Rencontre avec une Vénus de flamme

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Le regard acéré, scrutateur, Brieg était en chasse, parcourant la salle d’un pas lent et assuré, s’arrêtant parfois avant de repartir, se presser ferait mauvaise impression et à quoi bon se dépêcher si c’est pour se faire envoyer dans les roses cinq minutes plus tard ? Donc patience. Il ne fallut pas longtemps avant de trouver sa Valentine, il se surprit de ne pas l’avoir vu tout de suite alors qu’elle brillait au milieu de la foule. Suffisamment près pour observer la belle mais suffisamment long pour ne pas se faire repérer, il prit son temps à la regarder. Séduisante, terriblement séduisante, les couleurs de flamme mettaient en avant la peau blanche de la jeune fille et soulignait élégamment les formes de celle-ci. Après un rapide coup d’œil au visage de cette femme-flamme que notre breton en eu la certitude, sa cavalière était l’incarnation de la flamme de l’amour, si Vénus était née des flammes c’est ainsi qu’elle aurait apparue. Un, deux et trois, Brieg se lança et une fois face à la belle dit dans une révérence :[/i]

- Mademoiselle. Je me réjouis d’être votre cavalier et serais votre chevalier-servant jusqu’à ce que vous vous lassiez de ma compagnie.

Son japonais frôlait la perfection, seul son léger accent trahissait ses origines. Sur le moment il avait hésité à offrir son cadeau mais changea d’avis au dernier moment, mieux valait attendre la réaction de la demoiselle avant de faire quoi que ce soit. Son regard se planta dans celui de la Vénus de flamme et réussit non sans mal à ne pas être dérouter par ces yeux fauves.

Les yeux de la belle étaient toujours a la recherche de celui qui viendrait a sa rencontre, celui qui passerait toute la soirée, ou une bonne partie du moins, en sa compagnie. Les garçons étaient tous plus beaux et séduisants les uns que les autres, et les filles ravissantes dans leur costume coloré. Keio se tourna vers une jeune femme qui était déguisé dans les mêmes teintes qu'elle. Un sourire s'afficha sur son visage et elle fût tenté d'aller lui adresser la parole. Elle fit deux pas, et s'arrêta en voyant enfin quelqu'un qui venait se mouiller.
Tiens tiens, un mystérieux inconnu préférant sûrement l'art des mots a celui de se déguiser.

- J'ignorais qu'on pouvait rencontrer de grands personnages a Keimoo. Je suis ravie que mon cavalier soit un as des paroles de l'amour...

Keio croyait que son japonais était parfait. A son partenaire donc de voir s'il pouvait y déceler une pointe d'accent ou pas. Faut dire qu'elle avait commencé un peu durement. Enfin, si le garçon voulait l'épater, il devrait tenir son rôle d'anarchiste aux beaux mots jusqu'au bout. Peut-être qu'ainsi elle tentait de savoir qui se cachait sous ce masque de Guy Fawkes, ou voulait-elle tout simplement s'amuser. Enfin, elle lui offrit son bras, lui sourit lorsqu'il y croisa le sien, et le suivit dans le salon. Elle avait gardé une main derrière son dos, celle contenant les broches. Le regard de fauve détailla a nouveau les décors, avant de s'arrêter pour récupérer son bras, regardant son valentin. De ses mains gantées, aux griffes acérées, elle lui montra les magnifiques broches-papillons en cristal, et s'approcha pour la lui mettre sur sa cape.

-Ce sont les papillons qu'on devra garder toute la soirée!

La jeune femme pheonix lui tendit la broche et sembla attendre quelque chose. Sûrement qu'il fasse la même chose pour elle. Ha oui, le cadeau. Elle retira son gant droit et son cavalier put apercevoir un bracelet tressé autour de son fin poignet. Quelques fleurs violettes, taillées dans du bois de couleur acajou, ornent le bracelet.

-C'est pas le cadeau du siècle, mais j'ai pensé a le faire moi-même pour l'originalité. La fleur signifie la détermination et la persévérance, enfin, ça me va un peu.

Nouveau sourire, tandis qu'elle penche un peu la tête pour détacher le bracelet avec ses dents, et oui, elle est douée la belle. Puis, elle réussit a défaire le noeud, et prit le bracelet avec son pouce et l'index de sa main droite, pour le lui montrer.

-Je peux?

Spoiler:

[J'ai la permission de poster en premier ici]

Il était professeur. Il était père de deux élèves. Il était divorcé d'une femme. Veuf d'une autre. Et ses collègues venaient de le prendre à part dans la salle des professeurs. Lui expliquant, qu'ils avaient entendu la rumeur d'une fête. Qu'il fallait surtout ne pas y aller. Cette fête, c'était la débauche. La luxure. L'alcool. Les filles à moitié nue. Les garçons lubriques. Akamu Dupreil, professeur de français, n'aurait jamais pensé à aller à la fête dont sa fille et son fils lui avait parlé. Seulement : Débauche. Luxure. Alcool. Filles. Garçons.
Remerciant vivement des collègues septiques de l'attitude de leur camarade, Akamu Dupreil se pressa de terminer ses cours. Il voulait trouver un costume. Il avait plein d'idée : il voulait se déguiser en tortue ninja. Il adorait les tortues ninjas. Oui, seulement,trouver une coque de tortue c'est pas facile. Et pour danser, c'est encombrant.

Tant pis, Akamu Dupreil abandonna l'idée de la tortue Ninja pour se mettre à l'idée d'un lapin. Un lapin c'est mignon et avec ses cheveux blancs et ses yeux presque gris, cela lui irait bien. Oui, mais un lapin c'est pas terrible. Ça fait des petits crottes partout. Ce n'est pas vraiment propre. Et puis, les cœurs des lapins c'est fragile. Akamu Dupreil ne voulait pas mettre son cœur en danger. Il abandonna le lapin.

Finalement, le jour du bal arriva et le professeur n'avait pas trouvé de costume. Lorsque sa fille se présenta à lui dans une tenue magnifique mais un peu trop dénudée, le professeur réalisa qu'il était dans la merde. Aussi au lieu d'attacher Keio à une chaise pour l'obliger de mettre une salopette, il s'empressa de la laisser sortir. Puis, il retourna la maison où il vivait. Jetant au passage tout ce qui lui tombait sous la main. Avant de tomber heureux sur un pantalon dix fois trop large de couleur blanche et d'une tunique blanche tout aussi trop grande.

Le pantalon glissait de ses jambes. Le professeur attacha le maudit vêtement avec le cordon des rideaux de la maison. Des rideaux d'un presque blanc. L'idée vint brutalement. Akamu s'empressa de détacher le rideau. Un peau de couture : et hop, il avait une cape. Une cape et cap de la porter en faisant croire que c'était un costume prévu depuis longtemps.

Une barrette dans les cheveux, les chaussures oubliées, Akamu Dupreil s'empressa d'aller à ce bal. Qui dit au passage, il prit un sac avec lui. Avec quelques drogues – pour chasser l'ennui s'il venait, et quelques clopes – pour fumer. Et évidemment de la bouffe végétarienne. Car Akamu Dupreil est peut-être un dingue des drogues qui se fument, mais attention, il consume que du biologique et rien qui ne soit animal.

Encore faut-il s'y rendre à ce maudit bal. Akamu Dupreil n'a pas le permit de conduire. Il faut prendre le taxi. Sur qu'avec sa tenue de fantôme et son grand drap, il trouvera facilement. Heureusement, que oui. Les gens sont dingues : pour quelques billets, ils prennent le premier fou. Oui mais : le taxi c'est pas écologique. Akamu Dupreil se maudit d'avoir eut la fainéantise de prendre ce moyen de transport.

Enfin, il arrive dans la salle de bal. Magnifique, on en mangerait. Il parle évidemment des étudiants majeurs qu'il peut voir. Akamu Dupreil ne donne pas dans le mineur : sauf avec Lun Marv. Mais il ne donne pas dans Lun Marv. C'est Lun Marv qui n'est qu'un aguicheur de première. Et puis, il n'avait qu'à pas à draguer sa fille.

Akamu rentre dans la salle de bal et une fille effrayante vint à sa rencontrer. Piocher une carte ? Quelle bonne idée. Tant qu'on lui demande pas de mettre un billet dans le dit panier. Le professeur prend la carte, puis il va vers le bar. Il se sert un alcool sucré avant que ses yeux ne se pointe sur un jeune Zorro qui entraîne SA FILLE.

Ah non. PAS QUESTION.

Et Akamu Dupreil passe tranquillement entre les deux. Son verre lui échappe des mains, et l'alcool se renverse un peu sur le pauvre partenaire. L'homme murmure de fausses excuses avant d'embrasser sur les lèvres, ce pauvre Zoro masqué. Se retournant, pour dire dans un français brutal :
« Je t'ai à l'œil ! » Et ponctuant ses mots par un baiser très chaste sur les lèvres de sa fille, Akamu ricana légèrement.
N'y voyait rien de sexuel. Akamu Dupreil embrasse tout le monde sur les lèvres.

Une fois cela fait, il retourne à sa place au bar, tout joyeusement. Comme-ci de rien n'était. On allait quand même pas s'amuser à séduire sa fille devant son nez. Avant de se souvenir brutalement : LA CARTE. Il faut l'ouvrir.

Et c'est chose faîtes.

--> Il est passé par ici, il ...

[Voilà, plus dans le même espace vital que vous deux.]

L'oiseau de feu avait fait un pas vers son cavalier pour lui attacher le bracelet, avant qu'une tornade blanche vienne les séparer. Sur le coup, il était difficile de reconnaître Akamu sous ce costume et surtout avec la maladresse feinte qu'il s'y était pris pour renverser ''accidentellement'' son verre d'alcool. Ce qui fut surtout révélateur, ce fut le baiser qu'il donna à son valentin sans la moindre raison. Keio ne put s'empêcher de hausser les sourcils en soupirant. Heureusement que son masque coloré cachait les émotions du haut de son visage. C'était quand même un avantage.
« Je t'ai à l'œil ! » Réprimande sévère, dans un français parfait, d'un papa-poule à sa fille, avant que ce dernier ne l'embrasse candidement sur les lèvres. Pas étonnant du tout avec le mannequin. Il le faisait tout le temps. Sauf qu'on ne doit pas oublier où ils se trouvaient. En plein salon de bal, où personne ne devait deviner l'identité de l'autre. Keio ne se laissa pas démonté pour autant et secoua la tête, décidant de garder sous silence ce qu'elle aurait voulu crier à son père. Elle aurait tout le temps pour ce faire un autre jour. Pas ce soir...
Bon, revenons enfin à notre cavalier, à qui on devait remettre ce cadeau.

-Je vais vous l'att...

Elle se retourna en sentant quelqu'un dans son dos, juste à temps pour voir un jeune homme avec un chapeau excentrique sur la tête.

- Je vous vole votre dulcinée pour deux secondes

Heuuu, comme ça, tout simplement?!? Avait-elle au moins son mot à dire dans l'histoire. À moins qu'au fond ce gars la connaisse et veuille lui raconter quelque chose par rapport à la soirée. Pourtant, elle, il lui semblait étranger.
Une main se posa dans son dos, tandis qu'on la renversa à la manière d'une princesse digne des contes de fées de Walt Disney. À peine le temps de réaliser ce qui se passait, qu'une main chaude se tenait dans son dos découvert, qu'un murmure fut soufflé et qu'un visage se pencha sur elle pour l'embras...Hein?! Quoi?!? Pour l'embrasser?!? Un vrai de vrai baiser là?!? Keio avait écarquillé les yeux en voyant faire ce chapelier qui était vraiment fou pour l'embrasser devant son cavalier. Un gémissement franchit alors ses lèvres lorsqu'une langue chaude s'insinua doucement dans sa bouche. Ses joues se teintèrent de rouge, comme pour aller avec les couleurs écarlates de son masque. Et avant qu'elle eut le temps d'en profiter pleinement, aussi rapidement qu'il avait commencé, le baiser prit fin. Et voilà le mystérieux inconnu disparu.

-Et ben....

Keio revint à elle lorsque la porte du salon se referma et posa son regard ambré, encore un peu embrumé suite au baiser, sur son cavalier de la soirée. Celui qui avait à peine eu le temps de lui parler. Elle étouffa un cri de surprise en le voyant mettre un genou au sol, la tête penchée en signe de confession, ou peut-être de pardon. Il faisait vraiment penser à un chevalier ainsi.

- Douce flamme veuillez accepter mes excuses de ne pas avoir su vous protéger. Je ne suis pas digne d’être votre chevalier-servant. A moins que vous me permettiez d’avoir une chance de me racheter, il vaudrait peut-être mieux pour vous de vous trouver un cavalier qui sache mieux vous protéger.

Soit il était vraiment à fond dans la peau de son personnage, soit c'était en fait un habitué des belles paroles. Les yeux de la belle se posèrent sur la petite boîte ébène que son valentin lui présenta. Son regard s'illumina en voyant la chaîne en argent avec un joli pendentif tout féminin.

- Voici votre présent mais je n’ose accepter le votre.


-Oh...c'est tout délicat!!

Un doux sourire, comme Keio pouvait les faire, tandis qu'elle se penche pour attacher une fois pour toute le bracelet sur le poignet du jeune homme, celui tenant son cadeau. Elle attacha bien serré, pour s'assurer qu'il ne glisserait pas, puis lui prit la main pour qu'il se redresse, amusée de ce comportement, même si c'était peut-être qu'un jeu. Elle avait même oublié de lui demander de lui mettre le papillon en cristal pour les identifier en tant que couple pour le bal. Il était trop facile de se laisser submerger par la thématique de la soirée.

- Ne savez-vous pas que refuser un cadeau est très impoli, et peut être mal vu par celle qui vous l'offre? Voudriez-vous vraiment m'attrister?

Un joli rire ponctua la question de la jeune femme. Elle aussi commençait à s'amuser dans ce rôle de princesse.

-Je vous donne une seconde chance chevalier de me prouver votre valeur et comme première mission... elle tourna un peu, présentant ainsi son dos nu à son valentin. Voulez-vous m'attacher ce bijou?

Il faut croire que Keio collait parfaitement à l'image de la Vénus de Flamme que son cavalier s'était faite d'elle vu comment les choses semblaient se présenter...

Comment pouvait-elle savoir que l'inconnu qui se tenait devant elle était en réalité un jeune aristocrate? Qu'il connaissait l'étiquette en vigueur puisqu'il y avait baigné dans sa jeunesse? Rien, pas le moindre petit indice sauf...sauf les attitudes du jeune homme à son égard. Des réactions digne du plus parfait gentleman. Seulement, c'était un bal. Un bal où des personnages étaient mis en place pour le déroulement de la soirée. Un évènement où l'imagination et la fantaisie étaient au rendez-vous. Cendrillon, Napoléon, Cléopâtre, chevalier, tous pouvaient se retrouver ensemble pour la veillée. Alors du coup, son valentin pouvait très bien être la pire des racailles, transformé pour l'occasion en bourgeois de bonne famille. Jouer un rôle était tellement simple.

Évidemment, la belle ignorait tout du malaise du jeune homme. Pour être encore plus pointu sur la chose, on pourrait même dire qu'elle ne pouvait aucunement deviné que c'était précisément elle qui donnait du fil à retordre au français. Keio ne jouait pas du tout à la grande séductrice qui veut tous les hommes dans lit. En fait, ce n'était pas du tout elle. Jouer les aguicheuses, n'était vraiment pas son truc, et surtout, elle trouvait ça un peu, comment dire, déplacé. Mais ce soir, elle s'était promis d'être différente de l'adolescente du nom de Keio Dupreil. Oui, ce soir, elle voulait se faire courtiser.

Le hasard avait bien fait les choses, il avait fait en sorte que la sublime perle tombe sur un fervent chevalier. Cependant, il était encore impossible de lire dans les pensées, et donc la précieuse ignorait tout du passé du jeune homme, comme ce dernier ignorait qu'il y avait quelques minutes à peine, il venait de se faire embrasser par le père de sa cavalière. Si le loup s'était plus écouté, peut-être qu'il aurait pu attraper la perle sans se faire coincer la patte dans le coquillage.

- Avec plaisir chère damoiselle.

Keio rouvrit les yeux. Elle offrait son dos à son cavalier, pour qu'il lui attache la chaîne, son regard se perdant un peu au devant d'elle. Le contact du bijou avec sa nuque la fit frissonner, mais elle ne fit rien, et resta silencieuse. Comparativement à la main chaude du mystérieux chapelier fou dans son dos, celle de la chaîne avait quelque chose de plus grave, presque sévère. Les choses entre les deux valentins venaient-elles de changer subitement?

- Il ne manque plus que la broche.

-''Oh, oui!''

C'est vrai, elle avait complètement oublié le cadeau de bienvenue. Cadeau, c'était vite dit, disons que c'était plus une façon de reconnaître le fait que leurs noms avaient sortis en même temps du chapeau et qu'ils étaient destinés à être ensemble pour cette soirée. Son cavalier prit donc le papillon sur la table et vint l'épingler sur le devant de sa robe, avant de se reculer pour observer l'effet que cela avait. Visiblement insatisfait, il revint vers la belle pour reprendre la broche, et la mit sur le masque coloré.

- A présent vous voilà fin prête et toujours aussi magnifique.

-Vous êtes trop charmeur, cela pourrait vous perdre...ou encore vous faire tomber encore plus sous mon charme

Oh, voilà qu'elle essayait une nouvelle stratégie. En fait, elle ne croyait pas vraiment à ce qu'elle venait de dire, mais c'était amusant. Sa main passa sur sa gorge et elle se rendit compte qu'elle avait soif. Avec tout l'énervement du début de soirée, c'était un peu normal après tout.

-Dites, vous pouvez peut-être aller me chercher un verre? Ce que vous voulez, je vous donne carte blanche!

Spoiler:

Il suffit parfois de peu de chose...

Quelque chose avait changé. Elle n'aurait su dire quoi, mais... Qu'es-ce qui avait changé en fait?!? Étais-ce la façon que se tenait son partenaire près d'elle? Le petit moment de malaise après les derniers mots prononcés?
Étais-ce le pied droit de ''V'' qui était un peu plus avancé vers la porte?
Parfois, être sensible aux autres, pouvait malheureusement amené ce genre de questionnement. Keio était prête à jurer qu'il se passait quelque chose chez son cavalier masqué, un peu trop masqué même. Si elle avait pu voir ne serais-ce qu'une infime partie de son visage, elle aurait peut-être pu détecter ce qui se passait.
Et oui, la rouquine avait ce qu'on pouvait appeler un ''don'' inné pour ce genre de truc. Même pas besoin que la personne parle, et simplement dans son non-verbal, elle pouvait détecter ce qu'elle ressentait, ou du moins avoir une bonne idée. Cependant, avec un costume qui ne montrait rien de l'étudiant devant elle, son don était futile. Ce qui est dommage quand on savait ce que le faux Roméo complotait.

Une demande toute simple, suggéré d'une façon plus que polie, pour avoir le plaisir de se faire offrir un verre. C'était le garçon qui devait s'occuper que sa cavalière ne manque de rien d'habitude, non? S'assurer qu'elle ait tout pour être heureuse: passer une bonne soirée: qu'elle mange si son estomac gargouille, s'abreuve si sa gorge est sèche et danse si ses jambes ont besoin de se dégourdir. Oui, Keio avait la fâcheuse habitude de croire aux contes de fées, même si la réalité était toute autre. Là où l'innocence et la vertu n'avaient presque plus leur place.

- Ce sera avec plaisir, douce Vénus. Je tâcherais de vous choisir une boisson digne de vous.

Il lui prit la main pour la baiser chastement, avant de disparaître là où tous deux étaient entrés, laissant le doux phénix seul. Il était vrai que l'oiseau de feu était réputé pour être un solitaire, puisqu'un seul existait à la fois. Lorsque sa vie touchait à sa fin, il se consumait dans ses propres flammes, et de ses cendres en émergeait un autre. Mais keio avait beau avoir le costume d'un phénix, d'une Vénus des flammes, elle n'avait pas envie de se retrouver seule, surtout pas en ce soir où tout était permis. Qui plus est, elle n'avait pas encore eut le temps d'apercevoir tous les costumes vu qu'elle avait trouvé son compagnon rapidement, ils avaient quittés la grande salle. Peut-être qu'un petit tour s'imposait. Elle aurait tout le loisir de revenir par après. Elle attendit disons, une dizaine de minutes, plus ou moins, avant de se décider et de franchir la porte.

[Revient de là ]

Vite, avant que minuit sonne, la princesse devait retourner au bal avec tout ce que cela donne.
Keio n'était quand même pas pour manquer la fin du bal. Malgré qu'avec les évènements de la soirée, elle avait eu son quota de choses étranges. D'abord, avant même qu'elle ait pu ''profité'' de son cavalier, son père (beau-père) était venu s'interposer entre les deux étudiants pour éviter qu'ils se collent un peu trop et du coup il avait eu la bonne idée d'embrasser ''V'', avant de lui rappeler qu'il la surveillait et de l'embrasser chastement. Comme si c'était pas assez, un autre avait jailli pour venir l'embrasser à pleine bouche. Un pur inconnu qui venait de lui voler son premier baiser, assez agréable en fait. Le chapelier fou, selon ce que disait son costume. Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. La populaire put enfin discuter avec ''son valentin'', notant tout-de-suite qu'il avait un accent et que ce n'était sûrement pas un japonais.
La soif se faisant sentir, elle avait demandé à son chevalier d'aller lui chercher un verre, en se disant cependant qu'il était inutile de l'attendre.
Une petite virée en ville pour aller retrouver son ami Lun à l'académie. Petit bémol, elle n'était pas tombé sur lui, mais sur son co-locataire qui était en piteux état. Elle avait dû jouer à l'infirmière. Vraiment?

Quelques heures plus tard, la voici donc de retour, pour jouer encore des mauvais tours.
Pas toujours elle-même cependant. Et non, la pauvre avait voulu se montrer gentille avec des gens qu'elle ne connaissait pas. Bon d'accord, il faut pas accepter des bonbons des étrangers. Oui, Akamu lui avait assez répété et elle l'avait assez écouté. Ben justement, ce soir, ça changeait. Keio en avait un peu marre de jouer la petite fille modèle, obéissante, douce, alouettttttttttttttttttttttte!
Et puis, aujourd'hui (ce soir) tout est permis!

Ha tiens, son masque qui l'attendait tout sagement-au moins y'en avait un qui l'était- sur une marche d'escalier. Elle le remit rapidement, vérifiant que la broche en cristal y soit toujours accrochée, et prit la direction du petit salon où elle se trouvait avant. Son cavalier devait bien l'attendre, avec son verre de... de quelque chose. Qu'à cela ne tienne, la jeune femme fit un tour dans le salon, et n'y voyant pas son chevalier, elle décida d'aller se servir toute seule. On est jamais si bien servi que par soi-même, non? Enfin, c'est ce qu'arrêtait pas de répéter Akamu avec le sourire. D'ailleurs, un joli sourire se faisait voir dans le visage de l'étudiante, se sentant un peu plus détendu grâce aux petits bonbons bleus. Cétait des ''nerds'' aux bleuets à ce qu'on lui avait dit.

Trouvant une place au bar, elle leva la main pour attirer l'attention du serveur, avant de lui demander un verre de vodka-cerise avec un sourire charmeur. Soit qu'il prit cela pour une invitation, ou que simplement il trouvait la petite de son goût, mais son verre ne prit pas plus d'une minute à se retrouver devant elle. Keio le remercia et se releva pour marcher un peu, lorsqu'une chevelure rousse attira son attention. Non pas qu'elle connaissait le jeune homme en dessous, mais déjà, au Japon, des gens avec des cheveux orangés, n'étaient pas vraiment commun. Elle fronça les sourcils et avança vers celui qui était affublé d'un costume de justicier, une épée pendant à s..attendez un peu là. Son cavalier du début de la soirée n'avait pas justement ça comme à-côté?!?

-''Hey...on se serait pas déjà croisé?''

Un peu cliché comme approche, mais après tout, ils s'étaient déjà croisés...

Comment faire pour reconnaître notre cavalier quand on a pas toute notre tête?!? C'était pas mal difficile, mais les organisateurs de ce bal avaient pensé à tout. Ils avaient donné aux invités des cadeaux identiques, pour officialiser le ''couple''. Bon, la vrai raison c'était pas vraiment ça, mais c'est pas grave. Keio avait reçu des papillons en cristal qu'on pouvait épingler sur le costume. Le sien, était toujours sur son masque, détonnant à merveille avec ses cheveux rouges-orangés. Et lorsqu'elle s'était penché sur le jeune homme qui était en train de flirter avec sa copine la bouteille de rhum, elle avait bel et bien remarqué l'insecte qui était toujours posé sur la cape sombre. C'est vrai qu'il faisait encore plus pirate avec le rhum, l'arme à son côté, le costume, et l'attitude. Ne manquait plus que le bateau.

Mais qu’est ce qu’il faisait là ? Keio voulu reculer d’un pas, s’éloigner de ce corps qui représentait un trop grand danger pour elle, mais elle ne put esquisser aucun geste, son cavalier était déjà sur lui, l’emprisonnant par son regard. Le visage du jeune homme se rapprochait inexorablement d'elle, ses lèvres frôlèrent les siennes avant de se poser dessus dans un doux baiser. Un baiser au goût amer et à la fois sucré pour Keio. Une boule de chaleur naquit alors au niveau de son ventre, tandis que les battements de son coeur s'accélérèrent. La populaire le laissa faire, tandis que la chaleur se répandit dans tout son être et que ses joues virèrent rapidement au rouge. Le baiser se transforma, devint plus doux, plus tendre, ce qui n’était pas pour lui déplaire à cet instant la. Elle sentait son cœur battre si fort dans sa cage thoracique … des sentiments confus, frustrants même l’envahirent au même moment que tout s’arrêta. Le Don Juan s'était reculé pour l'observer.

Oui la chère Vénus était de retour. Après une escapade, il fallait bien retourner au bercail non? Bien que la salle de bal ne fût pas vraiment la maison de Keio. Enfin, bref.
L'adolescente aurait peut-être été un peu plus loin qu'un simple baiser...vu l'état un peu douteux dans lequel elle se trouvait. Mais le destin en avait décidé autrement. Les portes s'ouvrirent en grand pour laisser passer une marée de policiers qui se ruèrent sur les pauvres étudiants qui n'avaient rien fait...ou presque.

Surprise sur le coup, elle ne bougea pas tout-de-suite, mais dès qu'une policière lui prit le poignet pour la mener avec les autres rebelles, la populaire décida d'agir impulsivement...aidée sûrement par la substance pas très catholique qu'on lui avait fait prendre. Elle se mit sur la pointe des pieds, prit le visage de la femme en croupe et l'embrassa à pleine bouche!!!!! Si Akamu la voyait, il la renierait sûrement...ou pas.
Il n'en fallu pas plus aux agents de la paix pour embarquer la donzelle avec les autres, pour le poste. Le rouquin lui murmura quelques mots à l'oreille, mais ceux-ci furent enterrés par les protestations des autres manifestants mécontent de la tournure des évènements.
Plusieurs explications plus tard, on relâcha Keio, qui n'eut aucune tache à son dossier vu sa franchise et sa non-responsabilité lors de cette fête.

L'envie de se retrouvée en pyjama se fit soudainement très grande, après toutes ces péripéties, le sommeil commençait à la gagner, mais l'air frais du dehors, la revigora. Juste assez pour qu'elle passe faire un tour au parc. Avec toute cette histoire, elle avait perdu son masque, avait du passer par la toilette pour remettre un semblant d'ordre dans ses cheveux, qui tombaient maintenant sur ses épaules, sauf quand le vent décidait de s'engouffrer dans quelques mèches rousses.