Black and White |pv Nikita|

J'étais allongé sur mon lit, les yeux fermés, mes bras posaient sur mon ventre nu. Je sentais tout mon corps. Mes jambes douloureuses, mon ventre réclamant d'avantage de nourriture que le pauvre sandwich que j'avais avalé en rentrant, mon torce imberbe, mes cheveux humides de ma douche prédédente et une légère odeur de savon autour de chacun de mes membres. Je ne bougeais pas d'un cil et si mon torce ne se soulevait pas aux rythmes de ma respiration, on aurait pu me croire mort. Après tout, j'étais si pâle après cette longue course-poursuite en forêt. Trop pâle. Je l'étais déjà naturellement mais poursuivre un Nikita dont mes tentatives de charme avait été un franc... échec m'avait énormément épuisé. J'avais pris une douche rapide en rentrant, enfiler un calecon et un bas de pijama et de m'écrouler sur mon matelas. Je n'avais jamais été aussi content et impatiente de partir au pays des songes. Entre les bras de l'amant de tous, Morphée. Cependant, j'allais devoir résister quelques minutes à mon envie tendresse auprès du dieu des rêves. Je devais... hm... Je n'osais même pas le dire à moi même... Je devais en quelque sorte, m'excuser ? Oui, c'est ça, m'excuser de mon comportement et le remercier. Oh fuck, qu'est-ce que j'avais honte rien que de penser à ces deux simples mots : pardon et merci. C'était d'un ridicule. Pourtant, je savais que je devais le faire. C'était comme une envie, ou un devoir envers le jeune Russe. Une pulsion ?

J'avais presque été tenter de rester encore tout contre Nikita une fois de retour à l'Académie. Il m'avait, en parfait gentleman, proposer de me porter. Il avait bien vu que j'étais trop faible pour me déplacer moi même jusqu'au dortoir. J'avais un peu abusé de sa gentillesse, je l'avoue en me laissant choir entre ses bras tout le long de la route. Toutefois, j'aurais pu en profiter pour l'embrasse une bonne douzaine de fois, ou même, glisser mes mains dans des endroits ou personne n'avait du le toucher avant moi. J'aurais pu, mais je ne l'avais pas fais. Fatigue ou tout simplement changement d'avis ? J'avais accepter ma défaite ? Oui. Cependant, je sentais qu'il n'y avait pas que ça. C'était comme si le voir revenir vers moi, alors que j'étais seul, perdu... Et que j'avais la frousse, oui, aussi. Je crois que, j'avais compris qu'il était trop pur pour que se soit moi qui le touche. Moi, l'ange déchu. J'étais sale, ignoble... J'étais un monstre à côté de lui. Avait-il déjà fais du mal à quelqu'un ? L'image de ma mère en fauteuil roulant me fit frémir.
Moi, si.

Je me redressa légèrement en l'entendant rentrer. J'avais posé mes lentilles sur la table, alors, ce fut mon regard bleu qui le détailla. Il était vraiment mignon mais en y réfléchissant il était peut-être un peu trop jeune. Il avait d'ailleurs encore les joues légèrement rondes de l'enfance. je préfèrais ceux plus âgé que moi d'habitude. Sauf que Nikita avait un regard, un posture et des mots, qui m'avaient donné envie de le posséder. L'histoire dans la forêt avait calmé mes ardeurs. Quatorze ans... Et pourtant si mature. Je souriais doucement. Il devait faire fuir les gens de son âge, non ? Mon petit soldat de plomb. Ou de glace plutôt. Que dire désormais ? Devais-je me lançé une bonne fois pour toute ? Je jetta mon regard dans la pièce, notre troisième colocataire ne semblait pas là. Autant en profiter. Personne à part lui ne serrait que le rebelle Logan s'était plier devant quelqu'un, un gosse en l'occurrence.

- M... Merci pour tout à l'heure...

Je grattais l'arrière de mon crane d'un air un peu gêné, ne sachant que dire de plus. Ah si, je savais. Je ne mettais pas encore excusé auprès de mon ancienne proie. Quel bordel il foutait ce Nikita dans ma fierté. Je posais mes mains sur mes hanches et parlait rapidement, ne voulant pas buter comme un imbécile sur mes mots.

- ... C'était vraiment sympa. Et pas que je regrette de t'avoir fait du charme -tu as un beau cul alors assume- mais je n'aurais pas du insister. Voilà.

Le dernier mot avait sonner comme un point final à ma phrase. C'était dis. J'avais planté une graine, maintenant, attendont que sa pousse. J'avais une chance sur deux pour que Nikita ne me voit pas comme un rien ou un dégeulasse prêt à tout pour un plan cul. Je ris légèrement à cette pensée et sourit. Comment me verrait-il alors ?

Après avoir pris une bonne douche et avoir mangé un peu il s'était décidé d'aller dans la chambre. Ce qu'il venait de manger ne pouvait pas être compare à un bon repas, mais il ne s'embêtait pas pour cela temps qu'il avait quelque chose dans le ventre. Et encore il s'est pris le temps de bien nettoyer ses botes et d'aller voir sa jument pour voir si tout allait bien avec elle et pour lui dire bonne nuit, c'est pour cela qu'il finit par venir tard. Elle avait bien du lui tirer la manche de son pull propre qu'il venait de mettre avant de sortir, car elle a laisse des traces.

Une fois arrive dans la chambre il faisait une rapide tour pour vérifier que tout était en ordre, c'était bien le cas. Même le panda en peluche était là. Ce dernier semblait encore entier bien qu'ayant des traces de brulure. Il enleva ses vêtements ne restant qu'en caleçon, car il trouvait qu'il faisait trop chaud. Ainsi il laissait apparaitre ses muscles qui autrement était toujours caches sous ses vêtements et de ce fait restait invisible en temps normal. Rei n'y était toujours pas, mais il ne s'en occupait pas de cela. Son regard croisait les yeux bleus de Logan qui lui parlait. Il le remerciait... pourquoi ?

- Ce n'est rien, c'est normal. Je n'allais pas te laisser ainsi.

Il observait son colocataire un moment, pour une raison ce dernier semblait gêne, c'était la première fois qu'il le voyait ainsi. Après un moment de silence il commençait à parler à nouveau, cette fois-ci il parlait rapidement. Pourtant, il n'y avait qu'eux deux... Les paroles qui sortent de la bouche de son colocataire ne lui semblait pas très correcte, mais venant de sa part il comprenait que c'était une excuse. Alors, il faisait signe d'avoir accepte cette excuse. Pourtant... ce n'était pas un fils de riche ? En tout cas il semblait venir d'une famille qui avait de l'argent. Mais d'où venais sa façon de parler alors ? Enfin, il laissait de côté cette question puis le regardait.

- Tu sais, les gens fait beaucoup pour se faire remarquer, mais en général il y a quelque chose qui se cache dernier et dans la plupart des cas c'est parce qu'ils se sentent seuls ou abandonnes par les autres, du coup ils sentent le besoin de montrer son existence par un autre moyen. Mais parfois ça peut être aussi parce qu'ils se sentent supérieur aux autres ou par naïveté...

Il baisait le ton de sa voix au cas où quelqu'un passera devant leur porte. Il avait compris que ce dernier n'avait pas l'habitude de dire merci ou de s'excuser. Avec ses mots il cherchait à savoir s'il y avait quelque chose à comprendre, cela semblait mieux comme introduction au lieu de poser la question directement. Logan pouvait lui parler seulement s'il en avait envie, alors, c'était mieux de ne pas être direct. Ne comprenait pas pourquoi ce dernier rigolait, puis souriait il le regardait, mais ne montrait aucun singe d'incompréhension ou d'étonnement.

Lorsqu'il est allé se couche dans son lit il jeta d'abord un coup d'oeil à sa peluche en forme de panda. Il commençait à repenser à son passé. Il n'avait jamais connue sa mère, elle était morte à sa naissance, on lui l'avait dit. Mais pourquoi ? Comment cela s'est-il passe ainsi ? Il n'avait pas de réponse à ceci... Bien que ne l'ayant jamais connue il venait toujours au cimetière pour déposer des fleurs sur sa tombe. Par ailleurs il avait toujours tout fait pour que son père soit fière de lui, mais cela ne semblait pas suffisant pour ce dernier... Jamais... Il resta silencieux à réfléchir tout en ayant une expression neutre et les yeux ouverts. Il ne trouvait pas le sommeil...

Spoiler:

Je ne pouvais empêcher mon regard de dérivé sur le corps de mon ami polaire. Il était jeune et pourtant, il avait le corps musclé comme si il avait trois ans de plus. Comment un enfant pouvait avoir un corps aussi athlétique ? La vision de Nikita habillé comme un militaire avec son drôle de sabre me revient en mémoire. Il n'était pas un môme comme les autres, c'était certain. Je me demandais un instant si il avait eu une éducation strict. Après tout, il n'y avait pas trente six mille solutions pour qu'un gosse de son âge soit autant fermé. Pas un sourire, pas même son ombre. Mes avances n'avaient rien changer à ça. Que se cachait-il derrière ses airs froids et distant ?

Mes excuses en tout cas ne semblaient lui faire ni chaud ni froid et cela m'agaça beaucoup. Si il avait su la peine que j'avais eu à prononcer ses banals mots.

La dernière fois que je m'étais excusé, c'était... il y a plusieurs années, lorsque j'avais vu ma mère sur le lit d'hopital et que le docteur annonçait à mon père adoptif qu'elle ne pourrait plus jamais marché. Par ma faute. J'avais privé à ma mère l'usage de ses jambes. Je n'oublierais jamais le regard de mon père envers moi ce jours là. Il était en colère, mais surtout, je sentais combien il avait honte de moi. De m'avoir pris moi comme fils. J'avais pleuré et supplié qu'il me pardonne. Je m'étais excusé un nombre incalculable de fois et j'avais dis que je les aimais. Je m'en voulais tellement. J'étais un enfant, je n'avais que treize ans. Soit à peine un an de moi que le jeune Russe en face de moi. Père n'en parle jamais, il refuse surtout avec moi. Il me déteste, je le sais. J'espèrait qu'avec les conneries que je fais ici, il réagisse, mais non. Il continue de m'envoyer mon argent de poche. Qu'est-ce que j'étais heureux d'avoir remplacé l'amour d'un père pour de l'argent tous les mois. Le grand kiff.

Nikita finit alors par changer complètement de sujet. J'équarquilla les yeux de surprise en comprenant où il voulait en venir. Il avait compris. Compris que je n'étais qu'illusion et mensonge. Le maître du fantasme et des chimères. Je le regarda dans les yeux, cherchant à comprendre le pourquoi d'une telle mise en scène. Que cherchait-il à me faire dire ? Il alla se coucher sur son lit et moi, comme un imbécile, je ne disais mot. Qui étais-je en réalité. Derrière ce maquillage de vulgarité et de provocation ? Me sentais-je supérieur aux autres ou abandonner ? Je secouais la tête. Il ne manquait plus que le psy. Tsst. J'étais supérieur aux autres. J'étais Logan Jushin. J'étais un ange déchu et les autres n'étaient que des insectes. J'étais immortel. J'étais un cygne aux yeux de chat etaux crocs de serpent.

J'étais.
Je suis.
Je serais.

- N'importe quoi... Murmurais-je tout bas.

Je me coucha, tournant la tête vers le mur. Bonne nuit, ciao. Je me casse au pays des songes et allez tous vous faire foutre (toi en particulier chez Nikita). Je ne reviendrais pas avant le matin venu. Même les anges déchus rêves. On était loin, tranquille, sans abrutis prêt à briser notre petit monde bien tranquille. On fermait finalement les yeux, une fois notre respiration plus calme. Maintenant, dormons. Demain, les anges reprennent le boulot. Les illusions reviendraient, tout comme les chimères. C'était notre vie. Nos illusions. Nos rêves.

Dormir...

Nikita pouvait toujours sentir la douleur de son bras droite, alors qu'il avait été capable de porter Logan et qu'il avait tente de mettre le plus de poids possible sur son bras gauche cela n'empêchait pas de toujours avoir un peu trop de poids sur son bras droite. Du coup cela lui faisait repenser à il y a deux ans... il ne se rappelait plus... ou plutôt il n'avait jamais réellement su ce qui s'était passé ce jour-là... Seulement que son père avait été très fâche à cause d'un acte qu'il n'avait même pas commis. Il l'avait regardé dans les yeux avec une expression d'innocence en essayant d'expliquer qu'il n'y était pour rien dans l'histoire. Mais son regarde n'avait pas plu à son père qui ne voulait rien entendre parler sur l'affaire tout simplement parce que Nikita "était le seul à être sur place." Sans rien comprendre, lorsqu'il s'était réveille il avait des douleurs de partout, ne pouvant pas bouger son bras, ne pouvant pas se lever... De ce instant même il ne pouvait pas lui pardonner, mais en même temps in ne pouvait pas lui dire la vérité sur l'état de son bras. Son père restant ignorant ne savait strictement rien... Quelque temps après comme si l'ancien Général Alexei Wolkoff avait compris que son fils était innocent et qu'il avait été "un peu brutal" envers lui il l'avait emmené en Caucase pour lui acheter un cheval. Ce n'était pas vraiment cela que Nikita avait besoin et ça ne pouvait rien pardonner... Pourtant, il avait choisi Katinka et il l'aimait. Il le savait très bien, il ne pouvait jamais avoir une relation normale avec son père. Il resterait toujours le soldat, un soldat machine dont dont aucune faute n'est admise...

En pensant à ceci il ne pouvait s'empêcher de lancer un regard contenant une haine indéfinissable tout en tenant son bras droite ne ce que reste pendant une seconde. D'autant plus qu'il n'aimait pas qu'on l'appelé par son nom complet incluant le patronyme.... tien, en parlant du patronyme il y avait bien quelque chose qui n'allait pas... Comme quelqu'un avait oublié de mettre un pauvre petit "e" entre le "x" et le "ï", ce qui donne Alexïévitch au lieu de Alexeïévitch. Ce qui n'était pas très amusant non plus... Alors qu'il avait la tête pleine il regardait à nouveau la peluche panda, puis la prenait dans ses mains, la dernière fois qu'elle lui l'avait donné c'était la dernière fois qu'il l'avait vu. C'était avant son départ pour le Japon et encore il a fallu qu'elle lui le donne en cachette sinon c'était certain que la pauvre peluche serait encore plus morte que ce qu'elle était déjà... Mais ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas vu sa sœur qu'il tenait absolument à avoir cette souvenir d'elle. Il était tellement occupé avec ses propres pensées qu'il ignorait le petit "N'importe quoi..." que murmurais Logan avant de s'endormir. Tien... au moins lui il s'endormait facilement... ce n'était pas pareil pour Nikita, il lui fallait quelques heures... Au final il finit par s'endormir avec le panda dans ses bras.

Même le fait d'arriver à convaincre son père de le laisser partir pour faire des études avait été très difficile... Nikita n'avait pas envie de rentrer en Russie temps que son bras n'était pas entièrement guéri ou au moins en suffisamment bon état pour être correctement utilisable. Logan lui n'avait pas répondu à sa "question" peut-être devait-il montrer un peu ses sentiments ne ce que reste avec Logan ? S'il le faisait y aurait-il une possibilité qu'il dirait quelque chose ? Il devait certainement penser que Nikita n'avait aucun sentiment... ce qui n'était pas le cas... Peut-être qu'il pensait que Nikita l'ignorait ?
Bien qu'étant la première à se lever en général ce ne fut pas le cas cette fois-ci... Nikita dormais toujours, n'étant qu'à moitie couvert. Pourtant, il devait bientôt se préparer pour les vacances scolaires. Bien entendu cela est passé sans en parler à son père, il savait très bien que de toutes façons il n'accepterait pas. Pas à cause du prix, mais par d'autres raisons, après tout avec la position qu'il avait il a eu une jolie pension. Du coup c'était sa sœur qui lui avait payé ses vacances. étant toujours en traine de dormir Nikita ne se souciais même pas de l'heure...

Je rêvais ce soir là.
Et oui, le maître des illusions avaient ses propres chimères.

Il faisait nuit et tellement sombre que je ne voyais rien du tout, comme si j'étais aveugle ou que le paysage autour de moi avait été peint à l'encre noir. Un curieux sentiment de panique s'installa en moi, je devais sortir de là ou mieux, comprendre pourquoi j'étais là. Je fis alors un pas devant moi et le sol devient soudain lumineux. Je remarqua alors qu'il ressemblait étrangement à un échiquier. Et que j'étais une pièce noir si j'en jugeais le costume sombre dont j'étais affublé. C'est simple, j'étais méconnaissable. Une certaine élègance, certes, mais j'avais la curieuse impression de porter les habits de deuil de mon cher père. J'avais la position du fou aussi. Cela me surpris. Si ce monde était le mien, pourquoi n'étais-je pas un roi ?

Je savais parfaitement que je rêvais, que j'étais impuissant. Je ne pouvais rien faire à part assister à cette scène qui devenait de plus en plus étrange. En effet, les autres pièces de l'échiquier venait de faire leurs apparitions. Des inconnus, des proches, des connaisances, tous portant un regard vide sur ma personne. Les femmes portaient des robes translucides, dévoilant leurs jambes. Les hommes portaient des costumes comme le mien mais avec un chapeau haut de forme en plus. Toutefois, une des personnes de l'équipe adverse attira mon attention plus que les autres. Une pièce blanche, portant un masque d'une teinte grise argenté. Toute mon attention se focalisa sur elle, cette pièce blanche au contour nuageux. Je devais lui retirer son masque. Je devais savoir qui elle était. Pourtant je ne bougeais pas. J'étais fasciné par la danse qu'elle m'offrait à l'instant où mes yeux s'étaient posé sur elle. Elle tournoyait dans les ténèbres de mon rêve, tel un fantôme immaculé. Les autres pièces entrèrent dans la partie à leur tour mais rien n'avait d'importance que cette personne inconnue. Ses habits étaient masculins. Cette pièce était mâle. Mon inconnu était plus grand que moi, légèrement, plus charmeur aussi. Rien avoir avec ma manière de séduir. Il avait le charme des vrais anges, des cygnes...

Les cygnes blancs, les oiseaux de l'amour et de la fidélité.
J'étais le cygne noir. Symbole de l'improbable, de l'imprévisible...

White and Black.
Black and White.

Soudain, mon inconnu se stoppa. Les autres pièces disparurent, me laissant seul avec la pièce blanche. Son masque se tourna vers moi, de ce gris presque métalique qui ne laissait rien apparaître de ses sentiments. Il me tendit une de ses mains gantées et enfin, je pus attendre sa voix qui me parlait dans un murmure tendre.

- Echec et mat, viens à moi maintenant.


La lumière du soleil frappa mes yeux et je laissa échapper un grognement, mal réveillé. Je me redressa doucement, étirant mes membres encore endoloris. Mon regard bleuté dériva autour de moi avant qu'il ne se pose sur le corps de Nikita, profondement endormis. Je me redressais doucement, et m'approcha de son lit. Je souris, presque attendri par cet enfant serrant sa peluche contre lui. Je remonta la couverture sur lui, avec cette petite voix dans ma tête qui riait au éclat, se moquant de ce geste de tendresse digne du plus grand des sentimentals. Quel con j'étais.

J'enfila ma tenue de cuir, regardant du coin d'un de mes yeux redevenus félins si Nikita se réveillait. Mon téléphone vibra au milieu des draps de mon lit et je m'en saisis. Mickeal et sa timidité naturel me demandait si je pouvais le voir aujourd'hui. Je souris. Je le rangea dans ma poche sans y répondre. Aujourd'hui, pas de manipulation avec lui. Se serrait une journée normal. Où du moins, autant que je le pourrais. Je regarda de nouveau Nikita qui commençait à émerger de son sommeil profond. Pris d'une pulsion, je viens m'assoir près de lui. Un sourire amusé sur les lèvres comme dans mes habitudes. Je ne voulais pas qu'il croive qu'il m'avait troublé hier.

- Bonjour bel endormi. Tu as rêver de moi j'espère ?

Depuis qu'il était arrivé à Keimoo, alors qu'il répondait toujours aux lettres ou mails envoyé par ses sœurs il ne cherchait jamais à contacter son père ou à lui répondre. Il savait pourtant qu'il devait le faire... son père était bien capable de venir avec des menaces. Et il préférait éviter cela, mais quelque part il ne trouvait pas vraiment le courage de le faire. Par craint de dire quelque chose qu'il finirait par regretter peut-être ? Il en était pas certain. Dans tous les cas il devait bien réfléchir a quoi répondre... seulement il n'avait pas lu un seul de ses messages...

Alors que cette blessure qu'il avait eu avec ce fameux "accident" semblait "disparaitre" ceci est revenu à la surface avec les efforts de l'autre jour. Comme si ce n'était pas assez les rêves ne voulant pas lui laisser tranquille. Il pouvait tout voir comme s'il revivait entièrement l'épisode. C'était comme si c'était impossible d'oublier, impossible de pardonner et pourtant c'était tout aussi impossible de lui le dire... Pour le moment cette distance ne voulait pas partir. Cet épisode de l'hiver Sibérien restait en lui, il faisait froid même s'il avait de vêtements bien chaudes, il était fatigué, mais malgré cela il lui semblait avoir vu quelque chose, ou quelqu'un de l'autre côté de cette lumière de flammes qui se trouvent devant lui. Il était impuissant, ne pouvait rien faire, bien trop fatigué il se laissait tomber dans la neige. Ensuite il ne savait pas ce que c'était passe, mais il avait mal. On l'accusait coupable, pourtant il ne l'était pas. Et sa réponse semblait fâcher parce que la première phrase qu'il avait entendu par la suite était - Alors, de quoi as tu peur ? Tu ne te moques pas de moi j'espère ?

- Bien-sûr que non, tu sais que je ne pourrais jamais te mentir. Il répondait. Il était toujours fatigue mais c'était comme si la fin de la phrase de son père restait dans sa tête, comme s'il l'entendait une deuxième fois.

- ...de moi j'espère ?

Il avait envie de dire un mot ou deux, mais savait que cela ne servait à rien. Toujours endormis il ne se rappelait pas qu'il était encore à l'académie, il ignorait que c'était Logan et qu'il l'avait parlé en japonais, pour lui cette fin de phrase était identique. Il avait commencé à trembler légèrement au moment même que Logan c'était assis sur son lit. Et il tenait toujours le panda dans ses bras, mais il la serrait plus forte. Une fois qu'il arrêtait de trembler et qu'il était plus calme il répétait ce qu'il avait dit ce jour-là qu'il avait ré-dit dans ses rêves, mais par une phrase un peu plus courte et un ton sincère.

- YA nikogda ne budu lgatʹ. Puis après un moment de silence il ajouta: Eto ne ya , ya byl ne odinok.

Spoiler:

Il finit finalement par se réveiller pour du bon, en croisant avant tout le regard de Logan. Depuis combien de temps était-il là ? Il aurait très bien pu... non, il ne voulait pas penser à ça. Rien ne s'était passé, alors cela voulait dire qu'il avait fini par le respecter ? Il semblait bien que oui, en tout cas il était différent depuis ce jour dans la forêt... En regardant la pièce il s'est rendu compte que Rei n'était pas là, il avait déjà quitte le dortoir ? Mais alors, quelle heure était-il ?

- Je suis désole, j'ai tellement de choses dans la tête que j'ai oubliée où je me trouvais.

Il observait Logan pendant un moment, puis finit par regarder son panda qu'il tenait toujours dans ses mains, c'est seulement là qu'il s'est rendu compte...

- Zut. J'ai du m'endormir avec.... Murmurait-il.

Pour être sûr que son colocataire avait bien reçu le message de l'autre jour il s'est décidé de lui le redire.

- Je n'ai peut-être pas été très précis hier, mais pour moi tu as déjà été pardonne. Je m'en voudrais si cela ne reste pas claire entre nous.

Puis il ne disait plus rien pendant un moment, mais le silence fut brisé par le son de son portable. Il jetait un coup d'oeil puis la laissait sonner sans la prendre. C'était son père... d'habitude il ne le téléphonait pas... Ensuite il récupéra ses lettres pour voir la dernière que son père lui avait envoyé. En effet il n'avait pas ouvert un seul qui venait de sa part. Encore un moment de silence totale... Puis il lisait :

Citation :

Я понимаю, что вы ответите в приоритетных на письма ваших сестер, потому что вы никогда не видели их, но если у вас есть время для них, вы должны иметь время, чтобы ответить мне. Если это место заставляет вас терять уважение, я не могу оставить тебя здесь.

Spoiler:

Ce message était très court, mais pourtant bien claire... Alors, il il regardait son portable, puis le pris pour envoyer un message rapide disant qu'il n'avait pas pu répondre au portable, qu'il était vraiment très désole et qu'il allait lui donner une réponse aussi rapidement que possible. Son attention retournais ensuite sur Logan.

- Je suis désole, c'était très important... Disait-il puis resta silencieux à nouveau avant de recommencer à parler. En fait. Quelle heure est-il ? Lui demandait-il. Il ferait mieux d'aller à la salle de bain bientôt. D'habitude il se leva beaucoup plus tôt le matin.

Nikita tremblait lorsque je m'étais posé près de lui. Il semblait en proie à un cauchemar. Je ne savais pas si je devais le réveillé ou non. Il semblait réellement boulversé, un peu perdu même. Son visage, pour la première fois, exprimait les sentiments qui l'envahissaient de l'intérieur. Il m'avait parler en russe. Pourquoi ? Je n'avais pas compris un traitre mot de ces paroles et cela me laissait un peu mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Qu'elle était ces pensées pour oublier que nous étions au Japon, et non sur sa terre natal ?

Ses deux orbres émeraudes et saphirs me dévisagèrent longuement, une fois qu'il fut réveiller complètement. Comme si j'étais quelqu'un d'autre. Je rapprocha légèrement mon visage, lui rendant son regard avec un sourire qui se voulait rassurant. Pourquoi me regardait-il ainsi, de ce regard statufié par une vision inconnue ? Soudain, son regard s'éclaira. Il m'avait enfin reconnu et moi, assis sur ce lit, je le regardait dans une silence gêné reprendre ses esprits. Il bredouilla quelques excuses, prétextant qu'il avait trop de chose en tête pour se souvenir où nous étions. Il remarqua alors qu'il serrait toujours sa peluche contre lui, ce panda un peu noirci à certains endroits, comme brûlé. Je voulus me montrer mesquin en commençant par lui dire :

- Un grand garçon comme toi dort encore avec une peluche ? (mais je poursuivis, un plus sérieux : ) Pourquoi joues-tu un rôle qui ne te correspond pas ? Ne me fait pas croire que tu es vraiment, au plus profond de toi, ce soldat que j'ai vu dans la forêt. T'es encore un gosse.

Je souris simplement lorsqu'il repéta qu'il m'avait pardonner. A l'extérieur, je semblais simplement amusé de ces propos mais... au fond de moi, j'étais touché. Il disait cela comme si il ne voulait pas que je me sente fautif, blessé, mal... Il voulait me réconforter ? Me prouver quelque chose ? Je ne savais pas exactement mais je me sentais heureux d'entendre ces mots. Pourtant, j'avais un doute. Et si il voulait simplement mettre encore plus de distance entre nous ? Qu'il me pardonnait de mon comportement, comme l'aurait fait un homme envers un chiot bâtard un peu filou ?

- T'inquiète pas Niki, c'est parfaitement clair. Murmurais-je avec un profond agacement.

Je fermais les yeux, chassant mes pensées de mon esprit, alors que le petit prince polaire répondait à un texto. J'ouvris mes yeux, enfin plus calme, et le regarda appuyé sur la touche envoi avec une expression qui cette fois, me fut indéchiffrable. Il me regarda de nouveau, s'excusant encore et disant que c'était important. J'hocha la tête, compréhensif. Un petit silence s'installa pendant lequel je m'étais levé du lit pour terminer de me préparer. J'enfilais des bottes de cuir, regardant ma montre avec nonchalance.

- Il est neuf heures quarante-cinq. T'es en retard, non ? (je souris) Allez, tu devrais te rendormir. Tu es pâle comme un mort.

Pour ma part, je comptais trainer un peu en ville. Je n'avais aucun envie d'aller en cours, une fois de plus. Je glissa une main dans mes cheveux gris perle, alors qu'un baillement -presque un miaulement- sortait de ma bouche. J'étais encore bien crever de ma course d'hier mais je m'en foutais. Je devais aller monter sur ma bécane et retrouver mes esprits. Ce Nikita, quel casse-pied. Il m'avait attendri avec son visage enfantin et ses yeux vides. Si pur, si innocent, et pourtant... lui aussi semblait avoir l'âme troublait par un évenement ancien. Qu'étais-il arrivé à ce gosse pour agir un soldat plutôt qu'en enfant ?

Il regardait Logan, pourquoi il lui disait ce genre de choses ? C'était bien et belle la première fois que ça lui est arrivé... Il le laissait finir ce qu'il disait, il était complètement à côté de la plaque... C'était comme s'il voulait démontrer qu'il savait alors qu'il ne connaissait rien sur lui. Comment pouvait-il encore être une gosse s'il ne l'avait jamais été avant ? Ça n'avait aucun sens... Mais il ne pouvait pas lui dire cela, il ne pouvait pas lui raconter sa vie. Il remettait la peluche en place puis regardait Logan d'un air sérieux.

- Ceci est la première et certainement la dernière fois, cette peluche à comme importance seulement le fait que ce soit ma grand-sœur qui me l'avait fait quand j'étais plus petit. Comme je ne la voyais presque jamais c'est le seul souvenir que j'ai d'elle. C'est tout. Je n'ai rien à ajouter.

Il restait silencieux à nouveau. Logan venait de dire que c'était parfaitement clair, mais il n'en était pas si sur... Est-qu'il l'avait bien compris où est-ce qu'il pensait que ce n'était que des mots pour ne plus en avoir à parler ? Nikita l'avait pardonné parce qu'il était certain qu'il avait compris. Alors, pourquoi cela ne semblait pas aussi clair que ça devrait l'être ? Alors qu'on lui annonçait l'heure il était étonné même si cela ne se voyait pas sur son visage. Neuf heures quarante-cinq ? Était-il vraiment si tard ? Avec un peu de chance Amy se serait occupée de sa jument à sa place. Mais il devait se dépêcher de se préparer... Logan continuait en ajoutant :

- Allez, tu devrais te rendormir. Tu es pâle comme un mort.

Non, il ne pouvait pas rester ainsi, c'était impossible.

- Je ne suis pas malade, j'ai toujours été pâle. D'autant plus que j'ai un cheval à m'en occuper aussi, elle va certainement me bouder...

Pourquoi est que Logan essayais d'agir comme il le faisait toujours alors qu'il semblait vouloir se rassurer que tout allait bien avec lui ? Essayait-il de cacher qu'il avait un autre côté qu'il ne voulait pas montrer ?

- Comme tu viens de me dire, je suis déjà en retard, J'ai donc perdu au moins deux heures de cours, alors je dois assumer mes responsabilités. Aussi je dois me préparer pour un voyage scolaire...

Sur ce il partait pour aller à la salle de bain afin de prendre une douche rapide, de retour dans la chambre il se trouvait des vêtements propres. À l'occasion ce n'était pas le style militaire, mais plutôt traditionnelle, ce qui le rendait tout de suite moins sérieux et plus mignon à la première vue.

- Bon, je dois y aller, on se verrait certainement plus tard.

En premier lieu il se dit qu'il devait quand-de-même allé voir si tout allait bien avec sa jument. Vérifier si quelqu'un s'était occupé d'elle pendant qu'il dormait. Ensuite il devait aller en cour et assumer son absence de ce matin. Ensuite il devait préparer ses affaires pour le départ d'un voyage scolaire. Il avait su comprendre que Rei aussi participait, donc il y avait au moins un qu'il connaissait déjà... ou presque... Il n'avait pas assez mange hier soir, mais n'avait pas le temps de se prendre un petit-déjeuner donc il allait se rattraper pour le diner.

Après une journée dont la matinée avait semblé plutôt long il était enfin de retour et encore il avait passé par la ville pour s'acheter de la lecture. Katinka lui avait boude le matin, mais semblait avoir tout oublie à la fin de la journée. Arrivée dans la chambre il avait dépose ses livres sur la guerre et ses romans policiers. La pièce semblait vide. Il ne voyait ni Rei ni Logan, il semblait que ces deux traînent toujours dehors quelque-part. Alors, il s'installait tranquillement puis se choisissait un livre à lire.

Il semblait que ma remarque sur sa chère peluche, l'avait vexé. Il avait retrouver le ton ferme et sérieux, le visage froid et distant qu'il montrait en toute circontance. Sa panique précédente, d'un cauchemar sans doute encore bien présent, semblait avoir disparu. Ainsi donc, il avait une soeur et ce panda brûlé en était le souvenir. Je croisa les bras et marmonna légèrement une remarque que même moi je ne pouvais comprendre. Je n'avais pas de soeur, ni de frère. Ou peut-être si, mais ma prostitué de mère l'avait sans doute abandonné à la naissance, tout comme moi. Quand à mes parents adoptifs, ils étaient stériles donc la question ne se posait pas.

Je ne savais pas ce que c'était que partager, de chérir une personne autrement quand couchant avec elle. Partager une nuit, chérir une nuit, puis disparaitre le lendemain. Pas de lien, pas d'amour, pas de sentiment, pas de faiblesse. Qu'est-ce que l'on ressentait lorsque l'on avait un petit ou un grand frère ? Une soeur, même demi qu'importe. Je ne sais pas et je ne serais jamais. Avec mes parents, que dire ? Je les respectais, je les défiais. C'était différent. Alors, qu'en j'entendais ce gosse devant moi, racontait que cette simple peluche était importante car elle représentait le souvenir d'une personne - une soeur- je me sentais ailleurs. Je me sentais à part. Ni supérieur, ni inférieur, juste différent.

Et seul.

- Alors ne rajoute rien. Ca n'a aucune espèce d'importance pour moi.

Mais j'étais bien ainsi. Je n'étais vraiment seul, en y réfléchissant. Juste que je ne me laissais pas accompagné. Je suivais mon propre chemin, ma propre route et tant pis ce qu'on pense de moi. Si je suis salaud, si je suis brute. En arrivant à Keimoo, j'avais déjà choisis ma propre voie. Pas de pensé d'avenir, juste le présent. S'amuser et profiter, oublié les problèmes et les doutes. Que Nikita m'en excuse si il avait été ma victime de plus. Je n'étais pas non plus sans honneur, sans intelligence et sans moral, et je savais quand une histoire ne prendrait jamais la route et qu'une proie m'était inaccessible. Nikita l'était. Il était meilleur que moi aussi, mais cela ne voulait pas dire que j'étais moins bien que lui. Juste différent. Différence encore et toujours. J'étais bien comme ça. C'était ma route.

Je n'écoutais plus Nikita, où d'une oreille distraite. Je ne le regardais même plus, occupé à placer dans mon sac, le minimum de la journée. Le livre du Cid, que j'avais récupéré, mes écouteurs, les clefs de ma bécane. J'étais partis pour une nouvelle journée d'errance. je tournais rapidement mon visage vers le petit Russe, remarquant sa nouvelle tenue qui changeait grandement de celle d'hier. Il était plus mignon, plus enfant ainsi. Cela ne le rajeunissait pas, je disais pas ça. Il retrouvait juste le rôle qu'il n'aurait du jamais quitter. Cela lui changeait de l'uniforme militaire. Un micro sourire se dessina sur mes lèvres pâles. C'est ça, à plus tard. Quand j'aurais la tête bien sur mes épaules et que je ne serais plus attendri par toi. J'avais besoin de violence, de pulsion, d'adrénaline... J'étais fils de riche mais je me sentais gosse de banlieue.

- M'attend pas pour dormir darling, je reviendrais tard ce soir. Fis-je amusée mais sans rentrer dans des détails qui l'agacerait.

Où peut-être que je reviendrais pas. Je me trouverais un amant d'une nuit et dormirait chez lui, ça m'arrive souvent ces temps-ci. Darling, prononçé avec un fort accent japonais. Qu'importe. J'étais nul en langue mais je trouvais ça classe ces bouts de mot, ces bouts d'étranger, d'ailleurs. Comme moi, l'américain. Je fis un geste de la main pour saluer Nikita, mon sac dans une main et de l'autre, je poussais la porte du dortoir.


Il était tard.

La nuit était déjà tomber depuis plusieurs heures. J'avais garé ma bécane -qui encore une fois refusait de redémarrer- dans un coin d'une ruelle et marchais, les mains dans les poches. Je ne pensais à rien. Juste au froid qui mordait ma chair et à la fatigue de mon corps. Mon regard erra sur les gens autour de moi. Ils étaient très peu, la plupart devait être chez eux pour éviter le froid qui gelait déjà les voitures. Pas d'amant pour ce soir, j'allais devoir retourner à l'Academie à pied. Soudain, un bruit derrière moi. Des cris, des ricanements et une série d'insulte dirigés vers ma personne. Sur qui d'autre ? Hein ?

- Tapette ! Viens voir par là. On va t'apprendre à faire la pute !

C'était si évident que ça que j'étais gay ? Que je cherchais un homme avec qui partager une nuit, et oublier ce gosse et ces grands yeux innocents qui me reprochaient de jouer un rôle. J'accelerais le pas, sans me retourner. Je glissa dans une ruelle rapidement, sentant l'angoisse montait rapidemente en moi. Ils étaient quatre, ou peut-être cinq et ils étaient bien décidé à "casser du pédé".

J'étais Logan. J'étais seul.


Je poussais la porte du dortoir, dans un petit gémissement douloureux. Je savais que je l'avais échapper belle. J'aurais pu être mort dans cette ruelle mais cela ne changeait en rien au fait que j'avais mal à tous mes membres. Je ne savais pas comment j'avais trouvé la force pour retourner à l'Académie, dans mon dortoir. J'étais faible et épuisé. J'avais couru entre les passants, sous le rire de ceux qui m'avait fracassé. Je crois qu'il m'avait briser le poignet. Je n'étais pas sûr. J'espèrais surtout que Nikita dormait. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. Que n'importe qui me voit comme ça. J'aurais peut-être du aller avec Mickeal, plutôt que de rêvasser comme un con dans la ville. Mes blessures importaient peu, c'était mon honneur qui était au plus mal. Fuir, gémir, pleurer aussi. C'était pas dans mes habitudes mais je ne pouvais rien y faire.

J'avais mal. Une plaie nette avait tranché ma joue, ils avaient sortit un couteau. Si je n'avais pas fuis à ce moment-là, qui sait ce qu'ils m'auraient fais. Je secouais la tête en m'écroulant sur mon lit, me foutant bien de souiller les draps blancs de mon sang. La police ? L'infirmerie ? Jamais. C'était assez honteux comme ça, j'allais pas en rajouter. Je soupirais un instant. Je me soignerai seul demain, comme un grand, comme d'habitude.

- Et merde...

Nikita était toujours entraine de lire son livre lorsque soudain il remarquée l'arrive de Logan, il faisait déjà bien tard et ce dernier ne semblait pas en etat. Que c'était-il passe ? Il l'ignorait, mais déposa son livre pour aller voir Logan. Il l'observait, c'était visible qu'il n'avait rien fait avec ses blessures, il était allé directement au dortoir sans passer par l'infirmerie. Peut-être que c'était parce qu'il voulait éviter de répondre à des questions dont on risquerait de lui poser ? Ou bien y avait-il une autre raison ? Peu importe, ce qui importait pour Nikita c'était l'etat actuel de son colocataire.

- Que s'est il passe ? Tu as l'air blesse... Pourquoi n'est tu pas allé voir l'infirmier ou un médecin ?

Un moment donne Nikita se demandait s'il ne devait pas l'emmener chez l'infirmier, mais s'il n'était pas allé il ne risquait pas de le faire non plus... D'autant plus que Nikita n'était pas la bonne personne pour obliger Logan à passe par l'infirmier, vu que lui-même ne le faisait pas et ne le ferait jamais. Alors, il est parti cherche ce qu'il avait comme matériel de secoure. De retour avec quelque chose pour désinfecter et nettoyer la plaie ainsi que d'autres choses qu'il ne savait pas encore s'il en avait besoin il regardait Logan un air sérieux.

- Une chose c'est de négliger d'aller chez un infirmier ou un médecin, mais il ne faut pas négliger de se soigner. Ça peut risquer de s'aggraver. Je ne néglige jamais ce genre de choses.

Sans même attendre l'accord de son colocataire il commençait par nettoyer et désinfecter sa plaie. Ça lui était arrivé plusieurs fois de se blesser, mais jamais il avait néglige de se soigner même s'il le faisait lui-même. C'était aussi pour cela qu'il ne voulait pas laisser Logan tel qu'il était actuellement. Il fallait faire quelque chose. Pendant qu'il s'occupait de Logan il commençait de lui encore une question.

- Il y a seulement cette plaie ? Ou est que tu as mal quelque part ?

En le regardant il était presque certain que ce n'était pas que cela. Mais il préférait que ce soit Logan qui le disait, il ne pouvait pas tout deviner et il ne pouvait pas s'en occuper s'il ne savait pas. Pourtant, ça l'étonnerait qu'il lui dirait. À vrais dire, lui-même n'aurait rien dit. C'est un peu pour cela aussi qu'il n'attendait pas qu'on lui dit pour qu'il s'en occupe. Il était toujours à côté de Logan avec tout ce dont il pouvait en avoir besoin à côté de lui.

- Je sais que tu ne veux rien dire, mais tu ne peux pas rester ainsi. Je devrais avoir tout ce dont il nous faut pour te soigner.

Ma hanche, mon dos, mon ventre, mes poignets, ma joue, etc... Tout mon corps criait sa souffrance et je ne savais pas comment est-ce que ma gorge ne répondait à l'unission. Peut-être qu'il me restiat encore un peu de fierté en moi, ce qui m'empêchait de crier ma souffrance. Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de pousser quelques gémissements plaintifs entre mes lèvres ensanglantés. J'étais qu'un pauvre bouffon. Un imbécile. J'aurais vraiment du aller voir Mickeal plutôt que de trainer entre les rues bondés avec une moto qui marchait un jour sur deux. Je fermais les yeux, sentant mon corps se crispait brusquement lorsque Nikita s'était approché de moi. Je n'avais pas remarqué sa présence. J'espèrais juste qu'il s'endorme avant que je n'arrive. Qu'il ne voit pas le spectacle de ma honte, de la castration de mon honneur et du déversement de mon sang sur les beaux draps blancs de l'Académie Keimoo. Je me sentais vraiment idiot, tellement stupide et si faible.

Si j'en avais eu encore la force, j'aurais envoyé le petit prince polaire sur les roses. Il me demandait de sa voix innocente que c'était-il passé. Je marmonna quelque chose qui ressembalit à un : "Devine ducon" mais qui au final ne ressemblait qu'a un gémissement de plus. Pourquoi ne pas être aller à l'infirmerie ou chez un docteur ? Je ne tentais pas de répondre cette fois. Pour leur dire quoi ? J'étais pas du genre à me plaindre. Je me redressa légèrement, mordant ma lèvre férocement pour ne pas gémir une fois de plus. J'étais pas une fillette quand même ! Je le regardais dans les yeux, le défiant de répéter une fois encore que je devais aller voir quelqu'un de compétent. Il sortit alors, pendant que je lâchais un soupire frustré, et finit par revenir avec la panoplie du petit infirmier. Alors, malgré l'avertissement de mes yeux félins, il me dit que je ne devais pas négliger de rencontrer un médecin ou un infirmer. Qu'il ne fallait pas négliger de me soigner et bla bla bla... J'étais crevé. Je n'avais aucune envie de jouer une guerre des mots. Tout ce que je voulais, c'est qu'il me fiche la paix et me laisser dormir. J'ouvrit doucement la bouche et sans même attendre que je prononce ma réplique, il glissa le coton d'alcool sur la cicatrice qui allait de ma bouche jusqu'a ma joue. Un petit cri s'échappa de ma gorge suivit d'une succession de compliments fleuris, enfin, de jurons plutôt.

- Putain de merde ! Ca brûle, connard !

Je finis par me laisser soigner, soupirant longuement alors que mon visage de cygne se crispait pour devenir aussi dur que du marbre. Putain, ces mecs de la ruelle n'étaient pas du l'Académie ! Enfin, je crois. Il faisait si sombre que je n'aurais pas su dire exactement à quoi ils ressemblaient. Alors même si je voulais aller les dénoncer, cela ne m'aurait pas été utile. Ils m'avaient exploser, point final. Que dire ou faire de plus ? Le saint Nikita me demandait ensuite si j'avais mal autre part. Je grognais doucement. Oui, j'avais mal partout mais la blessure la plus sévère était dans mon fort intérieur. Ma fierté était à mal et ça, le petit prince ne pouvait rien faire. Cependant, je ne pouvais pas lui dire ça. J'étais assez fort encore pour me la fermer sur ce mal qui me rongait. Je lui présenta alors un de mes poignets, gonflé et légèrement bleu.

- Ce sont les blessures les plus sévères : ma joue, mon poignet. Le reste n'est que superficiel. Fis-je de ma voix la plus neutre.

C'était presque vrai ce mensonge-là. Presque. J'en aurait presque sourit si je n'avais pas l'impression d'avoir la bouche de ce brave Joker. D'ailleurs, comment faisait-il celui-là pour rire ainsi avec ces énormes cicatrices de chaque côté de ses lèvres ? N'était-il pas un peu masochiste ? Moi, je ne l'étais pas. Et je n'avais aucune envie de rire. Pas seulement à cause de la douleur, non, mais parce que je me sentais mal au fond de mon âme. Les anges déchus ont encore une âme ? Je lui jetais mon regard le plus noir alors qu'il terminait sa dernière replique. Ne pouvait-il pas se la fermer une bonne fois pour toute et me laisser tranquille ? J'étais vraiment épuisé.

- Niki..ta, soigne ce que tu peux soigner si tu le souhaites... Sinon, laisse moi tranquille. J'ai mon amant de toujours, morphée, qui m'attend et je meurt d'envie de le rejoindre si tu vois ce que je veux dire. C'est pas trois bobos qui vont me tuer.

Il n'avait rien compris de ce que Logan racontait. "Devine ducon" qu'est-ce que cela voulait dire ? Rien... c'était comme si ses mots était colle l'un de l'autre, mais même en détachant les deux derniers mots ça ne restait pas très clair. "Devine du con" cela ne disait rien... Nikita ne s'en souciais pas plus du regard que Logan lui avait envoyé. Il pouvait le regarder autant qu'il le voudrait, comme il le voudrait. Cela ne changerait rien de rien. Nikita était bien trop occupé avec son patient pour prendre aux sérieux ses "avertissements". Alors qu'il s'occupait se sa plaie il pouvait l'entendre se plaindre de son sort. Il aurait très bien pu lui dire tout simplement "tais toi" mais il ne le faisait pas. Ce n'était pas comme s'il avait utilisé du Vodka. Il était dans un académie, cela aurait été impossible. C'est pou cela qu'il utilisait seulement ce dont une infirmière aurait utilisé bien que d'habitude il utilise de l'alcool fort. Il aurait très bien pu lui le dire, mais ça ne le faisait pas. Pourquoi mettre du feu sur l'huile... Il essayait plutôt de garder son calme.

- Reste tranquille et n'y pense pas, réfléchis à autre chose, cela aide.

En disant cela il se rappelait bien de la première fois qu'il s'était blessé. Il s'était fait engueule comme pas possible par son père parce que par accident il s'était tiré sur lui-même. Au lieu de comprendre qu'il était encore très jeune son père finit par le traiter d'incapable. On avait nettoyé son blessure avec du vodka, il avait bien du se mordre les lèvres pour ne rien dire. Un soldat devait bien supporter ce genre de choses. Par la suite cela était devenue une habitude. Il se souvenait bien qu'à chaque fois qu'il se blessait il préférait encore laisser son père croire qu'il buvait en cachette au lieu de dire la vérité. Tout simplement parce qu'il savait qu'il en payerais moins.

Il n'aimait pas la maniéré dont il lui parlait, mais se retenait de répondre, car il savait que cela n'apportait rien de bon. Ce n'était pas la peine d'en faire une histoire. Mais il semblait enfin se laisser soigner. Alors, il continua en silence. Il observait attentivement le poignet de Logan quand il lui le montrait, il disait que le reste n'était pas important mais seulement superficiel. D'ici maintenant il avait fini avec sa joue.

- Ok, tu en est certain que c'est tout ? Dans ce cas reste ici et ne bouge pas. Je reviens tout de suite avec quelque chose de froid, cela devrait te soulager. Ensuite je te mettrais une crème. Tu n'aurais pas besoin d'un bandage, mais si tu le préfère je peux t'en mettre un.

Sur ce il partait puis revenait avec quelque chose de très froid qu'il mettait entour de son poignet. Il ne pouvait pas connaitre la véritable etat du poignet. Comme dit, il n'était pas un médecin. Pendant qu'il attendait que ça dégonfle un peu il regardait Logan dans les yeux.

- Est que tu crois que c'est cassé ou est que tu penses que c'est possible de le bouger ? Demandait-il avant d'appliquer une crème sur son poignet.

Il lui parlait encore, n'était-il pas asses fatigue comme cela ? Comment pouvait-il lui laisser tranquille dans cet etat ? C'était impossible... morphée... c'était quoi ces histoires... N'avait-il rien d'autre à penser ? Bien qu'il avait fini avec lui il restait toujours là. Encore une fois il aurait voue lui dire un mot ou deux, mais ne le faisait pas. Il n'allait pas lui rapprocher sa maniéré de parler, cela n'apporterait rien. Mais il y avait bien une chose qu'il ne pouvait s'empêcher de dire.

- Je ne fais pas cela pour t'embêter, aussi je pense que tu ferais mieux de te reposer jusqu'à demain. Essaye de dormir un peu. Et si tu as besoin de quelque chose dit le moi.

Avec ses derniers mots, il avait pensé partir de son côté lui laisser tranquille, mais il ne pouvait pas s'empêcher de rester. Il était silencieux un moment avant de poser cette même question qu'il avait déjà pose avant.

- En est tu sûr que tu ne veux rien dire ? Personne d'autre ne le saurait.

Encore une fois il restait silencieux, toujours à côté de ce lit dont autrefois il préférait garder ses distances... Pourquoi restait-il encore là ? Il lui avait bien dit de lui laisser tranquille non ? Si, pourtant il se sentait le besoin d'être pressent au cas où il aurait besoin de lui. Mais il n'avait plus rien à dire pour le moment. Par ailleurs il avait dépose une canette de Cola sur la table de nuit au cas où son patient aurait envie de quelque chose à boire.

Réfléchir à autre chose. C'était une bien bonne idée mais à quoi exactement ? Je fermais alors, serrant les dents pour éviter une nouvelle insulte face à ce petit prince polaire qui ne savait rien. Rien du tout. Il voulait que je pense à autre chose, pour ainsi oublier ma douleur. Soit, Niki. A la façon que j'avait eu de gémir de douleur quand l'un des hommes m'avait empoigner les cheveux pour me secouer ? Que j'essaye de penser à son rire moqueur en me voyant si faible, moi la pauvre pédale qui préfèrait les mâles plutôt que les femelles ? De la douleur dans ma nuque quand il m'avait ensuite balancer contre le mur de la ruelle ? Des larmes au goût amer de la défaite, de la honte et de la frustration que je sentais dans chaque fibre de mon être. Et que je sentais encore d'ailleurs en moi. Les autres types qui s'étaient approché de moi, devais-je me souvenir de leurs insultes ? Ô Nikita, pauvre Nikita, grand Saint Nikita, tu ne savais rien. Tu ne savais pas combien la douleur qui était la plus forte était à l'intérieur de moi. Putain d'honneur et de fierté, qui m'avait obliger à fuir car mourir dans une ruelle, tel un cabot, était pour moi pire. Alors petit Russe, de quoi devais-je me souvenir d'autre ? Tu veux que je me souvienne du pire pour ainsi oublier la douleur physique ? Soit, je vais le faire. Je me souviens du son de leur braguette qu'ils défaissaient dans des ricanements mauvais. Quoi ? J'aimais les bites, non ? C'est ce que leurs esprits tordus avaient pensé de moi. Un pédé est un pédé, non ? J'ai pris la fuite à ce moment-là, les larmes aux yeux. Oui, moi Logan, j'avais pleurer et fuit. A la minute où le couteau avait glisser sur ma joue. Je préfèrais la fuite plutôt que cette fin-là.

J'étais faible, si faible. Tu le savais non, petit infirmier ? Ô toi, petit gamin Russe, tu avais cette force d'une jeunesse sous une l'autorité trop dure. Tu étais sans tache toutefois, je le savais. Tu peux rire de moi. De ce chasseur solitaire, de ce grand méchant loup seulement capable de manger les enfants et les vieilles peaux. Je ne te frapperais pas, promis. De toute façon, même si j'en avais l'envie, je n'en avais plus la force. J'avais juste envie de dormir. Dormir... Je sursauta légèrement. Nikita m'avait parler une nouvelle fois, que voulait-il ? J'en avais assez. J'avais dépassé mon quota de malchance pour les dix années à venir. Ma mère était une prosituté, ce qui me rendait donc fils de pute et non gosse de riche, j'apprenais la disparition de mon ancien maître de kendô de par la personne de mon tendre rival Zakuro, masacre de ma personne il y a moins de deux heures... Fuck. J'écoutais pourtant Nikita, malgré mon profond agacement.

- J'ai pas l'intention de bouger, "maman". Fis-je d'une voix amer. Je suis pas un gosse Nikita, je survivrai. T'as pas besoin de te la jouer grand seigneur, tu sais. Ca peut attendre demain... Je veux juste dormir là.

Je le laissais placer la glace sur mon oignet endolori, gémissant de douleur. Je détournais légèrement la tête, laissant échapper un simple soupir qui en disait long sur ce que je pensais de tout ça. Pourquoi est-ce que nikita faisait tout ça ? Pour ne pas avoir mauvaise conscience ? Par exprit de bonté ? Par...une amitié naissante ? Comme si le lapin était assez fou pour aprécier le loup. Je fermais les yeux, bougeant légèrement mon poignet pour démontrer qu'il n'était pas cassé. Je le laissais me placer le crème, ne pouvant m'empêcher de sourire cette fois.

- Je te l'avais dis. Je suis solide. Ils ne m'ont....

Je me tus aussitôt, me rendant compte que j'avais lâché un morceau sur ma mésaventure. Ce n'était pas grand chose. Un simple "ils" mais c'était suffisant pour que le petit prince russe sache dans quoi j'avais été embarqué. Je grogna légèrement, me trouvant stupide. Je n'avais aucune envie de raconter ça. D'une part parce que c'était humiliant et d'une autre parce que je n'avais aucune envie d'être pris en pitié par Nikita, ni même par qui que se soit d'autre. Finalement, Nikita comprit que je n'en pouvais plus. Il me confia ne pas faire tout ça dans le but de m'embêter et me conseilla de me reposer. Comme si j'attendais son autorisation ! Je m'allongeais confortablement, avant de me rendre compte que Nikita n'avait pa sbouder d'un pouce. Il n'allait quand même pas m'observer toute la nuit ?! Après un long silence, pendant lequel je l'observais avec agacement (si il voulait partager mon lit, qu'il le dise !), Nikita finit par parler. Je détournais la tête, fixant le mur simplement. Personne d'autre ? Et alors ? N'étais-ce pas suffisant que tu le saches toi ? Je me plongeais dans un silence gêné, pendant lequel je réfléchissais. Pour qui se prennait-il ? Pourquoi tout ça ? Il poussa même le besoin de me savoir bien en déposant une boisson près de moi. Et si je lui faisais confiance ? Je tournais enfin mon visage vers lui, gardant le visage le plus neurtrre possible malgré la douleur de mon corps qui me donnait envie de chialer comme un môme de dix ans.

- Tu veux que je te dise quoi exactement ? Tu veux qu'on discute comme des potes ? Très bien. Je me suis fais masacrer. Pourquoi ? Parce que je suis gay. Et oui, les homosexuels ne prennent pas que des culs, mais aussi des coups. Ce que je ressens ? Haine, frustration et honte. Voilà, content ? Tu veux savoir autre chose ?

J'avais parler d'un ton plutôt agressif, je sais. Il n'étais en rien responsable de tout ça mais... Putain, qu'est-ce que je suis faible. Une larme traitresse vient franchir la barrière de mes prunelles, glissant sur ma joue puis mourrant sur mes lèvres tremblantes.

Depuis tout-à-l'heure il semblait que Logan n'appréciait pas sa présence... Il faisait pourtant tout pour l'aider, mais il ne semblait pas le voir ainsi. Pourquoi avoir choisi d'aider quelqu'un qui ne semblait pas content de l'aide des autres ? Il avait bien d'autres choses à faire... comme par exemple répondre aux lettres de son père... Cela était une priorité. Pourtant, il avait pris Logan comme prioritaire.

- Cela t'embête tan que ça que quelqu'un veut t'aider, s'occuper de tes blessures ? J'aurais très bien pu te laisser, j'aurai peut-être mieux fait de ne pas m'occuper...

Il coupait ses propres paroles pendant un moment. Ce n'était peut-être pas ce qu'il aurait fallu dire... À ce stade-là il ne savait même pas quoi dire... Pourquoi fallait-il qu'il rejet l'aide qu'il lui avait donné et qu'il lui avait propose ? Pourquoi fallait-il qu'il soit si distant et solitaire ? Ne voulait-il pas d'amis ? Là il prétendait seulement vouloir dormir... alors que plus tôt ce n'était point ce qu'il voulait... ou y avait-il quelque chose a sous-entendre dans sa phrase d'avant ?

- Alors, dors. De toutes façons c'est ce dont tu aurais besoin. Lui dit-il d'une voix plus douce que tout à l'heure.

Il ne savait pas trop pourquoi Logan souriait, était ce parce qu'il s'occupait de lui alors qu'au départ il s'était montré plutôt froid ? Mais qu'y avait-il de mal là-dedans ? Rien..., en tout cas c'est ce qu'il pensait. Mais peut-être que son patient pensait autrement ? Il ne savait pas. Il restait simplement neutre. Logan était au point de lui dire quelque chose, mais s'arrêtait au cours de sa phrase... Ils... donc il s'agissait d'un bagarre ? Est que c'était Logan qui les avait cherchés ? Ou bien était ce eux qui l'avait attaqué tout simplement à cause d'une différence qui fait qu'on est rejeté par les autres ? Il n'avait pas assez dit pour que Nikita pouvait devine. Mais il avait asses dit pour qu'il pouvait comprendre une certaine partie.

- Donc c'était des lâches... Murmurait-il, plusieurs contre un, cela ne se faisait pas. Même si cela aurait été lui qui les avait cherchés.

Nikita resta silencieux, voir absent un moment jusqu'à ce que son patient recommençait à parler. Alors, il l'écoutait. Cela semblait l'avoir embête d'avoir pose la question, mais pourquoi ? Normalement c'est plus dur de garder les choses pour soi. Mais peut-être était ce trop dur de faire confiance à quelqu'un quand on se sentait rejeté par les autres ?
Nikita n'avait encore jamais eu ce sentiment d'être rejeté par les autres, mais il n'avait pas non plus eu le sentiment d'être comme les autres et d'avoir été aime par son père comme un enfant... Il était différent lui aussi, pourtant il n'était pas une machine... mais pas non plus un enfant... Alors, qu'est-ce qu'il était réellement ?

- Tu n'as pas besoin de te fâcher auprès de moi, je ne t'ai rien fait. Je n'ai encore jamais vécu cela, mais je peux comprendre ce que tu ressens. Je t'assure, ces gens la n'ont rien dans la tête... Ils se croient supérieurs et n'acceptent pas ceux qui sont différents. Mais ils ne sont pas mieux que les autres.

Il avait bien entendu remarque cette larme qui avait coule... Devrait-il lui réconforter ? Ne risquait-il pas de lui rejeter comme il avait plus ou moins rejeté son aide ? Dans tous les cas il ne bougeait pas de là où il était... Ce n'était pas le moment de lui reprocher d'avoir parlé si agressif, ni le moment de partir dans son coin comme si rien n'était. Il risquait bien de se sentir rejeté encore une fois s'il partait. Il ne pouvait pas l'abandonner... Il aurait bien besoin de quelqu'un non ?

- Pleurs autant que tu voudrais, cela te ferait du bien une fois que c'est passe. Tu n'as pas besoin d'avoir honte, tu est différent comme tout le monde c'est tout. Personne n'est pareille, certaines différences peuvent être plus ou moins prononces que d'autres, mais dans tous les cas personne n'est parfait. Il arrive à tout le monde d'avoir un moment de faiblesse, même aux plus fort.

En effet ça lui était arrive à lui aussi de pleurer... même si c'était il y a longtemps et que ce n'était pas devant quelqu'un d'autre... Parfois c'est très difficile de retenir ses sentiments... Cela il pouvait le comprendre, lui-même retenait toujours ses sentiments. Il espérait qu'il n'avait pas fâche Logan encore plus, il espérait ne pas avoir mis le feu sur l'huile... Mais que pouvait-il en savoir sur la réaction que son colocataire pouvait avoir ? Rien... puisqu'il ne le connaissait pas vraiment...