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 Chess Game - Black against White

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Chess Game - Black against White Empty
MessageSujet: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyJeu 22 Déc 2011 - 23:10



    ROI
    Kohaku | Yui

    Vert, rouge, or.
    Sapins, lumières, guirlandes ; westernisation totale du Japon.
    En revenant du bureau de la secrétaire où Valentine a déposé son cadeau imposé, il s’est accordé quelques minutes, accoudé sur la rambarde de la passerelle. Des minutes comme il s’accorde à l’occasion de ce qui lui passe par la tête, n’importe où et quand. De là où il se tient, il voit les élèves passer, discuter, rire. Des groupes, des couples, des solistes pour ne pas dire marginaux. Se lassera-t-il un jour, d’observer la gente humaine, vivre et se laisser vivre ainsi ? Entre ceux qui passent dans son bureau et ceux qui jamais n’y mettront un pied. Ceux qui vivent la vie et ceux dont la vie s’efforce de faire vivre...

    En s’étirant les bras, Yui surprend des regards passer furtivement sur sa personne. Comme si un psychologue scolaire ne pouvait pas se mettre à l’aise. Avec un sourire, il les saluera brièvement, de ce sourire, certes impersonnel et froid, mais un sourire quand même. Petite dose d’étrange dans cet instant de la journée et frisson d’appréhension éphémère. Sans y porter davantage attention, Yui retourne encore un moment à son observation de la vie et de la terre, la seule chose à laquelle il excelle réellement. Voir, observer et percevoir. Sans en tomber dans un débat philosophique et métaphysique, Valentine a rajusté les manches de la chemise blanche qu’il dévoile, pour une des rares fois de l’année où il ne porte pas sa blouse d’infirmier. Comme s’il jouait au docteur. Le docteur des pensées peut-être... Il faut croire qu’à l’approche de Noël, d’autres fantaisies de toutes sortes fleurissent dans les esprits. Mais au delà de la fantaisie, monsieur Valentine est davantage fatigué de se mettre dos à la terre entière. Trêve, probablement passagère, mais trêve tout de même. Jusqu’à ce que s’enchaîne la prochaine source de conflit. Un conflit perpétuel pour un être tourmenté.

    En repoussant machinalement la porte de son bureau, Valentine s’est interrompu, jetant un coup d’œil à la silhouette assise sur la chaise en face son bureau. Là où il a l’habitude de voir assis ses patients de face... à ses heures de fonctions. Aurait-il eu un loupé dans la gestion de ses rendez-vous ? Qu’importe. Il est quelque fois arrivé que, certains se ramènent au compte goutte; une pensée pour Shiro, qui avait l’habitude de venir se défouler dans cette salle, en balançant tous les objets possible à terre, pour expulser ses accès de rage. Shiro qui va certainement mieux, puisqu’il a visiblement cessé de passer les nerfs sur les biens personnels de son psychologue. Si les dispositions du bureau de Valentine changent aussi souvent que son humeur, c’est une pièce qui reste toujours aussi dénuée de décoration, claire, nette. Et ce, malgré les meubles et le mobilier, horriblement agencés de manière maniaco-méticuleuse. Sur le même schéma de la personnalité de son occupant.

    Reprenant son chemin pour aller s’appuyer sur sa propre chaise, Valentine fait enfin face au jeune homme maigrelet, cheveux décolorés. De gabarit et de visage, si le psychologue connaît et reconnaît une bonne partie des élèves de l’école, ce dernier là, inconnu au bataillon. Sans s’en offusquer, Yui a mis l’eau à chauffer, pour sa pause thé en fin de journée. Et alors que s’anime la bouillotte, il s’est tranquillement assis, s’accoudant sur le bureau, à regarder le garçon, de manière neutre au possible. A quoi bon casser ce silence, lorsqu’il ne sonne pas si désagréable, à ses oreilles. Et ainsi, il pourrait rester des heures durant, si l’envie lui en prenait. Le silence a parfois plus de valeur que les mots. Servant une tasse de thé à cet adolescent mystère avant de s’en servir une, Yui a retrouvé sa pause, aussi paisiblement que si il écoutait une longue histoire.
    Bienvenue dans le bureau de Valentine.




Dernière édition par Yui Valentine le Dim 23 Juin 2013 - 13:36, édité 1 fois
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyDim 25 Déc 2011 - 23:44

REINE

« Mon intérêt n’est pas d’être mis en échec, bien au contraire. »


~

Lorsqu’il prend la peine d’y repenser, il se rend très bien compte de la chance qu’il a eu de pouvoir se la couler douce pendant tant de mois. Sa mère, probablement obnubilée par un contrat intéressant, par la splendeur de sa carrière fructueuse, avait certainement oublié, reporté, de mentionner au principal, homme austère qui indispose Kohaku rien que par son apparence, de refiler son fils au psy local illico. Il ne faut pas laisser le malade mental sans supervision trop longtemps, qui sait dans quel pétrin, il pourrait s’amuser à foutre l’humanité. L’instabilité caractéristique l’inquiète depuis des lustres et, maintenant qu’elle se rend compte qu’elle ne peut rien y changer, elle refile la tâche de contrôler Joshua à des âmes ayant une meilleure expertise qu’elle. Salope. C’est entièrement de la faute de la dame s’il se retrouve là, à contempler des murs dénudés.

Août, Septembre, Octobre, Novembre, Décembre. Ça fait déjà près de 5 mois qu’il vit au Japon, près de 5 mois que son paternel en a eu assez des ses folies. Hm. Bien qu’au final, le mot ‘chance’ soit inadapté, considérant qu’il se tient, posture arrogante et frustrée, dans la chaise faisant face au bureau du psy. La pièce est sobre, titille les envies d’extravagances bien ancrées dans la personnalité de Kohaku. En échange d’un relooking du lieu, le psychologue le laisserait-il décamper sans demander son reste ? Probablement pas, mais la pensée tente de le réconforter un brin. Sa fiche repose tranquillement sur ses cuisses, plus lourde qu’elle ne devrait l’être. Encyclopédie partielle renferment les analyses cliniques de son ancien thérapeute, ainsi que les comptes rendus diversifiés de ses affronts dangereux envers la société. Tant de détails sont laissés hors du dossier, au bonheur de Kohaku qui préfère conserver son intimité, ses secrets.

Il hait la perspective d’être passé sous une fine loupe, scruté à l’escient d’un homme qui profiterait certainement de son soi-disant pouvoir, conféré par l’autorité sociale, pour tenter de le réduire en une purée soumise. Dédain. Hiérarchie idiote.

Le mec s’appelle Valentine. Monsieur Yui Valentine. L’ouïe du nom laisse Kohaku perplexe, la connotation avec la fête annuelle, capitaliste et commerciale, de l’amour lui insufflant la possibilité d’un idéaliste romantique et déplorable. La vision lui donne vaguement la nausée et l’anime d’une curiosité espiègle. Que ce doit être amusant de se moquer d’un tel mâle. Haha. Dénigré une supériorité supposée, prouver qu’une aliénation, tout aussi supposée, peut vaincre la raison. Lorsqu’il a entendu, durant sa convocation au bureau du directeur de l’Académie, le nom passablement excentrique de l’individu, le jeune psychopathe n’avait pu empêcher une grimace moqueuse d’éclairer ses traits. Grimace, car entre un nom amusant et la nouvelle d’heures futures à passer, coincé dans le pénitencier personnel d’un analyste d’esprit, la joie, le rire, n’en menaient pas large. Chess destitué de sa hilarité, ramené à la réalité par un métro aux lettres effacées. Il sent, à l’instant, davantage digne de revêtir les atouts d’Aliss que ceux de Chess. Il se promet de remédier à la situation. Au plus vite. Absolument. L’humanité doit redevenir son cobaye.

Après tout, le grand fou qui dirige l’école l’a envoyé valser dans les confins d’un des bureaux de l’infirmerie sans notice, sans avertissement, sous l’insistance, le poids des mots, et, très certainement, l’argent de sa génitrice. Il n’est pas attendu, quel joli effet de surprise. On pourrait presque croire qu’il s’est ramené là, en pleine possession de ses actes. Non, non. . . Où irait-il bien pu aller pour désobéir, pour se dérober ?

Il entend la porte s’ouvrir, sent l’atmosphère muter, épousant les contours dictés par l’arrivée du nouveau venu. Le psy, sans doute. Il sent un regard, léger, dépourvu de la lourdeur attendue. Kohaku suit furtivement Yui du regard, l’observe, le détaille. Une chemise blanche, manches retroussées, mèches aussi claires que les siennes, une démarche lui paraissant veloutée. Cet homme est clair, pâle, une apparition dans le désordre bien rangé de la pièce. Les présomptions hideuses qu’avaient imaginé Joshua tombent à l’eau et se noient. Le jeune homme lève un sourcil.

Premier face à face, regard profond, ---, qui percute ses lentilles bleues. Bleu qui, au début de la journée, avait été méticuleusement sélectionné dans le but de tourmenter subtilement Zakuro, Litchi, d’un regard homologue à celui de l’autre étudiant. Joute de pouvoir, de compréhension. Quel joie tortueuse de se retrouver dans la même classe. . .

Le psychologue délaisse sa chaise un bref instant, s’affaire près d’une bouilloire, avant de prendre place, à l’aise dans son royaume banal. Kohaku laisse brièvement une grimace de déplaisir animé son visage, il ne souhaite pas être là. Pas du tout. Mais pour rester et profiter des gens, il doit en prendre sur lui-même et jouer le jeu. Où irait-il. Seuls sa ligne de métro, le langage familier et la présence défraichie de Carter lui manquent un tant soit peu. Poids plumes dans la balance de son esprit.

Il affronte le psy du regard, insolent, audacieux, impertinence bien visible dans ses prunelles surmontées de synthétique.

« Joli, hein ? »

Il esquisse un sourire, bien faux, jauni par le dédain qu’il éprouve pour les circonstances, le laissant un tantinet plus vide qu’à l’habitude. Moins inquiétant, moins psychotique. Damn him. Il s’égare dans un mouvement éloquent, néglige de se présenter dans les règles de l’art et performe l’imitation parfaite d’un animal de zoo idéalement dressé. Il tend sa fiche au psychologue, la lui glissant sous le nez cérémonieusement, avec toute la condescendance possible. Il persifle mentalement, alors qu’il ricane délicatement.

« Je suis ton cadeau de Noël, t’es sensé me déballer. »

Il imite la position de Valentine, s’accoudant lui-même sur le meuble les séparant. Il exècre sa venue en ces lieux, mais ne peut rien y changer et, donc, par conséquent, compte bien profiter de la situation, en tirer ce qu’il lui est possible, de toutes les manières relevant du possible. Ou pas.


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Ven 20 Jan 2012 - 17:50, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMar 27 Déc 2011 - 21:06

ROI, ENCORE.
Pour le seul prestige dont il jouit


Un regard bleu.
Infiniment bleu, infiniment faux. Minutes de fixation qui se perdent déjà sur les prochaines.
Cette visite ne sera pas éphémère.

L’homme n’a pas encore posé un regard sur la fiche glissée avec aplomb sous ses yeux. Le miroir gestuel que lui reflète l’adolescent tranquillement assis en face, éveille l’intérêt d’un psychologue dont la folie ne rassasie jamais assez. La fantaisie, l’originalité, l’extravagance... s’il faut atténuer la folie qui dérange ; la démence lorsqu’elle se révèle au grand jour. Son voisin Terrada, médecin scolaire, avait bien dit que Yui Valentine avait un grain de démence en lui. Un grain. Peut être, peut être pas. Des fois. Jamais.
Ça suffit.

Avec son cadeau de Noël, c’est comme si le garçon avait reconnecté deux neurones entre eux, dans la tête du psychologue scolaire. Mais son hôte aurait pu dire tout autre chose qu’il aurait sûrement provoqué le même déclic. L’impertinence, la désinvolture clairement perceptibles en si peu de gestes... L’attitude d’un élève trop peu commun qui change l’air de Yui. Qui ose donc s’offrir en cadeau pour le noël d’un tordu de psy ? Qui ose encore, le forcer à exercer sa fonction aussi directement ? Le changement ; d’aussi courte durée qu’il soit, c’est un bien joli mot qui a tendance à le faire rêvasser, imaginer, entrevoir plus de choses que nécessaire. Monsieur Valentine, devenu un psychologue qui passe d’ailleurs, trois quart de son temps à jouer l’essuyeur des sentiments que de faire ce qu’il est censé réellement exercer. Censé... comme censé ouvrir le prétendu présent à son bureau. Une autre tâche de plus à ranger dans la liste des supposés être fait.

Soit.

-Mon cadeau qui une fois déballé, ne m’apporterait plus grand chose.

C’est que Yui se délecte à convoiter ce qu’il n’a pas en sa possession. La poursuite de l’inatteignable qui, une fois atteint, balaye toute trace enfiévrée des efforts dépensés : mythe d’un cercle vicieux. Chassant alors tout un courant de pensées venu affluer, il a jeté un coup d’oeil distrait sur la couverture du livret tendu plus tôt. Un humain, tel le jouet, si gentiment prescrit avec un mode d’emploi. Pourquoi pas.
Le psychologue fait tourner rapidement les pages. Il ne lit pas, il ne survole pas. Une fragrance s’échappe des feuilles tournées rapidement et se mêle aux quelques mots infimes qui daignent tout de même se graver dans la conscience de Valentine. Combien de séances, d’attention et de méprise, sont-elles passées sur ce carnet là. Il le repose de côté, fermant le diagnostic passé de l’adolescent.

-Pourquoi donc ouvrir, puisque... obtenu ?

En quoi d’ailleurs, devrait-il décortiquer ce patient supplémentaire ? Où est le problème. A-t-on déjà forcé un psy à traiter son patient ? Par menace de mort ? Par l’argent ? Quelle aimable plaisanterie matérielle. Expulsions, agressions physiques, dégradations de biens et les commentaires qui s’ensuivent... pour Kohaku Joshua Mitsumasa. Pourquoi pourrait-il en faire son affaire personnelle, lui humble –humilité relative- psychologue scolaire, ni psychiatre, ni thérapeute, ni rien d’autre. Demande-t-on à un boulanger d’être charcutier, au plombier d’être électricien ? Que voulait-on de lui, à défaut d'écouter, d'assister, voire de réparer des dégâts partiels? Aider peut-être? Yui est le premier à rire du terme. Quel monde déraisonnable... un cadeau pour un destinataire falsifié, le monde de la direction –et parentale- qui s’échine pitoyablement à envoyer les élèves tout profil confondu à son bureau... il y a de quoi s’esclaffer.

Et il l’a fait, aigrement.

-Vous demande-t-on d’être un autre que celui que vous êtes réellement ?

Cette question en écho à ses pensées. Mais à qui la pose-t-il réellement.
A côté de lui, vacille la fumée du thé tièdement chauffé. Yui en laissera passer une gorgée, pour le luxe d’envisager, plus que de réfléchir. Entre envoyer Kohaku à un de ses confrères justement attitrés, ou bien le laisser faire ses allers retours sordides en ces lieux, de façon la plus inutile qui soit. Quelle perte de temps pour le gamin. Ce profil en présence est tellement hors de ses ressorts que Yui s’en étranglerait de rire. Il se sera pourtant retenu de sourire de trop, une lueur folle passant dans son regard grisé. A s’être ramené ainsi la bouche en cœur à son bureau, la curiosité du psychologue a été piquée à vif.

-Je ne vais pas traiter votre cas,
a-t-il commencé, paisiblement, et c’est malheureux, il me semble que je n’ai rien à vous offrir pour ma part.

Une mielleuse promesse à rien du tout, mais c'est dit en toute honnêteté.
Quel mérite...

A en émoustiller ceux qui n'y croyaient plus. Voire pas du tout.

-Cela dit, je peux faire semblant. Que dis-je... nous pouvons le faire.


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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMer 4 Jan 2012 - 0:07

FOU

« Changement, diagonale. Laissez-moi le plaisir d’être sournois. »

~

Silence. Conception de l’atmosphère qui envoute et perdure. La tension ne règne pas vraiment, mais le jeune homme ne peut s’empêcher de ressentir un vague malaise. Suave, grisant. La fragrance doucereuse d’une potentielle loupe s’approchant à pas feutrés de son contraignant mental laisse s’hérisser sa crinière métaphorique. Ailleurs. Pas ici. Il voudrait bien . . ., mais ce n’est pas possible. Ses doigts viennent glisser sur la surface du bureau, se perdent dans la contemplation de la texture, pourtant, ses yeux, eux, scrutent et détaillent avec insistance l’homme qui tourne les pages de son dossier. Sans voir, sans regarder. Joshua doute fort qu’il prenne le temps de lire plus que quelques maigres bribes de script remanié, presque mensonger dans son exactitude clinique. Le sourire précédemment jaune et fabriqué de substances inexistantes devient un brin plus tangible. Toujours accoudé, il pose sa joue sur l’une de ses mains surélevées, ne cillant pas, ne cessant point son observation. Regard direct qui va et vient sur la totalité de la figure du psy, analyse partielle de toute ce qu’il peut saisir. Contenance, presque volage.

Ailleurs. Pas ici. Bien sûr, absolument. Bien qu’au final, il faut en convenir, qu’est-ce qu’ici ? Le bureau d’un psychologue scolaire tout aussi désintéressé par son travail que les précédents thérapeutes rencontrés par Kohaku ou quelque chose d’autre, de plus grand, de plus transcendant ? Fantasme informe et blafard. Présentement indéfini. Qu’importe, au fond, rien ne l’empêchera de jouer. Il est Chess, hilare et égaré dans le ciel composé des âmes et réactions consumées.

« J’ai dis que t’devais me déballer, pas que je te laisserais faire. Nuances, Va-len-ti-ne. »

Il piétine le sol sous la table, rythmique accompagnant l’élocution des syllabes hachées d’un nom passablement inconnu. Yui Valentine. Prononcée à l’anglaise avec un excès de familiarité prouvant souvent être vaguement déconcertant, car c’est plus stylée, car ça sonne mieux ainsi. Cette tournure pèse son point. Affront lancinant, défiance hautaine de l’autorité. Puéril, très clairement empreint d’une immaturité déraisonnable, Joshua cherche à s’affirmer immédiatement, prouver qu’il ne sert à rien de chercher à l’assimilé à une quelconque doctrine granuleuse. C’est ce que les psys cherchent souvent à faire et leurs traitements, leur autorité, se retrouvent au fond des toilettes, ballotant dans les égouts, participant à la destruction de l’environnement. Personne n’y gagne, bien que la planète y perde. Ingénuité de la part des spécialistes qui croient effectuer leur travail de manière exemplaire, mais qui se voient plus déconcerté par son cas que lui n’est du leur. Rien ne change, tout stagne, et l’argent coule à flot, décrivant un arc fin qui contribue à l’expansion d’une société détestable. Hmph. Failures. The whole bunch of ‘em.

-Vous demande-t-on d’être un autre que celui que vous êtes réellement ?

Un rire acerbe. Une gorgée de thé. Yui, filament opalin dans l’éclairage du la pièce, diffère-t-il de ses anciens examinateurs ? Sans être exhaustivement informé, Kohaku sait qu’une grande différence plane entre les qualifications d’un psychologue et d’un psychiatre. Restriction, pouvoir simulé. Encore un effort de sa mère, qui essaiera éternellement de le faire passé pour moins aliéné qu’il ne l’est réellement. Pas qu’il croit être malade, il est si aisé d’affirmer des états en se basant sur des symptômes flous après tout. Quoique tout s’arrange avec de l’argent. Sali, poli par le travail injuste de dizaine de millier d’âmes. On peut passer de maniaco-dépressif à stressé, rien que pour sauvegarder son image si la sommes donné est suffisante. Il ricane, son porté tel un coup de vent, sans le moindre résonnement.

Un autre que lui-même ? Un double alterné de sa propre image. Un masque, difforme et solide, prétendu qui détruit l‘authenticité. Peut-on réellement être autre que notre personnalité réelle. Se cacher est une possibilité, se refouler en est une autre, mais se plier aux réclamations d’autrui dans le but de se modifier sans vraie motivation ou conviction, c’est irréel, infaisable. Il se moque doucement, découvre ses dents en une moue espiègle.

« C’est plutôt impossible, no ? C’t’une demande idéaliste qui confirme que les gens ne se connaissent simplement pas. Hm, toi, t’sais qui t’es ou tu joues à la marionnette ? »

Provocation ? Pas exactement. Le ton de voix peut parfaitement sembler crâneur, odieux, mais relève davantage d’une curiosité un peu moins qu’innocente. Interrogation tentant de démentir ou confirmer les mœurs de la société au travers d’un nouvel individu. Surprises ? Il les aime bien, malgré les déceptions cuisantes qui l’accablent trop souvent. L’uniformité finit toujours par prendre le dessus. Sournoise. Destructrice. Redondante et circulaire. Cycle infini qu’imposent les normes.

Et voilà que cet homme, un soi-disant professionnel, brise un instant le cercle continu, lui propose une partie de jeu bien particulière. Les circonstances ne sont pas tout à fait banales, car cette supposée figure d’autorité devrait suivre le règlement. Pourtant on lui propose de faire semblant, de tromper le système. Est-ce une technique pour l’amadouer ou un désir sincère ? Kohaku se méfierait presque.

« Rien à m’offrir ? Pourtant t’viens de m’offrir un jeu à l’instant . . . si je ne m’abuse. »

Il sourit, encore et toujours. Sa confiance normale lui revient, formulation du psychologue agissant comme un carburant à son identité. Chess, sans le moindre doute, sans la moindre envie d’en douter. Au-dessus de tout.

« Ce n'est pas contre la norme de faire semblant ? »

Il se lève, pousse de l’arrière de ses genoux la chaise sur laquelle il reposait, appuyant l’une de ses paumes sur le bureau en guise d’appui. Il se penche vers le psychologue, vers Yui, ou qui qu’il soit au final, et d’un mouvement fluide, envahissant, utilise son autre main pour venir saisir une mèche claire, opaline. Rire, audible ne serait-ce que par l’étrangeté de la proximité. Il susurre, chuchote, car s’ils ne sont pas psy et patient, les questions lui appartiennent toutes autant qu’à l’autre, ainsi que les affirmations.

« Blanc. La convergence de toutes les couleurs. T’en penses quoi ? »


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Ven 20 Jan 2012 - 17:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyDim 8 Jan 2012 - 19:16

FOU, AUSSI
De biais, la folie,
De travers, les esprits libres


Va-len-tine.
Le gamin devant lui est en train de lui marteler son prénom de ses pieds. Qui parle de déballer ...? C’est déjà si bien présenté. En entendant son prénom, un large sourire a déchiré le visage du psychologue alors qu’une sensation proche d’un frisson lui glisse le long du dos. Cette touche de nouveauté, une brise d’étrange et d’inhabituel à savourer... comment ne pas l’apprécier. En voilà un cas, comme on aime bien les catégoriser un peu chez tout le monde ; en voilà une exception, quand il s’agit de jouer avec les mots. Tout en sachant que Valentine ne traitera pas cet être, il ne peut s’empêcher de le lorgner tel le rapace attendant patiemment que le prédateur délaisse sa victime. Comme un homme convoitant un présent ne lui étant pas destiné. Pour autant, en détruisant la possibilité d’une pseudo relation de patient à psychologue scolaire, Yui Valentine enlève cette notion de prédateur à victime pour la substituer à...
...Qui pourrait donc le savoir. De son statut, Kohaku a tout à douter des paroles d’un psy.

Pendant ce temps, duel de regards, tel que personne n’aurait l’audace d’insister comme sont en train de le faire ces deux types assis face à face. Maintenir cette description invisible comme il est devenu tabou dans cette société, de se fixer aussi longtemps entre inconnus. Coup de foudre, en aucun cas de sentiments, mais de ce malin plaisir à observer. Observer jusqu’à ce que crèvent les frontières des stéréotypes. Alors Monsieur Valentine joue-t-il à la marionnette ? Qui voudrait donc tirer les fils cette marionnette déréglée autant du corps de que l’esprit. Ou alors peut-être se connaît-il dans ses moindres détails, au point d’en tirer lui même les rennes de son personnage ? Quelle mise en lumière sur la philosophie... à en faire retourner toute la ribambelle qui ont essayé de répondre à la question.

-Impossible... peut-être serait-ce le cas si on le laisse entrevoir ainsi. Ce n’est que l’art de farder les choses en toute splendeur, raille Yui d’une voix bien paisible, encore accoudé sur la table, avant de partir sur un rire du même ton, Et bien je dirai simplement que je pourrai être aussi bien tout que rien à la fois ...et c’est une définition qui suffit amplement à la vie que j’ai à mener.

Mais une philosophie ne tient la route que par un jeu de questionnement couplé d’un raisonnement logique, balaye quelques pensées du psychologue qui ne croit qu’en sa propre folie, soit bien au dessus de ces futiles choses. Il croit, croit en son égotisme démesuré, lui et ses projets aussi embrouillé qu’irrationnel... le tout repeint dans la réalité. Étrange combinaison de la chose.

Blanc. Noir. Noir. Blanc.
Tout et rien à la fois... transparent ? Sûrement pas. Un quelque chose qui tente d’allier les deux à la fois sans donner naissance à du simple gris. Ou qui s’en donne l’impression. Donner l’impression... donne tout un champ de possible. Donne l’impression d’éloigner l’impossible. Encore faut-il savoir ce qu’est cet impossible. Une impossibilité pensée comme utopiste pour certain, une impossibilité vue comme une tromperie pour d’autres. Et jusqu’à quelle mesure s’étend-t -elle, le saura-t-on seulement un jour. Après tout, ce n’est qu’un jeu de nuances ; des nuances, comme tient à le préciser Kokaku.

-Je ne vous offre pas un jeu, ...je nous ouvre l’opportunité d’une ouverture.


Est ce que Yui Valentine se met à faire des cadeaux où le bénéfice ne lui revient pas ? Dans cette histoire, il devrait bien se résoudre à faire paraître de nouveaux rapports quant au dossier de l’adolescent, ne serait-ce que pour la direction, les parents de ce dernier, sans oublier la crédibilité de l’école. Et peut être pour préserver sa magnificence et son loisir de poursuivre dans son poste de psychologue scolaire. De l’autre côté, Joshua serait, d’une façon ou d’une autre, obligé de lui rendre visite pour lui quémander quelques mots dans le vide. Un soi-disant échange de bon procédés pour ceux qui voudraient bien avoir la paix de leur entourage formel. Des bons procédés, dans tout le loisir de leur statut d’encontre à la norme.

-... Et vous avez inventé cette norme? susurre Yui sans ciller. En cet instant, une vipère ne l’eut pas mieux fait. Cela vous dérange-t-il... ? se lit sans son regard, tout en se soupçonnant d’en connaître la réponse.

Des normes posées comme dans un jeu. Un jeu qui d’ailleurs, a la particularité de toujours par finir aboutir, -sauf abandon. Avec un perdant, un gagnant, à l’image du défi. Yui Valentine ne s’amuse plus sur ce genre de futilités, cet homme qui aime à péter bien plus haut que son postérieur et qui donne l’impression d’y arriver. Le jeu, qui une fois terminé, se prélasse dans l’attente de réapparaître sous une autre forme, en toute conformité quelqu’en soit la nature. Pendant que l’ouverture, elle, n’est que la faille donnant sur un autre terrain, lui même prélude d’une autre ouverture et ainsi de suite... le schéma sans fin et dont les consignes sont bien plus souples qu’un jeu. Une ouverture pour tordre le simple jeu de toutes les façons qui soient.

Sans brusquerie, ce garçon filiforme vient lui attraper une mèche.
On eut dit que son geste était prévisible, dans la continuité de la conversation. Ou peut être parce que Yui Valentine avait l’habitude de reproduire ce geste il fut un temps. Miroir du passé.

Qu’en pensez vous, lui demande ce miroir dans un murmure.

Mais Yui n’est pas aussi atteint que Kohaku Joshua Mitsumasa, nul n’est besoin de le nier. Que fera-t-il de cet élève s’il ne peut le traiter? Il ne se le demande simplement pas. Poser une définition a l’inconvénient de rayer trop d’éléments à la fois. Trop de couleurs derrière ce blanc, beaucoup trop semble-t-il, qui dansent en la personnalité de ce garçon. Valentine le premier ignore combien. Pour autant, tient-il à le savoir... ?

Abjecte curiosité que lui prodigue les personnalités atypiques.
Entre fou et à moitié ou à quartier fou, que prédire.

-...Trop fade, trop clos,
répliquera Valentine d’un ton distrait, sans élever davantage la voix, décidant de tourner la page sur son titre inutile de psychologue. Ce faisant, il intègre une dimension où il n’y a pas de top départ. Ou nulle ne devrait avoir à décrier le commencement du cours des choses... puisqu’elles ont toujours existé. A iris bleu contre gris, c’est déjà une multitude de teintes qui se fondent entre elles, –et ne voudriez vous pas l’inverse, avec une explosion des éléments... au delà, bien au delà du blanc ?

Plus grand, plus loin. Plus grandiose.

-Mais je pourrai me contenter de vous répondre Noir, spectre invisible des couleurs rester... devrais-je dire dans les normes,
rajoute l’homme d’un air amusé, revenant scruter le regard de l’adolescent.

Ce disant, Valentine attrape sa mèche restée entre les doigts de son vis à vis pour la retirer lentement, et se redressant sur ses jambes, il tue l’espace déjà restreint entre eux, pour retrouver l’oreille ornée d’une suite de piercings , prononçant, telle une confidence, -...mais gardez donc vos élans de proximité pour vous, je pense sincèrement que vous pouvez éviter de m’embrasser.

Et il attrapera calmement la main de l’adolescent pour la reposer sur la table.
Retour momentané à la réalité, recul dans cette proximité trop restreinte pour son aisance personnelle. Appelle-t-on ce phénomène la bulle d’intimité ? A cet instant, seul le bureau s’érige là, entre eux, en guise de frontière éphémère. Combien de frontières seront-ils amenés, chacun, à piétiner, écraser, et à outrepasser ? Des frontières, tout comme il en est certaines qu’on n’abat pas d’un seul coup. Avec toujours cette notion de possibilité ou d’impossibilité relative... oui, l’Art de farder les choses en toute splendeur. Ils se tiennent alors, pour quelques minutes, comme deux chiens de faïence près à se jeter sur la gueule l’un de l’autre au moindre faux pas... sans moindre violence tacite exprimée. Une simple impression donnée par une caméra qui aurait décidé de filmer, tel un regard extérieur. Assurément, tous les gestes ne trahissent pas le fond d’une pensée. Première mise en garde posée, Valentine s’est redressé, contournant Kohaku, pour aller s’affaler sur le fauteuil.

- Voudriez-vous bien ...mentir Kohaku ?

A chacune de leur séance, un mensonge. Un mensonge dans lequel s’embourber jusqu’à ne plus pouvoir. Crouler dans le mensonge futile, subtil et vicieux. Il ignore dans quelle mesure ses propos auront d’impact sur son interlocuteur. L’étrange Noël de M. Valentine.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMar 31 Jan 2012 - 2:02

PION

« Le reflet posé de mes individus adorés.
Noirs et Blancs se côtoient dans un bal grotesque. »


~


Les mots du psychologue s’entrechoquent dans la candeur de sa cognition aliénée et adolescente. Et étrangement, il les écoute, il les boit. Phalanges pianotant la surface du bureau, il s’hydrate des paroles de l’employé opalin, de ce personnage au nom grotesque. Il avale tout pour mieux pouvoir recracher l’obscénité qui l’habite au visage de son interlocuteur. Jets arrogants de certitude vacillante. Des hauteurs de son psychotisme ingénu, moue fermée, un brin trop joueuse, large sourire qui a l’art d’en plonger plus d’un dans des états d’âme contraignant, Kohaku lorgne Yui. Entre brouillard et lucidité, de par-delà l’épaisseur du masque, sous les tonnes de fard fictif, jusqu’à l’élucidation d’un mystère inventé. Kohaku joue-t-il au détective ou attribut-il le rôle de chercheur à M. Valentine ? Après tout, ce dernier est psychologue et l’association, bien que quelque peu tirée par les cheveux, ne serait pas particulièrement étonnante. Qui sait ? L’esprit de Kohaku est une composante particulière de la sonorité humaine, fonctionnant à un rythme marginal, détaché. Les sons qui s’en échappent sont variés, ce qui s’y passe est parfois indéfinissable ou totalement insensé. Quoique le sens et la réalité prennent l’apparence, l’aspect, qu’on leur ordonne d’adopter. Les yeux ne peuvent voir que ce qu’ils veulent bien voir. Aliénation à l’échelle mondiale, mythomanie présente dans chaque crâne. Partout. Même dans celui de Yui, sans nul doute. Couvrir de maquillage pour se dissimuler, pour s’attribuer une personnalité autre. Pour passer d’infâme à femme. Pour jouer, pour se cacher. Pour tout plein de raisons qui devraient rester secrètes. Ou du moins, qui devraient tenter de le demeurer. Le psychologue scolaire semble répondre à ses retours de questions avec tant d’aise que Joshua ressent la vague envie de l’ébouillanter avec l’eau de son thé. Eau teintée qu’il espère brulante, mais qui pourtant ne s’avère que faiblement réchauffée, tiède. Il voudrait grogner, voudrait soupirer, mais sans réellement s’abstenir, il ne se perd pas dans les fils entremêlées de ses émotions diverses.

Il persiste à s’égarer dans le sourire du chat de Cheshire, cet alter ego au délire poussé dont il s’est approprié les manières disloquées. Il ne subit pas, il devient celui qu’il est. Tout cela sans parler des innombrables contradictions qui s’échappent de l’enceinte définie par ses lèvres. Le pays des merveilles de Kohaku, entre deux rames de métro, sur la ligne verte, entre la station Honoré-Beaugrand et la station Berri-Uquam. Il était une fois . . .

Un rire. Yui.

« Tout et rien à la fois. »

Il répète les mots, les laissant rouler sur sa langue presque posément, avec une fascination palpable. L’instant d’une seconde la lueur qui anime ses yeux ne peut se décrire par rien d’autre qu’une démence laissée à sa fermentation depuis trop d’années. Chuchotement sidéré, un soupir presque adorateur. De Yui ? Non. Évidemment que non. Amoureux de la perspective de légèreté qu’il décèle dans les mots de l’homme, il s’enfonce dans les abîmes de ses rêves les plus fous. Murmure. Un simple murmure grisant.

« L’immatérialité. La transcendance. » Chess. Celui qu’il deviendra un jour.

Puis le moment se termine, Kohaku baisse les yeux, s’accaparant un rire, puis deux. Suaves, aériens. Gloussements sortis d’un terrier à lapin, ricanements qu’il dirige d’un revers de main vers la figure claire qui illustre Valentine. Après tout, il ne faut pas abandonner toute forme de méfiance, car le thérapeute qui l’observe, animal de type inconnu, sait peut-être se montrer plus sournois qu’il en a l’air. Kohaku n’apprécierait pas de se voir muté vers l’hôpital local. Il ne tient pas à se retrouver enfermé entre les parois stériles d’un lieu qui ne modifierait strictement rien. Ses rires s’estompent trop rapidement, trop lentement. Perspective changeant selon celui ou celle qui s’en trouve témoin. Hm.

-Je ne vous offre pas un jeu, ...je nous ouvre l’opportunité d’une ouverture.

« Au final, pour moi, y’a-t-il une grande différence ? Je vais tout de même finir par m’amuser, right ? J’espère. Vaudrait mieux . . . »

Il lève un sourcil, s’octroyant le droit de s’éparpiller dans l’esquisse moqueuse d’une moue condescendante. C’est presque drôle. Non, ça l’est profondément. Les formes de politesse inversées. Le professionnel qui vouvoie le gamin, le gamin qui ignore les méthodes de respect.

« Quoique voir un psy nager contre le courant des règles de l’éthique d’son emploi . . . C’presque louche. C’drôle. Genre, tu y gagnes quoi ? Tu vas lui dire quoi à ton boss, hm ? Que je progresse ? Que ma mère débloque et que j’suis pas fêlé ? Vers quoi elle débouche ton ouverture ? »

Méfiance. Incertitude. Tout nauséeux se voyant dissimulé derrière l’arrogance, derrière des airs de paon fiers et moqueurs. Car pour un psychologue d’échelle scolaire, ne serait-il pas néfaste de fausser les rapports, de recréer la réalité ? Faire semblant, se voiler. Ne risquerait-il pas de perdre son emploi ? Les intonations venimeuses de Yui, les interrogations pleines de défiance silencieuse, brisent une fine glace, craquent une inhibition. La norme. Oh comme il l’exècre, car elle se balade dans les rues des cités humaines, main dans la main avec la notion d’uniformité, de société. Si Yui compte s’en détacher, Kohaku ne s’en portera que mieux. Toutefois, Joshua a du mal à déchiffrer les motivations de l’employé de l’académie. Pourquoi ? Une ouverture. Un billet tendu à un fou. Êtes-vous le lapin, montre à gousset à la main, hm, monsieur le psychologue ? Ou êtes-vous plutôt le Chapelier, plus cinglé que Cheshire. Pas autant que Chess, pas autant que Bone. Nuances. Entre normal et anormal. Entre cure et infection.

La norme ne se définie qu’au travers de l’approbation et la désapprobation d’autrui. On préfère l’enfreindre dans le noir, loin des regards. Une plaie qui ne guérira jamais totalement, une blessure à l’individualité humaine.

« Bah, en général les gens s’abstiennent d’le dire lorsqu’ils comptent faire semblant, lorsqu’ils comptent mentir. Un mensonge découvert peut devenir chiant ou même dangereux. Dans cette optique là, c’est hors-norme. Les gens aiment la norme, non ? Moi pas, mais soit. »

Tellement naïf est l’hilare qui force le monde à genoux des confins de son mental malade. Une naïveté pervertie et suintante de déboire, une facette enfantine pas très exactement innocente. Simplement mal informé, car personne n’a réellement déjà pris le temps de le faire. Lui apprendre. Mais on s’en fou, on s’en tape. De par-dessus les nuages, il a tout le loisir d’observer gentiment, ou pas, ses fidèles cobayes humains. Secondes de fixation, d’attente. Il détaille le psychologue des yeux, cherche une lueur de différence, une flamme. De l’animosité, de l’intérêt ? Chess sourit, effroyable. Tout simplement.

Puis il se lève.

Sa chaise s’élance vers l’arrière, reculant de quelques centimètres, ses paumes viennent s’aplanir sur le bureau dans un bruit mat. En proposant une ouverture, un jeu s’est langoureusement prononcé, onirique et tangible, d’entre les synapses de Kohaku. Mèche blanche entre les doigts, question médusée perforant ses cordes vocales, iris artificielles scrutant Valentine. Blanc. La convergence de chacune des couleurs composant l’univers. Blanc. La plénitude la plus rapprochée de la transparence, de l’immatérialité que Joshua souhaite acquérir. Blanc représente tout et rien à la fois. Comment cela peut-il être fade.

Il fronce ses fins sourcils, plisse légèrement son nez, paraissant à deux doigts de feuler tel un chat de gouttière. Au-delà du blanc, qu’y a-t-il ? Une luminescence diaphane que nul ne peut intelliger ?

« Fade ? C’est une convergence, une possession. Le regroupement de toutes les couleurs en un tout volage qui s’adapte facilement. Le blanc s’élève au-dessus de tout . . . alors que le noir c’est . . . une ombre. Une ombre qui rampe pour sa survie. »

Cette fois, il grogne, la moquerie inoffensive de Yui arrivant à attiser l’agacement pitoyable de Kohaku. Il aimerait tirer cette mèche et l’arracher. Pourquoi porter une telle couleur si on ne peut en comprendre toute la splendeur. Il grommelle quelques paroles intelligibles, gamin au possible. Détestant et appréciant à la fois le fait d’être contesté, contredit. Sa main se voit calmement, lentement, éloignée du brin de chevelure claire avant qu’il n’ait eu l’audace de le brusquer. Son visage se fait effronté et il toise Yui, persiflant mentalement, alors que ce dernier se redresse. Cet état bouillant ne durera pas, ça ne dure jamais . . . Mais pour l’instant . . . on lui susurre à l’oreille.

-...mais gardez donc vos élans de proximité pour vous, je pense sincèrement que vous pouvez éviter de m’embrasser.

Et ses doigts ont vite fait de reconnaître la texture du bureau. Sans sourire cette fois, ce dernier s’étant évaporé pour le moment, menaçant de revenir n’importe quand, regard irréel, trop bleu, il pose ses iris masqués avec une forme dédain hautaine sur Valentine. Insulté ? Why not ? Il scrute Yui avec une intensité empoisonné, qui le déroute lui-même.

Puis le voilà qui clignote déjà à nouveau, ce sourire omniprésent. Comme la lèpre qui mange la peau, cet étirement de lèvre déguste l’humanité. Il trouve l’intérêt de poser une question, passablement humoristique, tout en regardant le docteur de l’esprit se diriger, puis s’affaler avec aisance sur le canapé qui jure, comme tout le reste du mobilier, avec le décors du local sobre. Ses sautes d'humeur devraient entrer dans les analles des légendes urbaines du siècle à ce rythme. L'hilarité le reprend déjà. C'est si peu réaliste . . .

« Selon les normes, j’devrais t’écouter par respect pour l’autorité ou te désobéir pour te faire chier ? »

Mais il hait les normes. Alors il fera le contraire, évidemment. Ou pas. Il fera mieux, il se démarquera. Quoique brusquer les convenances et l’intégrité des gens est un plat fort ressemblant à celui de la vengeance, délectable et froid. Les arômes de telles frugalités relèvent d’effluves divines et passionnelles. Joshua se fiche éperdument des conséquences que ses actes pourraient engendrer, toutefois, la perspective de se mettre Yui Valentine à dos, alors que ce dernier possède le pouvoir de faire de sa scolarité un enfer indéniable ne le charme pas vraiment. Voir pas du tout. De toute manière, cet homme prouve être plus intéressant de minutes en minutes, au final, rappelant davantage à Kohaku une caricature plutôt qu’un réel psychologue.
Une menace de son titre, mais pas de sa présence.

Le garçon contourne le bureau pour aller s’installer, de sa démarche suffisante aux apparences calculées, dans le confort relatif de la chaise que Yui vient de délaisser. À vrai dire, ce n’est pas la chaise proprement dit qui l’intéresse, davantage que l’ironie de voir le patient perché sur le siège du pouvoir, alors que le psy croupit sur la couche des éplorés. Ça et la tasse de thé délaissée par Valentine. Tasse qu’il porte nonchalamment à ses lèvres.

« Mentir ? Dans quelle optique ? »

Un mensonge se perd dans la marre de mots prononcés. Trois quarts des affirmations s’échappant de la bouche de la population sont remaniées et déformées. Faibles mensonges sans grand impact qui perdurent dans leur état non-avoué. Kohaku sait mentir, il le fait souvent lorsqu’il veut se jouer des gens, lorsqu’il veut s’amuser du monde. Lorsqu’il veut regarder les individus composant l’humanité se rouler dans la boue, destitués de leur orgueil, de leur fierté. Un peu comme cette pute ensanglantée qu'il a abandonné près des boîtes de nuit . . .

« Mentir pour imposer une fausse réalité ? Mentir pour retirer ou ajouter quelques défauts au reflet observé dans le miroir, au reflet qu'on veut renvoyer aux autres ? Voyons, je ne mens pas moi. À quoi ça m’servirait ? »

Et rien qu’en disant cela, le mensonge résonne avec flagrance dans son cerveau. Yui le perçoit-il ? Kohaku sourit de plus belle. Encore, encore et toujours. Une nouvelle gorgée d’un breuvage qui n’est pas sien. Le thé est une boisson particulièrement rassurante, relaxante.

« Et toi, dis moi une vérité. Inconnue du reste du monde de préférence. Une vérité contre un mensonge. Deal ? Or do you have something more amusing in mind ? Parce que même si les psys se vident souvent le coeur lors de leur tête à tête avec leurs patients, ce s'rait bien trop . . . normal de les imiter. Am I right, Va-len-ti-ne ? »




-

Spoiler:
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Chess Game - Black against White Empty
MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMar 14 Fév 2012 - 22:54

Cavalier
Solitaire, élégant.
Course frivole.

Une course, contre tout et rien à la fois.
Réplique qui veut absolument tout et rien dire à la fois, avec du grotesque à l’absurdité en toute sa splendeur. Kohaku parle de transcendance . D’immatérialité. C’est une chose. Comme une autre... Difficile d’en dire plus sur cet adolescent qui se met à émettre des rires par saccades. L’observation est la meilleure des disciplines et si Yui se sent clairement visé, il n’en fera pas moins, à lorgner du regard, le garçon qu’il tient devant lui. Un jeunot à la personnalité enfin intéressante à souhait, un adolescent venu lui réclamer mu-muses et divertissements. A-t-on déjà vu pareil en tant que psychologue scolaire ? A vrai dire, ce statut-là lui donne bien plus de poids et de déférence que nécessaire, prestige appuyé par une personnalité dite difficile -à défaut d’indéfinissable- et les deux cumulés lui donnent une couverture indéniable, dans une académie où l’argent écrème les esprits. A juste titre, Kohaku aura vite cerné le psychologue en tant que personnage et non en temps que personne. Une caricature, oui. Une caricature qui pourrait bien faciliter comme ternir le quotidien de tel ou tel élève en travers de son chemin, certes... Mais ce n’est là que futilités lorsque infinités de solutions existent pour nuire à l’autre. Quoique... la nuisance n’est pas l’objectif premier de Valentine. La nuisance qui à elle seule serait trop plate et dépourvue de sens.

-Différence il y aura, insiste alors Yui, presque agacé de ne pas avoir été clair, tout dépendra de si vous prenez les choses comme demoiselle contrainte ou bien celle de l’opportunité. Mais puisque vous posez la question, vous vous pensez ...fêlé ?

Ainsi, Yui Valentine est un psychologue qui défierait le cadre posé autour de sa fonction. L’adolescent qui le lui fait remarquer ne sera pas le premier à en faire la remarque. Or... tous les moyens ne sont-ils pas bons lorsqu’ils s’avèrent efficaces ? Et cette efficacité, où se trouve-t-elle quand il s’agit de ne plus traiter le patient. Dans cet étrange tête à tête, Yui Valentine se fiche bien du gain ou de l’appât qu’il pourrait en tirer, si ce n’est cet instant presque hypnotique tirée de cette observation. Observation née d’une curiosité et curiosité née de l’étrange créature qui est entrée dans son bureau. La direction pourrait-elle donc un jour, lui reprocher quelque chose à lui, à l’intouchable monsieur Valentine, qui ne fait que poser les limites de sa fonction ? Cet homme qui, tout en faisant trembler les frontières de ses activités attendues, se donne le malin plaisir de les rappeler lorsque bon lui chante. Société de misère où il devient de moins en moins commun de lancer une conversation anodine qui sort du champ de délimitation d’une activité quelle qu’elle soit.

-Êtes vous un fou, Kohaku ?

Question répétée avec intérêt et amusement face aux questions à la chaine que l’adolescent lui pose. Un intérêt digne de la curiosité presque malsaine de Yui Valentine. Et alors que son interlocuteur lui dit blanc, il a simplement envie de répondre noir, et si transcendance et immatérialité il y a, Yui a encore envie d’en provoquer l’inverse. Sans se positionner lui-même dans le camp des esprits contradictoires, il ne vise que la seule optique de voir ce qu’il en résultera, pour enfin se positionner dans le meilleur des partis. Lâcheté et sournoiserie ne sont guère plus que deux autres cartes maîtrisées et jouées avec habileté. Un grand sourire fend le visage du psychologue.

-Selon les normes, il y a un terrain,
pose Valentine, bien adossé sur le fauteuil et le regard rivé au plafond. Selon les normes encore, vous choisirez de qui vous voudrez vous débarrasser.

S’y plier par respect pour l’autorité ou désobéir pour justement faire rager cette dernière. A ennemis commun, discorde subsiste dans un même camp, c’est bien connu. Une pensée noyée parmi tant d’autres et Yui se demande si lui-même daignera à se positionner quelque part, dans tout ce ramassis de paroles inutiles. De toute façon, dans ce genre de fantaisie, la conclusion est bien souvent la même, monsieur le psychologue finit la partie avec un peu tout le monde à dos. Cavalier solitaire et digne à la seule hauteur de sa propre dérision. N’est ce pas là une chose savoureuse –bien que lassante-, à se croire unique pendant quelques poussières d’instants éphémères. Alors dans ce dédale stupide de souvenirs, quelle place donner au mensonge ? La réponse que lui fournit le garçon confortablement calé à sa place lui tire un -très- joyeux éclat de rire. Il y a sur ce terrain deux illusionnistes en leur matières aux qualités remarquablement appréciables... ou pas.

-A rien, puisque nous ne mentons jamais. Chacun ne fait que croire à sa propre vérité pendant que le mensonge est un bon palliatif pour secouer les normes, les normes et encore les normes. Bien... mais à y penser plus large, qu’y gagnerez vous à me mentir maintenant, pendant qu’il y a tant à faire ...autour.

La suite équivaut à un regard soudain illuminé, tourné en direction de son hôte. Mensonge versus Vérité, vérité inconnue du monde. Le genre de vérité qu’on cache aux autres pour le bien d’autrui voire de soi-même. Un pseudo mensonge ou une vérité à demi. Le paradoxe des mots plaît à Yui Valentine, cet élan de souffle novateur qu’amplifie ce garçon à mesure de ses répliques. Le psychologue qui se confie à son patient et le patient qui ment à celui qui se veut être son bienfaiteur, en tout sarcasme et ironie du sort. Quel secret Yui Valentine peut-il bien avoir à cacher du monde, et quel secret encore peut-il bien délivrer à cet impertinent de môme qui à lui seul, voudrait briser toutes les normes au possible.

-C’est donc mon tour ? siffle à moitié un Valentine manifestement amusé. Une autre pensée machiavélique afflue et envahit son cerveau alors qu’il réfléchit à une sois-disant vérité balancer. Hm... dans ce jeu dont je vous parlais, il y a disons... deux pions principaux. Le premier, est un pion qui ne respecte que les règles propres à sa volonté seule.

C’est un pion puissant, il faut l’admettre.
Déjà parti sur des futilités en deçà de cet énoncé sorti de nulle part, Yui revient se perdre dans la contemplation de son plafond comme si y était inscrit quelque chose.

-Ensuite, le deuxième pion est un élément perturbateur, qui peut soit aller à l’encontre tout, comme être extrêmement favorable au premier pion. La futilité de cette histoire, c’est que le premier comme le second, sont susceptibles de voir leur rôles s’inverser sur la volonté d’un seul. Ensuite, le reste... et bien disons que c’est le reste. Les forces externes qu’on ne peut maîtriser. La direction. L’école. Votre mère, par exemple. Le monde.

Si à un moment donné, alliance précaire pouvait s’instaurer entre ces deux pions... que deviendraient alors le reste. En voilà un schéma presque trop héroïque digne des grandes épopées. Mais curiosité s’y trouve toujours... Une voix aussi doucereuse que moqueuse et c’est à se demander si Yui rit de sa position ou si c’est Kohaku qui provoque cette joyeuse humeur jaune. Kohaku qui vient de s’approprier son verre. Il est expressément une drôle de créature. Est ce que Yui Valentine se décidera de falsifier ses rapports pour ces faux yeux bleus qu’il arbore si fièrement ? Mentir à ne plus pouvoir... est ce une nouvelle idée à mettre en application, pour le seul plaisir de sa nouveauté. Qu’y gagnerait-il à cela, en voilà une question qui attise davantage la curiosité d’un opportuniste.

-Je suis traqué par une prostituée serveuse d’un bar, je vis en collocation avec un flic, a badiné le psychologue, continuant sereinement, –j’aime les luxes et la propreté, je vis dans un taudis de Bougu. Et bien voyez-vous Kohaku, nous aurons trop vite fait le tour des vérités.

Les vérités ne sont pas vouées à changer. Pas avec autant de flexibilité que le permet le mensonge.
Balayant l’air d’un geste de la main Valentine a fermé les yeux.

–Aussi bonnes à savoir que ce que je peux bien me moquer que vous ayez dégradé des biens matériel ou fait joujou avec le feu dans votre vie antérieure. Votre seul motif n’est-il que de recevoir un mot de plus de ma part sur votre dossier ? Ce serait relativement simple, avouons-le. Mais dites-moi Kohaku, des tests... cela vous amuseraient-ils, un jour ?

Un accord sans demande d’accord réel. Yui Valentine voit déjà comme une ouverture pour sa prochaine séance. La prochaine fois, il verrait bien. Le seul refus de Kohaku qui peut à tout moment s’imposer, par une sortie simple et brute de ce bureau. Voyant déjà la question -du pourquoi faire et du ça dépendra quoi- arriver, l’homme a décidé d’anticiper.

– Des tests, des disons plutôt... des objectifs, commence alors un Valentine, plongé dans une pseudo contemplation de ses mains. – Non non. Pas du genre de ceux qu’on aura pu vous demander auparavant, non.

Accuser un autre. Et puis mentir. Faire croire et jouer encore un peu.
Ramener en douce un objet personnel d’une tierce personne. Tromper et trompe l'oeil. Habileté et médisance. Creuser se couvrir et recouvrir en illusion. Pour remanier et rebâtir le terrain selon ses propres lois. Des lois qui un autre jour, pourront être balayé par le seul gré de l'envie. Fantaisies.

-…Pour notre simple amusement.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyVen 30 Mar 2012 - 7:50

FOU

« Brusqueries et amusements.
Dans la cours des rois et des manants.
Rires. »


-

Va-len-ti-ne. Va-len-ti-ne.

Valentine.

Questions trop pointilleuses qui tournent et qui tournent jusqu’à s’en perdre dans le firmament. Sol illusoire se voyant nettement bariolé de carreau aux teintes opposées, conflictuelles, noir, blanc, noir, blanc. Planche d’un jeu savoureusement savant. Jeu qui, peu importe ce qu’en dira Yui, peu importe que ce soit oui ou non un jeu, évolue au rythme de question lancées de la manière dont on lancerait une balle de ping-pong. Doucement, avec une certaine précision manquant de mordant. L’acide se trouve dans les mots et non dans les mouvements, dans la passion relative qui émane des interrogations, qui rend cette rencontre chez le psychologue scolaire complètement différente de ce qu’elle aurait pu être. Après tout, ils discutent de normes, s’attardent sur le mensonge et la folie, tout cela au prix d’une ouverture dont l’ampleur hypothétique échappe totalement à Kohaku, chat impulsif évoluant dans une candeur soutenue d’imprévisibilité et de rires. Il fixe, fixe, fixe, l’homme sans pause ni relâche, sphinx incorrigible profitant de son perchoir. Et la réponse à sa rafale est indistincte, habillée de trop de sous-entendue pour réellement être une réponse, attisant la curiosité de l’hilare, l’empêchant de réellement s’énerver.

Le retour de question lui arrache une nouvelle moue souriante. Sourire, sourire, il ne fait que ça, n’est-ce pas ? Ça en perdrait presque son impact. Presque, car la nuance de l’expression varie, plus volatile que l’air et fluide que l’eau, et le sourire se colore de toutes les teintes de l’univers. Nuance, nuance. Valentine n’avait-il pas parlé de nuances ?

En voilà une question amusante. Est-il fou ? La folie se décrit et se réceptionne de plusieurs manières différentes, passant d’une ingénuité fantasque à une rage meurtrière. Être fou signifie-t-il être digne d’un asile psychiatrique, signifie-t-il de penser différemment de la norme ? C’est une histoire de nuances, songerait presque le chat, qui oscille avec amusement sur son perchoir. Intrigué, intéressé, il observe avec cette nonchalance hautaine, feinte qui camoufle sa méfiance, qui démontre clairement l’un des symptômes identifiant son trouble. Ne jamais craindre pour sa sécurité . . . Pourtant quelques symptômes éparpillés et attitudes irrégulières font-ils de lui quelqu’un de purement aliéné pour autant ? Selon les normes, certainement. Pourtant, l’adolescent, du haut de ces dix-sept ans et de sa perception onirique du monde, affirme avec certitude que la folie rampe partout, une constance plus qu’un mal, une parcelle résidant dans chaque être humain respirant et évoluant sur Terre. Il n’est, à ses yeux, pas plus atteint que le reste de la population, mais, à leur différence, il l’accepte et n’en ressort que meilleur, que plus près de son idéal inhumain et léger. La perfection d’un fantasme aux côtes saillante et à l’appétit indéniablement cannibale. Les âmes des individus dont il affectionne tant les réactions diverses, dont il apprécie tant les secrets et les vérités. Tout savoir. Et Cheshire reconfiguré aimerait bien cela, tout savoir, s’élevant au-dessus de la folie et des autres états mentaux pitoyables pour les observer chez autrui en riant. Encore, de plus bel.

Il réfute sa propre folie pour la redistribuer au monde de ses mains imprévisibles.

« Who knows ? Selon mes anciens psys, selon mes parents, selon les clébards de mes anciennes classes, j’le suis, mais . . . moi, personnellement, je m’en contrefiche. Ça changerait quoi ? Rien. C’pas comme s’ils étaient mieux. Tout le monde est fou, afterall. Alors, c’t’à toi de te faire une opinion ? Suis-je fou, hm, Valentine ? C’toi le pseudo-psychologue. »

Et le moment lui file entre les doigts, se glisse et coule plus loin qu’il ne devrait être. Céramique tiède pressée contre ses lèvres, le goût chaleureux d’un breuvage familier brusquant ses papilles gustatives. Un terrain prêt à être vidé au rythme de ses envies, au gré de son amusement. Une cours royale où la Reine décapite ses sujets d’un revers de main hautain, laissant tout le loisir du monde à Cheshire de s’accaparer les âmes des défunts pour une valse emplie d’immatérialité et d’onirisme ou deux. Oh l’improbable réalité simulée de Monsieur le Chat réceptionne les paroles de Yui comme une opportunité d’ouvrir davantage l’éventail de ses possibilités. Pourquoi voudrait-il se débarrasser de qui que ce soit lorsque les individus brille tous d’un potentiel inouï. Et parmi toutes ses phrases lancées hasardeusement, Kohaku ne voit que la concrétisation du jeu qu’il appréhende, entre méfiance et intérêt depuis le début de cette étrange rencontre. Face à face dans le bureau d’un pseudo-psy. Quoiqu’ils ne sont plus très exactement face à face, les yeux de Valentine simplement rivés sur le plafond, installé sur le canapé positionné sur le côté de la pièce. Prunelles d’un acide bleuté et faussé le détaillent avec insistance, la manière dont les mèches nacrées tombent tout autour, la position presque relaxée de l’employé et le regard qui ne vacille pas.

Le mensonge est prononcé avec espièglerie, nonchalance bancale qui décrit un adolescent que la conformité effraye. Kohaku sourit, glisse posément ses phalanges sur les contours de la tasse qu’il s’est approprié. Yui éclate de rire, puis le regarde, vraiment, regard titillé d’une lueur tout aussi amusée que celle de Kohaku, sans la méfiance qui teinte l’adolescent, toujours présente sans être subite, le simple écho d’un instinct humain qu’il voudrait bien refouler. Il patiente, guette le possible arrivé d’un secret qui ne viendra certainement pas. Rares sont les gens qui révèlent tous d’eux même après si peu de mots et d’expériences échangées, rares sont les gens qui s’adonnent à se dévoiler sous leur vrai jour à chaque détour de chemin. Il faut les éplucher, étage par étage, arracher la pelure qui les recouvre comme une pellicule quasi-infranchissable pour atteindre le cœur difforme et étaler les déboires de la cognition. Fantasmes. Regrets. Peurs. Exaltations. Les particules savoureuses de l’âme humaine, détails que désire saisir Kohaku. Malheureusement, comme ses prévisions l’indiquent, les vérités s’échappant de la bouche de Valentine ne sont que mondaines et banales, des choses qu’on peut apprendre rien qu’en suivant discrètement l’ombre du psychologue, quelques jours durant, lorsque celui-ci quitte le travail. Rien de consistant, rien d’alléchant. Mais il doit y avoir quelques chose, un truc, plusieurs. Kohaku se promet de l’apprendre un jour, plus tard, après tout, impossible de nier que les gens de l’espèce de Monsieur Valentine qui tourne et siffle leur paroles dans tous les sens, s’accaparant contraires et nuances, prouvent être étrangement intéressant aux yeux du jeune aliénés. Car il veut tout savoir . . .

Là où rien d’intéressant n’est dit, bien que la mention de la prostituée ramène Kohaku en Novembre avec tout ce sang sur les draps, le psychologue scolaire parle de pions, interchangeables et malléables, dissociables l’un de l’autre tout en arrivant à obtenir une confrontation satisfaisante, éclatante, indépendamment des forces extérieures qui tenteront d’exercer leur pouvoir. Joshua écoute entre fascination et scepticisme, laissant la chaise tourner sur elle-même d’un coup précis de son pied droit, rendant les détails de la pièce flous, des tâches de couleurs ternes dans un monde trop matériel pour sa perfection rêvée. Yui, momentanément, ne devient qu’une parcelle du décor, se fondant dans le paysage qui tourne dans le sens horaire. Et les minutes défilent, Kohaku s’arrête de tourner aussi brusquement qu’il a commencé, pied couvert d’une botte montante et criarde s’abattant avec force sur le sol pour stopper sa course circulaire.

« Alors dans ce jeu, on est des pions. Toi et moi ? », demande-t-il, une pointe d’incrédulité pessimiste scotchée au bout des lèvres, délaissant quelques instants la tasse sur le rebord du bureau avant de la ressaisir. Encore une fois, son sourire défailli un brin, apparition fantasque s’amoindrissant dans une moue tout aussi coquasse que sérieuse. Kohaku ne se considère comme un pion que lorsque se rôle sert de déguisement pour approcher une tierce personne. Être un pion va à l’encontre de ses valeurs, de ses motivations, mais . . . il peut bien s’en approprier le rôle, simuler une acception si cela lui permet de s’enfoncer plus profondément dans les méandres rigolotes de Yui Valentine. Quoique l’appellation de pion l’indispose, il veut la changer. Il va la changer.

« Un pion est un rôle faible et généralement peu versatile . . . C’est naze de coller cette étiquette à des éléments si puissants et influents. Pourquoi on dit pas, ‘Roi’ et ‘Reine’ ? Ç’collerait mieux . . . Le Roi n’obéit qu’à ses règles et sa volonté, après tout c’est le Roi, techniquement, il décide tout. La Reine, elle fait un peu ce qu’elle veut qu’elle soit bénéfique ou non . . . Et leurs rôles, dans les grandes lignes, peuvent s’interchanger. C’mieux que de pathétiques ‘pions’ et c’est plus fidèle à ta description. Et le ‘reste’ on le jette à l’eau, on l’ignore . . . »

Tel un clignotant s’activant au gré des tournants, le sourire, largesse et folie présentes, s’allume de nouveau, éclaircissant les traits du jeune homme et leur conférant leur arrogance inquiétante habituelle. Il se redresse dans la chaise, croisant ses longues jambes du mieux qu’il le peut, et portant un regard s’égarant en réprimandes presqu’amusées à l’égard du psychologue scolaire. Presque, car il n’aime pas particulièrement qu’on déforme ses interrogations, qu’on reconfigure ses propos.

« Et ce ne sont pas ce genre de vérités que je convoitais, celles là je peux les avoir si je cherche en surface. Je veux un secrets, un tabou, quelque chose de caché. Tout le monde en possède, right ? Un truc qu’on ne dit pas . . . Habituellement l’intérêt d’un psy est parfois d’les arracher à ses patients. Hmm . . . mais j’aime jouer à l’envers ! Alors . . . alors . . . tu me parles de tes démons ! »

Peu convainquant, mais ça vaut le coup d’essayer, de peinturlurer le bureau de Yui Valentine de sa curiosité. Kohaku n’est pas aussi affable qu’il en à l’air et ces petites demandes innocentes ne servent qu’à alimenter sa perversion personnelle, désir de s’accaparer les individus qui marchent tous autour, de faire d’eux ses cobayes incontestés. Petit chaton ingénu qui refuse de réaliser qu’il est tout aussi faible et humain qu’eux, tête forte qui croit éplorement en une transcendance qui risque de ne jamais se montrer.

Soit, il réfute la société, il refuse de subir l’humanité. Et cela risque de ne jamais changer.

Et c’est la proposition trop calme, un brin intéressée, de tests, tranquillement jeté dans l’admission de l’absence d’intérêt porté à ses déboires passés par Yui, qui arrache Kohaku à son délire, étirement de lèvre tout aussi aveuglant qu’irritant, perdurant alors que le gamin quitte la chaise pour venir poser ses pieds, s’attardant peu sur la politesse et autres artifices inutiles, sur le bureau. Il grimpe sur le meuble principal du psychologue scolaire, observant ce dernier de haut en ricanant suavement. Ses bottes répandent sans doute poussières autres dédalles sur le bois, mais le jeune aliéné n’en a que faire. Il susurre.

« Des objectifs, huh ? Qui n’ont rien avoir avec des pattes de mouches supplémentaires sur ma filière ou des ‘Kohaku Joshua devrait peut-être songer à être mis sous médication’ consignés dans un coin ? »

C’est peu crédible, car aussi peu conventionnel ce psychologue semble être, n’en demeure-t-il- pas tout de même un praticien hypothétiquement diplômé ? Et la norme qui serpente et étouffe la populace a très certainement effleurer la conscience de Yui. Il ne faut pas se laisser berner par le mystère cryptique qui s’échappe de l’homme en effluve. Homme qui fixe ses mains, contemplation inerte bercée au gré de ses paroles. Kohaku pousse son dossier et d’un revers de pied l’envoie valser sur le sol en une onomatopée sonore.

« Des tests sur qui et comment ? »

La perspective d’entreprendre un processus variant de la norme et pouvant potentiellement assouvir sa curiosité insatiable quelques brefs instant l’intéresse grandement, toutefois, il ne compte pas se mettre à quatre patte, attendant sagement d’être couronner cobaye de ces objectifs indistincts dont Monsieur. Nuances parle. Pas un cobaye à l’esprit d’un humain certainement tout aussi cliniquement malade que lui-même. Après tout, ne pas craindre pour sa sécurité est l’un des symptômes caractérisant son trouble, un parmi tant d’autre, mais tout de même. Valentine ne démontre pas beaucoup de réserve à protéger son emploi et sa profession . . . Un possible chantage pour inciter une réaction, une perte de contrôle. Ou pas. La main de Joshua vient farfouiller dans la poche arrière de son jeans pour en extirper son téléphone portable, sleak and neat. Il ne finira pas en rat de laboratoire, après tout . . .

Valentine affirme que leur amusement, pronom possessif incluant Kohaku, est ce qui entrait en cause, ce qui défini ce déboulement de parole qu’il n’arrive pas encore tout à fait à cerner, mais qui prennent lentement forme. Une médecine à partager, un venin à répandre, un monde à construire sur la base des couleurs opposées qui s’attarde sur la folie et le mensonge et tout un tas d’autres nuances qui ne se sont pas encore vues impliquée dans le jeu. Des règles à manier dans un but donné. Kohaku pressent un amusement défini, l’exaltation d’un brin de nouveauté dans cette nouvelle vie qu’on l’a forcé à venir vivre au Japon.

Son sourire, cela est-il humainement possible, semble s’élargir un brin davantage, rivalisant presque avec celui associer au Chat de Cheshire dans Alice au Pays des Merveilles. Énervante mimique faciale, assurément. Sa paume tenant fermement le rectangle de technologie qu’il n’aurait pas du trimballer jusqu’en classe s’élève pour venir cadrer Yui. Debout sur le bureau, bottes malmenant la surface du meuble, le déclic sonore annonçant le déclenchement de l’application photo du téléphone retentit dans la pièce avec une pointe d’humour. Un autre déclic suit le premier et Kohaku ne tarde pas à se répandre en une boutade de gloussements éthérés. Une photo, puis deux et jamais deux sans trois.

« Le pseudo-psychologue dans le berceau du patient. C’est magistral, don’t you think ? »

Yui dans son canapé, sofa glorieux des éplorés peint un portrait grotesque que Kohaku souhaite bien gardé, ce qu’il fera. Pourquoi ne pas la montrer à quelques étudiants au passage . . . Inoffensif Yui Valentine. Ou plutôt c’est ce que Kohaku s’amuse à imaginer, préférant tout de même s’attarder sur la notion que cet homme au nom dissocié de son apparence s’avère être un brin de plus que ce qu’il semble être. Plus qu’un pathétique psychologue scolaire. Méfiance s’estompe graduellement, laissant place à l’adulation du jeu. Pion volatile et indomptable, Reine. Ou plutôt fou revêtissant les masques qui lui conviennent, adoptant l’attitude la plus amusante, celle qui, selon son piètre jugement, causera le plus de réactions.

« Des tests, des objectifs, entertain me Va-len-ti-ne ! If you show me a good time, je suis partant. Quoique si je m’adonne à être un cobaye, pion dans tes idées étranges, tu deviendras le miens aussi. Okay ? »

Absolument.

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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyLun 16 Avr 2012 - 1:00

PION
Défie toi, défie toi.


L’art de tourner autour du pot... Il suffit d’y tourner autour de mille manières différentes et chaque tour restera unique en son genre. Et un jour, ça frappe quand on s’y attend le moins. Ou alors l’inverse : on attendrait que ça frappe le coup fatal ne vient pas. Toute l'ambiguïté de la chose réside d’ailleurs là-dedans; à mental contre physique. L’un est durable pendant que l’autre a tendance à disparaître dans le temps. Tendances.

-Je ne sais pas. Vous pourriez tout aussi être un pseudo-fou. Je ne suis après tout, que le psychologue de celui qui décide que je le serai.

Entre autre, toutes ces têtes innocentes de l’académie.
Étiqueté, étiqueter et se contenter d’en lire ces étiquettes. Des étiquettes, comme ça en fait beaucoup trop, des étiquettes comme un pseudo-psy et un pseudo-fou qui tentent de passer au travers. Au diable les choses qui passent pour fondamentales. Valentine soupire à cette pensée et revient scruter l’adolescent un peu plus loin, en train de s’approprier les lieux. Sont-ils des pions ? Ne sont-ils que des pions, lui renvoie le ton presque déçu de Kohaku. C’est une surprise qui amuse un instant l’homme ancré dans son fauteuil et qui continue d’étudier l’adolescent de son regard perçant et dépourvu de sens à la fois. On l’a déjà dit impassible ou d’autrefois, froid. C’est intéressant. Tout comme étudier une personne par le simple fait de l’observer. La même attitude du psychologue en train de sonder silencieusement son patient à la seule différence que Yui Valentine l’a toujours appliqué à tout le monde sans chercher à en tirer des conclusions, tant qu’action inutile. Une habitude, un caractère.
Et pendant ce temps afflue une autre pensée, qui en vient à conclure qu’il aime bien les fous. Finalement, personne n’a jamais su ce qu’était véritablement un fou, en dehors des pathologies déjà recensées. Des fous comme on en fait des maladies. Alors... sont-il oui ou non des pions ?

-Nous le sommes bel et bien, répond finalement Yui après un instant de mutisme serein. Sauf que le pion est toujours est cantonné à un seul rôle et que le pion auquel je pense n’est justement pas limité à une seule ligne de conduite.

La reine est un pion, le roi est un pion. A équation inversée, le pion est tour, soldat, reine, fou et toutes les autres pièces possible dans le champ du jeu. Une pièce intruse sur le plateau, qui aurait plusieurs comportements possibles mais inconnus des autres. Concept de plus en plus louche et qui en devient immatériel, mais concept encore plus puissant que Roi et Reine rassemblés dans une vague d'actions prédéfinies. Pendant un instant, Yui s’est demandé pourquoi il en était venu à creuser cette conversation pour le moindre métaphysique.

-Mes démons... ?

C’est une question.

-Ils me chassent et peut être me guettent-ils au croisement d’une inattention, a spontanément répondu l’homme d’une voix calme, tout en y songeant entre deux autres réflexions sorties droit des méandres du cerveau. Il y réfléchit, retourne la question dans tous les sens, pour recracher une réponse plus tard, lorsque quelque part dans sa conscience, une explication voudra bien se détacher. Balayant l’instant d’un revers de la main, Yui laisse le garçon sortir son nouveau jouet le bombardant de quelques photos. Voilà une scène qu’on ne lui avait jamais encore faite, tiens.

-Allons. Des tests rien à voir avec le cadre de ma profession, Kohaku, ne vous ai-je pas dis que je ne serai pas votre psy ? a fait Valentine, sans relever l’utilisation qui pourrait être faite quand à son image. Tant de bruits courent déjà sur son compte qu’il ne s’offusquerait pas de quelques rumeurs en plus, de quelques natures qu’elles soient. N’a-t-on pas déjà dit que Valentine était peut être un psy, mais d’abord une personnalité incohérente à défaut d’être saisissable. Malgré tout, il faut croire que les années passées depuis son arrivée dans cette école l’ont quelque peu assagi. Doux euphémisme mais tout de même palpable quand on se rappelle des excentricités dont le jeune psy avait pour habitude, à l’époque. A l’époque.

Il se relève jetant un oeil vers la fenêtre, lieu qu’il en vient à apprécier pour le seul plaisir d’avoir l’impression de laisser envoler une partie de son surplus de pensées. Un pas et puis un autre, pour rejoindre l’élève qui se tient face à lui, son appareil à la main. Gadget que Valentine se permettra de prendre fluidement des mains du garçon avec un vous-permettez ? intéressé. Et un défilement rapide lui renvoie sa propre image miniaturisée dans un cadre technologique, lui et son fauteuil, encore lui et son regard vers le plafond. Magistral ? répètera-t-il d’un air amusé tout en lui rendant la machine en l’état, insoucieux du devenir de ces futiles prises. Poursuivant alors ses pas vers son bureau, Yui saisit le carnet du garçon pour le lui rendre.

-Nous n’aurons pas besoin de ce genre de chose pour jouer. Toutefois... gardez-le bien, vos responsables pourraient vous reprocher de ne pas le faire. Et disons que le plateau de jeu est le suivant : Je suis un psy, vous êtes un élève suivi, mais je ne suis pas votre psychologue et vous n’êtes pas suivi.

L’un n’induit pas l’autre mais le cheminement se fait naturellement dans les esprits. Un psy, un patient, le patient consulte ce psy, le psy suit ce patient. Une première réalité et vérité contournée. Un silence s’ensuit sur ce premier postulat de base.

-Vous ne m’intéressez pas en tant que cobaye en réalité, mais davantage de votre personnalité. Mais soit. Procédons à cet échange de bon procédés, puisque vous y pensez : je joue dans les mêmes conditions que vous, à cadre déconnecté du psy à patient, ou de pseudo-choses que nous sommes.

Ce qui implique que ce qui se jouerait entre ces deux, resterait tout ce qui se cache derrières les officieuses apparences ; ainsi, il irait de renommée que Yui Valentine suit Kohaku Joshua Mitsumasa et personne ne songerait à s’offusquer de ces deux pseudo-choses qui s’amusent à des défis et des soi-disant tests rocambolesques.

En clair, le monde leur foutrait la paix.


-
FOU, monde de fous.
Pseudo-psy, pseudo patient
Pseudo-pseudo.


Une lueur fourbe passe dans le regard du psychologue, à la seule idée du champ de vision qu’il s’en donne. Il aimerait connaître les tréfonds de son âme, connaître mais en même temps, resté surpris des mécanismes du rouage de ce qu’est cet adolescent... le genre de pensées qui traversent Yui Valentine lorsqu’il lui arrive de sentir raisonner sa déraison à chaque fois qu’elle se heurte à des personnalités suffisemment marquées pour y réveiller son intérêt. Il a commencé à gruger les pensées d’Elena Alesksandrov, celle qu’il a dit être son amie l’Artiste. Tout comme il a creusé l’affaire Brisebois pour connaître cet inconnu aux pratiques douteuses; et il creuserait ainsi encore et encore, pour satisfaire cette curiosité assoiffée d’originalité. Une curiosité qui aura déjà su le mener jusqu’aux derniers strates de sa propre vie, avant le grand néant.

La dernière fois qu’il avait vu l’adolescent, c’était aux alentours de noël. Un moment s’était ensuite passé avant qu’il ne se pointe aujourd’hui de nouveau. A l’improviste. Sensation de déjà-vu, tout en ayant celle, de vivre la continuité de leur dernière séance comme s’il n’y avait jamais eu de coupure dans le temps. Et justement entre temps, Valentine ne pourra pas prétendre ne pas avoir été débordé à ses affaires. Des affaires comme il englobe le tout sans jamais départir ce qu’il range dans la catégorie professionnelle et l’autre, dans la vie privée : à en croire que de l’ordre règne dans son vaste désordre.

-...Laissez moi vous mentir autant que vous le ferez, et dévoiler autant de vérités que vous oserez le faire. Le principe du miroir, appelons ça ainsi, avait dit Yui, la dernière fois, avant de rajouter, encore pensif, Quand à mes démons ? ...J’ai parfois peur de mourir.

Et il avait ri de sa propre phrase sans en rajouter davantage.


Parce qu’évidemment, ce n’est pas de la mort en soi dont il avait réelement peur, mais de sa propre lubie, qui l’effrayait dans ses heures les plus tordues. Des semaines plus tard, l’homme à la blouse de laboratoire a fixé l’adolescent d’un air dubitatif.

-Que se passe-t-il lorsque sur un terrain de jeu, il n’y a plus de solution de jeu ?


Là résidait le nouveau problème –métaphysique- et épineux de Yui Valentine. Parce qu’à vouloir mentir et dire la vérité autant de fois que ce que le ferait l’adolescent, n’y avait-il pas dans cette équation quelque peu bancale, une inconnue de trop ? Ou alors si l’un mentait éternellement pendant que l’autre disait la vérité, la raison n’aurait plus réellement lieu d’être. Retournant alors la situation dans un sens puis l’autre, le psychologue a finit par s’adosser à un meuble, là où jadis, s’élevait une suite de céramiques de collection. Disparue suite à un accès d’agacement de Valentine, état d’humeur qui précède justement ses fameuses crises à trembler contre madame la mort. Mort. Visiblement très amusé par sa propre situation sur un jour plus éclairé, le psychologue avait proposé un simple et -pourtant complexe- jeu au jeune Mitsumasa.

Faisons-connaissance. Vous saurez autant de choses sur moi que ce que vous me laisserez savoir sur vous, avait-il lancé en fin d’entrevue. Étrange proposition qui consiste à ouvrir un livre et à en feuilleter les pages. Mais certaines lectures nécessitent justement plusieurs relectures pour en arriver à une certaine compréhension : d’où tout l’intérêt de l’enjeu. Mais quelque part et sous un autre angle de vue, la situation aurait presque –oui, presque- pu ressembler à une sorte de flirt si seulement Valentine avait été intéressé par ce genre d’enjeu sexuel, derrière les bons termes de faire connaissance. Des enjeux qui peut-être, auraient pu s’avérer d’autant plus alléchants sur des adolescents en proie de mal être. Malgré tout, une des caractéristique de monsieur Valentine, était bien son côté mystérieux à ne pas avoir réellement révélé de penchant pour ce genre de futilités, que ce soit d’un bord, comme à un autre. Comment s’y consacrer d’ailleurs, lorsque la majeur partie du temps est tourné au grand soin de sa grande et majestueuse personne. C’est d’ailleurs peut-être, un des critères qui avait fait pencher la décision du dirlo en sa faveur, lors de son admission dans cette académie. Une chance d’ailleurs pour ce psychologue, normalement considéré comme trop précoce au vue de ses jeunes années, pour pouvoir intégrer une entité et exercer pleinement sa profession.

-J’ai finalement reçu un courrier de vos responsables, a annoncé Valentine, tendant la lettre écrite à son attention, mais transmise à la direction pour donner sûrement un peu plus de caractère officiel à la requête.

La lettre signée de Karine Dubois priant en plusieurs lignes fort polies, de bien vouloir faire suivre son fils par les services psychologiques de l’école. Amusé, Valentine croise les bras, dans l’attente claire d’une réponse à savoir ce que veut faire Kohaku de cette lettre, dans leur cadre de pseudo-pseudo. Et s’entamme alors, une nouvelle pseudo séance.





[J'utilise Karine Dubois au grand hasard. Tu me rectifies si nécessaire.]


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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

KMO
                                   :

Chess Game - Black against White Empty
MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyJeu 5 Juil 2012 - 7:27

MICHELLE

« Imprévisible et volatile, courroucée et hautaine, à la fois Pion et Reine.
Tout est consigné, dans le musée de vos paroles.
Métaphysique tordue, transcendance difforme. »


-

La bouche de Yui est telle une fontaine, projetant des paroles dont on admire la beauté première, plan du devant laissant entrevoir une éloquence particulière, un maniement verbal d’une langue s’égarant dans le néant au rythme des années faisant avancer le monde. Oui, une fontaine, à l’architecture quelconque, mélangeant des teintes monochromes avec une adresse amusante, illustrant une créature sordidement irréelle. Les jets sont solides, mais quelques peu brouillés, décrivant des arcs fins, insaisissables, car l’eau glisse entre les doigts de celui ou celle qui tente de l’emprisonner, serpentine, presque mystérieuse, fluide vital aux nombreuses propriétés. Et c’est dans cette comparaison douteuse, liant le fluide vital qu’est l’eau aux termes résonnants s’extirpant de l’orifice buccal de Yui que vient le plan de derrière. La signification, l’impact et l’importance des mots. Synonyme boiteux de ce qui est vital dans l’essence aqueuse. Soit, il ne s’agit là que de nuances, pesant un point dans les nombreux dessins et graphiques mentaux composants le cerveau de Joshua. Il sourit, étanchant sa soif, presque flatté.

Car pour une fois, il n’est pas nécessairement fou, l’étiquette n’ayant pas été logée sur son front sans son consentement préalable. Pseudo-fou, voguant entre les lignes d’une appellation indistincte, puis d’une autre, s’accordant aux dires des gens rien que pour s’amuser des émotions qui défilent dans leurs prunelles sombres. Pourtant, monsieur le pseudo-psychologue, semble préférer le contempler plutôt que de le cataloguer. Kohaku accueille cette notion, bien ancrée depuis le commencement de la rencontre, avec une pointe de douceur. Méfiance d’office surplombée d’un soulagement salvateur. Il sourit, il sourit. Mais sans rire, cette fois. Il savoure. Momentanément, instantanément. Une nouvelle gorgée du breuvage.

Puis le sourire croît comme il se doit, laissant l’adolescent se perdre dans cette déraison sauvage et naïve qui le caractérise. Ses doigts pianotent sur la tasse tiède, alors qu’il jongle avec le concept endimanché comportant une série de pion malléable que Valentine lui présente. Une fascination immédiate et certaine vient animer ses traits lorsqu’il intellige, lorsqu’il saisi de sa matière grise, toute la splendeur de ce que le psychologue scolaire avance. Un monde où les pions sont ce qu’ils veulent quand ils le veulent, se contredisant à toutes heures, se téléportant d’un chemin à un autre comme bon leur semble. Kohaku apprécie l’idée, son sourire bordant un psychotisme inquiétant, joie frivole et exubérante, s’avérant être une manière adéquate, quoique peut-être trompeuse, d’en juger. Des dents claires viennent mordiller une lèvre inférieure spasmodique, et il tente d’élargir l’étirement de ses lèvres si bien que sa bouille exaltée semble presque menacer de fendre en deux. Mais comment ne peut-il pas se perdre dans cette ivresse magique face à de telles possibilités. Des pions délébiles qui peuvent tout être, comme Chess, comme tout cet univers qu’il désire ardemment saisir.

« Un peu, comme dans Alice au Pays des Merveilles, ou tous les pions s’interchangent. », souffle-t-il, positivement sidéré, bec en lune pointant vers le haut. Un soupir d’adoration perdu dans cet espace temps aliéné, ce cocon presque confortable qu’est le bureau dépareillé de Yui Valentine.

Puis sa lubie lui passe, ses jambes se croisent, la chamade de son pouls reprend des hauteurs croyables. Le temps se remet en marche et l’échange peut se poursuivre, réprimande amusée, questions malhabiles fusant hors de Kohaku. Quels genres de démons l’Étrange Saint-Valentin peut-il bien avoir ? Les griffes du jeune Mitsumasa souhaitent lacérer l’âme, goûter la cognition. La réponse immédiate de son interlocuteur lui arrache un rictus moqueur, mais il n’ajoute rien, horriblement satisfait, réceptionnant presque l’ébauche d’une nouvelle partie qui se dessine, au tournant où patientent les démons guettant les maladresses. Kohaku aimerait bien voir l’une des inattentions mentionnées . . . Peut-être pourrait-il en provoquer une, qui sait ? Du haut du bureau, il observe Valentine sous toutes ses coutures, le détaille avec cette faim de savoir maladive.

Le pseudo-psychologue dans le berceau du pseudo-patient, indeed.

Peut-il réellement se fier aux affirmations et promesses doucereuses d’un praticien, peut-il risquer d’être amadouer par une main humaine tendant un grain tentant, proposant ce fruit si rare sur lequel Joshua adore poser ses pattes. Il ricane, observant Yui s’extirper du canapé. Bien sûr qu’il le peut, car, après tout, si le jeu que propose Yui est bien réel, dénués d’odieux faux-semblants mesquins, l’amusement atteindra son comble. Et Monsieur le chat n’apprécie que trop bien se genre de jeux ficelés à même le cerveau. Et de toute façon, il ne subit rien, alors rien n’est à craindre. Sourire, gloussement. Encore, et on recommence. L’excentrique personnage s’approche, aux devant de la silhouette de Kohaku, toujours perchée, caricature de domination bancale, sur le meuble. La distance qui sépare les deux individus est celle de la différence de hauteur qu’impose le bureau. Ce serait bien amusant que Valentine grimpe à ses côtés, piétine l’une des emblèmes définissant son lieu de travail. Une ironie comme on en voit rarement, alléchantes contradictions dont on ne peut parler sans se perdre dans des théories Freudiennes. Bien sûr que je permets. Un sourire vicieux. Il laisse son cellulaire lui glisser entre les doigts, sans réelle opposition, jaugeant l’intérêt que parait porté Yui à l’objet d’une moue critique.

Sa filière, composite de charabia analytique, se retrouve de nouveau en sa possession, cueillie à même le sol par les doigts certainement oniriques de la créature adroitement masquée que démontre être Yui. Oh. Yui, Yui, Yui.

« Évidemment. On ne voudrait pas que l’administration vienne farfouiller et s’exclame ‘négligence’, isn’t that right, très cher pseudo-psy ? Et je dis que c’est le plateau de jeu pour l’instant, mon psychologue, ton patient. Mais le plateau pourrait être amené à grandir selon la suite des événements, right ? »

Il descend du bureau, contourne Valentine lentement, sans toutefois le regarder. Réflexion lancinantes foudroyant son esprit, perspectives grandioses d’une planche de jeu sans limite ou fin, aux nombres de parties incalculables et incalculées. Un psychologue décousu qui tirerait lui-même sur ses coutures, un Chess hilare qu’on mettrait à nu. Une bien drôle de vision, nouvelle et fraîche, car a-t-il réellement déjà partagé de cette manière ? Il hoche la tête, plus pour sa propre personne que pour les apparences, agréant à ce contrat, apposant cette signature invisible qui n’était pas vraiment nécessaire. L’acceptation avait été certaine dès le moment où Yui s’était mis à parler.

« Entendu, alors ce sera un échange égal pour que les tests puissent aller aussi loin que nous pourrions le désirer. Sans limite, évidemment. I like this, don’t you ? »

Joshua, malgré le fait que son audace irrespectueuse ne perturbe absolument pas le thérapeute scolaire, s’égosille tout de même à reprendre possession du trône de ce dernier, s’affalant dans la chaise, une nouvelle fois, comme si elle lui appartenait. Il lève des yeux satires pétillant de déséquilibre, posant des ciels synthétique sur la forme claire de l’autre. Ah.

« Tu me plais bien, Valentine. »

Joyeux Noël, ou quelque chose comme ça.



TOUR

« Omniscience immuable.
Pour mieux se moquer de ce qu’il y a en contrebas.
Car même le roi ne voit ce que la tour perçoit. »


-

Un moment. Cliquetis des aiguilles fictives qui annoncent les divers ‘moments’ qui défilent dans la vie des êtres humains, elles définissent les limites de ces nombreux ‘moments’ vécus, et amorcent le commencement de plusieurs autres. Un moment depuis qu’il a mis les pieds dans ce lieu minutieusement dépareillé, un moment qui se présente, sans révérence, à l’improviste d’un détour de pensée amusée. Des semaines passées à découvrir un peu plus ce nouvel habitacle dont il ne connaissait pas grand-chose, à peindre des fresques félines sur le mur de la chambre 201 du dortoir des garçons, à suivre des cours trop ennuyants pour réellement l’intéresser, à apprivoiser ce sordide populaire à la bonté endoctrinée qui en était venu à le côtoyer. Une tornade de moments résultant à cette nouvelle apparition impromptue dans l’antre d’un personnage sonnant les cloches de la déraison . . . Oui, c’est l’heure d’un thé chez Yui Valentine, le Pseudo-Psychologue.

Entrée rocambolesque réduite en jeux de regards, un quasi-silence trop pesant de paroles désireuses d’être prononcées, vite brisé par l’empressement de l’un ou de l’autre des deux partis. Sans limites, sans règles, sans quoique ce soit de sociétaire ou autre qui puisse se dresser dans leur chemin. Ne l’avaient-ils pas décidé ainsi ? Leur ‘moment’ préalablement mis sur pause peut se continuer, peut reprendre son fil sans cahot pour définir les semaines où ils ne se sont pas vu. Kohaku sourit. Qu’à fait Valentine, pendant tout ce temps ? Valentine qui le fixe maintenant, entre scepticisme et perplexité, question sonnante se glissant hors de ses lèvres telle une languette de velours macabre.
Que se passe-t-il lorsque sur un terrain de jeu, il n’y a plus de solution de jeu ? Non pas macabre, malgré l’air peu enchantant du psychologue scolaire, il ne s’agit pas du terme exact, même si Kohaku voit un certain charme à s’imaginer l’homme plus aliéné qu’il ne le parait. Sue him, it’s fun. L’adolescent sourit, rieur, installé en position assise sur le bureau, lorgnant l’homme à la blouse.

« La chemise t’allait mieux », commente-t-il avant de répondre sur un ton qui se veut définitif, sans détour. Chercher une solution à un jeu qui n’en possède probablement pas lui parait futile, c’est un peu comme essayé de lire l’avenir. À quoi bon s’encombrer de suppositions variables qui ne résultent qu’en une incertitude menant à la nervosité. Yui ne lui avait-il pas dit que des mensonges répondraient aux mensonges, que des vérités répondraient aux vérités ? S’il doute des fondements de leurs jeux, tests, peu importe, avant même le commencement de ceux-ci, la suite ne se présage que comme un halo de poussière, vide. Et Kohaku se refuse catégoriquement de subir le néant, de laisser Yui lui filer entre les doigts, cette âme qui lui apparait comme si succulente, ne serait-ce que par ce détournement officieux des normes, de tout ce que la société lui a offert auparavant. Cette société qu’il hait avec tant de hargne, mais qui contient pourtant tous ces individus qui le charment. Fasciné par tout ce qu’ils cachent, par chacune des particules mentales et physiques qui les composent. Et Yui Valentine est un spécimen tout aussi particulier que captivant. Joshua compte bien ‘apprendre à connaître’ l’autre mâle jusqu’à ce que tout ait été mis à nu. Tout. Tout. Tout. Sans le moindre exclu. L’élargissement de son sourire est prévisible, son poison étoffant l’atmosphère de la salle réservée à Valentine, embaumant l’air de son odeur métaphoriquement douteuse.

« Tu fais fi de la solution et tu continues de jouer ? Qu’importe l’issu du jeu ou l’existence d’une solution qui n’existe probablement pas. L’important n’est pas vraiment de mener la partie à terme, mais plutôt de la jouer. Obviously. »

Le patient lorgne le psychologue, doigts ornés de bagues argentées marchant le long de la surface du bureau, écartant les objets quelconques se dressant dans leur chemin, tandis que ceux de l’autre main s’égarent dans les replis de tissus d’un sac posé tout près. Il regarde Yui, sans sourciller, paraissant toujours plus souriant au fil des secondes qui défilent, au fil de cette continuation de ‘moment’ qui se concrétise. Arrogance enjouée rendue comique par le large manteau de cuir brun en deux tons qui pend lourdement sur les épaules de l’adolescent. Comme quoi les apparences et les normes qu’elles confèrent ne valent pas grand-chose dans ce monde de faux-semblants. Kohaku esquisse un gloussement de plaisir sourd à la simple idée de poursuivre l’échange tournicotant s’étant installé entre eux, tiraillant son sac un brin plus. Mais son hilarité portée en sourdine est interrompue par les lignes nettes imprimées sur une page blanche. Une lettre. Il n’a aucune peine à reconnaître la signature ondulée de sa mère biologique au bas de la feuille. Sa mâchoire se raidit, toute trace d’euphorie ayant quitté sa posture, il poignarde le papier des yeux. Violence piètrement contenue. Il persiffle, soudainement rageur, jongle avec l’idée de cramer la missive un long instant. Il la froisse, la lisse, la froisse, la lisse de nouveau.

« Crisse d’épaisse . . . ‘Faut qu’elle vienne faire chier jusqu’au Japon. Unbelievable. Tu sais pourquoi elle a écrit ça ? Tu sais à quoi elle pensait en écrivant ça ? »

Et si Yui se tourmente de rire jauni face à Dame Mort, Kohaku se prélasse dans l’hilarité obscure que lui infligent ses géniteurs. Il mordille sa lèvre inférieure, balais la politesse des phrases d’un œil dédaigneux, outré. Il lève son regard sauvage et le dépose sur la forme immaculée de Yui, paraissant presque désorienté, cherchant vivement des réponses. Illuminations portées au gré de sa cognition. Ils ont choisi de se contrefoutre des règles, right ? Ils ont décidé de montrer le doigt aux exigences habituelles, no ?

Ne rien subir, ne pas se laisser abattre. Ce n’est pas comme si c’était une nouvelle particulièrement difficile à digérer. Il le savait. Le couteau tourne dans une plaie vieillie, amenant dans son chemin antihoraire des filaments de poussières et de peau. Il est tout ce qu’il veut, il n’est rien de ce qu’il subit, il devient celui qu’il est. Et il ne veut pas de ces paroles bariolées de honte et de résignation. Lambeaux de paperasse viennent décorer le sol de la pièce. Donnons à la Mort cette lettre. Il la déchire, l’onomatopée accompagnant l’action se chargeant d’animer l’endroit. Sans quitter Yui du regard, mèches opalines, expression sans définition, il déchire le mot provenant de sa génitrice.

Il soupire, poings serrés . . .

« Est-ce que c’est important ? »

. . . et esquisse une diagonal sprintée et maladroite vers une perspective moins aberrante. Sans sourire, sourcils froncés dans une sévérité peu commune chez lui. Bien que ses lèvres tressaillissent, certainement dans l’habitude de se définir en un sourire, peu importe l’occasion. Tout de même . . .

Kohaku aurait préféré des termes différents pour sa visite du jour. Soit. On ne recule pas. Absolument jamais.

« Qu’y a-t-il dans c’sac selon toi, hein, Yui ? »



Spoiler:

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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMar 17 Juil 2012 - 0:08




    -Évidemment. On ne voudrait pas que l’administration vienne farfouiller et s’exclame ‘négligence’, isn’t that right, très cher pseudo-psy?
-...vous comprenez vite, a finalement fait Valentine, un sourire satisfait fendant son visage.



Omniscience Métaphysique
Apologie du tout et du rien à la fois


    -La chemise t’allait mieux.
Yui a haussé d’un sourcil, posant à plat sur la table la feuille qui jusqu’à l’instant, semble avoir monopolisé toute son attention. Semble. Tout comme il lui semble que la réponse de Kohaku semble venir d’une question imprononcée.

-Un reproche ? susurre insidieusement Valentine intrigué.

Toutefois, celle qu’il a posé lui, semble nettement déplaire à son hôte. Il sent le regard abrupt de ce dernier, voit son sourire s’élargir démesurément au fil invisible que suivent ses doigts jouant à l’araignée sur son bureau. Il repousse et repousse encore le moindre obstacle posé sur son chemin mais... n’aimerait-il pas explorer l'infinité de perspectives qui s’ouvrent d’instant en instant devant eux ? Les perspectives comme des brèches, des brèches comme de nouveaux passages à obstruer de la présence des pions en jeu. Mitsumasa lui avait parlé de pays des merveilles, la dernière fois ; une étrange allusion et référence au monde bancal d’Alice qui échappe à Yui. Et ce même autre qui lui répond que la solution de leur problématique n’existe probablement pas. Ah... se révoltent déjà plusieurs pensées convergentes dans l’esprit de l’homme qui n’a pas encore bougé de sa place. Mais pour jouer, il faut les imaginer, ces enjeux inqualifiables toutes autant qu’inquantifiables. Pour le seul plaisir de se dire qu’une brèche aboutira toujours sur une prochaine. Pour le seul plaisir de la grandiose grandeur que cela procure. Yui Valentine se complait sur ces quelques instants qui favorisent toute la futilité de ses dilemmes et raisonnements. Jugés trop futiles et emprunts d’insanités pour un monde qui tape dans le grossier. A ses yeux un monde rustre qui préfère les généralités vaseuses. Les grossièretés.

Mais s’il n’y avait plus de solution ? répète et s’ennuie déjà une autre réflexion. L’important, rabâche une voix, n’est pas vraiment de mener la partie à terme, mais plutôt de la jouer.

-...d’y donner une suite, Kohaku. D’y donner une suite.

Tout s’emmêle, se lie, se coordonne. Le hasard n’existe pas. Valentine s’est ensuite reculé pour s’adosser plus en arrière son dossier, joint les mains jusqu’à se tapoter les doigts entre eux. Karine Dubois... Elle et ses interventions, ne sont que prétextes qui tentent de s’interposer dans le tournant aussi anodin qu’infernal que prend la partie. Une page de publicité qui brise momentanément un film de longue haleine. Un grain de sable subrepticement gênant et inopportun pour l’adolescent qui joue en face de lui. La lettre est étudiée, froissée, dépliée et froissée encore, dans un mouvement répétitif et cruel qu’il aimerait pouvoir faire subir à ses oppresseurs. Sa mère.
Yui Valentine s’est alors demandé si elle pouvait aussi lui représenter un potentiel obstacle. Et si surtout, elle pourrait s'immiscer davantage dans leur terrain de jeu, que ce soit d’une manière ou d’une autre. A moins que ce soit, Kohaku de lui-même, qui l’intègre dans la sphère. Dans sa rancœur des années.

-Et si je le savais, est ce que quelque chose change, a tranquillement rétorqué Yui, presque agacé par l’agitation manifeste de l’adolescent qui distrait les pensées partageant et se départageant encore en dénouement à l’infini. Un peu comme l’image du mouvement du garçon en train de déchirer la feuille de papier. Au terme de ses réflexions, Yui a finalement fixé le pot longiligne de crayon qu’a déplacé Kohaku à l’instant. Un pot de crayon, qui à peine poussé d’un index, se rapproche inlassablement de la limite impeccablement conçue puis découpée. L’homme qui parlait aux oreilles des consciences –sarcasme & ironie- a ensuite tapoté du doigt le contenant, qui, fondu dans le précipice, s’est retrouvé dans la même chute que son contenu. L’absorption s’en est terminée dans un bref fracas de stylos étalés au sol.

Yui laisse un oeil perçant sonder sournoisement celui de son hôte, un visage juvénile, la dernière fois falsifié d’un regard artificiel. Nouveau visage, dont le sourire narquois et habituel ne revient pas de si vite. Laissera-t-il Karine Dubois empiéter son champ d’action.

-Est important ce que vous pensez qui l’est, a-t-il sèchement donné en guise de réponse.

Vous êtes ce que vous voulez, l’oublieriez vous ? demande implicitement le ton de la voix, accompagnant cette pensée non-dite. A moins d’envisager une descente dans les abysses d’un autre, ce qui en soi, reste également une option. Et la balle rebondit dans un camp puis dans l’autre, entretenant le mince filet de ce qui leur permet un défi de question-réponse. Alors... y accordez vous cette importance, je vous le demande. Une bonne chose que la nature humaine soit dotée de cette capacité à formuler des pensées sans avoir à en faire part à chacune d’entre elles. Téléphathe, Yui Valentine aurait tué son monde à force d’en laisser à la dérive à tord et à travers ainsi qu’il le fait en permanence.

Et il se lève, contourne le mobilier frontière entre les deux pions qu’ils sont, puis jette un oeil sur le sac en question. Devinette, devinette, a-t-il une tête à répondre aux devinettes des élèves du coin ? La question aussi large que provocante -de par la mise en évidence de l’ignorance du répondant- amuse pourtant l’homme qui vient s’appuyer sur le rebord de la table. La première carte posée par Mitsumasa a été celle de la provocation ; Valentine, celle de l’anticonformisme. Ils continuent de jouer avec. Et peut être, continueront-ils à en poser d’autres, jusqu’à s’approprier le style de l’autre catalyseur. Ou peut être son inverse.

-Une chose qui nous intéresse éventuellement à vous ou moi? Vous me le direz bien assez tôt.

La dernière fois, il s’était annoncé en cadeau de Noël.
Kohaku, dans tout son caractère imprévisible qui n’aurait sans doute aucun mal à faire la même avec un autre. Cette fois, qu’aurait-il de si nébuleux à partager avec celui avec qui il joue à la déraison ? Tout en laissant quelques questions aflluer dans son cerveau, Yui a reporté son regard dans la rangée de livres classés dans sa bibliothèque. Ces bouquins qui le ramène ingénieusement au monde tordu des contes du jeune Mitsumasa. Des contes que ne sont que de souvenirs remontant que trop vaguement dans ses années. Il est peut être l’heure d’en dépoussiérer la chose.

-Le conte, fait-il brusquement, comme s’il venait d’avoir tout un pan de mémoire brusquement éclairé, laissant un instant de côté le contenant non dévoilé du sac. -Parlez-m’en. De celui où tous les pions s’interchangent.

Un brusque ravivement d’intérêt pour une chose aussi anodine et étrangère ; du moins, dépourvue de sens au vécu de Yui Valentine. Et pourtant.

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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMer 12 Déc 2012 - 0:13

DISTORTIONS
« Frénésies humaines, hystéries mondaines.
Fantasmagorie de la dilution chromatique.
Are you lost ? »


C’est amer, c’est infect et il répugne la sensation qui dégrade son expression avec tyrannie. Et Yui qui voudrait y donner suite, qui voudrait y trouver un sens, ne serait-ce que par la présence des mots, ne cherche en rien à influer sur le processus. Rien que des remarques acerbes qui ne servent qu’à intensifier la rancune que lui imposent les lambeaux de papier parsemés des lettrages appartenant à la calligraphie hautaine de sa génitrice. Les brûler pour effacer leur existence, les brûler pour que le pseudo-psychologue lui-même les retire de sa mémoire. Des outils de rédactions ont basculé dans le vide pour rebondir sur le sol dans un fracas désordonné, stylos roulant jusqu’au pan de mur le plus près, décrivant des tonneaux semblable à des spirales. Des spirales hypnotiques qui paraissent accompagner Kohaku dans sa déchéance momentanée, au ras du sol, à genoux devant une humanité qu’il apprécie d’ordinaire nier. Bousculer dans une chute en colimaçon dont l’emprunt du chemin opposé ramène au point de départ. Il s’accroche aux rouages qui ont activé sa chute, alors que Valentine se lève et contourne son bureau avec l’aise d’un fauve, et récupère les vestiges de la lettre avec dédain, les alignant. Retourner au sourire, au point de départ. Aléatoirement disposés, comme un puzzle suppliant d’être complété de sorte à ce que sa signification de base soit dévoilée, les mots viennent s’entrechoquer dans des syllabes erronées. Ses bagues grattent la surface du meuble dans une onomatopée métallique, brusquant le vernis du mobilier dans un mouvement vacillant. L’arrogante créature qu’est Kohaku, lorsque destituée de son sourire, n’a que contemplations douteuses dans lesquelles se réfugier, méandres qui voguent entre ses synapses, dirigeant ses actions et guidant son impulsivité. Il va a en négliger l’interrogation fuyarde qui s’est extirpé de sa propre bouche, renfrogné, les paroles de Yui rattrapant sa cognition et chamboulant les couleurs qui y baignent, précisant ses réflexions éclairs. Son sac contenants des sources amusements n’a pas grande importance à l’instant, dans la seconde qui claque contre le vitrail d’une mesquine horloge, dans la seconde qui décrit un nouveau ‘moment’.

Si quelque chose lui déplait, pourquoi ne pas le démembrer, le mettre en pièces, histoire d’en comprendre les mécanismes et, ainsi, pouvoir se l’accaparer avec adresse ? Un peu comme lorsqu’il se profile devant une quelconque victime, cobaye de ses ardeurs, tentant de dépecer les réactions qu’il ou elle consent à lui présenter (consciemment ou inconsciemment, cela va sans dire. ). Le même processus, excepté que cette fois, le phénomène est comme une gangrène qui persécute ses nerfs, une mauvaise grippe qui lui donne l’impression qu’un serpent de coton à élu domicile dans sa gorge. Il plisse le nez, la condescendance lui perçant les pupilles, sa voix flûtant sur une note dérangée.

« Bien sûr, ça n’change rien à ma perception, Va-len-tine. Pourtant, pourtant, j’veux connaître ton interprétation. Pourquoi elle a écrit ça, à quoi pensait-elle en écrivant cela, si on repousse l’hypothèse saugrenue de simples formules de politesse ? »

Ne sont-ils pas là, enfermés dans ce bureau à la décoration décevante, dans le but d’échanger, dans le but d’explorer les tréfonds de possibilités ? Yui ne devrait pas ressentir le besoin de lui refuser une réponse, sauf dans une optique de continuation. Le psychologue cherche-t-il à pousser l’électricité circulant dans la matière grise de Kohaku, grillant des synapses de névrose, un cran plus haut ? Plus haut, plus loin, pour y donner suite. Pour se donner suite ou provoquer le tournant d’une page. Kohaku bafouille mentalement, persiffle son déraisonnement et cherche le moyen le plus adéquat de se trouver, de se poursuivre. N’être ce qu’il est et pas ce qu’il subit.

Mèches claires, blanches comme la convergence de la totalité de l’existence, suivent le mouvement du crane du praticien, alors que ce dernier semble perdu, et l’ironie de la chose est notable lorsqu’on connait la suite de l’histoire, dans une contemplation facile des livres qui remplissent son étagère. Cette fois, c’est Yui qui use de la surprise, de la spontanéité, qui transcende le coulis linéaire pour se nicher quelque part. Ailleurs.

Le conte, dit-il subitement, animé d’une brusquerie que Joshua se permet d’interpréter comme fiévreuse et qui plonge l’adolescent dans la mer de larmes d’une créature offusquée. Le regard de l’étudiant se désiste de sa névrose inconfortable et suit un instant la ligne de mire antécédente de celui de Yui avant de s’adoucir. Inutile d’escalader les rouages de son malaise en sens inverse lorsque Cheshire n’a qu’à se dématérialiser pour se soustraire aux intempéries du monde, planant au-dessus des misères classiques, intouchable. Il survole la mer de larmes salines que déverse l’ingénue géante, Alice et laisse le nom du protagoniste de Lewis Carroll glisser hors de ses lèvres, l’ombre diffuse d’un sourire éclairant ces dernières.

« Alice ? »

Blonde et frétillante, le premier des pions abordé dans la cacophonie de l’échiquier quadriller de rouge, de blanc et de noir. « N’importe qui, tout le monde, peut être Alice. Il suffit de traverser le mur qui sépare la réalité de la transcendance d’un autre domaine. », explique-t-il au pseudo-psychologue, sans la moindre réserve, lueur pétillante animant ses prunelles, accordant trop d’importance aux mots rédigés par un homme mis en terre depuis des lustres. « Alice est changeante, jamais pareille, alors que les autres rôles ont tendance à s’accorder à des airs récurrents. Bon, ils changent aussi au gré de l’atmosphère et du paysage qui les entourent, mais certains détails doivent perdurer. Toutefois, pour être Alice, il suffit vraiment juste de chercher un truc, d’être égaré, perdu. »

Et il relate les grandes lignes du conte, décrivant la cognition d’une enfant oppressée par sa réalité qui s’adonne à suivre un rongeur jusque dans les profondeurs de son terrier. Elle bascule dans un univers qui ne répond pas aux mêmes normes que le sien, un endroit dans lequel la logique devient individuelle et se voit dissociée des mœurs. Elle rencontre de nombreux rôles, de drôles de loubards, qui la guident, de péripéties en péripéties, jusqu’à la cour de la Reine de Cœur, peinte des vive couleurs de la passion.

Puis il s’arrête, sourire venimeux amorçant son vaillant retour et empile les lambeaux de la lettre les uns sur les autres, glissant ses iris sur des phrases maintenant destituées de sens avant de les relever sur Valentine. Et les vêtements de quels pions revêtirait Valentine lorsqu’installé sur la case ‘départ’ ? Autre chose que cette terrible blouse, assurément ( Kohaku se promet de forcer l’homme à enfiler des fringues plus attrayantes, un bon jour. ),

« Au pays des Merveilles, même le pouvoir de la Reine est équivoque. Sans logique, sans ordre, tous sont mis sur un pied d’égalité et peuvent donc voir leurs rôles s’interchanger au gré de leurs envies. Ils sont tous des pions tous aussi différents qu’identiques . . . »

Un énorme paradoxe, dans lequel Kohaku s’empêtre lui-même. Il n’a jamais apprécié devoir se considérer, devoir considérer Cheshire, comme une entité interchangeable. Pourtant le chat est l’emblème même de cette dissociation de lois humaines, attrapant sa tête entre ses griffes et faisant vagabonder son sourire.

« Why did you ask, au fait ? »


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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptySam 9 Fév 2013 - 21:56

Les Intemporels
Lost, we are.

Pourquoi elle a écrit ça, à quoi pensait-elle en écrivant cela,
si on repousse l’hypothèse saugrenue de simples formules de politesse ?


Encore un plein de questions pour si peu de réponse.
C’est la voix de Kohaku.

-Pourquoi ?
répète-t-il du bout des lèvres.

Pourquoi, c’était une bonne question. Valentine avait quand même fini par garder le contact avec un de ses derniers patients. Ou plutôt des personnes qu’il avait connu dans le contexte académique s’évertuaient à venir le retrouver hors de cette bulle privilégiée. Dans le fond, c’en était pas plus mal. Rien n’avait changé si ce n’était sa condition matérielle. Rien n’avait changé, et il était toujours capable de tenir des dialogues indéfectibles, profonds et absurdes à la fois. Du non sens pour ceux qui ne cherchaient plus à en saisir le sens. Parfois même, il lui arrivait de s’y perdre lui même ; mais c’était une chose étrangement plaisant que de se noyer dans sa propre conversation. Ainsi donc, ils avaient fini par construire un terrain de jeu sans délimitation au fil du temps. Un jeu qui se passait de description tellement que les pions s’amusaient dans la subtilité d’un vide intersidéral.

-Parce qu’elle ne peut penser, ni ne peut percevoir comme vous le faites. Il est des gens immuables voués à rester dans leur inertie.

Désormais, Yui pouvait se permettre de donner des interprétations entièrement personnalisées. Il avait même tous les droits à bien des égards : il ne se contentait plus de dicter et de se référer à des savoirs fondamentaux et préalablement calculés. Il n’avait certes jamais eu de scrupule à partager son avis mais le fait d’exercer dans le cadre de son ancienne fonction ne lui permettait pas vraiment d’agir tel qu’il le faisait à présent. C’en était presque réjouissant.

-

Appuyé sur le comptoir, Valentine sirote son verre vide, faisant joyeusement tinter les parois. Oui, n’importe qui pouvait être Alice. Tout le monde était Alice, en réalité. Le jeune Mistumasa avait simplement commencé son histoire avec ce que Yui avait voulu entendre en conclusion. Par contre, il restait encore possible d’instaurer d’autres scénarios. Si Alice elle, pouvait passer de la réalité à la transcendance d’un autre univers, elle n’était que la seule et l’unique a avoir eu ce privilège dans le cadre de cette histoire. Que pouvaient-il advenir de ces deux alices innocentes et prépubères si ces dernières étaient tombées dans un même monde...? Evidemment, au dessus d’Alice s’y trouvait encore le narrateur. Et sans raison valable, la pensée du moment fit sourire l’ancien psychologue. Revenant jeter un coup d’oeil sur l’adolescent, il lui avisa un regard interrogatif sur ce fameux sac. Cardepuis la dernière fois, il en ignorait le contenu et les devinettes n’étaient assurément pas son fort.

-Et donc. Ce sac... ? remit-il la question au goût du jour.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient désormais avait mué depuis la même dernière fois. La seule similitude étant peut être le vide qui y régnait encore. Valentine ne doutait pas qu’elle se remplirait bien assez tôt. Lorsqu’il aurait daigné ficeler les derniers préparatifs. Lorsqu’il aurait aussi trouvé, le nom de son enseigne.





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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyMar 2 Avr 2013 - 23:53

RECRUDESCENCE(s).
« À l’Ouest et à l’Est,
Foudre sans promesses.
Find yourself.
»


Et il s’imprègne de brièveté, de mots disséqués et de rencontres qui voguent, qui voguent et n’en finissent jamais. Les aiguilles d’une montre qui claquent et s’entrechoquent et les chiffre d’un cadran qui changent en restant toujours les mêmes. Valentine n’est plus et n’a jamais été. Que des prétentions mondaines dans un livre aux pages distraitement colorées, un livre aux pages de plus en plus défoncées. Une Alice par tous les chemins et des pions qui s’endossent les uns les autres. Au centre de cela, il y a toujours recommencement, la possibilité de tourner un sablier. Et Kohaku s’imagine Yui tourner ce sablier, encore, encore et encore, repoussant, déformant et réaménageant leur présent ‘moment’. Lorsque Valentine, pseudo-quelque chose, indéniable excentrique, lui demande ce qu’il y a dans le sac, l’adolescent se contente de sourire, sourire, sourire, encore et toujours, pianotant ses phalanges sur le bord du bureau dans la contemplation certaine du détour de situation qui les attend. Yui le questionne, Kohaku lui répond et, en retour, lui lance une nouvelle question. Routine ponctuée de critique qui encadre comme elle laisse place à l’imaginé. Dans ce sac, qu’y-a-t-il ? Un peu de tout, un peu de rien, des cadavres animaliers pour le dîner, des allumettes pour le dessert et un monde entier à partager, un monde entier que Joshua n’est pas pressé de faire découvrir à Yui. Ils auront amplement le temps d’arracher l’écorce de leurs arbres personnels plus tard, pour l’instant, il sourit, rires fusant hors des commissures relevées de ses lèvres et appose une réponse vive à l’interrogation du pseudo-rien-du-tout.

« De la recrudescence. Je me disais que ce serait bien de vivre un chapitre qui naîtrait des flammes. De la peinture, un peu d’essence et des allumettes. »

Ses mains viennent agripper les éléments mentionnés à mesure qu’il les nomme, il les dépose sur le bureau un à un, pianotant ses phalanges frétillantes sur chaque objet avec affection. Il peint là un portrait évident, un portrait enflammé et les pots de peinture s’accordent à ses intentions valsant dans teintes de crépuscule, d’orangé, de jaune et de rouge. L’étudiant décapuchonne la bouteille contenant le détonateur, l’essence, un contenant à priori lambda, désigné pour renfermé de l’eau, mais que Kohaku a reconfiguré comme il s’est reconfiguré lui-même. D’un revers de main, il fait basculer ce qui règne encore sur la surface de travail, des possibles feuilles, des possibles crayons, tasses ou rien du tout. Tout valse par terre et l’essence vient répandre son odeur nauséabonde alors qu’elle s’écrase sur le bureau.

Burn down past affilations. Il laissera Yui choisir quel dossier conserver, quel jeter dans les flammes, quelle réactions adopter et quelle alternatives refuser. Il lance les allumettes au psychologue, regarde la petite boîte de carton voltiger jusqu’à la silhouette immaculé de Yui avec une sérénité mauvaise. Arrogant Cheshire qui n’apprendra jamais.

Baissant une paume, il farfouille une nouvelle fois dans le sac, sans lâcher Yui Valentine du regard, humant l’air perfide de ses pores tonitruants, gloussant comme une horloge, alarmant comme une sirène.

« Et le coupable de l’incendie. »

Il dépose, contenance soudainement trop enfantine pour sembler vile, une bougie parfumée au miel sous les yeux de Yui. Ils n’auront qu’à dire que la bougie a basculé sur les papiers, engendrant ainsi les flammes. Logique boiteuse qui satisfait pleinement Kohaku, pas besoin de voir plus loin que l’effigie d’un phénix, que le renouveau d’une existence. Il goûte l’âme dans les flammes, il goûte l’opportunité dans l’odeur enivrante du bois calciné. Toutefois, l’action ne sera pertinente que si Yui la pose lui-même.

Il lui laissera donc le choix, souriant tout au long.

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MessageSujet: Re: Chess Game - Black against White   Chess Game - Black against White EmptyJeu 20 Juin 2013 - 22:30

INCENDIE
La fin… pour un meilleur renouveau

Il y a un écho qui se déforme, se répercute et se dissout contre les parois, encore, encore. Et puis toujours.

Sonne le rire maudit de cet adolescent, un esprit damné jusqu’à peut-être jamais. Devant les yeux du psychologue jaillit un éclat soudain, un chaos de couleurs passionnels qui s’embrasent se meurent dans une folie colossale. Dans cette guerre abstraite, les flammes engloutissent les couleurs, et les couleurs elles-mêmes se désintègrent en une épaisse matière noire. Le tout est un brouillard sombre qui voudrait avoir raison de l’air et de sa transparence…

C’est à la fois splendide et chaotique. Les odeurs s’entremêlent et s’empoisonnent entre elles, tout grésille, tout hurle, tout se vit pour une dernière fois. La chaleur envahit son espace confiné, tout s’embrase, tout se blesse et tout se consume dans un ultime combat.

Il fait chaud.

Il brûle, ils brûlent.


***

Yui s’est levé en sursaut, sortant d’un monde onirique et torturé. Son regard se pose alors sur la bougie vierge posée sur son chevet. Elle lui rappelle que la folie d’un adulte a plus de cadres que celle d’un enfant. Elle lui rappelle que tout coule et rien ne demeure. Et c’est sans doute la raison pour laquelle il quitte cette académie. Sans doute la raison pour laquelle il décide de se consacrer à sa propre folie plutôt que celle des autres. Dernière nuit dans sa chambre du couloir des personnels de l’école. Derniers instants sous le l’insigne du psychologue excentrique.

L’eau coule le long de son corps comme pour épurer toute trace d’impureté et de mauvais flux. Il se débarrasse de ses dus, promesses et antécédentes ambitions, tandis que ses pensées embuent les vitres de la baignoire. Tout est éphémère, tout finit par disparaître.  

Le jour se lève de sa lumière fébrile et le docteur Valentine dépose sa carte professionnelle sur sa table de chevet après y avoir inscrit son adresse e-mail personnelle au dos.

En partant, le docteur Valentine a laissé sa porte entrouverte.



FIN
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