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 Viens achever de t'y perdre [Opp's]

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Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


Scorpion Singe Age : 32
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MessageSujet: Viens achever de t'y perdre [Opp's]   Viens achever de t'y perdre [Opp's] EmptyLun 9 Sep 2013 - 0:19

Ethel repartie, Jake s'était retrouvé dans cette grande villa vide. Plus de bruit d'électro fréquencemètre, plus d'infirmière qui passe vous demander comment vous vous sentez ou juste regarder votre fiche de soins au bout du lit, plus de passages de visiteurs à foison, plus de télévisions écoutées trop fortes... Plus de chirurgiens, plus de kinés. Le vide, le silence et l'odeur familière d'Ophiuchus. Il avait d'abord regardé tout autour de lui, sans bouger, planté au milieu du salon. Puis il avait fait le tour de la pièce, comme s'il la découvrait pour la première fois de sa vie, tout en laissant trainer ses doigts sur les meubles. Il avait allumé la télé, changé les chaines sans regarder les images, monter le son au maximum, puis tout éteint. Il avait sorti une à une les bouteilles de la cave à vin de la cuisine, pour en lire les étiquettes, pour finalement les ranger, exactement comme il les avait trouvées. Il avait ouvert le réfrigérateur, avait regardé dedans, puis refermé. Il était allé contre l'immense baie vitrée, constatant les dégâts que le séisme avait causé au jardin, mais pensant rapidement que, avec sa convalescence encore, il aurait bien le temps de s'en occuper. Il avait aussi trouvé les nouvelles plantes qui avait été livrées pendant l'absence d'Opp's - et la sienne, pour le coup. Il s'était simplement mordu la lèvre, puisqu'elles n'auraient pas eu le bonheur de connaître la pleine terre.

Après avoir visité l'espace comme s'il n'avait jamais rien vu de tel, il avait finalement atterri à l'étage. Là aussi, il était resté un moment planté au beau milieu du couloir, regardant par le patio ce qui se trouvait en bas. Tout était comme avant, la villa n'avait subit aucun dégâts et ça, c'était la première chose qui le rassurait depuis qu'il y était entré aujourd'hui. Il amorça quelques pas vers sa chambre, se disant que se reposer un peu en attendant le retour de son cher colocataire ne serait pas du luxe, puisqu'il sentait déjà la fatigue lui piquer les yeux. Mais penser à Ophiuchus le fit détourner les yeux vers la porte de la chambre de ce dernier. Délaissant le chemin qu'il commençait à emprunter, il fit volte-face pour y aller. Il posa sa main sur la poignée et frissonna, fermant les yeux et trouvant passablement débile de se trouver dans un tel état d'anxiété parce qu'il allait enfin voir de quoi sa taverne avait l'air - sans pensée salace...

La taille du lit était impressionnante. J. s'en approcha, effleura les draps du bout des doigts, s'étonnant presque de voir qu'il n'avait aucun souvenir morbide qui lui revenait en mémoire. Il posa un instant ses yeux sur l'ordinateur portable, l'ouvrit pour constater qu'il était éteint, certainement verrouillé avec un code confidentiel, et le referma doucement, alors que ces yeux se dirigeait déjà vers le bureau en verre. Il le rejoint, secoua la souris, et fit la même déduction : cet ordinateur-là aussi était éteint. Un instant, il fixa son reflet dans l'écran noir, puis il cligna plusieurs fois des yeux et passa sa main dans ses cheveux, les libérant de l'élastique qui les nouait depuis sa sortie de l'hôpital. Un coup d'œil à la télévision et il finit par se laisser tomber dans la canapé en cuir, dont il n'aurait su dire s'il était vraiment marron ou bien tirant sur un noir fadasse. Sympa, en tout cas. Il bailla, ne prenant pas la peine de mettre sa main devant sa bouche et s'affala un peu plus, rivant maintenant son regard sur la plafond.

Perdu dans ses pensées, il alluma la chaîne hifi, régla une station de radio de façon aléatoire, mais qui diffusait de la musique diverse sans coupures publicitaires. Il monta le son, assez fort pour couvrir le silence de la grande maison et surtout le bourdonnement qui s'était installé entre ses deux oreilles. Il ne se redressa que pour gratter sa cicatrice, essayant de ne pas arracher les fils des points de suture. Puis, finalement, il ôta son marcel, le laissant tomber à ses pieds, et revenant à la contemplation du plafond immaculé, finissant par s'allonger, pieds au sol, jambes écartées.

Opp's lui avait manqué. Atrocement. Presque de façon viscérale. Et il n'avait qu'une hâte à cet instant, c'était de le voir rentrer.
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MessageSujet: Re: Viens achever de t'y perdre [Opp's]   Viens achever de t'y perdre [Opp's] EmptyLun 9 Sep 2013 - 1:40




Interminable.
Le trajet en bateau jusque le premier bout de terre ferme s’était avéré insupportable.
Enfaite, le trajet du retour avait été interminable. Un tempête de neige avait commencé par interrompre la possibilité de transport entre les premiers bateaux et leur base. Puis, une couche de glace monstrueuse s’étant formée autour de la coque du bateau sensé être brise-glace empêchait ce-dit bateau de faire tourner les hélices apparemment complètement gelées rien que pour le départ. Et le trajet s’en était trouvé également ralenti par quelque problème technique très peu fréquent. Toutes ces mésaventures conduiront à un retour plutôt tardif de notre Féringien qui n’avait qu’une seule envie - Rentrer chez lui - Mais pas avec 9 jours de retard après un allongement de séjour de près de trois semaines, plus ou moins.
Et sachez que rajouter une semaine dans un bateau absolument vide de toute occupation hormis regarder les blocs de glace se briser trop lentement, c’est long. Bien trop long.  

Avant ça, il n’avait pas passé des journées géniales. Durant la tempête de neige qui était tombée en même temps que son supposé départ pour le port, il avait tenté de prendre contact avec certaines personnes de la ville de Keimoo normalement présentes au rassemblement organisé à la mairie. Sans grand résultat. Il avait également employé l’une des plateformes de son opérateur permettant d’envoyer des sms depuis un ordinateur après avoir synchronisé les contacts depuis son téléphone. Il avait envoyé des mails à certains des professeurs auxquels il parlait souvent afin de pondre son futur mémoire sans réponses. Mais il en avait l’habitude, ces messieurs prenaient toujours quelques jours avant de répondre, pour une raison inconnue et dont il se foutait éperdument. Mais s’il y avait un silence radio qui pouvait insupporter Ophiuchus au plus haut point, c’était bien celui de son colocataire. Jake.
Sacré Jake. Il comptait sur lui pour lui raconter les nouvelles directives du directeur de l’académie. Le briefer par sms de ce qu’il se passait ou s’il y avait quelques soucis à la maison et avec le jardin. Mais rien du tout, aucun sms ni mail, ni fax ou même télégramme.
Rien de rien, Ophiuchus était absolument dégouté.


Il mettait enfin pied hors du taxi qui le remmenait chez lui. Prenant son sac de sport sur l’épaule, il paya le taxi avant de le remercier et de s’en aller vers son domicile. La première chose qui interpella notre voyageur, était la disparition des deux gros pots de fleur sur son Porsche. Haussant les sourcils simplement, il monta les quelques marches de bois et s’afféra à entrer le code utile à l’ouverture de la porte au cas où quelqu’un oublierai les clefs. Poussant doucement la porte Ophiuchus jeta un œil à son salon, remarquant que presque rien n’avait bougé, hormi l’ordre des télécommandes et la vue du jardin de derrière qui faisait une gueule d’enfer. Il s’approcha des baies vitrées pour voir les fleurs qu’il avait commandées durant une longue journée au sein de la base polaire et se rendre compte qu’elles étaient toutes mortes en pot. Certains étaient renversés, mais il mit ça sur le compte de la houle venant de la plage, pensant à nouveau qu’il n’avait pas été très malin et qu’il aurait dû dire à la dame à qui il avait demandé de s’occuper de la maison durant son absence, de les entreposer dans la véranda et de laisser un mot à Jake pour qu’il les arrose de temps à autres. Jake qui ne répondait plus depuis près d’un mois. Sortant son téléphone de la poche et le ralluma enfin. Il prit la direction de l’escalier en tortillas, se demandant si la plateforme dont il s’était servit n’avait pas été défaillante, il entra son code de sécurité ainsi que son code pin afin de le remettre en route. Lentement il remontait les marches, tranquillement. Une fois à l’étage, il se dirigea vers sa chambre d’où provenait de la musique. ‘Merde ! J’ai pas laissé ma musique tourner pendant un mois quand même ?!’ Ophiuchus poussa la porte tendis que son téléphone se mettait à vibrer frénétiquement.
Et c’est là qu’il le vit. Jake. Qui était mort pendant bien quatre semaines. Le téléphone dans les mains, il ouvrait le premier sms reçu, mais sans regarder le dit message, il s’adressa à Jake de façon irritée.

«  Sympa de pas répondre aux messages mec. Sympa pour les plantes du jardin aussi. Et je peux savoir ce que tu fais là ? »


Puis, jetant un œil rapide au texto il fronça les sourcils. Un inventaire, de choses et d’autres remplacées dans la maison. Des verres et assiettes, quelques bouteilles, deux ou trois vases, quelques vitres. Il ouvrit ensuite un autre message de la femme s’occupant de la maison disant que les deux pots du porshe avaient éte commandés et qu’ils devraient arriver tôt ou tard. Ne comprenant pas ce qu’il lisait, il décida d’ouvrir un sms daté deux jours après le rassemblement de l’académie à la mairie de Keimoo. Le message disait simplement mais très clairement que la maison n’avait pas subit de dégâts particuliers suite au tremblement de terre, mais que le colocataire ne semblait pas être passé depuis. Les yeux d’Opp’s se figèrent sur les trois mots qu’il n’avait jamais eu l’occasion de lire. « Tremblement de terre. » Inconsciemment il laissa tomber son sac de sport pendu à son épaule dans un bruit sourd, abaissa sa main tenant le téléphone. Ses yeux glissèrent sur Jake qui était toujours sur son canapé. Déglutissant difficilement il n’osa poser que deux questions à son colocataire d’une voix distinctement tremblante, presque effrayé de connaitre la réponse.

« C’est quoi cette histoire de tremblement de terre ?
Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
.. Jake ? »


Ses yeux, interrogateurs, étaient braqués sur Jake, de qui il attendait une réponse, toujours à la porte de sa chambre.  


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MessageSujet: Re: Viens achever de t'y perdre [Opp's]   Viens achever de t'y perdre [Opp's] EmptyLun 9 Sep 2013 - 11:20


Jake l'aurait senti entre mille, cette présence qui repeuplait l'immense demeure. Il aurait reconnu sa façon de monter les marches jusqu'à l'étage même s'il avait été sénile ou carrément sourd. C'était une sorte d'enchantement et qu'il puisse être enfin de retour consolait le blond mieux que n'importe quelle drogue ou n'importe quel médicament. La présence d'Ethel, quand il était à l'hôpital, avait été plus que réconfortante, mais il avait maintenant bien compris que si ça avait été Ophiuchus, il aurait pu soulever des montagnes dès sa sortie du comas. Entendre sa voix acheva de le perdre un peu plus et un frisson électrique dévala son échine de bas en haut, semblant vouloir mordre sa peau. Il tendit le bras vers la télécommande et éteint la musique, presque las. Comprendre que ce mec lui était devenu vital l'effrayait et il se sentait relativement perdu. Il reposa son bras sur ses yeux et soupira, ne prenant même pas la peine de se défendre quant au fait qu'il avait fait le mort depuis le séisme, puisque, de toute façon, il avait été à deux doigts de l'être ! Pour ce qui était de l'écossais, visiblement, il ne rentrait que maintenant de son petit voyage au pays des manchots, Inuits et morses sauvages, ce qui n'était pas plus mal. Mais, et ce tout aussi visiblement, il débarquait vraiment et n'était au courant de rien. C'était certain que, paumé sous un igloo, il n'avait pas du pouvoir bien se tenir au courant des dernières aventures du Japon !

J. était tenu allongé dans la même position, un bras sur son ventre pour cacher sa cicatrice, puisque son marcel gisait au sol, et le second toujours sur ses yeux. Cependant, ce dernier retomba mollement sur le côté, perpendiculaire à son corps un peu amaigri, juste après le bruit d'un sac qu'on laisse tomber sur le sol. Apparemment, Opp's qui lisait ses messages devait avoir enfin compris. Il avait du recevoir un message de l'espèce de gouvernante, pour lui expliquer pourquoi le jardin était dans cet état. Du reste, Jake ne pourrait pas témoigner, il n'en avait rien su et n'avait vu tout ça que dix petits minutes plus tôt. Il fixait le mur, attendant que ça fasse son petit effet, retenant de gratter sa cicatrice. C'était affreux la sensation que ça laissait sur la peau et puis celle qu'il avait dans le creux de ses entrailles. Cette vague impression pas encore bien définie qui vous fait paraître sale. Un peu comme si vous aviez le foi d'un mort à la place du vôtre, en somme. Le californien s'était fait à cette idée, mais son corps ne semblait pas l'accepter complètement et, au fond de lui, il savait bien que tout ça le dérangeait. Le tremblement de terre, le toit qui s'effondre sur lui, l'abdomen perforé et le comas... C'était peut-être horrible, mais ce n'était pas là que se trouvait son traumatisme, comme pouvait le penser les médecins. Lui, ce qu'il ne parvenait pas à oublier c'était cette putain de sensation d'avoir un corps étranger greffer au vôtre. Et aussi bien que la greffe ait prise, aussi bien qu'il n'ait pas fait de rejet, lui, dans son esprit, il était à certain moment prêt à tout nier en bloc. Tout.

Aux questions d'Opp's, à entendre sa voix tremblé d'inquiétude et d'incompréhension, il se redressa lentement, se retrouvant assis sur son séant. Il posa son regard sur le portable que tenait le gamin, puis le releva jusqu'à son visage. Une palpitation le fit se mordre la lèvre, mais il ne laisse rien paraître de plus. Pas même son éternel sourire. Il resta un moment à l'observer, conscient que l'autre pouvait en faire de même sur son visage fatigué et son corps amoindri. Peut-être qu'il aurait le garder, finalement, son haut. Il soupira, puis finit par se relever, attendant un instant de voir si ses jambes daigneraient encore le porter. Rentrer à pied, en compagnie d'Ethel, lui avait fait un bien fou. Il avait pu sentir le soleil et le vent sur son visage, même si le décor qui les entourait laissait encore les marques de la catastrophe. Il haussa une épaule et sourit en coin, sorte de sosie désabusé de son sourire habituel. Un instant, il hésita à répondre à la première question, mais imposer une pirouette pour la seconde, puisqu'elle le concernait directement. Mais, avec sa gueule, sa maigreur - bien moins maladive et flippante qu'à son réveil - et sa cicatrice, sans oublié de dire qu'il n'est pas encore autorisé à boire, ni à fumer, ni à malmener d'une façon ou d'une autre son foi... Occulter son cas allait être difficile et ce serait prendre Opp's pour un con.

Le premier week-end du mois dernier, Ophi, un tremblement a frappé Keimoo avec une force impressionnante.


Il fit quelques pas dans la direction de son colocataire, hésita un instant, puis lui prit la main. Il poussa son sac, qui bloquait le passage, et tira Ophi dans la chambre, refermant la porte derrière lui. Il l'accompagna, pour finalement, l'asseoir sur le lit. Un frisson tenta de s'accrocher à sa peau, mais il chassa bien vite les images morbides qui lui revenaient enfin en mémoire. Et il s'en serait bien passé, pour tout dire. Il inspira, riva son regard sur les yeux du blond - joli blond cendré - et dériva de l'un à l'autre, restant planté debout devant lui. Lui offrant peut-être un joli tête-à-tête avec son ventre malmené par l'accident et au mieux rattrapé par les chirurgiens. Vraiment, ils avaient fait du bon boulot. Pour la greffe, ils étaient repassés par l'ouverture que le plafond avait fait, ne laissant qu'une cicatrice un peu plus longue, mais plutôt belle et au moins elle se comptait au nombre de un.

Opp's, je viens de rentrer de l'hôpital.


Et putain, tu m'as manqué. Mais ces quelques mots n'arrivèrent pas à passer la barrière de ses lèvres. Une force sournoise et invisible semblait vouloir boycotter l'expression de ses sentiments. Il baissa les yeux sur leurs mains toujours jointes et puis, doucement, pour ne pas trop en demander à ses muscles endoloris, il s'accroupit devant le gosse, lâchant enfin sa main, pour glisser ses paumes sur ses joues. Et puis, il y parvint enfin, à sourire. Un peu navré, mais relativement semblable à celui qu'il avait l'habitude d'arborer en toute circonstances. Toutes. Ce qui eut pour effet de briser la traitresse invisible qui lui bloquait les mots dans la gorge.

Je suis content que tu n'aies rien eu. Que tu n'aies pas été là...


Son estomac se vrille. Il aurait aimé qu'il soit là, à son réveil, et à tous les autres, comme l'a souvent été Ethel. Il laisse ses mains retomber sur les épaules d'Ophiuchus et finit par se relever, toujours doucement, reculant d'un pas. Il regarda au sol, tombant nez à nez avec le sac d'affaires de son coloc. Il hésita une nouvelle fois, puis il retourna vers le canapé, pour reprendre son marcel qui n'avait pas osé bouger. Il se maudit, tout en se baissant, de ne pas réussir à lui en dire plus. Lui dire qu'il lui avait manqué, qu'il aurait aimé le voir, qu'il aurait aimé pouvoir le toucher plus tôt, qu'il aimerait bien lui faire l'amour maintenant. Une fois redressé, les images d'un corps dansant devant lui l'arrêtèrent un moment. Pouvoir savoir quel goût avait sa peau, connaître ses gémissements, admirer les mouvements de ses hanches, pouvoir peindre la couleur des ses joues, avoir la joie de toucher son corps encore et encore, en dehors comme en dedans. Il leva les yeux au ciel, toujours dos à Ophiuchus, et, quand il revint vers la porte, il évita soigneusement de le regarder, son sourire aux lèvres un peu maladroit et il posa sa main sur la poignée de la porte.

Je te laisse te reposer un peu de ton voyage retour et...


Et ? Rien. Il tourna enfin la tête vers Opp's, déglutit et s'auto-flagella d'être si borné et stupide.
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Ophiuchus M. Ødegård

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MessageSujet: Re: Viens achever de t'y perdre [Opp's]   Viens achever de t'y perdre [Opp's] EmptyLun 9 Sep 2013 - 15:37




Tout ce qu’il souhaitait voir, était un sourire. Mais à  la place, il ne pu voir qu’un visage décharné. Un visage dont il ne reconnaissait pas les traits. Un visage qui n’allait pas à Jake.
Un tremblement de terre ? Quelle folle idée. Ce n’est pas possible, dans l’esprit de Jake une chose pareille ne pouvait arriver. Il avait déjà lu dans des journaux, vu les ravages que ces phénomènes pouvaient engendrer. Ressenti l’horreur visible sur les visages des personnes interviewées. En cet instant il ne réalisait pas ce que Jake et les autres avaient pu vivre. Il pensait aux morts, aux blessés. A ceux qui pouvaient se retrouver sans famille aux orphelins. Il avait toujours les yeux rivés sur le visage de Jake qui ne souriait pas. C’était étrange, d’ailleurs. Ne pas voir Jake sourire alors qu’habituellement il s’arrangeait toujours pour esquiver les questions grâce à un sourire. Opp’s l’avait remarqué, que Jake en jouait de ce sourire. Pour des choses pas bien importantes. Il imaginait que Jake prendrait la tangente une fois de plus.
C’est avec horreur qu’il l’avait regardé se lever alors que son colocataire n’avait pas daigné lui répondre vis-à-vis des sms ou même des plantes.  Mais cela ne lui importait peu désormais, tout ce qu’il ressentait c’était de l’horreur. Il ne voyait plus les tatouages, ses formes, son aura.. Tout ce qu’il pouvait voir c’était une maigreur qui lui était inconnue. Et c’est alors que ses yeux se baissèrent sur cette cicatrice bien plus colorée que la peau de son colocataire. Il plissait les yeux, alors qu’une boule se formait en son ventre. Jake avançait vers lui, mais dans la tête de Féringien, c’est lui qui aurait du s’avancer vers son ami qui allait l’asseoir sur le lit comme un enfant en état de choc.



"Opp’s je viens de rentrer de l’hôpital."



Cette phrase était plus facile à entendre que prévu. Elle se voulait presque rassurante. Parce qu’il était rentré voulait dire qu’il allait mieux. Qu’il ne devait avoir plus rien de trop grave. Mais ce qui l’interpella au bout de quelques secondes était le fait qu’il venait de rentrer. Il souffla ces deux mots, les sourcils froncés et les yeux rivés sur la cicatrice probablement responsable de l’état dans lequel se trouvait Jake actuellement. "Un mois…" Le visage de J. désormais face au sien, il pouvait alors planter son regard dans celui de son colocataire. Un regard assassin. Un regard qu’Ophiuchus n’avait pas l’habitude de porter sur quelqu’un. Mais ce qui le mit en colère, ce fut bien les quelques mots que Jake osait lui dire, tenant son visage entre ses mains qui semblaient si froides.

Content qu’il n’ait pas été là ? Qu’est ce que ça pouvait bien vouloir dire. Content de son absence, du fait qu’il ne soit pas là du tout. C’était donc peut-être pour ça, la raison pour laquelle il n’avait même pas essayé de le prévenir, par quelque moyen alors qu’il avait laissé tous les numéros et adresses nécessaires à une communication lente, mais effective. Alors que son ventre se vrillait lui aussi, il regarda ce sourire aussi faux que le masque neutre qu’il arborait sur son visage. Tendis que Jake avait la poignée bien en main, Ophiuchus ne bougea pas de son lit. Et lui annonça sur un ton tout aussi neutre que les expressions sur son visage. La seule chose pouvant le trahir actuellement, était pour sûr le regard qu’il portait sur Jake.

"Tu aurais pu me contacter. Tu avais tout. Absolument tout pour le faire. Tout. Si tu m’avais contacté je serai venu. Aussi vite que possible, j’aurai été là. Mais toi tu es content que je ne l’aie pas été et je ne sais pas comment le prendre. Parce que moi ici, à part toi j’ai personne. J’en ai raz le bol d’être tout seul Jake. "le ton haussait un peu. Il se leva alors et continua, l’expression un peu moins sereine. "J’ai l’impression d’être tous le temps tout seul avec toi. Tu ne partage rien. Je ne sais rien de toi à part sur tes projets d’études. Je t’ai parlé de tout. Presque tout. Tout ce dont je pouvais me souvenir. Mais toi non. Tu te contente de sourire. Tu souris toujours et ça me fatigue."

Ophiuchus s’arrêta là, avant de sortir son paquet de cigarettes de la poche de son jean. Il se dirigea vivement vers la fenêtre, qu’il ouvra en grand afin d’allumer sa barre de nicotine qu’il tenait bien en main. Après quelques secondes de blanc. Il posa son regard son Jake à nouveau, afin de lui siffler ces quelques mots d’une voix bien loin de celle que Jake avait surement l’habitude d’entendre.
"Si tu as besoins de moi je lui là. Mais je ne peux pas deviner tout seul. S’il faut réaliser quelque changement dans la maison je le ferai aussi. Ne m'éparne pas les détails. Je ne suis pas un enfant."

Il tourna à nouveau la tête en direction de la mer qui n’était pas bien énervée aujourd’hui.  Un trop plein de questions se bousculaient à présent dans sa tête. Ajouté à la fatigue, cette petite crise de colère plus ou moins contrôlée dévoilait une facette qu’Ophiuchus refusait de montrer à quiconque. Il avait horreur de s’énerver. Il avait horreur du conflit.
Et puis son ventre se serra à nouveau, alors qu’il pensait qu’il venait de hausser le ton contre un type qui rentrait à peine de l’hôpital. Qu’il venait de hausser le ton contre Jake.




Dernière édition par Ophiuchus M. Ødegård le Lun 17 Mar 2014 - 21:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Viens achever de t'y perdre [Opp's]   Viens achever de t'y perdre [Opp's] EmptyLun 9 Sep 2013 - 20:08

Jusque-là, il avait préféré l'ignorer. Il avait fait mine de ne pas le voir, de ne pas comprendre. Mais il ne pouvait plus nier le regard meurtrier que rivait Ophiuchus sur lui depuis un moment maintenant. Pourtant, il ne savait pas encore à quoi l'associer. Il se demandait ce que le gamin avait pu déduire de ses dires pour sembler vouloir l'assassiner sur place. La suite, quand il desserra enfin les dents, éclaira immédiatement la lanterne du blond. Quiproquo. Ce n'était pas du tout ça qu'il avait voulu dire. Comme quoi, la puissance qui lui semblait maléfique était peut-être toute autre quand elle l'avait empêché de s'exprimer. Malgré qu'il ne le fasse pas souvent, quand il s'y osait, il savait pourtant très bien se faire comprendre. Et Opp's n'était pas quelqu'un ayant si peu confiance en lui pour se déprécier autant, alors il ne voyait pas du tout ce qui avait pu l'amener à penser que J. avait aimé qu'il ne soit pas là, parce qu'il ne voulait pas le voir. Drôle de déduction, tout de même. Quoi que... Ces derniers temps, il passait le plus clair de ses moments de liberté hors de la maison, pour le fuir. Mais l'autre doit être à mille lieux de se douter du pourquoi du comment et ça, ça ne serait pas étonnant.

Malgré le fait qu'il se voyait seul fautif dans ce défaut de communication, la tirade d'Ophiuchus le fit doucement monter en pression. Il avait à ce point oublier de regarder autour de lui en revenant jusqu'à la villa ? Avait-il voulu ignorer les immeubles effondrés, les routes défoncées, les commerces saccagés ? Avait-il fermé les yeux sur les maisons pillées, parce qu'abandonnées ? N'avait-il à ce point pas entendu le silence morbide qui régnait sur Keimoo depuis la catastrophe ? Ou alors, il n'avait peut-être même pas daignés lui concéder un quelconque intérêt... Et penser au fait qu'il ne l'ait pas contacter, comment aurait-il pu le faire ? Il n'a pas prévenu sa sœur ! Salut, je suis sorti du comas, et toi, comment se passe tes vacances ?!

Bien sûr que si, tu es un enfant.


Jake lâcha la poignée, laissant son bras retombé mollement le long de son corps. Alors qu'il n'avait même pas suivit le déplacement de Opp's des yeux, il se tourne enfin vers lui. Il regarda sa main, son haut prisonnier de son poing serré. Il soupira, l'enfila et passa ses doigts sur sa cicatrice à travers le tissu, sans même s'en rendre compte. Il pinça les lèvres, amorça un premier pas. Puis un second, alors qu'il passait une main dans ses cheveux, les remettant inutilement vers l'arrière. Son sourire ne trônait plus sur son visage. Et il avait mal, derrière la peau, en -dedans, ça le brulait, c'était cet organe de mort. Les idées se chamboulaient dans sa tête, s'alternant entre l'image du corps nu d'Ophiuchus, et les souvenirs des couloirs de l'hôpital. Arrivé à sa hauteur, il riva son regard sur lui. Non assassin, simplement furieux. Il plaqua violemment sa main contre la baie vitrée, avec une force que lui-même ne soupçonnait plus, aux vues de son état.

Tu sais combien de blessés ont défilé dans les couloirs des hôpitaux ? Tu sais combien on a pu en voir passer dans un sens, hurlant ou inconscients, en état de choc ou blessés à mort ? Tu sais combien sont repassés dans l'autre sens, un drap blanc leur couvrant le corps et le visage ? Tu sais la taille des corps ? Tu sais le nombre de famille qui ont pleuré, hurlé, frappé parce qu'elles ont perdu parents, conjoints et enfants ?


La voix était cassante, déjà puissante, mais il haussa encore le ton, de plus en plus hors de lui.

Dans mon malheur, je suis heureux de ne m'être réveillé que plusieurs jours plus tard, pour ne pas voir pire passer sous mes yeux ! Et si je suis content que tu n'aies pas été là, c'est pour la simple et bonne raison que je n'avais pas à craindre de te retrouver dans ce couloir, dans ces brancards, sous ces draps !


S'il retira enfin la main de la baie vitrée, ce fut dans l'unique but de pouvoir l'y claquer de nouveau.

Merde, Opp's ! Tu ne dois pas réaliser tout ce que tu représentes et jusqu'à quel point tu peux compter pour moi ! T'es qu'un putain de gosse ! Qu'est-ce que tu veux savoir sur moi ? Que j'ai envie de toi depuis le premier jour ? Que je ne peux plus te regarder sans me demander à quoi tu ressembles quand tu jouis ? C'est ça ? Ou tu veux savoir si mon père me frappait ? Si j'ai déjà tué quelqu'un ? Comment je peux me sentir avec l'organe d'un macchabée à la place du mien ?


Ce fut un fait étrange pour Jake de constater que ce fut cette dernière idée qui le fit s'arrêter net. Et non pas le fait qu'il se soit livrer ou qu'il ait parlé de tuer quelqu'un. C'était encore ce foutu foi greffé qui le marquait le plus. Il se coupa d'un coup, retenant son souffle, jusqu'à ce que son corps lui rappelle qu'il en avait besoin pour vivre. Il expira alors bruyamment, laissant sa tête retomber contre sa poitrine et sa main suivre le même schéma contre son corps. Il haussa les sourcils rapidement, s'insurgeant en silence. Il posa finalement sa main sur ses lèvres, alors qu'il redressait la tête pour regarder dehors, littéralement paumé. Il cligna plusieurs fois des yeux, posant son regard sur un nouvel endroit à chaque battement de cils. Sa main quitta sa bouche, pour glisser dans ses cheveux, s'y attardant quelques secondes.

Ok... Pas besoin d'aménagements pour la maison.
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Ophiuchus M. Ødegård

Ophiuchus M. Ødegård


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MessageSujet: Re: Viens achever de t'y perdre [Opp's]   Viens achever de t'y perdre [Opp's] EmptyLun 17 Mar 2014 - 21:57



Je ne suis pas quelqu’un de doué avec les autres. Je ne suis pas à l’aise lorsqu’il s’agit de dévoiler mes sentiments. Je ne suis pas un homme à l’aise avec les mots. Je suis un garçon qui ne sait pas comment exprimer ce qu’il ressent. Je n’arrive pas à faire comprendre à mes proches, ô combien je les aime. J’aimerai pouvoir le-leur crier. Leur déverser tous mes sentiments dans un flot de paroles sans fin mais au lieu de savoir m’exprimer, je laisse le silence prendre place.
Je n’ai pas eu la chance de tomber sur quelqu’un qui puisse supporter ce mutisme assez longtemps pour comprendre tout ce qui se cache derrière mon mutisme sévère. J’aimerai cependant que ce soit Jake qui puisse lire entre les lignes illusoires qui règlent ma vie. Qu’il puisse comprendre, ne serais-ce que mon sourire en coin alors que je le dévore des yeux.
J’ai partagé quelques moments de ma vie avec lui. J’aimerai savoir partager mes sentiments aussi.


Ophiuchus ne pleurera pas. Ophiuchus ne lui parlera pas de ce qu’il vient d’entendre. De ces mots qui l’ont tant bouleversé et tant fait plaisir. Bouleversé à nouveau parce qu’il a aimé les entendre. Les yeux toujours fixés sur Jake qui regardait dehors. Il ne chercha pas à lui poser d’avantages de questions à propos de son hospitalisation, ni-même de cette greffe de foie qui affectait Jake d’une façon que le Féringien ne pouvait soupçonner. Il se contentait de le regarder en fronçant les sourcils d’une façon contrariée, comme à son habitude.  C’est en se rendant compte de la détresse qu’il avait l’impression de voir en Jake qu’il réalisa qu’il n’éprouvait pas simplement de l’amitié pour son colocataire. Mais il était prisonnier de son silence. Coincé à Alcatraz.  Il était la seule muraille qui l’empêchait  de se jeter à la mer afin de rejoindre San Francisco et le Golden Gate. Il était le seul obstacle entre lui et Jake.
En cet instant précis, Ophiuchus est prêt à fondre en larme. Mais non, il ne pleurera pas.
A la place, il fit glisser son téléphone dans une poche après avoir fuit le visage de Jake et alla gentiment chercher la main libre de son colocataire, pour la poser au niveau de son propre cœur. Si Opp’s ne savait pas communiquer par la parole, peut-être que son corps le fera pour lui.
Son cœur lui, battait à cent à l’heure. Il s’était emballé pendant que Jake s’engageait dans cette horrible tirade. Après même quelques minutes, son cœur n’avait pas ralenti.

Gêné de sa propre initiative, il se racle la gorge alors que ses joues se colorent.


'Les gens changent, tout change. Tout ne fait pas que couler. Tout ne s’arrange pas comme on le souhaiterai. Rien ne s’arrange.
Rien ne s’arrangera.  Jake, il n’y a aucune douceur dans ton regard, comme un chien fou que l’on devrait enfermer. J’aimerai te comprendre ou pouvoir partager ta douleur pour te délester du poids qui semble charger tes épaules. Mais j’imagine que tu me laissera pas faire. A quoi bon me fatiguer, il n’y a pas d’enjeu ou de risque à prendre. J’ai l’impression que tu n’as besoins de personne.'


De son anglais à l’accent typique de son île, Ophiuchus ne pu se résoudre à lui dire tout ce qu’il avait sur le cœur. La crainte de l’inconnu. La crainte de l’Autre.
Il se dérobe donc du regard de son ami, s’allumant une cigarette en allant jusque sa porte. Après tout, il se trouvait chez lui, il pouvait bien s’en griller une où bon lui semblait. « Je vais manger un bout. Tu veux quelque chose ? » Opp’s s’arrête devant la porte, attendant une réponse de la part de Jake.
« Dis-moi »
‘Avant que tu partes ‘

Les volutes de fumée allaient se perdre dans le couloir, tendis que la cendre venait s’écraser lamentablement à son pied.


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