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 #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III

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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Naoko Tanaka


Genre : Féminin Scorpion Buffle Age : 26
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
Compteur 849

KMO
                                   :

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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyDim 15 Sep 2013 - 4:28

La situation commençait à tourner au vinaigre. Tension, discorde, de l'orage dans l'air et qui semblait sur le point d'éclater. Avec moi, au milieu du champ de bataille de deux hommes qui se battaient pour, en gros, la même raison. Et ça réveillait en moi une pointe d'exaspération.
Sérieusement, ils n'avaient rien de mieux à faire que de se chamailler ridiculement comme deux petits chiens de mémé hargneux ?
Certes la situation était compliquée, stressante, éprouvante et j'en passe. Mais ça l'était pour tout le monde, alors ça ne servait à rien de grogner les uns contre les autres. Autant se serrer les coudes, sortir d'ici au plus vite et chacun retrouver les personnes qu'on aimait.

Je lançai alors une tentative pour calmer tout ce beau monde. Avec l'idée de prendre la responsabilité de cette affaire sur le dos et d'escorter les infirmes jusqu'à un quelconque établissement qui pourrait les soigner. Il m'avait fallu du courage pour m'imposer et... je me retrouvais rembarrée en beauté.

Je restais quelque secondes, interloquée. Quoi ? Non mais franchement, quoi ?! Il se prenait pour qui, maintenant ?! Après les efforts que j'avais fait, après sa putain de plaie dont je m'étais occupée, il me parlait comme si ça ne me regardait en rien et que je fourrais mon nez là ou je ne devrais pas. Alors que si, j'estimais avoir le droit de me soucier que ce que j'avais fait ne servirait pas à rien. Quel culot ! Et si ce n'était que ça, à la limite, ça aurait pu passer. Mais non, d'un air à moitié méprisant, il osait me parler comme si j'étais une gamine qui ne comprenait rien.

Gamine, certes, je l'étais. Je n'avais pas la prétention de me paraître mature. Mais qu'il agisse comme si il était le seul au monde à se soucier d'un autre. Comme si il était le seul à se ronger les sangs pour un être cher. Comme si il était le seul à avoir quelqu'un à perdre. Non, ça non.
Je serrai les poings jusqu'à m'en faire mal pour garder mon calme. Ce n'était pas le moment de m'emporter aussi. Il y avait bien assez avec les deux énergumènes qui ne tenaient pas en place, l'un comme l'autre, pour que je m'y mette aussi. Je soufflai légèrement tout en fermant les yeux afin de retrouver un semblant de sang-froid.

Sang-froid qui paraissait grandement manquer à Kohaku qui était parti dans une tirade incompréhensible et bruyante. La chose la plus intelligente à faire quand on semble avoir un problème au niveau des cotes, c'est gueuler à en faire trembler le peu de mur qu'il restait, bien sûr... Sérieusement, je crois qu'aujourd'hui, les dieux m'en voulaient. Être obligée de me coltiner une paire d'idiots pareils, a t'ont seulement idée. Et pas un seul pour avoir une réaction censée et raisonnable, non, surtout pas.
Ma mâchoire se crispa soudainement lorsqu'une pensée m'effleura l'esprit.

En quoi j'y étais obligée, au juste ?


En rien, strictement rien. Rien ne me retenait ici. Je connaissais vaguement l'un, je n'avais jamais vu l'autre avant aujourd'hui. Je ne leur devais rien. Et ils n'avaient pas l'air décidés à me suivre, bien que ce soit pour leur bien. Soit, qu'ils se débrouillent, non ? Qu'ils rampent vers leur «Yume» jusqu'à se bousiller complètement, si c'est ce qu'ils souhaitent. Après tout, ça ne me regardait en rien. Et j'avais aussi d'autre chose à m'occuper. Je devais m'assurer de l'état de mes proches. J'avais déjà bien assez à me préoccuper sans avoir à jouer les bons samaritains avec des ingrats sans un brin de reconnaissance.
Je passai une main dans mes cheveux et dirigeai mon regard vers la sortie béante de la pharmacie. Je n'avais aucun remord à avoir, aucun regret. Après tout, c'était normal, non ? De penser à soi avant les autres. Tout le monde ferait pareil. Tout le monde. Je tournai légèrement les talons en direction de la liberté, prête à initier la marche.

Ma gorge se serra, mon corps se figea. Je ne pouvais pas. Je voulais partir, m'enfuir. J'en avait terriblement envie. Mais je ne pouvais m'y résigner. Et si il leur arrivait quelque chose d'encore pire ? Et si par mon absence, par ma faute, l'un venait à... mourir ? Je ne me le pardonnerais jamais. Au moment ou j'avais pénétrer dans ce centre commercial. Au moment ou j'avais décidé de bouleverser les plans du destin en changeant ce que j'avais prévu. Oui, à ce moment même, je me suis moi-même attribuée ce rôle. Je me suis moi-même allouée la responsabilité de tout ce qui pourrait se passer.

Parce qu'on ne joue pas avec le destin, Naoko. Effet papillon. Perfide petit papillon.

Plus ou moins consciemment, je me sentais coupable. Je savais que ce tremblement de terre n'était pas ma faute. Mais, au fond de moi, j'étais persuadée que les choses auraient été autrement, si j'avais décidé de rentrer sagement au pensionnat. Kohaku ne m'aurait pas suivi à cette librairie. En allant faire autre chose, peut-être aurait-il interagit avec Dorian. Et rien de toutes ces blessures ne seraient survenues. Voilà comment je pensais. Et voilà pourquoi je ne pouvais me permettre de les laisser là. A vivre juste pour moi.
Les ongles plantés dans les paumes de mes mains blanchies, les dents grinçant dans une grimace imperceptible, je me résignais à rattraper le fruit de mon erreur. Le résultat de mon caprice. Quand soudain, dans l'espace quasiment vide du centre commercial, une voix féminine retenti. Un cri, à la fois plein d'espoir et désespéré. La réaction ne se fit pas attendre. Déduction, le petit rêve était en vie, peut-être pas sauf, mais conscient.

Dorian s'agitait, et c'est d'un air presque mesquin que je le toisais. Alors, très cher infirmier, te rends-tu compte de l'étendue de ta blessure ? Te rends-tu compte qu'au final, c'est de la gamine que tu vas avoir besoin ?
Et paf, je vis juste. C'est tout mielleux qu'il revint vers moi. Sur le coup, j'aurais bien sifflé un «Je te l'avais bien dis, tout seul, c'est peine perdue». Amertume, rancœur et fierté mal placée. Je n'en fis rien. Gouté secrètement et intérieurement à ma revanche me suffisait. Revanche au goût mitigé, cependant. Il y avait anguille sous roche. Depuis quand était-il devenu si coopératif, le type qui voulait se trainer jusqu'à son rêve quitte à y perdre tout ses membres restants.

Et puis, quand il disait «on ira ensemble», il englobait qui là dedans ? Seulement nous trois ? Ça me paraissait assez gros. J'imagine que le plan «Allez directement à l'hôpital, ne passez pas par la case Yume, ne touchez pas 20 000 Francs» était totalement inconcevable. Il me fallait réfléchir donc bien, efficacement et rapidement. Après avoir mentalement visualisé le bâtiment et l'hypothétique route que nous aurions à faire jusqu'à l'hôpital, je repris enfin la parole -pas que ça me manquait, loin de là- pour répondre à l'infirmier.

- Très bien. On ira chercher tout les trois votre Yume. Kohaku a besoin de plus d'aide, je pense pouvoir le soutenir assez tout en vérifiant que tu tiens debout. Une fois qu'on aura trouvé votre princesse, ça sera direction l'hôpital.

Je dirigeai mon regard vers Kohaku, puis à nouveau vers Dorian, fronçant les sourcils dans une expression des plus sérieuse.

- Par contre, si jamais l'un de vous décide de faire le con pour quoi que ce soit, je l'assomme sans plus de préavis.

De toute façon, je doute que, ni l'un ni l'autre n'était en état de m'opposer de résistance. D'autant plus que j'avais plus de force que je pouvais en avoir l'air.

- Tenez vous tranquille cinq minutes, je vais checker les alentours.

Ceci étant dit, je quittai la pharmacie en cherchant du regard quelque chose qui pourrait aider, ainsi qu'un endroit relativement praticable pour les deux infirmes. Pas grand choix, je m'engageai donc sans grandes précautions sur la première marche de l'escalier.

Oh, grave erreur.

Cinquième marche. La structure métallique se mit à grincer. Huitième marche. Sous mes pieds, le renforcement en pierre crissait dans un bruit inquiétant. Neuvième marche. La rambarde que je tenais fermement tangua. Je me figeai. C'était mauvais. Très mauvais. Je tentai alors, doucement, tout doucement, de descendre encore un peu. L'escalier pouvait bien s'effondrer tant que je n'étais plus dessus. Il y en avait d'autres qui me permettraient de remonter à l'étage chercher les deux autres. Le souffle coupé, méticuleusement, la pointe de mon pied vint toucher la roche, jusqu'à faire reposer tout mon poids dessus.

C'était le pas de trop.

Une fissure éclata, scindant l'édifice en deux, et pierre par pierre, il s'écroula à l'étage inférieur. Mon pied, coincé entre les deux parties, me fit trébucher. Je tentai vainement de me retenir à ce qui me passait sous la main, mais la rambarde parti avec moi. Je ne pouvais éviter la chute imminente. Et mon corps, impuissant, s'écrasa au milieu des gravâts. J'eus juste le temps de me recroqueviller que déjà la partie supérieure de l'escalier tombait en éboulis dans ma direction.

Aaah, sournoise ironie. Ce n'est pas moi qui devait finir assomée.

Spoiler:
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyMar 17 Sep 2013 - 19:50

Les héros tombent. Et elle s’éclate en mille petites pièces et le monde explose, tu sais comme dans ces jeux vidéos qui rugissaient sous mes grands yeux d’encre, aux paupières figées en une atrophie contemplative, lorsque j’étais enfant ? Ils tombent et se relèvent généralement, plus beaux, plus forts. Parce que la fin doit être jolie. Carter, pourquoi est-ce que c’est toujours le même foutu mec qui gagne ses combats et le même qui perd ? Hein, Carter, pourquoi ce cliché, pourquoi ce stéréotype ?

Pourquoi ?

Je me souviens du sourire au coin de tes lèvres plissées, de tes phalanges rauques remontant le long des vertèbres de mon cou en un mouvement maternel.

« It does not always go that way, Joshua. »

Tes paumes de dinosaure contre mon scalp, des ongles propres grattant la peau. Un jour, toi aussi tu tomberas, n’est-ce pas ? Parce que tu es humaine et tous les bons héros de notre dimensions le sont eux aussi. C’est probablement pourquoi je ne les aimais jamais. Parce que les vivants meurent et que cela je l’avais compris très jeune, un cadavre de grenouille éviscéré entre les mains.
Un jour, toi aussi tu mourras.

Mes paumes se crispent, mes cils frôlent mes pommettes. Je refuse, je refuse. Carter, reste avec moi. Reste avec moi.

-

Répond, répond, répond, répond, je t’en supplie Moonbeam répond. Oh ma jolie, répond. Je t’en  supplie, je t’en supplie. Ces murmures sifflent hors de ma bouche comme des bourrasques silencieuses et je promène mon regard qui borde la révulsion sur le plafond dérangé des ruines du centre commercial. Des percées lumineuses fracassent parfois les remparts du toit, laissant des faisceaux déprimant aiguillonner nos visages, faire scintiller notre sang et nos larmes. La douleur ne s’estompe pas, ma tentative de ramper le plus près possible des escaliers s’avérant contre-productive plutôt que productive, mes côtes crissent, l’adrénaline tremble, mais je n’arrête pas de tendre l’oreille, agonisant de n’entendre aucune réponse, de n’ouïr aucune voix familière. Parce que Yume, oh, Yume, je ne supplie jamais, je ne supplie jamais, so please, please, be alright. Ça siffle entre mes lèvres, dans ma tête, entre mes côtes et ça n’arrête pas, la peur froide et diluvienne qui accompagne davantage la possibilité d’une perte à laquelle je refuse de songer plutôt que le danger émanant de mon propre état. Des cailloux dans une plaie, Dorian qui crise ses SPM et un ricanement saugrenu s’extirpant des supplications de mes lèvres.

Puis, une réponse, un AH IN YOUR FUCKING FACE, GRUMPY SUGAR qui sautille hors de ma gorge en une exclamation joyeuse et, ha, l’attardé serait davantage celui qui comptait s’aventurer dans les limbes du centre commercial seul, n’est-ce pas ? Quoique, je suppose qu’une comparaison de nos capacités cognitives n’est pas de mise dans une telle situation. La tension redescend à nouveau, elle est vivante, la charmante fée des rêves, elle est vivant et, ça va, tu es calme pour de bon, maintenant ?  Je souris, avale ce cri qu’elle pousse comme s’il s’agissait du café de notre rencontre, mais non, non je ne suis pas encore calme, parce que la vision du sang étalé sur les joues de Yume ne me quitte pas et que . . .

Zakuro. Swan. Zakuro. Swan. Zakuro. Swan.

Shhh. Yume va bien. Yume va bien. Yume va bien. C’est tout ce qui importe pour le moment, un sourire sur les lèvres de la princesse et la douceur inchangée de ses cheveux contre tes paumes abîmées, alors que tu attends l’instant de pouvoir lui sussurer, I am so glad that you are alive.

J’avale une gorgée ensanglantée, papillonne mes paupières qui se brouillent et tourne la tête en direction des deux autres, de Doll et son héroïsme et de Dorian auquel il manque un rôle dans le théâtre de ma tête. La plus jeune des deux remue ses cordes vocales, réduit à néant ses tentatives de nous résonner – à ta place, j’y serais allé seul, honey – et accepte de nous aider à récupérer Yume. Clignement d’yeux, sourire cramoisi et soulagement diffus. Lorsque nous aurions atteint mon co-capitaine hamster, ce serait direction l’hosto et ses murs malades. À quand datait ma dernière visite à un endroit occupant la même fonction ? C’est presque nostalgique . . .

Naoko s’éloigne de nous, avertissement austère venant titiller mes tympans et m’arrachant l’aboiement rauque d’un rire. J’imagine ce petit bout de femme attrapé une brique et me l’asséner à l’arrière du crâne, BAM, au lieu d’une commotion cérébrale, vous avez maintenant une hémorragie interne sévère ! Ding, ding, ding you’re a winner, boy ! Je jette un regard de biais à Dorian, contemple son inertie de manière hargneuse, une côte dans ton tibia, parce que tu ne la mérite certainement pas, jusqu’à ce que les chaussures de Naoko obstruent ma vision.

Elle part en éclaireur.

« Be careful, Doll ! »

T’as oublié ta cape et tes collants serrés.

Le claquement de ses pas s’amenuise dans la pénombre et j’inspire et expire lentement, m’adonnant à nouveau à un inventaire de mon état. Mes côtes, ceci est définitif, sont broyées, mon épaule me fait un mal d’enfer et les bouts d’épidermes que j’arrive à apercevoir de par-dessous le sang et le tissus de mon haut me semblent tordus et endommagés, mon crâne laisse tourner mon cerveau dans une samba déconcertante et vibre d’une douleur désemparante, le flot de sang s’écoulant précédemment de ma bouche s’est amenuisé, par contre, et je crois que je peux, pour l’instant, écarter la possibilité de dommages internes à l’endroit de mes organes. Je grimace un soupire de soulagement, titille la plaie de ma joue du bout de ma langue, morbidement fasciné.

Puis un brouhaha hallucinant me glace les os, le sang, les veines et toute la bouillabaisse organique composant mon corps. Je pense d’abord à un second séisme, mes doigts se crispant dans la couverture métallisée qui gît à demi sur mon corps, mes traits adoptant cette même incrédulité dont je ne possède aucun souvenir. Puis, la cacophonie cesse après quelques secondes, une minute tout au plus, le grincement atroce du métal s’éteint et le corps enseveli du cadavre que j’avais croisé dans la librairie me revient en tête. Mes synapses s’active, je jette un regard à l’intention de Dorian, mes prunelles animées de surprise, parce que je n’arrive pas à avoir peur, parce que je ne comprends pas ce qui vient de se produire.

J’avale un peu plus de mon sang, cligne des yeux une nouvelle fois, songe à Yume et son hurlement salvateur, songe à Zakuro qui doit braver le désastre du ciel qu’il détient entre ses paumes, songe à Lawrence qui ne peut que s’en sortir parce que c’est ce que les Lawrence font, avant de réaliser, étouffant une respiration qui n’arrive même pas à me faire grimacer tant la décharge qui vrille mon corps est intense que, ce n’était pas un tremblement de terre, Kohaku.

Pas cette fois.

Naoko.

Je me redresse d’un bond qui m’arrache un gémissement crié que je n’entends pas, oscillant dans un équilibre précaire lorsque le sol trouve le dessous de mes bottes. Mon épaule, celle qui est massacrée, craque avec violence, mais je ne m’attarde pas sur le fait que ce n’est assurément pas une bonne nouvelle,  toisant Dorian de mes prunelles écarquillées. Je balance sur deux jambes et les larmes de douleur, impossible à contrôler, reviennent cascader le long de mes joues, muettes, ignorées. Le premier pas est le plus difficile, brusque mes os et mes muscles, laisse monter la nausée dans ma trachée, mais je ne peux pas ne pas bouger. J’en ai marre de ne pas pouvoir bouger. Et puis . . . s’il est arrivé un truc à Naoko, je devrai éventuellement le faire de toute manière.

Je déglutis, halète. Pense à Zakuro et le sol du dojo, la réfutation de la défaite et son sang sous tes ongles. Pense à la prise d’otage du métro, les yeux luisant de l’homme au costard, cruel et meurtrier. Pense à l’homme se vidant de son sang, affalé dans la mort contre la paroi de métal. Pense aux sabres déchirant la chair et à la batte fracassant le crane. Pense au revolver entre tes doigts.

De quoi as-tu peur, Kohaku ?


« Z’aviez pas . . . dit qu’on avait de la morphine dans un coin ? Grimpe sur tes bréquilles . . . attrape le plus de trucs possible. I think we’ll need them. »

Je n’ai pas conscience de la difficulté et la douleur se fait si blanche que mon cerveau n’arrive plus vraiment à la procéder. Mes jambes fonctionnent sans trop d’anicroches, heureusement, même si le reste de mes blessures les laissent plus tremblantes qu’elles ne le sont généralement. Ça fera l’affaire.

« Naoko ! T’es où ?! »

J’approche des escaliers, remarque immédiatement, au travers d’un regard vitreux qui oscille presqu’autant que mes jambes, la poussière qui n’a pas fini de retomber. Je m’appuie sur le mur le plus près, gentil mur, et cherche les décombres vaporeux des mes yeux. Je constate d’abord que l’escalier qui devait préalablement se trouver là n’a laissé qu’une embouchure béante en souvenir de lui. Du métal et de la pierre sectionnée, qui me couperait assurément si je m’aventurais trop près.

« Naoko ? »

La poussière fini pas se dissiper, rejoignant mes souvenirs plutôt que la réalité, et je peux mieux regarder vers le bas, apercevoir le rond plus clair enveloppé d’une courte cascade sombre et efflifée.

« Oh fuck me . . . »

Je tousse, inspire avec difficulté, l’adrénaline affluant dans mon corps et ne m’abandonne pas maintenant, sale réaction chimique, avant de gueuler, fort, pour que Dorian m’entend et que, peut-être, Yume en fasse de même.

« Elle est tombée ! L’escalier est mort ! Faut descendre,  Sugar ! »

Les paroles sont concises parce que mon souffle me manque et que les rouages de mon cerveau tournent, ralentis par la douleur, par l’incrédulité. . . . il va falloir trouver un moyen de l’atteindre. Parce l’héroïne s’est fracassée et qu’elle ne répond plus.

Es-tu morte ? Comme le rat ? Hm, Naoko ?
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyJeu 19 Sep 2013 - 21:25

Un bruit à glacer le sang et qui hérissa tous les poils de la nuque de Yume, et un cri. Pitié, faites que ce ne soit pas Kohaku ou Dorian. Ses nerfs étaient déjà mis à rude épreuve, et elle se sentait craquer peu à peu, malgré le cri déchirant qu'elle avait fait. Elle se retourna essayant de trouver l'origine, sans grand succès à cause du peu d'éclairage. Yume était tiraillée entre continuer à chercher l'infirmier ou le creepy et aller aider la personne. Non, elle ne manquait pas d'humanité, la demoiselle avait juste peur pour ses proches. Il était normale d'aller les chercher en premier et de voir s'ils vont bien, non ? Néanmoins, la rebelle devait se rendre à l'évidence... Elle ne pouvait décemment pas laisser cette victime seule.
Étouffant un sanglot, elle se mit à redescendre en courant comme elle pouvait. Parfois, l'athlétisme ça a du bon. Même si elle y allait rarement, mais le principe est là. Et c'est seulement arrivée tout près que la demoiselle entendit de nouveau la voix de son koala, lui répondant entre deux sanglots et déchirement de corde vocales.

-Elle est là...

Perturbée... Yume savait parfaitement que sa phrase ne servait strictement à rien. Limite un « Elle va bien » aurait été plus utile, mais le soucis c'est que l'étudiante n'en savait strictement rien. Là, elle voulait juste abandonner et pleurer tout son saoul. Clairement c'était la goutte de trop, et pas qu'au sens figuré, puisque Yume sentit réellement des perles cristallines rouler sur ses joues. Un cauchemar, un simple cauchemar où elle en sortirait. Elle réveillerait cet être étrange en s'agitant dans tous les sens, et il viendrait la serrer dans ses bras doucement tout en la berçant comme une enfant. Comme ça arrivait parfois.
Sauf que le réveil n'avait pas encore sonné. Le koala ne l'avait pas encore réveillé. Pour une fois, elle avait l'impression que le destin s'acharnait sur elle. Deux minutes de répit dans ces débris. De l'égoiste pur et simple. Mais la demoiselle avait l'habitude qu'on s'occupe d'elle. Pas l'inverse.

Effaçant ses larmes avec rapidité et reniflant comme elle pouvait, la rebelle vint se dire que ce n'était définitivement pas le moment de déprimer et de pleurer sur son sort, alors que la japonaise avait bien pire devant elle. Des débris semblant trop lourds pour sa frêle silhouette et lui tirant des grimaces de douleur au niveau du dos, la rebelle finit par dégager en douceur le corps inconscient.

Pitié, faites que je provoque pas plus de blessures, pitié, pitié, pitié, pitié... Pitié.


Du sang qui s'étalait au sol, et noyant ses mains lorsqu'elle les posa sur l'abdomen de la jeune fille, puisqu'elle avait eu le réflexe stupide de vouloir arrêter l'hémorragie avec. Et ce ne fut plus des larmes de désespoir qui perlèrent, mais celles de la panique.

Je dois faire quoi ? Que quelqu'un me dise... Je sais pas faire ça... Aidez moi, je vous en supplie.

Prière muette, puisque seul des sanglots étouffés s'échappaient de ses lèvres. L'idée de se tirer une balle dans la tête lui effleura vaguement l'esprit. Au moins, elle n'aurait plus cette pression sur ses épaules... Elle avait tout fait pour éviter les responsabilités. Là, on la mettait devant le fait accompli, elle devait faire quelque chose, mais l'hystérie la gagnait peu à peu, et Yume n'arrivait pas à réfléchir. Elle enleva l'écharpe qui l'avait aider à maintenir son bras, la mettant sur le ventre de la demoiselle, donnant surtout l'impression de vouloir éponger le sang et de s'en débarrasser le plus vite possible.
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Naoko Tanaka
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyDim 22 Sep 2013 - 4:08

Embrumée dans le nuage poussiéreux, je sens doucement ma conscience s'échapper alors que la douleur me lacère le corps. Mes paupières sont lourdes, je ne peux résister à cet appel qui commence déjà à m'engourdir. Et peu à peu, les rayons de lumières qui perçaient encore à travers ce brouillard terne finissent par s'éteindre.

J'ai mal.

Fourmillements d'abord, puis griffures déchirantes à l'intérieur même de mes muscles, un poids bien trop important semble se reposer sur moi. M'écraser. Cette masse froide et dense me broie la chair, me broie les os. La douleur est tellement intense qu'elle se diffuse partout, m'empêchant de savoir exactement ou elle se situe. Chaque parcelle, chaque partie, jusqu'à mes extrémités, me crie que rien ne va.
Une alarme corporelle sonne en permanence dans ma tête. Alarme qui devient sifflement, strident, distordu. Cris, perce, écho, jolie onde sonore, tu te répercutes, percutes les parois de mon encéphale. Tu fracasses, fractures ma boite crânienne à grand coups. Égruge la jusqu'à ce qu'elle devienne poudre. Poudre de fée, poudre d'escampette. Elle s'envolera et tournoiera avec la poussière, virevoltante, aérienne. Petits fragments d'os, venez, venez, dansons ensemble joyeusement avec ces morceaux d'escalier. Dans une valse morbide et mortelle, dansons comme si c'était la dernière fois. Vous n'allez tout de même pas refuser ?

J'ai mal.


Sensation de flottement, puis obscurité. Tout est sombre. Je ne vois rien. Qui a éteint la lumière ? Mister sunshine, wake up please. Tu sais bien que je n'aime pas ça. Je n'ai pas peur du noir mais ça ne me rassure pas. Allez, sois gentil. Je suis aimable, et je te le demande poliment. Allez... Je sais que tu es têtu, mais ne prend pas tes grands airs. Et puis, pourquoi tu ne me répond pas ? Pourquoi je ne t'entend pas ? Pourquoi je n'entend rien ?
Seulement les pulsations de mon cœur qui résonne dans ma cage thoracique. Seulement la contraction involontaire de la carne autour de mes os qui crissent. Et ce sifflement, toujours, toujours présent. Machinerie interne, tais-toi un peu. Tu bourdonne trop dans mes oreilles et je n'entends pas le soleil. Et si il avait un message important ? Chut, myocarde fougueux, cesse un peu ta course, je sens tes battements dans chacune de mes veines. Chut, chut, barbaque capricieuse, retient tes spasmes incontrôlés, tu fais la vie dur à ce pauvre squelette. Quant à toi, sirène hurlant dans mes tympans, pourrais-tu la mettre en veilleuse un instant ?

J'ai mal.

Immobilité forcée, latence. Je reste figée, molle et sans réactivité. Comme un corps endormi, poids mort. Comme une carcasse, pas encore rigide, pas encore refroidie. Refroidie, froid, j'ai froid. Courant d'air, courant aqueux, la chaleur semble me quitter comme l'eau s'échappe d'une bouteille percée. Coule, flot ardent, et abandonne moi, gelée. Liquide de vie, enfuis toi doucement. Trace sur ma peau le sentier que tu empreinte. Laisse sur mes dermes la marque thermique de ton passage. Dis-moi, si tu t'en vas, c'est que tu ne m'aime plus ? C'est que ça ne te va plus ? Eh, dis-moi, je ne te mérite pas, c'est ça ?

J'ai affreusement mal.


Du changement, du mouvement. Je ne contrôle rien et je me sens bouger. Je crois qu'on vient de me libérer. Qui ? Je ne sais pas. De quoi ? Je ne sais pas non plus. Peut-être un chevalier en armure étincelante est-il venu me sauver ? Ou peut-être que je suis morte ? Que mon âme, à cet instant même, s'envole, laissant mon enveloppe corporelle, je ne sais où, pour rejoindre l'Enfer, ou le Paradis. Je me sens flotter, je me sens tirée par une force qui n'est pas mienne. Si seulement je pouvais voir. Si seulement je pouvais entendre. Je saurais. Mais la seule chose qui m'accompagne est le néant, le vide le plus complet.

Mais mes prières n'ont pas été vaines. Comme un électrochoc, je ressens le contact de quelque chose, quelqu'un au niveau de mon ventre. Mes paupières s'entrouvrent difficilement, se referment juste après. La lumière me brûle les yeux et mes synapses s'affolent, clignotantes. Je tente de bouger mais mon corps ne suit pas. Seuls mes doigts se contractent, par convulsions infimes. Une souffrance aiguë, électrique me traverse dans tous le buste. Et ma respiration se saccade, entrecoupée par les élans de douleurs qui m'assaillent. Je tente d'ouvrir les yeux à nouveau, par paliers, et m'habitue peu à peu à la luminosité ambiante. Ma vue est trouble, ma tête tourne, et parfois, tout se brouille. Ma conscience reste brumeuse et fugitive, menaçant de s'éclipser à chaque seconde. J'arrive tout de même à distinguer, de manière flou, les traits d'une jeune femme, à mes cotés. Je ne comprend pas ce qu'il se passe. Je ne sais pas ou je suis. Je ne me rappelle de rien. Suis-je morte ? Ai-je succombé ?

En tout cas, je pensais que tous les anges étaient blonds.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyLun 23 Sep 2013 - 0:28

Tu sais, Carter, je vais avoir peur de t’appeler lorsque je sortirai de ces décombres, je vais avoir peur de te dire,  sans flancher, sans trembler, que j’ai vu des cadavres, que j’ai vu des gens à l’article de la mort et que je n’ai pas particulièrement été choqué, tu sais ? Je vais avoir peur que mes mots s’égarent sur le métro d’il y a déjà plus d’un an, sur le ‘Chess’ gravé dans la cuisse d’une prostituée . . . Je vais avoir peur que tu me perçoives de la même manière qu’ils le font, comme une créature difforme qu’il vaut mieux planquer dans une crevasse sombre─ ou envoyer à l’autre bout du monde─ et s’efforcer d’oublier.

M’aimerais-tu encore si tu savais, my sweet harpy-mother ? Me dirais-tu encore, oh silly Joshua, you’re not that bad ?
Bordel, je veux entendre ta vielle voix de mourante crissante. Des cailloux contre une plaie.

-

Je la vois avant de l’entendre, à vrai dire, je ne l’entends même pas, mon cœur esquisse un soubresaut et les larmes coulent sans mon approbation, diluviennes sur mes joues, rosies par l’hémoglobine qui coule et n’arrête pas de couler.  Là, en contrebas, menue comme un fantôme, une tâche de vie éthérée dans l’obscurité, se tiens Yume Namida. Ma tête tourne, ma vision est embrouillée, mais c’est Yume, c’est Yume, c’est . . .

« . . .  Yume. »

Yume qui frétille comme une libellule aux ailes brisées, Yume qui s’agite et panique comme un bébé auquel on retire toute forme de sustentation ou de confort. Je la regarde, je la contemple, avide de l’atteindre et de sentir ses cheveux humectés de poussière sur mes doigts, avide de contempler le rythme de son pouls battant contre l’extrémité de mes phalanges. Mes jambes vacillent, tiges de cotons piquetées de fatigues et de douleur et de la sensation de soutenir un poids trop lourd.

Ce n’est plus seulement Naoko, héroïne diffuse, carcasse de rongeur, que je me dois d’atteindre, non, les enjeux ont soudainement augmenté et celle que je me devais de retrouver depuis le début, celle qui s’était glissé quelque part entre le ‘tu dois m’attendre, Zakuro’ et la brosse à dent de ma mémoire, une image plus qu’un souvenir, se trouve à quelques mètres de moi, sous mes yeux. J’inspire, mes côtes roucoulent des ricanements joviaux et mon sang serpente comme un voleur entre mes synapses. Mon corps me rappelle que quelque chose cloche, se rebelle face aux ambitions de ma conscience. Fuck myself.

« Moonbeam ! Calme-toi, okay ? Je descends, calme-toi, j’arrive. »

Une autre issue, oui, un autre escalier et des gentils, loyaux, murs pour me guider. Ils chuchotent des mélopées songeuses à mes oreilles, me parlent de leurs familles, des enfants qu’ils ont perdus dans ce fabuleux désastre et j’ai envie de rire, mais quelque chose me susurre de me concentrer, de ne pas abandonner, de ne pas me laisser distraire par leur baratin de cloison bétonnée. Un pied devant l’autre, un pied devant l’autre, le monde clignote, du noir et de la pénombre sous mes yeux, et je ne peux pas perdre conscience avant d’avoir atteint Yume. Fuck no.

Je ne sais pas trop comment j’atteins la rambarde, je sais toutefois que je la lorgne une seconde, crachant du sang sur la première marche, en me disant que ce truc s’effondrera peut-être aussi sous mon poids. Une pensée avant de se prendre un autre truc sur le crâne, Kohaku ? Oui, oui, je veux garder les yeux de Zakuro pour la fin, je veux garder le ciel pour la fin. Dans mon ventre, dans mon âme, dévoré.

Ma chaussure craque contre l’escalier, mais celui-ci semble tenir bon, mes côtes chantent, ma tête larmoye, mes yeux saignent leur douleur et mon épaule, crisse, et crisse et des cailloux dans une plaie et Carter, que fais-tu en ce moment ? Moi, je parle aux murs, ils me disent où se trouvent la servante de la princesse, mon co-capitaine hamster, ma Yume.

La dernière marche se profile trop rapidement, après une éternité, et je lâche un souffle de soulagement inconscient lorsque je remarque les affiches écroulées des boutiques inférieures. J’y suis presque, juste un peu plus. Ma tête n’est pas d’accord, mes jambes non plus, mais je persiste. Parce que c’est ce que je veux être.

À un moment, les murs arrêtent de soupirer contre mes tympans et se voient remplacés par les hoquets paniqués de ma petite chérie. Je suis les bruits comme un zombie, clopinant, balançant, pleurant sans même plus en avoir conscience. Ce n’est que lorsque j’arrive enfin à sa hauteur que l’adrénaline semble de nouveau s’actionner, éclaircissant un brin ma vision pour que je puisse la contempler, m’en approcher et glisser l’une de mes paumes sales ses cheveux, tétanisé. Les filaments s’accrochent à mes doigts et je mets énormément de temps à réaliser la cause de sa panique.

Naoko. Je cligne des yeux, déglutis mon propre sang et contemple l’horreur qui s’offre à mon regard. Tu vas mourir, tu vas mourir et je vais regarder. Ma voix halète et je caresse la tête de Yume de mon bras valide, hypnotisé.

Qu’est-ce qui faisait le plus peur, déjà ?

« . . . on a rien pour faire arrêter l’hémorragie, rien pour refermer la plaie. »

Le miroir, oui, le miroir. Voilà ce qui s’avérait être le plus terrifiant. Mes yeux lorgnent Naoko, j’aimerais me pencher pour voir tout de plus près, mais mon corps ne veut plus coopérer, comme figé sur place.

Elle va mourir, comme le rat. Donnez-moi du plastique dans lequel l’enrouler, dans lequel voir son sang s’étendre comme une tâche rouillé et dantesque, attrapant les angles et élargissant son amplitude dans les plus pétroliers.

« Dorian devrait se ramener avec le nécessaire médical. On . . . On était dans la pharmacie. »

T’es encore impuissant, mec, comme avec ce revolver qui attrapait les lumières diffuse du métro, mais rien d’autre. I don’t want to kill anyone and I don’t want anyone to die because of me.

Mes genoux fléchissent, s’égratignent lorsqu’ils heurtent le sol, mais j’ai tellement mal partout que la douleur ne résonne plus vraiment. J’avale un peu plus de sang, je gémis mes côtes qui claquent, mais ainsi positionné, je vois mieux Naoko.

Je me tourne d’abord vers Yume, examine d’un œil égaré son état, dépose un baiser silencieux sur sa tempe. I’m home, I’m still home, avant de reporter mon attention sur la mourante. Je lui parle, lui susurre des bribes de paroles insensées, lui parle des murs, lui dit que tout se passera bien, qu’on doit se bouffer un rat, à deux, si on survit, qu’elle doit vivre parce que c’est cool, non, de vivre ?

« Aller, réveille-toi . . . »
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyMer 25 Sep 2013 - 0:25

Un sursaut en sentant une main s'infiltrer dans ses cheveux. Un sursaut à mi-chemin entre la peur et le soulagement. Enfin quelqu'un pour prendre les choses en mains. Enlevant toute trace de sa panique et son désespoir, Yume tourna la tête, pour y contempler le nouvel arrivant qui n'est autre que son petit chat. Un petit chat aux allures de zombie. C'était une blague, n'est ce pas ? Le sol disparut soudainement, la précipitant dans une chute où elle ne fit rien pour lutter, s'enfouissant dans les doux bras des ténèbres.

Quitter des yeux un cauchemar ou y contempler un autre. Une danse macabre aux pas savamment narquois dans son esprit, lui murmurant des paroles doucereuses. Il n'y a pas d'homme mouton pour lui indiquer la voie. Elle ne peut pas égorger un chien. Il n'y a pas de lever de soleil pour laisser le cours des choses reprendre légitimement sa place. Il n'y a pas la plume de Murakami pour la faire passer d'un monde à l'autre, comme on passe à la ligne une fois la première terminé. Il n'y a pas sa main pour refermer le livre, avant de se tourner vers cet être qui savait tout.

Non, il ne sait pas tout. Allez viens Kohaku, je vais t'entraîner dans mon monde. Celui qui est caché aux yeux des autres. Ce monde dévasté par la drogue, construit sur l'alcool, lacéré par le malheur. Y a pas de pan de mur heureux là. Y a pas de papillons arc-en-ciel. Juste des ombres. Juste des squelettes. Celui de cette petite fille qui cherchaient l'attention de ses parents, celui d'une adolescente voulant se brûler les ailes. Allez viens Kohaku, dansons sur ce passé maintes fois refoulée. Sur ces secrets oubliés. Arrête d'emprisonner la mort dans ton corps, on l'entend même d'ici sa respiration sifflante. Il veut juste sortir prendre ta tête et ma raison, alors laisse le sortir parce qu'... On danse avec le diable ce soir. Ce n'est ni Bone & Chair. C'est simplement des souvenirs flous et nettes qui s'entrelacent. Mais c'est sortit tout droit d'un livre aussi. Sauf que les pages ne sont pas dans le bons ordres. Dis, tu veux bien m'aider à ranger ? Je sais plus très bien quand Tsumi a déchiré un bout de mon âme. Je sais plus très bien si Asayo est toujours en vie. Je crois que non. Je crois que ça fait trop longtemps que j'ai pas vu son sourire. Je crois que je suis jamais allée sur sa tombe. J'ai jamais eu ce courage. Tu viendrais avec moi ?
Après on ira au bar, on fera des faux sourires, et on se moquera du monde. On fera des faux sourires qui ressemblent à ceux de Chess. Et on ira une nouvelle fois dans mon monde anéantit. On entraînera Dorian. Non, il serait trop triste. On ira avec Lun. Non, il serait trop inquiet. On restera tous les deux et on piétinera sur ces vestiges. On boira le désespoir de ce monde et on se dégustera ce sol stérile de vie.

C'est drôle le malheur, hein ? Ca rend la plume belle. Le malheur sait sublimer les mots. Mais j'aime pas être triste. J'aime sourire et rire. J'aime emmerder la vie, autant qu'elle m'emmerde. La vie, soit elle te baise, soit tu la baises. J'ai choisi la deuxième solution depuis que j'ai 14 ans. Pourtant je la remercie toujours chaudement dès qu'elle met des personnes que j'aime sur la route. Alors je la remercie que tu m'ai volé ce premier café.
Je la remercie que Dorian m'ait trouvé dans un couloir inconsciente, amaigri et pleine de bleu. Tu sais, Dorian il a un coeur d'or. Il est grognon et grincheux, mais il y a quelque chose de magnifique en lui. Je sais pas quoi. Mais ça m'attire. Pas comme un papillon de nuit attiré par sa lumière. Ca n'a rien de destructeur. C'est tout doux, tout chaud. Parce qu'il m'a vu comme j'espère que tu ne me verras jamais.
Allez viens, Ko'. Viens dans ce monde, t'inquiète pas, je continuerais à rire même si je suis triste.


Même si y a rien pour refermer la plaie... Il parle de cet autre cauchemar. Celui qui gît misérablement comme une poupée de chiffon et qui a laissé ses traces sur ses mains ? Sans doute. Elle ne sait plus trop. Elle sent son esprit tanguer entre la folie et la raison.

Yume c'est les rêves, si j'y restais ? C'est beau les rêves.

Et elle laisserait les larmes sur terre. Ah non, elle peut pas. Y a Dorian. Est ce qu'il va bien ? Yume voudrait lui poser la question. Son koala ne lui a pas dit. Mais il y a quelque chose qui reste bloqué qui l'empêche de parler. Ou elle ne veut pas ? Elle sait pas. Elle s'en fout. Sortir ou rester, elle s'en fout aussi. Elle suivrait n'importe qui, n'importe où. Mais elle sait qu'elle ne veut pas voir Dorian s'il est dans le même état que le creepy.

Et tandis que son colocataire semble être attiré au sol, la demoiselle sent un flottement dans son esprit. Elle a l'impression que quelque chose danse devant elle, c'est à la fois magnifique et effrayant. Des fantômes qui virevoltent, s'exaltent, s'épanouissent, refusant de retourner d'où ils venaient. C'est un beau cauchemar.

Ca tangue, ca tangue, ça tangue... Le navire va se retourner pour y laisser seulement la coque vide et pourri apparaître. Il est où Dorian ? La dernière fois c'était lui qui avait réussi à faire apparaître les voiles blanches ? Il est où Dorian ?

Dis, Ko', il est où Dorian ?
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyJeu 3 Oct 2013 - 11:25

Il y avait eu un bruit énorme quelques minutes après que Naoko soit partie à la recherche des secours ou autre chose. Dorian commençait nettement à ne plus avoir trop conscience de l'endroit où il était ni des paroles qui lui fracassaient les oreilles. Il perdait beaucoup de sang et ça devenait de plus en plus dangereux pour lui d'attendre et d'attendre encore. Mais que pouvait-il faire d'autre ? Naoko était partie. Kohaku s'était levé malgré son état plus qu'aggravant et il était partit voir pourquoi y'avait eu ce bruit étrange. Lui Dorian, l'infirmier, le seul être parmi eux capable de venir vraiment en aide à quelqu'un, lui ne pouvait pas se lever, ni se mouvoir. Le néant l'appelait si fort qu'il luttait comme un Diable pour rester éveillé.

Il s'inquiétait pour eux oui, pour Yume évidemment mais là, c'était trop. La souffrance était telle qu'il n'arrivait plus à voir correctement là où il posait ses yeux.
Il ne pensa qu'une demi milliseconde à lâcher prise et ses yeux en profitèrent pour se fermer. Il ne sut pas combien de temps il resta emplâtré dans l'inconscience mais cette période de temps lui fit du bien. Aussi lorsqu'il se réveilla en sursaut comme si quelqu'un l'avait secoué, il se jura de ne plus se laisser aller. Puisque personne ne venait à lui, il se débrouillerait de lui-même. Quitte à aggraver ses blessures et risquer de compromettre l'usage ultérieur de ses deux membres blessés.

Il prit une grande inspiration et serra des dents aussi fort qu'il put pour se décoller du mur sur lequel il était appuyé depuis le début. Il n'utilisait que la force de son bras valide pour traîner tout le reste de son corps en tentant de le bouger le moins possible. Il perdait un temps fou à déblayer les décombres qui s’amoncelaient sur son chemin mais il avait déjà réussi à sortir de cette prison immobile, c'était déjà une victoire.

Il mit sûrement plusieurs minutes à sortir de la pharmacie à reculons en ne gardant que son bras pour appui. La sueur coulait le long de son front et les muscles de son bras étaient tellement tendus et chauffés à blanc qu'il pria pour qu'il ne le lâche pas tout de suite, d'épuisement.
Il fit encore quelques efforts pour atteindre le bord de l'étage. Il était curieux de voir ce qui s'était passé et il pourrait peut-être faire signe à d'éventuels secours en étant plus visible ici.

Ce qu'il vit le coupa dans son élan. Kohaku était parterre, sûrement évanoui à cause de l'hémorragie interne, le garçon n'allait pas tenir longtemps également. Les choses commençaient vraiment à craindre par ici.
Naoko elle aussi était à terre, l'escalator s'était effondré. Quelle poisse !! Pourvu qu'elle n'ait rien. Il ne pouvait rien faire pour elle...

Et il la vit. Elle était là. Yume. Elle semblait ailleurs mais elle était là. Vivante, et capable de bouger visiblement.
Il ne tenait plus, lui aussi semblait attirer par le néant sans billet de retour. Il comprit qu'il était temps pour lui d'échanger les rôles.

- YUMEEEE ! hurla-t-il pour attirer son attention. Il ne prit pas de gants, pas de formules de politesse, la situation était urgente. Va chercher des secours... Et dépêche-toi sinon on va tous y rester !

Tout ne dépendait que d'elle désormais...
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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyDim 6 Oct 2013 - 0:13

Léthargie forcée, immobilité contrainte, lenteur involontaire. Allongée sur le carrelage froid, j'observe de mes yeux à demi-clos. Observer, la seule chose que je puisse faire. La vie, l'ange, accompagnée maintenant d'une autre personne dont je ne distingue pas le visage, tout ça s'affaire autour de moi. J'ai l'impression d'être ailleurs. D'être spectatrice. De faire partie du décor, au même titre que tout ces gravas qui m'entourent.

D'ailleurs, où suis-je ? Cet endroit ne m'est pas familier. La seule chose que je constate, c'est qu'il y règne un sacré foutoir. Décidément, le Paradis est loin de ce que les gens s'imaginent. Ce n'est vraiment pas drôle d'être mort. On ne peux plus bouger, ni parler, ni rien faire. En en plus, j'ai mal, bon sang. Chaque respiration me lacère les poumons. Chaque contraction de mes muscles m'électrifie de l'intérieur. Et à chaque seconde, chaque moment, une atroce douleur tambourine à l'arrière de mon crâne, remontant jusque dans mes tempes, puis le long de mon front, me donnant l'impression que ma tête va exploser. Je n'ai jamais autant souffert de ma vie. Attend... Si je suis bel et bien morte, je ne devrais pas avoir mal... Donc ça veux dire... ça veux dire que...

Je suis vivante...!

A cette révélation, tout mon corps se met à réagir. Ouvrant grand les yeux jusqu'ici à la limite d'être clos, je contemple les deux personnes toujours inconnues d'un air effaré, qui de suite après se renfrogne en une grimace de douleur. Je laisse échapper de concert, un gémissement plaintif d'une voix étouffée et raillée.
Où suis-je ? Que s'est-il passé ? Pourquoi j'ai mal ? Qui sont ces gens ? Et pourquoi je ne peux pas bouger, parler, agir comme je le voudrais ? Pourquoi mon corps ne m'écoute pas ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Des millions de questions m'assaillent, et je sens mes mains se crisper sur le dallage frigide du sol. Ma vue se brouille à intervalle, j'ai peur. Poussé par l'angoisse et la vague d'incompréhension, mon corps commence, d'abord doucement à se mouvoir, pour finalement se débattre. Je veux partir, je veux me relever, mais je n'y arrive pas. Et cette agitation n'arrange en rien mon état.

Dans un éclair de lucidité, de clairvoyance qui m'est accordée par mon cerveau chamboulé, j'ai juste le temps de voir et de comprendre une seule chose. La mare tiède qui s'étale autour de moi. Le rouge carmin qui macule mes vêtements et mes mains. La plaie béante.

Mon cœur s'affole, et le contenu de mon estomac semble remonter jusqu'au bord de mes lèvres. Les doigts tremblants de mon côté valide, dans un effort surhumain, viennent se poser sur ceux de l'ange qui compressent la lésion. La convulsion traverse tout mon corps, et un flot de larmes se met à couler sur mes joues sans que je ne puisse contrôler.
J'éclate d'un premier sanglot d'effroi, puis d'un autre, et bientôt, je ne peux plus m'arrêter, frôlant toujours mon propre corps de mes dermes déjà meurtris. J'ai peur. Je vais mourir. Pour de vrai cette fois. Je vais mourir.

Regard alarmé et désemparé vers les présences humaines, maintenant noyé par des gouttes d'eau salée. Je voudrais leur demander de l'aide, mais aucun son intelligible ne sort de ma bouche. Les mots semblent rester coincés dans ma gorge, bloqués par les hoquets à répétition.
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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyMar 15 Oct 2013 - 3:19

Je vais t’appeler et lui filer le téléphone et pleurer, et pleurer à n’en plus finir Carter, car je ne veux plus jamais les voir, ces yeux, là, ces yeux vides de noirs et d’horreur. Je vais t’appeler et tu seras comme une corde blanche tressées dans les dents du Chat, salvatrice, my beloved harpy-mother. Tu m’aideras à me souvenir, oh Joshua, you are so silly my boy, you should be more aware. Et Yume gazouillera, colibri de rêves et des larmes, et Zakuro plissera les yeux dans cette curiosité tonifiée de possibilités qui m’emplie de cette vitalité surréaliste. La force de modeler sur le bout des doigts, de transformer le monde, cette situation et ce regard là.

Et je . . .

Je vais t’appeler et tu m’écouteras, tu les écouteras et je ne sais plus trop Carter.

If only I had known, j’aurais caché mes perles pour avaler le désastre, ricanant et gloussant jusqu’aux côté des étoiles. C’est si joli, tu sais ? Tellement, terriblement joli. Mais je ne veux pas la voir comme ça Carter, non, no fucking way. Je refuse de la voir comme ça.

Aide-moi.

-

« . . . On lui mettra un nœud papillon et on lui découpera les pattes et il couinera, mais ce n’est pas grave . . . »

Mes paumes tremblent, le monde est flou, un nouveau tremblement de terre grogne entre mes synapses et toute fragile à mes côtés se tient l’enveloppe corporelle de ma tendre sphère lunaire. Une enveloppe toute simple et rapiécée par la pierre, une enveloppe seulement, car la vie ne transperce plus les iris sombre de ses yeux. Je frisonne, ma vision se voile et je ne les vois plus du tout, ces prétendus yeux de cadavres. Ils pullulent pourtant à l’intérieur de mon crâne, massacrant mon squelette de leur violence, des souvenirs lacérant et aberrants. Et dans ce brouillard de lune qui sourient des larmes et d’astéroïdes qui dansent le vide, percent les cris grincheux de Dorian Fatalys, sucre d’orge à la con, j’ai attrapé la princesse avant toi et si la sorcière est le héro tout va de travers, hein ?

Surtout que je n’ai jamais eu ni potion, ni baguette pour faire des abracadabra, seulement des synapses et une langue et des convictions dépassant l’entendement. Mes côtes frétillent, mon épaule hurle, la démence de la douleur, et si ma paume glisse sur le visage de Naoko Tanaka, larve de rat mourante et agonisante, mes lèvres frôlent les pommettes de Yume avec une douce candeur qui me sépare momentanément du chaos. Je me questionne, je ne sais plus et parmi tous ces souvenirs perdus, je me rappelle néanmoins la sensation de perdre conscience. Une boule dans l’estomac qui monte jusqu’à la tête et qui éclate, une faiblesse dans les genoux et j’ai envie de vomir all over again fuck.

Inspire, expire, ça fait mal et je n’arrive pas à dire si la peau de Naoko est froide ou chaude ou absente, rien du tout, perdue dans une benne à ordure, oubliée dans les décombres. Des cheveux se logent doucement sous mes ongles, ceux là je les sens, ils me rappellent le pelage d’un chaton, me rappelle ma peluche Chesha’ qui traine encore dans ma chambre à l’Académie. Et je pleure mes lèvres sur le visage de Yume et je parle à Naoko parce que vivre c’est bien et que tu ne mourras pas, ce serait con quand même.

La servante de la princesse a très certainement entendu le connard exempté de rôle lui hurler ses responsabilités, mais je ne m’en préoccupe qu’à demi, m’en rend à peine compte. J’hume ses mèches sombres, caresse le front de l’autre, la mourante, car je ne dois pas dormir, car je ne veux pas dormir. J’aime mon cerveau, thank you very much. Il est cool mon cerveau, un peu comme ma salive.

La pensée m’arrache un faible gloussement et mes côtes chantent leur approbation en une série d’élancements infernaux. Je cris peut-être un peu, gémis à demi, mais il m’est impossible d’en être certain, mes sens sont en surcharge et je m’efforce du mieux que je peux pour me concentrer sur les demoiselles m’entourant plutôt que sur mon état lamentable. Ce n’est qu’une crisse d’illusion anyhow. Parce que je suis Cheshire reconfiguré, Chess en devenir et que ma matérialité n’est qu’un maux obsolète.

Fucking rawr.

C’est à peu près au même moment où Naoko se met à hoqueter comme une grenouille qu’on aurait gonflé avec des pétards que le sens des paroles de Dorian me heurte, je dirais bien de plein fouet, mais on peut difficilement faire pire qu’un truc qui vous charcute la cage thoracique. What was that anyway ?

Yume peut bouger, Yume peut atteindre les secours.

Je me penche sur la forme bariolée de poussière et de carmin qu’est Naoko, luttant contre le craquement qui transperce mon corps en un grognement sourd, lui chuchotant, des cailloux contre une plaie, des félicitations, des : « Bravo, t’es plus puissante que l’Appocalypse, mouse. Maintenant, reste éveillée, ok ? »

Naoko peut peut-être survivre.

Je n’aime pas voir les humains mourir.

Je me redresse, me reporte sur Yume et heurte mon visage à ce que je peux atteindre du sien, le mouvement est trop incertain pour se faire brusque, plus désespéré qu’impulsif, ma voix est rocailleuse, cahoteuse, et plus je parle, plus les syllabes s’entrechoquent, mais . . .

« Look at me Yume. »

J’ai peur. C’est con, mais je suis terrifié. Pas pour moi, jamais pour moi, mais pour tout ce qu’il y a à perdre, pour tout ce qu’il n’y aurait plus à gagner. Pas dans le sens classique du terme, davantage dans celui des sensations et des expériences et des âmes se tortillant sur ma langue. Puis des chocolats chauds et des boxers qu’elle me vole et des documentaires que je la force à regarder.

« I love you, so if you go, please be alright. Please, please, please, be alright. »

I still want to go back home.



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MessageSujet: Re: #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III    #Centre Commercial, coté vestimentaire ~ Chinoiserie part III   - Page 2 EmptyVen 18 Oct 2013 - 23:09

Elle l'entendait. Du plus profond de son âme elle entendait la voix froide et tranchante de Dorian. Ca lui rappelait le verre d'eau qu'elle avait reçu la première fois qu'elle l'avait vu. Ca lui rappelait les souvenirs où elle protestait comme une enfant sous le regard exaspéré de l'infirmier. Dans un milieu trop chatoyant pour ne pas être enjolivé. Elle se souvenait de ses cicatrices sur le dos. Tous ces souvenirs ne fit que la rembrunir, ayant l'impression que plus jamais elle ne vivrait de moment comme celui ci.

La demoiselle ne voulait plus rien savoir. Rien entendre. Rien voir. Elle voulait juste sentir les bras chaleureux de Dorian. Les cheveux blanc comme neige où elle fourrait souvent son nez de Kohaku. Le regard mélancolique de Lun et de ses deux adorables enfants. La légère surveillance de Zack. Et puis, elle voulait voir leurs sourires. Elle était à des kilomètres de ce lieu qui requérait pourtant son sang froid, qu'elle n'avait pas. Et dont la demoiselle n'aurait jamais. Elle était pas faite pour sauver. Juste pour pleurnicher. Juste pour être bichonner. Juste pour sourire comme une idiote et rire pour rien. Juste pour piquer les boxers de Ko', empoisonner la vie de Zack, envoyer Swan sur les roses, faire des photos avec Lun. Juste ça. Elle ne voulait pas être l'héroïne d'une histoire sur les zombies. De toute façon, toute le monde sait qu'elle serait la première à crever dans ce cas là. Même si elle avait rêvé plus jeune d'être une Harry Potter. Etre l'élue de quelque chose pour trouver sa place dans un monde qu'elle ne comprendrait jamais.
Mais, elle l'avait trouvé... Et la rebelle ne voulait pas y bouger. Elle voulait toujours faire ses tentatives de fugue quand son Koala mettait un documentaire, et qui arrivait à la maîtriser lamentablement à coups de chatouilles (qui est une très bonne attaque de paralysie) et de câlins (Très bien comme prison). Elle aimait bien dessiner des fleurs sur les joues d'un Zack endormi, et le voir à l'occasion la surveiller de loin. Elle aimait bien être une tornade dans la maison de Dorian, et tout déranger. Manger comme un glouton et et rester sourire comme une niaise en espérant qu'il remarque ses sentiments mais à la fois, non. Elle aimait bien tirer la langue à Lun, et le suivre dans des histoires que seul lui arrivait à provoquer. Elle aimait écouter ses histoires. Tout ça, tout ça... Elle n'était pas prête à le donner au néant, à la mort, ou quoique ce soit d'autre. La jeune femme voulait tout garder jalousement pour elle.

La phrase de Dorian dû faire d'ailleurs plusieurs fois le tour complet de son cerveau et en allant dans les moindre recoin, avant qu'elle ne comprenne quoique ce soit. Fallait les aider. Pourquoi elle ? Pourquoi pas Dorian ? Non, non, non. Si l'infirmier lui donnait ce rôle c'était qu'il... n'était pas état.
La pente se faisait de plus en plus vertigineuse. S'il y avait eu un dernier rempart, il venait d'exploser d'une façon impressionnante. Morphée était en train de lui faire de l'oeil.

Elle ne savait pas quoi faire, rester avec Ko' qui était en train de crever, avec « mouse » (qui était finalement vivante telle une guèrrière des temps moderne, luttant pour sa prorpre survie), mais l'aidait à garder un pas dans la réalité, retrouver Dorian, ou aller chercher les secours. C'était cette dernière solution qui était la plus raisonnable. Mais elle ne voulait pas être seule. Et elle ne savait même pas où était la sortie. Mais l'infirmier pourrait savoir qu'il pouvait compter sur elle, n'est ce pas ?

La demoiselle fut tirée de ses pensées par Captain. Et un regard absent et terrorisé naquit, alors qu'elle tremblait de tout son corps.

Pourquoi tu parles comme si tu allais mourir, Ko' ? Pourquoi tu me parles comme ça ? J'ai plus envie de partir maintenant, j'ai plus envie de revenir pour y voir une carcasse de cheveux blanc inconscient. Je ne veux pas voir un défibrillateur de part et d'autre de ton coeur. Je ne veux pas qu'on annonce une heure à ton décès. Je ne veux pas voir une pierre tombale à ton nom. Je ne veux pas me dire que je ne reverrais plus ton sourire, ni de documentaires, ni de chocolats, ni de pancakes. Je ne veux pas me dire que je vais me retrouver dans un appartement vide de ta présence.

Mais elle ne pleurait pas. Elle avait l'impression d'avoir un mélange de drogue dans le sang. C'est un chaos calme. Un vide complet. Elle sert aussi fort qu'elle peut la main de son Captain de sa main valide, avant de se lever et de courir aussi vite qu'elle peut. Ne cherchant pas la sortie, la japonaise partait à la recherche de Dorian.

Une chute entre les nombreux débris et un crac sinistre à son bras cassé, la demoiselle était tentée de rester ainsi prostrée et attendre que finalement Morphée la prenne dans ses bras. Néanmoins, elle se releva. Avec une douleur qui lui donna un vertige quelques secondes, avant qu'elle ne se ressaisisse, repartant dans sa course. Et puis elle trouva cet homme si solide en tant normal, mal au point. Au point qu'elle même sentait ses jambes défaillir. Mais elle tenait debout sans qu'elle comprenne comment elle faisait. Yume ne savait pas non plus comment elle faisait pour le porter, ni comment elle faisait pour rester éveillée malgré son dos qui l'élançait de plus en plus, malgré qu'elle maintenait un bras de l'infirmier avec celui qu'elle venait de casser encore plus dans sa course, l'autre était trop occupé à serrer fort un pan de vêtement de Dorian poisseux de sang.

Où est l'avance rapide de cette vie ?

Où est Shin ?


Elle poussa Dorian à s'appuyer un peu plus contre elle quelques instants. Histoire de caresser sa joue du bout des doigts avant de reprendre son chemin. Malgré sa mine sombre, un sourire se peignit lentement sur son visage. Un court instant. Mais désormais, la jeune femme était certaine. Il sera un joli vent pour chasser les nuages et faire briller le soleil. Alors...

Reviens moi, Dorian...

Rejoignant finalement le petit groupe qui s'était formé naturellement, elle entendit de nouvelles voix et des pas précipités. Quelqu'un les avait prévenu, quelqu'un était allé les chercher... Ensuite... Morphée vint la chercher et elle s'y précipita volontiers.
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