On peut dire que c'est étrange [PV Niels, mon petit]

[Je m'excuse déjà de tout les surnoms ridicules que je vais te donner, puis qu'Akane va donner à Niels. C'est une maladie incurable et très virale. Et je m'excuse à Momo qui a le droit à son nom et l'utilisation de son perso sans son avis... -Mais j'vais la MP après, hein.]]

Une touffe brune poussée sur ses doigts de pieds, la main tendue vers une branche, un morceau de nourriture, peut être du pain entre les doigts, l'index et le majeur, pour être précis. Des vêtements aux couleurs de l'académie, et une position que même un ahurie comme Elio n'aurait jamais tenté, même seul, pas par peur du ridicule, mais par peur de se casser les os. Et je ne parle pas d'Akane. Non. Malgré que la touffe brune puisse appartenir à la demoiselle puisqu'elle portait elle même un paquet de cheveux bruns partant en mèches plus clairs ou bien plus foncés selon les endroits. Mais elle, elle ne mesuré par plus de deux mètres les bras levés. Même sur la pointe des pieds. Alors que ce gars, là, lui il dépassait bien les deux mètres. Et lorsque l'on vit au Japon, on se demande ce que cette girafe peut bien faire ici, au pied d'un arbre. Et je crois qu'Akane aussi avait l'air sceptique.

Elle venait en fait de contourner le bâtiment et comptait entrer par une autre entrée que l'entrée principale, juste parce qu'il y avait une jolie blonde qu'Akane voulait à tout prit éviter. Cette maudite gamine de deux ans sa cadette s'était entiché du chanteur d'Elykane et depuis quelques jours, s'amusait à la draguer ouvertement, allant même jusqu'à porter sa main sur les abdominaux d'Akane. Les abdominaux passent encore lorsque vous connaissez la personne depuis environs six mois. Mais une parfaite inconnu, étrangère, venu au Japon vous touchant les abdominaux à la troisième rencontre, cela voulait absolument tout dire. Cela signifiait qu'elle ne s'arrêterait pas là et voudrait savoir ce qu'il y a plus haut ou plus bas. Et elle découvrirait qu'Akane n'est pas un garçon mais une fille et connaissant la blonde en question, elle risquait de se voir regarder comme une fille jusqu'à la fin de ces jours. Lorsqu'une populaire s'attache à vous, la seule façon de ne pas perdre, c'est de fuir. Ou d'être sûr que vous tenez un scoop contre elle. Et encore...

Et comme prudence et intelligence sont toujours deux qualités qu'Akane possède, elle lui avait doucement fait comprendre qu'elle n'était pas prête pour une relation avec quelqu'un, puis qu'elle n'appréciait pas trop les personnes moins âgés. Mais devant l'oreille sourde de la blondasse, Akane avait finit par se rendre à l'évidence que parler ne servait à rien mais que sa connaissance des lieux et d'avoir les clés de tout pleins d'endroits géniaux étaient un bon moyen de fuir. Elle avait donc commencer à ne plus passer par ses endroit habituels, maintenant fermement garder par la blonde en question, puis elle avait éviter ses amis et finalement, elle avait même déserter une répétition avec son groupe parce que Morphée lui avait envoyé un sms du genre "Ta blonde est là. T'as pas d'bon goût, elle tiendra jamais la vodka". Elle avait donc bien comprit qu'elle n'irait pas. Mais depuis, elle se demandait si elle avait choisit la bonne option. Prendre de nouveaux itinéraires étaient une chose, ne pas faire de musique en était une autre. Elle comptait être la gagnante sur la patiente et que finalement cette petite blonde l'oubli et jette son dévolu sur n'importe quel autre type, mais si elle ne pouvait plus faire ce qu'elle voulait, elle risquait de ne pas être gentille très longtemps.

Bref, dans tout les cas, Akane venait de contourner le bâtiment par les jardins et après une petite trotte vers l'odeur des fleurs, elle était tombé nez à nez... Ou plutôt ses yeux avaient rencontré un zygoto en mode statue-qui-va-s'casser-la-gueule. Et c'est lorsqu'elle entendit un gémissement qui ressemblait fort à "Écureuil" qu'elle comprit que le garçon d'environs 1m80 et quelques cherchait désespérément la compagnie d'un animal super mignon mais super sauvage et super peureux. En gros, une saleté d'écureuil, ce truc peu intelligent qui oubliait où il avait mis ses noisettes pour l'hiver. Mignon mais sacrement con.

La jeune fille ne se rapprocha même pas, mais posa enfin ses mains dans ses poches, laissa son pied droit venir à la hauteur de son pied gauche - parce que tenir un pose nonchalante en faisant le grand écart, c'était pas tip top caviar - puis pencha doucement sa tête sur le côté, essayant vainement de voir le visage de l'ami des bêtes. Dans tout les sens du termes.

"Je ne pense pas que tu arrives à quelque chose comme cela. Les écureuils sont très peureux. Et je crois qu'ils aiment manger des champignons. Donc si t'as des champignons dans ta poche... Peut être qu'il se montrera un peu plus coopératif. Surtout si t'en poses genre... A cinq mètres toi."

Non, Akane n'était pas une intello, elle avait juste une culture plus grande que la plupart des gens. Surtout au niveau des animaux qui possèdent une symbolique. En Europe, de par sa couleur rouge, on l'apparenté au Diable. Lorsque l'on en rêve, on pense qu'un grand changement va arriver. Généralement, il est symbole d'agilité et de vivacité. Et même parfois de l'indépendance. Et c'est bien le trait qu'Akane préfère chez ce petit vaurien d'écureuil. Les symboles, ça la connait, la petite rebelle.

"Enfin, à mon avis, c'est une cause perdu. Et j'ai l'impression que tu vas te casser quelque chose ou dans tout les cas à te bloquer quelque chose en gardant cette position. Enfin, je ne suis pas là pour t'embêter, et mes conseils ne valent que ce que tu veut leur donner comme valeur, mais toujours est-il qu'il m'étonnerais fort que cet écureuil réapparaissent."

Ou comment expliquer qu'il est inutile et ridicule de faire ce que fait cet arriéré sans être méchant et cassant. Oui, parce que finalement, il ne paraissait pas bien intelligent, ce garçon, ainsi. Et si Akane n'avait pas été ce qu'elle est, elle aurait sans doute couru vers le jeune homme et au choix, lui aurait sauté dessus ou balayé les jambes. Dans tout les cas, c'était la chute assurée. Mais Akane n'était pas Esfir, et n'avait pas la stupidité d'Elena pour l'aider à récupérer son ami perdu dans les branchages.

"Pas spécialement... Plutôt quelques connaissances inutiles en symbolisme. Moi, c'est Akane Hirogami."

La jeune fille regarda la main se tendre vers elle, sans faire remarquer au jeune homme que tout d'abord, faire des culbutes par terre devant un inconnu ça laisse souvent un peu sceptique quand à l'intégrité et le mental du jouer au sol et ensuite qu'au Japon, on se sert assez peu la main, surtout entre personnes de moins de vingt ans qui vienne tout juste de se rencontrer. Mais comme il y a un début à tout, qu'Akane avait l'habitue de faire face à des hurluberlus ne connaissant rien en coutume japonaise et que très franchement, elle non plus n'en avez rien à faire, elle posa sa main aux longs doigts fins dans celle du garçon et la pressa légèrement.

Normalement, elle ne fait pas remarquer à tout le monde qui elle est... Ou plutôt qu'elle est son statut. Déjà parce que généralement cela ne sert à rien, c'est comme si c'était inscrit sur son front "Bonjour je suis l'adjoint du comité des élèves" ou alors parce qu'elle, elle trouve que c'est débile de la faire remarquer. A quoi cela sert qu'elle soit au comité ? Pas en tout cas à assouvir son plaisir personnel de réputation, dont elle n'avait vraiment rien à faire- ni à se rendre plus intéressante. Parce qu'elle n'avait pas besoins de cela, voyez vous. Lorsqu'on est chanteuse d'un groupe sur Keimoo, qu'en plus on est pire qu'androgyne et que tout le monde se demande sur votre passage " MERDE, fille ou garçon ?", que vous êtes amis avec un mec aussi populaire que punk, je nomme Elio Carolis et qu'en plus on a foutus une merde pas possible avec les membres du FLPCB, je peux vous assurer qu'une place dans le comité, cela ne vous fait ni chaud ni froid et que finalement, on ne s'en sert pas beaucoup pour faire asseoir son autorité. Juste quand on a la flemme.

Mais comme vous avez pu le constater, remarquer, voir, j'ai utilisé le terme "normalement" qui implique qu'elle ne l'a pas fait et que cela devient inhabituel. Soit. Elle venait effectivement d'ouvrir la bouche et pour une dernière fois, elle se dit qu'elle dépassait souvent son quota de parole en ce moment. Elle l'avait fait pendant tout le week end de l'évènement, échangeant sourire et bonne humeur, mais elle l'avait aussi fait lors des réunions avec le comité auquel elle prenait pleinement part maintenant. Parce qu'elle était adjointe et que c'était important de donner son avis lorsque l'on est adjoint, surtout quand on a un intello intelligent et sympathique comme collègue adjoint. Akane aimait la compétition, ou plutôt, elle avait aimé la compétition et il restait encore quelques traces de cela. Et puis, elle parlait aussi pendant les réunions de son groupe, ou elle expliquait par des mots ce qu'elle voulait que le groupe fasse, exploitant comme elle le voulait le vocabulaire qu'elle avait emmagasiné. Il lui arrivait parfois encore de devoir chanter ou de faire quelques notes sur un piano ou sur une guitare pour exprimer ses pensées mais de moins en moins. Son but étant de pouvoir remplacer la musique par la parole et la parole par la musique autant de fois qu'elle le voudrait. Son but était de pouvoir communiquer avec tous avec tout les moyens possible. La communication et elle, une grande histoire d'amour qui commençait par quelques phrases de présentation.

"Je suis un des adjoints du comité des élèves, donc si tu as un problème, ben tu sais à qui t'adresser. Je suis aussi le chanteur d'Elykane, donc si on te poses la question comme quoi t'aurais pas vu l'chanteur d'Elykane, tu dis que je suis porté disparu. Donc, tu es nouveau, non ? Pas trop perdu ?"

Ou comment passer d'un sujet à un autre histoire de ne pas à avoir à répondre à des questions indiscrètes ou pas. Akane avait déjà assez l'impression de se vanter d'être un adjoint, donc un gars important, et un chanteur, donc un gars charismatique pour qu'en plus elle doive se taper trente six questions sur son boulot. Et bien que Niels ne ressemble pas à toutes ses filles munis d'un cerveau plus petit qu'un raisin sec, Akane avait la joie d'être parfois un peu parano et elle se dit que derrière ce regard d'abruti gentil pouvait se cacher un stalker pire encore que la blonde. Et d'ailleurs, en parlant paranoïa, cela l'avait souvent aidé à ne pas se faire découvrir. Elle avait parfois l'impression d'être suivit et elle n'osait entrer dans les toilettes par exemple, ou dans les vestiaires ou dans sa chambre que lorsque le passage était libre. En gros que personne n'était présent ou ne faisait attention à elle. Elle prenait un soin extrême à ne pas se faire repérer en tant que fille parce qu'elle était sûre que personne ne comprendrait pourquoi elle était ainsi et que sinon on lui demanderait pourquoi et son passé ressurgirait. Elle avait déjà dû avoir une conversation avec le psychologue de l'académie plusieurs fois, lui expliquant qu'elle allait très bien et qu'elle venait juste parce qu'on lui avait demandé. Ils parlaient entre eux de choses sans importances et Akane le laissait entrer dans ses délires, l'invitant parfois à continuer. Elle l'avait vu trois fois. Elle avait maintenant comprit qu'elle n'irait plus le voir à moins qu'elle est envie de parler de son frère, et elle ne pensait pas qu'elle en est besoins. La seule avec qui elle avait voulut en parler était Elio. Mais elle avait renoncé parce qu'elle avait peur de sa réaction. Soit coléreuse, soit une différence dans leur relation alors si fusionnelle parce qu'elle serait alors une fille et que d'après la connaissance d'Elio, aucune fille ne lui résistait jamais. Et qu'il avait une ou deux fois dit que si elle serait une fille il sortirait bien avec elle.

Sur cette pensée, un sourire nostalgique s'afficha sur le visage d'Akane. Elle savait qu'Elio se prétendait bisexuel, mais elle ne l'avait jamais vu en compagnie masculine et il n'avait jamais fait un geste de séduction vers elle alors qu'il en disait beaucoup sur sa condition possible féminine. Elle ne ria pas, mais son regard se perdit un instant dans ses souvenirs avec Elio. Puis elle secoua doucement la tête avant de placer son regard sur son nouveau compagnon. Elle avisa le banc près d'elle et arracha ses pieds du sol pour venir poser ses fesses sur la surface encore froide du siège de ciment. Elle agrippa le bord avec ses mains et laissa sa tête glisser dans son dos. Elle prit une grande inspiration et se concentra sur Niels. Elle se promit de ne plus laisser de trop son esprit vagabonder comme il en avait l'habitude. C'était une rêveuse nostalgique, ce n'était pas sa faute !

[Terminus.]