Arrivées ~ Intrigue Chinoiserie Part II

■ **HEADMASTER** Age : 49 57 **KMO** :

♦ SALLE 2 ♦
Lundi 05 aout 2013
De 07h20 à 08h30

Salle 2:

♦ DANS L'HÔTEL DE VILLE (hors salles 1 et 2) ♦
Lundi 05 aout 2013
De 07h20 à 08h30

DANS L'HÔTEL DE VILLE (hors salles 1 et 2):

Invité

Il était arrivé dans les premiers, habillé d'un vieux jean et d'un tee-shirt blanc. Lun, redressa un regard fatigué en direction des secrétaires qui notaient les noms. Il se rendit auprès de l'une d'entre elles pour indiquer qu'il était bien là avant d'aller s'asseoir dans le hall d'entrée, ne souhaitant pas discuter. Bien trop fatigué pour ça !
Il espérait vraiment que le directeur avait une bonne raison pour les avoir convoqué, en ce jour férié, à la mairie de la ville. Il aurait préféré passer cette journée en famille ou avec des amis plutôt que de se retrouver avec l'école entière. Il avait l'impression de suffoquer entouré d'autant de personnes.
Du regard, il voulu chercher des personnes qu'il connaissait. Il reconnu quelques visages et fit un signe amical de la main.

Lorsque la porte d'entrée à la salle 2 fut ouverte, le jeune homme éprouva un soulagement. Ce fut de courte durée. Comment ça ? Il ne pouvait pas se rendre aux toilettes, sans demander la permission ? Et pourquoi ne pas mettre des barreaux aux fenêtres pendant qu'elles y étaient !

Pestant, le blond fit un tour dans ces lieux précieux, en se disant qu'ainsi il n'aurait pas besoin de se mettre dans l'embarras en cherchant un des membres du comité des élèves. Alors qu'il se nettoyait les mains, il repensa à ce qui avait été dit. Un nouveau règlement ? Quel pouvait bien en être la teneur ?

Perdu dans son nuage de pensées, le garçon entendit des élèves discuter en entrant dans les toilettes. Visiblement, le Directeur n'était pas en retard et la cérémonie avait commencé.

L'étudiant se hâta de rejoindre la salle 2. Il alla s'installer sur un des sièges du fond, croisant les bras, et fermant les yeux. Il ne redressa le visage que lorsqu'il entendit les noms des personnes récompensées. La plupart des élèves cités ne lui disait absolument rien. Dingue, remarqua l'étudiant, à quels points les bons élèves peuvent être méconnus de tous.

Toutefois, ce fut avec un certain soulagement qu'il appris qu'une pause était accordée. Rapidement, il se dirigea vers les tables. Le blond se saisit d'un verre de jus d'orange et regarda les élèves dans la salle, espérant y voir un visage connu pour ne pas passer le reste de la journée à dormir sur sa chaise.

Baillement.
Arrivé à sept heures trente, Nikolaï en avait déjà raz la casquette. Un peu à l’écart du monde qui arrivait gentiment, il s’était allumé son premier spliff de la journée afin que celle-ci passe un peu plus vite. A ces yeux, rien de plus barbant que les vœux du maire ou bien les remontrances d’un directeur bien étrange. Quoi qu’il en soit, il trouvait ça bien dégueulasse de la part des autorités supérieures de faire commencer ce genre d’événements pourrit aussi tôt. Après avoir terminé de pester tout en fumant ses produits bio, il mit son téléphone sur vibreur, le fit glisser dans la poche de son jean brute ajusté et entra à son tour dans le hall d’entrée de la mairie de Keimoo, là où il n’avait jamais mis les pieds. Et pour cause, le petit ‘squouik squouik’ que produisait ses nouvelles Vans sur le sol impeccable de la mairie le crispait déjà.

Sept heures quarante sept.
A son tour il entre dans le bâtiment avant de se faire pointer à l’entrée par un japonais qui ressemble à tous les autres. Il plissa les yeux lorsqu’il se fit remettre un badge par une autre japonaise qui ressemble à toutes les autres, avant de se poser une petite question. Mais pourquoi diable avait-il besoins de porter un badge ? Après un rapide coup d’œil aux alentours, il remarqua bien vite que les autres étudiants n’en portaient pas, à l’exception de quelques uns qu’il avait déjà croisés quelque part. Ah oui, le comité.
Arborant son badge qu’il se contenta de fixer sous le revers de son col enroulé gris, il ne put s’empêcher d’avoir une pensée ridicule. Il ne faisait désormais plus parti du commun des mortels et allait pouvoir escorter de jeunes âmes aux toilettes sans que personne ne sache rien.
A cette anecdote stupide, il rit.

Sept heures cinquante deux.
Niko pénétra dans la salle où se préparait le discours du directeur, se fichant bien plus des paroles du Maire que de ceux du maître de l’Académie, il alla se poster contre un mur non loin de la porte, histoire d’avoir une vue d’ensemble sur la salle qui se remplissait déjà peu à peu. Il repérait d’ores et déjà les petites nénettes les plus jolies et s’empressa de faire son petit classement éphémère, histoire de faire passer le temps. Avant d’écouter d’une oreille distraite les quelques mots qu’il pouvait comprendre. Il espérait que quelqu’un vienne lui demander une escorte.
En vain.

Huit heures trente tapantes.
Pause petit déjeuner, ça il l’avait bien pigé.
Lentement il s’approcha de la table afin de se substancer de ces joyeux victuailles.

Invité

Un sac à la main, elle longeait les trottoirs de la ville ensoleillée pour finalement atteindre un grand bâtiment au centre de la municipalité. C’était un jour férié et elle comptait à la base aller au parc, mais malheureusement pour cette artiste en herbe, le devoir scolaire l’appelait. En se présentant à la mairie devant une petite femme à l’humeur agréable, elle se souvint de l’objet de cette réunion. Il lui semblait que le directeur de l’Académie Keimoo avait l’intention de soumettre de nouvelles règles. Une nouveauté qui ne plaisait pas vraiment à la silencieuse Kaori.
Mais elle n’y pouvait rien, honnêtement. Comment elle, aussi passionnée par la couture et discrète que soit-elle, peut-elle espérer changer quelque chose au sein de l’établissement ? Cette idée, elle ne lui a jamais traversé l’esprit.

Quelques instants après son arrivée à la mairie, les portes de la salle 2 où allait se tenir le discours du directeur s’ouvrirent sur une pièce immense où de jolies chaises et tables étaient dispersées.
Lorsque la couturière jeta un dernier regard sur le hall de la mairie, elle remarqua plusieurs groupes d’adultes qui n’étaient –il semblerait– pas venus ici pour assister au discours du directeur mais plutôt pour le maire.

Ce discours du maire, ça intéresserait bien Kaori. Mais elle devait se résigner ; ce qui l’importait aujourd’hui était la connaissance de ces nouvelles règles, car elle sait pertinemment que M. Ashita Shiori est une personne extrêmement imprévisible dans sa manière de faire et sa vision des choses.

La jeune artiste avait l’intention de dessiner des petits croquis de vêtements discrètement pendant le discours du directeur, par conséquent, elle évita les premiers rangs et préféra choisir une place vers le fond.

Soudainement, des applaudissements firent échos dans la salle pour accueillir le directeur, ce qui releva la tête de Kaori Matsuda. La nouvelle coupe de cheveux de M. Shiori était la seule chose que ses yeux captaient pour une raison qu’elle ignorait.
Cependant, elle fut grandement étonnée d’entendre son nom de sa bouche durant la remise des prix. Tellement étonnée qu’elle se demanda même si elle avait bien entendu son nom. Après un deuxième appel du proviseur, elle lâcha son carnet de croquis sur sa chaise pour s’avancer vers lui. Elle accepta rapidement sa récompense en baissant la tête puis rejoignit ses affaires.
Quelle ne fut pas sa surprise quand elle entendit une nouvelle fois son nom, des minutes après. Et cette fois-ci, elle reçut les félicitations du directeur. Une erreur ? En tout cas, sous les regards pesants de la pièce, Kaori n’allait ni se plaindre, ni demander son reste.
Elle ne s'attendait pas à recevoir un prix. Soit elle ne devait vraiment pas être au courant, soit elle n'avait pas accordé plus d'importance sur le coup (ce qui est fort probable après réflexion).
Soucieuse de ces événements pour le moins surprenants, elle patienta péniblement jusqu’à la pause qui allait s’offrir à elle pour reprendre ses esprits avec un petit-déjeuner bien mérité !

Adossé contre le mur, je m'en écartais machinalement au regard sévère de la femme venue nous présenter nos badges. Refermant mes doigts sur le mien, je levais les yeux sur le reste du Comité, observant Evans rire pour une raison obscure. Installant mon badge sur ma poitrine, sans y accorder un réel intérêt, si ce n'était la considération d'une petite étiquette supposée distinguer, je croisais les bras, attendant que les portes ne s'ouvrent. Il y avait un vague sentiment de lassitude à l'approche de ce discours, et suivant la cadence lente d'une petite foule qui se mettait en marche, j'avançais jusqu'à la salle. Glissant près des chaises sur lesquelles étaient installé les petits déjeuners, je m'emparais d'un gobelet en plastique au contenu chocolaté, et d'un dango aux couleurs pastels. Dango qui, entre mes phalanges, vint tapoter la tempe d'une tête blanche. Je souriais à Chess.

« Bonjour, toi. »

Lui laissant la confiserie entre les doigts, je me laissais entrainer par un flot de rebellion, pour aller m'installer jusqu'au bout de la salle. J'observais Swan s'installer, cherchant Chess des yeux, remarquais lun, jusqu'à ce que huit heure sonne. Le Directeur de l'Académie pénétra dans la salle, et le silence se fit. Shiori monta sur l'estrade.

« Je remercie chacun d'être présent à cette cérémonie. Sans attendre, nous allons commencer par les encouragements et félicitations de cette année. A l'appel de votre nom, je vous demanderais de monter sur scène. »

Avaient t-ils fait des conseils de parents d'élèves, pour s'excuser des comportements survenus dans le réfectoire, récemment ? Je n'avais pas entendu la moindre rumeur à l'égard d'une continuité de la chose, ni dans le Comité, ni auprès des professeurs. Vaguement satisfait, pour une raison inconnue, je vins tapoter contre mon gobelet, en attente des moins studieuses de la suite.

7h00. Cammy et cette manie de toujours arriver à l'avance. Ca lui avait rarement porté préjudice, si ce n'est l'attente. Quoiqu'il en soit, elle avait toujours trouvé un moyen d'occuper ce temps qui malgré tout , lui serait toujours insuffisant dans tout ce qu'elle faisait. Tant de choses à apprendre et si peu de temps pour y parvenir totalement sans affronter un danger particulier communément appelé surmenage.
Elle avait reçu dans sa boite aux lettre un courrier de la Mairie pour une réunion d'information. Civile depuis peu, et guère au courant de ce qui se passe en ville, c'était l'occasion pour l'ex-Académicienne de se tenir informée de la situation de Keimoo-ville. A priori, Seth Logan, son père, devrait se libérer une petite heure pour cette réunion. Homme influent et ancien mécène de l'Académie, la présence du neurologue de renom était particulièrement sollicitée. Cammy espérait le croiser. Totalement indépendante à présent, elle n'avait hélas même plus de temps à consacrer à son père ni à la crèche de l'hôpital à cause de ses activités semi-professionnelles, des cours qu'elle prenait par correspondance ainsi que ceux du soir qu'elle continuait de suivre en dehors du complexe académique. D'ailleurs, elle avait encore amené avec elle son arsenal enfoui dans sa besace dans laquelle elle avait rajouté un dictaphone.

7h30. Ouverture de la mairie. Durant la demi-heure la précédant, Cammy avait constaté que l'ensemble des étudiants de l'Académie avait rejoint l'entrée. Craignant de se faire alpaguer par quelques indésirables anciens "camarades", elle s'était mise en retrait à l'étage d'un salon de thé non loin de là. Elle avait alors observé la foule depuis son poste d'observation. Petit pincements au coeur en apercevant quelques visages familiers qu'elle appréciait et qui était ô combien rares.

8h05. Elle entra à son tour dans la mairie. La salle dans laquelle elle était convoquée n'était pas encore ouverte aussi elle laissa sa curiosité l'emmener vers la numéro 2, alors que quelques retardataires se faufilaient par la porte. La rouquine se faufila derrière un pilier tandis qu'un membre du Comité des Elèves en sortait accompagné d'un autre étudiant (nda: fictif ^^'). 8h13. La voie libre, elle sortit ses lunettes de soleil qu'elle posa sur son nez et se faufila par la porte. Un trouva un coin sombre derrière un panneau au fond de la salle. Elle ne pouvait voir l'estrade, mais le haut parleur situé à quelques mètres d'elle lui suffirait.

8h15-8h17. Elle entendit les noms de Saki et Noahki, recevant les félicitations. Elle ne put empêcher un sourire se dessiner sur ses lèvres. Projetée dans le passé, elle se revit en leur compagnie à l'onsen Kikuyama, lors de l'event d'Hiver de 2012. Elle se souvint des sautes d'humeur de Saki qui se voyait ici offrir un trophée récompensant ses efforts. Ceux de Noahki n'étaient plus à démontrer. Cependant, c'était ici pour son implication au club de taekwondo qu'il était ici reconnu. Dommage, elle aurait préféré que ce soit pour ses progrès incontestables en Histoire sans quoi, il ne se serait pas vu valider son année. Elle aimerait retourner son sablier pour revivre à nouveau ces instants précieux.

8h30. Il était temps pour elle de rejoindre sa propre salle. Elle n'y serait pas en trop en avance finalement. Elle se faufila jusqu'à la porte non loin qu'elle franchit le coeur lourd. Cammy n'était plus du même rang. Plus du même groupe. Plus parmi eux.

« Gérald Pantin. Présent. Non, non, m’dame, y’a pas vraiment de Gérald Pantin. It’s Kohaku Joshua Mitsumasa. Oui. Oui. Je suis sérieux. »

Il a fixé son bulletin longtemps, vaguement insulté, avant de décider de se joindre à la fiesta du dirlo et l’a tenu sous son aisselle le long du chemin le menant à la conférence d’Ashita Shiori. « Vous devez cesser d’être absent. ». Il a relu la phrase à quelques reprises, sourcils levés, lèvres pincées avant de se demander qu’est-ce que le directeur avait bien pu fumer. Puis, il s’est présenté aux mouettes, trois dames chargées des présences, et les a regardés se prendre les ongles dans sa vanne pourrie avant d’en arriver au fait que oui, il était bien Kohaku Joshua.

Il est entré, ensuite, a promené son regard sur les gens de la foule à la recherche de quelqu’un de connu, repérant immédiatement Lawrence, rechignant à l’approcher et se voyant épargner la décision par un contact contre sa tête. Un bonjour auquel il a répondu d’un sourire entendu et qui s’est évadé aussi vite qu’il s’est ramené, laissant derrière lui de la nourriture sucrée en offrande.

Maintenant, Kohaku mastique, ayant opté pour un peu de solitude, observe distraitement la foule grandissante et attend une opportunité d’aller embêter Shiori avec son bulletin.

Huit heure, le grand chef apparait, tout bien pressé dans ses vêtements et arborant ce même air taciturne que Kohaku s’amuse souvent à lui reprocher. Il appelle des noms et le métisse regarde les étudiants conviés grimper sur la scène près du directeur.

Huit heures sept. Sa bouche s’entrouvre dans un rire. La voilà, son opportunité et elle détonne parmi tous les autres encouragements. Soit. Kohaku s’empresse de grimper près du directeur, réceptionne sa récompense sans trop s’en préoccuper et toise Ashita le temps de deux commentaires. Pas assez fort pour que la foule ne l’entende. Son seul destinataire est l’homme ayant apposé un commentaire erroné sur son bulletin.

« Merci. Merci. En fait, j’étais venu te parler de ta note sur mon bulletin. La baliverne au sujet de l’absentéisme. Je peux te voler quelques instants, tout à l’heure ? Oh. Et cette coupe est atroce. Tu devrais la changer. »

Il descend de la scène, cherche Zakuro des yeux avant de reprendre place pour admirer les démarches des autres étudiants nommés.

Huit heure trente. Gotta track Ashita Shiori down. And then find something to do.

C’est futile, se dit le blond, lorsque huit heure vingt-et-un s’annonce et qu’il grimpe sur le podium pour recevoir ses félicitation. Et terriblement hypocrite, songe-t-il pour lui-même tout en souriant à la foule. Écoute, Swanster, on te remercie d’être parfait, d’être un modèle masculin approprié, une influence notable. C’est un joli compliment, certes, mais le populaire a du mal à réellement l’apprécier. Pourtant, c’est la preuve qu’il réussi bien ce qu’il cherche à faire et que ses parents seront fiers de lui lorsqu’il leur dira. ( Plus fiers que d’habitude, car ils le sont déjà beaucoup. ) Il sourit du soleil, échange des regards joyeux avec ceux qu’il connait, remarque Cammy à un moment et continue de ‘représenter assez la perfection’.

Et lorsque la conférence se termine et qu’Ashita déclare qu’ils ne peuvent sortir sans un membre du comité des élèves, Lawrence farfouille la masse humaine des yeux à la recherche du sourire goguenard de Kohaku. Assurément, l’autre désobéira, du moins, c’est ce que Lawrence pense.

Étrangement, il ne se heurte qu’à un regard recouvert de lentilles jaunes qui farfouille les lieux à la recherche de quelque chose. Ou de quelqu’un. Lawrence soupire, se désintéresse et entreprend d’aller attraper un truc à manger. Il salue quelques têtes aléatoires au passage, mais ne s’attarde pas vraiment, s’adossant contre un mur pour déguster tranquillement ce qu’il a chipé dans la nourriture offerte.

Il scrute les visages, cherche quelqu’un qu’il pourrait connaître, se sent un peu à côté de la plaque, ainsi seul contre son pan de mur.

Invité

Une étrange invitation. Une étrange matinée. Voilà quelles étaient les impressions de Kintaro, qui observait son balai en ce magnifique jour. Il était 07h45. Et le taulard avait du mal à comprendre pourquoi il était forcé d'assister à la conférence. En fait, si quelqu'un avait l'audace de s'interesser à son avis, il est probable que le chevelu réponde alors à l'impromptu qu'il ne se sentait pas à sa place. Une réunion somme toute officielle. Et désormais, Kintaro était membre du personnel. Il représentait l'académie au même titre qu'un autre. Voir plus qu'un individu lambda, en tant que concierge, et donc, quelque part, garant d'un bon fonctionnement en coulisse de la prestigieuse bâtisse. Et pourtant... en quoi le concierge était-il indispensable ? Pourquoi demandait-on sa présence ? Une vague de flemme le submergea, alors que huit heure approchait lentement. Le concierge se devait de rester à l'Académie, non ? Quelqu'un devait veiller.

Qui sait, des rôdeurs importuns pouvaient se faufiler dans la matinée, et profiter de l'absence de chacun pour faire des choses. Kintaro mûrissait cette pensée, mais plus il y réfléchissait, plus il se disait que c'était improbable, d'autant plus que chaque élève était convié à l'évènement. Cette idée lui effleura l'esprit, s'atarda, et finalement le rassura. D'un bond, le concierge se leva, et s'empara de son trousseau de clés, un sourire béat sur les lèvres. Il allait faire un dernier tour rapide, pour vérifier que les salles de classe et autres endroits sensibles de l'Académie étaient verouillés. Kintaro était sûr que le Directeur saluerait une telle initiative. Cela permettait de fermer le bâtiment - et donc l'assurer un minimum - tout en autorisant le triste sire qu'était Kintaro à se rendre à la Mairie.

Lorsque le tour fut fait, et que Kintaro arriva à la mairie, il était déjà huit heure quinze. Il avait reçu des indications pour rejoindre le lieu en ville... mais un malaise s'empara du concierge lorsqu'il pénétra dans la salle deux. Avec la discrétion d'un lampadaire en pleine nuit, mais en essayant de se faire le plus petit possible, Kintaro alla directement se plaquer contre un mur, ne regardant personne droit dans les yeux. fixer ses pieds était bien plus facile, mais du coup, il présentait sa tignasse sauvage à toute l'assemblée. Tant de monde de manière aussi soudaine et dans un endroit plus exigu que le plein air lui faisait un drôle d'effet. Un sentiment de mal-être le submergeait lentement, et il espérait que personne ne le remarquerait. Si on le voyait, on jaserait... et on relierait certainement son état de criminel. Dans sa tête, Kintaro se voyait déjà hué, et sorti du bâtiment, encadré par des forces de l'ordre. Mais c'était dû à la Mairie. Le paysage procédurier lui rappellait inconsciemment son procès.

Tremblant, fixant le sol avec résolution, Kintaro déglutit, resta silencieux, et ajusta son bandana rouge. Il espérait que la matinée ne serait pas trop difficile. Et si quelqu'un voulait lui parler, qu'allait-il dire ? Cela faisait un moment que les interactions sociales n'étaient plus son fort.

Huit heure trente sonna.

Invité

6h... Le réveil qui sonne. C'était un jour férié. Ca le faisait royalement chier de pousser les portes de la mairie pour rester écouter un discours. Wun lui avait conseillé de lever un peu le pied, et Ethan avait décidé de suivre son conseil comme il pouvait avec son emploi du temps.

6h50 : Le populaire était arrivé à la mairie encore un peu endormi, ayant veillé jusqu'à tard la veille pour étudier. Le master se montrait bien plus prenant en temps, que la licence. Il grogna de mécontentement en entendant une employée crier aux étudiants de se présenter. Ils étaient pas sourd, jusqu'à preuve du contraire ! Cependant, il approcha sans protester donnant son nom le plus simplement du monde, avant de s'isoler pour faire une micro sieste.

7h45 : Les portes de la salle deux s'ouvrent. Ethan décide d'aller sur le côté et de rester debout pour s'adosser à un mur. Il n'aime pas rester assis, et il avait peur de s'endormir. Il avait dormi combien d'heures en une semaine ? Un rapide calcul lui annonça qu'il n'avait pas dormi plus de 30h cette semaine. Si Wun était au courant, il lui passerait un savon.
Il voit Lun de loin et lui fait un bref salut de la tête. Ils ne s'aimaient pas. Mais, il avait pas oublié « les conseils » du blond concernant sa pseudo popularité.

8h : Le directeur qui pointe le bout de son nez. Sa coupe le rend plus austère. M'enfin, c'est pas ça qu'il retient. C'est les « encouragement et les félicitations ». C'était vraiment pas important. Ethan aurait pu rester dans son lit au lieu d'écouter ça.

8h15 : Il entend un nom qui lui dit vaguement quelque chose. Saki Osen. Le jeune homme savait qu'elle était à l'académie, mais il ne l'avait jamais croisé depuis qu'il s'était inscrit à Keimoo. Elle semble toujours aussi renfermée. Mais il est content d'entendre qu'elle travaille pour réussir. Et qu'elle a de la volonté.

8h21 : C'est le nom de Swan qu'il entend. Il le connaît de réputation. « représente assez la perfection ». Ethan se doute que ce ne sont que des apparences. Mais il doit avouer que sa curiosité est piqué à vif. Qui est il sous ce masque de perfection ?

8h30 : C'est la pause, et il y a petit déjeuner offert. Ethan avait déjà grignoter avant de partir à la va vite. Mais il a encore faim. Il se sert un café, et ne mange pas beaucoup, histoire de faire dans l'impolitesse.

Invité

En retard, en retard, en retard. Comme d'habitude. Sérieusement, un jour elle devrait faire un peu plus faire gaffe à l'heure. Elle s'était habillée rapidement, en manquant de se péter la gueule plusieurs fois. Elle maudit sa maladresse, ce n'était absolument pas le moment de perdre du temps. Elle passa l'étape du café, de toute façon, elle était assez réveillée avec l'adrénaline. Et elle se mit à courir jusqu'à la mairie, son sac l'emmerdant plus qu'autre chose.

Elle était arriver à 7h55, donnant son nom avant de rejoindre la salle qu'elle voulait d'une façon assez discrète. Mais on va dire que s'installer devant, c'était pas très discret pour cacher le fait, qu'on était pas en avance. Elle avait trouver un siège pile au moment ou le directeur avait fait son entré sur la scène alors qu'elle essayait de reprendre son souffle sans regarder qui était présent, et qui elle connaissait.

Des encouragements et des félicitations. Elle trouvait que c'était une bonne idée. Et intéressant. Il n'y avait pas que les premiers de la classe. Ca changeait pour une fois. Mais elle trouvait ça dommage de ne pas le faire aussi pour l'université, avant de se dire qu'il y avait trop de filière pour faire quoique ce soit et que sinon, ça serait interminable. Tant pis. Elle avait eu son année, c'était le plus important, et c'était déjà une victoire en soit, puisque ça n'avait été gagné d'avance.

Elle ne put s'empêcher de sourire amusé lorsqu'elle entendit que Kohaku était invité à aller sur scène. Pour rien au monde, elle n'aurait voulu rater ça. Après tout, c'était sa peluche, malgré son strip tease à la cafétéria. La rebelle n'avait pas pu s'empêcher de rire quand elle l'avait apprit. Et elle n'avait pu qu'approuver son « esprit vif et indépendant ».

Yume sauta sur son siège pour aller rejoindre le buffet ne pouvait s'empêcher de goûter à tout, avant de prendre un thé.

Invité

7h45 précise, pas une seconde de plus ou de moins, le professeur était là. Seulement, contrairement à son habitude (ouais la moitié d'un an dans le coma, ça change ses habitudes) , il ne portait pas de costume. Un vieux pantalon cargo couleur sable, ainsi qu'une chemise blanche et ça y est, pour lui, ces habits étaient raisonnables. Il s'était assis en entendant que son cher directeur prenne la parole. Et même une fois fait, pas une fois il avait applaudit. Pourquoi le faire pour des personnes dont il n'avait aucune éloge à faire de toute façon? Du temps perdu pour lui, et son temps était précieux. Charles avait longtemps cherché une excuse pour éviter de venir, mais il avait du se rendre à l'évidence, qu'il n'en avait pas des masses. Et dans son visage, il était clair qu'il n'était pas venu de bonté de coeur.

Un soupir, plus fort que nécessaire, et son regard quitta le directeur pour parcourir la salle. Ses yeux verts s'arrêtèrent sur un individu qu'il n,aurait pas dû reconnaître sur le coup. Ses pensées se mirent à rouler à toute vitesse et il dut se lever d'un bond pour ne pas basculer de sa chaise. La faire tenir sur deux pieds au lieu de quatre n'étant pas une des meilleures idées lorsqu'on a un choc aussi grand. Pour le pauvre professeur en psychologie, c'en était un... le revoir LUI après tout ce temps, c'était un coup chien du hasard et il remercia quand même le ciel pour que la pause soit offerte à ce moment. Lui permettant ainsi de décompresser avant la suite du programme.

D'abord, un café...Noir...L'amertume, rien de mieux. Il faudrait une cigarette en plus, ça aiderait pour penser à une idée géniale pour foutre le camp d'ici pendant qu'il était encore temps....

Invité

► 7h50Dorian se pointa à la mairie de son air détaché et nonchalant. Clope au bec, il vit une masse d'étudiants qui entrait petit à petit dans la salle qui serait sûrement trop petite pour accueillir tout le monde décemment. Il s'arrêta un instant, il était légèrement en retard mais il ne s'en formalisa pas. Il devait montrer l'exemple blabla mais il n'était pas professeur, juste infirmier alors au Diable les convenances. Il tira encore quelques bouffées et à peine une minute plus tard, il écrasa son mégot de cigarette sur le rebord du petit muret qui longeait un parterre de fleurs entretenues et glissa le reste de la mort lente dans la poche de son jean en s'étant ardemment assuré de son extinction totale.

► 8h00

Mr Shiori attendait de tout son charisme le silence dans la salle. Il était petit. De là où était Dorian, il le voyait à peine, c'était... amusant.
Les encouragements fusèrent, il connaissait tous les élèves au moins de vue, et s'attarda sur Kohaku, c'était le petit idiot qui s'était déshabillé dans le réfectoire. Il avait ordre de le cuisiner prochainement. En attendant, il recevait des félicitations... C'était comme donné un bonbon à un gamin qui vous a foutu une claque. Le monde à l'envers...

► 8h30

Le blablatage était terminé, Dorian profita de cette instant pour poser un regard curieux sur la foule présente. Il aperçut Yume, elle se jetait sur la nourriture, il en était absolument ravi. La petiote semblait toute joyeuse, toute vivante, elle faisait plaisir à voir.
Il salua Brisebois et Yasuragi d'un signe de tête sans aller vers eux, il n'avait pas envie de "papoter". Pas maintenant.
Il sentit la présence d'un doux phénix mais il eut à peine le temps de l'apercevoir qu'elle se faufilait déjà hors de la salle. Il ne s'en formalisa pas, la belle était discrète et il comprenait pourquoi. Il irait lui toucher deux mots plus tard. En attendant, il avait une petite faim.
Il approcha le buffet, et tapa sur les doigts de Yume qui prenait un malin plaisir à contaminer les diverses propositions gastronomiques de ses doigts tout curieux. Il lui lança un sourire qui ressemblait à un air de défi amical et se retourna après avoir chipé une pomme qu'il croqua avidement.
Il était pressé d'entendre le Directeur balancer le nouveau règlement et surtout de voir la réaction des élèves. Jouissif...

Invité

06h28. Yoite ouvrit difficilement les yeux Chaque jour devenait de plus en plus difficile, il ne rêvait que de dormir encore et encore. Fallait dire qu'il n'y allait pas de mains mortes dernièrement sur les sorties nocturnes. La voie de la liberté passait par celle de l'université. Maintenant que leurs horaires n'étaient plus si précis et suivis, il avait tout le loisir de profiter de son temps libre et quelle meilleure façon que de sortir avec ses amis.
D'ailleurs là, il n'était pas chez lui. L'odeur était différente, ce n'était pas non plus très confortable et il avait l'impression que quelqu'un parlait pas trop loin de lui. Se redressant en accusant le coup d'un mal de tête soudain, il posa sa main droite sur ses tempes et réalisa, doucement, qu'il se trouvait dans un taxi qui roulait à petite vitesse et qu'un de ses potes prenait enfin la parole se moquer de lui. Le trou était bien bien noir là!

07h02. Descendant de la voiture en appréciant cet air frais et ce petit soleil naissant à l'horizon, Yoite faisait quand même la gueule. Ses potes (car les autres les suivaient dans un taxi secondaire) avaient des idées de merde "on va voir le maire, ça te dit ?". Non. Mais tant pis, il avait trop bu et n'avait plus été capable de s'opposer à quoique ce soit. Finalement, lui au moins, il avait dormi ...
Il y avait déjà pas mal de monde devant les portes, ça risquait vite de devenir barbant. Qu'est-ce qu'il voulait leur dire le maire au juste?

07h29 à son portable. Les portes s'ouvrirent. Comme des affamés devant un rayon de bonbons, les gens se précipitèrent vers l'intérieur. Y avait pourtant pas besoin. Ses potes le poussèrent pour qu'il ne puisse pas faire demi-tour. Il ronchonnait déjà, grimaçant que les éclats de voix des autres lui donnaient mal au crâne mais toutes les excuses du monde ne semblaient pas leur suffire.
Sans vraiment comprendre ce qu'il devait faire, Yoite suivit les autres et se retrouva devant ce qu'il considérait comme une peau de vache. Une vieille bonne femme de la même humeur que lui à priori. Il lui balança son nom sans plus de cérémonie, elle mit une plombe à trouver. Il fut même obligé de se pencher vers elle pour la fixer de ses yeux jaunes avant de lui demander s'il n'allait pas être obligé de faire son boulot à sa place. La réaction de la dame ne fut pas belle à voir, elle lui fit presque honte tant elle monta la voix pour le sermonner.
Là encore, ses potes rigolèrent. Bah tiens.

07h45. Après avoir bêtement patienté que quelqu'un leur dise où aller ou encore quoi faire, Yoite avait vu d'autres portes s'ouvrirent et à nouveau la foule se glisser tels des moutons dans ce qui lui semblait être l'endroit le plus ennuyeux du monde. Quand il vit la direction des toilettes, il ne perdit pas de temps. Une chance pour lui, il passa sans même que quelqu'un ne l'arrête !

08h. Le jeune avait beaucoup tourné en rond, monté des escaliers immenses, en avait aussi redescendu certains. Il avait prit le temps d'ouvrir une fenêtre qu'il jugeait mieux non scellée, avait même baillé aux corneilles en regardant d'en haut des gens arriver avec le pas pressé. Franchement, il ne ratait rien, il en était certain. Qui plus est, il savait toujours pas ce qu'il faisait là, aucun de ses potes n'avait eut la présente d'esprit de lui expliquer.
Alors il flânait.

08h30. Yoite chantonnait doucement dans les toilettes du 2ième étage. Le glace installée au-dessus du lavabo était devenue sa meilleure amie. Dormir dans un taxi en ayant trop bu, ça avait gâché sa coiffure et ça faisait bien 20 minutes maintenant qu'il se pomponnait pour se refaire une beauté. Un petit pipi par-là, une bon rinçage de bouche par-ci ... Y avait du boulot! Et puis, rien ne pressait ...

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7h30. Saki s'était pointé à l'heure, elle avait fait les choses dans les règles, aussi discrète que possible. Mangée par la foule, elle avait mit un pied devant l'autre comme elle pouvait, cachant son visage et son agoraphobie sous une capuche noire, elle s'était présentée devant les trois dames qui ressemblaient aux chiens de l'enfer donnant l'autorisation ou pas de passer son chemin. L'une des dames attendait son nom mais Saki voulait pas le dire, elle fixait la feuille.
Elle mit un petit instant puis pointa son petit doigt tout pâle sur la feuille désignant son nom et tenta un faible sourire masqué par ses cheveux courts malgré tout. La dame esquissa un soupir, sûrement agacée d'avoir à faire à des dégénérés pareils.

Elle entra dans la salle, main dans les poches et se posta le plus loin possible de la scène et des gens, dans un coin reculé, près du buffet. Elle savait qu'elle devrait changer de place tout à l'heure quand la foule irait par là mais pour l'instant tous les regards se portaient vers le Directeur. Elle le regardait avec admiration, il était pas beau, mais il dégageait une aura impressionnante, elle le dévorait des yeux. Il débuta son discours et sa voix portait machinalement jusqu'au fond de la salle.

Saki, appuyée contre le mur ne vit pas le coup se faire. Lorsqu'elle entendit son nom, elle ouvrit grand les yeux et baissa rapidement la tête pour essayer de ne pas attirer l'attention et surtout de cacher ses rougeurs. Elle s'attendait presque à entendre un imbécile la sommer de monter sur scène mais il n'en fut rien. Elle attendit encore, laissant passer le second appel avec impatience et releva la tête quand il passa à quelqu'un d'autre. Ses yeux brillaient de joie. Elle était tellement contente d'avoir été citée en tant que bonne élève que ses joues devinrent roses de plaisir. La classe qu'elle avait. Elle joignit ses mains et sauta tout légèrement sur place, pressée que cette "séance" se termine pour aller réclamer discrètement le petit papier. Elle voulait savoir ce qu'il y'avait dessus. Le trophée ne l'intéressait pas.

8h30. De là où elle était, elle pouvait voir tout le monde mais ne vit personne, son regard était consacré tout entier au Directeur. Elle se déplaça quand la foule se rua sur les gourmandises et se trouva un petit coin tranquille loin de tout. C'est là qu'elle vit Ethan. Il ne la regardait pas, tant mieux. Il avait beaucoup grandi. Elle savait qu'il était arrivé dans l'Académie depuis un certain temps mais elle avait tout fait pour l'éviter. Il ressemblait à un Dieu, mêlant charisme et arrogance à la perfection. Les gens semblaient fiers d'être à ses côtés et tout autant intimidés. Il n'était que plus impressionnant qu'auparavant.
Elle détacha son regard et reporta son attention sur la scène, le Directeur n'allait pas tarder à reprendre la parole.

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Quelle merde, songea-t-il. Il arrivait à être en retard en travaillant dans le lieu où se déroulait la cérémonie. Il n’en était pas tellement chagriné, seulement il ne voulait pas s’attirer les regards en pénétrant dans la salle pendant que le directeur était en train de parler. Son expérience lui avait appris que ceux en retard étaient souvent ceux qu’on remarquaient le plus. Sans doute, car dès qu’on sort du lot : on se fait remarquer.
Dans le fond, le jeune homme s’en fichait. Il avait déjà prévu de n’assister qu’à la cérémonie du Maire et ne s’était présenté auprès des secrétaires que pour éviter l’éventuelles sanctions qu’encouraient les absents.

Il se dirigea en direction des toilettes, du second étage, proches de son bureau. En pénétrant dedans, l’homme regarda avec amusement et moquerie un étudiant en train d’arranger ses cheveux. Superficiel et stupide ! Les filles crachent et rotent et les garçons se coiffent et se maquillent. Pas surprenant que les personnes âgées de la ville soient paniquées par les étudiants de l’académie Keimoo.
L’étudiant face à lui chantonnait – à moins qu’il ne soit stopper en le voyant ? Quoiqu’il en soit, Eden ne pu empêcher un ‘‘ferme ta gueule’’ s’échapper de ses lèvres.

Le brun jeta un regard dédaigneux à l’étudiant, dont le nom lui échappait pour le moment, et se dirigea en direction de la fenêtre pour l’ouvrir. Une fois fait, il attrapa son paquet de cigarettes dans la poche intérieure de sa veste en cuir et donna un coup de poignet avec sa main. Quelques cigarettes sortirent légèrement. Il chopa l’une d’elles avec ses lèvres, et rangea le paquet.

Il alluma la clope avec son allumeur de la marque ZIPPO et fixa avec un sourire en coin l’autre personne se trouvant dans les toilettes. Il puait l’alcool et la beauté qui se faisait sentait la nuit passée ailleurs que dans l’académie.

- Je sais pas si t’as conscience que tu rates le spectacle et que t’as rien à foutre là ? A moins d’appartenir au comité des Tapettes. Un renvoi, ça te tente ?

Il manqua de rajouter une moquerie sur les lentilles de contact (car selon Eden, des yeux jaunes ne pouvaient provenir que de lentilles de contact) mais s’abstient de commentaire, se contentant de fumer tranquillement.

- T’as l’air d’un vrai petit rebelle à louper la réunion de la cérémonie et à te planquer dans les toilettes. Une vraie petite donzelle qui chante et se pomponne. Tu vas émoustiller toutes les donzelles ! D’ailleurs, tu devrais les rejoindre, mec. Pas que tu me déranges, mais ton odeur d’alcool et de flippé commence à empester mon air !

6h50. Miya ouvre un oeil, abattant violemment sa main sur le reveil à la sonnerie criarde l'ayant sorti de son délicieux sommeil. Chassant sa couette d'un geste rageur pour éviter de replonger dans les affres de l'inconscient réparateur, elle reste étendue un instant, somnolente, avant de s'étirer longuement. Petit-déjeuner, douche, coiffage, habillage, maquillage, vingt minutes ont passé. Il est temps de partir, à regret.

7h20. La populaire arrive devant la mairie, élégante malgré ses traits légèrement tirés. Donnant son nom à une jeune femme timide qu'elle encourage d'un sourire, elle rentre dans la salle d'un pas lent, se sentant toujours vaporeuse. Dormir, dormir. Elle donnerait n'importe quoi pour le merveilleux nuage des pubs de Kinder Maxi. Distribuant quelques sourires et signes de tête à des connaissances, elle va auprès d'Ethan qu'elle a repéré de loin - qu'il a l'air fatigué ! - et presse discrètement sa main contre la sienne. Elle connait Lun et Lawrence. C'est tout.

7h45. Les portent s'ouvrent, enfin ! Se laissant doucement choir sur une chaise des rangs du milieu, elle replace ses cheveux s'étant légèrement désordonnés du fait de sa tête dodelinant légèrement sur ses épaules en marchant. On aurait pu croire à une somnambule, malgré son attitude totalement 'gérée' et ses yeux lucides.

8h. Début du discours. Le directeur fait peur. Miya est allée s'asseoir, laissant Ethan adossé au mur, ronchon. Elle ne va pas sacrifier ses pieds pour lui. Elle reconnait Kohaku dans un frisson d'effroi, se demandant bien pourquoi il est « encouragé ». Certainement pas pour avoir présenté le petit oiseau à la caméra. Lawrence est là aussi. Il a meilleure mine qu'au réfectoire, c'est certain. Quelques applaudissements.

8h30. Une pause, enfin. A manger ? Elle n'a pas faim. Que ne distribuent-ils pas des oreillers ? Se rapprochant d'Ethan, elle lui glisse pourtant à l'oreille, amusée :

« On va manger ? »

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8h30
Il ne s'est rien passé d'intéressant. Un réveil banal, une douche glacée à la fleur d'oranger, un trajet jusqu'à la mairie. Un sourire aux collègues, accompagné du signe de tête rigide réglementaire qui m'offraient un regard en retour, moins dur qu'à mon arrivée au sein de l'académie.
Je suis rentrée dans la salle à 7h50, après avoir salué quelques élèves d'un sourire. Je me suis assise sur le côté, j'ai écouté le directeur, toujours aussi impressionnée par sa stature et son aura. Sa voix est plutôt agréable. Rien à voir avec celle de la mégère qui hurlait les noms des élèves d'une voix suraigüe de vieille fille aigrie jusqu'au trognon.

Enfin, l'heure du café. Discrètement, je m'avance vers le buffet, me sert une bonne rasade du délicieux liquide caféiné. Je m'incline légèrement devant les collègues que je croise ici et là, retenant un sourire amusé face au docteur Terrada. Il aurait pu venir en pyjama que c'aurait été du pareil au même.
Je crois apercevoir Dorian, j'hésite à m'avancer vers lui. Je finis par choisir de quitter la salle un instant, pour souffler. Les formalités japonaises sont trop étouffantes. Je préfère boire mon café en toute tranquilité.

7h10. Je me réveille, embrumé, un énorme baillement venant vriller le silence de ma chambre. Tel un zombie, je me lève, m'habille, boit mon café. Pas de douche le matin, j'ai horreur de ça. Je me suis encore couché trop tard, maintenant je dois me dépécher.

7h40. J'arrive à la mairie. Pas trop en retard, apparemment, puisque l'appel est toujours fait par les étudiants. J'appose un sourire charmeur sur mes lèvres, malgré mes cheveux en broussaille et mon air de 'm'approche pas, je mords'. Je vais m'asseoir, pas très loin de ce cher Fatalys, une fois les portes ouvertes. Franchement, le dirlo abuse, il aurait pu nous laisser pioncer. Ce n'est qu'une question de médailles, de réglement et de Fête de la Majorité ! 'fallait faire ça dans l'après-midi, ça aurait épargné à tous ma tronche d'endormi pas content. Que je ne suis pas le seul à arborer, d'ailleurs.

8h. Du blabla. Et allez, remise des médailles, des coupes et tout le tintouin. Je remarque mon petit dinosaure roux, qui, cette fois, ne porte pas son pyjama. C'est moi qui aimerait toujours avoir le mien, tiens...

8h30. Après un baillement ostensible que je n'ai pas pris la peine de cacher, je m'étire, me lève et vais manger. Je croise Brisebois à qui j'adresse un sourire ironique, et le concierge, que je salue d'un signe de tête. Je n'ai même pas envie d'aller embêter mon infirmier. J'aperçois la danseuse marocaine, je crois qu'elle se fout de moi, un peu. Bof.

Je mords dans une pâtisserie. Aaaah, manger. Amen.

Sept heures. Shiki était arrivé en même temps que son père qui avait également rendez-vous à la mairie. Descendant tous les deux de la berline noire, ils se dirigèrent vers l'entrée où peu de monde attendait. Plus le temps passait, plus on faisait remarquer à Satori Katsuragi que son fils lui ressemblait de plus en plus tant au niveau de la carure, que de l'allure. Cette fois encore, ils y avaient droit. L'homme en était grandement fier mais n'imaginait pas à quel point son fils aîné était honoré de recevoir si belle éloge.
A propos des convocations, Shiki avait sur le coup trouvé étrange que le Directeur de l'Académie veuille réunir l'ensemble des étudiants à l'Hôtel de ville. Il aurait très bien pu organiser tout cela dans un amphi de l'université, au gymnase ou tout simplement dans la cour du campus. Le Creepy en avait donc déduit que les deux réunions étaient liées et aux vues des récents évènements en ville où les académiciens étaient impliqués, ça ne pouvait être autrement. Le journal de l'école avait notamment déjà parlé de problèmes de turbulences dans le métro provoqués par des étudiants. Shiki s'était senti particulièrement concerné puisqu'il s'y était fritté avec Mattiesko, mais sans gravité heureusement, bien que failli. Satori ne lui en avait pas tenu rigueur, bien au contraire.
Bien que son père avait rendez-vous à 8h30, il s'était présenté à la mairie dès l'ouverture, profitant de cette occasion pour s'entretenir avec différents contacts de la mairie présent, pour autant de raisons professionnelles que personnelles. Même lors de jours fériés, Katsuragi-père était au taquet. Le chemin des deux hommes se séparèrent donc là. Shiki fut parmi les premiers à se présenter à l'instar de Lun, qu'il évita volontairement. Le signe de main que le blond lui avait adressé lui avait semblé un peu trop "fait" à son goût. La fatigue peut-être. Tout est-il que ça n'avait pas plu au Creepy. Il irait probablement à sa rencontre un peu plus tard, si l'occasion se présentait. Il pointa sa présence avant de se retirer à l'écart de la masse étudiante qui commençait à croupir autour de lui et qui l'oppressait. Le soleil se faisait plus présent, et ce fut à l'ombre naissante d'un platane que le garçon attendit patiemment l'ouverture des portes, observant la cohue s'engouffrer par les portes vers la salle 2. Depuis peu, il utilisait régulièrement la fonction mp3 de son vieux téléphone pour écouter de l'opéra, lui permettant ainsi de faire un peu le vide dans son esprit, sur les conseils de sa mère. Et c'était diablement efficace.

Huit heures. Téléphone en mode vibreur, Shiki s'était assis au milieu de la rangée de l'axe latéral, à droite de la salle. De son poste d'observation au dernier rang, il bénéficiait d'une vue d'ensemble sans pour autant se détacher de la foule, mais était relativement loin de la sortie. Il ne tarda pas à reconnaitre quelques visages familiers, bon ou mauvais. Lun n'était pas si éloigné de lui finalement.
Des élèves furent nommés pour une chose qui semblait juste. Pour lui, ça avait un goût amer puisqu'il avait lui-même obtenu les félicitations de la direction trois ans plus tôt tandis que Cammy... Il cessa d'y penser quand un nom familier sortit de la bouche du directeur. Consterné, Shiki ne se rendit pas compte qu'il avait serré les poings à s'en faire blanchir les jointures. Pourquoi avait-il fallu que cet enfoiré de Mitsumasa reçût des encouragements ? Ce n'était même pas la peine de se poser la question. La dignité s'achetait dorénavant, comme une boîte de petits-pois dans un supermarché. Il fallait juste trouver le bon revendeur. Les caisses de l'académie devaient être particulièrement bien pleines.
Tressaillement de la lèvre supérieure, froncement des narines. Voir Mitsumasa sur scène lui donnait la nausée. Shiki en détourna les yeux, résistant à l'envie de se lever pour mettre les voiles. Il attrapa son téléphone, ouvrit le menu "messagerie". Cela faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas parlés, pas même après l'affaire du réfectoire. Il écrivit son message à plusieurs reprises, ne sachant trouver ses mots, et finalement il se contenta du strict minimum. "J'aimerais qu'on se voie après la réunion du Directeur, si tu veux bien. Rendez-vous devant le ciné, comme la première fois." Il chercha le nom de son contact dans son répertoire, lorsqu'il entendit ce même nom être prononcé par Ashita. Il leva la tête, incrédule. "Malgré une timidité l'empêchant d'avancer, sa force de travail et sa volonté ont permis de détruire cet handicap et nous espérons qu'elle s'épanouira bientôt d'avantage parmi nous." Avait-il rêvé ? Lorsqu'il entendit à nouveau le nom mentionné, il haussa un sourcil et fit un tour de salle du regard jusqu'à apercevoir la personne concernée. Il savait regarder dans les coins les plus improbables où aurait pu se trouver la jeune fille. Comme toujours, elle avait presque fusionné avec le décor. Aux yeux de Shiki, il en était devenu moins banal. L'irritation de l'étudiant c'était envolée, laissant la place à une forme de tendresse. Il n'avait jamais vu Saki afficher si belle expression. Il jeta à nouveau un oeil à son téléphone, et effaça son message. Rangeant l'appareil dans sa poche, il remarqua que l'assistance se mouvait autour de lui.

Huit heures trente. Have a break, have a chocolate. Bonne idée. Il prit deux gobelets de chocolat chaud et s'éloigna de la foule, ignorant certains regards qui se posaient sur sa personne. Lui, n'en cherchait qu'une. Et lorsqu'il la vit les yeux rivés vers un de ses anciens camarades Populaires, il tiqua. Ca lui déplaisait, sans vraiment comprendre pourquoi. Prenant une inspiration, il se dirigea vers la lycéenne. Elle ne l'avait pas remarqué. S'immobilisant à ses côtés, le pas léger, il se contenta de quelques mots, le regard rivé à son tour vers l'estrade.

- Félicitations, Saki.

L'odeur du chocolat était agréable. Petite impression de déjà vu qu'il envoya délibérément à la trappe. Il abaissa alors ses yeux vers ceux de la demoiselle, tout en lui tendant un des gobelets. Le regard doux, un petit sourire délicat ornait les lèvres du jeune homme. La pause allait bientôt se terminer. Sa chaise resterait vacante.

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7h. Appuyé contre un réverbère, les bras et les jambes croisés alors qu'il était toujours debout, Aleksi fixait la foule qui grouillait devant ses yeux. Il devait avouer qu'il était agréablement surpris, il n'avait pas réellement pris le temps d'évaluer l'importance de cette convocation. En bon élève qu'il était, il s'était présenté un peu avant l'heure mais en restant éternel à lui-même, fallait bien admettre qu'il n'était pas trop conscient de ce qu'il faisait là.
D'ailleurs, les gens semblaient si nombreux et compacts qu'il n'osait pas faire un pas de plus pour rejoindre son groupe d'amis, pourtant pas si loin que ça de lui. Au départ, il avait pensé que ce n'était pas important et qu'il les retrouverait à l'intérieur mais là, les portes venaient de s'ouvrir et alors qu'il se décollait de son poteau, les autres s'engouffraient déjà à l'intérieur, sûrement par peur de rater quelque chose. Rien de bien grave, il les chercherait une fois à l'intérieur. Ce n'était qu'une mairie, pas non plus un château à visiter.

7h30. Aleksi avait presque eut un fou rire y a quelques minutes. Épeler son nom devant une pauvre asiatique sans défense l'avait bien fait rigoler. Il avait terminé par l'écrire lui-même, se confondant en excuse et se baissant sur place pour tenter de partager la gêne de celle qui semblait se faire appeler Madame KIU. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas rigolé comme ça, à croire que les études ici le rendaient plus aigri. Son rire lui avait pourtant fait du bien aux oreilles ainsi qu'au moral et c'est donc tout guilleret qu'il avait entamé la recherche de ses amis.
Pas de réelles difficultés, il avait été accueilli avec plaisir, partageant rapidement leur conversation.

7h45. Le Finlandais tenait une belle part de gâteau de riz dans sa main et un petit verre d'eau. Il faisait toujours très attention à sa taille mais à bien y regarder, il avait sûrement pris 2 ou 3 kilos depuis qu'il était ici. Il devait faire attention mais la nourriture était vraiment excellente, très diversifiée. C'était un régal pour ses papilles et son sens de la découverte.
Assis sur une chaise qu'il considérait cependant comme trop petit, Aleksi se mit à détailler les têtes qui lui étaient accessibles puisque certaines personnes restaient debout, lui gênant ainsi la vue. Beaucoup de ces gens lui étaient encore inconnu mais ça ne lui fit pas grand chose. Il crut reconnaître le grand Matthews sans vraiment en être sûr. En entendre parler et le voir rendait les choses tellement plus vrai. Ça le fit sourire. L'infirmier Fatalys aussi était là, amusant. Et lui, bien sûr. Katsuragi. Sa présence semblait illuminer les lieux comme un ange en enfer même s'il avait plutôt l'air d'être à côté de la plaque. Franchement, il pouvait bien faire ce qu'il voulait, il s'en fichait royalement tant qu'ils n'avaient pas à faire tous les deux.
La conversation de ses amis s'orienta rapidement sur le mariage annoncée entre Melle Chanteclair et le fameux Matthews mais Aleksi avait décroché déjà. Il s'était levé pour aller jeter son verre d'eau, il détestait garder un truc inutile dans ses mains.
A peine rassis, le directeur fit son entrée.

8h30. Le discours était terminé, le temps semblait avoir filé plus vite que prévu. Le Finlandais ne s'était pas ennuyé, fronçant les sourcils face aux divers noms parcourant le foule. Il ne les connaissait pas et fut même surpris d'apprendre que l'un d'entre eux avait semé le trouble dans la cantine. Boh, ils n'étaient tous qu'une bande de gosses riches en crise d'ado.
Un nouvelle part de gâteau à la main, il regarda Saki quelques instants. Elle semblait aussi éteinte que la dernière fois mais les mots du directeur lui prouvait le contraire. Elle semblait aller bien, c'était mignon à voir. Ça le fut moins quand Monsieur-le-prince vint la voir. Aleksi réprima une grimace avant de se détourner pour attendre patiemment la fin du 1/4 d'heure de pause.

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Est-ce que c'était ce qu'on appelait la poisse? Ou bien une vraiment vilaine coïncidence? Y avait combien de chances pour qu'un plouc débarque dans les toilettes qu'il occupait au 2ième étage alors qu'il y en avait aussi au rez-de-chaussée, nettement mieux indiquée?
En attendant, il ne s'arrêta pas de chantonner, ni de se coiffer en se faisant vraiment tout beau. Ce mec n'allait rien changer à sa gestuelle du moment ... normalement. Bah oui voilà, il venait d'envoyer un joli "ferme ta gueule" qui brisa net la chanson de Yoite. Laissant retomber ses mains le long de son corps, cessant son petit cirque du moment, Yoite se détourna et s'appuya contre le lavabo, dos à la glace qui n'était déjà plus sa meilleure amie.
Zieutant ce mec qui semblait prendre ses aises comme s'il était seul, le jeune rebelle avait envie de s'en aller sans rien lui répondre, cherchant avec véhémence un autre endroit pour flirter tranquille avec lui-même mais ... il avait trouvé ses petites toilettes en premier alors il allait mordre un peu, juste pour la forme et surtout pour l'occuper. Rien à faire, au fond.

"Si je réponds 'oui', tu m'attaches quelque part avec des menottes et tu vas chercher papa-maire? Je doute que ta présence ici soit très bien vue aussi mais j'imagine que tu feras passer ça sur le dos d'une recherche effrénée des délinquants en puissance."

C'était qui ce mec au juste? Franchement, Yoite ne l'avait jamais vu, trouvait qu'il avait une sale gueule et sa clope empestait pire que son alcool d'hier soir. Sa prétention aussi le rendait indésirable et rester en sa compagnie même pour mordre devenait un supplice.

Les petites taquineries qui suivirent lui tirèrent un sourire. Ça, ce n'était pas nouveau, on lui avait déjà dit qu'il avait certaines manières de gays en rut mais franchement, il s'en foutait. Il s'aimait, où était le mal? Et puis, s'il était réprimandé pour avoir préféré chanter et s'entretenir dans les toilettes plutôt que d'écouter leurs discours baveux, c'était mieux que d'être pris en pleine copulation avec un inconnu, non?

"C'est pas beau d'être jaloux. Tu peux quand même comprendre les besoins d'un homme comme moi, tu sembles aussi faire partie de cette catégorie, Ô mâle dévergondé. Si ta clope te donne l'air viril, elle te donne aussi une haleine de phoque. A chacun ses plaisirs."

Sans attendre ne serait-ce que quelques secondes de plus, Yoite reprit son face à face avec lui-même, recommençant à toucher à ses cheveux qu'il ne réussissait pas à mettre comme il voulait. La chanson refit aussi surface au bord de ses lèvres. Un simple esprit de contrariété. Ils auraient pu se supporter si l'un n'avait pas commencé ou si l'autre n'avait pas renchéri mais Yoite avait bu tard dans la soirée - tôt dans ma matinée? - et sincèrement, il n'était pas d'humeur à faire dans la dentelle.

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Un sourire mauvais éclaira le visage de la racaille quand on lui renvoya qu’il n’était pas non plus sensé être dans les locaux. Crétin ! Eden aurait pu répliquer et répondre qu’il appartenait à la mairie, qu’il y bossait et que sa présence dans les locaux était tout à fait justifiable. Il ne risquait rien à être ici. Personne ne pourrait lui reprocher d’être aux toilettes du second étage alors que son bureau était à quelques mètres, bien qu’il devrait être ailleurs. Eden se doutait que même le maire n’y trouverait rien à redire, après qu’il lui ai accordé un regard de confiance et qu’il se soit excusé en prétendant travaillé sur un dossier quelconque. La naïveté du Maire lui était déjà acquise. Eden en était persuadé. Le vieux lui dirait un mot aimable, s’inquiéterait de cette rencontre avec le rebelle et lui demanderait, d’un ton paternaliste, s’il n’avait rien. Il s’inquiéterait pour l’autre aussi, car le Vieux était ainsi. Gentil. Assez gentil pour qu’Eden se soit attaché à lui. Les gens gentils, trop gentils, le calmaient. Il ne pouvait pas être en colère contre eux. Est-ce que je lirais de la déception dans son regard, s'il arrivait là ou croirait-il encore que je suis quelqu'un de bien ? Une part d'Eden espérait que ce soit le cas, que le maire débarque là et l'oblige à quitter la mairie et à détruire le peu de bien qu'il était capable de faire.

La colère, c’était ce qu’il ressentait le plus. La colère et l’indifférence. Eden avait étudié les sociopathes dans les cours de psychologie. Il songeait qu’il devait en être un. A moins que ce ne soit que des troubles ? La première fois, ça lui avait fait peur. Peur d’être un monstre, mais le temps passant, il s’en contrefichait.
Il se fichait de tout. De se prendre un coup, de finir en prison, de mal finir. Même voir dans les yeux de ses parents la déception ne l’atteignait pas. A moins que ce ne soit un masque.

Le Directeur ne valait guère mieux ! Monsieur cravate frigide. Sous son imperméable de dureté et de frigidité, il était du genre à croire aux balivernes et sornettes quand elles étaient bien enrobées. Eden en était convaincu. – A moins que le Directeur n’ai pas assez de preuves pour lui faire subir les conséquences de ses actes. Dans tous les cas, il était bien trop protégé pour se sentir en danger. Combien de fois, Eden avait entendu qu’il était quelqu’un de bien. Un parfait étudiant, premier de la classe, bossant, chef d’entreprise, payant des impôts. C’était ce qui le dégoûtait le plus : qu’on croit que parce qu’il était japonais, avec des parents bien : il était bien.

Impassible le brun se rapprocha de l’autre le laissant débiter des conneries. Il l’écouta. Pas un sentiment ne traversa son visage, pas même le sourire moqueur depuis longtemps disparu. Eden Indentshi se contenta de fumer sa clope, crachant un peu de fumée par le nez, avant de reprendre une bouffée pour la jeter en direction du jeune homme lorsqu’il parla de son haleine.

Au même instant, le chanteur des toilettes se retourna et se remit à chanter en se pomponnant. Le ferme ta gueule n’avait visiblement pas suffit ? Tant mieux ! C’était ce que cherchait Eden. Se mettre quelqu’un à dos. Encore ! Voir la colère chez l’autre. Cela le calmait de voir la haine, c’était comme-ci on aspirait la sienne.

Ce fut la seconde qui permis à Eden de fixer la porte d’entrée des toilettes, de remarquer l’absence d’arrivée. Il coinça sa clope à ses lèvres, posant sa main gauche – désormais libre sur le pan du lavabo, près de la hanche gauche du petit rebelle.
Coinçant le garçon entre lui et le lavabo, il se saisit durement de son visage avec la main droite. Ses doigts se serrant sur le visage, s’ancrant dans la peau de l’autre. Baissant le visage afin de se mettre à la même hauteur, Eden les admira dans le miroir.

Eden tourna le visage, sa clope trop proche des cheveux du garçon.

- Tu sens mieux mon haleine, comme ça ? Marmonna le garçon, rejetant sa fumée sur le garçon. Évidemment, qu'il la sent et ça doit le dégouter.

La pression de la main d’Eden se desserra, il recula, s’adossant contre le lavabo, fixant devant lui. Sans doute que oui, ils auraient pu être ami. Sauf qu’Eden ne devenait amis qu’avec ceux qui étaient mêlés à une bagarre. Que ce soit de son coté ou de l’autre. Si on pouvait nommer ça des amis. Il n’avait jamais su aborder quelqu’un sans le mordre en premier. Il n’avait même pas d’excuses à ça. Ni parents chiants, ni troubles qui pourraient l’expliquer.

- Ecoute gueule d’ange, quand j’expliquerais que j’ai été agressé par un connard qui fumait dans les toilettes alors que je lui expliquais le règlement et que j’ai du lui arranger le portrait. Tu crois que le PapaMaire et le Directeur vont croire qui ?

Moi. Sans la moindre arrogance, Eden savait qu'on le croirait lui.

Si on lui avait demandé, il aurait dit qu’il était juste ainsi. Qu’il était juste mauvais et qu’il n’y avait rien de bon en lui, et que ce n’était pas la peine de lui trouver la moindre excuse : il en avait pas, il n’en voulait pas. Il ne voulait ni s’excuser, ni se justifier.

- Toi, un étudiant qui a sans doute assez de notes dans son carnet pour faire la honte de ses parents jusqu’à leurs morts – s’ils sont pas déjà clapsés pour rattraper ton honneur. Ou le parfait petit étudiant que je suis ?

Eden grogna. Il aurait pu le supporter. Il aurait pu. Sauf qu'avoir autant de gens dangereux qui allaient voir le Maire dans peu de temps, autant d'étudiants stupides dans la mairie et savoir qu'il devrait tenir son rôle de bon citoyen toute la journée, ça lui tapait sur le nez. Je suis pas d'humeur à faire dans la dentelle.

6h30: mon alarme sonne, ou plutôt, elle hurle ! Jamais entendu une alarme aussi forte, à croire que j’avais un évènement hyper important aujourd’hui pour avoir mis le volume aussi fort la veille. J’étais complètement malade ou quoi ! D’ailleurs, cet alarme m’avait tellement fait paniqué que le coup que j’avais frappé dessus comme un dingue pour l’arrêter. Il était bien trop tôt pour moi. 6h30. Pff, encore une blague de Noahki à tous les coups ! OK, il s’apprêtait à quitter le Japon pour 1an, mais ce n’était pas une raison pour faire des blagues du genre… Allez, dodo.

7h30: Oups ! Réveil en sursaut après un cauchemar horrible dans lequel j’étais cuit à la broche en plein milieu de la mairie par une foule d’élèves qui applaudissaient sans raison !! Finalement, il y avait bien urgence ! J’avais complètement zappé la convocation à la Mairie !! Vite ! Vite ! Vite !! Je me levai en balançant ma couette par-dessus le lit et sortis de celui-ci pour enfiler un jean et un T-shirt propres. Pas le temps de paraître en super forme. Faut se dépêcher ! Brossage de dents en vitesse et on décolle illico-presto ! J’étais forcé de courir en plus vu que je n’avais toujours pas mis la main sur une nouvelle moto depuis l’accident de mars. Mon bras gauche semblait complètement remis en apparence, mais je n’avais pas vraiment repris la boxe pour autant. Je me contentai des entraînements et exercices de base pour garder la forme, tout en évitant de forcer sur ce bras-là. Prudence est mère de sûreté. La rééducation était terminée en tout cas, mais je nouais toujours des bandages autour du coude. Jouer les blessés n’était pas dans mes habitudes, mais ça pouvait toujours servir.

8h00: Arrivé à la mairie en trombe ! Pile à temps ou pas ? Tout dépendait de l’heure que devait avoir la mairie en fait. Pour moi, je n’étais pas en retard. Et pourtant je l’étais. Bon, tant pis. Je me dirigeai vers mademoiselle KIU et lui donnai mon nom pour qu’elle me note « présent ». Elle me fila alors un truc auquel je m’étais pas attendu : un badge du Comité. Naturellement, je me retournai en quête d’une caméra cachée. J’étais certain qu’on se foutait de moi ! Certes, j’étais devenu bien plus sérieux depuis que j’avais été forcé de ne plus boxer pendant des mois, mais ce n’était pas une raison pour montrer aux yeux de tous que j’étais censé faire respecter la loi dans cette mairie quand même. Surtout que c’était grosso modo ce qu’on me demandait… Et en plus, je devrais suivre les élèves quand ils iraient aux toilettes. La bonne blague ! J’allais me faire méchamment savater moi ! Avec ma réputation de papillonneur, les filles – et peut-être même les mecs d’ailleurs – allaient forcément s’imaginer que je comptais leur sauter dessus dans les toilettes… Qu’on me vienne en aide !! C’était urgent là !

Bah tiens, il y avait au moins un truc de bien : du gâteau à l’entrée de la salle 2. Parfait ! J’allais enfin pouvoir me nourrir ! Jus d’orange + bout de gâteau et hop, j’étais dans la salle. Bien installé, pas trop loin de la sortie bien sûr. Je me connaissais, mieux valait que je me fasse pas trop remarquer si je sortais en plein milieu.

8h02-8h10: J’étais déjà en train de me taper un fou rire. Non seulement, le directeur avait prononcé 2 fois des mots d’encouragement pour une élève, mais en plus, je venais de voir Cammy entrer dans la salle en faisant sa diva !! Si ça, ce n’était pas une entrée en scène épique, je serais prêt à me faire la même coupe que notre cher directeur. Sérieux, le coup des lunettes de soleil pour ensuite se planquer derrière un panneau pour soi-disant passer incognito, il n’y avait qu’elle pour faire ça. M’enfin, j’étais déjà content de voir qu’elle était toujours en vie, et en état de marcher. Depuis qu’elle avait quitté l’Académie, je m’intéressais de plus en plus à la rubrique nécrologique des journaux, m’attendant à tomber sur son nom à chaque fois… Bon d’accord, j’en faisais peut-être un peu trop. A côté de ça, cette Amy Kinsley avait été encouragée deux fois et ce lapsus – si c’en était un – m’avait beaucoup plu.

8h15-8h23: Saki ? Je me souvenais d’elle. Apparemment, elle n’avait pas beaucoup changé depuis. Pour preuve, les commentaires du directeur et le fait qu’elle ne soit pas montée sur l’estrade. Je ne la connaissais pratiquement pas, mais le peu que j’avais pu apprendre d’elle me suffisait. Elle se démarquait des autres de par sa discrétion et son côté distant. Néanmoins, elle savait jouer le jeu quand il le fallait. Je la verrais bien faire du théâtre elle aussi. Si ça se trouvait, jouer un autre rôle que le sien lui plairait, ne serait-ce que pendant quelques heures. Après, il y avait Noahki qui était aussi félicité ! Ses efforts étaient enfin récompensés après toute la pression qu’on lui avait mise sur les épaules. Je m’étais pas du tout attendu à ce qu’on mentionne le club de Taekwondo par contre. Si c’était pas de la pub ça ! Je ne connaissais pas vraiment les suivants, mais ça ne m’empêcha pas de les applaudir pour autant. Ils méritaient tous des applaudissements rien que pour avoir réussi leurs examens ! Ce n’était guère une tâche facile dans cette Académie ! Les gens avaient souvent tendance à l’oublier.

8h25: Hmm… n’avais-je pas une autre tâche à accomplir ? Trêve de paresse, c’était pas en restant assis ici que je pourrais surveiller ce qu’il se passait dans cette mairie. Et puis, à tous les coups, y’avait des abrutis pour passer outre les règles parfaitement bien établies. Et il y avait ceux qui n’entendaient que ce qu’ils voulaient bien entendre et que j’appelais les touristes. Je me levai donc de ma chaise et partis en mission inspection dans la mairie. Mon badge de membre du Comité me le permettait après tout, non ?

8h30 : J’avais fait savoir à madame TAKANA que j’effectuais une petite ronde pour chercher d’éventuels chats errants dans les étages supérieurs. Arrivé au 2ème étage, j’étais en train de marmonner une petite chanson pour me motiver. C’était bien plus amusant comme ça. J’avais dû m’arrêter en approchant des toilettes par contre. Et oui, d’après ce que j’entendais, ça commençait à chauffer à l’intérieur. Tant pis pour ma chanson, j’allais devoir intervenir. Mais avant, j’avais préféré écouter un peu ce qu’il s’y passait. Autant réunir un maximum d’informations avant d’entrer comme un cheveu sur la soupe, non ? Surtout que je n’avais pas envie de tomber sur deux hommes en train de jouer à saute-mouton dans le cas où j’ouvrirais cette porte. Je n’y tenais absolument pas ! Je compris très vite en écoutant que je n’avais rien à craindre pour mes yeux. Par contre, ce que j’entendis ne me fit pas du tout plaisir. Je reconnaissais cette voix : Eden. Mais qu’est-ce qu’il lui prenait à celui-là ?! Alors qu’il s’autoproclamait étudiant parfait tout en menaçant celui à qui l s’adressait, j’ouvris la porte des toilettes et fis mon entré, une main dans la poche.

"Faudrait penser à revoir ta définition, Eden. – je m’adossai alors à la porte et croisai les bras sur mon torse avant d’ajouter – Dans mon dictionnaire, menacer autrui ne fait pas partie des attributions du parfait petit étudiant."

Je me dirigeai alors vers l’un des lavabos et commençai à me rincer le visage tout en sifflotant. J’espérais sincèrement avoir mis fin à ces hostilités pour aujourd’hui. Manquerait plus qu’une bagarre éclate au sein même de la mairie. Non seulement, ça finirait mal pour tous ceux qui y seraient mêlés de près ou de loin, mais ça entacherait sérieusement la réputation de notre Académie. Or, j’y tenais beaucoup à cette Académie. Mieux valait éviter de faire n’importe quoi en ma présence donc. Finissant de me nettoyer le visage, je me tournai vers les deux personnes présentes.

"Quand vous aurez fini de vous coiffer et de fumer, je vous raccompagnerai au rez-de-chaussée. Donc dépêchez-vous."

Traduction, je comptais être sympa et éviter de les faire chier, mais qu’ils n’abusent pas non plus de ma patience. Ils n’étaient pas les seuls à s’être levé du pied gauche. La preuve, je voulais même pas savoir qui avait commencé à chercher l'autre, même si j'avais déjà une idée de la réponse. Tout ce que je voulais, c'était qu'ils rejoignent les autres en bas, c'était tout.

Invité

Salle 2

Malgré la foule, le bruit et les parasites, Lun senti le regard se poser sur lui. Un regard qui lui glaça le sang alors qu’il se retournait avec curiosité. Ses yeux vert d’émeraude s’écarquillèrent sous l'étonnement et la main de l’homme manqua de faire tomber le verre qu’il tenait à la main. Lun reposa ce dernier, à peine bu. Sa gorge était sèche, son visage légèrement plus livide. Il ne pensa même pas à cacher sa surprise. Pas plus qu’il ne parvint à dissimuler un certain sentiment de peur et de culpabilité. Son regard venait de tomber sur un revenant qu’il pensait disparu. C’était stupide, pensa le journaliste, il savait bien pourtant que l’autre était encore à l’académie et qu’il n’avait pas quitté la ville. Peut-être, mais depuis des années il n’était pas retombé sur lui. Des mois où d’adolescent, il était passé à l’âge adulte. Pourquoi avait-il peur, alors ? Que craignait-il ? Je vais t'apprendre à te contrôler.
Il craignait de voir le mal qu’il avait fait. Il craignait la culpabilité. Lun eu envie de prendre une douche, de se laver, de passer outre le sentiment de haine qu’il éprouvait pour lui-même. Il avait détruit la vie d’un homme et avait continué sa route comme-ci de rien n’était.

Le blond se mordit les lèvres, tentant de garder un contrôle de lui-même. Il se demanda ce que le psychologue penserait de la mort de Maeki. Sans doute en serait-il heureux. Sans doute.

Lun finit par afficher un sourire goguenard, à la point de la moquerie. Il reprenait contenance, après la surprise passée. Lun fixa Charles B. dans les yeux, ne bougeant pas, ne fléchissant pas malgré les allées et venues qui pouvaient passer entre eux. Je te veux. Un frisson parcouru le jeune homme. Il avait juste l'impression d'être seul, dans cette pièce, enfermé avec Charles et ne sachant qui de lui-même ou de l'autre il haïssait le plus.

Il finit par tendre le doigt, ne sachant pas même si l’autre le regardait, pour lui foutre un doigt d’honneur particulièrement vulgaire. Il ne pensa même pas à regarder si quelqu’un le voyait. Il s’en fichait. Il demeura quelques secondes ainsi. Ne cachant ni sa haine, ni sa colère. Après l’avoir effectué, le blond détourna d’un air théâtral le pas.

Il remarqua alors Yume, Ethan, Miya, mais il n’eu pas le cœur à les embêter. L’impudique non plus, ne l’attira pas. Lun préféra attraper la première personne qu’il vit avec un badge du comité des élèves –le nom lui échappait, le chopant par le bras, manquant de crier un : Je veux pisser, avant d’augmenter le pas pour aller aux toilettes du rez-de-chaussée.

WC - Rdc

Elles étaient vides ? Tant mieux !

Lun entra dans une des toilettes ‘‘c’est bon, je pense que je serais retrouver la salle tout seul. Merci, mec !’’

Sans voir ce que l’autre allait faire, Lun rentra dans un des WC, il s’installa dessus dont il ferma la cuvette. Pense à tes enfants. Il s’installa dessus et ferma les yeux. Instinctivement, il remonta les jambes jusqu’à son buste, ses bras les entourant. Ses doigts vinrent se poser sur son coude, il avait envie maintenant. Maintenant de sentir la seringue le traverser. Comme tous les anciens drogués, certaines habitudes lui manquaient. Le jeune homme avait rangé sa boîte à héroïne dans une pièce. Il savait exactement ce qui se trouvait, enfermé dans un cadenas dont il ignorait le code. Il imaginait sa cuillère, légèrement tordue, pour pouvoir être surélevée et permettre au zippo de se placer dessous. Il savait le sachet, la seringue, et les aiguilles à usage unique, les élastiques cassés …

Lun respirait durement, il sentait qu’il perdait le contrôle. C'était la seule solution quand il avait mal. Remplacer le mental par le physique car la douleur physique est plus simple. Il ne savait pas gérer ses émotions. Il hésita, puis sorti de sa poche son couteau suisse, remontant légèrement sa manche à mi-hauteur. Lorsque la lame entra dans sa chair et que la première goutte de sang tomba, le jeune homme réprima un plaisir malsain. Il n’était plus en colère, plus triste. Il n’éprouvait plus de culpabilité. Il se sentait juste indifférent à lui-même et aux autres.

Le blond ferma les yeux, imaginant un courrier qu’il aurait écrit à son correspond. Autrefois, il y avait un homme à qui Lun écrivait toujours et à qui il racontait des histoires. Lun n’avait plus vraiment de nouvelles de lui. Il y avait aussi Yui Valentine, à qui Lun commençait à accorder une confiance : mais il était parti.
Et le garçon ne se voyait pas se confier à Shiki ou à un ami. A quoi bon. Le passé était le passé.

Peut-être, songea Lun, alors que du sang s’écoulait le long de son bras, qu’il pouvait rester là. Enfermé, sans rien faire, sans rien attendre. Il pouvait juste attendre. L’envie de se droguer était passée par l’automutilation. Il se calma, attendant, guettant que les bruits des étudiants dans le couloir, perceptibles des toilettes, s’éteignent. Ainsi, il pourrait retourner tranquillement dans la salle, sans se faire remarquer.

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