Promenons-nous dans les bois, pendant que Dae' n'y est pas

Invité

Prom'nons-nous dans les bois
Pendant que Dae' n'y est pas
Si Dae' y 'était
Il me mangerait,
Mais comm' il n'y est pas
Il me mang'ra pas ~
*SBAF*

- Demain je veux que vous soyez prêt pour l’examen, n’oubliez pas!
- Oui, professeur!

Répondirent tous les élèves en chœur. Kara, elle, était déjà partie depuis longtemps de la salle de cours, ne voulant pas rester trop longtemps dans un endroit qu’elle n’aimait pas. Quel endroit plus précisément diriez-vous? La salle de cours. Tout simplement. Les salles de cours, ces couloirs grouillant d’élèves, être assise à ces pupitres où en-dessous l’on trouve avec mécontentement des milliers de chewing-gums, ce grand gymnase où les sportifs de l’académie ridiculisent les intellos en leur montrant qu’ils sont meilleurs qu’eux dans un domaine qui se fait plus remarquer… bref, de endroit où vivent ennui et injustice, très peu pour elle.

Retournant à sa chambre où elle s’étala tout le long de son lit, Kara ôta presque instantanément tous ses vêtements qui vinrent rapidement rencontrer ces autres bouts de tissus sur le plancher de la chambre qu’elle occupait… seule. Qui pensait que la jeune fille avait des colocataires? Aimant être seule comme elle était, la gothique refusait de partager sa chambre avec une autre fille, à moins qu’elle ne soit intimement liée avec elle et encore là… elle tenait à son espace personnel. Être tranquille à faire ses petites affaires, le silence… c’était les moments où elle était le mieux.

Ouvrant machinalement les tiroirs de sa commode où s’entassait des vêtements qui n’étaient pas pliés pour certains, l’adolescente en sortit une longue jupe noire plus ou moins souple avec une longue fente le long de la jambe droite, des bas résilles et une chemise rouge sang avec une cravate sombre. Ses cheveux vinrent se décorer de par un foulard écarlate, on aurait presque dit un mélange de Blanche Neige et du Petit Chaperon Rouge…

Prenant un baladeur –Iphone de surcroît- rempli de chansons de style classique surtout, Kara enfila ses bottes longues noires et un léger manteau d’hiver blanc et assorti à sa jupe. Le temps était… venteux, il fallait dire. Les arbres étaient secoués mais comme il ne neigeait ou ne pleuvait pas ce jour-là, seule la neige tombée sur le sol faisait s’élever de temps en temps un petit nuage blanc pour chatouiller les passants. La gothique s’amusait à sentir l’eau glacée caresser sa peau blanche, ses joues étant devenues rouge à cause du certain froid qui régnait. C’était une de ces journées chaudes d’hiver, où le soleil n’était pas radieux mais où l’on pouvait marcher sans tuque sur la tête ni gants si on n’était pas frileux. Regardant dans la cour, Kara put remarquer plusieurs couples se balader un à côté de l’autre. Elle soupira. Combien cela faisait-il de temps qu’elle était seule? Plusieurs mois en fait, mais n’ayant même pas compté le temps qui passait en compagnie de la seule personne qu’elle avait profondément aimée jusqu’à maintenant, elle ne savait plus trop. Le temps n’avait aucune emprise pour la jeune fille, qui, si elle le pouvait, s’en passerait volontiers.

Les écouteurs blancs dans les oreilles, la musique à un volume convenable, Kara se laissait aller pas par pas jusqu’aux jardins. Autrefois remplis de fleurs et ayant une serre vitrée magnifique, cet endroit accueillant avait presque l’air sorti d’un conte mélancolique avec le spectacle plus ou moins mortuaire que lui donnait cette saison froide. Les petites sculptures de pierre qui étrangement n’étaient jamais victime de graffitis étaient devenus invisibles sous la couche blanche et les fleurs avait fanées, seules des tiges rebelles pouvaient sortir de sous la neige repoussée sans cesse par les bourrasques de vent ici et là.

La gothique se rendit donc à son endroit habituel, évitant le regard d’un garçon qui était assis en solitaire et d’une fille du club de jardinerie qui allait à la serre, un petit sac de terre dans les bras, son petit chemin s’acheva dans le fin fond des arbres qui étaient au fond du jardin de l’académie. Derrière un arbre large, l’adolescente s’était poussée un jour, avec quelques personnes qu’elle appréciait, un banc de bois qui se trouvait près de la serre vers ce petit boiser décoratif, derrière ce dernier ils pouvaient parler sans être déranger par les gens qui passaient. Mais depuis qu’elle était revenue à Keimoo, Kara n’y voyait plus personne, c’était devenu son endroit de paix à elle à l’extérieur. Bien que l’hiver ne soit pas aussi agréable que le printemps dans ce genre d’endroit, personne n’allait vraiment ici, vu que le paysage avait perdu de sa splendeur.

Assise sur le banc, la gothique pencha la tête sur le côté, adossant sa tête sur l’arbre qui était collé contre le banc et ferma les yeux, se laissant porter par la musique.

Le temps était long.
Le temps était très long.
Mais il n’avait pas d’emprise sur elle.
Le souffle du vent elle sentait.
Des bruits de pas qui approchaient.

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C’était brusque.
Surprenant?
Ou plutôt agréablement surprenant?

Disons toutes ses réponses. Kara trouvait que le jeune homme l’avait prise par surprise –en effet, elle avait sursauté à son arrivée, ôtant par la même occasion les écouteurs qu’elle avait installés à ses oreilles pour pouvoir l’entendre-. Son ton mielleux que les filles adoraient n’avait tout simplement pas changé, il lui avait dit ça en lui caressant les cheveux, la prenant ainsi au dépourvu. Elle n’aimait pas vraiment qu’on la touche, encore moins par quelqu’un qui faisait des avances… à tout le monde.

Kara stoppa la musique de son téléphone en le laissant ouvert pour un quelconque appel avant de prendre à l’aveuglette la main du jeune homme, l’abaissant pour qu’il lâche sa chevelure d’ébène. Puis enfin elle lui fit face, haussant avec dédain un sourcil et articula d’un ton séducteur :

- Presque manquée? Woah, je suis flattée, arrête, tu vas me faire rougir…

Elle fit mine d’être toute chose, comme les pom-pom girls ou les mignonnes petites intellos qui devaient craquer pour lui, bien sûr bien que bonne actrice, la gothique était clairement sarcastique dans ce qu’elle disait et Daemon le savait, avec le nombre de fois qu’elle lui avait parler de cette façon, leur relation était comme un jeu de chat et de souris. La jeune fille ne savait pas s’il était réellement sérieux quand il la draguait mais savait qu’elle ne lui était pas indifférent, pourtant elle se fichait un peu de la réponse car pour séduire ce genre de demoiselle, il faut plus de romantisme que ça… et de fidélité.

Reprenant son sérieux, Kara s’éloigna un peu du punk, qui était un chouïa trop près d’elle à son goût :

- Vraiment…

Elle soupira :

- … tu ne changeras jamais.

C’était toujours ce qu’elle se répétait et aujourd’hui, elle l’avait dit. Ils étaient seuls et il n’allait pas frimer pour les voisins d’à côté, les couples qui étaient plus loin étant sûrement trop occupés à leurs petites amourettes. L’adolescente s’amusa à dévisager Daemon, un air un peu innocent sur le visage, pour voir sa réaction.

- Pourquoi cours-tu toujours après moi? ~ Il y a tellement de jeunes filles qui voudraient le faire avec toi ~

Même s’il était tout de même raisonnable dans ses conquêtes et qu’il avait déjà annoncé à Kara qu’il voudrait bien d’une relation sérieuse, cette dernière ne le croyait qu’à moitié, vu la manière de l’étudiant d’être avec elle. Il n’hésitait pas à lui faire un câlin par derrière ou encore d’essayer –si c’était une blague ou non- de l’embrasser. Bref, des avances très directes qui soulignaient bien sa façon de se comporter avec la gente féminine.

* Tiens, je devrais le présenter à Ashley, celui-là… *

Elle croisa ses jambes et ne changeant toujours pas son ton un peu femme fatale, elle ajouta :

- Tu voulais me dire quelque chose en particulier, pour venir me « déranger » comme ça..?

Ce n’était pas vraiment un dérangement, au contraire, elle n’avait rien à faire de terriblement spécial à ce moment-là et si elle voulait partir, elle pourrait bien détourner le tout avec un faux appel téléphonique. Mais avec Daemon, elle était loin de s’ennuyer, que ce soit sur n’importe quel sujet qu’il pouvait aborder ou n’importe quelle action qu’il pouvait faire…

Loup y es-tu ? Que fais-tu ?

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