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 What goes around ... Comes around [Anouck]

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Ivory Lancaster

Ivory Lancaster


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MessageSujet: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyDim 9 Mai 2010 - 4:30

Ce bar. Ce maudit bar strip-tease. Ou boite quelle importance. Qui pourtant n’est coupable que d’exister, mais en ce jour, et plus précisément en cette fin de jour, je l’enverrai volontairement brûler en Enfer. Moi, Ivory Lancaster, anglais de souche, et muet comme une sirène à la gorge tranchée, ai l’immense chance d’avoir des collègues fouineurs et curieux. Et pour comprendre le lien entre le bar et cet état de fait, il faut remonter dans le temps.

Deux jours plus tôt, alors que rien n’avait laissé entendre que la journée serait outrageusement insupportable, je débarquais dans les locaux de l’entreprise, prenant comme chaque matin depuis cinq ans l’ascenseur jusqu’au troisième. Il est peu de dire qu’à peine le pied posé hors de l’exiguïté, je me suis pris un silence calme et pervers en pleine face : tout le monde s’était arrêté de parler et me regardait, comme s’attendant à ce que je danse la gigue de bon matin. Mais vu mon immobilité si ordinaire, chacun repartit dans sa conversation en chuchotant. Je me dirigeais alors vers mon bureau, pas très loin, le cœur rempli d’angoisse. Je les connaissais ces regards-là, j’aurais aimé ne pas avoir à les affronter ici aussi.

Pas la peine de me faire un dessin, ils avaient trouvé quelque chose sur mon compte. Trouvé ou bien … Ou bien quelqu’un le leur avait dit… Mon Dieu, j’espère que tu n’as pas fait de bêtise, Tatsumi. Tout ça pour se venger de moi, ça serait tellement méchant venant de toi, alors que tu n’es pas quelqu’un de méchant, enfin du moins c’est ce que j’ai compris quand j’ai cédé à tes avances. J’aurais du me méfier, jamais au boulot punaise, je me l’étais juré pourtant, ça crée toujours des problèmes. Mais il était tellement adorable, c’était irrésistible. C’était bien ce côté adorable qui m’était revenu en pleine face quand j’ai du lui faire comprendre que ça n’irait pas plus loin. Je m’imaginais déjà être la victime de persécutions homophobes, ce qui m’obligerait à changer de travail. Non, non, non ….

- Alors la Rock Star, on s’paye un voyage initiatique au pays des salariés ?

J’ai fait confiance à mon impassibilité chronique pour cacher ma surprise. Rock Star ? Mes collègues sont tous là, et Kaoru pose sur moi un regard plein de reproches, comme attendant le moindre faux pas pour me faucher tel un épi de blé rebelle. Je baisse les yeux sur mon bureau, qui est tapissé de feuilles. Et je comprends alors. Alastar. Encore et toujours Alastar. Pourtant, c’est un soulagement. Je m’y attendais, ou du moins je m’y étais préparé à ce qu’un jour, quelqu’un ait l’idée de fouiner sur internet, de taper mon nom dans Google, et d’en sortir sur des pages A4 comme celles-ci, toute l’histoire si sordide me concernant. Cinq ans de tranquillité, c’était déjà bien. Ce que je n’avais pas prévu en revanche, c’était cette colère envers moi. La curiosité malsaine, le mépris, le voyeurisme, la pitié, tout ça, je connais. Mais la colère …
Devant moi, il y a de nombreuses photos de moi, seul ou avec les autres membres. Je décide de ne pas m’attarder dessus, ça ne ferait qu’empirer les choses. J’eus le temps de voir que les magazines étaient vieux pour la plupart. Ils avaient effectué des recherches jusque dans les archives … Tant de mal pour ça …

Diligemment, je sors mon carnet, mon stylo, et écris :

« C’était il y a longtemps. Ça ne me regarde plus »

Ils lisent. Et Kaoru, de sa même voix dure, me rétorque en me tendant un autre papier :

- C’est pas ce que dit la presse.

Je pensais que ça lui suffirait. Visiblement pas. Qu’est-ce que c’est …. Ah … Encore un article bidon dans un magazine de racontars. La maison de production d’Alastar a fait un casting. À chaque fois, ça suscite de nouvelles rumeurs, alors que le groupe est mort et définitivement mort. Mort avec Isaac, et mort avec ma voix. Jamais je ne retournerai vers Alastar. Un souffle méprisant sort de ma bouche, sans que je puisse contrôler. Je ne voulais pas être méprisant, mais apparemment, Kaoru le prend mal.

- Ça te fait marrer ?

- Kaoru …

Sasaya-san. Ma collègue de dix ans mon aînée. Je laisse retomber la feuille parmi toutes les autres. La nouvelle s’était répandue sur tout l’étage vu la réaction des employés à mon arrivé. Je ne peux pas deviner ce qu’ils pensent. Est-ce que ça les gêne vraiment ? Je fais le scribe. Ils ont besoin de mots, pas d’interprétation de regard. Alors je fais le scribe.

« Je sais que vous me jugez. Mais c’est à moi de vivre avec. Pas à vous. Pourquoi la colère ? »

- Je n’aime pas qu’on me dupe. Je veux savoir avec qui je travaille, c’est tout !

- Moi j’trouve ça cool !

On se retourne tous vers Tatsumi, qui vient de parler, derrière moi. Il affiche un petit sourire timide, presque surpris d’avoir parlé.

- Pour qu’on ait des journalistes qui viennent à l’entreprise sans cesse ? Non merci !

Des journalistes ? Non, ils ne viendront pas.

« Ils ne savent pas où je suis »

- Jusqu’à ce qu’ils l’apprennent ! Toute l’entreprise le sait !

Cette réponse … C’est dans ce genre de moment que mon cœur me tente pour oser enfin sortir des sons de ma gorge, pour lui rabattre son caquet et lui rétorquer que si personne n’avait fait des recherches sur moi et n’avait fait tourner la chose, je serais encore Ivory Lancaster, simple employé de bureau dans l’entreprise. Je fais face à l’hypocrisie générale parce que les nippons n’aiment pas qu’on sorte du lot. Surtout si le succès ne les touche pas eux ou un membre de leur famille. Kaoru n’apprécie pas, il me voit comme un clou dont la tête dépasse encore du bois. Je suis sûr qu’il aimerait avoir le marteau pour m’enfoncer une bonne fois pour toutes.

- Mais non ! C’est très bien d’avoir une star dans nos rangs ! Imagine un peu le nombre d’endroits où on pourra aller ! Tu nous feras entrer, hein, Ivory ?

Son bras vient entourer mon cou en un geste familier qui interloque un peu les deux autres. Je ne peux m’empêcher de penser à leur tête s’ils savaient que deux semaines plus tôt Tatsumi me prenait en levrette sur le canapé de mon salon. Pour l’instant, Kaoru semble réfléchir à ce que vient de dire Tatsumi. Je tends la main vers mon carnet, pour bien leur dire que mon nom ne vaut pas tant que ça, que je ne dois plus être dans les petits papiers de personne et que je ne serai malheureusement pas leur sésame pour tous les endroits chics et chers de la ville. Ni de Tokyo, ni d’ailleurs.

Voyant que son idée fait son chemin dans la tête de son supérieur, Tatsumi a la bonne idée d’en rajouter une couche :

- Toi qui a toujours voulu rencontrer Ayumi …. !

Là, c’est du délire. Comme si j’avais la moindre possibilité d’atteindre Ayumi Hamasaki. Je secoue négativement la tête, tentant d’écrire tant bien que mal mes explications, mais Tatsumi ne veut pas me lâcher… Et Kaoru qui réfléchit encore. Il ne va pas se laisser corrompre par une promesse si grossière, tout de même !?

- Et Ai Yazawa ? demande Sasaya-san.

De mieux en mieux. Je secoue vivement la tête, ils sont en train de se monter la tête sans même me prêter une seconde d’attention. Et Tatsumi de me taper sur l’épaule en bon prince. Salopard, tu me le paieras, espèce d’éjaculateur précoce !

- Moi, j’dis c’est une bonne nouvelle. En plus il doit riche comme l’Empereur Shôwa, il va nous payer à boire ! lance-t-il en disparaissant dans le couloir. Je peux mettre mes jolis doigts à couper : quelque chose de très mauvais est en train de m’arriver, et n’est pas près de s’arrêter.

« Je ne peux pas faire ça. Je n’ai plus aucun contact »

Et puis c’est pas comme si je voulais le faire non plus. Même si j’avais les moyens, je crois que je me désisterais sans hésiter. Tout pour ne plus mettre le doigt dans l’engrenage. Et puis, ça serait tellement ridicule. Je ne veux plus de cette vie. Je n’en veux plus.

- Ça y est ! C’est décidé ! On fête ça demain soir ! Tu dois bien avoir des endroits archiVIP à nous montrer !

- ……….

QUOIIIIII ?


* * * * * * *



Heureusement, un petit point positif, nous avions une réunion importante à laquelle nous devions absolument assister, je pus m’en servir comme excuse pour la première date. Mais ce n’était que reculer pour mieux sauter puisque tout le monde s’accorda pour fixer la seconde date au lendemain. Je profite de ce moment particulièrement désespéré pour dire que désormais je sais que quelqu’un ou quelque chose m’en veut personnellement. Je vais penser à faire de la généalogie, peut-être un ancêtre qui a trahi je ne sais qui….

Pour autant, on ne fut pas plus gentil avec moi, ni plus compréhensif. A croire qu’ils attendaient tous la fameuse soirée pour arrêter une décision définitive sur mon compte. Que pouvais-je faire ? Si je les décevais, je n’osais imaginer l’ambiance au bureau. Et comme je l’ai déjà dis, démissionner et retrouver un boulot avec mon handicap ne s’annonçait pas des plus joyeux, je voulais m’épargner la galère. Alors j’ai simplement plié. Malgré tout, le problème était réel puisque je n’allais pas dans les boîtes branchées, du moins pas en tant que VIP, le Carré d’Or, je n’y avais accès que lorsqu’une de mes proies m’y emmenait. Mais raisonnablement, ce n’était pas si insolvable que ça. Tout ce qu’ils voulaient en somme, c’était un endroit qui sorte de l’ordinaire, ceux qu’on voit dans les films, ceux qu’ils imaginent lorsqu’ils voient un article avec photo dans les magazines people. Et quoi de mieux qu’une boîte gay pour réunir tous ces critères ? Ma solution était là, et en bon paradoxe, je bénissais et maudissais ce lieu, le premier parce qu’elle me sauvait de mon naufrage, le deuxième parce qu’elle ramassait tout le ressentiment accumulé contre ce vilain tour du destin à l’encontre de ma personne. Mais on le sait tous, c’est jamais les vrais coupables qui trinquent.

Nous sommes chez Tatsumi, l’affreux conspirateur responsable de toute cette mascarade. Moi qui voulais abréger mes souffrances et les faire rentrer dès que possible dans la boite, c’était sans compter sur le machiavélisme du japonais.

- Maintenant ? Et puis quoi encore ? Les stars arrivent toujours en retard, tard dans la nuit. On va d’abord faire une « before ». Ça te rappellera des souvenirs.

Je ne pus que sourire, faiblement. Et garder mes pensées pour moi. Mon cher et tendre, si tu veux vraiment recréer ce genre d’ambiance, il va falloir plus qu’une bouteille de saké et trois cigarettes. Enfin bref, tant mieux, si en plus il avait poussé le vice jusqu’à proposer de la drogue aux collègues, je crois que j’envisagerais sérieusement de me faire seppuku.
Et ainsi, Kaoru, Sasaya-san, Tatsumi et tous les autres s’amusèrent à jouer les apprenties stars, certaines s’entrainant à afficher un air blasé à la limite du méprisant pour faire plus vrai. J’avais très envie d’appeler mon jeune frère au secours, mais ils auraient été capable de l’entrainer dans leur délire. Aussi roc et montagnesque que puisse être Lloyd, je ne veux pas le mêler à tout ça. Ne plus le faire trinquer pour ce qu’Alastar fait endurer encore au monde.

[Si toi aussi tu te demandes si ce post va s’arrêter, rejoins le groupe Facebook u_u]

Ils sont fins prêts. On prend les voitures, chaque conducteur prenant la tête d’une flopée de collègues, les femmes autant excitées que les hommes. Vu la tournure des choses, c’est quitte ou double. Ou ça leur suffit, ou ils s’attendaient à un show spécial, et là je peux d’ores et déjà démissionner. Savoir que mon sort est entre les mains de la clientèle du bar/boite me fait froid dans le dos tellement la donnée est aléatoire. Je vais avoir besoin d’un remontant dès mon arrivée.
Nous arrivons, garant tant bien que mal les voitures. Si la trentaine que nous sommes – quarante vraiment ? – débarque comme ça devant les portes de la boîte ça va être mort avant même que je puisse faire quoi que ce soit. Je prends sur moi et essaye d’attirer l’attention, entreprise paradoxalement difficile (est-ce vraiment moi qu’ils prennent pour une star ?). Utilisant Kaoru comme porte-voix, je leur fais un briefing avant le choc. Je leur redis donc que c’est une boite gay où le gratin aime passer du temps, parce que le gay c’est hype, et qu’ils vont sûrement voir des situations qu’ils n’ont pas l’habitude de voir. Je ne sais pas si mes recommandations feront effet, en tous cas, je pourrais me réfugier derrière ce statut de starlette qu’ils m’ont collé pour me défendre s’ils se font sortir : « Les stars ne font JAMAIS de scandale ! ». Argument qui ne tiendra pas la route très longtemps, mais qui m’en laissera pour me retourner. Vous rendez-vous compte de ce que vous me faites ? Je suis obligé de me préparer à ce genre de scénario … Oh la la j’ai l’impression d’organiser un safari.

Je les laisse sur les parkings, me dirigeant d’un bon pas vers l’entrée de la boite. Le seul point à mon avantage alors, ma seule véritable carte dans cette histoire, c’est que je suis un habitué du milieu, de cette boite comme des autres, et que j’ai donc certains contacts. Notamment le videur que je salue chaleureusement. Un grand gars baraqué, chinois expatrié qui parle un japonais difficile. Le contact a été laborieux de prime abord, puisque je suis muet, et qu’il ne lit pas bien le japonais. Mais ce qui nous a rapprochés, c’est sûrement cette différence. Les minorités parfois se sentent bien entre elles. Bref. Je passe et me dirige vers le bar directement pour tomber sur le serveur aux cheveux bleus. Un de mes amants habituels en fait, mais ça, mes collègues ne le sauront pas. Je suis obligé de l’accaparer, de l’emmener dans les coulisses et de lui expliquer ma situation. Essayer de résumer tout ça sur l’écran de votre BlackBerry, je vous assure que ça tient de l’exploit.

- Ils veulent entrer ?

Je hoche vivement la tête.

« Ils pensent que je suis un VIP. Si je leur donne pas raison, j’ai plus qu’à me tirer une balle »

- Et abîmer ta jolie tête ? Ça serait dommage, honey.

D’habitude je le reprends sur ce genre de surnom, mais il doit savoir que je ne suis pas en position de me plaindre, puisque je la ferme. Tout ce que je veux, c’est qu’il m’arrange l’affaire, quitte à en parler au patron, quitte à ce que je paye, je puiserai dans les réserves de mes richards de parents, qui à bien y réfléchir, seraient bien contents de savoir que je m’entends si bien avec mes collègues de travail au point de leur payer une soirée. Bientôt trente ans et toujours chaperonné par ses parents, honteux. On s’occupera de ça plus tard, pour l’instant j’ai un ours plus gros à abattre.

- Pas de soucis, mon cœur, je vais t’arranger ça. Mais il va me falloir un extra tu sais, et double crème, si tu vois ce que je veux dire…

Arg… Je retiens un frisson tellement ça m’agresse les oreilles d’entendre ça. Pourquoi je couche avec un beauf’ pareil ? Néanmoins, le prix me parait bradé.

- Mais bon, il va falloir graisser la patte au patron. Ils sont tous majeurs au moins tes coincés du derch’ ?

Je me disais aussi. Je lui souris et lui écris via un brouillon sur mon portable qu’il y a même un jeune candide tout prêt à se faire manger par le loup. Ça, c’est le petit plus qui fait que je me sens soulagé : il va m’arranger ça, mes collègues vont rentrer.

- Par contre, chéri, va falloir changer deux trois détails. Tu fais pas très pourri du showbiz habillé comme ça.

J’ai jeté mes tenues de rock star à la poubelle. Trop voyant. Mais je me rends compte qu’il a raison. J’ai juste l’air d’un homo comme les autres. Voire d’un hétéro.

- Viens ici ! Heureusement que je suis là, mon p’tit cul, que ferais-tu sans moi ?

Encore un surnom débile et je lui ferme définitivement ma porte. Sans métaphore libidineuse. Il m’entraine vers les loges des strip-teasers, et parmi les costumes absolument immettables hors contexte, il me trouve une nouvelle tenue. « Maman, je change de look ». D’un point de vue optimiste, on peut dire que j’ai gardé l’accessoire « chemise ». Mais elle est désormais noire, et se pare d’une cravate blanche. Pour tout le reste, je n’ai gardé que mes chaussures – c’est mon faible, les belles chaussures : un jean noir clouté, la ceinture qui va avec, une veste en cuir cintrée et les lunettes noires griffées. Il a voulu me mettre du crayon mais j’ai argué que mes collègues attendaient dehors. Et puis quoi encore ? Je me sens déjà assez mal comme ça.

- Tu veux pas un p’tit remontant ?

Je refuse. Son genre de remontant, j’ai définitivement arrêté. Il fait ses dernières petites retouches : remonter les manches de la veste et de la chemise, m’allumer une clope et me la mettre à la bouche, ébouriffer mes cheveux pour un air négligé/structuré de la star qui a une vie trop d’laballe. Je le soupçonne d’aimer l’idée de mes collègues finalement, il peut ainsi s’amuser à faire la styliste de la star. Tous pervertis.

- Tiens, sors par là et va les chercher, je vais expliquer à Luan [le videur] et en toucher deux mots au boss.

Grand Merci, tu me sauves la vie, et comme tu le sais déjà trop bien, je ne vais pas m’abaisser à te le dire. De toute façon, je ne parle pas. Je remarque la petite différence de température quand je sors par derrière. Et je pense du coup à : mais où ont atterris mes vêtements ? De quoi vous rendre fou. Ils vont adorer ma tenue, et ça les confortera encore plus dans leur fantasme. Au moins, l’illusion sera (presque) parfaite. Et vu leurs regards actuels, ça a l’air de fonctionner un max’.
Ils s’attroupent autour de moi, critiquant ma tenue, s’extasiant devant mes cheveux, et me piquant mes lunettes. Je n’ai plus mon portable non plus. Et ça, ça m’angoisse déjà plus. C’est lui, BlueGay, qui me l’a pas rendu, voire pris intentionnellement. Je reprends mes lunettes, cache mes yeux anxieux derrière et commence à marcher en direction de la boite. Tatsumi vient à ma hauteur et me murmure d’une voix grave, en me présentant du feu pour allumer ma cigarette :

- Kaoru avait raison … Une vraie Rock Star …

Ta gueule, punaise. Ta gueule. Allume-moi, et ta gueule. Aucune surface ne me renvoie mon reflet et tant mieux, ça me rappellerait trop l’époque, celle où je l’aurais pris le « p’tit remontant », voire je l’aurais demandé. Je n’en veux plus de ça.

Et enfin, on arrive devant la boîte. Je fais un petit signe à Luan, comme si je le voyais pour la première fois de la soirée. On passe devant tout le monde, bien sûr, toute la queue qui à ce moment même, doit bien nous haïr, mais doit aussi bien avoir envie de rentrer pour être avec les privilégiés. Pathétique. J’échange quelques signes avec Luan, remontant mes lunettes un instant pour lui faire comprendre que je suis fatigué avant même de m’être amusé. Il me fait un grand sourire et me souhaite une bonne soirée. Je ne souhaite même pas regarder le prix qui s’affiche sur l’avaleuse de carte bancaire à notre passage, ça me déprimerait. L’entrée que je fais maintenant n’a pas du tout le même impact que la précédente. Les regards se tournent vers moi, on chuchote sur mon passage, si tant est qu’on puisse chuchoter dans une boite de nuit, bref : je suis de nouveau le centre rapide de l’intérêt général, et ça me met mal à l’aise. BlueGay m’accueille à grand renfort de gestes et d’exclamations, faisant déjà rapidement connaissance avec mes collègues, leur annonçant que je payerai toutes leurs consommations. Ah ah ah youpi…. Je fouille ses poches rapidement et retrouve mon portable.

- J’allais te le rendre !

Oui bien sûr. Mes collègues semblent être ravis, le charme opère, et finalement, après toutes ces péripéties et ces angoisses, je me dis que s’ils s’amusent et passent un très bon moment, c’est l’essentiel. Même si c’est aux frais de mon compte bancaire. Ne vous trompez pas cependant, je ne suis pas un trop généreux, je pense juste à sauver ma place au sein de l’entreprise. Et c’est bien aussi dans cette optique là que je donne ma carte à BlueGay [de son vrai nom Koyuki] qui la gardera jusqu’à ce que je paye tout ce que les boit-sans-soif que sont mes collègues auront commandé. La plupart ont pris des cocktails lumineux, le genre sophistiqué, le genre cher et à la limite du High Tech. Pourquoi pas, on affiche ce qu’on peut. Devrais-je leur mentionner que la distinction passe d’abord par le sobre ? Non, ils ne m’écouteraient pas. Alors je prends un White Russian et, paré de mes Black Glasses, je fends la foule, me dirigeant vers un endroit où je ne vais jamais d’habitude – la salle des strip’ – pour m’éloigner de mes collègues. Je pourrais aussi les planter là, prétextant que même en soirée l’emploi du temps d’une Rock Star, mais ça serait signer mon arrêt de mort.

Mes lèvres trempent dans le mélange, un goût et une texture en bouche que je connais par cœur, ma chair résonne entièrement des sonorités saccadées. D'habitude je ne m’arrête jamais sur les corps des strip-teasers, pour moi, ils représentent des objets déshumanisés, ou peut-être au contraire trop proche de ce que mon humanité a été autrefois. Mais, ce soir, je ne suis pas ici pour draguer, pour embrasser, pour trouver. Je suis là par un coup du sort, l’Ivory de ce soir n’a pas sa place dans cette boite. Cette partie est beaucoup plus calme, pas au niveau musical, mais en ce qui concerne le mouvement. Les spectateurs sont immobiles et mattent, les danseurs sont élastiques et aguichent, une relation immuable régie par des codes bien précis. Tout l’inverse de la drague en milieu festif. Pile ce qu’il me faut ce soir, un endroit où je peux poser mes fesses et faire passer le temps. Je pose alors mes lunettes sur mes cheveux, parce que basiquement je vois moins bien avec, et je sirote la fin de mon cocktail.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyVen 21 Mai 2010 - 1:41

    ….et pendant que certains faisaient la bringue, d’autres travaillaient.

    Ok. Anouck ne considérait pas un seul instant ceci comme un job « sérieux ». Il ne faisait pas ça pour boucler ses fins de mois, avec l’immense stress de pouvoir se faire virer et se retrouver sans gagne-pain. Non non. Anouck était commissaire de police, et c’était comme ça qu’il gagnait sa vie. Strip teaser c’était un peu un loisir… alors si on peut être payé à faire ses loisirs, vous pouvez être surs que Anouck ne serait pas le dernier à se présenter.

    Strip teaser, un loisir… étrange me direz vous. Mais pourquoi pas. Anouck aimait bien danser. Il aimait bien se faire regarder et/ou admirer. Il aimait les uniformes et les costumes extravagants. D’ailleurs il aimait l’extravagance tout court. Il aimait les ambiances malsaines. Il aimait être le centre d’attention. Bref : il aimait ce bar, l’atmosphère, les gens –enfin, pas tous-, les moments passés ici, et il aurait tort de s’en priver au nom d’une quelconque bienséance.

    Chose très amusante d’ailleurs, la plupart des japonais étaient tellement tirés à 4 épingles tout au long de leur journée, qu’ils n’en étaient que plus excentriques le soir venu. Pourtant, les milieux louches remplis de fous furieux et d’extravagants, Anouck les avaient écumés. Mais définitivement, ce lieu était spécial.

    Et n’en déplaise à ceux qui faisaient vraiment ça pour survivre en temps de crise, Anouck était un des favoris ici. Par les clients, certes, mais surtout par le patron, qui le laissait mener sa petite « carrière » un peu comme il le voulait. Entre autre parce qu’il savait que Nouck –enfin, Ulrick ici- n’avait presque pas de limites, et que le moment venu, il ferait son job bien comme il faut et remplirait ses poches de fric. Partant de là, il ne pouvait que chérir ce « travailleur acharné ».

    C’était entre autre pour ça qu’Anouck choisissait les soirs où il était strip teaser danseur ou strip teaser privé. Et l’Alaskien préférait de loin la dernière option. Déjà, il avait des horaires plus souples. Ensuite, il choisissait ses clients. Enfin relativement. Il avait aussi le choix de la tenue, et ça, ça n’était pas rien étant donné le costume assez…ridicule imposé aux danseurs. Et puis, il avait carte blanche quant à la nature de sa prestation, et ça, c’était le plus fun dans l’histoire.

    Homme à ne pas bouder son plaisir, Nouck avait ce soir opté pour le strip tease privé. Comme ça, en attendant un client, il pouvait se promener dans le bar, boire, observer ses collègues, discuter de tout et de rien avec les habitués, charmer les nouveaux venus, traumatiser les brebis égarées : il y avait de quoi faire.

    Comme souvent lorsqu’il avait le choix de la tenue, Anouck donnait dans le sobre. Sobre mais aguicheur : le but n’était tout de même pas de faire passer le message : attention, nonne, pas toucher. Mais suffisamment habillé pour que ça ne soit pas vulgaire. S’il n’y avait plus rien à dévoiler, QUEL était l’intérêt, je vous le demande ?

    Chemise blanche, boutonnée jusqu’à la moitié –parce que tout de même, faut pas charrier, il fait chaud- pantalon en cuire noir et bottines. Look classique, qui tranchait avec délice avec le reste. Oui car le reste n’avait rien de classique : de très longs cheveux gris, presque blancs, des yeux rouges vifs soulignés d’une bonne couche de khôl. Type vamp au masculin. En plus effrayant. Quoiqu’effrayant était un mot tout à fait relatif dans ce genre de milieu : la moitié des gens l’était, effrayant. Un quart était ridicule. Le dernier quart était plus hétérogène.

    Anouck venait de repérer un groupe de newbies qu’il se ferait une joie de traumatiser ou de fidéliser. Devinez quoi ? Il s’agissait des collègues d’Ivory. Le monde était vraiment petit. Pour l’instant, ils avaient l’air de se plaire dans le lieu, même s’ils dévisageaient la plupart des gens avec une admiration mêlée d’appréhension. Anouck ne faisait pas exception à la règle : Il était grand, bizarre, … un peu collant aussi non ?

    Et là survint le drâme. Non, le mot était peut être un peu fort. Survint un collègue –Jack pour ne pas le citer. Jack c’était… une vieille connaissance qu’Anouck n’appréciait pas franchement. Dans la famille « coups bas », il était calé et expérimenté, surtout lorsqu’il s’agissait du flic d’ailleurs. Quoiqu’il en soit, Jack c’était un peu l’oiseau de mauvais augure d’Anouck. Quand il était d ans le coin, c’était généralement pour gâcher son plaisir. Et celle fois ne fit pas exception.

    « Hey Ulrick, il nous faut un strip’ pour un client important »

    Et ne serait-ce que parce que c’était l’ami Jack qui lui demandait, l’Alaskien comptait bien y mettre TOUTE la bonne volonté du monde. Et plus si nécessaire.

    « Y a personne d’autres ? »

    « Non, tout le monde est occupé »

    « Pas toi, visiblement. »

    Jack esquissa le petit sourire insolent qui voulait dire, à peu de chose près : allons, Anouck, tu te doutes bien que j’avais prévu cette réponse ?

    « Je monte sur scène dans ¼ d’heure. Même le client le plus précoce me prendrait plus de temps. »

    Anouck répondit par un claquement de langue agacé, que personne n’entendit car la musique était assez forte. Soit, s’il n’avait pas le choix… Ca ne ferait qu’écourter son apéritif. Le plat de résistance saurait bien le rassasier…du moins il l’esperait.

    « Bon. Et il ressemble à quoi ce client important ? »

    « A une rockstar comme une autre » répondit Jack en haussant les épaules, comme si c’était une chose habituelle.

    En fait ça l’était

    « Très…indicatif. » ironisa Anouck en levant les yeux au ciel, finissant cul sec le verre qu’il sirotait tranquillement jusque là.

    Il fallait dire, pour comprendre la petite touche de cynisme, qu’il y avait 2 types de clients dans ce bar. D’abord, ceux qui venaient en homme d’affaire parce qu’ils étaient probablement persuadés que transpirer l’élégance et la business-class jusqu’au bout de la nuit ferait bander les strip teaser. Ce qui était faux. Du moins dans le cas d’Anouck, mais Anouck n’était pas non plus la référence-normalité. Et puis il y avait ceux qui se déguisaient en star, rock star ou porn star, parce qu’ils pensaient sans doute qu’ils auraient la classe et qu’ils se feraint remarquer. Douce illusion. Ils le comprenaient vite en pénétrant les lieux. Mais, aux yeux d’Anouck, la 2eme catégorie était bien plus appréciable déjà.

    Bref, en résumé, repérer une « rock star » là dedans c’était comme jouer à où est charlie dans un monde de Dalton en étant…daltonien justement : pas facile.

    « Bah, le Schtroumf doit lui tourner autour, comme toujours » ajouta Jack, sentant bien que les recherches d’Anouck ne risquait pas d’aboutir sans cette information fondamentale.

    Oui. Sauf que ça, Anouck aurait pu le deviner tout seul.
    Parce que le Schtroumf –akka BlueGay, chacun ses surnoms- en question était connu pour chasser sur des terrains qui ne sont pas les siens. En l’occurrence, ce client était, depuis très récemment, le terrain d’Anouck. Mais l’information circulerait bien assez vite pour que le séducteur en question passe à l’assaut.

    Anouck finit par hocher la tête en soupirant. Il s’excusa auprès des collègues d’Ivory, prétextant des obligations de la plus grande importance –ben voyons-, ignora Jack, qui louchait déjà considérablement sur un des collègues –pas de temps à perdre- et il fendit la foule, direction les loges. Le temps de saluer 2/3 collègues, de vérifier rapidement qu’il avait une allure à peu près correcte –essuyer le maquillage qui avait pu s’étaler par exemple- et il se lança à la chasse au client.

    Il se dirigea immédiatement dans le carré plus calme où les clients attendaient les strip teaser, loin du monde, histoire de faciliter le repérage lorsque les clients en question n’étaient pas des habitués. Effectivement, à part un business man repérable entre 1000 –on n’a pas idée de porter un smoking dans un lieu aussi étouffant- les rock stars, ça n’était pas franchement ce qui manquait. De tout age, de tout standard, de tout physique. Mais dans le look, tous des copies conformes.
    Et pas de Schtroumf à l’horizon. Damned !

    C’était vite dit. Voilà justement le Schtroumf, se frayant un passage comme il pouvait, tranchant la foule avec sa chevelure bleue. Horrible couleur. Extravagant, oui. Blanc,c’était extravagant. Ridicule, non. Bleu, c’était ridicule. On aurait dit Aquaman. Mais bref.
    La bonne nouvelle, c’était que Aquaman –qui venait de changer de nom, il faudrait en informer les collègues de toute urgence- fondait comme un vautour vers un homme. Déguisé en rockstar, évidemment. Jeune. Enfin, jeune par rapport à la moyenne d’age en fait… Des cheveux…blancs. Tiens.

    Et voilà Aquaman sortant son arme fatale : la main au derrière. Est-ce qu’il était cinglé pour se lâcher comme ça sur un « client important » ? Alerte : il fallait sauver l‘affaire, limiter les dégats, écarter le danger céruléen.

    3 grandes enjambées et Anouck se tenait à côté d’Ivory –l’autre côté, le côté pas occupé par le Schtroumf. Le policier de jour adressa un sourire glaçant à Aquaman. Il fallait qu’il apprenne à rester à sa place avant de faire des pots cassés celui là. Les gens qui demandaient des strip teaser ne voulaient pas des serveurs qui avaient mangé trop de chewing-gum à la myrtille spécial Willy Wonka.

    « Y a Jack qui te demande en bas »

    Et comme l’autre semblait prendre racine, Nouck dut insister : « Urgence »

    Le message semblait être passé, puisque le fameux « BlueGay » disparut aussi vite qu’il n’était apparu. On ne contrariait pas Anouck. C’était comme ça.

    Après avoir chassé l’importun, l’Alaskien s’approcha d’Ivory, sourire aux lèvres, visiblement soulagé d’avoir accompli sa mission –enfin, la première étape, qui consistait à trouver le client et faire le ménage autour de lui.

    Il se pencha donc vers Ivo, pour que celui-ci l’entende malgré la musique

    « Désolé pour…ça »

    Ca. Oui. Il ne pouvait pas dire le Schtroumf ou Aquaman, c’était… bah ça se disait pas en tout cas. Et il ne connaissait pas son nom. A la place, il fit un petit signe de tête dans la direction où le ça en question venait de disparaître. Il comprendrait probablement –s’il n’était pas attardé, trop ivre ou complètement drogué.

    « Il est mal éduqué » ajouta-t-il, un sourire en coin

    Anouck aimait bien parler de lui comme d’un môme de 6 ans. Il en avait le comportement, et l’insolence. Il était tout aussi chiant qu’un môme dans ses mauvais moments, et il fallait sans cesse le surveiller.

    « On n’a pas fini de le dresser » ajouta-t-il, cynique jusqu’au bout, passant de l’enfant au clebard.

    Et dés lors, ils pouvaient tous deux passer à la suite des évènements sans s’attarder sur cet opportun. Un schtroumf n’allait tout de même pas leur gâcher la soirée, si grossier eut-il pu être. D'ailleurs, ce n'était qu'une supposition. Certains clients aimaient qu'on mette directement la "main au panier". Mais dans le doute, autant excuser les agissements de l'autre rustre vulgaire. Il y avait aussi des clients raffinés -qui ne le restaient pas longtemps, ceci dit.

    « Mais soit, problème vite écarté, je suis donc tout à vous. »

    Le strip-teaser glissa sa main sur la cravate blanche, et la laissa ramper jusqu’au nœud, ou un index se glissa, pour le déserrer, très légèrement, presque de manière imperceptible. Juste une manière d'amorcer la chose gentiment -eh oui, n'en déplaise à certains, Anouck ne se jette pas sur ses clients pour les dévorer. Une image d'incube qui part en fumée. Dur...

    Ca n'était pas un problème, Nouck avait tout de même de la ressource. Bien décidé à ne pas trop perdre son temps dans le coin -desfois que Jack ou Schtroumf reviennent, ou pire, un combo "Jack ET Schtroumf".
    Une main sur l'épaule d'Ivory, l'autre toujours en prise avec la cravate, Anouck força d'une pression Ivory à se lever et le suivre. Directif, sur de lui, il ne laissa pas franchement le temps à son client de protester ni l'occasion de s'arrêter en route.

    Il l'entraînna un peu à l'écart, dans un couloir qui laissait un peu moins passer la musique -plus pratique pour discuter, même si discuter n'était pas le but de l'opération...et qu'Ivory ne parlait pas. Mais ça, il ne pouvait pas le deviner.
    Ce couloir menait en fait aux pièces individuelles utilisées pour les strip-tease privés. L'Alaskien s'arrêta là, laissant souffler un peu Ivory. Oh zut, la jolie cravate est toute défaite....

    C'est en la remettant plus ou moins en ordre qu'un fin sourire se dessina sur les lèvres de Nouck, alors qu'il disait:

    « Alors, quel est le programme ? »

    Dés lors, la situation était claire. Pour un client normal, Anouck venait de donner le top départ.
    Pour quelqu’un qui ne se sait pas client, Anouck est une personne manquant cruellement de tact, de subtilité, et de talent en matière de séduction. Ou quelqu’un de très direct et pressé : au choix.
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MessageSujet: Re: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyMer 26 Mai 2010 - 19:31

Je m’attendais au retour de BlueGay, mais pas aussi tard, j’ai eu droit à quarante bonnes minutes de tranquillité. Quel chanceux je suis. Sûrement le temps qu’il lui a fallu pour aller voir son patron, et pour venir me trouver dans l’ombre de la pièce. Je le soupçonne d’avoir un radar à people, pas que j’en fasse vraiment partie, mais il est du genre à repérer si telle ou telle personne saura faire un buzz durant la soirée. Je n’ai jamais vraiment inspecté chez lui, mais je suis quasiment sûre qu’il est abonné aux magasines qui parlent de tout ça. Plus les fanzines des idoles japonaises. Un stalker de Jun Natsukawa à cheveux bleus … il y aurait de quoi l’envoyer en cabane pour un moment. Je ne dis rien quand sa main s’égare trop au sud de ma taille, j’ai l’habitude. Et je dois avouer que certains soirs, j’ai pas craché dessus.

- Ne te cache pas, s’il te plaît, ça offense ma fibre de styliste.

Je le regarde d’un œil torve. Dis-moi que tu plaisantes, que tu ne penses pas vraiment ce que tu dis et que tu n’es pas cet archétype de l’homo qui me donne envie de virer ma cuti. Il sourit en plus. Si je n’avais pas autant besoin de toi en ce moment, je jure que je couperais les ponts avec toi. Et pourquoi pas, en profiter pour te précipiter dans le ravin pour t’apprendre que ta main est encore sur mon cul.

- Enfin, j’ai parlé au boss et …

Son regard vient de s’arrêter sur quelque chose à côté de moi. Un grand gars aux cheveux blancs, pas japonais du tout, et aux yeux rouges vient de s’arrêter près de moi, ce qui eut pour effet de libérer mes fesses de leur emprise. Qu’est-ce que c’est que ce gars ? Je me tourne vers Koyuki pour savoir qui c’était, vu qu’il le connait visiblement mais il n’a pas le temps d’aligner un seul mot.

« Y a Jack qui te demande en bas »

Jack ? Qui est Jack ? Je ne veux pas l’empêcher de travailler mais j’aimerais savoir ce que le patron de la boîte attend en échange.

- Mais …

« Urgence. »

Et il s’en va. Par contre l’autre reste. Je plisse les yeux, d’un air un peu suspicieux. J’espère que c’est pas un plan drague parce que ça commence plutôt mal. J’aime pas trop être interrompu quand quelqu’un me parle, surtout quand ça concerne la santé de mon porte-monnaie. Il se penche et me dit, essayant de couvrir la musique :

« Désolé pour…ça. Il est mal éduqué »

Je vois son petit sourire, et ses airs mielleux. Mais euh … Mon regard suit la direction où BlueGay a disparu. Ce chenapan s’est carapaté comme si …. Je pose mon regard à nouveau sur l’énergumène qui me tient compagnie et qui a l’air de vouloir rester un moment dans les parages. Serait-ce possible que ce type soit le patron de la boîte ?

« On n’a pas fini de le dresser »

Oui, certes. Je lui fais un petit sourire contrit, ne sachant pas trop comment réagir. Il a l’air très excentrique pour un boss… Mais … Certains souvenirs me reviennent, et je dois avouer que ça ne serait pas la première fois que je fais face à ce genre de personnages, ceux devant qui on se demande comment ils ont réussi à grimper les échelons sans se faire renvoyer au cirque.

« Mais soit, problème vite écarté, je suis donc tout à vous. »

Je sens avant de voir les doigts remonter le long de ma cravate et s’accrocher au nœud. Okey … Je ne sais pas ce que le barman lui a dit, mais sûrement pas toute la vérité. Bon sang, quand est-ce que cette mascarade allait finir ? Si ça se trouve, Koyuki lui a carrément dit que mon déguisement de Rock Star n’en était pas un. Et je n’ai pas le temps de sortir mon portable, ni de finir mon verre, pour lui expliquer la situation que je me fais embarquer. Il doit sûrement vouloir en parler au calme. Bien que pour ma part qu’on soit ici ou ailleurs, c’est pareil. J’ai donc, pendant quelques minutes, l’impression d’être traîné comme un toutou. Si on me prend vraiment pour un VIP, je reste perplexe face aux méthodes utilisées pour leur accueil. Mais sûrement que certains aiment ça finalement, à être tout le temps sur le toit du Monde, se faire dominer sexuellement doit ramener sur Terre. Sexuellement ? Oui, je pense que ça va vite partir là-dedans. Quoi d’autre dans une boîte pareille ? Quoi d’autre avec une introduction pareille ?

C’est dans un couloir qu’on s’arrête, pas vraiment le genre d’endroit que j’avais imaginé, mais soit, à patron excentrique, endroit excentrique. J’espère juste qu’il n’a pas dans l’idée de faire ça ici, ça serait quand même très gênant. J’ai beau être quelqu’un de débauché, je ne suis pas exhibitionniste.
Ces yeux sont vraiment bizarres. Je n’ai rien contre les types qui mettent des lentilles, mais là … avec le maquillage et les cheveux d’une couleur si peu naturelle, c’est simple il ressemblait à un vampire. Enfin c’est le terme qui m’est venu à l’esprit, j’ai pas vraiment vu de dents plus pointues que les autres, mais ça ressemble à une scène d’un blockbuster vampirique. Le grand vampire séducteur qui traque ses proies dans les boites de nuit. Somme toute j’ai de la chance. Si je dois coucher avec lui pour alléger l’addition, au moins ça ne sera pas avec un vieux japonais ridé et tatoué de carpes de partout, mais avec un occidental aux beaux cheveux longs. Avec des yeux très spéciaux, certes, mais j’aime les garçons aux cheveux longs. Et sa chemise me laisse voir qu’il possède une anatomie intéressante.

« Alors, quel est le programme ? »

Je me sens sourciller : ne serait-ce pas à moi de poser la question ? Il m’embrouille. Bien, si tu me laisses le choix, je vais déjà finir mon verre pour pouvoir m’en débarrasser. J’ai failli le renverser à moitié, j’aime trop son contenu pour en gaspiller une goutte. Je pose à peine ma main sur lui, histoire de le faire patienter. Pas sur sa peau, sur la chemise, voyons, je ne suis pas vulgaire. Et enfin, j’ai la main libre pour sortir mon BlackBerry, laisser courir mon pouce dessus et lui montrer :

« C’est vous le patron. »

Ah, j’ai oublié. Lui retirant l’écran de devant les yeux, je rajoute vivement, mes doigts sur lui pianotant en cœur avec leurs jumeaux :

« C’est vous le patron.
Je ne parle pas.
»

Autant mettre les choses au clair tout de suite, et avec le sourire. J’attends quelques secondes pour être sûr que tout a été lu, et je rapatrie mon téléphone, ainsi que mes doigts, en prenant soin de laisser un doigt courir sur le bord de la chemise. Histoire de lui faire comprendre que j’étais partant s’il voulait qu’on aille s’encanailler dans son bureau, ou tout autre endroit un tant soit peu tranquille. Je n’arrive pas à le regarder dans les yeux, ils me mettent ma à l’aise. Quelle idée, ces lentilles, certains n’arrivent vraiment pas à grandir. Alors je regarde sa bouche, plus agréable qu’un nez, ses lèvres qui se sont étirées bien des fois pour me sourire. Heureusement que je ne crois pas aux histoires de vampires.
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MessageSujet: Re: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyMar 6 Juil 2010 - 21:56

    Spoiler:

    ...Anouck patron. L’idée n’était pas SI grotesque ça…dans la mesure où il était tout de meme commissaire. C’était ça, l’amusant, dans l’histoire : Ivory le trouvait excentrique pour un patron de bar tordu…que penserait-il alors s’il savait qu’il était à la tete d’une équipe de policier ? Ce que pensaient tous les clients du soir d’Anouck : WTF ?! Un tiers pense qu’il ment. Un tiers se dit que les mecs devaient etre sous acide le jour où ils l’ont engagé, sous champi le jour où ils l’ont promu. Le dernier tiers argue que de toute façon les flics sont tordus, Anouck n’est que leur digne représentant.

    Mais tout de meme. Si Anouck pouvait lire dans l’esprit d’Ivory –ce qui au passage serait très pratique et éviterait l’usage ultra-chiant du portable comme unique outil de communication- il aurait bien ri. Lui patron de ce bar ? Non. Meme s’il était loin d’etre un employé ordinaire. Disons qu’il avait ses privilèges –et parmi eux, cracher sur ses collègues comme touffe-de-schtroumf si ça lui chantait.

    En attendant, il ne savait pas. Et il prenait donc très à cœur le role de gentil strip teaser.
    Certes, on avait vu plus respectueux comme traitement. Mais l’endroit le voulait, ça faisait partie de l’ambiance. Les hauts péteux qui voulaient qu’on leur déroule le tapis rouge et qu’on leur baise les pieds ne venaient pas ici. Ici ils venaient très clairement voir des mecs aussi beaux, que paumés que mal élevés se déshabiller pour leur beaux yeux –ou leurs beaux billets, selon leur degrés de naiveté.

    Anouck avait encore quelques bons souvenirs de ça : des gens qui venaient ici parce qu’un copain ou autre leur offre ça pour leur anniversaire/ enterrement de vie de garçon. Et paf, il se retrouve avec un strip teaser se trémoussant sans pudeur sous ses yeux sans meme comprendre ce qui lui arrive. Hilarant. Gênant aussi. Pour l’autre. Pas pour Anouck. Anouck est ingénable. C’est peut être même le problème, quelque part.

    En attendant, le présumé patron venait de chasser sans trop de pincette la crinière bleue pour laisser son terrain de chasse libre. De ce point de vue là, nul doute qu’Anouck avait de l’autorité. Hiérarchiquement parlant, il était au dessus du schtroumf, de toute façon. Mais au-delà de ça : bleu était un parasite, lui, une valeur ajoutée. Partant de là, il avait –pour ainsi dire- tous les droits. Dont celui de le chasser.

    Une fois le terrain libre, Anouck se hâte alors de le conquérir, multipliant les mots et les paroles. Il se trouve quelque peu surpris de se heurter à un mur de silence : ses remarques piquantes et ses commentaires ironiques ne manquent pas de faire rire, sourire, ou d’énerver, en général. Là, rien. Des regards à peine expressifs, et pas un mot. Pas un seul. Aurait-on envoyer Anouck à la conquête d’une banquise ?

    Et là : le coup de grâce. Ignorant parfaitement le strip teaser, coilà qu’Ivory…sort son portable, et se met à tapoter juste sous son nez. Les yeux rouges d’Anouck s’agrandissent légèrement alors qu’il constate que le type le snobe, et en beauté.
    Quelques secondes, voilà le temps que le pseudo rockeur laissa à Anouck pour douter de ses compétences de séducteur offensif. Là, il brandit l’écran sous le nez de l’Alaskien. Lui le patron. Hein ?

    Ah, rapide correction. Je ne parle pas.
    Ah.
    Ceci explique effectivement cela.

    D’abord, Anouck se trouve désarmé. C’est rare, de désarmer Atwoman. Mais là, il ne sait ni quoi dire, ni quoi faire, ni quoi penser.
    Bah, pourquoi se tracasser ? autant adopter l’attitude habituelle : insolence, indifférence, cynisme, taquinerie.

    « Quel dommage. Je suis sur que j’aurais pu vous tirer de jolis sons… »

    C’était une plaisanterie, naturellement.
    Alors non, les sujets de conversation d’Anouck ne tournaient pas QUE autour du sexe… mais avouez que la situation s’y prête bien, pour l’occasion.
    Et non, Anouck n’est pas imbu de sa personne… c’est l’expérience qui parle pour lui. Naturellement il n’irait pas chercher ses ex clients pour leur demander de témoigner : ça serait totalement indélicat. Et Atwoman est un homme délicat. C’est évident…

    Plus sérieusement, et Ivory allait sans doute vite le comprendre : Anouck débitait un nombre incroyable de conneries à la minute. Il fallait : 1), s’y habituer 2) ne pas prendre au mot tout ce qui sortait de sa bouche.
    L’avantage, dans ce genre de situation, c’était que s’il fallait compter sur l’Alaskien pour tenir une conversation à 2 tout seul, il pouvait le faire. Ivory irait se tirer une balle à la fin s’il n’était pas mort noyé sous un flot de paroles… mais au moins on ne pourrait pas dire qu(un quelconque silence gêné s’était installé.

    « Oh et, au fait. Techniquement, le patron, c’est vous »

    Déclara-t-il avec un sourire en coin. Le ton était donné.

    Mais le strip tease ne pouvait pas décemment avoir lieu dans un couloir. D’abord parce que ça manquait d’intimité. Ensuite parce que ça manquait de confort.
    Il ne se gêna donc pas pour attirer Ivory contre lui et le traîner, encore une fois, à sa suite. A croire qu’il le prenait pour son chien… Quel gentleman, ce Anouck.
    Heureusement, les loges réservées aux clients n’étaient pas loin. Le bar était idéalement aménagé : pas question de trimbaler le client sur 4km : il fallait aller au plus vite.

    La pièce dans laquelle il venait d’amener la pseudo rock star était un mélange de cosy et de style rock. Le tout était arrangé avec des tissus de velours rouge bordeaux, quelques voiles pour l’ambiance. Il y avait une mini-scène au milieu de la pièce, entourée de banquettes disposées en rond. Les deux façades latérales de la pièce étaient recouvertes d’un miroir offrant une vision maximale et optimale au client.

    Sans trop lui demander son avis, Anouck poussa Ivory sur un canapé, lui indiquant ainsi que c’était ici que se passerait le plus clair de sa soirée. Naturellement, les clients avaient plus ou moins la bougeotte. Certains rejoignaient les strip teaser sur la petite scène, ce qui était relativement interdit. Disons que le client n’était pas sensé touché le strip teaser –l’inverse, en revanche, était possible, tant que ça restait dans le soft. Le but n’était pas de faire des strip teasers des gigolos, voilà tout. D’autres aimaient simplement se tenir debout ou tourner autour de la petite scène pour profiter de la vue. Il y avait enfin les paresseux qui, outre un agréable moment, recherchait aussi la détente et appréciait le fait de se prélasser devant un spectacle divertissant.

    Pour couronner le tout, des hauts parleurs dans les coins supérieurs de la pièce diffusaient de la musique, à un volume sonore correct qui n’empêchait pas la discussion –même si dans leur cas, c’était bien inutile. La musique alternait entre jazz, rock, pop rock, et hard rock, créant une ambiance plus qu’étrange dans ce petit cocon pourpre.

    Anouck se planta devant Ivory, le surplombant de sa haute taille. Pas si haute que ça à vrai dire. Il ne devait pas être beaucoup plus grand qu’Ivory. Mais en attendant, ce dernier était assis, il n’était donc pas si difficile de le dépasser.
    Il lui adressa un sourire, sans doute dans le but de le mettre à l’aise, même si les sourires de la bête étaient rarement facteur d’aise.

    Se penchant en avant vers Ivory, Anouck commença tranquillement à desserrer sa cravate pour l’enlever. Certes, c’était lui le strip teaser. Lui qui était sensé se déshabiller. Mais Anouck considérait qu’avant toute chose, il fallait toujours mettre son client à l’aise avant de commencer. Ainsi, ils appréciaient mieux le spectacle, se sentant dans un environnement plus décontracté et convivial…même si techniquement un Sephiroth en tenue de cuire penché sur vous n’est pas l’élément le plus décontractant à imaginer…

    « Bon, c’est mieux comme ça, non ? »

    Commenta Anouck, habitué à faire la conversation, ayant tendance à oublier qu’en l’occurrence, son client ne risquait pas de se montrer très bavard…

    « J’oubliais. » reprit-il, se parlant pour ainsi dire à lui-même. « Je suis trop bavard »

    Et il n’attendait ni confirmation, ni infirmation. Il se savait bavard, ça ne dérangeait pas les gens d’ordinaire. Mais écouter un type déblatérer sans pouvoir ni réagir ni l’interrompre, c’était déjà nettement moins amusant.

    « Bon… » poursuivit-il, imperturbable. « Et si on passait aux choses sérieuses ? »

    Avec, à l’appui, un sourire qui offrait pas mal de promesses.
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MessageSujet: Re: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyDim 18 Juil 2010 - 18:10

Comme à peu près tous, monsieur le vampire réagit plutôt bien. Pas de dégout, pas d'attitude réfractaire. Et comme tous, il ne sait pas quoi faire ni que dire. Ça me mettait mal à l'aise de devoir imposer mon mutisme aux autres avant, et d'ailleurs ça me préoccupe toujours, j'appréhende toujours de devoir faire de nouvelles rencontres, d'expliquer mon cas à de nouvelles personnes, de peur du rejet. Mais jusqu'ici, ça s'est plutôt bien passé. Je n'ai eu que peu de mauvais retours.

« Quel dommage. Je suis sur que j’aurais pu vous tirer de jolis sons… »

Bah tiens, comme si on me l'avait jamais faite, celle-là. Tout de même, je souris poliment. Je n'aime pas être tributaire d'autrui ainsi, ça me pousse à être hypocrite et lécheur de bottes. Même si objectivement, si ce gars n'avait pas été mon sauveur probable, je ne l'aurais pas envoyer chier non plus. Peut-être l'aurais-je ralentis pour que ça aille un eu plus à mon rythme, mais il faut être lucide, je suis quelqu'un de passif. Et ça serait mentir de dire que je n'aime pas ça, aussi je ne le dis pas.
Bon, au moins, sa petite plaisanterie montre que ça ne le met pas mal à l'aise. Obstacle numéro un passé.

« Oh et, au fait. Techniquement, le patron, c’est vous »

Là, j'avoue que je commence à plus trop comprendre ce qui se passe ce soir, et à saturer. Je ne suis pas un magouilleur, je ferrais un très mauvais bandit, aussi tous ces tours de passe-passe auxquels je me prête depuis le début de soirée commencent à arriver au bout de mes capacités. Comment ça c'est moi le patron ? Qu'est-ce que je dois comprendre ?

A défaut de répondre à cet énième mystère, je me laisse entraîner par le vampire blanc dans un petit dédale de couloirs. On arrive rapidement dans une pièce plus intimiste. Le décor est pas vraiment top, mais classique pour ... une salle de strip. Okey, peut-être qu'il préfère faire ça dans une salle réservée à cet effet – kof kof – plutôt que de salir son bureau. N'oublie pas, Ivory : excentrique. Moi, je m'en fiche, on est en comité réduit, j'ai déjà de la chance de ne pas tomber sur un pervers qui voudrait faire de moi ça poupée pour un gang bang, je ne vais pas me plaindre. D'autant plus que les fauteuils sont confortables. C'était pas prévu au programme, mais peut-être même que je vais aimer la tournure des évènements (ah ah).

En attendant, c'est moi qui ai l'air d'un pervers, assis là comme si j'avais payé pour un strip-teaser. Je déteste ça. Même si j'en ai eu l'habitude il y a quelques années, l'exhibitionnisme est une pratique que j'ai du mal à comprendre.
Je dois quand même avouer que s'il se désapait pour moi, je saurais sûrement y trouver mon plaisir. Il est plutôt bien foutu ... Et séduisant. Et .... oui, sans aucun doute, un dominant. Est-ce qu'il fait ça avec tous ses employés ? Je le vois bien user et abuser de la promotion canapé ... Ôter les cravates des nouvelles recrues .... avant de leur « tirer de jolis sons ». Petit coquin, va.

« Bon, c’est mieux comme ça, non ? »

Sans tes lentilles aussi, ça serait mieux, mais comme je l'ai déjà pensé, je n'ai pas à me plaindre. J'acquiesce. Toujours dire oui.

« J'oubliais. Je suis trop bavard. »

Ça me fait sourire, et je secoue la tête négativement. Encore une réaction habituelle. Tout le monde se tait autour d'un muet. J'aimerai rencontrer quelqu'un qui au contraire, se sente obligé de combler les silences d'un flot naturel de paroles. Enfin ... là n'est pas le sujet.

« Bon…Et si on passait aux choses sérieuses ? »

A vos ordres, Dracula.

Pour ce faire, je décide de me débarrasser de mes lunettes – ou techniquement celles de BlueGay, mais on s'en fiche – les délogeant du dessus de ma tête pour les mettre à terre. Puis faire sauter un ou deux boutons de la chemise. Allons-y d'abord en subtilité, je ne sais pas comment ce mec aime procéder.

Les yeux : accrocher le regard, sans insolence ni concupiscence. Juste de l'intensité.
La main : accrocher sa chemise, sans impatience ni violence. Juste de la volonté.

Et puis, le pied, en douceur, en lenteur, sans se défaire des deux premiers, à faire remonter le long de sa jambe pour entamer les préliminaires.

Le tout, bien sûr, avec un sourire en demi-mesure, la fausse retenue de circonstance. Le genre qui laisse présager que c'est bingo tonight.

C'est horrible, à m'entendre, on dirait une technique apprise dans un manuel. Ah ah, je suis sûr que pas mal de gens voudraient que ce manuel existe. Mais fort heureusement, ce genre de choses ne peut s'apprendre qu'avec l'expérience. Et un peu de capacité innée, mais chut, 'faut pas le dire. Une chose est sûre, chez moi, la technique est bien rodée, c'est un art que je maîtrise sur le bout des doigts. Pour peu qu'il soit du bon bord, je peux m'attaquer à n'importe quel quidam.
Et j'espère que vous avez comme moi conscience que juste en face de moi, ce n'est pas n'importe quel quidam. C'est probablement celui qui m'aidera à faire tenir mon mensonge de ce soir (et je tiens à préciser, un mensonge involontaire), et donc à garder une bonne ambiance à mon boulot. Ça mérite bien un petit effort.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyMar 20 Juil 2010 - 12:21

    Qu’est-ce qu’aurait fait Anouck s’il avait découvert, d’une manière ou d’une autre, que Ivory se méprenait totalement sur son identité ? Qu’il pensait qu’il était le patron des lieux ? Grande hésitation : lui éclater de rire à la figure –parce que tout de même, c’était plutôt drôle- ou bien garder son sérieux et tirer avantage de la situation ? Choix difficile…

    Anouck était loin d’être un type droit, tirer avantage d’une situation, c’était tout à fait son genre. D’un autre côté, c’était foutre un coup à sa fierté, puisque cela voulait dire qu’on le prenait pour sa place hiérarchique, et non pour ses charmes fous –fou, c’était le mot.

    Mais la question ne se posait pas, à vrai dire, puisque Anouck ignorait totalement le scenario qu’Ivory s’était monté –tout seul- dans sa tête.

    De toute façon, les quiproquos, Anouck, ça lui connaissait. Il ne vivait pour ainsi dire que de ça. A croire qu’une mauvaise étoile –plus couramment appelée « joueuse »- veillait sur lui. Un de plus, un de moins, ça ne le tuerait pas. Question dignité, il s’en sortait toujours pas trop mal.

    Et puis pour le coup, c’était l’autre qui risquait de sérieusement déchanter lorsqu’il démêlerait cette histoire. Il y aurait forcément un élément déclencheur… ne serait-ce que parce que si Ivory était là, au côté d’Anouck, cela signifiait qu’une rockstar qui avait payé cher se retrouvait abandonnée pas loin d’ici.

    Bien loin de ces considérations –celles d’avoir piqué la place d’un orgueilleux sans doute très en colère- Ivory semblait totalement se fondre dans l’ambiance. Le voilà qui commençait déjà à déboutonner sa chemise sous le regard amusé et le sourire qui cachait bien malgré lui un petit rire de Nouck.

    A vrai dire, l’Alaskien était un vrai gosse, qui s’amusait d’un rien, plaisantait d’un rien, et ne prenait surtout rien au sérieux. C’en devenait parfois désesperant. Ses collègues, au bureau, étaient tiraillés entre son côté grand enfant qui les autorisait plus ou moins à faire n’importe quoi, et son côté tyran qui les obligeait à faire ce que le patron disait. Se faire engueuler comme un môme par un type qui est en train de regarder les Aristochats c’est….déstabilisant disons.

    Nouck observa donc l’homme en face de lui en train de commencer à déboutonner sa chemise et maintint son sourire amusé. Il y avait erreur sur les rôles : celui sensé se déshabiller, ça restait lui tout de même. Quoique souvent, les clients allégeaient leur tenue. Pas autant que le strip teaser, évidemment, mais ils ôtaient quelques couches. C’était la température qui montait, il fallait bien y remédier.

    Ivory avait peut être chaud, après tout. La température de la salle était pourtant correctement régulée… Mais tout de même : s’il avait déjà chaud maintenant, qu’est-ce que ça serait plus tard.

    Pinçant le col de la chemise d’Ivory pour l’empêcher de poursuivre sa tâche, Anouck lui jeta un regard amusé.

    « Allons allons. Il faut en garder pour plus tard. La température ne va faire que monter, inutile de trop s’alléger dés le début »

    Conseil d’expert, puisque le garçon ne semblait, de toute évidence, pas un habitué de ces pratiques là.
    Mais monsieur n’en faisait qu’à sa tête, trop occupé à lui lancer un regard suggestif et à…lui faire du pied, littéralement.

    Ah oui…mais non.
    Sans perdre de temps, les doigts agiles d’Anouck s’emparèrent du pied en question, le stoppant dans sa course, l’immobilisant sans mal, alors que le strip-teaser dévisageait Ivory avec un amusement on dissimulé.

    « Wo, wo, wo… » chantonna Anouck « On n’est pas coutumier de la chose à ce que je vois »

    Sinon il saurait faire la différence entre acteur et spectateur. Il saurait aussi se montrer moins hâtif.

    « Il y a quelques règles à respecter ici » annonça-t-il, un fin sourire sur les lèvres

    Même dans un endroit pareil, il y avait des limites à ne pas dépasser. Sinon le club de strip tease virerait rapidement au baisodrome, et le patron du bar tenait un club, pas une maison close –question de légalité, tout simplement.

    Techniquement, laisser traîner son pied de la sorte n’était pas interdit. En fait, toucher n'était pas interdit. Mais il fallait fixer les limites dés le début, comme avec les enfants. Sinon, ça commençait par le pied, et le danseur finissait par se faire tripoter sans comprendre ce qui lui était arrivé.

    « On ne touche » murmura-t-il, fixant son regard rougeoyant à celui d’Ivory « …qu’avec les yeux »

    Le vieil adage supposé contenir les gamins. Peut être, mais il résumait tellement bien la situation.
    Situation qui pour Ivory devait tourner au grotesque. Toucher avec les yeux ? Coucher avec les yeux ? Et puis quoi encore ?

    « enfin...au début du moins » précisa-t-il

    Et comme pour le charrier gentiment, il se pencha en avant, et déposa un bref baiser sur le bout de la chaussure, levant un regard moqueur vers Ivory. Mais puisqu'il s’agissait maintenant de calmer le jeu et les ardeurs du client –qui sous un air paisible semblait, au vue de ses gestes, plutôt pressé, autant détourner un peu le sujet.

    « D’ailleurs…Je manque à tous mes devoirs ! Je m'appelle Ulric »

    C’était la moindre des choses de se présenter.
    Ulric… on se demandait d’où il sortait ce nom. Lui-même ne s’en souvenait plus. D’ailleurs pourquoi choisir un surnom… Nul n’était dupe de l’identité d’Anouck. En fait, tous ignoraient son véritable prénom, mais tous savaient qu’il était policier en journée, alors à quoi bon s’inventer un patronyme ? Bah. Anouck vous répondrait sans doute que ça fait partie du folklore des lieux. Même si en vérité, si Nouck donnait son vrai prénom, les clients penseraient tout de même qu’il s’agissait d’un pseudo. Ca n’était pas très courant, Anouck, pour un homme.

    Présentation : check.
    Mais le client semblait s’impatienter. La preuve : il ne tenait pas en place sur son siège. Qu’il soit impatient, Anouck pouvait parfaitement l’envisager –la moitié des types clients de la boîte souffrait d’un manque féroce. Pourtant Ivory était loin d’être laid. Très loin même. Question amusante : qu’est-ce qu’il pouvait bien ficher ici ? Un cadeau peut-être ? Une surprise ? Un enterrement de vie de garçon ?

    Le plus simple restait de demander. Ils avaient tout le temps du monde –ou au moins, la soirée- pour attaquer le show en lui-même. Rien de pressait –à part le client, en fait. Mais ça n’était que plus amusant de la faire languir.

    « Avant de s’amuser un peu… »

    marmonna-t-il, posant son pied sur la banquette, prenant ainsi appui sur son genou tout en se penchant vers Ivory, laissant ses mèches quasi-blanches les plus indisciplinées venir narguer ce dernier.

    « Je m’autorise un petit détour curieux »

    Il s’autorisait beaucoup de choses, le Anouck, mine de rien. Sondant ce visage bien immobile et peu expressif jusqu’à maintenant de ses yeux rouges, le strip teaser haussa légèrement les sourcils.

    « Qu’est-ce que vous faites ici ? » demanda-t-il finalement, ne passant pas par 4 chemins.

    Les détours, c’était pas son dada. Il avait un sens de l’orientation trop inexploitable pour jouer à se perdre volontairement dans des dédales de détails inutiles.

    « Je veux dire… vous n’avez pas franchement ce qu’on pourrait appeler le ‘profil-type’… enfin vous voyez... »

    Et s'il ne voit pas, tant pis.

    Et pourtant, Anouck n’aimait pas ranger les gens dans les cases. Lui-même ne supportait pas qu’on lui attribut tel ou tel appartenance parce que « il en avait l’air ». Mais il fallait parfois être lucide, et dans ce club, les clients particuliers –c’est à dire, ceux qui se commandaient un strip-tease personnel, et qui ne se contentait pas de profiter de la salle commune- AVAIENT un profil type. Le profil des paumés, pour être honnête.

    Mais ils n’étaient pas ici pour faire causette. Pour un peu, Anouck irait leur chercher le thé. C’était son tort. Il aimait bien ça, les strip tease, mais il aimait bien parler aussi. L’Alaskien avait la langue –trop- bien pendue.
    Et puis, pour une fois qu’il avait à faire à un profil « atypique » justement.
    Et bla et bla et bla. Il y avait fort à parier que ce corbeau là, même avec un fromage dans le bec, ne cesserait pas ses bavardages.

    De toute façon, profil tout-désigné ou non, ce type là avait payé pour un strip tease, pas pour qu’on lui fasse des compliments –sisi, c’était un compliment…- et qu’on lui compte fleurette.

    « Les règles étant établies… » Il relâcha le pauvre pied prisonnier qui ne devait aspirer qu’à la mouvance. « On va pouvoir passer à la partie fun »

    Anouck allongea le bras, attrapant une télécommande posée sur un petit boitier, dont il se servit pour augmenter sensiblement le son de la musique. Pas trop fort non plus, pas qu’ils ne s’entendent plus penser… même si penser n’allait pas être leur activité dominante dans les moments à venir.

    Ceci fait, Anouck décida qu’il ne grimperait pas immédiatement sur l’espèce de mini estrade sur laquelle il était supposé se donner en spectacle. Il resterait à proximité d’Ivory, tout d’abord, histoire de le taquiner un peu. Il commença tranquillement par imiter son client, déboutonnant sa chemise blanche en prenant son temps, tandis qu’il ondulait sensiblement du bassin sur la musique.
    Nouck avait cette chance d’être un bon danseur : il avait le rythme dans la peau, et faisait preuve d’étonnamment de grâce pour un homme comme lui. Naturellement, durant les strip tease, ses mouvements étaient un peu exagérés. Il ne fallait pas avoir peur du ridicule pour être strip teaser.

    Le mouvement lancinant de ses hanches étaient quelques peu entravé par ses vêtements : le pantalon de cuire limitait considérablement l’amplitude de ses gestes. L’avantage, c’était que moulant comme il était, on ne pouvait pas louper la silhouette souple de « Ulric ». Ses doigts eurent rapidement fini leur ouvrage, et d’un léger mouvement coulant d’épaules, le strip teaser invita la chemise à glisser le long de ses bras pour atterrir, légère, sans un bruit, par terre, laissant découvrir un torse imberbe, ni trop maigre, ni franchement musclé, simplement dessiné, et plutôt pâle.

    Plaçant ses deux mains de chaque côté d’Ivory sur la banquette, penché sur lui, les lèvres légèrement retroussées, Anouck pencha la tête sur le côté.

    « On continue ? »

    Et oui, monsieur est poli, il demande la permission…
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Ivory Lancaster

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MessageSujet: Re: What goes around ... Comes around [Anouck]   What goes around ... Comes around [Anouck] EmptyDim 26 Déc 2010 - 15:28

Efforts qui ne donnent pas du tout les résultats escomptés. Et même le contraire. Il m’arrête dans mon élan. Quoi, j’ai été trop entreprenant ? Il préfère les jeunes timides et soumis ? Serais-je tombé sur un adepte de l’étoile de mer ? Ç’aurait été plus simple, car avec les quelques mots qu’il vient de me lâcher – avec un air de concupiscence entendue – ma confusion devient totale.

« Wo, wo, wo… On n’est pas coutumier de la chose à ce que je vois. Il y a quelques règles à respecter ici …… On ne touche qu’avec les yeux …. »

Et là, j’ai beau avoir constamment un masque de neutralité sur la figure, je dois faire une tête atypique. Parce que je ne comprends pas ce qu’il se passe ce soir. Il serait mal venu de penser que le monde entier se ligue contre moi, parce que le monde n’a absolument rien à faire de ma petite personne, mais avouez quand même que les circonstances encouragent à la paranoïa.

On touche avec les yeux ? Il donne dans quoi, le monastique ? Le sexe tantrique ? Très peu pour moi, ça n’a jamais marché. Il faut se rendre à l’évidence, Ivory, arrête de te mentir, il y a un problème.

« Enfin … au début du moins … »

Quelque chose ne tourne pas rond. Soit ce mec accumule les énormités, soit tu te trompes sur lui. Vu le baiser qu’il vient de déposer sur ma chaussure, j’ai très envie de céder à la première hypothèse, mais tout de suite après, c’est la deuxième qui s’impose à moi alors que Dracula se présente. Ou plutôt devrais-je dire Ulric.

Je n’ai plus qu’une solution, me mettre en attente, sur la réserve, et voir ce qu’il se passe. A ce que je comprends, je l’ai pris pour ce qu’il n’est pas, et donc je ne suis pas à ma place. Mais alors pas du tout. Ou alors, c’est un patron vraiment très spécial.

Je me cache quelques secondes le visage, m’apercevant alors qu’en effet, si ce type n’était pas là pour coucher avec moi, ma conduite avait du paraître déplacée. Et honteuse. J’ai du passer pour une chienne en chaleur, un gros noob du strip … Et puis, j’aurais su où il m’emmenait, j’aurais pu trouver le moyen de refuser. Je n’aime pas les strip tease plus que ça.

« Avant de s’amuser un peu…» dit-il en plaçant son pied entre mes jambes. Les strip-teaser sont des allumeurs, ils aiment être maté comme de la chair à baise. Je trouve ça extrêmement dégradant. Je ne pourrais pas faire ce métier. Même si des fois la scène ressemblait à une estrade de call-girl, et que j’ai parfois fait des choses pas très dignes dessus, jamais je ne me suis vendu d’une façon aussi vulgaire. Pour autant, ce bellâtre n’aura pas droit à un regard ni un comportement méprisant. Cet Ivory a disparu, et pour de bon j’espère. Je me cale simplement dans le fauteuil, je ramasse mes lunettes, et comme décidé en premier dans ce post, j’attends.

«… détour curieux.»

Mince, j’ai pas suivi ce qu’il m’a dit entre temps.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? »

- …

Définitivement, je me suis trompé. Ce mec n’est PAS le patron de la boîte. Malgré moi, un soupir ironique s’échappe de ma bouche.

« Je veux dire… vous n’avez pas franchement ce qu’on pourrait appeler le ‘profil-type’… enfin vous voyez... »

Pour simple réponse, je mets les lunettes de soleil sur mon nez, cachant ainsi mes yeux du reste du monde. Le profil-type du mateur ? Et pour cause, je n’en suis pas un. Je n’éprouve pas forcément de plaisir à regarder un inconnu – même canon – se déshabiller devant moi, surtout si pour m’interdire après d’y toucher.
Mes jambes se croisent, ma tête se pose sur mon poing, et je prends sur moi pour essayer de tenir toute la séance. Chose qui ne va pas être facile. Isaac aimait beaucoup ça. Et si je me prêtais volontiers au jeu pour lui, je ne supportais pas quand c’était quelqu’un d’autre qu’il reluquait. Et au-delà de cette réminiscence, à cet instant précis je voudrais être dans mon lit, débarrassé de cette soirée merdique pour de bon.

Et voilà, « Ulric » commençait son boulot. Le volume sonore augmente, installant paradoxalement un silence professionnel entre lui et moi. Je m’attendais à ce qu’il aille se dandiner sur l’estrade, autour de la fameuse barre de strip, mais non, il préfère rester proche de moi. Difficile alors de ne pas regarder ailleurs sans paraître impoli. Ce type ne faisait que son boulot, et ce n’est pas parce que c’est un être étrange, excentrique et vulgaire qu’il faut être malpoli.

« On continue ? »

Je lui fais un sourire bref. Fais comme tu veux, Ulric, je m’en contrefiche.

Brain on.Qu’est-ce qu’il fallait que je fasse maintenant ? La première chose, c’était sûr et certain, retrouver BlueG…. Koyuki. D’une pour m’assurer qu’il n’avait pas entraîner mon jeune collègue dans un endroit pas très recommandé, de deux pour m’enquérir de la suite des opérations. Et ça voudra dire aussi jeter un œil sur mes autres collègues. Qu’ils s’amusent c’est une chose, qu’ils tombent sur des êtres peu recommandables et soient choqués – marqués à vie ? – ç’en est une autre.

Peut-être que je m’angoisse pour rien, mais je n’ai jamais été doué pour l’organisation, je me suis toujours laissé porter par les évènements. Ou enfoncé par les évènements, en l’occurrence.

Mais … Je réalise, là. Pourquoi je suis ? Je veux dire, pourquoi Ulric est venu me chercher moi pour ce strip ? Sauf erreur de ma part, je n’en ai jamais commandé. Ça ne peut pas être du fait de mes collègues, ils ne sauraient même pas à qui s’adresser. Koyuki ? Il semblait aussi surpris que moi de voir ce grand mec aux cheveux blancs débarquer. Et si BlueGay n’était pas au courant de ça, alors ….. C’est qu’il y a double erreur sur la personne. Non seulement il n’est pas le patron, mais il semblerait que je ne suis pas non plus son client. Et que donc …… Le véritable client doit se balader quelque part. Frustré. En colère.

Oh non …. Je soupire fortement, frottant mes yeux de lassitude. Bon, il faut mettre fin à cette comédie, et tout de suite, sinon ça risque de tourner au vinaigre.
Brain off.
Je me lève aussitôt. A Ulric, j’adresse un petit signe avec la main, et un faible sourire en remerciement de sa prestation ( qu’il n’aura pas exécuté jusqu’au bout mais bon … ). Et puis, ces formalités faites, je ne lui accorde plus d’importance. Tenter de lui expliquer l’absurdité de ma situation et le quiproquo dont nous sommes les victimes serait long, fastidieux et inutile. Je sors, traverse le couloir d’un bon pas, et me faufile parmi les clients qui me font l’effet d’une piscine de vers grouillants. La boîte s’est encore remplie, elle bat son plein. Ça va être difficile d’arriver à mes fins.

La musique est assourdissante, bien plus élevée que dans la pièce dont je viens. Tout en marchant pour sortir de la salle principale de strip, je sors mon Blackberry et envoie un message à Tatsumi.

« Où es-tu ? »


Je ne m’attends pas à une réponse immédiate, mais avec un peu de chance … J’ai beau regarder attentivement de part et d’autre de la salle, Koyuki n’est pas là, ni dans la salle, ni au bar. Shit. Il ne me reste plus qu’une solution : les backstages. Je n’aimerais pas tomber sur Koyuki et Tatsumi en pleine discussion passionnée sur ma petite personne, et encore moins dans une position passionnée. Ça serait le pompon.

J’appelle Tatsumi. Dans mon cas, cette fonction pourtant basique du téléphone n’a aucune utilité, mais peut-être qu’il répondra, et me dira où il est.

Et pendant que doucement et régulièrement, les sonneries à peine audible s’égrènent, je me dirige le plus vite que je peux à travers la foule pour atteindre les loges.


Spoiler:
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