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 #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV

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4 participants
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Adresse : 3 Allée du Clos des Vignes
Compteur 269
Multicompte(s) : Ville Keimoo

KMO
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MessageSujet: #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV    #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  EmptyMar 17 Sep 2013 - 20:57

Le cinq août deux mille treize,

Dans l'hôpital de la ville de Keimoo, se trouve de nombreuses chambres d'hôpital. Dans l'une d'elle, deux jeunes hommes sont endormis. Kohaku Joshua Mitsumasa a été gravement blessé pendant le séisme. Grâce à l'intervention de l'infirmier scolaire, les secours sont arrivés juste à temps pour éviter que son état ne cause des séquelles irréversibles. Il aura toutefois besoin de temps pour se remettre du choc et des blessures.Quinn Blackwood a eu un peu plus de chance, son état est stationnaire. Avec un peu de repos, il parviendra rapidement à se remettre de ses blessures. Le choc psychologique séisme risque de peser sur ses épaules en fonction de ses capacités psychologiques à encaisser.

Les deux jeunes hommes ne tarderont pas à se réveiller ...  


#Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  Xgksp5 #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  187036avat72
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

KMO
                                   :

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MessageSujet: Re: #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV    #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  EmptyDim 27 Oct 2013 - 5:43

FUCK YOU.
Indestructible, immatériel, intemporel.
C’était si beau, si grisant.
Mais rendez-les-moi, maintenant.


Yume. Zakuro. Swan.
Yui. Sasaki. Hell. Kazuki. Naoko.

Carter, Carter, Carter, Carter, Carter, Carter.

Bip. Bip. Bip.


« Fuck me. Criss. Asti de fuck. »

Parce qu’il s’agit là d’une manière tout à fait gracieuse de se tirer d’un lit d’hôpital, battant des pieds comme un damné et grognant pour étouffer les rires cinglants de mes côtes. Les jurons se jettent hors de ma bouche comme des halètements d’animal desséché et je goûte aisément le sang sur ma langue. C’est la première chose dont j’ai conscience, le goût du sang sur mes papilles gustatives, avec un relent de vieux juste assez présent pour me donner envie de gerber, ensuite vient la réalisation ; les sons obtus qui explosent dans la pièce proviennent de mon cru, il s’agit de mon franglais typiquement québécois, de mes patois familiers. Je me redresse, mes côtes s’esclaffent et l’averse de jurons s’éteint dans un gémissement diffus. Ah ouais, elles ont été massacrées les toutes belles, brindilles de calcaire fracassées par le bitume d’un toit. Je frissonne.

Mes paupières finissent par papillonner et je découvre l’immaculé familier d’un hôpital, ah, combien de fois me suis-je retrouvé dans des endroits comme ça. Pas toujours les mêmes, à Laval, à Montréal, à St-Eustache, pas toujours pour les mêmes raisons, une commotion cérébrale, un bras cassé, une côte fracassée, une arcade défoncée. Combien de fois me suis-je retrouvé dans l’asile des maux physiques ? Je geins, un sifflement aigu filtrant hors de mes lèvres comme un miaulement. Soit, on ne m’a pas injecté de morphine, mais ce serait con vu l’état dans lequel j’ai certainement atterri ici, au bout de ma conscience, chuchotant des « Yume. » et des « Il faut suivre les murs. », soit l’effet de celle-ci commence déjà à s’estomper, me laissant en proie à des centaines de cailloux grouillant sous la chair, lacérant et tordant les capillaires sanguins et les nerfs. Dans tous les cas, c’est très bien ainsi, je n’aime pas qu’on me ramollisse le cerveau à coup de médocs.

Mes doigts se crispent dans le blanc des draps, puis je cligne des yeux avant d’inspirer lentement. Mes côtes semblent se fendre sous l’impact de l’air venant gonfler ma cage thoracique et je ne peux empêcher une larme volage de glisser hors de ma paupière telle une vile traitresse sauvage. Une part de moi enregistre la douleur et l’autre la rejette en bloc, barbouillant mon émotivité de grossiers traits noirs. Je n’aime pas ça.

La chambre dans laquelle je me trouve est épurée, simple, le moniteur accroché à mon doigt bipant posément près du lit. Je le fixe une seconde, regarde les lignes vertes monter à un rythme normal avant de faire descendre mes prunelles le long du fil m’y connectant. J’agite mon doigt, un rictus moqueur étirant mes lèvres, usant de mon autre main pour sectionner tout contact avec plus de rudesse que nécessaire. J’arrache la pince d’un mouvement sec, me débarrassant de mon lien avec la machine, et jette mes pieds par-dessus le bord du lit avec l’intention de m’en extirper. Le mouvement ne se profile pas de la manière planifiée, mon corps, trop faible, trop malmené, s’effondrant à peine mes pieds ayant touché le sol. Mon épaule gueule, mes côtes s’esclaffent et j’ai bordèlement envie de massacrer quelqu’un à coup de dents, soudainement. Je reste affalé au sol quelques longues minutes, écoutant le tintement continu du moniteur qui se lamente de ma disparition, écoutant le silence sans réaliser mon erreur. Y’a une infirmière qui va finir par se rameuter, y’a une infirmière qui va venir couiner :  « Mitsumasa-san ! Bla. Bla. Bla. ».  Oh fuck myself.

Le carrelage est froid contre ma joue, inconfortable, et la totalité de mes muscles me paraissent s’être atrophiés durant mon sommeil quelque peu forcé, coopérant moindrement, being bitchy as hell. Je ne me rappelle pas avoir été emmené ici, je me souviens du visage de Yume, oh ma toute belle fracassée comme une libellule aux ailes trouées, ma précieuse chérie figée dans une inertie aux bavures traumatiques, je me souviens de m’être accroché à elle, de mes lèvres dans ses cheveux, de ses cheveux se glissant loin de moi, de Naoko, de l’escalier, du sang, puis . . . Vraisemblablement, j’avais perdu conscience. Vraisemblablement, je suis invincible, aucune séquelle cervicale à l’horizon. Attaboy. Je grimaçai un sourire, gloussant légèrement, aplatissant mes paumes au sol pour me relever, difficilement, mais sûrement. La douleur n’est qu’une illusion, et puis, tu as déjà mal, alors . . . un peu plus ou un peu moins, personne ne fera la différence.

Mes phalanges se crochètent à l’intérieur du tissu du lit duquel je me suis échappé et je tire de toute la force encore contenue dans mes bras pour finalement atteindre une position debout. Vacillante, chevrotante, mais debout. On s’en fout des jambes qui tremblent et du souffle court dont la brûlure remonte comme une dizaine de colonnes de flammes à l’intérieur de ma poitrine. On s’en fout parce que ça n’a aucune incidence sur quoique ce soit.

Je jette un œil furtif vers la sortie, guettant la possible arrivée d’une infirmière, avant de reporter de nouveau mon attention sur la pièce. Je remarque un second lit, identique en tout point au miens, dans lequel gît la forme jeunotte d’un autre individu. Mes sourcils s’arquent dans un élan de curiosité, comment aie-je bien pu faire pour ne pas le remarquer dès le début ? Je claque ma langue contre mon palet, vaguement embêté et esquisse l’avènement d’un pas. Le premier est toujours le plus difficile, car c’est celui qui nous enseigne à jauger l’énergie obligatoire à la tâche, celui qui nous fait prendre conscience de tout ce que le fait d’avancer importe. Je me stabilise en usant de mon lit d’hôpital, appuyant la paume connectée à mon bras indemne pour m’approcher de l’inconnu en sécurité relative. Je ne l’observe qu’à demi, des cheveux plus sombres que les miens, haha, il me semble plus petit aussi. Impossible, toutefois, de déceler si celui-ci est réveillé ou non. Je continue de m’approcher, m’accrochant à sa couche dès que l’opportunité se présente et sifflant entre mes dents la partouze sautillant à grandeur de mon torse. Je sue probablement, ces sueurs froides et malsaines qui dénotent soit la maladie, soit un corps trop meurtri.

Je ne suis pas malade.

De ma bouche filtre les inspirations raccourcies que je me permets et ma vision se voit obstrué par les coulées de mèches blanches qui me tombent devant les yeux. Au travers de mon auréole de transparence opaque, j’aperçois quand même quelques traits, quelques teintes et mon esprit me susurre une promesse préalablement faites. Une fois tous ceux que je croiserai ne faisant pas partis des effectifs chargés de s’occuper de cette ‘’catastrophe’’, deux fois Yui, deux fois Yume, deux fois Lawrence, trois fois, un million de fois Zakuro.

J’avais bien dit que je le ferais. Qu’il soit réveillé ou non, conscient ou endormi, m’importe peu. Un jeu, une pêche à l’amusement, un gros fuck you métaphorique à cet hôpital et les gens qui pleurnichent pathétiquement en son intérieur. Je m’incline, persiffle entre mes dents, puis  presse mes lèvres à volée contre les siennes, communiquant un goût de désolation sanguine, un sourire pour le soulagement muet d’être dans un état relativement correct, de savoir Yume en vie, de voir le beau du séisme exploser sous mes paupières.

Je me redresse toutefois aussi rapidement que je me suis penché, repoussant l’inconfort bourgeonnant à l’arrière de mon crâne d’un sourire goguenard.

« Rien de personnel, juste une promesse faites à moi-même pour célébrer ma sortie de ce connard de centre commercial. »

Rires et grimaces d’inconfort. Satanées côtes.

« So cheer and smile, hurray you’re alive. »


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Mar 12 Nov 2013 - 1:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV    #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  EmptyDim 3 Nov 2013 - 3:12



==> J'viens d'là
 
Le cœur de Lun est serré au fond de sa poitrine. Il a accompagné Zakuro au niveau de la chambre de son camarade Kohaku Joshua Mitsumasa. Désormais Lun Marv ne sait pas s’il doit rester ou partir. Il a fait une promesse, il doit la tenir. Juste cinq secondes, se promet le blond, alors que sa main se pose sur la poignet permettant d’ouvrir la porte. Ses yeux traversent la pièce du regard, cherchant des yeux les occupants des lits. Il remarque Kohaku dont l’habit semble bien trop large pour ses frêles épaules de squelettes maladroits. Il le remarque, mais ne le voit pas. Il note qu’il a les yeux ouverts et qu’il n’est donc pas décédé. Il semble aller bien. Aussi bien qu’on pourrait l’attendre venant d’un gars qui vient de supporter un tremblement de terre et qui a terminé à l’hôpital à cause de lui : Soit super mal.
 
Celui qui attire le regard de Lun est une autre personne. Une toute autre personne. Poupée de tissus, poupée de chiffon, poupée de larmes, poupée d’un instant. Ce garçon, ce garçon, Lun l’avait déjà vu de nombreuses fois. Sans jamais lui adresser la parole, sans jamais lui parler. Ce garçon … C’était le seul … qui était venu à l’enterrement de Maeki Oyuki, il y a deux ans de cela. Petit être fragile et si fort. Il faisait beau, le ciel était bleu, mais lui n’était ni heureux, ni triste, il était là. Et tout du long, Lun s’était rattaché à cette présence. A cette idée que Maeki n’avait pas été tout à fait seul. Qu’il y avait une personne : une personne au moins qui devait avoir pensé à lui.
 
Seulement, voilà : le garçon était là. Avait-il été blessé ?
 
Lun est un jeune homme assez égoïste. Alors que quelques secondes plus tôt, son cœur était inquiet pour l’hermine blanche et que quelques secondes bien plus tôt, il était inquiet pour le samouraï : les deux avaient été remplacé d’un battement de cil par la présence, l’ombre même d’un jeune homme que Lun ne pouvait oublier.
 
Lentement le journaliste, qui avait pourtant un peu plus tôt décidé de fuir la pièce, se rapprocha du lit du garçon. Son pas, ni lent, ni rapide, le guidait par le chemin le plus rapide vers ce lit. Il en oublia de dire bonjour à l’autre, de prendre de ses nouvelles, de s’inquiéter. Tête de linotte. Il savait que Zakuro était là pour Kohaku, il ne se souciait donc plus de cela. Enfants jouant au ricochet, enfants courrant et s’étant écorchés. Ils s’étaient relevés et se relèveraient encore.
 
Lun s’installa sur le lit de Quinn, sa main se posant sur le front du garçon, ses yeux doux ne le quittant pas une seconde.
 
Le populaire est rarement quelqu’un de tendre. Il est doux, mais son attention est limitée face aux autres. Si ce n’est pas pour les rassurer, ou pour un simple contact significatif, il est rarement de ceux là pour un mot tendre. Il est assez brute et peu délicat.
 
A cet instant, précis, Lun vient retourner trois ans en arrière. Il était une fois, deux jeunes hommes qui jouaient avec des poupées. Deux poupées dans un parc qu’on lui avait compté. Maeki avait tant aimé cette rencontre, malgré l’absurdité de ce qu’il avait fait. Faire croire à ce garçon qu’il avait posé des bombes prêtes à exploser, c’était aussi stupide qu’enfantin. Il était ainsi. Stupide, mais pas enfantin. Maeki n’avait jamais été un enfant. On ne lui en avait jamais laissé le droit.
 
Et les yeux d’une forêt si sombre regarde celui dont le nom de famille les décrivent si bien. Et ces yeux se font inquiets. Parce que celui-là, celui-là n’est pas comme tous les autres de l’académie. Celui-là n’a pas fermé les yeux. Il est comme Shiki. Il a eu mal. Il a eu mal. Et ce mal qu’ils ont eu, aussi égocentrique que ce soit, Lun l’a vécu comme un bien. Comme le fait que son meilleur ami n’était pas décédé dans l’indifférence générale.
 
« … Tu n’as pas l’air trop blessé, Quinn. » Parvient à dire Lun, mais les mots sont serrés, sont durs à dire et à prononcer. Le jeune homme n’a plus rien de celui qu’il semble être depuis deux ans, il est redevenu ce populaire blond, maladroit et rieur qui voulait juste croire que le monde est meilleur, boire de la vodka et fumer des joints au fond d’une classe désertée.
 
Les doigts de Lun glissent le longs de la chevelure du garçon, qui sans doute ne pas comprendre grand-chose. Les doigts de Lun s’amusant à tirer sur une des mèches devant. « Tu as toujours eu les mèches trop longues … Je suis désolé. Je ne t’ai pas remercié. D’être venu … Tout ça. »
 
La voix de Lun n’est plus qu’un murmure, dur à entendre, dur à comprendre, des années plus tard.
 
« Je me disais que cette année, j’aurais la douce folie  d’offrir à mes enfants une poupée faîtes de mes mains. Est-ce que tu accepterais de les aider ? Une poupée de chiffon … »  
 
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Quinn Blackwood
● Université - 3ème Année - Comité des Elèves
● Université - 3ème Année - Comité des Elèves
Quinn Blackwood


Genre : Masculin Bélier Chèvre Age : 33
Adresse : Appt. 34, (05) rue de la Chance, quartier HIRYUU
Compteur 99
Multicompte(s) : Jin Ikeda • Racaille.

KMO
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MessageSujet: Re: #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV    #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  EmptyDim 29 Déc 2013 - 1:03

C'est bien plus court que je ne l'aurais voulu, mais je ne vous ai fait que trop attendre. Désolée ! >.<


J’ai du sang sur les lèvres ; mais ce n’est pas le mien.
Le plafond tourne - à moins que ce ne soit ma tête ?
J’ai la bouche pâteuse, et le simple fait de rassembler mes esprits me semble un effort incommensurable.
C’est étrange.
J’allais plutôt bien, en sortant de l’hôtel de ville. Et puis, dans l’ambulance, on m’a fait respirer quelque chose, et puis…
Il y a quelque chose autour de mon bras, et un bipbip persistant - mais y’en a-t-il qu’un ? - fait comme un fond sonore à mon réveil.
Je sens plus que je ne le vois qu’il y du monde dans la pièce. Probablement tout droit sorti de ma tête, le monde.
J’ai un vague souvenir de visages, nombreux, flous, revenant en boucle me narguer à la frontière de ma conscience.
Andrea, Kaori, Lewis, Ray…
Andrea, Andrea, Andrea.
Je crois que j’ai peur. Peur pour eux.
Et un peu pour moi.
J’ai l’impression de m’être totalement réveillé, maintenant, mais les visages sont toujours là.
Un en particulier, qui semble prendre de la netteté plutôt qu’en perdre.
Lun… Lun. Lun Marv. Voilà. C’est lui. Il parait que tout le monde le connaît.
Je ne l’ai vu qu’une fois, pourtant.
Je soupire et le fixe.
Et lui persiste, s’installe, si bien ancré dans la réalité que j’en viens presque à croire qu’il est parvenu à s’extraire de mon esprit embrumé.
Je cligne des yeux.
Je dois avoir l’air un peu stupide, à papillonner des cils en mode hibou, la bouche entrouverte et l’air absent. Mais bien paraître n’a jamais été ma priorité, aussi je ne fais rien pour y remédier, me contentant de dévorer du regard ce visage qui n’est pas vraiment là.
Hésitant, je lève un bras et tend une main mal assurée vers lui, craignant qu’il ne disparaisse au moindre contact.
Pourtant c’est une surface tangible que mes doigts rencontrent en rejoignant sa joue.
Alors ils s’y attardent, curieux, explorateurs, glissant jusqu’à sa pommette puis suivant la ligne de sa mâchoire.
Maintenant je n’ose plus les en retirer.
Ils hésitent ensuite sur ses lèvres et, quand une mèche de cheveux blonds vient les chatouiller, ma seconde main se lève et d’un geste tendre les replace derrière son oreille.
Ce n’est que lorsque je la repose que je prend conscience du contact de ses doigts, à lui, dans les miens, de cheveux.
Puis je réalise qu’il a dit quelque chose, juste un instant auparavant ; quelque chose dont le sens, lentement, s’insinue dans mon esprit, se fraie un chemin vers le coin de mon cerveau supposé formuler une réponse.
Pourtant je ne dis rien, me contentant de cligner des yeux une fois, longuement, afin de lui signifier que ses mots me sont bien parvenus.
Je préfère me taire.
L’instant me semble si fragile.
Après l’agitation dont nous avons tous été témoins, je ressens comme une besoin urgent de maintenir cette bulle étrange de douceur.
Je sens plus que je ne les vois d’autres personnes dans la pièce mais choisis, pour le moment, de ne pas regarder vers elles, maintenant le contact visuel avec Lun.
Ma main droite est retombée à mes côtés ; la gauche s’attarde à dessiner le contour de ses lèvres.
Lentement, un sourire se dessine sur les miennes.
Je commence à comprendre qu’il ne s’agit pas là que de ma réalité, mais bien de LA réalité.
Au loin j’entends le ressac de ma panique refluer pour n’être plus qu’un clapotis à la limite de ma conscience.

- Lun.

Je souris maintenant de tout coeur.

- I’m so glad you’re fine...
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
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MessageSujet: Re: #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV    #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  EmptyVen 3 Jan 2014 - 6:47

mon dieu Quinn je n'avais pas vu que tu avais posté o_o

    Je viens, tu vas, on s'approche, on s'éloigne, et je te hurle dans l'oreille tous ces murmures qui sont à toi, qui sont à moi, et qui jamais ne leur appartiendra. Alors arrête de gigoter en t'angoissant de tout ce qu'il y a autour, arrête de t'esclaffer par rapport à ces choses qui ne sont plus importantes, et surtout, regarde moi, écoute moi, tu es à moi.

    (…)



    « Si tu es mon ami, tu me retiendra. »

    C'est une phrase qui tambourinait dans ma tête, dans les échos devenus trop violent de ma myocarde agité. Respiration affolée qui s'alignait sur le coulissement d'une porte s'ouvrant, respiration affolée dans le claquement des pas de Lun qui plongeait dans un avant qui me faisait me figer sur place, respiration affolée face à l'angoisse de ce premier pas à faire. Je ne voulais pas, je ne voulais pas, je ne voulais pas, parce que je hurlais le désir de le vouloir et la volonté de ce besoin. Un hurlement tempétueux de mon esprit torturé par l'étreinte d'un fil mental qui le lacérait. Un fil qui le déchiquetait, coulissant sur tous ces sentiments que j'avais érigé dans ma tête depuis plusieurs heures. Ces sentiments qui s'étaient amoncelées sur la violence d'un désir ; celui de le revoir, et maintenant que je devais faire ce pas en avant, je hurlais mon incompréhension face à mon incapacité, et ce corps qui ne bougeait pas. Plonge en avant, déplace toi, espèce de stupide amas organique, espèce de sale montagne de peau, de chair, de tous ces éléments trop fragiles, trop solides, qui me cloue sur place. Tous ces éléments trop lourds qui me stoppent dans une matérialité assurée, dans une absence de mouvement qui me fait subir le temps. Je ne veux pas, je ne veux pas. Je veux juste que tu sois là, que ce soit fini, et que cela n'ait jamais existé. Je ne veux pas revivre cette scène dans la poussière, revoir cette même expression qu'il y avait sur le visage de Kojiro, et le voir hurler de rage, frapper ma poitrine, pour me tuer, pour me détruire, parce que je suis un obstacle à ce néant qu'il réclame. Je ne veux pas, car j'ai peur de ce que je vais observer.

    Lun, tu sais. Si tu m'avais retenu, peut-être bien que j'aurais couru.

    Alors, face au danger, je fermais les yeux, et plongeais en avant. Parce que c'était comme ça, et qu'il y avait eu son sourire à ce moment-là. Parce que cette hésitation était trop longue, et que son poignet tâché de sang, entre mes doigts, vibrait dans mes souvenir, cuisant ma paume. Mes phalanges heurtèrent la porte, et cherchant à y broyer le bois, y abandonnant ainsi toute hésitation surfaite, tout doute fortuit, j'avançais. Et comme un missile, ma concentration toute entière balancée en plein sur sa face, en plein sur son crâne, et sa silhouette penchée au dessus du lit d'un convalescent que j'ignorais. Grondement rageux d'un corps qui se déploie, je fusais sur lui, dévorant une distance qui ne me plaisait pas de voir exister entre nous deux. J'ignorais l'autre, j'ignorais ce corps dans le lit devenu support à l'ombre du Chat, et je saisissais son bras trop osseux.

    « Est-ce que tu le sais ? »

    Je brusquais ses mouvements, l'écartant de ce lit qui devenait l'estrade de Lun, la scène d'une histoire qui ne m'appartenait pas. J'allais le projeter, presque, contre ce matelas qu'on lui avait attribué.

    « Est-ce que tu le connais, ce temps dans lequel il y a eu ce silence à ton égard ? Ce temps sans la moindre nouvelle ? »

    Mes mains amortirent notre mouvement, mes genoux frappèrent le rebord métallique qui dépassait du matelas. Sommier drastique du jugement absolu qu'effectuait mon regard projeté sur sa personne, et de mes yeux plongés dans les siens. Mes hanches bloquant les siennes, ma dextre refermée sur l'articulation trop maigre de son bras.

    « Sans savoir où tu étais, ce que tu faisais, ce que tu regardais ? »

    Un temps qui m'avait plongé dans le noir, Kohaku. Un temps dans lequel j'avais cherché par tous les moyens à me débattre, à imposer mes logiques et mes règles pour un monde qui n'écoutait pas ; et lancé comme un cheval au galop, ignorant mon besoin de calme et de repères. Un monde trop bruyant dans lequel j'avais cherché à me replier sur le calme tranquille d'un mutisme qui aurait affecté son propre silence. Mais pas de bruit de lui, et le vacarme écrasant d'un monde au poids devenu trop lourd sur mes épaules. Je m'étais fait compressé sur le sol, comprimé par la pression d'une angoisse et d'une terreur qui m'avaient forcé à me tenir debout si je ne voulais pas y succomber. Et pas de bruit de sa part, pas de mots, pas de regards. Pas de sourire.

    Mes ongles dans sa peau, je cherchais à le mordre des yeux, dévoré par la colère orageuse qui bouillonnait dans ma poitrine. J'en avais eu besoin, j'en avais tellement eu besoin, d'une manifestation de sa part. J'étais tombé face contre terre, sous l'absence de ce besoin, et j'en avais mordu la souffrance à pleines dents.


    « Et ... »

    Et ça. Le constat.

    Comme une décharge, je le lâchais. Je le lâchais, parce que dans un besoin de protection, j'avais refusé de voir, dans ces premiers instants. J'avais refusé, mais mes yeux venaient de les rencontrer, ces marques sur son corps. Ces marques qui n'étaient que les barrières filtrées à ce que mes yeux ne voyaient pas, mais que ma raison devinait. A ces marques qui s'étalaient sous les surfaces d'un vêtement destiné à cacher la violence des blessures auxquelles il était exposé. Terrain miné, surface dangereuse, mais à l'attirance hypnotique ; je levais mes doigts. Dans la caresse fascinée du bout de mes doigts sur son corps, je cherchais la forme régulière de ses côtes, pour les connaître par cœur, pour en connaître chaque courbe. Et pourtant, je ne rencontrais pas ce toucher que j'avais gravé dans la mémoire de mes doigts pour son corps. Ce n'était pas cette sensation, ce n'était pas cette reconnaissance. Déchiffrage alors fébrile de mes doigts qui devinèrent les bandages trop étroitement serrées autour des flancs ravagés. Du revers de la main, je soulevais ce tissus au blanc sale, au blanc effrayant, sur son corps. Je soulevais le tissu. Ma main frémit. Sur sa peau, il y avait du violet partout. Un violet qui s'entrelaçait, découpant des signaux de départ pour la violence de ma panique ; des prêt, feu, courez pour ma haine, et qui s'assemblaient en des tâches noirâtres où les chairs s'implosaient. Et je hurlais. Je hurlais dans ma tête, relâchant le tissu. Mon souffle devenu ce gouffre sifflant, ce volcan écumant d'un vide qui hurlait au débordement.

    « Je sais que tu ne le vois pas de la même manière que moi. »

    Mon envie de défoncer un mur. Mon dieu. Mon envie d'arracher ce noir qui obscurcissait mes yeux, et qui faisait crever mon cœur dans le bouillonnement intempestif de tout ce sang qui coulait hors de mon corps. Mon dieu, ce que cela faisait mal. Mon dieu ce que j'avais envie de tomber à genoux pour ne plus ressentir tout cet équilibre qui me faisait frissonner de moi-même et de ma taille. J'étais trop grand, j'étais trop haut, cela me faisait peur, maintenant. Je ne voulais plus, Chess, je ne voulais plus, et je voulais qu'on comprenne que ça ne m'amusait plus, et que j'en avais marre. J'avais tout essayé pour retenir cela. J'avais remis un bras en place, j'avais lâché des abeilles sur eux, et maintenant, il n'y avait plus de distraction pour retenir tout ce que je sentais. Il n'y avait plus de barrage pour retenir la fureur de ma peur. Mes doigts, refermés au collet du vêtement qu'il portait, le soulevant dans la rage d'un mouvement qui m'ordonnait de le rapprocher de moi, sans vouloir prendre conscience de ce qui définissait le bien ou le mal d'un mouvement pareil.

    « Alors putain, pourquoi es-tu rentré dans ce fichu centre commercial ? C'est solide, c'est matériel  ! Alors c'est fragile, bordel ! »

    Et comme pour me le rappeler, l'écho de ma respiration entre ses lèvres. Un tais-toi que je me suppliais à moi-même, une fascination pour ce souffle qui rentrait et sortait de sa bouche, et dans la courbe de mes yeux qui se plissèrent sous ce sentiment de colère. Bats-toi. Bats-toi, m'avait-on dit, et des « je t'ai construit », qui murmuraient, gonflaient, et dans leur explosion, faisaient résonner leurs éclats sur les parois de mon esprit à vif. Blessures de guerres qui me faisaient contempler celles qui me donnaient envie de vomir. Pourquoi ? Pourquoi es-tu blessé comme cela ?

    « Pourquoi ?! »

    Pourquoi ?

    « Pourquoi est-ce que tu me fais mal comme cela en ayant mal comme cela ? Pourquoi est-ce que tu as voulu jouer à cela ? Ça t'avançais à quoi, dis moi ? Est-ce que tu ne pouvais pas attendre un peu ? Y aller une prochaine fois, et ne pas me faire ça ? »

    J'ai honte, j'ai honte, j'ai honte. Honte de parler ainsi à propos de ce que je ne crois pas, de ce que je ne pense pas. Je ne crois pas aux « si », je ne crois pas aux « il aurait fallu », je ne crois pas au « il fallait faire comme ça », mais j'écoute ces mots qui sortent de ma bouche, glissant avec colère. Tomber. Tomber ; oui. Oui, je tombais, renversé dans un mouvement qui m’entraînait en arrière. Un pas, pour de vrai, de recul. Un pas pour m'éloigner de ce lit sur lequel je l'avais moi-même amené, comme pour l'y crucifier. Un pas pour tomber ; et tomber dans ma tête, dans mon désespoir. C'était en train de me tuer, en m'étouffant. Ma hanche frappa le coin d'un chevet trop pointu, et dans le réflexe aiguisé par la souffrance d'une reconnaissance à la douleur, j'arrachais le meuble du sol avec mon pied, le bousculant avec une violence destinée à tout détruire. Le chevet alla claquer sur le sol, et mon épaule vint reposer contre le mur. J'aurais voulu m'y fondre. J'aurais voulu que ce mur devienne cet allié dans lequel je me serais effacé. J'aurais voulu que tout s'arrête, que l'on calme tout. Stop, arrêtez, on recommence. Ça suffit...
    Elle se précipita en courant vers moi, alertée par le bruit, aliénée par son besoin de ne pas comprendre, et sa blouse blanche déchirant ma rétine. Je la tuais des yeux.


    « Monsieur, je vous prierais d'avoir un peu de … »

    Un tais-toi qui éclate sur une bobine vingt-six tour, dans l'éclat d'une seconde hallucinée. Tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi !


    Je suis tombé. Je suis tellement tombé, et je n'ai plus rien pour me raccrocher. Je m'écartais du mur, réduisant ce pas que j'avais voulu imposer, et je levais la main, déposant mes doigts sur sa clavicule. Mouvement caresse d'une peau qui me brûlait, dans un avancement de mon corps, je déposais une rotule sur le rebord du matelas, et refermais mes phalanges dans une pression autour de sa gorge. Ce sentiment trop fébrile d'un écrasement dans ma poitrine, que du bout des doigts, j'aurais aimé te transmettre. Ma paume rencontrant ta trachée.

    « Pourquoi ? »
    Je m'avançais. Ma poitrine en avant, mon épaule contre la tienne, mon coude fléchi sur mes doigts encore plus serrés, avec douceur, terriblement, autour de ton cou. Mes lèvres perdues dans tes cheveux, mon regard égaré sur cet oreiller qui se faisait le soutien traître de ton dos. Et mon autre main qui froissait les draps. Et sur le bord de mes lèvres, les battements de mon cœur.

    « Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas pu venir te chercher ? Dis-le moi. Dis-le moi, Chess. Regarde moi et ose me dire que je n'aurais pas pu. Si tu m'avais appelé, si seulement tu avais tué le silence, j'aurais cassé le temps pour venir te chercher. »

    J'aurais brusqué les limites de ce qu'il aurait fallu ignorer et j'aurais récupérer ton visage entre mes mains pour te regarder, te regarder, te regarder, et t'emprisonner dans mon regard. Rien de tout ceci ne serait arrivé, n'est-ce pas ? Et c'était terriblement triste que de faire ce constat, de se rendre compte que nous étions passé à côté de tout cela. De cette survie, de ce calme, et de ces possibilités. Tu te rends compte, Chess ? Nous aurions pu observer le monde se démembrer sans en être les victimes directes. Nous aurions pu contempler les gens, les choses et les situations sans s'en formaliser, simplement pour regarder et peut-être essayer de les comprendre dans leurs actions et réactions. On aurait pu jouer. On aurait pu s'amuser. Tu as préféré être blessé.
    J'en ai mal à en crever.

    Ma main relâche cette gorge, vient trouver une épaule sur laquelle j'effleure une pression, et je l'enjambe, l'allongeant sous moi, mes doigts cherchant le confort des mèches blanches, car mon front vient reposer contre le sien. J'aimerais, Chess, que tu entendes mes pensées. Qu'elles résonnent de cette violence qui me fait t'embrasser, te considérer, te comprendre et te suivre. Tout. Et je contemple. Je contemple avec ces yeux qui me font te voir, te regarder. Je veux, continuellement, que tu sois dans mes yeux. Ma rotule froisse le droit, et contre ma hanche, il y a l'os de ta main. Je suis désolé. Je suis égoïste.

    Par l'esprit, je passe sur tes pieds, effleurant. Tes jambes, que je devine détendues à l'intérieur des miennes, car c'est de cette manière que je nous ai positionnés. Ton ventre, ton bassin, sous moi, et mes mains et mes bras qui sont passées sous ta nuque, dans cette position de possession, de maintien, de « tu es à moi, tu m'appartiens ». Parce que c'est vrai, n'est-ce pas ? Tu es à moi. Et tu m'appartiens. Et si j'appuie mon visage contre ces clavicules violacées, si je résiste à l'idée de mordre dans ta chair pour t'arracher de cette matérialité physique, c'est parce que je sais que je ne tiendrais pas assez longtemps de ne pas pouvoir faire comme cela, à te serrer dans mes bras. Et tu sens le sang, de cette fragrance qui me fait fermer les yeux. Je me remémore, et je revois ce pas en avant, cette violence qui commence par ma main sur ton bras, et cet éloignement du lit, puis la brusque attitude et le fait de t'y jeter, presque, pour t'y maintenir et t'y interroger. La douleur et le recul, la violence d'un coup de pied qui se perd contre un meuble qui vole, et mes yeux qui se noient dans le noir. Je suis désolé, tellement désolé.

    Je me relevais, à genoux au dessus de lui, pour le contempler.
    Introspection simple, d'usage pour moi. Le regarder, complètement, et ne rien faire d'autre que commencer par essayer de comprendre. Chess, son immatérialité, ses os trop visibles. Si c'était de la chair, cela se dépasserait. Ce n'était que matériel, et avec le temps, ça passerait. Je glissais mes yeux sur ses lèvres, et ce sang qui y séchait. Je m'abaissais, doucement, déposant mes paumes de chaque côté de son visage, pour contempler plus près. Plus profond. Tout au fond de ses yeux. Tout au fond du puits noir de chacune de ses prunelles, et de ses yeux trop remplis. Ses yeux, tout au fond, dans lesquels s'assemblaient ces milliers de détails qui me fascinaient. Ses yeux noirs dans lesquels il y avait ce quelque chose qui y hurlait, et que je voulais saisir pour le dévorer des yeux. Regarder tout au fond de ses prunelles noires. Y regarder complètement, pour comprendre la chose la plus importante de l'instant.

    « Bonjour, toi. »

    Tu es en vie.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
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MessageSujet: Re: #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV    #Chambre B03 ~ Chinoiserie part IV  EmptyDim 10 Aoû 2014 - 19:01

Ils sont entrés comme des tornades porteuses de relents extérieurs, fracassant ma langue contre mon palet en une apposition agacée d’être interrompu par des couards friands de réunions hospitalières et je les damne mentalement, les premières secondes, sans les regarder, me contentant de rester river sur la forme de l’inconnu que je viens de brusquer de mes lèvres. Ma respiration tressaute et mes côtes vrombissent de rire sous ma peau, dans un chuintement significatif de mal que je refoule d’un rire jauni.

Parce que le mal n’existe pas et que, même dans la méandre, je suis plus fort que lui.

Puis, il y a la reconnaissance, d’abord visuelle, de ce lièvre blond qui me dépasse comme un volée aérienne pour se scotcher au chevet de mon compagnon de chambre, ensuite auditive, de ce même être qui se met à murmurer doucement, fidèle au principe des retrouvailles cliniques. Le même manège se répète avec le second occupant, que j’attrape d’un regard exalté, alors qu’il me fout, délicatesse à-demie oubliée, sur la surface de ce lit que j’ai tant peiné à quitter. Je grogne, un grognement sourd, et mes côtes jouent maintenant à la pinata entre elles, s’éclatant comme des démones, perçant toutes mes connections nerveuses de leur amusement.  Mon épaule, quant à elle, opte pour une balade chantée avec toute la vigueur d’un artiste d’opéra. C’est puissant, c’est transcendant, et je sens les activités de mon corps s’élancées dans tous les sens, créant un brouhaha dont je ne peux me dissocier que mentalement.

Et c’est beau, je crois. C’est intéressant. Amusant.

YOU WIN. YOU WIN. YOU WIN.

PLEASE SELECT YOUR PRIZE.


Il est grand, le destrier de la sorcière, bouillonnant d’une émotivité qui, si elle s’avère violente pour lui, me parait excessivement sucrée. Il fracasse tout, il rage, il panique, il s’approprie et, imperceptiblement, je me joins aux folies festives de mes os et de mes muscles, ruminant un gloussement qui gagne en ferveur à mesure qu’il vomi ses mots, à mesure qu’il m’accuse naïvement. Mes blessures roucoulent, je roucoule.

Des chats, des oiseaux. Dis-moi, est-ce que Sasakichat va bien ?

À le voir s’ébrouer, j’ai l’impression que toute la douleur que je devrais ressentir s’est écoulée de mon corps, et ce dès le début, pour aller s’enfoncer dans le sien. Le ciel scande l’orage et des éclairs le transpercent dans un accès de furie qui heurte jusqu’au mobilier de la chambre d’hôpital.

Je lève un sourcil, curieux, me redressant péniblement sur un coude chevrotant, car mon épaule semble refuser de m’accorder la coopération du second. J’ai dû épuiser mes points de vie restant dans cette partie de ma personne lorsque j’ai réalisé mon périple vers le lit voisin. Une infirmière – bitch please, je savais que l’une d’entre elles se ramenerait – sortie de nulle part tente de le calmer, mais rien ne peut dompter un ciel qui s’égare dans une tempête. Il faut le laisser vider ses nuages, décharger son air.

Ce qu’il finit par faire, taisant sa tirade, son monologue, ses questionnements idiots, pour–

« Bonjour à toi aussi. »

Ses doigts partout, son corps partout, son front contre le mien, ses doigts cheminant sur la moindre parcelle de mon enveloppe physique avec une fascination miroitante d’horreur et de soulagement. L’expression préalablement affichée à la vue de l’état de mon torse n’a d’égal que les relents poussiéreux du séisme lui-même. Une jolie réaction, l’apposition d’un possible jeu – me faire mal, me déchirer pour que tu paniques et que tu m’attrapes, pour que tu me fixes et me ramène juste là, sous le bleu de ton regard –, un moment à entreposer dans les annales de mes synapses.

Je lève mon bras valide, effleure le sien, – et tout crisse, geint, comme une centaine de gonds maladroitement huilés – et attrape ce que je peux de lui pour l’entrainer davantage vers moi, pour que mes pectoraux touchent ses clavicules. Le geste manque assurément de force, mais j’ai la certitude très nette de n’avoir à fournir aucun effort réel pour le convaincre d’approcher. Il suivra, il s’enlisera à l’intérieur de ce que je chercherai à lui communiquer.

Il comprendra.

Je murmure, un chuchotement rieur, qui trésaille sous l’impact de la partouze des côtes, mais qui demeure tout de même intelligible :

« J’ai vu un chevalier, une servant et un bout de sucre fondant. J’ai vu un cadavre, aussi. Je crois que je vais l’appeler Gontrand. »

C’est un nom qui m’amuse beaucoup pour des raisons que je ne saurais pas trop comment expliquer. Un sentiment de déjà vu se mêlant à une fascinante moqueuse qui assaille mes capteurs olfactifs comme l’apposition d’un jeu. J’halète et mes yeux papillonne, c’est l’apogée du concerto de mon épaule. Je serre les dents et persifle, mauvais, refusant catégoriquement d’être contredit.

« Et je n’ai pas mal, alors ferme ta grande gueule, Za-ku-ro. »

Puis, les muscles se relâchent quelque peu et j’inspire une goulée d’air contre ses lèvres, insouciant et analysant distraitement les rythmes de ma samba interne. Un, deux, trois, trois, quatre, cinq. Huit.

Je l’intime à se relever d’une légère pression de mes phalanges, pour mieux le regarder, pour pouvoir contempler l’éclat lucide de ses iris. Le ciel que rien ne touche, ma plus belle réussite. Je savais que rien ne t’arriverait, je le savais tellement. Monture de la sorcière, mon preux destrier.

Le rire se perd dans le néant et je souris un sourire plus simple, plus doucereux.

« Viens, on va voir Moonbeam. »

Parce que je ne peux pas la croire aussi facilement indemne que toi.

KOHAKU, OUT.
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