. Seulement voilà, pas de chance pour lui, la soirée était terminée. Rompant le baiser, il repoussa sans douceur aucune son compagnon.

" Assez pour ce soir, Takumi. Je suis fatigué. "

S'il était resté relativement poli, son ton et son regard ne trompaient pas : il voulait qu'il parte. Le garçon hésita. Il recula, incertain.

" Euh...d'accord. "
lâcha-t-il au bout d'un court instant.

Chancelant, il alla récupérer ses vêtements qui jonchaient le sol carrelé, avant de les remettre à la va-vite. Il paraissait embarrassé devant la froideur de Narcisse, ne sachant plus vraiment ce qu'il devait faire. Le jeune homme, quant à lui, avait allumé une nouvelle cigarette, tirée cette-fois-ci de son propre paquet, dont il inhala la fumée dans une profonde inspiration, fermant les yeux un instant.

Derrière lui, il entendit un bruit discret. Allons bon. Il était toujours là. Se retournant, il lui lança un regard quelque peu insistant et on ne peut plus clair. Takumi détourna les yeux.

" Euh...Je vais y aller... "

Oh, quelle façon élégante de dire qu'il venait d'être mis à la porte. Comme quoi, tout le monde à son orgueil.

" Comme tu voudras. " lui lança Narcisse sans se retourner.

Le garçon s'avança tout de même, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres.

" A bientôt " murmura-t-il.

"C'est ça. " Et adieu.

La porte se referma dans un claquement. Narcisse s'éloigna de la fenêtre en poussant un soupir, avant de s'asseoir sur son lit. Les draps étaient sales, humides ; un oreiller était tombé au sol. Il ne s'en souciait guère. Enfin le calme. Ou presque. Entendant un bruit à sa porte, il se redressa.


Dernière édition par Narcisse De Lioncourt le Jeu 14 Mai 2009 - 15:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyMer 13 Mai 2009 - 2:16

    Spoiler:

    Travail baclé, ou plutôt, travail refourgué. Anouck avait fait un rapide saut à son appartement, où il avait déposé son uniforme de policier. Il s’était changé, optant pour une tenue décontractée, composée d’un chandail noir qui lui descendait sur les épaules, d’un pantalon en cuir noir également. Il s’était également attaché les cheveux en une queue de cheval haute pour éviter de trop les accrocher partout quand il prendrait la moto de fonction. Il avait appelé le bar pour dire qu'il ne passerait pas ce soir.

    Avec la moto, il ne mit pas longtemps à se rendre chez Narcisse. Il savait parfaitement où c’était pour être venu plusieurs fois déjà. Il se gara au même endroit que d’habitude, c'est-à-dire un peu plus loin, car les véhicules de policier était repérés, puis arrangés à la manière des voyous. Il fit le reste à pied, la mine plutôt réjouie d’aller passer un peu de bon temps en compagnie de ce curieux amant qu’était Narcisse.

    Arrivé à bon port, il s‘engouffra dans l’immeuble à l’allure morbide, et grimpa les escaliers jusqu’à l’étage de Narcisse, c'est-à-dire le premier. Au moment même où il posa le pied sur le pallier, la porte s’ouvrit. Il s’attendit à en voir sortir Narcisse…mais non. C’était un garçon, un ado, aux cheveux courts, à la mine visiblement contrariée. Ils eurent la même relation en se croisant : ils se figèrent. L’un parce que, même en civil, Anouck était atypique voir flippant, avec ses longs cheveux gris et ses yeux rouges. On aurait dit un combattant sorti tout droit de final fantasy. Bref, pas la rencontre dont on rêve quand on vient de se faire jeter par son amant. Et Anouck parce que…parce qu’il ne s’attendait pas à tomber sur un concurrent. Pas qu’il ne soit pas au courant des mœurs de Narcisse, m’enfin… là…franchement, il n’y pensait pas.

    Minute de figement finie, et le jeune homme continua, dévala les escaliers, disparut. Anouck lui resta encore un moment immobile, perturbé. D’accord, apparemment il tombait au bon moment. Ou au mauvais, ça dépend comment on prenait la chose. C’aurait pu être pire, il aurait pu débarquer en plein acte. L’idée lui provoqua un frisson de dégoût. Imaginer Narcisse en pleine action avec ce mec. Génial. La fin de soirée, qui s’annonçait pourtant bien, venait de virer à la mauvaise série américaine sur l’adultère.

    Sans enthousiasme aucun, Anouck poussa la porte –ouverte- de l’appartement de Narcisse, qui, justement, entendant du bruit, s’était retourné.
    Le regard du policier se posa sur cet homme lubrique, séduisant, sur ce connard qui lui servait d’amant, et dont la tenue très légère confirmait ses pensées. Il donna un petit coup dans la porte qui se ferma dans un bruit sourd. Il resta un moment immobile, avec un sourire aux lèvres comme jamais le blond n’avait dû lui en voir. Ce n’était pas un sourire pervers, ni joueur, ni amusé, ni moqueur. Rien de tout ça. Pas même un sourire mauvais ou un sourire sadique. Non. C’était un sourire crispé.

    « Tu vas attraper froid » commenta-t-il, d’un ton neutre, désignant d’un geste du menton les jambes nues de Narcisse.

    Il se tut à nouveau, avant de faire quelques pas, lents, en direction de son « amant ».

    « Mauvais timing on dirait » déclara-t-il d’un ton qui se voulait ironique, mais qui avait plutôt pris un goût un peu…acide.

    « Mauvais goût aussi, si je peux me permettre. » poursuivit-il, sur le même ton indiquant clairement que le policier n’était pas franchement d’excellente humeur.

    Oh bien sur, il aurait put faire l’optimiste naïf. Faire semblant de croire qu’il ne s’agissait que d’un pote, ou même de quelqu’un de sa famille. Mais Anouck était loin d’être con, et il avait rapidement cerné la personnalité de Narcisse.
    En fait, ça n’était pas une surprise totale pour lui. Après tout, ils se voyaient régulièrement, se fréquentaient souvent, couchaient ensemble parfois, mais il n’y avait rien de vraiment officiel. Pas d’espèce de contrat stipulant qu’ils étaient exclusifs l’un à l’autre. Et Anouck se doutait bien de cela. Du fait que Narcisse fréquentait d’autres garçons.

    Et il prétendait n’en avoir rien à cirer. Il en était même persuadé lui-même.
    Mais voilà, devant le fait accompli, c’était différent. Il ne sut dire pourquoi. Il l’ignorait. Il ne savait pas si c’était parce que Narcisse avait préféré ramasser un gamin dans un bar plutôt que de l’appeler –tout en sachant qu’il était parfaitement joignable, puisqu’il passait ses soirées à son bar-, si c’était parce qu’il lui avait préféré un gamin qu’il ne trouvait même pas beau –cela dit, Anouck n’était pas non plus LA référence du bon goût- ou si c’était juste parce qu’un autre avait les mêmes droits que lui. Dur à dire.

    Tout ce qu’il savait, c’était que ça le dérangeait.

    « Je ne reste pas très longtemps. Je passais juste. »

    Ca, c’était faux. A la base, il était passé pour rester. Vu qu’il avait fini son travail tôt –enfin, le terme exact été « délégué le reste de son travail à son équipe de policiers soumis et traumatisés »- il avait décidé de venir ‘flâner’ un peu ici, se détendre, et voir Narcisse, qu’il n’avait pas vu depuis… Boah, il ne savait plus. Plus de deux jours en tout cas. Il avait même prévenu le bar de strip tease pour qu'on ne l'attende pas. Mais il venait de réviser ses jugements à la baisse. Il n’était franchement plus d’humeur à se détendre et à flâner. Il était d’humeur à boire, ou à arrêter quelqu’un –au final, ça se finissait pareil, avec les maux de tête en moins dans un cas.

    « Je suppose que ça ne change pas grand-chose remarque. Le turn over est tous les combien de temps ici ? »

    Et hop, une petite pique. Sous-entendu : boh, si je me barre, le suivant viendra meubler le vide. Si tant est qu’il y ait un vide.

    Anocuk s’en voulut immédiatement d’avoir dit ça. Pas parce que c’était un commentaire mordant inutile –non, ça, c’était le but- mais parce que ça puait la jalousie à des kilomètres, et qu’il aurait bien du mal à justifier cette phrase et à faire comprendre à Narcisse que ce n’était pas une crise de jalousie. Un peu, que ce serait difficile, puisque c’en était une, une crise de jalousie. Différée, certes. Anouck n’était –normalement- pas quelqu’un de jaloux, alors il n’allait pas lui déclarer ouvertement « Mais tu t’fous d’ma gueule à te taper des mecs quand je suis pas là ? ». Il n’en avait même pas le droit, puisque, comme dit précédemment, il n’y avait pas de contrat d’exclusivité.

    Et merde. Pourtant il n’était pas un type jaloux. Il eut envie de rire de son propre ridicule. Naturellement, qu’il n’était pas jaloux : entre ses victimes qu’il ne revoyait jamais, et ses amants, en nombre toujours supérieur à 2, mais qui eux n’avaient que lui, à qui pourrait-il faire une crise de jalousie ?

    La vérité ? C’est qu’il était jaloux. Mais qu’il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de s’en apercevoir. Et honnêtement, cette occasion, il s’en serait allègrement passé.
    Bon en attendant, il fallait qu’il se trouve une excuse pour être venu ici, parce qu’on ne passe pas dans la précipitation chez les gens sans aucune raison. Il se creusa les méninges, cherchant une idée brillante, et surtout, une idée crédible. Pas que Narcisse se dise, en l’entendant, ‘ouais c’est ça cause toujours mon coco’.

    « J’ai paumé mon calepin je n’sais où. Je n’l’aurais pas laissé chez toi l’autre jour par hasard ? »

    Et ça n’était qu’un semi mensonge. Il avait effectivement paumé son calepin, mais il savait que ça n’était pas ici, parce qu’il avait perdu hier. Mais ça, naturellement, Narcisse ne pouvait pas le deviner, donc ça passerait très bien. En tout cas, ça serait passé sans anicroche, s’il n’avait pas ajouté, un peu malgré lui :

    « J’espère qu’un de tes nombreux visiteurs ne l’a pas embarqué… C’est plutôt précieux, et ça m’emmerderait assez de devoir coffrer tout ton harem. En plus le commissariat est petit »

    Sous-entendu, ils ne tiendraient sûrement pas tous dedans, nombreux qu’ils sont.
    Ok. Si Narcisse avait le moindre doute, il venait d’être effacé. Anouck détourna la tête, fixant d’un coup le truc à l’opposé de Narcisse c'est-à-dire…la porte. Oui la porte est fascinante. Et il se mordit la lèvre, se maudissant d’être aussi con. M’enfin ça lui avait échappé. C’était bien connu, il disait un peu ce qui lui passait par la tête. Et ça ne posait pas de problème normalement. Mais là, là…

    Et pour ne rien arranger, il avait l’étrange intuition que Narcisse était PRECISEMENT le genre de personne insupportable en pleine crise de jalousie. C’était bien simple, s’il se mettait à sourire bêtement, à lui sortir un « je rêve ou tu es jaloux » débile, ou s’il se mettait à rire, Anouck irait lui démonter la gueule, sans aucun scrupule. Oui oui, il était violent le bonhomme. Mais là, il sentait la colère montait à une rapidité effrayante. En fait, le mieux, dans l’immédiat, aurait été de partir, et pas d’attendre bêtement que Narcisse lui répondre que, non, il n’avait pas trouvé son calepin. Chose que le policier savait déjà.

    Depuis qu’il était arrivé, il avait voulu remettre 4 fois au moins sa casquette en place. Sauf que sa casquette, il ne l’avait pas. Il s’était changé, en civil, avant de venir ici, et donc, plus de casquette. D’ailleurs, ça ne faisait qu’enlever à sa crédibilité. S’il ne faisait que passer, pourquoi n’avait-il pas la tenue de travail ? Celle du policier ou celle du strip teaser d'ailleurs. Quoiqu’il pouvait se rendre au bar, ou chez quelqu’un d’autre, après. Ca n’était pas exclus non plus…

    A défaut, il réajusta son chandail noir et reserra sa queue de cheval pour la 6eme fois. Et il inspira un grand coup, inspectant d’un œil calme les murs de la chambre, se demandant quelle tête ils auraient s’il venait planter son poing dedans. Arff, ça, c’était Jin qui déteignait sur lui. La belle affaire. Quoique. Peut être qu’il irait mieux, s’il refaisait le portrait de Narcisse. Pas certain que leur relation aille mieux ceci dit.

    *Quelle relation ?* songea-t-il, un sourire amer se dessinant sur sa bouche.

    « Bon, tu bouges ? »

    grommela-t-il à l’attention de Narcisse. Qu’il lui file ce calepin. Enfin non, il ne pouvait pas. Voilà que le policier croyait à ses propres bobards. Qu’il lui dise qu’il n’est pas ici et que Nouck se tire.
    Narcisse ne l’avait probablement jamais vu de si mauvaise humeur. Pour cause, il ne l’était pas souvent. Quand il arrêtait les gens, il était d’excellente humeur. Quand il était au bar aussi. Quand il faisait la fête aussi. Quand il était avec ses amants, aussi. Sauf…

    Sauf là.
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyMer 13 Mai 2009 - 17:10

La porte s'ouvrit. Sur le seuil se tenait un homme pour le moins atypique. Ses cheveux couleur d'argent, à peine moins longs que ceux de Narcisse, étaient attaché, leurs pointes venant frôler ses omoplates. Ses vêtements noirs offraient un contraste saisissant avec la pâleur de son teint. Anouck Atwoman, policier de son état et, accessoirement, amant de Narcisse, le regardait. Comme à chaque fois, le jeune homme ne pu s'empêcher de s'abîmer dans ces pupilles incarnat, brûlantes et glacées à la fois. Aussi ne remarqua-t-il pas d'emblée l'expression de son amant.

" Tu vas attraper froid " lui dit-il.

Narcisse eut un frisson et pourtant, contrairement à ce que disait Anouck, le froid n'y était pour rien. Il esquissa un sourire. Qui se figea lorsque enfin, il remarqua le regard que lui lançait Anouck.

" Mauvais timing on dirait. " lâcha-t-il.

Avait-il rêvé ou était-ce bien un ton amer qu'il avait entendu ?

" Mauvais goût aussi, si je peux me permettre. "

Narcisse compris soudain. Ou en tout cas, cru comprendre, car l'hypothèse qu'il venait d'envisager paraissait très peu probable. Anouck était...jaloux ? Ça, c'était la meilleure. Ah, évidement. Il avait dû croiser Takumi en arrivant. Allons bon, depuis quand lui reprochait-il ses fréquentations ? Narcisse eut un soupir. Il s'apprêtait à se lever, adressant à Anouck un sourire qui se voulait apaisant, quand il fut interrompu.

« Je ne reste pas très longtemps. Je passais juste. » déclara-t-il.

Le jeune homme le regarda, surprit. Ça n'était pas dans ses habitudes de passer uniquement pour le principe. En général, il s'arrêtait toujours. C'était à croire qu'il lui en voulait vraiment. De plus, il était clair que sa présence ici n'était pas un hasard ; en principe, à cette heure, il travaillait au bar. Si tant est que son activité là-bas puisse être qualifiée de "travail", bien sûr.

" Pourquoi...? " commença-t-il.

" Je suppose que ça ne change pas grand-chose remarque. " l'interrompit le policier. " Le turn over est tous les combien de temps ici ? "

Narcisse fronça les sourcils. Inutile d'en rajouter. Anouck avait au moins autant de conquêtes que lui, voire plus, aussi n'était-il pas vraiment en position d'être aussi acide. Le jeune homme se leva, s'approchant d'Anouck.

" J’ai paumé mon calepin je n’sais où. " lui dit celui-ci. " Je n’l’aurais pas laissé chez toi l’autre jour par hasard ? "

Ouais, c'est ça, cause toujours mon coco. Si Narcisse n'avait pas été aussi précautionneux quant à son image, c'est certainement ce qu'il lui aurait dit. Au lieu de cela, il s'efforça de rester aimable.

" Ça ne me dit rien, mais si tu veux chercher... "

D'un ample geste du bras, il désigna l'ensemble de la pièce. Qui naturellement était dans un désordre innommable. Prends toi ça dans les dents, Anouck Atwoman. Tu verras si tu ne restes pas longtemps. Si tant est que ce calepin était vraiment ici, il allait mettre un certain temps à le retrouver. Voire un temps certain. Mais le policier n'avait pas fini avec les remarques désobligeantes.

" J’espère qu’un de tes nombreux visiteurs ne l’a pas embarqué… C’est plutôt précieux, et ça m’emmerderait assez de devoir coffrer tout ton harem. En plus le commissariat est petit "

Narcisse planta son regard dans le sien.

" Ça va. Inutile d'en rajouter, j'ai compris le message. " lança-t-il d'un ton acide.

Pas de chance, il ne semblait pas disposé à l'écouter.

" Bon, tu bouges ? "

Là, si on avait été dans un manga, il y aurait eu un grand "crac" au travers de la case. Ça commençait à bien faire.

Le jeune homme avança d'un pas, empoignant le devant du tee-shirt d'Anouck. Bon, il n'était guère impressionnant ; du haut de ses 1 m 80 voire plus, le policier le dominait largement. Qu'importe.

" Bon, tu as bientôt fini avec ton petit numéro de jalousie ? "
lui lança-t-il d'un ton rageur. " Okay, j'étais avec ce type, mais tu es mal placé pour faire des remarques ! "

Histoire d'éviter les ennuis, il tenta tout de même d'apaiser l'humeur manifestement massacrante de son amant. Son regard se radoucit, il passa une main dans les mèches de cheveux qui tombaient devant son visage diaphane. Ce qui ne l'empêcha pas de continuer ; Anouck n'allait pas s'en tirer aussi facilement. De plus, c'était en grande partie de sa faute. Il lui arrivait régulièrement de ne pas donner de nouvelles pendant plusieurs jours - jours pendant lesquels il était très probablement avec un de ses propres amants. Or, Narcisse n'aimait pas être seul.

" La prochaine fois, tu éviteras le silence radio pendant deux jours, déjà. Et je doute fort que tu aies passé ses deux jours seul, c'est-ce pas ? " accusa-t-il d'un ton acerbe.

Il se retourna, sans pour autant s'éloigner, et laissa son regard errer dans la pièce pour se calmer. L'endroit était un véritable océan d'immondice - et c'était à peine exagéré. Les reliefs du repas qu'il avait pris avec Takumi traînaient encore sur la petite table. Çà et là avaient été abandonnées des canettes de bière vides ; une autre, à moitié entamée, était posée sur une commode à sa droite. Ses vêtements jonchaient toujours le sol. Lui qui, en voyant Anouck, s'était dit avec espoir qu'il n'aurait peut-être pas à les remettre, allait certainement devoir se rhabiller. Certes, il s'était déjà amusé un moment avec Takumi, mais, il devait bien l'admettre, le policier lui avait manqué. Et physiquement parlant, également. Il avait fini par devenir presque dépendant de ses mains et de son corps. Autant que de sa simple présence. Malgré lui, il lâcha un soupir. Il avait toujours dans la bouche le goût désagréable des cigarettes de Takumi, ce qui l'agaçait passablement. De plus, ça sentait l'engueulade à plein nez.

En désespoir de cause, il tenta une attaque directe pour arrondir les angles, même s'il doutait sérieusement de son efficacité. Faisant volte face, il glissa sa main droite dans le cou d'Anouck et l'embrassa. Enfin.
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyMer 13 Mai 2009 - 19:57

    D’abord Narcisse ne sembla pas réagir aux allégations plus que flagrantes d’Anouck. N’avait-il pas saisi, ou bien ignorait-il parce qu’il voulait éviter la confrontation ? Les deux étaient possibles. C’était tellement…étrange de voir Nouck jaloux, qu’on pouvait se dire : non, je me suis trompé. D’un autre côté, vouloir éviter l’affrontement, surtout lorsqu’on a en face de soi Anouck Atwoman, est une attitude plus que raisonnable et recommandée.
    L’ennui, c’était que Nouck, lui, ne voulait pas que ses remarques tombent dans l’oreille d’un sourd. La confrontation, il la cherchait. Pourquoi, ça il ne savait pas. Qu’est-ce que ça lui apporterait ? Rien du tout sans doute. Mais il ne pouvait pas garder ça pour lui et faire comme si de rien n’était, c’était plus fort que lui. Le policier était un homme impulsif, qui avait toujours éprouvé le besoin d’exprimer son ressenti. Mais l’expression de sa jalousie, c’était une grande première. Et Narcisse en était le spectateur privilégié –et il s’en serait sûrement volontiers passé…

    Alors il multiplia les remarques, frustré de voir que Narcisse ne réagissait pas. C’était pas possible, c’était une pierre ce mec pour rester de marbre ? Il s’en fichait à ce point ? Est-ce qu’il fallait qu’Anouck lui foute une raclée pour qu’il ne se décide enfin à ouvrir la bouche ?
    Par contre, quand il s’agissait de poser des questions anodines, il répondait présent.

    Mais si tu veux chercher… Il se fichait de lui, c’est ça ? Non, il n’avait aucune envie de chercher dans ce foutoir. Surtout qu’il savait qu’il ne trouverait pas, puisque le calepin n’était pas ici. Alors il n’allait pas se fatiguer juste pour être plus crédible. De toute façon, il avait comme l’intuition que Narcisse ne le croyait, de toute façon, qu’à moitié.

    « Je te remercie, Narcisse. » répondit-il, les dents serrés, la voix sifflante. Narcisse. Il ne l’appelait jamais Narcisse en général. Il lui attribuait 36 000 surnoms plus ou moins affectueux mais là, là, non. Il n’avait pas envie. « Mais j’n’ai pas de temps à perdre le nez plongé dans votre bordel… »

    Votre. Ben oui. Le siens, celui de ses amants.
    Au lieu de battre en retraite, chose qui aurait sans doute été plus…sage, il décida d’en remettre une couche, histoire qu’Anouck pige bien le message : Je suis TRES en colère.
    D’ailleurs, l’objet de toute sa furie sembla enfin réagir.
    Ah, c’était tout de même rassurant. D’accord, le ton était loin de celui, doux ou aguicheur qu’il empruntait d’habitude, mais au moins, il avait reçu le message. C’était le but.

    Ce qui n’empêcha pas Anouck de revenir à la charge, le brusquant un peu. C’était bien beau de lui dire qu’il avait compris, en attendant, il semblait s’en foutre comme d’une guigne. Et ça, finalement, c’était peut être pire encore.
    Il était à deux doigts de l’attraper par le menton, ou les épaules, de le secouer comme un prunier en lui hurlant un phrasée mélodramatique du genre « Je compte si peu que ça ? ». Mais bon. C’était Anouck, on ne pouvait pas lui demander d’agir comme un autre homme du jour au lendemain. Il venait déjà de faire son entrée au bal des amants jaloux, et c’était en grand pas en avant. Euh. Ou en arrière. Selon.

    Et là : dans le mille. La goutte d’eau qui faisait déborder le vase, mais surtout qui faisait réagir Narcisse.
    C’était paradoxal. Anouck ne voulait pas s’entendre dire qu’il était jaloux. Mais il voulait que Narcisse lui dise quelque chose. A se demander ce qu’il voulait, au juste.
    Il ne cilla pas lorsqu’on attrapa son pull.

    En attendant, chose promise, chose due. Il s’était dit que si Narcisse venait le faire chier avec sa pseudo jalousie, il le frapperait. Un pas, deux pas, arrêt, et vlan, et une baffe sur la joue de Narcisse. Et il n’y était pas allé de main morte. On sentait dans sa force que le geste portait le poids de la colère. D’ailleurs, une marque ne tarda pas à se dessiner sur la joue du blond. Un peu normal, me direz vous, il était si pâle…

    « Jalousie ? Qui te parle de jalousie ? » répliqua-t-il, piqué au vif, haussan sensiblement la voix, ses yeux lançant des éclairs.

    Il serra les points, résistant à l’envoie d’écraser son poing sur ce visage qu’il avait successivement désiré, aimé, et qui maintenant lui inspirait une espèce de dégout.

    « Arrête de te donner plus d’importance que tu n’en as, s’il te plait. »

    Anouck devenait carrément offensif. Voire méchant. Le but était clair et net : blesser. Comportement que Narcisse n’avait jamais pu constater chez lui auparavant. Mais il avait, au fond, envie de lui faire subir la même chose que lui. Etrange façon de se venger, ceci dit. Au fond, peut être qu’il aurait du lui rendre la monnaie de sa pièce de la même façon : en jouant la carte de la jalousie. Sauf que voilà. Il imaginait très mal Narcisse jaloux, et il doutait que sa technique marche. Alors à défaut, il testait l’attaque frontale.

    « Mal placé ? Ah bon ? Il faut une place spéciale pour te faire une remarque ? Entre tes jambes peut-être ? »

    Et voilà. Anouck dépassait presque les limites. Il était plutôt doué pour être blessant, an général. Oui, il pouvait être véritablement détestable, parfois. Et c’est bien connu, c’est blessé que les pires bestioles deviennent le plus agressives. Et Anouck ne faisait pas exception à cela.
    Mais la tempête ne s’arrêtait pas là…

    « Silence radio ? Pourquoi, t’as essayé de m’appeler toi peut être ? »

    Non mais oh, c’était l’hôpital qui se fichait d’la charité là ! Le silence radio, ça allait dans les deux sens. On était au 21eme siècle, des portables, ils en avaient tous les deux. Pourquoi ça serait nécessairement à lui d’appeler, hein ?

    « Et puis je te rappelle que c’est MOI qui passe à chaque fois. Si je ne le faisais pas, on se demande pendant combien de temps on n'se verrait pas hein ! »

    C’est vrai quoi. Il ne l’avait pas appelé, mais il était venu, au moins, alors merde, il ne voyait pas pourquoi il devrait être le seul fautif !

    « Seul ? Et puis quoi encore… »

    Il fit mine de réfléchir, comme s’il cherchait à retrouver des prénoms qui lui échappaient.

    « Voyons voir… Hiroshi, Ayane, Akira, Jack… »

    Il leva les yeux au ciel, oubliant visiblement les autres.

    « Olga, Shitsuya… »

    Des filles ? Dans le harem de Anouck ? Quelque chose clochait, non…
    Il s’arrêta, lui adressa un sourire insolent, accompagné d’un regard dur.

    « Mes collègues. » dit-il, en guise d’explication.

    « Oui, il y en a qui bosse. »

    Oh, bien sur, Narcisse aussi bossait. Mais visiblement pas suffisamment pour être surbooké ! Il trouvait tout de même le temps de ramener des petits rigolos chez lui.

    Et plus il étalait ce qu’il avait sur le cœur, moins ça allait. Son cœur battait beaucoup trop vite sous le coup de l’agitation.
    Narcisse, dans un éclair de sagesse sans doute, essaya d’apaiser le conflit par la bonne vieille méthode. C’aurait pu être une bonne idée, oui mais…

    Anouck ne réagit d’abord pas, lorsque Narcisse se retourna, et vint se coller à lui pour l’embrasser. Mais rapidement, l’odeur de l’autre -comment s’appelait-il déjà, Takimu ? Takumi ? peu importe…- qui s’était imprégnée du corps du français mêlée au goût d’une cigarette qui n’était pas celle que le blond fumait d’ordinaire, vinrent, de concert, lui titiller l’odorat et la langue.
    Furieux, il posa ses deux mains sur les épaules de Narcisse, et le poussa de toutes ses forces, l’écartant de lui avant de faire un pas en arrière, l’air encore plus en colère qu’avant.

    « Ne me touche pas ! » hurla-t-il, si fort que les gens dans la ruelle avaient du l’entendre.

    Il posa sa main sur sa bouche, détournant le regard, inspirant profondément pour chasser cette insupportable odeur. Il lui avait semblé que rien ne l’avait jamais plus dégouter. Bon, c’était peut être exagéré. Son état d’énervement n’y était sans doute pas pour rien.
    Sans dire mot, il se dirigea à grand pas vers la salle de bain, ignorant les divers restes, vestiges de la soirée de Narcisse, qui lui encombraient le passage. Il fila directement au lavabo, fit couler l’eau, se pencha pour en boire un peu. Infecte. Un goût de chlore. Mais c’était mieux que rien.

    En se redressant, il jeta un bref coup d’œil à son reflet dans le miroir surplombant le lavabo. Mon Dieu, lui aussi était blême maintenant. Anormalement blafard même. Il soupira, retourna dans la chambre, prêt de la fenêtre que Narcisse avait quitté pour lui empoigner le pull.

    « Et ne m’approche pas. » ajouta-t-il, l’air sombre.

    La question était : s’il ne voulait pas que Narcisse l’approche, pourquoi restait-il ? Il ferait mieux de partir, comme annoncé. De rentrer chez lui. Quoique non, après il ressasserait cette épisode, tout seul dans son coin.
    Mais il ne pouvait pas décoller d’ici. Comme s’il avait besoin de crier, de l’engueuler, de se défouler, de cracher cette…cette…oui cette jalousie.
    Qu’attendait-il au fond ? Que Narcisse s’excuse ? Là, il pouvait toujours courir. Qu’il nie ? Non, il ne le ferait pas, il avait déjà avoué. Et puis il n’y avait rien à avouer, personne n’était dupe.

    Odieux, il avait été odieux avec Narcisse...
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyMer 13 Mai 2009 - 22:00

" Je te remercie, Narcisse. " avait-il dit. " Mais j’n’ai pas de temps à perdre le nez plongé dans votre bordel… "

Génial. Le mot bordel n'avait certainement pas été employé de manière anodine. Mais, même si quelque part, son utilisation était légitime, Narcisse n'avait pu s'empêcher de s'emporter, une fois de plus.

Une gifle. Il ne réagit même pas. Quelque part, il s'en réjouissait presque, car elle ne signifiait qu'une chose : il avait vu juste, et Anouck était bien trop fier pour l'admettre.

" Jalousie ? Qui te parle de jalousie ? "
lui répondit-il d'un ton méprisant. " Arrête de te donner plus d’importance que tu n’en as, s’il te plait. "

Narcisse eut un reniflement de dédain.

" C'est toi qui me donne plus d'importance que j'en ai. "
persifla-t-il. " Tu aurais aussi bien ou ignorer Takumi, n'est ce pas ? Je n'ai pas inventé le fait que tu te sois énervé à cause de lui, que je sache. "

Nouvelle pique d'Anouck.

" Mal placé ? Ah bon ? Il faut une place spéciale pour te faire une remarque ? Entre tes jambes peut-être ? "

Narcisse eut un sourire mauvais. Non, il suffisait simplement qu'il n'y ai personne entre les siennes. Mais inutile de le préciser ; il savait pertinemment qu'Anouck n'écouterait aucun argument.

" Peut-être. "

Au diable la politesse.

" - La prochaine fois, tu éviteras le silence radio pendant deux jours, déjà. Et je doute fort que tu aies passé ses deux jours seul, n'est-ce pas ?
- Silence radio ? Pourquoi, t’as essayé de m’appeler toi peut être ? "

Il se tut un instant.

" Et puis je te rappelle que c’est MOI qui passe à chaque fois. Si je ne le faisais pas, on se demande pendant combien de temps on n'se verrait pas hein ! "

5.

Narcisse fit volte-face, les joues rougies par la colère. Pourtant, il ne pouvait rien dire. En effet, durant ces deux jours, il s'était contenté d'attendre. Pourquoi ? Sans raison particulière. Peut-être qu'il avait voulu que ce soit Anouck qui l'appelle, justement. Que ce soit Anouck qui aie besoin de lui. Comme d'habitude, sa fierté et son besoin irrépressible de se sentir désiré avaient pris le dessus. Et comme d'habitude, ça lui avait attiré des ennuis.

" Seul ? " continua Anouck. " Et puis quoi encore… "

4.

Oh, cet air arrogant. Cet air qu'il détestait mais dont il ne pouvait se passer. Ces lèvres qui, au lieu de murmurer ses habituels mots doux, crachaient un venin sournois, perfide.

" - Voyons voir… Hiroshi, Ayane, Akira, Jack… "

3.

" Arrête...
- Olga, Shitsuya… Mes collègues. Oui, il y en a qui bosse. "

2.

Le jeune homme lui lança un regard méprisant.

" Des collègues de quel travail ? Au commissariat ? Cette bande de poltrons soumis ? "
Il eut un rire. " A moins que ça ne soit au bar. C'est sûr que c'est un beau boulot, effectivement. "

Et il l'embrassa.

" Ne me touche pas ! "

Le cri avait fusé. Anouck le repoussa violemment, sans ménagement.

1.

Il s'éclipsa dans la minuscule salle de bain. Un bruit d'eau. Il le dégoûtait donc tant que ça ? Il revint au bout d'un court instant qui lui parut une éternité. De l'eau brillait encore sur ses lèvres et dans son cou. Narcisse eut un frisson. Le policier passa à côté de lui pour aller près de la fenêtre restée ouverte.

" Et ne m’approche pas. " lâcha-t-il, méprisant.

0.

Vous avez déjà vue une crise d'hystérie ? Moi non. Mais ça y ressemblait fortement.
Tous ses efforts pour garder son calme volèrent en éclats. D'un brusque mouvement du bras, il balaya la surface du meuble se trouvant à sa droite, répandant les objets qui l'encombraient sur le sol. La canette qui s'y trouvait fit un vole plané, et son contenu se vida sur le carrelage. Narcisse avait dû heurter un objet lourd, car il sentit une vive douleur lui traverser le bras ; pourtant, il n'y prêta aucune attention. Son regard était fixé dans celui, écarlate, envoûtant, de son amant. Il franchit les quelques mètres qui les séparaient et, de ses deux mains, il poussa violemment Anouck contre l'appui de la fenêtre derrière lui. Il avait dû lui faire mal. Tant mieux. Il n'était de toute façon guère en état de ressentir une quelconque culpabilité. Il enfonça brusquement ses ongles dans la première chose qu'il avait pu attraper, à savoir le bras du policier.

" Arrête ça ! " lui cracha-t-il à la figure. " Arrête ça tout de suite ! "

Il tenta de reprendre son souffle ; sa poitrine lui semblait oppressée, douloureuse. Ses joues étaient en feu et ses longs cheveux blonds dansaient autour de lui, épars sur ses épaules à présent dénudées, sa chemise ayant glissée sur ses bras.

" Pourquoi tu ne t'en vas pas, si je te dégoûte à ce point ? Tu as besoin de moi, Anouck ! Autant que j'ai besoin de toi ! "

Les cris laissèrent place au silence. Narcisse se rendit soudain compte de ce qu'il venait de dire. Lui, avoir besoin de quelqu'un ? Quelle blague ! C'était les autres qui avaient besoin de lui, pas l'inverse. Et Anouck ne pouvait pas faire exception, il n'avait pas le droit. Il fallait qu'il soit jaloux. Il fallait que Narcisse lui ai réellement manqué ces deux derniers jours.

" Je ne nie pas ce que tu m'as dit. Okay, j't'ai pas attendu sagement. Mais ne me reproche pas ce que toi, tu fais ! Tu es autant en tord que moi ! "

Sa voix vibrait de colère. Il resserra son étreinte sur le bras d'Anouck.

" Je te déteste. "

Menteur.

Il aurait voulu l'embrasser à nouveau. Son "je te déteste" avait dû être bien peu convaincant. Il approcha son visage de celui du policier, presque machinalement. Il dû se faire violence pour s'arrêter. Ses yeux d'ambre et de glace plongèrent au plus profond de ceux, couleur rubis, d'Anouck.
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyMer 13 Mai 2009 - 22:58

    (Hum : ... Amouuuuuur, Gloire et Beautéééé - -')

    Regard noir.

    « Je t’interdis de critiquer mon boulot ! »

    hurla-t-il, hors de lui. Son job de strip teaser, il n’en avait pas honte. Il en était fier, et il l’aimait. Et il n’avait de compte à rendre à personne ! Il ne faisait que danser. En petite tenue, certes.

    « Ca vaut toujours mieux que tes activités. Au moins, moi, j’me fais payer. »

    Ca, c’était dit, et sympathiquement dit qui plus est. A croire que Narcisse et Anouck jouaient à « qui sera le plus blessant ? ». Pour l’instant, il y a avait une belle égalité.

    Mais le pire était encore à venir. Anouck se montra plus qu’odieux et blessant vis-à-vis de Narcisse. Mais qui pouvait-il ? Oui, il le dégoutait. Enfin pas lui. L’autre. C’était comme si, même parti, il rôdait encore ici pour le narguer. C’était horripilant et vomitif, voilà tout.
    La tempête Nouck semblait s’être calmée. Il s’était installé, prêt de la fenêtre, et essayait de faire le vide dans son esprit, même si ça n’était pas si simple que ça.

    Et ça allait l’être encore moins, car c’était maintenant au cyclone Narcisse d’entrer en scène.
    D’abord, il renversa tout le bazar posé sur une table d’un coup ample du bras. Le fatras s’écroula au sol dans un vacarme monstre qui fit sursauter le policier, qui eut même un mouvement de recul, se demandant si le ciel allait s’abattre sur lui. Mais ça n’était pas fini. Le voilà qui se jetait littéralement sur lui, le plaquant contre l’encadrure de la fenêtre, dont le léger relief s’enfonça dans le dos de l’Alaskien, lui arrachant un léger cri de douleur. Bon sang, la colère donnait une force surhumaine…
    L’instant d’après, il sentit quelque chose de légèrement incisif s’enfoncer dans son bras : des ongles. Des ongles qui le grifferaient au moindre sursaut de fureur.
    Et enfin, on lui cria dessus. D’abord d’arrêter, et il répondit par une mine dédaigneuse.
    Narcisse était dans tous ses états. Lui aussi. Méconnaissables l’un comme l’autre.

    Le policier ouvrit la bouche pour lui répondre, mais rien ne sortit, parce qu’il ne voyait pas quoi dire. Il ne savait pas pourquoi il ne partait pas. Il n’entendait même plus ce qu’on lui disait. Il n’assimila même pas le fait que Narcisse venait de lui dire plus ou moins volontairement qu’il avait besoin de loin. Assourdi par sa propre colère. Pathétique… Des paroles. Paroles, paroles, toujours des paroles, il n’écoutait plus. Jusqu’à ce que les ongles s’enfonçant dans son bras ne le ramènent à la réalité, suivi de près par trois mots qui cherchaient à meurtrir. Je te déteste.

    Là, Nouck réagit. Il était trop perdu entre colère et mal être pour remarquer que ça sonnait absolument faux. Il avait la nausée, et il avait envie de vomir. En parallèle, il avait envie de boire, pour rire sans souci, et de drogue, pour oublier et planer.
    Il voulait vite s’éloigner, oublier ce lieu, son habitant, ses amants, ses provocations, ses cris.

    « Tu es cinglé… » murmura-t-il, fronçant les sourcils, se dégageant d’un mouvement brusque du bras.

    « Narcisse…tu es un GRAND, un ENORME cinglé ! » reprit-il, haussant la voix, hurlant presque.

    C’était le borgne qui se fichait de l’aveugle. Dans la famille, cinglé, hystérique, et compagnie, il devait être le père.
    Il hésita un instant, ne sachant que faire. S’énerver, c’était facile. Se justifier, en revanche, ça ne l’était pas du tout. Surtout devant un Narcisse qui semblait au bord de l’explosion.

    « Tu sais quoi… »

    murmura-t-il, laissant vagabonder son regard autour de lui, sur le désordre qu’ils avaient tous deux occasionnés.

    « Je n’ai pas besoin de toi. Pas du tout. Du tout… »

    Le ton se voulait assuré, mais la voix était assurée.

    « Alors je me casse. Ouais c’est ça, j’me tire ! Et t’as raison, j’vais baiser un autre mec ! »

    Il s’approcha de lui, l’air menaçant, et enfonça son index dans la poitrine de Narcisse.

    « Comme ça…on sera quite, hein ? »

    Sourire narquois, sourire mauvais, sourire volontairement blessant.
    Et sur ses paroles, Anouck Atwoman tourna les talons, et disparut, prenant soin de claquer la porte avant.

    Il commença à descendre les marches, et la voix de Narcisse résonna dans sa tête : Je te déteste. Est-ce qu’il lui avait courru après pour le lui répéter, ou bien était-ce ses idées qui se mélangeaient. Il se retourna. Non, la porte était fermée. C’était son imagination. Je te déteste je te déteste. Ces trois petits mots dansaient dans sa tête, le rendant presque taré.
    Anouck ricanna. Bah. Il n’était pas la première personne à le détester. Nouck ETAIT détestable, au fond.

    Oui mais… D’habitude ça le faisait rire. Là, pas du tout. C’était plutôt l’inverse. Il avait mal à la tête, mal au ventre, mal à la poitrine. Génial. Se serait-il chopé la crève ?

    *Si ça s’trouve l’autre débile était malade et Narcisse ma refilé sa merde…*

    Oui, ou bien peut-être était-ce ce qu’on appelle…un chagrin d’amour ? L’idée lui tira un petit rire sans joie. Bien sur oui, et puis quoi encore. Bientôt il pourrait jouer dans « Candy au pays des lapins roses ». Il fallait qu’il songe à arrêter l’alcool et la drogue, ça ne lui réussissait plus du tout. Il en devenait presque borderline. Depuis quand il s’inquiétait d’un amant de perdu ?
    Un de perdu, dix de retrouvés. Oui, il fallait raisonner ainsi. Après tout, Narcisse était beau, et plutôt doué, mais pas irremplaçable non plus !

    Satisfait d’avoir repris du poil de la bête et de, à nouveau, raisonner normalement, il hâta le pas pour rejoindre sa moto. Sa moto. Hahaha. Le sort s’acharnait sur lui.
    Oui. Il revoyait distinctement la scène. Narcisse qui faisait sa crise d’hystérie, et lui qui, sous la surprise, avait lâché ses clefs de moto…

    *…sur le rebord de la fenêtre. Et merde.*

    Et oui.

    « Shit ! Shit Shit Shit ! »

    Un passant l’observa d’un air effrayé, se demandant ce que cet espèce d’albinos timbré lui voulait. Anouck l’ignora, passablement énervé par son côté tête en l’air. Réflexion faite, il n’était PAS tête en l’air. C’était Narcisse qui le perturbait. NON ! Non. Narcisse ne le perturbait pas du tout. Narcisse était un nom sur une liste, et il venait d’être rayé de cette liste.

    Ceci dit, il lui fallait quand même retourner chez lui. C’aurait dû lui être égal, mais pour une raison dont il ne saisissait pas l’entierté, ça le dérangeait. Le gênait.
    Il remonta les escaliers avec une lenteur sans pareille, et hésita encore devant la porte.
    Finalement, il la poussa, et fixa immédiatement ses yeux sur la fenêtre, pour ne pas avoir à fixer Narcisse.

    « J’ai… » il fit un pas vers la fenêtre. « …oublié mes clefs. »

    Toujours en évitant le blond du regard, il accéléra le pas, retrouva, comme il s’en doutait, les clefs sur le dit rebord, les pris, et les enfonça dans la poche trop petite de son pantalon en cuire. Voilà c’était fait.

    « Bon… » marmonna-t-il, ce qui était sans doute sensé conclure leur rencontre, leur journée, leur relation –bon 3 en un…

    Il daigna finalement lever la tête vers lui, se disant qu’il était ridicule à l’éviter du regard, et que s’il s’en fichait si bien de lui, il pouvait bien planter ses yeux rouges dans les siens, avec tout le dédain qu’il méritait.
    Pas de chance, si dédain il y eut, ce ne fut qu’une seconde. Quand son regard se posa sur lui, il crut entendre un bruit de verre se brisant. Puisque rien n’avait bougé, il en déduisit que ça venait de sa propre tête. En gros, il devenait barj, oui…

    Il hésita, observant en silence ce visage qu’il avait vu parfois sourire, parfois s’énerver –quoique jamais autant qu’aujourd’hui-, parfois le défier, parfois le séduire, parfois noyé de plaisir, parfois contrarié. Là il n’était rien de tout ça.
    Le cerveau vide, sans réfléchir, il fit le pas qui le séparait de lui, et dans un geste d’impulsion que Narcisse ne put sans doute évider, il colla ses deux mains de par et d’autres du visage du français, et colla ses lèvres au sienne, sentant presque immédiatement une sorte d’apaisement, qui le poussa à fermer les yeux et à tout oublier, un court instant.

    Très court cependant. Rapidement, l’horrible goût de la cigarette et l’infecte odeur du précédent lui tirèrent les cloches, et lui rappelèrent tout : pourquoi il s’était énervé, pourquoi il était parti, pourquoi il avait failli le rayer complètement de sa vie.
    Il s’écarta presque immédiatement, fit un pas en arrière, leva les yeux au ciel, et grommela un

    « putain… » qui voulait, malheureusement, tout dire.
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyJeu 14 Mai 2009 - 13:51

" Tu es cinglé… "

Murmure venimeux. Le policier se dégagea brusquement. Narcisse eut un frisson lorsqu'il perdit ses yeux de vue. Etait-il réellement dépendant de ce regard ?

" Narcisse…tu es un GRAND, un ENORME cinglé !
- Peut-être bien, que j'suis cinglé ! Au moins autant que toi ! "

Il y eut un silence ; le jeune homme cherchait désespérément les yeux d'Anouck - en vain. Celui-ci regardait partout, sauf là où se trouvait Narcisse. Depuis quand était-ce ainsi ? Depuis quand avait-il autant besoin de ce regard ? Et pourquoi avait-il toujours autant de mal à respirer normalement ? Son souffle était saccadé, désordonné. Sa gorge lui faisait mal d'avoir tant crié. A moins que ça ne soit pour une autre raison, qu'il préférait ne pas envisager. Il n'était tout de même pas si faible que ça. Il était hors de question qu'il se laisse aller à pleurer.

" Tu sais quoi… "
murmura Anouck.

Narcisse eut un nouveau frisson. Il savait pertinemment ce qui allait venir. Il aurait voulu se boucher les oreilles, ne pas l'écouter. Pour la première fois depuis bien longtemps, il aurait voulu fuir.

" Je n’ai pas besoin de toi. Pas du tout. Du tout… "

Pourquoi faisait-il si froid ? Le blond tremblait violemment, incapable de se contrôler. Ça ne pouvait être rien d'autre que le froid, n'est-ce pas ? Rien d'autre... A moins que... Non, bien sûr. Il ne craignait pas qu'il parte. Il allait regretter, évidement, mais nul n'est irremplaçable. Il n'aurait qu'à appeler Takumi plus souvent. Ils se valent tous, de toute façon. Ou moins essayait-il de s'en persuader, ce qui apparut comme une tâche bien plus ardue qu'il ne l'avait escompté.

" Alors je me casse. Ouais c’est ça, j’me tire ! Et t’as raison, j’vais baiser un autre mec ! "

Ne fais pas ça. Il aurait voulu crier ces mots, mais rien ne vint. Anouck s'était de nouveau rapproché. Il avait posé son doigt sur son torse, appuyant à lui faire mal, mais Narcisse ne s'en souciait pas plus que du bleu qui était apparut sur son bras.

" Comme ça…on sera quitte, hein ? "

Anouck tourna les talons. Enfin, Narcisse réussit à réagir. Il prit une profonde inspiration, ou du moins, aussi grande que le lui permettait sa gorge douloureuse. Il cria.

" Non ! "

Un cri, un simple cri. L'avait-il entendu ? La porte claqua. Bientôt, il n'y eut plus que le silence. Fermant les yeux, il se laissa glisser au sol, ses jambes refusant de le soutenir plus longtemps. Ses fines épaules étaient secouées de violents tremblements. Soudain, il fut pris de nausées ; l'odeur de cigarette autour de lui, celle de l'alcool et celle, de plus en plus insupportable, de Takumi et de la soirée qu'ils avaient passé ensemble, lui paraissaient omniprésentes, oppressantes. Il fallait qu'il s'en débarrasse. Il se leva tant bien que mal, chancelant, puis se dirigea vers la salle de bain. Là, il s'accouda au lavabo, avant de s'asperger le visage d'eau glacé. Il frissonna. Il n'arriva pas à assimiler la nouvelle. Ou plutôt, il ne voulait pas l'assimiler. Anouck était partit.

Il s'assit sur le lit, amorphe. Il ne fallait pas qu'il se focalise là-dessus. Il oublierait. On oublie toujours. Combien de fois la porte de son appartement avait-elle été franchie par un amant furieux ? Combien de fois une de ses aventures s'était-elle terminée sur une dispute ? Ça n'était pas comme s'il découvrait ça. Ni comme si ça pouvait l'atteindre. Et pourtant...

Il regarda autour de lui. Des débris d'un plat en verre qu'il avait brisé dans sa colère jonchaient le sol. Machinalement, il commença à les ramasser. Il regarda les éclats dans ses mains, chacun renvoyant la lumière de manière différente. Des reflets dorés, d'autres renvoyant les couleurs des meubles environnants. Mais pas de reflet rouge.

Brusquement, Narcisse attrapa son pantalon, l'enfilant à la va-vite, avant de se précipiter vers l'entrée, sans prendre le temps de refermer sa chemise. Il fallait qu'il le rattrape. Mais, avant qu'il n'aie pu l'atteindre, la porte s'ouvrit. Et Anouck apparut. Il fixait un point derrière Narcisse.

" J’ai…oublié mes clefs. " marmonna-t-il.

Il fila vers la fenêtre, récupérant son bien tombé sur le rebord.

" Bon… "

Et il le regarda, droit dans les yeux. De nouveau, Narcisse se laissa sombrer dans les pupilles écarlates de son amant.
Il sentit quelque chose de chaud sur son visage. Voilà qu'il pleurait. Et merde. Le policier avait décidément des effets bizarres sur lui. Il aurait peut-être mieux fait de ne pas revenir.
Soudain, Anouck s'approcha. Narcisse eut l'impression de voir la scène au ralentit, comme dans un mauvais feuilleton, mais pourtant fut incapable de faire le moindre geste. Les lèvres du policier se posèrent sur les siennes, tandis qu'il capturait son visage dans ses mains.. Il ferma les yeux, esquissant un geste pour nouer ses bras autour de son cou. Trop tard - le baiser fut rompu.

" Putain… " marmonna Anouck.

Il s'éloigna. Non ! C'était on ne peut plus clair, à présent. Narcisse avait besoin de lui. Il refusait catégoriquement de le voir partir une seconde fois. Il se précipita vers la porte, pour en bloquer l'accès. Puis il compris enfin. Il comprit pourquoi Anouck l'avait repoussé plus tôt et pourquoi il semblait si énervé après l'avoir embrassé. Takumi. Ces cigarettes qu'il détestait. Cette odeur. Ça n'était pas lui qui le dégoûtait. C'était l'autre.

" Si tu n'aimes pas cette odeur, tu n'as qu'à l'effacer ! " cria-t-il.

De nouveau, il s'approcha d'Anouck et referma les poings sur le devant de son vêtement. Il plongea ses yeux dans les siens.

" Je t'interdis de partir ! "

Sa voix commençait sérieusement à déraper ; à vrai dire, il ne contrôlait plus grand chose.

" Pourquoi ? Pourquoi tu me détestes tant que ça ? " Il hésita. " Pourquoi..."

Dans un accès de fureur, il martela de ses poings le torse du policier, sans grand résultat. Puis, sans qu'aucune raison ne l'y pousse, il changea brusquement d'attitude : se mettant sur la pointe des pieds, il enfouit son visage dans le creux du cou d'Anouck, et, desserrant les poings, il l'enlaça soudainement, plantant ses ongles dans la peau de son dos, comme pour l'empêcher de partir. Qu'importe s'il lui faisait mal ; il voulait juste rester contre lui.

" Je t'en prie " Sa voix tremblait. " Reste."

Allons bon. Narcisse qui suppliait, maintenant. C'était la soirée de l'absurde. La situation lui échappait dangereusement. Son esprit lui disait de jeter Anouck à la porte, mais il était incapable de s'y résigner. Il lui en voulait pour ses remarques blessantes autant qu'injustifiées, mais ne pouvait le lui reprocher. Il en voulait à mort à Takumi qui, pourtant, n'avait rien fait de mal. Mais son tort aux yeux de Narcisse était impardonnable : à cause de lui et d'une stupide soirée, il était en train de perdre Anouck. Et pourtant, le policier n'était lui pas un modèle de fidélité, c'était certain ; aussi Narcisse avait-il autant de raison de lui en vouloir que d'en vouloir au garçon.

Lâchant le policier, il s'effondra au sol pour la deuxième fois de le soirée. Des mèches de ses cheveux d'or, épars sur ses épaules de nouveau découvertes, venaient masquer son visage d'albâtre. Il avait ramené ses bras contre lui, comme pour se protéger - mais se protéger de quoi ? De la colère d'Anouck ? Ou bien de la sienne ? Tout son corps était parcourut de violents frissons. Le bleu sur son bras, qu'il avait ignoré jusqu'ici, le lançait douloureusement. Sa gorge serrée lui faisait mal. Il leva ses yeux d'ambre et de glace vers son amant.

Il ajouta dans un murmure, en français.

" Ne t'en vas pas. "
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyJeu 21 Mai 2009 - 1:25

    J’ai oublié mes clefs. A l’instant même où il prononça cette phrase, il eut un rictus intérieur. Ca puait à des kilomètres la fausse excuse. Le genre, j’oublie volontairement mes affaires chez toi pour avoir une excuse valable d’y retourner. Pourtant, il n’avait pas fait exprès. A moins que… inconsciemment ? Non, aucune chance. Lorsqu’il était parti, il l’avait fait d’un pas décidé. Il ne voulait plus le revoir, ce salaud. L’effacer de sa vie à tout jamais.

    A croire que la volonté d’Anouck n’était pas de fer. Un regard avait suffit à le faire vaciller. C’était risible, à bien y penser. Pire que les séries à l’eau de rose qui lui donnait envie de vomir. Pire que les films guimauves qui le faisaient, d’ordinaire, tant rire. C’était de lui qu’il pourrait rire, en y repensant. D’ailleurs, si la situation ne lui semblait pas choquante à l’instant précis, nulle doute que le lendemain, lorsqu’il aurait tout le loisir d’y repenser, il se remettrait sérieusement en question. Et les remises en question d’Anouck étaient généralement assez…violentes pour son entourage…

    Cela dit, la happy end qu’on pourrait attendre ne vint pas, et après avoir échangé un très court baiser avec Narcisse, Anouck s’écarta, ponctuant son geste d’un juron rageur.
    Non. Non décidément ça n’allait pas. Il s’éloigna, l’observa d’un regard presque froid, même si la couleur, rouge, était chaude.
    Et Narcisse sembla comprendre. Enfin.
    D’instinct, il se décala, se plaça entre la porte et le policier, présentant sans doute un nouveau départ précipité.

    Anouck eut un sourire mi-désolé, mi-amer. Il était drôle lui. L’effacer. Ca n’était pas si simple que ça, là tout de suite. Il avait surtout envie de le jeter sous la douche et de le laver de fond en comble. Il lâcha un gros soupir –un de plus- et secoua légèrement la tête de gauche à droite.
    Il observa la porte derrière Narcisse, puis Narcisse lui-même qui faisait obstacle. Est-ce que c’était bien la peine ? Anouck n’était même pas sur de vouloir vraiment partir. En fait il ne savait pas. Partir, tourner la page, et se ronger les sangs. Rester, s’engueuler, et tout ça pour quoi ?
    A quoi les avancerait l’affrontement. Certes, il finirait par se calmer, parce que sa colère n’était pas infinie et que voir Narcisse préoccupé, c’était se faire mal à lui-même.

    Il regarda le blond s’approcher de lui sans moufter ni même bouger, le laissant s’emparer de son pull, qui allait finir déformer, ne détournant pas son regard cette fois-ci lorsque les yeux de Narcisse cherchèrent les siens. Il eut un maigre sourire en entendant l’interdiction, mais continua à se murer dans le silence. Il le laissa le marteler de poings qu’il sentait à peine tellement la force du français semblait fléchir.

    « Je ne te… »

    Il aurait voulu lui dire qu’il ne le détestait pas, mais les mots ne sortirent pas, sa gorge se nouant comme si elle refusait d’aligner deux mots de plus. Il n’eut même pas l’occasion d’ajouter les deux mots de plus, puisqu’il fut surpris de voir Narcisse brusquement changer de tactique : venant se blottir contre lui, sa tête dans le creux de son épaule, son souffle brûlant sur sa gorge, ses ongles légèrement enfoncés dans le haut de son dos.
    Anouck resta d’abord les bras ballants, se maudissant d’être aussi faible.

    Et si Narcisse n’était qu’un bon comédien ? Après tout, en comédie, Anouck n’était pas le dernier des abrutis. Tromper, mentir, berner, tout ça, c’était presque son lot quotidien. Il connaissait suffisamment Narcisse pour savoir que dans le domaine du jeu, il était plutôt doué, lui aussi. Alors au fond, qu’est-ce qui lui disait que ce n’était pas une simple mascarade pour le faire céder et revenir sur ses dires. Mais Anouck ne voulait pas revenir. Tout ce qu’il avait dit, il l’avait pensé. Il aurait pu le dire plus…gentiment, c’est vrai. Mais il n’allait pas s’excuser et oublier. Il ne pouvait pas.

    « Mais ça rime à quoi tout ça ? »

    lacha-t-il finalement, écartant Narcisse d’un geste évasif.
    Anouck avait la désagréable impression de jouer une mauvaise pièce de théatre. Ses paroles, ses gestes, son attitude, tout puait le mélodrame, la tragédie antique –qui se finit mal par ailleurs. En même temps, il ne réfléchissait pas vraiment, lorsqu’il agissait. Ca lui venait naturellement. Comme quoi finalement, oui, il était bel et bien jaloux…

    « Ca rime à quoi ? »

    répéta-t-il, en levant les yeux au ciel, comme si la réponse s’y trouvait. Qu’est-ce qui rimait à quoi d’ailleurs ? Ca, tout ça, eux, leur situation, ou leur non-situation.
    Il savait qu’il allait craquer, parce que Narcisse savait COMMENT le faire craquer, et il aussi parce qu’il ne supportait pas de le voir dans tous ses états –même si, ça vrai dire, c’était la première fois qu’il le voyait ainsi.
    Alors ils se réconcilieraient. Ils se retrouveraient. Et puis un peu plus tard, belotte et rebelotte. Le manège continuerait tranquillement, les chevaux s’ignorant, comme toujours. Et puis il retomberait sur un de ses amants, ou peut être bien que ce serait au tour de Narcisse –qui sait ? Peut être que lui aussi cachait bien au fond de lui un homme jaloux. Et là, ils s’engueuleraient de nouveau. Se reconcilieraient. Est-ce que c’était fait pour durer longtemps ça ? Et depuis quand Anouck réfléchissait au long terme. Vivre au jour le jour, il avait toujours fait ainsi. Depuis quand se projetait-il dans le futur ?

    « Putain, ça me rend malade ! » gémit-il à voix haute. Une pensée destinée à lui-même qu’il avait finalement manifesté à voix haute, une de plus.

    Il n’eut guère le temps de plus s’apitoyer sur son sort, ni même de remettre en question sa condition de pauvre mortelle, un bruit sourd de chute attira son attention. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre d’où cela venait puisque, baissant à peine les yeux, il vit Narcisse gisant au sol, visiblement dans un sale état.

    « Narcisse ! »

    lança-t-il, criant plus que ne parlant, s’accroupissant pour se mettre à sa hauteur, glissant un bras derrière son dos pour l’empêcher de basculer en arrière ou sur le côté. Il sentit tout le corps du jeune français trembler et se contracter. Il avait l’air fiévreux. Il murmura quelque chose que Anouck ne comprit pas. Hormis l’anglais et le japonais, il ne parlait pas un traitre mot d’une autre langue. Il songea simplement qu’il se mettait à délirer. Si ça se trouve, il avait de la fièvre. Ca ne serait pas étonnant, à se trimballer en petite tenue avec la fenêtre ouverte, on ne peut attraper que la mort.

    « Narcisse est-ce que ça va ? »

    demanda-t-il, le secouant légèrement pour le faire réagir, une pointe d’inquiétude dans la voix. Il ne manquerait plus qu’il soit malade. Anouck jouant les infirmières. Après le Anouck jaloux, c’était sans doute la chose la plus incongrue et la plus inattendue de la journée.
    Parce qu’il avait vu mille fois ce geste dans les films, et parce qu’enfant ses parents le lui faisaient, il posa sa main sur le front de Narcisse. C’était pour vérifier la fièvre, disait-on. Mais ça ne l’aidait pas beaucoup. Etait-il chaud ? Oui. L’était-il plus que de coutume ? Peut être. Peut être pas. Il n’en savait rien.

    « Tu te sens mal ? »

    poursuivit-il, dans sa quête d’information pour progresser dans son rôle d’infirmier. Oublié la colère et la jalousie. Oublié le Takumi et son odeur nauséabonde. Oublié ses clefs de moto. Oublié sa propre nausée. Avec son bras, il tenta de redresser Narcisse, le portant plus que ne l’aidant à se relever, pour faire 3 pas, et le laisser s’asseoir –ou plutôt…retomber- sur le lit encore défait qui serait probablement plus confortable que le sol.
    Anouck commença à chasser doucement du bout des doigts les mèches dorées qui se croisaient les uns les autres sur le visage de Narcisse.

    « Tu veux de l’eau ? »

    proposa-t-il, n’ayant pas la moindre idée de ce qu’il fallait faire en le voyant dans un tel état, encore un peu mal à l’aise vis-à-vis de ce qui s’était passé juste avant, lui-même légèrement fiévreux, troublé par son propre comportement.
    Il soupira une nouvelle fois, passant une main dans sa crinière argentée, l’air préoccupé. Il faisait le point, du moins il essayait, mais dans sa tête, les idées, les problèmes et les solutions dansaient une farandole folle, et rien ne voulait s’organiser comme il l’aurait voulu. Il ferma les yeux, un court instant, à la recherche d’une paix intérieure qu’il ne connaissait plus déjà depuis des années…

    Se faire dire ses 4 vérités ne l’avait pas aidé à s’apaiser. Oui, il savait qu’il n’était pas mieux. Il était peut être même pire en fait, dans la catégorie salaud innommable. Alors pourquoi est-ce que ça le gênait autant, tout ça ? C’aurait dû lui être égal. L’arranger même. En effet, quoi de plus simple qu’un couple « libéré ». Il aurait du raisonner ainsi, se dire que si Narcisse allait voir ailleurs, alors lui aussi pouvait le faire, et ce avec la conscience libre. Mais pas un instant il n’avait souri, pas un instant l’idée ne s’était présentée sous ce jour. Il y avait tout de suite vu la trahison, l’horreur de devoir le partager, le malaise de ne pas être l’unique.

    L’unique. Comme si ce mot pouvait avoir un sens pour lui. Anouck sourit. Un sourire triste. Il était ridicule. Il avait l’impression de ne même plus être lui. Machinalement, il se pinça le bras, songeant qu’il ne s’agissait peut être que d’un rêve étrange orchestré par une descente d’alcool trop importante. La très légère douleur se manifestant sur son bras lui fit comprendre que non, il ne rêvait pas.

    Il déraillait complètement…

    Il reposa ses yeux rouges sur l'homme ébranlé assis sur le lit, s'assit à côté de lui, sembla hésiter un instant, posa sa main à l'arrière de sa tête, appuyant pour l'obliger à se pencher un peu en avant, et déposa, délicatement, un baiser sur son front. Un geste qui lui ressemblait si peu finalement. Un geste pour apaiser les enfants. Mais Anouck ne voulait pas apaiser Narcisse. C'était lui même qu'il essayait de tranquiliser...
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Narcisse De Lioncourt
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Narcisse De Lioncourt


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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyLun 25 Mai 2009 - 21:10

" Je ne te… "

Anouck s'interrompit. Narcisse, suspendu à son cou, ne pouvait s'empêcher de trembler.

" Dis-le... " murmura-t-il dans le creux de l'épaule de son amant. " Dis-le que tu ne me détestes pas... "

Il s'accrochait toujours, dans une attitude désespérée qui ne lui ressemblait en rien. Son inébranlable fierté s'effritait inéluctablement au contact du policier. Avant qu'il ne le rencontre, il aurait jeté dehors quiconque se permettait de montrer une once de jalousie à l'égard d'un de ses autres amants. Mais là, la seule chose qu'il désirait, c'est que Anouck reste avec lui. Tout ça lui paraissait irréel. Comment avait-il pu s'abaisser à supplier quelqu'un, il ne pouvait l'expliquer.

Il repensa furtivement à Takumi, qu'il avait presque jeté dehors sans états d'âme. Il se moquait totalement de ce qu'il pouvait bien penser de lui à ce moment précis. Savoir qu'il y avait des chances qu'il dorme dehors le laissait de marbre ; en conclusion, son sort ne lui importait pas plus que le temps qu'il avait fait la veille. Une seule chose pouvait le pousser à repenser à lui : son ressentiment, pour avoir semer la zizanie entre lui et Anouck

" Mais ça rime à quoi tout ça ? " fit soudain celui-ci, le repoussant.

Une fois de plus. Cette fois-ci, Narcisse résista, gardant le policier enlacé. A quoi ça rimait ? Que voulait-il dire ? Parlait-il de leur relation ? Le jeune homme resta silencieux un court instant. Des engueulades. Des réconciliations. Des infidélités qui n'en étaient pas réellement. Une relation pas vraiment définie, fragile, l'absence de réelle confiance... Est-ce que ça avait vraiment un sens ? S'il avait été objectif, Narcisse aurait répondu que ça ne rimait à rien. Seulement voilà, il était incapable de se montrer objectif.

" Ça rime à quoi ?
- Faut-il vraiment que ça ait un sens ? " murmura Narcisse en guise de réponse.

Un silence s'installa, pesant. Il sentait la chaleur de la peau d'Anouck contre son visage, entendait sa respiration, mêlée à la sienne. Un court un instant, il essaya d'imaginer. Que ferait-il si le policier décidait de partir ? Il fut parcouru d'un violent frisson à cette pensée. Depuis quand avait-il autant besoin de sa présence ? Leur rencontre lui revint brièvement en mémoire. Etait-ce depuis ce moment-là ? Depuis le début ? Peu probable. Tous deux étaient dans un état d'ébriété particulièrement avancé lorsque Narcisse avait commencé à faire du charme au policier. Mais au fils de ses visites, peut-être avait-il fini par réellement s'attacher à lui. C'était tellement risible. Si aller voir ailleurs ne le gênait pas, il aurait dû se moquer totalement que Anouck reste ou non avec lui. Mais voilà, ça n'était pas le cas. Il avait besoin de lui, et ce malgré sa volonté de ne jamais s'attacher à quelqu'un à ce point.

Il entendit la voix d'Anouck tout près de son oreille.

" Putain, ça me rend malade ! " gémit-il.

Le froid, de nouveau. Un froid qui arrivait par vague, malgré la chaleur ambiante. Un froid qui ne le lâchait pas. Il s'effondra au sol.

" Narcisse ! "

Allons bon. Voilà qu'il croyait entendre Anouck l'appeler, maintenant. Entendre des voix : premier signe de folie. Quoique dans son cas, ça n'était probablement pas le premier. Mais bon, après s'être autant énervé, le policier n'allait certainement pas s'inquiéter pour lui comme le laissait entendre le ton qu'avait entendu Narcisse.

Pourtant, les mains chaudes du policier avaient l'air on ne peut plus tangibles. Il le sentait qui le soutenait, un bras passé dans son dos. Son contact le fit frissonner, comme à chaque fois qu'il le touchait. S'y habituerait-il vraiment totalement un jour ? Il soupira. La question n'était plus vraiment d'actualité, à présent.

" Narcisse est-ce que ça va ? "

De l'inquiétude ? Il sentit la main d'Anouck se poser sur son front avec douceur. Un frisson le parcourut et il ferma doucement les yeux. Anouck s'inquiétait pour lui. Anouck ne le détestait pas.

Il sentit le bras qui le soutenait le soulever. Instinctivement, il noua de nouveau ses bras autour de son cou. Le trajet jusqu'à son lit lui parut interminable, d'autant qu'un vertige le prit à mi-parcourt. Allons bon. Non seulement il déraillait, mais en plus il avait chopé la crève, maintenant ? Non, bien sûr. Il connaissait déjà la cause de son malaise. Et cette cause en question venait de le laisser retomber sur le lit. Il entendit sa voix chaude à côté de lui, mais n'osa pas le regarder.

" Tu te sens mal ? "

Il sentit les doigts froids d'Anouck frôler son visage, tandis qu'il en chassait quelques mèches de cheveux.

La gorge nouée, il tenta une réponse.

" Bien sûr que je me sens mal, idiot ! " lâcha-t-il faiblement, tentant un sourire qui s'apparentait davantage à une grimace.

Hors de question qu'il joue les demoiselles en détresse et se laisse chouchouter. Même s'il en crevait d'envie, il avait déjà montré assez de faiblesses au cours de la soirée pour au moins un mois. Il refusait de fondre en larmes dans les bras du policier. Quoique, juste les bras, sans les larmes, ça lui plaisait bien, comme idée.

" Tu veux de l’eau ? " lui demanda-t-il, légèrement hésitant.

Narcisse resta silencieux un court instant. De l'eau, il s'en était déjà aspergé copieusement le visage quelques instant plus tôt. Mais il était vrai que ça n'avait pour ainsi dire pas servi à grand chose : il se sentait de nouveau fiévreux, agité. La douleur de son bras le lançait, provoquant du même coup un élan de culpabilité lorsqu'il pensa à celle qu'Anouck devait ressentir dans le dos à ce moment même, séquelle de son éclat de colère. Il avait soif.

" Non, merci. " répondit-il pourtant.

Pourquoi ? Simplement parce qu'il ne voulait pas qu'Anouck le laisse, même si c'était pour deux minutes à peine.

Enfin, il leva les yeux vers son amant. Celui-ci ne le regardait pas ; ses sourcils étaient froncé et son visage, soucieux. Même ainsi, pourtant pas de la meilleure humeur qui soit, Narcisse ne put s'empêcher de le trouver beau. Ses longs cheveux d'argent venaient frôler le creux de ses omoplates ; son visage, diaphane, l'attirait comme la lumière d'une lampe attire les insectes. Et ses yeux. Deux prunelles incarnat, brûlantes et pourtant parfois si froides. Froides aujourd'hui, alors qu'ils se disputaient. Brûlantes lorsqu'ils passaient ensemble ces nuits passionnées, enflammées, qui lui manquaient déjà tant.

Il avait besoin de lui.

Toujours assis sur le rebord de son lit, il ne bougeait pas. Il aurait voulu se jeter dans les bras de son amant mais, quelque part, il craignait sa réaction. Oh ! Que ne pouvait-il effacer l'odeur de l'autre. Il l'aurait tant voulu, juste pour ne plus dégoûter Anouck. Pour qu'il accepte de se laisser approcher et - qui sait ? - de se laisser embrasser.

Narcisse esquissa un geste en se direction, voulant prendre sa main dans la sienne. Mais, contre toute attente, ce fut Anouck qui vint vers lui. Lorsqu'il posa une main dans sa nuque, l'attirant à lui, il sentit son coeur rater un battement. Puis il se pencha, doucement, avant déposer un baiser sur son front, d'une douceur infinie.

Ce fut le signal de départ pour Narcisse. Abandonnant totalement l'idée d'avoir un comportement un tant soit peu rationnel, il se jeta au cou du policier, serrant étroitement ses bras autour de son cou. Ses épaules tremblaient, seules témoins des larmes silencieuses qu'il laissait à présent couler le long de ses joues exsangues.

" Ne me laisse pas. " murmura-t-il. " Ne me laisse pas..."

Puis, doucement, il se détacha, avant de déposer un baiser furtif, rapide, sur les lèvres d'Anouck. Il plongea ses yeux dans les siens. Sa stupide fierté avait définitivement volé en éclat, et peu lui importait son image, pour peu que son amant reste près de lui.

" J'ai besoin de toi. "
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyJeu 4 Juin 2009 - 12:02

    S’il fallait un sens ?
    Oui. Non. Peut être. Il n’en savait rien du tout. Les choses ont toujours un sens, non ? Peut être pas. Anouck Atwoman était connu pour faire des choses insensées. Alors pourquoi pas ça ? Pourquoi chercher un sens à une chose qui ne doit pas en avoir ? Mais il n’était pas sur de cela. De devoir accepter qu’au fond cette relation n’avait aucun sens et qu’il était donc insensé de lui en trouver. C’était à devenir fou, ces histoires. Plus fou qu’il ne l’était déjà. Plus fou qu’ils ne l’étaient.

    « Il faudrait. » répondit-il finalement

    Nouck plaqua sa main sur son front, dissimulant ses yeux. Ca lui donnait mal à la tête, tout ça. A moins que ce ne soit d’avoir trop crié, de s’être trop agité. Peut être un ensemble…

    Le policier ferma les yeux. Parfois il préférerait que les choses soient plus simples. D’ordinaire, simples, les choses l’étaient avec lui. Il n’aimait pas se compliquer la vie. Il faisait ce qu’il voulait, ne faisait pas ce qu’il ne voulait pas. Idem avec les amants. Il prenait, il jetait, il gardait, il reprenait, il échangeait, mais ne remboursait pas. Et là, d’un coup, quelque chose venait enrayer la machine infernale, suffisamment pour que plus rien ne tourne rond et que de simplicité on bascule dans complexité.
    Les crises, les cris. Il ne les avait plus connus depuis qu’il avait quitté sa mère et son beau père. Ou plutôt, si, il avait eu des cris, des gifles, des connus. Mais il s’en fichait, tout bêtement. Il ignorait, il attendait que la tempête passe. Il n’avait jamais déclenché la tempête lui-même.

    Nouck eut un sourire amer. Une petite voix, dans sa tête, ce que certains appellent la conscience, que d’autres appellent Jiminy pour la personnifier, lui disait, d’une voix agaçante : Alors, qu’est-ce que ça fait d’inverser les rôles ? D’être celui qui crie, celui qui est blessé, celui qui veut frapper, hurler, briser ?
    Il envoya voler cette satanée petite voix d’un hochement brusque de la tête. Il ne manquerait plus qu’il s’autofasse la morale et qu’il se mette à avoir des pensées mièvres comme « ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’autrui te fasse ». Oui, c’était un peu ça. Ne va pas tromper Narcisse si tu ne supportes pas que Narcisse te trompe. Mais bien sur, Anouck n’avait pas vraiment envisagé les choses sous cet angle. Pour lui, c’était plus « puisque tous mes amants me sont fidèles, Narcisse ne PEUT pas me tromper », et le facteur « Moi je ne suis pas fidèle » avait été laissé pour compte.

    Au fond, il n’avait pas voulu la dispute. Il n’avait pas non plus voulu que Narcisse finit dans cet état là. Il n’avait pas vu la mayonnaise monter. Il avait commencé par faire quelques petits commentaires acerbes, pour expulser la mauvaise humeur qui s’était installée en croisant le fameux Takashi. Pauvre mec. Il ne se serait sans doute jamais imaginé déclencher un tapage pareil… Et puis, Narcisse lui avait répondu, passablement agacé de recevoir les piques gratuite d’Anouck. Alors Anouck avait haussé la voix, chose qu’il faisait assez rarement somme toute, l’avait engueulé, dans sa colère, l’avait repoussé. Narcisse avait frôlé la crise d’hystérie. Chacun remettait une couche supplémentaire sur l’échelle de la fureur. Ca avait fini par exploser. Nouck était parti. La colère avait eut le temps de retomber des deux côtés, et les faiblesses avaient profité du moment pour se dévoiler.

    Voilà comment ils en étaient arrivés là. Et c’était donc lui, Anouck, qui était l’instigateur de la dispute. Il s’en voulait un peu même si, d’un autre côté, il savait que c’était inévitable. Enfin, maintenant, il le savait. Si vous lui aviez posé la question avant cet épisode, il vous aurait dit que croiser un amant de Narcisse dans la cage d’escalier alors qu’il venait lui rendre visite ne le dérangeait pas du tout, qu’il était au dessus de tout ça et qu’il ne connaissait pas la jalousie. Comme quoi, quand on dit que celui-ci qui nous connaît le mieux, c’est nous-même, on se trompe lourdement…

    Maintenant, il regrettait un peu. Il s’inquiétait. Narcisse avait l’air encore plus chamboulé que lui. Il lui demanda donc comment il allait même si, honnêtement, la réponse s’imposait. Il sourit donc à la réplique du blond, signe qu’il se remettait déjà un peu de sa colère. Il lui tapota gentiment la joue :

    « Petite nature… »

    Oh bien sur, il pouvait parler, il n’avait pas fait meilleure figure en se retrouvant devant l’amant de Narcisse. Pire peut être même.
    Préférant ne pas trop s’attarder sur le sujet, il lui proposa un verre d’eau, songeant que ça occuperait son esprit ailleurs. Mais il le refusa, sans donner de raison –ceci dit, fallait-il une raison pour ne pas avoir envie de boire ?

    Certain de ne pas devoir se lever de sitôt, il s’installa plus confortablement, Narcisse toujours à moitié avachi sur lui. Même dans un état piteux, il gardait de sa splendeur française qui avait attiré Anouck au premier regard. Oui, en un sens, on pouvait dire qu’ils étaient faits l’un pour l’autre : remarquables personnalités parées d’une remarquable apparence, frappante de beauté mais aussi de singularité. C’était peut être parce qu’ils ressemblaient trop, parce qu’ils étaient trop semblables, qu’Anouck n’acceptait pas les dérives de son amant. Dur à dire. Leur relation restait pour l’un comme pour l’autre comme pour tous les gens qui y étaient extérieurs un mystère, une énigme.

    Il sentit Narcisse se blottir contre lui, les épaules tremblotantes. Anouck ne savait si c’était la fièvre, le froid, ou bien des sanglots qui en était la cause, et il ne demanda pas. Il se contenta de resserrer ses bras sur ce petit corps fragile contre lui.
    Ce ne fut que lorsqu’il redressa son visage vers lui, et qu’il déposa un baiser hâtif sur ses lèvres qu’il put sentir et goûter le liquide salé qui avait coulé sur ses joues pour mourir sur ses lèvres…

    Il se laissa faire presque passivement –chose rare, voire inquiétant chez lui- se contentant de soutenir son regard, sans que le sien ne témoigne une once d’animosité ou d’agressivité.
    Anouck semblait presque éteint, ou alors simplement épuisé. Difficile à dire.
    Son cœur fit un bond étrange lorsque Narcisse lui déclara avoir besoin de lui, mais il ne dit d’abord rien, agitant simplement ses bras comme s’il cherchait à le bercer ou le consoler d’un quelconque cauchemar. Oui, c’était ça. Leur dispute était un cauchemar.
    Mais ça avait démarré à cause de lui. Si c’était un mauvais rêve, alors il était le sommeil qui l’avait laissé s’installer…

    « Je suis désolé… » murmura-t-il, fermant les yeux, fronçant les sourcils « J’ai été con. »

    Oui, et pas qu’un peu. Enfin, surtout jaloux. Mais il n’aimait pas ce mot. Et même s’il admettait, en lui-même, avoir effectivement fait une belle crise de jalousie, dans les règles de l’art –quoiqu’il ne s’était pas abaissé au lancer d’assiettes…- , il n’avouerait probablement pas de vive voix de sitôt. Quelque part, c’était sa fierté d’homme –enfin plutôt sa fierté de salopard séducteur collectionneur avéré- qui en prenait un sacré coup.

    « Je… »

    Il se cherchait une excuse. Valable. Pour justifier une telle attitude. Une fausse excuse. La vraie d’appelant jalousie et étant, de son point de vue, inavouable. C’était stupide, au fond, personne ne se leurrait. Narcisse avait bien du comprendre pourquoi le policier était sorti de ses gonds, au fond. Mais que voulez-vous, il voulait se donner bonne contenance. Son cerveau turbinait à toute allure, et il fixait un point, derrière Narcisse, pensif.

    « J’ai passé une mauvaise journée… »

    Ben voyons, excuse typique. Et fausse. Il avait passé une bonne journée. Les mauvaises journées étaient rares pour un flic aimant son métier, et déléguant la partie la moins enviable à ses collègues.
    Globalement parlant, Anouck était plutôt heureux dans sa vie, et donc souvent de bonne humeur –à part peut être quand ce stupide gamin dont il ne connaissait même pas le nom s’amusait à lui pourrir la vie ou quand les impots se manifestaient. Mais ni l’un ni l’autre n’était à l’ordre du jour aujourd’hui.

    Et surtout, depuis quand s’amusait-il à déclencher des tsunami chez ses amants dés qu’un petit quelque chose venait gâcher sa bonne humeur ? Non décidément, ça ne tenait pas debout son histoire. La vérité c’était qu’il était digne d’avoir un rôle dans Amour, Gloire et Beauté. Quoique lui ça serait plutôt Débâcles, Débauche et Beauté. La même chose en version mélodrame. Sans doute pas très vendeur.

    Il aurait voulu reprendre instantanément du poil de la bête. Pouvoir lui répliquer quelque chose avec humour, comme il avait l’habitude de le faire, le taquiner un peu, mais il n’y parvenait pas. C’était drôle à dire, mais Anouck jouait les sentimentales. Il aurait voulu se bailloner pour s’empêcher d’aligner des âneries. En même temps, pour se rassurer, il se disait qu’ici, il n’y avait que Narcisse pour le juger, et Narcisse n’était pas dans un état plus glorieux que le siens, au fond.

    « On oublie ? »

    proposa-t-il, à demie-voix. Ca semblait un bon compromis : on oubliait la crise, on oubliait Takumi, on oubliait leurs états pathétiques. Et on reprenait là où ça en était.

    Si c’était possible…
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Narcisse De Lioncourt
▼ Civil - Mannequin
Narcisse De Lioncourt


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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptyJeu 11 Juin 2009 - 22:20

Spoiler:

Anouck ferma les yeux.

" Je suis désolé… J’ai été con. "

Narcisse eut un petit rire, moitié rassuré que la tension soit retombée, moitié amer. La tempête semblait terminée ; le calme qui s'était installé sur le petit appartement lui parut étrange après la crise qui avait fait rage quelques instants plus tôt. Pourtant, cette atmosphère semblait plus proche de celle qui régnait habituellement : Narcisse, blottit dans les bras d'Anouck, un léger sourire aux lèvres. Mais c'était en apparence. Les sillons tracés par les larmes sur ses joue en témoignaient, tout comme le plat de verre brisé dont les débris reposaient à présent sur la table basse.

" Un peu, oui. " rétorqua-t-il. " Beaucoup, même."

Il savait qu'il risquait, en accusant Anouck à nouveau, de provoquer encore une fois sa colère. Mais il n'avait pas la force de mentir et de faire comme si rien ne s'était passé. Paradoxalement, il avait envie que tout aille mieux.
Se penchant en avant, il posa sa tête dans le creux de l'épaule d'Anouck.

Anouck hésita un court instant, semblant réfléchir. Anxieux, le français le fixait ; il redoutait sa réaction.

" J’ai passé une mauvaise journée… " lâcha-t-il enfin.

Cette fois-ci, le rire de Narcisse fut bien plus franc. Allons bon ; Anouck, passer une mauvaise journée ? Beaucoup de choses contres-nature avaient eu lieu dans la soirée, mais là, c'était un peu trop. Sa propre journée avait été banale : matinée à ne rien faire, après-midi au bar où il travaillait, début de soirée dans un autre bar, où il avait déniché Takumi. Et pourtant, ça ne l'avait pas empêcher de frôler la crise d'hystérie. L'intention d'Anouck était claire : il se cherchait des excuses.

" Mais bien sûr " ironisa gentiment Narcisse. " Et tu es tout de même venu ici, en prenant le temps de te changer ? "

Là encore, la pique était risquée. Mais quelque part, il lui sembla que leur relation était de nouveau normale ; or, en temps normal, ce genre de moquerie n'avait guère d'importance. Doucement, il glissa une main dans la chevelure d'argent de son amant, plongeant son regard dans ses yeux écarlates. La scène de dispute, bien qu'encore bien présente entre eux, lui revint, étrangement fausse à ses yeux, comme s'il avait assisté à une pièce de théâtre. Un mauvais théâtre un peu trop mélodramatique, dépourvu du moindre réalisme. Et le rideau était enfin retombé, les acteurs, ennemis dans la pièce, pouvaient déposer les armes.

Il n'avait qu'une envie, un retour pur et simple à la normale. Ou mieux, un retour en arrière : pouvoir simplement effacer l'épisode Takumi ; un court instant, il laissa son esprit vagabonder, tentant d'imaginer ce qu'aurait été sa soirée sans ce gamin. Il se ressaisit bien vite. Allons bon, voilà qu'il jouait les nostalgiques, maintenant. Résumons : agacement, jalousie, hystérie, crise de larme, et maintenant nostalgie. Il était grand temps qu'il se reprenne.

La voix d'Anouck se fit entendre, tout près de son oreille, lui arrachant un frisson.

" On oublie ? " murmura-t-il.

Oublier ? Enfin une bonne idée ! Après tout, oublier, c'était comme effacer, n'est-ce pas ?
D'un geste, Narcisse essuya les dernières traces de larmes qui s'attardaient sur ses joues pâles, avant de passer une main dans ses longs cheveux d'or, afin d'y remettre un semblant d'ordre, sans grand succès.

Oublier. Ça paraissait si simple, dit comme ça. Il savait pertinemment que ça serait difficile ; pourtant, il avait envie d'y croire. Il avait envie d'oublier, de se débarrasser de cette stupide culpabilité qui n'avait pas lieu d'être, de ce chaos déraisonné qui l'avait agité.

Il se laissa tomber en arrière sur le lit, entraînant Anouck avec lui, le tenant par le bras. Là, il se tourna vers lui, lui adressant un sourire doux.

" On oublie. " lui chuchota-t-il.

Il se rapprocha de lui, passant de nouveau ses bras autour de son cou, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Puis, il se pelotonna contre lui, comme un enfant.

" Je suis fatigué... " murmura-t-il.

Il n'avait envie que d'une chose, à présent : se laisser aller et oublier. Il ferma doucement les yeux, laissant son souffle se caler sur le rythme de celui d'Anouck.

Bientôt, sa respiration se fit plus lente, plus régulière. Dans son sommeil, il referma les mains sur le tee-shirt - déjà passablement malmené - d'Anouck.
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MessageSujet: Re: Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck)   Hey, Darling, who's that boy ? (PV Anouck) EmptySam 13 Juin 2009 - 23:16

    (Un peu court aussi ^^ Mais c'était juste pour clôturer le rp :) )

    Apparemment, Narcisse était d’humeur à… le titiller. Mais le moment n’était peut être pas idéalement choisi pour jouer les humoristes.

    « Je… » commença Anouck, les lèvres pincées, l’air visiblement irrité.

    Il n’acheva pas sa phrase, inspirant un grand coup, se reprenant à la dernière minute. Ce n’était pas le moment de relancer les hostilités. Surtout qu’en temps normal, les piques étaient choses habituelles entre eux, et il l’aurait prit avec le sourire, se contentant de lui renvoyer la balle. Oui, c’était ainsi que ça marchait, d’habitude. Alors pourquoi pas aujourd’hui ?

    « J’ai dit mauvaise journée, pas journée chargée. Tu devrais savoir que je suis plutôt doué pour alléger mon emploi du temps… »

    se contenta-t-il donc de répondre, avec moins de cynisme qu’il ne l’aurait voulu.
    Soit, il avait gardé son self-control, c’était toujours ça.

    Laissant la pression ambiante retomber, il en vint finalement à proposer à Narcisse de tout simplement…oublier. Tout, à partir du moment où il avait croisé de fichu Takumi. Mettre une parenthèse sur cette journée, cette soirée.

    Anouck sourit doucement à la réponse de Narcisse. Ca semblait un bon compromis, d’oublier. Même si en général, le policier avait un très bonne mémoire. Il savait que quelque part dans sa conscience, dans son esprit, dans sa mémoire, cette journée pèserait. Mais ça n’était pas un problème. Il était bon comédien. A défaut de réellement oublier, car il doutait que ça soit possible, il ferait semblant de. Il redeviendrait celui qu’il était d’ordinnaire : détaché de tout, indifférent, presque méprisant.

    Mais autre chose le turlupinait. Arriverait-il à refaire face au Narcisse de d’habitude après avoir vu ses faiblesses ? Difficile, n’est-ce pas ? Mais il en serait sûrement de même pour lui : pourrait-il se comporter avec Anouck de la même façon après avoir connu le policier jaloux, colérique, furieux, mais aussi le Anouck fragile ?
    Ce n’était pas dit.
    Ils avaient, tous deux, besoin de recul. Voilà ce qu’il disait. Il ferait mieux de rentrer chez lui, de réfléchir, de laisser Narcisse se reposer. A leur prochaine rencontre, ils auraient tous deux fait le point. Peut être que tout recommencer comme avant. L’ennui, c’était qu’Anouck n’était même pas certain de vouloir cela. De vouloir revenir à « avant ». Certes, « avant » signifiait une entente parfaite, une complexité presque magique. Mais Narcisse lui avait dit des choses que jamais celui qu’il connaissait jusque là ne lui aurait dit. Et ça, ça jouait aussi.

    Alors qu’il laissait le jeune homme s’assoupir dans ses bras, il se perdit dans ses pensées, ressassant les mots, les insultes, les révélations qu’ils s’étaient échangées en quelques minutes, quelques heures.
    Il passa sa main sur la joue de Narcisse dans un geste presque tendre et eu un léger sourire en posant ses yeux sur ce visage calme, animé d’aucune émotion. Pas de tristesse, ni de moquerie. Pas de colère, ni d’indifférence. Un visage figé et fatigué. Beau. Il sentit deux mains se refermaient sur le chiffon informe qu’était son t-shirt, ne se souciant que peu de savoir dans quel état ce dernier serait.

    Il sentit d’abord la respiration se calmer, devenir plus régulière et plus profonde, signe que Narcisse était en train de doucement s’abandonner au sommeil dans ses bras.
    Anouck ne bougea pas, le regardant s’endormir, l’esprit à moitié ailleurs. C’était la meilleure chose à faire, en fin de compte, dormir. Même si Anouck n’était pas franchement fatigué. Normal, il ne s’était pas envoyé en l’air, lui. Arg, et le voilà qui recommençait malgré lui…

    Décidemment, il avait besoin de repos et de méditation pour digérer tout ça. Au moins 1 ou 2 jours, après, il pourrait faire face à Narcisse sans avoir des relans de tromperie dans les idées.
    Le temps de revenir sur terre, dans l’appartement du français, et il sentit le poids d’un homme, au choix, mort, ou profondément endormi, dans ses bras. Il opta pour la seconde solution. La poitrine de son amant se soulevait à intervalle régulier, signe plutôt positif de vie. Et de sommeil lourd et profond.

    « Bonne nuit… » murmura-t-il à voix basse.

    Sans trop le brusquer, il se releva, et le décala légèrement pour qu’il ait une position correcte et confortable dans son lit. Il dut le soulever légèrement pour récupérer les draps, à moitié en boule sous son corps, et l’en couvrir, comme un parent le ferait pour un enfant. Il sourit légèrement en le voyant dormir à poings fermés. Il était vraiment fatigué, visiblement. Il s’amusa à chasser les mèches qui se croisaient sur son front, avant de se décider à décoller.

    L’heure de se changer les idées : il allait faire un saut au bar voir comment se porter ses collègues sans lui. Il assembla rapidement ses affaires, chassa du bout de sa chaussure les débris et le bazarre, les rassemblant dans un coin de la pièce pour que Narcisse ne se prenne pas les pieds dedans à son réveil. Il n’oublia pas, cette fois, ses clefs, ni le reste. Il ferma la fenêtre pour éviter que la pièce se refroidisse, et partit en fermant la porte, sans bruit. Il descendit les escaliers plus calmement que la dernière fois qu’il avait eu à le faire, et s’engouffra dans la nuit, en direction de son véhicule de fonction, se vidant la tête au son des alcoolos qui chantaient et criaient dans les rues.
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