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 Quand les opposées s'entrechoquent!

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MessageSujet: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyJeu 10 Déc 2009 - 13:57

Ah… qu’est-ce qu’elle pouvait être fatiguée. Pourtant, cela faisait à peine quelques jours que Svanhilde a commencé les cours. La jeune femme avait un peu de mal avec le décalage horaire mais elle tentait tant bien que mal de s’en accommoder. Heureusement, un jeune homme l’avait aidé le jour de son arrivée. L’intellectuelle l’avait trouvé intéressant bien qu’un peu extravaguant. En fait, elle avait appris qu’il faisait partit du groupe des populaires. En effet, Il y avait bien d’autres catégories de gens dont celui les intellos dont elle faisait partit, apparemment.

Bref… Les premières journées de Svanhilde dans cette académie ont été quelque peu laborieux surtout en ce qui concernait les cours. Il lui avait fallut le temps de se réhabituer et de s’adapter à ce nouveau rythme. Seulement, la jeune femme avait plus d’heure de cours que la plupart des élèves de sa classe parce qu’elle avait choisit, principalement comme enseignement, les langues. L’anglais, le japonais et le français pour être plus précise. Après tout, l’intello s’en fichait de travailler plus à partir du moment où ce qu’elle faisait l’a passionné. C’était le cas avec les langues et les différentes cultures. Par contre, elle n’avait pas du tout le m^me engouement avec les matières scientifiques. Chacun sa spécialité !

Ensuite, Svanhilde avait découvert son nouveau lieu de repos, sa chambre quoi… Elle n’était ni trop petite ni trop grande. Un espace suffisant pour deux personnes… Ah oui, la jeune femme avait appris qu’elle avait une colocataire mais elle ne l’avait pas encore vue. Ça pouvait sembler bizarre mais, en tout cas, Svan espérait qu’elle s’entendrait bien avec Sa camarade et que celle-ci serait sympathique parce que sinon la cohabitation s’annoncerait difficile. Ce serait dommage !

Enfin, là… Svanhilde avait une après-midi de libre alors elle en profitait pour travailler. Ben oui, la demoiselle ne perdait jamais le nord. Après tout, la jeune femme pourrait se reposer et se détendre ce soir, elle avait tout le temps pour ça. Un peu insomniaque sur les bords, elle dormait très peu voire pas du tout. Ainsi, l’étudiante s’était donc attelée à chercher un lieu pour travailler tranquillement. C’est alors que ses pas la dirigèrent vers la salle de permanence parce que la bibliothèque était trop bruyante à cette heure-là. Arrivée sur place, elle qui espérait être seule, ce ne fut pas le cas.

Une jeune femme était déjà présente sur les lieux alors Svanhilde s’était incliné légèrement, elle murmura un « bonjour » puis celle-ci alla s’installer sur une table au fond de la salle. L’étudiante sortit son ordinateur portable de sa sacoche. Celui-ci était son outil de prédilection pour bosser. Cependant, il était complètement déchargé… pas de chance. Rapidement, elle fouilla la pièce de son regard en se mettant en quête de la prise électrique. Cependant, elle avait beau cherché, elle ne la trouvait pas… à moins que ? Forcement, l’objet désiré se trouvait à coté de la fille. Comment allait-elle faire ? Il ne lui restait plus qu’une solution…La jeune femme respira un bon coup et se lança.


« Excuse-moi, mon ordinateur est déchargé et la prise est à côté de toi… est-ce que ça ne te dérange pas de te décaler ? »

Svanhilde venait de tout dire d’une traite, du moins, elle le pensait… c’est un miracle si son interlocutrice avait compris quelque chose à ses propos. Comme d’habitude, elle avait paniqué et elle panique toujours quand la jeune femme adressait la parole à quelqu’un… Marre de cette timidité ! Elle espérait simplement que sa camarade ne l’ignorerait pas, c’était tout ce qu’elle demandait.


Dernière édition par Svanhilde Valkirijia le Mar 25 Mai 2010 - 17:35, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyVen 11 Déc 2009 - 10:43

    La salle de permanence était dépourvue de vie, comme si un vent mortifère avait soufflé sur l’académie Keimoo. Les alentours n’avaient pour effervescence que des bavardages lointains appartenant à des élèves qui, sitôt qu’ils passaient par là, empruntaient d’autres horizons. Par les fenêtres de cette fameuse pièce qui possédait une allure de prison angoissante, on pouvait aisément contempler un ciel au bleu azuréen, doux dont les nuages mousseux évoquaient un monde gourmand et angélique, où la légèreté prédominait. C’était cette même légèreté qui faisait rêver Myra Jefferson, affalée sur sa chaise, bâillant à s’en décrocher la mâchoire. Sa nonchalance était telle qu’elle n’avait nullement pris la peine de sortir ses affaires, son sac gisant misérablement aux pieds de sa table, tandis que l’adolescente triturait les fantaisies de son écharpe faite mains. Elle s’ennuyait à mourir, mais elle n’avait que ce qu’elle méritait. Cette sanction lui avait longuement pendue au nez, tandis qu’elle se divertissait en cours en confectionnant des cocottes en papier, ou en divertissant son voisin avec un acharnement démonstratif de son désintérêt total pour les études. Elle n’aspirait qu’à se divertir, butinant joyeusement d’excès en excès, sans se soucier des conséquences que cela pouvait engendrer. Le divertissement était son credo, mais il avait aussi pour effet de la détourner de ses objectifs et de ses idéaux les plus secrets. Quant à ceux qui la méprisaient pour son sourire parfois agaçant par sa spontanéité, elle faisait abstraction de leurs critiques mal placées, qui la qualifiaient sournoisement de libertine, parmi tant d’autres termes tous plus grivois et tendancieux les uns que les autres. Myra essayait tant bien que mal de vivre avec, sauf que sa patience avait des limites. Il suffisait de l’observer pour le constater, car cela faisait une heure qu’elle était collée et il lui en restait une à écouler.

    Comme personne avait encore eu l’excellente idée de la rejoindre, elle fut contrainte de s’occuper à sa manière, que ce soit en mâchant une boule de gomme avec application, formant grâce à elle des bulles colorées à l’odeur délicieusement sucrée, ou encore en extirpant discrètement de sa poche son Ipod nanochromatic et vert pomme pour se régaler des nouvelles musiques qu’elle avait récemment téléchargées. Jambes croisées, son pied droit fouettait l’air en se dandinant de droite à gauche, tandis que les mirettes vert foncé de la rebelle restaient captivées par la somptuosité céleste qui s’offrait à elle, cependant habitée par ces satanés volatiles qui lui faisaient envie. Ils étaient libres eux, ils pouvaient voguer tranquillement sur ce gigantesque océan commun à la planète entière, et qui leur garantissait une véritable fluidité dans leurs mouvements. Mais la vie, aussi injuste soit-elle, l’avait conçue comme une misérable humaine condamnée à garder les pieds sur terre qu’elle le veuille ou non. Personne pour la propulser au sommet, seulement son imagination pour lui faire oublier qui elle était, à savoir une mortelle destinée à mourir, après avoir eu une existence banale toutefois basée sur un épicurisme sans faille. Dommage que beaucoup faisaient foirer ses plans, qualifiant cette énergumène de folle à lier ou d’inconsciente au cerveau empoisonné par les litres d’alcool qu’elle gobait soirée après soirée. Mais c’était ainsi, et Myra n’était pas décidée à modifier sa pensée.

    Elle émit un énième soupir d’ennui et de découragement quand des pas s’introduisirent soudainement dans la salle de permanence. Toujours avachie et plongée dans son monde aux couleurs gaies et acidulées, elle ne prêta pas directement attention à sa nouvelle interlocutrice, peu soucieuse de ses agissements. Jusqu’à preuve du contraire, la plupart des gens de cette académie ne vivaient que pour eux et ceux qui leur ressemblaient comme des clones. Le reste ne comptait plus, y compris ces marginaux qui espéraient naïvement s’imposer par un style authentique et une attitude anti-sociale qui briserait toutes les conventions et en ferait un personnage survolté. Il faut croire que les mentalités ne sont plus à la rébellion, et que chacun aspire à s’amuser sagement, avec quelques cuites de temps en temps, se laissant docilement conditionner par la vie étudiante, dernier tremplin avant de fouler un territoire inconnu : celui des adultes. Peu pressée d’en arriver là, mademoiselle Jefferson continua de bouder activement, sa bouche en cul-de-poule, les sourcils froncés et l’esprit totalement déconnecté de la réalité. La jouvencelle qui venait d’arriver interrompit cependant cette succession d’images issues de son imagination, et qui auraient pu se dénombrer par milliers si on ne l’en avait pas brusquement éloignée. Elle cligna des yeux et se redressa sur sa chaise, aussi majestueuse qu’un pan et hautaine qu’une snobinarde dont le rang social la conforterait dans l’idée que les autres ne sont que des vermines. Néanmoins, elle écouta avec attention la demande de son interlocutrice, inconsciemment soulagée de ne plus être aussi seule que ce qu’elle n’avait jamais cessé d’être depuis le début de ces deux heures de colle. Sans piper mot elle se décala, considérant avec curiosité cette jeune personne dont elle observa scrupuleusement l’appareil. Puis elle s’appropria ce dernier, lui arrachant des mains et s’occupant de brancher le tout sur la prise convoitée.


    - Désolée, c’était plus fort que moi. Je m’ennuyais à mourir, c’est une bénédiction que tu sois ici dis donc ! Je vais pouvoir m’occuper les mains. (dit-elle en caressant délicatement l'ordinateur) Tu viens pas ici pour travailler quand même hein ? Rassure-moi !

    Si pour d’autres le fait que l’inconnue soit venue travailler calmement était une évidence, une suite logique, il n’en n’était rien pour Myra qui voyait ce bijou de technologie comme un moyen de s’amuser une fois de plus. En voilà un excellent assassin du temps, qui avait aussi le don de nous exploser les yeux à nos heures perdues. Mais ses courbes anguleuses étaient si attirantes que notre épicurienne ne put s’empêcher de caresser amoureusement le dos de l’ordinateur, dont elle finit par ouvrir et disposer l’écran de telle sorte que son interlocutrice pourrait travailler confortablement. Mais pour combien de temps car à en juger par le tempérament de cette demoiselle, elle ne semblait pas décidée à laisser passer cette heure dans un silence cérémonieux.


Dernière édition par Myra Jefferson le Mar 6 Avr 2010 - 18:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyMar 5 Jan 2010 - 14:05

Si Svanhilde était directement retourné dansa chambre pour se reposer, cela lui aurait évité bien des désagréments… pour l’instant, on ne parle pas encore de problèmes mais des coïncidences pour le moins étranges. En effet lorsqu’elle s’était rendue en salle de permanence, l’intello pensait que la pièce serait vide ce qui n’était absolument pas le cas. Travailler tranquillement… ce n’était même plus la peine d’y penser surtout avec la demoiselle qui se trouvait en ce lieu. Au début, l’étudiant ne lui avait pas prêté grande attention parce qu’elle était concentrée sur la tache qu’elle allait accomplir c’est-à-dire ses devoirs. Cependant, une circonstance fit que la jeune femme du s’intéresser à sa comparse parce que la seule prise de la salle se trouvait à côté de sa voisine. C’était une fille à l’allure étonnante qui détonnait dans le décor qui l’entourait… elle semblait ne pas vouloir en faire parti. En tout cas, c’était ce que Svan ressentait venant de son aura.

Peu importe, son interlocutrice se décala à sa demande mais l’intello ne comprit pas immédiatement que son ordinateur lui avait été retiré des mains. La rebelle lui avait déjà branché quand elle lui adressa la parole. Elle était désolée, c’était plus fort qu’elle… L’intello ne comprenait pas les propos de la jeune femme. Elle s’ennuyait à mourir ici ? L’étudiante ne voyait pas pourquoi… si l’autre était là, c’était bien pour travailler, non ? Alors, logiquement, elle ne devait pas s’ennuyer. Ça n’aurait pas été son cas. Que Svan soit là, c’était une bénédiction… pourquoi pas... ? Cependant, elle eut un sursaut quand la demoiselle lui dit qu’elle pourrait s’occuper les mains en effleurant son ordinateur. L’intellectuelle n’aimait pas ça… c’était son ordinateur… à elle… propriété privée. PAS TOUCHE ! L’avantage que l’étudiante avait, consistait dans le fait qu’elle pouvait masquer ses expressions derrière son masque impassible quand elle le voulait fortement et surtout, quand il s’agissait de colère.

Cependant, celle-ci retomba très vite en remarquant que son interlocutrice n’était pas banal plutôt excentrique même. En fait, totalement hors normes serait plus exact alors Svanhilde la laissa faire à sa guise bien qu’un peu inquiète pour son outil de travail. Si l’intello ne venait pas pour travailler ici, que pouvait-elle faire d’autre ? Soudain, l’étudiante eut un éclair de génie. Peut être que la jeune fille présente était en heure de colles ? Cela était tout à fait possible. La jeune femme n’en avait jamais fait, elle ne savait pas ce que c’était mais sa voisine avait l’air de vraiment s’ennuyer. Bon, par contre, Svan avait été renvoyée… On ne peut pas être clean à tous les niveaux, il faut bien que les gens aient des défauts ainsi que des qualités sinon le monde serait monotone et homogène. Nous avions dans cette salle de permanence de parfaits opposés. L’épicurienne, profitant des plaisirs de la vie et, l’intello, travaillant d'arrache-pied ne s’accordant que quelques rares pauses.

Le comportement de la rebelle ne rentrait pas dans les normes de Svanhilde mais elle était intriguée, cela avait avivé sa curiosité. L’étudiante s’installa devant son ordinateur portable que la jeune femme avait préalablement ouvert et allumé. Vite fait, elle consulta ses mails avant d’ouvrir ses cours qu’elle allait commencer à recopier. Cependant, la rebelle la regardait toujours alors avec un sourire tout timide, elle se décida, enfin, à prendre la parole.


« Si… je suis là… pour travailler. Est-ce si étonnant ? Cette salle est fait pour ça après tout. Et vous, que faites-vous donc à part vous ennuyer ? N’avez-vous pas de devoirs à faire ou autre chose de scolaire pour vous occuper ? »

Svanhilde et sa naïveté qui, parfois, peut être très impressionnante alors qu’elle a des raisonnements très profond qui en désarçonne plus d’un mais non, là… Elle ne comprenait ce qu’on pouvait faire d’autre à part travailler dans une salle de permanence. Un esprit très ouvert mais parfois, très restreint sur certains point, tout de même.


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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptySam 9 Jan 2010 - 13:45

    Quand on observait attentivement les deux jouvencelles, on ne pouvait espérer les voir s’associer pour une quelconque activité. Leurs personnalités étaient trop différentes, et ces oppositions transparaissaient notamment dans leurs tenues vestimentaires. Cependant, Myra trouvait qu’il s’agissait d’un indicateur très réducteur dont il ne fallait pas toujours tenir compte pour juger la personnalité d’un être autre que soi, et qui avait la capacité d’influer sur nos sentiments quoiqu’il advienne. En observant sa nouvelle rencontre, elle put comprendre qu’elle ne faisait pas partie d’un univers aussi désinvolte et extravagant que le sien, dont la dépravation et la déchéance étaient les maîtres mots pour le désigner, en plus du divertissement qui était une chose essentielle pour l’adolescente à la peau mate. Non, vraiment, en fixant intensément les prunelles de Svan, elle ne voyait rien qui aurait pu la convaincre de sympathiser avec elle autrement que dans une telle situation, qui exigeait de sortir de sa coquille si on ne souhaitait pas passer une ou deux heures interminables à se rouler les pouces. Apparemment, la jolie inconnue ne savait pas ce que signifiait être en colle, puisqu’en effet, toute personne se rendant dans cette salle venait avec l’objectif de travailler, de se perfectionner dans certaines matières. Mais voyez-vous, ce n’était pas l’activité préférée de mademoiselle Jefferson, qui prônait pour tout ce qui touchait de près ou de loin à l’amusement. Alors vous pensez bien que lorsque l’autre lui sortit qu’elle était belle et bien venue pour s’acharner sur ses devoirs et sur ses cours, qui ne demandaient pas tant d’attention de sa part, Myra tomba des nus et arqua un sourcil. Elle était intriguée par ce besoin que les gens avaient de prendre leur avenir en mains, alors qu’ils n’étaient même pas certains d’être acceptés comme il se devait sur le marché du travail. Il n’y avait qu’à observer le taux de chômage, en particulier chez les jeunes, surtout en ces temps où les caisses de l’Etat se vidaient considérablement, où la crise empiétait sur le moral de chacun, ce qui démotivait davantage les jeunes générations qui n’avaient plus du tout envie d’œuvrer pour leur futur.

    Si la rebelle était trop bornée pour comprendre quoique ce soit, elle n’en restait pas moins perspicace sur les diverses évolutions de la société, qui la dégoûtaient de cette existence routinière qu’elle menait. En plus de vouloir s’échapper des conventions sociales, le plaisir éprouvé lors des party où elle s’invitait sans demander son reste, venait aussi de cet oubli des soucis, qui était essentiel pour qu’elle se sente bien dans sa peau. Et puis, à bien y réfléchir, elle ne s’était jamais trop cassé la tête pour apprendre quoique ce soit, et la seule chose qu’elle avait retenu de cette planète qui s’auto-détruisait, c’était qu’elle était vouée à une mort très prochaine, provoquée par les empreintes meurtrières que l’Homme y avait laissées. Cependant, elle n’en était pas arrivée à mépriser sa propre espèce, car comment se faire plaisir autrement sans la folie des autres ? Et comment s’amuser d’une jeune fille studieuse si on n’était pas capable de remarquer sa timidité, et son attitude coincée qui la rendait aussi ennuyeuse que soporifique ? Certes, Myra ne ferait pas de mal à une mouche, à moins que quelqu’un vienne la chercher en lui tirant les cheveux ou en lui donnant des ordres. Mais Boucle d’Or aux yeux érudits l’intriguait et lui donna presque envie de ne pas se défenestrer du haut de cet étage, qu’elle considèrerait désormais comme une prison. Il lui fallut un temps pour digérer ce qu’elle lui avait sortie, à savoir qu’elle était venue pour travailler…travailler…rien que ce mot sonnait creux dans son cerveau, qui n’avait pas encore assimilé la notion de l’effort. Puis, pour rajouter une couche, on lui demanda si elle n’avait pas de devoirs à faire ou une quelconque leçon à réviser. Peut-être qu’elle croulait sous les tâches scolaires actuellement ? A vrai dire, elle n’en n’avait fichtrement aucune idée, puisque l’unique raison pour laquelle elle fréquentait les cours, c’était la forme. Et oui, en dépit du fait qu’elle était une irréductible petite merdeuse rebelle et butée face au travail, elle avait encore un minimum de politesse pour faire honneur de sa présence. Toutefois, inutile de préciser qu’un large sourire fleurit sur ses lèvres, laissant échapper un ricanement. Il n’était pas forcément badin, mais il avait tout de même un petit quelque chose d’espiègle qui correspondait tout à fait à Myra. D’ailleurs, peu après avoir laissé un long silence s’installer suite à l’interrogation de son vis-à-vis, elle se gratta sa tignasse et tripota son écharpe confectionnée par ses soins.


    - Ho tu sais, je ne me souviens même pas du dernier jour où j’ai travaillé sérieusement pour mon avenir. Je me demande comment ils ont pu accepter mon dossier ici, avec les résultats que j’ai. Oh mais que dis-je, je n’en ai aucun puisque je m’affaire à trouver des excuses bidons pour esquiver les périodes d’examens ! C’est ballot !

    En effet, c’était ballot et surtout exaspérant pour le corps professoral qui la voyait comme un cas non élucidé, une sorte d’affaire classée que personne ne pourrait résoudre. Même si il s’agissait d’une enfant extravagante, Myra était étrange dans son genre. Malgré son manque de motivation et son désintérêt total pour tout ce qui concernait les études, elle possédait une certaine capacité de réflexion cependant fréquemment étouffée par les quelques substances illicites qu’elle consommait sans modération. Dans ce cas, elle ressemblait plus à un déchet qu’à un être humain, je le conçois. Mais ça ne l’empêchait pas d’être lucide à ses heures perdues, comme en celles où elle fit face pour la première fois à une intellectuelle, une vraie, qui se complaisait dans sa position de mouton. Svan n’avait absolument rien de rebelle, de gothique, de populaire ou de quoique ce soit d’autre. Et vue l’importance qu’elle accordait à son ordinateur dont elle éloigna subtilement Myra en se l’appropriant, ça ne faisait aucun doute que le labeur pour elle, c’était la Vie !

    - Et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne suis pas vraiment là de mon plein gré. On m’a collée parce que je faisais des origamis avec un artiste spécialisé dans cette discipline, suite à quoi ma table se trouvait envahie de plus d’une vingtaine de cocottes en papier. Franchement, l’Art n’est plus aussi apprécié que jadis ! C’est triste. Mais dis-moi plutôt comment tu t’appelles. Oh, je sais, je vais te donner un surnom. Hmm…que dis-tu de Petit Canari des Iles, ou encore Boucle d’Or ? Je ne sais pas, que préfères-tu ? »

    Questions existentielles, lorsque vous nous tenez.


Dernière édition par Myra Jefferson le Mar 6 Avr 2010 - 18:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyMar 6 Avr 2010 - 17:21

    Svanhilde était dépaysé. Quelques instants auparavant, elle était dans l’académie Keimoo… plus précisément, dans une salle de permanence. Maintenant, où était-elle ? Grande question ! Par sa seule présence, Myra créait son propre environnement dans lequel l’intellectuelle ne se sentait pas à l’aise puisqu’elle n’était pas sur un terrain qu’elle connaissait. C’était comme partir à l’aventure… Et l’aventure, c’était très tentant… Trop tentant. Les panneaux de signalisation qui clignotaient en faisant « Danger ! Danger ! Pente raide ! » ne l’alarmait pas. Non, non. La curiosité… céder à la curiosité, c’était mieux… beaucoup mieux. Sa pile de travail attendrait.

    Quoi ! Oh Dieu du travail ! Svan a succombé à la tentation ! Que faire, que faire ? Rien… Il ne nous reste qu’à observer… et c’est ce que la jeune femme fit discrètement. Elle détailla sa voisine au look décalé, au teint mate, aux yeux verts étonnants… que dire de plus. Exotique ? Une allure nonchalante, une attitude non-réglementaire… Rebelle ? Certainement. Surtout, vu la réaction qui avait été à l’opposé de la sienne, quand Svanhilde lui avait dit que, effectivement, elle était bien venue pour travailler. Son sourcil arqué fit naître un sourire sur ses lèvres mais ses propos la firent légèrement grincés des dents.


    « Ne t’en vantes pas ! Y’en qui ont trimé comme des dingues pour rentrer dans cette académie. »

    Retour à la case départ. Svanhilde s’était énervée alors qu’elle ne l’avait pas voulu. Bien sûr qu’elle connaissait ce que l’avenir leur montrait et ça n’avait rien d’avenant. Ça donnait plutôt envie d’abandonner que de persévérer pour tenter de réussir parce que, généralement, il faut tout donner pour réussir. Tout notre temps ! Et le temps, c’est vital pour tant de choses que s’il est uniquement monopolisé par le travail, on ne s’en sort plus. Un jour, on lui avait donné en Philosophie une question qui l’avait fait rudement réfléchir : Travailler moins, est-ce vivre mieux ? Eh bien, la jeune femme est toujours plongée sur cette question à laquelle elle ne voit de véritable réponse.

    Svanhilde soupira et se calma. Ce qui l’avait mis en rogne, c’était l’irrespect justement dont Myra avait fait preuve envers tous ce qui ont travaillé pour arriver ici. Chacun avait sa manière de penser, elle ne pouvait rien y faire… A part apprendre à connaître son interlocutrice. Voisine qui lui disait justement quelque chose… Quoi ? Elle ne savait pas mais la jeune femme avait l’impression de l’avoir déjà vu… ce qui est tout à fait possible. Cependant, ce n’était pas son visage ou sa silhouette qui lui disait qu’elle la connaissait mais plutôt certains ornements, habits qu’elle portait. Où avait-elle pu les voir ?

    En tout cas, Myra s’ennuyait et c’était visible ainsi que compréhensible. Elle faisait l’effet à Svan d’être un fauve en cage. Elle n’était pas ici de son plein gré. Les heures de colles pour elle, c’est la Mort. La jeune femme ria.


    « En effet, l’Art n’est plus aussi apprécié que jadis mais peut-être que si tu en faisais dans la bonne discipline, tu serais complimentée au lieu d’être collé, non ? »

    Un trait d’esprit. Bref… c’était définitif. Elle lui rappelait quelqu’un ! Mais qui bon sang ! Svan n’arrivait pas à lui mettre un nom. C’est important un nom… d’ailleurs, ce n’était pour rien que sa voisine était entrain de lui demander le sien mais ces surnoms, elle ne les aimait pas. Elle en avait soupé tout le long de sa scolarité en Norvège alors il était hors de question qu’elle se les reprenne ici.

    « Je préférais que tu m’appelles Svan parce que j’avoue que ces surnoms, je me les traines depuis très longtemps. J’aimerais sortir de la routine. »

    Ça y était ! Svanhilde se rappelait d’où elle avait vu ses habits et le reste. Et d’un seul coup, elle devint blanche. Car si c’était bien la personne qu’elle pensait… Eh ben, c’était pas gagné pour les années tranquilles qu’elle comptait passer à Keimoo.

    « Dis-moi, juste par pure hasard, tu ne serais pas Myra Jefferson ? »
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyMar 6 Avr 2010 - 18:41

    Depuis que Svan avait mis les pieds dans cette pièce, Myra se demanda si le temps s’était accéléré parce qu’elle tuait son ennui par ses répliques de rabat joie irréductible, ou si il avait brusquement ralenti parce qu’à défaut d’attiser sa curiosité, elle lui faisait l’effet d’un somnifère. Dans un certain sens, ce serait un avantage pour tout le monde car en ce qui la concernait, il était préférable de la voir assoupie, sagement dorlotée par les bras de Morphée, plutôt que de la voir s’exciter comme une pile électrique à l’entente du mot « fête » et autres expressions qui sous-entendaient d’interminables nuits de débauche et de dépravation. Il n’y avait que cette perspective pour l’enchanter, et dans sa piètre vie d’adolescente, elle ne voyait rien d’autre pour la faire sourire spontanément. Tout le reste suscitait sa colère, et engrangeait une haine incommensurable à l’encontre de ceux qui ne la comprenaient pas. Et à mesure qu’elle tentait vainement de s’intéresser au cas de sa nouvelle interlocutrice, ses poings se crispaient, ses ongles noircis par les couches de crack qu’elle sniffait en compagnie de ses camarades nocturnes s’enfonçaient dans sa peau, et ses raisonnements lui rappelèrent inéluctablement les paroles faussement bienveillantes de sa mère. D’ailleurs, est-ce que cette dernière ne se serait pas réincarnée en cette petite impertinente à la chevelure dorée qui, en fin de compte, ne méritait pas tant que ça les jolis surnoms poétiques que notre anticonformiste lui avait attribués ? Elle eut comme un mouvement de recul, en surprenant le courroux qui se lisait facilement dans l’attitude de l’intellectuelle. Quand elle prétendit que beaucoup avaient trimé pour arriver dans cette académie prestigieuse, Myra eut envie de rire à gorge déployée. Cependant, il y avait un goût tellement âpre et amer autre que la cigarette qui remonta jusqu’au bord de ses lèvres, qu’elle en oublia d’être sournoise comme elle pouvait l’être à ses heures perdues. Se levant doucement et croisant les bras sur sa poitrine, elle toisa Svan de la tête aux pieds.

    - Laisse-moi rire. La majeure partie des gens que je connais ici sont des fils à papa qui n’ont été intégrés ici que pour le compte en banque de ce dernier. Coucou, ici la Réalité, je te rappelle à l’ordre et t’annonce que tu es en plein délire. Si toi tu as trimé pour venir jusqu’ici, c’est très bien, personne ne t’en tiendra rigueur, surtout pas moi.

    Arborant une moue boudeuse soulignant parfaitement ses accès de gamineries, elle se rassit sur sa chaise avec de vifs mouvements de corps. Puis, tournant brusquement le dos à Svan, elle signifia ainsi son envie de ne plus entendre ses critiques démoralisantes jusqu’à nouvel ordre. Son menton appuyé sur la paume de sa main droite, elle soupira un grand coup pour évacuer ce surplus d’agacement qu’elle venait d’emmagasiner. Soyons enfin réaliste. Svan lui avait rappelé qu’elle ne méritait pas sa place ici quoiqu’elle puisse en dire. Mais pouvait-on lui reprocher d’être aussi rêveuse qu’un artiste, et aussi révolutionnaire qu’un résistant du temps de la Seconde Guerre Mondiale ? Et puis, à l’écouter, cette Svan, Myra ne détenait aucune qualité humaine pouvant lui faire comprendre qu’elle aurait beau s’amuser comme une folle, elle faisait cependant preuve d’irrespect envers toutes les personnes qui avaient bossé comme des forcenés pour avoir une place ici. Elle ne releva rien quant à sa vision de l’Art, passion qui, selon elle, aurait peut-être permis à la rebelle de ne pas être collée, se tournant les pouces, bien résolue à ne rien accomplir du labeur qu’on exigeait d’elle. Elle continuait de bouder comme une pauvre enfant à qui on n’avait pas acheté sa peluche préférée. Figurez-vous qu’elle était capable de vous faire le même cinéma qu’un chérubin dans un supermarché, hurlant de sa voix stridente qu’elle pêchait d’on ne savait où, se roulant par terre pour foutre la honte à la personne qui l’accompagnait. En même temps, sa dignité était aussi sur la sellette, mais elle ne lui accordait aucune importance parce qu’elle avait conscience du peu de respect qu’elle se portait à elle-même, en s’infligeant toutes ces nuits à caractère immoral qu’elle vivait parfois dans le plus grand secret.

    Vint la question des surnoms. Cela faisait la deuxième fois que la blondasse ouvrait sa bouche depuis que Myra avait commencé sa bouderie. Cette dernière ne tarda pas à se défaire de son silence en marmonnant des paroles quasi incompréhensibles.


    - Grumpfleuh…me parle pas, j’te boude…veux plus rien entendre…m’en fous…Boucle d’Or quand même…

    Et autres bribes de ses pensées qui auraient tout autant pu être apparentées à des onomatopées dont la signification restaient jusqu’alors non élucidées. Par contre, quand il s’agissait de parler d’elle, de faire son intéressante en se donnant en spectacle, elle était la première à faire des pieds et des mains pour que tout le monde la voit et admire cette pseudo-popularité qu’elle avait acquise, par son dévergondage intempestif et par ses gestes aux conséquences inconsidérées. Qu’on se le dise, la populace appréciait toujours ceux qui ne réfléchissaient pas, qui se laissaient porter par leurs pulsions. Ca les amusait pour la simple et bonne raison que la personne en question n’était qu’une bête de foire pour eux. Myra se confortait dans cette position, et c’était une condition bien misérable qu’elle s’imposait là.

    - Je suis bien Myra Jefferson. Pourquoi ? Tu fais partie des services secrets ?

    Elle venait de se tourner en direction de Svan, de la même manière qu’elle lui avait fait l’hôtel des fesses tournées, expression de chez moi que vous trouverez peut-être bizarre mais que moi j’aime bien, et puis prout. La fixant d’un regard suspicieux, elle se demandait d’où elle avait bien pu entendre son identité. D’accord, elle savait qu’elle détenait une certaine influence sur une minorité de personnes, mais de là à ce que son nom se répande jusqu’à atterrir dans les oreilles d’un petit canari des îles, voilà qui était bien étrange. A demi-flattée par le fait qu’on puisse la reconnaître en un clin d’œil, elle exprima cependant son anxiété quant à savoir dans quelles circonstances elle avait eu vent de son existence. Elle agrippa donc son écharpe multicolore cousue par ses soins, et se pinça la lèvre inférieure en capturant de ses dents parfaitement alignées son piercing noir qui lui octroyait une allure singulière. L’inquiétude se voyait clairement sur son visage. Elle craignait qu’on ait attenté à son Ego.
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyMer 7 Avr 2010 - 17:02

    Plus le temps passait, moins elle comprenait Myra. En fait, si… mais Svanhilde pouvait être très bornée parfois. Elle ne savait pas sur quel pied dansé avec la demoiselle. Quand l’intellectuelle avait débarqué, elle s’était sûrement dit qu’elle allait enfin pouvoir tromper son ennui. Ensuite, avec son adroitesse habituelle, la jeune femme avait réussi par on ne sait quel miracle à braquer son interlocutrice. Autant dire que l’une comme l’autre avait des caractères bien trempé et comme chacune campait sur ses propres positions, ça commençait à faire des étincelles.

    Assisse, Svan regarda sa camarade se lever et la toiser. Ben oui, elle avait démarré au quart de tour sur la réplique de Myra. Maintenant, sa voisine lui renvoyait la balle en pleine figure. Comme si elle n’était pas au courant… Certes avec son dossier, elle aurait pu s’inscrire partout… Avant. Aujourd’hui, l’appréciation de son ancien principal -marqué en lettre capital et en rouge- faisait tâche. Elle n’était pas dupe… l’argent de sa mère avait aidé à la faire intégrer ainsi que certaines relations de son père. Elle était très loin d’être fier d’elle pour le coup. Et tout ça pour une gifle… Une vulgaire gifle qui avait heurté la fille de son ancien proviseur. Une fille imbue d’elle-même, aimant rabrouer les autres et les insulter sauf qu’un jour, c’était tombé sur Svan. Elle n’y était pas passée par quatre chemins pour lui envoyer ses quatre vérités dans les dents. En représailles, la gamine avait voulut la frapper mais l’intellectuelle avait été plus rapide. Et la voici, ici, entrain de se remémorer cet incident à cause de Myra. D’une voix tout triste, elle fit :


    « Je connais la réalité… rien n’est jamais ni tout blanc ni tout noir… »

    Svanhilde la regarda s’assoir et lui tourner le dos en boudant. Cela la fit doucement sourire. La demoiselle lui rappelait un de ses petits cousins. Dès que quelque chose ne lui plaisait pas, il boudait… Quand on n’accédait pas à ses désirs enfantins, il boudait… même chose quand on le réprimandait. Il pouvait rester des heures sans adresser la parole à personne ou marmonner des choses incompréhensibles comme le faisait Myra en ce moment. Sauf que là, l’intellectuelle avait l’impression de l’avoir blessé donc elle s’en voulait. Que pouvait-elle faire pour la remettre dans de bonnes dispositions ?

    Surtout que la demoiselle lui disait quelque chose, qu’elle l’avait déjà aperçut quelque part. Et puis, son but n’était pas de se faire une ennemie… au contraire, elle cherchait désespérément à la comprendre mais sa manière de s’exprimer laissait à désirer. Svan était comme ça… les relations humaines n’étaient pas son fort. Elle arrivait fort bien à extirper toutes sortes d’informations à un livre ou à internet. Par contre, niveau social, c’était le zéro pointé. Avec les surnoms, elle avait réussit tant bien que mal à lui extirper quelques mots. Une fois de plus, elle émit un soupir à peine perceptible sans pour autant se départir de ce fin sourire qui ornait ses lèvres. Myra se comportait vraiment comme une gamine.


    « Boucle d’Or, alors… si ça peut te faire plaisir. »

    On aurait dit une mère qui cédait un caprice à son enfant. Svan n’en revenait pas. Puisqu’elle se rappelait enfin où elle avait vu ses habits et ses ornements, la jeune femme commença sérieusement à s’inquiéter. Le peu de couleur qu’elle avait pris s’était évanouit. Sa camarade n’avait pas l’air de l’aimer… ou même de l’apprécier. D’un côté, c’était normale… ce n’est pas une heure qu’on apprend à connaitre quelqu’un ou à revoir ses positions sur certains sujets. Sa fatigue reprit le dessus, elle redevint lasse comme sans vie. Et ce phénomène s’accentua lorsque Myra répondit à l’affirmative à son interrogation. Eh bien… Voilà un lieu fort adéquat pour faire sa première rencontre avec sa colocataire. Svanhilde était arrivé, il y a quatre jours au pensionnat. On lui avait dit qu’elle serait avec quelqu’un mais la jeune femme n’avait toujours pas rencontré la dite personne au bout de quatre jours. Intérieurement, elle avait paniqué. Et si quelque chose lui était arrivé ? Qu’est-ce qu’elle devait faire ?

    En tout cas, ses inquiétudes-ci étaient partis puisque Svan avait enfin fait la connaissance de Myra mais d’autres naissaient à présent. Elle ferma son ordinateur et regarda Myra dans les yeux. Son sourire avait disparut.


    « Ne t’inquiètes pas, je connais ton nom parce que, normalement, j’aurais du être ta colocataire… mais… mais… je… »

    Des sanglots commençaient à monter de sa gorge… Svan était comme ça… beaucoup trop émotive. Elle se sentait inutile, bonne à rien à part énerver les autres… sociable sans l’être véritablement. Étourdie comme ce n’est pas permit. Toujours très franche dans ses propos et, souvent blessant par leur vérité. L’intellectuelle s’en voulait… tellement qu’elle venait de se mordre la lèvre jusqu’au sang pour se calmer. Avec une voix brisée, elle fit :

    « Je vais demander à changer de chambre… On est trop à l’opposée pour qu’on puisse s’entendre… »

    Et parfois, Svan s’avouait facilement vaincu.
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyMer 7 Avr 2010 - 19:20

    Son regard cependant voilé par la mèche de sa longue chevelure d’ébène restait intensément focalisé sur celui de son interlocutrice. A ce moment-là, après tout ce qu’elle lui avait dit, la rebelle eut également l’impression d’avoir littéralement heurtée Svan dont les gestes hésitants et les réactions à retardement montraient clairement qu’elle n’était pas dans son assiette. A qui la faute ? L’anticonformiste fut assez idiote et ignorante pour oublier qu’elle venait de l’insulter implicitement, se comportant comme une brute épaisse après s’être sentie ridiculisée quand elle avait voulu lui rappeler qu’elle était sur la sellette. Comme pour la dominer, elle se releva de sa chaise, tandis que l’intellectuelle commençait à bredouiller, admettant le surnom qu’on venait de lui attribuer. Cependant, elle venait de le faire à contrecoeur, et non parce qu’elle y tenait réellement ou qu’elle semblait y voir une quelconque marque d’affection. On aurait dit qu’elle était prête à exploser en mille morceaux tant elle était soumise à une pression incommensurable, du fait du trouble qu’elle avait provoqué chez sa nouvelle rencontre. En effet, depuis qu’elles étaient seules dans cette grande salle de permanence désertée pendant la majeure partie du temps, elles apprenaient à se connaître, à essayer de s’aimer mais aussi de se détester en prenant conscience de ce que l’autre désirait au plus profond de lui, tout en essayant de sonder ses pensées les plus intimes. Myra n’avait pas un caractère facile, il fallait l’avouer, mais alors qu’elle s’était imaginé être en face d’une warrior prête à tout pour lui faire obstacle, elle la vit se détruire comme d’un rien, se braquer pour finalement lui dire la vérité à propos de ce qu’elle savait sur elle. L’histoire était simple, elle ne se résumait qu’à une colocation qui aurait dû avoir lieu et dont Myra n’avait pas été mise au courant, par pur je-m’en-foutisme. Ou alors, elle n’avait écouté les dires de l’administration d’une oreille distraite, ce qui ne serait pas surprenant de sa part. De plus, ce n’était certainement pas en l’ayant en tant que colocataire que Svan allait être régulièrement incommodée, puisque Myra avait des horaires hors normes. Quand elle avait une soirée de prévue, elle ne rentrait qu’aux alentours de cinq heures du matin quand elle parvenait à violer le règlement. Désormais, avec les mesures récemment prises dans ce fichu pensionnat, ça n’allait pas être aussi simple de faire le mur pour aller se réchauffer le cœur auprès de jolis jouvenceaux qu’elle ne connaîtrait que l’espace d’un soir.

    Jusque là, tout aurait pu très bien se passer. Myra fut même rassurée d’apprendre que sa camarade n’avait pas entendu de rumeurs compromettantes à son sujet. Avec toutes les conneries qu’elle enchaînait, il était fort probable qu’elle se fasse interpeller dans les couloirs un de ces quatre. A coup sûr, on en profiterait pour la chambrer un peu, suite à quoi elle feindrait l’indifférence qu’elle voyait comme étant la pire insulte qu’il puisse exister. Et puis, à quoi bon répondre quand on savait pertinemment qu’on était en faute, et qu’en conséquence, il était préférable de s’écraser plutôt que d’enchaîner les mensonges ? Oui, elle aimait se débaucher, oui elle avait fait toutes les expériences possibles par curiosité et par besoin d’oublier certaines étapes de son existence. Cela dit, il n’y avait qu’elle que ça regardait, et elle déclarait sempiternellement n’avoir aucun compte à rendre à personne, à moins d’avoir des amis intimes qui s’inquiétaient pour elle. Ce qui n’était pas le cas, puisque les rares relations sérieuses qu’elle entretenait ici, se limitaient à quelques rendez-vous très secrets dans des endroits insolites où elle croquait pour la énième fois le fruit défendu. Et non, elle n’était pas nymphomane, juste légèrement paumée comme toute adolescente qui se respecte en répondant à un stéréotype bien précis. Et je ne vous explique pas dans quel état de perdition elle se trouva, quand Boucle d’Or se mit brusquement à sangloter, évacuant ce surplus de stress dû à l’opinion que Myra pouvait avoir d’elle. De ce fait, après avoir adopté une attitude de guerrière sanguinaire, l’anticonformiste se radoucit subitement, à la fois attendrie et choquée par ce qu’elle venait de faire. La panique se lisait dès à présent dans ses mirettes, qui cherchèrent tant bien que mal à attirer celles de Svan.


    - Ah mais…mais non ! C’est pas ça…mais pourquoi tu pleures ? Hein ? Faut pas ! C’est pas bien ! La vie c’est beau parfois tu sais !

    Oui bon, ça suffit maintenant. Tu dis n’importe quoi ma pauvre Lucette. Voilà une situation dans laquelle Myra n’aimait jamais se trouver, parce qu’elle se débrouillait comme un manche quand il s’agissait de réconforter quelqu’un. Quand bien même si elle nouait facilement des liens, elle ne possédait pas ces qualités humaines innées chez certains, et qu’elle avait du mal à comprendre. Elle sentait que le chagrin de son interlocutrice l’affligeait autant qu’elle, mais elle ne savait pas comment lui exprimer cette empathie autrement que par le contact physique, lui prenant ses mains dont elle baisa le dessus comme si elle s’était blessée et que sa douleur avait besoin d’être apaisée. D’un autre côté, ce n’était pas totalement faux puisque son petit cœur semblait souffrir du peu de considération qu’on lui portait, mais ce n’était pas comme si elle pouvait se permettre de le lui arracher de sa cage thoracique pour l’aduler, et lui vouer un culte de sorte qu’il se sente aimé. Ah ! Quelle plaie que les relations humaines ! Voilà pourquoi Myra avait toujours refusé de trop s’attacher à son prochain.

    - Hmm…euh…allons calme-toi Boucle d’Or. Tiens assieds-toi, Tatie Myra s’occupe de tout. Tu sais je…je suis un peu brute quelques fois dans mes propos mais ça veut pas dire que je mords. Tout du moins, ça dépend dans quelles situations où la douleur peut être synonyme de plaisir…mais bref, la question n’est pas là. J’suis vraiment désolée. Te fie pas à la première impression s’il te plaît !

    En effet, pour le coup, Svan s’avouait facilement vaincue mais on pouvait aussi en dire autant de Myra, qui était actuellement en train de se faire dévorer par la culpabilité.

    - Regarde-moi Svan, (le fait qu’elle accepte de l’appeler par son prénom tient de l’exploit et souligne parfaitement sa déstabilisation) tant que c’est ça, je ne vois pas en quoi ça serait mauvais que toi et moi vivions dans la même chambre. C’est vrai qu’on est opposées, mais on peut s’entendre quand même. Enfin, j’espère…

    A cet instant, elle comprit que l’argumentation n’était pas son fort, et que si elle s’était davantage concentrée sur des matières telles que la philosophie ou la littérature, elle aurait appris à développer ses idées à l’aide d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion. Cependant, ses capacités oratoires et de réflexion étant quasi nulles puisque très rarement exercées au profit de ses « exercices physiques », elle se trouvait dans une fâcheuse position. Oh que oui.
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyVen 9 Avr 2010 - 18:59

    Ses coudes sur la table, sa tête restait résolument basse. Svanhilde n’arrivait pas à regarder Myra dans les yeux. Elle venait de craquer… chose qui ne lui ressemblait pas. Jamais, elle n’aurait fait devant une presqu’inconnue. La jeune femme aurait attendu d’être seule… ce n’était pas une solution mais quelque fois, ça faisait du bien de se laisser aller. Ah mais quelle gourde ! Ce n’était ni le moment ni l’endroit pour ça. Trop sensible.

    Svan était repartit dans son délire « je ne sers à rien, je suis inutile » et en autre chose « je ne suis même pas capable de m’entendre avec ma colocataire ». Une belle jambe que ça nous faisait. Des sanglots lui échappaient tandis que Myra tentait vainement d’accrocher son regard que la jeune femme maintenait résolument vers le bas. Elle n’était pas dans son assiette ni dans son élément. L’intellectuelle se serait bien enfuie en courant pour se planquer quelque part afin d’être seule pour s’épancher sans déranger personne. Pour Svan, elle était entrain de gêner de Myra et la demoiselle n’aimait pas ça. Enfin, c’était ce qu’elle s’imaginait mais elle était bien loin de la vérité.

    Sa camarade tenta de la réconforter tant bien que mal. Svanhilde releva la tête mais fuyait toujours le regard perçant de Myra qui, si elle l’avait observé, s’était adouci. Ses paroles qu’elle écouta très attentivement lui firent l’effet d’un baume. Un petit rire, étouffé par un sanglot, fut sa réponse. Alors, peut-être que la jeune femme n’était pas la seule à ne pas être dans son élément, en l’occurrence, les relations sociales. Pour l’instant, elle avait la voix bien trop enroué pour pouvoir s’exprimer. Ses larmes silencieuses, par contre, ne cessèrent pas de couler. Elle ne comprenait pas. Pourquoi ne lui obéissaient-elles pas ?

    Svanhilde pouvait être une véritable combattante quand elle le voulait. Elle pouvait défendre corps et âmes un sujet ou une opinion qui lui tenait à cœur. Cependant, Myra l’avait amené sur un terrain bordé de précipices de part et d’autre. Elle avait finit par s’y engouffrer. Cela n’avait pas été voulut mais ça c’était produit. Les étincelles avaient pris feu. C’est souvent ce qui arrive quand deux opposés s’entrechoquent. On cherche à comprendre, on se teste puis, parfois, on se brûle. C’est ainsi.

    Tout doucement, Svan sentit qu’on lui prenait ses mains et que l’on les baisa. Intriguée, elle finit par ancrée ses yeux dans ceux de Myra. La jeune femme n’avait jamais été très tactile mais, bizarrement, ce geste ne la dérangea pas outre mesure. Au contraire, une douce chaleur se rependait dans ses veines et atteignit son cœur d’artichaut. Ses larmes, ainsi, finit pas se tarir parce qu’elle se sentait mieux grâce à cet acte bienveillant. En fait, peut-être que, tout simplement, elle se sentait seule depuis son arrivée dans ce lieu inconnu. A part sa rencontre avec Jacob, le premier jour, l’intellectuelle s’était totalement renfermée sur elle-même.

    La demoiselle pouvait se complaire dans sa solitude tant qu’elle avait du travail, tant qu’elle avait matière à faire mais cela l’avait trompé. Cette solitude à laquelle elle s’était astreinte commençait à lui peser sans qu’elle s’en rende véritablement compte. Svan avait été contente d’avoir quelqu’un en tant que colocataire. Elle s’était dit que c’était - peut-être - le moment de se faire une amie ou au moins une connaissance. Au bout de deux jours, la jeune femme s’était sentit abandonner. Pourquoi ? Allait savoir… Maintenant qu’elle faisait la connaissance de son interlocutrice… l’intellectuelle n’avait pas pu s’empêcher de penser qu’elles étaient trop dissemblables.

    Un sourire commençait à fleurir sur ses lèvres. Bah, après tout, Svan arriverait encore à supporter ce surnom de Boucle d’Or… enfin, seulement s’il sortait de la bouche de la rebelle bien entendu. Sinon gare aux représailles. Tatie Myra… moui. Je pense qu’on aurait un sérieux problème si c’était cette jeune jouvencelle qui menait la barque. Cependant, pour l’instant, on ne dira rien.


    « Et moi, je suis trop franche. On me le reproche trop souvent. Je blesse alors que je ne le souhaite pas. Moi aussi, je m’excuse. Je ne me fie pas aux premières impressions. J’essaie d’apprendre à connaître la personne d’abord… n’es-tu pas d’accord ?»

    Même si cette fois-ci, Svan s’était débrouillé comme un manche à balais. Faut l’avouer. Elle ne fit que sourire à l’insinuation de Myra à propos de morsure. L’intellectuelle, là-dessus, ne pouvait pas la contredire. Bref. Pour le coup, elle sentait qu’elle avait Myra dans une situation inconfortable. Svan n’aimait pas ça, surtout quand elle sentait une certaine culpabilité dans les propos de son interlocutrice. A son tour, la jeune femme prit une de ses mains entre les siennes et l’enserra doucement puis elle regarda les prunelles vertes qui lui faisaient face.

    « Je l’espère aussi. Et puis… » Intense moment de réflexion (ou pas), elle lui murmura avec un sourire de connivence sur les lèvres : « Tu peux m’appeler Boucle d’Or mais je ne l’accepterai que venant de toi… Et toi, as-tu un surnom ou faut-il que je t’en trouve un ?»

    Étrangement, Svan était heureuse. Elle avait réussit ou du moins tenter de faire un premier pas en direction de Myra. Son ventre grogna. Elle rougit et retira ses mains avant de les poser sur son estomac. La jeune femme était gênée. C’était souvent comme ça quand elle pleurait. Ça piquait ses forces et creusait son appétit. Vilaine larme. Sa gorge, aussi, était sèche. Dans ce cas là, il ne reste plus qu’une solution. Svan regarda sa montre, la dernière heure de colle était finit.

    « Du chocolat ! Un bon chocolat chaud, une tablette de chocolat ou quelque chose avec du chocolat te tenterait-il ? Ta dernière heure de colle finit… A moins que tu es quelque chose à faire après… maintenant, plutôt devrais-je dire. »
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MessageSujet: Re: Quand les opposées s'entrechoquent!    Quand les opposées s'entrechoquent!  EmptyVen 9 Avr 2010 - 21:08

    La vague de panique montait encore et encore chez Myra, qui voyait bien que les larmes de Svan ne tarissaient pas. En effet, elle avait beau lui parler, essayer de la réconforter en lui sortant tous les arguments possibles, cela ne se soldait que par un cuisant échec. Ou du moins le pensait-elle, puisque le regard de sa camarade étant résolument baissé, elle ne pouvait pas être certaine de ce qu’elle avançait. Elle essayait tant bien que mal de capter ses yeux ruisselant de larmes, mais elle n’y parvenait pas, parce que l’autre était dans une position telle qu’elle ne pouvait plus lui faire face. Notre rebelle pour qui les relations humaines étaient une véritable contrainte, comprenait actuellement ce que ça faisait d’être responsable de la souffrance de quelqu’un. Pourquoi à ce moment précis et non par le passé ? Parce qu’à cause d’une multitude de facteurs, elle était obligée d’affronter la douleur d’autrui, de la palper, de la subir, et donc de la capter de tout son être. Voilà pourquoi elle ne parvenait pas à faire abstraction des sanglots de Svan, parce qu’elle était avec elle, et qu’en réalité, elle ne la considérait déjà plus comme une amie du dimanche, qu’elle croisait dans la rue, ou à qui elle adressait la parole pour demander une cigarette. Elle pâtissait gravement des afflictions de l’autre, parce qu’elle prenait le temps de l’écouter, chose qu’elle avait obstinément refusé de faire, par peur de s’attacher. Parce qu’elle-même avait parfaitement conscience du fait qu’elle était vulnérable, quand il s’agissait des sentiments. Cependant, à force de les fuir, ils finissaient par lui revenir en pleine face, et c’était ce qu’il se passait actuellement avec l’intellectuelle, qu’elle fut toutefois rassurée de voir sourire au bout d’un certain temps.

    Très souvent, les gens qu’elle ne connaissait pas trouvaient assez choquante la façon dont elle s’approchait d’eux physiquement parlant. A défaut d’avoir un langage verbal correct, elle employait celui du corps qu’elle connaissait sur le bout des doigts, après l’avoir étudié au fil de ses expériences, et ici je ne parle pas uniquement de sexualité. Alors évidemment, il se pouvait que sa manière de faire se heurte violemment aux principes de son prochain, mais elle n’en n’avait cure, car elle finissait toujours par atterrir sur des personnes qui, tout comme elle, ne savaient apprécier l’autre qu’en le touchant, que ce soit en lui tapotant l’épaule ou en lui pinçant les joues pour le taquiner. Il ne fallait pas voir forcément une affection démesurée dans les baisers que Myra venait de donner à Svan, mais on ne pouvait pas contester le fait que ce geste avait une portée réellement symbolique, dans le sens qu’il visait à la réconforter et donc à ne lui faire que du bien. On comprend donc que de fausses idées parfois malsaines se créaient sur son compte, et qu’elle voulait y faire fi parce qu’elle-même ne se considérait pas comme étant cette personne, qui recherchait perpétuellement de la compagnie pour satisfaire des besoins purement bestiaux. Et puis d’ailleurs, son interlocutrice ne lui rendit-elle pas la pareille après lui avoir expliqué qu’elle était trop franche, et qu’elle ne s’était comportée ainsi que parce qu’elle avait voulu apprendre à la connaître ? Myra approuva docilement ses paroles, bien qu’elle ne pouvait pas nier qu’en effet, elle s’y était prise comme un manche pour l’approcher. Elle n’avait usé d’aucun tact, elle avait peut-être été pire que la rebelle, quand elle s’essayait à des salutations empruntes d’une politesse irréprochable.


    - Tu sais, si tu acceptes de cohabiter avec moi, tu auras des mois pour apprendre à me connaître alors j’pense que ça aurait pu attendre, et on ne se serait peut-être pas crêpé le chignon en fin de compte.

    La main de l’érudite était étonnamment douce et paisible. Il en émanait un je ne sais quoi d’affable et de guérisseur qui apaisa toutes les pulsions contenues dans le corps de la rebelle, réceptif aux moindres mouvements du monde. Svan avait fini par croiser son regard, acceptant de vaincre le sien, persistant et peut-être intimidant par son insistance. Elles étaient l’une en face de l’autre, elles ne s’ignoraient pas et s’exploraient clairement. Peu après, la question du fameux surnom que Myra lui avait attribué fit sourire cette dernière qui se surprit à rougir face à l’absurdité de cette appellation accouchée tout à fait par hasard, probablement dans le but de l’incommoder ou de voir sa réaction. Dans tous les cas, la principale concernée en vint à cautionner ce sobriquet, suite à quoi elle proposa à Myra d’en avoir un rien que pour elle, que l’intellectuelle serait seule à pouvoir prononcer pour la désigner.

    - Oh tu sais, je ne suis pas très créative pour ce genre de choses. Je pense que tu dois avoir plus de références que moi pour savoir quel surnom pourrait me convenir. Tant que ce n’est pas un truc débile du style Mymy, ou je ne sais quel autre diminutif peu élaboré, tout me va.

    L’apaisement était total quand soudainement, la main de Svan s’éloigna pour se poser sur son estomac. En effet, ce dernier vint rompre le silence qui venait de s’installer, par ses borborygmes plus que significatifs. Une rencontre comme la leur avait eu le don de lui ouvrir l’appétit, et ce fut quelques secondes plus tard que mademoiselle Jefferson fut touchée par les mêmes symptômes. De là, elle réalisa que son heure de colle s’était achevée, signant le début d’une possible nouvelle relation qui impliquait un réel dialogue, un réel partage et surtout une réelle spontanéité qui avait failli lui manquer. Quand sa colocataire lui proposa d’aller déguster quelque chose de chocolaté, Myra eut automatiquement l’image d’un succulent chocolat viennois, avec de la chantilly dégoulinant presque sur les bords d’une large tasse. Elle en salivait d’avance, et en agrippant doucement Svan par la main, se décida à l’entraîner dans un endroit qui lui plaisait bien.

    - Puisque tu sembles avoir envie de douceur, je t’emmène à la pâtisserie Del Lys. Tu réfléchiras à mon nouveau surnom pendant le trajet.


TOPIC CLOS
→ Suite : Pâtisserie Del Lys
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