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 Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)

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MessageSujet: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyVen 27 Juil 2012 - 12:58

Ennui, père de tous les vices, frère de tous les maux. Jin avait toujours détesté l’ennui. Quoi de plus évident comme constat, au fond, qui aime l’ennui ?

Il y avait, selon Mashimoto, une très nette différence entre décider de soi-même de s’accorder un petit repos, en s’allongeant dans l’herbe pour méditer ou simplement pour observer, et être forcé à ne rien faire. Le sportif était en ce moment dans le second cas. Et le pire, c’est qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Comme il détestait les gens qui passaient leur temps à se plaindre sans tenter d’améliorer leur situation, il se refusait catégoriquement à les imiter et à geindre à longueur de journée. A la place, il remuait ses idées noires dans sa tête –beaucoup plus saine, n’est-ce pas ?

Tout avait commencé il y a plus d’un mois, lorsque Jin s’était blessé à la cuisse. Une vilaine blessure qui avait considérablement compliqué ses entraînements, et ce peu de temps avant les championnats de Taekwondo, un vrai manque de pot ! Si Jin avait su à l’époque ce qui suivrait, il ne se serait pas considéré comme malchanceux à ce moment là.

Puis était venue la dispute avec Noahki. Plus qu’une dispute, ça avait surtout été une vraie baston. Mettez deux grandes tiges douées et entraînées au combat dans une bagarre, et vous pouvez être sûr qu’il y aura des dégats, des deux côtés. Et ça n’avait pas loupé : en plus de plusieurs bleus au visage, plusieurs endroits de son corps avaient été endoloris. Ca avait failli lui côuter sa bourse à Keimoo et ça avait, encore une fois, freiné ses entraînements.

Et enfin, la cerise sur le gateau : alors que, une fois de plus, Jin errait du côté des ruelles sordides de Bougu à la recherche d’une racaille sur qui se défouler, le japonais est tombé sur plus fort que lui. Enfin, pour être tout à fait exact, il était tombé sur plus fourbe que lui. Un sale type qui, ignorant toute forme de respect ou de dignité, avait sorti un canif en plein durant leur bagarre pour enfoncer la lame dans la cuisse de Mashimoto –la même que celle qui était déjà blessée, de surcroit.

C’était la goutte d’eau qui avait fait débordé le vase : avec des hématomes partout, un œil au beurre noir, deux blessures profondes à la jambe, le médecin et le coach de Jin avaient mis le hola : plus de sport jusqu’à guérison. Et le voilà, un peu moins d’un mois plus tard, toujours astreint à l’ennui. Les deux blessures à la jambe allaient un peu mieux, mais Jin boitillait toujours, il n’était donc pas question qu’il fasse du taekwondo. La plupart des hématomes étaient partis, certains étaient encore visible, car la peau du sportif avait le bon goût de mettre du temps à cicatriser. L’œil au beurre noire s’était estompé –et c’était tant mieux, le look panda ne plaisant pas trop au japonais- mais on pouvait toujours distinguer quelques traces bleuettes autour de son œil droit, et c’était toujours un peu douloureux si on appuyait.

Depuis combien de temps était-il condamné à ne rien faire ? Probablement 3 semaines. Certains vous diraient que la première semaine, ils avaient apprécié le repos, le fait de pouvoir rester allongé à lambiner, la deuxième semaine, ils avaient commencé à s’ennuyer, la troisième ils étaient intenables. Pas de chance, pour Jin, la première semaine avait DEJA été insupportable. Il n’avait pas l’habitude de ne rien faire. D’aucun en aurait profité pour étudier, remonter ses notes –vraiment pas terribles ces temps-ci- mais pas Jin. Pas qu’il se désintéresse de ses résultats scolaires, au contraire –il y avait une bourse en jeu après tout. Non l’ennui c’était que de base, le sportif n’était pas DU TOUT patient pour les études. Alors avec le sport en moins pour se défouler, s’enfermer dans une bibliothèque une après-midi entière était juste impensable.

Refermant la porte de la chambre derrière lui, ne prenant pas la peine de mettre le verrou en place, Jin claudiqua jusqu’à son lit et se laissa tomber comme une poupée de chiffon dessus, poussant un long soupir. A cette heure-ci, aucun de ses colocataires n’étaient ici. Noahki devait probablement être à l’entraînement –là où Jin aimerait être, pensait-il jalousement- et Lawrence… Jin ne savait jamais vraiment où Lawrence était. C’était un populaire, il avait donc probablement pleiiiiins de choses à faire. Au fond, le brun s’en fichait pas mal. L’important était que la chambre était vide, et c’était tant mieux. Car l’ennui était une chose horrible, mais essayer de se reposer avec un populaire dans le coin, c’était probablement pire.

Le japonais rentrait tout juste de la bibliothèque. Ce n’était clairement pas son lieu de prédilection, mais il s’était dit que quite à ne rien faire, essayer de s’avancer dans ses devoirs n’était pas la pire idée du siècle. Après avoir passé une demie-heure à fixer un livre d’un œil totalement vide, il avait abandonné. La bibliothèque avait une ambiance… pesante. Sans doute la faute des trop grandes étagères bourrées à ras-bord de livres, ou bien le silence lourd qui y régnait, brisé seulement par le bruit des pages qui se tournent. Il avait ensuite voulu aller se poser dans le parc, dans l’herbe, mais il y avait trop de soleil, trop de gens, trop de bruits, et voir des étudiants gambader en tout sens ne faisait que le frustrer, lui qui était privé de sports et d’exercice.

La chambre était donc son dernier recours. Allongé sur le dos, les bras coincés sous sa tête, il soupira à nouveau en observant le plafond. Que pouvait-il faire ? Voila une question que le jeune homme s’était rarement posé dans sa vie. D’habitude, il peinait à trouver du temps pour TOUT faire. Le sport et les études lui prenaient un temps fou. Le temps restant était majoritairement dédié à ses amis. Pour le reste, il ne lui restait pas une minute. C’était entre autre pour ça que le jeune homme avait rapidement écarté les histoires amoureuses de son planning. Enfin ça et aussi parce qu’il n’en comprenait toujours pas l’intérêt.

Plaquant ses mains sur son visage, comme pour en réveiller les muscles, il songea qu’à force de ne rien faire, il se sentait tout le temps fatigué. Il n’en avait pas l’habitude, lui qui débordait généralement d’énergie. Mais c’était un cercle vicieux : il ne faisait rien, donc il se sentait fatigué, et donc il faisait encore moins. Super. Encore une semaine comme ça et il allait muter en meuble.

Se redressant sur son lit, il songea qu’il y avait bien une chose qu’il pouvait faire : écrire. Ecrire à Trina, sa meilleure amie d’enfance. En temps normal, n'ayant plus de crédit, il lui aurait écrit un mail, mais il n’avait pas d’ordinateur personnel et n’avait pas envie d’aller dans une salle informatique de l’Académie. Il opta donc pour l’écriture d’une lettre. Ne pouvant pas se déplacer énormément, et Trina n’ayant pas le droit d’entre dans l’enceinte de Keimoo, il n’avait pas vraiment eu l’occasion de lui parler, et pourtant, il avait BEAUCOUP de choses à lui raconter. Car si vides soient ses journées, sa tête, elle, débordée. D’idées, de soucis, de sentiments étranges qu’il n’osait ni assumer ni exprimer, de doutes, de questionnements. Un véritable bordel sentimental et affectif.

S’installant assis sur son lit, le dos contre le mur, il natta rapidement ses cheveux qui, beaucoup trop longs -puisqu’ils lui arrivaient maintenant sur les reins-, avaient tendance à s’éparpiller et s’emmêler dés qu’il les laissait lâches. Ceci étant fait, il ouvrit la fenêtre de la chambre en grand et ôta son pull, car il faisait définitivement trop chaud en cette belle journée, restant en simple t-shirt, avant de finalement se mettre à l’écriture.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyVen 27 Juil 2012 - 15:41

Evan Liam Catsugee se cherchait un nouveau jeu. Effectivement, c’était assez rapide chez lui de se lasser d’une chose et de se retrouver obligé d’en trouver une autre pour l’amuser un peu. Sa vie résidait là-dedans dès qu’il était désœuvré, il se retrouvait immanquablement dans des emmerdes plus grandes que lui. Au lieu de l’ennuyer, ce phénomène le faisait plus rire parce que comme ça il arrêtait de ressasser et d’être inactif. Le jeune homme avait toujours besoin de quelque chose qui sorte de l’ordinaire sous peine de devenir encore plus imbuvable qu’il pouvait volontairement l’être pour se créer ne serait-ce qu’une petite dispute. Qui sème le vent récolte la tempête comme on dit et Evan préférait clairement y mettre de grandes bourrasques par curiosité de savoir ce que cela donnait. La curiosité dans son travers le plus affirmé. Pour l’instant, il errait dans le pensionnat vêtu d’un tshirt de couleur vert émeraude pour souligner la couleur de ses yeux et également son roux, et d’un jean noir droit. Les mains dans les poches, il errait pour se trouver une activité. C’était assez amusant d’embêtter un peu son ex-copain et maintenant meilleur ami Gabriel Calloÿ surtout quand ça faisait rougir de colère Haru Omasaki, son copain. Toutefois, ces derniers temps ça aurait pu presque devenir répétitif et donc ça perdait de son intérêt. Sillonnant l’endroit, souriant par-ci, par-là à des gens qu’il reconnaissait de son club d’athlétisme, rien ne lui venait. Fugacement, il eut envie de s’entrainer un peu mais il se souvint qu’il allait avoir un entrainement un peu plus tard dans la soirée et qu’il valait mieux ne pas se fatiguer inutilement avant. D’autant plus qu’avec tout cet ennui accumulé, il en libérerait deux fois plus d’énergie et se montrerait sans doute plus performant. Alors, autant profiter un peu de la frustration même si cela lui paraissait évident que s’il ne trouvait pas de quoi s’occuper rapidement, son sang allait se mettre à bouillir si fort que son cœur dont le battement s’accélérerait allait pulvériser sa cage thoracique pour en sortir.

La pensée lui vint qu’il aurait peut-être dû passer un peu de temps à la bibliothèque comme le bon élève qui a une bourse qu’il est mais sachant que ce dernier s’y était déjà promené ce matin pour faire ses devoirs, il avait un peu de mal à trouver quoi faire. Evan avait la qualité d’être assez efficace quand il se mettait à quelque chose et du coup même le travail ne pouvait pas le distraire. Et puis même s’il ne détestait pas foncièrement étudier et que ça pouvait l’occuper, ce n’était certainement pas ce qu’on aurait pu qualifier de jeu, du moins pas pour le jeune homme qui avait un besoin quasi-pathologique d’interagir avec les gens pour cela. Ses amis étaient peu nombreux mais le garçon aux cheveux roux prononcés ne cessait d’élargir son cercle de connaissances. Tiens…, peut-être était-ce ça la solution, cela lui rappelait une personne qu’il avait rencontré il y a peu et qui par ses muscles bandés l’avait tiré d’une de ses mauvaises situations habituelles. Dans un certain sens, il avait plus ou moins copiner avec lui et puis loin d’être peu séduisant, Evan avait un petit faible pour sa mâchoire carrée et ce regard dur qui l’amusait. Le garçon pouvait dans un certain sens paraitre un peu bourru mais si on savait sur quels boutons appuyer, cela devenait nettement différent de l’image qu’on pouvait avoir de lui. Un sourire en coin, habitude chez lui quand il avait une idée qui lui plaisait, venait de se peindre sur ses lèvres alors que déambulant dans le dortoir, il cherchait la chambre de Jin. De plus, cela faisait un petit moment que l’irlandais ne l’avait pas vu et il avait ouï dire que ce dernier ne pouvait plus participer à son entrainement de Taekwondo ce qui promettait nécessairement dans son esprit un ours mal léché caché dans sa chambre à ruminer qu’il ne pouvait pas se dépenser. Le garçon n’avait que peu côtoyer le jeune homme mais comme tout le monde dans ce pensionnat, il était conscient du fait que c’était forcément très important pour le capitaine de l’équipe de surcroit. Trouvant la porte, il fit tourner la clenche content de constater que cette dernière avait omis d’être fermée. Le jeune brun était bien là l’observant un peu farouche sans doute. Sexy pensa avec un sourire amusé Evan qui avec un sourire séduisant venait de pénétrer dans le lieu en refermant la porte derrière lui.

- Jiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin ♥ ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu, je paris que tu fais exprès de ne pas mettre le pied dehors. Tu es méchant tu sais
. Il prit une moue digne d’un petit chaton triste s’amusant de cette expression qui aurait presque pu paraitre convaincante pour une adolescente écervelée de quatorze ans.

Se tournant vers celle-ci, et anticipant une possible remarque du type « tu pourrais frapper quand même », il s’approcha de la porte et cogna dessus en disant « knock knock » avec un sourire à faire fondre un glacier.

- Ce que je peux être malpoli alors, j’avais presque oublié de frapper avant d’entrer. Je n’y ai pas pensé, j’ai vu que la porte s’ouvrait d’elle-même et j’ai eu teeeellement peur qu’il te soit arrivé quelque Jinichou ~.


Evan ricanait intérieurement rien que de voir les expressions que pouvait prendre Jin qu’il se contentait d’asticoter un peu pour voir la force de la réponse du signal. Pour le moment, en tous les cas, le garçon n’était pas déçu du voyage parce que rien que son visage était plutôt collector à son sens. S’asseyant sans vergogne sur le lit que celui-ci occupait il se calla et le dévisagea ses bras se collant sur son torse alors qu’il tournait la tête vers lui.

- J’ai entendu dire que tu étais blessé, je venais voir si le grand colosse que tu étais se remettait d’être mis au placard comme une chaussette trouée. Enfin, j’imagine que ce n’est pas définitif sinon on t’aurait mis à la casse mon pauvre chéri.

C’était purement des petits piques lancés à la cantonade mais c’était la manière un peu particulière d’Evan de demander si la personne allait bien et comment elle se sentait et ce bien qu’il ne put s’empêcher de le faire autrement qu’en étant sarcastique. Le garçon n’aimait pas montrer qu’il se faisait du souci pour les autres, ni même qu’il était un tant soit peu gentil, il préférait encore aussi logique que cela puisse être qu’on le pense désagréable et méchant pour éviter qu’on tente d’abuser de lui. Bien peu de gens auraient trouvés cela drôle, et il fallait le cerner un minimum pour comprendre les vrais intentions de ce dernier. Or, le petit sacripant qu’il était faisait tout pour que les gens ne cherchent pas à gratter la surface et à comprendre. Une part de lui avait réellement peur de se retrouver une nouvelle fois attaché, de souffrir encore et qu’il soit obligé de se montrer à nu. La coquille qu’il avait forgée autour de lui lui semblait plus confortable et pratique. Retirant ses chaussures comme le bon sans-gêne qu’il était, il s’installa confortablement à la fois sur Jin et sur le lit comme l’aurait fait un chat venu voir son maitre par pur caprice.

- Tu as l’air d’un lion en cage tu sais. Tu vas finir par exploser si tu ne sors pas te dégourdir un peu les pattes, tu vas en perdre le lustre de ta si jolie crinière tu sais.

Alors qu’il se tournait pour mettre sa tête sur le bras de Jin et collé son corps à côté du sien, aussi gêné que s’il avait serré une main, c’est-à-dire pas du tout. Il lâcha un bâillement à s’en décrocher la mâchoire.

- Remarque, on est deux dans ce cas, moi non plus j’ai pas grand-chose à faire en ce moment. C’est chiant. C’est pour ça que je suis venu te voir Jinounet, je me doutais que tu me ferais passer le temps de façon très efficace !



Dernière édition par Evan L. Catsugee le Ven 27 Juil 2012 - 23:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyVen 27 Juil 2012 - 17:03

Vous connaissez probablement l’expression « quand on parle du loup… ». Bon et bien c’était exactement de ça dont il s’agissait. Sauf qu’ici, le loup était roux, et s’apparentait donc plus à… un renard. Ou un panda roux. Un fennec peut être. Et au lieu de parler oralement de ce dit loup, Jin en parlait par écrit, mais l’idée était là.

Le sportif venait à peine de commencer un paragraphe sur le sujet renardesque –car c’était bien de ça dont il s’agissait- lorsque, comme par magie, la porte s’ouvrit, laissant apparaître la silhouette du dit animal roux. Un renard en tenue de camouflage avec un t-shirt sacrément vert, comme s’il se planquait derrière un bosquet. Sauf que Evan n’était pas du genre à se planquer. Il était même plutôt du genre qu’on remarque.

Ça ne manqua pas, en voyant le sujet de sa lettre se matérialiser sous son nez, Jin eut un sursaut digne d’une pièce de théatre, et resta figé, muet, à dévisager l’intello avec des yeux ronds. Son cerveau lui envoyait des signaux électriques type « Réagis ! Bouge toi ! Planque la lettre ! Mange la, déchire la, vomis dessus s’il le faut, mais planque la ! ». Ne sachant pas vraiment que faire, il eut une réaction aussi…. Discrète qu’intelligente : il s’empara de son stylo –qu’il avait bêtement lâché sous l’effet de surprise- et executa un énorme et informe gribouillis sur les deux dernières lignes de sa lettre. Il n’avait pas vraiment écrit quelque chose de compromettant, mais le prénom du fennec y figurait –il s’acharna d’ailleurs tout particulièrement sur passage.

Ça ne prit qu’une dizaine de secondes, et le résultat était pour ainsi dire concluant puisqu’on ne pouvait plus rien déchiffrer. Le seul léger hic, c’était que dans la famille « discrétion et autres subtilités », c’était plutôt vers le bas de l’échelle. Qu’importe, au fond, l’important, c’était que même si Evan avait la très mauvaise idée de lui piquer sa missive –et c’était tout à fait son genre- il ne pourrait lire qu’un banal paragraphe où Jin s’excusait de ne pas pouvoir venir voir Trina et lui expliquait les raisons qui le clouaient temporairement au lit.


« Putain Evan ! »

Grogna-t-il finalement, daignant enfin déserrer les lèvres. Pas de « Salut », « Bonjour », « Ca va ? », « Bienvenue ». Non : juste Putain. En même temps, Evan avait un peu le don de lui ôter les mots de la bouche. Il ne savait pas par quoi commencer : les surnoms débiles ? Le fait qu’il ne débarque sans prévenir ET sans toquer –ah… sur ce point, le rouquin l’avait devancé, le voilà qui toquait à la porte avec un air faussement innocent… super.- ou bien qu’il…. AH MON DIEU. Qu’est-ce qu’il fichait à se coller comme ça ?

Jin recommença donc à le dévisager avec de grands yeux, l’air presque horrifié, et même si sa bouche était fermée, ses yeux criaient quelque chose comme « POURQUOI tu t’installes à moitié sur moi ? ». La situation aurait probablement amusé n’importe quel ami de Jin, car tous savaient que le garçon était extrêmement tactile, trop pour certains, et qu’il était le premier à user de n’importe quel prétexte pour entrer en contact avec ses proches. Les réactions divergeaient : certains, comme Trina, aimaient ça et en redemandaient, d’autres, comme Tomo-chan, tolérait ses excès d’affection sans particulièrement les aimer, et d’autres enfin, comme Cammy, se figeaient. Alors le voir se crisper sur place parce qu’on le collait c’était… un comble.

Et le pire dans tout ça, c’était qu’Evan ne devait pas comprendre grand-chose à la situation. Jin ne s’était jamais vraiment montré réticent à ce genre de proximité au début, et voilà que récemment, il agissait pire qu’une midinette effarouchée. Le tout sans jamais donner d’explication, se contentant généralement de grogner et de trouver une raison, plus ou moins bonne, de râler après Evan.


« Evan ! »

Répéta-t-il, d’un ton plein de reproches.

« Je sais pas si tes capteurs sensorielles déconnent complètement, mais au cas où tu n’as pas remarqué je te le dis : il fait horriblement chaud ! »

D’un geste agacé, Jin plia en deux la lettre qu’il avait commencée et la posa sur sa table de chevet, hors de portée d’Evan dans sa position actuelle.

« Alors ne te colle pas à moi ! »

Voilà, c’était tout à fait ça : Jin utilisait des excuses globalement crédibles, comme la chaleur, pour éviter d’être collé à Evan. Rien de bizarre, me direz- vous. La seule différence, c’était qu’en temps normal, Jin se serait probablement contenté de faire la remarque, sur le ton de la plaisanterie, et n’aurait pas très ouvertement envoyé chier le pauvre rouquin.
Sa remarque n’eut cependant pas l’effet escompté puisque 1 minute à peine plus tard, il avait la tête rousse sur son bras. Il dégagea le bras en question en effectuant un petit claquement de langue agacé, tirant son col de son t-shirt et se ventilant le visage de l’autre main pour accentuer le petite scène théatrale du type qui a trop chaud.


« Et puis t’es drôle toi : me dégourdir les pattes ! J’arrive pas à faire dix mètres sans que ça me fasse un mal de chien »

Grogna-t-il, lâchant le col de son haut pour venir se masser distraitement la jambe, à l’endroit où se trouvaient les deux blessures. Il faisait ça souvent, comme pour tester que la douleur était encore là. Evidemment : elle était bel et bien là.

« Et je suis pas un passe-temps »

Ronchonna-t-il, détournant les yeux, la mine sombre. Il croisa les bras sur son torse –rendant au passage son bras indisponible pour être le coussin d’Evan- il profita que le regard du rouquin soit posé quelque part ailleurs pour l’observer plus ou moins discrètement. Ce type était… fatiguant. Pas fatiguant au sens qu’il ne le supportait pas –il préférerait probablement- mais fatiguant parce que Jin devait rassembler une quantité incroyable d’énergie pour ne pas totalement péter un cable en sa présence. Encore une fois, pas parce que Evan l’énervait –quoique… desfois, Evan l’énervait- mais parce qu’il nourrissait chez le sportif des pensées, des sentiments, dont non seulement le japonais ne se savait pas capable, mais dont en plus il ne voulait absolument pas !

Sans compter le fait qu’il avait la très mauvaise impression que c’était marqué sur son front. Heureusement que la vieille technique de la diversion marchait toujours. Bon là, c’était surtout la tactique du môme de 8 ans qui jette des boulettes de papier dans les cheveux de la fille qu’il aime pour que celle-ci ne remarque pas qu’il l’aime parce que « les fiiiiiiiiilles c’est troooop nuuuul » et « être amoureux c’est pour les bébés ! ». Voila voila, c’était la même maturité, mais le sportif s’en fichait : au moins, quand il envoyait chier Evan, celui-ci était trop occupé à se demander pourquoi Jin réagissait ainsi – ou bien à chercher comment embêter encore plus Jin- pour se dire que Mashimoto agissait bizarrement.

Et c'était encore plus difficile de l'avoir juste sous son nez, parce qu'à cette distance il voyait très nettement les petites tâches de rousseur sur son nez et.... grmblbr... Jin détourna prestement ses yeux gris et les posa à nouveau sur la fenêtre -à croire qu'il n'y avait que deux choses à regarder dans cette chambre,


« Sérieusement. T’as tes deux jambes, toi, pourquoi tu vas pas profiter du beau temps ? »

Superbe tentative de foutage dehors des renards. Non, ça ne pue ABSOLUMENT PAS le « Allez dégage de là ! ». En même temps, si « dégage d’ici » suffisait à éloigner Evan, ça se saurait depuis un petit bout de temps….
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyVen 27 Juil 2012 - 23:37

Evan était tout fier d’être rentré comme le sans gêne qu’il était dans la pièce où demeurait Jin. Le geste aussi peu discret qu’élégant du jeune homme avait attiré son attention sur ce qui semblait être un bout de papier mais il bouda en constatant que trop occupé à minauder, il avait manqué une occasion de pouvoir attraper la lettre et lire ce qu’il y avait dessus. Cependant, vu la réaction qu’il avait eu, ce qu’il avait barré devait être le plus intéressant et aussi le plus indéchiffrable, peut-être qu’il pourrait tenter de l’obtenir de la bouche du petit Jinou installé par ici. Cette pensée lui plaisait bien, cependant, il la rangea un peu plus loin la gardant en tête pour quand il en aurait marre de l’embêter à coup de surnoms amusants et de petits phrases toutes mignonnes et toutes niaiseuses qui marchaient d’ailleurs sur lui du feu de dieu.

- Mais quel rabat-joie, tu fais Jinou, sérieusement, il ne fait pas chaud du tout ici, j’ai même eu froid en entrant, mais ça ça devait être à cause de ton accueil si chaleureux. D’ailleurs, c’est pas tellement gentil de me traiter de putain à peine j’entre dans la pièce. Surtout que tu ne m’as pas payé et qu’en plus tu es vilain. Il eut un sourire taquin avec un clin d’œil. Mais je sais pourquoi il faut aussi chaud dans la pièce d’après toi ~.


Sans rien ajouter de plus, il essaya de se replacer sur le jeune homme qui avait tout fait pour l’empêcher de le faire ce qui par une réaction tout à fait logique et compréhensible du moins pour le volcanique irlandais entrainait l’envie chez lui de le faire encore plus et de manière bien pire parce que sinon ce n’était pas drôle du tout !

- Mais si tu es un super passe-temps, regarde comme tu râles et que tu grondes comme un animal pas content. C’est SUPER mignon tu sais ~.


Il cherchait toujours un moyen de se remettre sur lui mais il attendait de pouvoir le déconcentrer pour pouvoir s’y remettre à son aise parce que cette manière qu’il avait d’éviter son contact depuis peu lui qui lui paraissait une sorte de bisounours géant tellement il passait de temps à câliner tout ce qui bougeait l’intriguait au plus haut point. D’ailleurs, auparavant, c’est-à-dire une semaine ou deux avant, il ne refusait pas non plus son affection mais ces derniers temps, il avait la sensation que c’était devenu un peu plus courant et il était décidé à l’asticoter sur le sujet pour voir ce qui ne tournait pas rond dans cette petite tête. Le cerveau avait peut-être connu des dommages du fait de son entrainement de taekwondo. Hum, une idée à creuser mais ça aurait été dommage qu’une si jolie petite tête blonde, enfin brune, soit altérée tout de même.

- Et bien parce que le soleil n’est pas mon ami, il me fait prendre des coups de soleil au lieu de bronzer, c’est à cause de ma peau blanche. Honnêtement, je me vois mal partir alors qu’il y a mieux à faire à l’intérieur, d’ailleurs je voulais te parler très sérieusement Jinichou.
~

Il prit un air sérieux que le petit sobriquet rendait complètement inefficace mais qu’à cela ne tienne, il garda consistance. Ni vu ni connu, il fit un brusque mouvement se redressant pour venir s’asseoir sur son bassin se penchant sur lui pour s’approcher de son visage et lui murmurer lascivement.

- Je voudrais bien savoir pourquoi tu ne veux plus de mes câlins. C’est parce que tu ne me trouves pas beau c’est ça ?


Il prit un air un peu triste, alors qu’il laissait le temps à Jin de mesurer ses paroles et ses propos afin de pouvoir l’étudier, même s’il se demandait combien de temps il allait pouvoir rester sur sa petite bestiole qui ne tarderait sans doute pas à faire du rodéo pour montrer son mécontentement. Cependant, chevaucher les animaux farouches et indomptables ne lui avaient jamais réellement fait peur, cela arrivait plus que l’on ne croit durant des ébats sexuels et ça donnait une relation charnelle de haut vol, assez sportive en général. Parfois, on se retrouvait avec des courbatures mémorables. Se penchant un peu plus, ses lèvres frôlaient presque les siennes et il résistait farouchement contre l’envie de l’embrasser et d’approfondir le contact. Même s’il doutait du fait que Jin réponde honnêtement à la question lui ne se cachait certainement pas du fait qu’il le trouvait attirant, séduisant, bien bâti avec ses épaules et ses muscles formés par des années de sport intensif. C’était tout à fait son genre de garçons, quoiqu’en un sens, Evan n’avait pas vraiment de types, c’était l’occasion qui faisait le larron. A bien y repenser cela faisait un bout de temps d’ailleurs qu’il n’avait pas fait de « vol » au sens de s’envoyer en l’air cela va de soi. Il reprit son air théâtral, faisant celui qui est triste et désespéré.

- C’est dommage que je ne te plaise pas. Sinon, on aurait pu…
Il marqua une pause avec un sourire des plus tentateur, s’amuser ensemble. Tu sais, je te trouve réellement attirant avec ton air dur et ton petit regard perdu comme un chaton parfois. Ça me donne envie de t’aider.

Disant ces quelques mots, il remua légèrement du bassin contre lui, agrippant ses hanches à lui comme s’il était un bateau tentant de s’arrimer à un port d’attache. Evan ne voulait pas partir de sa place, elle lui plaisait beaucoup, de là il avait l’impression d’avoir une sorte d’emprise sur le garçon et pouvait observer de manière privilégiée, ses expressions et ses changements d’attitude qui ne manquaient pas de le ravir. Ses doigts se posèrent lentement pour tapoter son nez.

- Tu as toujours cet air bougon au visage, ça me donne toujours envie de te dérider un peu, on ne t’a jamais dit que tu étais trop sérieux ? Est-ce qu’au moins, tu sors de temps en temps avec des filles, ou des garçons ou même je sais pas… des transsexuels parce que franchement je me demande si tu as une vie en dehors de tes cours et de tes entrainements. Il faut que tu apprennes à profiter comme moi !

Profiter comme Evan n’était pas nécessairement la même définition que tout le monde et certainement pas la meilleure ni la moins dangereuse. Il était gonflé l’irlandais de dire cela alors qu’il ne se souciait pas toujours du lendemain surtout quand il se mettait dans le beau bourbier du monde pour le plaisir d’arrêter de s’ennuyer. Voilà qu’en prime, monsieur se permettait de donner des leçons lui qui n’évitant pas les relations charnelles faisaient ce qu’il pouvait pour ne pas tomber dans une relation amoureuse. En réalité, cette partie-là marchait toute seule parce qu’il se lassait trop vite de ses différents partenaires pour pouvoir construire quelque chose. Il pensa qu’il n’avait pas été sérieusement en couple depuis Gabriel et les années commençaient à peser vaguement lourd dans la balance. Le roux fit un peu la moue signe qu’il attendait de l’autre qu’il ait une réaction ou une réponse qui puisse être satisfaisante sinon il continuerait de le harceler car on ne virait effectivement pas Evan d’un endroit, c’était lui qui décidait quand il devait partir.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyDim 29 Juil 2012 - 0:31

Le courant entre les deux garçons était passé étrangement vite. Pourtant Jin était loin d’être la personne la plus amicale et chaleureuse de Keimoo, et de loin mais… il devait bien admettre qu’il avait apprécié Evan dés le début. Ce type était un chieur, un sans-gêne, un sale gosse mais… pour une raison pas franchement définie, il était difficile de lui faire la gueule. Même s’il rouspétait et grognait à chaque fois, il aimait bien ça, quand le rouquin venait l’embêter un peu dans sa chambre ou bien après son entraînement. Ca le distrayait, ça lui changeait les idées. Ca lui faisait du bien, tout simplement.

De plus, Evan et lui avaient pour point commun d’être des gens plutôt tactiles, et cela faisait du bien à Jin de cotôyer quelqu’un avec qui il n’avait pas à se retenir. Tomo-chan avait beau tolérer ses excès de calins, Jin sentait bien que parfois ça le mettait mal à l’aise. De ce côté-là, Jin ne se comportait vraiment pas « à la japonaise ».
Enfin bref, tout cela faisait que finalement, Jin s’était attaché assez vite à Evan et avait pris assez rapidement l’habitude de le voir débarquer dans son quotidien de manière impromptue. Il râlait toujours, pour la forme, mais on sentait bien que ça ne le dérangeait pas au fond.

C’était après que les choses s’étaient un peu compliquées. Oh Evan n’avait rien fait de spécial. Il était toujours aussi fidèle à lui-même : taquin, provocateur, toujours près à chercher la petite bête –et avec Jin il la trouvait assez souvent. Non les choses s’étaient compliquées dans la tête de Jin. Il ne saurait exactement dire ce qui n’allait pas. C’était plus un genre de malaise. Un jour Evan lui sautait au cou et Jin lui tirait les joues pour le faire lâcher, le jour d’après, Evan lui sautait dessus, et Jin se mettait à rougir de manière totalement inexpliquée. Les gestes qui jusque là lui avaient semblé chaleureux et sympathiques lui semblaient maintenant déplacés, comme s’ils cachaient autre chose.

Encore une fois, Jin n’arrivait pas bien à cerner le problème. Il était content de voir Evan, en vérité, mais dés que celui-ci se mettait à se coller à lui, le plaisir de le voir s’effacer derrière le malaise. Et là était tout le problème : lorsque Evan débarquait, Jin était généralement enthousiaste –pas aujourd’hui, certes, mais le rouquin avait débarqué pile quand Jin était en train d’écrire un paragraphe sur lui donc bon…- mais tôt ou tard –et généralement tôt, avec Evan- il se retrouvait avec un panda roux accroché à lui et paf, il ne savait plus où se mettre.

Et plus il repoussait Evan, plus celui-ci insistait. Jin ne savait pas si c’était de la simple obstination ou bien un esprit de contradiction mais dans tous les cas ça ne facilitait pas la tâche. Après avoir réussi à sécuriser l’accès à ses bras, Jin crut avoir gagné une bataille, pensant naïvement que le rouquin allait se contenter de rester assis sagement à côté de lui.
Il jeta un regard en biais, fronçant les sourcils lorsque l’ainé lui annonça qu’il voulait parler sérieusement. Evan ? Lui parler sérieusement ? C’était nouveau ça…Il ouvrit la bouche, prêt à rétorquer, mais ce fut ce moment d’inattention que le roux choisit pour repartir à l’assaut du japonais. Pas les bras, cette fois-ci, il avait retenu la leçon. Non, monsieur se montrait plus audacieux, puisqu’il venait tout bonnement de se mettre à cheval sur Jin.

Le brun l’observa avec un air incrédule, osant à peine bouger. Allons bon ! Voilà autre chose… Il songea un instant à essayer de se dégager en envoyant valser son cavalier : après tout, Jin était doué en arts martiaux, désarçonner quelqu’un, c’était le base. Oui. Sauf qu’avec une cuisse pour ainsi dire morte, il ne risquait pas d’avoir assez de force pour ça. Non tout ce qu’il obtiendrait, ce serait d’avoir encore plus mal, et ça, ce n’était pas une option. Résigné, il croisa les bras, le défiant du regard. Son air provocateur disparut cependant assez rapidement. En effet, il suffit qu’Evan ne se penche sur lui pour que le brun se fige à nouveau. A croire qu’il lisait dans son esprit et qu’il savait quoi faire pour faire dérailler la machine…

C’est en ouvrant la bouche pour répondre que Jin constata que sa bouche était pâteuse. Super. A croire qu’Evan le rendait littéralement malade. Malade peut être pas, mais il avait chaud ; bien trop chaud. Il lui avait dit, pourtant, à ce crétin de roux, qu’il faisait chaud.


« Je te l’ai dit, j’ai chaud. Personne n’a envie d’être caliné quand il fait chaud ! »

Grommela-t-il, bien content d’avoir une excuse tout faite à disposition. S’il avait du inventer quelque chose pour expliquer son changement d’attitude, ce n’était pas gagné d’avance. S’il y avait bien une chose à savoir sur le sportif, et Evan le savait, c’était qu’il mentait EXTREMEMENT mal. Sa tête toute entière criait à la supercherie. Mais en l’occurrence, cette excuse la passait plutôt bien, car Jin ne mentait pas : il AVAIT trop chaud. Et c’était encore pire depuis qu’Evan avait grillé toutes les distances de bienséance.

Et il évita au passage de répondre à la question du roux. Il n’y avait jamais vraiment réfléchi en fait –Evan était-il beau ? il était mignon, pour sûr… Jin s’était souvent dit qu’avec ses tâches de rousseur et ses grands yeux manipulateurs, il avait du faire craquer pleins de filles… donc la réponse était oui ? Le sportif secoua sa tête, aggravant encore d’avantage l’état de sa natte -il y avait maintenant probablement plus de cheveux hors de la natte que dedans-, il n’allait pas sérieusement répondre à cette question qui n’avait été posée que pour le provoquer !

Et puis, il avait un autre problème à régler. Cet autre problème, c’était Evan qui était littéralement à un centimètre de lui. Un sursaut et leurs lèvres se retrouvaient collées. Jin étant dos au mur, il n’avait pas la possibilité de reculer, il se contenta donc dans un premier temps d’écarquiller les yeux très grands. Son corps finit par tirer la sonnette d’alarme alors que son cœur s’était mis à battre beaucoup trop vite. L’instant d’après, le sportif écrasa la paume de sa main, plutôt large, dans le visage d’Evan. Et il poussa de toutes ses forces. Si sa cuisse n’allait pas bien, ses bras eux, étaient en pleine forme. Il n’eut pas franchement de difficulté à forcer le rouquin à reculer jusqu’à une distance qu’il jugea correcte.

Il retira alors sa main, et passa son index furieusement sur sa propre lèvre inférieure, comme s’il venait d’être embrassé. Le tout en jetant un regard furieux à Evan.


« C’était quoi ça ? »

Gronda-t-il.Mais Evan semblait trop occupé par sa petite mise en scène pour réellement prendre en considération les regards noirs du japonais. D’un autre côté, si l’intello s’offusquait, se vexait, ou s’énervait à chaque fois que Jin faisait la mauvaise tête, il passerait sa vie à creuser le pli de l’angoisse sur son front. Autant le prendre avec légèreté, au fond… même si du coup le sportif grognait encore plus.
Jin plissa les yeux alors qu’il dévisageait Evan qui continuait son petit numéro. En plus de ne pas savoir mentir, le japonais ne savait pas non plus détecter quand les gens mentaient, alors mettez le face à un manipulateur et c’est fini, le jeune homme ne sait plus sur quel pied danser. En l’occurrence, il ne savait pas vraiment si Jin était sérieux ou non, sincère ou non, s’il essayait de se moquer de lui, de l’embêter, ou de lui « coser sérieusement » comme il l’avait dit auparavant. Dans le doute, Jin préférait ne pas du tout réfléchir au problème.


« Ok euh… Evan, c’est pas parce que t’es en manque et que j’ai les cheveux longs qu’il faut me prendre pour une fille… pigé ? »

Lâcha-t-il, l’observant avec prudence. Il ne savait même pas si la moitié de ce qu’il disait avait du sens mais… comme de toute façon il ne voyait pas où Evan voulait en venir, autant tenter. En l’occurrence il tapait totalement à côté de la plaque, puisque Evan était homosexuel, mais ça, Mashimoto ne pouvait pas le deviner. Et puis bon… par défaut il est plus courant de considérer que quelqu’un est hétéro qu’homo, non ?
Il n’eut guère le temps de creuser d’avantage sa pensée, puisqu’un mouvement de hanche de Evan le fit sursauter brutalement. Il le dévisagea avec ce même air offusqué qu’aurait eu une jeune demoiselle à qui l’on vient de voler son premier baiser. Mais qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez ce putain d’irlandais ?!


« Oh mais merde à la fin ! Qu’est-ce que vous avez tous avec cette histoire de fille ? C’est pourtant simple à comprendre : je. Ne. Veux. Pas. De. Petite. Amie. Voilà. »

Effectivement, il n’y a pas si longtemps, Kim s’était lui aussi mis à lui coser de copine. D’après lui avoir une copine aiderait probablement Jin a géré ses excès de colère. Le sportif ne voyait vraiment pas en quoi ça l’aiderait. Il n’avait pas énormément d’expérience dans le domaine –et c’était vraiment peu dire- mais le peu de filles qu’il avait fréquenté lui avaient apporté plus de soucis et de problèmes qu’autre chose. Mais cette espèce d’abstinence ridicule était un sujet qui faisait beaucoup parler autour de Jin. Trina, son amie d’enfance, parlait toujours en riant d’une « vie de moine ». Jin lui répondait qu’il préférait être moine que gigolo , et l’italienne rétorquait généralement qu’il y avait quand même un compromis entre la nonne et la pute. C’était un débat sans fin puisque de toute façon tous les arguments effleuraient Jin sans jamais le faire fléchir.

Et puis c’était un sujet qui presque immanquablement le fichait de mauvaise humeur. Il ne comprenait pas bien pourquoi ses amis essayaient à tout prix de le caser. C’était fatiguant. Il était extrêmement reconnaissant à Cammy de ne pas soulever ce genre de conversation lorsqu’ils se voyaient. Ca lui faisait au moins un break.


« Lache moi la grappe avec tes bons conseils, Evan. Tant mieux pour toi si tu arrives à gérer tes études tout en trouvant le temps de faire la fête. C’est pas mon cas, j’ai des résultats merdiques, une bourse à conserver et des championnats de taekwondo à préparer. Alors non, effectivement, j’ai pas trop le temps d’aller courir après les filles. »

Ceci étant dit, Jin estima qu’il avait été assez chevauché à son goût. Il attrapa l’oreiller posé sur son lit et le balança à la figure d’Evan. Il utilisa alors les quelques secondes de surprise chez le rouquin pour le faire tomber sur le côté, libérant ainsi son bassin. Evan maintenant allongé sur le flanc, sur le lit, à côté de lui, Jin replia ses longues jambes contre lui et les entoura de ses bras pour éviter que l’irlandais n’essaie à nouveau de s’installer à califourchon sur lui. Il allait faire une crise cardiaque si le jeune homme s’approchait encore aussi près de lui ! Enfonçant son visage derrière ses genoux, ne laissant dépasser que son regard, il dévisagea Evan avec un air méfiant.

« Ne monte pas sur les gens comme ça ! T’as plus 6 ans hein ! Si tu grimpes comme ça sur un mec c’est… c’est bizarre… »

Grommela-t-il, songeant qu’il en disait presque trop pour son propre bien. Mais c’était d’Evan, dont on parlait. Jin ne savait pas bien s’il avait saisi la notion d’espace intime. Parce que certes, il était lui-même plutôt du genre tactile, mais là , c’était plus de tactilité dont on parlait ! Ce que le sportif n’arrivait pas à cerner, c’était si Evan agissait comme ça par pure provocation, ou bien s’il ne rendait juste pas compte de son comportement. Non parce que s’il sautait sur tout le monde ainsi…. Ça devait porter à confusion, non ? Jin fronça les sourcils. Etait-ce lui qui devenait paranoïaque ? Il ferma un instant les yeux. Voyons voir, réagirait-il différemment s’il n’y avait pas ce [i]petit quelque chose(/i] qui rendait sa relation avec Evan confuse ? Peut être qu’il en rirait, simplement, au lieu de beugler à tout va.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyJeu 2 Aoû 2012 - 14:49

C’était quoi ça ? Evan devait admettre qu’à cet instant précis, il se posait plus ou moins la même question. Ces derniers temps les gestes de Jin à son égard étaient un peu violent, on aurait dit qu’il cherchait à la fois sa présence et en même temps à l’éviter comme la peste. Le roux savait certaines choses notamment dans les cours ou encore sur les gens, pour les manipuler ce n’était pas le dernier mais l’attitude de ce dernier avait changé sans qu’il y ait à son sens d’éléments déclencheurs. Il savait qu’il pouvait parfois être un peu, voire très, désagréable ou même que les gens le trouvent chiants. La plupart du temps ça le faisait rire de voir leur air déconfis, mais jusqu’à présent Jin ne semblait pas spécialement affecté par la capacité spéciale du garçon qui pourtant en faisait fuir plus d’un. Certes, souvent son air bougon ou son regard noir apparaissait mais rien de bien cruel ou de bien méchant juste de quoi tenter de le dissuader, ce qui au fond ne marchait absolument pas. Peut-être même pire, ça l’encourageait et le stimulait grandement à continuer. On était chiant comme on Evan ou on ne l’était pas après tout.

Depuis cet événement, la curiosité du jeune irlandais avait augmenté puissance 1000 et il aurait tout fait pour savoir ce qui le troublait alors il lançait des questions et des remarques à la cantonade afin d’observer les réactions et de tenter de flairer une piste qu’il pourrait suivre et ainsi de pouvoir orienter les questions pour se retrouver avec les vraies réponses. Celles qui selon lui devaient être réellement intéressantes si elles étaient aussi bien cachées. Un fin sourire étira ses lèvres quand il l’entendit dire qu’en gros il le prenait pour un substitut d’une jeune fille à cause de ses cheveux. Il ne se moquait pas de lui mais au fond il avait l’impression que cela pourrait presque être de la jalousie et cela faisait plutôt plaisir, non pas qu’il se soit senti flatté… ou peut être un peu parce que Jin avait tout de même beaucoup de charisme et de nombreuses qualités malgré ses airs revêches mais jamais il n’aurait pu ne serait-ce qu’envisager cette solution. D’ailleurs, il l’avait toujours vu comme un peu asexué, ou du moins pas tellement intéressé par la chose. Jamais un regard déplacée ou discret sur une jeune fille ou même sur un jeune homme. Toujours de la concentration et de la passion dans son sport. Passion qu’au final, il pourrait tout à fait rentabiliser d’une autre manière pensa-t-il avec une légère idée perverse derrière la tête sans pour autant le signaler. Les yeux verts émeraude de ce dernier se posèrent sur les longs cheveux de l’homme. En règle générale, Evan n’ayant pas tellement de préférence de ce côté-ci se contentait largement de tout ce qu’il trouvait plus ou moins esthétique ou encore avec un charme et un charisme naturel. En tous les cas, pas besoin de se plaindre du physique de Jin avec ses épaules larges qu’en rien ses longs cheveux ne féminisaient en tous les cas.

- Ho Jin, dis comme on dirait presque que tu pourrais être jaloux tu sais. ~

Une main douce et distraite passa dans les longs cheveux noirs de jais. Ce n’était pas sexuel comme attitude ou même prévu mais de les voir commencer à s’éparpiller partout en dehors de la natte leur conférait une attirance magnétique pour panda roux Evan. Lançant un regard de chat, il caressa ces dernières les laissant rouler entre ses doigts fascinés par leur texture et la manière dont il glissait comme pour s’enfuir de ses doigts fin et allongés.

- Tu as de beaux cheveux certes, mais cela me parait vraiment difficile de te confondre avec une jeune fille. Il ricana un peu. D’ailleurs, je n’en aurais rien à foutre si tu étais une fille. C’est chiant ces bêtes-là.

Un petit rire sortit de sa gorge alors qu’il repensait à sa remarque et à tous les spécimens féminins qu’il avait pu croiser au fil des années. Pour l’instant, certaines avaient tentés de le séduire grossièrement, d’autres, parfois les mêmes, de lui faire la morale ou de se considérer comme une mère. Pathétique et la plupart du temps au sens d’Evan complètement ridicule. Ha lalaa, ces gens qui se croyaient tout permis sur vous c’était d’un ennui confondant. Oui, c’était bien lui qui pensait cela ne percevant pas tout de suite l’ironie de sa propre remarque au vu de son caractère et de son attitude de toujours se penser comme le prince des hôtes de ce lycée, voire même de chaque endroit où ce dernier se rendait.

- Tu ne veux pas de petite amie ? Tu en as tout à fait le droit, sur cela nous avons un point commun, quoique moi je ne dis pas non à un petit ami. ~

Autant battre le fer pendant qu’il était encore chaud et en profiter pour annoncer fièrement sa sexualité. Evan n’avait pas tellement peur de la réaction de Jin mais en un sens, une légère appréhension naissait. Cela pourrait rendre plus dur leur rapport tactile après s’il prenait ses habitudes pour des avances maladroites. Un soupire fendit la barrière de ses lèvres, he bien tant pis, une fois que c’était dit, cela paraissait difficile à retirer de toute manière. Il douta que Jin ne comprenne pas la portée et le sens de cette phrase même si la subtilité n’était pas toujours accordée à son côté franc et brut. La remarque de leader du club de taekwondo fit germer une idée qui lui semblait plus qu’intéressante. Après tout, il était l’un des meilleurs de sa classe, devait sa bourse à ce fait, se montrait rarement du genre à aider mais ferait une exception pour ce dernier. En réalité, le jeune rouquin aimait rendre service aux autres même s’il s’en cachait comme d’une maladie contagieuse. D’autre part avec lui, ça promettait d’être tout sauf fatigant et irritant. Malgré les efforts que semblaient parfois déployer le grand brun pour tenter qu’on lui laisse un peu d’espace. Signaux que le rouquin ignorait avec superbe comme toujours. Cela faisait maintenant un petit temps qu’il s’était fait viré de sa position initiale, qu’il était de base étonné d’avoir gardé aussi longtemps. Maintenant le grand costaud lui offrait une vision presque adorable de lui-même avec ses petits genoux repliés contre son visage dont on constatait seulement la profondeur des yeux et sa remarque digne d’un gosse qui apprend à parler.

- Bizarre hein ? Il se fendit d’un sourire ressemblant à celui du chat de cheshire en moins dentu. Un peu moqueur sur les bords, un peu taquin, du rouquin irritant tout craché quoi. Bizarre comment ? ~ Dis le moi sinon je trouve un moyen de recommencer pour que tu puisses mieux expliquer ce que tu ressens et l’extérioriser. A présent à genoux, il s’était approché discrètement et penché contre l’oreille du garçon pour murmurer sa dernière phrase sachant très bien à quel point cela pouvait être encore plus perturbant de ce côté-là. C’est très important d’extérioriser.

Conservant sa position, il s’assied néanmoins à côté du jeune homme la tête posée chastement sur son épaule pour éviter de se faire encore dégagé comme un malpropre alors qu’il réfléchissait à comment proposer la chose sans se faire envoyer foutre par la délicatesse et l’orgueil parfois encore vivant de Jinounet. C’était compliqué parce qu’en plus de cela, le gamin aux tâches de rousseur voulait garder de sa prestance habituelle en ne montrant surtout pas son côté bon samaritain qui ressortait en permanence. Brusquement calme et silencieux, ce qui était assez rare pour être signalé, il se tourna vers lui le regardant dans les yeux.

- Tu sais que je suis un excellent élève et j’arrive quand même à m’en sortir pour avoir une vie. Et si je te donnais quelques ficelles pour que tu puisses le faire toi aussi. Je ne demande pas grand-chose en récompense sauf de sortir une soirée avec moi pour t’amuser si tes notes augmentent. Je ne pense pas que ce soit cher payé pour des conseils de cette qualité.

Non, non ‘Van ne se croyait pas sorti de la cuisse de Jupiter du tout. Cependant, l’irlandais pensait pouvoir éviter de se montrer condescendant directement envers Jin puisqu’il l’était un peu pour tout le monde. Même si en réalité, les notes d’Evan ne jouait pas sur son orgueil mal placé mais ça restait toujours une réplique à lancer à des petits merdeux qui venaient lui chercher des noises quand ça le prenait. Certains, plus bêtes que d’autres, se faisaient mettre en boite par cette remarque. Un peu trop répétitif pour en devenir distrayant mais pas des plus intéressants à constater les premières fois en tous les cas. L’idée de faire la chose comme un marché les mettait un peu sur un pied d’égalité en plus. La chose était à son avis pas trop mal menée. Sa tête tourna pour se frotter chaleureusement contre la naissance de son cou ronronnant presque sans chercher à l’embêter juste pour ressentir un peu son contact et montrer d’une certaine manière son affection puis lentement avant de se faire dégager une fois de plus il se coucha sur les flancs la tête sur l’oreiller à côté de Jin.

- Jin, pourquoi tu me repousses tout le temps ces derniers temps ? Je veux dire, il ne fait pas plus chaud qu’il y a quelques semaines et avant tu en redemandais presque, content qu’on soit plus tactile avec toi. Est-ce que ça a un rapport avec le fait que tu trouves ça bizarre comme tu dis ou bien autre chose ? J’aimerais bien le savoir, je l’avoue.

Mais je ne te dirais jamais pourquoi pensa-t-il pour terminer la sentence. Pourquoi ne le dirait-t-il pas ? La réponse lui semblait plus qu’évidente, cela aurait été admettre que peut-être ça pouvait le chagriner et que donc ce n’était pas pure provocation qu’il continuait et par curiosité qu’il voulait savoir mais bien par autre chose d’un peu caché et de beaucoup plus vicieux. Une chose dont le jeune garçon connaissait suffisamment bien les débuts pour se permettre de les fuir comme la peste pour tout le mal que cela lui avait apporté par le passé mais allez savoir pourquoi quand il s’agissait de Jin Mashimoto, il sautait les pieds joints dedans. Pire encore, il en redemandait et cherchait à comprendre alors que le recul du sportif aurait pu lui permettre de retirer ses billes de la partie et de s’en sortir indemne également. Quel idiot se dit-il avec une ironie profonde et marquée.

- Je n’ai pas le souvenir d’avoir été plus chiant ou plus vexant que d’habitude alors je m’interroge parce que j’avais cru remarquer que tu me supportais plutôt bien jusqu’à présent. C’est mieux de poser la question quand on ne comprend pas que de supposer dans son coin et d’ergoter alors qu’au final on se trompe complètement parfois.

La conversation avait pris un tour un peu plus sérieux pour le coup et une réponse désagréable aurait nécessairement plus d’effets qu’en temps normal lorsqu’il jouait sauf que comme toujours rien ne transparaitrait, qu’il ferait comme si rien de tel n’était arrivé en prenant prudemment ses distances. Evan était difficile à blesser mais lorsque c’était fait, il en devenait rancunier à mort tant que l’autre ne prenait pas sur lui pour tenter d’arrondir les bords. Parfois, il fallait savoir se protéger pour éviter de trop souffrir par la suite. Surpris par ces pensées un peu négatives, il décida de les chasser d’un revers de tête parce que le rouquin était presque invexable de toute manière. Se redressant ses yeux se plantèrent avec détermination dans les deux orbes qui dépassaient des genoux de son vis-à-vis. Ce dernier regardait peu les gens dans les yeux sauf lorsqu’il décidait faire peser le poids de son regard sur ces derniers parce que leur intensité avait toujours étrangement un peu perturbé les gens. C’était sa carte maitresse.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyLun 6 Aoû 2012 - 9:13

Jin l’observa avec des yeux ronds. Mais qu’est-ce qu’il racontait celui-là ? Jaloux ? Et puis quoi encore ?

« Arrête de dire des bêtises ! »

Fut tout ce qu’il trouva à répliquer, tout en attrapant le coussin à sa portée de main pour l’envoyer pas trop fort dans la figure d’Evan. Façon originale de cloturer le sujet, même si comme d’habitude , si le panda roux voulait creuser le sujet ce n’était certainement pas ça qui l’arrêterait. Jin avait rarement vu plus têtu que lui, et pourtant le panda roux avait relevé le défi.

Imperturbable, le rouquin commença à tripoter distraitement les cheveux noirs de Jin. Il était amusant de constater que beaucoup d’étrangers étaient fascinés par la texture de la chevelure japonaise, alors que la plupart des japonais rêvaient d’une épaisse chevelure typée européenne. Le japonais ne bougea pas, le laissant faire docilement. Le sportif n’avait rien contre le fait qu’on lui touche les cheveux, au contraire, généralement il aimait ça. Tant qu’on ne les lui tirait pas, évidemment.

Jin eut un petit sourire en coin au commentaire d’Evan. Effectivement, il était difficile de le confondre. Il était déjà beaucoup trop grand pour une fille, il avait les épaules trop larges, les hanches trop étroites, le visage trop…. Masculin ? Enfin bref, il n’avait pas grand-chose d’une fille à part peut être effectivement la longueur de sa chevelure. Son sourire s’élargit vaguement lorsque le panda roux lâcha son « C’est chiant ces bêtes-là ». Jin pensait un peu la même chose, c’était d’ailleurs pour ça qu’il avait abandonné l’idée d’avoir une copine… pour l’instant du moins. Il y avait bien sur quelques exceptions : Trina, son amie d’enfance, ou encore Cammy, deux jeunes filles avec qui ils s’entendaient particulièrement bien.

Et c’est ce moment que choisit l’irlandais pour lui déclarer sans fioriture qu’il était gay.
Jin resta un instant sans voix à la révélation d’Evan. Il n’était pas choqué, non… Il ne s’y attendait pas spécialement non plus à vrai dire. En fait, il n’avait tout simplement rien à dire , à commenter. Il avait beau faire parfois preuve de préjugés affligeants –notamment vis-à-vis des populaires- en terme de sexualité Jin était très ouvert. Le fait que la sienne soit elle-même totalement inexistante facilitait probablement les choses.

Il était un peu étonné qu’Evan le lui annonce soudainement, comme ça, mais c’était tout. La première pensée qui lui traversa l’esprit fut : les filles doivent être déçues de ne pouvoir mettre la main sur un garçon aussi mignon. Réalisant sa pensée, le jeune se raidit soudainement. Bon sang ; qu’est-ce que ça venait foutre là, dans SON esprit, ce genre de pensée ? Il se mit une baffe mentale avant d’enfin deserrer ses lèvres, réalisant que ce long silence risquait de mettre le rouquin mal à l’aise ou de lui faire penser à tort que Jin était dégouté/choqué par la nouvelle.


« Ehm… je suis sûr que tu trouveras un petit ami facilement… »

Commenta-t-il donc finalement. Et il le pensait. De toute façon le sportif était toujours franc, c’était même un peu son problème parfois. Jin ne s’y connaissait pas franchement en matière de rencontres amoureuses entre homosexuels –ni même entre hétéros, en fait il n’y connaissait rien en relation tout court- mais il était sûr que d’un point de vue masculin aussi, Evan était beau. La preuve, il était lui-même un mec, et il le trouvait plein de charme…. Et le voilà qui s’égarait encore dans ses pensées louches. Il secoua la tête, dans l’espoir que ses idées se remettent en ordre probablement.

La capacité d’Evan à passer du coq à l’âne, du sérieux aux taquineries, était assez impressionnante. Un coup il lui dévoilait son orientation sexuelle sans aucun préambule, la minute d’après il se remettait à titiller Jin.
Ce dernier sursauta en sentant le souffle du panda roux contre son oreille. Il savait quoi faire pour mettre le sportif mal à l’aise, il n’y avait pas à dire. L’ennui c’était que agir de la sorte ne lui permettait pas vraiment de se concentrer pour trouver une réponse satisfaisante. Posant sa main sur la machoire de l’intello, il poussa du bout des doigts pour essayer de l’éloigner de son oreille.


« Bizarre tout court ! Toi qui es aussi intelligent, tu dois bien connaître la définition de bizarre ! »

Grogna-t-il, évitant très clairement d’avoir à s’expliquer. En contrepartie, pour qu’Evan n’ait pas la bonne idée d’insister, Jin le laissa venir s’installer sur son épaule. Il avait l’impression d’avoir un chat en manque d’affection dans les pattes, mais il devait admettre que, quelque part, c’était mignon.
Il apprécia les quelques secondes de calme surprenant de la part du rouquin, avant que finalement celui-ci ne lui expose son idée.


« Une soirée… quel genre de soirée ? »

Demanda-t-il, fronçant les sourcils d’un air un peu dubitatif. Le problème était que Jin n’aimait PAS sortir. Enfin… tout dépendait. Se ballader dehors, dans un parc, prendre l’air, aller voir un évènement sportif, ça, il aimait bien. C’était les sorties dans les bars ou les clubs qui le mettaient hyper mal à l’aise. Il n’aimait pas spécialement l’ambiance , la musique était souvent forte et pas à son goût, et il ne tenait absolument pas l’alcool… le dernier point étant fortement relié au fait qu’il n’en buvait en fait, jamais.

Après s’être inquiété de l’enjeu de l’aide d’Evan, il reconsidéra la proposition du jeune homme plus en détail. Jin l’observa en plissant les yeux, l’air comme méfiant. Pas qu’il ne mette en doute le talent d’Evan en ce qui concerne les études… non après tout , le rouquin était boursier, comme lui, mais dans son cas c’était ses bons résultats scolaires qui en étaient la cause. Non il était plus méfiant vis-à-vis de sa capacité à lui de faire beaucoup mieux. Jin s’était résigné il y a un petit moment déjà au fait qu’il n’était pas fait pour les études. Il était de ces gens qui avaient besoin de beaucoup travailler pour arriver aux mêmes résultats que certaines personnes ayant d’avantages de facilités, et ce temps , il ne l’avait pas.


« Je sais pas trop Evan…. J’ai une mémoire totalement nulle et j’ai déjà des cours particuliers et même si j’ai progressé, ça n’est toujours pas top… »

Répondit-il alors, formulant à haute voix sa pensée. D’un point de vue extérieur, le jeune homme pouvait paraitre défaitiste, mais il était simplement conscient de ses points faibles. C’était ainsi : il était doué pour le sport, moins intellectuellement. Ca ne faisait pas de lui quelqu’un de bête pour autant…
Il soupira doucement, songeant que dans la vie, il fallait bien choisir ses priorités, ce qu’il avait fait. Mais l’ennui c’était que bourse sportive ou pas, l’Académie exigeait tout de même de lui des résultats honorables.

Le japonais fut tiré de ses songes par quelque chose qui lui chatouillait le cou –et Dieu savait à quel point Jin pouvait être sensible du cou- qui le fit d’ailleurs sursauter. Il baissa les yeux et vit Evan qui était en train de se frotter à lui à la manière d’un chat réclamant des caresses. Il écarquilla les yeux, sans parvenir à faire un geste. Ce type n’était pas possible ! On ne lui avait jamais parlé de l’adolescence ? Des hormones ? Toutes ces petites choses ?

Jin était sur le point de le remettre à sa place, comme toujours lorsque le rouquin devenait bien trop tactile, mais celui-ci anticipa et roula sur le côté pour s’installer tranquillement à côté de Jin. Ce dernier passa distraitement sa main sur son cou pour ôter la sensation de chatouillis alors que Evan reprenait la parole, d’un air grave.
Rha génial… le voilà qui remettait sur le tapis ses questions au sujet du changement soudain de comportement du japonais. Pourquoi fallait-il qu’Evan ait un si bon esprit logique ? Détruire les arguments et les fausses excuses de Mashimoto semblait un jeu d’enfant pour lui. Bon il fallait dire que dans le genre mauvaise foi totale, Jin était plutôt doué aussi….

Il ouvrit la bouche une première fois pour arguer, mais rien d’intelligent ne sortit. En fait rien ne sortit tout court. La vérité n’étant pas avouable, le sportif ne trouvait rien de plausible à répondre. Mentir, ce n’était déjà pas son truc quand il avait un mensonge en tête, alors quand en plus il n’avait aucune idée… ça s’annonçait difficile. Il se contenta donc d’avoir l’air d’un parfait idiot, alors que déjà Evan repartait à l’assaut, remuant le couteau, étalant ses arguments parfaitement valables devant un Jin déconfit. Super… et maintenant ? Que pouvait-il lui dire ? Et pour couronner le tout, le voilà qui venait planter ses yeux dans ceux du japonais de manière plus ou moins…insistante. Il ne manquait plus que ça ! Mashimoto était nul pour mentir, mais c’était mille fois pire quand on le regardait dans les yeux : son regard était pire qu’un panneau « Je mens » sur son front.

Il se hâta donc de détourner le regard, tout en songeant que c’était probablement une attitude encore plus suspecte. Tant pis, il était de toute façon déjà tombé bien bas. Pour peu on aurait vu de la fumée s’échapper de ses oreilles tant son cerveau surchauffait à chercher une raison valable. Le silence laissé par le jeune homme était on ne peut plus louche mais c’était toujours mieux que de dire n’importe quoi…non ?
Et puis, cette fois, le panda roux semblait tout particulièrement sérieux à ce sujet, il ne serait probablement pas prêt à laisser Jin s’en tirer avec une ellipse cette fois-ci.

Ses yeux s’illuminèrent un instant lorsque ses neurones attrapèrent une nouvelle idée à peu près crédible. Il déplia lentement ses jambes, les allongeant devant lui, dégageant son visage.


« Ecoute, Evan…. »

Commença-t-il, évitant toujours son regard, fixant ses pieds à la place.

« Tu as du vaguement le remarquer, j’ai une blessure plutôt sérieuse à la cuisse, et je suis bloqué au lit, ou presque, depuis 3 semaines, ce qui me met de TRES mauvaise humeur si tu veux savoir… »

Expliqua-t-il, essayant d’avoir l’air le plus persuasif possible même si ce n’était pas chose facile étant donné ses médiocres talents de comédien.

« Alors effectivement, je suis ne suis pas trop trop d’humeur à me faire papouiller »

Conclut-il, risquant une œillade du côté du rouquin pour évaluer sa performance, et voir si ce dernier mordait ne serait-ce qu’un peu à son histoire. Ca tenait plutôt debout, non ? Certes, la plupart des gens auraient d’autant plus besoin d’affection s’ils traversaient une mauvaise passe mais… Jin n’avait jamais été la plupart des gens, n’est-ce pas ?

L’ennui, au fond, c’était qu’il ne voulait pas vexer Evan ou bien briser leur relation avec son mauvais caractère et ses sautes d’humeur. Mais honnêtement, avoir un chat roux qui passait son temps à lui monter dessus, à se frotter à lui… ok… formulé ainsi c’était carrément suspect. Et voilà, ça recommençait. Mais l’irlandais ne faisait RIEN pour l’aider : il se collait à lui, n’arrêtait pas de le taquiner concernant leur relation… et il lui avait même balancé qu’il était homo au détour de la conversation… Est-ce que ça avait un rapport avec le reste ? Probablement pas. Mais Jin en était au stade où n’importe quoi le rendait confus sur le sujet Evan.


« Désolé, hein, c’est pas contre toi »

Ajouta-t-il, comme pour rassuré son ami. C’était évidemment un énorme, un colossal mensonge. Mais Jin ne voulait pas non plus qu’Evan lui fasse la gueule. Il ne pensait pas franchement que cela suffise à refroidir le jeune homme, plutôt habitué à faire face aux grogneries du sportif, mais il le ton tellement sérieux du roux l’avait quelque peu inquiété. Peut être avait-il dépassé les bornes cette fois-ci ?
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptySam 18 Aoû 2012 - 16:30

Décidément, cette conversation avait de quoi le déstabiliser un peu. En effet les réponses de Jin pouvaient certes se défendre mais en même temps, elle semblait un peu lacuneuse comme si elle ne reflétait qu’une réalité troublée. Bien sûr, cela pouvait être dans l’imaginaire du jeune homme mais ce dernier le ressentait plus comme un instinct. Evan croyait en l’importance de ce sixième sens qui pouvait révéler à son avis ce qu’on tentait de lui cacher. Il fut rapidement rasséréné malgré lui par les propos de Jin. Ce dernier n’était pas dégouté par le fait qu’il fut homosexuel ou même embarrassé. D’ailleurs, le roux ne comprenait pas réellement en quoi cela devait être positif pour lui. Normalement, il se moquait de tout et de tout le monde, encore plus de l’avis de ces derniers. Curieusement pourtant, une partie de lui aurait été blessée si le jeune Mashimoto ci-présent l’avait repoussé en raison de son orientation sexuelle. Blessé mais également déçu parce qu’étrangement, il constata qu’il attendait plus du garçon alors qu’il le connaissait depuis quelques mois à tout casser. Pourtant d’expérience, il savait bien que plus on attendait des autres et plus on avait de chance de constater que l’on s’était trompé, qu’une fois de plus les gens n’étaient jamais à la hauteur de nos espérances. Ce qu’il disait n’était pas prétentieux mais plus une constatation qu’il avait faite avec le temps. Cette dernière avait été renforcée par sa nature à ne pas faire confiance aux autres trop facilement mais également à éviter de se lier trop profondément d’amitié ou d’amour à quelqu’un. Ceci dit, il avait toujours cet espoir irrépressible qui le faisait avancer et chercher. Cette envie que quelque part se trouva quelqu’un qui aurai pu contenter ses attentes et qui soit différent. Toutefois quand cette idée folle germait en lui, son cynisme naturel reprenait le dessus et il se trouvait brusquement persuadé qu’il ne méritait pas une telle personne. Evan connaissait ses qualités mais il en savait tout aussi long sur ses défauts et il doutait que sa nature chiante, curieuse, joueuse et cynique puisse plaire à celle-ci si tenté qu’une telle entité existât. D’autant plus que les gens parfaits restaient à son sens un mythe. De plus, le roux fut rapidement convaincu que ce fantasme de l’esprit le ferait chier plus rapidement qu’il n’en faudrait pour lui dire bonjour. Le jeune Cat’ détestait tout ce qui lui paraissait trop ordinaire, trop policé. Les affrontements, les défis et même les combats voilà qui le motivait. Ce n’était pas le premier à foncer dans une bagarre au sens premier du terme, il préférait largement le mental mais l’idée était là.

Il se permit de penser à Jin. Ce dernier par exemple avait beaucoup de potentiel pour le divertir. Non pas qu’il fut un objet, bien qu’en un sens il restait une distraction, mais ces derniers il ressemblait à ce qui était le plus proche de la définition d’Evan du terme ami. Ce dernier n’avait jamais envisagé le jeune homme d’une autre manière parce que leur rapport n’avait jamais paru ambigu et qu’il n’avait jamais distingué quoique ce fut qui put le mettre sur la voix. Du moins… jusqu’à ce jour, même si c’était extrêmement ténu et sans doute alambiqué comme idée. Jin lui-même s’était-il déjà posé la question de son orientation sexuelle ? La question le fit sourire intérieurement, le jeune garçon avait de multiples talents mais la politique de l’autruche semblait lui convenir bien mieux en ce qui concerne la sexualité. Le garçon aux cheveux presque rouge fut tiré de sa rêverie par la remarque de Jin qui sonnait à son sens comme un compliment. Même si le garçon ne s’y connaissait pas trop visiblement, il n’avait pas l’air d’être indifférent aux charmes de l’enquiquineur de service. Du moins, c’est ce que son esprit comprenait parce que ça l’arrangeait un peu. Un hétérosexuel n’aurait peut-être pas employé la même terminologie que celle-ci à son encontre. Du moins, c’était ce qu’il lui semblait. Ho, il connaissait la définition du terme bizarre, du moins celle qu’on donnait dans le dictionnaire mais ce terme lui avait toujours semblé un peu creux. C’était en réalité le cas de beaucoup de mots, il ne prenait que le sens que l’on voulait bien lui donner et chacun entend des choses différentes pour un même terme parfois. Toutefois, le talent de Jin pour éluder la question l’intrigua un peu. Il y vit la possibilité que sa supposition qui lui semblait si farfelue ne l’était possiblement pas autant que ce qu’il avait supposé de prime abord.

- Une soirée tranquille, genre tous les deux sans trop se poser de problèmes. Quelque chose de simple. Rien de bien méchant voyons.

Ces termes auraient dû alerter n’importe qui dans la bouche du jeune irlandais. Cela semblait trop innocent, trop puritain même pour avoir été prononcé par ce dernier. C’était comme s’il avait profané un lieu sacré et employé des mots impies par rapport à sa propre religion. N’importe qui aurait pu dire que la volonté d’être flou et général du panda roux révélait qu’il y avait anguille sous roche. Cette fois en plus, il n’avait même pas cherché à réellement noyer le poisson. Une petite voix lui disait que même s’il était soupçonneux Jin n’irait pas jusqu’à creuser vraiment loin pour le voir. Non pas parce qu’il était stupide mais parce qu’EVIDEMMENT, au fond de lui il n’attendait qu’une occasion de pouvoir passer du temps en compagnie de la pile électrique rousse. Voyons ça tombait sous le sens.

- Ne t’en fais pas pour ça, j’ai toujours eu un certain talent pour ne serait-ce que me discipliner à travailler. Contrairement à ce que tu crois tes facultés n’ont pas nécessairement de rapport avec les résultats, parfois une bonne méthode et une bonne explication sont suffisants pour te faire avoir un déclic, ou même l’utilisation d’autres mots. Je suis certain qu’il y a plus à tirer de toi que ce que tu sembles penser.

C’était trop tard pour cette fois seulement Evan Liam Catsugee s’était autorisé à être un peu plus gentil, limite encourageant. Que le président du club de taekwondo provoque de tels écarts de conduite chez lui aurait dû allumer une petite lanterne alarme et le faire prendre ses distances dès maintenant mais il n’eut pas envie d’écouter la petite bête qui lui chatouillait l’oreille pour pouvoir parler et avoir son attention. Il décida de s’ignorer lui-même.

- Laisse-moi au moins essayer au lieu de me condamner d’avance en plus non mais !

Certain que l’idée allait faire son chemin dans l’esprit du jeune Mashimoto le membre du club d’athlétisme laissa glisser la conversation vers un tout autre sujet. Celui-ci s’avérait un peu plus pentu, pour une fois les yeux verts portaient un réel intérêt à la chose et affichait un sérieux à toutes épreuves. L’excuse lui sembla… stupide. Il n’y avait pas d’autres mots pour définir ce qui à cet instant avait traversé l’esprit d’Evan. Connaissant Jin depuis un certain temps, il pouvait certifier et ce en mettant sa main à couper que ce dernier tenait plus du bisounours que d’autre chose. Celui-ci se trouvait en permanence à demander de l’affection, la plupart lui accordait avec plus ou moins de retenue, Evan la lui offrait volontiers. Partant de ce postulat lui aurait plutôt supposé exactement l’inverse et cette attitude forcément, sans compter les hésitations dans ces mots lui donnaient envie de pousser un peu plus loin pour voir si la vérité ne se trouverait pas par hasard ailleurs. Cette méthode était la sienne depuis bien longtemps chercher la petite bête jusqu’à faire exploser de colère l’ours tapi dans la caverne. Encore un peu une dernière fois pour s’assurer de la véracité de ces propos, ce garçon était une mine de contradiction. Toujours assis sur le lit Evan décida d’entrer dans le jeu et donc de faire comme s’il comprenait.

- Je vois, je ne voulais pas t’importuner plus, j’avais juste pensé qu’au contraire, tu étais plutôt du genre à apprécier qu’on vienne te cajoler un peu pour te mettre de meilleur humeur. Regarde, tu étais presque éteint agonisant sur ton lit quand je suis rentré et depuis que je suis là tu as retrouvé la force de me jeter un coussin dessus. Je crois que je me suis trompé, je suis tellement habitué à ce que tu sois la seule personne à toujours tolérer mon côté tactile. Tu sais, ce n’est pas facile tous les jours, cela peut mettre de nombreuses personnes mal à l’aise. Ça me.. ; il prit un air peiné presque crédible .. rend triste de ne pas être un peu en dehors du commun pour cela. Enfin, j’ai dû exagérer l’importance que tu me donnais mais ça n’empêche pas cette souffrance que je ressens d’avoir pu déranger mon ami.

Le regard un peu brillant presque larmoyant, le cœur quasi-lourd de sanglot, on était proche du faux assez loin du vrai même si les deux se mêlaient aisément. Bien sûr que ce qu’avait dit Jin même s’il y avait mis des formes avait eu un impact sur lui qui aurait aimé que même si ce qu’il disait était vrai puisse se retrouver pour on ne sait quelle raison au-dessus du lot. Même pour lui, ce n’était pas clair et ça le turlupinait un peu. A cet instant, cependant il augmentait largement et grossissait sa peine histoire d’attendrir le chaton caché dans l’ours qui l’observait. En parfait acteur qu’il était, il se retrouva dos à ce dernier baissant la tête pour bien montrer son dépit repliant ses jambes contre lui pour finalement finir installé dans cette position dans un coin du lit, le dardant d’un regard vert malheureux comme les pierres. Une véritable saloperie que cet irlandais têtu qui s’amusait à jouer la comédie comme s’il était en manque d’affection.

- Je n’aurais pas dû venir, je vais.. partir si tu veux, je crois que ce serait mieux. Je te laisserais tranquille aussi parce que tu comprends, j’aime beaucoup avoir des contacts avec toi. Pas dans le sens… bizarre de la chose mais juste pouvoir profiter de ta chaleur et de ta force, ça me fait du bien tu sais.


‘Van se sentait un peu idiot de se retrouver à dire ces choses qui au fond ne manquaient pas de véracité mais que jamais au grand jamais en temps normal il n’aurait dit et ce même sous la plus infâme des tortures. Le cinéma était en plus mais une part de lui était un peu bougonne que de ne pas obtenir les faveurs du garçon en quelque sorte. L’étudiant n’avait pas besoin d’être la ligne de mire de tout le monde, ni même d’avoir l’affection de tout le monde mais dès qu’il commençait à s’attacher à quelqu’un, le garçon aux yeux vert lagon pouvait en devenir collant et exigeant.

- Tu sais Jin… moi je t’aime…. Beaucoup.

On devinait presque un petit sanglot dans cette petite chose misérable qui tentait d’attirer la pitié sur elle. D’ailleurs, c’était ce qu’il voulait, tenter d’obtenir un petit élan d’affection, un petit quelque chose qui lui ferait ressentir encore la chaleur et la force douce de son étreinte. Cependant, cela devait venir de lui afin qu’il fut en partie rassuré sur ce qu’il pensait. Faire ainsi l’animal innocent lui pesait rapidement sur le système et il ne pourrait pas tenir rapidement le registre de l’apitoiement alors il devait jouer sur l’intensité de l’instant. De toute manière, si jamais Jin lui avait menti, cela ne serait que justice que ce dernier se retrouve à devoir prendre les devants pour arranger les choses. Le mensonge faisait partie du monde des grands et dès qu’on décidait d’en faire part intégrante, il fallait s’attendre à recevoir des châtiments bien plus imposants. Au pire, cela serait une petite leçon pour le garçon d’avoir tenté de le prendre à son propre jeu. C’était ses arguments pour justifier son attitude actuelle mais pour autant il espérait pouvoir arrêter ce registre larmoyant pour repartir sur son côté terriblement joueur et provocant car ce rôle lui plaisait surtout avec Jin comme partenaire de théâtre !

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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyMer 5 Sep 2012 - 16:55

Evan n’était pas la première personne à se poser des questions sur l’orientation sexuelle de Jin. Entre ceux qui avaient décrété qu’il était homo parce qu’on ne le voyait jamais agir de manière significative avec une fille –et parce qu’il ne parlait rarement de fille- et ceux qui avaient décrété qu’il était probablement frigide pour être aussi désintéressé de la chose, les rumeurs allaient bon train. Jin, lui, s’acharnait à affirmer qu’il n’avait tout simplement pas le temps pour ça. Et puis, à force de se désintéresser de la chose, il était assez facilement gêné dés qu’on abordait le sujet. Non pas qu’il n’assume pas le fait d’être encore puceau, mais s’il pouvait éviter d’en parler, c’était tout de même mieux….

Pour Evan, en revanche, ça semblait être le contraire, et le jeune homme n’avait d’ailleurs absolument aucun problème à balancer son orientation sexuelle au cours d’une discussion. Jin songea que si l’irlandais était à sa place, il n’aurait probablement aucun problème à trier ses sentiments bizarres ou simplement à les assumer. Il aurait aimé avoir une telle facilité à vivre ses émotions et ses sentiments, mais clairement, ça n’était pas demain la veille.

Il fut d’ailleurs soulagé, mine de rien, que la conversation dérive sur cette histoire d’aide aux devoirs –ou peu importe le nom- et de « sortie-récompense ».

Jin n’avait pas l’esprit assez mal tourné pour voir un sens caché derrière les paroles de l’irlandais. De ce côté-là, il fallait bien dire que le jeune homme pouvait se montrer extrêmement naïf. A force de dire tout ce qui lui passait par la tête, il finissait par en oublier que d’autres personnes arrivaient parfaitement à distinguer et séparer leurs pensées de leurs dires ou même de leurs actes. Il était jeune, il avait encore le temps d’apprendre, et il finirait probablement par assimiler ce genre de choses, car s’il y avait bien une chose qui l’agaçait, c’était de se faire prendre pour un con.

En attendant, il avait tendance, surtout avec ses amis, de prendre pour vérité ce qu’on lui disait. Si Evan lui disait qu’il s’agissait d’une soirée posée entre eux deux, il ne voyait pas pourquoi le rouquin mentirait et le prenait donc au mot. Le « rien de bien méchant voyons » aurait probablement du lui mettre la puce à l’oreille, mais de ce côté-là on pouvait dire que Jin était un peu trop crédule. Il se contenta donc d’hocher la tête, un air cependant prudent sur le visage.


« Alors d’accord. Tu ne comptes pas m’emmener en boîte, ou autre machin du genre, hm ? »

Demanda-t-il, préférant assurer ses arrières. Une soirée « tranquille » pouvait couvrir bien des vérités au fond. Clairement, pour le japonais, il n’y avait rien de « tranquille » dans une boîte ou un bar, mais il y avait probablement des gens pour désapprouver cette pensée. Dans le doute, il préférait entendre de la bouche du panda roux que non, la musique bruyante et les gens maladroits qui vous bousculent et vous marchent sur les pieds n’étaient pas partie intégrante du programme. Juste histoire de.

Cela dit, naïf ou pas, lorsque Evan se lança dans un discours sur la capacité de Jin à apprendre si l’on utilisait une autre méthode avec lui, il haussa un sourcil dubitatif. Certes, il avait remarqué que les choses étaient plus compréhensibles et donc plus faciles à retenir lorsque Cammy les lui réexpliquait, et il était tout à fait d’accord pour dire qu’il y avait un véritable problème de pédagogie avec quelques professeurs, mais il n’était pas franchement convaincu avec l’histoire du « déclic ». Il n’avait jamais été un intellectuel. Ca ne faisait pas de lui quelqu’un de con, juste quelqu’un avec moins de culture générale que d’autres étudiants. Il compensait en connaissances dans le domaine du sport cela dit.

Poussant un petit soupir qui trahissait bien son manque d’optimisme quant à sa situation scolaire, il secoua légèrement la tête.


« Moui. Si tu le dis. On peut toujours essayer, ça ne sera pas pire dans tous les cas »

Lâcha-t-il finalement, ravalant ses accès de défaitisme. Autant en sport, le garçon était un vrai battant, autant pour les cours il abandonnait beaucoup trop facilement. Il n’était pas bien difficile de deviner vers où allaient ses affinités.

Mais son visage jusque là plutôt abattu changea brusquement d’expression alors qu’une nouvelle pensée s’insinuait dans son esprit. Fronçant vaguement les sourcils, il tourna ses yeux gris, plus suspicieux que jamais, vers le rouquin, le toisant d’un air un brin méfiant.


« Mais dis donc…. Depuis quand est-ce que tu joues les mentors toi ? »

Demanda-t-il soudainement. C’était en fait la première fois qu’il voyait Evan se souciait plus ou moins de ses problèmes. Jusque là leurs échanges s’étaient plus ou moins limités à des taquineries, quelques chamailleries gentillettes, mais l’irlandais n’avait jamais vraiment essayé de jouer les grands frères, sempai, ou autre dénomination similaire envers Jin –il fallait aussi dire que malgré son manque flagrant de maturité et ses attitudes encore très enfantines, les 1m80 de Jin ne donnait pas forcément envie aux autres gens de le couver. En général c’était même plutôt l’inverse. L’attitude d’Evan était donc assez…surprenante aux yeux du japonais. Et comme il était nullissime pour lire entre les lignes, il adoptait généralement la technique la plus directe : poser la question.

L’ennui, c’était que Evan procédait exactement de la même façon. Pas exactement en fait. Jin posait de vraies questions, alors que le panda roux posait des questions directives pour faire cracher le morceau au sportif. Mais ça, naturellement, Jin ne s’en rendait pas compte. Il était désespérément facile à manipuler de ce côté-là. Quoique pour une fois, il arrivait plutôt bien à garder son secret. Certes, Evan ne croyait pas une seule seconde à ses nombreuses excuses, mais en attendant, il n’avait pas découvert le poteau rose, et c’était déjà pas mal du point de vue Mashimoto.

La grande tige observa donc attentivement la réaction d’Evan, guettant les effets de ses mensonges de pacotille sur le garçon. A sa grande surprise, la mayonnaise semblait prendre, et Evan semblait comprendre son point de vue –même si le point de vue en question était un ramassis de conneries.
Jin crut donc qu’il était sorti d’affaire. Du moins… il le crut au début. Lorsque le rouquin commença à se lancer dans une tirade sans fin. N’importe qui aurait probablement senti le jeu d’acteur. N’importe qui sauf Jin, qui tombait systématiquement dans le piège.

Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il sentait que son mensonge lui échappait totalement. Clairement, le but n’était pas de blessé Evan, juste de le tenir un peu éloigné le temps que Jin fasse le tri dans sa tête. Et voilà que la chose dérivait totalement, jusqu’à peiner le pauvre rouquin. Le taekwondoiste se retrouva donc totalement pris au dépourvu, incapable de savoir comment réagir en pareille situation.
Sa première réaction fut donc aussi inutile et prévisible chez lui : il resta bouche bée, les yeux grands ouverts, les sourcils levés, l’air parfaitement perplexe. Ce n’était pas de la mauvaise volonté, mais Jin était tellement nul en relations humaines que lorsqu’il s’agissait de consoler, réconforter ou se faire pardonner, c’était le zéro pointé.

Le japonais commença à véritablement paniquer intérieurement en voyant l’irlandais se recroqueviller sur lui-même avec un air malheureux à faire pleurer les murs. Et la seule chose qu’il trouva à dire fut :


« Mais… euh… fais pas la gueule…. »

Déclara-t-il, piteux, d’une toute petite voix. C’était extrêmement vil, de jouer de la sorte avec Jin, parce que non seulement il démarrait au quart de tour, tout en naïveté, mais en plus il n’avait pas la moindre erreur de ce qu’il fallait faire pour réparer les pots cassés. Il n’allait tout de même pas sauter sur Evan pour lui faire un calin : d’abord parce que, clairement, ça ne lui faciliterait pas sa mise au point mentale, et ensuite parce que ça serait en totale contradiction avec ce qu’il venait de dire. Autrement dit, ça reviendrait à dire qu’il venait de mentir. Sans compter le fait que s’il envoyait des signaux trop positifs au rouquin, celui-ci risquait de redoubler d’énergie dans ses bisounourseries, ce qui, encore une fois, n’aidait pas le japonais et ses problèmes relationnels du moment.

Alors que faire ?

Très honnêtement, Jin n’en avait pas la moindre idée, mais clairement, il fallait bien qu’il dise quelque chose ou fasse quelque chose s’il ne voulait pas qu’Evan ne lui fasse la gueule –et clairement, il ne voulait pas.
Il l’observa un moment avec son air totalement perdu, se demandant ce qu’il pouvait bien dire pour redresser la situation.


« Mais non… mais… dis pas ça »

Dit-il, soupirant, l’air un peu dépité, remuant sur le lit, ne sachant de toute évidence pas où se mettre. Si Evan avait encore le moindre espoir que Jin soit doué en règlement de conflit ou en communication, cet espoir venait probablement d’être piétiné sur la place publique puis brûlé –au moins ça.

« C’est pas que tu m’embêtes, pas du tout, je suis juste pas de super humeur en ce moment »

Déclara-t-il finalement, ce qu’il estimait être un bon compromis entre la vérité générale et la vérité à ne pas dire. Le fait qu’il n’était pas d’humeur était vrai. Il ne précisait juste pas pourquoi. Evan savait déjà que la blessure de Jin l’immobilisait ce qui, clairement, ne plaisait pas au garçon, et il savait aussi, puisqu’ils en avaient discuté, qu’il avait de petits soucis avec ses notes. Mashimoto lui avait déjà dit qu’après s’être foutu sur la gueule avec Noahki, le populaire, il avait failli se faire virer.

Ce qu’il ne lui avait pas dit, et qu’il ne lui dirait sûrement pas, c’était que sa confusion sur ses sentiments pour Evan jouait aussi un rôle dans cette mauvaise humeur.
Et enfin, ce qu’il ne lui disait pas non plus, parce que ça ne le regardait pas vraiment et que ça attirerait sûrement des ennuis au panda roux, c’était que Shun, la racaille, qui lui faisait du chantage depuis déjà un bon petit mois, ne contribuait pas franchement à le revigorer.

Evan connaissait donc la moitié des raisons, ce qui suffisait probablement amplement à justifier sa mauvaise humeur et donc son attitude bizarre –du moins , Jin l’espérait, car il ne voyait VRAIMENT pas quoi dire ou faire d’autre, comme en témoignait l’air à moitié désespéré qu’il jetait du côté du boudeur. Un peu comme pour dire « Alleeeez euuuuh, arrête de tirer la troooncheuh, je sais pas quoi faire moi ». En espérant que Evan soit plus clairvoyant que le japonais, sinon les signaux ne risquaient pas de passer.


« Mais sérieusement, boude pas, je sais pas quoi faire moi dans ces situations »

Balança-t-il finalement, songeant que l’honnêteté était encore sa meilleure carte à ce jeu là.

Et ce qu'il y avait de bien, avec la confusion générale du pauvre Jinou, c'était qu'il était totalement passé à côté de déclaration d'Evan, trop occupé à se torturer l'esprit avec la meilleure attitude à avoir. C'était tant mieux pour lui, sinon nul doute qu'il aurait été encore plus perturbé et perdu dans sa tête qu'il ne l'était déjà.

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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyVen 14 Sep 2012 - 20:13

La pirouette d’Evan venait de lui éviter de devoir expliquer pourquoi il se proposait de jouer les mentors. Heureusement qu’il était un maitre dans la parade pour éviter tout ce qui pourrait être ennuyeux parce que sinon, il se serait retrouvée dans une fâcheuse posture. Après avoir fait son petit numéro, qui semblait d’ailleurs plus désemparer et perturber Jin que de le faire rentrer dans son jeu, le sale môme redressa un peu la tête tentant de faire le bilan sur ce qu’il ressentait vis-à-vis de Jin. Effectivement, il jouait la comédie et n’ignorait pas que cela pouvait en blesser plus d’un mais dans le fond n’y avait-il pas un peu de vérité dans cette scénette molièresque ? Cela valait sans doute la peine de se pencher dessus. La vérité était une chose régulièrement dérangeante et pour le moins complexe à gérer. C’était la raison pour laquelle tout le monde s’adonnait si facilement aux mensonges. C’était comme d’avoir l’impression que mentir était plus facile à gérer. Une nouvelle réalité crée sur mesures pour nous convaincre. Une bien piètre invention humaine et pourtant peut-être la plus brillante de toute. Parmi les différents types de mensonge, on en trouve un particulier, qu’on nomme le déni. Vivre dans le déni correspond à se mentir à soi-même pour pouvoir écarter les ennuis que nous provoqueraient les choses telles qu’elles sont. Evan excellait particulièrement dans cette catégorie bien qu’il fut doué pour entourlouper les gens. Une seconde nature développée avec le temps par les épreuves et la vie qui avait été rude pour lui durant de nombreuses années. Il repensait à toutes ces épreuves, de sa rupture avec son premier amour et meilleur ami dont il venait de se souvenir en passant par son coma et finalement revenir pour se prendre clairement une veste. Son père également qui tentait toujours désespérément de se rattraper pour toute la souffrance occasionnée. Une part d’Evan lui avait trouvé mille excuses, l’alcool n’est pas bonne conseillère au fond, la fatigue, la perte de sa femme. Le père du garçon n’avait pas eu une vie facile contrairement à sa main. L’autre part du jeune homme n’avait pas encore digéré les nombreux coups portés, le fait de devoir se prendre en main à l’âge de dix ans, tout faire pour lui plaire et finir encore une fois parterre. Tout cela avait été extrêmement dur à mettre derrière soi. Il faut de nombreux efforts pour tourner la page. Alors toutes ces informations avaient rejoint la case déni du cerveau du roux.

Régulièrement, de nouvelles informations venaient s’ajouter à cette fameuse case pour la remplir un peu plus à un point sans doute proche de la saturation mais néanmoins pas encore atteint. Parmi celles-ci on trouvait une jolie boite avec marqué Jin dessus. Certes, le jeune Catsugee ne niait pas son attirance pour le grand et beau leader du club de taekwondo mais pour lui, il n’y avait rien. Ou plutôt, il ne devrait rien y avoir. En effet, à la place du vide intersidéral qu’il aurait aimé trouvé, le garçon apercevait le pire des mots pour lui : la considération et l’affection. Normalement, ce dernier savait garder des distances, de la déférence notamment grâce à son cynisme et son attitude qui aurait pu paraitre manipulatrice et fourbe à beaucoup. Dans un sens, le panda roux n’était pas loin de ces qualificatifs mais c’était le décrire très superficiellement que de le considérer uniquement ainsi. Jin semblait à son sens voir autre chose en lui, ou du moins avoir le droit de voir autre chose.

Quelque chose d’étrange se tramait à cet instant et si Evan avait été un peu plus honnête avec lui-même, il aurait admis que cela ressemblait étrangement à ce qu’il avait ressenti peu de temps avant de comprendre que son meilleur ami était bien plus que cela. Pour l’instant, cependant on ne se trouvait pas là. Le garçon écoutait le respecté Mashimoto lui exprimer à quel point, il se trouvait de mauvaise humeur ces derniers temps, notamment à cause de son enfermement déblatérant des excuses qui se justifiaient tout en étant pour le roux d’une platitude affligeante. Sa tentative de bouderie n’avait abouti à rien si ce n’est à décontenancer un instant le pauvre hère qui n’avait rien demandé à personne. Cela faisait un petit moment que l’adolescent n’avait pas ouvert la bouche, il gardait ses yeux verts vissés sur le brun comme pour l’analyser, le sonder profondément. C’était un regard difficile à soutenir, l’irlandais n’avait jamais ignoré que ce n’était pas évident pour les autres que de supporter qu’on les observe avec autant d’insistance, souvent cela devenait vite dérangeant. Finalement un sourire las, un peu triste se peignit sur la bouche du jeune homme qui pour une fois n’avait plus envie de répondre ou de jouer. Quelque chose en lui aurait voulu se lancer dans un jeu plus grand, dans quelque chose d’intéressant, de continuer à l’asticoter, sauf que là, il avait la sensation de n’arriver à rien et de piétiner avec la distance que Jin semblait tenter de garder aveuglément. Nul doute qu’il aurait été plus enclin à révéler ses inclinaisons si celui-ci ne se montrait pas si peu réceptif à tout ce qu’il pouvait dire ou faire. Chaque réaction se trouvait à son goût comme une sorte de répulsion. Certes, le chicaner un peu, jouer avec lui, le voir s’irriter était une chose mais observer cette attitude d’animal traqué même si cela attisait sa curiosité le rendait étrangement…triste ? Voilà, c’était ça la réponse à la question, la douleur transparaissait déjà sur son masque de poupée de cire habituel, cette peine-là se révélait réel, si présente qu’un peu de lui s’en trouvait complètement submergé. Le côte enjôleur, joueur, rusé et taquin venait de se taire pour de bon. A présent, on observait la couche inférieure à cet aspect-là, un peu plus profonde, un peu plus révélatrice de la crainte d’un certain roux de se faire rejeter et abandonner. Ces mots ne sortiraient jamais de sa bouche mais l’idée l’effleurait encore et toujours léchant traitreusement de sa langue de feu son esprit et tournant ses convictions en incertitude.

Le feu se faisait plus brusque prenant sa source dans les braises naissantes de son impossibilité à aller contre lui. Impossible pour lui de trouver brusquement le moyen de rationnaliser et pourtant le chaos de son cerveau nécessitait que quelqu’un envoie un grand seau d’eau au lieu de mettre de lui pour l’attiser. Cependant, le garçon aux cheveux rouges doutait fortement de pouvoir obtenir quelque chose de la sorte de la part d’une personne telle que l’était Jin Mashimoto. C’était contre sa nature de se redresser, de lui dire des mots rassurants pour lui trouver qu’il se trompait et de le serrer en lui caressant les cheveux afin de le rasséréner comme s’il avait fait un cauchemar. Sa bouche lui paraut pâteuse lorsqu’il ouvrit les lèvres.

- Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu t’obliges à créer cette distance avec moi ? Ne détourne pas la question cette fois s’il te plait. La question que je pose n’est pas dûe qu’à ton attitude depuis ton accident. Pourquoi tu veux m’écarter ?

Pas de méchanceté dans la phrase, ni même de reproches juste un désir inassouvi de comprendre, de savoir ce qui ne se passait pas bien cette fois, encore. Souvent l’intello avait la vague impression que les événements s’amusaient bien à son dépend pour voir comment il se sortirait de tel ou tel imprévu. Seule une réponse satisfaisante le ferait partir et ce bien que le doute s’installa, que la réponse en un certain sens la terrifia.


- Qu’est-ce que j’ai mal fait cette fois ? souffla-t-il si bas qu’il se demandant un instant si la question avait réellement franchi la partie

Un côté presque enfantin se dégageait de lui, presque comme s’il était pris en faute et repentant après une grosse bêtise. Les mots en soi lui parurent un peu ridicules, soufflés de cette manière comme s’il avait dit une chose honteuse. Quelque chose lui disait pourtant que la réponse ne serait pas évidente à saisir de la part du garçon. A sens, cela paraissait presque une évidence qu’une fois de plus, ce dernier allait se débrouiller ou répéter encore et encore les mêmes mots et les mêmes excuses. Lorsqu’il réalisa qu’il ne pensait pas que ce qu’il avait dit allait avoir ne serait-ce qu’une utilité, lentement, le roux se redressa sans plus de cérémonie, il quitta le lit se retrouvant debout face à lui prêt à partir, sentant qu’il brassait de l’air contre des moulins à vent.

- Oublie tout ça, de toute manière, ça n’a pas d’importance. On se voit vendredi soir pour ton premier cours de soutien, tu sais où j’habite je crois. Ce sera tout, bonne soirée.

Sur ces derniers mots, le garçon se détourne décidé à quitter la pièce qui finalement l’oppressait un peu. Quand il pensait, qu’il était entré avec de la bonne humeur accompagnée d’un doux sentiment de sécurité comme à chaque fois qu’il croisait son ..ami, un sourire sans joie se dessina. Il était temps de bouger maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait bien attendre à rester planté de dos dans le silence de la pièce ? Sans doute un miracle, encore une minute ou deux et il partirait. S’enfuir restait encore la meilleure solution face à ces sentiments qui se chamboulaient en lui comme s’il avait été une machine à laver le linge.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyLun 22 Oct 2012 - 11:46

Si Jin pensait s’être sorti de l’auberge en jouant la carte de la semie-honnêteté –consistant plus ou moins à dire qu’il n’avait pas la moindre idée de comment gérer cette crise, ce qui était tout à fait véridique, quoique parfaitement inutile dans la conversation- il s’était fourré le doigt dans l’œil. Non seulement Evan ne semblait pas convaincu, mais en plus il semblait descendre un peu plus bas niveau déprime.

Pire, le voilà qui réitérait, encore et encore, les mêmes questions, avec cette fois-ci un ton qui laissait présager que ça serait la dernière fois qu’il demanderait. Et pas dans le bon sens du terme –qui serait le cas idéal, où Jin l’aurait convaincu avec ses mensonges bidons, et où la conversation serait mise de côté pendant un bon bout de temps- mais plutôt au sens « Si tu ne me réponds pas je me barre, et on en reste là ». Ce que Jin ne voulait surtout pas. Ok. La vérité, c’était que Jin ne savait pas ce qu’il voulait. Il ne voulait pas en parler, parce qu’il ne savait pas comment en parler, et que ça changerait probablement… à peu près tout dans leur relation –qui lui allait parfaitement bien jusque là, à part pour le côté « perturbé ». Mais il ne voulait pas non plus que Evan parte maintenant, sur cet espèce de malentendu, d’ambiance pesante. Il sentait que si le rouquin filait maintenant, leur relation ne serait plus non plus la même.

Ce qui le laissait face à un dilemme : comment l’empêcher de partir sans se lancer dans des explications qu’il ne voulait pas et ne savait pas fournir ?

Et…. Ce fut là que le bonhomme commença à se mettre en colère. Alors que Evan se dirigeait lentement vers la porte, Jin se redressa un peu sur son lit, fixant son regard sur le dos de l’Irlandais alors qu’une boule de mécontentement se formait dans sa gorge.
Pourquoi lui infligeait-il cela, au juste ? Il devait bien se rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond. Que Jin n’arrivait pas pas en parler. Pourquoi s’acharner à lui tirer les vers du nez alors que lui-même ne faisait que… plaisanter. Jouer. Faire du théatre.


« Oh j’t’en prie Evan, avant d’exiger de moi que je te dévoile tout et n’importe quoi à mon sujet, si TU commençait par être un peu plus franc ? »

L’hôpital qui se fout de la charité ? Pour vous servir ! En même temps, Jin n’avait jamais été vraiment doué dans la catégorie « être franc avec soi-même », alors il y avait encore plus de boulot du côté de la sincérité envers son entourage. Il essayait, la plupart du temps. Mais il fallait bien avouer que dés qu’il ne savait pas ou plus quoi dire, il renonçait assez facilement…

« Tu crois que je vois pas ton petit jeu ? Tu me prends pour un con ou quoi ? »

Oui, Jin se mettait en colère. La bonne question était : pourquoi ? Outre le fait que Mashimoto était un nerveux qui se mettait en colère assez rapidement, particulièrement lorsqu’il était déjà d’humeur très très orageuse, il y avait une raison plus profonde à cet énervement en apparence plutôt soudain. En fait, Jin était en colère après lui-même, mais comme toujours, il était plus facile d’extérioriser cette colère sur Evan, qui était un peu responsable lui aussi, que sur lui-même –essayez de vous gueuler dessus dans un miroir … peu concluant niveau extériorisation, mais plutôt bien pour finir en cellule psychiatrique.

La raison pour laquelle Jin était en colère, c’était que, si naïf soit-il, il se rendait bien compte que Evan jouait… au moins un peu. Loin d’être fin psychologue , il ne savait pas à quel point il jouait, i exactement quand il jouait et quand il était sérieux, mais il sentait bien que, de temps à autre, Evan abusait un peu de son regard de chat ou de sa bouille angélique. Il le savait en fait depuis le début. Le rouquin était bon acteur et ne se gênait pas pour en abuser. En fait, ça n’avait pas dérangé Jin, au début. Ca l’avait même plutôt amusé, il était d’ailleurs rentré dans le jeu, de temps à autre, d’humeur taquine lui aussi. Le problème avait surgi plus tard, quand Jin avait commencé à être…. Perturbé. A trop réfléchir, à se torturer les méninges pour un rien.

Et maintenant qu’il mettait tout ça bout à bout pour essayer de ranger et arranger ses sentiments, il se sentait soudainement… énervé. Enervé parce qu’il prenait visiblement trop à cœur ce qui, au fond, n’était du point de vue d’Evan, probablement qu’un jeu. Alors certes, il se sentait stupide, et se serait volontiers fichu des baffes, mais quelque part, il en voulait aussi à Evan de pouvoir plaisanter si facilement sur des sujets plutôt…importants.

D’un autre côté, s’il ne lui disait rien, Evan ne pouvait pas deviner. Mais Jin était actuellement trop perturbé pour raisonner correctement, alors il faisait ce qu’il savait bien faire : péter une pile. Et puis… le but était de retenir Evan ici, non ? Alors toutes les méthodes étaient bonnes…. Ou presque. Lui sauter dessus pour lui faire un calin ou lui sauter dessus pour crier… D’accord, ça n’avait rien à voir.


« Je suis pas un jouet. Tu piges ? Et c’est pas parce que tu t’ennuies ou que t’as rien à faire qu’il faut me prendre pour un divertissement »

Poursuivit-il, n’élevant pas la voix, mais sur un ton dur, ferme, et tout sauf chaleureux. Son regard lui-même semblait à demi-offensé, à demi-blessé ; fixé sur Evan, songeant qu’il ne fallait surtout pas se laisser avoir par les yeux de Chat Poté –et bon sang, ce n’était pas facile. Jin était loin d’être un cœur d’artichaut, mais tout de même, c’était dur de soutenir un tel regard. Heureusement, ou pas d’ailleurs, il était suffisamment énervé pour ne pas se laisser attendrir là tout de suite.

« Alors c’est pas la peine de me re… ARG »

Jin avait essayé, en vain, de communiquer, mais en voulant bondir sur ses jambes un peu trop énergiquement, il avait oublié le très léger détail suivant : sa blessure à la jambe. Le sportif avait tenu deux malheureuses secondes debout, l’instant d’après, la douleur à la jambe l’avait emporté et il s’était écroulé sur ses genoux, piteusement.

Grimaçant, grognant, il attrapa sa cuisse avec sa main et serra, espérant que la douleur crée par ses doigts crispés sur sa jambe effacerait l’autre douleur –naïf qu’il était.


« Super… »

Soupira-t-il, fermant les yeux d’un air franchement exaspéré. Ce n’était définitivement pas sa journée, entre Evan qui venait le titillait –sans trop savoir pourquoi lui-même, certes- puis qui lui faisait la gueule, sa jambe qui soit l’immobilisait, soit le faisait carrément se casser la gueule et… et tout le reste.
Il se laissa tomber sur le côté, assis par terre, s’adossant contre son lit, n’ayant pas la foi d’essayer de se relever tout de suite, continuant de presser sa cuisse avec sa main. La diversion marchait en fait plutôt bien, et il sentait plus ses ongles dans sa chaire que la douleur musculaire, pour dire vrai.


« Tu sais quoi ? T’as sans doute raison. N’en parlons plus. Tout le monde sait que la communication ça ne résout jamais rien hein… »

Lâcha-t-il, ne cachant pas l’ironie dans ses propos, un sourire désabusé collé sur les lèvres. Alors certes, on pouvait dire que Jin se fichait du monde. Certes, c’était lui qui avait refusé de dire la vérité en premier lieu. Jin était un garçon plein de contradictions, et si Evan avait encore un doute là-dessus, voilà qui devait le dissiper. La vérité, c’était que Mashimoto était plus doué pour énerver les gens que pour les réconforter, et quelque part, il espérait mettre Evan suffisamment en rogne en lui gueulant dessus pour que celui-ci se mette à lui crier dessus aussi, plutôt que de partir. Une chose était sûre : la colère, les ressentiments, tout était mieux que l’ignorance. L’ignorance était de loin le pire des maux. Alors oui, il valait mieux pousser le panda roux dans ses retranchements plutôt que de le laisser filer.

La prochaine étape, c’était de lui coller un poing dans la mâchoire, pour vraiment le mettre en colère. Enfin… à ceci près que Jin ne tenait même plus sur ses jambes…. Léger détail.

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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyVen 14 Déc 2012 - 18:40

La phrase avait eu le don de le laisser en suspens. Rares étaient les fois où Evan décidait de se taire. Cela pouvait cependant avoir des vertus qu’il ignorait comme ne plus se faire nécessairement insulter. Effectivement, lorsque le roux ne finissait pas par faire des galipettes avec la personne qu’il avait tenté de bisquer, il se retrouvait la plupart du temps coincé sous un chapelet de noms d’oiseau tous plus ravissants les uns que les autres. C’était le métier qui voulait ça, également la fâcheuse et très irritante tendance du garçon à pousser toujours et plus loin sans réellement savoir quand s’arrêter. C’était loin, très loin de la diplomatie au bord du gouffre. Encore aurait-il fallu effectivement qu’on puisse distinguer quelque chose qui ressemblait ne serait-ce que de loin à une forme de diplomatie. Le silence pour une fois accompagnait ses pérégrinations mentales. Les phrases de Jin avait quelque chose qui le rendait mal à l’aise sans réellement qu’il sache identifier pourquoi. Après tout, ce qu’il énonçait n’était pas loin de la vérité. Il jouait, comme toujours inexorablement attiré par l’idée de pouvoir tromper son ennui. Ça lui ressemblait, ça lui correspondait. Rien de plus à dire sur le sujet n’est-ce pas ? Non vraiment rien. Pourtant cette pensée avait le don de provoquer ce qui devait ressembler à de la tristesse car ses yeux joueurs ne riaient plus. A présent, il observait le jeune homme sans rien dire avec une pointe de douleur dans les yeux mais jamais il n’aurait osé l ‘admettre devant qui que ce soit. Ces choses-là ne devaient pas se dire, du moins c’était l’impression que cela lui donnait. Effectivement le garçon cherchait à obtenir des informations sans rien donner en échange, ou du moins rien avancé en premier. Au final, quand on y pensait, c’était une méthode assez lâche, plus facile aussi pour décider à quel degré on allait se mouiller dans ce qu’on allait révéler. Alors pourquoi la situation ne semblait pas posséder une solution plus simple ? Tout paraissait empirer de seconde en seconde. L’état d’Evan n’était pas tellement stable non plus, le garçon passait de l’amusement à l’allégresse en repassant par un stade triste. C’était étrange que de voir ses idées aussi rapidement et cruellement modifier par tout un tas de facteurs, enfin pour être honnêtes, il n’y avait qu’un facteur déterminant qui faisait la plus et le beau dans le moral actuel du roux et pour l’instant, il se tenait la cuisse avec sa main car il venait dans son élan de se redresser avec force. Le rouquin cependant compris lentement que peut-être quelque chose qui ressemblait vaguement à de la culpabilité s’instaurait vicieusement dans son corps.

Ce qu’il faisait était-ce correct en Jin ? Avait-il déjà pensé à ce que ses simagrées causaient comme désagrément pour son vis-à-vis ? Pas tellement, il ne pouvait que le constater. Parallèlement, leur relation manquait possiblement d’un peu plus de structure, de communication ? Etait-ce au final ce qu’il désirait de la part du garçon, voulait-il s’ouvrir une nouvelle au risque de se montrer déçu ? Et maintenant que devait-il ressentir ? De la colère, de la tristesse ? Devait-il partir en courant ? Toutes ces interrogations commençaient à tourner encore et encore dans cette abysse insondable que devenait l’esprit du garçon. On entrait dans un terrain houleux, un domaine particulier. On venait d’atteindre le moment fatidique. L’instant d’une décision semblait avoir pointé le bout de son nez. Son esprit réfléchissait à la plus grande vélocité possible pour tenter de peser le pour et le contre. L’air de rien l’idée d’ouvrir la bouche pour dire quelque chose de privé lui faisait terriblement…peur. Oui, pour la première fois depuis longtemps, l’irlandais se retrouvait confronté à ses peurs les plus anciennes et les plus tenaces. Sa peur de l’abandon. C’était cela la vérité, derrière ses aspects de beau diable qui vous tire la queue se cachait quelqu’un qui tout en cherchant de l’attention ne voulait pas donner son affection. En un sens, si la relation pouvait être un peu creuse car manquant d’intimité, ça ne pouvait être que sa faute parce qu’il avait agit comme d’habitude en se tenant à l’écart.

- Qu’est-ce que tu veux que je te dise Jin ? J’aimerais bien savoir comment je suis supposé me comporter, qu’est-ce que tu voudrais que je fasse à la fin ? Je suis comme ça, j’aime bien taquiner les gens mais tu ne te demandes même pas pourquoi ça tombe sur toi, Non toi, tout ce que tu te dis, c’est que l’insouciant Evan, cet emmerdeur d’Evan, il fait ça parce que de toute manière, il est juste bon à faire chier son monde. Que ce petit con d’Evan se cherche en permanence des jeux parce qu’il est tout simplement pas capable de supporter qu’on arrête de lui porter attention plus de cinq minutes ? Est-ce que c’est ça que tu vois en moi Jin ? Est-ce que c’est ce que tu penses ?

Voilà quelque chose qui était imprévu, l’idée ne lui était pas venu spontanément lorsqu’il avait ouvert la bouche que ça allait être un torrent de mots qui allaient se substituer les uns aux autres pour donner ce erzat de réponse qui au final en apprenait un peu plus qu’il n’aurait voulu en dire. Cependant, sous le coup de l’impulsion et de la colère, rien n’avait été retenu, c’était comme une frontière qui venait de se briser, une frontière invisible qui ne permettait plus de contenir un certain flot de frustration qui recoupait plusieurs choses. Tout d’abord, on avait la peur de perdre un ami cher, ensuite s’ajoutait cette impression qu’au final il n’était rien de plus que l’image qu’il donnait et pour finir plus insidieusement, il avait cette voix suave et fourbe qui lui susurrait que jamais personne ne l’aimerait pour ce qu’il était, de toute façon, il n’avait rien d’intéressant à offrir non ? Alors que ce doute s’insinuait en lui, il sentit une chose qu’il n’avait pas connu depuis plusieurs années maintenant, ses yeux brûlaient dangereusement. S’il parlait de nouveaux, il avait l’impression qu’il avait ouvrir les vannes le pauvre Evan. Cette constatation le terrifia encore plus peut être et pourtant les mots ne semblaient plus vouloir franchir la barrière de ses lèvres.

- Je.. comment tu veux que je réponde à des questions que tu ne poses même pas Jin ? Tu crois que tu es du genre à essayer de t’ouvrir aux autres ? Ce que tu dis s’applique autant à toi qu’à moi. Merde à la fin, j’aimerais bien comprendre mais tu refuses de dire quelque chose et après tu attends sagement que je fasse tout le travail pour toi ? C’est trop facile, tu veux que je fasse un pas il va falloir te débrouiller pour en faire un. Tu crois que je ne vois pas tes propres pirouettes peut-être ?

Il était parvenu jusqu’au bout de sa tirade avec une certaine peine, le goût de ses larmes se trouvaient mêlés à quelques-unes de ces fichues phrases sorties impulsivement mais les yeux brillants du jeune homme n’empêchait pas de lire pour autant la détermination qui se lisait, sans doute si l’on était observateur le désespoir de se sentir exposer comme cela. C’était horrible que de ne pouvoir parvenir à faire quelque chose. Sans pouvoir tenir sur place, il avait arpenté la salle de part en part et maintenant, il le fixait attendant ces réponses, attendant de voir quelles autres pirouettes allaient encore sortir de cette jolie bouche si bien dessinée.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyLun 31 Déc 2012 - 0:45

Toujours assis contre son lit, la main crispée sur sa blessure, Jin avait un air particulièrement piteux. Les doigts enfoncés dans sa peau, il songea qu’il aurait des traces d’ongles tout autour de sa blessure lorsqu’il oserait la lâcher. Pas tout de suite. La couleur régulière et contrôler de ses ongles plantées dans son épiderme était préférable à celle lancinante, aléatoire de la déchirure musculaire. Mais il savait aussi qu’il allait rapidement s’habituer à cette sensation et la blessure reprendrait rapidement le dessus. Il appréhendait un peu ce moment, car cette douleur le rendait encore plus imbuvable qu’il ne l’était d’ordinaire, et ce n’était pas peu dire. Particulièrement dans ces circonstances, avec Evan qui avait choisi ce moment particulier pour faire preuve de sérieux.

Alors qu’il venait de jeter sa colère la figure d’Evan, il osa lever le nez vers le rouquin, cherchant un signe, dans ses yeux, sur son visage, dans son attitude en général, pour savoir ce qui se passait dans sa tête. Car le panda roux ne disait plus rien, ne répondait rien. A quoi pensait-il ? Pourquoi se taisait-il obstinément ? Ce n’était pas du tout l’effet escompté. Jin avait voulu l’énerver, le faire sortir de ses gonds, le voir crier s’il le fallait. Il n’aimait pas voir les gens calmes, et surtout pas calmes comme ça, parce qu’il ne parvenait pas à deviner ce qu’ils pensaient, dans quel état ils étaient. Jin ne le lâchait plus du regard, le fixant, observant la moindre de ses réactions, se demandant s’il était à deux doigts de tourner les talons et de se barrer malgré tout, comme il l’avait initialement prévu, s’il allait se mettre à crier lui aussi ou… les possibilités étaient multiples à vrai dire.

Il eut rapidement sa réponse, puisque Evan finit par desceller ses lèvres. S’en suivit une tirade interminable qui ne laissa pas une seconde à Jin pour répondre. Il se contenta donc d’écouter, fronçant les sourcils au fur et à mesure. En vérité, le sportif ne savait pas bien quoi répondre. Il n’avait pas envie de croire ça, mais une part de lui lui soufflait que c’était bien le cas. Il savait qu’Evan était un garçon plutôt joueur… il ne fallait pas sortir de Todai pour le remarquer, puisque dés leur première rencontre le rouquin s’était montré très taquin, à toujours le chercher, l’asticoter –toujours gentiment bien sur.

Glissant ses deux mains sur son front puis dans ses cheveux, abandonnant au passage sa prise sur sa blessure, il se massa longuement les tempes du bout des doigts comme pour stimuler sa réflexion. Clairement, dans sa tête, rien n’allait plus.


« Ecoute je sais pas quoi penser »

Répondit-il finalement, en toute honnêteté, ôtant ses mains de ses cheveux pour nouer ses doigts entre eux, les tordant en tout sens, ne sachant qu’en faire.

« Je sais pas pourquoi ça tombe sur moi. Parce que je suis marrant à embêter ? »

Ajouta-t-il, levant les mains en l’air d’un air presque théatrale. Il n’avait pas la réponse à cette question. Il n’y avait jamais réfléchi, Evan avait raison sur ce point. Et même maintenant qu’on lui balançait la question à la figure, son cerveau n’arrivait à aucune conclusion logique et satisfaisante.

« Sérieusement ça me dérange pas que t’aimes bien jouer… j’veux dire… j’t’aime bien, comme t’es… et tu m’fais rire »

Confessa-t-il, se bouffant la lèvre inférieure au passage, signe évident de son malaise.

« Mais un coup t’es joueur, un coup tu fais la gueule, moi je sais plus sur quel pied danser. J’ai l’impression que… j’sais pas. T’as envie de jouer, après tu te lasses donc tu tires la tronche… »

Jin avait bien envie de se lever pour le prendre dans ses bras, histoire de l’empêcher de lui donner d’avantage le tournis. Jin n’était pas à proprement parler un exemple de tendresse, mais il restait quelqu’un de très tactile, et il savait que parfois le corps pouvait communiquer mieux que les mots. Pour s’excuser, par exemple.
Mais deux de chose l’une : d’abord il ne pouvait pas avec sa blessure qui lui faisait un mal de chien , et surtout, il avait l’impression qu’un tel geste serait comme un aveux sur ce qu’il essayait de cacher désespérément : son attirance pour le rouquin. Pour quelqu’un qui s’était efforcé de dissimuler cela parce qu’il en avait honte et ne l’assumait pas tout à fait, c’était signer un échec que de s’exposer maintenant.
D’un autre côté, il considérait de plus en plus l’option de lui en parler. Après tout, au mieux, Evan lui disait que c’était pas bien grave et de passer à autre chose. Au pire… bon il y avait plusieurs scenarii du pire et aucun ne convenait franchement au sportif, mais c’était un peu le principe du pire.

Le japonais s’humidifia les lèvres, baissant les yeux, visiblement en train de peser le pour et le contre. D’un autre côté, s’il ne disait rien, Evan allait finir par tourner les talons et disparaître. Peut être définitivement. Peut être pas. Peut être qu’en y réfléchissant il arriverait à faire table rase et tout recommencerait comme si de rien n’était. En attendant ça ne réglait pas le souci de Jin. Il ne savait pas ce qui pourrait potentiellement le régler pour tout dire. Si on raisonnait ainsi, il ne perdait rien à lui avouer ce qu’il s’obstinait à taire. Le seul souci, c’était qu’il ne savait pas comment l’amener. Jin n’était pas un garçon subtile, loin de là, alors mettre les formes ce n’était définitivement pas son fort.

Relevant un peu la tête, il planta ses yeux gris dans ceux du panda roux, et lui fit signe de la main de s’approcher et de s’installer. Où il voulait. Par terre, accroupi, en face de lui, assis en tailleurs, à ses côtés, contre le lit, sur le lit, mais qu’il s’installe. Jin ne se sentait pas capable de dire quoique ce soit s’il continuait à faire les 100 pas. Ca le stressait encore plus.
Il attendit donc que Evan ne s’installe, déliant ses doigts pour tapoter distraitement son ventre. Il n’avait toujours pas la moindre idée de comment il allait lâcher l’information.

Evitant délibérément son regard, il recommença pour la énième fois à se bouffer la lèvre tout en se faisant la réflexion qu’il allait devoir s’acheter du baume à lèvre. Tout était bon pour ne pas réfléchir à ce qu’il allait dire à Evan.


« Je suis… »

…BATMAN. Oui, presque. En tout cas il avait l’impression de délivrer un message d’égal importance, quoique un peu moins héroïque. Il se sentait à la fois ridicule de ne pas réussir à balancer ça, et à la fois complètement paniqué. C’était grotesque. Il le savait. Maintenant qu’il avait fichu les pieds dans le plat, il ne pouvait pas A NOUVEAU faire une pirouette. Evan le lui avait dit : s’il ne faisait pas d’effort, il n’en ferait pas non plus.
Il inspira un grand coup, comme avant un mouvement de taekwondo, et cette comparaison sportive lui donna comme un élan de courage.


« Ok. Je suis attiré par toi. Je crois. Je suis pas sûr. J’en sais rien en fait. J’ai jamais vraiment été… attiré par quelqu’un »

Il secoua la tête, s’exaspérant lui-même, frappant son front avec la paume de sa main comme pour s’intimer le silence. Bordel. Même une information simple, il n’arrivait pas à la donner sans s’emmêler les pinceaux, se contredire, se remettre en question à haute voix. Maintenant, au moins, c’était dit. Avec un peu de chance, Evan allait lui rire au nez, lui tapait gentiment l’épaule en lui disant qu’il était ridicule et hop, sujet suivant.
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MessageSujet: Re: Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan)   Je suis une espèce fragile, un rien, un imbécile (PV Evan) EmptyJeu 9 Mai 2013 - 21:00

Parce que je suis marrant à embêter. Oui c’est vrai qu’il était de ceux qu’on se plaisait à venir taquiner régulièrement parce que les réactions n’étaient pas de celles qu’on pouvait toujours prévoir. Egalement, plus on le poussait à bout et plus le garçon semblait réagir fort. C’était le genre de geste qui faisait qu’Evan avait réellement envie de continuer de chercher encore et toujours comme il savait si bien le faire. Sa seule qualité et bien la plus « chiante » au regard des autres. Il ne comptait plus le nombre de fois où on l’avait appelé par ce sobriquet à raison d’ailleurs. Peut-être qu’on pouvait justifier son attitude de cette manière. Le roux ne s’était pas attendu à briser la barrière du brun mais visiblement il semblait que pousser encore et toujours faisait partie des seuls moyens pour obtenir ce qui nous intéressait. La situation venait de le mettre dans un certain embarras car d’ordinaire, les déclarations que les gens faisaient à son égard le laissaient relativement assez indifférent. C’était juste un coup de main à prendre.

Jin était en train de lui dire qu’il l’appréciait aussi chiant, joueur et boudeur puisse-t-il être parfois. Cette constatation faillit lui arracher un léger sourire involontaire. En général, on aimait jouer avec lui ou encore par intermittence mais on ne l’appréciait pas tel qu’il était. Il sentit que la discussion n’était pas terminée parce qu’il voyait l’embarras du chef du club de Kendo mais ne savait pas réellement comment l’interpréter. Alors, il attendait installé, se disant qu’il avait bien fait de passer le voir histoire de s’enquérir de comment il allait. Je suis attiré par toi. Je n’ai jamais vraiment été attiré par quelqu’un.Ces mots tournaient dans sa tête. De toutes les bombes qu’il s’était attendu à ce qu’on lui lance, celle-ci restait la plus inattendu. Entre les mots que Jin glissait, il sentait que c’était un peu plus qu’une attraction, un petit quelque chose comme une sympathie mutuelle. Difficile de mettre des mots dessus, en tous les cas, cela pouvait sans doute représenter la naissance de quelque chose mais c’était la première fois depuis Gabriel que ça se présentait. L’espoir d’un peu plus que d’un de ses coups habituels. L’idée venait de le faire frémir mais à cet instant il ne savait pas si c’était d’envie ou d’anticipation. D’ailleurs, peut-être qu’il anticipait un peu loin. Il venait d’admettre que celui-ci lui plaisait mais dans la langue de Jin cela pouvait signifier que physiquement, il faisait partie de son type de garçon. Maintenant, c’était le moment de donner une réponse. Curieusement, ce fut une chose assez honnête qui sortit de sa bouche. Un sourire un peu las se perdit au creux de ses lèvres alors qu’il s’asseyait pour pouvoir lui faire face.

« Je n’attire que les ennuis tu sais. »

L’adolescent ne se considérait pas comme la première personne qu’il faudrait aimer. Une part de sa conscience hésitait entre le titiller pour voir si effectivement c’était de l’attirance ou non alors que son côté plus moral lui donnait l’impression que cela pourrait mener à quelque chose qu’il ne contrôlerait pas lui-même. Cette idée commençait un peu à le terrifier alors qu’il se penchait un peu pour pouvoir l’observer plus convenablement. Devait-il se la jouer nonchalant comme à son habitude ? Le doute restait entier alors qu’il s’approchait inexorablement pour se retrouver assez près du jeune homme. En soit, il savait qu’il n’aurait pas dû jouer avec le feu ne serait-ce que parce que l’allumette commençait à lui brûler les doigts, mais c’était un peu plus fort que lui. Cela le conduirait un jour à sa perte mais cela pouvait ne pas être aujourd’hui.

« Je, j’espère que tu te rends compte que j’ai très envie de vérifier par moi-même si tu es attiré par moi. » Il s’approcha encore un peu jusqu’à se retrouver à une limite qu’il pouvait encore trouver supportable « Cependant, je ne sais pas si ça te serait profitable. Je crois que..qu’il est possible que si je commence, je demande plus que ce que tu es prêt à donner. Je suis quelqu’un de chiant, je suis fatiguant, je ne fais que jouer. Pour l’instant, peut être que tu apprécies ça mais bientôt, tu vas changer d’avis et te rendre compte que je suis avant tout assez ennuyeux. » Il se pencha hésitant un peu mais se décida à se lancer et tant pis s’il se prenait un coup de poing. Celui-là serait mérité pour ce que le jeune homme allait se permettre de faire. Lentement, ses doigts effleurèrent son menton alors qu’il plongeait son regard vert dans le sien. Lentement, ses lèvres tombèrent sur les siennes avec la douceur d’une feuille d’automne qui tombe d’un arbre. Il se redressa souriant un peu, constatant qu’une part de lui en voulait un peu plus mais il résista à cette pensée avec acharnement. « Je te laisse cependant de quoi réfléchir tout de même à ce que tu veux en espérant que ça t’aidera à voir les choses clairement. » D’un mouvement rapide, comme si lui-même était embarrassé par l’échange, ce qui en tout état de cause était effectivement le cas, le roux se redressa laissant son regard trainer sur la silhouette du malade.

Cela pouvait signifier, bientôt, au revoir ou même adieu mais Evan était trop terrifié pour oser imaginer que cela pourrait mener à quelque chose. Alors, cette fois il avait fui lâchement. Fuir pendant qu’il était encore temps, fuir avant qu’on ne soit trop attaché pour le faire, cela restait son leitmotiv pour ne plus souffrir autant qu’il avait souffert à la disparition de Gabriel, à ses retrouvailles et son orgueil blessé. Il réalisa à quel point, il pouvait sembler pathétique alors qu’il laissait encore les cartes dans les mains de Jin mais il doutait que le garçon comprenne ce que lui ne comprenait pas bien mais qui se résumait assez bien en deux mots : A bientôt.
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