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 L'art de rien

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Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


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MessageSujet: L'art de rien   L'art de rien EmptyDim 3 Fév 2013 - 23:24


Jake ou l’art d’atterrir dans un endroit sans vraiment s'en rendre compte.

Les derniers jours avaient été quelques peu mouvementés. Il avait déménagé de Keimoo, tout du moins de la chambre où il logeait. Il avait du abandonner son colocataire pour en connaître un nouveau : Ophiuchus. Un type, blond, de son âge environ, étranger tout comme lui, parlant donc anglais. Il avait commencé par avoir dans l’idée de le sauter. Envie rapidement réprimée quand il en était arrivé à la conclusion qu’il n’aurait pas juste envie de le sauter. Pour le moment, il se contentait donc de veiller sur lui, de loin, espérant que l’autre ne s’en rende pas compte, de baver un peu sur un nouveau fantasme qu’il aurait voulu plus éphémère – mais lorgner sur ce que l’on se refuse ne fait, bien trop souvent, qu’attiser un peu plus le désir que l’on éprouve pour ladite chose. Et ledit Opp’s, justement, en était au stade de lingot d’or pour un SDF tellement Jake voudrait poser sa patte sur lui. Et puis, son objectif premier était de lui apprendre à dire non. Ce gars est du genre à céder à tout ! Même pas besoin d‘y mettre les formes : il dit oui, on ne sait même pas s’il a vraiment compris ce qu’on lui demandait.

Et, pour le moment, J errait dans un musée. Il avait atterri dans le quartier Hiryuu après s’être trompé en lisant les panneaux dans le métro : erreur grave du débutant-touriste dans ce nouvel alphabet hiéroglyphique qu’est le japonais. Il avait pu voir de jolies petites maisons, typiques, avec les beaux jardins coutumiers. Il avait lontemps longé le parc, sans oser y rentrer – se perdre une fois était déjà bien assez pour lui – et jurant simplement d’y revenir avec Emy pour faire un pique-nique. A condition que son adorable soeur arrive à lui dégoter une place – et, tant qu’à faire, une place de maître – dans son agenda de ministre. En réalité, depuis qu’il est à Keimoo, il n’a pas eu l’occasion de la voir souvent. Et, quand elle a quelques jours de libres, elle retourne au pays pour voir le paternel. Ça, c’est un point de vue qu’il ne partage pas avec elle : lui n’est jamais allé en Californie depuis leur départ. Il joue à l’oiseau migrateur qui a finit par se poser sans jamais vouloir repartir. Ca lui convient, ça a l’air de convenir à Monsieur Père, donc tout va bien dans le meilleur des mondes.

Après ces quelques réflexions, il s’était donc retrouvé devant le musée. Musée de quoi, il n’en savait rien : il avait pris son billet d’entrée et depuis, il était planté devant un tableau écoeurant, donc il n’arrivait pourtant pas à détacher les yeux des couleurs criardes de ce qu’il qualifierait de croute, alors que d’autres pourraient s’extasier dessus pendant des heures. Et c’était justement ces autres, qu’il voyait passer, repasser, saluer, flâtter la toile, décortiquer le moindre détail, sortir des explications qui n’étaient jamais les mêmes, faire semblant d’y voir un chef d’oeuvre et donner l’impression d’avoir fréquenter le feu peintre du  17ème siècle, comme s’il avait élevé les cochons ensembles, parfois même s’asseoir à ses côtés et juste regarder les autres passer, repasser, saluer, flâtter... Ces autres qui le divertissaient avec bien plus de mérite que l’oeuvre souveraine de leur égo du jour. En bref : il jouait à la vache qui regarde les trains passer.

Jake s’étire, noue ses mains entre elles, tirent ses bras au-dessus de sa tête et tend son corps dans toute la longueur, comme s’il cherchait à toucher le ciel, se hissant presque sur la pointe des pieds, à peine s’est-il remis debout. Il baille, manifestant bruyamment son ennui, sourit à ceux qui lui jettent des regards noirs, plutôt poli, s’excusant sans vraiment le penser. Il en profite d’ailleurs pour s’éclipser, comme une petite souris, et changer de salle, sans prêter une once d’attention aux autres oeuvres de celle-là. A chaque fois qu’il évolue dans le musée, il a pu remarquer qu’il changeait de style. Là, il sort tout juste du réalisme, mais avant encore il était dans les oeuvres de grands illusionnistes. Maintenant, aux premiers abords, il semblait être arrivé dans tout ce qui est nature morte. Il soupire : vraiment, les fruits et les fleurs, comme on peut en voir partout, mais couché sur une toile à coup de peinture à l’huile, ce qui fait que le prix en devient exacerbant... Non vraiment, ça ne lui disait rien. Par contre, l’éphèbe au fond de la salle, de dos, planté devant un tableau, lui, il lui disait bien. Comme à chaque fois, il s’insurge de petit pervers, mais n’hésite pas à reluquer sans vergogne.

Il passe devant quelques tableaux, s’installe à côté de spectateurs muets, lâche un compliment sur la toile, toujours soudainement approuvé par la plupart, alors qu’il s’en contre-fout mais se fout tout aussi bien de leur gueule, et repart, volatile, passant de croûte en croûte. Jusqu’à se poser, joli papillon de folie, à côté de l’objet de ses très récentes convoitises. Il enfonce ses mains dans les poches avant de son jeans et lève le nez sur la toile, l’admirant un dizième de secondes, avant de tourner la tête vers l’autre, sans discrétion.

Vous devez être un bon coup.

Merci Jake. Ce type doit faire dans les un mètre quatre-vingt et lui, gaiement et l’air de rien, vient lui dire qu’il a un petit faible pour son cul. Oui, si vous vous posez la question, J a l’habitude d’encaisser les coups. Peut-être est-ce le bleu calme que réflètaient les yeux de son cher voisin qui lui avait inspiré confiance, allez savoir. En réalité, il n’y avait pas à passer par quatre chemins pour signifier qu’on voulait quelque chose. Et le blond était très attiré par ce type, alors pourquoi tourner autour du pot, au risque de voir la brebis s’éloigner vers le pré d’à côté ou dévorer par un autre loup ? Depuis qu’il était arrivé au Japon, il avait eu le temps de s’habituer à voir les cheveux ébènes de la population, mais lui, ses yeux clairs lui donnait une distinction de maître.

Jake baisse les yeux, non pas sur son corps, mais sur le bras du gars, jusqu’à poser son regard sur sa main. Il arque un sourcil, en remarquant la finesse : s’il n’avait vu qu’elles, il aurait tout bonnement penser y trouver rattacher, non pas un homme, mais bel et bien le corps d’une femme. Il déglutit, relève ses mirettes et les plonge à nouveau sur l’autre, fixant son regard sur son visage, admirant le manque crucial d’expressions qui peut s’y peindre. Ou ne pas s’y peindre, telle est la question. Lui, pour sa part, peut très bien cacher le fond de ses pensées, mais il faut – surtout pour cela – qu’il exprime une émotion. C’est essentiellement à ça qu’il doit le sourire poli, bien qu’un peu goguenard, qui ourle ses lippes. Il finit par ne plus lâcher l’autre du regard, ne sachant – pour une des rares fois – pas quoi ajouter de plus. Non pas qu’il ne soit pas doué pour engager la conversation. Mais il ne l’a fait que rarement dans le but d’avoir quelqu’un dans son lit. En général, c’est l’effet inverse qui se produit – sans vouloir se jeter de fleurs – surtout depuis qu’il est dans ce pays – puisqu’il est blond, étranger, pas mal et cultivé (même si ça, ça ne se voit pas au tout premier abord, certes) – et il ne fait alors que répondre aux invitations ou les décliner. D’ailleurs, à bien y réfléchir, il les décline plus souvent qu’il n’y répond faborablement. Et ce, encore plus depuis qu’il crèche chez Ophiuchus.


Dernière édition par Jake Keegan le Lun 23 Sep 2013 - 22:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'art de rien   L'art de rien EmptyMar 5 Fév 2013 - 19:46




L’image, bien que figée, le fixait. Le cadre ouvragé protégeant les bords de la peinture lui semblait être l’encadrement d’une porte, et en se concentrant un peu, il pouvait presque s’imaginer plonger dans le tableau. Sa concentration n’était axée que sur les motifs couchés sur la toile à coups de pinceau perceptible, mais la finesse se trouvait bien dans l’ensemble de l’œuvre. Il suffisait de prendre le tout sans priver le moindre détail de ses compagnons.

Les sourcils froncés, les yeux mi-clos, les bras croisés dans le dos. Cela faisait bien une vingtaine de minutes qu’il observait le même tableau, sans faire un geste. Une statue de cire. Il aurait bien pu passer pour une statue de cire si le musée en exposait, et si son jean troué en de multiples endroits et son pull à col roulé noir ne détonnaient pas un peu trop dans ce lieu où les œuvres étaient les seules taches de couleur.

Se plonger dans la contemplation d’une coupe de fruits n’était pas vraiment dans ses prévisions lorsqu’il était sorti de chez lui, mais ses prévisions changeant aussi aléatoirement que la couleur du ciel quand une tempête se prépare, il lui aurait été difficile à l’heure actuelle de vraiment se souvenir de ce qu’il avait initialement prévu. Ses pas l’avaient mené naturellement jusqu’aux grandes portes, et il était entré dans le bâtiment sans même chercher à se diriger vers une section particulière.

Les natures mortes. Ou une suite d’immobilités rendues avec un talent tantôt dérangeant, tantôt décalé, ce manque de pudeur de l’artiste étalent ses créations et laissant l’accès à ses traces d’imagination rendues concrètes par une main habile et de précieux outils. Oui, il admirait les peintures. Les peintures et ce mélange d’émotions étrange qu’elles réveillaient chez lui. C’était léger, imprécis, rien de violent ou de fort, non. Subtil.

Il ne prêta pas la moindre attention à la personne semblant s’approcher, attention toujours résolument portée vers le tableau qu’il admirait, lèvres pincées sous le léger effort de projection auquel il se livrait. Il n’était pas venu ici pour voir du monde, mais des peintures, et les peintures sont aussi muettes que ceux qui les ont faites, morts et enterrés. C’est donc cette absence d’intérêt de sa part concernant la silhouette qui lui rendit le timbre de la voix l’apostrophant si étonnant.

Il tourna lentement la tête, s’arrachant à contrecœur à sa vision et considéra un instant le jeune homme qui lui faisait face, avant d’étirer ce qui ressemblait presque à un début de sourire. Ou plutôt, disons que ses commissures se relevèrent imperceptiblement alors qu’une lueur amusée passait dans ses prunelles à la couleur peu naturelle et que sa voix roula dans sa gorge avant de sortir avec un accent moqueur :

- « Reviens dans dix ans, gamin, et là peut-être que tu auras une chance. »

Il haussa un sourcil et lui offrit une moue dubitative chassant son spectre de sourire avant d’hocher lentement la tête d’un air entendu, semblant confirmer silencieusement pour lui-même le constat qu’il venait de se faire : sexy, jeune. Trop jeune, sans doute, en tout cas pour qu’il voit le mec en tant qu’amant potentiel.

La magie était gâchée. Lorsqu’il porta de nouveau son regard sur le tableau qui lui avait tant plus, il ne vit rien de plus… qu’un tableau. Bête et méchant. Sans grâce. Dépossédé de sa faculté étrange dont il n’avait que si peu profité. Tant pis.

Il haussa les épaules, presque contrarié, mais l’amusement revint détendre ses traits lorsqu’il revint examiner le perturbateur. Peut-être pas si jeune que ça, finalement. Il fronça subitement les sourcils, puis envoya un bras entourer les épaules du mec afin de le placer devant le tableau alors qu’une question franchissait ses lèvres :

- « Que vois-tu ? »

La réponse à donner était basique, simplissime, évidente. Alors, nul doute qu’il attendait quelque trait d’esprit de la part de l’inconnu qu’il venait d’inclure dans son délire rêveur.




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MessageSujet: Re: L'art de rien   L'art de rien EmptyJeu 21 Fév 2013 - 11:54

Jake est du genre à sourire face à tout. Son petit air dédaigneux est souvent détestable. Mais lui, s’en moque. Finalement, il paraît vraiment de moquer de tout. Alors quand l’autre tourne la tête vers lui, c’est avec un large sourire aux lèvres qu’il acceuille son regard railleur. Et sa répartie ne fait que l’amuser davantage. Il tend les bras, les mains toujours enfoncées dans les poches de son jeans, ce qui l’oblige à remonter un peu les épaules. Il reporte son attention sur le tableau, imitant son voisin, et prend appui sur ses talons, avant de se balancer sur les pointes de ses pieds, revenir encore une fois aux talons et arrêter son petit manège.

Bon. J incline un peu la tête sur le côté, pour observer le tableau, l’air faussement sérieux, faussement intéressé. Mais franchement irritant pour quelqu’un qui aurait aimé cette oeuvre et qu’on aurait tiré de son admiration. Comme il venait justement de le faire pour ce type. Et il reste un moment avec cette attitude, pour être certain que l’autre réalise bien qu’il n’en a strictement rien à carrer de cette croûte. Il va même jusqu’à accompagner son soupir du sien, pour lui rendre sa moquerie précédente.

Et bien qu’il prêtait tout de même attention aux gestes de l’inconnu, il est surpris de sentir son bras ramper sur ses épaules et de se retrouver précipiter devant ce qui ne lui inspire rien. Avec cette question étrange. Il hausse les sourcils et observe ce qu’il a maintenant un peu trop sous les yeux. Il s’éclaircit la gorge, hausse une épaule et fait une moue dubitative.

Un tableau. Une toile, peinte, grasse, avec une cadre autour. Une nature morte. Et le principe d’une nature morte, c’est d’être morte. Enterrée. Nulle à chier.


Moment de pause, le temps de graver un nouveau sourire outrecuidant sur ses lippes.

Mais je peux aussi vous dire que j’y perçoit la mélancolie du peintre, j’ai l’impression de ressentir la rupture qu’il a du vivre juste quelques temps avant, blasé d’avoir jeter encore une bonne mère au petit matin, après une nuit voulue torride mais où il n’a pas réussi à la lever... Bien que ce soit complètement faux et que je suis bien plus inspiré par ce qui se trouve au bout du bras qui me tient devant cette croûte.


Il tourne la tête sur le côté, pour observer l’autre de façon bien plus franche.

D’autres questions subtiles qui attendent une réponse subtile et à laquelle je ne répondrais avec aucune logique subtile, pour être certain de ne pas combler votre attente et donc en devenir subtil ?


Il s’écarte et échappe à son étreinte, reculant même d’un pas.

Je vous offre un café ?


Ou l’art de changer de conversation.

En soi, Jake avait été attiré par ce type, mais bien plus pour l’art qu’il décelait dans son corps que pour une conclusion réelle au pieu. En réalité, il n’est pas du genre à enchaîner les petits plans sans lendemains. Bien que ce soit ce qu’il laisse croire maintenant. Le sexe, il trouve ça bien plus humiliant qu’autre chose.
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MessageSujet: Re: L'art de rien   L'art de rien EmptyDim 28 Juil 2013 - 20:39



Un soupir lui échappa, mais il n'essaya pas d'empêcher l'autre de se dégager, lui rendant sa liberté sitôt après la lui avoir volé. Son regard s'assombrit lorsqu'il le reporta de nouveau sur l'objet de leur conversation, comme s'il cherchait à déceler dans le rythme des coups de pinceau cette émotion fugace qu'ils lui avaient fait ressentir avant l'interruption du blond.

Il secoua doucement la tête en écoutant la réponse que celui-ci lui donnait, et son sourire revint hanter ses lèvres. Juste une illusion. Une ombre, presque imperceptible, n'existant que pour donner le change. Il ne tarda pas à se détendre toutefois, et le masque tomba, révélant un regard soudain plus chaleureux. S'il n'avait aucune intention de répondre à la provocation initiale, la demande suivante, elle, lui convenait plutôt bien.

Il hocha la tête, croisant tranquillement ses mains dans son dos, laissant ses prunelles examiner le couloir où ils se trouvaient avant de murmurer d'un ton songeur : 

«  Un café. Seulement ? Tout de suite ? »

Il n'attendit pas la réponse, et sitôt eut-il fini sa phrase que son bras retrouva le chemin des épaules de son interlocuteur, qu'il enveloppa sans cérémonie afin de le ramener contre lui.

Il s'humecta les lèvres en plongeant son regard dans le sien, une étincelle de raillerie facilement décelable semblant éclairer ses prunelles redevenues joyeuses : 

«  C'est toi qui invite, j'suis fauché bébé. »

Son sourire s'agrandit et il se décala brusquement en abandonnant sa prise, les yeux de nouveau dans le vague le temps de connaître le chemin à suivre. Familier ? Sans aucun doute, mais il l'était souvent quand l'occasion se présentait. Cela n'enlevait d'ailleurs rien à cette constante froideur qu'il semblait dégager en temps normal, non. Une façade, une de plus, et n'était pas encore arrivé celui qui la percerait.

S'il pouvait être délicat à aborder, So' n'avait pour l'heure rien de mieux à faire que perdre un peu de temps. En compagnie d'un jeune blond au regard troublant, dans l'idéal. Il ne songeait déjà plus à sa taquinerie, ni à ce qui l'avait poussé à le tester de la sorte. Après tout, la réponse importait peu, seul la finalité de la chose pouvait avoir un intérêt.

Il glissa ses mains dans ses poches après avoir déplacé d'un geste agacé les mèches sombres lui retombant sur le front, puis se mit à avancer, tranquillement, retrouvant son habituelle démarche nonchalante. Il n'avait pas la moindre idée de ce qui les attendait, mais il s'en moquait. Comme du reste. En ce qui concernait les coups d'un soir, un peu de plaisir échangé sans que les chaines lourdes et inconfortables de l'amour ne s'en mêlent, il était rôdé. L'idée même ne le choquait plus, bien qu'une voix se plaise à murmurer de temps à autre dans un coin de sa tête que tout amusement avait ses limites.


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MessageSujet: Re: L'art de rien   L'art de rien EmptyDim 28 Juil 2013 - 22:30

J. arqua un sourcil. Que pouvait-on offrir d'autre ? Aurait-il du l'inviter à dîner, dans un bon restaurant chic, en lui faisant du pied sous la table ou pour le demander au mariage entre deux bouchées de dessert ? Ou bien à danser, dans une boîte glauque, où dansent de jeunes gens dévergondées, si ce n'est pour ne pas avoir à valser au beau milieu d'un musée ? Ou lui offrir son corps, drapé dans des draps de soie, bons à froisser toute une nuit, à faire hurler jusqu'à travers les murs, grincer les ressorts et plus encore ? Non, un café, c'était une excellente idée et le blond se contenta d'hausser une épaules.

Tout de suite, oui.


Réponse murmurée dans un souffle, à peine audible. Réponse sans attente de réception du locuteur. Réponse jetée à l'arrachée, les yeux baissés, un peu interloqué, l'air interdit. Et bien vite, le sourire. Le sourire. Qui ne s'ébranla pas, jamais, et encore présent lorsque le bras retourna sur ses épaules. Geste qui ne lui fit plus ni chaud, ni froid. Et il ne songea même pas à s'en dégager, cette fois. Ce qui l'électrisa bien plus et bien vite, pourtant, se fut de se retrouver contre lui. Non pas que la promiscuité des corps lui était inconnue, mais avouez qu'un inconnu vous tient rarement bassin contre bassin, quelques minutes seulement après que vous l'ayez approché. Sauf en discothèque. Mais là, ils étaient bien loin des boum-boum assourdissants de ces endroits. Jake baissa les yeux sur cette langue qui mouillait délicieusement ses lèvres, les siennes s'entrouvrant dans un désir fulgurant qu'il n'eut pas le temps de réfréner. Ni de satisfaire. Et c'en était frustrant. Il releva les yeux quand les lippes commencèrent à danser, émettant des sons, dont il ne capta que la dernière moitié. Fauché. Oui, dans un autre style, c'était un peu de cette façon que se sentait le californien à cette minute précise. Fauché. En plein vol.

Il ne retint nullement le grognement qui s'échappa de sa gorge à mesure que l'autre se détachait de lui. Il enfouit une main dans la poche avant de son jeans, tendant une nouvelle fois le bras, le tirant un peu vers le bas. Il baissa ensuite la tête, en fermant les yeux. Commençant à vouloir passer la main dans ses cheveux, il arrêta son geste lorsque ses doigts s'enfouirent dans une mèche rebelle, alors que la paume était encore collée à son front. Là, il garda la pose un petit moment, pinçant les lèvres.

Un fauve. C'était un peu ça. Des allures nonchalantes, un regard étincelant, un sourire carnassier, un calme inconsidéré, une force sauvage et un putain de sex-appeal. Ce mec lui faisait l'effet d'une pichenette qu'on vous inflige dans le nez, d'une détection de meuble par le petit orteil, d'un doigt qui se coince dans une porte, d'une porte de métro qui se referme sur vous, d'un glaçon qu'on vous glisse dans le caleçon... Surprenant, humiliant, douloureux... Alors allez savoir si le blond ne tombait pas dans le sadomasochisme, mais chez lui, ça devenait terriblement érotique. C'était électrique. Et ça le brûlait jusque .

Disons que je ne t'invite pas.


Jake relève le nez, ayant finalement laissé sa main jusque-là calée dans ses cheveux, glisser le long de son visage. Quand elle passe devant sa bouche, son visage se fend en un sourire amusé. Avant de se muer en celui qu'il affiche à longueur de temps. Plus naturel. Il enclenche quelques pas, histoire de rejoindre son nouvel acolyte. Arrivé à sa hauteur, il regarde droit devant lui, souriant toujours.

Si le temps perdu avec toi me plaît, ça deviendra une avance sur salaire. Tu devras me rembourser.


Toute personne fauchée ferait alors son possible pour être désagréable et ne pas entretenir de dettes. Surtout avec la suite qu'ajoute Jake.

Si tu te trouves être un gros con, je pourrais même te faire une putain d'avance, pour me débarrasser de toi.


J n'était pas franchement du style à étaler son argent au nez et à la barbe des autres. Mais là, c'était l'argent de papa et il avait de la suite dans les idées. Manipuler, pour mieux cerner. C'était à peu près ce dans quoi il se lançait avec ce type. Sans ajouter un mot de plus, il le traîna jusqu'au café du musée, ne pensant même pas à en sortir. En vérité, il avait encore trop peur de perdre le brun si jamais il le faisait trop attendre. Alors qu'avec un café devant eux, il espérait pouvoir le piéger un peu. Juste un peu plus longtemps. Il s'installa à la terrasse, relevant enfin les yeux vers l'autre, sans avoir jamais perdu son sourire jovial. A la façon d'un imbécile heureux, pense-t-on souvent. Pas si faux. Il commande son café, laisse son voisin faire de même et se penche un peu sur la table quand le serveur est reparti.

Ne me dis pas que tu admirais sincèrement ce tableau ?


Sourire se mût en un plus idiot encore, moqueur. Après tout, chacun ses goûts. Mais il n'avait tellement pas le look qui correspondait aux gestes que ça pouvait en devenir déroutant. Et J., avec sa fâcheuse tendance à vouloir percer les gens à jour, devait avoir le cœur un peu plus net sur ce type. Même s'il était amené à ne jamais le revoir. Un truc. Un tout petit truc à savoir sur ce gars et, en quelques sortes, il le tenait. Par les couilles. Cette pensée l'étonna. Surtout quand il réalisa que c'était l'image au sens propre - bien qu'extrêmement perverse - qui avait fait irruption dans son esprit. Il détourna un instant les yeux, regardant une jeune femme qui entrait dans le musée, accompagnée d'un homme plus vieux qu'elle. Mariage arrangé. Comme il s'en faisait encore trop souvent au Japon. Il plissa les yeux l'espace d'un seconde, riva son regard sur un nouvel homme. Veuf. Bien qu'il ne portait pas le deuil et qu'il eut un enfant en bas-âge dans les bras. J soupire, cette fois, reportant toute son attention sur le brun.

Ton nom ?


Abrupte, un peu aboyée, la question lui sortit de la bouche comme un acide. Il se rendit compte de son agressivité, ne sachant pas sur le compte de quelle émotion il devait la mettre. Peut-être sur la frustration, encore légèrement présente en lui. Ce désir inassouvie provoqué par les lèvres de ce type. Cette bouche bien trop tentante pour que ça reste politiquement correct. Un truc. Juste un truc. Pour le tenir par les couilles. Qu'importe le sens du terme !
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MessageSujet: Re: L'art de rien   L'art de rien EmptyLun 29 Juil 2013 - 13:02



Soji n'avait jamais accepté la moindre invitation depuis qu'il avait mis les pieds à Keimoo. L'idée de renouer avec une part de sociabilité ne lui déplaisait finalement pas tant que ça. Il était plus que temps qu'il se remette dans la course et que ses vieux démons tombent en cendres.
Oublier. Quelque chose qui parait si simple, si aisé quand on en parle, mais qui s'avère en vérité particulièrement difficile.

Il avait brièvement hoché la tête devant la confirmation, sans ajouter quoi que ce soit. Les choses étaient ainsi claires. Quelque chose se jouait de lui. Quelque chose avait placé le blond sur son chemin. Et sans savoir à quoi il le devait, il comptait en profiter, aussi longtemps que cette présence imprévue lui conviendrait du moins.

Ayant pris les devants, il s'arrêta néanmoins rapidement, laissant le jeune prendre les devants et choisir l'endroit dans lequel il souhaitait les emmener.

Soji arqua les sourcils en réalisant que leurs pas ne les mèneraient pas plus loin que le café du musée, mais il ne dit rien, se contentant de lui emboiter sagement le pas, puis de s'installer non loin de lui une fois qu'ils furent entrés.
Le cadre neutre n'était pas si déplaisant qu'il aurait pu l'être, et supprimait d'office toute gêne qu'un endroit un peu plus – un peu trop – intime aurait pu provoquer.

Le regard rivé sur le visage de son nouveau compagnon, un sourire lointain flottant sur ses lèvres bien dessinées, So' passa commande avant de s'enfoncer dans sa chaise.

Les jambes détendues, balancées sous la table, les épaules relâchées, il était installé le plus confortablement du monde. Les quelques questions qui lui trottaient dans la tête pouvaient attendre : il ne questionnait jamais le premier. Il repensa aux quelques mots balancés alors qu'ils étaient en route, et son sourire s'élargit.

Lui n'avait pas d'argent, et s'il n'avait pas la moindre sympathie pour ceux qui en possédait trop, il n'avait pourtant fait aucune remarque. Pourquoi ? Peut-être parce qu'au final, de la bouche du blond, la provocation perdait une partie de son sens.

C'était sans doute quelque chose comme ça. Sa compagnie lui plaisait bien, et comme à chaque fois que quelque chose lui plaisait, Soji occultait royalement tout élément susceptible d'être désagréable.
Il commanda à la suite de Jake, un café noir, puis tourna le visage vers lui lorsque le serveur s'éloigna. Prunelles claires, mais regard insondable, son sourire prit un accent énigmatique avant qu'il ne lâche un soupir affecté :

"
Pas vraiment, non. Mais je n'aie pas eu l'impression que le fait que ça m'intéresse ou non aux oeuvres de cette salle était vraiment important pour toi... j'me trompe ?"

Une lueur amusée traversé son regard, toujours rivé à celui de son interlocuteur et il s'humecta les lèvres avant d'ajouter, détournant les yeux pour parcourir paresseusement la terrasse :

"
J'aime les musées. Pas pour ce qu'ils contiennent, bien qu'il y ait parfois de jolies choses. Mais ce que je préfère, c'est le calme qui y règne."

Il fronca légèrement les sourcils lorsque son regard accrocha l'un des anonymes présents, puis tourna de nouveau la tête vers Jake. Il le jaugea quelques secondes, puis répondit sans l'ombre d'une hésitation :"


Soji. Asano Soji."

Si la manière dont l'autre avait posé sa question aurait pu l'interpeller, il n'en fut rien. Il le donnait facilement, son nom, et c'était d'ailleurs bien la seule information le concernant qu'il pouvait offrir ainsi sans se poser de questions.

Ce n'était même pas un nom d'emprunt, bien qu'il ait pensé pendant un temps à en changer pour brouiller les pistes, simple précaution. Il avait finalement abandonné l'idée, certain que nul ne chercherait à le retrouver. Peut-être avait-il eu tort, peut-être cette confiance lui jouerait-elle des tours par la suite, mais qui donc se préoccupait de la suite à l'heure actuelle ?

Il observa de nouveau la maigre foule peuplant la terrasse, puis releva la tête vers le serveur qui leur apportait leurs consommations. Ses doigts se nouèrent autour de la tasse brûlante et son sourire s'estompa lorsqu'il demanda :"

Tu n'as plus qu'à me donner le tien. A moins que tu préfères que je t'appelle "le blond" pour le restant de notre conversation... Mais j'en doute."

Il étira un nouveau sourire, pâle reflet du premier, et avala une gorgée avant de revenir à la charge :"

D'ailleurs, qu'est-ce que tu faisais au musée ? L'art te parle, d'une quelconque manière ? Ou c'était juste un moyen de passer le temps ?"

La tactique n'avait pas changé. Elle ne changeait jamais. Garder l'attention de l'autre fixée sur un point précis pour éviter tout interrogatoire trop poussif envers soi-même. Ça marchait, et plutôt bien, la plupart du temps. Ce n'était pas la seule raison qui expliquait sa soudaine envie d'en savoir plus d'ailleurs. Quelque chose, en l'autre, l'intriguait.


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