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 #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III

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MessageSujet: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 29 Juil 2013 - 4:17

#Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   2yde

C H I N O I S E R I E Event 2013

Le 05 août 2013,
Suite de Chinoiserie part II
 
Depuis quinze minutes, la cérémonie est terminée. En sortant de l'établissement, des personnes se sont dirigées vers le centre commercial. Parmi elles se trouvaient Dorian Fatalys, Naoko Tanaka, Kohaku Joshua Mitsumasa. Ils avaient sans doute une raison précise de s'y rendre. Le centre commercial est frais et dans ce temps caniculaire, c'est agréable. Cependant, il y a peu de monde dans les étages, car la majeure partie de la population a profité de ces jours de chaleur, de soleil et de vacances pour quitter la ville.
Par le plus grand des hasards, l'infirmier et les deux creepies se retrouvent dans le même étage. Dorian est à la pharmacie en train de récupérer des informations sur le domaine médical. Juste à coté du rayon pharmacie, le rayon librairie : où Kohaku et Naoko se trouvent.
Il est douze heures, le sol se met à trembler, quelques secondes, les secousses sismiques se font sentir de gauche à droite et de plus en plus violemment. Des cris effrayés se font entendre à l’extérieur du bâtiment et à l'intérieur, un bruit de terreur et d'épouvante, puis un silence. Les étagères et les plafonniers s’effondrent sur le sol.
Déjà des sirènes de Police se font entendre pour prévenir la population : il est trop tard. Une seconde secousse bien plus violente a lieu. Les fenêtres du café s’effondrent, brisées, et les meubles se retrouvent déplacés, tombant violemment sur le sol. Vous venez de subir un tremblement de terre d'échelle 5,5 sur l'échelle de Richter et de 7 sur l’échelle de Shinto.  

En moins de dix minutes, la ville vient de prendre un nouveau visage.

Naoko est étendue sur le sol, un plafonnier l'a frappée : elle n'est toutefois pas tellement blessée. Seulement, à coté d'elle, gît le corps de Kohaku. Le jeune homme est gravement blessé et totalement inconscient. Le plafonnier qui l'a blessé repose désormais à coté de lui. Sa vie est en danger !
Près de vous, dans le magasin à coté, Dorian est gravement blessé mais encore conscient. Face à lui, gît le corps du pharmacien avec qui il discutait plus tôt. Ce n'est toutefois pas le moment de songer à pleurer sur le sort de ce vieil homme : un étudiant est en danger et Dorian l'est tout autant.

Et ne songez même pas à téléphoner aux urgences, les lignes sont saturées ! Vous êtes donc seuls, coincés mais, un creepie astucieux, une maligne gamine et un infirmier devraient s'en sortir, non ?

Il est midi quinze, votre RP commence maintenant !




:Chekeck:  Note du PNJ :
► Kohaku : Si personne ne te porte de soin, dans quatre heures, tu sombreras dans l'inconscience. - Prévenir le MJ.
► Dorian :  Tu as quatre heures pour te soigner avant d'être en grave danger, trois heures plus tard, tu tomberas dans l'inconscience. - Prévenir le MJ.
► Naoko : Tu es blessés, mais ça ne peut pas s'aggraver. Tout va bien !
► On a un infirmier dans l'équipe \o/
:Chekeck:  Ordre du premier passage :
• Kohaku
• Dorian
• Naoko
:Chekeck:Récompense :
#Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   I0cj
[size=24]☼
Vous avez un infirmier dans l'équipe, ça peut servir !

#Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   Asi0


Dernière édition par PNJ le Lun 16 Sep 2013 - 0:59, édité 3 fois
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KMO
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MessageSujet: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyVen 2 Aoû 2013 - 21:42

#Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   Zssi

C H I N O I S E R I E Event 2013

Le 05 août 2013,
Suite de Chinoiserie part II
 
Depuis vingt-cinq minutes, la cérémonie est terminée. Yume Namida a accompagné Dorian au centre commercial. Toutefois, les deux se sont séparés. Yume se dirigeant vers le coté vestimentaire pour tenter de s'acheter des vêtements corrects et acheter la tenue de sport obligatoire de l'académie. Shin Masara a eu la même idée. Ils se retrouvent donc dans la même allée, au rez-de-chaussée, l'un du coté fille et l'autre du coté garçon. 

Il est midi, le sol se met à trembler, quelques secondes, les secousses sismiques se font sentir de gauche à droite et de plus en plus violemment. Vous ne pouvez pas entendre les cris effrayés qui se font entendre à l’extérieur de la ville, un bruit de terreur et d'épouvante. Vous êtes dans le silence complet et c'est d'autant plus effrayant. Les néons du centre commercial grésillent et menacent de tomber, quand soudain une seconde secousse les décrochent faisant tomber l'un d'entre eux, entre les deux étudiants.
Vous ne savez pas que vous venez de subir deux secousses, ni même que les secours s'activent. 

Vous venez de subir un tremblement de terre d'échelle 5,5 sur l'échelle de Richter et de 7 sur l’échelle de Shinto.  

En moins de dix minutes, la ville vient de prendre un nouveau visage. 

Le choc a été très violent. Yume Namida est gravement blessé, sans que sa vie soit en danger pour l'instant. Shin a légèrement été touché, sans être gravement atteint. 

Il est midi quinze, votre RP commence maintenant !

#Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   Oovn



:Chekeck:  Note du PNJ
► Vous avez un chat noir avec vous. Pendant le sujet, le PNJ interviendra pour vous aider ou vous compliquer la donne. 
► Yume : Si tu n'es pas soigné d'ici quatre heures, ton cas s'aggrave. Trois heures plus tard, ta vie est en danger. Deux heures plus tard, tu tombes dans les vapes. Merci de prévenir le MJ.
► Shin : Tu as obtenu 2 au lancer de dés. Réfères-toi au plan pour savoir les particularités de votre groupe. Vous pouvez utiliser chaque particularité une fois. 
:Chekeck:  Ordre du premier passage
• Yume : pour décrire ta blessure
• Shin
:Chekeck:  Récompense
[size=24]☼
 Vous êtes libre de circuler, si Yume le peut. Vous n'êtes ni enfermé, ni bloqué. Vous pouvez visiter le centre commercial (oO) ou vous rendre dans la rue afin d'essayer de conduire Yume à des secours ou à l'hôpital. Shin, tu peux également la laisser-la et t'enfuir ... (mais ce ne serait pas bien sympa xD)
#Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   Jn4i


Dernière édition par PNJ le Lun 16 Sep 2013 - 1:00, édité 2 fois
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 5 Aoû 2013 - 3:16

CHINOISERIES.
J’embrasserai tous ceux que je croiserai pendant une heure si je m’en tire.
J’embrasserai deux fois Yui, deux fois Moonbeam et trois fois Zakuro.
Et je laisserai Dorian épouser Yume.
Ou quelque chose comme ça.

-

Les bras de Yume autour de mon cou, son sourire murmurant des encouragements félicités, mon envie de poursuivre Ashita, uniquement pour décider d’aller le déranger dans son bureau, plus tard, demain. Mes doigts sur les avant-bras de Zakuro, frétillants, vivants, lui disant que je le rejoindrais dans le restaurant de son choix aussitôt me serais-je occupé de quelques emplettes, tu dois m’attendre, okay, Zakuro, et si tu croises des gens intéressants, fiches-les dans des sacs pour moi. Un au revoir de loin à un Swan semblant soucieux et un regard circulaire sur la mairie, rapide, insouciant.

Si j’avais su.

Des silhouettes familières dans le centre commercial, d’abord l’infirmier, Dorian, que j’aperçois en sortant de la pharmacie, puis ensuite la fille aux lingettes antiseptiques, que je croise,  à peine plus loin, dans la librairie. Je ne m’attarde pas sur le premier, me contente de lui lancer un regard inquisiteur parce que c’est le quelque chose de Yume. La seconde, Naoko je crois, je m’en approche à pas feutrés, souriant au large, avec la ferme intention de l’aborder, de lui demander, mais qu’est-ce que tu fais là, Doll ?

Mais midi vrombit.

Oh, si j’avais su.

De la poussière dans ses cheveux, on dirait un fantôme, le monde qui s’effondre sur nos têtes et les chants poignants de vibrations saisissantes. Si j’avais su, si j’avais su, si j’avais su. Ma bouche s’entrouvre et je regarde Naoko sans rien d’autre que de la confusion pour peindre mes traits, sans rien d’autre que de l’étonnement. Pas de la peur, non, de l’incrédulité. Parce que je n’ai pas besoin d’avoir peur. Pas pour moi, dans tous les cas. Le bâtiment crisse, hurle, rugit et tout tombe, tout tombe et c’est somptueux, c’est désastreux. Comme dans le métro, avec tout ce sang . . .

Tu te souviens ?

Zakuro, Yume, Swan. Zakuro. Yume. Swan. Zakuro. Yume. Swan.

« Carter, c’est quoi un tremblement de terre ? »
« C’est la planète qui se venge, Joshua, la planète qui gronde. Parfois doucement . . . »


Parfois pas.


Du sang, il y a du sang, ça, elle peut le remarquer. Du sang qui s’écoule de mon épaule là où le plafonnier m’a percuté. Il y a une plaie, mais on ne saurait trop en évaluer la profondeur, ou la gravité, par la faute des débris et de la pénombre. Cette épaule, la droite, semble mal en point, toutefois, disloquée ou cassée, impossible à dire sans l’examiner. La tête a reçu un sacré choc, aussi, mais il n’y a aucune plaie visible, du moins, pas qu’on puisse remarquer au premier coup d’œil.  Une commotion cérébrale légère, sûrement. Un chuchotement indistinct me soupire que j’ai mal. Du sang dans la bouche, j’ai dû me mordre la joue en la fermant. Mes sens sont morts, inconscience. Des entailles rougies, certaines sanguinolentes, d’autres pas, picorent mon corps. Mes respirations se font saccadées, comme si ma cage thoracique n’arrivait pas à suivre le rythme, comme si des côtés s’étaient fêlées, déboîtées, cassées sous l’impact.

Le monde est flou, je n’entends plus rien. Where are you Doll ? Mes paupières tressaillent, le monde est noir, je ne peux pas bouger.

What happened ?



♥:
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 5 Aoû 2013 - 17:36

Il faisait pratiquement noir. Seul les néons qui grésillaient donnait un temps soit peu de lumière. Yume leur lança un coups d'oeil inquiet. Pitié qu'ils s'éteignent ou restent allumés. Là, elle avait juste l'impression d'être dans un jeu vidéo de zombie et post apocalyptique avec cette ambiance. Et ça la faisait flipper comme jamais. Elle tenta d'imaginer les bras protecteur de Dorian, et le sourire sarcastique de Kohaku avec cette lueur dans ses yeux qui voulait dire « Je suis là, don't worry Moonbeam ». Gagné, elle avait envie de chialer comme une madeleine maintenant. Est ce qu'ils allaient bien ? Mais oui. Kohaku c'était Chess, et Dorian était trop grognon pour que la mort veuille de lui. Et pourtant, la rebelle sentit les larmes rouler toutes seules sur ses joues.

Elle aurait donné cher pour revenir quelques minutes en arrière et retrouver son esprit insouciant. Oui, elle voulait retourner dans le pays des bisounours, c'était bien plus fun. Mais elle avait ses limites. Et elle n'avait pas envie de faire le moindre effort pour positiver, étant donné qu'elle était trop inquiète. En plus, elle avait mal au dos. Elle s'était rétamée comme il fallait sur un truc dont elle n'avait même pas cherché à identifier. La demoiselle pouvait toujours marché, donc ça ne devait pas être trop grave.
Par contre, elle ne pouvait plus bouger son poignet droit, et grâce à son merveilleux passé avec Tsumi, elle sut facilement qu'il était cassé

Bon, y avait pire comme pseudo diagnostic quand même, elle avait du bol. En plus, elle pouvait voler des fringues. Elle qui avait toujours rêvé d'avoir des vêtements gratuitement... Bah finalement, Yume s'en serait bien passé.

Et puis... Elle se mit à hurler comme jamais auparavant, quand elle entendit un truc tombé près d'elle et des éclats de verre lui sautant au visage. Elle avait frôlé la crise cardiaque là. Et ses larmes redoublèrent d'intensité. Elle voulait rentrer à la maison avec une tasse de thé et regarder ce film d'horreur dans son canapé
.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMar 6 Aoû 2013 - 1:00

Après la cérémonie, Shin se rendit au centre au commercial pour faire quelque course. Une journée banale sauf...

Il y a toujours un sauf. Un putain de tremblement de terre. Un-fucking-believable ! Tant bien que mal, il arriva à tenir sur ses jambes en s’agrippant solidement à l'étagère fixée à même le mur.

Une intense angoisse le prit au tripes. Avant lui, il pensait à toutes les personnes qu'il pouvait connaitre. Jûta, Jin, Yui, Naoko... sont-ils sain et sauf ? En danger? Bloqués ? La seconde où il se mit à chercher son portable, la deuxième secousse se ressentit fortement. Les néons grésillèrent... Shin tomba en avant. Le néon, à proximité, s'écroula. Le jeune homme se releva comme il put, s’enfonçant, tout de même, des échardes dans les mains. Il ne voyait rien de son œil gauche. Il sentait un liquide poisseux qui coulait. Portant sa main à son arcade, il y avait une putain de coupure qui pissait le sang. Il blêmit bien qu'il savait que ce n'était pas grave. Le sang et lui n'avait jamais fait bon ménage.

Le hurlement sortit Shin de sa torpeur. Une jeune fille complètement paniquée se trouvait non loin de lui. Il n'y avait pas de sang. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il devait s'en convaincre sinon le gothique ne servirait absolument à rien. Le jeune homme enferma à double tour ses émotions à l'intérieur de lui-même. Il devait être efficace et avoir la tête sur les épaules. Il allait parfaitement bien. Il devait s'occuper de la jeune fille alors il la rejoint aussi vite qu'il put parmi les débris éparpillés.

« Ça va aller. Je m'appelle Shin et toi ? As-tu d'autres blessures que celle sur ton visage ? » s'enquit-il avec inquiétude en essayant de voir d'autres dommages.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMar 6 Aoû 2013 - 9:26

Dorian était sortit de la Mairie avec le sourire, le discours ne l'avait pas choqué outre mesure puisqu'il n'était plus étudiant et qu'il connaissait déjà ces règles de bienséance, il avait vu sa petite Yume se goinfrer comme un chat sauvage affamé et ça lui avait donné le sourire, c'était tout ce qu'il demandait.

Bref, c'est une belle journée.

Après la 'cérémonie', il s'était donc rendu en ville, au centre commercial, avec sa patiente préférée. Il n'était pas tard, et il avait besoin de passer à la pharmacie du coin. Il en profiterait pour saluer Enzo, son ami, responsable de la pharmacie. Involontairement ils avaient suivit Kohaku et Naoko de loin. Il se rappela une fois de plus qu'il devait s'entretenir avec le jeune homme pour son comportement outrancier. Il laissa passer pour le moment, la pharmacie était devant lui et il était bientôt l'heure de déjeuner, il ne voulait pas rater cette occasion. Il aurait largement le temps d'interroger Mitsumasa plus tard.

Il laissa Yume se diriger vers la partie vestimentaire du centre, vu qu'elle devait s'acheter des nouvelles fringues pour le sport. Il lui proposa de se retrouver un peu plus tard autour d'un café. Il la suivit des yeux un instant, prenant conscience qu'elle restait une petite poupée de porcelaine friable.
Une fois qu'elle disparut de son champ de vision, il pénétra dans la pharmacie, avec le sourire. Il salua généreusement son ami Enzo, et ils entamèrent une discussion passionnée sur le domaine médical, incorporant en même temps des informations personnelles sur leurs vies respectives.

C'était une belle journée...

Dorian ne vit pas du tout le drame venir. Les étagères remplies de médicament derrière Enzo commencèrent à trembler et les boites s'accumulèrent parterre. Le sol trembla si fort qu'il fut déséquilibré, décontenancé. Il tenta de s'accrocher au comptoir mais une secousse plus violente le fit perdre pied, se cognant la tête contre le bord du meuble devant lui avant de le propulser contre les étagères vitrées sur la gauche. Il les explosa involontairement, envoyant mille et un débris de verre, valser dans la pharmacie. Les étagères elles-mêmes se ruèrent vers le sol dans un vacarme assourdissant. Des tiroirs de médicaments s'entrechoquaient les uns contre les autres. Il ne distinguait plus rien. Le plafond se craquela au-dessus d'eux, créant une sorte de pause temporelle avant l'acte final. Dorian eut juste le temps d'ouvrir grand les yeux et de hurler :

- ENZO, ATTENTION !

Mais il n'entendit même pas sa propre voix, couverte par le bruit intense qui résonnait partout autour de lui. Le plafond céda, pas étonnant. Dorian eut le réflexe de se recroqueviller sur lui-même et de protéger sa tête avec ses bras avant de recevoir le ciel sur la tête. Il sentit un poids inhumain s'effondrer sur lui et il sut... il sut qu'il serait blessé.

* * *

Difficilement, Dorian ouvrit les yeux. La douleur qu'il ressentit à ce moment là lui arracha un gémissement plus que contrôlé. Il avait l'impression que son corps était en charpie. Chaque semi-mouvement était une horreur. S'il ne bougeait pas, il ne voyait rien. La poussière s'était installée et il se trouvait sous les décombres de toute façon.
Il prit le temps de respirer patiemment, calmant son rythme cardiaque et son appréhension en même temps. Il tenta d'analyser mentalement ses blessures en bougeant membre par membre. Il commença par la jambe gauche, tout semblait aller, il en profita pour la dégager des décombres et repousser les débris accessibles d'ici. Lorsqu'il tenta la jambe droite, il s'arrêta tout de suite. Le choc fulgurant lui envoya une décharge électrique dans tout le corps. Elle était cassée.

Il souffla et continua son "exploration" de lui-même en essayant de contenir cet effroi qui montait en lui. Ses fesses et ses hanches bougeaient normalement, son dos semblait bien aller aussi. Il eut du mal à bouger le bras droit mais c'était sûrement du au poids des débris. Il était allongé en position fœtal, il devait se dégager. Il prit sur lui et donna un gros coup d'épaule droite. Il fut partiellement dégagé, au moins assez pour se mouvoir. Il se tourna, position allongée. C'est là qu'il vit son bras gauche. Un tuyau métallique était enfoncé dedans au niveau de l'épaule. Il grimaça. En plus de l'hémorragie, le tuyau avait sûrement endommagé la clavicule avec. Il pesta.

Il s'appuya de toute ses forces sur sa main droite pour se mettre assis. Il avait un mal de crâne à réveiller les morts. Le tournis semblait rôder autour de lui, prêt à l'attraper au moindre signe de faiblesse. Il porta sa main droite à son crâne pour le masser légèrement et lorsqu'il comprit qu'il massait plutôt son sang que son cuir chevelu, il se stoppa. Il préférait presque ne plus rien savoir de son état.
Il devait se lever, il devait aller voir Enzo.... et Kohaku et Naoko et....

- Yume.... Putain mais qu'est-ce qui s'est passé ?.... Enzo ? ... Enzo !

Il n'eut pas de réponse. Il était conscient qu'avec la jambe dans cet état, il ne pourrait pas aller bien loin. Et il n'avait qu'un bras valide, le droit, encore heureux, il était droitier.
Il devait arrêter l'hémorragie de sa jambe et celle de son bras gauche avant d'espérer tenter de se lever. Il regarda autour de lui. Subir un tremblement de terre dans une pharmacie, c'est pas non plus la pire des situations. Il eut de la chance dans son malheur. Il repéra tout de suite des compresses, et une sorte de morceau du plafond qu'il pourrait utiliser pour stabiliser sa jambe, atteinte au niveau du mollet.

De toute façon, quoiqu'il décide, il devait bouger, jambe cassée ou non. Les soins étaient à portée de lui. L'ancien psychologue lui murmura au creux de l'oreille : Courage Dorian. La douleur, c'est psychologique.
Il ricana affreusement.

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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMar 6 Aoû 2013 - 15:02

Elle sursauta en voyant le jeune homme arriver. C'était quoi cette façon fourbe de l'approcher ? En même temps, même avec un klaxon elle aurait été surprise, mais bon... Yume sentait ses muscles complètement tendus ne lui faisant que davantage plus mal, bien qu'elle n'y fit pas vraiment attention, elle défiait quiconque dans cette situation d'être parfaitement détendu, de toute façon.
Le bon côté des choses c'était qu'elle n'était pas toute seule, et elle se sentit tout de suite beaucoup plus soulagée, lui tirant même un léger rire nerveux et étranglé, alors qu'elle essuyait ses larmes avec sa main gauche. Il allait la prendre pour une folle. Elle même trouvait déjà qu'elle était à la limite de la folie, cependant, elle ne s'en soucia pas. Qui pourrait prendre ça avec la légèreté d'une plume ? Absolument pas la demoiselle, et sa voix tremblante ne le cachait absolument pas.

-Yume... Et j'ai juste le poignet cassé. Et sans doute une égratignure au dos. Rien de grave.

Rien de grave, mais elle souffrait le martyr avec son poignet. Au niveau du dos, elle sentait juste une brûlure typique d'une blessure, alors la rebelle ne s'alarmait pas. C'était plus l'inquiétude qui marquait les traits de son visage plutôt que la douleur.

-Et toi ?

La jeune femme devait avouer qu'elle ne voyait pas grand chose... Y avait pas un magasin de... Trucs avec des lampes torches ? Mais elle avait cette fonction sur son nouveau portable, non ? Ni une, ni deux, elle le sortit de sa poche pour constater que l'écran avait cassé. Tant pis, elle avait le flash quand même, non ? Oui ! Elle le mit aussitôt regardant les alentours rapidement. Question décor de merde et lugubre, c'était pas mal. Dire qu'à midi le centre commerciale était peuplé et vivant... Là, elle imaginait vraiment un zombie sortir d'un placard.

-Y a une pharmacie quelque part...

Elle et le sens de l'orientation ça faisait pas bon ménage. En général elle retenait des noms de magasins pour s'aider. Sauf que là... Y a plus vraiment de magasin. Et Dorian devait se trouver à la pharmacie aussi, comme toute personne normal ayant besoin d'aide d'un minimum de soin et pouvant se déplacer, non ?
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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Naoko Tanaka


Genre : Féminin Scorpion Buffle Age : 26
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMar 6 Aoû 2013 - 23:48

J'avais réussi. J'avais tenu. Jusqu'au bout. Quand les grandes portes de la salle s'étaient enfin ouvertes, j'avais eu du mal à en revenir. Ça n'avait pas été de tout repos. Et j'avais du user de stratagèmes pour pouvoir en voir la fin. Mais le calvaire arrivait enfin à son terme, et c'était le cœur léger que je quittais cet hôtel de ville de malheur. Il n'y avait pas grand monde en ville, et malgré mes plans de retourner me carapater dans ma chambre au pensionnat, je fus prise d'une envie euphorique de trainer un peu.

Ça ne me ressemblait pas.

Trottinant jusqu'à un centre commercial, je me décidai d'aller du côté bouquinerie. Voir les derniers mangas et autres livres que je pourrais m'acheter. Après tout, comme je ne renouvelais pas souvent mon stock, je devais en profiter. Par habitude, je commandais plutôt par correspondance. Donc flâner entre les étagères était quelque chose de nouveau. L'odeur des livres, l'activité modérée et supportable dans les magasins alentours, la petite musique d'ambiance du centre. Tout ça m'était étranger et je savourais donc les secondes avec une délectation particulière.
Comme lorsqu'on part en voyage. On prend soin de noter tous les détails dans son esprit, pour ne rien oublier, pour que tout y reste bien gravé. Car on ne sait pas quand l'occasion se représentera à nouveau.

Sans faire attention aux personnes qui m'entouraient, comme d'habitude, je passais le doigt sur les étagères à la recherche d'un produit intéressant. D'un livre tape à l'œil. D'un petit bijou imprimé. De temps en temps, je m'arrêtais et en prenais un au hasard, le feuilletant rapidement, l'examinant. Puis je le reposais et continuais ma recherche.

Alors que je me stoppai pour la énième fois, je tendis le bras vers un ouvrage à la couverture ombragée en feutre, entre le bleu et le vert. Mon index se posa lentement sur la tranche. Et, à son contact, le monde se mit à trembler. La terre se mit à grogner. Comme pour manifester son mécontentement.

Comme un signe.

Tout alla très vite ensuite. Les étagères qui chancellent. Les éclairages qui grésillent et se meurt. Un silence. Et de nouveau, le sol qui se dérobe sous mes pieds. Les vitres qui se brisent. Et les plafonniers qui s'écrasent. Le son de la pierre qui s'effondre se mêle aux cris perçants.

J'ouvris les yeux après la tempête. J'avais perdu tous repères. Gisant sur le sol, couverte de poussière, je commençai par me dégager de l'emprise d'un des plafonniers qui avait tenté, délibérément ou non, de m'assommer. M'asseyant sur le sol, je pu constater l'ampleur des dégâts. La librairie était sans dessus dessous. On aurait cru que la fin du monde était arrivée. L'apocalypse. Les cris de terreur et de détresse avaient redoublés d'intensité. Les appels à l'aide se faisaient plus rapprochés, plus désespérés. Et moi, je restais quelques secondes dans un état de choc léthargique. Je n'en revenais pas. Par chance, j'avais été épargnée. Quasiment indemne. Miraculée.

M'appuyant sur les débris alentour, je me redressai sur mes deux jambes sans encombres. Elles tremblaient juste. Flageolaient. J'avais l'impression de me tenir sur du coton. Mais je n'avais rien. Juste quelques hématomes, et une coupure à la lèvre.
Malheureusement, ce n'était pas le cas de tout le monde. Presque à mes pieds gisait un cadavre.

Un mort. Un macchabée aux cheveux blancs tachés de rouge. Devais-je appeler à l'aide hystériquement comme tous les autres ? En étais-je seulement capable. Non. Je devais rester calme. Analyser la situation. Faire le point. Et me rappeler. En cas de situation de ce genre, que faire ?

Première chose, vérifier si ce vieillard est bien mort. Précautionneusement, je m'approchai du corps inerte, et sans le bouger -car on ne bouge jamais quelqu'un d'inconscient-, je calai mon index et mon majeur sur sa carotide. Un poul. Le mort n'en était pas un. Et le vieillard non plus. De près, malgré la poussière, le sang, et tout ce qui m'avait fait confondre, je le reconnu. Le gars au rat mort.

En parlant de mort, je devais faire quelque chose si je ne voulais pas que lui finisse de la même manière. Dégainant mon portable de ma poche, je l'ouvrai en espérant pouvoir contacter quelqu'un. Les secours, au mieux. Raté. L'écran était fissuré, et plus rien ne s'allumait. Il était inutilisable. De toute façon, le réseau n'aurait surement pas été disponible. Il me fallait une autre solution, mais quoi ? J'étais loin d'être médecin, ou quoi que ce soit du genre.

Au moment où cette pensée traversa mon esprit, le souvenir de la boutique adjacente m'apparut. Une pharmacie, non mais quelle idiote de ne pas y avoir songé avant ! J'y trouverais surement un pharmacien ou un quelconque autre employé qui saurait surement s'occuper du blessé que je me trainais sur les bras.
J'y accouru sans plus de cérémonie, slalomant entre les blocs de pierre. Ici, le même chaos régnait. Un homme à terre avec un pieu métallique dans le bras. Je détournais mon regard rapidement de lui. Je ne voulais pas paniquer, et la vue de ce genre de blessures ne m'aiderait surement pas à garder mon calme. Je soufflais, tentant tant bien que mal d'occulter l'hécatombe qui avait eu lieu autour de moi. Une blouse blanche, une blouse blanche. Ah ! Je continuai ma course pour la finir en glissade aux côtés de l'employé phramaceutique que je cherchais. L'homme était à terre, inerte, sans vie. Dans un sale état. Et j'avais beau l'appeler, le secouer, aucune réaction.

Mes jambes ne me portaient plus. Je me laissai tomber au sol. Maintenant que je ne voyait plus de solution à ce problème, je commençais à paniquer. Je ne pouvais pas gérer ça toute seule, malgré toute la bonne volonté du monde.

HRP:
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMer 7 Aoû 2013 - 2:00

Le jeune homme était tendu. Il se demandait si Naoko avait reçu son message à la sortie de l’hôtel de ville. Dans ce cas, est-ce qu'elle était aussi dans le centre dans le commercial ? En plus, impossible de la contacter puisqu'il n'y avait pas de réseau. Il prit une profonde inspiration. Chaque chose en son temps. Le plus important, immédiatement, était Yume et sa blessure. On pouvait dire tout ce qu'on voulait sur le sac de ces demoiselles, Shin n'était pas mieux avec sa sacoche. L'ordinateur portable, portable, bouteille d'eau, anti-douleur, une bande de soutien pour sa main, etc.

« Je ne suis pas médecin mais j'ai ce qu'il faut pour fixer temporairement ton poignet. Une bande de soutien et des anti-douleurs. »
Shin espérait sincèrement qu'elle accepte au moins les anti-inflammatoires pour la soulager un peu. « J'ai une coupure à l'arcade. Des éraflures aux mains et aux genoux. Plus de peur que de mal. »

Le gothique sortit son téléphone et activa son flash. L'allée où ils se trouvaient était désertique. Des morceaux de verre jonchés le sol, des vêtements, chaussures, meubles renversés... Ils pouvaient se sentir heureux d'en avoir réchappé avec si peu de blessures. D'autres ne devaient pas être aussi chanceux. Le cœur de Shin se serra. Non, il devait positivé.

« Surement... Il faudrait trouver un plan. Je sais qu'il y en un, manuscrit, pas loin. Les tactiles doivent être mort. Ensuite, il faudrait te trouver une attelle.»

Pensif, Shin se demanda s'il ne devait pas emmené Yume, directement, à l’hôpital. Mais, d'un autre côté, peut-être que Naoko était dans le centre commercial. Il poussa un profond soupir ne sachant que faire. Peut être n'était-il pas le seul dans ce cas là ?

« Yume, est-ce que tu es venue avec d'autres personnes ? »

Sérieusement, il avait l'impression de voir du sang partout. Il fouilla dans sa sacoche à la recherche d'un mouchoir pour arrêter l'afflux de sang de son arcade sourcilière. Il n'y voyait vraiment rien de son œil gauche à cause de ça. Sa phobie du sang, dans cette situation là, l'emmerdait royalement. Tant qu'il ne se mettait pas à trembler comme une feuille morte, tout irait aussi bien que possible. Quelle journée pourrie !


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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


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Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMer 7 Aoû 2013 - 3:26

J’aurais voulu lui dire hey, ma vieille, tu sais que j’ai gagné un prix pour la pagaille que j’ai semé, aujourd’hui ?  Pour qu’elle puisse en rire, avec sa voix de tombeau, sifflante comme des cailloux sur une plaie, j’aurais voulu lui dire. Pour qu’elle soit fière, ma vieille harpie, pour qu’elle regarde mes géniteurs à la con avec dédain lorsque viendrait l’heure de servir des cocktails à une de leurs foutues réceptions. J’aurais voulu lui dire, au téléphone, en riant, en souriant, pour qu’elle soit fière, pour qu’elle pense un peu à moi. J’aurais voulu lui dire, en rentrant le soir, probablement en me posant contre le comptoir de la cuisine de Yume, sifflotant une chanson en préparant à manger. Oh, si j’avais su, si j’avais su, si j’avais su.

« Oh, silly Joshua. What did you do this time ? »

Je n’ai rien fais, je n’ai rien fais, je n’ai rien fais. Je t’assure Carter, je n’ai absolument rien fais !

Mes paupières tressaillent, j’ouvre les yeux. J’entends le noir, je vois la douleur. Mes sens s’entrechoquent dans une danse inquiétante, ma tête tourne malgré mon immobilité et les grains de poussière flottant dans la pénombre laissent résonner les percussions de mon éveil. Je n’ai pas le temps de me poser la moindre question, pas le temps de me demander ce que je fais, là, étendu de tout mon long, que ma gorge proteste, hurle, que j’étouffe. Je me relève dans un mouvement subit, porte mon crâne saisi d’un choc vicieux dans les airs pour pouvoir orienter ma bouche vers le bas plutôt que vers le haut. De mon orifice buccal dégouline de la poisse que je reconnais à son goût acre et métallique, du sang, mais ma succession de mouvements subits m’empêche d’y porter attention plus d’une milliseconde. Ça tourne, j’ai mal. Mon cri se perd dans la merde qui me sort dans la bouche, m’arrache un haut de cœur et je ne sais pas si je me contente de cracher du sang ou si je vomis par-dessus le marché. Mon cerveau crisse sous la douleur, frit, incapable d’assimiler toutes les données sensorielles.  Ça vaut peut-être mieux.

Je reste inerte, accroupi sur mes genoux, tenu en suspension par un seul de mes bras –car l’autre refuse catégoriquement de coopérer– et attend que le choc initial s’estompe, que la fulgurante douleur fasse place à un bourdonnement qui, malgré sa stridence, est plus aisément gérable. J’inspire lentement, pour ne pas brusquer mes côtes. Je le connais ce mal là, ce n’est pas la première fois . . . Je dois avoir un truc de casser là-dedans, yeah, that would make sense.

Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Where the hell am I ? What happened ?

Récapitulons. Je me souviens de la cérémonie idiote du maire, des dangos de Zakuro sur le bout de ma langue ( et qui gisent maintenant sous forme de purée, par terre, près du sang ) de mon prix mal-agencé à celui des autres, de Moobeam accoutrée d’un joli sourire, du nouveau règlement encore plus idiot que la cérémonie en elle-même, des bras de Zakuro à qui je faisais promettre de m’attendre pendant que j’allais . . .

Bordel.

Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Just think about it, look around, keep serene.

Je dois avoir au moins une côte cassée, y’a un truc qui cloche avec mon bras droit, j’ai dû me cogner la tête et ma bouche n’arrête pas de se remplir de sang. C’est un bon topo, ça, maintenant, je fous quoi ? Je crache, bien entendu, le sang se propulsant hors de ma bouche et venant terminer sa course sur un bout de carrelage poussiéreux. Je lorgne le paysage qui m’entoure du mieux que je peux sans me mouvoir, je remarque des bouts de plafonds qui trainent un peu partout, du ciment craquelé, des plafonniers défoncés, des livres dispersés . . .

Des livres ? Je tente de me relever, pour pouvoir mieux observer, pour pouvoir bouger, mais la douleur m’empoigne et me projette au sol. Je cri en me levant, et je redouble d’ardeur en retombant.

Un gémissement hurlé, digne d’une bête blessée m’échappe. Je me redresse sur mes genoux, pour me tenir droit, pour éloigner la pression de ma cage thoracique, de mon bras droit, et les larmes coulent malgré moi sur mes joues. Mal, ça fait mal. Je porte ma main valide à mon cou et y enfonce mes ongles pour déplacer la douleur. Technique qui agit plus à la manière d’un placebo qu’autre chose, j’y crois, donc j’ai l’impression que ça fonctionne, mais en réalité, je ne réussi qu’à me blesser davantage. Self-destructive. Et tout ce sang qui dégouline hors de ces lèvres que je ne peux clore, dévalant le long de mon menton . . .  J’ai mal. J’ai mal. J’ai mal. J’ai mal. J’ai mal.

Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Expire.

La douleur n’est rien, tu es l’immatérialité qui transcende la réalité, tu es l’insoutenable légèreté. Tout va bien. Calme-toi.

Inspire. Expire Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Je ne sais pas où je me trouve et je n’arrive pas à bouger sans me plier de douleur. Vu l’état des mes os, je ne crois pas que ce soit la meilleure chose à faire . . . me plier, I mean.  Criss. J’ai mal, j’ai mal, j’ai mal. Qu’importe l’endroit où je me trouve, j’aurais dû trimballer Zakuro avec moi. Ha. Ouais. Il m’aurait trainé sur son dos et je me serais pris pour une jolie princesse. Ou non, pour la sorcière, parce que les sorcières sont toujours plus cool. Je ricane, du moins j’essais, mais mes côtes me rappellent la situation présente, me susurrent que ce n’est ni le temps de rire, ni le temps de stagner. Si tu n’as pas la décence de bien vouloir paniquer, Kohaku, rends-toi au moins utile !

Je jette à nouveau un coup d’œil autour de moi, tente d’avancer en éraflant mes genoux contre le sol couvert de pierre, de ciment, de livre, masses inanimées dissimulant de potentiels cadavres. Je grimace et continue mon manège jusqu’à atteindre un mur. Le processus est long, mon souffle est entrecoupé de plainte douloureuse que je n’arrive à retenir et j’ai tellement, tellement mal. Je veux voir Yume, je veux voir Zakuro. J’ai tellement mal. Et ma tête n’arrête pas de tourner, je vais gerber, j’en suis sûr et j’aime pas gerber, ça brûle et y’a aussi tout ce sang qui n’arrête pas de couler.

J’appuie mon front sur le restant de mur contorsionné. Inspire. Expire. On se lève, maintenant, Cap’tain Koala !

Tout a viré au blanc, pendant cet instant où je me suis échiné à me redresser, appuyant mon bras inutile sur le mur de sorte à pourvoir me retenir avec l’autre en cas de chute. J’ignore comment j’y suis parvenu, l’adrénaline sûrement, j’ai eu un black-out.

Je viens de me réveiller et je suis déjà épuisé. Damn . . . Qu’est-ce que je suis sensé foutre, moi ? J’ai eu du mal à me trainer jusqu’à un mur, j’ai à peu près autant de souvenir que Doris le poisson et ce n’est certainement pas comme ça que je vais réussir à me sortir d’ici.

Inspiration. Ça va faire mal. Est-ce que ça peut faire plus mal ?

« YO. SI C’EST UN ATTENTAT, BAH, VOUS ÊTES NULS, JE SUIS ENCORE VIVANT. »

Quinte de toux, crachat sanglant, hurlement.

Allez savoir pourquoi, j’ai envie de rire.





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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMer 7 Aoû 2013 - 17:17

Malgré toute la bonne volonté du monde, Dorian n'avait quasiment pas bougé depuis plusieurs minutes qui ressemblaient à plusieurs éternités consécutives. Son téléphone était cassé, et la lumière allait et venait par cliquetis.
Il avait la force mentale et il savait pour son bien qu'il devait bouger mais la douleur était telle qu'elle lui arrachait des hurlements de souffrance lorsqu'il tentait de se déplacer avec cette jambe droite dans un sale état.

Il avait réussi à attraper les compresses qui étaient tombées près de lui et il avait récupéré également un morceau de verre assez gros provenant de la vitrine. Il avait examiné son visage recouvert de mini-coupures et avait conclu rapidement qu'il n'y avait rien à craindre de ce côté là. Il avait utilisé son bras droit pour lever le miroir de fortune et tenter de regarder sa plaie à l'arrière de son crâne mais il était dans une position vraiment pas pratique et il avait vite abandonné.

Il avait appelé Enzo plusieurs fois depuis les secousses mais son ami ne bougeait plus et en toute honnêteté, Dorian ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était passé de l'autre côté.
Il fut brusquement 'dérangé' par du bruit qui venait de l'extérieur. Un homme inconnu entra dans la pharmacie. Dorian oublia toute prudence et l'interpella pour qu'il vienne vers lui.
Le jeune homme lui jeta un regard de dégénéré. Il semblait prêt à sauter sur lui pour dévorer de la chair humaine. L'infirmier croisa son regard et comprit. Il avait été trop sûr de lui quand il avait pensé que la solidarité humaine le sortirait de ce mauvais pas. Quelques personnes étaient là seulement pour en profiter. Ce junkie venait juste chercher de quoi se shooter gratuitement puisque personne ne l'en empêcherait. Dorian le regarda faire sans intervenir. L'homme prit la fuite sans même se demander s'il aurait pu donner un coup de main. Complètement déconnecté du monde réel.

Dorian avait envie de baisser les bras. Il n'y arriverait pas et malgré son envie de retrouver sa petite Yume et d'aller sauver autant de gens qu'il pouvait, il sentait bien que son corps ne suivrait pas si personne ne venait lui donner un coup de main.
C'est à ce moment là qu'elle arriva. Naoko.

Dorian resta interdit un moment lorsqu'elle posa son regard sur lui mais qu'elle le détourna aussitôt pour se ruer sur le pharmacien qui avait effectivement passé l'arme à gauche. Naoko semblait paniquée, désemparée, en pleine détresse. Dorian devait l'aider pour se faire aider.
Il se redressa du mieux qu'il put pour s'appuyer contre les restes de la vitrine derrière lui.

- Naoko... dit-il en oubliant volontairement les formules de politesse qui s'imposaient. Là, il en avait bien rien à foutre. Naoko, c'est moi, Dorian. L'infirmier de l'Académie. Tu te souviens ? Calme-toi, ça va aller. Il ne faut pas que tu cèdes à la panique. J'ai besoin de toi. Comment tu te sens ? Tu es blessée ?

Il toussa ce qui eut pour effet de lui arracher une grimace de douleur à cause de son épaule vraiment trop douloureuse.

- Naoko, écoute-moi. J'ai besoin que tu me trouves plusieurs choses dans la pharmacie. Ça va pas être facile mais je compte sur toi. Je ne peux pas me déplacer. Trouve-moi de la morphine, des compresses autocollantes, du fil et des aiguilles, des gants, cette petite planche de bois, les tuyaux élastiques là-bas et du désinfectant. Au pire, si tu galères, apporte tout ce que tu peux, je trierais. S'il te plaît Naoko, tu es la seule qui puisse m'aider.

Il se stoppa un instant, et se mit à réfléchir. Pour son épaule, s'il laissait le pieu à l'intérieur, il contiendrait l'hémorragie et ce serait sûrement pas pire. Il n'utiliserait pas son bras gauche jusqu'à l'arrivée des secours.
Pour sa jambe par contre, il y'avait plusieurs cas de figure. De toute évidence, il ne pourrait pas replacer l'os lui-même sans tomber dans des vapes qui ne l'aideraient en rien. Naoko ne le ferait pas non plus, alors il se contentera de stabiliser tout ça comme il pouvait. Même s'il appuyait de toutes ses forces sur le point de compression le plus proche de son mollet pour tenter de stopper l'hémorragie, il savait que ça ne serait pas suffisant. Le garrot s'imposait, mais il risquait de déclencher une infection si les secours mettaient plus de 2h ou 3h à venir. Il risquait sa jambe pour être précis. Il n'avait pas le choix pour le moment de toute façon.

- Si tu trouves des béquilles, amène-les aussi, s'il te plaît... Au fait... où est Kohaku ?


Dernière édition par Dorian Fatalys le Sam 10 Aoû 2013 - 13:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMer 7 Aoû 2013 - 17:58

Yume n'écoutait pas vraiment Shin, trop inquiète pour ses proches. Elle voulait les voir et s'assurer qu'ils aillent bien, histoire de relâcher la tension de ses muscles. La rebelle n'avait pas la moindre endurance lorsqu'il s'agissait de gérer ses émotions en état de crise. Elle avait beau être japonaise, cette dernière les laissait librement s'exprimer. Parce qu'elle n'aimait pas jouer les demoiselle forte, ni les princesses en détresse. Ni l'intello, ni la rebelle, et encore moins la femme fatale. C'était peut être d'ailleurs pour ça qu'elle n'avait pas le droit d'aller au réception de ses parents. Trop fragile pour la bourgeoisie. Et trop fragile pour supporter convenablement un tremblement de terre, sans être à deux doigts de faire une crise de panique. Heureusement, elle avait un esprit légèrement simplet, si bien que c'était très facile de la distraire. Alors quand Shin vint lui dire qu'il transportait une armoire à pharmacie dans son sac...

-T'es gay ?

D'une voix relativement aiguë, la question était sorti très spontanément (C'était peut être ça le pire). Mais généralement, c'était plutôt les filles qui avaient toute sortes de trucs pour soigner les bobos quotidien. En même temps, si on comptait sur Yume pour ça... Du paracétamol et des pansements Hello Kitty, ils iraient pas bien loin. Sauf si c'était une question de honte.
De plus, cette question lui rappela une conversation avec Kohaku. Elle s'était toujours demandé l'orientation sexuel de sa peluche, et elle lui avait franchement posé la question. Il avait répondu qu'il était « pan ». La rebelle était restée le regarder d'un air dubitatif en train de s'imaginer toute sorte de mot : Peter Pan ? Pandore ? Flûte de Pan ? Forcément, ça n'avait pas loupé, elle avait balancé : « Pan... de mur ? ». Autant dire que le koala s'était foutu de sa gueule, mais il avait eu la bonté d'expliquer, avant de partir dans un délire de mur qui se reproduisent. Le choc des esprits, avec le creepy à l'esprit terre à terre « Les murs se fécondent grâce aux mains humaines » et la rebelle, un peu plus original et enfantin : « Les murs et leurs jolies familles heureuses et qui se construisent tout seuls ». Ce souvenir lui tira un sourire amusé, finalement, sa version était bien meilleure, particulièrement en cet instant. Elle espérait qu'il aille bien, elle l'avait aperçu les cheveux blanc en entrant de le centre commercial. Yume devait le trouver aussi. La voilà qui angoissait de nouveau et un nouveau gémissement apeuré s'échappa de ses lèvres. Ils pouvaient pas avoir la version courte comme au cinéma ? Le début et la fin ?
Pourtant, elle tenta de rester avec Shin. Sa présence l'aidait à ne pas complètement craqué, et c'était déjà une chance, non ? Elle dirigea son portable vers le jeune homme, l'aveuglant au passage sans capter ce qu'elle faisait.

-Tu veux des pansements Hello Kitty ?

Non, elle ne se foutait pas de sa gueule. Elle avait une tête très sérieuse.

-Enfin, faudrait que je trouve mon sac pour ça...

Sa manie à s'étaler même dans les magasins. En même temps, le Japon comptait très peu de vol, alors la demoiselle laissait ses affaires sans surveille un peu partout. Du moment qu'elle les retrouvait, la rebelle n'y voyait aucun soucis. Sauf que là, c'était pas trop possible. Et elle ne bougerait pas d'un poil si Shin ne la suivait pas, ou s'il ne passait pas devant.

-Et tu crois qu'il est toujours vivant le panneau ?

Et il était où en plus ? Elle ne savait même pas où était la sortie avec tous les gravats, alors un panneau ?! Elle avait plus qu'à prier pour que le gothique se débrouille un peu mieux qu'elle. Non, parce que là, elle avait juste envie de rester prostrée comme une enfant et que Dorian ou Ko' viennent la chercher. C'était eux les hommes, c'était à eux de venir après tout.
Elle hocha doucement la tête à la question d'un air angoissé tout en faisant essayant de bouger son poignet cassé. Mal, mal, mal, mal. La jeune femme aurait bien voulu un peu de cannabis, histoire d'être stone et complètement à côté de la plaque. Plus de douleur, plus d'angoisse. Il venait pas de lui proposé un anti douleur y a quelques minutes ? Débile, elle était restée bugué sur l'information « Armoire à pharmacie » plutôt que le contenu.

-Et toi ?

Et elle ajouta d'une voix timide.

-Par contre, je veux bien tes euh... Trucs.

Elle s'exprime vachement bien en plus.

Spoiler:
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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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Naoko Tanaka


Genre : Féminin Scorpion Buffle Age : 26
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyJeu 8 Aoû 2013 - 1:22

J'avais touché un mort. De mes propres mains. Sous mes doigts, j'avais senti le corps rigide et encore tiède d'une personne ayant rendu l'âme. Ça ne m'était jamais arrivé. Et je n'aurais jamais pensé vivre un truc pareil. Je ne connaissais pas ce type. Je ne l'avais jamais vu. Mais j'étais tout de même secouée. Sans compter la panique qui commençait à s'insinuer insidieusement dans chaque parcelle de mon corps.

Je devais faire quelque chose. C'était urgent. C'était vital. Mais j'étais perdue. Je regrettais de ne rien connaître aux premiers secours. Je jurai donc qu'une fois cet incident passé, j'irais suivre une formation ou n'importe quoi pouvant servir dans une situation similaire.
Baissant les yeux sur mes mains tachées, griffées, poisseuses, je senti mes yeux me piquer. J'étais sur le point de craquer. Le poids du stress, de la culpabilité, et de cet ignoble sentiment d'inutilité était sur le point de m'écraser. J'avais beau savoir faire preuve de pas mal de sang froid, il y avait des choses que je n'étais pas capable de supporter sans aide.

Le corps tremblant, recroquevillée sur moi-même, je devais avoir l'air faible et sans défense. Et c'était la vérité, sur le coup. Mais un appel me sorti de mon état léthargiquement agité. Mon prénom qui résonna dans la pharmacie, malgré le brouhaha, malgré les cris, malgré les sirènes. Je l'entendis parfaitement, distinctement. Relevant la tête, affolée, je cherchais du regard d'où provenait cette voix. A cet instant, j'avais peur.

Effroyablement peur. Si cet appel m'était destiné, il provenait forcément de quelqu'un que je connaissais. Et j'étais terrifiée. A l'idée de voir son état, à l'idée de le voir en sang, de le voir allongé parmi les débris. Mais malgré ça, je scrutai partout les alentours pour y voir un visage familier. Bien que je ne sois pas du tout physionomiste, j'avais tout de même l'espoir de reconnaître quelqu'un.

Personne.

J'avais rêvé ? Halluciné ? Je commençais déjà à tourné folle ? A peine cette réflexion faite, la voix retenti à nouveau. Mon regard glissa vers sa provenance, pour se détourner de suite après. Comment le gars au pieu dans le bras me connait ? Dorian ? Ça ne me dis fichtrement rien. Si il venait de l'académie, il avait surement dû me croiser mais ça ne m'avait pas marquée. Attends... Il a bien dit infirmier ? Je le fixai à nouveau, cette fois-ci, droit dans les yeux, pour ne pas voir le reste. Si il était infirmier, il allait m'aider pas vrai ? Il devait m'aider !

Mais avant, j'allais devoir, moi-même, lui porter secour. Une fois cette information assimilée, je pu reprendre de la contenance, et mon calme par la même occasion. Il y avait encore de l'espoir pour l'homme au rat. Comme pour me rassurer moi-même, je répondit :

- Ça va, ça va. Je crois. Je n'ai rien eu, je vais bien.

Contrairement à lui.
Ne regardes pas, ne regardes pas. Ni son bras, ni sa jambe. Regardes seulement son visage, ne détourne surtout pas les yeux.
Je me répétais en boucle pour restée concentrée. Pour ne pas paniquer. Je savais que si je regardais trop, j'allais finir par perdre mes moyens. Même si je n'étais pas spécialement sensible au sang, ce genre de trucs, ça retourne l'estomac de n'importe qui.
Et tout en m'affairant à ma concentration intérieur, je l'écoutais avec attention. Et en écho, je rabâchai les même mots que lui.

- Morphine, compresses, fil, aiguille, gants, planche, tuyaux, désinfectant. Morphine, compresses, fil, aiguille, gants, planche, tuyaux, désinfectant,...

A moi-même, je psalmodiais cette liste pour ne rien oublier, en même temps que je me mettais à fouiller méthodiquement la salle. Je ne voulais pas savoir, je ne voulais pas imaginer à quoi ces choses allaient servir. Mais il fallait quand même que je les trouve. J'exécutai l'ordre, sans me poser de question, et inspectais la pièce de fond en comble. Je ne voyais pas grand chose, je ne savais pas où chercher, et je ne savais même pas à quoi ressemblait de la morphine. Pour le reste, le plus dur n'était pas de les identifier, mais plutôt de les trouver. Au milieu des gravas, des boites de médicaments toutes tombées par terre, des meubles et des vitres effondrés.

Parfois, je m'arrêtais, me redressais, et reprenais mon souffle. Si je cherchais avec trop d'ardeur, je commençais à perdre mon calme. Et il ne fallait surtout pas. Alors même si je mettais plus de temps, j'étais sûr d'être efficace.
Retirant mon gros pull, je le nouai autour de ma taille, le nœud au niveau du dos. De ce fait, je pouvais y transporter tous les médicaments en même temps. J'avais d'ailleurs réussi à tout rassembler. Presque tout.

Toujours cette fichue morphine. Dorian me demanda des béquilles, et je n'avais aucune idée non plus d'où elles pouvaient bien être stockées. Et il me parla de Kohaku. C'était qui ça ? Mince, avec ma piètre mémoire des prénoms, je n'arrivais pas à voir de qui il parlait. Avec mon esprit embrouillé par le choc, par tout ça, j'avais d'autant plus de mal a réfléchir correctement. L'image de l'homme au rat poppa dans ma tête au bout de plusieurs secondes. Est-ce que je devais lui dire ? Même si ça risquait de l'inquiéter ? Bien sûr que oui, après tout, j'allais avoir besoin de ses conseils d'infirmier pour aller lui porter secours.

Je retournai aux côtés de Dorian, et lui apportai déjà tout ce que j'avais trouvé en vidant mon pull sur le sol.

- Kohaku, il... il est à coté, dans la librairie. Il était inconscient quand je suis partie chercher de l'aide tout à l'heure. Je ne savais pas quoi faire d'autre...

Je baissai les yeux. Il fallait que j'y retourne, pour voir. Mais y aller maintenant, toute seule, ne servirais à rien. Il fallait gérer les choses une à une. Agir de manière brouillon ne ferait qu'empirer la situation. J'allais d'abord finir la tâche qu'on m'avait assignée.

- Je vais fouiller la réserve pour trouver la morphine et les béquilles. Je reviens au plus vite.

Aussitôt dit, aussitôt fait, je me retrouvais dans la réserve, dans le noir complet, à chercher à tâtons ce qui avait pu survivre à l'effondrement partiel du bâtiment. Je fini par mettre la main sur les béquilles, facilement reconnaissable, même dans le noir, et sorti, le pull plein de boites de médicaments et de flacons divers. Une nouvelle fois, je versai tout à côté de l'infirmier, et posai les béquilles par terre.

- J'ai pris tout ce que je pouvais et qui était encore en état. Mais comme j'y connais rien je n'ai pas pu trier. Désolée...

Malgré moi, mon regard glissa sur le bras de l'homme, puis sur sa jambe, et une grimace tordit mon visage. J'avais mal, bien que je n'avais rien. Ce n'était pas beau à voir. C'était terrifiant. Ça devait le faire souffrir affreusement. Aussi, dans un élan de courage, je proposai mon aide.

- Si je peux faire quelque chose d'autre... Ou t'aider... Ou te servir de bras, de jambes, je ne sais pas, dis moi. Ne te pousse pas trop, tu peux te reposer sur moi.

Décidée à laisser mon dégout, mes peurs, mes propres limites de côté, je me mis à l'entière disposition de l'infirmier. C'était l'option la plus réfléchie pour le moment.

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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyJeu 8 Aoû 2013 - 7:26

Le silence, c’est tout ce qui répond à mes divagations et mes cris de douleur. Le silence. J’imagine que les seconde précédents mon éveil ont été possédées par une cacophonie tonitruante, mais maintenant ne persiste que l’absence de sons. Un silence de mort qui pèse sur les os et redonne à ce décorum toute cette gravité que je tente de lui arracher en pensant à Zakuro, en pensant à des sorcières promenées sur les dos des destriers. Je sens mon sang me dégouliner le long du menton, l’imagine percuter le sol avec la puissance d’une aiguille, cling, cling, cling, voilà du bruit pour toi Kohaku, tu n’es pas seul et même si tu l’étais, tu en as l’habitude, n’est-ce pas ? Avant d’arriver ici, avant que tes géniteurs ne t’exilent tu étais . . .

Je crache par terre pour couvrir le bavardage des aiguilles. Je n’aurais pas dû crier au vide, pas dû faire de l’humour, aussi vaseux fut-il, avec le néant. Seuls spectateurs à mon état semblent être les grains de poussières qui volètent dans l’air comme d’espiègles spectres. Et ça fait mal, tellement, tellement, terriblement mal. J’espère ne pas avoir empiré le cas de ma cage thoracique, avec tous mes mouvements et mes toussotements incontrôlés. Déjà que je commence à douter  qu’il ne s’agisse que d’une simple côte fracturée, ça fait trop mal, mal, mal. Un bref  tâtons de ma main valide, bonheur ou malédiction,  m’indique que la peau extérieure n’a pas été percée. Pour le moment, du moins. Moins de sang perdu, on va dire.

Je relève les yeux, encore une fois, le souffle court, pour examiner les lieux plus exhaustivement. Les livres préalablement remarqués me ramènent au cas d’Aliss que j’ai laissé avec mes affaires chez Yume, pensée qui me porte inévitablement sur le cas de la demoiselle elle-même. Yume . . . Elle était à la cérémonie, non ? Est-ce qu’elle est coincée dans ce foutoir elle aussi ? Logiquement, si. Je doute me trouver dans une zone isolée. Est-ce qu’elle va bien, est-ce qu’elle est en sécurité, oh bordel ma chérie où est-tu calme-toi, calme-toi, calme-toi.

J’ai fais promettre à Zakuro de m’attendre pendant que je me rendais . . .  non. Ce matin là je m’étais levé en notant la proximité d’un centre commercial, qui dit centre commercial dit pharmacie dit gens. Ça me semble plausible. Et ça explique la présence d’une enseigne défoncée non-loin de moi. Centre commercial, donc. Ou, une boutique, du moins. Près de l’hôtel de ville. Pour une brosse à dent. Je m’étais fais charcuter pour une brosse à dent. Les choses qu’on fait pour l’hygiène . . .

Je fouille dans ma poche arrière, carte d’identité, carte de crédit et portable craquelés. C’est bien ma chance. Je laisse mes paupières frétillés, ne pas dormir, rester éveillé. J’empoigne fébrilement le dispositif électronique, croisant mentalement les doigts, espérant le voir fonctionner, la lumière s’enclenche, mais l’écran n’affiche qu’une série de pixels criards et colorés. Je ferme les yeux, bordel, fuck, criss, non. Yume. Swan. Zakuro. Be safe, godammit, be safe. Et dans un meilleur état que le mien, of course. Be safe. Ma tête me tourne, j’esquisse le haussement de nouveau haut de cœur que je retiens du mieux que je le peux. Vomir est une mauvaise, très mauvaise idée vu l’état de mes côtes et de mon épaule. Une fois le choc passé, j’opte pour quelques que secondes de respirations peu profondes, gardant les yeux fermer, rassemblant mes synapses dans un tout semi-cohérent. Semi, car il me semble que tout filtre dans mon esprit à travers une vitre, les textures, les goûts. J’ai dû me cogner la tête fort, ouais, mais pas assez pour me tuer complètement le cerveau. Ou c’est peut-être la douleur qui me fait disjoncter.

Après un moment passé à faire la statue, à me recroqueviller dans ma tête pour calmer les vrilles douloureuses qui parsèment l’entièreté de mon être, je ferme mon portable et le range dans ma poche, lentement, usant de mouvements délibérément doux. Lentement, doucement, on ne voudrait pas que les choses finissent mal, hein ? Et puis, mon portable pourrait servir éventuellement, à faire de la lumière ou un truc du genre. Les pixels arc-en-ciel montreront la voie.

Je crache, ma vision se brouille, je papillonne des paupières et porte tentativement ma main gauche à mon épaule droite, devinant une plaie sous mes doigts, liquide, puis un contact dur. Un os ? Je retire ma main, étourdi par une virulente nausée.  La douleur me grise d’impuissance et la confusion laisse la peur germer en moi. J’ai mal, où suis-je, j’ai mal, est-ce que Yume va bien, j’ai mal, qu’est-ce qui s’est passé, j’ai calme-toi, calme-toi, t’es appuyé contre un pan de mur et les pans de murs, c’est joyeux. Respire.

Ouais. Je respire et ça me tue le torse.

Je suis dans une bibliothèque, une libraire, something. J’ai perdu conscience à un moment donné. Mon portable ne peut me servir que de lampe-torche. Je suis pas en état de me balader à l’aveuglette et il ne doit pas y avoir un chat ( haha ) dans les parages puisqu’hurler ne m’a mené nulle-part. Quelles options s’offrent à moi ? Petit un : mourir, petit deux : attendre une aide potentielle ou petit trois : me débrouiller. Je ne crois pas en la mort, je n’oserais pas espérer qu’on me sauve, donc . . .

En avant toute, mon capitaine.

Je m’équilibre avec mon bras valide, grimace sous l’effort que bouger me requiert, prend bien soin de respirer par le nez et de garder ma bouche ouverte pour ne pas obstruer le flot du sang. Il faudrait que je trouve un truc pour arrêter le sang, de mon épaule, de ma bouche, d’ailleurs s’il y a lieu. J’avance, désorienté, main valide ne lâchant pas les surfaces solides qu’elle trouve, glisse mon regard sur les décombres en avançant, comme un zombie, un macchabé doué de pensées, observe le monde qui m’entoure au travers de verres teinté de douleur et d’incompréhension. Je remarque un corps, inerte, coincé sous une étagère, les livres masquent l’expression de son trépas et je contemple l’idée de les retirer pour regarder, pour fixer la déchéance humaine. Pour tout faire taire parce que des larmes coulent sur mes joues et que ça ne s’arrête pas et que j’ai tellement, tellement mal.

Un miroir ferait l’affaire aussi.

Je déglutis, mes jambes tremblent, je longe mon mur, les meubles, impossible d’avancer sans m’appuyer. Alors que je m’approche de l’enseigne me parviennent des éclats de voix.


J'ai pris tout ce que je pouvais et qui était encore en état. Mais comme j'y connais rien je n'ai pas pu trier. Désolée . . .

Une fille. Des gens. Une fille, des gens, de la vie. Je progresse le reste du chemin en m’accrochant au cadre métallique de l’entrée, hoquetant –mes pauvres côtes– et gémissant de douleur tout au long. Impossible d’accélérer, bouger est déjà une mauvaise idée,  bien que toutes mes initiatives m’éloignent du sommeil. Dormir, l’ennemi numéro un des coups à la tête, à proscrire, à bannir. Rester distrait, rester éveiller, ne pas se concentrer sur la douleur. J’ai mal.

« Hey, y’a quelqu’un !? Vous pouvez me dire ce qui se passe !? »

Douleur. Ma voix résonne trop faiblement à mon goût, trop faible, trop rauque, mes jambes n’en finissent plus de trembler, des feuilles de papier perdues dans une tornade, je crache, encore du sang, ma cage thoracique me brûle, infernal, incompréhensible, pense au ciel, au café, aux couvertures douce de chez Moonbeam, au foulard bleu tressé de Swan, au dos de Zakuro, pense à Aliss qui regarde Pouf se faire éventrer par Chair et Bone, pense à Chess qui sourit dans le café, pense et avance jusqu’aux voix. Tu vas y arriver, ce n’est pas la première fois que tu as mal. Tu t’imagine tout, rien de cela n’est réel.

Les débris me mènent la vie dure, mais je fini par arriver à distinguer des silhouettes, des mouvements et les voix qui se précisent. Je fixe, incrédule.

Ce n’est qu’une fois que je les reconnais, encore à une distance de quelque mètres d’eux que je stoppe mes mouvements, manquant de tomber à la renverse, mes muscles, mes côtes, mes cordes vocales, tout protestant. Des larmes sur les joues, du sang partout, le haut en lambeaux et de l’incrédulité fantomatique mêlée à de la douleur dans le regard. Dorian, l’infirmier, oh si Yume voyait cela elle se rendrait malade, est dans un sale état, pire que le mien. La chair étirée, déchirée de sa jambe m’arrache un feulement qui se perd dans les plaintes sourdes de mon agonie. J’halète, je les fixe, je ne sais pas quoi dire, je n’ai même pas envie de rire, de sourire.

« . . . j’ai des côtes cassés, une épaule démolie et je me suis peut-être pété un organe à force d’imiter le zombie. Et je vous embrasserais bien, mais ce serait crade. »

Ma voix est rauque, comme celle de Carter, comme des cailloux sifflant contre une plaie ouverte. Mes paupières papillonnent, fatigue, consience, je t'aime. Et je ne veux pas paraître faible.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyVen 9 Aoû 2013 - 3:31

Shin haussa un sourcil. Genre, tu balances des répliques comme ça à un inconnu, toi. Ses expressions disent de nombres choses qu'il n'exprime pas verbalement.

« Bi mais je vois pas le rapport, Yu. »

Un rire lui échappa. Même dans dans les pires situations, on peut arriver à rire. D'un côté, ça le rassura. De l'autre, des pansements Hello Kitty. Sérieusement ? Enfin, bon. Chacun ces accessoires.  Lui n'était pas mieux. Ce n'était pas pour rien qu'il se baladait avec une pharmacie sur lui. Un bar, des racailles, certaines de ses phalanges pétées, des coucheries, de la drogue et de l'alcool. Un passé pas reluisant qui avait laissé des séquelles. Ses doigts de sa main gauche n'auraient plus jamais la même dextérité, soigné bien trop tard. Ça aurait pu être sa vie si son père ne l'avait pas retrouvé. Il s'estimait heureux. Par contre, la lumière du flash dans la figure, sans façon. Merci beaucoup.

« Fais attention avec ton portable, s'il te plait. »

Rangeant son téléphone, Shin se mit à fouiller dans sa sacoche rapidement, trouvant facilement ce qu'il cherchait. Le foutoir était organisé, pour lui. Le gothique sortit deux comprimés qu'il mit dans la main valide de Yume. Le plan, les gens, et même lui, étaient passés au second plan. Il ne se concentrait que sur une seule tache. Trouver ce qu'il fallait pour faire une attelle temporaire.

« On ira à la recherche d'un plan pour nous guider après que je me sois occupé de ton poignet. Je sais qu'on vient de se rencontrer, que c'est pas facile de faire confiance à un inconnu mais il faut qu'on te fasse une attelle de secours jusqu'à ce qu'on rencontre une pharmacie ou que je puisse te conduire à l'hôpital.»

Il prit un cintre qui gisait parmi les décombres et le scinda en deux du mieux qu'il le put pour faire des morceaux égaux. Le jeune homme sortit sa bande de soutien. Dans les vêtement au sol, il repéra une chemise dont elle pourra se servir pour éviter de trop bouger son bras comme une écharpe. Shin la regarda droit dans les yeux.

« Est-ce que tu peux me faire confiance pour t'aider ? »

La balle était dans son camp.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptySam 10 Aoû 2013 - 14:12

Dorian fut tellement soulagé en entendant que Naoko n'était pas blessée qu'il lâcha prise encore un peu plus et laissa sa tête se reposer contre les restes de la vitrine derrière lui avant de fermer les yeux. Il l'écouta distraitement fouiller un peu partout dans la pharmacie en ruines. Il savait qu'il ne devait pas s'endormir, il ne fallait pas céder à l'appel lointain de cet endorphine si prometteur d'anti-douleurs. Il savait mieux que quiconque que s'il donnait l'avantage de décision à son corps, il ne se réveillera plus. Son corps endormi serait un poids mort pour n'importe qui et les secours tardant logiquement à arriver vu les dégâts qu'il devait y avoir partout dans la ville, se pointeraient beaucoup trop tard pour lui. Il n'avait pas envie de mourir, ni ici ni jamais. Il était de ceux qui espéraient l'existence de la vie après la mort et il n'avait donc pas peur de la Dame Blanche mais il n'avait pas assez vécu cette vie en Dorian Fatalys, alias Dayen. Pas assez de chemin parcouru...

- Kohaku, il... il est à coté, dans la librairie. Il était inconscient quand je suis partie chercher de l'aide tout à l'heure. Je ne savais pas quoi faire d'autre...

La voix de Naoko le fit sursauter et termina de le sortir de son petit délire grandissant. Il s'était assoupi finalement.
Il redressa sa tête avec fougue pour se redonner un petit coup de punch. Kohaku était inconscient de l'autre côté ? Pourvu qu'il se soit juste évanoui sous la terreur plutôt que blesser mortellement. Il serra des dents, déçu de ne pas pouvoir aller vérifier son état de lui-même. Si l'un de ses élèves y passait, il s'en voudrait tellement.... Yume...
Il regarda tout ce que Naoko avait déjà réussi à trouver, les compresses, du fil et des aiguilles, la planche en bois, les gants, les tuyaux et le désinfectant. C'était une bonne pioche. Il manquait la morphine et les béquilles. Le plus important quasiment.

Il ne toucha à rien, parce qu'il avait du mal à réfléchir et pour l'instant il ne savait pas trop comment il allait s'y prendre pour faire tout ça lui-même et ne pas tomber dans les vapes sous la douleur. Rien que d'y penser, il sentait un tournis l'envahir. Le néant cherchait encore à le happer en son sein.
Naoko ne tarda pas à revenir près de lui, elle avait trouvé les béquilles et des tas de flacons. Dorian fouilla dedans maladroitement et repéra quelques petites fioles de morphine. Il y'avait deux bouteilles aseptisées, non ouvertes et six petites seringues miniatures faîtes pour les cas d'urgence. Il suffisait de les planter à l'endroit de la douleur. Bien pratique.

Dorian fut touché lorsque Naoko proposa son aide, mais il avait vu sa grimace de douleur et même lui aurait grimacé s'il avait vu pareilles blessures sur le corps d'un des étudiants. Il s'apprêta à lui dire de se retourner pour ne pas assister à ça quand il entendit une autre voix. Il porta rapidement son regard vers son auteur et reconnut Kohaku.

- Kohaku ! Tu es vivant !

Le jeune homme semblait à bout de forces, il était blessé de partout un peu superficiellement extérieurement en tout cas. Pourtant lorsqu'il expliqua ce qu'il pensait avoir, Dorian sentit ses sourcils s'arquer vers son nez. Il avait des blessures internes, les plus dangereuses. Les côtes cassées seraient douloureuses mais ce n'était pas son problème le plus important. Là où il devait se méfier, c'était surtout pour l'organe perforé et l'éventuel traumatisme crânien qu'il ignorait vu qu'il s'était évanoui. Dorian prit les choses en main comme il put :

- Naoko, va porter secours à Kohaku. Il ne faut pas qu'il reste debout, au contraire. Aide-le à s'allonger et mets ses pieds en hauteur, sur un tas de gravas ou un meuble bas. Kohaku, tu vas faire exactement ce que je dis, je t'interdis d'essayer de bouger.

Dorian cédait un tantinet à la panique. Il avait peur surtout pour les autres que pour lui. Ce n'étaient que des enfants, ils n'avaient pas le droit de subir ça. Le choc traumatique serait important.
Dorian se saisit de rouleaux de bandes autocollantes et les balança à Naoko.

- Tu vas enrouler ça autour de son ventre au niveau du nombril et jusqu'à sa poitrine. Ne serre pas trop fort, c'est juste histoire de le stabiliser pour éviter d'aggraver tout ça... Essaye de trouver une couverture chauffante pour lui. Kohaku ! Tu as du mal à respirer ? Tu as des vertiges ? As-tu craché du sang par la bouche ?

Dorian voyait bien que son visage était plein de sang mais il ne savait pas d'où il venait. D'où il était, il n'avait pas encore vu sa coupure au visage.
Une fois que Kohaku serait allongé au sol, il n'y aurait rien d'autres à faire pour lui à part soigner sa plaie à la joue avec du fil et des aiguilles si les secours traînaient trop mais pour l'instant, il ne lui gâcherait pas son visage.

- Naoko, prends un peu de coton et de l'eau de la bonbonne parterre derrière toi et nettoie le visage de Kohaku, j'ai besoin d'y voir plus clair. Il y'a trop de sang, je ne sais pas ce qu'il a réellement. Dorian remarqua qu'il ne parlait presque pas à Kohaku directement comme s'il était déjà endormi ou sur la table d'opération. Il se reprit. Kohaku tu n'as rien le droit de faire à part discuter avec nous... Est-ce que tu as vu quelqu'un d'autre de ton côté ? Tu sais ce qu'il s'est passé ?

Dorian mettait ses blessures de côté, le temps que Naoko revienne près de lui. Il allait malgré tout avoir besoin d'elle. Il prit une compresse qu'il avait imbibé de désinfectant et nettoya maladroitement son épaule gauche de sa main droite tremblotante. Il enleva le sang séché et constata que le pieu en métal n'était pas très gros. Avec un peu de chance, il avait uniquement transpercé la peau mais il n'y croyait pas trop. Sa plaie à la jambe était bien plus grave et douloureuse. Il soupira grossièrement et reprit la parole, ni lui ni Kohaku ne devaient s'endormir. Il s'injecta d'avance une dose pratique de morphine un peu au-dessus de sa blessure et interpella la miraculée.

- Naoko, je vais avoir besoin de toi. Premièrement, tu vas prendre le petit tuyau en caoutchouc là que tu as amené tout à l'heure et faire un nœud en-dessous de mon genou. Tu vas serrer de toutes tes forces pour me couper la circulation du sang dans le mollet. Il était temps de faire un garrot. Il prenait le risque, donnant 2h au maximum au secours pour arriver. Après ça, il aurait des séquelles irréversibles. Ensuite, il va falloir que tu soulèves ma jambe pour mettre cette petite planche de bois en-dessous, juste pour que je pose mon mollet dessus, d'accord ? Je vais avoir très mal, je vais hurler malgré la morphine. Je suis désolé de te demander ça mais je peux pas le faire tout seul .

Il laissa le silence s'installer et Naoko se préparer à ce qu'elle allait entreprendre. Il espérait juste qu'elle en soit capable. Il ne pouvait compter que sur elle...
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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 12 Aoû 2013 - 1:04

Je regardais l'infirmier fouiller parmi les fioles en espérant que cette fichue morphine y soit. Moi, je n'osais pas vraiment y mettre les mains. Mes seules connaissances en médecine se limitaient à ce qu'on pouvait voir dans les séries télévisées américaines. Autant dire, du grand n'importe quoi qui ne me servirait jamais.

Quand la voix familière perça le silence, presque en même temps, nos regards se sont portés vers son propriétaire. Qui n'était autre que l'homme au rat, ou devrais-je dire, Kohaku. Le point positif dans cette histoire, c'est qu'elle m'aura fait retenir son prénom. Enfin, si il faut une catastrophe du genre pour ça, je préfère ne rien retenir du tout.
A coté de la réaction soulagée -oh combien normale- de Dorian, la mienne devait paraître un peu terne. Pas un mot, pas une expression. Je me contentais de le fixer, le regard vide. Lui était aussi dans un sale état. Du sang partout, la fatigue marquant ses traits, et surtout, surtout, l'absence d'un sourire. Un simple détail, une expression normale pour le commun des mortel. Mais pour lui, non. Quelque soi la situation, il avait toujours un rictus plus ou moins rassurant collé sur le visage. Mais pas là. Ça devait en dire long sur son état, à cet instant.

Ce fut ensuite au tour de Dorian de parler. Comme un général, il pris en main la situation, et moi, comme un gentil petit solda, j'exécutai. Je n'étais pas vraiment en mesure de faire autre chose, et encore moins de prendre des décisions en ce qui concernait la marche à suivre. Au moins, en suivant celles de l'infirmier, j'étais sûre de ne pas être dans l'erreur.
Aussi, je me précipitai donc vers Kohaku, évitant de trébucher, puis, juste avant, fit demi tour pour déjà préparer là ou j'allais l'alonger. Faire les choses dans l'ordre, dégager un espace, préparer de quoi surélever ses jambes. Une fois ceci fait, j'allai soutenir Kohaku en essayant de le faire bouger le moins possible, et de laisser se reposer sur moi du plus qu'il pouvait. Je n'avais toujours pas décroché un seul mot.

Une fois allongé celui-ci, je détachai mon pull de ma taille et le pliai, avant de lui mettre sous la tête afin de lui faire un oreiller. Puis, j'attrapai en vol les bandes qu'on me lançait. C'est là que ça allait devenir délicat. J'allais devoir enrouler ça autour du ventre et du torse d'une personne avec, manifestement, des côtes cassées. Je n'en avait jamais eu, personnellement, mais je savais que ça faisait mal. Je soufflai un bon coup puis levai son T-shirt. Son torse était parsemé d'ecchymoses et d'hématome. Et puis, pour la première fois depuis qu'il était là, je me décidai enfin à sortir quelque chose.

- Tu me dis si tu as mal.

Chose complètement inutile en soit, vu que, si jamais je lui faisais mal, soit il se contracterait, soit il crierait, soit il grimacerait. Mais dans tous les cas, je le verrais bien sans qu'il me dise quoi que ce soit. Ainsi, je me mis, avec une concentration de maître, à dérouler précautionneusement la bande, puis à la placer délicatement sur le corps de Kohaku. Tout doucement. Comme quand on touche à quelque d'extrêmement précieux et fragile. J'avais quelques difficultés quand il fallait passer au niveau du dos, mais au final, je ne m'en était pas mal sortie.
Une fois ceci terminé, je me mis à chercher une couverture de survie dans la pharmacie. D'ailleurs, ces choses là, je me suis toujours demandée comment ça fonctionnait. Franchement, comment un bout d'aluminium bizarre pouvait nous réchauffer ? Au pire, tout ça, à l'instant, je m'en fichait, tant que ça marchait. Une fois une trouvée, je défit donc le paquet, lut la notice en diagonale, et posai donc la dite couverture comme il faut. Côté doré, vers l'extérieur. Ça non plus, je ne savais pas. Comme quoi, on en apprends des choses, même dans les pires situations.

Je me mis ensuite, comme d'après les ordres de Dorian, à nettoyer le visage de Kohaku. Il y avait beaucoup de sang, et je dû utiliser plusieurs cotons pour tout enlever. Mais l'homme au rat continuait de cracher du sang. Il avait peut être un truc à l'intérieur ? Et en général, ce n'était pas très bon signe. Je priais pour que ça ne soit pas le cas. Au fond de mon estomac, la boule d'anxiété et de stress, déjà bien présente, redoubla de volume. Tout ça me tordait le ventre. Je posai mon bras dessus et appuyai un peu, en espérant stopper la douleur. Mais je savais que ça n'aurait aucun effet. La douleur, c'était dans ma tête qu'elle était. Je pris une grande bouffée d'air en fermant les yeux. Il fallait que j'ignore ça. Après tout, j'étais la seule valide et je ne pouvais pas me permettre de ne pas assurer.

J'étais la seule valide. Je crois qu'au fond, je me sentais aussi coupable de ça. Bien que ça me soulageait de pouvoir porter secours, de pouvoir faire quelque chose, je ne pouvais m'empêcher de me dire que je n'étais pas à ma place, là. Est-ce que dans toute la ville, j'étais la seule qui n'avait pas été blessée ? C'était injuste. Que moi, sans rien faire, je m'en sorte sans rien, pendant que d'autres... N'étaient plus de ce monde. Je savais déjà que le sort était arbitraire, mais dans une situation comme ça, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il aurait mieux fallut qu'il en soit autrement.

Non. Non, non, non. Tu ne dois pas penser ça. Tu dois garder la tête froide, ne pas te laisser dépasser et submerger par ce genre de raisonnement pessimiste. Calmes-toi.

J'ouvris les yeux à l'entente de mon prénom, et de suite, retournai à l'état agentique que j'avais auparavant. Je retournai au côté de Dorian qui me demandait de l'aide. Je savais pertinemment que ce moment allait arriver, mais j'avais préféré jusque là ne pas y penser. Je devais le faire, je devais le faire. J'en était capable. La peur, tout ça, c'était dans ma tête. J'étais capable de contrôler ça. J'étais assez forte pour ça.

Bien que je me répétais les même phrases rassurantes en boucle, mais mains tremblaient. Mes jambes flageolaient. C'était ignoble. J'essayais tant bien que mal d'arrêter ça avant de toucher quoi que ce soit. J'attrapai mon poignet droit fermement, contractai mes doigts.

Inspires par le nez, expires par la bouche, lentement, le plus possible. Inspires, expires.

Allez, ce n'était qu'un simple nœud à faire. Ça n'avait rien de sorcier. Je pouvais le faire. Je pris en main le tube de caoutchouc, fébrile, le glissai en dessous de sa jambe, puis préparai le nœud. Je me sentais mal. J'avais le cœur au bord des lèvres. Et maintenant, pas seulement mes mains, mais tout mon corps tremblait. J'avais peur. Terriblement peur.

- Je ne sais pas si je peux le faire...

Et si je ratais ? Et si je faisais quelque chose de travers. Et si il avait tord de me faire confiance comme ça ? Si au final, j'empirais les choses plutôt que d'aider. La panique me paralysais, et je lâchais le nœud pour cacher mon visage dans mes mains.

Mais qu'est ce que tu fais ?!

J'avais envie de pleurer, j'avais envie de fuir tout ça.

Ressaisis-toi !


Oui, je devais me reprendre. Ils ne pouvaient compter que sur moi. Je craquerais après. Après. Pour officialiser cette décision, je vins moi-même gifler mon visage de mes deux mains. Et profitai de ce court moment d'adrénaline pour reprendre en main le tuyau, sans trembler.

- Je vais le faire. J'y vais. Tu es prêt ?

Et d'un coup sec, je resserrai l'étreinte sur sa jambe. Je serrai, encore, encore, du plus que je pouvais. Dorian criait. C'était effrayant, et j'avais envie de me boucher les oreilles. Mais je tenais, tirant encore plus fort sur les deux extrémité du tuyau jusqu'à ne plus pouvoir. Puis j'attrapai, comme indiqué, la dite planche, et soulevai sa jambe pour la poser dessus.

Il se débattait. Il devait avoir affreusement mal. Je me remis à trembler, et mordis ma lèvre inférieure pour tenter de me calmer. Je me tournai vers Kohaku, puis de nouveau vers Dorian. Je ne savais pas quoi faire, maintenant. J'allai au chevet de l'homme au rat. J'espérais que m'occuper de lui me calmerai.

- Tu as besoin de quelque chose ? Faim, soif, froid ? Tu te sens comment ?

Ma voix trahissait, malgré moi, l'état de panique qui m'assaillait.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyJeu 15 Aoû 2013 - 7:00

Carter, comment faisais-tu pour suivre mon rythme, avec tes vieilles jambes pochées, enflées, comment faisais-tu pour répondre à mes questions d’enfant, celles que je barbouillais sur tes jupons avec des mains tâchées de sang ? Les connards de dépositaires à ma génétique, pourquoi avaient-ils cru judicieux d’engager une vieille femme, avec déjà un pied dans la tombe, pour s’occuper de moi ? Je me demande toujours, toujours, un peu, pourquoi. Pourquoi est-ce que le ciel est bleu, Carter ? Pourquoi est-ce que le sang est rouge ? Pourquoi est-ce que tu es vieille et grise, pourquoi est-ce que tu restes ici ? Ils ne restent pas, eux. Dis-moi, dis-moi, dis-moi . . .

Pourquoi j’ai mal, Carter ? Pourquoi j’ai mal alors que tout ceci n’existe pas, alors que je n’existe pas ?

-

Immatériel.

Le soulagement, le cynisme et une tornade vivifiante de pensées entremêlées. Des paroles automatiques, alors qu’on me berce sur le dos et que mes côtes chantent, comme des créatures endiablées, la souffrance du mouvement. Les petites paumes de la poupée,  ─la dernière fois tu me nettoyais les mains et aujourd’hui tu me rafistole, j’oserais presque me demander si la prochaine fois tu trouveras, dans une marre, mon corps, ou peut-être que je trouverai le tiens, pour te rendre l’appareil─ frétillent nerveusement et malgré son apathie, soyeuse, contenue, persiste la conscience de sa peur.

« Oui. », que je m’entends répondre. D’abord à Doll, qui œuvre sur moi, qui laisse ma peau divaguer avec l’air et la poussière, puis ensuite à Dorian, sucre d’orge, sucre acide, qui rationalise mon état. C’est qu’il est sympa, l’infirmier. Ha. Ha. Ha. Yumeyumeyume.

« Oui, j’ai du mal à respirer, à cause des côtes. Oui, j’ai des vertiges, oui, j’ai craché du sang, mais ce n’est pas grave, tu sais, Fatalys, sucre synthétique de Yume, la douleur n’est qu’imaginaire . . . »

Mais ma tête tourne et quelque chose vibre, et le sang que je propulse vers mon menton tente de me contredire. Pourtant, je réfute, je réfute très bien, tente de me relever, sans trop me rappeler comment j’ai atterri sur le dos pour commencer, soulève mes épaules du sol comme un enfant obstiné. Je n’ai pas mal, c’est dans ma tête, c’est dans ma tête. Mon absence, celle pendant laquelle on m’avait allongé, celle pendant laquelle Carter pullulait entre mes synapses, des cailloux contre une plaie, des serres d’oiseau dans la chair, notifie mon cerveau de ses actions. Des bandes contre ma peau et le visage de Naoko qui se rapproche à nouveau, détenteur d’une couverture métallisée. J’ai mal, je crache, je geins.  Je papillonne des paupières, ne pas dormir, pense à Yume qui t’arrache les couvertures, pense à la brûlure d’un café contre ta paume, ne dors pas. C’est une perte de temps, anyway.

Le quelque chose de Yume me somme de discuter, de ne rien faire d’autre que discuter, mais à chaque fois qu’il ouvre la bouche, s’infiltre dans mes rétines l’image caractéristique d’une amie en détresse. Où est-elle si elle n’est pas avec toi ? Je veux qu’il se taise, je veux qu’il se taise, ou pas, difficile à dire, entre soulagement mitigé de panique, qui rampe, qui rampe et je déteste ça.

Calme-toi, calme-toi. Il fait bon sous la couverture et bien que l’idée de rester immobile me répugne, je dois en convenir que c’est la meilleure attitude à adopter. Mieux vaut rester posé jusqu’à ce qu’une raison valable de bouger se présente. De ce fait, discutons donc, de la pluie, du beau temps, des morts dans la librairie d’à côté.

« Il y avait un cadavre, un mec coincé sous une étagère, j’ai voulu bouger le truc pour voir son visage, mais, bon . . . j’étais pas apte. »

Le visage d’un mourant m’aurait pourtant enseigné bon nombre de choses. Les seuls autres cadavres humains que j’ai vus sont ceux rencontrés dans des funérailles, ceux assassinés sous mes yeux dans la rame de métro. La balle explosant les entrailles d’un père de famille et les sabres de Zakuro apposant la survie.  Je regrette presque de ne pas être en meilleur état, de ne pas pouvoir contempler, sous mes yeux, l’humain à l’apogée de sa déchéance. De la douleur dans mes muscles et une boule dans la gorge, l’immobilité gruge mes nerfs et les paumes de Doll, prudentes, me dérangent. Dire que quelques minutes auparavant, je pataugeais dans mon incompréhension, bravant les maux et la situation. En fait, je patauge toujours, toujours, toujours, toujours, car je ne sais pas ce qui m’est arrivé, comment je me suis réveillé là, pourquoi le connard de sucre à la crème n’est pas avec sa belle et qu’est-ce que Doll fout là. Je ne sais pas pourquoi ça fait mal, pourquoi y’a de la poussière partout. Je ne sais rien, néant, nada, rien. Et ça me perturbe.

Calme-toi.

Elle nettoie mon visage, éponge le sang qui s’est extirpé de ma bouche, dévoilant quelques égratignures et éraflures, une pommette qui enflera assurément, mais rien de plus. La coupure se trouve à l’intérieur, au centre de ma joue droite. Je la titille du de la langue. Son contact me frigorifie, comme si elle s’alliait au mal, aux blessures en leur donnant de la crédibilité. Ma tête tourne. J’ai mal, j’ai mal, je n’aime pas ça, parle, parler, ne pas réfléchir. Mon souffle est court, ma cage thoracique élance et là où la douleur me semble plus insupportable, car je n’ai rien d’autre sur quoi me concentrer, je la sais probablement moins intense que précédemment.

« Aussi, j’ai dû me prendre un truc sur la tête parce que je me rappelle avoir dis à Zakuro de m’attendre, d’avoir marché dans la rue, puis, plus rien. Il se passe quoi ? Un de vous deux à un téléphone fonctionnel ? Le mien fera une chouette lampe-torche, au besoin, mais sinon il sert à rien. »

Lorsque Naoko se retire j’ai la sensation d’avoir perdu deux centimètres de visage, comme si j’étais un serpent qu’on avait pelé. Pourtant le sang a vite fait de re-germer hors de ma bouche en un nouveau crachas carmin. Je soupirerais bien, soupirerais aux sorcières qui ne font pas de magie, aux destriers pourvus de sabre qui ne viennent pas, aux princesses lunaires qui laissent mon âme se tordre de malaise, au monde qui ricane et me vole mon beau rôle, mais au lieu d’un soupir, j’opte pour un rire qui s’étend avant de mourir en une plainte blessée. C’est moi qui rigole, pas toi. Fucking got it ?

La poupée de porcelaine s’attarde maintenant sur l’infirmier, sur cette plaie horrible et ─oh criss,  je suis presqu’heureux que tu ne sois pas présente, Moonbeam─ il ne tarde pas à crier, à s’époumoner, son propre mal ricochant dans l’atmosphère, s’ajoutant au balais des grains de poussière. C’est atroce, c’est magnifique et je ne peux contenir l’envie de redresser la tête pour contempler. Les traits qui se tirent, les lèvres qui s’écartent et l’expression qui mute, se dégrade, adopte un état primaire.

J’ai mal, mais le spectacle me fait me sentir un peu mieux, me fait me sentir moi plutôt que comme une loque molle et désorientée. Je n’ai pas à m’inquiéter pour sa vie, pour le moment, alors tout va bien. On ne tue pas les êtres humains, mais on peut les regarder souffrir. And I don’t need a mirror for that.

De notre trio, aussi mal-agencé soit-il, je semble être le seul qui contemple de son plein gré, qui trouve sa quiétude dans les vagissements qui déchiquètent la morphine. La douleur n’existe pas, pas pour moi, pas pour moi. Je ne suis rien de ce que je subis. Inspire, expire, inspire, expire, concentre-toi sur l’homme qui souffre, parce que comme ça, tu peux te dissocier de lui.

Tu es calme, maintenant ?


La poupée, celle qui n’a pas mangé le rat, qui a préféré l’humanité, se ramène vers moi, terreur froide, calme brûlant. Sa voix tremble, je lui présente l’esquisse d’un sourire.

« Je me sens . . . »

Émerveillé. Atrophié. Confus. Inquiet. Bizarre. Entortillé dans une foule de contradictions qui n’aident en rien le tournis qui fait tanguer l’endroit, les lacérations dans mon torse. Avoir mal. Raturer la douleur de ma craie blanche. Pleurer ou sourire. On fait tout à la fois.

« Un peu mieux. Quoique j’aimerais bien sortir d’ici le plus tôt possible. On doit bien pouvoir lui faire des béquilles avec un truc, non ? Si vous n’allez pas trop vite, je peux marcher. Je doute que, » une pause, parce que la notion même d’être sauvé m’indispose et que du sang me force à tourner la tête, ne se privant pas de m’arracher un crissement de douleur dû au mouvement subit. « . . . les secours n’osent entrer ici avant un bon bout de temps. S’il y a des secours et qu’on ne se trouve pas au beau milieu de l’apocalypse. Or something. »

La même voix sifflante, haletante. Je cligne des yeux. J’attends la fin des cris, le retour des esprits, car avant toute chose, avant de bouger, je veux savoir un truc. Un truc très important.

« Fatalys, sucre au miel, elle est où, Yume ? Vous êtes partis ensemble, right ? »

C’était bien lui qu’elle était allée rejoindre lorsque j’avais attrapé Zakuro pour lui dire de m’attendre, non ?

« Et toi, Doll, qu’est-ce que tu fous ici ? »

Rafale de questions, pour ne pas dormir, au cas où la réponse de Dorian ne me plairait pas, j’aurais au moins celle de Naoko pour refouler mon envie de l’étrangler. Oh, please be alright.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyJeu 15 Aoû 2013 - 11:02

| J'ai retrouvé internet autre part que sur mon portable o/|

Il ne voyait pas le rapport ? Ok, Yume avait tendance à mettre un « Z » dans ses conversation lorsqu'il s'agissait d'aller à un point A à un point C. Mais là quand même, elle avait pas remplacé le « Z » par le « B ».

-Bah excuse moi, mais un mec qui a une armoire à pharmacie, c'est... Pas courant.

Même Dorian qui était infirmier ne se trimballait pas avec des pansements. Malgré le fait qu'il savait parfaitement que la demoiselle était d'une maladresse et d'une poisse sans nom. Y avait qu'elle pour attraper une gastro à 30°, qu'elle pour tomber deux fois au même en endroit en l'espace de 10min, ou tomber dans les escaliers parce qu'elle s'était prit le pied dans sa propre jambe. Mais aujourd'hui, Grincheux aurait dû transporter sa mallette du parfait infirmier. Et ils n'auraient pas dû se séparer. Elle aurait dû le suivre et en profiter pour renouveler son stock de paracétamol. Mais Yume en avait déjà assez, alors elle avait voulu se débarrasser tout de suite de sa tenue de sport, et partager ce café tant mérité avec lui. Histoire d'avancer un peu, puisqu'avec l'infirmier, c'était un pas en avant et trois pas en arrière. Si bien qu'elle se demandait vraiment ce qu'il attendait d'elle. La rebelle songea à le mettre devant le fait accompli. La vie était bien trop courte pour laisser des « peut être » en suspens et le tremblement de terre lui avait rappelé ça. Pourquoi, Yume devait toujours se rendre compte à la fin qu'elle pouvait perdre ses proches ?

-Je fais attention, il a pas encore de rayures...

Comment ça à côté de la plaque ? C'était soit ça, soit elle piquait une crise de nerf et devenait hystérique. Et même si ni l'un, ni l'autre ne s'apprêtait à la situation, c'était toujours mieux de fréquenter une demoiselle droguée sans drogue qu'une fille en pleure et inconsolable.
Elle avala les comprimés sans discuter, même si elle doutait qu'elle en ait besoin de deux vu son poids ne dépassant pas les 50kg. Mais... Tant pis. Yume ne savait pas en quoi ça changeait, mais si ça la rendait légèrement « stone » ça lui allait. Parce que franchement... Ce décor de zombie, c'était même pas sympa 5 minutes, alors 15 minutes...

-J'irais pas à l'hôpital sans mon Koala et mon Chimpanzé !

La rebelle transportait un zoo avec elle... Des animaux en voie de disparition, et qu'elle voulait chouchouter encore longtemps. Enfin c'était plutôt eux qui la chouchoutait, mais ce n'est qu'un détail. Yume fit une énième prière muette pour qu'ils aillent bien, se doutant que sinon sa santé mentale flancherait.

-Franchement... Poser cette question ne te rend que plus suspect... C'est comme quelqu'un qui dit « Tu sais que si je traîne avec toi, c'est pas pour ton argent, hein ? ». C'est peut être vrai, mais c'est clairement pas rassurant.

Cependant, elle entendait déjà la voix grognante de Dorian qui la sermonnait de ne pas s'être fait soigner un minimum. Bien qu'elle était certaine que ça serait bien plus rapide de se rendre à la pharmacie. Mais soit, si après on la laissait tranquille, ça lui allait. Et ça lui éviterait de bouger son bras et se faire mal comme une demeurée parce qu'elle n'avait pas fait attention.

-Allez balance ton équipement de McGyver. Ca sera mieux que rien. Mais je te préviens, si tu fais mal, je te tape...

Et super fort, en plus ! Ce qui ne faisait absolument pas mal en fait. Inoffensive jusqu'au bout la jeune femme.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyMer 21 Aoû 2013 - 17:36

Spoiler:

Naoko semblait s'en sortir malgré les tremblements manifestes de ses mains et le visage horrifiée qu'elle soumettait. La force a tendance à se décupler dans la douleur et la souffrance et là en l'occurrence, Naoko faisait preuve d'un courage admirable. Dorian lui fit confiance pour s'occuper comme elle pouvait de Kohaku et il s'excusa intérieurement de soumettre ce genre d'actes à une étudiante encore si jeune et fragile mais il ne pouvait pas le faire lui-même. Si seulement ce maudit tremblement de terre n'avait pas endommagé sa jambe, il aurait pu se débrouiller même avec une seule main. Là, il n'était rien de plus qu'un poids pour tout le monde.

- Je pense que c'était un tremblement de terre Kohaku. Les secousses ont été très violentes, ça ne m'étonnerait pas que la ville soit dans le même état que cette pharmacie. Mon portable ne fonctionne pas non plus et puis de toute façon, les réseaux doivent être saturés d'appels en ce moment...

Lorsqu'il vit Naoko venir vers lui quand il le lui demanda, il sentit ses entrailles se déchirer et une boule d'angoisse lui serrer le ventre. Il allait avoir tellement mal que psychologiquement, il se sentit soudain tellement faible qu'il fut à deux doigts de s'évanouir avant d'être touché. Ça n'aurait pas été plus mal finalement.
La douleur fut tellement violente que Dorian poussa un cri déchirant dans la pharmacie. Lui même ne se connaissait pas ce son. Son bras valide vola dans les restants du mur derrière lui et les défonça encore plus qu'ils n'étaient. Il tourna la tête de gauche à droite comme si son corps avait besoin de mouvements pour échapper à la douleur. Il avait failli agripper Naoko par réflexe défensive pour la repousser violemment mais elle n'était pas son ennemie. Elle n'était pas douce non plus... Sacré fille.

Lorsque le garrot fut serré -un peu trop fort à son goût- et que la planche fut posée sous la jambe, les gémissements et les soubresauts de Dorian se calmèrent, le plus dur était fait. Il prit quelques minutes pour respirer et retrouver son calme. Il passa sa manche sur son front recouvert de sueur et ferma un peu les yeux le temps d'y voir un peu plus clair.

Kohaku a raison, il faut qu'on sorte d'ici. Naoko, je vais avoir besoin de ton aide une dernière fois. Maintenant que ma jambe est stabilisée sur cette petite planche, entoure là d'un bandage même au niveau de la fracture ouverte. Assez serré mais pas trop, sinon j'vais m'évanouir là. Il va falloir que tu m'aides à me relever après ça et j'utiliserais une béquille comme appui pour sortir d'ici. Un... un fauteuil roulant me serait plus utile... Peut-être qu'on en trouvera un ... dehors...

Dorian fut stoppé dans son projet de sortie par une question déroutante de Kohaku. Yume ? Il la connaissait ? C'était qui pour elle ? Et puis comment il savait qu'ils étaient proches tous les deux ? Yume lui racontait-elle leur relation ? Dorian fut contrarié. Il n'avait pas besoin de ça en ce moment... Yume devait apprendre à se taire.

Elle est entrée avec moi mais on s'est séparé en bas. Elle doit encore y être. J'irais voir tout à l'heure mais ne te préoccupe pas d'elle, c'est une battante et toi t'es en train de mourir doucement alors laisse tomber les autres et pense à toi...

Il sentit qu'il avait été un peu agressif sur le moment. Il était énervé qu'on lui demande quelque chose qu'il ne maîtrisait pas. Il n'avait pas besoin d'un petit fouineur pour lui rappeler Yume. Il ne faisait penser qu'à elle depuis le début.

Naoko, lorsque tu seras prête, aide Kohaku à se relever également et emmène le dehors. Une fois que vous aurez trouvé un endroit exposé pour les secours mais à l'abri des dangers, allonge le. Il doit éviter de rester debout et le sang doit affluer vers sa tête. D'accord ? Fais ce que tu peux pour alerter les secours, mais ne le laisse pas tout seul, il ne doit pas s'endormir. Moi, je vais aller voir en bas... je vais chercher Yume...

Même à deux doigts de mourir, Dorian n'aurait pas pu s'empêcher de partir à la recherche de Yume. Il avait besoin de savoir qu'elle était saine et sauve. Il voulait toucher son visage et la prendre dans ses bras. Il n'avait pas pu la protéger, et ça, il se le pardonnerait jamais...

Attends-moi ma belle, j'arrive...
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 26 Aoû 2013 - 1:24

Spoiler:

Shin haussa simplement un sourcil à sa réponse. Ce n'est pas parce qu'il avait le sac de Mary Poppins qu'il était forcément homosexuel. Peut-être, à cause du fait d'être sous tension et sans moyen de communication, les nerfs du gothique commençait à lâcher. Ne voulant pas craquer en présence de Yume, il se déconnecta un peu de la réalité. Chacun sa manière de gérer les choses. Tout lui reviendrait en plein de la figure plus tard. Cependant, c'était un mal nécessaire. C'était le choix qu'il avait fait. Peu importait les conséquences ! Alors franchement, le discours confus de la jeune femme ne le fit que sourire. Animaux, éraflures. Rien de tout ça ne le touchait vraiment.

« Peut-être pas rassurant. D'un autre côté, si j'avais été un sale con, je t'aurais laissé toute seule, ici, non ? Je suis resté. Ça devrait témoigner en ma faveur. »

Shin prit le poignet de la rebelle en le manipulant doucement et en faisant attention. Sa menace ne lui faisait absolument pas peur. Elle avait l'air assez inoffensive pour le moment. Et, il doutait très fortement qu'elle soit un danger pour lui. Le jeune homme mit les morceaux de cintres brisés sur les côtés du poignet cassé. Il sortit la bande. A cet instant, il la regarda dans les yeux.

« Même si j'y vais doucement, tu vas avoir mal. Serre les dents, mort quelque chose ou je ne sais quoi. »

Shin prit une profonde inspiration. Il commença à dérouler la bande autour avec précaution et fermeté pour que le tout soit bien fixé. Décidément, le gothique n'aimait pas infliger de douleurs aux autres même quand c'était nécessaire. Le calvaire était, enfin, terminé... autant pour elle que pour lui.

« Les médoc ne devront pas tarder à agir. Voilà mon écharpe. » Shin l'accrocha en bandoulière à l'épaule de Yume puis glissa doucement son bras endommagé à l'intérieur. « Je me rappel que la pharmacie se situe à l'étage. On a juste à trouver un escalator ou un escalier. Déjà, on sort du magasin. Ensuite, on se dirige vers la grande allée puis on devrait en apercevoir. » termina le jeune homme en rangeant ses affaires dans sa sacoche.

Shin tendit sa main vers Yume.

« On y va ? Ou as-tu besoin d'un peu de temps ? »
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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 26 Aoû 2013 - 3:23

Sortir d'ici, hein. J'imagine que oui, c'était la meilleure solution. Après tout, les secours ne viendraient sûrement pas en priorité à l'étage où nous nous trouvions. Et le plus judicieux était au moins d'aller attendre au rez de chaussé. Oui, c'était plus judicieux. Mais encore une fois, les choses reposaient sur mes épaules et pesaient de tout leur poids. Je me sentais écrasée par ces responsabilités. Par ce rôle qui m'avait été donné. Non, qui m'avait été forcé par les circonstances.

Étais-je seulement capable de le tenir ? Encore un peu, étais-je capable de ne pas craquer ?

Comme une acrobate sur un fil, ma raison penchait, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. L'inquiétude et le manque de confiance me faisaient vaciller. Le courage et la résignation me remettaient sur le droit chemin. Et au final, dans un équilibre fragile, je continuais d'avancer. Tiraillée entre le devoir de rester, et l'envie de fuir.
Mes pensées s'échappaient, et pendant ces quelques secondes, j'avais été déconnectée. La fatigue, le stress, le choc, beaucoup de choses étaient entrées en ligne de compte pour me plonger dans cet état d'égarement. Comme revenant à la réalité, je reposais les yeux sur le corps de Kohaku. Dorian parlait de bandages, je crois qu'il s'adressait à moi mais je n'en étais pas vraiment sûre. J'avais un mal fou à concentrer mon attention. Je secouai légèrement la tête afin de me remettre les idées en place.

Après m'être assurée que Kohaku était toujours correctement installé, je fis un autre aller vers Dorian. J'avais l'impression de n'avoir fait que ça. Passer de l'un à l'autre. Comme une girouette. Mais de toute façon, que pouvais-je bien faire d'autre ? Rien. Et tandis que je préparais la bande à mettre sur la jambe de l'infirmier, les deux blessés conversaient de quelque chose qui me passait complètement au dessus de la tête. Une certaine Yume, connaissance commune, pour qui ils avaient l'air de s'inquiéter. Une personne qui devait leur être chère.

Instinctivement, ma main vint se poser sur ma poche, là ou était rangé mon téléphone. Et les personnes qui m'étaient chères, allaient-elles bien ? La réalité venait de me rattraper. Le tremblement de terre avait été violent, et il avait surement dû toucher d'autres régions que celle de Keimoo. Ma gorge se serra, et j'espérais du plus profond de mon être qu'ils soient sains et saufs. Aucun moyen de les contacter, aucun moyen de le savoir pour le moment. Et c'était ce qu'il y avait de plus terrifiant. Malgré ma raison qui tentait de me convaincre qu'ils aillaient bien, qu'ils s'en sortiraient, je ne pu m'empêcher d'avoir peur. Et dans ma tête, une voix perfide qui me susurrait, insidieusement, que je ne les reverrais jamais. Que cette conversation téléphonique aura été la dernière. Cette voix, cruelle, froide, à la fois insensée et rationnelle, me donnait la chair de poule. Elle semait le doute dans toute mon âme.

Je pris une grande inspiration. J'avais peur. Pour moi, pour les autres, peur de tout. Mais tout ce boucan intérieur devait se taire. Je devais l'ignorer. Si seulement... Si seulement j'avais de la musique, quelque chose pour m'en défocaliser. Malheureusement, à l'heure actuelle, c'était un luxe. Tout comme mon portable, mon mp3 n'avait pas survécu lui non plus. Les seules choses encore à peu près en état que j'avais sur moi étaient... mes clés, et quelques bonbons. J'en pris un et tentai de me calmer avec. Même si je savais que ça ne suffirait pas.

Kohaku était décider à discuter. Sûrement pour s'empêcher de dormir. Avec une commotion cérébrale, ou quelque chose qui s'en rapproche, c'est facile de céder au sommeil. De se laisser emporter. Alors il fallait l'occuper. Lui parler. Et ça m'arrangeait aussi, après tout, ça ne me ferait pas de mal non plus. Même si en soi, je n'avais pas grand chose à lui dire. Je ne savais pas vraiment moi-même pourquoi j'étais là. Pourquoi j'avais décider de venir. Si seulement j'étais rentrée sagement au pensionnat. Je gardai cependant ces états d'âme pour moi. Après tout, mes regrets n'étaient pas la chose la plus passionnante à entendre. Demi-mensonge, réponse banale.

- Ce qu'on fait normalement dans une librairie. J'étais venue acheter des livres, tout simplement.

J'étais surtout venue pour ne rien faire. Comme un cheveu sur la soupe. Out of place. Bref, je me remis au bandage de Dorian. Voir le sang, la chair à vif, les plaies béantes me soulevait toujours le cœur, mais moins. Il faut croire que je commençais à développer une résistance. J'étais cependant toujours incapable de regarder ça directement. Surtout ne pas tenter de voir, ne pas tenter d'analyser. Pour ne pas comprendre l'étendue de la blessure. Pour ne pas voir l'os qui n'était plus à sa place. Je bandai donc sa jambe rapidement, toujours avec beaucoup de soin. Je n'osais pas vraiment serrer, mais le tout tenait. C'est tout ce dont j'étais capable, de toute façon.

Je tiltai sur les mots de l'infirmier. Il s'excluait du groupe, prétextant devoir aller chercher «Yume». Bien que je savais parfaitement ce qu'il pouvait ressentir, bien que je savais à quel point il pouvait s'inquiéter, je ne pouvais pas cautionner ça pour autant. Action stupide, désespérée vu son état. Je ne voulais pas m'imposer. Et suivre les directives me convenait parfaitement. Mais, je me devais de dire quelque chose. Après le mal que je m'étais donné, je n'allais pas les laisser, ni lui, ni même Kohaku, se mettre en danger inutilement.

- Désolée Dorian mais... Je ne peux pas faire ça. C'est inconscient de partir à la recherche de quelqu'un dans ton état. Kohaku et toi devez aller à l'hôpital.

Je m'attendais aux protestations. Mais j'étais prête à les y trainer si il le fallait. Avalant le bonbon que j'avais gardé contre ma joue jusqu'ici, je repris, d'une voix claire et posée.

- Je comprends que tu veuille la retrouver si tu tiens à elle. Que tu t'inquiètes. Mais partir en aventure à droite à gauche et prendre le risque de mourir au milieu des débris faute de secours... Non, je ne peux pas te laisser faire ça.

Bien que ma décision était prise et que je ne comptais pas la changer, je priais intérieurement pour que les cieux me donnent un coup de pouce. Et par coup de pouce, c'était surtout aux ambulances que je pensais.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyVen 30 Aoû 2013 - 2:32

Carter, je ne sais pas trop comment on s’y prend. Je crache sur les gens qui jouent les héros, je crache sur les gens qui abandonnent trop vite, aussi, pourtant, cette fois j’aimerais bien avoir une cape, des collants serrés et des superpouvoirs pour panser mes plaies le plus rapidement possible. Abracadabra, face de crapaud et couilles de rats. Je suis une sorcière qui a perdu son destrier et qui souhaite désespérément arracher la servante de la princesse aux mains de la mort.

Je fais comment, Carter ?

-

Le sifflement entre mes synapses ne cesse pas, comme un hurlement engendré par des bourrasques et ça tourne, ça tourne, probablement plus par la faute des mots, des maux, haha cerveau lent, qui lacèrent mes connections nerveuses et brûlent. On dit que le trois quart de la douleur humaine est mentale, on suppose que c’est le cerveau qui amplifie le mal pour éloigner son porteur des sources potentiellement dangereuses.

Tu es calme, maintenant ?

Oui. Oui. Je suis calme maintenant. Reste à voir combien de temps cela durera. Le carrelage sous mes omoplates est dur, l’impression qu’il  pousse mes côtes vers le haut me tenaille et je les imagine s’extirper de mon torse comme des lames, promettant représailles à ce qui ne me conviendrait pas. Des lésions sur les vertèbres de Zakuro, du feu sur les poignets de Swan et des bleus sur les lèvres de Yume. Comment pourrais-je punir le sang avec mes os, scander ma rage si quelques chose leur était arrivé ? C’est sur cette impression que je stagne, du sang étoilé plein la bouche et les visages blessés de mes pierres précieuses collés à mes iris, lorsque Dorian me répond. Oh sucré, sucré, tu dois l’être, sucré, comme de l’érable, comme de la cassonade, de la poudre, si terriblement sucré. Je l’imagine entortiller ses doigts dans les cheveux de Yume, son index spiralant dans les filaments d’ébène comme le mien le fait souvent. Roule, tourne, roule, tourne, j’ai envie de pâtes aux poires, Moonbeam. La vision me laisse frissonnant, m’arrache un gémissement de douleur que je masque en tournant la tête pour laisser mon sang filer vers le sol. J’ai la tête qui tourne et lui il me dit que la bestiole des rêves est une battante, qu’il faut penser à moi, pas à elle, jamais à elle. Je vais lui enfoncer mes côtes dans le nez, connard. Je me redresse sur mes coudes, grimaçant et haletant en bon idiot, mal, mal, mal, mal, c’est dans ma tête, c’est dans ta tête, Chess, ce n’est pas réel. Je grogne, mouvement agressif qui dévoile pendant un instant mes dents dans une expression mauvaise.

Fuck you. Fuck you. Fuck you, sucre d’érable !

« Vas te foutre un doigt dans l’œil. ‘Ne te préoccupe pas d’elle.’ Pft, mais fuck you, macho man ! »

Ne va pas la chercher dans la neige à trois heures du matin, n’envoie pas Swan la récupérer dans un bar parce qu’elle est trop saoule pour aligner deux pas, ne l’appelle pas tous les soirs pour lui dire où tu dors. Ne te préoccupe pas d’elle, parce que la petite chérie est une battante, parce que n’importe qui ne le serait pas dans une situation pareille ! Balivernes, conneries, saleté. Fuck you.

« Je refuse catégoriquement de partir sans Yume, dumbass. And that’s fucking final. »

La désobligeance déboule hors de mes lèvres, ponctuée de roucoulements sanguins, de quintes de toux brusques, comme un venin analgésique. La douleur me parait soudain si lointaine et mon focus se porte sur le bout de sucre à la crème qui gambade dans un pré d’idiotie. Je n’aime pas qu’on me dise quoi faire, je n’aime pas qu’on me dise comment agir. Je crache donc, je persiffle, je réfute, je cherche une solution, car visiblement personne n’est en état de se la jouer Indiana Jones pour aller trouver le trésor, en l’occurrence Yume. Je cherche si désespérément, alambiquant mes synapses à la rage qu’il m’inspire, soudaine, courte, vicieuse. Je lui planterai mes ongles dans la jambe s’il se trouvait suffisamment proche de moi.  

Heureusement pour lui, heureusement pour nous, car mon sens des priorités a toujours été vaguement déboussolé –Carter, saletée de vieille peau, me le répétait toujour–, Doll suspend mes élans de carnage de sa réponse à ma question. Ding. Ding. Ding. Mon super plan a fonctionné. Naoko sauve le jour, ou, euh, les squatteurs de la pharmacie du centre commercial. Elle roule un bonbon avec sa langue, nerveuse, mais tenant encore le coup. Poupée de fer, poupée de plomb, poupée de bois, poupée de suie. Avale le rat.

Mes exclamations s’estompent et je m’égare dans un vague sourire, me relaissant doucement choir sur le dos. Il y a Yume, toujours Yume, qui sonne comme une alarme dans ma tête, mais je ne vaudrai rien en courant à l’aveugle. Une idée, une idée, une réponse à l’endroit de la poupée.

« Ah. Makes sense. J’étais venu m’acheter une brosse à dents avant de t’apercevoir dans la librairie. Really, me faire éclater pour une brosse à dents. Haha. »

Je crache, tâte la plaie de ma joue du bout de la langue –way to go Joshua– et contemple l’idée de lui quémander un bonbon, mais vu l’état torride de ma bouche, je risquerais plus de m’étouffer avec qu’autre chose. Charmant. Mon épaule brûle, élance, mes côtes se font une partouze monstre avec de la macro sous ma peau. J’ai envie de gueuler ‘Vive Michelle’ juste pour pointiller le surréalisme que tout ce qui se produit présentement m’inspire. La beauté de la poussière, la faiblesse de l’humain et toutes ces zones d’ombre entre les cartilages.

La faiblesse humaine, comme Dorian qui joue la carte de la maturité, qui joue la carte du héro sans peurs ni reproches. À mon sens, dès le moment où je l’avais aperçue dans la librairie, Naoko la lui avait déjà volée, cette carte. Elle lui faisait des reproches d’une voix claire, le sermonnait parce que la vie a de la valeur. Zakuro le destrier. Kohaku la sorcière.  Yume la servante. Naoko l’héroïne. Dorian . . .

Dorian n’avait pas encore de rôle.

« Don’t go off on your own to play ‘hero’, you won’t do her any good. »

Je me redresse encore, avec la ferme intention de me relever, cette fois, la couverture glisse sur mes angles corporels et les bandages installés par Naoko nuisent à ma dextérité. C’est peut-être mieux comme ça. Et puis, peux toujours ramper, sur le dos, en poussant avec mes jambes et en tirant avec mon joli bras tout indemne et gentil et coopératif. Rrr. Je suis une super sorcière qui s’est transformé en laaarve et je veux m’approcher de la sortie pour qu’elle puisse m’entendre. Bien sûr, les débris me mènent la vie dure, et nous ne sommes déjà pas bien loin de l’embouchure initiale, mais . . .

Bon. Okay, ça fait mal, j’abandonne mes élans de mollusques, je crache, je grognasse, je piaffe. Gneuh. Mes cordes vocales, si on oublie le sang due à la coupure qui actionne un carrousel dans ma tête et des paillettes sous mes yeux, fonctionnent très bien. C’est acquérir l’air pour les utiliser qui set un peu plus problématique, mais ça va. C’est dans ma tête, rien qu’un petit chatouillement, qui m’arrachera certainement des larmes, mais . . . Hey. Je pourrai me vanter d’avoir des émotions. DANS TES FUCKING DENTS, BEAUDOIN. HAHA.

J’inspire donc, esquisse un sourire moqueur, car j’imagine la tête qu’elle fera lorsqu’elle m’entendra. Si elle m’entend. Bien sûr qu’elle m’entendra.

« YUME ! »

Nan, ça ne le fait pas. Je cligne des yeux, je repense à sucré-cookie et sa jambe fichue, et cette foutue phrase, cet agencement de mots que je dédaigne, que je brûle, que j’annihile. Inspire, boooom.

« CAPITAINE KOALA AU RAPPORT ! ME RECEVEZ-VOUS LIEUTENANT HAMSTER ? OKAY, YUME, FIRSTLY, SI TU M’ENTENDS, FAUT VRAIMENT QU’ON SE TROUVE DES SURNOMS PLUS BADASS QUE DES NOMS D’ANIMAUX FLUFFY, PARCE QUE LÀ, ÇA NE LE FAIT PAS DU TOUT. J’AI ENVIE DE RIRE ET JE SUIS PAS SENSÉ RIRE. SI TU M’ENTENDS, EUH, FAIT LE BRUIT DU LÉOPARD DES MERS. ET NON, JE SAIS PAS QUEL GENRE DE BRUIT UN FOUTU LÉOPARD DES MERS FAIT, INVENTE UN TRUC. ON IRA REGARDER EN LIGNE LORSQU’ON RENTRERA À LA MAISON. JE PARIE QUE CE SERA SUPRAAA DÉCEVANT, MAIS SI C’EST COOL, ON IRA EN VOIR UN AU ZOO. ET ON LUI FILERA DES TRUCS LOUCHES À MANGER POUR VOIR SES RÉACTIONS. PUIS ENSUITE, JE PAYERAI UN TECHNICIEN POUR QU’IL ENFILE UNE CAPE BLANCHE À UN KOALA. FUCK YES. »

Tousse, sang, tousse, sang. C’est comme un refrain ponctué de raclements de gorge vicieux et d’inspirations haletantes. Rrr. On devrait organiser un tournoi mondial du raclement de gorge le plus désirable, je donnerais un sale numéro. Fuuhuhu. Je papillonne des paupières, nettoie les larmes venues brouiller ma vision par l’intermédiaire de mes cils et tend l’oreille.

Pas de Yummie Chimera. Inspiration, tête qui tourne. Sorcière et jus de crapaud et le cheval se tient sur deux jambes.

« HEY MOONBEAM, YA HEAR ME ? »

Je ferme les yeux.

« Réponds . . . »

Oui, répond. Abracadabra. Répond.

Carter, je fais comment ?
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyDim 1 Sep 2013 - 20:50

Elle plissa les yeux devant la réplique, comme pour le mettre au défis de l'abandonner. L'effet pot de colle peut sévir n'importe quand, séisme ou pas. Cependant, Yume devait avouer que Shin marquait un point. De là à l'avouer ? Certainement pas.

-Prout

Ok, même la rebelle avouait que c'était... Une répartie très conne, digne d'un gosse de 5 ans. Cependant, c'était juste histoire d'avoir le dernier mot, et personne ne lui avait précisé que les réponses idiotes étaient à proscrire. Et puis, malgré qu'elle semblait de bonne humeur, et pas trop touché par le tremblement de terre, elle était réellement incapable de réfléchir correctement. Déjà qu'en temps normal, elle n'était pas réputée son intelligence, là c'était pire que tout.

-Je suis une warrior, c'pas la première fois que j'ai le poignet cassée.

Ouais, c'était pas la première fois. Sauf que les autres fois elle était sous autre chose que des anti-douleurs, alors forcément, ça fait un tout petit peu plus mal. Mais juste un peu. De quoi gémir comme une enfant. Ouais, c'est une warrior. Une warrior qui avait les larmes aux yeux à cause de la douleur, ayant l'impression que le sort s'acharnait sur elle. Tous les mauvais souvenirs avaient refais surface, au moment qu'il ne fallait pas. Et le gothique lui mit une écharpe. Si l'intention était louable, ça lui fit un mal de chien, se rendant compte la blessure à son dos n'était pas qu'une simple coupure. Cependant, elle ne dit rien, considérant qu'elle s'était suffisamment plainte et qu'ils devaient arrêté de perdre du temps.

Elle ne fit qu'acquiescer aux paroles de sa nouvelle connaissance, n'étant plus vraiment d'humeur pour le moment à parler, se contentant de prier pour qu'ils puissent justement monter à l'étage. Et puis, il lui tendit la main. Elle resta plusieurs secondes interdite, et un peu dans les vapes, se demandant pourquoi il lui tendait la main. Si c'était un signe qui voulait dire de lui faire confiance, où il avait remarqué qu'elle était complètement esseulée et qu'elle avait besoin d'un contact humain pour ne pas fondre en larmes sous la tension.
Yume n'en savait rien, mais elle décida de lui prendre la main, la serrant avec plus de force qu'elle semblait en avoir. Trébuchant sur les gravats de temps en temps sur le chemin, et à l'affût du moindre signe de vie. Elle qui aimait voir les lieux grouiller de monde et lumineux... Elle se rapprocha doucement de Shin guettant une réaction de sa part au cas où qu'il n'apprécie pas. Normalement, elle évitait autant que possible les contacts masculins, sauf là... C'était devenu un véritable besoin de s'accrocher à la seule source de vie qu'elle voyait. Et chose qu'elle vint seulement de capter... Les personnes qui lui étaient le plus proches, c'était des... Hommes. Dorian, Kohaku, Lun... Pas une fille dans son cercle proche.

D'ailleurs, en pensant à l'un d'eux, Yume entendit une voix, reconnaissant tout de suite l'auteur, sans hésitation. Et elle écouta silencieuse et sans bouger, sentant les larmes rouler toutes seules sur sa joue, alors qu'un rire nerveux s'échappait de ses lèvres lorsqu'il eut finit son monologue. Elle ne savait pas s'il était blessé, mais s'il était, pas suffisamment en tout cas pour entamer le moral de son koala. Et elle sentit un immense soulagement l'envahir. Cette histoire finirait bien...

La rebelle avait bien envie de lui répondre qu'elle allait bien, mais elle ne trouvait décemment plus sa voix ayant une boule à la gorge. Il restait désormais Dorian, et elle croisait les doigts pour qu'il ne soit pas mort. Pitié non. Elle avait tellement galéré à l'approcher à cause de la différence d'âge, leurs statuts respectifs qu'il ne pouvait pas lui passer entre les doigts aussi facilement. De toute façon, l'infirmier était trop grincheux pour que la faucheuse veuille de lui. Il était passé par trop de malheurs pour partir maintenant. Sinon, ça serait injuste. Mais, même dans un monde de bisounours comme le sien, on sait que la vie est injuste. On sait que n'importe qui peut disparaître du jour au lendemain sans ne se douter de rien. On sait déjà tout ça, et on le nie jusqu'à être devant cet état de fait. Qu'on lui rende Dorian, maintenant ! Elle n'était pas assez forte pour supporter un autre deuil. Celui de sa nourrice lui avait déjà déchiré le coeur, et ça faisait déjà plusieurs années qu'elle avait disparut. Plusieurs années qu'elle avait été incapable d'aller sur sa tombe. A l'époque, c'était son garde fou qui avait malheureusement eu une adolescente sur les bras. Une ado junkie, adepte de la boisson et une véritable marie-couche-toi-là. Bref, rien de très plaisant.

« Les malheurs arrivent toujours trop tôt »

Elle l'avait dit à Lun, alors pourquoi ne s'était elle pas préparée à un tremblement de terre ? C'était habituel au Japon. Alors une amplitude plus importante n'avait rien d'étonnant.
Elle lâcha la main de Shin, venant s'accroupir avant de se mettre à hurler comme elle ne l'avait jamais fait de sa vie. Dans le simple but d'essayer d'expulser toute cette tension qui rongeait chaque partie de son corps implacablement. Et puis vint les sanglots qu'elle n'essayait pas d'arrêter. Yume savait qu'elle était fragile, et c'était prélasser dans les bras protecteurs de ses proches. Elle voulait que Kohaku refasse des tresses dans ses cheveux, elle voulait que Dorian la pousse à bout pour après venir la prendre dans ses bras pris de soudain remords, elle voulait que Lun décharge toute sa colère contre elle avant de redevenir insaisissable et léger.
Qu'on ne lui enlève pas cette vie que Yume avait eu tant de mal à construire. Qu'on ne tente pas une nouvelle fois de lui enlever sa joie de vivre et son côté naif qu'elle avait tant de mal à garder.

Elle resta ainsi de longues minutes, avant de finalement se calmer et afficher un visage plus serein adressant un regard gêné à Shin.

-Désolée, c'était necessaire.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   EmptyJeu 12 Sep 2013 - 18:52

Pourquoi rien ne se passait comme il le voulait ? Depuis quand ces enfoirés de petits microbes décidaient à sa place ? Il suffisait de leur donner un peu de responsabilités pour qu'ils commencent à vouloir tout contrôler et à jouer aux adultes ?! Dorian réprima un grognement à la remarque de Naoko, il était énervé, frustré. Il savait qu'elle avait raison, mais elle ne pouvait pas comprendre à quel point c'était important pour lui d'aller la chercher. Elle ne comprenait rien à la situation.

Naoko si j'avais eu besoin de ton opinion, je te l'aurais demandé. Je ne suis pas mourant, j'ai juste mal, d'accord ? De toute façon, j'irais avec ou sans ton aide. J'aurais juste un peu plus de mal si tu m'aides pas. Mais soit.

Lorsque Kohaku semit lui aussi à lui tourner le dos, il soupira d'amertume. Les adolescents, il ne les supportait vraiment pas. Leur égocentrisme et leur pseudo-rébellion des temps modernes le gavait à tel point qu'il était rendu à espérer ne pas les croiser dans les couloirs de l'Académie. Les voir pénétrer dans son infirmerie lui amenait même aujourd'hui une dose de frissons désagréablement amers pour la plupart des pensionnaires. Il les haïssait. Et il se retrouvait maintenant à devoir sauver deux d'entre eux assez cons pour prétendre être meilleurs que lui et ne pas avoir besoin de l'écouter.

Quand il entendit le monologue assourdissant et complètement décalé du fou allié, il écarquilla de grands yeux. Sa douleur en était presque oubliée. C'était quoi ça ?! Il ne comprenait pas un mot de ce qu'il racontait et en même temps, ce dialogue sans queue ni tête digne d'un maternelle lui rappelait étrangement Yume. C'est en traînant avec ce genre d'idiots qu'elle régressait ? Son immaturité avait fait un bond ces derniers jours et elle semblait éprouver des difficultés à aligner des phrases réfléchies et intéressantes. Il faudrait vraiment qu'elle revoit ses fréquentations si elle veut pas finir nue sur une table de la cantine, avec une tétine dans la bouche et de la fumée qui sort des oreilles.

Franchement ferme ta gueule Kohaku. Si seulement t'avais pu t'évanouir jusqu'à l'arrivée des secours, ça nous aurait épargné ton attitude d'adolescent attardé.

Et pourtant...
A peine quelques secondes plus tard, un cri déchirant transperça les murs. C'était Yume, Dorian l'aurait reconnu entre mille. Il perdit patience et logique et commença à s'agiter, au détriment de ses blessures. Il remonta son genou valide et prit appui sur le bras qui ne lui faisait pas défaut. Il s'appuyait de toutes ses forces contre le mur derrière lui pour essayer de se mettre debout mais c'était bien plus difficile qu'il pensait. La douleur était fracassante, au point qu'il sentit un malaise arriver. Il arrêta de bouger un instant et tenta de se calmer. Réagir dans la précipitation ne lui apporterait rien de bon. Yume était vivante et consciente, c'était déjà une bonne nouvelle.

Après quelques secondes, il réalisa que sans l'aide de Naoko, il ne pourrait pas se lever. Il fallait la jouer serrée.

Ok Naoko, marché conclu. Je suis maintenant au courant que Yume va bien, alors aide-moi à me relever. On ira ensemble à l'hôpital.

Il la fixa droit dans les yeux, imperturbable. Dorian avait un long passé de manipulateur derrière lui, et il pouvait mentir comme un arracheur de dents sans qu'une goutte de sueur ne coule sur sa tempe. Et puis de toute façon, Naoko n'avait pas le choix, elle devait les aider à aller à l'hôpital. Après... le chemin que prendrait Dorian serait peut-être différent mais à ce moment là, ça ne la regarderait plus et il n'avait pas de compte à rendre à une petite gamine effrontée.
Soutenant son regard jusqu'au bout du monde, Dorian attendit sagement qu'elle se bouge le cul pour enfin prendre une décision digne de ce nom.
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