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 Visite guidée au Commissariat [Anouck]

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MessageSujet: Visite guidée au Commissariat [Anouck]   Visite guidée au Commissariat  [Anouck] EmptyMar 20 Juil 2010 - 16:15



N’ayant mit les pieds pour la première fois sur le campus de l’université que deux semaines avant ce jour, David n’arrivait pas à se décider à savoir s’il se plaisait à Keimoo ou pas. Il avait quitté le lycée, sa famille et son entourage avec une aisance particulière; ne pensant que furtivement à tel ou tel pote qui pourrait peut-être lui manquer. Quatre années n’étaient pas réellement suffisantes pour tisser des liens susceptibles de résister à une séparation quasi permanente. Enfin, le temps n’avait peut-être rien à y voir.



Du fond de la salle où le cours se déroulait – à l’arrière on attirait beaucoup moins l’attention quand on était grand comme lui –, David n’écoutait qu’à moitié le professeur parler. Pas qu’il avait autre chose de plus important en tête, vraiment : il était allé à la piscine la veille et ne s’était pas entrainé pour la peine, alors il devrait y remédier en soirée après les cours…

« Vous me remettrez donc chacun votre essai d’ici deux semaines. À la prochaine. »



Puis les autres élèves autour se mettent à ranger leurs cahiers et à quitter la salle tranquillement. Ramené au temps présent, David lève les yeux au plafond et se retourne vers sa droite où l’étudiante qui était assise à côté de lui se lève tout juste de sa chaise.

« Pardon, mais j’ai pas bien saisi le sujet de l’essai.. »

La fille se retourne, ils sont pratiquement à hauteur égale maintenant qu’elle est debout et lui assis. David sourit amicalement en voyant la fille rougir. Apparemment elle est trop préoccupée par le fait qu’il lui ait adressé la parole pour lui faire remarquer que le sujet du l’essai dont il est question a été discuté de long en large pendant la demi-heure qui a précédé la fin du cours.

« Euh— ah oui, c’est sur le travail policier au Japon. C’est assez libre, tu peux écrire sur l’histoire de la police, sur les méthodes d’intervention, la formation requise… »

« Bref, n’importe quoi tant que ça concerne la police. »

***



Le jour même il appelait au commissariat de police de la ville. Je suis étudiant à l’université en criminologie, j’effectue une recherche sur le travail policier; serait-il possible que je rencontre quelques agents? Accompagner un agent lors de son service? Cela serait parfait, je vous remercie.

***



Ce matin David avait considéré ses vêtements plus longuement qu’à l’habitude : une paire de jeans neuves – donc sans trous –, un t-shirt noir ajusté mais non pas moulant et une paire de souliers de course plutôt banals. C’est la première fois qu’il fait affaire avec la police sans qu’il n’y ait de délit, aussi mineur soit-il, dans l’équation.

Peu friand des transports en commun, le jeune homme décide de se rendre à destination à pieds. Il est tôt, les rues ne sont pas encore remplies de passants et c’est pour le mieux. Dès son arrivé au Japon, David s’est rapidement rendu compte qu’il lui serait presque impossible d’aller où que ce soit sans être fixé par la plupart comme une bête de cirque. Pas que cela le dérange outre mesure, au contraire, il a l’habitude et l’attention lui plaît bien. Par contre, on n’est pas toujours d’humeur à se faire dévisager et ce matin l’Iroquois se retient de croiser le regard des quelques passants afin de ne pas épouvanter ces derniers en ajoutant un regard noir à sa hauteur.

La veille il s’est informé auprès d’un voisin de chambre quant à la localisation du commissariat, mais il semble que l’autre se soit trompé à un endroit dans ses indications car David les a suivies à la lettre et la rue dans laquelle il se trouve n’offre rien d’autre à la vue qu’une panoplie de commerces. Maudissant l’autre silencieusement, il revient sur ses pas et arrête le premier passant qu’il croise afin de demander des indications.

À droite au bout de la rue, puis à droite encore et puis à gauche. Une fois dans la bonne voie, l’endroit est difficile à manquer… à moins bien sûre d’être complètement idiot et ne pas associer un tel nombre de voitures de police dans un même stationnement à la présence d’un commissariat dans les environs immédiats. Aux portes du poste, deux policiers fument une cigarette en discutant. La discussion tourne court alors que l’amérindien s’avance dans leur direction… c’est peut-être la grandeur, ou bien le tatouage couvrant entièrement le haut de son bras droit, ou encore l’expression quasi absente de son visage. Arrivé à leur hauteur, David ne dit rien, mais croise le regard de chacun d’eux tranquillement, se retenant bien de laisse paraître son amusement. Un des policiers s’écarte pour le laisser passer; le jeune homme lui adresse un petit hochement de tête en guise de remerciement puis passe la porte et entre dans le poste.

Allant directement au comptoir de réception, David donne son nom au commis présent. Ce dernier cligne momentanément des yeux avant de sourire largement.

« Ah oui, l’étudiant! »

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MessageSujet: Re: Visite guidée au Commissariat [Anouck]   Visite guidée au Commissariat  [Anouck] EmptyMar 20 Juil 2010 - 20:38

    Le commissaire était tranquillement installé dans son bureau, à écouter de la musique classique, lorsque l’un de ses subordonnés débarqua l’air inquiet, l’obligeant à couper le son de sa chaine hifi. Lorsque les policiers cet air là, ça voulait dire, la plupart du temps, qu’ils avaient quelque chose de contrariant à lui annoncer. Et effectivement, ce qui suivit n’était pas pour plaire à Anouck.

    « Comment ça ‘l’étudiant dont je dois m’occuper’ ? C’est quoi cette histoire ? »

    « Mais euh… je ne sais pas… c’est Pierre qui m’a dit de vous transmettre le message et… »

    Anouck se garda bien de crier « c’est qui Pierre ? » parce que même s’il ignorait totalement qui était ce bonhomme, il y avait d’autres choses plus prioritaires à crier. Tant de choses qu’il ne savait même pas par quoi commencer, si bien qu’il resta muet et fulminant.

    Sentant qu’il était à 2 doigts de coller son poing dans la figure du –pauvre- policier –qui n’avait rien fait-, il songea qu’aller directement régler ses comptes avec le dit Pierre et le fameux étudiant serait plus judicieux. C’est donc ce qu’il fit, plantant là son collègue, il rejoignit à grands pas furieux l’accueil.

    Dire qu’Anouck était le profil type que l’on attendait de voir sortir du bureau du commissaire serait un mensonge éhonté. On se fixe rarement une physique particulier. On ne se dit pas que le commissaire sera petit ou grand, brun ou roux, qu’il aura une barbe ou la boule à zéro, qu’il sera bedonnant ou rachitique. Mais il y a des physiques qui suscitent la surprise, tout de même. Des physiques où on se dit clairement « non…ça ne doit pas être lui ».
    Anouck était l’un d’eux.

    Les policiers étaient maintenant habitués à être dirigés –tyrannisés ?- par un simili incube aux manies fantaisistes. Ils avaient mis du temps. Les nouveaux avaient encore du mal avec lui. Comme on les comprenait.

    Lorsqu’Anouck apparut dans la salle, il y avait 2 choses qu’on ne pouvait pas louper : premièrement, ses cheveux, quasi-blancs, et d’une longueur remarquables puisqu’ils touchaient ses fesses, lâches. En l’occurrence, il les avait attachés en queue de cheval haute alors ils n’atteignaient que ses reins. La deuxième chose : ses yeux rouge vif -criant de naturel, les yeux cramoisis.

    Ensuite seulement on s’arrêtait sur quelques petites détails, comme ses chaînes fantaisies –et absolument pas nécessaires- à la ceinture, par exemple.
    En général, on remarque aussi sa taille, parce que au milieu des japonais, Anouck est grand, avec son mètre 83 et quelques. Mais pour David, évidemment, c’était une autre histoire.

    La dernière chose remarquable chez le policier, c’était son air d’ours mal léché. Ca, c’était propre à la situation. On venait de le déranger, et déranger Anouck, c’était un peu comme venir jouer de la trompette dans une grotte où le vilain dragon mesurant 8mètres et crachant le feu fait sa sieste : pas une bonne idée.

    En arrivant à l’accueil, l’air grognon mua, l’espace de quelques secondes, en vague surprise, en apercevant le géant qui attendait là. Ce fut rapide, ceci dit. Anouck avait un tout autre problème pour ne pas en plus se sentir contrarié parce qu’une grande perche le dépasse en taille –il leur en faut peu à ces seme desfois…

    « Bon, il est où cet étudiant ? »

    « Ben euh… ici » marmonna le réceptionniste, donnant un coup de tête gêné vers David pour éviter de le montrer du doigt –bien élevé ce petit.

    Anouck tourna son regard furieux vers le géant en question, avant de comprendre que l’étudiant, c’était lui. Ah oui. Quand même. Forcément quand on attendait un nabot japonais, on ne s’attendait pas à voir un type monté sur échasses. C’était un cauchemar.

    « J’avais dit à … l’autre là. Le stagiaire. De s’en occuper » grommela-t-il, fusillant le commis du regard

    « Sauf qu’il est absent »

    ABSENT. Avait-on idée d’être ABSENT ? Est-ce qu’il était absent, lui ? Non, bon. Anouck semblait à 2 doigts d’exploser. Son cerveau turbinait à toute allure à la recherche d’une idée brillante. Non parce que se coltiner un étudiant toute la journée, c’était hors de question. C’était un homme occupé : il devait aller faire de la moto, draguer, aller boire un coup, aller récupérer quelques pots de vin… les affaires en somme. Inutile d’avoir un étudiant dans les pattes, ça serait lui briser ses idéaux de justice, Anouck n’y tenait pas –trop bon ce Anouck.

    « Vous aviez donné votre accord » tenta le commis, en voyant que rien ne se passait. Est-ce que le commissaire venait de faire une mort cérébrale ?

    En guise de réponse, le commissaire soupira. Bien sur qu’il avait donné son accord : son accord pour que le stagiaire soit occupé une journée avec un étudiant et qu’il lui fiche la paix pendant ce temps. Pas son accords pour se retrouver avec ce même étudiant sur les bras.

    En plus…c’était un bordel monstre dans son bureau. Il n’avait pas fini de déménager toutes ses affaires chez Yui, la moitié de ses fringues –et bonjour les fringues…- trainaient sur les fauteuils, idem pour ses meubles… ah et il y avait son furet et son perroquet. Ces deux là ne cessaient de vouloir se battre, mais comme ils étaient chacun dans leurs cages respectives, c’était à coup de bruits que ça se bagarraient. Le furet couinait et gratter les barreaux pendant que le perroquet l’insultait. Charmante ambiance : bienvenue chez Atwoman, David.

    Songeant que ce bordel faramineux lui donnerait peut être envie de s’enfuir en courant, Anouck céda, non sans soupirer une nouvelle fois –au cas où personne n’avait compris…
    Il fit signe à David de le suivre avant de regagner son bureau.

    « Assied toi » lança-t-il, écartant les bras pour lui désigner la pièce entière

    C’est que… avec l’état des lieux, s’asseoir sur le bureau avait autant de sens que s’asseoir par terre ou sur une moitié de fauteuil –l’autre moitié étant occupée par les habits.
    S’asseyant lui aussi sur son propre fauteuil –et le seul inoccupé d’ailleurs- il tapota distraitement sur son bureau.

    Sa crise était passée, il était à peu près calme maintenant. Si excentrique et bizarre soit-il, Anouck ne se mettait pas souvent en colère, à vraie dire. En fait il était plutôt aimable –trop aimable ? doucereux…- avec la plupart des gens à l’exception… de ses collègues. Et des femmes. Or David n’était pas son collègue –quoique, aujourd’hui, il s’y apparentait presque- et de toute évidence, pas une femme –ou alors il le cachait TRES bien.

    « Bon. Comment tu t’appelles ? Et tu es là pour quoi ? »
    demanda-t-il directement, allant droit au but

    Autant éclaircir ces deux points, après il pourrait réfléchir à ce qu’il allait en faire, de ce garçon là. C’était quoi aussi cette manie qu’avait les étudiants de vouloir faire une « insertion dans la vie professionnelle » ? Qu’ils profitent donc de leur jeunesse, ils auraient bien assez de temps après pour supporter les emmerdes du boulots, les collègues incapables, les contre-temps, les… bref.
    En plus l’idée de passer la journée avec un type faisant une tête de plus que lui le contrariait au plus haut point. Objectif numéro 1 : s’arranger pour que David reste assis le plus longtemps possible. Et lui debout, évidemment.
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MessageSujet: Re: Visite guidée au Commissariat [Anouck]   Visite guidée au Commissariat  [Anouck] EmptyMer 21 Juil 2010 - 15:22

Dans un silence gêné – de la part du réceptionniste –, le grand étudiant attendait patiemment la suite. Une minute plutôt s’était déroulé un échange curieux entre le réceptionniste et un policier.
« Ah oui, l’étudiant! »
Amabilité incarné, le réceptionniste s’était levé d’un coup, un sourire lui étirant irréversiblement les muscles des joues. Ce dernier avait signifié d’un « un moment je vous prie » à David d’attendre avant de se retourner et de s’adresser à un policier pas très loin.
« Tu pourrais aller dire au commissaire que l’étudiant est arrivé? »
Aussitôt le policier jetait un regard dans la direction de David, puis vers une porte close visible du bout de la pièce, l’air soudainement beaucoup moins calme qu’une seconde plus tôt. Certainement il allait répondre par la négative au réceptionniste (désolé, j’ai vraiment à faire!) si ce dernier, s’y attendant visiblement, n’avait pas sourit davantage – apparemment c’était possible – avant de le remercier et de tourner les talons pour retourner s’asseoir à son poste.
« Ce ne sera pas bien long. »
David hocha de la tête, fixant toutefois son attention sur le policier penaud qui allait vers la porte du commissaire comme un mécréant vers la potence. Décidemment, cet homme – David n’avait jamais entendu parler d’une femme commissaire de police dans ce pays – menait un règne de terreur. Peut-être que l’essai ne serait pas aussi ennuyant à rédiger qu’il ne l’avait escompté.
En effet on se fixe rarement un physique particulier en attendant un commissaire de police, mais on se fait tout de même une idée – aussi vague soit-elle – de l’individu. David lui attendait un homme d’au moins quarante ans, moustachu et portant fièrement ne serait-ce qu’une légère bedaine criant au monde qu’il était trop haut placé depuis longtemps pour travailler sur le terrain avec le reste de la plèbe. L’énergumène aux cheveux à la rumpelstiltskin et aux yeux rouges… détonnait; Peter Pan sortit tout droit du Pays imaginaire – ou le Capitaine crochet en l’occurrence –.
« Bon, il est où cet étudiant ? »
« Ben euh… ici »
Le réceptionniste avait perdu son sourire, mais semblait toujours aussi aimable dans sa terreur du vampire. De son côté David observait la scène en fournissant un effort conscient pour rester stoïque et ce faisant ne pas laisser transparaître son amusement grandissant. En plus de l’avantager à maintes reprises dans les sports, la taille du jeune homme en avait fait un individu difficilement intimidable. Il avait la vague impression de devoir ressentir ne serait-ce qu’un minimum d’embarras du fait d’être la cause – même indirecte – de la contrariété du commissaire. Mais bon, ça en restait à la vague impression. Pour l’instant de toute façon, il était trop occuper à observer Anouck, se rendant plus loin que la tête cette fois pour jeter un œil à l’uniforme. Non pas moustachu, le commissaire, mais fantaisiste en plus.
Lorsqu’invité, David suivit sans mot Anouck, tournant la tête juste à temps pour voir le réceptionniste fondre sur son siège de soulagement.
En entrant dans le bureau, ce n’est pas de la surprise qui se fit voir sur le visage du jeune homme, mais un ahurissement bien sentit. Ce n’est pas dans le bureau du commissaire qu’on avait l’impression d’entrer, mais bien dans sa demeure… aussi bordélique puisse-t-elle être. L’autre s’était peut-être fait mettre dehors et n’avait pas d’autre endroit pour ses affaires que son bureau.
« Assied toi »
Il ne s’assit pas, zyeutant pendant plutôt les fauteuils et leur contenu. Définitivement le commissaire de police avait des goûts vestimentaires particuliers. La situation dans son ensemble avait tous les éléments d’une farce. David avait par contre le bon sens de passer outre cette impression et finalement croiser le regard d’Anouck plutôt que de continuer à regarder partout autour.
« Bon. Comment tu t’appelles ? Et tu es là pour quoi ? »
« David Kahòn:tsi. Je suis étudiant en criminologie et je suis ici pour une recherche dans le cadre d’un cours. »
S’il y avait quelque chose qu’il n’avait pas, c’était des idéaux de justice. Pour une chose, il avait appris au Japon que les relations bien placées et le bon montant d’argent faisait fermer les yeux à n’importe quel policier. De toute façon David ne voulait pas devenir policier, ni avocat, ni quoi que ce soit qui s’apparenterait à un titre de défenseur de la justice. Il étudiait la science qui étudie le crime et ce qui l’entoure, c’est tout.
« C’est très aimable de votre part d’avoir accepté de m’aider. »
Bien sûre le jeune homme aurait prononcé les mêmes mots dans une réalité alternative où le commissaire n’aurait pas au préalable crié sur les toits son mécontentement face à la situation… mais il y aurait pris beaucoup moins de plaisir.
« Je ferai mon possible pour ne pas être une nuisance. »
Toujours debout - il n'allait tout de même pas s'asseoir sur les vêtements de l'autre ou pire les balancer sur le sol -, il affectait le mince sourire de la sincérité; Candide en personne n’aurait pu faire mieux.
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MessageSujet: Re: Visite guidée au Commissariat [Anouck]   Visite guidée au Commissariat  [Anouck] EmptyJeu 22 Juil 2010 - 13:26

    En interceptant le regard quasi-effaré de David qui découvrait son bordel, Anouck se crut obligé de préciser :

    « Je suis en plein déménagement »

    Sans blague. Personne ne s’en doutait. M’enfin généralement, les gens qui déménagent ne ramènent pas leurs affaires au boulot. En même temps : c’était le commissaire. Il faisait ce qu’il voulait. Relativement du moins. Et comme ici, il s’agissait de SON bureau, de SON espace personnel, il pouvait y mettre SON bordel s’il le souhaitait.

    Sauf qu’à cause du dit bordel, David se sentit contraint de rester debout. A ça, ça n’allait pas du tout. Déjà quand les deux étaient debout, Anouck se sentait oppressé, alors lui assis et le géant debout, c’était juste inenvisageable.

    Se relevant de sa chaise, Nouck contourna le bureau, s’empara de la pile d’uniformes disposées sur une chaise, et la superposa à une pile de… bah d’autres uniformes sur une autre chaise. Les goûts d’Atwoman étaient TRES variés. Uniformes, uniformes, et uniformes. Non, à vrai dire, il avait d’autres habits – et oui, Anouck ne faisait pas ses courses en uniforme militaire, grosse déception…- mais ceux là avaient déjà migré chez Yui.

    « Voilà tu peux t’asseoir » insista Anouck en lui désignant le siège fraichement libéré.

    Et visiblement la présence de David ne faisait pas que perturber le rythme d’Atwoman : même Genesis et Apocalyps venaient d’interrompre leur perpetuelle bataille pour fixer leurs yeux – respectivement noirs pour le furet et bleus pour le perroquet- sur le nouvel arrivant. Le furet en arrêta de gratter sa cage avec ses griffes, et le perroquet de lancer ses insultes.

    Ce qui eut d’ailleurs le don d’irriter Atwoman : la plupart des gens ne supportent pas le bruit continuel généré par leurs animaux de compagnie. L’Alaskien, c’était tout le contraire. Ca le calmait, ce brouhaha. Il y était tellement habitué que ne pas l’entendre le perturbait. C’était un peu comme si les deux amours de sa vie étaient morts.

    Il choisit donc de reporter son attention sur le trouble-fête aka David. Aimable, hein ? Lèche-botte va. Bon, ça lui allait bien, au final, au Anouck, qu’on lui lèche les bottes. Les tyrans ont parfois besoin qu’on aille dans leur sens aussi. Et puis, il n’avait pas de raison valable de se défouler sur David –en revanche il en avait une bonne de ne PAS le faire : sa taille. Non, s’il fallait envoyer quelqu’un à la potence, ça serait le réceptionniste…ou le stagiaire.

    Anouck le sonda d’un air sceptique lorsqu’il lui annonça qu’il ferait tout pour ne pas être une nuisance, se retenant de lui dire qu’il était DEJA une nuisance…même si ça n’était pas sa faute… en fait si, c’était totalement sa faute. Qui lui avait demandé d’aller fouiner dans les affaires de la police ?

    « Tu sais qu’il y a de très bons bouquins sur la police, tout ça. De bons reportages aussi »

    Pour les reportages, il n’en savait rien, il regardait peu la télé. Pour les livres… en fait il n’en savait rien non plus. Il aimait lire, mais certainement pas de bouquins probablement chiant à mourir sur le fonctionnement de la police. Il le connaissait, le fonctionnement. M’enfin pour un étudiant, s’avaler des pages et des pages, ça devait être la routine.

    Enfin… c’était une bataille déjà perdue : maintenant que David était là, il n’allait pas courir à la librairie du coin pour s’acheter un livre…
    Se laissant tomber dans son fauteuil, il balaya son bureau du regard, à la recherche d’une lecture intéressante –ou complètement ennuyante- qui pourrai tenir David occupé un petit temps. Il y avait des dépositions, des magazines –pas sur la police- des CDS de musique classique, des dessins animés…

    Le regard d’Atwoman se stoppa sur les DVD. Ses yeux rouges glissèrent jusqu’à David. Retour aux DVDs. David. Les DVDs. Non…il ne pouvait tout de même pas sérieusement le coller devant la petite sirène…. « Alors ton essai ? » « J’ai raconté l’histoire de la petite sirène ». Nul doute qu’un tordu d’esprit type philosophe saurait trouver un lien profond et crédible entre la criminologie et le conte… mais tout de même. Anouck était tordu, mais pas à ce point.

    « Tu as déjà travaillé dans un commissariat ? Fait un stage ? Quelque chose ? »

    En d’autres termes : est-ce qu’il serait d’une quelconque utilité ou bien est-ce que Anouck allait tout simplement devoir se donner en spectacle ? Le spectacle, il connaissait : strip teaser tous les soirs, la scène c’était son dada. Mais jouer le rôle d’un flic, ça, non, il n’avait jamais essayé. Il pourrait toujours aller mettre des contraventions avec David sur ses talons… même si en fait ça n’était pas son boulot, techniquement, puisqu’il s’occupait de l’investigation.

    Mettre des contraventions, ça Anouck aimait bien. Forcément, dés qu’il s’agissait d’enquiquiner le monde, il était au premier rang. C’était comme arrêter les jeunes à 2 heures du mat’ pour els coffrer parce qu’ils avaient, à 95%, tous trop bu. Une fois au commissariat… ça dégénérait souvent. Mais ça c’était une autre histoire, que David n’avait pas besoin de connaître pour l’instant.

    Cela dit, les contraventions : oui, mais pas trop longtemps non plus. Anouck abhorrait la routine. Pas très original, vous allez me dire, mais l’Alaskien détestait ça plus que quiconque. En fait il était devenu flic pour justement éviter la routine. Tiens, il pourrait emmener David faire un tour du côté de l’équipe d’investigation. Ca au moins, c’était fun. Enfin fun…la plupart des affaires relevaient plutôt du glauque, mais du fun au glauque, pour Atwoman, il n’y avait qu’un pas.

    « Bon, qu’est-ce qui t’intéresse ? Voir des abrutis ? Des cadavres ? Des gens qui passent leur vie à se plaindre ? Des paumés ? »

    C’était précisément dans ce genre de moments que l’on se rendait compte que, non, Anouck n’avait AUCUN respect pour les autres. A l’exception d’une petite brochette de personnes, les autres étaient tous considérés comme des parasites imbéciles et inutiles. Une vraie leçon se sociabilisation pour David…
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