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 Surfons sur une vague d'inspiration

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Hisaka Rika
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MessageSujet: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptySam 25 Juil 2015 - 18:56

Je tapote nerveusement mon crayon à papier sur une feuille vierge. Le départ de l’épreuve a été donné il y a dix minutes déjà, enfin épreuve, plutôt concours organisé par l’académie pour célébrer l’ouverture d’un nouveau bâtiment pour les clubs. Je ne me suis jamais réellement intéressé à l’écriture, je préfère lire, je ne suppose que ça n’étonne personne me connaissant un minimum. Toujours est-il qu’après avoir discuté du club avec Coda-senseï dans un salon de thé, la présidente avait demandé un minimum de participation, n’ayant jamais fait mes preuves dans le domaine, j’ai donc décidé de participer dans l’optique de me découvrir un talent caché…Quel comique je fais. Blague à part, je n’ai toujours rien écrit sur mon brouillon, mais je ne semble pas être le seul dans ce cas alors ça me rassure un peu. Voyage Japonais, c’est le thème qui nous a été donné pour écrire notre nouvelle. C’est vague, c’est flou, mais j’imagine que c’est pour nous laisser assez de libertés pour traiter le sujet. Etant inexpérimenté, je me dis qu’il vaut mieux que je découpe mon travail en plusieurs parties comme le ferait un scientifique, c’est tout ce que je suis capable de faire après tout.

Prendre les étapes une à une sans en oublier ou en brûler par manque de temps, un travail correct et inachevé sera sûrement plus valorisé qu’un brouillon rendu à temps. Voyage. Voyage. (*) Qu’est-ce que ça peut bien m’évoquer ? Partir, loin ou pas. Vacances, déménagement, travail, il y a plein de raisons de s’en aller. Et maintenant, le Japon. Pourquoi choisir le pays des divinités pour s’exiler ? Qu’avons-nous de particulier ici ? Se poser les bonnes questions est un travail qui demande plus de réflexion que je ne l’imaginais, mais j’avance plus bien. Je tourne la tête, le poing enfoncé dans ma joue, je commence alors à me projeter vers l’extérieur en observant ce qui semble être les jardins de l’académie de l’autre côté de la baie vitrée. Je suis dans un campus avec des gosses de riche, je ne sais pas si on peut considérer que c’est très représentatif du pays entier. Qu’en est-il de Nagoya alors ? La ville où j’ai toujours vécu avant Keimoo. Non, il n’y a définitivement rien d’intéressant là-bas. Du tout.

Je secoue la tête, c’est bien de chercher une source d’inspiration, mais je devrais commencer à écrire quelque chose sur ma feuille, au moins une idée…que je n’ai pas, ou plutôt disons que je n’arrive pas à organiser mes idées pour en faire un tout cohérent. Je me mords la lèvre inférieure, il faut que j’écrive sur ce que je connais, que je m’appuie sur des choses que j’ai vécues, sinon je serais incapable de retranscrire des émotions sous forme de mots, je le sais. Qu’est-ce qu’il s’est passé en 19 ans de vie sur terre ? Je n’ai jamais quitté le pays, ce serait difficile de décrire…un vol d’avion par exemple. Ce ne sera donc pas le trajet en lui-même qui sera au cœur de mon texte, si ce n’est pas ça…Alors quoi ?  C’est au moment où mes iris bruns foncés sont confrontés à la vision des rayons du soleil que je trouve ma première idée. L’ancienne salle du club de littérature, le crépuscule, les éclats de la chevelure rose de Lyn, ses yeux bleus, son arrivée au Japon. C’est très cliché, mais une nouvelle qui raconte le premier jour d’une élève transférée au pays du soleil levant, découvrant par le biais de ses camarades les codes sociaux nippons, ça pourrait le faire pour le moment. Je ne suis pas vraiment doué avec les mots de toute façon, décrire un paysage typiquement japonais, ça ne me réussirait pas.

Quelques mots sur un papier, c’est tout ce que j’ai pour le moment, mais c’est un grand accomplissement pour moi. Mes doigts se crispent soudainement sur le crayon, je n’ai pas vraiment l’intention de gagner ce concours, ni même d’obtenir une quelconque récompense, néanmoins…Si ça devait arriver, est-ce que ça voudrait dire que ma nouvelle sera lue par le public ? Ou pire, que toutes les productions soient distribuées à la fin pour être jugées et critiquées. Bon sang, je ne peux pas me permettre de prendre le risque qu’elle me lise. Il me faut une autre héroïne, j’ai bien envie de prendre une européenne comme base, mais pas son portrait craché. Avant que je ne m’en rende compte, j’ai commencé à dessiner un visage en mettant des annotations pour m’aider à décrire. Les choses commencent à se préciser et je n’ai plus de mal à faire fleurir mes idées qui, jusque là, n’étaient que des bourgeons. Je barre des caractères, je les réécris, l’inspiration me gagne. Je m’en étais déjà aperçu le jour où je l’ai regardée, mais c’est définitivement ma muse. Arigatô.



Dernière édition par Hisaka Rika le Dim 26 Juil 2015 - 22:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptySam 25 Juil 2015 - 19:06

Let's roll !
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MessageSujet: Re: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptySam 25 Juil 2015 - 19:06

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MessageSujet: Re: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptyDim 26 Juil 2015 - 17:19

Après avoir terminé l’ébauche de la nouvelle, je pose mon stylo et commence à me relire, plutôt satisfait de mon travail ces quinze dernières minutes. J’ai pris un peu d’avance, je crois que je peux me permettre de souffler un peu. Après avoir légèrement reculé mon siège, je m’étire longuement, à la manière d’un félin, et regarde autour de moi. C’est surprenant de ma part, mais je reconnais des têtes autour de la table. Maintenant que je suis plus à l’aise, je peux enfin lever la tête vers les autres. D’où je suis, je ne parviens pas à voir s’il a déjà écrit quelque chose sur la feuille, mais je suppose qu’il a déjà des idées, plus que moi j’imagine ? Après tout, j’ai la vague impression qu’il est plus ambitieux que moi – ce n’est pas comme si c’était difficile de l’être, mais bon – et qu’il compte se servir de ce que l’on apprend durant les activités du club pour réussir. Un peu plus loin, j’aperçois une crinière rose qui m’est maintenant familière, je souris en voyant une expression concentrée sur son visage qui reflète habituellement l’insouciance.

Je secoue la tête après avoir cligné des yeux, il faut que je me ressaisisse ou alors l’avance que j’ai prise en écrivant les grandes lignes de mon scénario, finira par se dissiper comme neige au soleil. Bien décidé à continuer sur ma lancée, je prends une nouvelle feuille pour mieux organiser mes idées jetées en vrac sur mon brouillon. Et là, c’est le drame. Le papier reste vierge, mon crayon refuse d’écrire le moindre mot. Mon cœur s’emballe, mes pensées se heurtent. Pourquoi ? Je ne me suis pas senti envoûté en la regardant cette fois, je ne l’ai pas entendue parler, je n’ai pas croisé son regard alors…Bon sang, ne serait-ce pas justement parce que je ne peux pas la voir en action au moment présent que je n’arrive pas à décrire ce que j’ai ressenti en la voyant que je n’arrive pas à mettre des mots que mes émotions ? J’ai la sensation que mes souvenirs s’effacent, se ternissent et deviennent de plus en plus fades, je commence même à douter de la pertinence de la ligne directrice de ma nouvelle. Je suis comme piégé au fond d’un océan, emprisonné dans le bleu de ses yeux depuis ce jour. Je les vois, je les imagine, mais je ne peux pas parler, je ne peux pas écrire.

C’est terrible, j’ai besoin d’air. Je me lève brusquement, faisant légèrement sursauter les candidats à quelques mètres de moi. Je suis debout, j’ai les poings serrés, j’ai l’impression d’être le centre de toutes les attentions et particulièrement de celle des examinateurs. Les yeux plissés, mes iris sont focalisés sur l’étudiante censée m’inspirer, mais elle semble trop concentrée sur ses activités pour pouvoir me remarquer. J’attends que quelque chose tombe du ciel, un miracle, qu’elle relève juste la tête vers moi pour que je me souvienne vraiment de tout. Le temps s’est arrêté pour moi. Je ferme les yeux et me rassois calmement pour reprendre mes esprits. Que puis-je faire ? Maintenant que je l’aie choisie comme héroïne de mon récit, je ne peux pas me permettre de revenir en arrière, je n’ai pas d’autre idée de toute façon, et maintenant que je sais qu’elle est dans la pièce, tous mes autres scénarios finiront par converger vers une histoire où elle sera présente. Quand je rouvre les paupières, je sens une présence désagréable derrière moi. Je tourne lentement la tête pour y découvrir un surveillant de l’épreuve, notre proximité me dérange autant que son regard. Il me fait signe de le suivre et d’emmener mes brouillons avec moi, j’obéis sans discuter et après que nous soyons suffisamment éloignés du groupe, il commence à me parler.

« Hé toi. Tu crois que je n’ai pas vu clair dans ton jeu. Au début je t’ai laissé faire, mais quand tu t’es levé pour mieux voir sur sa feuille, tu croyais vraiment que personne n’allait le remarquer ? »

Non…Non monsieur, c’est un malentendu. Je regarde à droite et à gauche, vraiment très mal à l’aise dans cette situation, j’essaie de lui montrer mes brouillons, mais aucun son ne sort de ma bouche, je ne suis pas sûr d’arriver à le convaincre. Je baisse la tête, qu’est-ce qu’il va m’arriver maintenant ? Est-ce qu’il va en parler et me faire passer pour un tricheur dans tout le campus ? En vue de son attitude, je dirais que c’est tout à fait son genre, accuser les autres sans avoir de preuves. L’ascenseur émotionnel que je suis passe alors de la culpabilité à la frustration, il n’arrange pas mon cas quand il reprend la parole, persuadé d’être tout puissant.

« Alors tu ne nies pas ? Petit tricheur. Donne-moi ton nom, je vais te virer et te désinscrire…
- Non ! Je-je vous assure. »

Pourquoi est-ce que j’ai réagi ainsi ? Je ne saurai le dire. Je ne tiens pas particulièrement à écrire cette nouvelle, je n’ai même pas de talent pour écrire et je ne suis même plus sûr de ce que je vais écrire. Néanmoins, une fois dans ma vie, j’ai envie d’aller au bout de quelque chose et faire de mon mieux. J’ai promis. Devant Coda-senseï, Aeris-san et Maku, j’ai dit que je participerais. La rose m’avait même souhaité bonne chance avant d’être coupée dans son élan par la professeure de langues étrangère. Et puis, si cette histoire venait à s’ébruiter, qui sait si les seules personnes qui acceptent de me parler dans le campus continueront de le faire ?

« V-vous ne comprenez pas. Je n’ai pas t-triché ! Je vous le jure. S’il-vous-plaît, croyez-moi. Regardez. Regardez mon histoire ! Le début, ce que j’ai écrit. Le personnage principal, c’est une fille et.. »

Je m’arrête net. Et quoi ? Si je lui dis qu’Aeris-san est censée me donner l’inspiration, il va certainement me rire au nez. Mais qu’est-ce que je préfère ? Etre complètement ridicule ou être considéré comme un fraudeur ? Je prends mon courage et deux mains et lui mets les feuilles sous le nez. J’ai besoin d’air. Vite, quelque chose, il faut que j’en finisse au plus vite avec cette explication. L’homme n’est toujours pas convaincu, je le lis dans son regard, peut-être s’attend-il à ce que je sois plus clair ? Au risque de me taper la honte du siècle, je me mets devant lui, bien droit, raide comme un robot.

« Je…Je…je m’inspirais d’elle pour écrire, mais je n’y arrivais pas, alors ça m’a frustré, j’ai commencé à la fixer et…
- Retourne t’asseoir. »

Il me tend mes brouillons. Je relève ma tête vers lui, les joues complètement rouges. Il ne m’adresse pas le moindre signe de sympathie ou d’excuse, mais il me laisse au moins ma chance. Sans rien dire, je lui reprends les deux feuilles froissées des mains avant de retournement m’asseoir. Deux heures se sont déjà écoulées, j’ai perdu beaucoup de temps avec tout ça et je ne sais pas si je serai capable de finir. En tout cas, j’ai trouvé ce qu’il manquait mon récit, un élément perturbateur. Un conflit ou une altercation. C’est vrai, mon histoire serait plate si je ne faisais que des descriptions, je dois trouver quelque chose de plus profond, jouer sur les facettes de l’héroïne, quelque chose comme ça. Encore sous le choc de ma discussion avec l’examinateur, je finis par reprendre mon crayon et écrire sur la feuille le champ lexical de la colère ainsi qu'une petite remarque à moi-même, pour éviter les problèmes à l'avenir : Ne plus regarder Lyn Aeris.

Je crois que je ne vais jamais y arriver à ce rythme là.
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MessageSujet: Re: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptyDim 26 Juil 2015 - 17:32

Pokéball, go !
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MessageSujet: Re: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptyDim 26 Juil 2015 - 17:32

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MessageSujet: Re: Surfons sur une vague d'inspiration    Surfons sur une vague d'inspiration  EmptyDim 26 Juil 2015 - 21:35

Ecris jusqu’à ce que ton corps lâche, fais mouvoir ton poignet jusqu’à la fin, ne lâche rien. J’essaie de me rassurer moi-même tandis que de précieuses secondes s’écoulent. La sueur coule sur mon front, mais je ne prends pas la peine de l’essuyer, je ne sais plus où donner de la tête, je retranscris au mieux mes idées sans jamais relire ce que j’écris, j’ignore même si je n’ai pas rédigé deux fois la même chose. A cause de mon petit accrochage avec un examinateur, j’ai perdu du temps, j’ai oublié ce que je voulais dire à cause du trac. Bref, je suis vraiment mal. Il ne me reste plus qu’une heure devant moi, et j’ai vraiment l’impression d’écrire n’importe quoi, pourvu que ce soit cohérent. Je m’acharne avec tant d’ardeur que je serai vraiment très déçu que mes efforts ne soient pas récompensés. Depuis que j’ai pu retourner m’assoir, je n’ai plus essayé de regarder Aeris-san, en fait je n’ai même plus tenté de la prendre pour modèle dans ma nouvelle, l’héroïne sera une européenne fade et sans particularité, tant pis.

Le temps presse, et regarder régulièrement sur l’horloge qui me fait face ne m’aide pas vraiment à me concentrer. Je suis au bord du désespoir, je me demande si les vrais auteurs ressentent aussi ça quand ils se retrouvent devant une page blanche ou qu’ils n’arrivent pas à rendre leurs ouvrages dans les délais imposés. Quelle souffrance. Et moi qui pensais qu’on pouvait prendre du plaisir en écrivant, croyez-moi, c’est bien la première et dernière fois de ma vie que je m’adonne à cette activité. Je grimace en massant mon poignet droit endolori par l’effort, courage, c’est bientôt fini. Les caractères deviennent flous sous mes yeux, le sens de ce que j’écris m’échappe totalement, mais je ne peux plus me permettre de revenir en arrière, je dois terminer. C’est vrai, au début je voulais privilégier la qualité à la quantité, mais mon récit semble déjà si court par rapport à ce que mes voisins écrivent, je ne peux pas prendre la liberté de rendre deux pages, ça serait une honte.

Pas de le temps de faire de pause, même si tout mon corps cède à la fatigue, si mon âme toute entière me hurle que je n’ai aucun talent que je devrais rendre feuille blanche. Non, ça serait m’avouer vaincu devant l’examinateur et plus personne ne croira en mes promesses. Oui voilà, j’ai eu le malheur de dire aux membres du club de littérature que je participerais, je ne veux pas passer pour un lâche qui ne tient pas ses engagements. Concentre-toi, mais je n’y arrive plus, si je le pouvais, je m’effondrerais sur la table et je me fondrais dans le décor ou dans mes larmes, je ne sais pas vraiment. J’écris ce qu’il me passe par la tête, tous les détails qui viennent à l’esprit, je ne réfléchis plus, je suis juste devenu une machine à créer des phrases qui se succèdent sans prendre en compte la trame principale. Médiocre, lamentable, ma conscience elle-même me jette la pierre pour mon échec.

Et là, combo de malchance. La mine de mon crayon se casse. Paniqué, je cherche de quoi le tailler et je dois m’y prendre à plusieurs reprises pour ne pas casser la mine. Je reprends aussitôt l’écriture, nous entrons dans la course contre la montre, le dernier gros rush à franchir. Trente minutes, annonce l’examinateur à quelques mètres de moi. C’est mauvais, je ne suis même pas encore au trois-quarts de ce que j’avais prévu. J’accélère mon rythme, mais la confusion vient s’ajouter à au stress, je ne parviens plus à écrire la moindre phrase sans faire de faute, parfois je dois m’y reprendre plusieurs fois avant d’écrire le bon caractère. Mes yeux fatiguent, mon poignet aussi, mais le pire reste mon imagination. J’essaie d’attraper mon gobelet posé un peu plus loin, afin de me rafraîchir un peu, mais je me rends compte qu’il est vide. Tant pis, je n’ai plus le temps de le remplir, je boirai après.

Malgré toute la volonté que je mets pour écrire, j’ai l’impression de tourner dans le vide (*) et cela a pour effet de m’énerver encore plus. Frustration, colère, angoisse, je n’ai jamais rien ressenti de tel devant une copie, c’est totalement différent des exercices que j’ai en classe, je n’ai rien sur quoi m’appuyer, tout doit sortir de ma tête, nous ne sommes pas guidés par quelque chose. En fin de compte, écrire une histoire ne semble pas pouvoir s’appréhender de la même manière que rédiger un compte-rendu scientifique, en tout cas ma méthode ne semble pas avoir fonctionnée. Je pousse un long soupir en voyant tour à tour, des gens rendre leur nouvelle sous le regard bienveillant de l’examinateur. Brûlez en Enfer, tous autant que vous êtes. Dans mon esprit, les idées s’épuisent, je ne sais pas comment terminer sans bâcler.

« Plus que 10 minutes, relisez-vous. »

Quoi ? Je n’ai même pas terminé d’écrire, l’héroïne vient à peine de terminer son deuxième jour de cours et elle n’est pas encore sortie de la phase « confrontation avec l’élément perturbateur ». Le dénouement, il faut que je passe à la conclusion. Tant pis pour les détails, je dois me dépêcher de terminer pour que l’on puisse au moins suivre la trame principale. Je n’aurai probablement pas le temps de me relire, mais je suppose que c’est un mal pour un bien…mes yeux ne souffriront pas des inepties que j’ai pu rédiger sur papier. J’écris les derniers caractères sur une dixième feuille, une fois le crayon posé, je m’étire alors que le surveillant du concours annonce la fin de l’épreuve. J’ai terminé. C’est du grand n’importe quoi, mais c’est fini.

Je réalise alors qu’il y a encore une dizaine de candidats qui doivent rendre leur production et signer la feuille de présence avant moi, suivant l’ordre alphabétique. Je profite de ce temps de répit pour jeter un œil à ce que j’ai écrit, les deux premières pages ne me semblent pas trop mauvaises, mais à partir de la troisième, la catastrophe commence. Je réalise que j’ai fait des fautes monstrueuses, des oublis de mots ou encore des répétitions. Pire encore, en plein milieu de l’intrigue, je m’éloigne complètement du sujet et part sur une confrontation entre le personnage principal et son frère…que l’on ne reverra plus jamais dans l’histoire par la suite. Bon sang, j’ai perdu du temps inutilement et je ne suis même plus capable de me souvenir de ce que je voulais faire du personnage qui servait de frère à l’européenne de mon récit. Huitième page, je suis au bord de la crise cardiaque, il y a des phrases à rallonge et d’autres beaucoup trop courtes, c’est vraiment tout sauf rythmé. Enfin, j’imagine que ce n’est pas encore la pire chose. Je m’épargne la souffrance de lire les deux dernières pages, sachant qu’il y aura certainement encore d’autres fautes qui traînent un peu partout.

Complètement anéanti par ma performance minable – oui on peut le dire – je croise les bras et pose ma tête dessus. La vision du soleil couchant sur les jardins de l’académie à travers la baie vitrée me réconforte un peu, du moins la beauté du paysage me fait oublier à quel point je vais rendre les jurys fous de rage quand ils liront ma nouvelle. J’ai vraiment fait fort pour le coup, je crois bien que j’ai combiné toutes les choses à ne pas faire quand on écrit. M’enfin, ce n’est pas comme si j’allais retenter l’expérience. La prochaine fois qu’il y a un concours du genre, je resterai juste cloîtré dans ma chambre et je m’interdirai moi-même de sortir.
* : https://www.youtube.com/watch?v=vtNJMAyeP0s
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