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 Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]

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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


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MessageSujet: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptyJeu 23 Juin 2011 - 13:13


    ...
    je dois être le fou, comme je n’suis pas cavalier.

    Dire que Wun s’ennuyait, c’était vraiment peu dire. Il était presqu’à la limite de la somnolence. Il fallait bien le dire, à la base, son boulot n’était ni fascinant, ni excitant. Question adrénaline, c’était même le grand vide. Alors forcément, pour un jeune homme trempant dans le milieu mafieux le reste du temps, c’était un peu… long. Un peu mou. Evidemment, le fait que, de son côté, le blond ne fasse aucun effort, n’arrangeait pas les choses. Le peu qu’il devait faire, parfois, il ne le faisait pas. Il était un brin négligeant. Il en avait un peu assez des multiples couvertures qu’il devait endosser.

    Etudiant, livreur de pizza, surveillant de musée, tondeur de pelouse, figurant, et maintenant concierge. Jolie panoplie. Si ça ne tenait qu’à lui, Wun se contenterait d’assurer ses missions d’espionnage –quoique « assurer » n’était pas le mot adéquat étant données toutes ses gaffes- et de vendre sa drogue pour arrondir ses fins de mois. Mais l’organisation ne l’entendait pas de cette oreille, malheureusement.

    Le fait qu’il ait à jouer les concierges dans un immeuble un peu bourgeois n’arrangeait pas les choses. Entre ceux qui le méprisaient ouvertement, ceux qui se moquaient de lui –de manière plus ou moins dissimulée- et ceux qui se prenaient de pitié pour lui, voilà un bel éventail de comportements que le russe ne supportait pas à son égard. Evidemment, il prenait sur soi. Son but n’était pas d’être viré et de devoir ENCORE se trouver une autre couverture. De toute façon, les masques, c’était sa spécialité. Aucune difficulté à servir des sourires pré-réchauffés et à faire des courbettes.

    Certains des habitants de l’immeuble l’agaçaient plus que d’autres. La plupart des adultes ne lui prêtaient pas grande attention, et ça lui allait très bien, il ne cherchait pas particulièrement le contact. Le couple de vieux, au premier étage, était plutôt serviable –du genre à lui apporter à manger ou à boire ou à lui prêter des magazines- mais ils étaient un brin trop causants desfois. Il y avait aussi la clique d’étudiants nantis. Certains étaient de véritables fils à papa, insupportables, d’autres pas plus antipathiques que ça, quoiqu’un brin agaçants.

    Il y avait aussi un drôle de numéro, au 3eme étage. Un étudiant, pété de thunes, naturellement,  qui passait la moitié de sa vie à être ivre. L’autre moitié, il était soit drogué, soit malade, soit avec la gueule de bois. Il rentrait tous les soirs à des heures improbables –quand il arrivait à sortir- et dans des états lamentables. Wun avait failli lui en coller une la fois où il avait fait un détour par son « box » pour venir lui vomir dessus. Charmante attention.

    Ce type là, dont le prénom était inconnu, mais le surnom était « Max », fréquentait Keimoo –ironie du sort. Wun ne le savait pas directement par lui –ils n’avaient jamais eu de grandes conversations étant donné l’état critique du fameux Max- mais par un autre homme. Le blond n’avait pas tout à fait saisi de qui il s’agissait. Peut être d’un étudiant, peut être d’un membre du personnel. Dans tous les cas, d’un type qui l’avait accompagné une ou deux fois ici, le ramenant jusqu’à son appartement.

    Contrairement à Max, le type en question venait toujours dans un état correct. Wun ne savait pas grand-chose de lui, à vraie dire. Max l’appelait Ryo –ou quelque chose du genre, difficile à identifier dans les marmonnements de l’étudiant- mais le russe ignorait la nature de leur relation : parents, amants, copains, potes… Les possibilités étaient multiples. Il ne s’était jamais posé la question plus que ça. Il avait échangé deux trois mots avec le dit Ryo, l’avait aidé une fois à porter Max jusqu’en haut. En fait Wun aimait bien quand il accompagnait Max, ça lui évitait d’avoir à s’adresser directement à l’autre déchet.

    L’avantage, à cette heure-ci de la journée –soit en fin d’après-midi- c’était qu’on ne le dérangeait que rarement. Les gens passaient, l’ignoraient, sortaient, rentraient, vivaient leur petite vie. Son tuteur –soit, en vérité, l’ex-concierge, parti à la retraite mais revenant toujours pour conseiller Wun…et surtout mettre les points sur les i, ne venait que le matin. L’après-midi il faisait une sieste qui bien souvent se muait en nuit.

    Le blond referma la porte de l’ascenseur et s’essuya le front. Il venait de passer 30 bonnes minutes à changer l’ampoule de l’ascenseur. Non pas qu’il soit nul en mécanique. Certes, il ne s’appelait pas Mc Gyver –il ne savait d’ailleurs même pas qui était Mc Gyver- mais il se débrouillait comme il fallait. On ne pouvait pas dire qu’il s’agissait d’un assisté. En tout cas pas dans ce domaine, pour le reste, une petite poignée de gens pourraient vous faire un poème sur Wun et l’assistanat.
    Non, le problème résidait ailleurs : d’abord, il n’avait pas trouvé d’ampoule de rechange. Ensuite, il ne trouvait pas la boîte à outils.

    Mais c’était maintenant chose faite. L’ampoule avait sauté la veille, mais il avait déjà eu 20 remarques à ce propos. Ce beau petit monde tenait à son confort, et la lumière dans l’ascenseur en faisait visiblement partie. Les premiers commentaires, Wun avait hoché la tête et promis de s’en occuper. A la 20eme, il avait craqué, posé son magazine, et s’était mis à l’œuvre. Il avait compris qu’on ne lui ficherait pas la paix tant que ça ne serait pas fait.
    C’était son boulot, de toute façon. Le seul problème était que Wun, son boulot, il s’en fichait pas mal. Pour une couverture, il avait l’impression d’en faire bien assez. Et la gratitude des locataires –qu’ils ne lui témoignaient d’ailleurs jamais- il s’en contrefichait. Alors merde.

    Il se rassit sur sa chaise et reserra la queue de cheval haute supposée maintenir les cheveux hors de son visage. Ca n’était pas une grande réussite d’ailleurs, fichue longueur. A peine se fut-il installer à peu près confortablement qu’il entendit des clefs jouaient dans la serrure. La porte s’ouvrit et, dans le mile, Max fit son apparition. La première chose que Wun remarqua ne fut pas son sourire insolent, celui qu’il arborait presque toujours en le voyant, mais l’inesthétique cocard qui décorait son œil droit. Quique ce soit, ou quoique ce soit, qui ait attaqué Max, il n’y était pas allé de main morte. Wun dut retenir un sourire.

    « Hey Ivanova. Ma sonnette ne marche plus. J’attends de la visite, tu pourras ouvrir ? Histoire que je n’ai pas à descendre les 3 étages. Merci. »

    Le merci n’était, en fait, pas un vrai merci. Pas un remerciement. Juste un mot signifiant qu’il ne s’agissait pas d’une demande mais bien d’un ordre. Un ordre déguisé. C’était ce qu’on leur apprenait, à ces nantis : à donner des ordres tout en politesse et en subtilité. Wunjo ne trouva d’ailleurs pas la force de répliquer avec une remarque cynique. Il était trop occupé à savourer la vue de Max avec l’œil défoncé. Ca le faisait doucement –et silencieusement surtout- rire. Descendre les 3 étages, une tâche insurmontable lorsqu’on a un ascenseur, n’est-ce pas ? Qu’importe.

    Wun se contenta d’hocher la tête –pour la forme, puisque Max considérait par avance qu’il obtempérerait- et le bonhomme disparut dans l’ascenseur.
    Le blondinet soupira pour la forme, se leva, et alla placer une calle pour laisser la porte ouverte. Ca lui éviterait des aller-retours inutiles. Imprudent, me direz vous, puisque n’importe qui pourrait entrer. Mais Wun se faisait assez confiance pour botter le cul d’un indésirable. Il savait se battre, tout de même.

    Certes, il n’était pas encore tout à fait remis de ses blessures. Celle à la cuisse était presque guérie. Ca lui faisait comme un gros bleu, et lui tirait un peu quand il prenait appui sur cette jambe. Le coup de couteau dans le ventre lui, était encore un peu trop frais. Mais ça ne l’empêchait pas d’utiliser ses poings. Pas du tout même. Disons juste qu’il fallait qu’il évite la réplique dans le ventre, sinon il serait mis au tapis en 2 secondes.

    Ceci étant fait, il alla se rassoir et ferma les yeux, invoquant le calme. Bon sang, la vie de concierge c’était à mourir d’ennui. Il se demandait qui attendait le fameux Max. Il ne recevait pas énormément de visite en dehors du fameux « Ryo » non identifié, et d’un ou deux amis dont il ignorait le nom –et d’ailleurs, il ne voulait pas le savoir. Tant que l’autre débile ne venait pas vomir dans les parties communes qu’il devait nettoyer, ça lui allait bien, au fond.

    Les yeux toujours fermés, il inspira profondément. Depuis combien de temps n’avait-il pas pris de temps pour lui, hein ? Longtemps. Entre la couverture, les filatures, le trafic, il n’avait pas beaucoup de temps pour lui. Tant mieux, quelque part, car niveau argent, il était juste aussi. Quel intérêt d’avoir du temps libre si on n’a pas de quoi se payer un ciné, de faire du shopping, d’aller à la foire ou…. Ou toute autre activité payante.

    Oh, détrompez vous. Wun ne déprimait pas. Il ne déprimait presque jamais. C’était son côté battant, acharné. Il ruminait, il se mettait en colère, mais la déprime glissait sur lui sans l’affecter. Même si, de temps à autre, un sentiment bizarre, presque mélancolique le gagnait. De la fatigue. Mais pas physique, de la fatigue purement mentale.

    Parfois, il aurait voulu avoir la vie de Max. Mais ça ne durait jamais longtemps. Ce type était un beau crétin, après tout.


Dernière édition par Wunjo 'Dan' Ebels le Jeu 20 Juin 2013 - 18:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptyDim 21 Aoû 2011 - 20:51

Une grosse cylindrée qui pétaradait lentement au feu rouge, quelques coups de klaxon et puis finalement elle se faufila entre les voitures. Il y avait urgence...ou pas. Avec Max, c'était le jour ou la nuit. Saitô ne voulait tout simplement pas prendre de risques. Il arriva dans le quartier résidentiel avec une appréhension: allait-il trouver le bon bâtiment du premier coup ? Il avait trop compté sur le GPS de son mobile les fois précédentes, mais depuis que le smartphone avait décidé de ne plus capter le moindre signal satellite, il avait tenté de reconnaitre les lieux sur une simple carte. En fin de compte, il s'était planté, à une rue prés. Pourquoi avait-il fallu que les bâtiments fussent si similaires ? Pourtant, c'était en passant devant un local qu'il le retrouvât. Un visage familier avait attiré son attention: le concierge. Mais il avait continué sa route car une Austin derrière ne lui permettait pas de faire demi-tour. Il pénétra dans le parking non loin de là afin de faire marche arrière, et nota mentalement le nom de la rue, ainsi que celui de l'immeuble.

Garant son bolide juste à côté du poste de gardiennage, il mit fin au contact, ignorant ainsi qu'il laissait à la rue le calme qui régnait quelques minutes plus tôt. Ôtant son casque, il le posa sur le siège pour ensuite ouvrir un de ses deux fameux coffrets situés à l'arrière pour y loger son blouson devenu encombrant mais surtout étouffant. C'est ainsi qu'il se retrouva en simple denim standard d'un bleu-gris-indéfini partiellement délavé surmonté d'un T-shirt à manches courtes et col en V, noir, qu'il avait acheté la veille pour une poignée de yens dans une friperie proche de l'Académie. Il était un peu juste, mais pas moins confortable pour autant. Il avait été obligé de faire cette acquisition dans l'urgence: attiré par les éclats de voix d'une rixe ayant éclaté dans le local du club de peinture, il avait eu le malheur de franchir la porte. Un pot d'acrylique d'un magnifique acajou avait fini par mettre en couleur son haut gris préféré. Enfin "préféré" c'est ce qu'il avait dit au peintre amateur sur le ton de la rigolade avant que ce dernier ne quitte le local. Une victime de la guerre multicolore, s'était-il dit avec un air amusé. Par contre, il lui avait malgré tout fallu faire régner l'ordre en fermant le club pour la semaine en guise de pénalité pour ensuite se rendre dans la première boutique qu'il trouverait. Quant au précédent T-shirt, il avait désiré le conserver car, l'air de rien, les éclaboussures avaient pris la forme d'une étoile. Soit dit en passant, il en avait eu un peu sur le visage aussi. D'ailleurs, il l'ignorait qu'une goutte avait survécu sur le lobe de son oreille gauche. Pourtant Saitô n'était pas homme à se faire poser un piercing. Il laissait cela à ceux qui les portaient bien.

Constatant que la porte était ouverte, il la passa rapidement avant de monter quatre à quatre les escaliers menant au troisième étage après avoir adressé un salut d'un signe de tête au gardien, assaisonné d'un "bonjour" à la sauce petit sourire aimable. Arrivé devant la porte de "Max", il tapa sur la surface boisée un rythme précis, de reconnaissance. Derrière, le type au cocard ouvrit mollement en prononçant un "Saitô-saaan" bien trop audible pour que l'esprit du jeune homme soit net.

- Allez Rider, faites pas cette tête... c'est pas de ma faute cette fois !

Puis un BLAM ! trop fort probablement. Après avoir claqué la porte, Ryo constata avec horreur l'état de l'appartement. Tout était sans dessus dessous. Il se mettait rarement en colère. Presque jamais.

- Ne m'appelle pas comme ça. Qu'est-ce que t'a foutu ?

Ton désapprobateur et fixation des iris. En réalité, Saitô avait envoyé une somme importante, deux semaines plus tôt, au fameux Max. Une affaire de trafic de stup' qui avait mal fini. Il lui avait, par ce biais, sauvé la vie. Le toxicomane, surveillé depuis peu par la police, avait beau être pété de thunes, il n'était pas toujours aisé pour lui de sortir un certaine somme sans éveiller de soupçons. Il remboursait le CPE petit à petit.

- J'ai embrassé la cuvette des chiottes.
- Te fous pas de moi, Max. T'as rechuté. Où elle est ?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
- Max, je suis ton seul allié, où est la méthédrine ?

Le jeune homme déglutit tout en perdant de cette réserve amusée qu'il affichait jusqu'à présent. Ryo de son côté, commençait à mettre un peu d'ordre dans le logement tandis que le locataire se laissait glisser le long du mur en lui expliquant la situation. Ce n'est pas que Ryo était un maniaque du rangement. Mais il lui fallait se défouler sur quelque chose qui semblait naturel afin de ne pas lui montrer son inquiétude. Pas de faiblesse à exprimer devant un type qui n'était constitué que de ça. Max était une personne étrange qui s'engouffrait dans des situations pas possibles. Il était aussi un étudiant à Keimoo qui, à plusieurs reprises avait risqué le renvoi si Ryosuke n'avait pas interféré en sa faveur et ce pour une raison: son don dans le domaine de la chimie. C'était un véritable gâchis pour un tel génie de tourner à ce point mal. Mais plutôt que de mettre ce talent à bon escient, il avait choisi "le côté obscur de la force", à cause de cette présence insuffisante de ses géniteurs qui voulait faire de lui l'héritier dans leur grande société de télécommunication. Un domaine que Max se fichait éperduement. Perturbé psychologiquement, il s'était fait un groupe "d'amis" en dehors de l'enceinte de l'académie et avait pris goût aux amphétamines au point de se trouver dans un sale réseau. Ryo avait réussi à le faire décrocher au fur et à mesure.
Max lui expliquait à présent qu'en sortant de l'académie la veille, il s'était fait embarquer par un de ses dealers, le cognant pour ensuite lui faire avaler de force quelques pilules de speed.
Dépité, Ryo s'installa mollement sur le clic-clac dont il venait de remettre les coussins en place.

- Il va falloir recommencer, hein ?

Max semblait désemparé à présent. Saitô renifla tout en penchant la tête en arrière, fix ant le plafond.

- Ouais. Mais cette fois, je vais t'amener dans un centre de désintox. Et il va falloir que tu parles aux flics. D'après ce que je sais de l'inspecteur responsable de l'enquête, il ne reste plus que ton témoignage pour tous les faire tomber.

Redressant la tête pour confronter leur regard, il ajouta, dans un ton qui se voulait rassurant.

- Dis-moi d'abord où elle est.

Le "Max" pris toutes les peines du monde pour de se lever tandis que le trentenaire ne bronchait pas d'un pouce, le laissant ainsi venir à lui. Finalement, le jeune s'affalla à côté de lui et posa la tête sur son épaule.

- Dans la boite à chaussure Reebok, en haut du placard, dans la chambre.
- Tu parles d'une planque.
- Dépêchez-vous avant que je ne change d'avis...
- Ok. Tu sais ce qu'il va se passer maintenant ?
- Oui.

Ryo attrapa son téléphone puis composa un numéro. Dix minutes plus tard, une voiture de police banalisée ainsi qu'une ambulance se garaient devant l'immeuble. Saitô accompagnait Max jusqu'au fourgon. Quelques curieux observaient la scène. Le camé ayant des difficultés à pénétrer le véhicule, Saitô le souleva comme on soulève une femme et l'installa sur un siège. Il fixa la ceinture de sécurité. Max ne voulait pas être allongé sur un brancard. Malgré l'allure pitoyable qu'il dégageait, il conservait cette fierté hautaine et désobligeante qu'il réservait à ceux qu'il n'appréciait pas. L'ex-militaire était une des rares personnes en qui il avait confiance. Ce dernier avait été très loin cette fois, trop peut-être. S'impliquer à ce point dans la vie d'un élève pouvait s'avérer dangereux autant pour lui même que pour la réputation de l'académie. Il n'y avait qu'à voir les rumeurs qui couraient sur son collègue. Il lui fallait juste ne pas franchir LA limite. Voilà un an qu'il était à Keimoo et il avait contribué à l'épanouissement de quelques étudiants perturbés, mais s'était également fait quelques ennemis. On ne peut pas gagner à tous les coups... Mais au moins, il tentait. L'affaire de Satochi Niwa, que tout le monde appelait "Max", sans que personne ne sache pourquoi, s'achevait.
Ryosuke parla quelques minutes avec l'inspecteur de la brigade des stups en charge de l'affaire et qui avait réquisitionné les pilules. Puis les deux véhicules quittèrent les lieux. L'homme passa une main dans ses cheveux, marque d'inquiétude chez lui, puis sortit de la poche arrière de son jean un paquet de Benson&Hedges. Tirant de la lèvre une cigarette tandis que son autre mains cherchait de quoi l'allumer, il se dirigea vers les marches désertes de la devanture de l'entrée de la résidence, il s'y installa afin de faire un peu le vide dans son esprit avant de reprendre la route. Finalement, il cessa de chercher la pierre du feu salvateur. Après tout, il était courant pour lui de garder sa clope éteinte aux lèvres. Et à chaque fois que ça lui arrivait, il pensait à Saki. Il eut un petit sourire tandis que la lycéenne passait dans son esprit. Comment allait-elle ? Avait-elle réussi à mettre un nom sur le sentiment qui l'animait à son égard ? Son sourire s'effaça. Il espérait vraiment réussir avec Max comme il avait réussi avec Saki.

Mais n'empêche que cette fois, il avait vraiment envie de l'allumer, cette cigarette.


Dernière édition par Ryosuke Saitô le Jeu 16 Fév 2012 - 21:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptyMer 11 Jan 2012 - 22:41

    Et Wun ne s’était pas trompé. Quelques minutes après la sympathique rencontre avec Max, celui que le blond suspectait comme étant son visiteur se pointa. Comme d’habitude, « Ryo », puisque c’était le seul nom qu’il lui connaissait, passa devant lui en le saluant succinctement, salut auquel Wun répondit par un sourire et un hochement de tête, avant de disparaître dans les escaliers direction le 3eme étage et son déchet humain.

    La petite animation de la journée étant passée, Wun replongea dans les limbes de l’ennui. A mi-chemin entre la somnolence et la mort cérébrale, il resta de longues minutes à ne rien faire, rien penser, fixant le vide avec un intérêt nouveau. Ce job était meurtrier. Comment certaines personnes pouvaient-elles y survivre ? Comment pouvait-on ne pas mourir d’inactivité et d’ennui ? Peut être était-ce pour ça que certains concierges devenaient des emmerdeurs ou des garces : pour passer le temps. Le blondinet y songeait de plus en plus. Restait à savoir comment.

    Mais il n’eut pas le temps de consacrer plus de temps à cette charmante réflexion.

    Un bruit le tira de son simili coma, et pas n’importe quel bruit : des sirènes. Ambulance, pompier, flics, Wun n’était pas certain, mais des sirènes sans aucun doute.
    Instinctivement, le garçon paniqua. Pourquoi le bruit se rapprochait-il de la maison ? Qui l’avait balancé ? A quel point était-il dans la merde ? Venait-on l’embarquer pour deal de drogue ? Pour crime ? Pour crimes multiples même ? Qui avait pu faire ça au juste ?

    La panique soudaine s’étant emparée de lui ne lui permettait pas de raisonner logiquement, sinon il aurait probablement réalisé à quel point sa réaction était grotesque et immature. Son sang pulsait dans ses tempes à lui faire mal à la tête. Sans même s’en rendre compte, il s’était levé et avait renversé quelques magazines et autres conneries par terre.

    Réfléchis, s’ordonna-t-il mentalement, essayant de calmer les pulsions de son cœur.

    Ca n’avait aucun sens. On ne pouvait pas venir pour lui, c’était…

    SBAM.

    La porte claque bruyamment contre le mur alors qu’un ambulancier l’avait ouverte à la volée. Wun n’avait pas ôté la cale après le passage de Ryo, il ne pouvait donc s’en prendre qu’à lui-même. Le blondinet ouvrit la bouche, cherchant une phrase intelligente à formuler pour sauver sa cause, mais au lieu de ça il resta bouche ouverte, tel un poisson gobant de l’air.

    « Appartement de Satochi Niwa ? » demanda l’infirmier, bien que Ryo avait probablement dû lui préciser au téléphone.

    « Je…qui ? » balbutia Wun, encore perdu dans son univers parallèle où les flics étaient venus pour lui faire sa fête à lui.

    Le temps que les neurones se connectent, et il comprit qu’il devait s’agir de Max et de Ryo.

    « 3eme étage » lâcha-t-il alors que ses yeux s’arrondirent de surprise et que le troupeau ambulanciers/infirmiers/flics déboulaient à vive allure dans l’immeuble.

    Bon sang. Qu’est-ce que ces deux là avaient encore fichu ? L’esprit tordu du mafieux ne voyait qu’une histoire de meurtre. Est-ce que Max avait tué Ryo ? Non c’était grotesque. Il était con, arrogant, ivre souvent, mais il n’avait pas la trempe d’un tueur…
    Wun ne s’aventura cependant pas en haut. Il n’en avait pas le droit, et le moment était mal venu pour se mette la police à dos. Pour peu qu’un des officiers dans le lot le reconnaisse –ce qui n’était pas difficile étant donné les innombrables séjours de Wunjo au poste- il serait dans une belle mêlasse encore une fois.

    Il attendit donc que tout ce beau petit monde sorte dans la rue pour se joindre aux festivités. Ryo était là aussi, discutant avec les officiers. Ce qui voulait dire que Max ne l’avait pas tué, c’était déjà ça. D’autres individus, n’ayant aucun rapport avec Max probablement, avaient commencé à se rassembler autour de l’agitation générale, tendant le cou pour essayer de voir la scène et comprendre ce qui se passait.

    Au contraire, Wun se tenait à l’écart, toujours dans le but d’éviter qu’un flic le reconnaisse. Il enfonça ses mains dans ses poches, mal à l’aise qu’autant d’attention soit jetée sur le lieu où il travaillait. Pour une fois qu’il n’avait rien à faire dans ce bordel, il aurait voulu que ce blaireau fasse son cirque ailleurs. Wun n’éprouvait pas la moindre pitié, empathie, sympathie, ou quoique ce soit pour Max. Ce type était, d’après lui, un pauvre mec irrespectueux et arrogant. Le russe ne lui devait rien, et était certain que si les rôles avaient été inversés, Max s’en serait fichu comme d’une guigne également. Donnant donnant. Il ne lui souhaitait pas du mal pour autant. Certes il s’était imaginé plus d’une fois et avec délectation lui foutre un poing dans la gueule, mais ceci mis à part…

    Le soufflet commençait à retomber. La plupart des spectateurs étaient partis en comprenant qu’ils ne sauraient rien de plus. La police s’efforçait de faire circuler les derniers persistants alors que l’ambulance s’en allait déjà, laissant la police, Ryo, et Wun, seuls.
    Après avoir réussi à calmer le jeu, les dernières forces de l’ordre décollèrent à leur tour. Wun expira bruyamment. Enfin !

    Ryo de son côté ne semblait pas au mieux de sa forme. Ou plutôt il semblait très pensif. Assis sur le perron de la maison, une cigarette éteinte à la bouche, il aurait pu sortir d’une photographie en noir et blanc. Wun esquissa un sourire. Pour une raison qui lui échappait tout à fait, il tombait TOUJOURS sur des types avec des cigarettes éteintes et pas de briquet. Lui qui avait systématiquement un briquet sur lui. Il avait l’impression d’être une théière mobile tombant sur des tasses vides.

    Le blondinet secoua la tête : il commençait à avoir des pensées étranges, à la limite du grotesque. Voilà ce que c’était que de passer sa journée à… s’emmerder.

    Traînant le pas jusqu’à Ryo, il se planta face à lui, debout, baissant son regard vairon sur lui.

    « Eh ben. Vous m’avez fait une sacrée frayeur, j’ai cru qu’ils venaient pour moi »

    Lâcha-t-il, le sourire au coin des lèvres indiquant qu’il plaisantait. C’était un grand classique Wunien, ça : balancer des vérités sous la forme de pseudo-blagues. Ca passait toujours comme une lettre à la poste alors il aurait tort de s’en priver, non ?
    Et puis, étant donné l’ambiance mi-bizarre mi-tendue suite aux évènements festifs qui venaient de se passer, il valait mieux amorcer avec une petite touche d’humour qu’avec une tête d’enterrement et un commentaire tue-l’ambiance.

    Glissant sa main dans la poche droite de son pantalon, il en extirpa un briquet bizarroïde en forme de poisson avec le squelette du poisson dessiné dessus. Encore un briquet piqué quelque part sans doute. Il le tendit à Ryo alors qu’il se décalait pour s’adossait au mur à côté du perron.

    « C’est un peu mieux avec ça, non ? »

    Suggéra-t-il, le bras tendu, attendant que Ryo ne s’en empare ou ne décline le prêt.

    Il ne comptait pas aborder le sujet Max. Contrairement à un tas de personne, Wun n’était pas spécialement curieux dés qu’on parlait de commérages et compagnie. Il se fichait de savoir pourquoi Max s’était fait embarqué même si il avait une petite idée sur la question. La seule chose qu’il se demandait vaguement, c’était ce que Ryo venait foutre dans l’histoire. Après tout, il ne savait toujours pas ce qu’il fichait ici. A première vue, ils n’étaient pas de la même famille, ou éloignés, alors, car physiquement il ne voyait aucune similarités entre les deux.
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MessageSujet: Re: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptyDim 6 Mai 2012 - 21:08

Il passa la main gauche, bredouille, dans ses cheveux, démontrant ainsi une forme d'épuisement bien que non-physique, tandis que ses iris détaillaient les irrégularités du macadam à ses pieds. La cigarette inutile pendant à ses lèvres, il avait rangé le paquet. Sa frustration allait pourtant être courte, puisque face à lui, un étrange briquet en forme de poisson avait nagé jusqu'à lui. Peu auparavant, une voix peu familière mais qu'il avait quand même reconnue grâce à cet accent qui ne venait pas de ce pays, l'avait extirpée de ses pensées. Ryo avait alors levé les yeux vers le concierge de l'Immeuble dont il ne conaissait que le prénom: Wunjo. Un visage qu'il aurait pu caractériser de doux si sonn regard ne lui avait pas semblé si énigmatique, comme un poids lourd à porter. Un peu comme... le sien, il y avait fort longtemps. Et puis ces mots, qui pouvaient autant signifier beaucoup de choses, comme rien du tout. Dans le doute, autant ne pas y accorder d'importance. Pour l'instant.

- Merci.

Le briquet saisi, Ryosuke l'observa. Sourire, ni trop large, ni trop menu.

- Il existe trois catégories de fumeurs. Ceux qui possèdent un briquet et qui l'ont sur eux, ceux qui sont supposés en avoir un, mais qui leur a été habilement subtilisé, et ceux qui en ont, mais qui ne leur appartient pas. Aujourd'hui, je rentre dans la deuxième catégorie...

Il alluma alors sa cigarette, le même rictus étirant ses lippes, tout en avalant une bouffée. Tout en montrant l'objet à l'apparence insolite à Wunjo, il ponctua sa phrase d'une question.

- Seriez-vous de la troisième ?

Une manière de lui faire comprendre que l'allure du briquet ne suivait pas vraiment avec le concierge. Ni dans l'allure, ni dans le caractère. C'était comme si lui-même se mettait à porter des chaussures type "skate" ou à rouler au volant d'un coupé sport.
Enfin, tout ça pour dire de lancer une conversation avec quelqu'un qui pour une fois n'était pas de l'Académie. A vrai dire, à part cette dernière et ceux qui y était liés, il n'avait pas d'autres occupations. Cet air là lui convenait, mais... un peu de fraîcheur ne faisait pas de mal. Surtout lorsque cette même fraîcheur se tenait à l'écart de tout tandis qu'une tornade se dechainait juste sous ses yeux. Pour être plus clair, Saitô avait remarqué du coin de l'oeil l'attitude étrange du blond. Après tout, le stéréotype du concierge était bien d'user de son atout principal, à savoir, sa curiosité, pour tuer l'ennui par une si belle journée, mortellement calme. Mais alors, pourquoi rester à ce point en retrait ? Il se leva et lui rendit son bien. A la limite de l'espace vital de l'un comme de l'autre, c'était la première fois que Ryo l'approchait de si près. Il constata ainsi la nette différence de leur proportion ce qui fit de Wunjo un être qui semblait bien plus fragile qu'il n'y paraissait en réalité. Il eut tout le loisir de détailler le visage du garçon. Le blond semblait ainsi bien jeune.

Ryo tira sur sa cigarette qui lui offrit ainsi un moment de relachement. L'avantage de ne pas trop fumer, c'est qu'ainsi chaque bouffée pouvait encore vous transporter, même après plusieurs années de consommation... ou de consumation. Expirant le surplus vers le haut, il éloigna la cigarette logée entre ses doigts, puis se courba vers le jeune homme.

- Possédez-vous au moins une chose qui vous appartienne vraiment ?

Un pays qui n'est pas le sien, des actions et réactions qui donne matière à surprendre, jusqu'à ce petit objet anodin... Mais peut-être se trompait-il.
Il avait encore un peu de temps, le soir était encore loin. En réalité, il en avait largement, du temps. Rien d'autre à faire pour le moment. Et si le concierge de cette résidence jugeait le surveillant trop curieux, il remonterait simplement sur son bolide, profiterait pleinement de la météo pour aller jusqu'à un convini et s'offrir un pack de Budweiser.

Mais Wunjo était bien venu jusqu'à lui n'est-ce pas ? C'est que leurs routes devaient se croiser encore, et probablement que cette fois, ça ne serait pas pour quelques échanges polis. Ryo le savait, ça se passait toujours comme ça. Comme avec Saki, avec Jûta, avec Max... Le hasard, les coïncidences... Ca n'existait pas.
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptyMar 8 Mai 2012 - 16:31

Wun hocha la tête en réponse au remerciement de Ryo, formulant un « y a pas d’quoi »muet tandis que l’autre l’observait avec ce sourire neutre et égal que le blondinet n’aimait pas trop, car ça ne lui disait pas grand-chose sur la personne qui souriait, ni sur son état d’esprit.
Il plissa les yeux, se concentrant sur ce que lui disait ce curieux bonhomme assis sur son perron. Il sourit légèrement à l’analyse de Ryo, tout en se disant qu’il existait deux catégories de personnes : celles qui rangent les gens dans les catégories et celles qui ne le font pas. De toute évidence, Ryo et lui se retrouvaient tous deux dans la première catégorie.

Il lâcha un petit rire alors que Ryo allumait finalement sa cigarette avant d’observer minutieusement le petit objet qui lui avait été prêté.

« Touché » reconnut Wun, hochant doucement la tête. « Il est généralement assez naturel pour les gens de la deuxième catégorie de tomber dans la troisième »

Wun dessina un cercle dans le vide avec son index.

« C’est le cercle vicieux des catégories. On est dans la première, on tombe dans la deuxième, puis on peut tomber dans la troisième, et osciller entre les deux dernières, ou revenir dans la première »

Il secoua la tête, faisant voler ses mèches blondes de part d’autre de son visage.

« Je m’embrouille. Mais effectivement, il n’est pas à moi. Lorsque j’achète un briquet, je veux qu’il marche, je ne m’embête pas à en prendre un très farfelu ou très joli »

Expliqua-t-il, pragmatique, avec un grand sérieux, comme s’il s’agissait d’une discussion d’une importance toute particulière.

« Je le rendrais bien à son propriétaire, mais la plupart de temps, ce sont des gens que je n’ai vu qu’une fois et que je ne reverrai probablement plus. »

Il faut dire que l’endroit de prédilection du russe pour voler les briquets, c’était la sortie des boîtes et des bars. Les gens un peu éméchés sont généreux en cigarettes et en briquets, et emportés par l’ivresse, ils oublient bien souvent de le réclamer. Parfois, Wun piquait les briquets sans s’en rendre compte, parfois il le faisait exprès, lorsqu’un briquet lui plaisait – c’était le cas du poisson. Dans tous les cas, il ne rendait jamais, car les ¾ du temps il ne connaissait même pas le nom du détenteur. Et ce n’était qu’un briquet, après tout. A ce stade là, on n’appelait pas ça de la cleptomanie. D’autant que c’était donnant-donnant : Wun aussi se faisait régulièrement piquer ses briquets. L’arroseur arrosé, en quelque sorte.

« Et puis pour tout dire, je ne me souviens plus du tout d`à qui il appartenait »

Avoua-t-il.
Wun n’avait pas la mémoire des noms ni la mémoire des visages. Il se souvenait des évènements, et vu le nombre d’évènements dans sa courte vie, c’était déjà un bel effort. Qu’importe, au fond. Ce n’était qu’un briquet. Un briquet qui avait déjà attiré beaucoup d’attention et déclenché toute une discussion. Et ce n’était pas fini. Visiblement le briquet-poisson-arrête inspirait beaucoup Ryo, le voilà qui laissait échapper de curieuses questions.

Wun écarquilla les yeux. Quelle drôle de question. Elle était sortie de nulle part et l’avait frappé de plein fouet, tant et si bien que le concierge resta quelques longues secondes silencieuses à dévisager le curieux bonhomme qui traînait devant son immeuble. La surprise passée, il fronça brièvement les sourcils avant de répondre, dans un petit éclat de rire.

« Evidemment ! Qui n’en aurait pas ? »

Répondit-il, haussant les épaules comme si c’était la chose la plus évidente au monde. Et pourtant…

Maintenant qu’il y réfléchissait, il n’arrivait pas à nommer un seul objet qui serait sa propriété. A lui, rien qu’à lui. Pas volé, pas prêté, pas trouvé. Ses briquets ? Des « emprunts ». Son arme ? Volée à un Yakuza alors qu’il avait du se débarrasser de la précédente, elle-même fournie par l’Organisation. Les affaires de son appartement ? Il n’avait même pas son propre appartement. Des meubles qui ne lui appartenaient pas. Des pièces vides de toute affaire personnelle. Pas de photos, pas de souvenirs.

Les yeux du blondinet s’élargissaient au fur et à mesure qu’il réalisait que la question n’était pas si anodine que ça. Il ne possédait rien. Cela reflétait-il le genre de vie qu’il menait ? Probablement. Les autres gens accumulent des cadeaux de leurs proches, des photos, des souvenirs de voyages ou d’évènements spéciaux.

Perplexe, le russe papillonna des yeux alors qu’il se retournait vers Ryo pour le dévisager calmement. On pouvait probablement lire dans son regard qu’il n’était plus SI sûr que ça d’avoir un tel objet.

« Et vous ? Fumeur, mais vous n’avez même pas de briquet. Est-ce que vous vous faites toujours prêter ce dont vous avez besoin ? »

Demanda-t-il avec un fin sourire. C’était demandé sans agressivité, juste avec une touche de taquinerie. L’humour offensif pour mieux cacher que la question que Ryo avait posée, peut être innocemment, l’avait un peu déstabilisé. Comme quoi, il en fallait parfois peu au mafieux pour dérailler. Et comme toujours, lorsque tout n’allait pas comme il voulait, il sortit une cigarette du paquet coincé dans sa poche et l’alluma. Il verrait plus tard pour les bonnes résolutions.

« Ca n’doit pas être pratique tous les jours »

Fit-il remarquer, l’air espiègle. Il imaginait Ryo allait toquer chez ses voisins pour leur demander s’ils avaient une couette et un oreiller ou pour leur emprunter leur casserole. Peu commode, tout de même. Ca n’en devenait que plus drôle à figurer si l’on imaginait le surveillant allant demander des sous-vêtements et des fringues à sa concierge. Wun ne put retenir un petit rire. A force de pousser le bouchon, il risquait de finir véritablement comme ça. Il avait déjà eu une période où, sans maison, il s’était retrouvé à squatter l’hôtel d’une connaissance et à lui piquer ses habits. Si pathétique puisse cela sonner, il n’en gardait pas vraiment un mauvais souvenir.

Parce que c’était tout ce qu’il avait : à défaut de d’objets matériels pour se remémorer, il avait sa mémoire.
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Ryosuke Saitô
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MessageSujet: Re: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptySam 12 Mai 2012 - 0:03

N'importe quelle petit chose anodine peut entrainer certaines conséquences parfois colossales. Pour le coup ici, il ne s'agissait que d'un briquet, mais ce même briquet pourrait très bien mettre le feu à un pétard et ainsi faire fuir un chien ou provoquer la mort d'un cardiaque. Il pourrait allumer les chandelles d'un repas romantique en vue d'une demande en mariage ou provoquer l'incendie d'un abri de fortune de plusieurs sans-abris. Il pourrait être une de ces centaines d'étoiles à l'unisson lors de l'interprétation d'une ballade pour les soldats en Irak comme il pourrait brûler les cheveux d'une jeune fille à sa sortie du lycée. Tout autant de situations dont Ryo avait été témoin. Mais avec un briquet différent à chaque fois, bien évidemment. Les choses ne sont anodines qui si on décide de ne pas y accorder l'importance qu'elles méritent, ou si on se voile délibérément la face. Pour le Japonais, tout avait son lot d'importance. Jusqu'à cette sorte d'adhésif au bout des lacets de ses chaussures.

De briquet suivit l'explication des catégories. Wunjo parlait de façon posée et détendue, comme si les deux hommes se connaissaient depuis un certains temps, sans pour autant inclure un quelconque lien que ce soit d'ordre professionnel, ou amical. Comme quoi, quelques regards à la volée, quelques simples formules de courtoisie restent bel et bien une forme de communication sur la durée. L'un connaissait le prénom de l'autre sans pour autant avoir l'impolitesse de le prononcer dans ce pays ou l'on s'interpelle par son nom de famille. Ryosuke eut ainsi la confirmation qu'il n'était pas nécessaire d'avoir connaissance des basiques comme le nom, l'âge, hobbies autour d'un verre sur la terrase d'un café pour en apprendre plus sur une personne qui jusqu'à un temps n'était encore qualifiée que d'inconnue. Pour des individus comme Wunjo et Saitô, une phrase pertinente par ci, un bref froncement de sourcils par là, s'ajoutant à cela certaines capacités d'analyse et le tour était joué. Les deux hommes n'étaient déjà plus des inconnus l'un pour l'autre.

Ryo avait frappé en plein coeur de la cible et il le savait en constatant l'air étonné, ou plutôt stupéfait, du blond. Alors justement, le froncement de sourcils de Wunjo additionné entraina un haussement de ceux du surveillant. Etait-ce là une marque de défensive ? Saitô s'en sentit désolé pour le coup, il n'avait vraiment pas eu là l'intention de froisser le jeune homme ou de le déstabliser. Juste discuter en sortant des clichés du "belle journée, hein ?". Non merci. Autant qu'il s'en souvînt, il n'avait encore jamais été à l'encontre d'une personne de cette façon, il laissait cela à ceux qui s'imaginaient aller à l'encontre de leur destin, plutôt que de laisser ce dernier accomplir son office de façon naturelle comme Saitô l'a toujours fait. Et puis cette manière insolente de noyer le poisson en retournant la question ! Ryosuke en rirait presque. Il avait l'impression d'avoir affaire à un de ses étudiants, incapables de reconnaitre lorsqu'ils sont en infraction, ou trop fiers (ou peureux) de l'admettre...
Il tira sur sa cigarette, tout en fixant Wunjo dans les yeux, jouant le jeu de la déstabilisation. Il ne comptait pas répondre à cette question, à vrai dire, il n'avait pas envie d'être celui qu'on interroge. Le blond sortit alors à son tour un paquet de cigarette puis glissa une autre phrase dans le genre ni vu ni connu, j't'embrouille. Mais Ryo avait vu, entendu et n'oublierait pas de si tôt car voyez-vous, lui aussi, a une bonne mémoire. Il se contenta juste d'un...

- Pas pratique ? A quoi bon demander, puisque vous savez.

Même rictus que celui que le jeune homme lui avait adressé. au jeu de l'espièglerie, Ryo était fort. D'ailleurs, ça n'était pas réellement un jeu pour lui, mais plutôt un de ses traits de caractère. Une des armes nécessaires à faire écrouler les apparences. Et en terme de masque, il en connaissait un rayon. Pendant quelques secondes sous silence, au point où le temps semble comme suspendu ou partiellement éternel, Saitô aura observé attentivement l'immeuble, la porte d'entrée, quelques résidents passant devant eux sans même accorder un regard à Wunjo, puis il regarda sa montre. La trotteuse remis le cours du temps en fonction et Ryo termina sa cigarette.

- Sinon à part piquer les briquets, tu fais quoi en dehors d'ici ? "Concierge" n'est pas vraiment le job idéal surtout lorsque les habitants ne semblent pas te calculer.

La familiarité était venue d'elle-même. Wunjo était jeune, lui un peu moins. Au rebut les futilités, il y a une longue route tracée à parcourir. Les futilités ne sont sympas que lors des toutes premières minutes. Les écrits se traçaient, l'ironie fusait, autant jeter au loin les balais.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV]   Je n'suis pas un roi, mais je n'suis pas un pion....[PV] EmptyMar 22 Mai 2012 - 16:50

Spoiler:


Wun appréciait cette petite pause dans son boulot. Il avait une bonne excuse : après le remue-ménage crée par les pompiers et médecins, il était normal qu’il ait besoin d’un peu de temps pour se remettre. L’occasion toute trouvée de rester un peu dehors. Le temps était doux, et voir autre chose que la cage d’escalier vide et morne ne pouvait que lui faire du bien. Rester dehors, discuter avec légèreté, échanger quelques commentaires espiègles avec ce type dont il en savait presque rien, c’était definitivement une bonne distraction.

Lorsque Ryo reprit la parole, switchant du vouvoiement poli au tutoiement plus familier, Wun ne retint pas un haussement de sourcil amusé.

« Ah bon on se tutoie maintenant ? C’est le lien sacré du briquet prêté ? »

Ne put-il s’empêcher de faire remarquer. L’idée que le prêt d’un briquet autorise le tutoiement –un peu comme le fait d’avoir gardé les cochons ensemble si vous voyez ce que je veux dire- l’amusait assez. En fait, ça ne le dérangeait pas. En général il tutoyait tout le monde, en partie parce qu’il n’avait pas grand-chose à faire des conventions sociales, mais aussi parfois par simple esprit de provocation.

En l’occurrence, il avait bien conscience que ce devait être bizarre pour quelqu’un comme Ryo de vouvoyer un type comme lui, d’apparence plutôt jeune et de toute évidence, pas très à cheval sur les conventions.

« Piquer les briquets… c’est un grand mot. Je me vois un peu comme le Robin des bois des briquets : je pique à ceux qui en ont trop pour les donner à ceux qui n’en ont pas… comme toi »

Déclara-t-il, tout sourire, ne se prenant, comme d’habitude, pas du tout au sérieux. En même temps dans sa situation il vallait probablement mieux prendre les choses à la légère s’il ne voulait pas finir dépressif. Et puis techniquement, ce n’était pas faux, ce qu’il disait au sujet de ses briquets.

Wun esquissa néanmoins un sourire en repensant plus sérieusement à la question de Ryo. Sur que peu de gamins devaient rêver d’être concierge lorsqu’ils étaient mômes. En général c’était médecin, astronaute, footballeur, parfois soldat. La plupart ne devenait rien de tout cela, évidemment. Mais dans tous les cas, concierge était rarement une vocation.

« Pour ce qui est des habitants, la plupart du temps je préfère qu’ils m’ignorent. Lorsqu’ils viennent me parler c’est toujours pour se plaindre. Remarque ça fait partie du job. Je suis là pour régler les problèmes de l’immeuble, pas comme escort-boy »

Répondit-il avec un fin sourire. Une chose était certaine, ce n’était pas concierge qu’il fallait faire si l’on souhaitait exercer un métier de relations humaines. Le concierge était soit totalement méprisé, soit librement agressé pour des problèmes dont il n’était même pas responsable ou coupable. Heureusement que le blondinet était particulièrement doué pour se créer et porter des masques d’indifférence, sinon l’immeuble où il officiait serait déserté : la moitié des habitants morts, mystérieusement étouffés dans leur sommeil, l’autre moitié ayant fui face au concierge sanguinaire.

« J’ai arrêté les études »

Déclara-t-il soudainement, sans prendre de détours. Il n’avait pas franchement de problème à parler de ça. Techniquement, il avait quitté l’école à 12 ans, et avait pris des cours par correspondance au regard de la loi. Mais ses connaissances s’arrêtaient à celles d’un garçon de 12 ans. Les 2 ans à Keimoo n’avaient été que du bluff après tout.

« Du coup ça limite un peu les offres d’emploi »

Ajouta-t-il, un regard amusé posé sur Ryo. Il n’avait pas l’air de regretter ses choix passés quels qu’ils soient, comme s’il vivait en paix avec ses décisions. Ce n’était pas tout à fait vrai, mais comme tous ces petits boulots n’étaient au fond que des couvertures, ça lui laissait peu de place pour se sentir dévalorisé ou brimé dans son travail.

« Alors je varie les plaisirs. En ce moment c’est concierge, mais je suis passé par tondeur de pelouse, distributeur de lait, de journaux, de pizzas, gardien de musée, figurant, serveur…. D’ailleurs si t’as une idée brillante hein… je commence à être à cours un peu »

Conclut-il de son plus beau sourire, comme s’il avait rendez vous avec une agence d’interim dans le but de se faire confier un énième petit job. En même temps, toutes les propositions étaient bonnes à prendre, ou au moins à considérer. Comme il ne prenait aucun job au sérieux, le blondinet avait un sérieux problème d’engagement et de motivation. Il s’ennuyait donc rapidement dans toutes les activités, sauf dans celles où il se faisait virer avant même de pouvoir commencer à se tourner les pouces.

« Bon et toi, superman. Quand tu oublies pas tes briquets et ne sauve pas mes locataires, tu dois bien avoir une occupation… Même superman avait un boulot. »

Enchaîna-t-il, essayant de ne pas rire alors que l’imagine d’un collant bleu et d’un slip rouge se superposait à Ryo. Impossible de prendre au sérieux quelqu’un en l’imaginant ainsi. N’importe qui aurait l’air ridicule dans ce costume, et ce même s’il venait de faire l’acte héroïque du jour. Wun écarta donc cette image grotesque de son esprit, reportant son attention sur Ryo. Ce dernier avait un look beaucoup plus passe-partout que n’importe quel super héros, et ça n’avait rien d’étonnant. Les gens avaient coutume de dire que les super-héros contemporains n’etaient pas ceux qui essayaient de s’afficher comme tels. Wunjo n’avait pas vraiment d’avis sur le sujet. Il ne rencontrait pas souvent des superhéros, il côtoyait plutôt les superméchants, qui eux, de leur côté, ne se gênaient absolument pas pour accorder leur garde-robe à leur domaine d’activité. Autant dire qu’au niveau de la discrétion, il y avait des progrès à faire.

Wun lui, ne s’en tirait pas trop mal. En même temps, là était toute sa mission : passer inaperçu. Il y avait déjà amplement failli en faisant la une des journaux pour cette stupide fausse histoire de viol, il avait retenu la leçon de ce côté : ne pas trop interférer avec les riches de ce monde. C’était entre autre pour ça que l’histoire du serial concierge killer était seulement à l’état de brouillon d’ailleurs.
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