₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 Thé ou café ? [Judi]

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Hayden Yoshida
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MessageSujet: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyDim 19 Oct 2014 - 10:47

J’aime l’automne et ses tourbillons de feuilles dansantes. J’aime ce pays, cette région, cet endroit tout simplement, l’académie où j’ai passé toute mon adolescence et aussi là où je suis devenu adulte, là où je resterai probablement encore un moment. Difficile d’être plus positif que moi hein ? Et pourtant…Assis derrière une fenêtre dans la salle des professeurs, j’observe la nature changer comme chaque année, et une fois de plus je me réjouis d’assister à ce spectacle. Quand j’étais petit, ma mère me disait souvent qu’il fallait apprécier les joies simples de la vie, c’est la première étape pour être heureux et je constate qu’elle n’avait pas tort. Aujourd’hui, c’est le début de mon vingt-sixième automne dans ma vie, mais aussi le treizième sans elle et sans les gratte-ciels de New-York. Un sourire nostalgique se dessine sur les traits de mon visage.

Une simple tape sur le dos me renvoie à la réalité. Je sursaute légèrement, puis me tourne vers mon collègue qui m’apporte un document. Pour le moment je n’ai pas vraiment le cœur à le lire alors je me contente de le fourrer dans mon sac, remettant cette activité à plus tard. Un coup d’œil sur mon téléphone plus tard, je quitte ma place confortable près du radiateur pour me lever et faire couler un café dans la machine collective. La pause est terminée pour la plupart des professeurs, mais moi je n’ai pas cours à ce créneau là, je dois encore attendre une heure avant de rejoindre les salles de classe. Cela me frustre un peu, être en compagnie de mes élèves et présenter mon cours me fait – en général – oublier les aspects sombres et négatifs de ma vie.

D’un geste vif, j’attrape un gobelet situé en coin de table et le place sous la machine pour récupérer la boisson chaude. Dans mon petit monde, je me balade d’un bout à l’autre de la pièce, faisant parfois semblant de m’intéresser aux affiches collées sur le panneau d’affichage. Cela fait un moment que je ne suis plus sorti avec des amis, je devrais peut-être les appeler pour me changer les idées, mais en ce moment ma vie ne m’offre pas autant de temps libre que je l’aurais souhaité. Depuis la rentrée des classes, je jongle entre mes cours, mon rôle de professeur principal, le club de natation ET Yoite, le ménage, les courses et en plus, je dois veiller sur mon petit frère.

Il faut bien s’attendre qu’un jour ou l’autre, je craque sous le poids de mes responsabilités, surtout qu’en ce moment ce n’est pas une période facile pour mon cadet et moi. Alors que je récupère mon café, je m’aperçois que je suis observé depuis un moment. Un(e) collègue ? Aussi discrète/discret qu’une souris, cette personne dont je ne parviens à distinguer le genre de là où je suis s’était faufilée dans la salle des professeurs sans que je le remarque alors que d’habitude, je suis le premier à m’apercevoir des allées et venues ici. D’ailleurs, je crois que c’est la première fois que nous nous voyons. Stagiaire ? Nouvelle recrue ? Je suis moi-même ici depuis quelques mois à peine, mais son visage ne m’est absolument pas familier. Bah…Peut-être que le monde n’est pas si petit que ça au final. Je m’immobilise un moment, la fixant en clignant régulièrement des yeux, puis d’un ton naturel, je lui lance.

«Un café ? »

Puis je me rends compte que j’ai fait une boulette, peut-être que cette personne ne sait même pas que je m’adresse à elle. Quelques secondes plus tard, je me rattrape.

« S’il-vous-plaît ? »

En prenant soin de ne pas mentionner son genre qui m’est encore inconnu. Je compte sur sa voix pour me mettre sur le bon chemin.
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Joshua Coda
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyMer 22 Oct 2014 - 18:54

L'automne se poursuivait. Est-ce qu'il y avait autre chose à dire ? La vie de Judikaël n'avait jamais été aussi vide. Elle était au japon depuis… Avril ? Et que s'était-il passé depuis ? Qu'était devenue cette jeunesse qu'elle espérait retrouver là ? La vie parisienne qu'elle avait sacrifiée ? Absolument rien. Elle regrettait presque ces journées d'errance dans les banlieue.
Faire claquer la porte de cette chambre d'hôtel en se disant qu'elle devait vraiment trouver un autre logement, marcher difficilement en direction de l'académie, regarder distraitement les vélos en locations avant de prendre un taxi, voir les feuilles d'un spectacle automnale dont elle commençait à se lasser par la fenêtre, pour enfin s'affaisser sur le canapé de la salle des professeurs, laissant ses membres rachitiques pendre mollement à ses côtés.

Dernièrement, la seule chose notable qu'elle avait remarquée était la forme de sa main, dans laquelle elle se perdait en une étrange et monstrueuse fascination. Elle distinguait parfaitement la forme de l'os de son poignet derrière la fine peau blanche, os qui finissait et laissait place à sa main, découvrant une multitude de lignes veineuses. Le dos de sa main était creux, peau plaquée entre l'os du poignet et les os à l'origine de ses doigts. Doigts qui se prolongeaient, eux aussi dans un creux entre chaque phalange pour finir sur un morceau minuscule d'ongle entouré d'écorchures, dû à un rognage d'ongles immodéré. Tous ces creux la fascinait, et réveillait des inspirations artistiques. Elle avait pris l'habitude de caresser ainsi le dos de sa main, palper cette forme fascinante et squelettique. Elle se plaisait aussi à tendre au maximum ses doigts, et voir apparaître plus distinctement ses cinq artères allant de ses doigts à son poignet, créant des creux entre chacuns de ces boyaux sanguins dans le prolongement de ses longs doigts, lui donnant l'illusion de doubler leur longueur et de les faire partir directement du poignet. Cette vision horrifique d'une autre créature sans paumes, juste cinq longs doigts coulant de son poignet la passionnait.

Elle était assez ennuyée de cette vie monotone loin de Paris pour se perdre dans ce genre de contemplation futile. Et en ces moments rien ne lui semblait plus intéressant. Elle avait changée, et ne prêtait plus autant attention aux gens, les êtres humains qui la fascinait auparavant et guidaient ses histoires et ses dessins. Dans la salle des professeurs, elle aurait bien pu sympathiser. Il y avait quelques jeunes bien sympathiques, des gens de son âges, et d'autres plus âgés. Mais elle n'en avait pas envie, comme elle n'avait envie de rien. Dispenser ses cours était une des seules choses qu'elle faisait encore consciemment, le reste n'était que répétition, automatisation des gestes du quotidien. Le moindre petit excès l'épuisait autant moralement que physiquement, et elle avait perdue l'habitude d'écrire dans son minuscule carnet vert tout ce qui lui passait par la tête.

Néanmoins ce jour ci, elle avait un regain d'énergie. Pour une raison qui lui était encore inconnue, les feuilles des arbres, le ciel, sa main ou toutes les choses qui gardait à son œil une quelconque importance, lui donnait envie de sourire. Être de bonne humeur, sourire, persévérer avec ses élèves, sourires, regarder le ciel en repensant à sa fille chocolat d'un air nostalgique, rire. Quand son collège vint lui proposer un café, elle ne l'entendit pas tout de suite. Certes ils étaient tous deux seuls dans la salle des professeurs, lieu sacré de l'établissement aux couleurs de boisson âcre bien plus sombre que celui d'un doux chocolat lacté, mais elle avait pris l'habitude de rentrer dans sa bulle pour écrire, préparer ses cours, et vaquer à toutes les occupations que lui permettait un simple carnet de papier. Elle s'était engagée dans des dessins de sa main sous tous les angles, profitant du fait que ses articulations soient apparentes pour s'améliorer dans le dessin de cette partie anatomique complexe.

Quand le jeune homme s'adressa a nouveau à elle, elle eut un sursaut et découvrit le visage d'un professeur inconnu, de son âge, qu'elle n'avait encore jamais remarquée. Ça faisait bien un bon mois qu'elle n'avait pas adressée la parole à quelqu'un d'autre qu'un de ses élèves, et elle balbutia d'un ton timide qui ne lui était pas familier :
« Oh. euh. Merci beaucoup, et euh, bonjour. »

Elle n'osa pas avouer qu'elle n'avait pas entendue sa première phrase et rendait ainsi ses propos incohérents.
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Hayden Yoshida
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyMar 2 Déc 2014 - 21:15

C’est en observant le comportement de la personne qui me fait face que je prends conscience d’à quel point les humains sont fascinants. Tous tellement uniques, différents, il y a tant que de choses à étudier lorsque l’on s’intéresse à notre espèce et même si de grandes avancées scientifiques permettent désormais de mieux comprendre le cerveau et son activité, ce qu’il se passe à l’intérieur est encore un mystère pour le commun des mortels. Une femme androgyne et frêle, c’est l’être que je fixe droit dans les yeux – sans envisager que cela puisse gêner mon interlocuteur – et une seule question s’empare de mon esprit, à quoi pense-t-elle ? A sa voix, j’ai pu déterminer son genre, elle est douce, féminine, harmonieuse ? Les sons qu’elle émet me font penser à cette musique qui nous calme tous lorsque l’on est enfant, cette mélodie que notre mère fredonne quand le noir envahit la pièce, c’est ça : elle respire l’innocence et la fragilité à mes yeux.

Si elle n’avait pas été là, assise dans cette salle, je l’aurais pris pour une élève un peu dans la lune qui cherche sa place dans ce campus, ça ne fait aucun doute. Je souris légèrement devant ses airs timides, quel contraste dresser entre nos deux personnalités ! Moi, je suis plutôt avenant et même si je un jeune professeur, je possède cette présence qui fait que je ne passe presque jamais inaperçu là où je vais. Elle, c’est différent, j’ai l’impression que si elle pouvait s’intégrer dans le décor pour que personne ne vienne la déranger dans ses occupations, elle le ferait. D’un côté, je me sens un peu gêné de brusquer le contact, mais d’un autre, pas du tout. Je n’ai aucun regret à avoir puisqu’elle ne semble pas m’avoir écouté. Un léger rire plus tard, je lui montre ma tasse pour lui faire comprendre mes intentions.

« J’ai demandé si vous vouliez un café ? A moins que vous préfériez le thé ? »

Je porte le récipient à mes lèvres, goûtant du bout de ces dernières le liquide aromatisé. Trop chaud, mais je bois quand même, savourant chaque goutte qui semble parcourir mon corps à chaque fois que j’avale. Une fois bien réchauffé, je repose ma tasse près de la machine en pensant à ne pas l’oublier avant d’aller au prochain cours que je dois dispenser. Bien, maintenant que la discussion est engagée – bien que je l’anime presque tout seul – nous pouvons passer aux présentations. Je reprends une nouvelle fois la parole, au risque de la sortir de ses rêveries une fois de plus.

« Je ne vous ai jamais vu ici. Enfin…J’enseigne à l’académie depuis le mois d’Avril seulement, mais j’étais élève au lycée et à l’université aussi, et votre visage ne me dit rien. Nouvelle à Keimoo ? »

Un ton faussement enjoué, un clin d’œil peut-être inapproprié, comme si je cherchais à m’éloigner de ma réalité, comme si j’essayais vainement d’oublier le drame qui a fait le jeune homme que je suis aujourd’hui. Au plus profond de mon âme, une entité hurle, elle veut s’exprimer, mais comme à l’accoutumée, je la mets en cage, j’ignore ses cris et me concentre sur mon interaction. Chaque automne, à chaque moment de solitude c’est le même rituel, la plaie se rouvre sans jamais être soignée et à la maison personne ne parle de ma défunte mère alors je n’ose pas trop faire le premier pas non plus. Pourtant, je sais que chaque membre de notre famille souffre de sa disparition, mais aucun de nous ne prend la parole et chaque mot que je prononce a pour objectif de me faire oublier ceux de ma génitrice, chaque taquinerie a pour but de dissimuler ma peine et chaque gorgée de café doit dénouer le nœud présent dans ma gorge.

« Au fait, je m’appelle Hayden. Ou Yoshida si vous n’êtes pas à l’aise avec les prénoms. »

HRPG : J'ai vraiment honte de t'avoir fait attendre aussi longtemps >.<
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Joshua Coda
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyLun 8 Déc 2014 - 6:49

Judikaël se calma soudain quand le jeune homme réitéra sa demande. Il semblait apaisé, et elle ne manqua pas de le remarquer. Ce rire qu'il arborait avait quelque chose de paisible, quelque chose qui donnait du charme au quotidien. Dans une salle des profs, la jeune femme imaginait que c'était nécessaire, un rire et un sourire avec sa tasse de café, bien que l'enseignement à Keimoo était tout de même bien plus simple qu'à Marie-Curie. Quoi que, les points de vues pouvaient se défendre. Comme ce collègue tendait une tasse, par réflexe, la jeune femme à côté de la plaque la saisit, pensant que c'était pour elle, et lui retendit en riant, sans comprendre :
« C'est très gentil mais je ne bois que du thé, et j'ignore si la salle est équipée pour ça. Mais merci beaucoup ! »

Elle s'apprêtait à retourner à ses dessins, mais les yeux de l'homme étaient toujours sur elle. Il était séduisant, c'était indéniable, et Judikaël ne pu s'empêcher de plisser les yeux, attendant la suite. Il était évident qu'il n'allait pas en rester là. Il but une gorgée de son breuvage avant de reposer son mug et de s'adresser une nouvelle fois à la prof qui ne le quittait pas des yeux.

« Je ne vous ai jamais vu ici. Enfin…J’enseigne à l’académie depuis le mois d’Avril seulement, mais j’étais élève au lycée et à l’université aussi, et votre visage ne me dit rien. Nouvelle à Keimoo ?

-Eh bien ! Et vous n'avez jamais voulu bouger d'ici ? Je suis là depuis Avril aussi, j'enseignais en France avant, mais je voulais voir de nouveaux horizons. Depuis j'enseigne le Français et l'anglais ici, et… toi ? Désolée j'ai du mal à vouvoyer un kohai, mais vous pouvez me tutoyer aussi, si ça ne vous dérange pas. »

Judikaël craignait que son débit de parole soit trop rapide, c'était plutôt étonnant que le jeune homme pense qu'elle puisse venir d'ici, avec ses cheveux blonds et son japonais légèrement bancale. Elle conclut naturellement qu'il avait juste chercher à commencer une discussion, et ce genre d'attention, sans lui aller droit au cœur, l'intriguait au plus haut point. Surtout venant de quelqu'un visiblement plus jeune qu'elle qui concluait ses phrases par un maladroit clin d’œil. Elle hésita à conclure hâtivement qu'elle se faisait draguer et tapota la place à côté d'elle pour y inviter le professeur au nom encore inconnu. Elle s'apprêtait à lui demander quand il répondit à sa demande :

« Au fait, je m’appelle Hayden. Ou Yoshida si vous n’êtes pas à l’aise avec les prénoms.
-Je viens de te tutoyer, je me vois mal t'appeler Yoshida. Hayden ? Comme le compositeur ? »

Elle en oubliait de se présenter elle-même, au risque de paraître particulièrement impolie. Mesquine, Judikaël abandonnait quasi-immédiatement le canapé pour aller se faire un thé vert, puisque des sachets tout près à être infusé semblait être mis à disposition à côté de la machine à café. L'eau dans la bouilloire était chaude, elle ignorait si c'était parce que Hayden en avait mis à bouillir ou si c'était l’œuvre d'un autre de leurs collègues. Quoi qu'il en était, elle souleva la bouilloire, un sachet de thé dans l'autre main, avant de se rendre compte qu'elle n'avait pas de tasse. Quelques mugs renversés trônaient près de l'évier, appartenant probablement à d'autres professeurs. Elle n'avait jamais penser à ramener sa propre tasse. Les deux mains prises, elle tournait autour de l'évier pour détailler ces récipients. L'un d'eux était estampillé d'une photo de bambin joufflu, surmonté de l'inscription : « Pour le meilleur papa au monde. ». Non vraiment, elle ne pouvait pas emprunter la tasse d'un inconnu, qui par-dessus le marché avait eu le courage d'entreprendre l'élevage d'un gosse. La maternité était un sujet qui lui semblait totalement étranger et qu'elle avait beaucoup de mal à comprendre, rien que le principe. Pourquoi veut-on des enfants ? Pour un besoin primaire et instinctif de faire perdurer l'espèce, ou est-ce que c'était plus complexe que ça ? Elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était un moyen d'engager davantage la personne qu'on aime, de la garder auprès de soi. Mais étrangement, quand la jeune femme pensait à ses propres parents, ça semblait d'un seul coup bien plus logique et naturel qu'ils puissent avoir des enfants. Elle reporta soudain son attention sur les tasses. S'adressant à son collègue, elle haussa la voix :
« Excuse-moi, tu aurais une tasse à me dépanner ? Je n'en ai pas. »

Elle avait parlée naturellement, sans plus de manière. Elle devait vraiment être de bonne humeur, à ne ressentir aucune douleur musculaire en se tenant debout.
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyJeu 11 Déc 2014 - 14:22

Complètement dans ses pensées, la jeune femme avait attrapé ma tasse avant de me la rendre, ce qui nous fit rire tous les deux. Ainsi, elle préfère le thé, à part les distributeurs dans le couloir, il n’y a qu’une plaque chauffante dans ce local. On pourrait utiliser les plaques des cuisines collectives de l’internat ou encore en allant dans la salle du club de cuisine qui a récupéré les membres du club de cérémonie du thé, mais tous ces endroits sont relativement éloignés de la salle des professeurs et sûrement trop fréquentés pour quelqu’un qui aspire au calme à tel point qu’elle cherche à s’isoler dans ses dessins. Une nouvelle fois, cette réflexion me fait sourire, sans trop savoir pourquoi je trouve son comportement assez fascinant, et je pense que nous pouvons devenir…amis ?

Il est vrai que dans ce pays, c’est difficile d’aborder le sujet des relations, encore plus lorsque nous sommes les plus jeunes de l’établissement. Par chance, mon côté sociable m’a permis de bien m’intégrer au sein du corps enseignant, de plus, j’ai été l’élève de plusieurs professeurs ici donc nous nous connaissons déjà plus ou moins. Je relance la discussion tout en prenant place sur un siège vide à ses côtés. Peu à peu, nous familiarisons, elle me taquine sur le fait que je suis encore ici après ma scolarité puis se dévoile un peu plus à moi tout en restant très professionnelle, le tout avant de me présenter ses excuses pour m’avoir tutoyé. Je hoche la tête pour lui faire comprendre que je n’en tiens pas rigueur et enchaîne tout de suite, comme pour soutenir ma pensée.

« Ce n’est pas grave. Je suppose que l’on se tutoie plus facilement en France qu’au Japon, non ? »

Je prends une grande inspiration, espérant ne pas avoir dit une énormité. Enfin, pour avoir vécu mon enfance aux Etats-Unis, je peux affirmer que dans certaines cultures, la familiarité est acquise beaucoup plus rapidement qu’ici, au pays du soleil levant. C’est bien simple, en Anglais, nous n’utilisons que You lorsque nous nous adressons à quelqu’un, le pronom ne distingue pas la nature de la relation que nous avons avec la personne, ce n’est que le reste – formulation de la phrase et vocabulaire – qui marque le fait que nous nous adressons à un supérieur ou non.

« Et …Vous savez, je me sens bien ici, c’est un endroit dans lequel j’ai réussi à m’épanouir et à devenir adulte ? J’ai envie de transmettre tout ça à mes élèves, à les suivre comme mes professeurs l’ont fait pour moi. Donc je n’ai pas envie de partir, au contraire. »

Keimoo est l’endroit où je me suis senti « chez moi » après tous ces bouleversements, lorsque je suis arrivé au Japon, nous sommes allés vivre chez mes grands-parents et même s’ils nous bien accueillis, même si je n’ai manqué de rien, il y avait toujours cette ambiance pesante lorsque le sujet du 11 Septembre 2001 revenait sur le tapis. M’éloigner de tout ça, voir d’autres horizons et connaître des personnes venant d’ailleurs m’ont permis d’aller de l’avant et de fuir tout ce que je n’aimais pas dans ma vie d’avant.

« J’enseigne les mathématiques au lycée, mais je suis aussi le professeur principal d’une classe de 3ème année et le superviseur du club de natation donc je ne vois pas que des équations à longueur de journées haha ! »

Il est vrai que j’ai pas mal de responsabilités alors que je ne suis qu’un nouveau ici, mais ça me fait plaisir de m’engager auprès de mes élèves, ça me permet d’être proches d’eux et de les suivre tout au long de leur scolarité. Je constate souvent que les élèves les moins attentifs en cours et les moins doués pour la théorie se révèlent être très doués dans ce qui touche leurs activités de club. Cela me permet également de revoir mes systèmes d’enseignement, certains adolescents ont besoin d’autres méthodes plus concrètes par rapport au programme et si je ne peux pas me permettre de prendre le temps sur mes cours, je suis toujours dévoué pour faire du soutien. Etrangement, les filles ne sont jamais contre quelques heures de plus avec moi.

« Le compositeur ? Pardonnez mon manque de culture, nous n’avons pas les mêmes références. Mais si vous le dites, ça doit être ça ! »

Les bras croisés derrière la tête, je me mets à fixer le plafond alors que la littéraire me quitte pour aller à l’autre bout de la salle pour aller faire…Je ne sais quoi. Il y a plein de choses que j’aimerais lui demander pour faire plus ample connaissance, mais je ne sais pas très bien par où commencer de peur de la brusquer. C’est alors qu’elle se met à parler. Je me redresse légèrement et me mets à réfléchir, je pourrais faire quelque chose pour elle en effet.

« Mmh. Sur la petite étagère au dessus de l’évier, il y a une tasse où il y a écrit Never give up ! elle est à moi. Vous pouvez la prendre…à condition que vous restiez boire avec moi ! »

Juste pour voir sa réaction, je suis satisfait de ma proposition. De ce fait, je me mets à sourire de toutes mes dents, comme un enfant à qui l’on tend un sachet de bonbons. Nous avons encore quelques temps à passer ensemble, autant que nous en profitions pour discuter encore un peu. Comme si j’avais gagné d’avance, je continue à parler.

« Au fait. Comment sont les élèves en France ? Sont-ils différents des adolescents Japonais ? »


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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyLun 15 Déc 2014 - 6:31

Le professeur toujours assis sur le canapé s'était soudain changer en véritable moulin à parole, enchaînant les questions et les grandes déclarations, son café à la main.

« Mmh. Sur la petite étagère au dessus de l’évier, il y a une tasse où il y a écrit Never give up ! elle est à moi. Vous pouvez la prendre…à condition que vous restiez boire avec moi ! »

''Plus de doutes possible, il me drague'' pensait la jeune femme. Elle le remercia tout en cherchant à attraper le mug un peu plus haut. Elle du se tendre entièrement pour la saisir, et faillit perdre l'équilibre, frottant ses muscles douloureux. Finalement, elle secoua sa tête, cherchant à oublier cette idée, une femme aussi faible ne pouvait intéresser personne. Et qu'est-ce qu'elle racontait ? Son apparence avait tout d'un homme, peut-être même que Hayden la voyait ainsi, et jusque là, ça ne l'avait jamais dérangée qu'on la prenne pour un homme, bien au contraire. Ce pseudonyme, Joshua, qu'elle avait inventée, c'était bien un de ses rares plaisirs de se faire appeler ainsi ? La jeune femme préféra réfléchir à comment répondre de manière décontractée à toutes ces question.

« La France, c'est vraiment différend d'ici, ça s'est sûr. D'autant plus que j'étais dans un milieu plutôt populaire, ici l'on rencontre plutôt des grandes gens, ça rend le clivage encore plus grand. Tout du dépend du milieu, voilà, mais oui, on est plus détendu là-bas. Tu savais que je tutoyais tous mes élèves, et même le directeur ? »


Cette anecdote était plutôt efficace chez les japonais avec qui elle avait pu en parler, ici où jamais on ne pourrait imaginer pareille situation, surtout pas dans un lycée de bourges comme Keimoo Academy. Le récit de son collègue étonna quelque peu Judikaël. Elle n'aurait jamais pu s'épanouir en restant dans sa bourgade, toute sa construction personnelle, elle l'avait fait à Londre ou à Cardiff. Quoi que. Ces années étaient floues dans son esprit. Elle avait bien travaillée en tant que serveuse dans un café londonien, et passer un peu de temps avec sa colocataire dans les boîte de nuit anglaises, mais à part un goût prononcé pour le thé noir, qu'est-ce qu'elle en avait tirée ? Pas grand-chose à dire vrai. Est-ce que ce serait pareil pour le japon ? Elle partirait au bout de quelques temps avec du thé vert dans ses bagages ? C'était sûrement pour ça que Lola accaparait autant ses pensées, elle n'avait jamais rien vécu de fort dans sa vie, mis à part bien sûr son histoire avec la jeune fille.

« Ça doit être un endroit important pour toi en effet, même si j'ai personnellement un peu de mal à comprendre le fait de s'épanouir sans les voyages, les rencontres… Enfin, chacun son truc. Peut-être que quelque chose te retenait ici. Une femme peut-être ? »

Je lui adressais un clin d’œil compatissant. Elle imaginait assez bien le tableau, le jeune lycéen éperdument amoureux d'une étudiante, qui reste le plus longtemps possible, fini par se déclarer le tout dernier jour de cours et se fait lamentablement jeter. C'était assez méchant de penser ça d'un homme qui paraissait pourtant très méritant, au vu de toutes ses activités et de son investissement dans le lycée. Étrangement, il avait une tête à faire de la natation.

Reportant son attention sur l'eau qui finissait de bouillir, Judikaël saisit un sachet qu'elle lança machinalement dans la tasse avant d'y verser le liquide chaud. Elle avait été trop rapide, et l'eau gicla contre les parois de la tasse avant de lui retomber sur les doigts. Lançant un petit cri, elle agita sa main dans l'air pour faire passer la douleur et s'arrêta soudain, se rappelant à quel point sa main était maigre et osseuse. La crainte qu'elle tombe de son poignet l'avait stoppée. Elle préfera la cacher comme l'autre sous ses manches trop grandes et sourire au professeur :

« Hayden ? Vraiment ? Mais c'est un pillier de la musique classique pourtant ! »

Elle s'assit à son côté sur le canapé, n'effaçant pas son sourire, la tasse dans la main, elle essayait de frotter discrètement ses doigts endoloris. La jeune femme ne supportait pas à montrer ses faiblesses, et reporta immédiatement son attention sur la dernière question du jeune homme :

« Au fait. Comment sont les élèves en France ? Sont-ils différents des adolescents Japonais ? »
Ils sont impolis, impudique, vulgaires, ne font preuve d'aucun sérieux ou même intérêt pour les cours, dorment en cours et sont… incroyablement charmeur.

Si on oublie le dernier point qui ne se rapportait qu'à la fille chocolat, c'était un portrait plutôt fidèle des élèves qu'elle avait eu dans le lycée Marie-Curie, en zone d'éducation prioritaire à la limite de Paris et sa banlieue. Essayant de garder une attitude calme devant Hayden, elle répondit simplement :

« Eh bien, comme je te le disais, c'est surtout les milieux qui changent. Plus que de passer de Paris à Keimoo, je passe des quartiers difficiles à une académie très huppée. Alors ce n'était pas facile tous les jours de les tenir, mais ici, les élèves sont plutôt calme, c'est agréable. Sauf quand je fais des erreurs de japonais ! »
Elle riait en essayant d'éviter que ça fasse forcé. Non pas qu'elle n'apprécie pas la présence de son collègue, mais elle avait simplement du mal à se faire à la présence de quelqu'un, n'ayant eu que ses élèves et son chat pour seule compagnie depuis quelques semaines. Judikaël changea rapidement de sujet pour ne pas laisser de blanc.

« Et toi, tu étais un bon élève j’imagine ? »
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Hayden Yoshida
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyMar 16 Déc 2014 - 21:10




Le simple fait de prendre ma tasse sur l’étagère semble être un effort surhumain pour la jeune femme, il est vrai qu’elle est assez petite par rapport à moi, pour le coup je peux remercier l’expression de mes gènes américains. Tout en massant ses muscles endoloris, la jeune femme se met à me parler des différences qu’il existe entre le système Français et Japonais, notamment en ce qui concerne les échanges entre deux personnes qui n’appartiennent pas au même groupe hiérarchique. Tutoyer ses élèves et ses supérieurs, voilà quelque chose d’inconcevable dans ce pays et encore plus dans cette école réputée pour dispenser des enseignements de qualité et donc préserver d’autant plus les valeurs Japonaises. Néanmoins, ayant passé mon enfance dans un autre pays où la liberté est l’un des concepts fondamentaux, je ne suis pas très étonné que l’on puisse retrouver ce schéma ailleurs. Prenant mes aises dans le canapé où j’attends le retour de l’enseignante, je finis par hocher la tête, pour approuver ses paroles…tout simplement.

« J’ai grandi à New-York pour ma part, donc je ne suis pas non plus totalement en accord avec tout ce qu’il se fait ici. J’imagine que c’est ça, d’avoir vu d’autres horizons. »

Puis la discussion s’enchaîne, elle coule et glisse comme une douce mélodie qui nous berce pour nous endormir. Alors qu’au dehors, les feuilles se détachent, tombent et s’écrasent, la conversation que j’entretiens avec ma collègue a comme une odeur de printemps. Elle a commencé sur les chapeaux de roue, un peu maladroitement, mais elle s’était adoucie au fur et à mesure que nous faisions connaissance sans pour autant perdre sa spontanéité. Métaphoriquement, cela équivaudrait sans doute à une bourrasque de vent printanière qui apporte des milliers de pétales de fleur de cerisier avant de sa calmer, laissant derrière elle une nuée de rose qui envahit l’espace. Voir la vie autrement, c’est peut-être ça dont j’ai besoin en ce moment. Le gris du ciel, terne, ne correspond pas à ma personnalité enjouée et enthousiaste, j’ai besoin d’extérioriser toutes ces émotions négatives qui s’accumulent.

« Une femme ? »

Je me mets à rire de bon cœur, pas pour me moquer d’elle, mais plutôt de moi. Après m’être repris, j’avale une gorgée de café et pose mon regard émeraude sur elle. A priori, je n’ai aucune raison de me justifier vis-à-vis de ma situation amoureuse, mais soit. Les joues légèrement rosies par la gêne, je finis par lâcher timidement :

« Je n’ai jamais eu de relation très sérieuse avec quelqu’un ici, les femmes que j’ai côtoyé à l’université…n’étudiaient pas à Keimoo. »

Demi-mensonge puisque ma dernière petite-amie était étudiante en biologie et vivait à l’internat, mais cela fait bien trois ans que je ne l’ai pas aperçue. Elle est partie du jour au lendemain, un peu avant la remise des diplômes universitaires…ou un peu après, je ne sais plus exactement. Depuis, plus aucune femme officiellement dans ma vie, quelques relations de passage pour me faire oublier ma solitude, mais aucun sentiment des deux côtés, parfois j’ai l’impression d’être redevenu le Don Juan du lycée. Il faut dire que je suis un peu perdu, perturbé par des émotions que je ne devrais pas ressentir…et je ne suis même pas certain de ce que je suis censé ressentir. Aaarrr…Je m’embrouille, c’est vraiment pas le moment. Un peu plus loin, la littéraire semble avoir du mal avec le thé, mais tente tant bien que mal de le dissimuler derrière un sourire. Je lui en adresse un autre en retour et fait mine de n’avoir rien vu pour préserver sa…fierté ? C’est alors qu’elle détourne – peut-être pas intentionnellement – le sujet, revenant à cette histoire de compositeur, musique classique, domaine où je crains être inculte. Pas de doute, je n’y connais vraiment rien. L’air rêveur, je réplique presque directement après qu’elle ait achevé sa phrase.

« Tout ce qui touche à l’art ne m’intéresse pas vraiment, encore moins la musique classique. Je suis un homme qui vit dans les chiffres, pas dans les partitions haha. »

Je préfère revenir à un domaine qui me correspond plus, l’enseignement par exemple. Ne la connaissant pas encore très bien, je pense que c’est l’un des points communs qui pourraient nous rapprocher. Au diable Chopin, Mozart et tous les autres musiciens, parlons de nos élèves. Les milieux qui changent hein, ça fait un bon bout de temps que je n’ai pas quitté le Japon, je n’ai même jamais pu aller visiter la stèle où est gravé le nom de ma mère. Manque de temps, d’argent…et peut-être de volonté. Je ne suis pas sûr de vouloir y aller après tout, qu’est-ce que je ferais devant ces débris ? Le pays du soleil levant m’a offert un nouveau départ dans ma jeunesse et je m’attache désespérément à ces repères qui m’ont été donnés. Sur un ton un peu plus sérieux que d’habitude, je la questionne encore.

« Mais dites-moi…Vous n’êtes pas venus au Japon pour le thé je suppose ? Vous êtes…un professeur qui enseigne dans tous les pays du monde ou quelque chose comme ça ? Votre famille ne s’inquiète pas ? Partir à l’autre bout du monde comme ça…Ce n’est pas facile… »

Sur la fin, je voulais prononcer son nom, mais je n’y parviens pas…peut-être parce que je ne le connais pas encore ? Mais je n’ai pas le temps de lui poser une question de plus puisqu’elle a déjà pris soin de le faire. Un sourire de satisfaction apparaît sur mes lèvres, alors comme ça je ne suis plus le seul à réellement m’engager dans la continuité de la discussion. Bah, je suppose que ça me fait plaisir.

« Ouais…On peut dire ça. Je n’étais pas le premier de la classe, mais pas très loin. Dans le fond, c’était surtout les clubs et les évènements qui m’intéressaient. Je faisais des compétitions de natation et des choses comme ça. Et vous ? Je vous imagine plutôt bonne élève, assez réservée, qui ne cherche pas trop l’attention des autres et de ce fait, gâche son potentiel en s’installant au fond de la classe, côté fenêtre. Au fait…Vous vous appelez comment ? »

Fier de mon analyse, je ne peux qu’attendre sa réaction maintenant. Me suis-je trompé ?
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Joshua Coda
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptySam 27 Déc 2014 - 12:07

« J’ai grandi à New-York pour ma part, donc je ne suis pas non plus totalement en accord avec tout ce qu’il se fait ici. J’imagine que c’est ça, d’avoir vu d’autres horizons. »

Eh bien voilà, il était donc bien parti ailleurs, Hayden. Judikaël sirotait son thé silencieusement en l'écoutant. L'image qu'elle se faisait d'un professeur sans histoire, faisant son petit chemin sans conviction sur l'échelle sociale, passant de lycéen à étudiant à professeur dans le même établissement sans connaître rien de bien concret à la vie s’effrita lentement dans son esprit, pour laisser place à l'homme qu'elle avait en face d'elle. Un scientifique, au vu de sa façon de parler des chiffres. Un séducteur, au vu de sa façon détachée de parler de femmes qui, elle en était persuadée, étaient plus âgées que lui. Et voilà qu'elle recommençait à se faire des films, imaginait le jeune homme embringué dans des histoires compliqués, amant de femmes mariées et enchainant les conquêtes. Mine de rien, par le biais de ce genre de choses, elle trouvait un attrait tout particulier à son collègue et, curieuse, elle ne souhaitait plus que d'en savoir plus. Néanmoins, pourquoi gâcher la surprise ? Elle avait bien tout son temps, et c'était à cela que se mesurait les amitiés. Quand on n'a plus aucun secret pour l'autre, il se pourrait bien que ce soit la fin. Voilà pourquoi Judikaël, en bonne joueuse, détourna la conversation vers la musique classique, bien qu'elle connaissait déjà la réponse de Hayden. Certes elle lui laissait des secrets pour plus tard, mais c'était lisible sur son visage qu'il ne connaissait rien à l'art, sans vouloir l'offenser.
Mais ne dit-on pas que les opposés s'assemblent ?

« À l'inverse, j'ai toujours eu une aversion pour les chiffres et les sciences. Je les croient même anti-artistique. Vous aussi vous avez dû avoir des élèves un peu rêveur, qui vous disait que les étoiles étaient les larmes de la lune non ? Et bien je trouve ça très cruel de devoir dire à ces enfants que les étoiles sont des soleils bien loin d'ici, dans d'autres galaxies, que nous ne verrons jamais de nos yeux. Et pourtant, pour d'autres, c'est cette vérité qui fera rêver. Je pense que c'est là la limite entre les littéraires et les scientifiques. »

Soudain, son interlocuteur prit un air bien plus sérieux. La jeune femme ravala sa salive. Est-ce qu'elle l'avait offensé ? Elle le laissa continuer, s'attendant au pire :
« Mais dites-moi…Vous n’êtes pas venus au Japon pour le thé je suppose ? Vous êtes…un professeur qui enseigne dans tous les pays du monde ou quelque chose comme ça ? Votre famille ne s’inquiète pas ? Partir à l’autre bout du monde comme ça…Ce n’est pas facile… »

La tension ne redescendit pas. Bien sûr elle ne pouvait pas dire qu'elle ne pouvait plus enseigner en France parce qu'elle était connue de tous comme une gouine pédophile, une malade qui s'en prend à ses élèves, merci encore aux médias qui ne s'étaient pas laissés priés pour divulguer son nom. Par dessus tout, elle devait garder ce secret, et chaque jour elle avait la crainte que quelqu'un l'interroge, que quelqu'un soit aux faits de la presse française et connaisse son nom, lui faisant perdre immédiatement son poste dans l'enseignement japonais. Peut-être était-il au courant ? Puisqu'il posait la question, était-elle démasquée ? Son rythme cardiaque s'accéléra. De toute façon, ce secret, il faudrait bien qu'elle le révèle un jour. Mais était-ce vraiment le moment ? L'endroit ?
Jetant un regard à son carnet vert, elle se stoppa. Lentement, elle saisit le carnet et le feuilleta légèrement, repassant son regard sur les portraits de Lola, sur ses dessins, ses poèmes. Ne prenant plus gare au professeur assis à côté d'elle, elle soupira, se calma soudain et reposa le carnet. Le fixant droit dans les yeux, prête à déceler le moindre vacillement dans son regard, le moindre indice permettant de lui faire croire qu'il connaissait son secret, elle répondit :
« J'avais envie de voir du pays. Ma mère était japonaise, et je n'ai pas eu le temps de beaucoup la questionner à propos des cerisiers en fleurs. Alors me voilà. »

Elle rit en remarquant qu'en effet, il ne connaissait même pas son prénom. Elle rit un instant dans sa main et replongea ses yeux dans les siens :

« Je m'appelle Judikaël. Et je ne penses pas être comme vous l'imaginez. »

Et pourtant, il avait bien réussi son analyse. En effet, assise au fond de la classe, discrète, timide, avec de bonnes notes. Mais ce n'était pas elle. Au final, Judikaël n'a eu la chance de se sentir vivante que bien plus tard.
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyLun 29 Déc 2014 - 18:34



Alors que ma remarque avait juste été faite à titre indicatif, voire humoristique, la jeune femme s’est soudainement lancée dans un débat qui lui tient à cœur, pensant sûrement que je suis encore un de ces professeurs de sciences qui s’accrochent à leur matière et dénigrent celles des autres. Pourtant, en Europe, il y a un certain temps, la plupart des grands mathématiciens exerçaient d’autres fonctions. Par exemple, Descartes était également physicien ET philosophe. Je veille à ne pas interrompre ma collègue, la laissant s’exprimer jusqu’à ce qu’elle s’essouffle et achève son raisonnement. Ainsi, elle marque clairement une distinction entre les sciences et la littérature. Certes, ce sont domaines que l’on juge assez différents l’un de l’autre en général, mais le fait qu’elle soit aussi catégorique me surprend beaucoup. Pensif, je joins mes mains puis me lance à mon tour dans le débat, un sourire aux lèvres.

« Les sciences essaient de rendre compte de la réalité qui nous entoure – bien que je n’aime pas ce terme – nous avons le choix de l’accepter ou non. Dans tous les cas, cela reste cruel de stigmatiser une personne qui a d’autres croyances que vous. Vous avez dû le remarquer, au sein d’un même groupe, les membres ne tombent pas toujours d’accord, que l’on soit littéraire ou scientifique. Et quand bien même, les étoiles sont pour vous les larmes de la lune, elles restent inaccessibles à l’homme, c’est qui importe, dans le fond. »

Tout comme beaucoup de choses. Mon cœur se serre, tout comme ma gorge lorsque je prononce ces derniers mots. Les artistes ne sont pas les seuls à souffrir de cet isolement. Simplement, il est plus facile de reconnaître un génie artistique qu’un génie scientifique. Quand l’un se fait acclamer pour la beauté de son œuvre, l’autre reste dans l’ombre parce qu’il ne raisonne pas comme les autres ou parce que personne n’est capable de comprendre ce qu’il fait. Peu importe dans que camp vous êtes, tant que vous n’êtes qu’un vulgaire humain, vous souffrirez. A tout moment dans votre vie, vous rencontrerez des gens qui vous font douter de qui vous êtes vraiment et de ce à quoi aspirer. Gardez la tête haute et croyez en vos rêves, c’est le seul conseil universel que je peux donner à tous les humains.

« Si vous êtes convaincus de ce que vous pensez, l’avis des autres ne vous atteint pas et vous continuez quand même de faire ce que vous aimez. Je me trompe ? »

Et puis les mots s’enchaînent, peut-être un peu maladroitement de par le fait que je ne suis pas réellement doué pour exprimer le fond de ma pensée, et elle parce qu’elle vient d’ailleurs et ne trouve pas les mots adéquats ? Pour rebondir sur autre chose que nos matières – parce que notre conversation calme autour d’un café se terminera peut-être en bataille pour faire avaler un manuel scolaire à son interlocuteur – je me lance sur sa famille. En général, les gens préfèrent parler des autres que d’eux-mêmes car ils ont suffisamment de recul pour s’exprimer et craignent moins d’avoir l’air de se vanter ou au contraire, constamment se rabaisser. Je pensais donc bien faire, mais il semblerait qu’elle ne soit pas très à l’aise sur ce sujet non plus en vue de cette expression. D’un côté, je ne le suis pas trop non plus lorsque l’on aborde mon enfance, parler de ma mère me donne toujours un pincement au cœur. Et puis contre toute attente, le professeur de langue se met à me fixer comme si elle cherchait à sonder mon âme. Je ne sourcille pas, ne faisant paraître aucune hésitation dans mon regard. L’homme nippon est vaillant et fier après tout.

Tout ce cirque pour me dire qu’elle voulait en savoir plus sur les cerisiers en fleur. J’ai quand un doute là-dessus en sachant que les sites internet sont plutôt bien fournis pour expliquer ça. De plus, pas besoin de s’installer complètement au sein d’un pays pour faire une visite touristique, mais je ne laisse rien paraître. Enfin, restons-en au fait qu’elle voulait voyager – puisqu’elle évoqué aimer voir d’autres pays un peu plus tôt si ma mémoire ne me fait pas défaut – et oublions ce qui me semble être une excuse toute faite inventée pour satisfaire mon ego de Japonais au sujet des cerisiers au printemps. Peut-être que je la gêne et elle n’ose pas me le dire ? J’ai dû y aller trop brusquement avec elle, ouais…C’est certainement la raison pour laquelle elle m’a sorti ça. Toujours est-il que je connais enfin son prénom, c’est déjà mieux que rien.

« Alors que j’espère que vous avez apprécié les cerisiers lors de la rentrée d’Avril, Ju-di-ka-ël-san. »

Un prénom un tantinet compliqué, avec des sonorités que je ne suis pas habité à employer dans les deux langues que je maîtrise. Dans un élan d’espoir, je reprends après une courte pause.

« Votre mère est Japonaise Ju-di-ka-ël-san ? J’ai du mal avec votre prénom, mais peut-être que votre nom de famille me sera plus facile à prononcer ? »

Je laisse échapper un petit rire embarrassé en espérant qu’elle comprenne ma difficulté et vienne à mon secours. Et puis, cette familiarité me rend un peu nerveux, j’ai appelé peu de femmes par leur prénom, tout particulièrement les femmes Japonaises. Différence de culture quand tu nous tiens…

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Joshua Coda
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyLun 5 Jan 2015 - 5:54

Judikaël était franchement déçue des réactions du jeune homme. Pire que ça, elle se sentait presque exaspérée de voir qu'il ne réagissait pas du tout à ses petits effets, sa dernière phrase qui se voulait mystérieuse et pleine d'indices pour cette nouvelle rencontre qu'elle voyait déjà presque comme un ami. Vraiment, ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde.
Il était peut-être égoïste de fonctionner comme ça pour la jeune femme. Laisser ainsi des indices sur elle qu'il ne pouvait évidemment pas déceler… Mais tout de même ! Elle aurait espéré d'autres réactions. Elle mit ça sur le compte de Hayden qui ne devait vraiment pas être à l'aise pour parler à l'oral.

Depuis le lycée, elle avait tout un tas de cliché sur ses collègues scientifiques. Les imaginant burnés sur leur matière, égocentriques et à la fois très peu sûr d'eux et peu éloquents quand on les confronte à leur sujet. Et le jeune homme semblait confirmer quelque peu ses idées qu'elle savait pourtant préconçues. Elle avait bien laisser sous-entendre dans sa réponse que deux types d'élèves pouvait se présenter à elle, ceux rêvant de l'imaginaire et l'autre du réel, et Hayden semblait ne faire que répéter qu'elle était cruelle d'imposer une vision de rêve aux scientifiques. Mais peut-être s'inquiétait-elle pour rien et prenait pour une attaque personnelle ce qui n'en était pas une ? Reposant son thé sur la table basse, elle s'adossa davantage dans le canapé pour reprendre :

« Je ne stigmatise personne, mais je pense qu'on devrait changer de sujet. Je ne penses pas que les étoiles soient inaccessibles à l'homme, tout dépend du point de vue, et visiblement, nous ne partageons pas le même. »


Pour la jeune femme, les étoiles étaient aussi proche que Lola, brillante, rayonnantes, elle les voyaient dans ses yeux. Mais elles étaient bien loin aujourd'hui, quelques dizaines de milliers de kilomètres, au bas mots. Elle se doutait que c'était infiniment petit par rapport à la distance des véritables étoiles, de proxima du centaure et ces inaccessibles mystères. Mais la métaphore est tellement plus agréable à traiter, elle ne voulait plus s'en soucier. Et Hayden en rajoutait une couche.
Judikaël ne réagit pas de manière raisonnable, mais cette fois-ci, elle prit l'attitude de son collègue plus jeune comme un reproche. Convaincue ? Elle lui avait laisser de la place dans son raisonnement pourtant. Néanmoins, certaine quelque part d'être effectivement en tord, têtue et sûre d'elle, la jeune femme préféra ne rien dire, reprendre sa tasse de thé et s'enfoncer un peu plus dans le rembourrage du canapé avec un air boudeur. Il l'avait cernée, il ne l’atteignait pas et elle restait bien butée sur ses idées. Mais ça, jamais elle ne serait capable de l'admettre.

« On change de sujet. »


Elle le laissa déblatérer ses idioties en essayant de réagir de manière politiquement correcte. Mais de quoi il parle ?

Évidemment, elle avait évoquée les cerisiers en fleurs par métonymie, cherchant à évoquer le Japon en entier, et tout ce qu'elle aurait voulue savoir sur feu sa mère. Mais cet abruti ne comprenait que ce qu'on laissait entendre. Néanmoins, ne souhaitant pas que ses pensées transparaissent dans ses actes, elle se redressa avec un grand sourire pour répondre :

« Oui, ils m'ont beaucoup plu. C'est un beau spectacle, mais bien sûr, je ne résume pas le Japon à ça. Son folklore, sa culture, sa gastronomie… C'était un rêve d'enfant d'y vivre. Oh et ne vous embêter pas avec mon prénom, je m'appelle Judikaël Coda. Mais quelques élèves ont pris l'habitude de m’appeler Joshua. »

Mais oui bien sûr, la gastronomie. Mis à part les ramens accompagnés de Gyoza qu'elle pouvait très bien manger dans un restaurant parisien tout aussi bien, elle n'avait aucune affection particulière pour la gastronomie japonaise. Pas plus que pour celle française ou anglaise en tout cas. Quoi que celle anglaise se résumait souvent avec friture et absence de sucre dans les desserts. Mais elle ne se leurrait pas. Bien que le japon soit un pays qu'elle affectionne, maintenant qu'elle y était, elle se rendait bien compte que le Royaume-Uni où elle a passé un an lors de ses études lui avaient plu bien davantage. Néanmoins, le Japon était plus loin, et il y avait moins de français en son sein, voilà tout. Son secret y était mieux garder, et son nom y était bien inconnu. Elle gardait l'espoir que dans quelques années elle pourrait partir vers Londre ou Dublin, ou alors dans un autre pays. Elle s'imaginait déjà dans un avion, à la conquête du monde scolaire. Bien sûr ça ne resterait qu'un fantasme. Aussi peu que lui avait accordé son japon de rêve, elle devrait bien y rester pour encore dix ans peut-être. Et à quoi ressemblerait sa vie dans dix ans ?

La jeune femme jeta un œil à son poignet chétif, n'osant le sortir de l'épaisse manche de son pull. Comment ferait-elle en été pour dissimuler tout ça ? Elle n'avait pas besoin de penser plus loin. Cet été paraissait déjà bien assez dangereux et lointain.
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MessageSujet: Re: Thé ou café ? [Judi]   Thé ou café ? [Judi] EmptyDim 11 Jan 2015 - 18:23



Est-ce que je l’ai vexée ? L’attitude qu’elle prend semble révéler quelque chose d’assez profond chez elle, j’ai sûrement touché un de ses points sensibles. Sans me laisser le temps de répliquer, elle se braque, mettant fin au débat que je m’apprêtais à lancer. Je soupire. Décidément, il y a des journées comme ça où tout le monde semble être un peu mal à l’aise. Pourtant, je ne vois pas ce qui a pu amener une telle réaction chez la jeune femme, elle qui parlait doucement il y a quelques minutes à peine a radicalement changé de ton pour me répondre sèchement. Je ne vais pas le cacher, je suis à la fois surpris et sûrement aussi vexé qu’elle, mais je ne fais pas de remarque et la laisse tranquille, jetant un œil évasif sur ma montre. Dans un quart d’heure, j’entamerai mon prochain cours, on pourra dire que j’ai au moins réussi à m’occuper durant mon temps libre, au lieu de me morfondre sur ma chaise. Joshua, c’est ainsi qu’elle se fait appeler par quelques élèves de l’académie. Je l’observe du coin de l’œil, de la tête aux pieds. Elle a bien ce physique androgyne qui pourrait amener les étudiants à se tromper, mais…Le fait que l’on change son prénom, non…son identité, ne semble pas la déranger plus que cela. Au contraire, elle a l’air de mieux assumer Joshua que Judikaël. Sans lui adresser un regard, je lui réponds.

« Restons-en à Coda-san pour le moment. »

Je réplique avec une once de froideur dans ma voix, tout comme elle un peu plus tôt. Je ne cache pas que je suis un peu plus réticent à lui parler maintenant, encore plus à engager la discussion sachant que n’importe quel sujet pourrait déboucher sur un malentendu ou quelque chose qui pourrait paraître trop intrusif. Les Japonais n’aiment pas mettre mal à l’aise leur interlocuteur en étant indiscret, c’est pour cela que je préfère me murer à mon tour dans mon silence et siroter mon café du bout des lèvres. Je ne veux pas me confronter à cette culture trop différente de celle qui est devenue mienne il y a plusieurs années. Si Coda-san préfère ne rien évoquer à son sujet, alors je ne me dévoilerai pas non plus. Tic…Tac, le temps passe, mais plus lentement. À l’image de notre dialogue, les secondes s’étaient écoulées de manière fluide lorsque nous faisions connaissance, mais elles sont comme hachurées désormais.

« Eh bien, je crois que c’est l’heure de retourner en cours pour moi. »

Machinalement, je me lève, avance vers la machine à café et pose ma tasse sur l’évier. Lorsque je reviens vers la jeune femme, je lui adresse tout de même un sourire – assez peu sincère, voire carrément hypocrite – et je saisis le bagage contenant mes cours. J’ai compris la leçon, il y a des gens trop introvertis pour se lier à moi, je ne ferai plus cette erreur la prochaine fois et je la laisserai dessiner. Alors que je remets nerveusement une mèche de cheveux derrière mon oreille, je m’arrête une dernière fois avant de partir. Je ne prends pas la peine de me retourner vers elle car je sais que je m’en voudrais de réagir ainsi. Si je croisais son regard, je pense que je m’excuserais de l’avoir heurté.

« Je vous souhaite une agréable journée, Coda-san. »

Clac. La porte se referme derrière moi, ne lui laissant pas le temps de me répondre, je n’ai pas envie de faire marche-arrière. Je sais que je ne suis pas en tort dans cette situation, ou du moins je ne trouve rien qui puisse l’avoir vexée lorsque je parlais de la musique classique. Je monte les escaliers quatre à quatre et prends une grande inspiration. À ce moment là, mon collègue de langue vivante quitte la pièce, je le salue d’un signe de main et pénètre dans la salle de classe pour y retrouver les troisièmes années. Le cours commence, les questions s’enchaînent et le tableau se remplit, ainsi j’en oublie peu à peu une de mes premières déceptions sociales.


HRPG : J'ai...préféré terminer notre RP ici, sachant que nos personnages n'avaient sans doute plus grand chose à se dire, Hayden est assez vexé et dans mon premier post j'avais bien précisé qu'il n'y avait qu'une heure avant le prochain cours, du coup je voulais rester dans la cohérence. Envoie-moi un MP si jamais ça ne te convient pas ou s'il y a un quelconque autre problème ^^
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