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 "It's the end of the world as we know it" (RP de transition)

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Wunjo Ivanov
♦ Civil - Dealer - Bookmaker
Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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KMO
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MessageSujet: "It's the end of the world as we know it" (RP de transition)   "It's the end of the world as we know it" (RP de transition) EmptyMar 3 Jan 2012 - 21:25

Le coton imbibé de démaquillant alla s’écraser sur son front pour frotter jusqu’à rendre la peau rouge d’irritation. Wun pesta plusieurs fois en constatant qu’il était plus difficile que prévu d’ôter cette pâte marron de son front, pâte qui trahissait que la couleur très sombre de ses cheveux, presque noire, n’avait rien de naturel et venait bel et bien d’une coloration. Il ne pouvait pas laisser passer ce genre de détail s’il voulait mener à bien son projet. Si on pouvait appeler cela un projet, bien sûr. En fait ça tenait plus du suicide qu’autre chose, mais l’ex-blondinet ne semblait pas franchement s’en rendre compte. Ou pas encore.

Après s’être acharné comme un beau diable et avoir réussi à ôter les dernières traces, le brun s’admira dans le miroir recouvert de poussière avec un sourire. Il avait l’air d’avoir une auréole rosée le long du front, mais qu’importe. Le résultat était mieux que prévu, même s’il se faisait toujours sursauter lorsqu’il croisait son reflet. Ce n’était que le 2eme jour, après tout. Il passa plusieurs fois ses doigts dans ses cheveux coupés fraichement la veille pour vérifier que la couleur ne restait pas sur ses mains. Ce serait une manière grotesque de se faire repérer, même si la plupart des gens ne verraient en lui rien d’autres qu’un jeune en phase de crise identitaire, cherchant une couleur de cheveux correspondant à son look.

Définitivement, ce qui le choquait le plus, c’était les yeux. Pas de gros changement de ce côté-là en fait. De vairons, il était passé à deux yeux identiquement bleus-gris grâce à des lentilles. Pour la plupart des gens, il passerait probablement plus inaperçu qu’avant, mais pour lui, habitué à croiser un regard dépareillé en s’observant dans un miroir, c’était…perturbant. Il s’y ferait, ceci dit. Wun s’adaptait relativement vite. Heureusement pour lui.

Ayant fini sa mission démaquillant, il quitta la salle de bain en soupirant et regagna ce qui faisait office de salon. Il savait bien qu’un jour ce petit appartement lui serait utile. Il était dégueulasse et délabré, mais personne ne savait que Wun le possédait. C’était là qu’il avait emmené Ellen il y a plus d’un an, et l’endroit s’était encore détérioré. Mais il y avait tout ce dont Wun avait eu besoin : une douche, de l’eau, et un endroit isolé, avec peu de gens et surtout peu de gens qu’il connaissait.

Il sortit de l’appartement, resserrant sur lui la veste longue noire qu’il avait acheté le matin même. Elle sentait le neuf et était encore un peu rigide, mais il l’aimait déjà. Au passage, il attrapa les deux sachets poubelles pleins et les descendit avec lui dans la cour. Comme prévu, il n’y avait personne. Ces quartiers étaient lugubres et généralement inhabités. Les malheureux qui avaient atterri ici pour une raison X ou Y ne s’aventuraient pas trop dehors le soir, il serait relativement tranquille.

Il alluma le feu avec son briquet, et y jeta petit à petit le gros de ses affaires : des dossiers, des journaux, des carnets, des habits. Au final, le garçon n’avait pas grand-chose de personnel. C’était fou, et un peu triste aussi peut-être, d’avoir plus de 20 ans derrière soi et presque pas de bagages personnels. Les choses auxquelles il tenait se compter vraiment sur les doigts de la main. Celles-là il ne les brûla pas bien sûr. Bien cachées dans son nouvel appartement, elles ne le trahiraient pas. Il fallait juste éviter les habits qu’il portait habituellement, à commencer par ses jeans blancs par dizaine que lui seul semblait trouver à la mode.

Wun cligna des yeux, la fumée du feu l’aveuglait un peu et combinée avec les lentilles, lui asséchait les yeux. Bah, il pouvait bien faire ce genre de petit sacrifice. Depuis le temps qu’il préparait tout ça. Contrairement à son habitude, Wun n’avait, pour une fois, pas agi sur un coup de tête. C’était mûrement réfléchi et préparé. Il avait commencé à zieuter les appartements et boutiques il y a plusieurs mois, et à régler quelques détails. Il avait été difficile de trouver des gens capables de lui faire un faux papier d’identité et de fermer leur gueule. Des faussaires, il en connaissait, mais tous affiliés de près ou de loin à la mafia locale ou étrangère. Pas l’idéale pour la discrétion en somme.

Demain il finaliserait tout. Le matin il irait faire le photomaton nécessaire aux faux papiers d’identité. Puis, armé de sa fausse carte, il pourrait se présenter à la boutique de jouets. Le vieil homme qui la tenait l’avait déjà eu 2 fois au téléphone et avait demandé à le rencontrer pour clôturer le dossier avant de l’engager définitivement. La paye était on ne peut plus honorable, plus que l’ex blond n’avait espéré pour tout dire. Il pourrait aussi envoyer la photocopie de son ID à la personne à qui il souhaitait louer un appartement, et tout serait fait.

Il avait déjà, à l’un comme à l’autre, fourni une fausse identité. Il avait été un peu bête sur ce coup-là. Entraîné dans son enthousiasme, il avait appelé le vieil homme, qui lui avait demandé à qui il avait à faire. Wun s’était retrouvé tout bête : il n’avait pas du tout réfléchi à quelque chose d’aussi bête. Pris de panique, il avait lancé une phrase pour détourner l’attention, un genre de « Comment, je ne vous l’ai pas encore dit ? » étonné, et avait fouillé dans ce qu’il avait à portée de main. C’était le journal d’il y a 2 jours à la rubrique mortuaire qui avait stimulé l’imagination de notre russe. Ainsi mourut et naquit au même moment Dan Ebels.

Réalisant après coup que prendre un prénom à consonance américaine au Japon n’était peut-être pas une si bonne idée niveau discrétion et vol d’identité, il fit quelque recherches sur ce fameux Dan. Dan était cuisinier pour une cantine lycéenne, autrement dit loin de la star nationale ou internationale. En gros, Wun ne craignait pas grand-chose… tant qu’il ne traînait pas du côté de ce lycée, ce qu’il ne comptait pas faire.

Lorsque les derniers éléments furent calcinés, Wun éteignit le feu en le piétinant avec une vieille couverture, et retourna dans ce qui lui servait d’appartement de transition. Demain les derniers éléments seraient réglés, et la grande aventure commencerait. Il appréhendait un peu. Beaucoup d’incertitude flottait encore. Il se demandait comment il allait pouvoir revoir Akim et Ellen avec le bordel qu’il allait créer. Il n’était pas sûr qu’Ellen veuille le revoir, ceci dit. Ni Akim d’ailleurs. Avec ce dernier, une discussion allait être nécessaire, mais Wun ignorait encore comment organiser cette discussion.
Les autres ne seraient pas difficile à revoir : la mafia ignorait leur existence, tout bonnement. Le dernier espion supposé surveiller Wun, Akim, avait lâché l’affaire.

Dans tous les cas, le nouveau brun ne regrettait rien. Au début, il avait eu peur, c’est vrai. Mais lorsque le dégout de soi avait dépassé la peur, il avait pu agir. Le déclic ? C’était dur à dire. Ça avait été progressif. Plus le temps passait, et moins le dégoût ou l’horreur ne se manifestait à chaque fois qu’il tuait quelqu’un. Le blondinet l’avait bien senti, il se transformait en pierre. Et il savait où le chemin de la pierre débouchait : sur son père. Le russe l’avait compris, peut-être un peu tard, il allait finir par ressembler, par devenir son père.

Sauf qu’il n’en avait pas la moindre envie. Être un sbire, un pion, une arme pour la mafia, pour son père, ne l’avait au fond jamais dérangé. C’était encré à lui, il n’avait jamais désiré plus ou autre chose. Mais devenir son père ça, ça le dérangeait. Il aurait préféré devenir comme Micha. Mais Micha était un homme étrange, baignant dans la mafia depuis de très longues années sans changer ce qu’il était. C’était un peu comme mettre un homme sain dans une pièce enfermée avec pleins de gens atteints de la grippe et constater qu’il ne tombait pas malade : incroyable et merveilleux.

Wun ignorait ce qui ne tournait pas rond chez lui, ce que Micha avait et lui pas, mais le résultat était là : il mutait en monstre jour après jour. Il n’était pas sûr de pouvoir arrêter ça. Mais il voulait essayer. Quoi de mieux qu’un ex espion de la mafia connaissance toutes les ruses mafieuses pour échapper à la mafia ?
Bon, d’accord. Ca ne serait pas simple. Ça serait même ultra compliqué en restant confiné dans cette ville. L’ennui, c’était que malgré lui, Wun avait des attaches ici. Il voulait recommencer à zéro mais… pas tout à fait. D’aucun lui dirait que c’était carrément du suicide. Et ils auraient probablement raison, mais pour une fois le blondinet voulait un peu croire au conte de fée. Et il était chanceux, car les instances supérieures (à ce moment-là l’auteur regarde sa cheville exploser) lui réservait un sort convenable. Au-delà de ça, le garçon s’était surtout rendu compte qu’il préférait même être abattu comme un chien plutôt que de poursuivre dans cette voie-là. Advienne que pourra. Peut-être que la mafia le laisserait courir gentiment en l’ignorant tant qu’il ne posait pas de problème. Très peu probable, mais Wun n’avait jamais été homme à se faire des sangs d’encre pour tout et n’importe quoi.

Bien sûr, il allait falloir être ultra prudent les premiers temps. Il s’était aussi demandé ce qu’il allait faire avec ses clients –ceux qui lui achetaient de la drogue. Fallait-il changer de cercle ou carrément laisser tomber l’affaire ? L’ennui de la drogue, c’est que ça touche toujours de plus ou moins loin à la mafia. D’un autre côté, ça payait plutôt bien, et pour la première de sa vie, le garçon allait devoir subvenir à ses besoins par lui-même –autrement qu’en jouant le parasite, ce qui s’était pourtant avéré très efficace.

C’est la tête pleine de rêves, de peurs, de menaces, de projets et de problèmes à régler que le garçon remonta dans son appartement. Au passage il croisa à nouveau son reflet dans la porte vitrée et sourit en constatant que cette fois-ci, il n’avait pas sursauté.
C’était le début de quelque chose, et malgré les doutes, le nouveau brun était plutôt confiant en l’avenir, même si la situation ne lui donnait strictement aucune raison de l’être.
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