Quinte Flush Royale ! [PV Rose]

C’était le chemin que j’avais pris avant d’arriver à mon endroit voulu, quelque chose de si triste que je n’avais plus qu’une chose en tête : m’amuser et rendre ce paysage nostalgique d’une ampleur différente. Être enfin ce que j’étais sans me poser des questions sur ce que je devais cacher. Cette nuit, si belle, si pure, rendait pourtant le ciel d’une noirceur obscure, l’invitant à s’envelopper d’un manteau ténébreux, laissant pourtant échapper quelques lueur à travers ce monde. Étoiles, belles étoiles, montrant ainsi leur vraie nature, je ne pouvais croire au destin que par cette image si instable de la vie. J’allais donc me redécouvrir dans un endroit où les péchés règnent en maîtres absolus et dont les joueurs ne sont que des pions guidés par l’étendu abyssal de ce monde. Le monde du jeu. Le bon usage de la liberté quand il se tourne en habitude, s'appelle vertu ; et le mauvais usage de la liberté quand il se tourne en habitude s'appelle vice. C’était donc dans un élan d’être plus libre que j’allais enfin montrer mon véritable visage. Sachant parfaitement qu’il n'existe aucun secret qui ne puisse être découvert. On ne peut rien caché dans le monde civilisé. Notre société est comme un bal masqué, chacun y cache sa véritable nature et elle est révélée par le choix de son masque. En cette nuit, tout masque serait perdu et seuls des vrais visages seraient présents, la véritable nature se montrerait enfin. Quel bonheur.

D’un pas assez sur je finis donc par entrer dans un monde qui me correspondait mieux que celui dans lequel j’étais depuis mon arrivée ici. Le casino, quel endroit formidable, je n’étais jamais venue ici, c’était ma première fois dans cette ville, alors que j’avais déjà perdu et gagné en France, ici je me demandais quel en serait ma chance. Seul le jeu pouvait me le dire, j’attendais avec impatience cela. Plusieurs regards s’attendrirent sur moi alors que d’un déhanchement miraculeux je finis par me demander par où j’allais commencer, ma robe d’un rouge brique virevoltait d’un rythme lent alors que je sentais des frissons parcoururent mon corps, l’impatience se faisait réellement ressentir. Alors que je me sentais observer, mes joues se rosirent involontairement, je ne savais pas vraiment d’où cela venait, mais peu importait. Alors que j’eus trouver une table où j’aurais pu jouer et voir si j’avais encore la main chanceuse et si je n’avais pas perdu mon adresse dans le jeu, une serveuse de toute beauté vint à m’interpeller. M’offrant alors un verre que je pris sans broncher, la regardant bizarrement par la même occasion, elle me dit que c’était de la part d’un admirateur anonyme. J’eus un léger sourire de ce geste, la soirée commençait parfaitement.

L’ambiance était telle que je l’imaginais, toujours aussi fluviale et attractive, sans parler de cette architecture des plus modernes et ce cadre tout à fait admirable avec cette couleur pécheresse. Que demander de plus, je bus une gorgée de cet alcool, me rappelant les nuits passées à jouer au BlackJack avec mes amis riches dans ces casino parisiens. Cependant, mes yeux se perdirent vers un inconnu, un charme attractif, un charisme étrange, je ne pus que m’approcher alors qu’on venait d’annoncer sa victoire au poker, un joueur, encore plus intéressant. Enfin à ses côtés, je lui dis d’une voix charmeuse :

"Mes félicitations, c’est quelque chose de rare, mais c’est beau, je ne pourrais me lasser de voir quelqu’un faire une Quinte Flush Royale."

Après une nouvelle gorgée de ce whisky single malt, je ne pus qu’être heureuse, c’était un véritable délice, de plus mes yeux d’une profondeur ambiguë continuait d’observer ce jeune inconnu, je finis par lui demander indiscrètement :

"Pourrais-je connaître le nom de l’homme à la main chanceuse ?"

C’était vrai que je n’avais en aucun changé mon habitude de regard les gens d’une façon intimidante et sans gêne, à vrai dire je n’en avais pas du tout à l’égard des personnes qui étaient d’un intérêt quelconque pour ma petite personne. Et je venais donc de pêcher un poisson très satisfaisant, je n’aurais pu le traiter de proie sans regretter cette parole au fond de moi, j’avais bien trop de respect pour quelqu’un ayant eut un coup aussi royal au poker. De plus, n’était-il pas comme moi ? Avide aux péchés et ayant quelques problèmes d’addiction par-ci par-là. Je savais parfaitement que ce soir serait une nuit, du moins ma première nuit où je pouvais être moi-même sans le regretter le lendemain, j’étais bien satisfaite. Sa voix d’une étrange puissance vint à se faufiler dans mes oreilles avant que je ne puisse connaître le nom de mon inconnu. Daemon, un prénom fort intéressant qui lui allait divinement, un abîme d'éblouissement; une clarté sombre. Quand je l’avais remarqué pour la première fois en entrant dans cette immense salle, je n’avais qu’en tête cette inaccessibilité, l'intouchable provoque l'admiration, alors que l'admiration devrait être en ce que nous devenons, c’était un sentiment de plus, une impatience à contrôler et un désir à vouloir enlever.

Il se leva après ses mots, je souris doucement à ce geste des plus polis, il finit donc par m’embrasser la paume de ma main, je ne rougis pas, je trouvais ça trop étonnant de la part d’un jeune homme d’à peu près mon âge dont je ne peux que le fixer des plus profondément. Son regard à l'allure des étincelants flambeaux des ombres éternelles, illumine les mondes spectres éclos dans les chaos funèbres. Un abîme éblouissant, majestueux. L’envie de s’y plonger n’est pas négligeable, mais pouvons-nous y ressortir après cela ? Je n’arrivais en aucun cas à ne plus le fixer, il avait un charme attractif qui nous dirigeait ainsi vers lui. Il n’était pas comme tous ces hommes à la beauté aussi fade qu’un simple visage illuminé par une peau d’une grande pureté, non, il y avait en lui quelque chose de bien plus fort, indescriptible et pourtant. À ce moment-là, il m’avait demandé mon nom, un sourire en coin s’afficha avant qu’il ne fasse sa demande à cette parfaite petite serveuse, au final je fis une courbette majestueuse digne d’une princesse tout en continuant à le regarder, je lui dit de ma plus belle voix :

"Rose Volanges"

De par ce même geste, il venait de réserver une table de roulette, jeu ou la chance est au plus offrant et dont la probabilité de gagner n’est que très faible pour s’aventurer dans ces zones-là et ainsi tenter le diable. Seulement, j’aimais ces jeux-là, ces jeux ou la chance est un éternel péché qui nous tente et nous fait croire que l’on a une quelconque chance ainsi que de nous mettre au défi d’y céder. Je me demandais si Daemon avait encore ce don de chance quand on y jouera, je le serais de toute manière bien assez tôt. La chance vient et repart aussi vite qu’on ne la demande, c’est une sorte de bonheur éphémère qui dur autant qu’elle le veut, rien n’est décidé, rien n’est voulu sans laisser la place au hasard. Quand il me prit la main, je pus remarquer que par rapport à ma si petite main, lui il en avait une plus grande et chaude, je ne fis qu’acquiescer son geste par un sourire charmeur, j’aimais le fait qu’il prenne cette initiative et sans aucune gêne et qu’il me mène à l’endroit désiré. Arrivé devant cette table, je ne pus que lui dire, observant la roulette de mes yeux profonds :

"Vous aimez tenter le diable à ce que je vois…Intéressant."

Il m’indiqua ma place très respectueusement et je ne pus que faire un signe de la tête pour le remercier, il me servit un verre d’une bouteille qui ne m’était en aucun cas inconnu, d’un délice absolu, je ne pouvais que me réjouir rien qu’à cette odeur. On est dans un tout autre registre d'emblée.On rentre dans le monde doucereux des liqueurs. De l'alcool de grain additionné de miel. D'intenses notes florales, des relents de café au lait sucré, du fruit très mûr. Je lui dis alors en levant mon verre vers lui :

"Je ne peux que lever mon verre à une soirée que nous ne sommes pas près d’oublier…"

Un sourire aux lèvres avant que nos deux verres fassent une note de musicalité lorsqu’ils se touchèrent et que j’en boive une légère gorgé, savourant cet arôme et ce goût si délicieux. Il me posa une question que je n’aurais jamais cru en percevoir le jour pendant cette soirée. Je ne pu donc que poser mon verre et lui répondre un sourire dessiné sur mes lèvres légèrement rosies :

"En effet je suis bien française, mais je ne pense pas vous avoir vu, sinon, je m’en souviendrais évidemment."

Ce qui me raccroche à toute cette vie si insignifiante et laide n’est autre que l’espoir de trouver la personne qui se rapprochera le plus de moi, non, je n’irais pas à vouloir trouver mon deuxième moi, mais plutôt une personne se divergeant de ma pensée, mais ayant un esprit critique assez fin pour discerner le monde actuel sans rester coincé dans la mondialisation, le capitalisme et tout ce qui est corrompu par on ne sait quoi. Changer cette vie pour ce que nous voulions tous les deux, peu être également quelque chose de différent, mais le changement devait se faire d’après nous, il n’y avait aucune autre explication, bien que ce soit totalement utopiste, j’y croyais totalement, peu être étais-ce de même pour lui. Perdre l’espoir était si simple que j’en avais presque oublié la signification, mais ce soir était différent, je voulais de nouveau y croire, penser que nous pourrions refaire ce monde, je ne le savais pas encore mais je voulais que ça bouge, qu’on bouge la vie pour que le temps s’arrête enfin et qu’il nous fasse profiter des choses pleinement. Après tout, il n’est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être, pareil pour le monde, sachant qu’il ne tournerait jamais sans notre présence, c’est à nous de le faire être ce que nous voulions qu’il soit. Comparer le but que l'on souhaite atteindre au pic d'une montagne, et sa vie à un sentier escarpé. Pour accéder au sommet, on a le choix entre gravir le chemin tète baissée, tendu seulement vers son objectif , sans rien voir de ce qui nous entoure. Ou bien avancer en appréciant le paysage alentour, quitte à ralentir parfois ou à bifurquer, sans pour autant renoncer à atteindre la cime. Dans le premier cas, on se refuse des moments de bonheur en pensant que l'on appréciera le paysage quand on sera en haut. Dans le second cas, on s'accorde du temps pour être heureux, en acceptant les plaisirs et le spectacle de l'ascension. Si pour une raison ou pour une autre, le sommet n'est pas atteint, certains auront tout raté et d'autres auront vu un beau paysage. La pensée zen nous rappelle ainsi que le bonheur n'est pas au bout du chemin, mais que c'est le chemin qui est bonheur.C’était comme pour le jeu, tu n’es pas sur de gagner alors autant profiter de ce qu’il peut y avoir à côté comme l’étrange impression et ce moment passer au côté d’un jeune homme doté d’une beauté intéressante et que nous reverront sûrement pas de si tôt, ce qui me permettait d’être totalement moi même et donc de ne pas prétendre être fausse envers quelqu’un comme ce dernier. Je ne pouvais le faire tout en imaginant qu’il le remarquerait rapidement.

Un croupier s’approcha donc de nous, il semblait gêné à ma vue ce qui ne pu m’empêcher de rire légèrement, d’un rire assez discret mais très moqueur, c’était toujours amusant de voir les autres dans un drôle d’état pour notre simple apparence. Je regardais pendant ce temps mon interlocuteur, il avait de magnifiques yeux, très profonds, j’aimais m’y plonger dans comme si cette mer d’instabilité pouvait entièrement m’engloutir et ne me laisser qu’un semblant de vie heureuse, restant alors à l’intérieur. Daemon me dit une phrase qui me fit sourire, une main sur son épaule, très délicatement, je penchais ma tête vers un côté et lui dis les yeux brillants :

"C’est également tout un plaisir pour moi de vous avoir rencontré, je ne pensais pas qu’en cette soirée, je serais en si bonne compagnie, tout au contraire, cela ne être que plaisant. Avez vous un principe monsieur Teitan ? j’aimerais en apprend un peu plus sur vous, si cela ne vous dérange pas trop bien sur."

Pendant ce temps, un croupier très différent du premier vint à remplacer celui-ci, qui finit d’ailleurs très rapidement dans les pommes, je ne dis rien, écoutant alors ses paroles bafouant le début du jeu et de cette terrible envie de gagner et de profiter de cette magnifique nuit pour tester la chance qui nous tenait par le bout d’un ruban. Le croupier tourna donc la roue dans une direction et lanca la bille contre le contour de la roue dans la direction opposée. Quand la vitesse de la bille commence à ralentir, aucune autre mise n’est permise, et la balle tombe éventuellement dans l’une des cases chiffrées. Si elle tombe dans une case qui correspond à votre mise, vous gagnez, sinon c’est la fin. Je regardais la bille de mes grands yeux avant que daemon viennent à me baiser la main. Je souris avant de m’approcher près de lui mettant de chaque côté de son fauteuil mes mains tout en rapprochant son visage du mien pour enfin lui répondre :

"Je l’espère également pour vous mon cher, seulement, pour pimenter les choses voulez-vous parier un peu plus que des jetons ? Un enjeu de plus pour nous deux, cela vous tente ?"