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Sujet: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Mer 19 Déc 2012 - 0:39
On y était. Ou plutôt, j’y étais. J’avais claqué la porte de mon boulot, sans un seul regard en arrière. Cinq. C’était le nombre de semaines pendant lesquelles mon patron m’avait harcelé. Il avait découvert mon homosexualité, je ne sais pas comment – et là n’est pas la question – et s’était donné le pari de me mettre dans son lit. J’avais en moi l’idée du pourquoi j’avais attiré toute cette attention perverse : j’étais le plus jeune de la boîte, celui sur qui on n’en savait le moins, qui se contentait de faire son boulot et qui n’était pas le plus désagréable.
Ca avait commencé doucement : quelques sous-entendus, puis les regards insistants, de ceux qui ont le pouvoir de vous mettre nu sans que vous ne puissiez rien y faire. Puis, après quelques jours seulement, il en était venu au contact : d’abord les murmures, au creux de l’oreille, puis les mains qui s’égaraient. Jamais devant témoin. Il se débrouillait toujours pour être avec moi, quand j’aurai du être seul. Alors je m’étais débrouillé pour toujours avoir quelqu’un avec moi, mais la situation n’avait pas duré bien longtemps et il avait trouvé un autre moyen pour me coincer.
Jusqu’au soir où il a prétexté, devant tout le monde, qu’il devait me voir après sa réunion avec l’équipe d’un autre secteur. Ce qui m’obligeait à taper des heures supplémentaires, en sachant parfaitement ce qui m’attendait au bout. Et je me suis donc retrouvé piégé, dans son bureau, à devoir supporter ses mièvreries, quelques effleurements… Rien de bien méchant. Au début. Puis il a pris un peu plus ses aises, à me forcer à reculer contre le mur. A s’approcher trop près, trop vite. A commencer à réfugier ses mains à des endroits qu’il n’aurait jamais du pouvoir toucher sur moi. Et puis, il a finit par terre, quand j’ai finalement craqué. Quand j’ai vu que les demandes, ordres, menaces, suppliques en marchaient plus. Quand je me suis retrouvé jeans ouvert et qu’il était allé beaucoup trop loin pour que ça reste juste du rentre-dedans. Quand ça allait juste devenir du viol.
Et le frisson qui me parcourt, maintenant, assis sur mon tabouret de bar, ce ne sont pas ceux d’une quelconque excitation. Ceux-là, ils s’apparenteraient plutôt au dégoût et l’envie subite d’aller prendre une douche. Je paye mes verres et ressort du bar, m’emmitouflant dans mon manteau, avec son gros col rembourré. J’enfonce mon bonnet sur ma tête et soupire. Je dois payer mon loyer demain. Je n’aurai ma paye – enfin, demi-paye – qu’en fin de mois. Je n’ai pas un rond pour rembourser les frais. Et là, n’ayant plus que Rose à garder – et ça ne paye pas assez – je n’ai pas eu d’autre choix que de rendre l’appartement.
Tout ça remonte à deux jours. J’ai encore l’impression de sentir ce contact sur moi – d’où l’envie irrépressible de me glisser dans un bain, même encore maintenant – et je n’ai pas osé aborder le sujet avec Wunjo. D’une part, parce qu’il aurait lieu par téléphone, d’autre part, parce qu’il ne pourrait rien y faire maintenant. J’ai passé les dernières heures à déménager mes meubles, chez un garde-meubles. J’ai juste gardé quelques fringues en tout genre, que je balade avec moi dans un sac. Cette nuit, je ne sais pas où dormir. J’ai le choix entre passer la nuit dans un hôtel, pour être au chaud, au risque de devoir faire diète demain. Ou bien, garder ce qu’il me reste de côté, mais je dois squatter une ruelle. L’idée d’appeler mes parents me vient doucement à l’esprit, surtout que je mets le nez dehors. J’allume ma cigarette et renonce à les joindre, ne voulant pas les mettre au courant. Je ne veux pas répondre à leurs questions, je ne suis pas d’humeur.
J’appelle Wunjo, juste pour entendre sa voix. Mais c’est celle enregistrée sur son répondeur qui me répond. Je raccroche, sans laisser de message. Tant pis. Je peux toujours passer chez lui. Arriver à l’improviste, lui dire que j’ai perdu mes clefs et que je ne sais pas où aller. Et demain, j’appellerai les parents. Oui, peut-être que demain, je serai de meilleure humeur, pour répondre à toutes leurs interrogations, faire face à leur déception et me soumettre à leur morale.
Mais quand je sonne à l’interphone de Wunjo, je n’obtiens aucune autre réponse qu’un silence qui me glace le sang. Ou alors, c’est le froid qui commence à attaquer ma peau, la mordant à plusieurs endroits. Je claque des dents, fais les cent pas, allume une autre cigarette et frotte mes mains, presque tour à tour – pas toujours la clope, je ne suis pas aussi toxico. Je lève le nez, parfois, essayant de voir si la lumière s’allume chez celui que je veux voir – et plus j’attends, plus j’ai envie de le voir, c’est fou ça ! – me disant bêtement qu’il était peut-être déjà en train de dormir et qu’il va se réveiller par je ne sais quel miracle.
Commençant à me rendre à l’évidence, je regarde autour de moi, cherchant quelque chose. Je ne sais pas. Juste quelque chose. Un banc où m’assoir. Une canette dans laquelle donner un coup de pied. Un pic de glace qui pendrait du rétroviseur d’une voiture – même s’il ne fait pas assez froid. N’importe quoi, qui pourrait me faire penser à autre chose.
Autre chose que le contact de mon chef à défaut de me rappeler celui de Wunjo. Autre chose que le froid qui a bouffer mes orteils et semble vouloir s’attaquer à mon nez. Autre chose que le fait que je vais passer la nuit dehors. Autre chose que le fait que je sois tout seul. Vraiment seul.
Je renifle et frotte mon nez, tant pis si j’essuie la goutte sur ma manche. Je commence à danser d’un pied à l’autre, pour me réchauffer, ne pouvant plus marcher. J’ai les mains enfoncées dans les poches de ma veste. J’ai tenu les manches, pour qu’il n’y ait pas un seul bout de peau qui dépasse. Et j’ai presque envie de me mettre à prier à peu près tous les dieux que je connais pour qu’il rentre, qu’il m’accueille, me réchauffe et dorme avec moi.
Au lieu de ça, tout ce que je vois, c’est quelqu’un venir vers moi. Un peu plus grand que Wunjo. Enfin, je ne sais pas. Peut-être pus petit, en fait. Brun, mais je ne distingue pas bien dans la nuit, avec pour seul éclairage, les quelques lampadaires de la rue. Je plisse les paupières, sachant pertinemment que ce n’est pas celui que j’attends, mais essayant bêtement de me convaincre que mes souvenirs peuvent être erronés ou bien qu’il peut avoir beaucoup changé. Mais, quand je le vois passer devant moi, pour aller ouvrir la porte du hall de l’immeuble, je dois me rendre à l’évidence : il ne s’agit pas de Wun. Je soupire et baisse le nez, n’ayant pas le courage de la saluer. J’avais stoppé tous mes gestes : claquements de dents, danser sur place, renifler… Et je commence doucement à me balancer de nouveau d’un pied à l’autre, sans y penser, à attendre seulement. Prêt à attendre toute la nuit, s’il le faut.
Dernière édition par Kuro Maiden le Lun 23 Sep 2013 - 22:23, édité 2 fois
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Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Mer 19 Déc 2012 - 3:36
Sad avait finit les cours depuis un moment maintenant. Seulement, au lieu de rentrer et de s’atteler au boulot qu’il devait rendre durant le courant de la semaine, il s’était d’abord arrêté dans un café. Installé dans un coin tranquille, il avait potassé rapidement les cours de la journée, achevant d’assimiler les informations qu’il devrait ensuite digérer lentement. Il n’avait jamais de problème pour apprendre ni pour mémoriser, mais il se donnait le mal pour. Forcément. Il pouvait aussi bien passer des heures à réviser le même document et ne rien retenir que survoler distraitement quelques copies éparpillées et parvenir à en extraire l’essentiel.
Il ne releva le nez de ses feuilles qu’une fois que la clientèle se raréfiant lui indiqua que l’heure avançait. Son estomac aurait suffit à le lui rappeler de toute façon, à cause des grondements qu’il laissait entendre à intervalles de plus en plus rapprochés. Il rangea ses documents, expédia le café noir qu’il avait laissé refroidir et se leva pour rejoindre la sortie. Les quelques personnes encore présentes étaient soit des couples, soit des vieux à l’air trop sérieux. Rien qui donne envie de s’attarder. Il sortit.
Après la douce chaleur de l’établissement, le froid régnant à l’extérieur lui fit monter les larmes aux yeux. Dur, coupant, agressif. Il rentra la tête dans ses épaules, se maudissant de ne pas s’être plus couvert et d’avoir zappé son écharpe sur l’un des bancs du campus et se mit en route d’un pas raide. Clairement, il avait hâte de rentrer se coller au chaud, d’avaler un truc et de se pieuter. La fatigue, après la faim, avait rejoint la partie et les ressentis qu’il se tapait en plus de l’impression de geler lentement n’étaient pas des plus agréables.
Il rejoignit vite son quartier et la simple vue des ruelles familières lui offrit le regain d’énergie nécessaire pour qu’il puisse parcourir la quelque centaine de mètres qui le séparait encore de chez lui. Ouais, rentrer, s’enfouir dans une couverture et glander un moment devant l’une des séries stupide qu’il regardait en ce moment tout en se goinfrant d’un peu tout ce qu’il pourrait trouver. Le plan idéal. Il n’avait pas la moindre idée de l’heure qu’il pouvait être mais ça n’avait pas grande importance au final. Les courses étaient faites, les placards et le frigo étaient pleins, il n’avait plus qu’à s’installer. Enfin, arriver, déjà, puis s’installer après. Il ne pensait déjà plus à bosser.
Le vent soufflait en bourrasques et le froid lui donnait l’impression de s’immiscer sournoisement entre les couches de vêtements qu’il portait, le faisant frissonner. Il hâta le pas, fixant la route devant lui sans perdre la moindre seconde à s’occuper de ce qui pouvait bien se passer au tour. La bataille de chats dont le grabuge provenait d’une ruelle isolée ne lui fit même pas dresser l’oreille. Non, il continua à marcher, bravant le vent de plus en plus incisif en se réchauffant à l’idée du confort qui l’attendait.
Il arriva finalement en vue de son immeuble et se retint de courir pour arriver plus vite, se forçant à conserver son allure rapide sans la précipiter davantage. Il aurait été malin de se vautrer et de finir aux urgences en se pétant un truc alors qu’il touchait au but. Il ne remarqua la silhouette seule qu’au dernier moment, et la présence lui fit instinctivement froncer les sourcils alors qu’il tentait de distinguer de qui il pouvait s’agir. Nope, la forme ne lui disait rien et il n’était pas encore assez près pour voir son visage. Il haussa imperceptiblement les épaules et ses pensées se focalisèrent sur l’entrée plutôt que sur l’autre mec – puisque c’en était un apparemment – alors qu’il ouvrait la porte.
MANGER. CHAUD. DODO. Les trois mots les plus importants de sa vie tournoyaient sans relâche, formant une magnifique boucle sous son crâne. Sans s’occuper du type qui avait attiré son attention quelques secondes, il s’engouffra dans le hall et soupira d’aise en entendant les portes claquer derrière lui. Plus de vent. Plus de froid. Juste un silence prometteur et enveloppant. Il allait se diriger jusqu’à la porte de son appartement quand un sursaut le saisit brutalement.
La personne, là, dehors. Seule et semblant attendre quelque chose, ou quelqu’un ? Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Il n’avait pas souvenir de l’avoir déjà croisé, mais c’était sans doute faute d’avoir pu le voir correctement. Maugréant contre les inconnus mais tout de même curieux, Sad’ fit marche arrière et franchit les portes dans l’autre sens avant de se diriger droit vers le mec. Sans perdre de temps en présentation ou en dialogue superflu, il demanda directement :
- « …Salut, s’cuze mais, t’es perdu ? T’attends quelqu’un p’têtre ? Fin c’est pas un soir pour rester dehors à cailler… »
Il ne s’embarrassa pas de détails et son ton n’était pas inquisiteur, loin de là, plus curieux qu’autre chose avec peut-être éventuellement une très vague pointe d’inquiétude. Il se tassa un peu plus sur lui-même, soupirant après la chaleur simplement entraperçue qui l’attendait dans l’immeuble lui-même et se força à observer son vis-à-vis. Sans insistance, se contentant de détailler rapidement ce que la demi-obscurité le laissait voir. Il arriva au constat logique que le gars ne devait pas être bien plus âgé que lui, qu’il ne l’avait encore jamais vu, et qu’il paraissait simplement frigorifié.
Ouep. Sans avoir la moindre idée de ce que ce mec pouvait bien faire là, il n'avait aucune envie de se les peler durant des heures. Il lui faisait presque penser à un chaton perdu. Pour un peu, il lui aurait bien proposé de lui accrocher un ruban autour du cou mais... Bref. Réponds-moi, je t'en supplie, réponds-moi vite que je me colle le cul dans mon canap'.
Kuro Maiden
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Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Mer 19 Déc 2012 - 10:18
Mais toute la nuit, ça me semblait soudain très long et je commençais déjà à ne pas en voir le bout. Un bruit me fait relever le nez, je perds mon regard sur ce qui se trouve devant moi et, à part la poubelle vide de l’allée voisine, il n’y a pas grand-chose. L’atmosphère est glauque : nuit froide et humide, pas un bruit, pas une âme qui vive. Personne, sauf moi – et le mec qui vient de rentrer dans la chaleur du hall, connard – et encore, moi, je serai certainement mort de froid avant l’aube.
Je lève de nouveau le nez vers les fenêtres de Wunjo, résigné à ne pas y voir de lumière, mais espérant quand même. Parce que j’ai besoin de ça, là. Mon attention est de nouveau attirer vers ma gauche, quand la porte de l’immeuble s’ouvre de nouveau, sur celui qui vient tout juste de passer. Je croise les bras, fronçant les sourcils : j’ai froid et c’est typiquement un signe de mise en recul, de défense, chez moi. Je ne le quitte pas des yeux, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche.
En premier lieu, c’est le son de mes dents qui se remettent à claquer qu’il doit entendre. J’ai la mâchoire ankylosée, comme tous les membres de mon corps, d’ailleurs. J’ai donc un mal fou à formuler quelque chose avec mes lèvres violettes et je dois prendre une longue inspiration, avant de pouvoir lâcher, un peu mal articulé :
Lui, il a l’habitude que je me gèle le cul au bas de son immeuble…
Référence personnelle au jour où je suis revenu vers Wunjo, après des mois sans nouvelles. Et je ne regrette absolument pas d’avoir perdu mon arrière-train à attendre en bas de chez lui, quand je vois où on en est aujourd’hui. Même si ce que l’on vit n’est sûrement pas ce que vivent les autres couples… Personnellement, ça me va. Tant qu’arrive le jour des retrouvailles.
J’hausse une épaule, sachant pertinemment que l’autre n’est pas au courant de tout ça – à moins qu’il ne soit le confident inconnu à mon bataillon de Wunjo. J’ose un sourire en coin, un peu moqueur, me foutant de ma propre gueule, évidemment. Je me demande quelle tronche je dois avoir, la goutte au nez, ledit nez tout rouge, les lèvres violettes et les cheveux enfouis sous mon bonnet. Je regarde par-dessus l’épaule du jeune homme, le hall d’entrée éclairé et sûrement pus chaud – évidemment plus chaud.
A la limite, si vous pouviez me faire entrer dans le hall, je pourrais attendre là ou devant sa porte.
Genre, comme un chat qui vient gratter, en attendant que son maître lui ouvre, et qui se casse le nez, parce qu’il ‘a abandonné. Ouais. Belle image. Et je me sentais très chat, là, tout de suite.
Je regarde à nouveau le mec, haussant rapidement les sourcils.
Même si je doute qu’il revienne, maintenant.
Je ne sais pas pourquoi, je présageais que je ne verrai vraiment pas Wunjo cette nuit. Je soupire et me remets à danser d’un pied à l’autre, commençant à vraiment avoir froid. Je renifle – ouais, la classe – et décroise mes bras, pour les frotter rapidement. Je retiens un « putain, j’ai froid, merde ! » et finit par baisser les yeux, parce que je crois bien que, eux aussi, ils ont froids tellement je me les gèle.
Oh putain, laissez-moi entrer dans le hall, j’vais mourir.
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Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Mer 19 Déc 2012 - 16:43
Saden écouta le mec en continuant de le dévisager, passant d’un point à un autre de son visage, sans jamais se fixer nul part.La seule chose dont il était absolument certain, c’est que ce type allait lui claquer dans les bras s’il restait quelques minutes de plus dans la froideur qui les cernait de toute part. C’était obligé vu l’état dans lequel il semblait être. Il écarquilla les yeux devant la première déclaration, refusant de s’humecter les lèvres par crainte de les voir immédiatement geler, puis jeta un coup d’œil en direction du hall qu’il venait de quitter, s’affaissant un peu plus sur lui-même. Putain d’temps pourri, sérieux.
Il hocha la tête devant la suggestion en validant mentalement l’image du chat perdu, l’imaginant sans peine dans la même posture, faisant le guet – et pas le gay – devant la porte, puis fronça lentement les sourcils lorsqu’il entendit la suite. Il ne voyait aucun inconvénient à le laisser entrer dans le hall, là n’était pas le souci. Non, ce qui l’inquiétait légèrement maintenant, c’était plutôt le fait que le mec semblait clairement douter du succès de son entreprise.
Genre, il attendrait comme ça toute la nuit ? S’il n’était même pas assuré que la porte lui serait ouverte, à quoi bon ? Bah, après tout ce n’était pas ses affaires et il n’aimait pas spécialement mettre son nez dans celles des autres… Mais quand même. Il se racla la gorge, légèrement perplexe, puis haussa les épaules à son tour avant d’esquisser un début de sourire se voulant encourageant :
- « Allez c’est bon mec, amène-toi ! »
Il pivota aussitôt ses quelques mots lancés, peu désireux de s’éterniser dans le froid now que sa décision était prise. Il fit quelques pas, tourna la tête pour s’assurer que le gars l’suivait et n’était pas resté les deux pieds fichés dans le sol à cause du gel, puis avança jusqu’aux portes du hall. Il ouvrit, le laissant passer devant lui avant de refermer soigneusement et lui jeta un nouveau coup d’œil alors que son sourire s’élargissait :
- « Bon, j’te propose un truc. J’sais pas qui tu viens voir, et dans l’absolu ça m’regarde pas, mais j’vais pas non plus t’laisser poireauter comme ça dans l’couloir façon chien perdu alors que j’me rentre. T’as qu’à v’nir squatter chez moi pour ce soir, puis si jamais t’as peur d’le louper tu écriras un mot que tu glisseras sous sa porte pour lui dire qu’t’es pas loin. Comme ça, s’il se pointe, il viendra frapper et toi, tu s’ras pas mort de froid, de faim, ou que sais-je encore à force de l’attendre. Ca t’branche ? »
Sans attendre le moindre signe d’assentiment, il se dirigea jusqu’à la porte de son appartement, déverrouilla et s’engouffra à l’intérieur. Il laissa ouvert, le temps que le mec le rejoigne et balança son manteau encombrant sur le dossier du canap’. La pièce était plutôt bien rangée, sans maniaqueries mais sans bordel trop voyant non plus. Quelques fringues chiffonnées trainaient ça et là, l’écran du pc en mode veille affichait une suite de tâches colorées et une tasse vide trônait sur le rebord de la fenêtre dont le store était à moitié baissé.
La décoration était sobre, rendant l’ensemble accueillant sans être étouffant. Un canapé légèrement affaissé, une table basse devant celui-ci, un coin cuisine aménagé laissant voir un comptoir et un four micro-onde, une table, trois chaises, et c’était tout. Il y avait bien une petite télé dans un coin, mais la fêlure de l’écran laissant deviner sans peine l’état de non marche de l’appareil. Sad’ devait en changer, mais laissait les choses traîner par flemme et manque d’intérêt couplés. Il matait ses trucs sur le pc, et cela lui suffisait.
Il parti fouiller dans les placards, jetant pour son invité, d’un ton joyeux et sans se retourner :
- « Installe toi, j’cherche de quoi bouffer, j’crève la dalle complet et si toi aussi, tant mieux, j’ai d’quoi faire ! »
Il mit la main sur deux paquets de chips qu’il balança en direction de la table basse et ricana en les entendant atterrir certes non loin, mais pas là où il l’avait initialement prévu. Sans s’en formaliser, il poursuivit ses recherches en fouinant dans le frigo cette fois, en ressortant deux barquettes de plat préparé pas trop dégueulasses qu’il jeta sur le comptoir avec empressement. Il perça les films transparents couvrant les barquettes et les colla dans le micro-onde pour les faire chauffer.
Une fois les préparatifs terminés, il se pencha de nouveau dans le frigo et en ressorti deux canettes de bières avec lesquelles il se ramena vers le canap’. Il se laissa tomber dessus après avoir déposé les canettes sur la table sur laquelle il avait également replacé les deux paquets de chips puis glissa une main dans sa poche pour en ressortir son paquet de tabac. Il entreprit de se rouler une clope tout en revenant observer son invité. Son sourire était toujours présent sur ses lèvres et lui relevait légèrement les commissures :
- « Bon, c’pas le grand luxe hein, mais mets-toi à l’aise, fais comme chez toi. La bouffe s’ra prête dans 5 minutes c’qui t’donne à peu près l’temps d’te réchauffer avant d’entrer en hypothermie. J’ai pas envie d’te trimballer aux urgences ce soir. »
Il désigna ensuite un bloc notes et un crayon déposés sur la table basse non loin de la nourriture et indiqua :
- « Si tu veux écrire un message pour la personne que t’es v’nu voir, qu’elle sache où t’trouver, vas-y, on ira lui déposer. »
Il lui offrit un nouveau sourire, engageant cette foi avant de tourner la tête lorsque le bip du micro-onde retentit. Il se leva avec un grognement et sorti les deux barquettes fumantes, pestant en se brûlant les mains avant de composer un sourire d’excuse qu’il adressa à son invité :
- « Putain d’saloperie, ça crame sec j’me suis bousillé les doigts ! »
Il envoya les deux barquettes sur la table et alla chercher deux assiettes qu’il déposa non loin avant d’s’affaler de nouveau sur le canap’. Il poussa un long soupir, fermant les yeux quelques secondes en s’étourdissant presque avec la sensation de bien-être qui s’était emparée de lui à peine les pieds posés dans l’appart et rouvrit un regard mi-clos de chat satisfait avant de pointer les deux barquettes d’un doigt :
- « Sers-toi avant qu’ça refroidisse, froid c’super crade. Et sinon, t’attendais qui en fait ?
Sad’, sans être spécialement bavard, n’était jamais contre un brin de discussion. D’autant plus qu’en l’occurrence, il n’allait pas laisser un silence désagréable s’installer jusque chez lui. Fallait pas déconner tout d’même. Il était presque content au final d’avoir ramassé un imprévu pareil. Ca remodelait l’ensemble de la soirée et même si la solitude lui pesait bien moins qu’à certains, c’était toujours sympa d’se dire : putain j’suis pas seul.
Kuro Maiden
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Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Sam 22 Déc 2012 - 23:22
Vraiment ?
J'hausse un sourcil, avec un difficulté à laquelle je ne m'attendais pas : le vent glacial semble avoir complètement givré mon visage. Je m'ébroue un peu, essayant de me réchauffer. J'ai appris récemment que si le corps tremblait quand on avait froid, c'était tout simplement, pour lui, en manière instinctive de se réchauffer. La seule chose qui n'était pas expliquée, c'était en quoi et pourquoi. Ou alors je n'ai pas jugé méga-intéressant de connaître la suite, le fin mot de l'histoire. Peut-être que je me fichais totalement de ce que je lisais sur le moment. Mais il faut avouer que là, dans l'immédiat, je trouve ça très utile. Un peu comme une méthode de survie face à la mort par congélation.
Je reporte mon entière attention sur l'inconnu, rivant sur lui en regard un peu farouche, comparable à celui d'une bête égarée et un peu sonnée qui verrait une proie à se mettre sous la dent à seulement un petit mètre d'elle. sauf que là, il ne s'agissait pas de nourriture, mais bien dans hall à l'allure accueillante et surtout - surtout - chauffé. Il m'a fallu peut-être dix bonnes secondes, pour réaliser qu'il m'avait invité à le suivre, accédant visiblement à ma requête de me laisser attendre Wunjo au chaud.
Je parviens à articuler un "merci", à moitié manger par mes lèvres qui refusent de s'ouvrir convenablement et finalement achevé par mon écharpe qui remonte toujours jusqu'au haut de mon nez. J'entre rapidement, m'engouffrant dans l'immeuble comme s'il était question de ma propre survie. Et l'image n'était pas très éloignée de la réalité. Je laisse échapper un premier soupir d'aise dès que la chaleur m'entoure et un second, plus gros, mais juste après, que je découvre un peu mon visage et enlève mes gants. Je réponds à son sourire, constatant distraitement que mes zygomatiques sont en bouillie et concluant finalement que le froid ne m'a vraiment pas épargné. Le salaud !
Je tourne la tête vers le brun, rangeant mes gants dans les poches de mon gros manteau - il y a un trou dans l'une d'elle, d'ailleurs : je vais devoir rapidement le raccommoder avant de ne plus considérer cette poche comme telle. Je n'écoute absolument pas le début de son petit monologue, ce qui fait que, lorsque je capte "chien perdu"... J'hausse les sourcils, surpris de me retrouver propulser dans tous ces mots et essaye d'écouter la suite avec attention, afin de deviner ensuite lé début raté. Un peu comme lorsqu'on prend un film en cours de route et qu'on ne sait même pas où se déroule l'intrigue.
Attends, je ne peux pas ve...
Visiblement, il n'en a rien à foutre, ce type, puisqu'il est déjà en train de se diriger vers son appartement. Sans prendre une seconde de réflexion, je le suis et l'idée du "chien perdu" me revient à l'esprit. Je fais une moue, qu'il ne peut pas voir - à moins qu'il ait des yeux derrière la tête - pensant simplement que, même sans avoir finalement chercher à connaître le début de son soliloque, la comparaison avec un sac-à-puces égaré n'était pas si irréfléchie, tout compte fait.
Je m'engage dans son appartement, refermant doucement la porte derrière moi, pour ne pas la faire claquer. Bien élevé, je retire mes chaussures, les mettant dans un coin de son entrée, pour ne pas gêner. Mais je garde mon manteau : d'une part, parce qu'il me permet de me réchauffer plus vite - même si je ne sens toujours pas mes orteils - et, d'autre part, parce qu'il ne m'a pas encore invité à faire comme chez moi. Je ne me savais pas si poli, je dois l'avouer. Je fais quelques pas, regardant discrètement autour de moi. Je constate l'appartement propre. Pas rangé comme si le gars était névrosé, mais mieux que le mien, y'a pas photo ! Je souris à ce souvenir. Maintenant, tout y était vide, alors il était forcément rangé. Je n'avais même pas eu le courage de faire mes cartons correctement : j'y avais jeté les choses comme elles venaient. Il faut dire que je n'avais pas eu beaucoup de temps pour les faire et que je n'y avais pas le coeur. Pas du tout.
En réalité, mon regard s'est arrêté net sur les trois chaises. Et ce n'est qu'à ce moment précis, sur ce détail anodin, que je me suis demandé ce que je foutais là. Pourquoi est-ce que je l'avais suivi ? J'enfonce mes mains dans les poches de mon manteau, donnant un coup d'épaule vain pour remettre correctement mon sac dessus. Je ne fais que m'incruster chez un inconnu. Je ne connais même pas son nom. Je l'ai simplement suivi, trop heureux qu'on me laisse entrer, sans réfléchir à rien. A croire que le harcèlement de mon ancien supérieur ne m'a pas servi de leçon sur les précautions à prendre dans la vie.
Quand je le vois repasser non loin de moi, je sors rapidement une main de sa poche attitrée et montre la porte par laquelle nous sommes entrés d'un doigt encore rougi par le froid. J'ouvre la bouche, pour lui dire que je vais repartir. Qu'il est bien gentil, mais je ne voudrais pas abuser de cette qualité. Il me coupe l'herbe sous le pied en me proposant de m'installer. Mon sac choisit ce moment précis pour glisser le long de mon bras et arrêter sa course d'un freinage sec dans le pli de mon coude. Je grimace aux petits frissons qui remontent le long de mon avant-bras, pour aller se jeter dans mon épaules, réalisant que je n'aurai raisonnbalement pas pu attendre Wunjo toute la nuit dehors, sans finir par mourir de froid. Je ferme les yeux, laissant cette sensation pas très douloureuse mais bigrement désagréable passer tranquillement.
Quand je les rouvre, je tourne la tête vers mon hôte et le vois jeter les deux plats cuisinés sur le comptoir. Je suis la bouffe du regard, me mordant la lèvre et fulminant d'entendre mon estomac crier famine à cet instant précis. Bon, alors, juste manger et puis repartir, attendre devant chez celui que je veux voir. Je renifle et laisse mon sac s'échouer près du canapé vers lequel je me suis traîné, un peu mollement. La fatigue commence à me tomber dessus. Je mets ça sur le compte de la chaleur, qui doit certainement m'assomer, après le froid qui me tenait en éveil - même si, c'est connu, la froid finit par vous endormir, pour mieux vous tirer vers la tombe. Mais je sais pertinemment que ce n'est pas ça. Ou pas que. Je sais bien que ce sont les derniers jours que j'ai passé qui ont été éreintants. Je soupire à nouveau, enlevant ma veste, pour la laisser tomber à côté de celle du brun.
Alors que les souvenirs des derniers jours me reviennent en tête - et je m'en serai bien passé ! - j'enlève aussi mon bonnet et le lance sur mon manteau. Je finis par me laisser tomber sur le canapé et fixe les paquets de chips échoués au sol. Je n'ai même pas l'idée d'aller les ramasser, ni celle de proposer mon aide à mon nouvel acolyte, encore moins celle de lui dire merci déjà de m'avoir inviter, et je ne pense même pas à lui demander son nom. Je fixe simplement les paquets, un air agard suir le visage. Je dois donner l'impression de respirer l'intelligence là !
J'étais tellement amorphe que je dus retenir le sursaut qui me sortit de ma torpeur, quand l'autre se pencha pour ramasser ses deux paquets d'apéro. Mon regard se porte alors sur les deux canettes de bières et mon cerveau pense juste : "c'est dégueu, la bière en canette". Mais le geste de mon bras qui se tend vers l'une pour la prendre et de mon doigt qui se glisse sous la tarjette pour l'ouvrir, ce n'est plus mon cerveau qui semble l'ordonner. Juste mon envie soudaine de toute oublier. Et même si, pour ça, je dois vider son réfrigérateur de toute la population de binouzes !
Je suis son indication et tombe en admiration sur le bloc-note et le stylo. L'écoutant à peine, je commence à siroter ma bière. Enfin, "siroter"... Arrivé à la moitié de la canette, le manque de souffle m'oblige à me redresser et à la poser. Dans l'élan, je tends le bras, chope le bloc et le stylo et les tire vers moi. J'ouvre le premier, actionne le second et là... Angoisse de la page blanche ! Non, il n'en est rien. En réalité, je n'ai pas encore suffisamment les doigts réchauffés, pour être capable de les serrer sur un objet aussi petit qu'un stylo. Ce qui me donne l'étrange impression d'être à moitié con. Ma seule réaction est d'hausser une épaule, reposer le stylo et reprendre ma bière.
Je m'installe confortablement dans la canapé, le dos niché à la perfection contre son dossier et finit rapidement ma bière, alors que je vois revenir l'autre gars de sa cuisine et laisser échapper les deux plats brulants sur la table. J'y joins ma canette - vide - et m'étire, ravi de constater que j'ai des jambes ! Le froid n'aura pas tout emporté avec lui ! Je souris enfin et tourne la tête vers mon voisin, avant de reporter mon attention sur la plat, me disant simlement que, vu comme il s'ets brûlé, j'vais pas le prendre tout de suite et attendre juste un peu. Je reviens donc à lui, osant enfin un sourire, même s'il reste simplement poli. Pas encore assez naturel.
Un type qui vit au troisième.
"Mon petit-ami." Mais j'avais encore un mal-fou à me faire à cette idée. Le fait que Wunjo, l'insaisissable, le mec qui a déjà connu un tas d'amants, qui me paraît s'éloigner à chaque fois que je tends le bras vers lui, s'enfoncer un peu plus dans le mystère à mesure que je le découvre... Ce mec-là veut bien de moi. Ce gars-là a accepté d'être mon copain. Il a surtout sous-entendu en premier l'idée qu'on soit un couple. Ca m'avait laissé sur le cul, vraiment. C'est pour ça que "un type" me semblait plus judicieux que "mon mec".
Sinon... Hum...
Parle, Kuro, parle - cours, Forest, cours !!
Merci.
Je me penche vers les barquettes et les prend toutes les deux, lui en tendant une. J'entâme la mienne, la posant simplement dans l'assiette, parce que j'ai la flemme de l'y vider et commence à manger, me brûlant un peu la langue. Mais j'ai tellement faim que ça m'est égal.
C'est vrai que c'est pas dégueu !
Comment ça, j'ai l'air d'un pauvre gars qui n'a rien mangé depuis la veille ? C'est tellement pas faux que ça n'en est même plus vexant. Je ne déguste pas : je dévore. Je m'accorde juste une pause, fixant mon voisin du coin de l'oeil.
Au fait, pourquoi tu m'as fait monter chez toi ?
Je pose mes baguettes dans l'assiette et tourne franchement la tête vers lui.
Le hall, c'était suffisant.
J'hausse les épaules et replonge le nez dans mon assiette.
Enfin, c'est bien aussi, un plat chaud.
Demi-sourire. C'est "marrant", j'ai envie de parler, ce soir. Un peu comme un besoin. Parce que Wunjo n'a pas répondu à mon appel. Et il ne me rappelle pas, non plus. J'hésite à jeter un coup d'oeil à mon portable, mais je me ravise. Et je pose finalement mes yeux sur la bière que j'ai déjà bu.
Et tu as d'autres bières ?
Oui, j'abuse un peu, mais ça m'est égal maintenant.
Invité Invité
Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Sam 29 Déc 2012 - 20:58
Spoiler:
Sorry pour le temps de réponse :D - et s'cuze pour les fautes j'ai mon chien qui pionce sur mon bras. *o*
Il n’avait pas la moindre intention de le laisser repartir. Pas tout de suite, du moins, pas après l’avoir ramassé dehors dans le froid. Pas qu’il se sente l’âme d’un samaritain nan, toujours pas, l’envie de compagnie l’avait attrapé sans prévenir, et elle était tenace cette envie.
Il hocha tranquillement la tête devant la précision avant de froncer les sourcils, moue réfléchie sur le visage.
- « Ah tiens, j’crois que j’le connais. Un type avec une dégaine un peu à l’arrache ? Blond ?
Enfin connaître, c'était un bien grand mot. Il n’avait jamais cherché à réellement faire connaissance avec ses voisins, mais celui qu’il venait d’évoquer ne passait pas inaperçu. Enfin pas pour lui quoi. Il lui avait causé, deux ou trois fois, sans étalage. Juste un salut en se croisant dans les couloirs de l’immeuble ou même une fois dans l’local à poubelle. Charmant endroit pour faire de nouvelles rencontres.
Il se mordit la lèvre, chassant le souvenir et balaya le remerciement d’un revers de main dans le vide. Pas besoin de remerciement. Les politesses, il s’en moquait pas mal et puis, même s’il n’allait pas lui dire que ce qui l’avait poussé à l’inviter comme ça sans condition dénotait une minuscule pointe d’égoïsme, autant ne pas s’étendre sur le sujet.
Il le regarda attraper les barquettes avec un sourire mince, prunelles déviant légèrement des plats au mec lui-même. Now qu’il le voyait, autant profiter du spectacle qui n’était somme toute absolument pas déplaisant. Ouep. Pas mal du tout même. Enfin bref, ce n’était pas ce genre d’égoïsme-là qui l’avait poussé à l’entraîner chez lui. Juste un besoin passager de combler la solitude.
Il attrapa la barquette tendue avec un signe de tête reconnaissant mais laissa le plat reposer à même l’assiette sans encore l’ouvrir. Ses doigts étaient le rappel aussi vivant que cuisant qu’il valait mieux être patient et profiter du plat que se précipiter et finir avec la langue complètement insensibilisée. Ce serait diablement con.
Il le regarda sauter sur la barquette et approuvé d’un nouveau signe de tête, légèrement ébahi devant l’appétit que semblait avoir son invité. Non mais… il bouffait pas à sa faim ce mec ?
Sad secoua lentement la tête, s’occupant de nouveau de sa propre assiette. Il détestait qu’on le regarde manger, c’était le genre de truc agaçant au possible qui le bloquait totalement, il évitait donc de le reproduire avec les autres.
Il retira précautionneusement le film protecteur couvrant le plat, plissant le nez lorsque la vapeur s’éleva vers son visage, puis planta sa fourchette dedans. Ouais, il n’utilisait presque jamais de baguettes pour sa part, bien qu’il en ait toujours à disposition.
La question lui fit hausser les épaules et un nouveau sourire vint éclairer ses traits alors qu’il levait le nez de son repas, laissant ses prunelles glisser tranquillement jusqu’à celles de son voisin :
- « En fait j’suis un gros taré. J’attire des mecs chez moi, j’les viole, après j’les tue, j’les dépèce puis j’fais des sculptures avec les morceaux. »
Ouais ok, de super mauvais gout la blague, mais il ne pouvait pas lui dire ce qu’il avait déjà du mal à s’expliquer. Quoi que.
- « En fait j’m’emmerde un peu à être tout l’temps tout seul. Si j’peux avoir un peu d’compagnie tout en rendant service, j’vais pas cracher dessus, tout simplement. »
Oui, valait mieux préciser. Non pas qu’il ait réellement l’air d’un assassin avec sa fourchette brandie et ses mèches qui glissaient de son élastique, mais bon, sait-on jamais. C’était pas l’moment de le faire flipper.
Il écouta la suite, commençant à manger avant que le trop chaud ne devienne un trop froid et manqua s’étrangler. Il finit d’avaler, toussota un peu et reposa son regard vers lui. Un regard écarquillé :
- « Comme si j’allais vraiment t’laisser pourrir tout seul en bas, t’es malade mec. Ok le hall est chaud, mais c’pas l’grand luxe non plus et si ton gus se pointe pas, t’aurais pas eu l’air con à pioncer tout seul dans l’couloir. Sérieux, dis pas d’conneries. »
Il revint à son plat, sourire hantant toujours ses lèvres avant d’acquiescer en étendant une main derrière lui :
-« Y’a un pack neuf au frigo, hésite pas à taper dedans mais par contre, si ça t’emmerde pas d’aller la chercher, j’ai grave la flemme de bouger de suite. »
Il lui adressa the sourire angélique du siècle, puis se remit à manger le plus tranquillement du monde, se disant que la bière était une option plutôt tentante pour clore le repas. Ouais, quand il en aurait terminé avec ce dernier et qu’il trouverait la motivation de se lever une nouvelle fois quoi.
Il s’envoya contre la banquette, balançant ses jambes sur la table basse et termina sa barquette en un temps record, incapable de vraiment savourer une fois qu’il était lancé. Bon ça manquait de classe, certainement, mais c’était comme ça. Il était rare qu’il prenne son temps, pour manger en tout cas. Savourer, ça pouvait arriver en de toutes autres circonstances.
Il déposa le plat terminé sur la table et s’étira longuement avant d’hausser un sourcil.
- « Tu l’connais depuis longtemps l’mec du troisième ? J’ai pas souvenir de l’avoir croisé ces derniers jours. »
Encore une fois, rien de tout ça ne le concernait, mais si ça pouvait aider à lancer la conversation, il laissait tout soin à son invité de changer de sujet dans le cas ou celui-ci lui déplairait. Parce que ce n'était pas tout d'avoir de la compagnie, encore fallait-il la meubler cette soirée.
Sad', s'il ne manquait jamais d'inspiration pour sortir des conneries plus grosses que lui, se trouvait pour l'heure sacrément à cours d'idée. Ca arrivait parfois, lorsqu'il était trop naze, ou que trop de questions simultanées jaillissaient dans son esprit sans lui laisser le temps de se décider à poser l'une ou l'autre. Capricieuses, elles se chassaient mutuellement, changeant son crâne en joyeux bordel et le laissant incapable d'initier quoi que ce soit.
Il soupira brièvement, jeta un dernier regard à sa barquette désormais trop vide et finit par déclarer en observant toujours son voisin :
- « Bon, now, j'ai trop envie d'picoler pour attendre que la soif te fasse bouger haha. J'reviens.»
Aussitôt dit, aussitôt fait. Sa flemme disparue comme par enchantement, il replia ses jambes et se releva du canap pour repartir vers le frigo. Il se pencha devant celui ci, l'ouvrant pour en examiner le contenu d'un regard critique. Effectivement, il ne manquait pas de bières et le pack plein qui occupait tout le bas du frigidaire semblait lui faire de l'oeil.
Il esquissa un sourire satisfait, puis déchira maladroitement le carton afin de dégager les canettes. Il aurait pu en prendre deux, une pour chacun, logique infaillible. Mais il n'aimait pas passer son temps en déplacements et c'est donc quatre canettes qu'il ramena vers le canapé, les déposant sur la table dans un tintement métallique avant de se rasseoir. Il souffla, jeta un coup d'oeil aux bières, puis un à son invité, attrapant l'une des boissons qu'il lui tendit en commentant:
- « Essaye de les descendres en moins d'cinq minutes, j'compte pas rebouger de sitôt !»
Il illustra son propos en s'enfonçant dans le canapé puis se servit à son tour, envoyant sa canette cogner contre celle de son pas-encore-pote-mais-plus-inconnu et l'ouvrant avant d'en avaler une longue gorgée. Putain. Royal. S'il n'était pas vraiment fana d'alcool, la bière - et le sky mais ça il évitait d'en garder chez lui - faisait quand même partie des incontournables. Il s'envoya une seconde gorgée, repêchant la mousse qui se déposa sur ses lèvres d'un tour de langue rapide et se pencha de nouveau vers la table pour se saisir d'une petite télécommande noire cette fois.
Il appuya sur quelques boutons, et bientôt, une musique se fit entendre en sourdine.
Spoiler:
Les enceintes étaient posées sur l'une des étagères, dispensant de leur perchoir leur mélodie discrète. Sad' fronça les sourcils en regardant sa bière puis se renvoya contre le dossier du canap' en étouffant un bâillement.
- « J'suis pas l'meilleur concernant les politesses, tu m'excuses, l'étranger ça file de sales habitudes. Si la musique t'emmerdes hésite pas à m'le dire, j'coupe sans problème. J'ai juste pas grand-chose d'autre à t'proposer pour passer l'temps quoi... »
Il haussa vaguement les épaules en désignant la télé à l'écran fêlé et se composa un sourire d'excuse qu'il lui adressa avant d'écouter le rythme lent qui lui ravissait les oreilles. Il écoutait de tout, n'étant jamais le dernier quand il s'agissait de faire de nouvelles découvertes, mais ses goûts collaient quand même plus avec le rock que les autres styles. Ce qui ne l'empêchait heureusement pas d'apprécier un panel musical très large.
Il but de nouveau, ferma les yeux quelques secondes puis déposa sa canette sur la table pour se masser les tempes. La fatigue commençait à se faire sentir mais il n'avait pas la moindre envie d'aller pioncer et de mettre un terme à une entrevue qu'il sentait intéressante. Nan, aller s'coucher maintenant revenait à ruiner une soirée qui pouvait être sympathique. Et il était encore tôt.
Ses prunelles revinrent fixer le mec alors que son sourire se relâchait un brin et il ajouta d'un ton un brin plus sérieux en réalisant qu'ils avaient complètement omis les présentations:
- « Au fait... Moi c'est Saden. Saden Maeda. J'suis putain de désolé, j'ai zappé l'passage échange de noms ! »
Bon et il n'avait pas l'air franchement désolé, bien que l'oubli soit de taille. Mieux vaut tard que jamais comme on dit et les politesses, ce n'était pas sa priorité. Pas en petit comité en tout cas, enfin quand même. De là à louper le passage du prénom.
Il secoua la tête, éparpillant un peu plus les mèches qui lui retombaient sur le nez, de plus en plus nombreuses à mesure que le lien qui les retenaient se détachait.
Il ne le quitta pas des yeux, les questions affluant maintenant avec une rapidité vertigineuse. Beau mec. Seul. Presque louche au final en y repensant, mais ça ne le gênait pas non plus. Pas plus que le reste. Puis dans le quartier, les types louches, ce n'était pas ce qui manquait. Et la rapidité avec laquelle il avait sifflé sa bière. Huuuh il comptait prendre une murge ? Autant de détails auxquels il n'avait pas prêté réellement attention et qui revenaient maintenant avec leur lot d'interrogations.
Son regard se posa sur le bloc notes abandonné un peu plus tôt et il tendit une main vers ce dernier pour le désigner tout en tournant un regard étonné à son voisin:
- « Tu lui écris pas du coup ? T'as plus d'idées ? »
Le sourire qui se dessina cette fois sur ses lèvres fut compréhensif. Sans savoir ce qui se cachait derrière cette attente pénible dans le froid à l'extérieur, il se doutait que ça ne devait pas être un truc marrant. Ben ouais, à moins d'être à moitié cinglé, il voyait mal ce qui pouvait motiver un mec à en attendre un autre devant chez lui lors d'une soirée d'hiver sans même être certain de se voir ouvrir la porte. Ajouté à cela les informations plutôt vagues dont l'autre lui avait fait part, il pouvait à loisir s'imaginer tout un tas de scénarios.
Kuro Maiden
Age : 36 Adresse : 3 rue de la Chance Immeuble Legends - Quartier Hiryuu Concubinage avec Dan Ebels 149
KMO :
Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Mar 8 Jan 2013 - 13:07
Si je mangeais à ma faim ? Non. J'avais acheté le cadeau de Wunjo pour Noël avant de ne plus avoir de thunes pour le faire. Pour ce qui est des cadeaux des enfants, Aya - une cousine avec qui je suis très proche, la seule au courant de ma situation - a proposé de tout payer, de ne rien dire et de faire comme si c'était de moi - les idées et les sous, pour l'occasion. J'avais juste tenu à lui rembourser quand j'aurai un nouveau travail ou petit à petit, avec la paye que j'avais par Rachel.
A son petit délire, je me suis contenté de sourire, la bouche encore à moitié pleine. Classe. J'imagine ce qu'il psychote en vrai et ça me fait presque rire. Peut-être que certain auraient été inquiet, mais visiblement, ce n'était pas mon cas. Pour quelqu'un qui dépèce ses victimes, il n'en avait pas la tête, ni la carrure, alors je trouve juste que ça fait un truc assez surprenant. Un peu comme un mélange manzana/vodka, vous voyez...
Quand je sais enfin s'il y a d'autres bières, je ne me fais pas prier. Ma barquette de bouffe vide, je la ramène dans la cuisine, la posant sur le plan de travail, à défaut de savoir où se trouve la poubelle. J'ouvre le frigo, en profitant pour regarder ce qui s'y cache, et tombe finalement en admiration devant le pack de binouzes qui semble tout neuf - nos deux bières en moins. De quoi se foutre une murge sympathique. Et, étrangement, j'en ai vraiment envie là. Mais enfin, je ne me vois pas trop finir raide mort chez un mec que je connais depuis dix ou quinze minutes, qui m'a ramassé devant son immeuble et qui m'offre l'hospitalité pour la soirée.
Je lui réponds, sans penser vraiment à la réponse, presque par automatisme.
Dan. Il s'appelle Dan, le type du troisième. Et oui, il est blond. Enfin dernièrement, il était brun aussi. Et il a une dégaine à l'arrache, oui.
Avant même de prendre une bière, je me perds un instant dans mes pensées. Il ne l'a pas vu souvent, ce derniers temps ? Sans compter qu'il ne semble pas être chez lui ce soir... Parfois, je doute. De lui et de nous. Moi qui n'était pas fichu de savoir si nous étions un couple ou non, jusqu'à ce qu'il me le dise, la dernière fois qu'on s'est vus... Je doute de lui, de savoir ce qu'il fait, pourquoi est-ce qu'il m'a écarté. J'ai promis de ne pas lui poser de questions et je suis du genre borné. Non, je n'ai pas vraiment de parole. Mais je suis aussi têtu qu'une mule quand je le veux. Donc, je ne lui poserai certainement jamais de questions. Même si j'en meurs d'envie. Mais, quand même, est-ce que cette histoire de mec taré qui pourrait s'en prendre à moi est vraie ? Certain soir, quand il ne m'appelle pas, quand je n'ai pas de nouvelles de lui depuis quelques temps, ni un petit message comme il sait les écrire, j'en viens à me demander s'il n'est pas avec quelqu'un d'autre. Je suis un peu naïf, peut-être, de lui faire autant confiance, non ? Peut-être qu'il me trompe, qu'il prend juste du bon temps avec un mec qu'il aurait suivi dans une rue et inviter à manger une glace ou alors une femme qu'il aurait draguer version gentleman.
Je déglutis, n'ayant pas bouger, planté comme un con dans la cuisine. Ce n'est pas le moment de penser à ça. Kuro fais-lui confiance, ne te pose pas de questions, ne te torture pas le cerveau. Wunjo est simplement en train de régler un petit souci de fréquentation. Je souris, navré, pour moi-même, puisque l'autre ne peut le voir. J'étais encore dans la cuisine, bien que prêt à revenir, quand je l'entends se lever et me dire quelque chose. Je serai bien incapable de savoir ce que c'est, il m'a juste définitivement tiré de mes pensées. J'hausse une épaule.
Tu aurais du me dire, je pouvais te l'amener, ta bière.
Mon esprit, encore un peu embrumé par mes sombres pensées, me pousse à le fuir et retourner dans le salon, m'avachir de nouveau dans le canapé.
En fait, il n'est pas souvent là en ce moment. Tu l'as déjà vu rentrer chez lui avec quelqu'un ?
Et merde. Genre, je passe en mode espion, ou quoi ? Je soupire et prie pour que l'autre n'est pas entendu. Ou bien qu'il n'en sache rien et qu'il ne s'attarde pas plus que ça sur ma question. Il m'a l'air assez volatile pour ne pas s'attacher à un sujet plus de dix secondes, ce qui m'arrange. Quand il me tend la canette, je la prends, l'ouvrant aussitôt d'un geste sûr. Je prends la première gorgée rapidement, pour que la mousse ne se fasse pas la mal et éviter d'en mettre partout.
Je souris quand je l'entends s'excuser de mettre de la musique. J'hausse simplement les épaules, me tournant un peu vers lui, logeant ma tempe contre ma paume, alors que j'enfonce mon coude sur le dessus du dossier. J'inspire et prends une nouvelle gorgée de bière, écoutant un instant la sourdine qu'il a mise. Aucune idée de ce que c'est. Bien que j'ai un large horizon question goût musicaux, je reste longtemps sur des artistes, m'intéressant à tout ce qu'ils ont fait, à eux... Jusqu'à ce que je me lasse et que je passe à un autre. Alors finalement, j'écoute de tous les genres, mais pas de tout niveau artistes.
Sa façon de parler me fait constamment sourire. Nous sommes au Japon, je viens moi-même d'une famille qui tient à ses petits rituels de piété familiale, avec le respecte des coutumes, bien qu'on soit quand même ouverts... Mais alors lui, il doit venir d'encore un autre genre de population ou alors, oui, l'étranger l'a vraiment rendu taré. Gentiment taré. Finalement, il n'y a que son dialecte qui est hors du commun des petits japonais moyens. Ca me change de Rachel, qui en utilise un plus élevé que le mien. Je remercie une nouvelle fois mes études de droits de m'avoir fait tout apprendre de ma langue et prend une nouvelle gorgée, l'observant avec attention.
Kuro Maiden. Mais Kuro, ce s'ra très bien. Tu as même le droit de trouver un surnom original, en espérant que tu fasses mieux que d'autre.
Je lui souris davantage et finit ma canette. Je pose mes yeux dessus et fait une moue, faussement navré.
Fini. Allez, c'est moi qui irait chercher les prochaines, comme ça tu pourras continuer de fusionner avec ton canapé.
A savoir si je dois écrire à Wunjo, je sors simplement mon portable et regarde l'heure. Je grimace, réellement ennuyé cette fois. Je n'ai pas envie de lui glisser un mot sous sa porte. En réalité, si j'avais vraiment eu envie de le déranger, je lui aurais laissé simplement un message sur son répondeur.
Non, j'essayerai de l'appeler demain.
Je me relâche, posant la canette vide sur la table basse. Je reporte finalement toute mon attention sur Saden et garde un moment le silence. Les hôtels sont fermés à cette heure-là, je ne peux donc pas espérer avoir un endroit où dormir cette nuit. J'ai coupé les ponts avec mes collègues. Ma cousine est certainement déjà en train de dormir et je n'ai pas envie de m'imposer. Je ne peux toujours pas voir Wun. Mes parents ne sont pas au courant de la situation et je ne compte jamais leur dire. Alors j'ose...
Saden, je peux squatter ton canapé, pour cette nuit ?
Je souris désolé, haussant un peu les sourcils, espérant pouvoir encore un peu abuser de sa générosité. Puis, j'estime qu'il a droit à quelques explications. En plus, curieux comme il est, ça lui fera plaisir. Une pierre, deux coups.
En fait, j'ai quitté mon boulot à peu à l'arrache, parce que j'avais quelques soucis avec mon patron. Plus de paye, plus d'appartement. Je suis à la rue. Je pensais aller dormir chez Dan ou à l'hôtel. Le premier n'est pas dispo visiblement et les seconds sont déjà fermés. Alors, si ça ne te dérange pas... Juste pour cette nuit, je me débrouillerai pour demain.
Je prends de nouveau appui sur la dossier du canapé et perd un peu mon sourire, plus sérieux.
Quand j'aurai de nouveau un chez-moi, tu viendras descendre mon stock de bières et mes barquettes de plats cuisinés.
Je baisse les yeux. Vraiment, j'ai du mal à me faire à ma nouvelle situation. Pour ne pas avoir à le regarder de nouveau, j'enlève mon pull, ayant maintenant beaucoup trop chaud. Je me retrouve donc seulement vêtu de mon jeans et de mon petit marcel blanc. Ce sont les premiers trucs qui me sont tombés sous la main quand j'ai fouillé dans mon sac de fringues. Je me penche, pour prendre une autre bière et l'ouvrir avec un peu moins d'aisance que les premières. Je suis crevé et l'alcool va monter beaucoup plus vite ce soir.
Au fait...
Je relève le nez, un peu plus souriant, noyant mon regard dans le sien.
Pourquoi tu m'as fait entrer ? T'as eu pitié de me voir frigorifié ? T'as juste envie de ne pas être seul ? Ou t'avais une autre idée en tête ?
Oui, quand je commence à me laisser porter par l'alcool, je dis tout haut ce que j'aurai habituellement pensé tout bas. Et puis, au moins je serai certain de ses intentions. Ou alors j'ai juste envie de savoir si je peux plaire à quelqu'un. Faut avouer que Wun, c'est moi qui lui aie sauté dessus. Aux thermes, c'est moi qui aie cédé pour qu'on s'envoie en l'air. Quand je suis revenu le chercher, c'est moi qui aie sauté sur ses lèvres. C'est d'ailleurs bien souvent moi qui lui saute dessus tout court. A croire qu'il se retient de me toucher, mais je ne sais pas encore pourquoi.
Invité Invité
Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Lun 14 Jan 2013 - 16:32
Saden avait enregistré les informations données sans les commenter. Il n’avait pas non plus pris la peine de répondre à la question posée. Oh, pas par manque d’envie ou quoi que ce soit de ce genre, mais simplement parce qu’il était bien décidé à poursuivre la conversation le cul confortablement calé dans le canapé.
-« Alors enchanté Kuro, mieux vaut tard que jamais comme on dit. Pour ton type là, Dan, j’l’ai jamais vu accompagné nan, il rentre toujours seul. Fin après, j’passe pas ma vie à lui coller au cul t’sais… J’ai dû l’apercevoir quoi, trois, quatre fois ? Et une cinquième dans l’local à poubelles en bas. Moyen pour amorcer la conversation, t’en conviendras. »
Il étouffa un rire à l’idée, puis lui rendit son sourire avec quelque chose pouvant presque s’apparenter à du soulagement. Oui oui, du soulagement devant l’assurance de ne plus avoir à bouger son cul du restant de la soirée. On est flemmard ou on ne l’est pas.
-« Thx, j’t’invite, en échange tu fais l’service ! »
Il hocha ensuite la tête, ne posant pas de question supplémentaire en se disant que de toute manière, si Kuro estimait nécessaire de lui en dire plus, il le ferait de lui-même sans qu’il ait besoin de le presser.
La demande lui fit légèrement écarquiller les yeux et il resta un moment sans répondre, réfléchissant à toute vitesse. Non pas que l’idée le dérange, il avait lui-même prévu de lui proposer de passer la nuit chez lui, c’était plutôt le fait que le sujet soit abordé directement comme ça, en plein milieu de la conversation.
Il secoua doucement la tête, esquissant un sourire contrit en plantant ses prunelles dans les siennes et articula d’un ton exagérément attristé :
-« Oh boy… j’regrette…j’ai pas… j’peux pas… »
Il ferma les yeux deux secondes et lorsqu’il les rouvrit, l’étincelle amusée était revenue les hanter. Il déclara alors en retrouvant une voix normale aux intonations joyeuses :
-« Bien sûr que tu pionces là, de toute j’te séquestre. Plus sérieusement j’vais pas t’foutre dehors comme ça haha. »
Il avait des questions bizarres ce Kuro quand même. A moins qu’il vienne d’un endroit où on collait effectivement les gens à la porte après leur avoir proposé l’hospitalité ? Huhu. Bah, pas que ça ait réellement de l’importance de toute façon. Affaire réglée en tout cas, Kuro dormirait ici.
Il se tut ensuite, écoutant les explications arrivant enfin. Voilà, inutile de poser des tonnes de questions puisqu’au final il lui fournissait les réponses de lui-même. Son visage recouvra son sérieux à mesure que Kuro lui expliquait sa situation et il secoua vivement la tête lorsqu’il eut terminé :
-« Ok Ku’, écoute. T’prends pas la tête ok ? Prends ton temps pour t’trouver un truc correct, y’a rien qui presse. En attendant qu’Dan revienne, tu squattes ici, y’a pas d’souci. J’vis tout seul, j’ai pas d’problème d’argent, et j’comptais adopter un chat donc tu vois, au final c’est tout bénef. Et promis, dès qu’tu s’ras posé, j’viendrai squatter ! »
Bon, et pour le coup l’originalité du surnom était légèrement très beaucoup complètement foirée, mais là non plus ce n’était pas l’important.
Il se renvoya dans le canapé avec un soupir, résistant à son envie de glisser un bras autour des épaules de son coloc’ imprévu dans une tentative de réconfort qui risquait de ne pas avoir l’effet escompté. Il avait toujours été nul pour réconforter les gens de toute façon, alors il avait arrêté d’essayer, se contentant de mettre dans ses regards et ses sourires tous les encouragements possibles.
Il capta son regard et tourna légèrement la tête pour s’y perdre un instant, haussant vaguement les épaules avant de répondre :
-« J’sais pas vraiment. J’dois avoir un putain d’grand cœur. Mais sinon ouais, sans doute la solitude qui m’emmerde un peu en c’moment, puis tu sais, c’plus facile d’se motiver à faire des trucs quand on sait qu’on les fait pas qu’pour soi. Fin après j’sais pas hein, mais moi j’le vis comme ça perso. Genre quand j’rentre de cours en général, j’me cale le cul dans un coin d’l’appart, j’bouffe un truc fade préparé d’avance, j’bosse un peu puis j’comate jusqu’à m’endormir. Quand j’sors pas quoi, mais c’pas franchement transcendant. Now j’aurai une raison d’me bouger un peu plus, d’faire de la vraie bouffe, d’remplir le frigo, c’genre de choses, tu vois ? »
Il marqua un silence réfléchi puis haussa un sourcil et la lueur amusée revint envahir ses prunelles alors qu’il se mordait la lèvre inférieure. Il ne lâcha pas un mot, se contentant de glisser sur le canap’ pour se rapprocher de Kuro. Il ne s’arrêta que lorsque ses cuisses touchèrent les siennes, et se pencha lentement vers lui pour susurrer sans le lâcher des yeux :
-« Peut-être… J’te voyais pas bien, là, dehors, tu sais ? Mais maintenant…c’possible que d’autres idées m’viennent, ouais. »
Evidemment, la provocation n’était qu’une plaisanterie à ses yeux. Ou presque. Quoi qu’il en soit, Saden appartenait à cette catégorie de personnes chez lesquelles il est toujours compliqué de discerner ce qui est sérieux et ce qui ne l’est pas.
A bien réfléchir, il était clair qu'un rapprochement éphémère avec son interlocuteur ne serait pas pour lui déplaire. Mais en même temps, tout type de contact était le bienvenu lorsqu'il s'agissait "d'une unique fois". Garanti anti attachement, la méthode avait fait ses preuves. Il se décala de nouveau de lui mais sans pour autant revenir à sa place initiale, tachant de décider s'il allait ou non prendre une nouvelle bière directement.
A la place, il chercha son paquet d'clopes et s'en roula une, minutieusement, avant de renvoyer ses jambes sur la table :
- « Et toi ? T'es v'nu pour ? Te réchauffer uniquement et passer l'temps ? Ou tu pensais à un truc en particulier ? »
Là encore la réponse était donnée d'avance et le questionnement n'avait pas de raison d'être, mais ça avait ce côté amusant qui ne lui déplaisait pas, surtout avec une possibilité de concrétisation à la clé. Il n'avait rien à perdre puisque rien de son côté n'était en jeu. Ce serait loin d'être la première fois. Sa seule hésitation résidait dans le fait qu'il ne connaissait absolument pas ce mec et que même s'il avait une belle gueule, rien ne garantissait qu'il soit clean.
Spoiler:
Pareil, si faut que j'add des trucs ou que ça convient pas, mp. ♥
Kuro Maiden
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KMO :
Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Sam 2 Fév 2013 - 11:18
Spoiler:
C'est pas de la qualité, mais j'ai ton mal d'rp m'a sauté dessus >< Crétin <3
Non sérieusement. J’avais simplement haussé les sourcils au fait qu’il m’accueille chez lui à défaut d’avoir un chat. J’avais bien compris l’ironie, là n’était pas la question. Mais je ne comprenais pas comment il pouvait me proposer ça sans rien connaître de moi. J’avais rapidement mis ça sur le compte de la jeunesse, puisqu’il était encore étudiant et que je sentais bien que j’étais l’ainé entre nous deux. Sa tendance à trop parler ne me changeait pas énormément de Wunjo. Je ne mettais d’ailleurs pas ça dans le nombre des plausibles défauts de ce type. Mais, il fallait avouer que sa tirade était l’élément déclencheur du mélange intensif de l’alcool dans mon sang. Ça et la fatigue.
Je tends le bras vers ma veste, jetée mollement sur son canapé, alors qu’il avait sorti les plats de son frigo un peu plus tôt. Je fouille dans les quelques poches, jusqu’à pouvoir rassembler mon briquet et mon paquet de cigarettes. Je sors distraitement une clope, alors que je capte le regard que Saden rive sur moi, en réponse au mien. J’arque un sourcil, un sourire maintenant amusé gravé sur mon visage. J’attends de voir la suite, presque avec impatience, jetant toujours aussi distraitement mon paquet sur la table basse.
Etrangement, le voir se pencher sur moi ne me met pas mal à l’aise, mais j’ai une alarme dans mon esprit qui donne l’alerte à tous mes muscles, qui se tentent discrètement, prêt à bondir si jamais il tente vraiment plus, au final. Je pense que je dois ce signal d’auto-défense à Wunjo. A ce que je peux éprouver pour lui. Et à ma maman, de m’avoir bien élevé. Merci.
Quand il reprend de la distance, l’effet est immédiat : je sens tout mon corps s’affaisser à nouveau dans le canapé, comme s’il se libérait d’un poids. D’une culpabilité que je n’assumais déjà pas, sans avoir pourtant rien fait. J’allume ma cigarette, tourne la tête vers la table basse, en suivant du regard le trajet du briquet lancé dans le même élan et qui rejoint difficilement le paquet abandonné la minute précédente.
Je reporte toute mon attention sur lui et souris, retenant même un rire.
Je suis venu voir Dan, je te l’ai dit.
Ou comment éviter la question, tout en sachant pertinemment que ce n’est pas la foutue réponse qu’il devait attendre. Je tire sur le bâton de nicotine entre mes lèvres et le reprends entre mes doigts, posant mon coude sur le dossier du canapé et ma tempe au creux de ma paume. Je reste un moment là, à me contenter de l’observer, de le détailler sans vergogne... Sans m’en rendre compte non plus.
Dan est mon petit-ami.
Voilà, c’est dit. C’est la première fois que je dis à quelqu’un que je suis avec quelqu’un, en l’occurence un homme et qu’il s’agit de Wunjo. Je ne sais pas moi-même pourquoi j’ai ressenti le besoin de lui dire ça. Et pour cacher la soudaine gêne qui m’empourpre les joues, je fuis son regard, tire sur ma clope et me penche sur la table basse, pour choper une énième canette de bière et la décapsuler avec une aisance encore nette pour quelqu’un qui commence à avoir la tête qui tourne. Je dois donner l’impression d’avoir envie de me murger la tronche, mais non, il n’en est pas question. J’ai juste envie d’une dernière bière. Et le sommeil commence à me tomber dessus. J’écrase la clope dans le cendrier, sans l’avoir réellement terminée.
Quand je me redresse et que je porte la canette à mes lèvres, j’en descends la moitié avec une rapidité déconcertante. Je remue le fond, sans y penser, et boit la mousse. J’aime la mousse de la bière : c’est amer et tout doux. Même si je n’aime pas ce qui est amer. Joli paradoxe, mais c’est visiblement habituel, chez moi. Je soupire, gardant la binouze dans ma main, et j’ose enfin reporter toute mon attention sur Saden.
Bon, ok pour crécher chez toi. Juste le temps que je trouve un boulot et un endroit où vivre. Et je me ferai tout petit. Genre, juste un coin, un bout du canap’ et voilà. Parce que j’aime pas trop ça : dépendre des gens et tout, tu vois.
Je dépends déjà de Wunjo. Affectivement parlant. C’est bien suffisant pour moi. Je n’ai pas réellement envie de m’imposer dans la vie de ce garçon. Bien que ça puisse être une expérience sympathique. Je ne peux même pas lui proposer de payer une part de loyer : je ne peux pas. Financièrement parlant, cette fois. Mais allez, je ferai la bouffe. Je ne sais pas cuisiner. Si, des gâteaux. Bien, je ferai des gâteaux. Youpi, ô joie. Nouveau soupir et je finis ma bière, me penchant vers la table basse, pour la poser dessus. Ce qui achève de me sortir de mes pensées, avec ma fâcheuse tendance à faire les questions et les réponses dans mon esprit. Je tais donc toutes les voix dans ma tête et regarde Saden.
J’ai changé rapidement de sujet pour ne pas avoir à me confronter à toutes les questions qui pourraient envahir l’esprit trop curieux de mon nouvel acolyte. Le mien est déjà foutrement rempli de question, mais au sujet de Wunjo. Je ne me sens pas capable de répondre aux siennes. Là, tout de suite, après je ne sais pas exactement combien de bières, je voudrais dormir. Et, pour la première fois depuis longtemps, dormir seul. Me réveiller seul. A défaut de pouvoir être avec celui que je veux.
Et c’est là que tout dérape.
J’ai perdu un long moment mon regard sur Saden et voilà que je me mets à la bouffer considérablement des yeux. Je mordille distraitement ma lèvre inférieure, baisse les yeux sur son corps, remonte rapidement à son visage. Pour finir par fuir sa silhouette, reposer mon regard sur sa bière, et finalement tendre le bras vers mon paquet de clopes, réalisant que la tentation à laquelle je suis en train de me laisser aller est bien trop... Dangereuse.
Bon je vais...
Non, ta gueule, Kuro. Tu dis de la merde depuis trois bonne minutes, t’as soudainement envie de sauter sur Saden... Alors tu la fermes, tu fumes ta clope et tu évites soigneusement tout contact !
J’allume ma cigarette, baisse mon regard sur nos jambes, leur point de contact et déglutis. P’tit pervers.
Merde.
Invité Invité
Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Sam 2 Fév 2013 - 17:08
Spoiler:
Je t'aime ton rp ! *-*
Kuro lui plaisait, c’était indéniable. Si un vague avertissement était venu lui souffler de ne pas aller trop loin lorsque le mec lui avait annoncé sa relation avec le type qu’il était venu voir – guère étonnant d’ailleurs, il fallait au moins ça pour l’inciter à poireauter dehors, ça ou de la drogue – il n’avait rien affiché d’autre qu’un sourire en coin.
Evidemment, le fait de le savoir maqué ne l’encourageait pas à tenter le moindre rapprochement, il n’était pas vraiment du genre à s’immiscer dans les couples déjà formés, mais il y avait également cette petite voix dans sa tête qui murmurait joyeusement que le gout des lèvres du rouquin devait être sensass’. Ouais, ta gueule la voix.
Il ne savait pas vraiment à quoi il jouait, et ne connaissait pas les règles puisque rien n’était prévu à l’avance. Tout ce qu’il savait, c’est que l’attrait était réel et le poussait irrémédiablement dans les bras d’une regrettable tentation. Il ne fonctionnait pas selon la phrase « le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder » mais ça c’était pour l’habitude, et d’habitude, il ne récupérait pas de canon sur le pas de sa porte.
Il se roula une clope avec attention, empêchant ses prunelles de glisser trop souvent du côté de son voisin et la ficha entre ses lèvres avant de l’allumer tout aussi précautionneusement, trouvant visiblement la même distraction dans l’absorption de nicotine que son nouveau coloc. Il croisa toutefois son regard, une fois, alors que les volutes de fumée s’échappaient d’entre ses lèvres entrouvertes en arabesques indistinctes et secoua doucement la tête, comme pour chasser l’étincelle un peu trop visible animant son regard. Allez mec, il est avec un type, il t’as demandé de l’aide, fais pas le con et range donc ces arrière-pensées merdiques.
La source de ses interrogations semblait tarie car il ne relança pas la moindre question, se contentant de le dévisager en silence tout en tirant machinalement sur sa clope alors que son esprit repoussait de toutes ses forces l’éventualité d’une étreinte.
Il n’avait pas non plus l’habitude de batailler contre lui-même, ce genre de situation ne lui était pour ainsi dire jamais arrivé. C’était donc à la fois désagréable et étrange de devoir museler ses envies au profit de ce qu’il convient de faire. Désagréable et étrange, mais pas impossible, tant que l’autre ne venait pas faire valser ses résolutions.
Qui a de la volonté n’en fait pas forcément preuve pour les mêmes choses, et nul doute qu’il ne résisterait pas bien longtemps à son envie présente si le moindre élément venait l’encourager. Forcément, il ne faut pas trop en demander non plus, n’est-ce pas ? Ainsi se soulageait-il la conscience, se pardonnant d’avance tout faux-pas possible. Pratique.
Le problème qu’il sentait maintenant se profiler était que ne sachant pas s’il devait mettre l’éveil de son désir sur l’alcool ou sur la présence même de Kuro, rien ne lui garantissait que tout serait réglé le lendemain et comme il venait quand même de l’inviter gracieusement à rester chez lui, le souci était de taille.
Il n’était pas du genre à se prendre la tête, aussi chassa-t-il rapidement toute inquiétude de cet ordre. Il verrait bien, de toute façon il était trop tard pour revenir en arrière maintenant et il se voyait mal balancer ces mots : « bon c’était cool mais en fait casse-toi parce que j’ai trop envie d’baiser. » Non, assurément, ce n’était pas la chose à faire.
La fatigue commençait de nouveau à se faire sentir, pesant sur ses épaules et ralentissant quelque peu ses mouvements et il était sur le point de proposer à son interlocuteur d’aller se reposer quand le timbre de sa voix et la phrase laissée en suspens vinrent le figer. Il se força à lui porter un regard dépourvu de toute nuance bien qu’il ne soit pas vraiment certain de tout maitriser de ce côté-là et déglutit rapidement avant de reprendre ses paroles :
- « Tu vas… ? »
Il suivit son regard et ses prunelles se déposèrent à leur tour sur leurs jambes avant qu’il ne les remonte vers le visage du rouquin. Il envoya sa clope rejoindre le cendrier, se moquant bien de n’en avoir fumé que la moitié et envoya sa paume libérée se planter entre eux, sur le canapé, dans le minuscule espace qu’avait laissé son rapprochement précédent.
Il se pencha de nouveau vers lui en se servant de son appui, mais sans en avoir conscience cette fois, comme si le magnétisme qui se dégageait de Kuro l’avait pris pour cible et le forçait à s’en approcher sans pouvoir montrer la moindre résistance. Comment aurait-il pu résister alors qu’il n’en avait même pas conscience de toute façon.
- « J’allais t’proposer… »
Il ne termina pas non plus, trop occupé à le regarder pour rester concentré sur ce qu’il avait à lui dire et s’humecta les lèvres en cherchant ses mots, tâche bien compliquée quand on n’a qu’une série d’images bien précises en tête. Il se passa une main dans les cheveux, les repoussant de son visage pour ne pas être gêné et se mordit la lèvre en laissant son regard caresser chaque parcelle de celui de l’autre, le détaillant avec cette même absence de gêne que celle dont Kuro avait fait preuve un peu plus tôt.
S’il l’embrassait maintenant, mis à part le risque de prendre un méchant vent, cela changerait-il quoi que ce soit au déroulement de la suite ? Le ferait-il fuir sans plus de cérémonie juste en appuyant ses lèvres contre les siennes ? Ou la scène pourrait-elle être enterrée entre eux sans plus jamais ressortir une fois le moment consommé ? Autant de questions qu’il se posait sans trouver de réponse satisfaisante.
Evidemment, le plus simple aurait encore été de demander directement à l’intéressé, mais il ne se voyait pas vraiment renoncer sciemment à ce qu’il sentait presque dans l’air pour une question brutale qui romprait à coup sûr tous les non-dits qui semblaient planer.
Il lâcha un profond soupir, se recala convenablement dans le canapé en réalisant seulement à quel point il s’était encore rapproché de lui et lui adressa un sourire un brin railleur, sans préciser que pour le coup c’était plutôt de lui-même qu’il se moquait. En repassant plus tard la soirée dans son esprit, il se qualifierait sûrement d’idiot ridicule, mais il n’en était pas encore là. Pour l’heure, ce sourire suffisait bien à avouer tout ce qui ne pouvait pas l’être par les mots.
Finalement, il prit sa décision en envoyant les conséquences au diable et le regard qu’il porta sur lui contenait, en plus des nuances de désir de plus en plus visibles, une fermeté incomparable. Son sourire s’étendit et il envoya une main à la joue de Kuro, la frôlant d’une caresse descendante avant que la seconde ne la rejoigne de l’autre côté, les deux attrapant le beau visage en coupe. Il n’attendit pas plus longtemps et ne lui laissa pas vraiment le temps de réagir.
Réduisant vivement la courte distance qui subsistait entre eux, il pressa ses lèvres contre les siennes, d’abord avec une dernière once de retenue puis avec une ardeur amenée par l’impatience soudaine le saisissant., ne tardant pas à laisser sa langue passer ses lèvres entrouvertes pour entraîner sa partenaire dans une danse lascive dont le rythme changerait certainement bien vite.
Son esprit s’était mis en OFF et il aurait été bien incapable d’expliquer ce qui avait déclenché réellement sa réaction. Sans doute était-il depuis trop longtemps en ébullition sans trop le savoir, ou peut-être que la jolie gueule de Kuro avait suffi à lui faire ouvrir les vannes. Il ne le saurait sans doute jamais vraiment de toute façon alors pourquoi s’en soucier. Ne comptait plus que le moment présent et ses possibles évolutions.
Kuro Maiden
Age : 36 Adresse : 3 rue de la Chance Immeuble Legends - Quartier Hiryuu Concubinage avec Dan Ebels 149
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Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV] Lun 4 Fév 2013 - 13:33
Rien. Je ne vais rien faire, rien dire. Je surprends son regard, déglutis et réalise la merde dans laquelle je suis, sans parvenir pourtant à oser encore m’en dépétrer. A croire que j’aime ce nouveau petit foutoir dans mon esprit. Enfin, encore un qui s’ajoute à tous les autres. Je n’ose suivre la trajectoire de sa main, mais je ne saurai dire si je suis content ou déçu qu’il l’ait simplement posé entre nous, plutôt que sur moi. Kuro, tu déconnes, redescends mec ! Le voir se pencher encore une fois vers moi me surprend bien moins que la première fois et je ne bronche pas, pas même un battement de cils. A ses gestes et à la façon dont il me regarde, je m’attends à tout sauf à la solution qu’il se recule une nouvelle fois, sans n’avoir rien fait. Une nouvelle fois, je déglutis, soulagé de ne plus avoir cette boule au ventre, mais frustré de constater qu’elle n’a fait que remonter nouer ma gorge.
Je ne réponds pas à son sourire, encore un peu trop sidéré par ce qui vient de se passer. Surtout par ce que nous venons soigneusement, lui comme moi, d’éviter. Au moins, je n’aurai pas la culpabilté d’avoir embrassé quelqu’un d’autre que Wunjo. A la place, j’ai ce sentiment persistant de frustration et de regret qui semble creuser en moi leur petit sillage ravageur. Ca commence dans ma gorge, là où se meurt un grognement sourd, puis ça descend lentement dans mes reins, les chauffant, les réchauffant, excitant vivement le désir que je n’ose m’avouer pour ce mec, et maintenant ça en est à se greffer vicieusement à mes tripes pour bien remuer le couteau dans la plaie. J’ai toujours détesté ce sentiment, autant qu’il parvient à me consoler dans mon joli rôle de petit pervers coincé.
Et enfin, merci mon dieu, le voilà qui agit. Je commence par frissoner à son regard, puis je baisse les yeux sur ses lèvres encore brillantes qu’il les ait humectées juste avant, mordant mon inférieure sans m’en rendre compte. Ses mains autour de mon visage ne font qu’aviver le désir que j’avais sagement décidé de ne pas extérioriser. Je ferme les yeux dès que je sens sa bouche se presser contre la mienne, ne cherchant pas à retenir le gémissement de soulagment qui m’échappe. Sans chercher à répondre à toutes les questions et à m’attarder sur tous les doutes qui naissaient dans mon esprit maintenant bien trop embué par le baiser que m’offrait Saden. Je le laisse le mener à sa guise, jusqu’à ce que le souffle vienne à me manquer.
Je recule mon visage, posant une main sur une des siennes et relevant rapidement mon regard pour chercher le sien. Pourtant, je ne prends pas le temps de le soutenir, me contentant de descendre ma main sur son bras, pour arriver bien vite à son épaule et finir par dégringoler sur sa hanche, alors que l’autre se faufile sur sa nuque, l’emprisonnant plus symboliquement, qu’avec un réel désir de le garder contre son gré. Je replonge bien vite contre lui, pour l’embrasser à mon tour. A la différence que je suis tout de suite impatient, que je ne cherche pas à savoir s’il en veut ou non, et que la fièvre qui monte lentement en moi est maintenant avide de communiquer avec la sienne. Et malgré que mon baiser soit plus éphémère, il n’en reste pas moins animal.
A bout de souffle, les sens poussés à leur paroxysme, l’envie d’aller encore plus loin naissant en moi dans un sentiment pervers, je romps de nouveau l’échange, reculant à peine mon visage du sien. Je rouvre les yeux, les rive sur lui et relâche un peu la pression de ma main sur sa nuque, la descendant lentement sur sa clavicule, la laissant échouée là. Celle sur sa hanche n’a pas bougé d’un pouce, outre le fait qu’elle aurait bien voulu aller découvrir la douceur de sa peau. Je déglutis et inspire lentement, pinçant mes lèvres, avant de passer ma langue dessus.
Je pense qu’il serait raisonnable pour moi de m’arrêter là...
Je souris, navré, d’autant plus quand je réalise le timbre de ma voix, longuement chauffé par les non-dits, puis par les contacts et enfin par le baiser, sans compter le désir qui ne diminue pas. Loin de là ! Je lâche finalement son corps, dégripant mes mains de son épaule et de sa hanche. Je soupire, cette fois, et recule mon visage. Je ne me sens pas mal à l’aise d’avoir pu trahir Wunjo, non. Là, je me sens mal à l’aise d’avoir pu donner de vains espoirs à Saden, gentil comme il est d’avoir bien voulu m’ouvrir sa porte.
Je tilte enfin : j’ai trahi Wun. Lui qui se démène pour ne pas me voir, me protéger de je ne sais quoi ou je ne sais qui, qui rentre seul tous les soirs. Et moi, qui me fait plotter par mon employeur, finit chez un inconnu, à lui rouler des pelles sur son canapé. Je suis un putain d’enfoiré. Un petit con. Un beau connard. Et alors que je me laisse submerger par la culpabilité, je dois bien me rendre à l’évidence que ça n’arrive toujours pas à atténuer l’envie irrépressible de mettre nu le corps si attirant de mon vis-à-vis.
Je ne perds pas mon sourire et baisse les yeux, m’insurgeant d’être idiot à ce point.
J’vais y aller. T’en fais pas pour cette nuit, je trouverai bien où aller.
J’arque un sourcil et fait une moue. Je mens : je ne sais pas du tout où aller pour la nuit.
Ouais, parce que rester là, alors que j’ai envie de toi, ça va pas le faire. J’aime Wun... Dan, pardon...
C’est à n’y rien comprendre.
Et ça, c’était une erreur envers lui. Excitant, certes, mais une erreur quand même.
Et ta gueule, Kuro, tu parles trop.
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Sujet: Re: "Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV]
"Viens là que j'te la mette ♫" dixit Sad [PV]
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