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 Drôle de couple : Le retour

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MessageSujet: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyDim 1 Nov 2009 - 23:45


    Organiser quelque chose pour Halloween, d’accord. Faire un petit spectacle avec le club de théatre, d’accord encore. Avec une histoire de princesse…pourquoi pas après tout.
    Mais bon sang… pourquoi avait-il fallut qu’Elyott joue la princesse alors qu’il y avait des filles dans la troupe ? Encore une idée tordue de la présidente, sans nul doute. Et le comble avait été quand on lui avait présenté le costume.

    C’est que voyez vous, Elyott n’avait pas l’esprit étriqué. Jouer une fille ça ne le dérangeait pas, en fait il trouvait même cela très drôle de se mettre dans la peau d’une nana. Porter des robes, naturellement, ça n’était pas son truc… Mais soit, il portait bien des jupes, ça ne différait pas tant que ça, si ? Non, bon…
    Oui, sauf qu’entre les jupes que portait Elyott –c'est-à-dire, des jupes longues, colorées, avec des signes et des dessins stylisés bizarroïdes- et le costume, il y avait un monde, un univers, une galaxie même.

    La robe lui évoquait un peu celle d’Alice aux pays des merveilles : un peu bouffante, d’un bleu criard, avec des dentelles inutiles un peu partout, des manches ballons que ses bras fins ne remplissaient même pas. Pour aller avec, on lui avait donné des bas blancs, à dentelle également. Sa meilleure amie lui avait prêté des porte-jarretelles pour les faire tenir mais Elyott était quand même très sceptique quant à leur utilisation. Il n’était même pas certain de savoir les mettre correctement. Et pour parfaire la tenue : des souliers vernies avec un ruban bleu, et de fausses pierres précieuses multicolores.

    Evidemment, on lui avait refilé une perruque, car si blond soit Elyott, les princesses ont les cheveux longs –et Lun pouvait bien penser tout ce qu’il voulait, c’était comme ça.
    Presque n’importe qui à la place d’Elyott aurait eu honte de faire cette représentation. Lui, non. Ca l’amusait, même si le costume n’était pas tout à fait à son goût. A l’inverse, presque n’importe qui aurait été ridicule dans ce rôle là. Mais Elyott, on l’y voyait bien. C’était tout lui. Un enfant décalé dans un rôle à contre emploi : aucun ridicule là dedans. Ou presque.

    Samedi, 11 heures du matin. Le garçon pressait le pas dans les couloirs de l’école, un énorme sachet sous le bras. Il n’était pas lourd, mais bon sang, il en prenait de la place, ce costume ! Et dire qu’il devait se le trimballer dans toute l’école. La répétition avait lieu à 11h10 dans le gymnase, qui avait été loué pour l’occasion, et naturellement, il fallait venir avec les déguisements.

    C’est au pas de course qu’Elyott acheva sa traversée de l’école. C’est que le gymnase n’était pas exactement à côté des chambres, et il s‘agissait de ne pas arriver trop en retard. Surtout qu’enfiler son costume lui prendrait du temps.

    A 11h08, la pomme était sur les lieux. La porte était ouverte –comme toujours, sauf le soir- et les lieux étaient effectivement déserts. Le peu d’entrainnement qui auraient du avoir lieu ici avaient été reportés pour que le club de théatre soit dans les temps. Chose étonnante, Elyott était le premier arrivé. C’était étrange… De un, parce que les membres du club étaient très ponctuels et préféraient prévoir large –contrairement à la pomme, de deux parce qu’Elyott n’était jamais arrivé en premier à quoique ce soit…

    Qu’importe, il en profiterait pour mettre le costume. Comme ça, lorsque les autres arriveraient, il serait fin prêt. Il ne se rendit pas aux vestiaires. Il n’était pas franchement pudique, voir même pas du tout, et il n’y avait de toute façon personne ici. Les gens du club de théatre l’avaient quasi déjà tous vu en boxer. Forcément, dés qu’il s‘agissait de recoudre un déguisement ou de le retoucher, ça se faisait sur place, et ils ne disposaient pas toujours de vestiaires ou de cabines.

    Il ôta son ignoble pantalon vert –qui n’était ignoble que du point de vue des autres, lui-même le trouvant très joli- ainsi que son chandail jaune –les accords de couleur ça n’était pas son point fort à Elyott…- et les déposa sur un banc en bois. Ensuite il se tortilla pour rentrer dans la robe, dont le haut était presque trop petit pour lui, hormis les fameuses manches ballons. Il enfila en dessous le jupon blanc sensé faire gonfler la robe, les bas blancs, et les souliers.

    Il se rendit ensuite aux WC pour mettre la perruque droite. Bon sang, les cheveux synthétiques avaient la fichue manies de s’emmêler et de faire des nœuds. Ce n’était ni joli, ni harmonieux, pour une princesse. Ceci dit, du point de vue d’Elyott, ça avait son charme. Mais un garçon avec un nid d’oiseau en guise de chevelure n’est peut être pas la référence absolue du bon goût.
    Il n’avait, de toute façon, pas le courage de démmêler tout ça, alors tant pis : il posa le diadème sur ses cheveux, sans se soucier de leur état, avant de retourner dans la pièce principale.

    Chose étonnante : il n’y avait toujours personne. Pourtant il était maintenant 11h21, soit 11 minutes plus tard que l’heure du rendez-vous : très étrange !
    Bah, ça lui laissait un peu de temps pour réviser son texte, réfléchir à son rôle, parfaire encore son déguisement, et le reste.
    Le temps de travers l’énorme salle, et les bas étaient presque tombés à ses chevilles. Soit ils étaient de mauvaises qualités –et c’était possible, la robe n’étant pas non plus le top du top- soit il avait les cuisses trop maigres pour la tenue. Pourtant, le haut de la robe, lui, lui allait juste bien. Il aurait un peu de poitrine que ce serait trop petit !

    « Bah…j’ai qu’à essayer les porte-jarretelles » songea Elyott à voix haute.

    De toute façon, il n’y avait toujours personne, alors ça l’occuperait encore un peu le temps que ses compagnons le rejoignent enfin.
    Il fouilla dans le sachet pour dégoter, tout au fond, les fameux porte-jarretelles. Il les éleva dans les airs, sous son nez, fronçant les sourcils, essayant de se rappeler la dernière fois qu’il en avait vu pour savoir comment les mettre. Ca n’était pas non plus quelque chose qu’il avait l’occasion de voir tous les jours. Le peu d’amantes qu’il avait eues n’étaient pas franchement … coutumières de ce genre d’accessoire.

    Le garçon esquissa un sourire amusé : Il se sentait plus strip teaseuse ou danseuse de cabaret que princesse, à essayer d’enfiler des porte-jarretelles. Mais enfin… C’était ça où se retrouver avec une princesse avec des bas sur les chevilles : pas le top classe. La pièce n’étant pas sensée être comique à la base… Il valait mieux remédier à cela.
    Le garçon souleva les pans –TRES encombrants- de sa robe pour enfiler les porte-jarretelles et tenter de les fixer comme il se doit au bas. Mais demandez à une Alice de faire avec 3 kilos de tissus lui cachant à moitié le visage.

    « Zut… rhaaa… il va falloir que j’attende que les autres arrivent ! »

    Oui d’ailleurs…les autres ? Toujours pas là ? 11h30 déjà, ça devenait bizarre…

    Evidemment, si Elyott avait lu son courrier, au lieu d’automatiquement distribuer toutes les lettres à Lun comme il avait pris l’habitude de le faire, il aurait vu la lettre lui étant adressée et venant du président du club de théatre, précisant que la répétition aurait lieu à la véranda et non au gymnase, comme cela était prévu.

    Il allait attendre encore longtemps, le Elyott…


    Spoiler:
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyMer 4 Nov 2009 - 23:36

Spoiler:

Assit sur le rebord de la baignoire de la salle de bain du professeur Sadique, Lun remontait ses longs cheveux bruns en chignon. Le bout de ses doigts ramenant les dernières mèches rebelles qui refusaient de rentrer dans ce dernier. La coloration de ses cheveux l'amusait même si Lun se trouvait bien étrange avec des mèches aussi sombres.
Heureusement que ça partirait d'ici une semaine. C'était une coloration spéciale pour ce genre d'évènement qui ne reste heureusement pas sur les cheveux.
Le jeune homme saisit une grosse baguette chinoise noire avec une coccinelle. Il termina de s'attacher sa chevelure, se relevant pour se regarder dans le miroir. Un grand sourire éclaira le visage de l'adolescent.
Ainsi mit en arrière, l'émeraude de ses yeux ressortaient de manière surprenante. Nu dans la salle de bain du professeur Sadique, Lun s'amusa à poser un peu de rouge sur ses lèvres. Riant de sa propre bêtise, il effaça rapidement le maquillage de sa peau. Puis, il le remit à petite dose afin que ça ne se voit que légèrement.

Si Lun était aussi joyeux à l'idée de se voir, c'était purement par égocentrisme. Depuis un mois, il avait reprit du poids. Son appétit était revenu et lorsqu'il voyait son visage dans un miroir, ce n'était plus le squelette de l'étrange Noël de monsieur Jack qui lui renvoyait son sourire, mais un petit prince séduisant aux cheveux encrés de noirs.

La porte de la salle de bain s'ouvrit. Le professeur, habillé d'un haut de pyjama ridicule, regarda son élève avec inquiétude. Cette nuit, Lun avait gémit qu'il aimait, mais nullement qu'il l'aimait. Quand comptait-il lui dire ?

« Lun, il est à peine sept heures. » Marmonna l'homme, en reposant son bras sur l'autre partie de l'entrebâillement de la porte. Il rêvait. Ce gosse ne l'aimait pas. Il couchait avec, mais il n'était pas le seul. Des étudiants lui avaient raconté les ébats du garçon dans le salon avec l'élève Akira. Aucune pudeur. Devant tous ce monde ? Quel besoin éprouvait l'élève à être si impudique.
« Je sais. » Répondit joyeusement Lun qui jouait avec son reflet dans le mirroir. Il passa sous le bras du professeur. Puis, l'anglais se retourna au dernière moment pour lui poser un baiser sur la nuque. Baiser papillon, baiser trahison.
« Je dois aller travailler. »

Le jeune homme ouvrit un sac à dos en blue-jean, sortant un boxer noir qu'il enfila par-dessus ses jambes fines. Il s'habilla par la suite d'un pantalon simple et noir. Tout en remontant la fermeture éclair, et en fermant le bouton, il chantonna doucement un air qui lui restait dans la tête. Lun était heureux : heureux que la vie recommence à suivre un chemin sans trop d'embûches. Et surtout que personne n'est trouvé à redire sur son nouveau rythme de vie. Il avait enfin trouvé le moyen de concilier vie d'étudiant, d'hacker, de père de famille, d'amant. Ce qui n'était pas aussi évident que ça n'y parrait.
Il s'était réconcilié, plus ou moins, avec Maeki. Et il arrivait à parler à Elyott sans foncièrement vouloir coucher avec. Quel progrès !

Le garçon se saisit ensuite d'un chandail blanc qu'il enfila. Il s'assit sur le lit pour mettre chaussettes avec têtes d'abeille et chaussures et se retourna en entendant un petit barbouillement provenir du canapé-lit, ou plus justement de l'un des couffins sur le canapé lit.
Judith de ses grands yeux bleus fixaient son père avec intérêt. Quand elle vit le visage de Lun, l'enfant sourit. A cinq mois comme tous les enfants de cet âge, elle commençait à reconnaître les gens et les voix. Lun sourit à sa gamine, la prenant dans ses bras. « Regarde, on dirait qu'elle voudrait se mettre assit. C'est mignon, non ? »
« Lun, et si tu venais vivre avec moi. Tu pourrais t'occuper d'eux. Tu n'aurais plus besoin d'être ici. »

Le regard de Lun s'agrandit devant la proposition de son amant. Il eu un rire moqueur, remettant sa fille dans son couffin avant de se précipiter dans les bras de son amant. « Je serais la maîtresse entretenue dans une autre maison par un mari infidèle ? C'est tentant, je t'assure, Sad. Mais, tu sais que j'aime quelqu'un. Je ne peux pas me permettre de le tromper plus que nécessaire. »

L'anglais rit amusé, avant de se retourner afin d'enfiler sa veste, seulement il n'eut pas le temps de la fermer qu'il retournait déjà près du canapé lit.

« Ho, non ! Philip ! » Grogna Lun. « Tu n'enlèves pas ta chaussette. J'ai dit non ! » Évidemment l'enfant n'écouta pas son père, renlevant minutieusement la chaussette bleu que Lun remettait à son pied gauche. Lun poussa un soupir exaspéré.

Puis après avoir mit ses deux enfants dans le porte-bébé spécial jumeaux, Lun Marv quitta la pièce. En n'oubliant pas de mettre son béret sur ses cheveux.

Quelques bâtiments plus loin, quelques couloirs plus haut. Lun frappa à la porte d'une chambre universitaire. L'une des occupantes des lieux lui ouvrit en souriant. « Tu es en avance. »
« C'est une bonne nouvelle. » Remarque Lun qui était en avance pour la première fois en une semaine.
« Oui. Tu as l'argent de la semaine dernière ? »
« Elle est dans le sac. » Marmonna Lun en posant le sac des enfants près de la porte. « J'ai racheté des couches. Philip avait un peu de fièvre hier soir, ce matin ça va mieux. Pourrais-tu tout de même surveiller ? »Lun défit rapidement son porte-enfants, mettant Philip dans le couffin bleue sur le lit vide, puis Judith.
« Lun, je me suis occupée seule de ma petite soeur. »
« Je sais. Mais ... »

Ne terminant pas sa phrase, l'anglais prit en photographie sa baby-baby-sitter. Il vola un gâteau dans des paquets ouverts sur le lit de la demoiselle, oubliant de lui demander et de la remercier au passage.

« Tu veux prendre un thé ou autre chose ? »
Demanda la jeune japonaise habillée d'un haut rouge vif et d'une jupe blanche bien trop courte.
« Pas le temps ! Je reviens à dix-huit heures, après mon travail. » Répondit Lun en embrassa la joue de sa jeune amie. Quittant l'embrassure de la porte, il se précipita pour son premier cours de la journée.

Il arriva à l'heure, un peu en avance d'ailleurs. Lun se mit au fond de la classe. Il sortit son ordinateur portable, et vit un nouveau message de Ketty. Sa correspondante lui répondait enfin.

Lun se précipita pour écrire brièvement une réponse. Ensuite, il referma son ordinateur, et quitta la classe au bout de trois quart d'heure, prétextant un mal de ventre. Le jeune homme se rendit en cours de Français. S'excusant de son retard de trente minutes, fournissant un faux justificatif de retard. La suite de ce second cours se déroula calmement. Lun discutait tranquillement de Johny Deep avec un élève dont il ne se souvenait plus le nom.

En quittant la classe, Lun se rendit compte qu'il était libre : le cours suivant était celui du professeur Sad. Profitant de cet instant de repos, Lun se rendit dans le gymnase. Marcher dans le parc était agréable malgré le froid ambiant. Lun se félicita d'avoir penser à mettre une écharpe, d'autant que des marques rouges asses suspectes sur son cou, l'avait un peu gêné lors du premier cours.

Une fois dans le gymnase, le populaire alla chercher un ballon de basket, avant de lancer quelques paniers. Le jeune homme soupira d'aise.

Il aimerait s'inscrire dans ce club : mais entre toutes les options scolaires que Yuy l'avait obligé à prendre et les enfants, il n'aurait jamais le temps. C'était tellement dommage. Le garçon soupira. Il savait qu'il n'aurait pas du passer la soirée avec le professeur, et encore moins la nuit.
Mais il s'était promit de ne pas se refaire un spectacle comme celui d'Akira. Le professeur avait une chambre bien chauffé, et il acceptait que les enfants dorment dans leurs couffins sur le lit d'appoint que l'homme avait fait installé dans la chambre.
Pis, il ne pouvait s'empêcher de désirer. Devait-il se sentir coupable à chaque fois ? Il s'y refusait.

Le jeune anglais alla s'installer derrière les gradins, et posant son sac à terre, il s'en servit comme coussin. Il allait se reposer un peu. Un peu.

Une heure et demi plus tard, l'un des populaires les plus connu de l'académie ouvrit des yeux calmes dans le gymnase. Lun s'étira doucement, puis il remit son sac à dos. Il regarda l'heure, il était bientôt onze heures et demi, il avait encore le temps.

Sortant de sous les gradins, le regard de Lun se stoppa alors sur une jeune fille blonde avec une étrange robe bleue qui lui tournait le dos. Intrigué, le jeune homme s'approcha, avant de demeurer pétrifié en voyant le visage de la dite jeune fille.
Ce n'est pas qu'elle avait un gros boutons sur ne lez.
Ou qu'elle avait des yeux globuleux.
Ou qu'elle était vraiment laide.

Mais, comment dire ?

* Elyott*

C'était un garçon et pas n'importe quel garçon ! C'était … L'être que Lun avait inscrit à coté de son coeur sur le bas des cahiers de cours. Celui qu'il aimait en secret. Celui qu'il rêvait de baiser.

Pourquoi Elyott était-il seul dans le gymnase habillé dans une robe digne d'Alice aux pays des Merveilles ?

Pourquoi Elyott portait-il des bas blancs que Lun connaissait pour les avoirs déjà vu sur deux ou trois amantes, le modèle plus ou moins standards dans les beaux blancs.

Pourtant Elyott était-il là ?

« Ce n'est pas ainsi qu'on met des bas. » Fut la première phrase que Lun prononça. Il se pencha en avant, gêné par la jupe bouffante, ses mains remontant les bas. Les jarretelles remontant sur chacune des jambes. Il fixa à l'aide des jarretières ces dernières. Lun tenta de ne pas rougir, d'ainsi attacher au sous-vêtement d'Elyott ses attributs féminins.
En même temps, il avait l'habitude de le faire. Lun avait toujours attaché les bas des filles. Il avait à peine sept ou huit ans qu'il le faisait avec sa belle-mère. Puis avec ses petites-amies. Et lui-même, lorsqu'il s'amusait à se travestir pour jouer « à l'espion sexy dans les bars. » A l'époque où il croyait encore que Londres et les Mousquetaires seraient pour la vie.

D'ailleurs, Lun espérait qu'il ne restait aucune photographie de cette triste époque.

Puis se redressant face à son colocataire, Lun sortit son appareil photographique et immortalisa l'instant. Sans pouvoir s'en empêcher, il eu alors un éclat de rire joyeux. Un fou rire incontrôlable qu'il n'arrivait pas à calmer.

« Vous ressemblez à un garçon que je connais jeune fille ... Sauf que sa toison d'or est bien moins longue. »
Remarque Lun tout en retirant de sur la tête d'Elyott sa perruque blonde afin de défaire ses nœuds qui rendaient son accessoire encore plus affreux que le reste.

« Tu vois, que j'avais raison. Tu es une princesse. »


Lun sourit de ses propres propos, ne posant pas d'autres questions. Il s'était remit à rire de plus belle, tout en tentant de s'empêcher en vain de le faire !

Il se fichait bien de ce que Elyott comptait faire en robe. Ca lui allait plutôt bien. Bon, c'était ridicule. Mais un ridicule mignon, mais un ridicule ringard. Elyott devait être le seul enfant adulte de cette terre à pouvoir se permettre ce genre de procédé.

Terminant avec la perruque blonde, Lun la remit dans les cheveux d'Elyott avant de lui embrasser les lèvres. Sa main prenant celle du jeune homme.

« Tu es très sexy ! »
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptySam 7 Nov 2009 - 1:57

    La petite phrase d’entrée en scène de Lun fit sursauter Elyott qui n’avait même pas remarqué la présence d’une autre personne dans le gymnase. Trop…tête en l’air, comme d’habitude. Et plus étonnant encore, cette personne n’était pas quelqu’un du club de théatre, comme il aurait pu s’y attendre, mais…son colocataire.

    « Lun ! » s’exclama-t-il, mi-surpris mi-heureux de le voir.

    Au passage, il se retourna un peu précipitamment, envoyant les pans de sa robe tournoyant dans le visage de la pauvre abeille essayant d’œuvrer.
    C’était une drôle d’entrée en matière, tout de même, de venir le sermonner sur sa façon de mettre des bas.

    « Je ne suis pas un expert… » répondit Elyott pour sa défense.

    Ce à quoi on pouvait s’attendre. Elyott n’avait vraiment pas la tête de l’expert en porte-jarretelle. Encore faudrait-il qu’il y ait une tête à porte-jarretelle, mais soit…
    Il remonta les plis de sa jupe pour faciliter le travail de Lun, se souciant peu de la pudeur et de l’image assez particulière qu’ils renvoyaient si quelqu’un arrivait : lui en boxer, jupe relevée, avec des porte-jarretelle, Lun agenouillé devant lui… soit. De son point de vue, Elyott ne voyait pas le problème. Elyott voyait rarement les problèmes, généralement parlant et c’était peut être ça le…problème, justement.

    Lorsque Lun eut finit, Lyot resta avec la jupe relevée, admirant avec amusement le travail de son colocataire. Il avait l’air fin, avec ses bas et ses porte-jarretelles.

    « C’est la première fois que j’en porte ! » déclara-t-il, avec un sourire de bienheureux.

    On aurait d’ailleurs pu s’en douter sans qu’il ne le précise…mais soit.
    Et comme pour appuyer cette remarque et immortaliser le moment, Lun sortit son appareil photo pour en faire bonne usage.
    Lyo eut juste le temps de lâcher la robe en éclatant de rire que la photo était prise. Il ignorait si sur la photo il avait la robe relevée, en train de retomber, ou déjà descendue, ni même quelle tête il pouvait bien avoir, mais il s’en souciait peu. Les photos n’étaient pas prises pour être sous son meilleur jour, selon lui.

    « J’exige un droit de vision ! »

    réclama le garçon, haussant la voix pour se faire entendre au-delà des éclats de rire incontrôlés de Lun. Le garçon avait l’air excessivement de bonne humeur. Bien plus que d’ordinnaire.
    Le blondinet se calma enfin, piquant la perruque d’Elyott en lui faisant une remarque. Ce dernier lui tira la langue pour toute réponse, avant de passer sa main dans ses cheveux pour établir l’étendue des dégats. Naturellement, la perruque lui rendait les cheveux électriques, et c’était du plus bel effet sur son visage tout rouge. Et oui, il avait chaud sous cette blonde tignasse…

    Et voilà que notre Lun préféré repassait à l’attaque sur LEUR sujet de prédilection…

    « Une fausse princesse ! »

    corrigea Elyott, ne démordant toujours pas de sa théorie de la jolie princesse aux cheveux longs, qui ne boit pas, ne se ballade pas torse nu et tutti quanti. Détrompez vous, Elyott n’avait pas une excellente mémoire –ni une très mauvaise d’ailleurs…une mémoire sélective comme beaucoup de personnes dissipées- mais Lun et lui avaient souvent remis ce sujet sur le tapis. A croire que ça les obsédait, cette histoire !

    « Le prince ferait une drôle de tête au mariage si ma perruque tombait ! »

    ajouta-t-il avec un petit sourire, imaginant fort bien la scène et l’expression du prince tombant des nus. Certain qu’il ne serait pas foncièrement enchanté de découvrir que sa princesse n’était qu’une pomme verte un peu trop bien déguisée.

    « Ou pire, durant la nuit de noce ! » ajouta-t-il, poursuivant dans son délire, laissant s’échapper un petit rire.

    Mais ça, ce n’était pas son histoire, pas l’histoire de Lyo. C’était celle d’un mafieux blondinet déguisé en femme fatale et mis à découvert –c’était le moins qu’on puisse dire- à l’instant fatal. Histoire drôle. Sauf peut être pour le pauvre pigeonné qui, par-dessus le marché, était homophobe.

    Elyott n’était pas encore tombé là dedans. Il ne se travestissait pas, à part pour la troupe de théatre, et le prince de la troupe ne risquait pas trop d’être déçu puisqu’il connaissait déjà la nature de la pomme. Tout est donc bien qui finit bien, sauf peut être pour les malheureux comme Lun qui prennent les pommes pour des princesses. Heureusement que Lyot était là pour le ramener à la réalité. Mais Lun était un peu dur d’oreille : c’était au moins la 4eme fois qu’il lui répétait que non, il n’avait rien d’une princesse, et l’anglais s’entêtait à prétendre le contraire. C’était comme ces histoires d’alcoolisme, ou de lettres et de pommes, ils étaient tous deux tellement butés qu’il n’y en avait pas un pour lâcher l’affaire.

    Mais au moins, maintenant qu’Elyott était sobre, il prenait les choses moins à cœur, avec plus de recul et son habituel visage souriant. A croire qu’on lui en avait scotché un au visage, de sourire. C’était sans doute plus agréable à supporter qu’un Lyo paniqué à cause d’un capitaine, qu’un Lyo en colère à cause d’une remarque déplacée, ou d’un Lyo déprimé à cause de sa famille.

    Cela dit, des soucis avec sa famille, il en avait toujours, et de plus en plus. Pas plus tard que la semaine d’avant, il avait reçu une lettre de sa mère disant que son père allait être transféré dans un service à l’hôpital car il ne pouvait plus vivre seul. Trop dangereux pour lui-même et son entourage. Pas de nouvelle de son frère, naturellement, il n’y avait aucun intérêt à ajouter qu’il ne s’était toujours pas réveillé si ce n’est de miner un peu plus le moral de la pomme.

    Ni une ni deux, le soir Elyott avait bu, à nouveau, à en perdre tous ses moyens. Son entourage n’y avait vu que du feu, car boire chez Elyott n’était pas nécessairement signe de déprime. L’adolescent était fêtard, il était donc normal de rejoindre des amis dans un bar pour se murger. Et comme il avait rapidement atteint un état critique, il n’était pas resté longtemps dans la phase bourré mais conscient où l’on a tendance à débiter tout et n’importe quoi et à révéler tout ce qui nous passe par la tête. Elyott n’avait pas toujours l’air futé –pas souvent même- mais il était assez doué pour dissimuler ce qu’il voulait cacher. On tombait facilement dans le piège du garçon jovial.

    Après, n’allons pas croire que les pensées tristes l’obnubilaient à longueur de journée. Elyott n’aimait pas jouer un rôle en continu, ça demandait trop d’énergie. En ce moment même, s’il souriait, c’était parce qu’il était heureux, voilà tout.

    Récupérant la perruque en meilleur état sur son crâne, il adressa un large sourire de remerciement à Lun avant d’ajuster comme il faut cette chevelure encombrante. C’était dans ce genre de cas qu’il se disait qu’il avait bien fait de couper ses cheveux. Une telle masse capillaire, ça tenait chaud. Et en plus, ça aurait donné un argument supplémentaire à Lun pour lui dire qu’il était une princesse.

    D’ailleurs, dans son devoir de prince –qu’il avait avoué être entre deux gorgées d’alcool-, Lun embrassa doucement Elyott sur les lèvres, avant de lui prendre la main. C’était une habitude que Lun avait pris depuis la fameuse soirée beuverie et qu’Elyott ne relevait même plus, lui qui avait tenu un discours de transformation de kangourou lors de leur première rencontre. Comme quoi, on s’habitue à tout. Comme Lun n’avait rien retenté et n’était pas revenu sur la soirée, n’avait pas réengagé la conversation qui avait été coupée par le surveillant –enfin surtout par Elyott lui-même en fait-, la pomme ne se posait pas plus de questions. On ne le disait pas simple d’esprit pour rien.

    « Tu te moques de moi en plus ! »

    protesta-t-il en riant, fronçant les sourcils et gonflant les joues tel un gosse pour manifester son pseudo mécontentement. Sexy ? Peu de chance, avec une telle robe. Ca serait admettre qu’Alice était sexy et Alice n’était pas sexy. Le costume était grotesque. La seule chose un tant soit peu sexy était les porte-jarretelles, et on ne les voyait plus, une fois la robe retombée.

    « Alors, qu’est-ce que ça fait d’embrasser une princesse ? »

    demanda Elyott, une main toujours dans celle de Lun, l'autre poing posé sur la hanche, dans un petit contraposto bien accentué par la robe serrée à la taille. Il y avait quelque chose de ridicule, mais soit, si on le prenait dans un contexte théâtral ça ne gênait pas. Et puis, c’était Elyott. Elyott était un clown, c’était chose connue. Et enfin…il n’était pas dans la troupe théatrale pour rien !
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyDim 8 Nov 2009 - 0:38

Quelques part c'était étrange de croiser un fantasme personnifié surtout lorsqu'il devenait une ridicule meringue bleue et blanche portant des bas des femmes. Certes Lun ne pouvait pas dire qu'il fantasmait souvent sur Elyott. Sur Wun et Sora, c'était bien plus faciles. Sur Elyott c'était compliqué car n'importe comment le rêve était tourné, Lun finissait toujours par avoir envie de rire ou de le frapper. Souvent les deux envies combinaient. Difficile d'imaginer que ce jeune homme puisse avoir une once de sensualité et de séduction. Alors imaginer l'embrasser, le toucher, passer ses doigts sur son cou. Soulever ses cheveux trop blonds et et ébouriffés pour le combler de baisers.
Imaginer passer sur son corps comme un serpent mourant de faim pour planter ses crocs dans cette nuque blanche et sucer insatiablement toutes les parties de cette peau trop sensible jusqu'à en connaître tous les contours, détours et même toutes les entrées possibles et inimaginables.
Non, Lun était bien incapable d'imaginer pouvoir prendre Elyott comme on le pénétrait d'un coup de poignard qui serait aussi cruelle que plaisant tant l'autre le supplierait de recommencer, l'enlaçant de ses bras de femmes.
Ne serait-ce pas être pervers, s'il s'imaginait en embrassant un amant qu'il embrassait les lèvres roses de ce jeune Elyott et qu'il mordait en lui comme dans un péché mignon. Adorable et craquant. Jamais Lun n'aurait ce genre de rêves, ou seulement quelques fois. Rarement. Rarement, il imaginait Elyott avec un adorable tablier.
Par contre sans aucun doute, il avait mille rêves crapuleux concernant deux autres personnes cités précédemment et pour une bonne raison : Lun ne les croisait pas souvent, voir jamais. De ce fait il ne pourrait jamais se sentir coupable de folles pensées aussi choquantes que troublantes. Bien que nécessairement plutôt perverses et interdites pour un si jeunes adolescents.
Sade a-t-il écrit ce qu'il a fait ? Ou a-t-il simplement exposer le coté sombre de la nature humaine. Etait-il un provocateur innovateur dans son genre ou juste un monstre pathétique racontant des mœurs choquantes ?

La vérité est que personne n'est blanc et noir. Tout le monde peut voir en Lun le pervers salope qui couche avec le premier venu. Tout le monde peut voir en Elyott l'angle blanc innocent et naïf. Mais la vérité, c'est qu'on n'est jamais vraiment ce qu'on montre. Ça ne changerait pourtant rien de retirer les masques et d'affronter la réalité. Elyott pouvait se leurrait dans des mensonges. Son père serait toujours hospitalisé et son frère était encore dans le coma. Lun pourrait s'insulter et penser se salir autant qu'il le voudrait, la vérité était bien qu'il ne savait pas quelle route suivre et qu'il essayait de ne pas y penser. L'un et l'autre avait choisit de s'abriter de la pluie avec une pomme ou une canne plutôt qu'avec un parapluie.

Embrasser une princesse était plaisant quand c'était Lyot la princesse.

Je ne peux détourner mon regard de lui,
Et pourtant sa seule vision le sali,
Je le veux, je le veux oui,
Mais je le veux dans les pires aspects d'une vie.


Débauché. Perverti. Suppliant. Ouvert. Je le veux, mais je le veux mal. Mâle. Je le veux. Mais je ne suis pas le prince de l'histoire, juste la bête assoiffée de son sang. Je le veux mais que pourrais-je lui offrir ? Si ce n'est des longs gémissements dans les draps de cotons de l'établissement et des serments d'amour qu'il oubliera au matin contre trois bouteilles d'alcool et un pull rayé de matelots sentant le whisky et le saké.

« C'est doux. »

Lun a saisit la main d'Elyott, il a glissa son bras sur sa taille. Attirant le corps du jeune homme près de lui, tournant doucement. Un pied puis l'autre, c'est ce qu'on nomme la valse. Un bras étiré, un autre refermé sur les hanches trop fines. Lun rit tendrement, moins moqueur relâchant la taille de son ami afin de le faire tourner sous son bras droit tendu, se relâchant pour l'occasion.

Sa main gauche revenant chercher la main d'Elyott. Des lèvres qui s'effleurent sans se toucher. Et un sourire avant que le baiser ne soit posé sur le front de son ami.

« Sais-tu que dans l'Atlas se trouve le village de Gwanda. Là-bas ton reflet dans le miroir, l'eau d'un torrent ou même un appareil photographique est une partie de ton âme. Si une personne la voit ou la possède, elle te possède un peu. »


Lun sourit amusé, comme-ci ce qu'il disait était une blague. Gwanda c'est son village d'enfance. Ses premières années. Ses premiers pas. Son premier cri. Que de tradition étrange. Là-bas, si une jeune fille avait ses règles, elle devait rester isolée quatorze lunes loin de la ville afin que ses premiers démons ne viennent pas voler la vie d'un enfant en le possédant. Puis elle devait demeurer enfermer à chacune de ses règles jusqu'à ce qu'elle trouve un mari.
Ce dernier ne devait jamais la voir pendant son cycle et si elle salissait un drap ou un vêtement, elle devait le brûler pour conjurer le démon. C'était archaïque mais dans certains cotés très doux. Ainsi les enfants étaient considérés comme des dieux ou des démons. Ils n'appartenaient à personnes et tout adulte avait le droit de leur apprendre. L'enfant pouvait manger chez n'importe quels adultes et pouvaient être absent des jours durant sans que ses géniteurs s'inquiètent car ils appartenaient à tous le monde. A la société.
Quelques part, Londres avait été une claque pour Lun. Lui qui ne portait que des vêtements trop grand, ou des tuniques. Lui qui avait les cheveux tressée le plus souvent.

Lun ne parlait de son enfance à personne. Mais Elyott était con naïf. Il ne risquait pas de comprendre que Lun venait de là-bas, aussi le jeune homme parlait-il sans crainte.

« Cela dit, ils croient aussi qu'un homme habillé en femme est en homme-femme, un mwaami, un prophète et qu'il peut porter un enfant. Selon cette tribu, si un homme est habillé en femme, il recevra la vision d'une de ces ancêtres et pourra prédire si la vie des siens serra belle et mauvaise. Lorsqu'il accepte ses visions, il devi.... »

Lun se mordit brutalement la langue s'empêchant de continuer ses obligations forts peu passionnante. Il marmonna un désolé. Puis regarda le visage d'Elyott. Ses yeux décrivant la fine bouche de son camarade, ses beaux yeux, ses joues blanches. Son cou fin.

Elyott était un garçon. Lun n'en avait jamais douté. Cependant troublé par la tenue avec ses longs cheveux blonds et sa tenue de princesse, il ressemblait bien plus à une femme qu'à un homme. D'autant qu'il ne possédait nu de barbe, ni de moustache, pas même un petit duvet qu'on normalement les étudiants à cette âge-là. Comme-ci le passage du temps se refusait à passer sur Elyott.

Elyott était peut-être vraiment un devin, peut-être. En général, il apportait le malheur sur leur entourage car les démons tentaient de les blesser. Lun se promit de ne jamais le dire à Elyott, puisque ce n'était que de vieilles traditions stupides d'Afrique.
Ce serait faire de la mal pour rien. D'autant qu'Elyott serait bien capable de les croire.

Cependant cet aspect nouveau d'Elyott, Lun ne le connaissait pas :

« Je peux te maquiller dis ? »
Demanda le jeune homme sans aucun doute avec un sourire malicieux sur la pointe des lèvres. Non, Lun ne se moquait pas d'Elyott. Ou juste un peu, mais il mourrait d'envie à quoi ressemblait son camarade totalement métamorphosé en fille.

Cela dit, Lun ne savait toujours pas pourquoi Elyott était ici seul dans le gymnase dans une tenue qui n'était pas très correcte voir un peu spéciale. Il n'avait pas posé la question, sans doute parce que dans la tête de Lun tout était possible avec Elyott et qu'il fallait éviter de se poser trop de question où on finissait avec un mal de tête bien trop violent.

Puis au fond, il n'avait pas été seul avec Elyott depuis un bout de temps. Autant en profiter au lieu de casser le charme et l'instant.

« Maintenant, tu dois marcher comme une princesse et parler comme une princesse. »
Remarqua l'anglais avec malice, pointant du doigt le nez d'Elyott, dans le but de le faire loucher. Lun avait un cadeau pour Elyott. Ce n'était pas n'importe quel cadeau, c'était les bracelets de naissance de Judith et Philip. Seulement maintenant, il était inquiet.
Philip.
Peut-être qu'Elyott serait furieux contre lui. Lun n'osait pas y penser. Que ce passerait-il sur Elyott se mettait en colère contre lui. Il ne voulait plus le voir faché, ni contre lui, ni contre le capitaine. Il voulait le voir souriant. Sans doute que parler de son père n'était pas là la meilleure idée et Lun en avait bel et bien conscience.
Aussi se refusa-t-il à offrir son cadeau, le gardant dans son sac à dos, préférant monter sur les gradins.

« Ho ! Mince, » S'exclama brutalement Lun en se retournant en direction d'Elyott.

« Tu ne vas plus pouvoir manger de pommes ! Ca tue les princesses. »


Riant à sa réflexion, peu sympathique, l'anglais fixa Elyott dans les yeux. « Et tu n'as pas de prince pour venir te délivrer. Tant pis, interdit de pomme tant que tu es dans cette tenue, n'est-ce pas. »

Elyott était un peu ingénu, cependant c'était aussi quelqu'un intelligente. Si, quand il était capable, il était brillant. Lun n'en avait aucune difficulté. Lun le savait comme nul personne puisque rappelez-vous, il avait volé le dossier scolaire de son camarade ainsi que sa vie de famille. Et depuis quatre mois, il prenait et recueillait toutes les informations de la famille Llyoden. C'était un peu stupide.

Posant son visage entre ses mains, Lun sourit gravement à Elyott.

« Cela dit, je ne mentais pas. Tu es particulièrement sexy. J'aurais presque envie te chanter la sérénade. Je le ferais pas, trop eur de voir surgir un dragon pour t'enlever ! Tu serais bien fichu de tomber amoureux de lui. »
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyDim 8 Nov 2009 - 23:05

    Une chance pour Lun : Elyott savait danser la valse. Pourquoi ? Parce qu’Elyott connaissait beaucoup de danse, en couple ou en solo. Et c’était plutôt bienheureux, parce que sinon, étant donné la maladresse de la pomme, Lun aurait pu dire adieu à ses pieds. C’aurait été dommage, tout de même…

    Mais une bonne étoile devait veiller sur lui ces temps-ci. C’était sûrement pour cela, qu’il était de bonne humeur, d’ailleurs. Ou peut être à cause de ses enfants ? Ca, bien sur, Elyott ne pouvait pas le soupçonner. Pour deux raisons : d’abord parce que pour lui, il ne fallait pas de raison spéciale pour être d’humeur jovial. C’était plus une question d’astre ou quelque chose du genre. Un truc peu scientifique qui ne plairait sans doute pas à notre rationnel Lun. Même si les astres, c’était un peu son truc, à la Lune. Et de deux, parce que Elyott ne savait pas que Lun avait des enfants. Lun ne l’avait jamais dit tel quel, et comme le garçon était sourd aux rumeurs… Les gens avaient fini par arrêter de lui en raconter, sa non réaction n’étant pas franchement amusante.

    La pomme se laissa donc guider et tournoyer sur la piste, qui n’était pas une piste de danse, mais soit. Il ne se demanda pas pourquoi, tout à coup, Lun éprouvait le besoin de danser une valse. Lui-même était si souvent pris de pulsions inexpliquées et inexplicables… Ca manquait juste un peu de musique, et la pomme se crut obligée de siffloter la musique du film d’Amélie Poulain. Seul film français qu’il connaissait.

    Il laissa la petite musique crée par ses soins s’essouffler au moment où Lun stoppa la danse, venant effleurer ses lèvres pour finalement embrasser son front. Cette sale habitude qu’il avait d’infantiliser Elyott, décidément, il ne la perdait pas. C’était même le contraire, il la perpétuait, l’aggravait presque.
    Lui racontant des jolies histoires pour l’endormir ou.. ou pas. Là, il ne cherchait pas à endormir Elyott. Que cherchait-il à faire ? Peu importe. La pomme aimait les histoires, quelles qu’elles soient !

    « Où ça sur l’Atlas ? » l’interrompit-il presqu’illico, laissant, comme toujours, sa curiosité s’exprimer.

    Il trouva l’anecdote vraiment amusante, mais en même temps, franchement inquiétante. Si les croyances de ce peuple étaient vraies, il y avait matière à angoisser tout de même.

    « Dis donc… plein de gens me possèderaient alors et…et je possèderais plein de gens ! » constata Elyott a haute voix.

    C’est que les photos, il aimait ça. Il en avait plein de ses amis, et en échange, ses amis en avaient pas mal de lui aussi. A ce train là, il ne resterait plus beaucoup d’Elyott que lui-même pourrait posséder. La pomme ne serait-elle plus maître d’elle-même ? Cela expliquerait peut être son excentricité… Si 10 personnes tentaient de le contrôler, ça donnait un sacré chaos psychique. Mais somme toute, l’idée d’appartenir à tous ses amis lui plaisait bien.

    « J’aime cette conception » déclara Elyott avec un sourire pensif. « Même si je ne suis pas très possessif, c’est sympa de posséder un peu de beaucoup de gens ! »

    Il fallait s’en douter, que ça lui plairait. Idée tordue et fantasque et Elyott s’accordaient si souvent bien ensemble.

    « Comment tu sais tout ça ? » demanda-t-il finalement, laissant sa curiosité courir comme à son habitude.

    C’était intriguant, tant de culture générale. Ca n’était tout de même pas le genre de chose qu’on apprenait comme ça. Et ça n’était pas les profs d’histoire qui racontaient cela non plus… De là à soupçonner que Lun en soit originaire, il aurait fallu plus que le seul cerveau de Lyot !

    « Porter un enfaaaant ? » s’étonna Elyott, sa voix partant un peu dans les aigus.

    Encore une idée folle, mais qui lui plaisait beaucoup. Lyo était tout à fait le genre de personne à s’imaginer être enceint. On pourrait presque dire que ça lui plairait. M’enfin pour mettre Elyott enceint, il faudrait être fou ou inconscient, il ferait une trop mauvaise mère. Dans quelques années, peut être cela s’arrangerait-il. Mais là, c’était tout simplement hors de question.

    « Dommage que scientifiquement, ça ne marche pas ! »

    Oui, Elyott était un rêveur, mais il savait que certaines choses n’échappaient pas aux lois stricto-scientifiques, et c’était bien dommage selon lui ! Il aimait bien croire aux contes. Il en parlait même comme s’ils existaient, mais de temps à autre, il avait un éclair de lucidité. On ne savait jamais quand ça arrivait. Mais ça arrivait.

    « Lorsqu’il accepte ses visions il quoi ? » demanda Elyott, ignorant royalement le « désolé ».

    Quoi désolé ? Il n’y avait pas de quoi l’être ! Ou plutôt si, il y avait de quoi. On n’interrompt pas une histoire comme ça ! C’est cruel. Et trop brusque pour l’imaginaire. De quoi il allait avoir l’air, l’imaginaire, à replonger si soudainement dans le réel ?

    « Finis tes histoires quand tu les commences ! » protesta la pomme.

    Ca lui allait bien, tiens, de dire cela, à lui, le conteur d’histoire sans fin. Et sans début. Sans histoire en fait… C’était bien pour ça qu’il préférait écouter celles de Lun plutôt que d’en raconter…
    Le garçon affronta les yeux de Lun avec un regard dur : il voulait la fin de la phrase, la fin du récit. D’autant que c’était un récit amusant.
    Mais effectivement, Lun avait raison : il ne fallait pas raconter trop de croyances bizarres à Elyott, car non seulement il les croirait, mais en plus, il se les approprierait sans doute.

    Et puis…Lun changea brutalement de sujet. Visiblement, il ne souhaitait pas vraiment s’étendre sur le sujet des histoires, privant Elyott de sa dose de douce rêverie. Tant pis.

    « Me maquiller ? Tu sais maquiller ? » demanda le garçon, dont l’attention était bien trop facilement détournée au final. « Plus tard alors ! Là je n’ai pas de maquillage de toute façon… »

    Non, forcément, c’était la maquilleuse de la troupe qui l’avait, et la maquilleuse, comme la troupe d’ailleurs, n’était de toute évidence pas là. Etrange d’ailleurs. Mais qu’importe : passer un moment avec Lun faisait plaisir à Elyott. Il verrait plus tard pour le problème de la répétition et des comédiens fantômes.

    Vivre l’instant présent, repousser les problèmes à plus tard, c’était tout à fait la philosophie d’Elyott. Pas toujours la meilleure, pas toujours la plus judicieuse, mais elle lui convenait bien, alors il n’y avait rien à dire…

    Lun en tout cas n’y redisait rien. Encore aurait-il fallu qu’il sache le problème pour dire à la pomme de la régler. Or il ne le connaissait pas. Et il était déjà occupé à résoudre les problèmes d’Elyott concernant son comportement pas très princer.
    Lyo était bon public de ce genre d’attention, et c’est tout naturellement qu’il se mit à loucher, lui donnant un air soit adorable soit de crétin fini, selon … selon rien du tout. Il avait l’air d’un adorable crétin fini, voilà tout.

    « Parler comme une princesse ? Je ne sais pas faire ça moi ! » protesta Elyott, ouvrant de grands yeux.

    Les discours moyenâgeux, c’était pas tellement son truc. D’ailleurs, il faisait toujours de sacrés fautes en japonais, alors de là à parler avec de jolies tournures.

    « Tu m’apprendras ? » demanda-t-il à Lun qui semblait bien plus doué que lui pour manier la langue nippone.

    En plus, il était prince. Bon, ça, Elyott n’était pas supposé le savoir. Lun le lui avait dit, comme ça, mine de rien, au milieu d’une conversation de bourré. Manque de bol, Elyott l’avait enregistré, même s’il n’avait jamais cherché à développer le sujet. Si Lun voulait lui en parler, il l’aurait fait. Il ne l’avait pas fait, donc inutile d’insister. Ca n’était pas plus compliqué que cela.

    Le garçon croisa les bras, attendant la réponse à sa requête tandis que Lun fuyait à toute allure vers les gradins, laissant la princesse seule sur le terrain, dans l’arène, pensive.
    L’interjection de Lun attira l’attention de la pomme. Quoi encore ? Quelle menace à l’horizon ?
    Horrible menace, la pire de toute peut être pour un pommophile digne de ce nom.

    « HEIN ?! » s’exclama Elyott, à moitié paniqué, à moitié outré.

    Pour vous resituer le problème, disons que c’était comme annoncer à un drogué sérieux qu’il ne pourra plus toucher à la drogue => inimaginable. Pas manger de pommes ? Mais c’était la base de tous ses repas. Pour un peu, on pourrait croire qu’Elyott était composé de pomme. Cela dit, personne n’avait testé, et personne ne pouvait donc valider ou infirmer l’idée…

    Le garçon arracha prestamment sa perruque pour la jeter sur les gradins sans trop de discernement, réduisant à néant les efforts de Lun pour la démêler.

    « Alors je ne veux pas être une princesse ! J’aime trop les pommes ! Je préfère être un paysan avec ses pommes qu’une princesse sans prince… »

    ajouta-t-il, l’air penaud. Comme un chiot à qui on aurait enlevé sa baballe, comme un enfant à qui on aurait ôté ses bonbons. Il en fallait peu pour peiner Elyott, au final. Les pommes comme point faible, c’était risible.
    Mais les malheurs d’Elyott ne s’arrêtaient pas là ! Après la privation de pomme, voilà que Lun lui présageait un enlèvement. Et pas n’importe lequel ! Puisque l’ kidnappeur n’était autre que…

    « Un dragon ? » répéta Elyott, d’abord étonné.

    Il sembla y réfléchir un instant, les yeux levés au ciel, l’air songeur, un léger sourire aux lèvres.

    « Oui pourquoi pas ! » conclut-il en hochant la tête.

    Tomber amoureux d’un dragon, c’était tout à fait son genre ! A bien y regarder, les gens dont été tombé amoureux Elyott tenaient plus du dragon que du prince charmant. Des défauts de la taille des ailes ou de la queue du dragon, des tares aussi emmerdantes que les crocs de la bête. A croire qu’il aimait bien s’attirer des complications, le garçon. D’ailleurs, il n’y avait qu’à jeter un coup d’œil à son entourage pour confirmer cette hypothèse.

    « Ca serait un sacré syndrôme de stockholm, tout de même… » ajouta-t-il, fronçant les sourcils.

    Bah oui, tombé amoureux de son kidnappeur était une chose, mais tomber amoureux de son kidnappeur si c’était un dragon, c’était en plus de la zoophilie. Et pas n’importe quelle zoophilie… c’est que c’est gros, un dragon. A moins que…

    « …ça serait un dragon de quelle taille ? »

    Parce que s’il s’agissait de Mushu, niveau taille, c’était plutôt l’inverse, c’était assez…réduit. Ne serait-ce pas alors de la pédophilie ? Pédozoophilie ? Mon dieu…un simple enlèvement et toute la vie sexuelle de la pomme se trouvait bouleversée… Quel drâme sociétaire… Ca ferait un mauvais conte pour enfant. Ou un bon sujet de film pour Miyazaki.

    « Je suis bête » déclara Elyott, comme si c’était évident. Pour beaucoup, ça l’était, en fait. « S’il peut me prendre, il est nécessairement gros, non ? Mushu serait trop petit, on pourrait l’écraser avec le pied… bon je ne le ferais pas, parce que je l’aime bien, mais bon… »

    Et voilà qu’Elyott refaisait une montagne d’une banale petite remarque. C’était tout lui, ça. Mais Lun avait déjà eu droit à ce genre de divagations lors de leur première rencontre, alors il savait y faire. A peu près en tout cas…

    « M’enfin pourquoi le dragon ne m’enlèverait QUE SI tu me chantais la sérénade ? Pourquoi il ne le ferait pas sinon ? »

    Ou l’art de poser les bonnes questions. Le garçon jeta un regard presque méfiant du côté de la porte du gymnase, d’ici qu’un dragon surgisse d’un coup pour l’enlever.
    Il se mit debout sur les gradins, espérant sans doute que cet avantage de placement stratégique puisse lui sauver la peau.

    « Bah…je l’attends de pied ferme ton dragon, je suis sur que si je l’embrasse, il se transformera en prince ou en gentil paysan ! »

    Oui Elyott, bien sur….
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyMar 10 Nov 2009 - 2:22

Où se trouvait le village de Gwanda dans l'Atlas ? Ce serait presque une amusante question, tant l'Atlas est à la fois le livre qui désigne le recueil de toutes les cartes du monde, mais également la partie central du continent Africain. Si Lun avait eu une carte de l'Afrique, il n'aurait eu aucune difficulté à en situer le centre, où se trouvait la région de l'Atlas, puis le point un peu plus à l'Ouest, où se trouvait Gwanda. Seulement, il n'était pas professeur de géographie et le situer sans la moindre cartographie, qui plus est à Elyott, lui sembla soudain une mission très dangereuse.
C'était un peu comme-ci un homme en costume sombre et cravate noir lui avait dit sur un ton froid et calculateur: « Votre mission aujourd'hui, agent NulNulSept, si vous l'acceptez est d'expliquer à une pomme où se trouve le village de Gwanda. Vous avez pour ce fait, votre cerveau presque en état de fonctionnement, un gymnase, un stylo et une feuille de papier. Attention, ce message entredétruira dans cinq secondes. 1. 2. 3. 4. »

Lun fixa avec un semblant de sérieux Elyott avant de montrer lui prendre sa main, un peu comme le ferrait sans doute une liseuse de bonnes aventures, une gitanes des foires. « Ta main, c'est l'Afrique. »
Le jeune homme pointa le centre de la main ouverte de son compagnon. « C'est l'Atlas, une zone encore un peu primitive. » Puis, il bougea légèrement son doigt afin de montrer un point plus éloigné du centre, mais au fond si peu, « et là, c'est l'Atlas. Un peu sur la ligne de chance et la ligne de tête, au centre de tous les monts. »

*Si un crétin rentre, il va croire que je le demande en mariage*

Bien que le jeune homme anglais ne croyait nullement en la chiromancie, il aurait été incapable de ne pas se souvenir de l'enseignant de sa mère adoptive. Après tout, elle avait tout tenté pour lui faire croire que leurs destins étaient de demeurer ensemble jusqu'à la fin des temps. Et surtout, elle avait lu dans les lignes de la main de Lun qu'il était le mal et qu'il apporterait le malheur. Quand on est encore un petit garçon, ce genre d'information reste gravé à vie dans votre tête.
Pourtant ce n'était pas du tout ce qui disait les lignes de la main de Lun, puisqu'il avait ensuite apprit grâce à la meilleure amie de Cassandra que toutes les significations que sa mère avait donné était en partie erronée et issue d'anciennes croyances de bonnes femmes frustrées devant leurs cartes de tarot.

Sans aucun doute Lun perdrait beaucoup d'argent en allant consulter un psychiatre. Il aurait assez à dire pour que l'homme puisse l'avoir comme unique client et pour faire une thèse à la fin. Un peu comme ce film que Lun n'avait pas vu où un scientifique était retrouvé au milieu des singes après avoir tué des braconniers. Non, pas Tarzan, mais Instinct. C'est le minimum de la culture américaine tout de même, difficile de ne pas connaître. Lun en avait peut-être entendu parlé, mais de là à l'avoir vu. C'était fort peu possible.
Sauf que Lun ne vivait pas au milieu des gorilles. Bien qu'en jugeant parfois les manières de Sora de grossières ou qu'il accusait parfois Elyott ou Jun d'être de petits singes. Ce n'était pas une raison pour juger que la jungle du lycée valait celle de la forêt.

Relâchant la main de son camarade, Lun écouta Elyott remarquer que pleins de gens le possèderaient et qu'il possèderait plein de gens. C'était ça. Enfin presque. Car ce n'était pas des parties de nous qu'on emprisonnait dans les photographies mais de parties de l'instant où la photographies étaient prises. Par exemple, si Elyott était particulièrement heureux, c'est le Elyott totalement heureux sur la photographie.
C'est pour ça qu'emprisonner un mauvais moment est dangereux. Lun n'aimait pas les photographies, c'était inquiétant de savoir qu'une partie de nous resteraient à jamais graver. A moins que ce ne soit la photographie où il fasse l'idiot. Dans ce cas-là, que pourrait-on voir à part un adolescent heureux ?

« Oui. Et brûler la photographie ramène le sentiment à la vie et peut causer de graves problèmes. Enfin, c'est compliqué, Elyott. Et ce n'est qu'une superstition. »


*Bon dieu, mais pourquoi je lui cause de ça. C'est le genre de truc qu'il va retenir et la prochaine fois que je vais vouloir le prendre en tof, il va me le ressortir.*

Cependant, comme souvent après une question qui ennuyait Lun, il répondit assez évasivement à Elyott quand ce dernier lui demanda comment il savait tout cela. C'était étrange comme un être aussi populaire et ouvert que Lun, capable de coucher sans trop se soucier des sentiments, pouvait être prudent voir complétement fermé sur lui-même. Il en disait peu, et le moins possible, distillant des informations quand il n'y prenait pas garde, ou sous forme de plaisanterie.

Pas étonnant qu'Elyott ne sait pas au courant. Mis-à-part quelques rumeurs qui circulaient sur le fait de l'avoir vu avec un bébé, personne n'était vraiment au courant.

C'était comme-ci un instinct de protection empêchait Lun d'avoir confiance.

« Je le sais, c'est tout. » Fut donc la réponse plus que flou de Lun.

D'ailleurs l'avantage avec Elyott, c'est que si on ne répondait pas à une de ses questions, il avait tendance à l'oublier.

Par contre, le désavantage était sa voix un trop aiguë lorsqu'il était étonné. Lun sourit en l'entendant être surprit qu'on croire qu'un homme puisse porter un enfant, avant d'affirmer que scientifiquement ça ne marchait pas. Effectivement, Lun n'allait pas le contredire. Mais dire ça à un villageois de son village d'enfance serait risqué d'être lapidé sans autre forme de procès. Certaines croyances ont bien plus de persistances que d'autres.

Lun se fit gronder par Elyott parce qu'il ne finissait pas ses histoires. Le jeune apprenti journaliste, fronça les sourcils. C'est qu'en réalité, il préférait changer de sujet pour ne pas éveiller plus que nécessaire la curiosité d'Elyott.

A la question de savoir s'il savait maquiller, Lun se montra plus ouvert.

« Oui, dans mon ancien collège, j'étais amoureux d'une fille qui était dans la troupe de théâtre. Pour essayer de la séduire, je m'étais fait passer pour une fille et j'étais devenu sa maquilleuse professionnelle. Quand Cassandra à su que j'étais un garçon, surtout quel garçon j'étais, elle a piqué une de ses crises ! Je croie que je n'ai jamais été autant ridicule de toute ma vie, quoique. »


En repensant à ses années où il avait fait parti de la troupe de théâtre, soit trois ans, Lun se rendait compte à quel point il avait changé. Lorsqu'il était au collège, il faisait tout pour être un parfait élément aux yeux de son père. Sage, il ratait rarement des cours. Populaire, il était ouvert. Toujours là pour ses amis, il ne manquait jamais une occasion de participer à un événement. Il était dans tant de club et il avait même finit par être délégué.
C'était tout à fait le genre de type BCBG qu'il ne supportait pas. Il passait tout son temps dans les clubs, et ne rentrait dormir que rarement. Au final, il était bien mieux ici. Une sale réputation, on n'a pas besoin de l'entretenir, au contraire d'une bonne.
Au moins, il pouvait faire tout ce qu'il voulait. Il ne risquait pas de la mettre en péril.

Maintenant, il évitait les clubs comme la peste. Par principe, il s'était inscrit dans deux clubs. La photographie qui demandait un travail personnel et donc lui permettait de ne pas y aller. Ainsi que le club de journaliste, imposé par la directrice.

Cela dit, à bien y penser, cela l'avait amusé d'être le maquilleur de Cassandra, puis de jouer dans la pièce de théâtre. Il avait aimé être le balcon dans Roméo et Juliette, jouer le Roi Lyre, ou encore la princesse blonde et Cassandre le prince brun dans des histoires étranges. Il avait aimé prendre des cours d'Escrime et être quelqu'un de bien.
C'était une époque révolue.

Non, pas le salaud de maintenant. Mais, maintenant, il aimait fumer sans se cacher. Boire, sans craindre d'avoir des remarques du conseil des élèves, ou bien encore pouvoir dire ouvertement des conneries sans en être jugé.

« T'apprendre à parler comme une princesse ? Pourquoi pas. »
Informa Lun en souriant. « Une princesse vouvoie toujours, pour mettre une distance, mais aussi pour rester dans le mystère. Comme elle n'est jamais seule, elle parle souvent à nous. Du genre : Nous aimerions vous compter parmi les invités. De toute manière, comme elle est égocentrique, elle est persuadée que son avis et celui des autres. »

*Elles portent des tailleurs hautes coutures pas d'Alice aux pays des merveilles, elles mangent les pommes avec un couteau et une cuillère, pas la fourchette c'est grossier.*


Du haut de ses gradins, Lun ne pu que lever les yeux au ciel devant l'attitude d'Elyott. Il ne pouvait pas croire ce qu'il voyait. Ce tempérament de dragons dans ce petit corps de princesse. Lun soupira tristement se rapprochant lentement, presque hésitant ne voulant sans doute pas se prendre un coup maladroit de la belle pomme.
D'abord Marv ramassa la perruque, la posant sagement sur les escaliers des gradins.

« Elyott, je plaisantais, voyons. Même si une pomme empoisonnée se bloquait dans ta gorge, ne penserais-tu pas que je t'embrasserais pour te réveiller ? »


Lun abandonna, laissant Elyott partir dans un délire qu'il avait lui-même engendrer. Il ne soupira pourtant pas une fois, attendant patiemment que son ami termine, souriant même de bonne humeur. Heureusement d'ailleurs qu'il l'était, sinon il aurait depuis longtemps coupé la parole pour lui demander des explications.
Un peu comme le fait de ramener un dessin-animée au même stade que le syndrome de Stockholm.

Descendant un peu des marches, Lun fixa Elyott, en adolescent provocateur, il soupira en gonflant.

« Hé. Bisounours, sans vouloir te vexer, on ne chope pas le syndrome en une seconde. Ce serait étonnant que ce soit un syndrome de … Attends. Qui est Mou Chou ? »

Mushu ou mon chou ? Qui était le chou d'Elyott. Elyott était vraiment très … bizarre. Il parlait de personne que Lun ne connaissait pas, et les associait à des Dragon. Évidemment, si Lun avait prit le temps de regarder Mulan, il aurait sans nul doute su.

« Tu veux écraser qui ? »

Un instant Lun se demanda pourquoi il avait évoqué la sérénade dans la discussion. Il connaissait pourtant la règle principale : ne jamais lancer un sujet sur un thème que tu ne veux pas aborder. Le chant devait en faire partit. Non seulement, il n'était pas chanteur, mais pire que cela, Lun était carrément nul dans ce domaine.
Il aurait été incapable de réussir la moindre mission karaoké. Sa voix n'était pas déplaisante, ce n'était pas ça. Juste : pas mélodieuse. Lun se débrouillait mieux pour gémir horriblement dans un lit que pour chanter.

D'autant si c'était en plus des gens japonnais : car dans les chansons, Lun ne comprenait presque jamais ce qui était dit. Un peu comme lorsqu'il était écoutait Elyott en fait.

« Je comprends rien à ce que tu dis. Seulement, c'est comme ça. Dis-toi que j'ai une malédiction et que cette dernière dit que si je chante, les dragons arrivent. Ca et que je casse les oreilles aussi. » Remarqua Lun en souriant.

Ce qui le fit moins sourire, ce fut quand Elyott parla d'embrasser les dragons. Non, parce que le Elyott, il commençait sérieusement à énerver le Lun à vouloir embrasser tout le monde. Ok, c'était lui qui avait lancé l'idée. M'enfin, c'est parce qu'on lance un caillou sur un cygne en train de mourir, que les spectateurs doivent le faire aussi !
Certes, l'image n'avait rien à voir.

« Seulement tu n'as pas le droit d'embrasser un dragon. Enfin, sauf s'il prend ma forme. »


Remarque Lun, en se souvenant de cette histoire où un chevalier avait prit la forme d'un roi pour coucher avec la reine. C'était pas mal ça. Est-ce que Wun avait une fiancée blonde par hasard que Lun pourrait imiter ?
Non, pas à son souvenir. Tant pis, alors. Parce que ce qui était certain c'est qu'Elyott n'en avait pas : Elyott n'était aucune fiancée, et au dire d'une de de ses anciennes copines que Lun avait contacté : « Il serait presque capable d'oublier qu'il est en couple. Il vagabonde dans sa petite vie. J'avais presque l'impression qu'il a dit oui juste pour me faire plaisir mais qu'il en avait rien à faire. Quand je l'ai quitté d'ailleurs, il a rien fait pour me retenir. »

Donc : Elyott était effectivement sorti avec des personnes. Visiblement des filles, peut-être des garçons mais ça ne signifiait pas qu'il avait déjà était amoureux ou qu'il était capable de l'être.

« Elyott, puis-je te poser une question. Tu n'es pas obligée d'y répondre. »

Demanda Lun, presque avec timidité, s'adossant contre le mur des gradins.

« J'aimerais savoir si tu te rends compte que parfois tu agis comme un petit garçon. Te caches-tu derrières un masque ou es-tu en permanence dans un dessin-animé de Walt Disney ? »


Ou les questions à la con et tristement sérieux de Lun Marv, journaliste et bien chieur sur les bords.

« Je sais, ça fait plusieurs questions. J''aime ton coté enjoué, mais que parfois j'aimerais savoir ce qu'il y a vraiment en toi. Parce que tu n'es pas bête. Tu n'es pas un enfant, tu seras adultes bientôt et qu'un jour ou l'autre, tu devras accepter ce qui est cruel dans ce monde sans lui donner un aspect de capitaine ou sans avoir besoin de te noyer dans la bêtise et l'alcool. »
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyJeu 19 Nov 2009 - 12:16


    Spoiler:

    Elyott ne put s’empêcher d’éclater de rire à l’anecdote de Lun. C’est que, voyez vous, se déguiser en fille pour séduire la fille dont on est amoureux, ça n’était pas la top solution, et certainement pas la meilleure méthode. C’était même une sacrée drôle d’idée. Même notre tordu de pomme n’avait pas encore eu recours à ce genre de procédé.
    Ca n’avait rien d’étonnant en fait, puisqu’Elyott était TRES flemmard question séduction. Cela dit, il se déguisait lui aussi en fille, donc il n’avait rien à dire niveau manies bizarres.

    « Et finalement, tu as réussi à la séduire ? » demanda-t-il, une fois son fou rire un peu calmé.

    Il imaginait bien la tête de la demoiselle en découvrant qui était sa maquilleuse. Enfin il essayait, c’était difficile, puisqu’il ne connaissait pas son visage.

    « En fait... tu es peut être une princesse aussi » fit-il remarquer, s’entêtant à refuser ce rôle.

    Et ce même s’il venait de demander à Lun de lui apprendre à se comporter comme une princesse. Le comique de la situation voulait que monsieur sale réputation soit le professeur de monsieur bien comme il faut. Enfin bien comme il faut, c’était vite dit. La plupart des gens s’accordaient tout de même pour dire qu’Elyott avait un petit grain. Un gros même selon certains.

    « Vouvoyer ? » répéta Elyott en grimaçant. Il n’aimait pas le vouvoiement. Et ça n’était pas dur de comprendre pourquoi : déjà, parce qu’Elyott aimait se montrer familier. Un peu trop parfois même. La deuxième raison était un problème culturel : en anglais, on vouvoyait comme on tutoyait. Le même mot étant employé. C’était pratique, au fond.

    « Je suis égocentrique ??? » répéta Elyott, avec de grands yeux.

    Il n’avait pourtant pas l’impression de l’être… La question restait de savoir si un égocentrique sait qu’il l’est, naturellement. Mais tout de même, Elyott n’avait pas la sensation de tout ramener à lui, à SES problèmes, à SA vie. Ca l’inquiétait un peu, ce que disait Lun. D’autant plus qu’Elyott n’aimait pas franchement les personnes égocentriques. Enfin, il supportait leurs délires mégalo avec un sourire, mais au fond, il se demandait bien si l’on pouvait vivre heureux on se plaçant au centre du monde…

    Entre son récent égocentrisme et son interdiction de manger des pommes, autant vous le dire, Elyott n’aimait pas bien son nouveau rôle de princesse. Que des inconvénients. A ce train là, il ne voyait pas l’intérêt d’être une princesse. A se demander pourquoi toutes les demoiselles des contes voulaient finir princesses !
    Le garçon adopta un air boudeur, signe manifeste qu’il était nettement moins enthousiaste à cette transformation.

    Cela dit, la remarque de Lun parvint tout de même à lui tirer un nouveau sourire qui vint effacer son air grognon.

    « Si je m’étouffe avec une pomme, je doute que m’embrasser arrange les choses ! »

    Si tu veux savoir si ton coloc est chouette
    Envoie 8 17 17


    Le monde à l’envers ! Elyott qui corrigeait Lun. Lun qui déraillait, Elyott qui le rappelait à l’ordre. Comme quoi : tout peut arriver… A moins que l’un ne déteigne sur l’autre et l’autre sur l’un ? Terrifiant…
    Mais les choses revinrent rapidement à la normale, c'est-à-dire, Elyott débitant des bêtises, Lun essayant de faire le tri entre la bonne information et la mauvaise.

    « Qui te parle d’une seconde ? Si le dragon me kidnappe, il peut me garder des mois ou des années, non ? »

    Logique, même. Quite à kidnapper, autant garder. A moins que ce ne soit un dragon instable, qui kidnappe et qui jette… Qui sait, avec les dragons !

    « Mushu ? » répéta Elyott, tout sourire. Il n’était qu’à moitié étonné que Lun ne connaisse pas. Déjà, parce que peut être que son prénom différait selon les cultures –peut être pas aussi- et surtout parce que voir Mulan n’était pas une étape obligatoire dans la vie de quelqu’un, donc Lun avait pu passer à côté –mais c’était triste, cela dit !

    « C’est un dragon, tout petit, dans un Walt Disney »

    expliqua-t-il, simplifiant la description, omettant volontairement l’histoire du protecteur de la famille et tout le tintouin qui embrumerait sans doute Lun. Qui plus est, l’information n’était pas essentielle… Et puis, Lun pataugeait déjà dans la semoule des dragons.

    « Je pourrais écraser Mushu, justement, puisqu’il est petit… » continua Elyott, patiemment.

    Moment à immortaliser : Elyott qui essayait de faire comprendre quelque chose à Lun. C’était la journée du paranormal, aujourd’hui…. Mais sur le sujet « walt disney », Elyott était très calé. Il aurait pu écrire une thèse. A défaut, il étalait sa science devant Lun. Mon dieu ! Etaler sa science ? Mais c’est qu’il devenait véritablement égocentrique ! Il était temps pour lui d’ôter ce costume qui le transformait de l’intérieur…

    Et pour l’achever bien comme il faut, voilà que Lun lui annonçait qu’il ne comprenait rien à son baratin. Lui qui s’était donné du mal pour lui expliquer…
    Une malédiction ? Drôle de malédiction alors…

    « Allons bon ! Mais qui t’a jeté une telle malédiction ? »

    Parce que c’était plutôt atypique comme malédiction. Quoique, ça devait être embêtant de ne pas pouvoir chanter… Elyott chantait souvent sans s’en rendre compte. Ou plutôt non, il chantonnait.

    « Et si tu chantonnes, c’est un mini dragon qui arrive ? » demanda-t-il, haussant les sourcils pour lui donner un air incrédule.

    Si tu veux savoir l'intelligence de Lyo
    Envoie Huit Zéro Zéro


    Dans tous les cas, Lun avait des tas de problème avec les dragons : il ne pouvait pas chanter a risque d’en attirer, Elyott voulait embrasser des dragons, et les dragons voulaient se déguiser en Lun. En tout cas, c’était comme ça que la pomme synthétisait le problème. En même temps, Lun ne pourrait pas changer la nature de Lyo : il aimait très calin, il aimait bien embrasser, alors pas de discrimination pour les dragons !

    « S’il prend ta forme… » commença Elyott, essayant de ranger tous les éléments d’information « …je n’embrasse pas un dragon… » froncement de sourcil incertain. « … je t’embrasse toi, non ? »

    Si tu penses que tu es amoureux
    Envoie 8 22 22


    Ca devenait compliqué tout de même : Lun se déguisait en maquilleuse. Elyott se déguisait en princesse tout en proclamant ne pas en être une pour pouvoir manger des pommes. Le dragon se déguisait en Lun. Mais qui se déguisait en dragon, dans ce cas ? Une vraie princesse peut être ?

    Elyott plissa les yeux : il s’embrouillait tout seul. Bientôt, il allait s’auto-donner la migraine. C’aurait été le comble. Si lui-même s’embrouillait, on pouvait aisément deviner l’état d’esprit de Lun.

    En vérité : inutile de la deviner : le blond semblait bel et bien décidé à en faire part LUI-MEME à Elyott.
    Enfin, il commença par lui demander poliment s’il pouvait lui répondre une question. C’était déjà un peu tard, puisqu’il s’agissait déjà d’une question. Mais soit. Lyo ne comprenait pas pourquoi il lui demandait ceci. Bien sur qu’il pouvait lui poser des questions… Pourquoi ne pourrait-il pas, au juste ?

    « Bien sur que tu peux » répondit-il, juste pour la forme.

    De toute façon, même sur un non, Lun aurait probablement posé sa question.
    Et il le fit.

    Le visage jovial d’Elyott se modifia au fur et à mesure que les mots s’alignaient, dessinant sur son visage un mélange d’incompréhension, de surprise et de préoccupation.
    Comme quoi…Elyott savait faire un visage sérieux. Ca n’était pas tous les jours qu’on lui en voyait un ceci dit. Disons que, généralement parlant, sa manie de sourire à tout-va n’était pas compatible avec un air grave.

    En fait, le fonctionnement d’Elyott était bizarre et très dur à comprendre ou expliquer. Il n’était pas bête, c’était certain. Il savait qu’il ne vivait pas dans un Walt Disney. Il savait que les dragons n’existaient pas – à part ceux de komodo, qui n’ont rien à faire ici-, que les kangourous multicolors non plus. Il perdait un peu de son bon sens –ou plutôt, le peu de son bon sens- lorsqu’il était ivre, mais ça, on ne pouvait pas lui en vouloir. Ceci dit, même s’il parlait avec conviction de choses qui n’existaient pas…il savait faire la différence entre la fiction et la réalité.

    En vérité, Elyott n’était pas SI différent de la plupart des gens de son age. Beaucoup de gens aiment partir dans discussions farfelues qui n’ont aucun sens avec le plus grand sérieux du monde. Mais à la différence de ces gens, qui, au bout d’un certain temps, achèveraient leur discussion sur une petite ironie à la « Wow…discussion philosophique . com », Lyo, lui, passait à autre chose comme s’il venait de faire un débat politique. Le garçon était négligent à tout point de vue et, oui, il oubliait parfois de préciser quand il était dans le délire total et quand il avait encore les pieds sur terre. Pas facile pour les autres de deviner.

    Mais Lun était un peu fautif dans l’histoire. Si, au début, il avait voulu jouer les terre-à-terre, très rapidement, il était rentré un peu trop dans le jeu d’Elyott. C’était lorsque l’on l’y encourageait que la pomme partait un peu trop dans ses rêveries. Lun n’était pas le seul, bien sur. C’était le piège, avec Elyott : il avait parfois un comportement si enfantin qu’on n’osait lui rappeler qu’il délirait. C’était comme dire à un enfant que le père noel ou la petite souris n’existent pas : on attend qu’il grandisse pour l’apprendre. L’ennui, c’était qu’il ne fallait pas attendre qu’Elyott ait 25 ans pour lui sonner les cloches…

    Lyot regarda Lun d’un air dubitatif, essayant plus ou moins d’analyser ce qu’il venait de lui dire. Cette fois ci, il n’était pas ivre : c’était un bon début pour réfléchir. En fait il comprenait parfaitement la question, mais lui-même était presqu’incapable d’y répondre.

    « Je ne me cache pas derrière un masque » soupira le garçon, passant sa main dans ses cheveux, dans l’ultime espoir de stimuler ses neurones, peut être.

    Ceci dit, s’il se cachait derrière un masque, et ce n’était pas impossible, il n’en avait pas conscience. C’était devenu…trop naturel pour lui. Mais si la question était de savoir s’il jouait à l’imbécile naïf ou si c’était son comportement normal, alors non, il ne portait pas de masque. Elyott était naïf et un peu crétin. Tant pis pour Lun s’il préférait croire que derrière le déguisement de l’imbécile se cachait quelqu’un de nettement mieux : il allait en voir passer, des déceptions.

    « Et je ne vis pas, ni ne crois vivre, dans un Walt Disney » enchainna-t-il.

    En revanche il adorait les walt disneys, les contes, les histoires. Il aimait en parler. Il aimait dériver sur ces sujets et en parler comme des choses réelles. Etonnant pour quelqu’un n’aimant pas les sujets légers et inutiles. Oui, mais pour Elyott, ce n’était ni l’un ni l’autre. Les Walt Disneys étaient des clichés du monde réel. Discuter philosophie de Disney, c’était un peu discuter des problèmes du monde, en plus agréable. Pour les gens imaginatifs et rêveurs comme Elyott, c’était de l’or en barre voilà tout.

    Mais comme toujours lorsqu’on posait trop de question au garçon, il fractionnait, et répondait au détail, tant et si bien que les réponses n’aidaient absolument pas à comprendre ce drôle d’oiseau.
    Sauf que Lun n’en avait pas fini avec ses remarques et ses airs graves.
    La première réaction d’Elyott fut le silence –enfin un peu de silence pourrait-on penser !- et de dévisager Lun, se demandant où il voulait en venir et ce qu’il espérait gagner en lui disant ceci.

    « Lun… » répondit-il, d’une voix plus posée que d’ordinaire, fermant les yeux comme pour invoquer le peu de calme et de sagesse qu’il pouvait avoir, enfouis sous des tonnes d’idées fantasques. Il rouvrit les yeux, fronça les sourcils. « ...Si tu veux que je te parle sérieusement, parle moi de sujets sérieux. »

    C’était, quelque part, une accusation fausse. Lun avait déjà évoqué des sujets sérieux, Elyott les avait essuyés, tout bêtement. Mais, pour sa défense : soit le garçon était déjà embarqué dans un délire structuré et donc impossible à balayer d’un coup de sérieux, soit il était…ivre. Et un Elyott ivre était irrécupérable.
    Là où Elyott n’avait pas tort, c’était que les gens avaient une tendance naturelle à lui parler de choses stupides ou rigolotes. C’était son comportement, sans nulle doute, qui y incitait. Mais comment voulez-vous que le garçon soit sérieux lorsqu’on lui parlait de dragons, de princesses, de petits pois –hum…c’était lui qui avait lancé le sujet ceci dit- etc…

    Le plus amusant, dans l’histoire, c’était qu’Elyott était véritablement capable d’un sérieux et d’une raison hors norme si on le lançait sur des sujets épineux ou graves : l’actualité, l’écologie, des problèmes humains, la psychologie, les ennuis des gens… Mais, encore une fois, ça n’était pas les sujets que l’on abordait avec lui. La preuve, Lun avait toujours évité d’aborder des sujets difficiles avec lui.

    « Et si tu fais allusion à ce qui s’est passé il y a 6 mois, c’était juste un dérapage ! » se défendit-il

    Cette histoire de capitaine devait sérieusement hanter Lun pour qu’il en reparle 6 mois après. Bon, certes, Elyott était dans un état PARTICULIEREMENT lamentable. Certes, ça s’était mal fini puisqu’il avait fini à l’infirmerie. Mais enfin, ça pouvait arriver à tout le monde. Ce qu’Elyott ne disait pas, et que Lun ignorait probablement puisqu’il n’était pas 24h/24 avec la pomme, c’était que ça arrivait assez souvent pour un « dérapage ». Mais là où Lun se trompait, c’était que Lyot ne buvait pas pour oublier « le monde cruel ». Enfin, ça lui était déjà arrivé. Mais il n’avait pas besoin de ça pour boire. Il buvait pour faire la fête comme 95% des gens de son age, en fait. Sale habitude, oui, mais Lun n’allait pas lui reprocher ses levées de coude, lui-même y étant adepte, au fond.

    « Et je ne me comporte pas comme un enfant » conclut-il, l’air aussi convaincu qu’il pouvait l’être, appuyant le bout de son index sur la poitrine de Lun pour se donner un peu plus de contenance.

    Et si tout simplement
    Tu l'trouves désespérant
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyJeu 19 Nov 2009 - 23:14

« Ai-je l'air comique, Lun, pour que tu te mettes à rire de cette manière à mon idée ? »
« Non. Non. »
« Alors en quoi mon idée de la princesse des pommes pour vendre des jus de fruit est-elle amusante ? Tu sais que j'ai mit longtemps à trouver le slogan : même les princesses aiment tomber dans les pommes. »

L'homme aux cheveux blonds assit à une table d'un pub anglais se mit à rire joyeusement devant son ami qui travaillait dans la publicité. Les années passaient mais il n'oubliait pas. Il se souvenait de ce jour-là où il s'était endormit dans le gymnase après avoir joué au basket-ball.
Terminant son septième verre, l'homme releva un regard un peu brumeux à son camarade avant de lui parler de la ce jour-là. Accentuant comme savent le faire les souvenirs la bêtise de son camarade et son affligeant sérieux.
« Quand je lui ai dit que j'avais tenté de séduire Cassandra en se déguisant en fille, il a rit encore et encore. C'était tellement adorable. J'ai trouvé ça tellement mignon. Il faut dire que j'avais prit l'habitude de ne pas prendre au mot ses réactions.»


Le visage de Lun se mit à bouder de colère. Fronçant les sourcils, l'adolescent regarda Elyott sourire sans lui-même se mettre à rire. Il finit pourtant par sourire, légèrement, pour ne pas paraître totalement vexé. Il savait bien que c'était puéril : mais la réaction de son camarade le peinait dans son orgueil mal placé. Lun avait assez honte de son comportement de l'époque. Il était tellement ridicule. Tellement nul.

Son jeune ami lui demanda s'il avait réussit à séduire Cassandra. Lun pencha le visage en avant, hochant négativement de la tête. « Pas vraiment. Elle a refusé de me parler pendant des mois. J'ai continué du mieux que je pouvais. Un jour, elle m'a demandé si pour elle, j'étais prêt à tout changer. J'ai dit oui et elle a accepté de sortir avec moi. »

Lun sourit malicieusement, se redressant pour mimer Cassandra. Ses longs cheveux noirs de l'époque qui étaient maintenant si grand. Sa tâche de rousseur au-dessus de l'oreille droite avant d'expliquer rapidement qu'elle avait décidé qu'il serrait toujours une princesse ou une fille, même un accessoires dans la pièce de théâtre pour qu'aucune autre fille ne l'embrasse.

Cassandra était persuadée que Lun tomberait amoureux de la première fille à qui il donnerait de lui-même son premier baiser. Elle n'avait pas tord, car elle fut vraiment la première à partager de manière consentante les lèvres de son jeune camarade. Il eu néanmoins tort sur un point : ce n'était pas Lun qui avait craqué dans leurs belles histoires.

« Oh ! Il savait que tu étais prince. »
Lun se remit à rire, un peu alcoolisé par ses verres d'alcool.
« T'es pas dingue. Tu me voyais dire à un type anglais : tu sais que je suis le prince de ton pays. Il m'aurait prit pour un fou. »
L'homme se redressa regardant sa montre. Il devait rentrer, il commençait vraiment à être fatigué.
« Attends …. Et qu'as-tu répondit lorsqu'il a dit que tu étais peut-être un prince. »
« Une princesse. » Corrigea doucement l'homme tout en se rasseyant : « Je lui ai dit :


« Il est aussi impossible que je sois une princesse que les kangourous soient multicolores et que la neige tombe au milieu d'une canicule ! »

Jamais Lun n'avait autant fixer Elyott sans le quitter des yeux. Intrigué par chacun de ses mots, amusé par toutes ses paroles. Plus le temps semblait passer et moins il était agacé par son camarade. Ce n'était pas très bon signe car si lui-même devenait non-lucide, ils allaient tous les deux finir dans un centre pour adulte.

Lun,
Que veux-tu ?
Tu séduis qui ?
Qui veux-tu ?
Qui hante tes nuits ?

Ne joues pas avec les sentiments. Ne joues pas avec les cœurs. Tu es cruel, toi la pucelle de l'amour. Tu joues aux pattes de velours, panthère du soir. Velours, voleurs aux ailes si noirs : vous êtes le pire. Gentlemen du crime, vous prenez les corps et les cœurs. Vous oubliez que c'est fragile le cristal de satin de ceux qui ont troqué leurs ailes blanches pour une vie d'humain en échange d'une nuit avec vous.

Vos surnoms se terminent en un, comme pour signifier votre destin. Chacun une consonne de départ différente, chacun votre histoire. Vous êtes à la fois le vice et le fils de tous les démons de l'enfer. Et si vos cœurs battent encore, ce n'est que pour provoquer un peu plus les charmes de ceux qui croient voir en vous des âmes bienfaitrices. Si innocents entre vos serres antipathiques et vos masques bienséants. Fils royale, fils mafieux, fils princier. Même votre ombre éblouit trop pour être regardé trop longtemps. Au risque de se brûler, il vaudrait mieux vous éviter.

Lun aimerait-il la Pomme si la pomme s'était offerte à lui ? Lun aimerait-il encore. En réalité, il fallait risquer. Ou ne pas risquer. Elyott devait en avoir conscience. Lun pourrait très bien le quitter pour un autre, après être lasser au bout d'une semaine. Lun pourrait l'aimer toute la vie durant. Et là, dans la nuit brumeuse. Après avoir trop bu, marchant sur le trottoir de Londres, qui va-t-il rejoindre ?
Va-t-il rejoindre un amant sans visage ? Ou quelqu'un qu'il a connu et aimé à l'académie Keimoo ?
Personne n'a la réponse. Personne ne sait. Et si vous vouliez la réponse, il vous faudra voyager dans un temps qui n'est qu'encore flou. Cet homme-là était-il amoureux de quelqu'un ou vole-t-il pauvre papillon sans vie de corps en corps avec l'âme en peine d'avoir connu trop de visages différents pour se souvenir de ceux qui méritaient un peu plus de gentillesse de sa part ?

Cet homme qui s'engouffre sous un porche et sort une lettre abimée par le temps. Une lettre dans un papier couleur avec l'écriture enfantine d'un enfant de dix-neuf ans. Peut-être un peu moins. Les âges commencent à se confondre dans sa tête. Une lettre parlant d'abeille et de pomme, parlant de pâquerette aussi. Une lettre demandant pardon à un colocataire de chambre fort discret.
L'homme sort une seconde lettre de sa poche, un brouillon. L'originale, il ne sait plus où elle se trouve.

Dans la lueur de la nuit, la cigarette au bout rougie est porté au visage de l'homme qui continue de parcourir cette lettre. Une écriture patte de mouche, difficile à déchiffrer.


J'aurais pu t'écrire un long discours,
Pour me souvenir de tout cet amour,
J'aurais pu ne rien écrire tout court.
Prends cette lettre, avec humour.

« Et les princesses anglaises parlent français pour montrer leurs rangs. Elles boivent le thé à deux doigts et disent toujours qu'elles le préfèrent avec un nuage de lait. »

A chacun de mes mots, on devine que je ne fais que penser. C'est idiot. Je me retiens de dire ce que je voudrais prononcer. Peut-être qu'au fond si je le faisais, je le regretterais. Pourquoi écrire alors ? J'ai envie de ne pas te tromper. Je te tromperais peut-être. Je t'ai trompé mille fois depuis six mois.
Moi, qui dit t'aimer, je vais avec d'autres.
Je voudrais te parler de moi, mais moi je ne suis pas vraiment quelqu'un. Tout juste un peu putain. Tout juste un peu catin.
J'aime l'amour, l'amour du cœur. L'amour fait par les corps.
Je n'ai jamais tué personne, jamais violé personne. Pourtant, je suis criminel et mille-fois plus cruel que toi. Car vois-tu je ne fais aucun serment, de peur de ses jeux d'enfant.

Devant l'affolement d'Elyott face à l'idée d'être égocentrique, Lun se pressa de le rassurer. Mettant un point d'honneur à préciser qu'il ne l'était pas. Qu'il ne l'avait jamais été. Qu'il était fou d'avoir pensé, cru, imaginé, qu'il était possible qu'il le soit. Elyott était tout sauf égocentrique : ce terme irait mieux à n'importe quel être dans cette académie.
Certainement pas à Lui. Lui qui était capable de tout oublier, et surtout de s'oublier soi-même. Trop habitué visiblement à ce que les autres s'occupent de lui comme un mère materne son enfant.

Un bruit de pas, un homme rejoint Lun sous le porche. « Pourquoi tu t'es sauvé ? »
« Envie de fumer. Ces interdictions de tabac, me tuent. »
« Qu'a-t-il dit ensuite ? »
« Je ne sais plus. » Grogna fatigué l'homme en s'asseyant sur le proche, tout en rangeant le brouille de la lettre. « Je croie qu'il a dit que l'embrasser n'empêcherait pas une pomme d'étouffer. »
L'homme éclate d'un rire cynique : « Tu devais être mignon à l'époque. Dis la suite !»
« Con. Totalement con. Pas grande chose à dire, Elyott a expliqué ce qu'était Mushu. Tu sais le dragon du dessin-animé de Walt-Disney.


Elyott semblait vraiment prendre à coeur son rôle de professeur des films de walt-Disney. Bien que Lun n'est pas tout à fait tout comprit, il eut un grand sourire en affirmant qu'effectivement le petit dragon pourrait être écraser.

« Il ne peut pas. Les livres de contes de fée ne durent jamais plus de cent pages. » Répondit Lun quand Elyott lui dit que le dragon pouvait le garder des mois ou des années dans sa grotte. Donc, il ne fallait pas se leurrer. Les histoires qui marchent sont les histoires courtes !

Alors pourquoi Lun s'obstinait-il à croire en sa chance ? Pourquoi s'obstinait-il ainsi, tel un peintre perdu dans un fleuve tranquille de l'enfer, menant à l'oubli éternel et à la rédemption par les pires châtiments.

Comme un enfant joue avec une poupée, Lun jouait à la poupée avec Elyott. Remettant ses cheveux blonds la perruque, passant le bout de ses doigts sur les lèvres de son camarade. Souriant béatement. C'était des foutaises ! Pourquoi croire qu'il n'aimait pas Elyott simplement parce qu'il rêvait d'autres ? Avait-il un manque de cœur, ou trop de places.
Lun était condamner à choisir entre ceux qu'ils aimaient ? La vie était-elle obligatoirement composée d'un couple de deux uniques personnes. Un troisième ne viendrait-il pas, ou toute tentative deviendrait quatre notes sur un piano.
Quatre mots, pour un adieu.

Lun était égoïste, son cœur vacillait et c'était pour cette unique raison qu'il avait tout voulu mettre sur papier :

Je ne plaisante pas. Elyott, je croie que je t'aime. C'est une formulation cruelle. Tu m'en voudras de te l'écrire ou ton cœur innocent me pardonnera. Depuis notre première rencontre, je pense à cet instant où tes lèvres viendront se poser sur les miennes sans que je n'ai à le demander. Je rêve de cet instant, où les doigts prendront le temps, de te déshabiller comme on épluche un fruit. Une pomme tendre, afin de gouter à ton jus.
Je voudrais te posséder, et je me fais admirateur secret. Je t'épie trop souvent. Je ne veux plus te mentir.

J'aimerais juste que le doute de cet amour s'envole et disparaisse, ou se pose sur ton coeur assez pour me répondre. Répondre positivement ou négativement. Répondre pour que je puisse savoir si j'ai le droit de t'attendre ou s'il est de mon devoir de prendre le prochain train.
Un train qui sans doute ne me permettra nullement de t'oublier.
On dit loin des yeux, loin du coeur, mais mon coeur n'a pas besoin du moindre regard pour gémir d'un manque en ta présence.

Lun rit amusé. Son camarade sous le porche se mettant à regarder la pluie tomber. « Tu lui as vraiment dit que lorsque tu chantais un dragon venait ? »
« Ho, si tu savais toutes les conneries que je disais. »
« Tu en dis encore ... Alors, lorsque tu chantonnes, un dragon vient ? »


« Non. Non. La malédiction, ne touche que les chansons. Je peux chantonner, je te casserais juste les oreilles. »

Lun sourit doucement, se penchant en avant pour embrasser le front d'Elyott, repoussant au passage cette perruque gênante et encore emmêlée du dernier affront qu'Elyott lui a fait. Cet enfant n'est définitivement pas soigneux. Il faudrait lui apprendre à s'occuper correctement de ses affaires. Car si ses amants finissent comme les objets qu'il jette sur le sol, Lun ne donnait pas long feu de n'importe quel amour.
N'importe quel, il s'en fout un peu.

Il pense surtout à lui.
L'égocentrique, au fond, c'est lui.
Uniquement lui.

« Je ne sais pas …. Est-ce que quelqu'un qui me ressemblerait serait moi, Elyott ? Est-ce qu'une autre pomme serait comme toi ? Je ne sais pas certain. Tu es unique, et je doute qu'une copie puisse avoir le même impact.
Le même succès.»

Si tu penses être amoureux,
Envoie 8 22 22

Elyott, je croie vraiment être amoureux de toi. Voudrais-tu me laisser une chance ? Un instant. Même si tu en avais assez. Je voudrais que tu m'essayes. Je ne te garantie pas de te rembourser deux fois, mais je tacherais de ne plus t'embêter si ça ne marchait pas.
Je ne sais même plus quoi écrire.
Je ne suis pas fidèle. Ne fais pas cette tête, je la vois même sans te voir. Si tu me demandes, j'essayerais de l'être. Je suis attiré par d'autres personnes d'ici. Mais aucune n'est aussi proche que toi. Aucune ne me plait au point que je puisse penser en être assez follement amoureux pour passer outre mes principes. Je sais que j'apporte bien souvent le malheur.
Mais tu es un ange. Un ange permet sans doute d'éloigner les mauvaises ondes d'un funeste corbeau.

Monsieur Marv s'est remit à lire la lettre sur le banc du parc. Il ne veut pas rentrer. Il ne veut pas penser aux passées. Pourtant il ne peut pas s'empêcher de trembler. Déjà tant d'années. Déjà tant de pensées.
Ils étaient si jeunes. Il se croyait si vieux. Il n'était qu'un sale enfant égoïste. La main de l'homme se referme sur le morceau de papier, des larmes glissant le long de ses joues. Oh, Elyott, pauvre petite pomme sotte. Pauvre ami d'anecdote. Je voudrais que tu sois là, te prendre dans mes bras.
Pourquoi cette pensée ? Elyott était-il encore dans la vie de Lun ou n'était-il plus qu'une ombre de passé ?

Pourquoi ce jour-là n'avait-il pas garder le sujet des dragons. Devenu si sérieux, autorisé par Elyott à poser des questions qu'il aurait poser même sans autorisation.


« Et si tu fais allusion à ce qui s’est passé il y a 6 mois, c’était juste un dérapage ! »


Le jeune populaire a sourit tendrement, avant de prendre dans son sac en bandoulière la lettre qu'il a écrit, il y a quelques jours. Il aurait déjà pu la donner à Elyott, mais à chaque fois la crainte l'a emporté sur l'envie.

« Et je ne me comporte pas comme un enfant »


« Moi, si. » Murmure Lun en tendant la lettre à Elyott, tirant au passage la perruque de son visage car évidemment, Elyott n'avait nullement besoin de ce postiche pour être beau. Et lui, il était un gamin de d'agir ainsi. De ne pas oser le dire en face. D'écrire au lieu de dire.

Cette lettre je te l'écris puisque les mots refusent de sortir de ma bouche. Je ne te demande même pas de répondre. Juste il faut que tu le saches. Pour ne pas que je te fasse mal, pour ne pas que tu m'en fasses.
Lun Marv,
Né AdN.


La main a vite quitté la lettre alors que Lun rougit violemment. Contrairement à ce qu'on aurait pensé, il ne s'enfuie pas du gymnase. Il se contenta de demander à Elyott de lire la lettre avant de s'assoir sagement sur le haut des gradins. S'éloignant de l'autre pour ne pas le gêner. En profitant au passage pour dire d'une voix gênée :

« Ne fais pas attention aux fautes. Je ne suis pas plus japonnais que tu n'es américain. »

L'adolescent s'est assit, il renferme ses mains entre elles pour calmer le tremblement. Au fait, jamais de sa vie Lun Marv n'a eu autant peur d'un instant. Elyott était son partenaire de chambre depuis un an, Lun n'avait jamais abandonné l'espoir de voir le garçon tomber amoureux de lui.

Cela n'était jamais arrivé. Finalement c'était lui, maladroit, penaud et rougissant à l'idée de croiser le regard d'Elyott qui déclarait des sentiments inquiets, ambigus. L'amour est une science dont Lun n'a ni l'apprentissage, ni même les bases.

L'homme se dresse dans le parc, regardant l'heure. Il devait renter : on l'attendait.
On ? C'était un secret. Un secret dont personne sur ce forum n'avait la clé.
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyMer 25 Nov 2009 - 1:11

    Moi si ? Ah bon ? Lun serait-il, au final, plus enfant que Lyo ? Plus idiot, plus cruel ? Rien n’était moins sur.

    Les yeux ocres d’Elyott suivirent des yeux les gestes de Lun qui tira de son sac une lettre. Qu’il lui tendit. Sur l’instant, le garçon songea que Lun voulait qu’il joue le facteur –toujours ce facteur, à croire qu’ils étaient liés par les lettres. Il ne voyait pas pourquoi Lun lui donnerait une lettre en main propre pour autre chose qu’une transmission. Il resta donc avec des yeux interrogateurs, la lettre en main, attendant les instructions.

    Mais la réaction de Lun était…étrange. Oui, c’était le mot. A la phrase suivante, Lyo comprit que la lettre était pour lui. Mais il n’avait pas la moindre idée de la nature de cette lettre. En fait, sa première réaction, fut un large sourire, suivi d’un :

    « Oh ! Tu as répondu à ma lettre ? »

    Naïveté. Parce que oui, depuis ce fameux jour, de maladresse de facteur, Lyo lui écrivait des lettres. Stupides, la plupart du temps. C’était simplement pour que Lun ait des lettres agréables parmi les lettres agressives –et aussi pour qu’il lise régulièrement ses lettres. Lun les lisait –la plupart du temps, en tout cas, ou, au moins, il prétendait les lire- mais ne répondait jamais. Grand jour que ce jour-ci.

    Elyott commença donc à lire la lettre avec enthousiasme, et surtout, parfaitement inconscient de ce qui l’attendait.

    Pourtant, dés les premières lignes, il lui parut évident que cette lettre ne jouait pas dans le même registre que celles qu’il avait écrites. Il releva les yeux, les posa sur Lun. A l’air qu’arborait son colocataire, il ne devait pas être question de pluie, de beau temps, de petits pois et de kangourous, vraissemblablement.

    Au fil de sa lecture, Lyot perdit son sourire, son visage se transformant, petit à petit, en air sérieux. C’était bien ce qu’avait voulu Lun, non ?
    Ses yeux ne se levèrent pas une fois vers l’auteur de la lettre, restant fixés sur le papier, glissant d’un bord à l’autre alors que les petites mains s’agrippaient au papier.

    Mais pourquoi est-ce que Lun faisait ça, au juste ?

    Ca embarrassait tout le monde, cette histoire. Lun était gêné, et c’était compréhensible. Se déclarer n’était jamais une chose agréable. Enfin, tout dépendait de l’issu de la déclaration, bien sur. Mais le stress pendant et pré-déclaration était en général assez insoutenable, ou tout au moins…on s’en passait.
    Pour ce qui était de celui qui recevait la déclaration…sa position aurait du être plus confortable, voire carrément avantageuse. Après tout, ça avait quelque chose de flatteur. Certes, sauf que là, nous parlons d’Elyott, et ce genre de situation était plus délicate ou embarrassante pour lui. Parce que nous l’aurons compris : la pomme n’était pas franchement doué en relationnel, et encore moins en relationnel amoureux. On pouvait dire que Lun avait tiré le mauvais numéro, oui.

    En un sens, Elyott se demandait ce qu’il lui avait pris de sortir cette phrase stupide. S’il n’avait pas défié Lun de lui parler de choses sérieuses –parce qu’au fond, c’était ce qu’il avait fait- ils n’en seraient pas là !
    Oui mais… d’un autre côté, que pouvait-il répondre à un Lun l’accusant d’être un petit rigolo sans consistance, qui préférait se réfugier dans des histoires à dormir debout plutôt que d’affronter une quelconque réalité ?
    Enfin, dans la famille « réalité à affronter », ils étaient l’un comme l’autre plutôt gâtés.

    Pourquoi d’une banale répétition de théatre Elyott se retrouvait à devoir répondre –ou ne pas répondre- à la confession de son ami ? Aurait-il transmis cette fichue tendance de passer du coq à l’âne à son colocataire ? Les discussions à la dérive, ça les connaissait bien, tous les deux. Leur relation n’était-elle pas entièrement construite sur cela ?

    Les yeux d’Elyott avaient déjà parcouru deux fois la lettre, et le silence devenait pesant. Lun devait, tout naturellement, être en train de tergiverser. C’était cruel de le laisser conjecturer dans son coin. Comme quoi… il avait sûrement raison, Lyo était un être cruel, malgré lui…

    Le garçon commença par s’asseoir, à côté de Lun, pour se mettre à son niveau. Une main s’accrocha à son genou pour y accrocher ses doigts, l’autre étant toujours résolument refermée sur la lettre. Déjà froissée. Elyott était maladroit.

    « Lun… » marmonna-t-il, comme il avait pris l’habitude de le faire pour amorcer une discussion avec lui. Pour capter son attention. Desfois que celle-ci soit partie voir ailleurs s’ils y étaient.

    Il ouvrit la bouche pour parler, sembla hésiter, la referma, dans un mouvement proche du poisson rouge, agitant sa main tenant la lettre dans le vide, de haut en bas, comme pour marteler un discours muet. Il chercha des yeux le regard de Lun, les sourcils infléchis dans une incertitude qu’on ne lui voyait que rarement.
    Il n’avait pas tellement envie de tourner autour du pot : autant plonger dedans, la tête la première.

    « …je pourrais te donner une chance, oui » murmura-t-il d’une voix anormalement calme pour quelqu’un à qui l’on connaissait des intonations folles. « …mais je ne pourrais pas tomber amoureux là tout de suite… et peut être même pas plus tard si ça se trouve »

    En fait, ça tombait même sous le sens. Ce n’était même pas la peine de le préciser, mais il aurait été plutôt dommage de couper Elyott dans un élan de bon sens. Il se tut un instant, comme s’il attendait une réaction directe. En même temps, il ne voyait pas comment Lun aurait pu réagir. Il ne savait déjà pas comment LUI était sensé réagir, alors anticiper les réactions de son vis-à-vis relevait carrément de l’impossible.

    C'était étrange. Pour peu, on aurait dit qu'Elyott proposait à Lun d'être des sexfriends. Couple sans amour, c'était un peu ça ?
    Mais non. Pas franchement. Yot avait besoin de stabilité et de fidélité, malgré tout. C'était encore autre chose. Lyo révolutionnait les relations, il en inventait des nouvelles, assez insensées. C'était un drôle de couple, tout de même : entre celui qui aimait quelqu'un, couchait avec tout le monde, et donc trompait l'aimé, et celui qui n'aimait personne mais était fidèle à celui qu'il n'aimait pas d'amour, c'était à la limite du grotesque.

    Cela dit, il pouvait peut être lui donner une petite explication, parce que comme réponse, c’était un peu réducteur et sec, tout de même…
    Elyott se lança donc dans ce qu’il n’avait pas l’habitude de faire, en partie parce qu’il n’aimait pas cela, c'est-à-dire, le récit de sa petite vie. Hors propos ? Non, pas tellement. Autant que Lun sache à quoi il avait à faire –même s’il s’en doutait au moins un peu.

    « Toutes les personnes avec qui j’ai… » Quel était le mot exact… « …été ? » On pouvait dire ça comme ça, oui. « …eh… j’avais de l’amitié pour elles, ou au moins de l’affection » poursuivit-il, essayant de mettre des mots sur ses expériences, ce qui n’était pas SI évident que cela. Elyott ne s’était jamais amusé à analyser ses histoires. Il aurait mieux fait de s'y essayer avant. « Mais je n’étais pas amoureux. » conclut-il, appuyant sur sa phrase avec un air presque résigné. Tristement résigné disons.

    « En fait tu va rire, je ne sais même pas ce que c’est. » lâcha-t-il, levant les yeux au ciel. « Être amoureux, je veux dire… »

    Rire, ce n’était pas le mot exact. Ca n’était pas drôle en fait. En un sens c’était même triste. Elyott n’avait jamais considéré ceci comme un manque ou une peine, au fond. Mais c’était en partie parce qu’il n’avait jamais considéré cela comme quoi que cela. C’était, c’est, point. Sera-ce ? Ca non plus il n’y avait jamais réfléchi. Les réflexions d’Elyott se bornaient à des sujets qui ne le concernaient pas, pour avoir du recul.

    Elyott n’avait donc…jamais été amoureux. Pas réellement, en tout cas. Il en avait eu l’illusion, comme beaucoup de gens. Il s’en donnait peut être même l’illusion lui-même, qui sait ?

    Une fois l’information délivrée, le blondinet se sentit extrêmement stupide, et démuni. C’était bien beau, de raconter tout ça, mais ça ne faisait pas franchement avancer les choses.
    Cela dit, Lun ne lui avait pas demandé de faire avancer les choses. Il lui avait demandé de lire la lettre et Elyott l’avait fait -2 fois même. Il lui avait demandé une potentielle réponse. Il l’avait donnée. Elle était floue, mal définie, mais c’était une réponse. En théorie, Elyott avait rempli son devoir. Sauf que le garçon n’avait pas la franche impression d’avoir clos le chapitre. Il avait même plutôt le sentiment de le commencer. Et vous savez ce que c’est que de commencer un tout nouveau chapitre ? On ne va pas se coucher dés les premiers paragraphes, non, on veut connaître la suite.

    Elyott recommença son geste stupide et insensé d’agiter sa main dans le vide, comme s’il cherchait à éventer quelqu’un avec cette fameuse lettre. Son cerveau, peut être ? Il semblait calme, pourtant. Semblait ? Oui c’était le mot.

    Et tout à coup, sans signe précurseur, sans prévenir, le garçon explosa. C’était le principe même de l’explosion, en un sens, de ne pas prévenir… A moins qu’il n’y ait un tic tac alarmant, mais entendre Elyott lancer des « tic tac » aurait été encore plus inquiétant, au fond. Qu’importe, il ne le fit pas.

    « Et puis…tu dis que tu ne veux pas de réponse, ou que tu en veux éventuellement sans que ce soit nécessaire…ou non… mais dans ce cas…pourquoi est-ce que tu me parles de … de tout ça ? Pour que je sache, d’accord…d’accord…. Mais… »

    Légère pause, le garçon ferma les yeux, cherchant ses mots, avant de les rouvrir, grands, fixés sur Lun, approchant son visage presque grimaçant du sien.

    « Et qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Qu’est-ce que tu veux que je réponde, au juste, quand tu me dis, enfin m’écris, que tu n’es pas fidèle ? Que tu portes malheur ? Que tu es une putain ? Ou un cruelminel ? ..Eh…cruel criminel… Tu… Mais je m’en fous ! Tu cherches quoi ? Tu veux quoi ? Tu veux me faire peur ? Tu as déjà essayé, je t’ai déjà dit que tu étais un idiot, et… »

    Et ? Et il n’avait plus rien à dire d’intelligent –ou d’idiot, d’ailleurs. Le garçon se retrouva la bouche béante, désemparé, oui c’était le mot. Il ferma la bouche, machinalement, le visage figé. Se repassant dans la tête ce qu’il venait de dire, dans l’impulsion. On aurait dit un gamin paniqué. Un jouet détraqué, une boussole qui n’indique plus le nord. Comme celle de Jack Sparrow, sauf que la sienne avait encore l’utilité certaine d’indiquer ce que l’on veut le plus au monde. Elyott, lui, n'indiquait rien, même pas ce que lui voulait.

    A court d’arguments, de remarques, de réponses, tout simplement, il eut un réflexe. Réflexe con quelque part. Réflexe un peu Lunien : se contagiraient-ils mutuellement ? Ca lui apprendrait, à Lun, c’était SA mauvaise habitude.

    Lyo fronça les sourcils, et la seconde suivante, il avait collé ses lèvres à celles de Lun.

    Mais quelle mouche avait donc piqué Elyott ?
    …à moins que ça ne soit une abeille …


    ------------------



    Et quelque part dans un petit bistrot du centre-ville, un blondinet aux cheveux courts et en bataille attendait, guettant d’un œil empressé son téléphone. Il avait le visage un peu émacié et fatigué par des années de boulots pas franchement honorables. Il s’était rangé, sur le tard, non sans problèmes. Sortir d’un réseau mafieux, ça n’était pas comme démissionner de son entreprise. Coups d’œil furtifs du côté de la porte du bistrot. Lun avait du retard, et il avait intérêt à avoir une bonne excuse. Même si, au fond, l’ex-mafieux savait que la journaliste était plutôt douté pour savoir se faire pardonner…

    Spoiler:

    Et quelque part dans un petit bistrot du centre-ville, un blondinet aux cheveux courts et en bataille attendait, guettant d’un œil réjoui son téléphone. Il avait le visage jovial, mais qui avait cependant gagné en maturité avec les années. Le contraire aurait été inquiétant. Cependant, étrangement, il faisait toujours plus jeune que son compagnon, pourtant de 3 ans son cadet. Coups d’œil furtifs du côté de la porte du bistrot. Après une longue journée de travail, il attendait avec impatience ce dîner. Lun avait un peu de retard, mais il avait certainement une bonne excuse, qu’il lui expliquerait probablement lorsqu’il arriverait, après s’être fait pardonné grâce à un léger baiser.

    Spoiler:

    Et quelque part dans un petit bistrot du centre-ville, un blondinet aux cheveux courts et en bataille attendait, guettant son téléphone sans que l’on ne sache l’air sur son visage, ombragé par des mèches un peu longues. Blond ? Nous n’en sommes même pas certains : est-ce que l’obscurité des lieux ne cacheraient pas une chevelure châtain ? Un visage presque invisible avec le peu d’éclairage. Une vie qu’on ne saurait lui deviner sous un déguisement de « monsieur tout le monde ». Chanteur, mafieux, policier, mannequin ? Que peut il cacher sous son grand pull beige ? Coups d’œil furtifs du côté de la porte du bistrot. Lun est en retard : du baiser de bienvenue et des représailles moqueuses, quel sera son accueil à son arrivée dans le restaurant ?

    Spoiler:

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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyDim 6 Déc 2009 - 16:23

Spoiler:

Je suis prêt à tout changer pour lui. Je suis prêt à tout pour lui.


Jamais Lun n'aurait pensé en venant se reposer dans le gymnase qu'il aurait l'occasion de voir Elyott. Encore moins de lui donner la lettre qu'il avait écrit en coup de folie et qu'il traînait depuis dans son sac à dos en se disant que la prochaine fois il la donnerait à Elyott. A chaque prochaine fois, il trouvait une excuse pour ne pas le faire. S’inventant de très bonne raison afin de ne pas avoir la peur de la déclaration. Toutefois, la Pomme venait de le mettre au défi de lui lancer un sujet sérieux : Est-ce que c'était assez sérieux aux yeux de son camarade ? Le blondinet aux longs cheveux n’aurait su le jurer. Impulsivement, le jeune adolescent avait sentit que c'était le moment d'offrir ses mots écrits sur une feuille immaculée et réécrit plusieurs fois pour ne pas laisser les hésitations être perçu, et pourtant changeant à chaque fois. On ne peut décrire les sentiments correctement sur du papier glacé. Ce n’était pas un sujet sérieux. Pourtant pour Lun c’était plus sérieux que les guerres actuelles et les procès en cours.
C’était peut-être à cet instant qu’il se rendait compte qu’effectivement il n’avait que quinze ans. Et alors qu’il devrait se préoccuper des guerres ou de l’avenir de ses enfants, son esprit était uniquement chamboulé par l’idée que Elyott était en train de prendre la lettre et qu’il allait la lire.

Il aurait presque eu envie que son camarade ne lise pas maintenant le courrier. Qu’il attende. Être loin lorsqu’il arriverait. Être protégé de lui. Pas question de fuir pourtant, Lun attendrait le temps qu'il faudra pour que son camarade puisse déchiffrer le message, puis qu'il lui réponde. Afin de savoir au final qu'elle sera sa propre réaction en écho à celle de ce fruit défendu.

Elyott s'était un peu éloigné de Lun afin de lire son courrier. Lun le regardait inquiet, remontant dans les gradins. Assit, il affrontait pour la seconde fois de sa vie le moment de la déclaration. Cela n'avait rien à voir avec l'aveu rapide et verbal qu'il avait fait à Cassandra, il y a de cela deux ans. Un semblant de : « Je t’aime Cassandra et j’aimerais être ton amoureux. » Un truc trop franc. Trop direct. Et ce rire moqueur de la jeune demoiselle : « Lun, c’est pas comme ça qu’on demande ! Recommences. »
Cela n’avait rien à voir avec la réaction moqueuse qu’il avait eu. Là, Lun se rendait compte que la gêne et le stress qui traversaient son corps étaient intenables, choses qu’il n’avait pas vraiment ressenti la première fois. Il avait les mains un peu plus moites et une chaleur très différente de l'envie sexuelle s'était installée sur ses joues. Détournant le regard afin de ne plus rougir, Lun observa le gymnase avec une attention limite psychopathe.
Il avait peur de ses propres mots qu'Elyott lisait. Peur d'en avoir trop dit. Peur que son camarade ne comprenne pas. Peur de devoir expliquer verbalement.

Si Elyott se moquait aussi de lui ? Elyott n’était pas moqueur. Il ne se moquerait pas. Mais pourrait-il comprendre ? Là c’était moins certain. Peut-être penserait-il à une fantaisie de son colocataire ?

Elyott avait parfaitement raison. C'était gênant ce genre de situation. Néanmoins, Lun avait besoin d'avoir une réponse. Il avait besoin de passer à autre chose ou de croire en sa chance. Cet amour n'était pas bon lorsqu'il était caché. Ce n'était vraiment pas bien de coucher avec d'autres en imaginant son colocataire. Ce n'était pas bien d'éviter des promesses à d'autres car on espère pouvoir en faire à son jeune ami. C'était si mal de croire de toucher des seins de femmes, tout en se demandant si Elyott l'avait déjà fait. Si Elyott comprendrait. Si Elyott pourrait l'aimer. Même en le sachant si sombre.
Lun mentait à ses amants, mentait à Elyott, se mentait à lui-même. Et il n'était pas surprenant que des personnes comme Maeki puisse détester cet amoureux si quand Lun est avec eux, il pense à l'autre.
Il devait savoir. Savoir assez pour se résoudre à tourner la page. En réalité, au fond, Lun savait parfaitement qu'il n'avait aucune chance. Comment pourrait-il seulement avoir la moindre chance avec ce genre de garçon ? Elyott était parfait. Il était drôle et amusant. Il était intelligent. Il n'était pas porté sur lui-même, ouvert sur les autres. Il savait faire la fête sans être totalement dans les excès et en plus, il était merveilleux.
C'était le terme. Autant Lun admirait secrètement le russe nommé Wun, autant il avait vraiment envie de croire en un amour sain avec Elyott. Avait-il seulement le droit de croire ? Pourrait-il s’en contenter ?
La grande peur de Lun n’était-elle pas justement la monotonie ?

Le garçon avait joint ses deux mains, cachant son visage entre elles. Ses yeux se fermant. Il n'aurait jamais du se déclarer ! Il n'arrivait pas croire qu'il est osé faire cela. Maintenant qu'Elyott lisait la lettre, visiblement avec une lenteur surprenante, le garçon aurait bien aimé avoir le pouvoir de se rendre invisible. Ou alors devenir une flaque d'eau, se liquéfier totalement. C'était un peu l'impression qu'il avait ! Où est-ce qu'il est le Lun ? Vous ne voyez pas la flaque d'eau sous le banc des gratins qui tremble ? C'est lui.
C’était bon pour les midinettes. Pas pour lui.

Evidemment, Elyott ne se moquerait pas de lui. Mais Lun l’imaginait déjà gentiment lui expliquer, comme on expliquerait à un enfant, que c’était impossible. On n’était pas dans un roman à l’eau de rose. Il n’aurait pas des yeux émus et un aveu en retour. Il n’aurait peut-être même plus l’amitié si la gêne s’installait entre eux deux. Il risquait de le perdre : mais au final, Lun avait mit ce risque en jeu.

Il ne voulait plus souffrir. Si Elyott le lui demandait, alors il tâcherait d’oublier ses sentiments en se souvenant qu’il s’était prit un râteau dans le cas contraire.

Un moment d’angoisse intense envahit Lun en voyant Elyott se lever. C’était assez amusant pourtant : cette princesse mi homme, mi pomme, qui s’avançait vers lui dans sa robe à jupon bleu sans sa perruque blonde et avec ses bas prêtés par une camarade et mit par Lun qui se souvenait parfaitement du boxer noir qu’une princesse ne porterait sans doute pas. Peut-être une princesse moderne ?
Il n’en était pas très certain.

Elyott se rapprochait de lui, et Lun le laisse commencer à parler. Il aurait préféré, finalement, qu’il se taise. Car Elyott ne lui disait ni oui, ni non. Il lui disait qu’il n’avait jamais été amoureux. Il avait été avec de l’affection ou de l’amitié. Il l’avait fait, simplement avec ça ? Ainsi pour Lun c’était une nouvelle découverte : sa douce pomme avait eu comme amant des amis ou des chiens, affectueux et gentils mais dont on ne tombe pas amoureux.
Lun était-il prêt à devenir le chien d’Elyott ? A être caressé sans être totalement aimé ? Mais au fond, certainement qu’un chien serait plus aimé par le misanthrope. Et alors ? Lun s’en fichait. Sa princesse avait le cœur pur et innocent de tout sentiment. Ce n’était que plus beau à entendre.
Mais lui ne serait pas le énième non aimé. Il voulait tout !
Il voulait tout ou rien.

Il voulait être le premier. Oui, c’était mal et égoïste. Oui, Lun n’avait pas de blanche pensée envers la princesse de cette histoire. Cependant, il se promettait de ne pas rejouer les contes à l’envers, et s’il n’avait pas de cheval blanc, il avait du moins un serment au fond de son cœur. Pour Elyott, Lun voulait changer : évidemment, ce serait se voiler la face. Si cela pouvait lui permettre d’être aimé. Il l’accepterait ! Si cela pouvait lui permettre d’avoir le droit ne serais-ce qu’à un baiser.

Lun écouta Elyott, l’encourageant d’un sourire avant de poser sa main sur la sienne. Au fond, il savait qu’il n’aurait aucune chance. L’attendait-il ? Oui. Une porte ouverte et il y aurait été tête baiser. Une fenêtre, il aurait fait pire. Lun aurait volé le cœur d’Elyott, s’il avait vu la moindre chance. Elyott ne lui en offrait pas, et pourtant le gentleman restait. Espérant peut-être le mot, l’instant, où son ami lui apprendrait qu’une porte de son cœur était mal fermée, entrouverte, et prête à être forcée. Même avec difficulté, tant qu’il était possible de le faire, Lun voulait s’y risquer.

Il s’y risquerait et pour cela, il était prêt à tout. Ne jamais rien dire de son passé, ne rien dire sur ce qu’il était. Mentir à Elyott pour mieux le tromper, le tromper pour mieux l’aimer. Pour qu’Elyott ne le trouve pas trop compliqué. N’être qu’un populaire, n’être qu’un présomptueux qui se déclare ainsi dans le gymnase d’une école. Il aurait pu mieux faire, faire plus romantique. Faire plus grand. C’était tellement nul comme déclaration.

Tellement simple.

L’adolescent est sage. Il ne laisse pas son inquiétude être perçu. Lun écoute Elyott avec une gentillesse qui lui est propre, l’encourageant même d’un sourire assez pâle. Sa main se posant sue le front d’Elyott.

Il voudrait lui dire qu’il comprend. Qu’il comprend qu’on ne puisse pas ressentir ce genre de sentiment. Difficile. Lun était limite amoureuse de tout le monde, et pour faire le tri dans ses sentiments, il ne se fiait qu’à son instinct. Celui qui lui disait qu’Elyott atteignait une partie de son cœur que d’autre n’avait pas accès.

« …. Merci. » C’est remercier l’autre d’avoir lu. Remercier d’avoir prit le temps. Lun est un con. Con d’être soulagé que ça se termine ainsi par un autre râteau, par une porte qu’on referme.

Et pourtant ….

Lun sursaute brutalement lorsque Elyott se met soudainement en colère ? Son regard s’agrandissant. Il ne comprend pas ce qui vient de se passer avant de réaliser que c’est Elyott qui proteste contre sa lettre. Putain, cruel et criminel. Essayait-il de lui faire peur ? Un peu. Elyott n’était pas comme les autres. Qui à la lecture de cette lettre aurait eu une telle réaction ?

Putain, cruel, criminel. C’était ce qu’il était. C’était ce qu’il avait toujours été. Ce qu’il serrait ?

Pourtant cette réaction fait plaisir à Lun, qui sourit avec douceur tendant la main pour prendre une mèche blonde laissant l’autre bouillir et parler. La gardant du bout des doigts. Il voudrait dire qu’il est désolé. Il ne l’est pas. Elyott est vraiment beau. Peut-être superficiel, un peu fou. Et alors ? C’est ainsi qu’il l’aime. Avec cet humour décalé qui lui va si bien, avec ce coté écologique qui fait rire Lun et lui plait. Avec toutes ses phases, phrases.

Lun l’aime. L’aime vraiment. Tellement. Est-ce possible que ce ne soit qu’un caprice ? Il ne veut pas y croire. Il ne peut pas y croire. Elyott n’est pas son genre de proie : il y a plus beau et plus inaccessible. Il y a plus incroyable.
Ce n’est pas un caprice. Car aucun corbeau n’a le fromage dans sa gueule, et l’habile Renard n’est pas là.
Pourtant, il est loin d’être banal. C’est une pomme et cette pomme Lun l’aime comme-ci c’était le fruit le plus rare et plus cher de toute la comptée. On lui offrirait de l’échanger contre une perle de pluie d’une rareté unique et dont le prix est impensable, Lun le refuserait.
Puisque cette perle ne serait jamais qu’une pale beauté face à toute cette lumière et cette chaleur que son doux camarade dégageait de lui.
Qu’importait si l’écrin était coloré et mal accordé dans des pantalons trop grands et élastiques avec des pulls rayés volés à des camarades.

« Ell ….. »

Lun voudrait parler, mais il ne peut pas. Il ne peut pas car ses lèvres sont closes par celles de son camarade ce qui laisse notre pauvre adolescent totalement incrédule. Il n’a pas le temps d’analyser la situation. Ses bras se referment autant par envie que par habitude sur le corps de la pomme, l’entourant chaleureusement alors qu’il le déshabille sans crainte. Une main glissant derrière la nuque d’Elyott pour intensifier le baiser, le rendant adulte, taquin et joueur. Une langue plus que joueuse venant chercher sa jumelle. Son autre main se faufile sous les jupons pour passer sur les fesses dissimulées, dessinant cette barrière faite par le sous-vêtement avant de glisser ses doigts dessus.
Pour éviter toute résistance, Lun avait déjà plaqué son camarade contre le mur, la main de la nuque quittant son emplacement afin de prendre les mains d’Elyott et les surélever au-dessus de sa tête.

Néanmoins Lun se stoppa : Elyott ne l’aimait pas ! Et les mains se reculent effrayées. Lun avait vraiment envie de son camarade, c’était maladif et peu correct.

Alors. Il se retiendrait. Il se retiendrait jusque ce qu’Elyott l’aime. Il se retiendrait jusqu’à ce qu’il le désire. Lun refusait d’essayer autrement, sinon ce serait le caprice. Sinon ce serait trop facile pour Elyott de le jeter après.

Lun embrassa avec douceur la joue de son camarade, murmurant lentement près de son oreille. « Je serais ton premier amour, Elyott. »

Ton premier et ton unique amour.

Lun s’est reculé, il regarde avec aménité Elyott avant de songer à cette lettre qui est tombée sur le sol. Elle est froissée déjà, un peu comme son cœur. A-t-il raison de le laisser à un être aussi maladroit qu’Elyott ? Lun est un vrai démon, mais sans doute ne veut-il pas qu’on lui brise ce cristal en lui.

Qu’importe. Elyott pouvait le briser. Autant de fois qu’il le voudrait, Lun ne voulait pas perdre courage. Car son ami n’avait pas ouvert une porte en l’embrassant, ni entrebâillée une fenêtre, il lui avait tout simplement offert une clé. Restait à savoir ce qu’elle ouvrait.

Du revers de son index, l’adolescent caressa la lèvre inférieure de son aîné.

« Je suis un idiot, Elyott. Je le sais, je le sais. Ne te fâche pas. »

L’adolescent embrasse son aîné sur le bout des lèvres, remplaçant ainsi ses doigts.

« Je prendrais le temps qu’il faudra. »

Un autre baiser dans le bas de ce cou tendre.

« Je ferrais tout ce que tu me demande. »

Un autre dans les cheveux.

« Je te serais fidèle. »

Puis sur la tempe.

« Je ne croirais qu’en toi. »

Sur le bout du nez.

« N’essaye pas de m’aimer. Cela ne peut se commander. Je ne peux te forcer, peut-être qu’un jour la simple pensée que je puisse en toucher un autre te rendra malheureux ou jaloux. Peut-être qu’un jour, l’envie que je sois heureux deviendra aussi forte que l’envie que je sois avec toi. Peut-être qu’un jour, tu m’aimeras. »


Lun a remit une mèche de cheveux derrière l’oreille de son aîné, le regardant avec tristesse et inquiétude.

« Je suis désolé de t’avoir gêné, ce n’était pas le but. Même si tu es adorablement mignon quand tu m’expliques les choses, sempai. Qu’importe si mon cœur devait finir à terre comme cette feuille chiffonnée, je ne veux pas te perdre. »


Et Lun manque de les dires, mais il ne peut pas. Ses mots simples dans les films qui se bloquent dans sa bouche. Il se recule un peu. Il est malheureux et c’est un peu normal, mais sa tristesse vient aussi de la résignation à Elyott de ne jamais connaître l’amour.

Alors Lun prie, lui qui n’est pas croyant, pour qu’Elyott aime. Peut-être pas lui, qu’importe. Un autre, même s’il sera jaloux. Cependant qu’il aime vraiment et totalement. Qu’il ne soit pas seul toute sa vie. Qu’il ne soit pas vide pour le restant de ses jours.

Qu’il connaisse un amour éternel qui le comblera de joie comme il arrive parfois qu’on en croise. Il fait le vœu qu’Elyott aime.

Pour ne pas regretter de n’avoir jamais aimé et être si résigné de ne pas avoir eu cet état de fait.

« C’est peut-être … la première fois de ma vie où je voudrais n’avoir ni connu les corps des hommes, ni celui des femmes. Ni la douleur d’un amour, ni la tristesse de tous ce que j’ai pu faire. La première fois de ma vie que je regrette d’avoir les ailes si rouges, j’ai tellement peur de te faire du mal Elyott. J’ai tellement peur que tu me haïsses …. Et pourtant, en prince égoïste, je voudrais vraiment que tu m’aimes.
Peut-être que je veux t’effrayer, mais je suis loin d’être un gentil garçon. C’est un peu … »


La rencontre d’un ange naïf et un peu innocent et du fils de Lucifer et de Bélial. Lun s’était habitué à vivre aux portes de l’enfer, il en tirait du plaisir et du contentement. Il aimait enquêter, hacker. Il aimait être à la frontière du bien. Et si le prix à payer était de connaître les péchés des hommes, savoir leurs vices. Savoir que sur dix personnes, huit ont de sombres pensées, et deux peuvent vous faire du mal. Savoir le viol, la trahison. Le meurtre.
Il l’avait accepté. Accepter de voir des amis secoués par les drogues. Habitués à entendre la sirène des urgences, des flics.

Deux mondes dans un seul. D’autres encore …. Le populaire était le mauvais prince de Keimoo, et lorsqu’on y regardait mieux.

« Laisse tomber, princesse. »
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyVen 1 Jan 2010 - 17:06


    Spoiler:

    C’était le monde à l’envers. Il était certain que ce n’était pas tous les jours qu’on voyait Elyott sauter aux lèvres de Lun. En général, c’était plutôt l’inverse. Même si, à bien y regarder, Lyo n’était que l’instigateur du baiser : la suite c’était Lun, plein de mauvaises habitudes si l’on puit dire, qui la prit en main.

    La pomme eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait, que déjà il se retrouvait le dos au mur, un Lun trop hâtif, trop pressé, lâchant les rennes pour se laisser aller à ses envies. Elyott aurait voulu le calmer, mais en quelques secondes à peine il avait les mains immobilisées au dessus de sa tête, et la main de Lun sur ses fesses, alors que leurs lèvres étaient toujours scellées.

    Et soudain, aussi vite qu’il s’était enflammé, l’anglais s’arrêta brusquement, reculant, lâchant Elyott, qui l’observa avec un air perplexe. Aussi perplexe de ce qu’il avait lui-même fait que de la réaction de Lun, à vrai dire.
    Lentement, il rabaissa ses bras, se passa la main dans les cheveux, clignant des yeux. Il se sentait bête, en fait.

    « Eh… je suis dé… »

    Il n’eut pas le temps de finir : Lun s’était approché de lui, lui coupant la parole, pour venir embrasser doucement sa joue et chuchoter quelque chose à son oreille. Une phrase qu’on croirait sortie des contes de fée ou des films à l’eau de rose. On avait du mal à savoir si Lun était sur de lui, ou bien s’il s’agissait d’auto-persuasion. Elyott n’aurait su le dire.

    Pour toute réponse, le garçon lui adressa un sourire désolé. Désolé parce qu’il aurait voulu pouvoir dire la même chose avec certitude mais que ça ne fonctionnait pas comme ça. Ca n’était pas comme avec Beetlejuice : il suffisait de dire son nom 3 fois pour qu’il devienne réel. Un instant pourtant, Elyott se demanda si ça pouvait fonctionner avec d’autres choses, ce qui lui cloua le bec un instant. Mais il n’osa pas révéler à voix haute sa réflexion, il sentait bien que ça tomberait comme un cheveu sur la soupe.

    A la place, il songea à faire l’expérience lui-même. Mais pas trop fort, Lun ne comprendrait peut être pas. Peut être qu’il s’énerverait. Lyo se contenta donc de prononcer la phrase en sourdine, remuant simplement les lèvres. Une première fois. Il avait l’air d’un fou qui se parlait à lui-même. Une deuxième fois et… pas de troisième. Un doigt s’était posé sur ses lèvres, pas pour le faire taire, mais l’effet fut le même.

    « Je ne me fâche pas » répliqua Elyott, ignorant plus ou moins le doigt sur sa lèvre.

    Ce qui était vrai : il n’était pas fâché, il paniquait, nuance. Si Lun pensait être l’unique pas doué en la matière, il avait sans doute trouvé son maitre. Ca n’avait rien de rassurant, cela dit. D’ailleurs, dans la famille des idiots, Elyott était plutôt bon aussi. Mais pas pour les mêmes raisons.

    Comme quoi, en cherchant, on leur trouvait tout de même des points communs : l’alcoolisme, l’idiotie…

    Baiser sur les lèvres : Amour

    Mais prendre le temps suffirait-il seulement avec Elyott ? Et Lun l’avait-il, ce temps ?
    Bien sur, on a toujours le temps. Ce qu’il faut, c’est la patience.

    Baiser dans le cou : Passion

    Elyott grimaça légèrement, s’écartant légèrement pour vouloir protester.

    « Ce n’est pas ce que je veux ! » répliqua-t-il, secouant la tête.

    Il ne voulait pas d’un esclave ou d’un serviteur. De toute façon, Lun serait incapable de faire ce qu’Elyott demandait. La pomme avait des vœux loufoques, parfois.

    Trop tard, il n’avait pu s’échapper, Lun s’attaquait à ses cheveux

    Baiser sur les cheveux : Tendresse

    La pomme répondit par une légère moue ennuyée. Comment pouvait-il promettre la fidélité à un garçon avec qui il n’était même pas, alors qu’il venait de lui avouer qu’il était, pour ainsi dire, incapable d’être fidèle ?

    Baiser sur le front : Protection

    Et le faux pas…

    ....Baiser sur le nez … Mensonge, trahison

    « Tu mens. » répondit rapidement, doucement, du bout des lèvres, Elyott, en fermant les yeux.

    « Mais ce n’est pas grave. » ajouta-t-il immédiatement.

    Non ce n’était pas grave, parce que même si Lun ne pouvait pas tout à fait penser ce qu’il disait, c’était déjà bien de le dire. N’allez pas croire que Lyo le soupçonne d’être un véritable menteur –un espèce de dealer russe appartenant à la mafia. Le garçon était trop gentillet ou trop bête pour imaginer des acteurs et des manipulateurs partout. Non, le problème était autre : c’était juste que dire ce genre de choses était tellement facile, même si on en était pas certain soi-même.

    Il pencha la tête sur le côté, écoutant attentivement ce que Lun avait à lui dire, mais sans parler pour autant. Encore fallait-il savoir quoi dire. C’était un peu le terrain sensible, chez Elyott. Chez beaucoup de gens d’ailleurs, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Chez la pomme, c’était surtout un terrain inconnu, impratiqué. Il n’avait pas peur de l’inconnu, cela dit, il ne savait juste pas par où aller.

    La mèche que Lun avait essayé de ranger derrière l’oreille s’en réchappa bien rapidement, trop courte, retombant sur le front. Rien ne marchait jamais comme on le souhaitait avec Elyott. Et ça n’était pas valable que pour les cheveux…
    Le blondinet se mordilla la lèvre, hébété. C’était à lui de s’excuser de son point de vue. Il avait agi comme un idiot, et c’était peu dire, puisque même lui s’en était rendu compte. Cela dit, Lun n’avait pas tout à fait tort : il avait le don de le mettre mal à l’aise. Lui aussi était trop franc.

    Lyo lui adressa un fin sourire, un brin gêné, mais qui se voulait rassuré.

    « Ne dis pas ce genre de choses… »

    murmura-t-il, attrapant la manche de Lun sur laquelle il tira un peu. Ca le rendait malheureux, lui aussi, d’entendre Lun dire ça. Pas pour lui, parce qu’il ne s’en portait pas plus mal, au final, de n’avoir jamais été amoureux. Mais pour Lun qui, il le sentait bien, était un peu triste, pour milles raisons différents, mais beaucoup qui impliquaient la pomme, tout de même.

    Il attrapa la main de Lun et la prit dans les deux siennes, le regard soucieux.

    « Tu ne dois pas regretter ! » dit-il seulement.

    En fait, il aurait voulu dire plus de choses. Qu’il s’en fichait un peu, quelque part, de ce qu’avait fait Lun. Que de toute façon nul n’est parfait, surtout pas lui, Elyott, et encore moins tous les amis, amants, aimant, plan culs, histoires qu’il avait eu. Il ne cherchait pas la perfection, ça l’ennuyait. Il aimait bien Lun, tel quel. Le « bien » était sans doute en trop, au gout du prince.

    Sauf que comme il venait de le démontrer un peu plus tôt, Elyott n’était pas doué pour les longs discours, contrairement à Lun. Il s’emmêlait trop facilement les pinceaux, en arrivait rapidement à raconter des bêtises. C’était son point faible, voilà tout.

    Doucement, il porta la main de Lun à ses lèvres, et l’embrassa.

    Baiser sur la main : respect ou adoration

    « Si on faisait un pacte… » proposa-t-il alors, le regard tout à fait sérieux.

    Mais le sérieux chez Elyott n’était pas toujours bon signe.

    « Je te donne une chance »

    commença-t-il, reprenant mot pour mot l’expression de Lun dans sa lettre.

    « Pour une certaine durée…euh…à fixer »

    poursuivit-il, incapable de savoir quelle était la durée « optimal » pour son expérience. Il comptait sur Lun pour l’aider. Eh oui, même lorsqu’il trouvait des pseudo-idées, il n’arrivait pas à les mener à bien tout seul.

    « Et au terme de cette durée…eh…pas encore définie…. »

    ajouta-t-il, cherchant à être clair et concis dans ses explications –ce qui n’était JAMAIS simple avec la pomme.

    « eh bien…on a qu'à dire que si je ne suis toujours pas amoureux, on arrête. »

    Et on oublie, faillit-il ajouter. Mais comme la chanson le disait si justement : on n’oublie jamais rien ou vit avec. Alors pour une fois, Lyo eut l’intelligence de se taire.

    Et oui, la vérité était là : ça n’était pas si facile que ça de fixer une durée. Elyott n’avait pas la moindre idée du temps qu’il fallait pour potentiellement tomber amoureux : des jours, des semaines…des mois ?

    « Bien sur si entre temps tu veux arrêter ou si tu tombes amoureux de quelqu’un, on ne continuera pas »

    ajouta-t-il, tout sourire. Elyott savait être arrangeant dans le dérangement, c’était redoutable. Parfois, on pouvait se demander sur quelle planète il vivait.

    « Mais peu importe l’issu, on restera ami, n’est-ce pas ? »

    Parce qu’Elyott en avait quasiment fait une règle d’or : ne pas perdre ses amis bêtement à cause de ce genre de relation. Il y tenait trop, à ses amis.

    Et quel était le but de l’opération ? Eh bien…de deux choses l’une : soit ça fonctionnait, et c’était tant mieux, soit ça ne fonctionnait pas, et au moins, ils pourraient rester amis –dans l’esprit bisounours d’Elyott, en tout cas.
    Lun pouvait y voir des avantages aussi : déjà, il saurait s’il s’agissait d’un caprice ou non. Puisqu’il aurait ce qu’il voulait, il saurait rapidement si, une fois acquis, Elyott avait encore un intérêt ou s’il s’agissait du syndrôme du « je veux ce que je n’ai pas ». Ensuite, après avoir expérimenté la vie avec Elyott, il pourrait peut être y renoncer en toute connaissance de cause, car la pomme n’était pas toujours facile à vivre.
    Bref, quelque part, il n’avait rien à perdre. Et Elyott non plus.

    Le garçon se tut, attendant la réaction de Lun.
    On aurait pu croire qu’il plaisantait, mais non. Elyott savait rester sérieux lorsqu’il le fallait. Sauf que voilà : la pomme n’était pas toujours efficace –et l’était même rarement- lorsqu’il fallait trouver des solutions. Ses solutions étaient soit tordues, soit loufoques, soit irréalisables, soit pas franchement solvantes, parfois tout à la fois. Bref, Lyo n’était pas l’homme tout désigné pour donner des conseils et résoudre des problèmes. Mais il essayait. Au moins. Ca ne suffisait pas toujours ceci dit.

    Le garçon relâcha la main de Lun, et l’observa un instant, en silence, le regard mi-interrogateur, mi-perdu. Il avait l’impression de s’être encore emmêlé les pinceaux dans ses explications, en oubliant la moitié, bafouillant l’autre moitié. Pour la contenance, il avait tout faux. Pour le contenu...c'était à voir.

    L'idée était en fait plutôt simple, même si Elyott avait du mal à l'exprimer correctement. La pomme partait du principe que si les choses restaient tel quel, il y aurait un malaise entre eux : parce qu'on ne peut ignorer quelqu'un qui vous aime, et parce que la personne qui vous aime ne peut vous considérer normalement. En gros, il voulait crever l'abcès. Laisser sa chance à Lun, comme ça, ils auraient essayé. Au mieux, ça se finissait bien. Au pire, ça ne fonctionnait pas, mais après expérience, la pomme pensait qu'il serait plus facile de tirer un trait sur ces lubies.

    Mais, il n'en était pas sur, et la décision revenait tout de même à Lun.

    « Qu’en dis-tu ? » demanda-t-il tout de même, à moitié penaud.
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyDim 10 Jan 2010 - 15:20

« Si on faisait un pacte… »

Lun redressa un sourcil, imperturbable malgré les accusations de mensonges excusés au passage par Elyott. Peut-être qu'il avait raison : c'était même possible. Lun se mentant à lui-même pourrait mentir aux autres. Néanmoins, il avait trop longtemps douté pour s'avouer quoique ce soit. Il ne reviendrait pas en arrière, encore une fois. Car à l'allure où il allait, il allait bientôt faire un voyage dans le temps et retourner des mois auparavant. A trop faire de pas en arrière, on rentre dans des murs.
Lun venait de s'offrir une chance de lui-même en donnant cette lettre, il devait accepté la réaction d'Elyott. Un oui, ou un non. C'était la seule chose que Lun voulait. Savoir s'il pouvait y croire ou s'il devait tourner la page. Que ça marche ou que ça rate, ça changerait pour toujours son avenir. Ça ne déciderait pas non seulement de la personne qui l'attendrait dans ce bar, mais aussi la raison de se lever qu'il aurait à l'avenir. De sa fidélité future, et ses contacts avec les autres. Un grain de sable peut changer le reste du monde. Un rien, une bagatelle. Une simple histoire d'amour et soudain tout se mélange et tout change. Il suffit de ce rien pour transformer un populaire arrogant en inquiet adolescent de quinze ans s'avouant pour la première fois à un garçon.

Car, Lun n'avait dit être amoureux d'un garçon avant ce jour. L'idée ne lui avait jamais effleuré l'esprit : il aimait coucher avec : c'était déjà relativement clair dans son esprit. Néanmoins, s'il avait déjà eu des penchants pour Kodaa Lewi's ou pour d'autres garçons dans son entourage, Lun ne s'était jamais avoué sentimentalement cette attirance. A l'époque la question ne se posait pas : il était totalement dingue de la belle Cassandra. Lun aurait été capable de mourir pour elle – comme seuls les adolescents savaient tellement le faire. Offrir sa vie pour une histoire qu'il croyait éternelle, et qui n'avait pas même duré le temps d'une chanson.
Lun avait bien eu de nombreux penchants mais rien de très sérieux. En y repensant, la première histoire, sa première relation amoureuse, avait été avec un jeune Henri. Ca avait duré une semaine, le temps que Lun avoue qu'il n'était pas amoureux de l'autre. Juste qu'il l'aimait bien.

Lun était angoissé et pourtant ce n'était pas une demande en mariage qu'il faisait à Elyott. Ni même une demande de Pacs. Non, le pacte c'était Elyott qui voulait le conclure sous le regard déconfit de l'abeille qui en perdit la parole.

Un pacte ? Les promesses s'étaient pas vraiment la tasse de thé de Lun. Il savait qu'il devait les tenir, et généralement, il avait bien du mal. Lun ne promettait jamais à la légère : et de ce fait, il se méfiait des pactes, prophéties, promesses et autres engagements. Il se limitait au « j'essayerais. Peut-être. Si je peux. Il est possible que. »

Lun se préparait plus ou moins à ce que Elyott allait lui demander : Je veux qu'on reste ami. C'était la phrase bateau, la phrase idiote. La phrase irréalisable. Celle qu'il avait dit à Cassandra après avoir rompu avec elle. Celle qui avait tiré un éclat de rire de la femme : quand on a trop aimé et que l'amour ne s'est pas éteint tout seul, comme une flamme qui s'étoufferait. Quand la flamme a été éteinte brutalement, alors, il est impossible d'espérer garder la douce chaleur de l'amitié.

Il faut laisser à la flamme le soin de reprendre vie, ce qui est le plus souvent impossible.

« Je te donne une chance … »

Une chance ? Est-ce une chance que le capitaine de Elyott lui offrirait en le faisant monter sur le pont et en lui disant : je te laisse une chance, saute dans l'eau et si tu survies aux requins, parvient à trouver une île perdue et que tu arrives à attendre des tortues géantes comme Jack, alors tu auras le droit de vivre et d'aller au niveau trois.
Est-ce que une chance que de prendre son temps pour fixer une histoire. Une histoire dont Lun ne comprenait plus rien. Une chance de quoi ? D'être ensemble, de le conquérir. Une chance de se noyer ou de se faire croquer. Lun était phobique des mers et il nageait entre les lames douloureuses d'une d'elles à cet instant. La peur d'admirer les récifs coralliens rejoignait celle de ne rien comprendre. A une seconde près, il était persuadé qui allait finir par se faire croquer les doigts de pieds.

Lun pencha le visage en avant. Il écoutait attentivement Elyott, tentant de de ne louper aucune parole. Il ne voulait pas perdre le fil de la conversation malgré le sentiment d'injustice et de frustration qui le gagnait. Il ne pourrait jamais tenir et il le savait. Ne pas savoir c'était encore pire que savoir.
Car l'espoir de cette histoire, Lun avait toujours été réaliste sur le zéro. Mais savoir qu'il pourrait tenter et se prendre le plus gros râteau de sa vie avait de quoi le refroidir. Assez en tout cas pour qu'il est totalement perdu son sourire réconfortant.

« Mais peu importe l’issu, on restera ami, n’est-ce pas ? »

Et la phrase tomba. Lun fixa désemparé Elyott. Il se mit à mordiller la lèvre, hésitant visiblement à sa réponse. Devait-il mentir pour rassurer l'autre ou dire la vérité ? Il n'y avait aucune chance. Manquant de rire pathétique ou cyniquement. Aucune chance qu'ils puissent rester amis après cela. Peut-être le redeviendraient-ils. Petit à petit, quand la douleur serrait passée. Lorsque l'un désire l'autre, l'amitié est déjà à moitié pourri.
Il faudrait que Lun passe à quelqu'un d'autre, autre chose. Ce genre de chose de chose ne se prévoyait pas.

Pauvre Elyott, pauvre petite pomme, il semblait tout aussi mal à l'aise que lui. Lun eu une bouffée de tendresse à son égard. Ce n'était pas évident comme situation : essayer à la fois de faire pour le mieux, à la fois de se comprendre et de comprendre l'autre.
Elyott prenait, sa foi, la chose trop aux sérieux. - Pour une fois. Ce n'était tout au plus qu'une lettre. Qu'un sentiment. Qu'un instant. Une pierre d'un édifice ne servant à rien. Une citadelle gardée par un dragon, qui n'avait rien d'un petit lézard.

« Qu’en dis-tu ? »

Lun a reculé de quelques pas, horrifié. Il baisse le regard, ouvrant la bouche pour parler mais la referme. Sa langue est pâteuse. Il déglutit, avant de fixer avec une gentillesse maladive. Il est incapable de lui en vouloir d'être cruel dans ses propos. Après tout, Elyott ne fait que lui rendre la monnaie de sa pièce. Dire des sentiments et s'attendre à un simple oui ou un simple non, c'est croire au père noël.
Un pacte ….,

Lun souffle lentement le mot. Cherchant sans doute à comprendre la formule magique d'une nouvelle équation. Son cerveau se remettant à calculer, malgré lui. Comme à chaque fois qu'un problème était trop épineux.

Un pacte, avec une durée de temps. Avec des conditions.

Un contrat. Au fait. Un contrat qui stipulait si Elyott n'était pas satisfait, tout se terminait. Lun repensa à sa lettre. C'était un peu, aussi, ce qu'il proposait. Un peu. Il ne pensait pas que ce serait prit au comptant. Il ne pensait pas même que ce serait lu entièrement tout court.
Et deux fois.

Le regard de Lun s'assombrit. Il ne trouve aucune réponse à son dilemme interne. Et il commence à avoir mal au cerveau à calculé.


Lun + Lyot = <3.


Oui, Lun et Lyot faisaient deux. C'était bien inférieur à trois.

« Crétin ! »
Le mot est ressortit de la bouche de Lun comme une pierre qu'il aurait voulu jeter dans une mare pour y faire des vagues, mais qui ricoche sur elle. Comme une grenouille ou un serpent dans le conte. Un peu comme un vilain mot, ce qui est le cas. Une insulte qui n'a plus rien d'amical et qui se fait cinglante. Pourtant, elle est autant dirigé vers Elyott que vers lui-même.

Lun se mord la lèvre. Il a l'impression de s'être prit une gifle et il recule encore. Ses yeux scrutant ceux d'Elyott avec horreur. Des larmes montant, qu'il refoule avec force.

L² x <3 = <3L². Trois ailes au carré, c'était …. ,

Pas question d'user d'une règle de trois pour répondre à ce calcul. A deux, c'était déjà trop compliqué. Peut-être un quelconque principe ?

L'intérieur de la lèvre de Lun rougit jusqu'à s'ouvrir. Le goût acre du sang s'insinuant à l'intérieur de lui. « J'ai besoin d'y penser. Elyott. Je ne sais pas bien ... » Lun glisse la main dans ses cheveux, ébouriffant ces derniers. Ce droit à un espoir, à une chance, avec Elyott, il l'attendait depuis tellement de temps. Depuis si longtemps. Pouvait-il se faire aussi égoïste parce qu'il n'avait pas exactement ce qu'il désirait ?

Lun ferme les yeux, passant les mains sur ses tempes. Il prend le temps d'analyser avant de reprendre hâtivement pour ne pas laisser à Elyott le temps d'enchaîner.

« Elyott, je suis navré. Ce n'est pas … je comprends. Tu veux me faire plaisir, tu voudrais essayer. Mais, c'est mauvais : et si j'y prenais goût à cette situation, que se passerait-il une fois le délai écoulé ? »


Lun regarde avec curiosité son camarade, attendant visiblement une réponse. Qu'elle arrive ou non, pourtant, il se rapproche à nouveau d'Elyott. Un doigt s'engouffre dans les cheveux fous d'Elyott, alors que Lun l'embrasse avec lenteur. Un goût, un peu salé, car une larme a glissé. Un goût, un peu métallique, à cause du sang. Lun se trouve cruel : et il ne veut pas l'être. Il ne veut pas blessé Elyott.

Il voudrait juste. Rien. Il l'aime.
Et ce n'est pas un calcul qui l'aidera à se sentir moins minable.
Moins bête.

Du revers de la main, Lun caresse le visage de la personne qu'il convoite depuis si longtemps. Caressant cette peau encore d'enfant. Sentant chaque détail, chaque imperfection, chaque particularité qui rendait à ce visage des atitudes si charmantes. Si indiscutablement humaines et parfaites.

La main de Lun remonte le long de la cuisse d'Elyott, l'autre l'emprisonnant à la taille. « Elyott. »

C'est bien une formule magique. Une manière de l'emprisonné. D'habitué l'autre. C'est sa manière de Shaman Africain, de sorcier de là-bas.
Lun a retrouvé son sourire, remontant sa main taquine sur la taille, rejoignant ainsi sa jumelle.

« C'est un pacte … Il faut le sceller. »

C'est dit. Lun sait bien qu'il fait de la peine. Il s'en fait. La vie n'est qu'un jeu et il ne peut refuser les règles qui se fixent petit à petit. Pourtant, Lun qui regarde Elyott dans son costume de princesse, ne peut que trouver amer le goût de cette défaite, de cette victoire, de ce pacte-là.

Si Elyott ne l'aime pas, comment pourrait-il l'aimer plu tard ?

Trop tard.


Lun a emprisonné Elyott dans ses bras, l'encerclant avec passion. Mêlant leurs deux corps, ensemble, le temps d'un baiser langoureux. Tel le marin partant au loin, le soldat sur le quai de la gare. Tel les glaciers s'écroulant face aux réchauffements climatiques, les bombes tombant encore dans les pays. Il n'est plus question de parler, juste d'agir.
Et lorsque la langue de Lun touche celle d'Elyott, et lorsque les mains en demandent plus, c'est la femme du marin qui s'écroule en apprenant la disparition du navire, la femme du soldat qui ouvre fièrement la porte à l'homme de l'État. C'est le train vide qui revient. C'est le dernier ours polaire et l'enfant ramassant les balles en parfait Gavroche.
Juste l'espoir d'un jour meilleur.
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyJeu 14 Jan 2010 - 18:06

    [Thème : paroles en italique : Gérard Depalmas - Regarde moi bien en face]

    Spoiler:

    Non, ne change jamais
    L’amour en amitié


    La chanson l’avait dit avant Lun. C’était le bon sens qui devait parler.
    Seulement voilà : du bon sens, Elyott en avait très peu. Et ce n’était pas tout. Le garçon s’accrochait à ses amis comme une lente à un cheveu. Ca n’était peut être pas très poétique, mais c’était la réalité. Ses amis, c’était pour ainsi dire tout. D’accord, il avait sa famille. Enfin ce qu’il en restait, pour être précis. Mais Elyott avait 18 ans, était à des kilomètres de sa terre natale, son père ne se souvenait plus de lui, et son frère n’était même plus compté parmi les vivants. Il lui restait sa mère, péniblement.

    Est-ce qu’il cherchait une nouvelle famille auprès de ses amis ? Non. Lyot était un grand garçon. On ne s’en rendait pas toujours compte, c’est vrai, on avait tendance à le materner, mais au fond, il n’avait pas besoin d’une seconde mère. Au mieux d’un nouveau père, mais les amis ne se comportent jamais en père, ils se comportent en mère, en frère, en sœur, grands ou petits, ou en amis, tout simplement.

    Elyott n’avait pas besoin d’une nouvelle famille. Si disloquée soit la sienne, elle lui convenait très bien.
    Il n’avait pas non plus besoin d’amour, du moins pas au sens où Lun l’entendait. En tout cas, il le croyait fermement. Après, c’était peut être une question d’addiction. Un peu comme la drogue ou la cigarette. Tant qu’on n’y goûte pas, on en n’a pas besoin, naturellement. C’est une fois qu’on y a goûté que les choses se corsent.

    La situation mettait la pomme dans l’embarras, car ça remettait en question tous ses acquis. Ses conquêtes, l’avaient-elles aimé comme un ami, un amant, un amoureux ? Le problème ne s’était jamais posé car il n’y avait pas eu de discussions de ce genre. Les gens avaient du flaire. Discuter de ce genre de choses avec Elyott, ça n’amenait pas grand-chose de bien.
    Pourtant, il fallait bien qu’une première personne parle, dise. La pomme ne pouvait pas continuer à jongler sur deux cordes indéfiniment. Un jour ou l’autre, il lui faudrait bien ne choisir une, même si l’équilibre serait précaire. Au début on lui donnerait la main. Comme avec un enfant. On lui serrerait la main, fort.

    Comme pour sceller un pacte.

    Maintenant, Elyott était pâle, voir carrément blême. Il fallait bien dire que voir le visage de son ami se décomposer à toute allure au fur et à mesure qu’il lui exposait la situation n’aidait pas. Le garçon se sentit soudainement con. Non, crétin. C’était le mot qu’avait employé Lun.

    La pomme ne prit pas le « crétin » comme une claque en pierre figure, ni même comme une éclaboussure, crée par une pierre dans une mare. Parce qu’il avait été traité d’idiot et de crétin un nombre infini de fois, dont beaucoup par Lun lui-même.
    Ca n’était pas qu’il avait fini par l’admettre, mais il l’acceptait, avec le sourire. Là, il ne souriait pas du tout, parce que la situation ne s’y prêtait pas trop et parce que Lun, lui, semblait plutôt basculer du côté des larmes que des rires. Par respect.

    Le garçon promène ses yeux perdus, agités, sur son ami. De droite à gauche et de gauche à droite. Crétin, ça n’est pas une réponse. Pas même une explication, encore moins une question. C’était un peu comme s’il venait de demander son chemin, et qu’on lui répondait qu’il était un crétin : il ne savait pas quoi faire de l’information.

    L’anglais ne savait pas se calmer avec des équations. En fait, c’était même pire : ça le faisait paniquer. Il n’y comprenait rien. Les mathématiques n’avaient jamais rien eu de logique. Tenez, on disait que 1 et 1 font 2. Parfois on dit que 1+1=1. Ou que 1 et 1 font 3. Pourquoi 1 et 1 ne donnent ils jamais le même résultat ? Les équations de la vie se contredisaient toutes les unes les uns. A moins que l’on n’admette que 1=2=3. Dans ce cas 1 et 1 font aussi 6, 5, et 4. Et 1=2=3=4=5=6. Et ça n’a plus de fin.

    Heureusement, Elyott était bien loin des considérations mathématiques. Les considérations humaines étaient déjà une bien grande énigme pour lui. Et les énigmes, c’était pas sa tasse de thé. Il avait toujours été nul, sur ce site, ouverture facile. Comme quoi, les ouvertures, c’était pas son truc non plus… Ca expliquait bien des choses, au fond.

    Finalement, Lun avait mis des mots sur les maux. Ca n’aidait pas beaucoup, mais ça rompait le silence, et les équations humaines qui s’insinuaient dans le cerveau perturbé d’Elyott. C’était déjà pas mal.

    « Je comprends » répondit le garçon en hochant la tête

    Phrase bateau. Eh oui, Elyott aimait bien les bateaux. Un peu moins les capitaines, même s’il s’était finalement réconcilié avec lui. Cela dit, il le pensait vraiment, qu’il le comprenait. Ca n’était peut être pas le cas, ça n’était même sûrement pas le cas, mais enfin. Ce qu’Elyott pensait et la réalité avaient rarement convergé l’un vers l’autre. Ca n’était pas nouveau. Lyot n’était finalement pas très surprenant, comme garçon. Plutôt dérangeant, ça oui.

    Deux mots, c’est tout ce que le garçon avait pu dire avant que Lun ne poursuive. De toute façon, la pomme n’aurait rien dit d’autre. Pour ne pas perturber l’analyse de Lun. Ce dernier l’avait laissé réfléchir, envisager, il était normal qu’il lui rende la pareille, non ?

    Une phrase qui cloue le bec à la pomme. Il n’a pas la réponse à cette question. Il n’a pas envisagé cette situation. Dans sa tête, les choses se déroulaient forcément bien. C’était une solution biface : soit il tombait amoureux, et tout allait bien, soit il ne tombait pas amoureux, mais ça n’était pas grave puisque Lun de son côté s’était lassé. Evidemment, tout va toujours bien au pays de candy. Un jour Elyott devrait se persuader qu’il ne vit pas chez Amélie Poulain : les problèmes ne surgissent pas qu’après le générique de fin.

    Elyott ouvre cependant la bouche. La referme. La rouvre. Comme un poisson hors de l’eau. Il happe l’air, brasse l’air, sans rien produire de constructif. C’est ce qu’il a toujours fait. Ce qu’on ne lui a jamais reproché. Lyot est un enfant, on lui pardonne sa connerie, on lui pardonne son utilité.

    « Désolé » bafouille-t-il, parce que c’est la seule chose certaine et fondée qu’il peut dire sans risque de se tromper.

    Il est désolé d’essayer et de ne pas réussir. Loser. Loser en relations humaines. L’amitié était plus simple que l’amour.
    Non. L’amitié, c’était compliqué. Mais l’amour, c’était une terrain inconnu. Une carte blanche à dessiner. Et Elyott n’était pas très doué en dessin.

    « J’essaie » murmure-t-il, à moitié perdu dans ses pensées. « De dessiner » précise-t-il, pour on ne sait qui.

    Du charabia, comme toujours. Mais il n’a plus l’excuse de l’alcool.

    On pourrait toujours dire qu’Elyott ne comprenait rien à rien… pour le coup, la situation était ambiguë. Entre ce que Lun faisait, ce que Lun disait et ce que Lun pensait, il y avait matière à être perdu. Alors forcément, lorsqu’on a des prédispositions à l’être –perdu- tout devient tout de suite plus flou.

    Pourtant la pomme aurait aimé comprendre. Comprendre pourquoi il disait ça, et faisait ceci. Pourquoi ses actes contredisaient ses dires, à moins que ça ne soit l’inverse.

    Il lui disait non, en soulevant une raison valable, un problème, et il l’embrassait. Un baiser de refus ? Drôle de procédé.

    Cependant, ce baiser, Elyott ne le lui refuse pas. Pas tout de suite. Jusqu’à ce qu’il sente, successivement, le gout du sang, et des larmes. Larmes ? Pleure ? A pleuré ?
    Il se recule, sourcil infléchi, inquiet.

    Lun ne le laisse pas reculer. Il le retient contre lui, passant une main sur sa taille, au dessus de la robe bouffante. Une autre main se glisse sous le jupon, sur sa cuisse, mais Elyott est préoccupé ailleurs. On murmure, on dit son prénom. Comme un serpent bien dressé, un animal à apprivoiser. Son oreille l’est déjà : il l’a entendu tellement de fois, ce prénom murmuré par cette voix. Il ne relève plus, ne répond plus par des « Lun ? » comme au début.

    Haussement de sourcil. Pardon ?

    Il n’a pas le temps de répliquer : deux bras passionnés se serrent autour de lui, deux lèvres exaltées s’emparent des siennes, lui laissant à peine le temps de respirer. Elles ont toujours le goût du sang, bien que maintenant celles d’Elyott aussi. Elles n’ont plus le goût des larmes. Mais Elyott l’a encore sur le bout de la langue. Il ne l’a pas rêvé.

    Personne, personne ne t'en veut
    Ça fait partie du jeu

    Mais si. Lui, il s’en voudra, tôt ou tard.
    Il se fait de la peine à lui-même. Et Elyott n’est pas con, pas bête, il s’en rend compte.

    Il le gifle, interrompant leur baiser.

    Je saurai faire semblant
    D'être , d'être fort
    Blasé, indifférent

    C’est faux, naturellement. Elyott est incapable de mentir correctement. Il est fort en théatre, mais là ce n’est plus du théatre. C’est tout au mieux de l’improvisation. Sans règle, sans arbitre.

    Il n'est pas blasé.
    Encore moins indifférent.
    Et encore moins fort. Il est faible.

    Le blondinet a reculé d’un pas, un peu malgré lui. L’impact du choc sur la joue l’a fait chancelé. Il n’a pas frappé fort. Il n’y a même pas de trace sur la joue. Une légère rougeur qui s’efface déjà. Ses yeux ocres fixent le visage de Lun avec colère, incompréhension, peine.

    « Pourquoi tu fais des choses qui te font du mal ? »

    Il l’a dit lui-même, que c’était mauvais pour lui.
    Il a posé la question qui pose problème.
    Il n’a pas eu de réponse.
    Alors pourquoi cherche-t-il à se faire du mal ?

    Certes, il est celui qui a proposé le pacte. Mais ça n’était pas pour peiner, pour faire souffrir. C’était pour faire plaisir, pour trouver une solution.

    « Lun. Tu fais ce que tu veux. Tu choisis. C’était une idée, une proposition, pas un impératif. Alors si c’est pour avoir de la peine…. »

    Et toi Elyott. Pourquoi lui fais-tu du mal ?
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyDim 17 Jan 2010 - 14:53

C'est un portrait, se trouvant dans un musée. Peut-être au Louvre. A moins que ce ne soit à « Whitechapel Gallery ». C'était peut-être dans un autre endroit. C'était un portrait, d'une femme. Lun se voyait devant, regardant les grands yeux bleus de cette femme et ses longs cheveux d'un roux sanguin. Il se voyait redressant la main pour jouer des minutes durant à dessiner le contour de la peau de cette femme. Tracer les yeux de ses yeux maquillés de biche, ses lèvres délicate. Son cou de princesse. En regardant cette femme, Lun croyait la voir sourire et il souriait à son tour. Il l'imaginait mère. Mère d'un enfant, ou peut-être de trois. Jamais de deux. Avec des gouts certains pour les plats sucrés. Pas comme-lui.
Il l'imaginait angoissé par ses cheveux, les préférant blond alors qu'elle était cent mille fois plus belle que n'importe quelle fausse blonde. Elle était penchée en direction d'une fenêtre donnant accès à un grand jardin. Elle n'aurait qu'à franchir la fenêtre pour se sauver, mais elle restait dans la chaleur de la maison. Comme on reste dans la chaleur d'un cœur. Souriant sans doute, en pensant à son amoureux. Elle devait l'aimer énormément, songeait Lun, pour vouloir rester enfermer alors que la liberté semble si belle.
Et quand le professeur vint le chercher, il se demanda pourquoi l'élève n'avait pas quitté pendant son tableau. L'homme sérieux fixa le tableau de cette fenêtre vide de tout personnage donnant accès à un jardin : vu sur le jardin, puis l'élève souriant. Pourquoi l'élève regardait-il donc ce tableau sans grand intérêt.

Il ne savait pas dessiner. Lun n'avait jamais su dessiner. Il pouvait imaginer un tableau de mille et une couleurs. Il n'avait besoin de l'aide de personne pour se faire une idée de la forme, des tailles et de son futur dessin mais ses mains ne suivaient pas. Les traits devenaient grossiers et l'expression trop différente. Lun n'arrivait pas à réaliser ses envie, s'énervait, s'agaçait puis abandonnait. Non, il ne savait pas bien dessiner. Bien moins bien qu'Elyott.

Lun craignait tellement que l'évanescence de l'amitié qu'Elyott éprouvait pour lui débute en même temps qu'une gifle raisonnait impitoyablement sur sa joue. En réalité, cette gifle n'avait rien de violent. Au contraire, de toutes celles que Lun avait reçu que ce soit de la part de filles en colère, d'anciens amants ou de son père, aucune n'avait été aussi petite que celle d'Elyott. Et si elle fit stopper Lun dans son entrain, ce fut uniquement pour une raison :
Elyott l'avait giflé. Elyott ne frappait pas. Il était pacifique. Il croyait au monde des papillons roses et bleus volant sur une champs de pivoines, ou peut-être de pâquerettes. Ce monde que Lun ne parvenait pas à comprendre, ni à voir. Même en restant des heures devant un paysage dessinée. Même dans ces cas-là, Lun imaginait le chemin, la maison. La guerre, la famine et la trahison. Même dans ces cas-là, il craignait ce malêtre qui touche certains jeunes entre quinze et vingt-cinq ans. La vie et son sens. La question du bonheur existentielle.
Un soufflet et le monde s'écroule.

En même temps que Lun se pose cette question : s'il accepte l'accord et qu'Elyott tombe amoureux d'une personne, que se passerait-il exactement ? Elyott accepterait-il ce sentiment nouveau ou utiliserait-il le prétexte du pacte entre Lun et lui pour ne pas avouer ses sentiments envers un autre ?

Un pacte.

Généralement, les pactes sont passés entre le diable et un humain. Parfois même un ange. Un acte se prend, non pas avec le cœur, mais avec l'âme. C'est l'âme qu'on met en jeu dans ce genre d'histoire, un peu étrange.
Pas difficile de voir que dans cette histoire, le fils du démon, assumé par ce dernier, était Lun Marv. Il aurait pu être fils de Bélial, des enfers, né des profondeurs obscurs de tout ce que la création à fait de pire. Un rôle assumé de déchéance, de nymphomanie, de perversion, de violence et de sang. Un rôle à sa mesure. Même s'il se voulait plus humain, que démon. Quand à Elyott, le rôle de l'ange, un peu cruche, lui allait parfaitement. Avec ses broussailles blondes, ses yeux clairs, et ses gentilles intentions pour sauver le monde.

Or, celui qui propose le pacte à Lun, c'était Elyott. C'était essayé de voir s'il pouvait être amoureux au bout d'un temps donné pour ensuite renoncer à cet amour, l'oublier et surtout : point des plus importants. C'était lui laisser son âme au passage. Elyott aurait-il des cornes d'innocence ?

L'insouciance peut bien faire plus de mal que n'importe quelle mauvaise volonté. On ne peut pas la contrer, ni aller dans son sens. On n'ose plus rien dire quand on y fait face. Et Lun pouvait contempler avec tous les détails, ce qu'elle donnait sur son compatriote anglais.

Elyott n'est pas faible. Lun n'oserait jamais penser et croire cela. Elyott est fort : il a quitté sa famille qu'il chérie certainement pour venir poursuivre ses études au Japon. Il affronte les maux de son frère et de son père, même s'il n'en parle jamais. Il est attentif à ses amis, même si c'est idiotement. Même sans voir leur douleur, sans prendre conscience de leur état. Il est là. Il ne les abandonnerait pas ou ne fuirait pas devant la douleur de l'un d'entre eux. Si on lui confiait un secret, Lun était certain qu'il serait le garder.
Elyott est ce qu'il est. Mais, il n'est jamais faible. Il tente même de comprendre les choses quand c'est impossible. Il questionne, il cherche, il espionne même parfois. Il est excentrique et accepte qu'on puisse le lui reprocher. Et quand un de ses amis est une racaille qui le frappe régulièrement, il ne l'abandonne pas plus que les autres.

Ainsi Lun voit-il Elyott, en partie. Ainsi le verra-t-il toujours. Elyott est peut-être une pomme, parfois paumé, tombant trop loin de son pommier, mais il n'était pas un faible lapin se terrant dans son trou.

La main de Lun va jusqu'à Elyott. Du revers de la main, il caresse son visage, attentif à ses réactions, prévenant avec lui. Alors avec douceur, il descend sa main sur le bras de son compagnon en robe, referme la main sur son poignet et l'entraîne vers lui. Il l'enlace de son autre bras, le temps d'embrasser ses lèvres. Le temps de s'asseoir sur le banc du gymnase, entraînant Elyott avec lui. Le faisant asseoir sur lui de coté sur ses cuisses, de façon à toujours le voir, sans passer à une scène tendancieuse. Juste assit de coté. L'obligeant à s'appuyer sur son buste. Ses bras enlaçant avec fermeté son camarade. Il ne le laisserait pas fuir.

« Ne sois pas en colère, triste ou embêté par tout cela. »


Il ne le veut pas. Lun ne voulait pas qu'une discussion sérieuse entre lui et Elyott devienne l'écho à une nouvelle douleur dans la pomme rouge battante qui se trouvait dans le cœur de son Elyott, pseudo sérieuse d'ailleurs car l'amour dans ce monde provoque beaucoup d'hécatombe alors qu'il existe tant de maladie pire que celle-la. Cette pomme battante et combattant des problèmes le rendant blême.
L'hermine des sentiments d'Elyott, aussi blanc que pur, risquaient-elles de sombrer en robe de velours à force de côtoyer l'obscurité. C'était aussi vieillir que comprendre qu'on n'est pas immortel et qu'on aura à surmonter des obstacles dans sa vie pour se permettre d'être ensuite bercer par le flot calme de la vie. Une monotonie auquel Lun n'aspirait pas vraiment, même s'il voulait bien le plus beau monde pour ses deux enfants. Il se voyait mal vivre dans une bulle, oubliant tout ce qui l'entourait.

Installé de cette manière, avec Elyott sur lui, Lun commençait à mieux penser. Son cerveau se réveillant du premier stress pour reprendre des réflexions moins mathématiques et plus logiques. Il n'était plus vraiment inquiet pour lui-même plus pour son camarade de chambre. Quelle aurait été sa réaction, à lui, si Elyott lui avait écrit une lettre d'amour et lui avait donné dans un gymnase vide ? Il aurait été heureux, voir euphorique. Oui, mais s'il ne l'avait pas aimé ? Il aurait été gêné et embêté par l'idée de perdre un ami à cause de sentiments amoureux.

C'était l'ordre que Lun donnait à tout le monde. A Elyott comme aux autres. Ne tombez jamais amoureux de lui. Il le refusait : perdre une amitié pour une braise d'amour éternel qui ne durait que le temps de voir que Lun était trop monstrueux pour complaire les sentiments. Lun préférait une douce amitié sur le long terme qu'un feu violent d'amour qui ne dure qu'un été.
Faux. Il aimait les deux. Il le savait, mais le premier risquait moins que le second. Ce qui ne l'empêchait pas d'aimer les passions folles, les jalousies échangées sous les cris et parfois les pleurs. Les retrouvailles blessantes et agréables rendant tout autre problème comme invisible. Passer une soirée dans la chambre. Une journée dans le lit. Une semaine avec l'autre dans ses bras.

Ce n'était pas envisageable avec Elyott, il le lasserait trop rapidement. Il l'userait. Lun embrassa la tempe de son camarade, avant de sourire avec douceur.

« Restons ainsi, un peu. S'il te plait, Lyot. »


Lun n'a pas envie de penser qu'il n'acceptera pas la proposition d'Elyott. Il le sait : Elyott vient de le prouver. Ce n'est qu'une idée, qu'une suggestion, rien de vraiment concret. Ce n'est pas un pacte de leurs âmes ou du cœur. Juste une solution pour mettre du baume sur son cœur pendant un temps et pour oublier qu'après le délai expiré, il faudra savoir. Il faudra attendre que le pile ou face des sentiments de son camarade ne tombe entre ses doigts.
Lun ne voulait pas perdre pied dans ses vagues futures qui allaient le submerger. Il se refusait de croire à un jeu pour connaître l'amour dans le cœur d'Elyott. De toute façon, il n'avait jamais su être abstinent et il ne comptait pas obliger Elyott dans une relation sans cœur. Ce serait devenir de vrais amis de sexe et cela : il en était hors de question. Lun voyait bien trop le mal que ça causait à Jun ou à Setsumi. Ce n'était pas pour rajouter Elyott dans ce bouillon de sentiment.

Lun a cessé de parler. Sa main caressant sans autre but le dos d'Elyott, descendant de temps en temps sur sa cuisse avant de remonter. Son autre mains, passant du revers des secondes phalanges sur le torse de son compagnon. L'anglais n'était pas pas perdu dans ses pensées : ce n'était pas cela. Il voulait juste profiter d'Elyott, encore un peu. Sentir cette odeur, qui n'avait plus rien à voir avec les effluves d'alcool. Quitte à ce soir aller dans un bar, et fumer de l'opium en se laissant aller. Quitte à se frustrer.
Il ne se sentait pas frustré. Lun était soulagé d'avoir dit, écrit, ses sentiments à Elyott.

Les phalanges quittent le torse du compagnon, remontant près de sa joue afin de le regarder dans les yeux. Les iris tendres n'ont plus rien de douloureux : Lun peut être un bon acteur, il ne joue pas la comédie. Il n'est plus malheureux – au moins le temps d'un instant. Trop préoccupé par l'état d'Elyott pour penser au sien, l'oubliant de ce fait .

« Je n'agis pas pour avoir mal, Elyott …. »
Faux. Double faux. Triple faux. Lun agissait fréquemment pour avoir mal. Il aimait la douleur le rendant vivant, la douleur faisant oublier toutes les autres. Il aimait oublier dans les bras d'amants ou de batailles tout ce qui le tracassait. Il aimait inhaler des drogues et s'injecter divers produits qui lui faisaient du bien pour un mal. Parfois. Moins, maintenant. Moins, depuis qu'il avait quitté Londres et dont le dealer qui était le nouveau petit ami de Cassandra.
Ici, c'était généralement que des drogues avalées ou inhalées, lors de quelques soirées. Rien d'aussi grave, soit-disant.

Lun aimerait tellement qu'Elyott ne soit pas en colère contre lui. Qu'il ne soit pas fâché. Qu'il ne soit pas triste non plus. Il aimerait revenir en arrière, reprendre la lettre, retirer les bas d'Elyott. Retourner se coucher derrière les gradins et revenir à nouveau pour sourire avec amusement et rire de la tenue. Rien d'autre. Sans rien dire.
Rester au même point pour ne pas être la droite qui revient droit sur ce dernier, en y rencontrant douleur et tristesse.

« Si tu essayes de dessiner …. »
Répondit soudainement Lun, en dehors de tout contexte. « Tu devrais continuer. C'est à force de travail et d'essai que les traits délicats qu'on image dans notre tête se font véridique sur le papier. » Lun aimait bien crayonné. Cela se stoppait à des coups de crayons archaïques et pas franchement très beau. Lun n'était pas doué en dessin. Ça ne l'empêchait pas de dessiner très souvent, même sur les serviettes dans les bars ou les restaurants

C'était aussi le temps de se laisser un délai. Un sage délai, lui permettant encore de rester avec Elyott. De l'avoir encore dans les bras. De sentir encore son odeur. De sentir encore ses mèches un peu trop longues. De sentir sa présence. Être près de lui, tout simplement.

La main est retombée et Lun enserre son compagnon, l'embrassant dans le creux du cou.

« Je ne sais pas. »
Avoua soudainement Lun, en fronçant les sourcils. « J'agis simplement comme j'en ai souvent envie, parfois même comme j'en ai pas envie – mais que je juge le mieux pour chacun ou tout le monde. Parfois même sans raison, juste par instinct. » Juste comme un animal ? Un petit sauvage. C'était le nom qu'on lui donnait quand il était arrivé à Londres. Le petit sauvageon blond.
Il faut dire qu'il avait vécu presque dix ans dans un village primitif d'Afrique. Il n'avait pas la moindre idée des coutumes. Et à bien y regarder, si pour Lun cela lui semblait des siècles en arrière, ça ne remontait qu'à peine à six ans.

Si peu. Peut-être même moins.

« Je ne peux pas. »
Répéta, comme tantôt Lun, d'une autre manière. « Ma vie est un jeu, mais l'enjeu de ta proposition, je doute que tu en es conscience. »

Lun n'a pas bougé, généralement, il serait déjà parti. Depuis très longtemps. C'est toujours lui qui part : sauf peut-être la fois où le surveillant l'a surprit. Ça ne compte pas. Avec précaution, il embrasse les cheveux fous de son camarade, murmurant près de lui.

« Tu es très beau en robe, Elyott. Et ses bas te vont à ravir …. tu devrais te travestir plus souvent. Très sexy, je t'assure mais … Évite la perruque. Tu as l'air un peu ridicule, et tu as déjà trop de nœuds dans tes propres cheveux. »


Les bras autour de la taille d'Elyott se relâchent.

« Je suis ton ami. Je le serais toujours, Elyott. Mais, ne tombe pas amoureux de moi. Ca ne fait rien, tout cela ... »


Et tant pis, si cette dernière phrase contredit toutes les autres .Toutes les pensées, tous les mots. Et tant pis si tout cela n'a plus aucun sens. Il ne cherchait pas à en donner de toute manière. Il l'aime, et en l'aimant, Lun veut le mieux pour Elyott. Le mieux, ce n'est pas lui.

« Tu devrais aller à la réunion de théâtre, non ? »
Questionna brutalement Lun en fronçant les sourcils. « Je croie qu'elle a lieu dans la véranda ... » Lun n'en était pas bien certain. Il n'avait pas lu le courrier qu'Elyott avait mit par erreur dans son paquet, mais il savait que généralement, le président du club de théâtre aimait s'y réunir quand ce n'était pas dans le gymnase.
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyVen 22 Jan 2010 - 22:44

    Spoiler:

    Elyott était non-violent, certes… mais aux grands maux les grands remèdes. Il était contre la violence inutile. Et d’ailleurs, on ne pouvait pas véritablement qualifier sa gifle de violente. Certes, il était assez inhabituel de le voir frapper…mais c’était seulement parce qu’il n’en avait pas eu le besoin jusque là. Là, il avait jugé cela nécessaire. A moins qu’il ne se soit tout simplement laissé emporter.

    La pomme avait bien une tête d’ange, mais il n’en avait que la tête. Pas qu’il soit foncièrement mauvais, mais il ne suffisait pas d’être méchant pour être un démon. Elyott pouvait être le démon de la bêtise. Les anges n’étaient pas supposés « cruche ». Les démons non plus selon dit. Lyo était une race à part. Un humain dans toute sa splendeur, en fait.

    Naturellement, pour Elyott, un pacte n’avait pas l’envergure que lui donnait Lun ou les démons. Un pacte, pour lui, c’était un accord, un engagement…et voilà tout. Il s’y tenait, naturellement. Elyott n’était pas un garçon à rompre ses promesses. Mais de là à mettre en jeu son âme… disons qu’il n’avait pas poussé la réflexion jusque là.

    Elyott était paumé, oui, ça c’était certain. Mais c’était un peu la faute de Lun, au final. L’abeille, si petite soit-elle, avait du transporté la pomme un peu trop loin de son pommier. Du coup, le fruit perdait tous ses repaires. Et l’abeille qui voletait en rond au dessus de lui ne parvenait qu’à lui donner le tournis. Rien que d’y penser, Elyott avait la tête qui tourne. Lun faisait tourner les têtes, ce n’était pas nouveau.

    Lyo aborde un air un peu boudeur. Il ne comprend pas bien à quoi joue Lun. Les relations humaines sont compliquées à la base, mais l’un et l’autre ne facilitait pas franchement les choses. A leur manière, ils compliquaient même tout.
    La pomme réagissait comme les mômes : contrariés lorsque tout ne se déroule pas comme ils l’avaient prévu. Il voyait les choses en simple, alors lorsqu’elles se complexifiaient, forcément, il lâchait les rennes. Il était un peu faible quand même. Il manquait de poigne.

    Il se laissa entrainner sur les genoux de Lun. Il avait l’impression d’être un gosse, mais c’était chose habituelle. Il se laissa aller contre le buste de son cadet sans trop de résistance, se contentant de gonfler les joues pour manifester sa contrariété. En même temps, il était un peu fatigué. Un rien fatiguait la pomme. Au moins, cette position ne lui demandait pas trop d’énergie.

    Le garçon pivota la tête, observant Lun, attentif à ses réactions lui aussi. Ce jeu d’observation ne faisait pas franchement avancer les choses, mais soit. De toute façon, la situation était étrange.

    « Je ne suis pas en colère » répondit Elyott

    De toute façon, Elyott était rarement en colère. Triste… oui il l’était un peu. Déçu plutôt. Déçu que son idée ne fonctionne pas aussi bien qu’il l’espérait. En fait, c’était même un fiasco total. Embêté… oui, il l’était aussi. Mais ça n’était pas parce que Lun lui disait de ne pas l’être qu’il ne le serait pas. Ca n’était pas aussi simple que cela.

    « Il y a de quoi, pourtant, non ? »

    De quoi être triste. Et embêté. Pour lui en tout cas. Pour Lun aussi sans doute. Finalement, Lun n’avait pas tort. La première fois qu’il s’était rencontré, il avait dit qu’Elyott était cruel. C’était sans doute vrai.
    Elyott n’était jamais tombé amoureux, c’était vrai, mais ça ne l’empêchait pas d’être sensible aux soucis amoureux. On ne lui avait jamais brisé le cœur, c’était vrai aussi, mais on lui avait déjà fait de la peine. Par procuration. La pomme était peinée lorsque ses amis l’étaient. Quelque part, c’était normal.

    Lun lui embrassa la tempe, et Elyott se sentit plus enfant que jamais. Pourquoi est-ce que c’était lui qu’on consolait alors que c’était Lun qui avait de la peine ? C’était le monde à l’envers. Le cadet qui réconforte l’ainé. Le blessé qui réconforte le blessant. Le démon qui réconforte l’humain.
    Alors si rester ainsi peut le réconforter un peu, Elyott peut bien rester sur ses genoux. Il ne répond pas tout de suite, mais il ne bouge pas, alors c’est comme donner son accord. Il reste un peu pensif, à moitié affalé sur son ami.

    La main de Lun descend et remonte sur son dos, froissant sa robe au tissu léger, assoupissant d’avantage le garçon perdu dans ses songes. Des caresses sur son torse et sur ses cuisses, un peu soporifiques, très apaisantes. Apaisantes. Mais qui avait besoin d’être apaisé, au juste ?

    « Tu sais, Lun » murmure-t-il, lui aussi devenant coutumier de la prononciation du prénom avant de s’exprimer. « Je ne suis plus un enfant » Et c’est bien de le préciser, parce qu’on pourrait en douter. « Ne te sens pas obligé de me réconforter quand toi tu ne vas pas bien »

    Lun avait voulu amener des sujets sérieux sur le tapis, on pouvait au moins dire que c’était une réussite. Il n’avait jamais du voir la pomme aussi sérieuse depuis qu’il l’avait rencontré. A part lors de leur première rencontre, qui s’était finie en crêpage de chignon.

    Effectivement, lorsque ses prunelles croisent celles de Lun, il n’y lit pas de tristesse. Mais il doute. Il y a quelques instants à peine, Lun était mal, et ça se voyait. Ce mal n’avait pas pu disparaître par enchantement. Ca n’était pas logique. Et logique, Elyott l’était. Rarement. Mais les discours sonnent un peu faux. N’est-ce pas détourner son attention pour enfouir un mal qui ressurgira tôt ou tard ?

    Si Elyott est fâché, c’est contre lui-même. Pas contre Lun. La colère, si tant est qu’il en ait, il se la réserve pour lui. Pour Lun, c’est de l’incompréhension. Instinctivement, Elyott voudrait l’embrasser ou bien le serrer contre lui parce que c’est ainsi que la pomme console ses amis et manifeste son soutient. Mais là, c’est un peu plus compliqué. Il ne sait même pas ce qu’a choisi Lun. Refuser le pacte, Accepter le pacte, il ne sait pas. Et sans savoir, ce serait mal agir que de se comporter ainsi. Elyott n’était pas froid, pas distant, mais pas entreprenant non plus. Il était calin de nature. Mais là, il était surtout perturbé.

    Et Lun qui passait encore du coq à l’âne.

    « On ne peut pas faire 50 cartes avant d’en réussir une. Sinon les marins et les explorateurs se perdent »

    répondit Elyott, toujours dans son idée de carte blanche de la terre « Amour ». Conversation de sourds : l’un parle d’une chose, l’autre d’une autre. Les réponses se croisent mais ne se répondent pas vraiment. Chose habituelle. Chacun finit par y comprendre ce qu’il veut, au final.

    Mais Elyott ne peut pas toujours lui répondre. Lun a sans doute un peu raison, il ne connaît pas l’enjeu de sa proposition. C’était une idée. Peut être une idée en l’air. Peut être une mauvaise idée. Ca ne serait pas la première mauvaise idée d’Elyott. Quand on a autant d’idées que lui, il y en a forcément des mauvaises, c’est incontournable. Mais en général, les mauvaises idées sont jetées. Pas ressassées.

    « Je voulais simplement… »

    Il voudrait se justifier, mais il en est incapable. Il se mordille la lèvre et lève les yeux au ciel. Tic nerveux : quand il ne trouve pas les réponses à ses questions, il regarde vers le ciel, comme si la réponse s’y trouvait. Pourtant, Elyott n’est pas croyant. Enfin, pas en la religion. En revanche, il croit à sa bonne étoile. Même si bien souvent, elle ne l’aide pas beaucoup. Encore une fois, la réponse ne tombe pas des cieux, alors la réponse reste en suspens. Lun est déjà passé à autre chose. Coutumier du détournement de conversation.

    « Non, j’ai l’air idiot » objecta la pomme, haussant les épaules, l’air résigné, posant ses yeux sur ses jambes qu’il agitait frénétiquement dans le vide.

    Le fait que la robe soit trop bouffante et taillée pour une fille –à la base- n’était sans doute pas étranger à cela. Elyott avait des jupes longues, bien découpées, qui elles, lui allaient bien –enfin si on admettait qu’une jupe va bien avec un garçon naturellement. Mais là, avec sa robe mi-Alice mi-boucle d’or, il était grotesque, et il le savait. C’était un peu fait pour, quelque part. Il ne cherchait ni à être beau, ni à être sexy. Pas plus qu’il n’essayait de l’être avec les portes jarretelles et les bas : ça n’était pas sexy. C’était comme voir un môme de 10 ans avec des jarretelles, c’était drôle ou navrant.

    Et quand il n’avait pas l’air idiot, il se sentait idiot. Ca lui arrivait régulièrement, mais aujourd’hui, ça s’accumulait. Et quand Lun fit son mea culpa à coup de « oublis ce que j’ai dit », « ce n’est rien » et compagnie, la pomme n’eut d’autre choix que de réagir, tournant brusquement la tête vers ce qui lui servait actuellement de chaise.

    « Quoi, ‘rien’ ?! » répliqua Elyott, haussant très légèrement le ton

    Hausser le ton était en fait un peu fort comme expression. Disons qu’il avait répondu plus vivement que d’habitude, avec un air légèrement contrarié. C’était encore loin de la colère. Peut être un peu proche de l’énervement ?
    Il y avait de quoi, en un sens. C’est que la pomme ne savait plus trop où Lun voulait en venir. Il ne cessait de se contredire. Il disait une chose puis son inverse, pour redire la première chose, avant d’en dire une troisième autre. Jean qui rit, Jean qui pleure.

    Elyott avait, en temps normal, des problèmes de concentration et d’assimilation assez phénoménaux. Les médecins avaient même évoqué un très léger autisme lors de son enfance, parce qu’il était loin d’être bête, mais qu’il ne semblait pas toujours connecté aux mêmes ondes que les autres gens. Alors si en plus Lun se mettait à brouiller les ondes et à émettre sur plusieurs fréquences, ça n’arrangeait rien.

    « T’es une vraie girouette. » répondit Elyott, secouant légèrement la tête, l’air totalement dépité.

    Il ne savait plus qui était Lun et qui lui-même était, du point de vue de Lun. Les amis, les amants, les amoureux, les colocataires, tous se baladaient dans un même sac, les uns partant dans des directions communes, les autres se tournant le dos. Bref, en un mot, c’était le bordel le plus total dans sa tête. Et dans celle de Lun, ça ne devait guère être plus ordonné.

    D’ailleurs, si Lyo pensait que Lun était une girouette, Lun ne devait pas en penser moins d’Elyott, dont l’attitude ambiguë, les réactions imprévues et les idées tordues laissaient un flou autour de lui. Finalement, cette discussion n’avait rien clarifié du tout, et s’ils en restaient là, la situation serait la même, en plus compliqué peut être.

    Et d’ailleurs, en rester là dans les clarifications, c’était exactement ce que semblait vouloir faire Lun, puisqu’il tenta de mettre fin à la discussion en expédiant Elyott sur orbite –ou plutôt, sur véranda.

    Elyott fronça les sourcils, songeur. C’était quoi cette histoire ? Cette mauvaise excuse pour essayer de le faire partir ? D’habitude, Lun ne prenait pas autant de pincettes. En fait, il se barrait, sans explication, ou bien avec une explication foireuse. Quelqu’un d’autre, Wun par exemple, lui aurait volontiers dit que s’il voulait qu’il dégage, il n’avait qu’à dégager lui-même, et que lui, Wun, ne bougerait pas d’un iota d’ici. Merde quoi. Mais Lyo n’était pas Wun, ni quelqu’un d’autre, et il n’était pas du genre à être piqué au vif facilement, ni à prendre la mouche.
    Il n’en pensait pas forcément moins, ceci dit.

    « La réunion est déjà finie »

    répondit-il doucement, jetant un œil du côté de l’horloge du gymnase, même s’il n’en avait pas besoin. Il savait qu’elle était finie parce qu’ils ne pouvaient pas répéter sans la princesse, et qu’il était là depuis grand minimum 30 minutes, plus probablement 1 heure. Voilà donc belle lurette que la troupe avait du évacué les lieux et se perdre aux 4 coins de l’école après avoir convenu d’un autre rendez-vous, et d’un messager pour Elyott –qui serait naturellement chargé de le sermonner. Même s’il n’y parviendrait pas. On ne sermonnait jamais la pomme avec succès : il s’excusait, et il le pensait, mais ça ne l’empêchait jamais de recommencer. Trop tête en l’air. Comme quoi, Lyo n’avait pas encore du tomber du pommier, sinon il aurait la tête par terre.

    « M’enfin, si tu as quelque chose à faire, vas-y »

    ajouta-t-il, prenant sa remarque pour une tentative plus ou moins subtile de fuite. Il en profite pour se relever des genoux de Lun, lui laissant la liberté de se lever –même si en vérité, avec son poids de plume, il ne risquait pas d’immobiliser quique ce soit. C’était la version Lyot du « Moi je dégage pas, dégage toi-même si ça t’va pas qu’on soit dans la même pièce » de Wun. Plus soft, toujours. Et pas agressif pour deux sous. Simple constatation. Soit dit en passant, Lun n’avait jamais eu besoin de l’accord d’Elyott pour se tirer…mais soit.

    Ceci étant dit, il resta silencieux, observant Lun, ou plutôt sa réaction, oubliant comme toujours qu’on ne reste pas là à fixer quelqu’un pendant de longues minutes. Qu’importe. Lun savait maintenant que Lyo avait des sales manies incorrigibles. Il ne lui en tiendrait pas rigueur. Se réveillant de sa torpeur, le garçon estima qu’il était temps pour lui de se défaire de sa tenue –inutile maintenant- et il s’attela donc à cela –commençant, sans grand succès, par les jarretelles.

    « Et ne t’en fais pas pour le théatre, on a beaucoup de temps libre, on trouvera un autre créneau. » ajouta-t-il, comme si Lun pouvait culpabiliser de lui avoir faire louper sa réunion.

    Ce n’était d’ailleurs pas le cas : c’était Elyott qui s’était trompé. Si Lun n’avait pas débarqué, il serait tout de même resté planté dans le gymnase comme un bon couillon. L’esprit d’initiative, oui, mais pas trop souvent chez la pomme.
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MessageSujet: Re: Drôle de couple : Le retour    Drôle de couple : Le retour  EmptyLun 25 Jan 2010 - 0:10

On n'a jamais les réponses à toutes les questions qu'on se pose. Le pourquoi du comment de chaque fait n'est explicable que par des romanciers en mal de connaissance. Les questions superficielles, existentielles, feront échos au néant. Il serait tellement simplement d'avoir un dictionnaire intégré dans la tête qui répondrait automatiquement à la question : est-ce que dieu existe comme une calculette trouve d'elle même le résultat d'une multiplication compliquée.
L'addition de toutes les vies ne suffiraient pas à répondre à toutes les questions. Les additions seules répondent au besoin primaire de ceux qui sont perdus. Soldats revenus de guerres où les survivants ne sont plus que des cadavres hantés par des scènes du passé. Traumatisés de la vie qu'on a abusé en promettant un paradis et qui comprennent le mot de l'enfer. Ceux qui ni l'amour, ni la vie, ne rend nostalgique. Ils veulent juste vivre. Vivre aux mieux. Vivre sans devoir survivre à tous ceux qu'ils ont vécu.
Les enfants gâtés pourris des terres trop riches ne peuvent pas comprendre l'espoir insensé qui regorge dans l'esprit sauvageon pour qui chaque pas a toujours été une bénédiction. A voir les autres tomber comme des dominos, on comprend mieux la chance qu'on a de survivre. Cette chance Lun la mesure chaque jour. Chaque jour, car la blessure de ceux qui lui ont fait de la peine et les blessures qui lui-même à infliger dramatise chaque geste de ses quinze ans. Dans peu de temps, il en aura seize. A seize ans, Lun dira qu'il ne sait rien de la vie. Il ne sait rien du tout. Certes il connait la douleur d'une perte, la mort est douloureuse. Il sait la douleur d'un amour perdu, du rejet. La douleur d'avoir été kidnappé. Violé. Abandonné. Rejeté. Il sait tout cela. Mais tout cela, ce n'est qu'une infime partie du monde.
Il ne sait pas la douceur de l'eau chaude des pays oubliés sur la peau nue. Il ne connait pas la douleur poignante de voir des oiseaux tenter de survivre dans une marée noire qui les tuera à force d'essayer de se débattre. Il n'a jamais vu les dégâts d'une arme chimique et n'a jamais connu de tempête qui ravage et noie les villages. Il ne sait rien. Ce rien est composé de tout ce qu'il transmettra un jour à ses enfants en souriant et en leur parlant parfois sérieusement.

Lun se sait ignorant. Dans ses yeux de jade, il tente de comprendre le comportement d'Elyott. Il n'a jamais vécu ce qu'Elyott vit. Lui, on lui prend ou on lui donne. On ne fait jamais les choses à moitié. C'est le pire à ses yeux. Ce genre de préambule à l'enfer. Pas mort, juste amnésique. Pas mort, juste dans le coma. Voir un corps qu'on connait grandir sans se souvenir du son de sa voix. Lun ne le supporterait peut-être pas. Sa peine c'est des coups de poignards mortels, mais ce n'est qu'un coup. Un coup qui lui laisse une cicatrice. Elyott a reçu des coups de poignards, mais les poignards sont encore dans son corps. S'enfonce en lui. Déchire sa chair. Brûle son corps.

La main de Lun a repoussé la mèche de cheveux d'Elyott. Il est désolé de se comporter avec lui comme on se comporterait avec un enfant. C'est sa manière à lui de rassurer et de se rassurer. Il agit un peu égoïstement. Il l'a toujours fait. Avoir l'autre dans ses bras lui fait un bien presque inacceptable. Elyott est un enfant du paradis. Il est peut-être humain, maladroit et cruel. Il est peut-être tout cela. N'empêche que dans son blanc firmament avec ses ailes blanches d'insouciances et ses vêtements colorés, il anime le feu chaleureux du foyer de Lun. Son corps brûle de bon sentiment et son cœur acquiesce naïvement.

« Je triche toujours aux cartes. »
Feint d'un sourire Lun, redressant un regard malicieux. Il connaissait tous les trucs, toutes les astuces. Les faux-prétextes au milieu d'une partie, le bluff. La carte cachée dans la chaussette. Celle de la manche, du chapeau .Du chemiser. De la poche de derrière. Magicien à la dextérité fine, il avait toujours su prouver qu'il savait être précis et rapide. Lun ne laissait jamais la chance décider lors d'une partie de carte. Et jouer avec lui, signifiait perte pour beaucoup. Sans doute qu'il serait le plus jeune joueur à être interdit de casino. Certains l'avaient même déjà repéré.

Cela n'a rien à voir avec la carte dont parle Elyott. C'est une habitude pour le lapin et pour Alice, pour Lun et Elyott, le soleil et la lune et pour le reste du monde et l'autre partie, de parler ensemble sans jamais se comprendre. Entendre ce qu'on veut. Croire ce qu'on veut. Comprendre, interpréter. Et mon je t'aime devient un sentiment de haine et ton je t'aime ironique devient une déclaration folle. C'est à coup de quiproquos qu'on guillotine les anciens rois et qu'on établie les républiques.

Lun n'était pas doué en orientation. Il n'était pas doué pour faire des cartes. Encore moins, pour savoir l'utiliser. Il ne savait pas user des boussoles. La seule qu'il avait, interne, ne marchait qu'à l'envers. Un peu comme celle de Jack Sparrow, elle n'indiquait que ce qu'elle voulait. Ou plutôt ce que Lun désirait. Sauf que Lun ne savait pas ce qu'il voulait. Il ne serait dire qui du doux agneau ou du charismatique loup l'attire le plus. Et il faut faire un choix, un choix qui le conduit toujours à un râteau.
A croire qu'une carrière de jardinier s'offre à lui. Et si Lun remonte son doigt comme un enfant sur le visage d'Elyott, passant sur ses lèvres, sur ses paupières. Découvrant l'arrêté de son nez, ses mâchoires plus solides que celle d'une femme.

Et puis au fond. C'était idiot … Les explorateurs explorent. Logique. Ils n'ont pas besoin de carte. C'est à eux de le faire, de découvrir. Sinon qu'explorent-ils si on leur offre les cartes ? Indiana Jones avec une carte parfaite qui mène droit à la victoire, c'est quarante-cinq minutes de films en moins. C'est embêtant car si on retire la scène de sexe et du chuchoté doublé, on n'a plus grand chose à mettre sur les écrans.
Les marins n'ont qu'à regarder le ciel. D'autres avant eux ont su utiliser les étoiles pour les guider. Est-ce que Christophe Colomb avait une carte qui le prévenait d'îles et d'un continent face à lui ? Non, il ne l'avait pas. Même Colombo n'a pas de carte pour trouver le tueur, mais s'il regardait le début du film, il serrait. Dommage qu'il ne puisse pas, sinon ça lui serait utile. Certes, pour le suspens du triller, il vaut mieux ne pas connaître le meurtrier.
Comme dans cette histoire de train ou chaque passager à tué la personne qui a commit le meurtre. Mais l'inspecteur bien qu'il a découvert l'histoire, près passer à autre chose. Les trains servent à cela, à changer de quai.

Elyott et Lun étaient toujours sur le même quai. Le même point de départ. La même histoire qu'ils trainaient depuis un an. Pas d'aboutissement, pas de fin. Un baiser. Ce n'était pas assez pour plaire à l'assistance.

« Hé. »


Lun a suivit le mouvement d'Elyott. Ce dernier se relève et le regarde sans mot dire. Provoquant un regard intrigué de la part de Lun Marv qui devrait pourtant avoir l'habitude que son compatriote agisse de cette manière avec lui. Et avec les autres. A se demander qui des deux est le sauvageon. Qui des deux est le plus inquiet. Lun, sans le moindre doute qui rit brutalement. Sans la moindre raison, se rapprochant d'Elyott. Reprenant son visage avec une seule de ses mains miroirs. Redressant le visage charmant de celui qui tente de se déshabiller.

« Je ne m'en fais pas.»

Tout en parlant, Lun s'est approché pour embrassé chastement les lèvres d'Elyott. Il s'abaisse alors, à genou, devant la princesse à froufrous. Ses mains passant sur les cuisses, plus que nécessaire avant de venir retirer à l'aide de deux pincement de doigts et d'un troisième voleur le porte-jarretelle. Faisant de même avec l'autre alors que les jades ne quittent pas une seconde le visage d'Elyott. Lun se relève, et referme entrecroise les doigts de sa main gauche avec la main droite d'Elyott.

Il en profite pour faire remonter avec l'autre, la cuisse d'Elyott, glissant le porte-jarretelle le long de la jambe. La dénudant avant de la relâcher. Le temps de reculer de quelques pas et de regarder avec amusement Elyott.

« Tu n'es pas très gracieuse comme princesse ! »
Fait remarquer l'anglais visiblement très doué pour faire des compliments qui n'en sont pas. Ses yeux rieurs ne pouvant s'empêcher de fixer comme ceux des chats le ferraient son jeune ami.
Lentement, il a remit une mèche de cheveux derrière l'oreille d'Elyott. Celle dont il ne cesse de la remettre. Celle qui ne cesse de tomber. Lun recherche des yeux la lettre d'amour oubliée et écrite. Il abandonne ne la trouvant plus.

Cette lettre n'avait rien à voir avec celle d'Elyott, beaucoup plus amusante que Lun gardait jalousement dans son dossier Elyott. Cet étrange phénomène de pomme qui roule et roule encore loin de son arbre se laissant entraîner par une abeille qui ne sait même plus communiquer avec les siens pour leur demander de l'aide. Ce serait tellement simple, mais cette danse là il l'a oublié.

« Je suis un peu girouette. »
Confirme Lun, ce qui n'est pas un aveu. On le connait lunatique depuis sa naissance. Pas facile de suivre ses raisonnements semblent-ils au départ pourtant logique. . « La lune n'est jamais contente de la face qu'elle montre au monde. Tout est compliqué. Il y a toujours des parties de moi qui veulent et d'autres qui sont raisonnables. Celles qui savent que je n'ai rien de mieux à faire ici qu'être avec toi, et d'autres qui répondent que la discussion est terminée et que l'éterniser ne conduit à rien. »

Un grain de folie serait-il en train de naître dans l'esprit de Lun ? Ce n'est pourtant pas ce qu'il essaye de faire. Il aimerait croire en Elyott, mais il ne sait même pas croire en lui-même. Et Elyott, lui semble improbable. Impossible, qu'il l'aime un jour. Cet amour ne peut le combler, dans un unique sens. Il le brise. Il lui fait du mal.

Une durée déterminée à l'amour. C'est la crise même pour les sentiments. Il ne lui offrait pas une éternité d'amour, juste un temps de jeu. Un temps et plus si affinité. Si c'était plaisant, s'il découvrait l'amour. A partir de quel niveau on peut parvenir jusqu'à la tour de la princesse qui n'a pas assez de cheveux pour nous aider ?

« Disons février. »


Je voudrais que tu me consoles. - Julie Zenatti.

« Sauf si l'un d'entre nous est malheureux, ou si l'un d'entre nous tombe amoureux d'un autre. »

Lun énumère le drôle de contrat qu'il passe avec Elyott. Il le fait en souriant, presque amusement. La douleur semble bien loin, elle ne l'est jamais. Cependant, Elyott lui laisse un espoir. Au lieu de pleurnicher sur son sort, il ferrait mieux de le le prendre.
Il ferrait mieux d'y croire.
Au moins un peu.

Assez pour aller au bout de cette histoire.

« Si tu n'es pas amoureux, on restera tout de même amis. Cela ne doit pas entacher ce qu'on est l'un pour l'autre. »


Les deux mains de Lun se sont refermées sur le visage d'Elyott, les paumes sur les joues, les doigts sur les temples. Il regarde son autre avec une gentille tendresse l'embrassant encore sur ses lèvres, soupirant doucement à ses cotés.

« Cela signifie que nous sommes ensemble. Que nous dormirons dans le même lit et que tu n'as pas le droit d'en embrasser un autre. J'essayerais de me retenir, Elyott …. d'être fidèle …, j'essayerais jusqu'à ce que tu sois prêt. »


Pauvre Guimauve qui ne doit pas se douter qu'elle n'a pas tenu sa promesse dès l'instant où elle a invité Wunjo dans les serres. Elle a obligatoirement trompé ne serait-ce que par la pensée. Pauvre Guimauve qui ment comme elle respire. Ne pas être malheureux ? Elle le serra au point de tenter de mourir une nuit en laissant la mer l'emporter. Ne pas changer ses sentiments envers les deux ? C'était trop tard, ils avaient déjà changé. Ils ne pourraient plus jamais être ce qu'ils avaient été.

Ce n'est qu'un mensonge de plus, un mensonge dont il ignore tout. Pourrait-il être seulement fidèle ? C'est impossible en étant nymphomane sans prendre le moindre médicament. C'est impossible sans prendre une douche toutes les heures. Il le sait quand il parle. Sait-il donc qu'il va mentir ?
Il veut promettre. Des promesses qu'il ne tiendra pas. Un pacte perdu d'avance. Cela n'a pas la moindre importance.

Les mains entraînent le visage, tendis que Lun embrasse Elyott, refermant ses lèvres dans un baiser qui n'a plus rien des chastes. Un baiser papillon qui devient limite fusion. Il n'est plus le temps de jouer à l'enfant, il faut démontrer maintenant les feux ardents qu'il peut exister.

Mais cela … Il faut …

« Être honnête l'un envers l'autre. »


Lun s'est reculé – encore. Il doit parler – encore. Tout pourrait être si bien en n'en disant pas plus. Il faut en dire. Pourquoi – encore. Car c'est Lun Marv, et qu'il est lunatique. Qu'il complique tout ce qui pourrait être simple. Se taire et embrasser, aurait-il alors l'espoir d'avoir un peu ce qu'il désire.

Mais Lun veut dire la vérité.

Alors il recule un peu, encore, de peur de se faire gifler sans doute. Un homme averti en vaut deux. Deux pas vaut mieux qu'avertir un homme.

Lun a croisé les bras devant lui, il se mordille la lèvre. Il tente de trouver les mots qu'il ne trouve pas. Il cherche idiotement. Expliquer un mensonge ce n'est pas évident. En expliquer cent milles c'est sans doute impossible.

Le sauvageon n'est pas à l'aise, mais il est assez calme en soi. Il est soulagé au fait. Soulagé d'aimer Elyott, et de ne pas avoir eu le sentiment disparu après l'avoir fait. Soulagé aussi qu'Elyott soit aussi gentil.
Aussi doux.
Et qu'importe si ça marche, ou si ça ne marche pas. Ce n'est pas le bout du chemin qui compte, c'est la distance parcourue. Peut-être, mais c'est certes mieux d'avoir le but atteint.

« Je sais pour ton père et ton frère. »


C'est idiot, Lun voulait parler de ses enfants et finalement il dit autre chose. C'est idiot, en se concentrant sur un aveu, il en arrive à un autre. Lun lève les yeux au ciel. Maintenant que c'est dit, il peut bien continuer. Un peu. Ne serais-ce qu'un peu.

Ne pas en dire trop. Trop qui prouverait qu'il n'avait aucune confiance en Elyott lors de leur première rencontre au point de fouiller pour avoir tous les dossiers sur lui. Même les plus confidentiels. Même ce qui ne le regardait pas.

« Je suis désolé.
Ce n'est qu'un murmure presque inaudible alors que le jeune homme garde le regard posé sur Elyott. Sans doute ne voulant pas le détourner de peur d'avoir trop honte et d'en rougir. De se trouver trop lâche.

« On vit ensemble depuis presque un an, mais je respecte que tu n'en parles pas. C'est ton passé et ta vie actuelle. Ça ne me regarde pas, je le sais. Je le sais, Elyott. Je suis navré de savoir. »

Navré de continuer à chercher dès qu'il sortir de cette pièce. La curiosité, Lun ne la contrôle pas tellement. C'est plus fort que lui. Il veut comprendre. Tout comprendre. Même s'il sait que cela ne sert à rien. Même s'il sait que tout ce qu'il cherche à comprendre, il n'est même pas capable d'expliquer l'effet qu'une pomme peut produire sur une petite abeille.
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