May your Wish come true [x] [Pv: Jun] :) [CLOSED]

Nouveau message de Junjun: [Tu vas encore m’éviter longtemps ?]
Kaede : […T’es où ?]
Jun : *Hum. Encore entouré de groupies…* [Disons que je peux bien me défiler pour te rejoindre.. Où tu es là ?]
Kaede : […Nulle part.] *T’as pas intérêt à te ramener avec le troupeau.*

J : [Kaede arrête de froncer les sourcils, je vois déjà ton air revêche d’ici]
K : [Dis pas n’importe quoi]
J : [J’ai vu juste.. hm ?]
K : [Nops]
J : [Mais si ^^]
K : [Non]

J: *si.. Je te connais trop bien pour m'être trompé.*[Demain, ramène-toi au portail avec tes affaires dès la fin des cours. ]
K : [Pk faire ?]
J : [Pose pas de questions, et sois là Kaedechoupinou. ^^]
K : [(merci pr le surnom -.-) …Veux savoir pk d’abord.]
J : [(de rien darling) C’est les vacances !]

K : [Et alors ?] *Bon sang… où est c’qu’il veut en venir ! Il a toujours le don de savoir tourner autour du pot avant de lâcher le morceau...‘-_- *
J : [Je sais que tu seras là. Je compte sur toi.] *Bon sang qu’il est difficile ! Faut toujours lui tirer les vers du nez avant qu’il n’en démorde…^^’ *

Kaede eut un air résigné devant l’écran du portable.
Haussant des épaules, il s’était dit qu’il aviserait au moment propice pour décider de ce rendez-vous. En réalité, sa décision était déjà prise car sa chère tête blonde lui manquait affreusement bien qu’il ne lui en avait pas fait part. Depuis la dernière fois qu’ils s’étaient réellement vu, -ou plutôt depuis la nuit qui avait fait basculer leur amitié, tous deux n’avaient pas eu l’occasion d’en reparler. Entres les cours et les admiratrices (et admirateurs auxquels on se passerait bien) n’avaient cessé de croître –à moins que ce ne fut là qu’une mauvaise impression dans l’esprit possessif du gothique. Sans parler de cette soirée Halloween où il avait frisé l’apoplexie en toute sa splendeur si l’alcool n’avait pas atténué sa colère ‘jalousiaque’ et sans borne… Tout ça à cause du trop de gens qui frôlaient son Junjun de trop près.

Depuis cet épisode pimenté, ils s’étaient entrevus au passant d’un couloir ou entre deux groupes à l’affut des traces du célèbre Masato de l’académie. A le considérer, Jun n’était autre qu’une fleur à abeille, un aimant mielleux que tous n’aspirait qu’à butiner avidement. Et manque de bol pour eux, ce petit pactole sucré appartenait à Kaede ; toutefois fallait-il encore y accéder pour y prétendre en toute tranquillité. Or, comment rester calme face à ces turbulentes groupies tournant sans répit autour de son meilleur ami et amant à la fois ? Affirmer qu’il restait impassible à chaque fois que cette même scène revenait sous ses yeux aurait relevé du mensonge. Du coup, pour éviter à devoir ménager sa nervosité déjà à fleur de peau, le gothique avait fini par éviter par fréquenter les chemins qu’empruntait habituellement son blondinet. Renfrogné comme jamais, il battait presque les records de celui qui envoyait paître le plus les gens possible avec sa froideur ponctuelle, tandis qu’à l’opposé, Jun, tout charmeur, frôlait probablement la plus belle notoriété du top 5 de l’école.

Entre l’un et l’autre, rien ne semblait les rapprocher à première vue. Et pourtant si leur relation –jusqu’à là restée quasiment inaperçue-, avait éclaté au grand jour, Keimoo aurait été inondé par ses pensionnaires en apprenant la nouvelle. Remarque, ce n’était pas plus mal ainsi… intérieurement Kaede s’était demandé comment il devait se comporter avec l’auteur de ses troubles et centre de ses attentions. Etait-il prêt de dévoiler leur lien au grand public ? Que dirait-on si cette nouvelle venait à être divulguée ?
A y songer, le qu’en dirait-on importait peut l’esprit léthargique de Kaede. Les rumeurs et les bruits qui courent, il n’en avait que faire. Cependant… il s’agissait plus d’une question personnelle plutôt que la crainte du regard des autres. Effectivement, passer à une relation bisexuelle du jour au lendemain, ça donne matière à se poser de sérieuses questions. Pourtant dans sa tête, le possessif ne se sent pas forcément attiré par un autre garçon, -encore heureux peut être-, tout comme Jun tiraille toutes ses pensées. Par conséquent comment réagir sans se laisser emporter par un tumulte d’émotions et de sentiments incontrôlables ?

Affalé sur le fauteuil, Kaede soupira. L’horloge de la chambre commune indiquait une heure qui pointait vers le milieu d’après midi. Certains rentraient chez eux, les valises roulant bruyamment ; d’autres s’attardaient dans les dortoirs en discutant entre, avec quelque fois un coup d’œil intrigué vers ce gothique la tête qui les fusillait du regard sans grande raison. Les plus avisés se retinrent d’aller lui adresser les paroles et quand bien même ils l’auraient fait que ce dernier ne les auraient probablement pas entendu, parti trop loin dans ses réflexions à brûler le cerveau. Bien que suivant quelques passants des yeux, Kaede ne le voyait pas réellement ; en même temps il valait mieux qu’il reste dans cet état plutôt que d’aller se défouler sur le premier venu, ce qu’il était assurément capable de faire. Se torturant les méninges dans tous les sens, il finit néanmoins par se lever sans se débarrasser de cette mauvaise humeur. Le pire étant peut être qu’il ne pouvait même pas aller crier contre le Jun qui obnubilait son esprit avec son éternel air espiègle et enjoué. L’eut-il chassé encore et encore que ce dernier revenait inlassablement, comme si Kaede l’avait attaché d’un fil invisible. Ça en devenait réellement agaçant, et s’il avait trempé la tête dans l’eau pour congeler ses pensées, la bassine se serait mit à fumer sans nul doute.

Non pas qu’il ne voulait plus revoir ce prince rebelle à proprement parler; simplement, la chose à laquelle il aspirait plus que tout c’était que Jun cesse de hanter ses sens et qu’il soit là, réellement devant lui. Un souvenir reste toujours agréable, mais c’est toujours mieux d’avoir à sa portée la personne que l’on souhaite. Les simples coups d’œil discret qu’ils échangeaient à bout de champ de suffisaient plus à son bien-être –et carrément mal-être pour ce qui était du moment. Tout en longeant les couloirs d’un air sinistre, le gothique se mordit presque les doigts en entendant deux filles en train de glousser en prononçant le prénom bien distinct de Jun. Pour son plus grand malheur, le jeune homme ne pouvait tout de même pas aller jusqu’à empêcher les gens de mentionner son prénom… Décidément. Le monde semblait rivé contre lui.

Pour couronner le tout la voix enjouée du blondinet résonna dans sa tête : « Disons que tu devras m'accorder trois souhaits utilisables quand bon me semble et devant lesquels tu ne pourras te défiler…. » Tiens à ce propos, le Populaire ne lui en avait pas touché mot pour le peu de temps qu’ils s’étaient partagés ensuite… Avec un peu de chance, peut être qu’il aurait oublié, parce que tel qu’il le connaissait, Jun était capable de demander bien des choses, -pour avoir à préciser d’éviter. Entre l’amusement et l’agacement, Kaede se passa la main dans les cheveux pour ébouriffer inutilement sa tignasse blanche déjà en bataille. Un mal de tête passager envahit sa tête déjà en ébullition alors qu’il arrivait devant l’entrée de l’établissement.

*Bordel… ça fait peur d’voir comment je perds le contrôle de mes gestes…*

Ses pas l’avaient ramené là sans qu’il en prenne réellement conscience. Visiblement, son corps parlait à sa place et il s’était finalement tenu au lieu convenu avec son meilleur ami. Au fond, l’idée de savoir que leur amitié était restée la même confortait plus ou moins de le gothique… toutefois il faudrait bien qu’un jour, tout cela se tire au clair, car pour ce qui était du présent, il n’en comprenait plus rien. Au lieu de méditer toute la nuit dessus, il aurait mieux fait de dormir ces derniers jours… Manque de chance, impossible de fermer l’œil de la nuit sans penser à la tiédeur de son corps, son souffle chaud, ses lèvres exquises et… bon sang. Voilà que cela le reprenait.

*…C’est de l’obsession. Ouais… de l’obsession, rien d’autre.*

Tout en délaissant son sac de côté, Kaede alla s’adosser sur la muraille basse non loin du portail, fatigué par lui-même. Une vague connaissance passa à ce moment et ils échangèrent quelques mots et une cigarette par la même occasion, avant de se saluer pour s’éloigner chacun dans leurs affaires. Resté seul avec ses lubies, le gothique joua un moment avec la cloppe fumante entre ses doigts avant de la glisser entre ses lèvres, pour se jucher sur la muraille. Aussi se concentra-t-il sur cette cigarette qui se consumait au fur et à mesure des bouffées, pour fuir ses préoccupations. Le soleil qui se faisait de plus en plus rare ces derniers temps –à l’image même de son humeur-, perça les nuages pour éclairer la peau blafarde du jeune homme. Il se rappelait parfaitement la fois où il avait empêché Jun de fumer, et voilà qu’il le faisait lui-même… quelle contradiction. Au point où il en était, ce n’était plus très important, tant qu’il oublie momentanément le cours de ses réflexions. Un bruit de pas futile s’éleva derrière lui alors qu’il partait une nouvelle fois dans la lune. Sans se retourner, il resta immobile, sans pour autant empêcher une lueur clairvoyante passer à travers son visage.

[Je sais que tu seras là. Je compte sur toi.]
*Et voilà... c'est envoyé. Je te laisserais pas t'échapper. *

Sur ces pensées, Jun reposa son téléphone sur la table de nuit de sa chambre et se glissa sous les draps en jetant un oeil à ses valises près de son lit. Kaede allait venir, comme d'habitude, il ne résisterait pas. Et puis ça faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas eu un moment bien à eux depuis cette fameuse nuit, pour en parler ou... pour recommencer.
Jun saisit une nouvelle fois le téléphone et alla chercher automatiquement dans le menu ''brouillons'' de la petite machine. Le seul message qui s'y trouvait disait ce ci : [Je te manque hein ?], et il était destiné à son meilleur ami et amant. Si Kaede l'avait reçu, Jun était sûr qu'il comprendrait ce que ces mots voulaient dire. ''Tu me manques crétin reviens moi au lieu de m'éviter comme un gosse.'', voilà ce que le message voulait dire. Jun appuya sur un bouton et la machine, très intelligente, lui indiqua que le message qu'il n'avait jamais osé envoyé était supprimé. Oui il n'avait pas osé, c'était probablement idiot et jamais il n'en parlerait à Kaede, mais à chaque fois qu'il avait remplit l'espace réservé au nom du destinataire, son doigt était resté bloqué puis se dirigeait automatiquement vers le bouton ''annuler''. Jetant un coup d'oeil à ses camarades de chambre, Jun soupira et reposa le téléphone après l'avoir éteint. Demain soir il serait sur le chemin qui l'emmènerait chez lui pour les vacances... et il ne serait pas seul.

Le lendemain ne changea pas des autres jours, que ce soit dans l'emploi du temps, les relations avec ses camarades et même sa relation avec Kaede même après leurs échanges de messages de la veille. Jun resta entouré de ses fidèles suivants, cherchant trop souvent autour de lui la présence du gothique qu'il ne trouva pas, comme d'habitude. Qu'est ce qui se passait dans la tête du gothique ? Certes, Jun était au courant que ses groupies l'insuportaient mais tout de même, il aurait pu faire un effort pour être près de lui. Tout le monde savait que Jun était un populaire qui ne faisait pas « dans les règles », alors le voir s'entourer d'un gothique ne choquerait personne... Bien sur ça intriguerait et les rumeurs iraient bon train... Mais n'avaient ils pas tout deux des caractères assez affirmés pour passer au dessus du qu'en dira-t-on ? Le croiser de temps en temps aurait franchement rassuré le populaire qui songeait maintenant que ce qui gênait le plus Kaede, c'est qu'ils aient couché ensemble. Encore une idée sûrement idiote heureusement rapidement effacée par par les fois où, alors que son esprit s'échappait des gloussements, il revivait les moments passer avec Kaede. Car il fallait bien le dire, le gothique ronchon et lunatique occupait 95% de l'esprit du blondinet, les 5% étant consacrer à trouver un moyen pour passer du temps avec son meilleur ami et amant qui lui manquait comme une bouffée d'oxygène alors qu'on a la tête sous l'eau. En fait ça faisait 100% tourné entièrement vers le gothique. Il aurait put s'en vanter s'il le savait, jamais personne, même celles qui pensaient être proches de lui, n'avait atteint une telle performance, c'était un véritable record. D'habitude Jun ne s'occupait que de lui, et là, qui disait s'occuper de Jun disait s'occuper du garçon aux cheveux blancs qui hantait ses rêves. On en revient donc au même point, tous les jours et la plus part des nuits, la moindre petite demi-seconde passé en la compagnie de son Kaede repassait en boucle dans son cerveau.

Alors que Jun repensait à tout ça pour la énième fois de la journée, la sonnerie tant attendue raisonna dans sa tête comme un signal d'alarme et il poussa un soupire de soulagement en s'étirant, plus motivé que jamais pour partir en vacances. D'habitude, l'idée de retourner dans la maison familiale ne l'enchantait pas mais là c'était hautement différent puis qu'il comptait emmener son ... petit ami ? Encore une chose dont il devra parler avec Kaede.... ce même Kaede donc, qu'il comptait emmener avec lui et celui ci avait intérêt à être devant le portail à l'heure prévue. Si Kaede ne voulait pas venir, Jun l'enlèverait, après tout, il en avait le pouvoir.

Enfin il sortit de l'établissement en se dirigeant vers le portail. Il était vêtue, depuis le début de la journée, d'un t-shirt à manches longues rayé rouge et noir donc le col avait été savamment étiré pour dénuder son épaule. Il était assez large et retombait en plis inégaux par dessus les hanches fines du populaire et un jean noir troué aux genoux d'où pendait artistiquement quelques chaînes et ses menottes, toujours fidèles au rendez-vous. La chaîne qui reliait ses boucles d'oreilles, aujourd'hui, se rattachait à un collier noir au ras de son cou et le bruit de la semelle de ses bottines en cuir raisonnaient joliment à ses oreilles. Derrière lui suivait un homme aux cheveux grisonnant, vêtu d'une veste et d'un pantalon noir strict et portait de petite lunettes rectangulaires très fines. Il portait deux grandes valises noires, en silence, et suivait le petit prince d'un pas rapide pendant que celui ci scrutait l'entrée du portail.

Enfin il le vit et un sourire, qu'il se garda de montrer à son chauffeur, illumina son visage parfait, si on fait abstraction du bandeau qu'il avait toujours sur l'oeil. Il accéléra le pas sans prévenir et avec un sourire, il entendit l'homme derrière lui lui demander d'attendre. Attendre ? S'il n'avait pas eu un caractère comme le sien, il aurait courut se jeter au cou de Kaede comme une adolescente qui se jette au cou de son petit ami. Il se retint, pourtant en le voyant, son coeur accéléra automatiquement et il tressaillit. Comment aborder ce lâcheur qui l'avait évitait. Oui, dans son esprit, Jun était loin de penser que Kaede était un lâcheur et même s'il avait eu terriblement envie de le faire revenir illico presto près de lui en l'engueulant, il ne voulait pas bousiller le début de ses vacances avec lui, ils auraient peut être l'occasion de le faire plus tard en parlant de toutes ses choses... Non Jun n'y pense pas.
Jun ouvrit la bouche pour appeler son ami quand la fumée qui s'échappa de ses lèvres scella la bouche du punk qui grimaça. Après ça, Kaede ne pourrait plus lui interdire de se calciner les poumons... non mais !
En quelques enjambées, et au grand malheur du chauffeur qui suivait derrière, Jun alla se planter devant Kaede et d'un geste vif, il attrapa le petit bâtonnet fumant de ses doigts fins pour le porter à ses lèvres avec un sourire taquin alors que le chauffeur déposait les valises au sol près du jeune héritier.

-Et après tu me fais la morale... On est un peu en retard. Est ce que ça va ?

Le populaire planta son oeil sur le visage de son ami, inquisiteur, à la recherche d'un quelconque indice qui trahirait l'état d'esprit de son amant puis il murmura un « Tu es venu. » du bout des lèvres avec un sourire qui trahissait la joie qu'il ressentait au fond de lui. Pour la cacher, Jun tira une bouffée sur la cigarette piquée à son meilleur ami. Alors, par où commencer... Bah, il était sûr que Kaede le suivrait au bout du monde alors...

-Monsieur Masato, je vais chercher la voiture.
-Oui merci Watari...

Il observa l'homme aux cheveux gris s'éloigner, la voiture n'avait pas trouvé de place assez grande pour pouvoir s'installer sur le parking mais il était hors de question qu'il marche jusque là bas, en plus ça serait beaucoup plus drôle de voir la tête de Kaede quand le chauffeur viendrait s'arrêter devant eux.
Détendu malgré que son coeur batte la chamade, Jun s'approcha de son amant et recommença à le scruter, sauf que cette fois c'était pour voir tout ce qui lui avait manquer et la liste était longue. Ses lèvres, sa peau, son regard, ses cheveux doux... Bref, trop de choses dont lui et son caractère lunatique l'avaient privé. Mais c'était comme ça qu'il l'aimait après tout. Aimer... ce mot manqua de le faire tressaillir une nouvelle fois.

-J'espère que tu n'avais rien de prévu pour les vacances parce qu'on va les passer chez moi. Et je ne compte pas te laisser t'échapper... Ces semaines ont été très longues.... trop longues. Alors tu viens avec moi.
*C'est le désir de ton prince mon ange.... *

Un sourire malicieux cacha son excitation dans le simple fait d'évoquer l'idée qu'ils passeraient des vacances rien que tout les deux. A l'intérieur, Jun était comme un enfant trop gâté qui découvrait un superbe cadeau ou qui en demandait un. Sa courte explication de la situation laissait maintenant clairement entendre que Kaede lui avait manqué et qu'il y avait des choses qu'il fallait... mettre au clair. Mais la priorité c'était d'être avec lui. Bon sang, Jun se trouvait vraiment ridicule maintenant, là, tout de suite, il avait vraiment l'impression de penser comme une ado naïve et amoureuse. C'était gênant, heureusement que Kaede ne l'entendait pas penser. En parlant de penser, c'était justement ce que Jun voulait éviter à Kaede, si le gothique commençait à réfléchir, nul doute qu'il allait commencer à se torturer. Tout autour d'eux, il n'y avait personne et profitant de ce moment où les alentours étaient aussi silencieux qu'un cimetière, Jun tendit sa main libre, l'autre tenant toujours la cigarette, et alla effleurer du bout des doigts la joue froide du gothique puis descendit sur ses lèvres avant de se détourner en entendant le moteur bine connu de sa voiture. En effet, la grosse machine noire mise à disposition par son père presque depuis sa naissance tournait pour venir vers eux.

-J'ai dis au revoir à tout le monde pour t'éviter des adieux larmoyants avec mes admiratrices... et pour que tout le monde évite de s'agglutiner autour pour nous retarder... ce n'est qu'une simple voiture après tout, lâcha le populaire sur un ton désinvolte avant de se retourner légèrement pour observer son meilleur ami avec un sourire malicieux. Tu es déjà monté dans une limousine Kaede ?

Presque tout de suite après, l'engin aux vitres teintées s'arrêta devant les deux garçons et Watari en sortie presque aussitôt pour ranger à l'intérieur les valises de ''monsieur Masato'' puis il s'approcha de Kaede et sans lui laisser le temps de dire oui ou non, sur ordre de Jun, il se saisit de ses affaires et les enferma dans la voiture avant d'ouvrir la porte passager. Jun n'avait pas bronché pendant toute la durée des opérations, observant le ciel nuageux contre lequel le soleil luttait inlassablement, passant de temps à autre à travers. Évidement, ses yeux se posaient aussi, s'en est presque idiot de le préciser, sur son amant. Bon sang on avait pas idée de le priver de ce qu'il adorait ! Ses fines lèvres pâles dont le goût lui revenait en mémoire à chaque fois qu'il les regardait... La porte que Watari ouvrit le tira de ses contemplations, dieu merci parce qu'un peu plus et il serait venu happer la peau de Kaede entre ses lèvres pour ne plus la lâcher. Le chauffeur leur offrit un sourire en désignant l'entrée de la voiture et Jun laissa la cigarette tomber au sol pour l'écraser tout en s'approchant de son gothique.

-Tu ne le sais peut être pas mais froncer les sourcils, ça fait des rides...Allez... on y va monsieur grognon... Et ne penses même pas à refuser, sinon je serais obliger d'utiliser mon premier souhait...

Son doigt fin donna un petit coup sur le front de son meilleur ami puis il le saisit de sa main pour l'obliger à le suivre puis il le poussa plus ou moins fermement à l'arrière de la voiture pour s'y engouffrer après. Est il vraiment nécessaire de dire que cette main dans la sienne lui procura un immense sentiment de satisfaction ? La porte se referma derrière lui, mission accomplie.

*C’est lui.
C’est pas lui.
…Si.
Non.
C’est Jun…*

L’esprit éparse, le gothique sentit sa gorge se nouer dans cette attente un brin candide. Comptait-il se mettre à espérer en silence à passant se rapprochant du portail ? Tant que personne ne le remarque… quel mal y avait-il à le faire. De toute façon, les choses étranges qu’il avait faites et auxquelles il avait pensé ne se comptait plus sur le bout des doigts. Plus précisément depuis sa dernière fois… leur dernière fois. Quand était-ce déjà ? Peu importe le temps… Jun, je t’en prie sois là. Là maintenant, juste devant moi.
Et cette fois, je ne m’en irai pas.

« Et après tu me fais la morale... On est un peu en retard. Est ce que ça va ? »

La voix de Jun réveilla malgré tout une plus grande surprise qu’il ne s’y était attendu. Certes, il avait entendu des pas légers sur l’allée, mais dans son souhait les plus utopiques, Kaede avait redouté de voir quelqu’un d’autre passer à la place. Alors que la cigarette s’échappait de ses lèvres, l’image du punk apparut tel un rayon de lumière, avec son sourire enjoué. Cette apparition balaya d’un coup les pensées grisâtres de son meilleur ami en apparence -et amant au-delà. « Tu es venu. » entendit-il son blondinet murmurer avec une joie contenue. Trop surpris pour empêcher le punk de tirer à son tour une bouffée nocive de la cigarette volée, Kaede laissa son regard s’imprégner de la substance qui lui avait tant manquée. Incapable de s’en détourner, une lueur plus claire s’installa sur son visage jusqu’à là assombri.

*Si ça va… ? Comment est ce que ça ne le pourrait pas…*

Le bref regard qu’ils échangèrent suffit à parler à la place du silence, et le gothique sentit ses lèvres s’étirer d’elles-mêmes pour laisser échapper un faible sourire -comparé à l’allégresse qui l’emplissait. Ses yeux absorbèrent discrètement les moindres détails de sa chère tête blonde, ce jour-là revêtu de rouge et de noir avec chaînes et menottes, le tout assorti. De manière générale, Jun aurait pu mettre n’importe quoi et n’importe quelle couleur qu’il serait clairement ressorti du lot. Un coup d’œil désintéressé en par-dessus l’épaule du populaire indiqua qu’il n’était pas seul. Effectivement, un homme typé comme un garde de corps se tenait là, avec ses cheveux poivre-sel et ses lunettes bien strictes on ne peut plus rectangulaires : le genre serviteur irréprochable et toujours aux petits soins de ses majestés. En d’autre terme, son pantalon noir aurait pu compléter la gamme sombre de Kaede, qui comme à l’ordinaire, ne changeait pas de son style ombrageux et relâché, hormis peut être son collier de cuir à clou encerclant finement son cou. Les valises que portait le majordome attirèrent son attention et il haussa d’un sourcil en l’entendant parler de voiture à récupérer. Voiture, qui au passage devait être un espèce de camion pour ne pas pouvoir rentrer dans ce parking.

Un doute apparut aussitôt à l’esprit du gothique en réalisant que Jun rentrait également chez lui. Ainsi donc était le motif de leur rendez-vous ? Il se souvint alors de la lettre qu’il avait reçue de ses parents lui proposant de revenir à la maison pour les vacances. Prétextant tout et n’importe quoi pour ne pas y retourner, Kaede y avait fait prêté une sourde oreille pour éviter cette proposition. A vrai dire les aéroports l’insupportaient au plus haut point et par-dessus tout, il n’avait aucune envie d’entendre les sermons harassants concernant sa tenue, et son absentéisme incessant en cours. Quoiqu’il en soit, il regarda le dénommé Watari s’éloigner alors que Jun soufflait de nouveau sur ses pensées déjà ternies :

« J'espère que tu n'avais rien de prévu pour les vacances parce qu'on va les passer chez moi. Et je ne compte pas te laisser t'échapper... Ces semaines ont été très longues.... trop longues. Alors tu viens avec moi.
*Hein ?*

Sans trop comprendre le pourquoi du comment, Kaede s’attarda sur les lèvres fines et rieuses de son petit prince tant manqué et il en oublia momentanément toutes les réticences qu’il avait clairement affichées ces derniers jours. Les doigts graciles du punk vinrent effleurer sa joue pour y laisser une chaleur agréable au point de le leur contact, avant de descendre sur ses lèvres. Le ronronnement d’un moteur empêcha le jeune homme au teint clair d’attraper cette main et retarder son passage sur sa peau froide.

« J'ai dis au revoir à tout le monde pour t'éviter des adieux larmoyants avec mes admiratrices... et pour que tout le monde évite de s'agglutiner autour pour nous retarder... ce n'est qu'une simple voiture après tout. »

Médusé, Kaede mesura les propos de son ami à l’arrivée de la voiture allongée. Ses lèvres se pincèrent entre l’envie d’éclater de rire et d’aller assener une taloche amicale sur la tête de son blondinet.

-…Une simple voiture, j’vois le genre, répéta-t-il devant l’air désinvolte qu’avait emprunté Jun.

Non pas que Kaede avait un penchant aiguisée pour les voitures, mais se tenait devant lui une voiture des plus luxueuses. Les plus aisés de cette planète bataillaient pour exhiber la leur et voilà qu’une limousine arrivait tranquillement devant Keimoo. Qui l’eu cru. Sidéré, le gothique secoua la tête devant l’extravagance non feinte de son populaire. C’est vrai… il avait presque oublié combien la famille Masato roulait sur de l’or. Bien que lui-même n’en manque pas dans sa famille, le goût du luxe était bien plus prononcé chez le propriétaire de cette machine. La richesse… certes, c’était là un élément important, mais Kaede avait toujours fui l’excès dont faisait parfois preuve ses parents lors des buffets mondains et conférences internationaux. Car cette classe de société exige trop de conformités, et ces bonnes mœurs sont loin de plaire au jeune homme indiscipliné tel qu’il est.

«Tu es déjà monté dans une limousine Kaede ?»
-Non j’y tiens pas, et rassure-toi j’ai pas l’intention de monter dedans de sitôt. rétorqua-t-il, s’apprêtant à faire demi-tour après avoir récupéré ses affaires.

C’est alors, que sous ses yeux horrifiés, Watari se pencha pour les saisir et les rentrer dans la voiture, sans lui laisser le temps de refuser à tord et à travers. Tiens c’est vrai d’ailleurs… c’était donc la raison pour laquelle Jun lui avait demandé de se préparer la veille. A présent que sa demande devenait plus claire, Kaede s’efforça de fermer les yeux, exaspéré comme jamais, tout en s’empêchant de pester contre son ami. Il essayait encore de formuler une objection cohérente quand le chauffeur leur sourit, en les invitant à rentrer dans la limousine, -au grand malheur de Kaede qui esquissa un pas à reculons, d’un air contrarié. Lui, monter dans une voiture royale ? Mais où va le monde.

-Hors de question Jun. Passe de bonne vacances, moi je vais…
« Tu ne le sais peut être pas mais froncer les sourcils, ça fait des rides...Allez... on y va monsieur grognon... Et ne penses même pas à refuser, sinon je serais obliger d'utiliser mon premier souhait... »
-Insiste pas, c’est non et je reviendrai pas sur ma déci…

Esquivant le doigt de Jun, il n’eut qu’un simple grognement et se sentit tiré à l’intérieur. La porte se refermait derrière eux que Kaede rouspétait encore, mécontent de son sort. Son air indocile cachait son fond, qui naturellement, aurait suivi Jun sans hésiter quelqu’en soit la destination. Assis sur une banquette on ne peut plus spacieuse, le gothique entreprit de détourner le visage en croisant les bras, pour regarder à l’opposé de son populaire.

-…Et puis j’aime pas les voitures, c’est étroit, *Erf …bon. Pas celle là…*, et on étouffe à l’intérieur…

En réalité, monsieur le renfrogné ne se sentait pas si enfermé qu’il le prétendait. D’ailleurs la moue qu’il avait tiré ne tarda pas à fondre, irrémédiablement attiré par son blondinet qui l’avait hanté nuit et jour depuis ces quelques temps. Assis à l’arrière de la voiture, loin des regards extérieurs et celui du chauffeur –si prétendu Jun n’avait pas caché une horde de personnel attifé sous les sièges confortables-, Kaede le dévisagea, lui le petit prince à l’aise dans son environnement. En même temps, il l’imaginait mal marcher avec ses airs princiers ; tout comme lui-même, qui évitait soigneusement de prendre les transports en commun et les voitures… à commencer par les limousines. Mais pour ce qui était du moment, son attention n’appartenait nullement au luxe qui l’entourait et elle ne cessait de tendre vers le punk.
*…Si tu savais combien de rides j’ai pu choper entre temps…*

Une pensée qui resta au seuil de ses lèvres presque crispées. Comment rester en place quand la personne tant désirée se tient juste là. Otant un regard se faufilant dans le col du tee-shirt intelligemment ouvert, le gothique s’efforça de ranger ses mains dans les poches de son sweet-shirt, sentant son pouls défaillir à mesure que son silence faisait barrage. Par où commencer ? Quelles explications donner ? Que dire ou ne pas dire ? Les questions commencèrent à affluer lentement alors qu’il souhaitait avant tout sentir les bras fins de son blondinet autour de lui. Pour ne pas se dire qu’il avait été le seul à se tourner et retourner les méninges concernant leur relation. Pour s’assurer qu’il n’avait pas été le seul à s’éparpiller dans tous les sens à chaque fois qu’il essayait de se concentrer sur quelque chose. Pour se dire encore qu’il n’était pas le seul à avoir pensé à son vis-à-vis jusqu’à en perdre la tête… Accablé par des émotions contradictoires et emmêlées, Kaede finit par poser la tête sur l’épaule de son populaire en fermant les yeux.

-Kaede, tu me passes mon stylo ? Il est tombé sous ton siège.
-…
-Kaede ?
-…
-Hé ho tu m’entends ? C’est à peine, croyable il est encore plus léthargique que d’habitude. Et mec t’es où là ?
-… …Hm ? Quoi ? Fiche moi la paix… *J’ai pas envie d’écouter c’que t’as à me dire. Tu voix pas que j’suis en train de penser ! …Jun, qu’est c’que tu fais maintenant ?*

-J’ai cru que j’allais devenir fou. fit-il sans plus réfléchir, laissant de côté toutes formalités.

Maintenant qu’il avait commencé, les mots se battaient pour sortir tous en même temps. Des tonnes de choses à dire, que ce soit des propos remplis de reproches ou d’enthousiasme, le tout à la fois ne donnait plus grand-chose à la fin.

-Hé t’as oublié de fermer ton casier!
-… [Il sent une main agripper son coude, et se retourne machinalement.]
-Euh… ton casier…
-… Et alors, c’est l’mien.
-Non ce n’est pas ce que je voulais dire… tu as oublié de remettre ton code, tu vas te faire voler les affaires si tu ne fais pas att… tu m’écoutes ?
-… [On lui secoue l’épaule]
-Tu penses à quoi Kaede ?
- … ça te regarde ? *Je repensais à la fois où j’ai croisé Jun devant ces casiers.*

Son interlocutrice secoue la tête en le regardant s’éloigner. Il y a quelque chose qui ne tourne pas en rond chez lui on dirait.

-Jun…

Plus exaspéré contre lui-même qu’autre chose, Kaede lâcha un soupir agacé. Sans chercher à suivre la logique de ses propos, il releva le visage pour effleurer furtivement le coin des lèvres de son blondinet avant de fixer un point invisible à l’opposé.

-Tu m’énerves. affirma le gothique d’un ton abrupte. -J’suis fatigué de penser à toi. *Et le pire c’est que je peux pas m’en empêcher.*
-Et tu veux savoir ? *Même si tu veux pas le savoir, je t’oblige à m’écouter.*

-Tu m’as manqué. acheva-t-il de dire, les sourcils froncés.

Contrarié. Désappointé.
Et surtout… soulagé d’un réel poids qui commençait à peser sur ses épaules.

-…Une simple voiture, j’vois le genre.

En effet, la voiture de Jun était loin d'être une simple voiture. Le populaire l'avait regardé d'un oeil critique alors qu'elle s'avançait devant eux. Qui sait, peut être pensait il qu'il fallait la changer et pourquoi pas la prendre en blanc cette fois, ça faisait beaucoup moins corbillard le blanc tout de même. Mais c'était vrai, pour Jun, cette voiture restait... une voiture, un truc avec quatre roues et un volant, des portières, un truc pratique qui servait à le transporter, un truc que possédait chaque membre de sa famille, hormis le cadet des trois frères qui préféraient aligner d'innombrable petites voitures chères et rapides dans son garage pour avoir le plaisir de les conduire lui même dès qu'il le pouvait et il s'en tenait à une simple BMW lors qu'il était en affaire, voiture qu'il offrirait au plus jeune de ses frères, ce genre de cadeau n'étant qu'une formalité entre les frères Masato, un peu comme quand vous offrez une bague en plastique à votre petite soeur en fait. Jun ne savait pas ce qu'il ferait de la voiture mais après tout, c'est l'intention qui compte non ?
Alors à la remarque de Kaede, il ne releva pas l'ironie et se contenta de hausser les épaules. Non vraiment, il n'y avait rien de sensationnelles dans cette voiture plutôt encombrante et fichtrement voyante. Mais Jun vivait pour qu'on le regarde alors cette caractéristique de la voiture ne le dérangeait pas trop.

Les protestations de Kaede le sortirent de ses pensées mais Jun les ignora royalement, ne lui accordant aucun regard, aucun intérêt, il aurait put parler à un mur qu'il aurait eu la même réaction. Ni réponse, ni regard, seulement une lueur amusé alors qu'il fixait la voiture l'air de dire « Cause toujours. ». En effet, Kaede pouvait dire n'importe quoi, Jun ne changerait pas d'avis, tout se passerait comme il l'avait prévu et rien ne viendrait contrarier ses plans, pas même l'expression du regard de Kaede. Tiens d'ailleurs Jun eu l'occasion, puisqu'il ne répondait pas, d'écouter la jolie voix de son meilleur ami en se demandant comment il avait fait pour s'en passer si longtemps. Elle était apaisante malgré l'intonation. Bon il faut dire que rien ne pouvait ébranler le populaire pour l'instant tellement il était sûr de lui et de son plan.

-…Et puis j’aime pas les voitures, c’est étroit, et on étouffe à l’intérieur…
-Il suffira d'ouvrir la fenêtre du toit si tu étouffes mon chou... En plus... j'ai constaté qu'il y a certaines choses étroites que tu aimes...

Jun venait de desserrer les dents après un long temps de parfait silence que seul son sourire rêveur avait comblé, remplacé par un sourire amusé. Cependant, malgré toute la joie dont il faisait preuve à ce moment là puisque tout avait marché comme prévu, Jun sentait les reproches envers Kaede lui remonter dans la gorge alors qu'il sentait sa présence près de lui. Ce gothique grognon avait osé le priver de cette présence adorée, de sa bouffée d'oxygène ! Jun ne dit rien de ce qui lui passait par la tête cependant et il posa son oeil bleu et lumineux sur son meilleur ami et amant qui était assis à côté de lui sur les sièges en cuir noir. Bien sur, il y aurait normalement eu deux ou trois personnes pour s'occuper de lui mais pour ce voyage, il avait bien précisé qu'il voulait être seul avec Kaede. Ils se détaillaient mutuellement et pour sa part, Jun cherchait à sentir, rien qu'en les regardant, les traits de Kaede comme comme c'était ses doigts qui s'étaient remis à le toucher. S'il s'était laissé aller, il l'aurait d'ailleurs enlacé étroitement pour ne plus le lâcher mais quelque chose l'en empêchait. Il savait qu'il devait dire quelque chose cependant il n'était pas sûr que les mots sortiraient de ses lèvres et s'ils sortaient, Jun avait le pressentiment que ce serait une suite de mots dans le désordre, sans lien logique, un trop plein de sentiments tus pendant toutes ses journées passées sans lui.
Plus il le regardait, plus le populaire souhaitait passer ses bras autour de ce cou fin et sentir ceux du gothique autour de lui. Se serrer contre son corps était la seule idée bien distincte dans tout ce fouillis. Jun jeta un rapide coup d'oeil à la vitre épaisse qui séparait le chauffeur du reste de la longue voiture, elle était remonté et heureusement, Jun ne voulait pas que Watari face un compte rendu complet à son père de tout ce qui pourrait se passer dans la voiture. C'est alors qu'il sentit les cheveux de son meilleur ami lui chatouiller le cou et tournant lentement la tête vers le gothique il l'observa alors que celui ci venait de poser sa tête sur son épaule. Jun croisa les bras sur sa poitrine qui se soulevait à un rythme lent malgré son coeur qui partait dans tout les sens, comme le court de ses pensées la nuit et lorsque son esprit s'échappait des gloussements et discutions inintéressantes. Les yeux du populaire se posèrent en face de lui, le visage légèrement fermé et le coeur balançant entre laisser exploser ses reproches ou son envie d'être tout contre lui.

-J’ai cru que j’allais devenir fou.
*Ben voyons... et moi ? Tu crois que tout était rose, tout était beau ? Tu devineras jamais... Si quelqu'un avait put lire en moi, je te garantis que je serais à l'asile là ! *
-Jun…

Du calme, il devait se calmer. Bon sang ! C'était sa gorge qu'il sentait se nouer comme ça ? Et en quel honneur ? Non ! Non ce n'était pas comme ça que ça devait se passer, ça n'avait aucun sens. La sensation de vide qu'il avait ressentit jusque là s'était envolé maintenant que Kaede, son Kaede, était près de lui. Au contact de ses lèvres, le blondinet ne broncha pas et ferma les yeux, profitant de ce bref effleurement mais qui le rassura énormément.

-Tu m’énerves.
*Mais j'ai encore rien dis ! *
-J’suis fatigué de penser à toi.
*Tout le monde pense à moi baka ! Et moi... ben... je suis content que tu penses à moi... *
-Et tu veux savoir ?

Jun ne fit que rouvrir les yeux et quitta le point invisible en face de lui pour tourner la tête vers son amant et posa son unique oeil visible sur le visage de celui ci. Ses lèvres étaient légèrement crispées et son oeil n'était plus aussi joyeux qu'au départ. Kaede était entrain de lui déteindre dessus ma parole... Non il fallait qu'il prenne ça à la légère et qu'il ne gaspille pas les précieuses secondes qu'il partageait avec son amant. Les derniers mots du gothique, il les but littéralement, comme s'il les avait sentit se poser sur ses lèvres. Il se serrait presque passé la langue dessus pour voir quel goût ils avaient car vu le bonheur qu'il ressentait en les entendant, ils ne pouvaient qu'être délicieux.

-Tu m’as manqué.

Le populaire se redressa un peu sans pour autant chasser la tête de son meilleur ami de sur son épaule. Son ton abrupte du début l'avait fait se tendre, lui qui déjà ne savait plus comment aborder les choses, le comportement de Kaede ne l'aidait vraiment pas du tout, pourtant son aveu le soulagea et son cœur fit un bon dans sa poitrine. Il eu le plus grand mal à détacher son oeil des lèvres pâles du gothique, pour une fois, c'était lui qui était hypnotisé et pas par son reflet. Puis finalement il murmura, hésitant, comme s'il craignait que des mots indésirables sortent de sa bouche.

-Oui et ben... tu m'as manqué aussi... Mais si tu n'avais pas passé tout ce temps à m'ignorer et à m'éviter on se serait pas manqué autant !

Les mots sortaient prudemment de ses lèvres et son ton était incertain, oscillant entre mécontentement d'enfant gâté, froideur, hésitation et un brin de timidité, parce qu'il était entrain de dire clairement que ses journées entières sans avoir put l'entendre, le sentir non loin de lui ou l'effleurer avaient été une vrai torture.

-On aurait put... passer du temps ensemble... Mais avec tes ''Nulle part''... comment je savais moi si t'avais envie d'être avec moi hein ?

Il vit par la vitre teintée le paysage défiler. Il ne se souvenait plus vraiment du temps de trajet mais il ne voulait pas qu'un silence de mort s'installe entre lui et Kaede, il fallait des explications, pas une dispute qui ne rimerait à rien. Alors que faire. Kaede venait de le lui dire non ? Il lui avait manqué... Mais ne fallait il pas lui montrer un peu de résistance pour montrer son mécontentement ? Le populaire se mordit la langue, cherchant maintenant un endroit où poser les yeux autres que sur son amant. Finalement il se dégagea du contact du gothique en le poussant légèrement, sourcils froncés, recommençant à se mordiller la lèvre, signe d'une profonde et intense réflexion. Finalement Jun préféra écouter la petite voix au fond de lui et lentement et sans perdre sa grâce malgré le plafond bas, le blondinet passa une jambe par dessus celles de son gothique pour s'installer à cheval sur ses genoux, face à lui, mais pas trop proche et il une fois installé il posa son front sur celui de son meilleur ami en soupirant.

-Idiot ! , puis il continua de murmurer sans qu'il sache si c'était à lui qu'il adressait cet unique mot, ou à Kaede, ou même à eux deux. idiot.... idiot... idiot... idiot...

Pendant ce temps, ses bras fins vinrent se nouer autour du cou blanc du gothique sans pour autant se rapprocher de son torse malgré qu'il en ait très envie cependant il ne résista pas plus et écoutant de nouveau la sensation de vide qui lui broyait l'estomac et la gorge, le populaire vint mêler son souffle à celui de son amant pour venir unir leurs lèvres, chose qu'ils n'avaient pas fait depuis trop longtemps. Puis lorsqu'il rompit le baiser, il prit bien soin de ne pas trop éloigner leurs lèvres les unes des autres, et il murmura en clouant son regard plus brillant mais encore un peut perdu dans celui de son amant.

-Bon sang t'as osé... t'as osé me priver de ça... t'as osé me priver de toi.

Dehors, le paysage défilait.
Tout comme les images s’enchaînaient devant ses yeux.

« Oui et ben... tu m'as manqué aussi... Mais si tu n'avais pas passé tout ce temps à m'ignorer et à m'éviter on se serait pas manqué autant ! » entendit-il murmurer tout près de lui.
*Passer mon temps à t’ignorer ? Jun, tu te moques de moi là, pas vrai ?!*

Consterné, Kaede se figea sur place, se crispant involontairement. Pourtant, rien au ton de son meilleur ami n’indiquait l’humour qu’on lui décelait aisément en temps ordinaire. Une voix incertaine et presque frêle, mais qui, en n’importe quelle circonstance restait celle de son blondinet tant manqué. Enfant gâté et mécontent, son désarroi perçait dans ses propos, et tout ce qu’il ne disait pas, passait quand bien même au travers de son hésitation. En un sens, ce populaire si à l’aise en public, était à présent en train de trébucher sur chaque mot, où appréhension et reproche se faisaient sentir à la fois. Et pourtant… s’il avait su combien le gothique était resté bloqué sur son image, à chacun de ses passages à l’autre bout du couloir ; s’il avait su le nombre de fois où le prétendu déserteur l’avait suivi du regard, à demi dissimulé au tournant de l’allée, retenant imperceptiblement son souffle. En y repensant, Kaede fronça légèrement les sourcils. Avait-il été si distant sans le vouloir?

« On aurait pu... passer du temps ensemble... Mais avec tes ''Nulle part''... comment je savais moi si t'avais envie d'être avec moi hein ? » reprit Jun, évitant clairement de croiser ses yeux.

Tu le savais parfaitement que j’te voulais avec moi! Tu peux pas dire que tu le savais pas ! Depuis ce-jour là et peut-être même un peu avant, tu aurais dû le savoir ! s’écria une voix dans sa tête, une voix colérique et blessée dans son amour-propre. Cependant le silence fut l’unique réponse à ce reproche timidement formulé. La seule chose qui contenta quelque peu le gothique, fut de sentir que son ami n’avait pas forcément passé un aussi bon temps derrière ses sourires resplendissants qu’il lui avait relevé à chacune de ses apparitions ; mais ce n’était là qu’un maigre réconfort face aux émotions révoltées qui menaçaient de franchir ses lèvres d’un moment à un autre. Dans ses élans de contrariété, le jeune homme opalin se voyait déjà descendre de la voiture, pour aller s’oublier dans ses pas et retourner s’enfermer au fin fond de ses pensées, là où nul ne pouvait empiéter –si ce n’est l’intensité de ce regard bleu et enjoué qui viendrait encore s’y glisser, de gré ou de force.

*Jun, fais moi descendre. J’en ai assez de…*

Quelle fut son aperception lorsqu’il sentit son populaire le repousser, pour se mettre à fixer un point lointain, le laissant s’isoler pour de bon dans son coin. Saisi par le doute, le jeune homme aux allures sombres se laissa envahir par cette angoisse sourde, celle de le voir vraiment s’éloigner. Jun devait avoir son mot à dire dans l’histoire ; cependant sa façon de se détourner ainsi ne lui ressemblait pas. En avait-il été plus affecté qu’il ne laissait paraître ? Comment le savoir lorsque rien dans son apparence ne l’avait trahit au cours de ces derniers jours ? Non, il suffit. Kaede s’efforça de détourner l’esprit de ces craintes inexprimées. Tout à l’heure, il était venu de lui-même, après avoir reçu le message de Jun la veille. Impatient de l’y retrouver, il avait même eut la ferme intention de ne pas se défiler si jamais une horde de groupies accompagnait le blondinet à fière allure. Et maintenant qu’il l’avait là, à côté de lui… pouvait-il se résoudre à le laisser s’en aller ainsi ? En fin de compte, lequel d’entre eux s’était éloigné en premier ? Jun ou Kaede ?

L’instant d’après, Jun revenait, effaçant d’un coup, toutes les questions devenues si futiles.

« Idiot ! »
*…C’est toi l’idiot!*[/i] ne put-il s’empêcher de penser en retour, se laissant encercler par les bras fin de son populaire.


Laissant leurs souffles se rapprocher, leurs lèvres se joindre entre elles, deux idiots ils s’enlacèrent et Kaede passa les bras autour de la taille gracile de son amant. Une étreinte qu’il resserra, pour ne plus avoir à la relâcher de sitôt et ne laisser que les douces sensations du baiser l’envahir.

« Bon sang t'as osé... t'as osé me priver de ça... t'as osé me priver de toi. »
*A qui le dis-tu. Tu sais très bien que ce n’est pas toi que j’évitais…*
-Si tu m’avais cherché, tu m’aurais trouvé… souffla t-il, en s’accaparant le regard brillant de Jun, tout en regrettant déjà ses lèvres.

-‘tain… ça fait longtemps. Trop longtemps…

C’est faux.
Je ne t’ai pas attendu une seule fois. Je n’ai justement fais que ça.
Voyant l’air encore hésitant de son amant, Kaede l’attira doucement à lui, pour rapprocher leur torse. Il avait envie de le sentir contre lui, et c’est ce qu’il fit en le serrant davantage dans ses bras, goûtant de nouveau à ses lèvres, son haleine et sa langue. Combien de temps leur échange langoureux dura, il n’aurait su le dire, et, tandis que leur baiser se prolongeait, l’anxiété qui avait noué son ventre s’estompa, disparaissant au profil d’une faim repoussée jusqu’à là. Depuis quand n’avait-il pu, ne serait-ce qu’effleurer cette peau infiniment douce ?

-Et après ça… Est-ce que j’vais devoir encore croupir sur place en attendant un moment comme ça… *entre nous ?*

Et les explications au fait?
Décidant de repousser sagement cette question à plus tard, Kaede ramena une main sur le beau visage de son meilleur ami pour lui caressa la joue.

-Est-ce qu’il faut qu’je fusille toutes tes groupies ? …Ou que je vienne voler leur favori sous leur nez sans m’gêner… laissa échapper sa pensée.

A tout compter, les deux perspectives étaient aussi séduisantes l’une comme l’autre…
Quoique. Peut être pas autant que l’épaule dénudée de son blondinet, où ne tarda pas à se loger la main du gothique. L’agréable tiédeur de sa peau vint réchauffer le bout de ses doigts, et ces derniers remontèrent paisiblement l’épaule pour passer sur la nuque du populaire. Restait-il un peu de trajet pour pouvoir y glisser les lèvres dessus ? Avisant la fenêtre teintée pas dessus l’épaule de Jun, il lui jeta regard interrogateur. Tout compte fait, le gothique décida de n’en faire qu’à sa tête et n’attendit pas de réponse pour se le permettre. Le vide qu’avait occasionné la quasi-absence de son amant ne demandait qu’à se remplir ; aussi prit-il le temps de se rapprocher lentement avant d’y apposer avidement les lèvres. Bon sang comme il l’avait désiré…

En y repensant, ces premières remarques étaient probablement un peu déplacées et il devait redevenir le gamin pourrit gâté qui a toujours eu ce qu'il désirait. Même s'il essayait d'enfouir ce côté de lui devant les autres, il ne pouvait empêcher son esprit d'émettre toute une liste d'exigences sans tenir compte du fait que les autres étaient des êtres humains qui n'étaient pas destinés à le servir. Devant Kaede cependant, il avait toujours prit soins de ne pas être ce gamin odieux et capricieux et voilà que pour se protéger et ne pas laisser voir le manque énorme qu'avait provoqué l'absence de Kaede, il redevenait ce sale gosse qui rejetait la faute de leur manque mutuel sur le dos de son meilleur ami. C'était pathétique et il se serait giflé si il avait été seul.
Heureusement ça ne dura pas. En effet, au font de lui, sil savait pourquoi Kaede n'avait pas été présent autour de lui et même si le gamin odieux en lui lui répétait inlassablement que son meilleur ami aurait pu faire un effort, Jun se disait qu'il avait lui aussi était autant distant, si ce n'est pire. Après tout lui aussi était redevenu le populaire qui était avant et même si son coeur s'emballait à chaque fois qu'il apercevait le gothique au détour d'un couloir, rien dans son attitude ne l'avait trahit. Oui en y repensant il avait sûrement était le plus froid des deux avec ses beaux sourires et cette armée d'admirateurs autour de lui, cette démarche royale et cette aura brillante qui semblait le placer au dessus des autres, inaccessible. Pourquoi n'avait il pas réfléchit à tout ça avant de prononcer les mots qui accusait sans ménagement son amant. C'était lui l'affreux petit populaire richissime profitant de sa renommée pour cacher ses sentiments et cette nuit qu'ils avaient passé ensemble. S'ils avaient échangés leurs places, juste au détour d'un couloir, le temps de se croiser, Jun n'aurait jamais supporter de voir un Kaede populaire faire comme si de rien était avec pour seul attention envers lui, un regard et un doux sourire qu'on ne pouvait pas interpréter.

Par chance, Kaede ne répondit pas. Il était peut être blessé par ses paroles et Jun, incapable de s'excuser, incapable de savoir comment faire pour se rattraper, le repoussa. Mal à l'aise parce qu'il se sentait presque dépendant du garçon près de lui alors que habituellement c'était les autres qui était dépendant de lui. Gêné parce qu'il pensait avoir blessé Kaede et qu'il ne savait pas comment rattraper la situation.
Finalement, il fit ce qu'il savait si bien faire, il vint s'excuser avec son corps, incapable de formuler une phrase correcte, il était venu s'installer sur les genoux de son amant pour l'enlacer prudemment. Après tout son attitude n'était pas celle d'un garçon qui invitait son amant à passer des vacances avec lui. Il avait été tellement excité quand il avait trouvé cette idée qu'il avait voulu prévenir Kaede bien plus tôt. Attendre le dernier moment pour le lui proposé avait aussi été une torture, surtout que plus il pensait à ses vacances, moins il pouvait se séparer de l'image de Kaede et tout les souvenirs remontaient et le blondinet était bon pour deux jours à penser à son meilleur ami non-stop.
S'il savait...

Les bras qui se refermèrent sur sa taille lui firent un bien fou et sa culpabilité s'envola. L'instinct fait parfois très bien les choses et ce baiser tombait vraiment bien. Jun ferma les yeux pour s'en imprégner complètement et pouvoir le sentir encore même s'il était éloigné de son amant.

-Si tu m’avais cherché, tu m’aurais trouvé…
-Peut être bien... mais tes messages n'étaient pas très engageant...

Jun accrocha son regard à celui de Kaede avec la ferme intention de se noyer dedans et gare à celui qui essaierait de le sortir de là.

-‘tain… ça fait longtemps. Trop longtemps…
-Tu m'as manqué Kaede... beaucoup... trop... manqué...

Cette fois, ça avait été dit sur un ton doux et tendre, beaucoup moins hésitant alors qu'il se laissait docilement attirer contre le torse de son amant pour finir par se serrer contre lui et prolonger un baiser langoureux qui le fit frissonner. Il n'aurait sût dire combien de temps leurs langues dansèrent sensuellement, trop heureuses de se retrouver en un baiser témoin de leur sensation de manque à tout les deux alors que les doigts de Jun glissait dans les cheveux de son meilleur ami pour s'y agripper doucement. Kaede avait raison, ça faisait sûrement des siècles qu'ils ne s'étaient pas touchés et c'était tellement agréable en ce moment que Jun se demandait sincèrement comment il avait put s'en passer pendant tout ce temps. Si le gothique continuait à l'embrasser de cette façon, c'était évidement, Jun allait avoir envie d'aller beaucoup plus loin, voiture ou pas voiture, chauffeur ou pas chauffeur. Heureusement, l'envie de profiter de chaque seconde tout contre Kaede le calma un peu, histoire qu'il profite de la présence de son amant, simplement de sa présence, de son souffle et de sa voix.

-Et après ça… Est-ce que j’vais devoir encore croupir sur place en attendant un moment comme ça…

Le blondinet sentit ses joues s'empourprer d'un seul coup alors qu'il était de plus en plus convaincu d'être le coupable de cet éloignement. Fermant les yeux pour éviter quelques instants le regard de Kaede, Jun pressa sa joue contre la main qui la caressait. Elle était froide mais très agréable. Rouvrant finalement les yeux, il tourna doucement la tête pour dé poser ses lèvres sur la main de Kaede puis posa ses yeux sur le torse de son amant alors qu'une de ses mains caressait lentement ses cheveux et les entortillaient autour de ses doigts.

-On a était vraiment con...
*Ça ne répond pas à sa question... je sais... je vais y répondre... Bien sur que non on attendra pas mais... comment dire ça... *

-Est-ce qu’il faut qu’je fusille toutes tes groupies ? …Ou que je vienne voler leur favori sous leur nez sans m’gêner…

A sa remarque, Jun releva le nez et un sourire illuminait son visage cependant il ne répondit pas tout de suite. Ses bras reprirent leur place, entourant le cou du gothique alors qu'il sentait ses doigts froid sur son épaule dénudée qui remonta dans sa nuque. C'était doux, très agréable, aussi Jun laissa-t-il s'échapper de ses lèvres un soupire de satisfaction. Le populaire devinait les intentions de son amant aux cheveux neige. Du temps, il ne se souvenait plus très bien et puis de toute façon Kaede n'attendit pas sa répondre car déjà ses lèvres venaient se poser sur sa peau tiède. Jun resserra son étreinte sur son cou en posant a tête sur celle du gothique, frémissant sans pouvoir se retenir. Il ne savait pas si c'était à cause de l'abstinence mais Kaede lui faisait toujours autant d'effet. Sur n'importe qu'elle partie du corps du blondinet qu'il touchait, il faisait des merveilles.
S'il savait ce qui était passé mainte et mainte fois dans la tête d'ange du populaire. Il en avait rêvé de ses doigts et de ses lèvres sur sa peau et parfois ça avait l'air tellement réel.
Plus jamais ça... plus jamais...

-Kaede... j'veux plus te laisser croupir dans ton coin... J'veux plus qu'on attende des jours et des jours pour pouvoir être ensemble... Après ça...

Jun releva le visage de son amant dont les lèvres sur sa peau commençait sérieusement à le rendre fou. Se fut à son tour d'aller poser une main sur la joue de Kaede pour le fixait intensément. Il ne savait pas là encore si sa voix allait tenir et si son cerveau allait aligner tout les mots dans l'ordre mais il murmura avec un petit sourire entre gêne et un certain amusement. Il se trouvait ridicule d'avoir peur à ce point de la réaction de Kaede. Il devait avoir comprit que celui ci le voulait autant que le blondinet voulait le gothique.

-Tu n'aimes pas qu'elles me tournent autour... tu es jaloux ?... Moi aussi ça m'ennuies, surtout quand je pourrais être avec toi à la place. Mais je t'interdis de les fusiller parce que je refuse catégoriquement de mettre les pieds en prison même si c'est pour aller voir te voir.... entre nous... *bon sang c'est nul... *j'ai l'impression d'être un gamin... je veux pas perdre notre amitié mais...*je suis pitoyable... * je pourrais pas me contenter de ça alors... c'est ok si je t'appelle... ''petit a...

La sonnerie de son téléphone le fit sursauter et il manqua de s'affaler sur Kaede. Non ! Ça c'était vraiment pas réglo espèce de crétin de hasard !(et de joueuse... xD) Jun se redressa mais agrippa sa main au haut de Kaede pour rester le plus proche de lui possible et lui adressa un sourire d'excuse tout en extirpant le téléphone de sa poche avec dans l'idée de l'éteindre lorsqu'il vit le nom s'afficher à l'écran. Son coeur rata un battement et il décrocha tellement rapidement qu'il manqua de laisser échapper la machine de ses mains.

-Allô...
-Jun ? Tu en mets du temps à décrocher ! J'ai prit un peu de mon temps pour t'appeller, tu pourrais au moins décrocher plus vite.
-Je... oui désolé je trouvais plus mon téléph...
-Oui, oui Suzie m'a prévenu que tu avais appeler il y a quelques jours. J'étais occupé alors je ne t'ai pas rappeler tout de suite. Tu sais que ton frère est le premier de sa classe de commerce ? Et ton autre frère va se fiancer j'ai l'impression. Tu rentres pour les vacances alors ?
-*Je peux en placer une ? *Oui, Watari est venu nous chercher, on est déjà en route. Tu te rappelles que quelqu'un sera avec m...
-Hein ? Posez les dossiers sur le bureau... Jun ? Oui, oui et d'ailleurs comment va ton problème ?
-*Il est encore au boulot... *... Tout va bien mon oeil ne me pose pas de problème...*Je rêve il demande comment je vais ? *
-C'est très bien ça, ta vue ne s'améliore pas je suppose mais tant que tu gagnes tes matchs... Tu gagnes n'est ce pas ?
-*Oh... je me disais aussi... * Oui aucun match de perdu.
-Bien, j'ai du travail, je passerais probablement à la maison un jour ou deux, on pourra discuter un peu. Tu dois bien avoir une petite amie non ? Où quelque chose à me dire et...Non un café, pas du thé !.... bip...bip...bip...bip

Jun resta à l'ouest pendant un moment. Sa discution avec son père n'avait même pas durée 5petites minutes comme d'habitude, d'ailleurs Jun finissait par passer plus de temps au téléphone avec la secrétaire de son père plutôt qu'avec celui ci. Comme d'habitude il n'avait pu terminer sa phrase que lorsqu'il s'agissait de ses résultats sportifs, le reste était passé à la trappe et l'homme d'affaires très occupé qu'était son père lui avait raccroché au nez.
Le populaire essaya de ne pas avoir l'air trop contrarié et fourra le téléphone dans sa poche après l'avoir éteint puis repassa ses bras autour de Kaede pour se blottir à nouveau contre lui. Il leva les yeux vers lui pour lui offrir un sourire et caressa sa joue du bout des doigts pour finalement déposer un chaste baiser sur ses lèvres.

-Désolé... Je l'ai éteint comme ça on ne sera plus dérangé.
*Une petite amie... moi je préfère les garçons... Kaede n'est pas une fille ^^°... d'ailleurs pour le moment j'ai joué uniquement le rôle de la fille... Tu verras mon petit ange. On va passer de super vacances. Malgré mon père... *

Son doigt alla effleurer les lèvres du gothique alors qu'il se perdait dans son regard. Il n'avait pas pensé à regardé l'heure à laquelle ils avaient quitté l'académie mais dans tout les cas, même s'il se sentait extrêmement bien dans les bras de son amant il avait vraiment hâte d'être arriver. Tiens d'ailleurs ils parlaient de quelque chose d'important à l'instant...

L’iris sombre et bleutée de Jun.
Quand ne l’avait-il plus revu aussi proche qu’il l’était à l’instant. Sentir enfin son populaire dans ses bras, et l’entendre parler, là, tout près de lui était d’un remède franchement efficace pour balayer d’un coup ses pensées assommantes.

« Peut être bien... mais tes messages n'étaient pas très engageant... »
-...

C’est vrai.
Lui non plus n’avait pas montré grand-chose, outre ses regards ombrageux et son air revêche cachant un gamin boudeur parce qu’on a empiété sur son jeu favori. Egoïste dans son genre, qui au lieu d’aller régler les problèmes avec diplomatie, claquait la porte au nez des autres pour aller s’isoler dans son coin un bon moment dans son boudoir, attendant qu’on vienne l’extirper de là. Cependant, le regard de Jun plongé dans le sien étouffa cette voix puérile et entêtée qui avait jusqu’à là dicté sa conduite.

« Tu m'as manqué Kaede... beaucoup... trop... manqué... »

Face à ça, il n’y avait plus grand chose à dire pour rajouter bêtement une excuse. Hormis peut-être en guise de réponse, un soulagement sans borne de retrouver l’être tant désiré, accompagné d’une chaleur certaine dans un cœur déjà en émoi. Les doigts de Jun s’enroulant dans ses cheveux le firent agréablement frissonner, sensation qu’il avait maintes et maintes fois essayé de retrouver en repensant à son meilleur ami. Au fond, Kaede était conscient qu’il était loin d’être totalement innocent dans cet éloignement au cours de ces plusieurs semaines ; et, tout en le sachant, il s’évertuait à accuser Jun… En fin de compte, oui ils avaient vraiment été cons, même le blondinet venait de le dire, faisant écho à ses pensées. Et maintenant, le gothique était-il content de voir l’air culpabilisé son ami? Non, pas vraiment tout compte fait.
Maugréant intérieurement contre sa bêtise, Kaede passa les doigts sur les joues du populaire, tentant d’effacer le teint plus marqué qu’elles avaient prises. Plutôt que de le voir se rendre coupable ainsi, le possessif aurait presque préféré d’être accusé à tord et à travers, histoire de s’emporter stupidement une bonne fois pour toute puis oublier cette mésentente. Mais une fois de plus, Jun avait eut la présence d’esprit de ne pas envenimer inutilement la situation, se rendant responsable de leur manque respectif… A sa place, Kaede lui en aurait déjà fait voir de toutes les couleurs. Quelque part, il se sentit vraiment bête, pour ne pas dire complètement idiot. Pourtant, le sourire qui revint bien assez tôt sur le visage angélique de Jun puis ses bras retrouvant leur place autour de son cou eurent raison sur les regrets présents. Et, glissant ses lèvres au creux de son épaule, le jeune homme opalin eut un léger sourire lorsqu’il sentit son amant frémir à son contact. Finalement, enfant gâté ou non, c’était comme ça qu’il aimait Jun, et pas autrement.

« Kaede... j'veux plus te laisser croupir dans ton coin... J'veux plus qu'on attende des jours et des jours pour pouvoir être ensemble... Après ça... »

*Et moi donc…* acheva-t-il de penser, se laissant relever le visage par son amant. Quelle ne fut pas sa surprise de retrouver son vis-à-vis, un air mi amusé mêlé à un certain embarras. Que pouvait-il bien être en train de redouter ?

« Tu n'aimes pas qu'elles me tournent autour... tu es jaloux ? Moi aussi ça m'ennuie, surtout quand je pourrais être avec toi à la place. Mais je t'interdis de les fusiller parce que je refuse catégoriquement de mettre les pieds en prison même si c'est pour aller voir te voir....»
* ? Jun… tu m’as pris au mot ? Bien sûr que non je n’irais pas les fusiller même si l’envie y est parfois, certes… Mais il me reste encore un brin de raison…*

Maintenant qu’il savait que le blondinet ne le suivrait pas jusqu’à derrière les barreaux, Kaede ne put s’empêcher de penser avec amusement qu’il n’irait pas s’isoler en prison. Toutefois, parce qu’il sentait que Jun avait quelque chose d’important à dire, il se tut pour le laisser parler de bout en fin. C’est d’ailleurs avec la même hésitation que le blondinet poursuivit : « Entre nous... j'ai l'impression d'être un gamin... »
*Dans ce cas, t’es pas le seul gamin de l’histoire*
« je veux pas perdre notre amitié mais... je pourrais pas me contenter de ça alors... c'est ok si je t'appelle... ''petit a...

Et la suite alors ??
La sonnerie du portable fit froncer les sourcils du gothique en même temps qu’il devinait le bout manquant du mot que Jun s’apprêtait à finir. Etait-ce donc ça, l’origine de ses tracas ? Pour l’entendre prononcer de telle chose, lui ce petit espiègle enjoué, c’est qu’il devait être sacrément chamboulé dans son fort intérieur. Sa petite mine mal à l’aise causée par son doute entre l’appeler meilleur ami ou autrement, étira quelque peu les lèvres du gothique qui eut envie d’aller serrer son blondinet sur le coup. Mais qui donc pouvait se trouver au bout de la ligne pour que Jun aille décrocher avec autant d’empressement ? Haussant d’un sourcil, il le laissa répondre, pour prêter insidieusement une oreille à la conversation tout en caressant la main venue s’accrocher à lui.

« Oui, Watari est venu nous chercher, on est déjà en route. Tu te rappelles que quelqu'un sera avec m... »
* ?? Erf… c’est vrai, j’avais presque oublié ou on allait…* réalisa en même temps le gothique, en regardant l’extérieur défiler à travers la fenêtre. Délibérément, sa main de crispa sur celle de Jun. Quoi ? Jun allait vraiment l’emmener chez lui ? A sa maison ? Bon sang…

« Tout va bien mon œil ne me pose pas de problème. …Oui aucun match de perdu.»

Une lueur de surprise, puis bien vite assombrie. Etait-ce le père ou la mère derrière ce coup de fil horriblement formel ? De quel match pouvait-il bien parler… Bien des choses échappaient encore au gothique, alors que Jun semblait momentanément ailleurs. Se retenant d’aller faire subir un interrogatoire à son blondinet, Kaede le laissa chercher refuge contre lui, chose qu’il ne lui refusa pas, l’encerclant tendrement dans ses bras.

« Désolé... Je l'ai éteint comme ça on ne sera plus dérangé. »

Loin d’imaginer ce qui se tramait derrière la tête de son ange -vicieux-, (mieux valait-il qu’il ne le sache pas à l’avance), le jeune homme à la tignasse blanche haussa imperceptiblement des épaules avant de retrouver les lèvres du populaire, en toute innocence. A mesure que la distance entre l’académie s’éloignait pour la réduire de leur destination finale, il glissa lentement une main sous le t-shirt de Jun, pour la glisser dans le creux de la taille, juste au dessus de la hanche. Bon sang qu’il était impatient de l’avoir tout à lui… Cependant, n’avaient-ils pas effectivement parlé de quelque chose d’important, avant le coup du téléphone ? Quel était le sujet déjà ? Ah oui, cette histoire-là… Kaede leva les yeux pour croiser celui de Jun. Ce dernier avait esquissé une bonne partie du chemin pour parvenir à poser un semblant d’explication à plat sur la table, et le gothique ne pouvait pas se résoudre à faire sourde oreille face à cet effort qui avait dû coûter à ce prince si particulier, de passer au travers de ses tons enjoués pour en venir à bout.

-A propos de tout à l’heure… commença-t-il immobilisant le parcours de ses doigts sur les côtes du punk. Le temps qu’il réfléchisse à la suite, sa main se réchauffait peu à peu à la chaleur de la peau. Il tenta d’y faire abstraction, pour laisser libre champ à ses pensées, et surtout pour rester cohérent dans ses propos. Incapable de soutenir leur regard plus longtemps, il le ramena contre lui de façon à poser son menton sur l’épaule de son amant.

- …j’crois qu’on a dépassé depuis longtemps l’amitié d’autrefois. De toute façon, moi non plus j’pourrai plus m’en contenter. Appelle-moi comme tu veux, ça changera pas le fond de… de ce qu’on a fait, ou plutôt de ce qu’on est en train de faire… *de notre relation, en fait.* -Mais j’t’avoue que ça m’ferait un peu bizarre que tu parles d’autre chose que meilleur ami…

Tout en s’adossant sur le dos du siège confortable, Kaede se décida à refaire face au visage délicat et d’ambre teinté. S’il avait su bien des années auparavant, qu’il se retrouverait aussi proche de Jun… Face à ces circonstances, il ne savait pas trop s’il devait en pleurer de rire ou se mettre en colère. Enfin… ni l’un ni l’autre n’était les bienvenus pour l’instant. Aussi se contenta-t-il de froncer légèrement les sourcils, d’un air quelque peu amer, comme s’il venait de gouter à un pamplemousse.

-Bwarf… et tu t’imagines entendre ce genre de truc dans la rue ? Du style Kaede est le ptit ami de Jun ?

Un schéma étrange… qui n’était pourtant ce n’était que le reflet de la réalité. Dépité, Kaede soupira, presque blasé de devoir le réaliser. Ramenant sa main libre sur un coin du t-shirt de Jun, il se mit à jouer avec le tissu avec les doigts, pour les occuper.

-… c’est pas moi qui vais fusiller tes groupies finalement. C’est elles qui vont venir m’tuer. Maaaiis… j’en sais rien. C’est trop compliqué. *…ça ne répond toujours à rien.* pensa t-il, en détournant de nouveau les yeux pour les poser sur le collier sombre de Jun.

-Si ça peut être un prétexte pour te voir plus souvent… j’veux bien passer à autre chose que meilleur ami.

Amusé et indécis à cette perspective, il finit même par retrouver un semblant de sourire. Tout en poursuivant la caresse interrompue de sa main sur la hanche du populaire, il allait lui effleurer les lèvres quand, à mi parcours, une autre question lui surgit soudain à l’esprit, l’obligeant à reculer, crispant légèrement les doigts sur la peau tiède de son ange.

-Ahem. Attends… Jun, on va vraiment chez toi ? C’est une blague hein ? J’veux dire… *moi, chez toi, à ta maison ?* …j’suis obligé ? contrarié, Kaede fixa le col de son amant.

La demeure de Jun… elle devait savamment exposer luxe et haut de gamme. Encore, ces détails là, Kaede pouvait en faire abstraction en se retentant de plisser constamment du nez, comme si le trop de richesse dégageait un certain parfum. Par contre, si les parents de Jun s’y trouvaient… ce serait une toute autre paire de manche. "Enchanté monsieur, enchanté madame, je m’appelle Kaede. Kaede Hiroyuki, que votre fils a décidé de kidnapper dans votre …humble habitat. Ouais euh oui, c’est cela, vous avez parfaitement compris. Non monsieur Masato, je ne suis pas une fille. Erf une preuve !? Hum… disons que c’est délicat. Demandez donc à Jun il saura vous répondre, j’en suis sûr… Oui, on dirait bien que je me suis entiché de votre fils depuis quelques temps voyez vous… Madame, il s’agit bien de Jun, de votre mon Jun dont je vous parle. Comment ça vous ne me croyez pas ? Pourtant je ne vois pas un autre Jun dans les parages, heureusement d’ailleurs, si vous saviez comme à lui seul il m’rend dingue au pieux je veux dire il me fait tourner la tête… -à moins que vous ayez appelé vos autres fils par le même prénom… D’ailleurs Jun, j’peux zyeuter tes frangins pour voir si ça m’fait le même effet que quand j’te regarde ? Non ? Tu refuses ? Rôô… quel dommage …la prochaine fois peut être."
Tiens, et à ce propos, il y avait aussi les deux ou trois frères de Jun, s’il ne se trompait pas… mais tout en sachant que son Junjun était le cadet de la famille, avec un peu de chance ses ainés ne s’y trouveraient pas. Et puis ce Watari… il n’allait pas les suivre partout pour s’assurer de leur confort, n’est ce pas ?

-Encore, tu aurais été une fille ça aurait p’tètre pu passer plus facilement mais non… finit-il par soupirer, d’une voix quand même amusée, décidant de remettre cette scène à plus tard. Devenir la bête noire des parents, quel calvaire… déjà qu’avec une fille ce n’était pas toujours une chose aisée que d’aller pointer le nez devant les géniteurs, le gothique se demanda à quelle tête il aurait droit lorsqu’on verrait que Jun ne ramenait ni un ami, ni sa copine à la maison…

*Pourvu qu’il n’y ait personne… J’supporterai même un deuxième Watari si ses parents sont vraiment pas là*

Alors que Kaede allait se consoler en suçotant la peau dorée de Jun au cou, il ne sentit pas l’arrêt prolongé de la voiture. Le bruit de la porte en train de s’ouvrir cliqueta, interrompant net son geste, tandis que ce cher Watari ne tarderait à pas à les ‘inviter’ à sortir de la limousine… Bon sang, ils étaient déjà arrivés à destination ? Non pas possible… pas déjà ! Pour de multiples raisons encore, le gothique sentit son cœur s’emballer, tandis qu’alarmé, il ouvrait grand les yeux, oscillant entre l’unique œil visible de Jun, et la portière laissant filtrer la lumière d’une fin de journée. Dès cet instant, Kaede eut l’étrange certitude d’une chose : les vacances s’annonçaient de folle allure, voire même un soupçon trop pimentées. Il allait devoir s’accrocher pour ne pas défaillir dès les premiers looping du wagon invisible dans lequel il venait de s’embarquer. Et à commencer, il retira lentement la main cachée sous le haut du blond, pour se crisper sur le rebord du siège en cuir.

L'agréable conversation téléphonique avait eu le don de nouer ses nerfs en un petit paquet de noeuds bien serrés malgré les douces caresses que Kaede lui prodiguait sur cette main de plus en plus crispée à chaque mot que son interlocuteur prononçait. Il était tellement occupé avec sa propre crispation qu'il ne remarqua pas le changement de pression sur sa main. Le blondinet, une fois qu'il eu raccrocher, remercia sincèrement, mais intérieurement, le gothique de ne pas poser de questions et de ne pas prendre d'air interrogateur ou suspicieux et la simple étreinte qu'il lui accorda sembla faire fondre et délier les pelotes de nerfs. Enfin une simple étreinte, c'était vite dit car déjà leurs lèvres se rejoignaient pour s'unir de nouveau. Pendant combien de temps ça avait duré ? Combien de temps leur restaient-ils ? Qui peut penser à une chose pareil alors que la main tendre et adorée de son meilleur ami venait se loger sur sa peau, dessinant ses légères formes avec une douceur qui fut loin de laisser le populaire de glace. Avaient ils le temps de faire quelques jeux interdits dans cette voiture ? Watari n'entendrait rien, les limousines étaient bien faites et en sachant ça, Jun avait de plus en plus envie de s'abandonner totalement dans les bras de Kaede. La seule perspective du moment où ils se retrouveraient totalement seuls tout les deux fit redoubler les frissons du blondinet.

-A propos de tout à l’heure…

Jun se crispa, très légèrement, et s'il ne s'était pas contrôler, il aurait sûrement attraper la main de Kaede pour la maintenir sous son t-shirt, de peur qu'il la retire. La reprise du sujet délicat avait refroidit ses idées et avait reporté son regard sur Kaede alors qu'il zieutait avec attention l'intérieur de la voiture comme pour chercher un endroit où ils pourraient se chercher beaucoup plus méticuleusement, tout en étant à leur aise.

-…j’crois qu’on a dépassé depuis longtemps l’amitié d’autrefois. De toute façon, moi non plus j’pourrai plus m’en contenter. Appelle-moi comme tu veux, ça changera pas le fond de… de ce qu’on a fait, ou plutôt de ce qu’on est en train de faire…
*Oui mais... toi... comment tu me verras toi... non en fait t'as probablement raison... ce petit mot... il est inutile parce que... *
-Mais j’t’avoue que ça m’ferait un peu bizarre que tu parles d’autre chose que meilleur ami…
*Parce que je te désirais alors que tu n'étais encore que mon meilleur ami... Et que même si on est amant, je te l'ai dis, je veux pas perdre ce lien... *

C'était idiot et quasiment impossible. Jun ne voulait pas y penser mais malgré tout, une idée désagréable et douloureuse lui effleura l'esprit. Si Kaede se détournait un jour de lui, car bien sur pour le moment il ne s'imaginait pas avec un autre, serait il capable de redevenir juste ''comme avant''. "Cette relation là" lui avait montré que oui, en un sens, on pouvait faire comme si de rien était. Mais les liens de "cette relation là" étaient totalement différents de ceux qui l'unissaient à Kaede, Jun en était persuadé. Alors en fin de compte, c'était du pur hasard et ils arrivaient à un stade où tout devenait nouveau. Avancer sans point de repaire, ça fait terriblement peur mais c'est peut être moins effrayant quand on est avec une personne qu'on aime ?
« - Et puis après tout, peut importe où on va, tant qu'on est ensemble pas vrai ? »

-Bwarf… et tu t’imagines entendre ce genre de truc dans la rue ? Du style Kaede est le ptit ami de Jun ?
-Hm...*pas dans la rue évidemment... mais enfin pourquoi pas ? * Ça ferait sûrement bizarre. C'est clair.

La réponse fut accompagnée d'un très léger haussement d'épaules. Il fallait qu'il se face une raison, il n'était pas arrivé le jour où il se présenterait devant son père en annonçant avec un grand sourire ''Père je te présente Kaede Hiroyuki, mon petit ami.''... Bien sur il pourrait le faire mais c'était vraiment plus compliqué à gérer dans la réalité. Tant qu'il avait Kaede, juste pour lui, comme maintenant, alors il n'irait pas s'embêter avec ses histoires compliquées.
Le laissant triturer son t-shirt comme bon lui semble Jun écouta Kaede et sa conclusion le fit sourire. Oui, si ses groupies le savaient, elles attenteraient sûrement à sa vie, obsédées comme elles sont.

-Si ça peut être un prétexte pour te voir plus souvent… j’veux bien passer à autre chose que meilleur ami.

Son coeur rata encore une fois un battement. Combien de fois Kaede allait il traumatiser son coeur de la sorte ? Mais en même temps... C'était si doux ses mots là, prononcés par cet être là, qu'il aurait voulu en faire un enregistrement pour l'écouter en boucle pendant des heures. Une moue amusée mais satisfaite s'afficha sur le visage d'ange du populaire alors qu'un bras quittait le tour de son cou pour poser sa main sur sa joue tout en se penchant pour l'embrasser une nouvelle fois alors que les caresses avaient reprit. Jun se félicitait vraiment maintenant, de cette merveilleuse idée qu'il avait eu. *Ose Kaede, ose une fois dire que cette perspective ne te plaît pas et c'est moi qui te tue. *

*Mais attend pourquoi tu t'arrêtes ? Tes lèvres ici et maintenant ! *
-Ahem. Attends… Jun, on va vraiment chez toi ? C’est une blague hein ? J’veux dire…j’suis obligé.
-Non Kaede j'avais juste envie de te faire faire le tour du parking de Keimoo en bagnole avec tes valises dans le coffre... comme ça sans raison, pour admirer le paysage.

Le populaire n'avait pas épargné son amant : ton ironique, sourire ironique, regard de défis et un brin vexé et agacé par cette remarque qu'avait été le ''Je suis obligé ?''. Sur le même ton il continua mais cette fois en caressant tendrement sa joue puis en la pinçant, histoire de faire rougir cette peau d'albâtre si désirable et de taquiner un peu le râleur.

-Tu peux toujours descendre et rentrer tout seul si un peut de marche à pied ne te dérange pas.

Jun sentait ce qui clochait, enfin du moins il croyait saisir le problème. C'était le fait qu'il ramène un garçon à la maison ? C'est vrai qu'on verrait plus monsieur le tombeur ramener une fille qui changerait probablement toute les deux semaines en y réfléchissant bien, mais non, le blondinet ramenait un garçon, et quel garçon, avec son teint pâle et ses cheveux blancs... comment ne pas tomber sous le charme ? Mais Jun avait beau être convaincu de cette idée, il savait que son père ne serrait pas du même avis. Le point positif c'est qu'il ne viendrait probablement pas, et que s'il venait, il ne resterait pas plus de trois jours. Et en ce qui concerne la sexualité de son fils, monsieur Masato senior n'était pas ce qu'on appelle perspicace. Jun avait put faire l'expérience il y avait de ça un an... un an et demi ?
C'est en passant à cette expérience, à son père puis à Watari qu'une image s'imposa à son esprit. Concentre toi Jun, efface cette foutue image. Le populaire retint une grimace. Lui, il allait devinait et rien qu'en voyant la façon d'être de Jun près de Kaede, les regards qu'il poserait sur le gothique, cette façon douce de lui parler, ses sourires. Il le connaissait trop bien et il devinerait au bout de 2heures que Kaede était loin d'être l'ami que Jun présenterait au gens présent à son arrivée.

-Encore, tu aurais été une fille ça aurait p’tètre pu passer plus facilement mais non…
-C'est trop tard Kaede. Tu m'aurais préféré avec plus de poitrine c'est ça ?... si t'es pas content c'est pareil et puis t'inquiètes, mes parents seront pas là; mon père passera une journée ou deux... et encore c'est même pas garantit. En cette période il n'y a même pas tout les domestiques... Watari sera là et peut être un autre majordome.
*Le mien... dois je le préciser ?... Riff.. *

Les lèvres gourmandes de Kaede le firent sortir de ses pensées peut engageantes et il se resserra contre son adorable petit râleur. Alors qu'il fermait les yeux pour profiter de cette agréable sensation dans son cou, un bruit gênant tinta à ses oreilles. Ils étaient déjà arrivés ? Watari était derrière la porte, Watari ouvrait la porte. Il ne pouvait techniquement pas les voir étant donné qu'il était derrière la portière à la vitre teintée mais s'il faisait un pas sur le côté, peut être deux, il verrait le jeune héritier d'une des plus riches familles du Japon, confortablement installé sur les genoux d'un jeune homme baladant lèvres et main sur son corps. Hésitant entre réagir brusquement et se détendre, Jun fit finalement ce qu'il faisait toujours c'est à dire, ne pas donner trop d'importance aux choses. Il sentit cependant la main de Kaede sortir de son petit nid douillet à la vision de la portière ouverte et il ne manqua pas de le voir se crisper. Résistant à l'envie de lui donner un baiser pour le rassurer, Jun tapota son épaule avec un sourire en coin puis se redressa pour se lever des genoux de Kaede et sortir agilement de la voiture malgré ses jambes un peu engourdies, tirant son amant par la manche de peur qu'il ne reste terré au fond de la voiture.
Devant eux se tenait une immense maison loin de la traditionnelle maison de riches japonais. Ils en possédaient une pour les grands parents mais le père était un grand mégalomane qui avait fait construire cette petite merveille en grosse pierre blanche et gris. Un mélange subtile entre villa et tout petit château devant, le derrière ressemblant plus à une maison ultra moderne dont un salon entouré uniquement de vitres. Quand madame Masato y venait, elle faisait nettoyait les vitres au moins toutes les trois heures. La surface habitable était impressionnante et Jun n'en voudrait à personne de se demander pourquoi une famille toujours éparpillée au quatre coin du monde avait besoin d'une maison aussi grande. C'était même à se demander si ils avaient à eux tous, mit les pieds au moins une fois dans toutes les pièces.

Jun s'étira et tourna sur lui même. La maison était entouré d'un grand parc, lui même protéger par de hauts murs et la limousine avait dut remonter une allée bordée de grands arbres, tournée autour d'une jolie fontaine au centre qu'une cour pavée pour venir se garer devant la maison. Des jardiniers s'afféraient autour des buissons qui longeaient les murs de la maison alors que Watari déposait les affaires des deux adolescents sur le sol. Un autre homme les rejoignit pour faire signe qu'il prendrait les bagages pendant que Watari se retirait pour aller garer la grosse voiture noire.

-Voilà, on est arrivé. Si tu oses me dire que tu regrettes... je discute plus et je t'assomme.

Un petit sourire taquin glissa au coin des lèvres du populaire qui baignait dans son élément. Il aurait put passer des heures à contempler le devant de la maison mais la lumière déclinait et ils n'allaient pas rester planté sur le perron comme deux idiots, aussi Jun attrapa Kaede par le poignet et l'obligea à le suivre, grimpa vivement les quelques marches qui les séparait de la grande porte déjà ouverte, il pénétra dans le hall sans avoir lâcher son amant. Deux femmes d'âge avancé les saluèrent avec un sourire, visiblement heureuses de revoir le jeune héritier dans la maison. Jun se pencha alors pour murmurer malgré que le hall soit maintenant désert.

-J'ai l'impression de ramener ma fiancée chez moi... ou non plutôt ma très jolie femme pour notre lune de miel.

Il esquissa un sourire puis laissa son rire cristallin emplir la pièce avant de déposer un rapide baiser sur la joue de Kaede, juste avant que deux autres femmes passent devant eux en souriant et en les saluant très poliment.
Le hall était spacieux et peint en blanc, lui donnant en plein jour une impression d'espace et de lumière impressionnante. Les deux garçons étaient entourés de portes qui menaient à plusieurs salons, à une cuisine et une grande salle ornée d'une table en ébène où était censé se dérouler les repas en famille. En face d'eux, un grand escalier en marbre, imposant, permettait de monter à l'étage et de chaque côté de celui ci, tout au fond de la salle, on pouvait voir deux grandes portes vitrées qui menait sur le reste de l'humble habitat des Masato.

-Nous avons préparer la chambre de vôtre ami monsieur Masato,annonça une jeune femme avec un sourire radieux.
-Merci beaucoup, répondit le populaire dans un sourire aimable puis une fois qu'elle s'éloigna il murmura pour que seul Kaede puisse entendre, même si elle ne sera pas utilisée... Excusez moi ?
-Oui monsieur, répondit la jeune femme qui revenait les voir en attendant le jeune homme parler. Vous désirez quelque chose ?
-Hum... non... enfin Kaede peut être, si tu veux quelque chose ne te gêne pas demande, il adressa un adorable sourire à Kaede puis se retourna vers la jeune femme. Mon majordome est il ici ?
-Il n'arrivera que demain monsieur...

Jun la congédia avec un nouveau sourire poli puis se tourna vers Kaede avec l'envie de lui sauter au cou et de se rouler avec lui sur le tapis carmin qu'ils avaient sous les pieds.

-Es tu toujours grognon ou je peux te montrer notre chambre ?

« Non Kaede j'avais juste envie de te faire faire le tour du parking de Keimoo en bagnole avec tes valises dans le coffre... comme ça sans raison, pour admirer le paysage. »
*Aha très drôle. Bon sang Jun…*

Sans chercher à rétorquer, Kaede soupira, exaspéré face au regard ironique et tout un tas de ressentiments que put faire passer son amant à travers ses paroles. Au fond, il s’était attendu à ce genre de réaction venant de Jun. Tirant la mine la plus blasée au moment où ce dernier lui pinça la joue, le gothique lui lança un regard sombre en grimaçant.

« Tu peux toujours descendre et rentrer tout seul si un peu de marche à pied ne te dérange pas. »
*C’est pas marcher qui m’chifonne le plus et tu l’sais très bien.*
« C'est trop tard Kaede... si t'es pas content c'est pareil »
*Quelle surprise… ça aussi je m’y attendais.*
« Et puis t'inquiètes, mes parents seront pas là; mon père passera une journée ou deux... et encore c'est même pas garanti. En cette période il n'y a même pas tous les domestiques... Watari sera là et peut être un autre majordome.»
*…un autre majordome hein...*

Bon. C’était ça de réglé au moins.
Loin d’imaginer que bientôt, il préfèrerait probablement les petites lunettes rectangulaires et strictes de Watari plutôt que l’autre majordome, il se laissa aller contre Jun, -pas assez longtemps à son goût puisque la portière vint gentiment s’ouvrir avec un laquais trop plein d’attentions. Toutefois, c’est avec aisance naturelle que le noble héritier se dégagea de sa position, pour sortir presque rayonnant, comme si rien ne l’avait perturbé le moindre du monde. Kaede se dit que dans une vie parallèle, il tenterait d’en prendre de la graine mais en attendant, il se sentait presque sonné par cette brusque irruption. Enfin… pas si brusque que ça non plus, mais quand même. Son blondinet n’eut d’ailleurs pas plus de remord à le tirer de la limousine, et il eut raison de le faire, pour ne pas attendre à ce que le grognon de service daigne enfin de pointer son nez hors de là. Car, si Kaede avait su par surcroît que la demeure des Masato s’apparentait plus à un château plutôt qu’à une riche bâtisse respectueuse, il aurait mis tout son temps avant de se décider d’y mettre un pied dedans.

En ces vastes lieux, ce n’était pas tout à fait l’espace qui manquait, comme put le constater rapidement le très cher invité, –qui se sentait comme kidnappé. Au moins, il ne pourrait pas se plaindre de claustrophobie. Tout en se demandant si Jun n’avait pas des frères et sœurs cachés pour pouvoir occuper un tel habitat, le jeune homme à la peau diaphane laissa ses yeux tenter de s’habituer à ce véritable musée hors d’œuvre, réprimant presque l’envie de se terrer dans la jolie machine qui l’avait ramené là. Enfin… le comble était qu’en plus de la « maisonnette », un parc sans fin –tout de même borduré de mur en hauteur renfermait fontaine, jardins et jardiniers, et tout le bataclan qui donnait vraiment à douter quant à la question de savoir si cette propriété était vraiment une maison ?
A quelques pas de là, Jun s’étira, on ne peut plus à l’aise dans son environnement habituel. C’était à se demander comment il faisait pour se restreindre à Keimoo, en dehors de son petit paradis de retrouver tous les regards –et groupies- collés sur son sillage.

« Voilà, on est arrivé. Si tu oses me dire que tu regrettes... je discute plus et je t'assomme. »
*Ah on est arrivé ? J’avais comme la bizarre d’impression qu’on s’tait posé là pour faire une halte…* -J’ai encore rien fais pour que tu m’assommes et tu me menaces déjà. ‘Faut croire que j’ai pas le choix… j’ose même pas dire que j’le regrette, fit-il d’une voix à demi plaintive, partagé entre l’amusement et l’exaspération. -J’veux bien essayer de pas trop m’plaindre…

Jun l’attrapa par le poignet pour l’entraîner vers les marches menant dans son petit palace.

-…tant que t’es là. finit-il de marmonner, se laissant docilement emporter par le blondinet plein d’entrain.

Ne pas râler… une épreuve de taille que le gothique manqua déjà de louper en voyant les deux gouvernantes les saluer en souriant. Leur rendant un bref signe –qui se voulait naturelle et presque sincère-, le jeune homme poursuivit son entrée dans le fameux repère des Masato, cachant un air médusé et impressionné à la fois. Il ne supportait pas les lieux confinés mais alors l’inverse lui faisait à présent un drôle d’effet. Laissant traîner son regard pour tenter de se rappeler des passages –sait-on jamais, si l’envie lui en prenait de s’enfuir en courant ou mieux encore, d’aller s’isoler comme il le faisait si bien-, histoire de ne pas avoir à demander son chemin à tous les domestiques qui habitaient en ce château. Erreur : pas tous d’ailleurs… puisque Jun avait bien dit que tous ne s’y trouvait pas. Décidément…

« J'ai l'impression de ramener ma fiancée chez moi... ou non plutôt ma très jolie femme pour notre lune de miel. »
–Quoi !?! manqua-t-il de s’étrangler en entendant cette énormité alors que lui répondait le rire claironnant de Jun. –Répète un peu si tu l’oses! Lune de miel ou pas, j’refuse de…

Il s’interrompit lorsque le punk lui effleura rapidement la joue, et fort heureusement qu’il se tut puisque deux autre femmes passèrent poliment. Sentant inutilement ses joues rougir il les salua en retour en lançant un regard encore outré et révolté vers le joyeux propriétaire de ce domaine. Se retournant pour vérifier que personne ne s’y trouver il bougonna de plus bel :

-Ça va pas d’sortir des trucs pareils ?! Regarde j’en ai encore la chair d’poule !

Le hall clair, somptueux et limite éblouissant de par sa luminosité. En face, un escalier marbré qui surplombe la salle, et tout autour, des portes poursuivant le dédalle du labyrinthe à l’échelle gigantesque. Tout compte fait, Kaede eut presque l’impression de se retrouver dans un hôtel bien luxueux mais il ne s’attarda pas trop sur le sujet puisque bientôt, on vint annoncer que sa chambre d’hôte avait déjà été préparée. Le gothique remercia la jeune femme en lui rendant le dixième du sourire auquel il fit face, trop occupé à masquer une grimace résignée. Il se demanda avec un temps de retard si elle n’était pas un peu trop jeune pour avoir arboré cet air radieux devant le rôle princier qui allait si bien à Jun, avant de hausser des épaules. Cette dernière revint aussitôt, alors que Kaede s’empêchait de rire à la remarque furtive que glissa le blondinet à son attention.

« Même si elle ne sera pas utilisée »
-J’tiens même pas à savoir pourquoi… lui répondit-il sur le même ton.

« Excusez-moi ? »
« -Oui monsieur, vous désirez quelque chose ? »
« Hum... non... enfin Kaede peut être, si tu veux quelque chose ne te gêne pas demande »

*Une clef, pour que Jun m’interdise pas d’pieuter* Seul un haussement des épaules accompagné d’un bref sourire lui répondit.

« Mon majordome est il ici ? »
« Il n'arrivera que demain monsieur... »
*Un majordome attribué ? Tiens… cette charmante demoiselle ne lui suffit ptètre pas… Erf et d’ailleurs y en a combien des comme ça !*

Un autre sourire et elle disparut.
La lueur espiègle qui passa dans les yeux de Jun n’échappa aucunement à son hôte, qui consentit à remplacer son air tourmenté en essayant d’imaginer combien d’autres domestiques se cachaient en ces lieux. Soupirant à cette réalité, Kaede passa un bras autour de la taille de son populaire.

-Es tu toujours grognon ou je peux te montrer notre chambre ?
-Hm… Si la mariée insiste, j’vais pas m’y refuser, ça serait presque indécent. Et de toute manière, grognon ou pas… est-ce que j’ai l’choix ? *Ouay Junjun, montre-moi cette chambre !*

Lui adressant un grand sourire, le gothique se recula pour tendre le bras et le laisser prendre les devants, d’une galanterie dont il tendait bien souvent à oublier par ses élans d’égoïsme. Pourtant cette fois, il y pensa, amusé.

–Ladie first… j’te suis, concéda-t-il en murmurant du bout des lèvres, se retenant de rire : –Oui ma Junjun, tu fais une très jolie femme, j’tai pas dis ?

Ça y était, Jun avait réussit, la deuxième partie du plan venait de prendre fin au moment où Kaede était sorti de la voiture car il aurait eu beau courir dans l'allée bordée d'arbre jusqu'au portail, celui ci venait de se refermer dans un bruit de métal sourd, scellant la demeure Masato pour que les quelques curieux ne mettent pas les pieds à l'intérieur. Alors voilà, Kaede était emprisonné dans la prison dorée de Jun et le blondinet était sincèrement heureux d'avoir pût l'emmener avec lui. Il n'aurait pas supporter d'être ''seul'' dans cette grande maison. Enfin seul il ne l'aurait jamais vraiment été mais il y avait quelques petites choses qui le gêné dans le fait de rentrer chez lui seul. Maintenant que Kaede était bel et bien là à côté de lui, le jeune héritier était totalement détendu et baignait dans une atmosphère douce et heureuse mais aussi terriblement luxueuse. On aurait presque l'impression de nager dans l'argent, de respirer l'argent, d'entendre l'argent. En effet chez les Masato, l'argent ne passait pas inaperçu, sauf pour un aveugle.

Jun avait en effet l'air de retrouver son oxygène et c'était la vérité puisque même s'il était complètement différent de ses frères, en froid avec son père et complètement à l'opposé des bonnes moeurs des gens riches, le jeune homme était très attaché à son confort et à son argent et même si cette grande maison l'ennuyait parfois, elle lui procurait ce confort dont il avait besoin.

-J’ai encore rien fais pour que tu m’assommes et tu me menaces déjà. ‘Faut croire que j’ai pas le choix… j’ose même pas dire que j’le regrette.
-Tu le penses trop fort...
-J’veux bien essayer de pas trop m’plaindre…
*J'espère bien ! Je fais ça pour qu'on soit ensemble... *
-…tant que t’es là.

Cette dernière remarque effaça toute la vexation que les premières remarques de Kaede avait dites. Enfin maintenant ils étaient dans le hall et son amant ne pouvait plus reculer, prit au piège. Un doux piège cependant, enfin normalement. Mais pour le moment Jun ne pensait pas aux tentatives de fuites de Kaede, d'ailleurs s'il le faisait, il pouvait attendre au moins des siècles avant de pouvoir réadresser la parole au populaire. Le blondinet riait quand à sa remarque sur la lune de miel, c'était totalement l'impression qu'il avait.

–Quoi !?! Répète un peu si tu l’oses! Lune de miel ou pas, j’refuse de…
-Oui ? Qu'est ce que tu refuses ?, le populaire baissa la voix pour un murmure sensuel et laissant sous entendre qu'il avait une idée en tête. De jouer la fille ?

Comme si de rien était, Jun avait salué les deux femmes qui passaient devant eux avant de réentendre son amant murmurer et bougonner de nouveau.

-Ça va pas d’sortir des trucs pareils ?! Regarde j’en ai encore la chair d’poule !
-C'est parce que c'est l'idée qui te fais de l'effet..., avait murmuré le blondinet en posant un regard malicieux sur Kaede dont le regard révolté réveilla un petit sourire coquin sur les lèvres du jeune héritier.

La réponse de la jeune femme assimilée, Jun oublia son majordome, son père et tout le reste pour se tourner totalement vers Kaede et ne regarder que lui. Le « J’tiens même pas à savoir pourquoi… » avait fait sourire le populaire qui s'était contenter de songer intérieurement que Kaede ne lui résisterait pas et puis de toute façon s'il venait à l'esprit de son amant de s'enfermer dans la chambre qui lui était destiné, Jun prendrait soigneusement une autre clé et viendrait se glisser dans les draps du gothique, ça n'avait rien de compliqué et ça serait très amusant. Mais de toute façon, il ne comptait pas laisser Kaede seul dans cette maison surtout lorsque l'autre majordome arriverait. Il n'était pas méchant mais après avoir comprit la relation des deux garçons, il pouvait se montrer grognon et avoir l'envie de raconter des choses stupides à Kaede, choses que Jun désirait éviter. Il connaissait trop bien le caractère de cet homme et sa jalousie qui se réveillait de temps en temps devenait pesante. Voilà aussi pourquoi Jun avait voulu que Kaede l'accompagne, c'était pour ne pas risquer de céder à son majordome en ayant laissé Kaede l'attendre à l'académie, se connaissant, il pouvait parfois déraper.
Mais plus maintenant, il se le jurait.

Heureusement pour lui, Kaede affichait une autre mine que celle du petit renfrogné de tout à l'heure et passa même son bras autour des hanches fines de Jun qui vint se resserrer légèrement contre lui avec de nouveau ce petit sourire coquin et amusé sur les lèvres. Cependant le jeune homme le perdit en entendant son amant répondre.

-Hm… Si la mariée insiste, j’vais pas m’y refuser, ça serait presque indécent. Et de toute manière, grognon ou pas… est-ce que j’ai l’choix ?
-La mariée ? Tu parlais de toi là... tu deviens narcissique mon pauvre... Ou peut être schizophrène ?
*Je vais t'apprendre à me traiter de mariée ! Tu vas voir... *

Se dégageant de lui pour s'en écarter d'un bon pas il monta sur la première marche en marbre et grimaça en voyant le geste galant de Kaede qui semblait trouver ça amusant. Le populaire croisa les bras sur son torse et contempla son amant avec une moue agacée.

–Ladie first… j’te suis.
*Pardon ? Ai-je bien entendu ?! *
–Oui ma Junjun, tu fais une très jolie femme, j’tai pas dis ?
* Dit celui qui sous un certain angle peu passer pour une jolie fille... Et oui Kaede ! Je suis un fin observateur alors gare à toi. *

Jun, qui avait commencé à monter les marches, fit soudainement volte face et fusilla Kaede du regard. Il osait le traiter de femme ? Jun n'avait rien contre les femmes, il les aimait bien quand elles étaient gentilles et intéressantes mais que son amant le considère comme une femme, c'était vexant... Tu veux être traiter en homme mon chou, et bien tu vas l'être et tu as plutôt intérêt à t'accrocher parce que si tu fais des manières c'est pas très viril. Oui Jun l'avait un peu mal prit au départ, lui qui prenait généralement tout à la plaisanterie, ça, ça avait fait un peut blocage dans sa tête. Faisait il vraiment si fille que ça ? En tout cas il allait hotter cette idée de la tête de Kaede...

-Je ne suis pas une femme Kaede ! C'est pas parce que tu m'as pr...

Il s'interrompit en entendant une porte s'ouvrir et laissa un homme traverser le hall d'un pas pressé. C'était assez exaspérant de voir sans cesse du monde dans sa maison, il devait bien se l'avouer. Lorsque l'énergumène disparut derrière une lourde porte en bois menant à un des salons, Jun reporta son regard sur Kaede mais il ne semblait plus agacé,. A la place, un joli sourire adorablement diabolique glissa rapidement sur ses lèvres puis il lui tourna le dos en lui faisant signe de le suivre.

-Je suis plus beau qu'une femme Kaede, souviens toi de ça s'il te plaît.... tu pourrais me vexer.

Il jeta un coup d'oeil amusé par dessus son épaule et son rire mélodieux raisonna une nouvelle fois dans le hall puis il attrapa du bout des doigts ceux de son amant pour l'entraîner derrière lui. Une fois toutes les marches franchies ils tournèrent à droite pour s'engager dans un grand couloir aux murs beiges, le sol étant toujours recouvert du même tapis carmin que le hall. Des portes ouvertes laissant voir des chambres, des salles de bain et en face, au bout du couloir, on pouvait deviner une immense bibliothèque cependant ils n'eurent pas besoin d'aller jusque là car Jun s'arrêta dans le couloir et désigna une porte à gauche.

-Là c'est la chambre qu'on t'a préparé et là...

Jun poussa la porte en bois sombre qui se trouvait maintenant devant eux et entraîna Kaede à l'intérieur de la pièce avant de fermer la porte derrière eux. La chambre était immense, rien à voir avec une chambre d'adolescent normal, cependant Jun avait été le plus raisonnable et avait prit la plus petite. Deux grandes et hautes fenêtres donnant sur un morceau du parc, légèrement enfoncé dans le mur trônaient sur le mur en face d'eux, encadrées par d'épais rideau rouge et devant l'une d'elle ne descendant pas jusqu'au sol, on avait aménagé un canapé en velours rouge garnis de coussins sur la partie du mur qui avancé vers la pièce. Le plafond était haut et blanc, un lustre chic était pendu au centre mais Jun s'en servait très peut, préférant la lumière intimes des loupiotes qu'il avait installé dans chaque endroit où il passait du temps. Un long bureau était collé contre le mur de droite avec un matériel informatique tout nouveau, tout neuf datant de la semaine d'avant et à côté il y avait une toute petite porte menant au dressing de notre petit populaire. Juste à côté de cette porte, une autre porte encore qui menait dans la pièce d'à côté. Quelques beaux meubles en bois contenant toutes sortes d'objets, une grande armoire collée au mur de gauche puis un peut plus loin une première table de chevet, l'autre était de l'autre côté du grand lit qui était de loin le meuble le plus imposant de la chambre. On aurait pu tenir à 3 dedans, facilement, sans se gêner, voir 4. Tiré à quatre épingles, un couvre lit rouge et noir recouvrait des draps blancs. Au centre, entre les deux fenêtres, il y avait un piano qu'il n'avait plus touché depuis longtemps.
La chambre de Jun ne reflétait pas vraiment sa personnalité, sauf celle du gosse de riche appréciant le luxe. Jun s'avança dans la pièce tout en l'observa d'un oeil critique puis il finit par se tourner vers Kaede avec un sourire.

-Voilà notre chambre. Bien sur si tu préfères l'autre finalement... tu pourras t'en servir.

Le populaire pivota de nouveau sur lui même et s'approcha de la vitre où il observa la lumière décliner et donner une jolie couleur au paysage. D'un geste automatique, il commença à triturer le rideau entre ses doigts puis il posa main et front sur le carreau et murmura avec un sourire amusé malgré l'appréhension qu'il avait pour leurs vacances improviser.

-Bienvenue dans mon monde Kaede. La prochaine fois, c'est promis, j't'emmènerais dans un endroit plus sympa. Genre sources chaudes ou un truc comme ça.

Sans quitter sa vitre malgré l'envie de sauter sur Kaede pour se serrer dans ses bras, Jun tourna un peut la tête vers lui et lui offrit un joli sourire, comme pour se faire pardonner de l'avoir entraîner là dedans sans lui demander son avis.

-J'espère que ça te plairas quand même.

L’impression d’avoir été kidnappé fit soupirer le gothique.
Cette manière d’agir selon son bon vouloir et sans demander l’avis de son entourage, en l’occurrence ici, le principal concerné-, c’était du Jun tout signé. Et effectivement, au cœur de ce petit palace dans lequel il venait de se faire enfermer dès lors que le portail se verrouilla, comment ne pas grandir en enfant gâté. Tout en se laissant entraîner par le blondinet, Kaede avait laissé apparaître un air presque plus renfrogné que d’habitude, alors que finalement, il était plutôt dans le genre ravi de se retrouver en compagnie de celui qui avait hanté son esprit pendant trop longtemps. Hm. Absolument ravi ?

« Oui ? Qu'est ce que tu refuses ? »
*Fais pas semblant de pas comprendre !*
« De jouer la fille ? »
*…ça s’passe de commentaires !*

Décidément…

« C'est parce que c'est l'idée qui te fait de l'effet... »
*C’est ça, moque toi, j’vais te faire payer ça !*

Se retenant de fusiller Jun du regard, Kaede haussa des épaules en laissant passer les gouvernantes. A des années lumière de se douter qu’un certain majordome dans le passé de l’héritier viendrait peut-être les déranger, le jeune homme oublia la question futile qui s’était bien vite estompée de sa tête. A la place, il s’imprégna davantage du sourire coquin sur le visage de son amant –rapidement remplacé par un agacement non feint. Alors ? Quel effet de se voir retourner un ‘compliment’ ?

« La mariée ? Tu parlais de toi là... tu deviens narcissique mon pauvre... Ou peut être schizophrène ? »
-Entre toi et moi Jun, la médaille du narcissisme te va beaucoup mieux… répondit-il d’un ton amusé. -Schizo? Hm non, j’ne fais que te rendre gentiment la monnaie de ta pièce, voyons...

S’échappant de son étreinte, le petit prince entreprit de monter quelques marches de l’escalier de marbre, en tout point vexé. Kaede le suivit, s’apprêtant à rattraper cette frimousse d’enfant gâté lorsque celui-ci se retourna sans prévenir, l’empêchant de toute initiative. Et malgré son air mécontent… n’est-il pas adorable avec cette moue rancunière ? Le gothique s’abstint de toute remarque et lui répondit par un grand sourire mine de rien.

« -Je ne suis pas une femme Kaede ! C'est pas parce que tu m'as pr... »

Coupé par le passage rapide d’un autre personnel parmi tant d’autre, l’agacement du populaire disparut au profil d’un sourire espiègle et diabolique, l’invitant à le suivre tout en montant les marches.

« Je suis plus beau qu'une femme Kaede, souviens toi de ça s'il te plaît... tu pourrais me vexer. »
-J’dis pas le contraire… *non mais regardez-moi ce narcissique* –De toute façon, même vexé, tu restes disons… plutôt agréable à regarder.

Croisant le coup d’œil amusé que lui lança le blondinet, Kaede lui rendit un regard narquois et presque tout aussi amusé si ce n’est plus. Le rire de Jun emplit une nouvelle fois le hall, faisant sourire le gothique sans raison apparente. Dans un dédalle de marches puis de portes longeant le couloir clair, il put apercevoir quelques multiples salles, et plus loin là bas, une bibliothèque presque à la hauteur d’un véritable centre de recherche. Néanmoins, Jun lui désigna une chambre qu’on lui avait soi-disant attribuée, et le comble du hasard voulut qu’elle se trouve juste à côté de la chambre du blondinet, qui repoussa la porte sombre boisée. L’entrainant à l’intérieur, il referma la porte sur eux, le temps que Kaede commence à se sentir bien petit face à l’immensité de la pièce. Bon sang… toujours plus extravagant et plus grandiose encore : fenêtre hautes, rideaux écarlates assortis à la couleur du canapé de velours, lustre, et du côté opposé, un bureau -on peut difficilement plus long-, accompagné de tout le nécessaire clean et flambant neuf. La chambre rappelait presque l’époque médiévale, mais retapée aux tendances du XVIème siècle.

« Voilà notre chambre. Bien sur si tu préfères l'autre finalement... tu pourras t'en servir. »
-Hm… non. Tout compte fait, ta chambre est déjà assez terrifiante comme ça... j’te remercie mais j’ai eu ma part de grandeur pour l’instant…

Kaede s’interrompit faisant presque les gros yeux lorsqu’il remarqua le lit où trois, quatre voire même cinq personnes auraient pu tenir dedans. Ôtant une idée outrageuse qui lui passa à l’esprit, il attarda son attention sur les meubles de matière noble, l’armoire, puis les murs, sans s’avancer davantage, presque de crainte que cet endroit spacieux endommage l’équilibre de son bien-être. Il croisa les bras, se tournant vers son amant qui s’était posté près de la fenêtre, le front contre la vitre. Au passage, il fut intrigué par le piano au couvercle renfermé, loin d’imaginer que Jun avait aussi une fibre de musicien discipliné dans ses ressources –quoiqu’après l’avoir entendu chanter la dernière fois, il n’en doutait pas. Effectivement ; il d'avoir fait un sacré saut dans le temps, ce qui était tout à fait le cas de le dire, depuis leur tendre enfance.

« Bienvenue dans mon monde Kaede. La prochaine fois, c'est promis, j't'emmènerai dans un endroit plus sympa. Genre sources chaudes ou un truc comme ça. »

Ayant tôt fait de se rapprocher derrière son blondinet, -presque réticent à la perspective de se retrouver seul au beau milieu de ce confort abondant-, Kaede eut un léger sourire en l’entendant.

-Un endroit plus sympa ? répéta-t-il, en jetant un coup d’œil en arrière. -Hm… d’un certain point de vue ton chez-toi est déjà très sympa. *J’ai presque un doute avec ton encore « plus sympa que ça » *
-J'espère que ça te plairas quand même.
-Je m’y ferai à force, t’en fais pas… acheva-t-il tout en se glissant derrière lui.

Au fond, lui en voulait-il réellement ?
Non, pas tant qu’il s’évertuait à le faire paraître. Appréciant son sourire, Kaede l’enlaça tendrement pour venir poser le menton sur son épaule. Dehors, la lumière touchait à sa fin, et le jeune homme se demanda quelle raison avait bien pu atténuer l’air fanfaron et enjoué auquel il avait eu droit depuis la sortie du pensionnat. Jun ne douterait tout de même pas de ses grands airs… si ? A moins que ce ne fut pour une autre raison, trop infime encore pour être prévisible.

-… Mais les sources chaudes, ça m’déplairait pas non plus. rajouta-t-il sur un ton amusé, avant de souffler juste derrière le lobe du blondinet. -On ira si tu veux.

Le gothique avisa un instant la porte de la chambre refermée.
Et les domestiques au fait ? Allaient-ils rentrer dans la chambre de l’héritier, -autrement dit leur chambre-, comme dans un moulin ? Des gouvernantes ou majordomes se tenaient peut-être sagement derrière la porte, attendant d’offrir à la moindre occasion, confort et bien-être au jeune propriétaire de ces lieux. Grimaçant à cette idée, Kaede se redressa, ravalant l’envie d’aller s’accaparer d’ores et déjà de son amant, sans pouvoir s’empêcher de jeter un autre coup d’œil dans la vaste chambre. Tentant d’imaginer la catastrophe qui pourrait éclater si jamais une volonté venait à ne pas être satisfaite, le jeune homme à la tignasse blanche attarda son regard vers le piano, oscillant un court instant entre son Junjun parfois rebelle, et l’image d’un sage petit garçon assis devant l’instrument, tout ouïe aux instructions donné par son professeur.

*Et bien quel monde… *

Le petit monde de Jun était donc ainsi… Enfin, le monde grandiose de Jun plutôt.
La curiosité d’aller en découvrir davantage le fit hésiter à faire un tour de la pièce plus en détail, à l’image d’un gosse qui ouvre la porte d’une pièce inconnue jusqu’à là. Se tenant néanmoins à carreaux, -attitude correcte d’un invité exige- et repoussant cet intérêt grandissant, le gothique finit par se reporter sur son étreinte douce.

*J’peux zyeuter ta chambre ? * -J’ai l’impression d’avoir loupé tout un tas d’truc. s’empressa-t-il de dire pour ne pas laisser échapper sa pensée initiale, en haussant des épaules.

Il faut dire que Jun ne lui était apparu que dans un tout autre environnement, jusqu'ici. Et maintenant que ses groupies ne pullulaient plus autour, c’en était presque perturbant. Toutefois loin de s’en plaindre, Kaede ne put s’empêcher de sentir ses lèvres s’étirer quelque peu. Limousine, majordome, petit palace, chambre on ne peut plus « modeste », piano -dans la chambre, bien évidemment-... Des centaines auraient tué pour voir le petit prince sous tous ces aspects. Vu de cet angle… le possessif qu'était Kaede, ne pouvait que s’en sentir absolument satisfait. Au fait Jun… j’entendrais aussi un morceau au piano de toi en VIP ou en avant-première, n’est ce pas? Sans pour autant laisser franchir cette nouvelle pensée, le jeune homme opalin resserra davantage ses bras autour de son amant.

Oui la question ne se poser pas, jouer le rôle de la fille n'était pas quelque chose que Kaede imaginait. Pourtant Jun avait rêvé de nombreuses fois à cette inversion de rôle alors qu'il était tout seul dans son lit. Il se souvenait que son esprit la nuit était la plus part du temps occupé par Kaede et d'en avoir rêver si fort que ses draps sans souvenaient le lendemain. Bien sur il ne l'avouera pas à Kaede. Jamais il ne lui dirait la tournure que prenait parfois ses rêves qui n'avaient d'abord ni queue ni tête mais qui au bout d'un moment prenait tout leur sens, un agréable sens. Et dans ses égarements, le populaire avait rêvé, involontairement, on ne contrôle pas ses rêves, à l'échange de leur rôle. Ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas aimé leurs ébats, loin de là, seulement Jun avait tiré un jugement tout simple de ses idées. Kaede était à la base hétéro donc il n'avait jamais été prit ce qui voulait dire que Jun serait le premier à le posséder et qu'il aurait l'exclusivité sur lui. Rien que le fait de songer que Kaede pouvait lui offrir sa première fois lui donner de folles idées, bon pas toujours très net il faut l'avouer, et d'ailleurs il se surprit à avoir un esprit vraiment mal tourné parfois. Mais il devait s'avouer que s'imaginer le visage de son adorable gothique pendant cette première fois, avait éveillé en lui une foule d'images qu'il ne pouvait ignorer. Et donc vous pensez bien que quand l'idée que Kaede soit le passif, les images étaient revenues au grand galop, d'où le sourire coquin.

Mais l'image du visage de son ange déchiré entre souffrance et plaisir, oui là il avait un peut dérapé, furent interrompues par les réflexions de Kaede qui lui retournait le compliment et franchement Jun s'en serrait passer. Aussi, perdu dans sa contemplation, dans ses idées étranges et dans son agacement, il ne releva rien après le « -Entre toi et moi Jun, la médaille du narcissisme te va beaucoup mieux… Schizo? Hm non, j’ne fais que te rendre gentiment la monnaie de ta pièce, voyons... » hormis le fait qu'il avait beau être un peu narcissique, Kaede occupait maintenant la totalité de son être et que lui même était passé au cinquième plan puisqu'en deuxième il y avait... Kaede, en troisième Kaede et en quatrième ses drôles de rêves qui concernaient Kaede.

Visiblement, ça plaisait à Kaede de le voir faire sa moue d'enfant vexé. Mais Jun ne le vit que trop tard. S'il avait su que ça amusait Kaede, il ne lui aurait pas donné ce plaisir. Mais peut importe finalement puisque maintenant le gothique souriait. Il souriait et c'était tout ce qui comptait alors pourquoi en faire tout un plat et se vexer pour rien. Abandonnant son attitude d'enfant gâté, Jun revêtit son costume du joueur espiègle qu'il était pour passer à autre chose.

-J’dis pas le contraire… De toute façon, même vexé, tu restes disons… plutôt agréable à regarder.
*Plutôt agréable à regarder ? C'est tout ? *

Gardant cette remarque pour lui, Jun éclata de rire une nouvelle fois et se plongea dans la contemplation de son amant. Non vraiment, il ne fallait que rien ne gache ce moment car le blondinet avait comme un pressentiment et dans l'idée que quelque chose allait perturber un peut leur ''lune de miel''.
Ce pressentiment s'effaça presque totalement lorsqu'ils pénétrèrent dans leur petit nid d'amour. Oui, le blondinet commençait à penser qu'il craignait sérieusement à employer les termes de 'lune de miel' et 'nid d'amour', même si ce n'était qu'au fin fond de sa pensée, que dirait Kaede si le populaire laissait échapper ses mots par inadvertance ? Il ne préféra même pas y penser.

-Hm… non. Tout compte fait, ta chambre est déjà assez terrifiante comme ça... j’te remercie mais j’ai eu ma part de grandeur pour l’instant…
-Tu as raison, quand on a de grandes pièces, de grands meubles, le mieux et de les occuper à plusieurs, comme ça on se sent moins petit face à tant d'espace.

Comment ça cette phrase pouvait prêté à confusion alors que Kaede était justement entrain de regarder le grand lit de Jun ? Le populaire avait vu et revu tellement de fois ce lit, n'y voyons rien de tordu là dedans, un lit est fait pour dormir, qu'il ne se posait même plus la question de savoir s'il était outrageusement grand ou pas, c'était les lits de l'académie qui lui avait fait se demander comment ou pouvait dormir dans un espace aussi réduit. Et on comprend mieux pourquoi il a était gêné de devoir partager une pièce qui ne faisait pas plus que la moitié de sa chambre, avec d'autres personnes. Mais déjà le blondinet, aussi frivole avec ses pensées qu'avec ses regards, s'était désintéressé du lit et posait ses yeux sur le piano. Il faudrait qu'il s'y remette un jour, ça faisait longtemps qu'il n'avait plus touché un instrument, surtout quand on sait que c'était devenu indispensable à un moment. En fait ça faisait six mois à peine, ou peut être un an il ne savait plus très bien. En regardant le bel instrument tout droit venu d'Allemagne pour ses dix ans, le populaire eu l'ombre d'un sourire en se rappelant de sa théorie sur le ''touché'' qu'un pianiste devait avoir avec son instrument. Il la murmurerait peut être à Kaede pour s'amuser à voir sa réaction, ça serait drôle, mais pour ça, il faudrait qu'il rejoue et il n'était pas sur dans avoir envie.

Son regard avait quitté le vernis noir du piano pour regarder dehors si bien qu'il avait juste pu entendre les pas d'abord étouffés par le tapis sur lequel il marchait puis ensuite ils résonnèrent légèrement à ses oreilles une fois sur le planché clair de la chambre.

-Un endroit plus sympa ? Hm… d’un certain point de vue ton chez-toi est déjà très sympa.
*Un peu trop grand ? Un peu trop luxueux pour être intime ? Un peu trop impersonnel ? *
-Je m’y ferai à force, t’en fais pas…

Jun quitta le paysage pour fixer leurs reflets dans la vitre alors que Kaede se serrer contre lui et le prenait dans ses bras. Le blondinet colla son dos contre le torse de son amant et laissa sa tête s'appuyer sur celle du gothique qui s'était appuyé sur son épaule. Son esprit imbu de lui même ne put s'empêcher de trouver leur reflet beau et tellement agréable à regarder dans cette vitre. Il se retint d'en faire la remarque mais son oeil brillait avec beaucoup trop de satisfaction et de plaisir pour qu'on le croit totalement indifférent aux deux jeunes hommes identiques qui les observaient de l'autre côté de la vitre. Oui c'était ça, si Jun ne savait pas que tout ça était réel, il croirait voir deux personnes différentes dans la vitre.

-… Mais les sources chaudes, ça m’déplairait pas non plus.
Jun frémit en sentant le souffle chaud de son amant se glisser sur sa peau, envelopper son lobe et descendre un peut dans son cou. Les lèvres toutes proches de Kaede, même sans qu'il ne face rien, leur simple présence près de sa peau le firent alors de nouveau frissonner.
-On ira si tu veux.
-Oui. Prendre un bain dans la nuit, te voir dans les vapeurs, ta peau paâle sous la lune... Et puis j'ai vraiment envie de te voir porter un yukata.

Son sourire redevint amusé, comme celui d'un gamin qui énumérait les choses qu'il ferait à la fête foraine par exemple. Jun redressa la tête et tourna le visage pour effleurer la joue de son amant de ses lèvres sans ses soucier de qui pourrait rentrer ou pas, tout simplement parce qu'il savait que tant qu'il n'en donnait pas pas permission, personne ne rentrerait... Enfin normalement. Pour plus de précaution, il fermerait la porte à clé quand son père serait là, mais le reste du temps, et comme tout les domestiques n'étaient pas là, ils ne risquaient pas d'être déranger. Enfin, ça renforçait l'idée que la prochaine fois, Jun kidnapperait Kaede dans un hôtel plutôt que chez sa famille.

-J’ai l’impression d’avoir loupé tout un tas d’truc.
*Tu n'as même pas idée de tout ce qui s'est passé... *
-9ans environ de séparation ce n'est pas rien c'est vrai... Mais je ne crois pas qu'il est tant de chose qui est changé.
*De toute façon quelle importance ? On s'est retrouvé non ? Remarque... il y a tellement de chose que j'aimerais savoir sur toi... *

En sentant l'étreinte de son amant se resserrer sur lui, Jun se tortilla pour se tourner face à lui et passer ses bras autour de son cou avec un petit sourire malicieux puis ne résistant plus à cette longue abstinence de quelques bonnes minutes, le jeune homme plaqua ses lèvres sur celles du gothique sans la moindre retenue malgré le décor distingué dans lequel ils étaient. Ah il s'était vraiment beaucoup beaucoup trop retenu. L'abstinence c'était vraiment pas son truc, même si elle ne durait qu'une minute. Ses doigts triturèrent le collier qui enserrait le cou de son amant et l'épisode de la ceinture lui revint en mémoire mais il ne prit pas le temps d'interrompre son baiser pour sourire, glissant une main dans les cheveux de Kaede, le populaire glissa sa langue entre ses lèvres, désirant approfondir ce contact, pas encore assez représentatif à son goût.
Enfin, il consentit à être sage et Lorsque leur langoureux baiser fut rompu, ses joues avaient repris une douce chaleur et son oeil brillait un peu plus. Sans un mot, Jun glissa une main dans les cheveux de Kaede.

-Je te laisse prendre tes marques si tu veux. Observes, fouilles si tu en as envie. Fait ce que tu veux.

Doucement il s'écarta une nouvelle fois de Kaede en souriant et s'éloigna pour lui aussi reprendre les marques sur son territoire comme un roi qui prend possession d'un trône. Ses doigts fins effleurèrent le vernis noir du piano fraîchement dépoussiéré, avec un sourire en coin puis il s'approcha de son grand lit mais avant qu'il est le temps de se laisser tomber dedans on frappa à la porte. D'un pas léger, Jun alla ouvrir à un homme qui déposa toutes leurs affaires dans leur chambre à la demande du jeune héritier puis celui ci se retira en s'inclinant légèrement et Jun referma la porte un peut précipitamment.

-Tu sais...

Il s'adressait à Kaede tout en revenant vers son lit.

-La maison où je vivais quand j'étais gosse... en France. Elle est toujours à nous.

Le populaire retira ses bottines en cuir et se laissa tomber à plat ventre sur le lit si impeccablement fait avec un soupir de satisfaction puis il tourna la tête pour poser l'oeil sur Kaede avec un sourire.

-C'est ma mère qui vit là bas maintenant... J'ai pensais qu'elle devait avoir garder quelques photos de nous... d'avant... Et je me suis dis aussi qu'un jour on pourrait y retourner, ça pourrait être amusant.

Ou pas.
C'était peut être prématurer de faire une proposition pareille et Jun ne savait pas trop comment Kaede pouvait prendre une telle chose. Peut être qu'il s'en fichait, peut être que ça lui ferait mal ou peut être que s'était idiot de la part de Jun ne penser que ça pourrait avoir un quelconque intérêt, après tout, il y retournerait lui, dans peut de temps, il y était retourner l'année dernière et l'année d'avant.

-Alors... cette chambre te fait toujours aussi peur ?

Plutôt agréable à regarder ? Quel euphémisme.
Face à cette panoplie de mimiques tantôt enjouées tantôt boudeuses, comment ne pas le dévorer des yeux… en fait, c’était presque à se féliciter de ne pas être né aveugle. Laissant le rire de Jun emplir de nouveau la grande salle et résonner agréablement à ses oreilles, Kaede talonna le petit prince qui eut vite fait de récupérer tout son entrain. Maintenant qu’il l’avait retrouvé, le gothique se dit que rien ne pourrait gâcher sa bonne humeur, -et peut-être valait-il mieux qu’il le reste, tant qu’il en était encore temps. En tout cas, ce n’étaient pas les petites boutades mi amusés et espiègles de Jun qui allaient déteindre sur son allégresse et bien au contraire. La réponse qu’il eut en retour le fit sourire tandis qu’il attardait son attention sur le grand lit magistral de l’héritier.

« Tu as raison, quand on a de grandes pièces, de grands meubles, le mieux et de les occuper à plusieurs, comme ça on se sent moins petit face à tant d'espace. »
*Plusieurs, effectivement*

Jun avait dit cela aussi naturellement que possible, si bien que Kaede lui jeta un bref coup d’œil en l’imaginant entouré de plusieurs charmantes compagnies en tout genre. Face à cette représentation, devait-il en rire ou s’en insurger ? Bon sang, peut-être qu’il devrait arrêter d’avoir ce genre de pensées presque malsaines. Heureusement que tout ce qui se disait ou s’affichait dans sa tête n’était pas perceptible pour un autre sans quoi… il aurait pu y avoir certaines retombées.

Aussi grande que puisse être cette chambre, Jun avait raison, on se sentait moins petit à plusieurs et c’est en le retrouvant dans ses bras que Kaede se sentit le plus à l’aise, depuis qu’il venait de poser pied dans cette vaste demeure. Juste devant eux, les vitres leur renvoyait leur propre reflet… une image qui ne l’aurait jamais effleuré quelques temps auparavant et qui pourtant était bien réelle à l’instant où Kaede la regardait, avec son blondinet souriant lové contre lui. Le gothique aussi avait l’impression de voir deux inconnus dans la vitre mais cette impression était loin d’être désagréable, surtout qu’il savait qu’elle n’était pas qu’illusion. Laissant échapper un sourire à mesure qu’il se rapprochait de la peau douce et dorée de Jun, il finit enfin par passer ses lèvres sur son cou gracile.

« Oui. Prendre un bain dans la nuit, te voir dans les vapeurs, ta peau pâle sous la lune... Et puis j'ai vraiment envie de te voir porter un yukata. »
*Rien qu’à t’imaginer à la lueur de la nuit, ça m’donne envie d’y être déjà. Quant au yukata… –Tout ce que tu voudras…

L’amusement de Jun était probablement contagieux, mais même s’il ne l’avait pas été, le mince sourire qui s’était installé sur le visage pâle du gothique ne pouvait se résoudre à disparaître. Oubliant sa préoccupation des inquisiteurs qui pourraient se pointer dans la chambre, Kaede ferma un instant les yeux au contact des lèvres de son amant sur sa joue.

« 9 ans environ de séparation ce n'est pas rien c'est vrai... Mais je ne crois pas qu'il est tant de chose qui ait changé. »
-J’aimerais y croire. *Mais finalement on a fini par se recroiser, au fond ça doit être le plus important malgré tout.*

Il laissa son petit impatient de blondinet l’embrasser, presque satisfait qu’il en ait prit l’initiative au beau milieu de ce palace fort grandiose. Les doigts de Jun maltraitèrent son collier et firent remonter le souvenir de leur chaleur alors qu’ils étaient au corps à corps, couverts de sueur… ça lui avait manqué, il ne pouvait pas le nier. Un baiser qu’il regrettait déjà alors que la main de son amant venait se loger dans ses cheveux. Le laissant s’échapper ensuite de son étreinte, le gothique le lorgna du regard alors qu’il s’appropriait de son espace personnel, avec ses airs princiers, tout en effleurant le piano. Non mais zieutez-le ce bonhomme qui joue les majestés… Non, plutôt laissez-moi le regarder tout seul.

« Je te laisse prendre tes marques si tu veux. Observes, fouilles si tu en as envie. Fais ce que tu veux. »
*Vraiment tout ? pensa le jeune home aux cheveux neige, laissant une lueur narquoise briller dans ses yeux, sans pour autant détacher son attention de cet aimant vivant.

Tiens donc… que peut donc renfermer une chambre aussi parfaite que celle de son petit Junjun ? Avisant le premier meuble, il retint son geste lorsque des coups frappèrent à la porte. Bon sang encore un !? Malgré toute la reconnaissance du monde pour ce valet venu leur apporter si gentiment leurs affaires, Kaede tira une moue imperceptible, alors que Jun se détournait du lit pour se diriger gracieusement vers la porte. Laissant l’homme à ses courbettes, le gothique se tourna vers la grande armoire pour ne pas le fusiller du regard. Alors que la porte se refermait aussitôt, Kaede joua machinalement avec la poignée sans chercher à l’ouvrir.

-Moi… c’est toi que j’veux, marmonna-t-il mécontent, avant de se retourner en entendant son blondinet revenir sur ses pas.
« Tu sais... »

Intrigué, il le regarda se déchausser tranquillement pour se laisser tomber à plat ventre sur le lit sans aucune plissure visible. Laissant le meuble à son sort, le gothique s’y adossa un petit moment dessus, juste le temps que Jun poursuivre.

« La maison où je vivais quand j'étais gosse... en France. Elle est toujours à nous.»
*… J’avais fini par croire qu’il n’y avait plus personne.*
« C'est ma mère qui vit là bas maintenant... J'ai pensé qu'elle devait avoir gardé quelques photos de nous... d'avant... Et je me suis dis aussi qu'un jour on pourrait y retourner, ça pourrait être amusant. »

Alors que le regard rieur de son amant se posait sur lui, Kaede sentit son cœur faire un bond périlleux dans la poitrine. Que ce fut pour une raison ou pour une autre, cette nouvelle proposition réveilla des sensations inattendues comme le joli nœud qui se forma soudain dans son estomac. Et entre l’envie de s’enfermer dans la penderie pour revenir avec son air narquois, et l’autre, celle d’aller sauter sur son blondinet –de joie et pas d’autre chose, esprit pervers, s’abstenir (quoique...)-, Kaede se lança dans la contemplation insignifiante de ses doigts, le temps que le machin dans sa gorge daigne de passer pour le laisser parler. Oui, il ne s’était pas attendu à ce genre de proposition, trop borné à vivre amplement son présent pour se soucier d’un avenir, aussi proche soit-il. Peut-être parce qu’il n’avait jamais encore envisagé quelque chose de plus ‘sérieux’ –comme s’il ne réalisait pas que ce lien avec son meilleur ami d’hier venait déjà de s’immiscer dans quelque chose d’indescriptible mais loin d’être fugace. Peut-être aussi parce qu’au fond, il en avait prit conscience durant les jours sans Jun, et que justement, il en venait à appréhender cette relation bien différente que celles qu’il avait pu traverser jusqu’à là. Que son populaire soit un garçon, était un fait qu’il l’avait accepté sans mal. Après tout, on ne rejette pas ce qu’on aime. Ce n’est pas non pas plus, qu’il était devenu fanatique de jeunes hommes du jour au lendemain ; non, et d’ailleurs ce n’était pas la gente masculine qui lui faisait tant d’effets que ça. C’était tout simplement Jun, voilà tout. Et aussi éphémère que Kaede se savait être, se projeter ainsi n’était pas un peu tôt ? Et tout compte fait, ça voulait dire quoi ‘trop tôt’ ? Etait-ce une raison suffisante pour tout repousser à plus tard ?

-…On y retournera, finit-il par répondre pour ne pas passer pour plus muet qu’il ne se l’était montré jusqu’à présent.

Au moins le gros de l’essentiel avait été dit à travers ces quelques mots.
Comme tout bon enfant, il lui était arrivé d’être naïf autrefois ; mais cette naïveté avait fini par s’estomper au fil des années et le gothique savait parfaitement ce qu’il voulait ou non. Par ailleurs, cette invitation plus ou moins directe qu’avait lancée Jun était à l’opposé de lui déplaire. Pestant silencieusement contre l’absurdité de son propre silence, son regard sombre vint soutenir celui dont l’existence parvenait à bouleverser si aisément son train de vie. Oui il avait envie d’avoir son Junjun un peu plus longtemps, et bien évidemment qu’il avait envie d’en connaître plus même si leur amitié ne datait pas d’hier. Or, connaître l’étape suivante avec Jun, où ne pouvait-il pas aller pour la franchir.

-Oui, on ira. En plus il y a beaucoup d’choses que j’ai oubliées et que j’aimerais retrouver… Et si je me souviens bien, –et évidemment que de ça, il s’en souvenait- -…on était voisin à quelques pâtés de maisons…

Laissant une lueur amusée passer au travers son regard, il ne tarda pas à froncer légèrement les sourcils, fixant un court instant le sol, intrigué.

-J’y suis pas vraiment retourné depuis. haussant des épaules malgré tout, Kaede sentit ses lèvres s’étirer d’elles-mêmes pour former un demi-sourire. -…Parce que j’ai déménagé un peu après. Pas trop loin de là il m’semble, mais ‘faudra aussi qu’on aille baptiser les lieux ensemble.

Des photos…
Il ne se souvenait plus d’en avoir gardé et n’en n’avait jamais quémandé à ses parents pour voir s’ils leur restaient quelques vestiges du passé. Mais photo ou pas photo, il avait Jun devant les yeux et pour l’instant, il s’en contentait bien assez. Tirant doucement la porte de l’armoire, il parcourut des yeux le plafond haut de la chambre, avant de revenir se poser sur un Jun confortablement étalé dans un lit beaucoup trop grand pour y tenir seul.

« Alors... cette chambre te fait toujours aussi peur ? »
*Non pas tant que ça. Mais…* –Si j’réponds que oui… j’aurais p’tètre le droit à quelque chose ? demanda-t-il, amusé, oubliant sa curiosité du moment, pour se laisser attirer par un champ magnétique beaucoup plus efficace que le contenu du meuble.

S’asseyant sur le rebord du lit mine de rien, sa main alla fureter sur l’avant bras du blondinet. Par chance, Jun avait fait -exprès, il en était sûr-, de ne pas aller se caler à l’autre bout du lit. Néanmoins, il n’était pas assez proche au goût de Kaede, qui finit par esquisser le même geste pour se débarrasser de ses bottes de gothique pour se pencher davantage sur cette présence plus qu’apaisante, dans une chambre décidément trop grande. Viens par ici Junjun, j’ai décidé d’avoir sacrément peur d’ta chambre. Tout en se glissant près du blondinet, il le tira légèrement par son col pour terminer le baiser trop vite interrompu de tout à l’heure. Parfois, il lui était arrivé de jouer les patients dans la vie ; cependant la patience n’avait plus trop de valeur quand Jun était dans les parages. Ses mains étaient d’autant plus impatientes –et prétendues terrifiées- au point de venir se glisser odieusement sous le haut de l’héritier pour tâter cette peau encore tiède et exquise à souhait. Quel idée mon cher petit ange vicieux, de t’allonger dans ce grand lit devant moi…

Enveloppé littéralement dans une bulle de chaleur et de bien être, Jun aurait put, d'après lui, rester des heures et des heures, peut être même des siècles, dans les bras de Kaede sans bouger, à contempler leur reflet. Mais en fait, après la longue réflexion d'une minute et 30 secondes, il s'avoua finalement que rester dans les bras de son meilleur ami sans bouger deviendrait frustrant à la longue et qu'il était hors de question qu'ils restent statiques alors qu'ils étaient collés l'un contre l'autre et qu'il y avait des tas de choses à faire alors qu'ils étaient tout les deux.
Mais pourquoi fallait il qu'il ait ce genre de pensées alors qu'ils étaient tranquillement blottis l'un contre l'autre, sages et calmes ? Son esprit était parfois vraiment trop tordu, même si au fond de lui, ça ne lui déplaisait pas de voir toutes ses choses dans lesquelles il n'aurait jamais pensé y voir son meilleur ami. Au prix d'un effort exceptionnel, Jun se reconcentra sur son image souriante et rêveuse ainsi que sur celle du garçon aux cheveux neige qui baladait ses lèvres dans son cou. Elle lui provoquait à chaque fois un bien fou.

–Tout ce que tu voudras…
-Fait attention, je vais te prendre au mot... *Tu imagines ? Le yukata, inutile au bout d'un moment j'avoue mais c'est tellement plus... mystérieux, tellement plus amusant. Bon sang pourquoi je n'y ai pas pensé avant ?! *

Son sourire plein de malice n'avait pas quitter ses lèvres et de nouvelles images venaient peupler son regard. Celles du fameux bain sous la lune était décidément bien agréable et Kaede avait bien dit qu'il ferait tout ce que le blondinet voudrait, ce qui impliquait que Jun pourrait le kidnapper de nouveau pour l'emmener là bas. Tu vois Kaede, que tu aimes mon idée de t'avoir emmener avec moi. Tu t'en serais mordu les doigts de ne pas être venu et moi... je t'aurais ignoré pendant des siècles si tu avais tenté de t'enfuir.

-J’aimerais y croire.
-Hum... en fait il y a pas mal de choses différentes... *mon penchant pour les garçons, les cigarettes, les jeux plus adultes, tes ahem conquêtes, toutes nos premières fois, nos aventures, toutes les choses qu'on aurait dut vivre ensemble comme tout les meilleurs amis... *

Leur baiser fut moins contrôlé que prévu et Jun sentit les papillons de leur premier baiser recommencer à voleter dans son ventre, provoquant de nouveau un frisson et le rendant plus avide encore, cherchant toujours plus intensément le gothique dans leur échange de plus en plus passionné. Ce collier de cuir lui donner d'autres idées et ravivait le souvenir de leurs corps qui se consumaient sous l'emprise total d'un désir sauvage mais avant que son corps ne redevienne bouillant et que son sang ne redevienne de la lave en fusion, Jun songea qu'il était plus sage de se détacher de son meilleur ami. Encore un nouvel effort exceptionnel de la part du petit prince qui repartit prendre ses marques dans sa chambre, marchant toujours aussi gracieusement et impérieusement alors qu'il n'était soumit qu'au regard de Kaede qu'il surprit à le lorgner dangereusement. Ce regard brillant et narquois manqua de faire frissonner le petit prince. A quoi pouvait donc penser le gothique à cet instant. Jun aurait parfois voulu se trouver dans la tête de son amant à certains moments.

Laissant assez rapidement le domestique à ses marques de politesse, Jun referma bien vite la porte et regarda ce que Kaede cherchait à ouvrir. Aïe... qu'est ce qui avait dans cette armoire ? Le blondinet tentait de se souvenir mais rien ne lui venait à l'esprit. Ça devait être une armoire comme tous les autres meubles de Jun, contenant des objets hétéroclites qui n'avaient aucun rapport les uns en vers les autres. Après il était fort possible qu'il y ai des choses douteuses comme des anciennes peluches de ses jeunes années, ou bien des objets plus adultes et en y pensant, le petit prince se demanda, plutôt amusé par l'idée, qu'elle tête pourrait faire Kaede en trouvant ce genre de chose dans la chambre du populaire. On pouvait vraiment dire que le gothique avait une place toute particulière près du blondinet. Tient d'ailleurs un jour, il faudrait vraiment qu'il voit ce que contenait ses placards.
Tout sourire, le jeune homme revint donc vers son lit et jeta un coup d'oeil à Kaede en l'entendant marmonner.

*Moi aussi c'est toi que je veux... *

Et c'est en redécouvrant son matelas nettement plus confortable que celui de son lit à l'académie ou du lit de la chambre d'hôtel, que Jun énonça l'idée qui lui trottait dans la tête depuis un bon moment déjà. Attendant patiemment sa réponse, Jun fixa son meilleur ami et amant intensément, l'observant dans la contemplation de ses doigts, certes très beaux et très agréables, sans pour autant ouvrir la bouche. Pendant cet instant où le silence régna entre eux, Jun eu peur d'avoir prononcer le mot de trop, d'avoir suggérer cette idée trop tôt, d'avoir été trop vite et trop loin. Peut être que Kaede n'imaginait pas leur histoire à long termes, enfin de compte c'était normal, il n'avait jamais eu de relations avec un garçon alors meilleur ami ou pas, il ne voudrait peut être pas continuer. Jun appréhendait non pas leur futur mais surtout les idées de Kaede à ce sujet, craignant qu'il prenne peur et s'éloigne en mettant fin à toutes relations physiques et intimes, malgré les sentiments qui les animaient tout les deux. Lui qui avait déjà vécu une longue relation, ce n'était pas ça qui lui faisait peur, c'était juste le fait que Kaede se lasse ou qu'il s'aperçoive qu'une aventure avec un garçon était juste un test mais qu'il n'était pas près à continuer à vivre avec ça. L'idée même que le gothique, son gothique se désintéresse de lui était inacceptable, même s'il ne pourrait pas le retenir, son coeur se serrait rien que d'imaginer Kaede avec quelqu'un d'autre.

-…On y retournera.

Le silence sembla voler en éclats autour de Jun qui reposa son regard fuyant jusqu'à présent sur son amant adossé à l'armoire. Ces quelques mots et la question de Jun qui les précédait, au fond, n'est est ce pas une autre formulation de la question « On continue ? ». Tout bien réfléchit, plus Jun se repassait sa phrase dans sa tête, plus il s'en persuadait. Et ajouter à ça la réponse de Kaede, il en doutait de moins en moins. Il le voulait encore longtemps à ses côtés quoi qu'il se passe, quoi qu'on en dise et sa seule peur avait été que Kaede refuse de rester avec lui. Alors tu veux toi aussi voir le ''ensuite'' ?

-Oui, on ira. En plus il y a beaucoup d’choses que j’ai oubliées et que j’aimerais retrouver… Et si je me souviens bien, …on était voisin à quelques pâtés de maisons…
-Tiens donc, tu as encore un peu de mémoire ? C'était bien pratique... on était tout le temps fourré ensemble.

Rassuré maintenant, Jun sembla se détendre un peu et le blondinet prit ses aises sur son lit, totalement étalé sur le ventre, la tête tournée vers son amant qui fixait le sol. Regarde moi idiot, je suis beaucoup mieux que le sol.

-J’y suis pas vraiment retourné depuis. Parce que j’ai déménagé un peu après. Pas trop loin de là il m’semble, mais ‘faudra aussi qu’on aille baptiser les lieux ensemble.
-J'y suis retourné deux ans après... puis encore deux ou trois ans après... Mais ça serait vraiment bien d'y retourner maintenant, fit Jun en sentant les commissures de ses lèvres s'étirer pour former un sourire nostalgique. C'est vraiment trop bête qu'on est été séparé. *Où on en serait si on ne s'était jamais quitté ? *

Sa gorge se noua alors qu'il avait l'impression de sombrer de nouveau, comme le jour de leurs retrouvailles, dans le petit corps qu'il possédait à l'âge de 8ans, apprenant la nouvelle de son départ pour le Japon. Le noeud se resserra encore un peu plus lorsqu'il se rappela de ses nuits enfermées au fin fond de cette même chambre, refusant catégoriquement de parler à quelqu'un d'autre qu'à lui même. Il avait vraiment été très mal après son départ. Il faut dire qu'il n'avait jamais eu un ami aussi intime que Kaede, les autres étant trop inférieur selon lui. C'était de sa faute, en réalité, car il n'avait prêté attention qu'à ce garçon lunatique et possessif sans chercher à se lier aux autres. Et comme on ne retrouve pas une amitié comme celle là deux fois, il avait eu, et il semblait que la sensation revienne pendant un instant, un sentiment de grand vide après qu'on lui ait arracher une partie de lui. Pour un gamin, c'est assez marquant.

Jun déglutit discrètement pour faire passer cette sensation et reposa un oeil dévorant sur son meilleur ami trop loin de lui à son goût mais il ne fit aucun commentaire, se contentant de se maintenir sur les coudes, bougeant les jambes pour les écarter un peu, tout ça dans la plus grande innocence évidemment, se tourna sur le dos. D'ailleurs Kaede aussi faisait dans l'innocence visiblement.

–Si j’réponds que oui… j’aurais p’tètre le droit à quelque chose ?

L'oeil de Jun se fit faussement naïf et innocent, comme s'il n'avait pas comprit et il ne broncha pas, laissant Kaede fureter sur son bras puis se débarrasser de ses grosses chaussures pour se pencher vers lui. Tout en dévorant son amant d'un oeil amusé, le blondinet mordilla outrageusement sa lèvre qui prit une teinte tirant maintenant plus vers un joli pourpre. Et cette fois ce fut Kaede l'impatient qui une fois un peut plus proche du petit prince, l'attira par ce col trop large et provoquant. Jun se redressa tout en approfondissant avec application le baiser que désirait Kaede. Et puisque les mains peureuses de Kaede vinrent se réfugier contre sa peau, le faisant frissonner derechef, Jun attrapa son gothique par son joli collier pour lui imposer un baiser un peu plus avide et sensuel alors qu'il le rapprochait encore un peu de lui. Oubliant la sagesse dont il avait fait preuve lors de leur précédent baiser, Jun laissa sans remords les mains de Kaede explorer sa peau.

-Profiteur... tu n'as pas l'air terrifié du tout...

Les doigts de Kaede ne furent pas les seuls à se montrer gourmands car une main du petit prince partait déjà en éclaireuse sous le haut du gothique pour effleurer la peau pâle tant désirée pendant tous ces jours passés en ne pouvant que l'entr'apercevoir. Les doigts du blondinet glissaient lentement sur la peau lisse comme si Jun souhaitait apprendre chaque millimètre de ce corps pour pouvoir le redessiner quand ils seraient de nouveau éloigné. Avec un petit sourire en coin et profitant qu'ils soient seuls et à l'abri de tous les regards dans cette grande chambre, le populaire se redressa légèrement et pendant que les mains du gothique était occupé sur sa peau dorée, le jeune homme saisit le bas de son haut à rayures pour très lentement le faire passer par dessus sa tête et le retirer. N'est ce pas plus pratique comme ça ? Maintenant on voyait clairement que le pantalon ne cachait pas du tout les hanches fines du blondinet qui offrit un petit sourire malicieux à son meilleur ami alors qu'il allait encore une fois unir leurs lèvres mais plus délicatement cette fois.

La température de la chambre avait beau être agréable, les caresses de Kaede et l'absence de vêtement sur son torse firent frissonner la peau de l'héritier qui fût rapidement victime d'une légère chaire de poule. D'humeur joueuse, oubliant l'angoisse des souvenirs, Jun s'échappa du contact avec son amant et recula lentement sur le lit, pas trop mais juste assez pour obliger Kaede à réagir s'il ne supporter pas de voir le populaire et son sourire coquin trop loin de lui. Juste avant d'être hors d'atteinte de celui ci, Jun tendit la main pour effleurer les lèvres du gothique du bout des doigts.

-J't'ai vraiment manqué on dirait.
*Et toi... regardes... regardes dans quel état tu me mets ! Faut plus qu'on attende aussi longtemps... on est maso ma parole ! *

Venant de Jun, il n’y avait plus trop de doute puisque apparemment, ce prince espiègle était bien décidé à lui faire faire tout ce qu’il désirait, mine de rien. A commencer par l’opération ‘Enlèvement de Kaede’ dans son humble demeure… Mais, de son côté, le soi-disant kidnappé n’avait pas réellement cherché à s’opposer, trop satisfait de son sort. Finalement, sa situation s’apparentait plus à un kidnapping consenti que forcé ; et en même temps, s’il s’était défilé il n’aurait pas su imaginer un blondinet furieux contre lui et détournant la tête pour ne plus le regarder comme il le faisait si bien maintenant. Il faut se rendre à l’évidence : un enfant gâté ne se fait pas attendre ; et encore moins Junjun.

« Hum... en fait il y a pas mal de choses différentes... »

Etait-ce là un aveu ? Certes il fallait s’en douter ; il se passe bien des choses en un paquet d’années. Auraient-ils l’occasion d’en discuter ? De parler comme des bons vieux amis d’enfance de tout et de rien ? A réagir sans se dresser au moindre sujet épineux ? Que ce soit du côté du blondinet, ou du passé du gothique, la réponse n’était pas bien difficile ; tôt ou tard ce genre de conversations viendrait, de bon gré… ou pas. Laissant les choses venir d’elles-mêmes, Kaede se laissa plutôt enivrer par les sensations agréables, réveillés par leur baiser ardent. Non mais où vas-tu comme ça ! J’en ai pas fini avec toi, alors reviens ici au lieu de faire le paon. Le regard accroché au corps svelte de l’héritier, le gothique se retint de lui sauter dessus. La venue du majordome le fit se reporter sur l’armoire à son côté, et tandis qu’il se demandait ce qu’elle pouvait bien contenir, son attention dériva de nouveau vers son amant, confortablement étiré sur son lit. Il se promit d’aller explorer toutes les zones inconnues de cette chambre, plus tard. Et, loin d’imaginer toutes les questions qui se retournaient dans l’esprit à présent de son meilleur ami, il laissa ses propres pensées l’envahir d’un coup, à cette proposition.

Brisant enfin le silence, le gothique surprit le regard fuyant de Jun. Tiens donc, à quoi avait-il pu penser de son côté ? Dans tous les cas, c’était bien plus réconfortant de se dire que son blondinet était dans ses bras à lui, plutôt que ceux d’un autre. L’épisode de l’autre brun au bar lui remonta en tête, et il se surprit à esquisser un léger sourire de satisfaction à la pensée de ce qu’il s’était passé par la suite. A se montrer aussi impulsif dans sa possessivité, quelque chose s’était débloqué au cours de cette soirée grâce à la participation involontaire de cet homme. Loin d’aller le remercier, Kaede se dit que tout compte fait, il ne regrettait pas cette petite intervention –certes désagréable sur le moment. Dans sa tête, une chose restait claire parmi ces dédales de pensées : avec Jun, ils avaient plutôt bien commencé. Alors évidemment que ça donnait envie de connaître la suite, pourquoi s’en priver inutilement ? Son regard qui s’était figé au sol revint à la charge sur son amant, comme en réponse à ses pensées. Oui, il était bien mieux que le sol, c’est vrai.

« Tiens donc, tu as encore un peu de mémoire ? C'était bien pratique... on était tout le temps fourré ensemble. »
-J’ai la mauvaise habitude de retenir que les choses qui m’intéressent. répondit-il, un brin amusé, -Ça, j’avais pas oublié, qu’on était deux gosses inséparables et intenables. Hm… d’ailleurs j’me demande pourquoi moi… ?

-J’devais être le plus attirant de tous les autres, en fait. ajouta-t-il d’un ton ironique et amusé à la fois.

C’est vrai ça, pourquoi lui ? De ses souvenirs, il était probablement le gamin le moins bavard de tous les autres du quartier aisé, le moins aimable et sûrement le plus rechigné. S’il avait été un autre gamin, l’idée ne lui aurait pas effleuré d’aller approcher quelqu’un d’aussi austère pour son âge. Et puis ceux qui avaient tenté n’avaient pas renouvelé l’expérience, puisque leur présence ne semblait lui faire ni chaud ni froid. Et pourtant ce petit brun qu’était le Jun de l’époque, avait fini par devenir un précieux complice pour x ou y raison.

« J'y suis retourné deux ans après... puis encore deux ou trois ans après... Mais ça serait vraiment bien d'y retourner maintenant. C'est vraiment trop bête qu'on ait été séparé.»

A y réfléchir, la raison qui les avaient amené à devenir d’aussi bons amis, il la connaissait. Un peu trop bien d’ailleurs… Effectivement, c’était dû à sa possessivité ; mais ce trait de caractère qu’il préservait encore, n’était intervenu bien après qu’il se soit attaché à ce Jun-junior. Enfant, Kaede ne se souvenait pas d’avoir créé de lien purement affectif avec son entourage, balancé de famille en famille. Alors au fil du temps, comment ne pas s’éprendre pour celui qui avait commencé par l’agacer en s’avançant vers lui, -comme tous les autres à leur débuts-, et qui venait le chercher à chaque fois qu’il partait s’isoler dans son coin avec ses grands airs? Petit à petit, la présence de Jun à ses côté était devenue une habitude, et à force, Kaede en était parvenu à réaliser qu’il était tout aussi bien de pouvoir compter sur ce petit voisin, qu’à lui-même. Un ami intime, qu’il ne voulait plus partager avec les autres et qui l’avait rendu possessif. Pour la simple et naïve raison qu’il refusait qu’on le lui enlève pour tenter de l’échanger avec un autre tout comme ce qu’il avait connu avant. Au fur et à mesure, si ces deux comparses n’avaient pas été séparés aussi brutalement, Kaede s’était demandé où cette amitié aurait abouti. Et justement l’idée qu’il n’aurait pas su lui rester longtemps indifférent durant ces neuf ans lui était déjà venue à l’esprit.

Voyant le sourire nostalgique de Jun, le jeune homme à la tignasse blanche se demanda quel genre de vie avait pu mener ce meilleur ami devenu amant, les jours suivants ce déménagement. Mais maintenant qu’il était là, il n’allait plus le relâcher de sitôt et il se rapprocha du blondinet pour retrouver un semblant de chaleur. Non mais regardez-le avec cet œil faussement innocent, en train de se mordiller la lèvre d’un air aguicheur ? Retrouvant ce baiser comme un assoiffé, Kaede se sentit tiré par le collier alors que ses mains allaient fureter sur la peau dorée de Jun.

« Profiteur... tu n'as pas l'air terrifié du tout... »
–J’fais que me servir de ce qui m’est si ouvertement offert… mais j’peux me montrer encore plus terrifié si tu veux… fit-il d’un air enjoué, tout en pinçant doucement l’une des perles sur la poitrine plate de son amant.

Les mains de Jun sur sa peau le firent tout autant réagir, d’un frisson de plaisir non retenu; pour dire combien ces simples caresses lui avaient manqué. Sentant une faim trop longtemps contenu refaire surface, Kaede eut un sourire satisfait, tout en regardant le t-shirt de Jun glisser lentement vers le haut, dénudant son torse finement sculpté, sans parler de ses hanches fines que le pantalon ne cachait pas vraiment. Retrouvant aussitôt ses lèvres, plus tendrement, le gothique sentit les frissons parcourir la peau dorée de son amant. Depuis toutes ces années qui avaient pu chercher à les tenir à distance, il fallait bien rentabiliser le temps perdu et Kaede allait s’y atteler à cœur joie lorsque cet espiègle de Jun recula lentement pour l’inciter à venir le chercher. Effleurant du bout de la langue les doigts de son blondinet qui s’échappèrent, Kaede le lorgna tranquillement sans chercher à bouger. L’envie d’y aller plus franchement ne manquait pas, et il fallait croire que tous deux devaient être masos d’une manière ou d’une autre.

-J't'ai vraiment manqué on dirait.
-…ben voyons…

Le gothique, frustré de voir Jun s’échapper plus loin –fichu lit, dommage qu’il ne soit pas un peu plus étroit-, finit par se redresser pour s’assoir en faisant dos à son amant. Puis, jetant un œil par-dessus son épaule, il détailla son blondinet, d’un air provocateur.

-Jun, t’as un lit trop grand… fit-il en grimaçant à demi, avant de reprendre, plus amusé : …Et genre, j’tai pas manqué moi peut-être ? répondit-il, tentant d’ignorer son impatience.

Tout en attrapant le bas de son t-shirt, Kaede l’enleva sans se presser, regrettant déjà ces quelques secondes de ne pas avoir préféré retrouver illico-presto ce coquin de Jun. Décidément.
Tant pis, il irait le chercher de lui-même, parce que se retenir devant ce petit ange vicieux relevait d’un exploit trop peu envisageable pour le moment. Hein Jun, j’ai cru que j’allais mourir pendant ces dernières semaines et j’ai faim de toi… Se laissant attirer par le champ magnétique, le gothique revint sur ses positions pour attraper fermement Jun par la main et le ramener à lui.

-Bon d’accord… juste un tout p’tit peu… souffla-t-il en mordillant la lèvre de son amant. *C’est vrai, tu m’as manqué. Et je te dirai pas combien…*

Relâchant la main de son amant, il glissa ses doigts sur le collier de ce dernier pour l’empêcher de se défiler de nouveau, pendant que l’autre main allait s’immiscer sur ses hanches délicates.

-J’regrette… d’avoir attendu aussi longtemps. La prochaine fois… ce sera plus l’ cas… glissa-t-il entre deux baisers avant de passer le bout de la langue sur la joue puis s’arrêter tout près de son oreille.

*Et si tu m’fais attendre maintenant, la prochaine fois j’viendrais te retrouver en plein milieu de tout ton monde et surtout…* -J’me gênerai pas.

*…dans tous les sens du terme.*

-J’ai la mauvaise habitude de retenir que les choses qui m’intéressent. Ça, j’avais pas oublié, qu’on était deux gosses inséparables et intenables. Hm… d’ailleurs j’me demande pourquoi moi… ?

Cette mauvaise habitude, Jun en avait un excellent souvenir. Petit, il était le seul à pouvoir supporter le garçon renfrogné qu'avait été Kaede et surtout à avoir eu le courage d'insister. En y réfléchissant, c'est vrai que c'était surprenant. Comment un gamin aussi ouvert et extraverti que Jun avait pu s'acharner à gagner le coeur du petit Kaede et surtout comment, lui qui avait tout ce qu'il voulait sur un plateau, avait il pu insister autant. En fait, Jun détestait et déteste toujours la facilité, on pourrait croire qu'il s'était servit de Kaede comme un défis pour son propre compte mais même si enfant il réfléchissait énormément à chaque action qu'il faisait pour pouvoir arriver à ses fins, sa rencontre avec Kaede avait été dicté par l'envie de sortir ce petit garçon de sa solitude et de sa coquille. Comme Jun était une tête brûlée qui ne supportait pas l'échec et que ce gamin plus âgé mais parfois plus immature que lui l'avait attendrit, il avait en quelque sorte forcé les défenses de Kaede pour les faire tomber une par une, liant peu à peu leurs deux coeurs avec des liens plus que solides. Si de son côté, Kaede avait trouvé l'unique personne stable dans sa vie pour s'en éprendre, Jun avait trouvé quelqu'un qui le sortait de son monde d'enfant roi. Il n'avait jamais rien attendu de plus de lui que sa présence à ses côtés et c'était quelque chose de mille fois plus précieux que tous ces gens qui gravitaient autour de lui en lui achetant son amour par des cadeaux.

Pour Jun, Kaede avait été une perle rare à protéger, un coeur fragilisé par tout ses changements d'environnements à qui il voulait montrer son profond attachement. L'héritier qui avait toujours joué un rôle devant tout le monde pouvait quitter son masque en présence du garçon aux sentiments encore à l'état brut. Ils étaient différents mais complémentaires, comme si on se côtoyant, ils s'étaient fondu dans un moule qu'ils n'avaient créé que pour eux seuls.
Le blondinet se contenta de répondre avec un petit sourire amusé.

-Pourquoi toi ? Parce que t'étais le plus amusant à taquiner.

-J’devais être le plus attirant de tous les autres, en fait.
*C'était le cas... tu étais le mieux... pour moi... *
-Ouais ouais. On aurait dit que tu te baladais constamment avec un nuage noir au dessus de la tête et des ondes négatives tout autour de toi. J'avais juste beaucoup de courage.

Jun eu un petit rire malgré sa nostalgie, revoyant son petit Kaede qui l'attendait au coin d'une rue avec son air renfrogné qui malgré tout au bout d'un moment s'éclairait quand l'héritier des Masato le rejoignait. Si Kaede pensait que c'était à cause de sa possessivité que leur amitié avait tenue, Jun était loin de penser la même chose. D'ailleurs il ne songeait même pas que ce soit leur amitié qui avait rendu le gothique possessif. Certes, ce trait de caractère n'avait pas toujours était facile à géré. Mais Jun restait persuadé que s'il n'avait pas apprécié cette marque d'attachement maladroitement exprimé, il aurait laissé Kaede à son triste sort. Hors, il avait toujours préféré le petit garçon râleur et jaloux aux autres parfois plus facile à vivre. Il avait aimé ce caractère, c'était grâce à ça, en partie, que leurs liens étaient si forts maintenant pour que même après des années, ils arrivent à se retrouver et à se voir, presque comme si rien n'avait changé.
Où seraient ils s'ils ne s'étaient jamais perdu de vue ?

-Dis Kaede... est ce que tu crois... qu'on aurait passé le stade de l'amitié plutôt si on était resté tout le temps ensemble ? Waw... non laisse tombé, elle est nulle cette question.

Le sourire de Jun, mi nostalgique mi amusé, s'étira sur ses lèvres qu'il humidifia de sa langue dès lors où Kaede s'approcha de lui. Tu veux bien qu'on rattrape le temps perdu ? Viens mon petit ange, viens, on va parler du passé... à notre façon.

–J’fais que me servir de ce qui m’est si ouvertement offert… mais j’peux me montrer encore plus terrifié si tu veux…
-Viens donc petit trouillard, que je te rassure.

Les joues de Jun, malgré son air aguicheur, prirent une jolie teinte pourpre en Kaede taquina le petit bout de chaire rose qui se mit à durcir immédiatement sous ses doigts pendant que les doigts du blondinet parcourait la peau d'albâtre de son meilleur ami avec une lenteur exquise. Il dégustait littéralement la texture et la tiédeur de ce corps dont il avait rêvé, mais ça c'était un secret...
Une fois le t-shirt à rayures balançait au pied du lit Jun s'empressa de revenir se coller à la bouche de son amant, impatient, même s'il souhaitait faire durer ce moment tant attendu. Et s'il s'écarta, c'était autant pour calmer ses ardeurs que pour faire durer le plaisir de deux corps qui se cherchent. Il regrettait d'être loin de Kaede mais le regard de celui ci sur son corps le consola légèrement.
Il eu un petit sourire malicieux en l'entendant. Évidemment, ils s'étaient terriblement manqué alors ne reste pas loin trop longtemps.

-Jun, t’as un lit trop grand…
-Ah tu trouves ?, répondit le blondinet en affichant une moue enfantine.
-Et genre, j’tai pas manqué moi peut-être ?

Oh que si tu m'as manqué...
Ah la bonne surprise. Jun passa sensuellement sa langue sur ses lèvres alors que son amant retirait son haut lentement. Trop lentement à son goût. Son regard gourmand s'attarda sur son bas ventre puis remonta lentement jusqu'aux deux petites perles de chaire pâle qu'il croquerait volontiers si Kaede se dépêchait de le rejoindre.
Le jeune homme se laissa attiré par la main vers l'objet de son désir qui agitait son coeur. Sa respiration était déjà plus sifflante et s'accélérait légèrement, témoignant de son impatience.

-Bon d’accord… juste un tout p’tit peu…
-Menteur...

Jun glissa ses bras autour du cou du gothique alors que celui ci taquinait sa lèvre. Puis il happa ses lèvres une nouvelle fois, les emprisonnant entre les siennes pour aller sans attendre jouer avec la langue de son amant. Pendant qu'il sentait une main l'empêcher de reculer pour s'enfuir de nouveau, agrippant son collier, Jun lui, frissonnant sous la main sur sa hanche, glissa les siennes sur le torse de son amant. L'une glissa jusqu'à la hanche mais l'autre resta pour caresser du bout des doigts la petite pointe de chaire.

-J’regrette… d’avoir attendu aussi longtemps. La prochaine fois… ce sera plus l’cas…
-J’me gênerai pas.

Sa voix près de son oreille le firent frémir. De quoi parlait il exactement ? Voulait il dire que si Jun le faisait encore attendre, oui il était encore persuadé que c'était de sa faute, il viendrait le trouver au milieu de tout le monde et l'embrasserait fougueusement devant tous les regards. Une bouffée de chaleur enflamma ses joues de nouveau et pour le cacher, Jun alla fourrer ses lèvres dans le cou de Kaede, attrapant son lobe entre ses dents puis alla suçoter la peau blanche de son amant pour y faire un belle marque rouge.

-Je sais pas à quoi tu penses mais je piurrais pas attendre non plus... alors Ok on attendra plus... Amants secrets dans une salle de classe vide ou cachés dans les vestiaires ? C'est vrai que c'est excitant.

Une petite moue amusée s'afficha sur les lèvres du petit ange au sourire coquin alors qu'il alla remplacer les doigts taquinant un téton par ses lèvres et sa langue joueuse. Suçant et mordillant avec application et sans aucune retenue puis remonte le bout de sa langue, traçant un petit chemin humide jusqu'à ses lèvres qu'il n'embrassa pas, se contentant d'un baiser sur la joue.

-Tu m'as manqué aussi... plus qu'un petit peu... Je me demande comment j'ai fais à ne me nourrir que de mes rêves...

« Pourquoi toi ? Parce que t'étais le plus amusant à taquiner. »

Bouarf… haussant des épaules, Kaede eut un grognement à demi amusé.
En y pensant, il avait souvent surpris Jun à venir de son propre chef, et en plus de le suivre, ce dernier s’amusait parfois à le charrier pour tenter de forcer ce gamin revêche à s’ouvrir. A ses débuts, il n’avait vu non pas un enfant issu d’une noble et riche famille, mais un borné qui venait le taquiner à ses heures ; et au final, il avait fini par s’y attacher, à force de répondre à toutes ses piques d’un air révolté.

« -Ouais ouais. On aurait dit que tu te baladais constamment avec un nuage noir au dessus de la tête et des ondes négatives tout autour de toi. J'avais juste beaucoup de courage. »
*C’est pas faux… D’un côté tu m’intriguais aussi par ton enthousiasme général et enjoué... en fin de compte ça, ça n’a pas tellement changé.* –Courageux ? *C’est vrai aussi…*
–Je dirais plutôt borné oui. répondit-il amusé.

« Dis Kaede... est ce que tu crois... qu'on aurait passé le stade de l'amitié plutôt si on était resté tout le temps ensemble ? Waw... non laisse tomber, elle est nulle cette question. »

Dévisageant l’air nostalgique du blondinet, Kaede sentit ses lèvres s’étirer en un léger sourire.

-Bah… J’aurais fini par te balancer les quatre vérités en face et ça en serait pas resté à de l’amitié simple, répondit-il abruptement sans hésitation visible.

Tout en se rapprochant de Jun, le gothique se délecta la légère teinte que prirent ses joues alors que la pointe de son torse durcit sous ses doigts.

-J’vais te montrer ce qu’il fait le p’tit trouillard… susurrant cette phrase, Kaede se sentit frissonner de plaisir lorsque les doigts de son meilleur ami glissèrent sur sa peau claire et, impatient d’approfondir ce contact, leurs lèvres se retrouvèrent. Désireux de faire durer toutes les sensations, Jun recula amusé, et le gothique le retrouva bien assez vite, dans ce lit que Jun feignait ne pas trouver si grand que ça. Non mais regardez-moi cet impatient qui attend que son amant vienne le chercher… sa respiration était déjà perceptible, et Kaede sentait que la sienne n’allait pas tarder à faire de même, trahissant son envie.

« Menteur... »
*Tu vois tu le sais que tu m’as manqué…*

Frémissant à l’approche des lèvres de Jun sur son cou puis de son lobe, Kaede laissa échapper un léger soupir d’aise en tendant la tête sur le côté pour qu’il continue. Demain, il arborerait probablement encore ces marques signées par son ange.

« Je sais pas à quoi tu penses mais je pourrais pas attendre non plus... alors Ok on attendra plus... Amants secrets dans une salle de classe vide ou cachés dans les vestiaires ? C'est vrai que c'est excitant. »
-Partout ou je t’attraperai… laissa-il entendre avec un sourire de satisfaction rien qu’à l’idée d’envisager leurs périples à la frontière du raisonnable.

La perspective de se retrouver seuls au tournant d’un couloir, ou entre deux cours… C’était là une idée loin d’être désagréable. Lancés sur un si bon terrain, ils allaient finir par baptiser tous les lieux de l’académie. Souriant à cette pensée improbable, Kaede ressentit la chaleur monter autour de lui ; à moins ce que ne fut la chaleur de son propre corps qui réagissait aux touchers de Jun.

« Tu m'as manqué aussi... plus qu'un petit peu... Je me demande comment j'ai fais à ne me nourrir que de mes rêves. »
-… J’étais dans tes rêves ? feignit-il de ne pas se réjouir plus qu’il n’en avait l’air.

-…j’te ferai plus attendre autant…

Un long frisson parcourut le corps opalin du gothique alors qu’il s’excusait plus ou moins indirectement à travers cet « aveux ». Ce n’était pas son propos qui le faisait frissonner mais le sillon humide que traçait Jun du bout de la langue. Son corps se tendit face à cette vague de plaisir grandissante, en réclamant toujours plus et davantage. Pour ne pas avoir su se rapprocher du punk ces dernier temps, pour avoir autant attendu, -ou avoir fait exprès de retarder ce moment si exquis-, Kaede se dit qu’il devait vraiment être entêté dans son genre, voire même complètement maso. Tournant la tête sur le côté pour effleurer de ses lèvres celles de son meilleur ami, le jeune homme à la tignasse blanche laissa ses doigts se réchauffer sur les hanches du blondinet, tandis que son autre main repoussa lentement son amant dans les draps.

-T’imagines pas combien t’as occupé mes nuits… *et pas seulement mes nuits…* fit-il d’une voix menaçant de laisser échapper le plaisir qu’il sentait croître en lui.

Tout en passant la pointe de la langue sur le cou, puis explorant le torse doré, le gothique descendit de plus en plus bas, sans se presser. Et pendant qu’il attardait sa langue sur chaque parcelle de peau exquise de Jun, Kaede glissa une main furtive sur son entrejambe, tout en jouant avec le piercing à son nombril. Le gothique se sentait lui aussi gagné par un désir brûlant et ses doigts s’affairèrent d’eux-mêmes pour défaire le pantalon à leur guise.

- J’espère que pendant tes rêves… j’tais aussi sage que je le suis maintenant… dit-il en se redressant pour se débarrasser sensuellement de son propre pantalon devenu gênant.

Tout en offrant un léger sourire –qui tentait tant bien que mal de paraître innocent, avec un regard qui dévorait ouvertement le corps de son amant-, le jeune homme aux cheveux blanc revint lentement sur la caresse qu’il avait interrompue au bas ventre du blondinet.

*Parce qu’en tout cas… dans mes rêves, tu étais étrangement dévêtu… non pas que c’était déplaisant…* se remémora-t-il, satisfait de pouvoir retrouver de vraies sensations.

Sans plus attendre, il s’impatienta et finit par ôter le pantalon de son amant, sans cesser de s’enivrer à sa vue. Bientôt, leur corps seraient l’un contre l’autre, couverts de sueur dans leur ébats et tremblant d’extase. Rien que d’y penser, Kaede laissa échapper un soupir qu’il étouffa en venant retrouver les lèvres de son blondinet. Décidément, Jun lui avait manqué. Et manqué n’était peut être pas le bon mot comparé à la faim qui tiraillait de plus en plus un démon privé de son opposé.

–Courageux ? Je dirais plutôt borné oui.
-J'avoue, je suis borné mais pas plus que toi. Non moi je crois que j'étais un gamin ultra sensoriel et hyper intelligent *un peu égoïste aussi mais le résultat est le même... * qui avait sentit qu'au fond tu étais... adorable.

Cette affirmation le fit sourire. Oui, il avait été vraiment bien inspiré de sortir Kaede de sa petite boite sombre et de cette idée qu'il avait de ne s'attacher à personne. Sur ce point, Jun et Kaede était identique car Jun ne s'était jamais attaché à son entourage, hormis à sa propre personne, malgré son jeune âge. Son lien avec Kaede, c'était une première.
Visiblement sa question avait fait sourire Kaede. Il trouvait ça idiot ?

-Bah… J’aurais fini par te balancer les quatre vérités en face et ça en serait pas resté à de l’amitié simple.

De nouveau, le visage du populaire s'éclaira avec un petit sourire amusé. C'était ce qu'il avait osé pensé lui aussi d'ailleurs. Bizarrement il aurait aimé remonté le temps et le changer pour voir comment, aujourd'hui, les deux enfants qui auraient presque grandit ensemble se tiendraient tout les deux, où ils seraient, ce qu'ils feraient. Il se plaisait à imaginait tout ce qui aurait changé. Il aurait peut être ses deux yeux en bon état peut être, et son majordome serait resté son majordome, gardant le vilain petit secret du plus jeune des héritiers. Il y aurait probablement eut des jalousies, des disputes. Est ce qu'ils auraient tenu si longtemps ? Quand cette amitié aurait viré à quelque chose de plus fort ? Et la réponse tombant presque comme une évidence de ses lèvres plut beaucoup au blondinet qui murmura avec un petit sourire taquin pour ne pas montrer qu'il était très touché par cette révélation.

-Quelle jolie petite histoire. D'ailleurs qui te dis que tu aurais fait le premier pas hein ? *ahem... c'est vrai, c'est toi qui a frappé le mec et qui m'a embrassé en premier... * J'aurais aimé savoir.

Sentant ses joues s'enflammer, Jun commençait sérieusement à se demander comment Kaede faisait pour arriver à faire bouillir son sang de la sorte. Certes ses mains aidaient beaucoup le gothique mais à l'intérieur, Jun savait que rien que la présence du garçon aux cheveux neige le faisait bouillonner, qu'il lui sourit ou qu'il le regarde tout simplement.

-J’vais te montrer ce qu’il fait le p’tit trouillard…

Oui viens, je n'attends que ça, que toi. Au moins tu n'as pas peur de te brûler les doigts avec moi dans des jeux interdits. On a grandit. Avant on désobéissait ensemble, nos bêtises, on les faisait ensemble. Au début, tu n'étais pas vraiment d'accord et puis finalement je suis devenu indispensable à tes accès de rébellion et tu es devenu ma façon de désobéir. Ensuite on c'est lié, fortement, comme si on avait prévu cette longue séparation. Tu te rends compte, au lieu de s'atténuer, l'amitié qu'on avait forgé c'est mué en quelque chose d'encore plus fort en l'espace de quelques jours. Alors viens. Si je m'éloigne, rattrape moi, si je m'égare, ramène moi contre toi.

*Fais moi sentir que t'es là, n'importe comment, comme tu le sens. *

Partout où il le pourrait, pendant tout le temps qu'ils seraient ensemble, le petit prince comptait marquer Kaede comme lui appartenant et s'il le fallait, sur le chemin du retour, il lui laisserait un souvenir de leurs folles vacances. Peut importe si ses camarades voyaient les marques rouges sur sa peau dans les vestiaires avant un quelconque cours de sport, ils sauraient alors que cette petite perle de nacre était tout à lui.

-Partout ou je t’attraperai…
-Réponse très satisfaisante. Je me laisserais attraper docilement pour qu'on puisse se retrouver.
*Mais crois tu rester éternellement le chat mon trésor ? *

Un même sourire, égale à celui de Kaede en entendant ses mots, étira les lèvres du populaire. L'idée alléchante de retrouver le gothique au détour d'un couloir, caché entre deux casiers où derrière un arbre quelconque. L'académie regorgeait d'endroits inexplorés qu'ils se feraient un plaisir de s'approprier d'une manière ou d'une autre. Cependant le petit sourire qui accompagna la pensée de Jun, celui ci de réussit pas à le cacher, surtout en sentant le corps du gothique se réchauffer sous ses doigts et cette chaleur ne faisant qu'augmenter électrisa le petit blondinet.

-… J’étais dans tes rêves ?

Pour toute réponse, le jeune homme interrompit la course de sa langue et la coinça entre ses dents avec un petit sourire mystérieux et taquin, son oeil brillait malicieusement alors qu'il penchait légèrement la tête sur le côté avec cette petite moue pleine de mystères et qui restait silencieuse sur ces fameux rêves. Content de son petit effet, il retourna à son tracé humide délicatement dessiné par sa langue gourmande.
Il continuait tout en entendant l'espèce d'aveux de Kaede. Jun manqua de tout arrêter pour protester et répliquer que ce n'était pas de la faute du gothique mais plutôt de la sienne et continua sagement jusqu'à aller déposer un baiser sur la joue de son amant qui désirait finalement le baiser dont il n'avait pas eu le droit lorsque la langue du populaire avait rejoint ses lèvres. Ce simple effleurement, le souffle de Kaede sur ses lèvres et ses doigts sur ses hanches firent frémir le blondinet contre le corps tendu de son partenaire alors qu'il glissait ses mains dans le creux de ses reins tout en s'allongeant sur les draps déjà plus pliés qu'à leur arrivée.

-T’imagines pas combien t’as occupé mes nuits…
-Tu as rêvé... de moi...et j'ai occupé tes nuits ?... hm... coquin.

La voix déjà haletante le trahissant, Jun ferma les yeux malgré son sourire satisfait de ce qu'il venait d'entendre et laissa aller sa tête sur le côté pour s'imprégner des sensations que réveillait cette langue tandis que les bras du populaire enlaçait tendrement le corps pâle de son amant, finissant par glisser ses doigts dans les cheveux blancs du jeune homme qui s'aventurait toujours plus bas, arrachant au petit prince des soupirs de plaisir. Cette lenteur accompagnée de la main taquine sur son entre-jambe le firent se tendre et un faible gémissement s'échappa de ses lèvres entrouvertes. Toutes ses caresses avaient réveillé tout en douceur la virilité du blondinet mais c'est en sentant la main furtive passer dessus qu'il prit totalement conscience de ce désir brûlant qui se manifestait sous les doigts de son amant et n'allait pas tarder à se sentir à l'étroit dans ce pantalon très agréable à porter tant que Kaede ne le tripotait pas de cette façon.
Sentant son amant défaire son pantalon, Jun remonta son genou entre les cuisses de celui ci pour appuyer sur le tissu qui cachait ce que le blondinet désirait pouvoir voir et toucher à son aise, sans être gêné par ses vêtements bien inutiles parfois.

-J’espère que pendant tes rêves… j’tais aussi sage que je le suis maintenant…

Jun avait rouvert les yeux en remontant sa jambe qui finalement retourna sagement s'allonger sur le lit pour observer son ange se dévêtir en s'humectant les lèvres et trahissant ainsi son envie de le croquer, le dévorer de baisers fiévreux. Il frissonna du bout des oreilles jusqu'à la racine des cheveux en croisant le regard brûlant de son amant qui ne se gênait pas lui non plus pour le lorgner avec intérêt. Une fois Kaede débarrassé de son pantalon, celui ci se rappela de la chose qu'il avait entamé et qui avait nettement fait augmenté la température du corps du populaire qui se tortilla alors que la caresse sur sa virilité brûlante et encore prisonnière se faisait attendre. De son côté, pour donner un aperçut de sa faim, Jun tendit l'un de ses bras pour poser deux doigts et commencer de douce caresse sur l'entre jambe simplement recouvert d'un tissu fin qui ne l'empêcherait pas de faire plaisir à Kaede.

-On ne peut... plus sage. D'une inno...cence extrême.

Un petit sourire glissa sur ses lèvres alors qu'il aidait son amant à le débarrasser du vêtement qu'il envoya lui même valser à l'autre bout du lit. Le rythme de sa respiration avait encore augmenté d'un cran à force de caresses et écoutant ses pulsions qui désiraient le corps de Kaede contre le sien, Jun se redressa et agrippa soudainement la tignasse blanche de son amant pour le ramener fortement contre lui et recommencer à perdre haleine dans un baiser fiévreux et gourmand. Il profita de cette occasion pour coller leurs bassins l'un à l'autre et inverser leur position, allongeant fermement Kaede sur le matelas pour s'installer au dessus de lui avec un adorable sourire innocent. Il murmura entre des baisers déposer sur le torse de Kaede.

-J'ai fais preuve...d'une imagination débordante...pendant que j'étais tout seul dans mon lit tu sais...*mais avec des colloc'... pas pratique tsss...* Mais t'avoir là... en vrai... c'est tellement mieux...

Jun glissa son genou de nouveau entre ses cuisses, son genou est terrorisé vous comprenez, et alla l'appuyer contre l'entre jambe de son amant pendant que sa main passa lentement sur tout son torse, dessinant de temps à autre des arabesques sur la peau puis il se tortilla pour aller poser ses lèvres sur le tissu qui renfermait encore la virilité de son amant. Quelques légers mordillements plus tard, il sépara sans regret Kaede de son sous-vêtement pour admirer, tout tremblant, ce qui fait de Kaede un garçon, un vrai de vrai. Résistant à son envie qui le pressait, Jun se contenta de faire glisser ses doigts sur le membre de son amant pendant que ses lèvres allèrent se balader dans le cou palot de son meilleur ami, son souffle chaud incapable de masquer le désir qui grandissait à chaque fois qu'il rouvrait les yeux pour reluquer totalement son amant.
Il n'empêcha pas Kaede de reprendre sa position initiale, se doutant que celui ci devait bouillonner entre les cuisses du blondinet qui venait tout juste de resserrer ses doigts autour de sa virilité pour entamer un lent va et vient, son petit sourire toujours collé sur le visage.

And you will see, I would be the worst drugs.

« J'avoue, je suis borné mais pas plus que toi. Non moi je crois que j'étais un gamin ultra sensoriel et hyper intelligent qui avait sentit qu'au fond tu étais... adorable. »
-T’as oublié quelque chose… rétorqua le gothique, amusé. -Narcissique, va…

Lui rendant son sourire, Kaede ne put s’empêcher d’approuver l’enfant ‘ultra-sensoriel et hyper intelligent’ qu’était Jun à l’époque. Quoi que personnellement, il aurait plutôt préféré approcher un gamin rayonnant comme la frimousse pétillante du petit Masato, plutôt qu’un grognon peu bavard.

–‘Faut croire que j’ai la côte auprès des narcissiques et que finalement, j’les aime bien. Pour moi, l’adorable, c’est plutôt toi qui l’était.

Et qui le reste encore… en plus d’être à croquer.
Où en seraient-ils s’ils avaient continué leurs bêtises toujours plus poussées ? La réponse demeurerait un mystère même si les idées ne manquaient pas. Peut être qu’il aurait été moins renfermé, et plus enthousiaste dans son caractère ; serait-il devenu populaire avec cet infernal de Jun ? Ou est ce qu’il aurait entraîné son meilleur ami dans un monde leur appartenant qu’à eux, hermétiques aux autres ? Rien que le fait d’imaginer Jun avec une humeur sombre et revêche manqua de faire rire le gothique, tellement que cet aspect était peu cohérent avec celui qu’il connaissait d’ordinaire. Quoiqu’il en soit, peut être que s’ils avaient grandi ensemble durant toutes ces années, il n’aurait pas pensé à tourmenter ses parents en jouant les muets pendant plusieurs semaines. Et peut être qu’il n’aurait pas connu les évènements par la suite qui l’avaient amené à être tel qu’il était aujourd’hui.

« Quelle jolie petite histoire. »
*N’est ce pas ?* pensa-t-il ironiquement, amusé par la lueur moqueuse qui venait d’éclairer le regard du blondinet.
« D'ailleurs qui te dis que tu aurais fait le premier pas hein ? J'aurais aimé savoir.»
–C’est simple, j’aurais pas supporté tous ceux qui tournent autour de toi. répondit le jeune homme aux teint pâle en haussant des épaules, comme si c’était une évidence.

On ne touche pas à ce qui m’appartient.

« Réponse très satisfaisante. Je me laisserais attraper docilement pour qu'on puisse se retrouver. »
*J’en attends pas moins...*

Tant que tu te laisses attraper, je considère que tu m’appartiens. Si tu t'éloignes, je rattrape. Egare-toi et je te ramène contre moi... Je garde ce qui m'appariens. Les joues de son amant prirent une agréable teinte rouge, de cet air qui mettait le gothique dans tous ses états. Sans songer que les rôles pourraient s’inverser, il eut droit à un œil mystérieux et enjoué à sa question qui s’ensuivit. Se penchant vers son petit ange confortablement allongé, Kaede laissa balader ses mains où bon leur semblaient, alors que la voix de Jun laissait entendre et sentir son désir attisé.

« Tu as rêvé... de moi...et j'ai occupé tes nuits ?... hm... coquin. »

Coquin toi-même…
Effleurant de ses doigts la virilité enfermée du petit prince, Kaede sentit son désir y répondre, alors que son souffle se mêlait aux soupirs enivrants de son partenaire. Sa langue s’attarda sur sa hanche, et il suçota la peau réchauffée sous ses lèvres, juste le temps d’y laisser une trace légèrement rosée. Tendu sous ses caresses, le corps de son ange en réclamait ferme, le gothique commença à défaire son pantalon, qui lui empêchait d’effleurer plus ce qu’il ne frôlait déjà. Entre ses cuisse, Jun remonta son genou sur une zone bien sensible et déjà éveillée, extirpant un soupir de plaisir à son aîné, qui se mordit la lèvre pour se retenir.

-On ne peut... plus sage. D'une inno...cence extrême.

Se débarrassant de son propre pantalon, le jeune homme aux cheveux blancs ne cessa de rendre le regard assoiffé qui se lisait dans celui de Jun, à moins que ce ne fut là le reflet de sa propre faim. Mais cette faim n’était pas à sens unique puisque le blondinet se passait la langue sur les lèvres pour les humidifier, tout aussi réceptif que demandeur. Retournant à sa caresse, Kaede sentit son souffle s’accélérer et il laissa des soupirs non retenus lorsque le populaire vint entamer une caresse exquise, qui réveilla davantage le désir intérieur qui le tenait hors d’haleine.

Jun vint généreusement l’aider à envoyer son vêtement valdinguer plus loin sur le lit, et Kaede se laissa surprendre en un léger hoquet de stupeur quand une main glissée dans ses cheveux ramena brusquement son visage à portée de ses lèvres, pour les unir en un baiser à en perdre le souffle.

« J'ai fais preuve...d'une imagination débordante...pendant que j'étais tout seul dans mon lit tu sais... Mais t'avoir là... en vrai... c'est tellement mieux...»

Forcé à devoir se retrouver allongé de tout son long avec un ange à califourchon sur lui, Kaede ne chercha pas à se débattre, face à ce sourire innocent dont le gratifiait Jun, alors que ce qu’ils s’apprêtaient tous deux à faire était loin de se situer dans le champ de l’innocence.

–J’imagine que tu as hâte… d’me montrer… quelle imagination t’a fait fantasmé… souffla-t-il en tendant son torse vers les lèvres de ce dernier.

Le genou taquin vint de nouveau se caller dans son entrejambe, aussi terrorisé que se l’était montré Kaede quelques instants plus tôt, si ce n’est plus. Se tortillant sous les touchers exaltants de son petit prince, il ne put que laisser cet ange vicieux l’exciter encore plus que ce qu’il n’était déjà, en laissant échapper ses soupirs bien audibles, trahissant le plaisir qu’il éprouvait en cet instant. Se redressant comme il le put, Kaede pencha la tête sur le côté pour laisser le bruit du souffle effréné de Jun l’envahir, haletant lui aussi de plaisir et de désir mêlé. Sans compter que les mouvements d’aller-retour des doigts du blondinet était en train de le rendre dingue… Crispant ses doigts autour du collier de l’héritier, il se redressa et alla aspirer la peau du cou, pendant que l’autre main relâchait les draps pour venir se planter dans le dos du blondinet.



En son absence, il lui était arrivé plusieurs fois d’imaginer Jun sous tous ses angles ; et même lorsqu’il essayait de dormir comme un enfant sage, les visions de son blondinet dans ses aspects aussi innocents qu’indécents lui avait fait se réveiller en pleine nuit couverts de sueur et haletant, pendant qu’il entendait les respirations assoupis de ses collocs. Maintenant que ses illusions n’avaient plus rien d’immatériels, les sensations étaient bien là, en version décuplée. Serrant légèrement entre ses dents la jugulaire de son ange, il ne put s’empêcher de laisser échapper des soupirs saccadés et ne chercha pas à retenir ce plaisir trop intense pour pouvoir être contrôlé. Suivant les va-et-vient des doigts de son meilleur ami, il se tendit encore plus et crispa ses ongles dans la peau dorée du dos, avant de sentir son désir pulser un peu plus pour atteindre le paroxysme.



Se libérant de ce désir trop longtemps contenu, il sentit un jet chaud se répandre autour des doigts de son amant, tandis qu’à genoux, le jeune homme au teint pâle s’affaissait légèrement sur son partenaire, encore sous la tension d’un bien-être trop intense. Haletant, Kaede ne se laissa pas le répit de reprendre son souffle et glissa les mains dans les cheveux de son populaire ; ses doigts s’y agrippèrent fermement, et tous deux se retrouvèrent dans un baiser à bout de souffle, pendant que le gothique tremblait encore de plaisir.
Puis se laissant tomber sur Jun, il le força à s’allonger, et n’attendit pas bien longtemps pour le déshabiller totalement, allant tendrement lécher ce membre érigé qu’il n’avait jamais eut l’occasion, ou plutôt osé goûter à pleine bouche. Essoufflé, le gothique commença par laper le long de la verge du bout de la langue, puis après avoir jeté un coup d’œil vers son amant, -pour s’enquérir de son état de plaisir avancé, il entama une légère succion sur l’extrémité de la virilité. Dessinant de petits cercles avec la langue, il resserra les lèvres autour, et commença des allers-retours en variant les pressions, tout comme son ange venait de le faire de ses doigts quelques minutes plus tôt.

-T’as oublié quelque chose… Narcissique, va…
-Non monsieur je n'oublie jamais rien... puisque je suis parfait, répliqua le populaire en tirant la langue à son meilleur ami qui en fin de compte n'avait pas tort mais Jun estimait qu'il valait mieux s'aimer plutôt que ce trouver toute sorte de défaut, que soit dit en passant il n'avait pas..., et se critiquer soit même à longueur de journée.

Certes il était vraiment très têtu et donc pour lui, s'être intéressé à Kaede et ne pas avoir lâcher prise était quelque chose de parfaitement normal. Pour les autres au contraire, ça avait été la source de beaucoup de discutions et il n'était pas rare que la mère de Jun, part exemple, s'interroge sur le développement de la vie sociale de son fils au tout début de sa rencontre avec Kaede, mais finalement elle avait vite comprit que Jun, malgré ce garçon sombre qui était toujours fourré avec lui, deviendrait l'aimant humain dont elle avait toujours rêvé.

–‘Faut croire que j’ai la côte auprès des narcissiques et que finalement, j’les aime bien.
-Ça veut dire que tu as rencontré d'autres narcissiques dans mon genre ? Franchement je ne te crois pas, personne ne m'arrive à la cheville.
-Pour moi, l’adorable, c’est plutôt toi qui l’était.
-Et ben... si gamin on m'avait dit qu'un jour tu me trouverais adorable, je crois que ça m'aurait fait rire... Mais maintenant... ça me fait plaisir.

Il avait prit son habituelle petite moue boudeuse d'enfant, fausse évidement, mais qu'il aimait afficher, sachant que ça en faisait toujours craquer certaines mais pour la suite, un doux sourire avait remplacé la moue enfantine. Adorable n'est ce pas ? Pourtant plusieurs fois il s'était demandé s'il ne l'avait pas abordé la première fois, par pur intérêt personnel. Il savait comment il était avec les autres et plusieurs fois il s'était demandé si il n'avait pas agit comme ça avec son meilleur ami. Il ne voulait pas croire qu'il était ce genre de personne déjà tout gamin, parce que ça voudrait dire que maintenant il était pire. Mais ce qui le rassurait c'était qu'il avait confiance en cette sensation lorsqu'il était avec Kaede, ça il le savait, c'était des sentiments, des vrais...

–C’est simple, j’aurais pas supporté tous ceux qui tournent autour de toi.
-Je me demande pourquoi j'ai posé la question., susurra-t-il entre ses dents avec un sourire taquin puis il murmura, l'air rêveur. Un jour tu serais devenu fou et tu m'aurais plaqué contre un mur pour m'embrasser sauvagement.

De nouveau, un rire se faufila entre ses lèvres alors que la scène se matérialisé devant ses yeux et que le souvenir de leur drôle de soirée dans la boîte remontait aussi à la surface, la panique de son meilleur ami quand il avait prit conscience du lieu où Jun l'avait emmener pour qu'ils soient au calme, le mal-entendu, son haleine mêlée à la sienne, leur visage tout proche et ce baiser, leur tout premier baiser faisant effondrer les barrières de l'amitié.
Jun frissonna. Trop d'images agréables pour rester impassibles. Et le populaire frissonna une nouvelle fois. Bon sang, même dans de simples idées comme ça Kaede lui faisait de l'effet ? Il espérait d'ailleurs que celui ci de remarque pas ses petits tremblements d'une excitation qui grimpait dans son corps.

Et si jamais... un jour... peut être. Non il ne faut pas y penser, pas maintenant, ce n'était vraiment pas le moment. Pourtant, je me demande si tu me supplierais pour que je reste près de toi si un jour je voulais te laisser. Est ce que tu ferais tout pour que je ne parte pas. Et moi... moi, bon sang ça fait déjà si mal rien qu'en y pensant. Imagine, imagine que tu préfère une fille finalement.
La même angoisse sourde qu'il avait ressentit parfois lui noua la gorge et il ferma les yeux pour s'abandonner totalement sous les mains de Kaede. Il ne devait penser qu'au présent pour le moment. D'ailleurs il voyait bien que ce n'était pas le moment. Son souffle, son corps frémissant, tout le trahissait.
Là où la langue de Kaede passait, Jun avait l'impression d'être en feu et ses doigts qui venait faire augmenter avec insistance son désir, bien palpable maintenant, provoquèrent un lui de légers tremblements alors qu'il essayait tant bien que mal de contrôler cette envie de se jeter sur Kaede.

Innocence extrême, le mot ne pouvait pas être mieux choisit. Les soupirs de son amant enivrait le blondinet qui semblait les boire littéralement et ceux ci semblaient lui faire presque autant d'effet que les caresses elles même. Oscillant entre l'envie d'un plaisir violent et celle d'un plaisir tendre, Jun ne cessait de changer d'idée, fondant sous les regards de son amant où la faim se lisait terriblement bien et ça n'en était que plus alléchant. Sentant déjà le sang battre à ses tempes avec violence et sa virilité durcir de plus en plus sous les doigts de Kaede, Jun ne put se retenir plus longtemps et une fois son pantalon envolé vers d'autres galaxies[ahem...], il alla imposer un baiser brusque et désireux de sentir son partenaire encore et toujours plus. Le hoquet de Kaede, ce baiser, cette chaleur, tout ça mélangé électrisa le populaire qui renversa avidement leur position pour dominer son amant, bien installé sur lui, le dévorant littéralement du regard malgré ses yeux d'une innocence presque plausible.

–J’imagine que tu as hâte… d’me montrer… quelle imagination t’a fait fantasmé…

Son oeil brillait d'une lueur avide de le dévorer et de le faire complètement brûler dans le plaisir de leurs corps l'un contre l'autre et unis l'un à l'autre et le voir se tendre sous lui pour appeler ses lèvres gourmandes attisa encore un peu plus cette envie qui commençait à devenir sérieusement visible et vraiment plus négligeable.

-Tu ne peux... pas savoir... à quel point... J'ai envie de te... dévorer... mais... On a tout notre temps pas vrai ?*parce que pour certaines choses... je pense qu'il te faudra du temps... *

Sa voix haletante murmurait ses douces paroles pendant que son genou s'afférait à aller titiller un peut plus douloureusement le gothique. Son genou, vicieux, joueur provoqua, accompagné des doigts habiles du populaire, une vague de plaisir chez son partenaire qui se tortillait délicieusement sous lui. Cette vision de l'avoir totalement à lui, cette moue irrésistible qu'il affichait sûrement malgré lui, en proie au plaisir que lui apportait le blondinet, c'était ce qu'il avait tend désirait et qu'il avait vu dans ses rêves. Cette moue tellement excitante qui le faisait décoller à chaque fois qu'il y pensait. Ils allaient se rendre fou.
La main de Jun, tout en variant la pression de ses doigts, continua sa caresse alors que Kaede tentait de se relever pour s'agripper au populaire. Il pencha docilement la tête sur le côté en sentant les lèvres de son amant dans son cou, accélérant le mouvement de sa main puis le ralentissant excessivement , rien que pour le rendre dingue. Le blondinet alla sans gêne soupirer de plaisir à l'oreille de son amant, gémissant faiblement lorsque la main de celui ci vint s'agripper à son dos alors qu'il se saisissait aussi de son collier pour lui empêcher tout intention de le laisser dans cet état. De toute façon, jamais Jun n'aurait laissé son amant comme ça. Il n'était vraiment pas décidé à se décoller de lui pour le moment.

-Est ce que tu sais... que tu es... terriblement excitant là... *tu te rend pas compte... Je suis vraiment un pervers des fois... *. Je ne laisserais ça à personne... une véritable... invitation... *un véritable appel au viol ouais TT... N'y pense pas Jun... n'y pense pas... parce que sinon... *

Rouvrant les yeux tout en sentant les dents de Kaede se mêler à la course de ses lèvres sur son cou, s'imprégnant avec délice des halètements de son amant, son autre main glissa de la hanche de Kaede jusqu'à ses jolies petites fesses pâles pour s'y agripper soudainement, donnant un coup de bassin afin de se rapprocher un peu plus encore de son amant dont le désire grimpait en flèche, humidifiant de plus en plus la main de Jun.

Les ongles dans sa peau lui arrachèrent un petit gémissement rauque alors que son amant atteignait l'extase. Le blondinet sentit le semence chaude couler entre ses doigts lentement. Il fit remonter sa main, quittant à regret la douce peau pâle pour entourer le dos de son amant de son bras, le laissant reprendre ses esprits et son souffle en se tortillant tout de même car si Kaede était soulagé de ce désir brûlant, Jun lui commençait à se sentir douloureusement mal à l'aise dans son petit boxer. Il aurait pensé que Kaede voudrait reprendre un peu sa respiration car celui ci était toujours haletant et tremblant dans ses bras. Pourtant il vint lui même glisser ses mains dans les cheveux du populaire et s'y agripper d'un seul coup. Le blondinet lâcha un petit soupire alors qu'ils unissaient de nouveau leur lèvres en un baiser mélangeant la fièvre de leur désir et leur respiration haletante, se collant un peu plus à son amant en le sentant trembloter contre sa peau.

Tout en se laissant aller sagement sur le lit en gémissant lorsque son membre prisonnier rentrait en contact avec le corps de son amant, Jun porta à ses lèvres sa main encore humide de la semence refroidie de Kaede pour la lécher du bout de la langue en plantant son oeil sur son partenaire. Il l'aida du mieux qu'il put pour se débarrasser de son sous-vêtement, poussant presque un soupire de soulagement lorsque sa virilité fut enfin libéré pour exprimer toute son envie. Le blondinet se mordilla la lèvre en sentant son désir pulser dans son membre dressé à la merci de son amant alors qu'il le regardait avec envie à travers quelques mèches blondes.
Lorsque Kaede vint apposer sa langue brûlante sur le membre de Jun tout aussi chaud, le jeune héritier tenta de ravaler un gémissement qu'il ne réussit alors qu'à transformé en hoquet de plaisir, une main glissant sur le drap pour se saisir du tissu et ses yeux se fermant lentement. Ce petit bout de langue taquin le long de sa virilité le fit se tendre et il se cambra légèrement, ses jambes s'écartant un peu plus et l'une d'elle remonta lentement alors que des soupires s'échappaient des lèvres entre-ouvertes du populaire. Le jeu de succion de son amant provoqua un tremblement de plaisir accompagné d'un très joli gémissement sensuel qu'il ne put retenir. A ce stade, il ne pouvait plus retenir grand chose. Il avait chaud et son visage était en feu. La main qui ne serrait pas le draps plus fort à chaque vague de plaisir tâtonna pour aller effleurer les cheveux de son amant puis se glisser dedans doucement.

Se laissant aller sous le changement de pression des douces lèvres de son amant, Jun sentit son corps une nouvelle fois transporter par le plaisir, son oeil fermé, se concentrant uniquement sur la chaleur autour de son membre. Pourtant d'un seul coup il rouvrit les yeux et manqua de se redresser pour repousser Kaede. Il n'en fit rien car juste au moment où il allait se redresser, la pression changea, le faisant gémir bien plus fort que prévu puisqu'il s'apprêter à dire quelque chose. L'extase arrivant à grands pas, il en oublia complètement ce qu'il voulait faire ou dire, n'étant capable maintenant que de gémir le prénom de son amant dans un souffle haletant.

Alors qu'il se tortillait et tremblait sous la douce attention de son amant, Jun sentit tout son corps se tendre soudainement en atteignant l'extase et le souffle coupé, il ne sortit alors qu'un gémissement rauque en voulant se redresser pour éviter de forcer Kaede de tout avalé. Après tout, Jun savait très bien que c'était particulier et... C'était la première fois que Kaede osé le goûter de cette façon et Jun n'avait aucune envie qu'il en soit dégoûté. Voilà pourquoi il s'était inquiété et avait essayé, ou du moins qu'il avait pensé a essayer de faire arrêter Kaede avant qu'il ne se libère, malheureusement le plaisir était tel qu'il n'avait pas put se décoller du matelas et n'avait pu que pousser faiblement la tête de Kaede sans avoir le temps de le prévenir.

Tout tremblant et haletant à son tour, Jun ferma un instant les yeux en tirant doucement Kaede vers lui, d'abord par les cheveux pour lui faire signe de remonter puis s'agrippa au collier pour le faire venir plus vite. L'envie, elle était toujours là, encore plus avide maintenant qu'ils avaient tout deux goûter au plaisir. Cependant, Jun scruta le visage de son amant en se redressant un peu pour passer le bout de sa langue à la commissure de ses lèvres puis il lui offrit un sourire doux, les joues toujours rouges.

-Désolé... j'ai... j'aurais dût... me contrôler... mais c'était... trop bon.

Viens, viens là, on en a pas finit.
L'attirant sèchement vers lui, Jun se colla contre lui pour qu'il sente ses tremblements et sa chaleur contre son corps chaud qui en demandait encore. Il alla balayer le cou de son amant de son souffle encore inégale puis ses dents attrapèrent la peau pâle pour le mordiller d'abord doucement puis avec plus d'insistance pour laisser une jolie marque des dents du populaire dans la peau du garçon aux cheveux neige.


I want to hurt you just for hear you scream my name.

« Non monsieur je n'oublie jamais rien... puisque je suis parfait »

Kaede finit par étouffer un rire à la réponse on ne peut plus spontanée de Jun. C’est d’ailleurs cette aisance en toute condition qui plaisait au gothique, car, quelque soit la situation, Jun restait le même à lui-même, sans les complexes harassants dont se dotaient –parfois- inutilement ses anciennes partenaires.

« Ça veut dire que tu as rencontré d'autres narcissiques dans mon genre ? Franchement je ne te crois pas, personne ne m'arrive à la cheville. »
-Hm… les autres étaient différents, fit-il amusé. Mais c’est vrai il y en a peu des comme toi… *Même pas du tout*

« Et ben... si gamin on m'avait dit qu'un jour tu me trouverais adorable, je crois que ça m'aurait fait rire... Mais maintenant... ça me fait plaisir. »

D’un côté comme de l’autre, Kaede serait aussi tombé des nues si on lui avait dit qu’il était ‘adorable’, en ce temps là. Non pas qu’il est changé ses airs revêches maintenant, mais petit, il s’estimait avoir été pire. Haussant des épaules à cette perspective, il vit la moue enfantine de Jun se transformer en un sourire rêveur.

« Je me demande pourquoi j'ai posé la question. Un jour tu serais devenu fou et tu m'aurais plaqué contre un mur pour m'embrasser sauvagement. »
-C’est fort possible… répondit-il, sans trouver cette perspective déplaisante, tout en poursuivant : -J’me demande comment t’aurais réagi à ça.

Au rire qui s’échappa des lèvres du blondinet, Kaede se demanda ce qui pouvait bien se tramer dans sa tête. Cette curiosité fut bien vite remplacée par une image, ou plutôt un souvenir, de cette soirée, et plus précisément du moment où les lèvres de Jun effleuraient les siennes, à moins que ce ne fut l’inverse. Dès lors, tous deux avaient compris qu’ils avaient dépassé le terrain de jeu dans lequel ils s’étaient lancés, et depuis, bien des choses s’étaient déroulés pour pouvoir y rester indifférent. Les jours suivants cette nuit à l’hôtel, Kaede s’était demandé ce qui pourrait s’ensuivre de cette relation devenue ambigüe, et s’était borné à traiter son amant seulement comme un meilleur ami devant les autres. Pourtant il s’était rendu à l’évidence : ce n’était plus qu’une amitié. Il n’y avait qu’à voir dans quels états il arrivait, en la seule présence du populaire… Et sachant que Jun lui rendait la pareille avec son regard affamé, Kaede sentait sa résistance fondre pour se laisser envahir par un plaisir fulgurant. Non, décidément, il ne lâcherait ni son meilleur ami, et encore moins son amant de sitôt.
Les doigts le gothique tâtèrent le membre durcit de son populaire, pendant que leur respiration augmentait la cadence, et que leurs souffles attisés par un désir vif, se faisaient déjà bien audibles.

« Tu ne peux... pas savoir... à quel point... J'ai envie de te... dévorer... mais... On a tout notre temps pas vrai ? »

Oui évidemment, maintenant que Kaede s’était laissé enfermer dans l’antre de l’héritier, il avait tout son temps. Néanmoins, son désir atteignait dangereusement le stade où le temps n’a plus trop intérêt à se faire attendre, surtout qu’un genou vicieux ne faisait rien pour le calmer. Bon sang Jun, tu me rends fou, complètement fou.
La main crispée sur le dos du blondinet, le jeune homme à la peau diaphane laissa son souffle devenir gémissement de plaisir, incapable de les retenir davantage.

« Est ce que tu sais... que tu es... terriblement excitant là... »

A qui la faute ? Enfin… plutôt ‘grâce’ à qui se trouvait-il aussi vulnérable face au plaisir de la jouissance ? Jun vin agripper son collier, avec la ferme intention de ne pas le laisser dans cet état, alors que Kaede, haletant, enfonçait davantage ses doigts dans la peau dorée.

-J’te ferai dire que… c’est toi… qui m’excite comme ça…
« Je ne laisserais ça à personne... une véritable... invitation... »

La main libre de l’héritier vint retrouver sa hanche pour finalement se contracter brusquement sur le bas de son dos, tout en se rapprochant d’un coup. Un gémissement mêlé de surprise et de plaisir s’extirpa des lèvres du gothique, qui sentait la main de son amant s’amuser sur sa virilité bien éveillée.
Atteignant enfin le paroxysme de ces caresses, il laissa son plaisir s’écouler entre les doigts de son ange qui le recueillit d’un bras ferme, alors que l’extase s’estompait peu à peu, au même rythme qu’elle était arrivée. Langues et lèvres s’effleurèrent en un baiser ardant entrecoupé par leur souffle haletant, tandis que leurs corps se tendaient encore l’un contre l’autre. Allongé sur le lit, Jun dégusta la semence luisante dans sa main et entre ses doigts, tout en échangeant un regard qui fit frissonner de nouveau le gothique.

Le libérant de son boxer il contempla son amant pour le goûter au mieux, alors que lui-même se remettait à peine de la vague qui l’avait submergé quelques instants auparavant. Laissant sa langue titiller le membre dressé du blondinet, Kaede se délecta du petit hoquet de plaisir qu’il entendit ainsi que la main du populaire se crispait lentement sur le drap, en se cambrant sous la montée d’un plaisir charnel. Il faisait chaud, -plus que chaud-, et cette chaleur ne s’en trouvait que décuplée en présence de ces deux corps échauffés à bloc. Les gémissements de son ange, son corps tendu en attente du summum, le tout était d’un exaltant sans pareil et c’est avec cette nouvelle excitation montante que Kaede s’empara de sa virilité entre ses lèvres. Il sentit une liqueur gicler dans sa bouche, une semence au gout étrange, qu’il n’avait eut l’occasion de goûter que sur ses doigts la dernière fois. Maintenant qu’il l’avait tout à lui, il l’avala et sentit son amant tenter de le pousser faiblement, haletant et tremblant dans sa jouissance. C’était chaud et peut être inhabituel, c’est vrai.

« Désolé... j'ai... j'aurais dût... me contrôler... mais c'était... trop bon. »

Mais ce n’était pas déplaisant.
Ramené contre le torse de Jun, Kaede finit par essuyer le coin de la bouche où s’échappait des filets de semence refroidie. Le populaire passa le bout de la langue sur le coin des lèvres du gothique, tandis que ce dernier avalait le reste avec un regard narquois et un brin indécis, avant de sourire à la vue des joues enflammées de son cadet. Non décidément, il lui en fallait plus pour que son blondinet parvienne à le dégouter de quoique ce soit, et surtout dans le contexte dans lequel il se trouvait. Ne te retiens pas. Ne te contrôle plus: quoiqu'il arrive, je prendrai tout ce qui me revient. Parce que tu es Jun, et que tu m'appartiens.

-… ça ira… t’as pas mauvais goût…, fit-il en l’embrassant, passant le bout des doigts sur les joues rougies.

Jun l’attira brusquement contre lui, et le gothique se laissa faire, sentant les tremblements de son amant. Son souffle chaud au creux du cou le fit tressaillir et ses dents contre la peau lui arrachèrent un cri de plaisir où s’y mêlait la douleur. Il se mordit la lèvre et attrapa vivement le collier de son meilleur ami. Maintenant qu’ils venaient tous deux de réveiller les vices du plaisir, il n’était plus question de s’arrêter en si bon chemin. L'adrénaline tenait le jeune homme aux cheveux blanc dont le désir n'attendait qu'à se manifester. Cette faim se faisait ressentir au creux des reins, dans le bas ventre, sur chaque parcelle de peau; tout son corps en réclamait plus, et toujours plus. Se dégageant d'un coup de l'emprise du blond, il faufila une main derrière sa hanche pour attraper les fesses de son amant.


Pris en sandwich entre le matelas, ses doigts se resserrèrent sans ménagement sur les les fesses, alors que ses lèvres se collait au téton de son amant déjà érigé en signe de plaisir; il les mordilla, les lécha accentuant son propre plaisir. Puis, sans s’y éterniser, il remonta sa caresse buccale sur son cou et sur le creux de l’épaule ou il tirailla la peau fine entre les dents, pour apposer la même marque qu’avait fait son populaire sur lui, l’instant d’auparavant.

*J'te veux encore.*

Je te veux tout entier.
Sans enlever sa main confortablement logée contre l'arrière train de son ange, Kaede se tortilla pour se redresser à quatre patte au dessus de son amant. Sa main libre de crispa sur les draps, pendant que l'autre glissait tranquillement plus en dessous des fesses, pour chercher leur réconfort dans un orifice étroit qu'il allait prendre plaisir à retrouver.

-C’est fort possible… J’me demande comment t’aurais réagi à ça.

C'était plutôt une bonne question. Voyons voir... Jun avait commencé à se rebeller très tôt et sa première expérience avec un homme avait été en premier lieu une manière de sortir du moule que son père avait préparer tout spécialement pour lui. Mais prenons tout depuis le début. Cette envie de liberté et ce talent pour envoyer balader les règlements devait avoir été encrés dans ses gênes à sa naissance et réveillés par sa rencontre avec le petit Hiroyuki de deux ans son aîné. S'ils n'avaient pas été séparés, beaucoup de choses auraient changé. Aurait il eu sa période de débauche à partir de 14ans ? Probablement, et le simple fait d'imaginer Kaede essayant de le remettre sur le droit chemin était assez amusante. A moins que le gothique le suive dans ses folies nocturnes. Voilà, ça serait à ce moment là par exemple que Kaede aurait piqué une mémorable crise de possessivité. Il y avait tellement de scénarios qui auraient fait craquer l'un ou l'autre. Si le gothique n'aurait put supporter de voir le populaire séduire à tout va, Jun n'aurait probablement pas aimé ne pas être au centre de l'attention de son meilleur ami. La conclusion était simple : Ils auraient commencé leurs folies plus tôt.

-Je pense que je t'aurais giflé..., fit il en manquant cruellement de sérieux, en effet il ne croyait pas du tout à sa supposition, -Non en fait je crois... que je t'aurais laissé faire et je t'aurais peut être même incité à me sauter dessus......

Les ongles enfoncés dans sa peau ne gênaient pas le populaire qui ne s'en trouvait que plus excité puisque cette réaction était le témoin du plaisir qui traversait son amant à l'instant même où il le torturait en jouant sur sa virilité sans aucune gêne. Oui il le savait, c'était en partit de sa faute s'il excité temps son meilleur ami, d'ailleurs il n'était pas près de s'arrêter. Le plaisir qu'il éprouvait rien qu'en tripotant son amant jusqu'à l'extase était tel qu'il en frissonner. Mais enfin ça avait beau être de sa faute, c'était Kaede, avec la réaction de son corps sous les caresses, qui donnait au populaire l'envie d'abuser de sa situation de pouvoir qu'il avait pour le moment sur son amant tout tremblant.

Allongé sur son grand lit qu'ils étaient entrain de baptiser avec ardeur, Jun profita sans retenue du plaisir que provoquait les lèvres de Kaede sur son membre brûlant où le désir pulsait de plus en plus fort en attente de l'extase que Kaede prenait le temps de libérer. Cette nouvelle sensation le faisait trembler tout entier malgré l'effort qu'il faisait pour contrôler son plaisir qui menacer d'exploser à chaque mouvement des lèvres humides de son meilleur ami.
Son corps échappa finalement à son contrôle et à contre coeur, même si le plaisir était immense, il sentit sa semence se déverser entre les lèvres de son meilleur ami. Inquiet de sa réaction, il avait tenté de le repousser et le scrutait maintenant avec une moue interrogatrice et des joues en feu, tout en reprenant son souffle et en essayant de calmer ses tremblements. Bon sang Kaede tu me rends dingue.

-… ça ira… t’as pas mauvais goût…

Un sourire apparut sur le visage d'un Jun rassuré lorsque la réponse de Kaede se fit entendre, se déposant sur les lèvres du blondinet comme les lèvres du gothique qui lui offrit un baiser tendre qui fit fondre le coeur du populaire comme du chocolat. Mais Jun ne resta pas longtemps chocolat fondu et attira soudainement son amant à lui, la voracité reprenant le dessus pour mordre le cou d'albâtre qui se tinta d'un rouge pâle lorsque Jun relâcha sa prise peut après l'exclamation de Kaede en sentant la morsure. Les bras du blondinet allèrent se nouer autour du cou décoré de jolies marques rouges by Jun Masato qui frissonna violemment en sentant des doigts vicieux se resserrer sur ses petites fesses dorées. Un gémissement retenu tant bien que mal accueillit la pression de ces doigts qui se resserraient fortement et d'autres suivirent alors que Kaede s'occupait de faire monter le désir du petit corps ambré du populaire en s'attaquant traîtreusement aux petites pointes de chaire durcies au moindre contact que leur offrait Kaede.

Sous la langue taquine du gothique, Jun sentit son corps se tendre de nouveau alors que l'image d'un Kaede vulnérable et soumit au plaisir que lui procurait le populaire revenait devant ses yeux. Lentement, tout en dégustant cette image et en laissant les idées germer dans sa tête, le populaire se mit à onduler lentement sous le corps pâle de son partenaire et se frotter le plus sensuellement possible à lui alors que le jeune homme s'occupait de le marquer une nouvelle fois.
Il replia lentement une jambe et laissa Kaede se redresser en se tortillant, posant sur lui un oeil dévorant en se léchant les lèvres avec un sourire malicieux. Ses mains quittèrent le cou du gothique, l'une alla immédiatement se loger dans ses cheveux, tendrement alors que l'autre alla pincer un des tétons de son amant pour le titiller un peu plus encore.

Il sentit alors une main glisser vers son intimité offerte par la jambe replié du populaire qu'il écarta légèrement au fur et à mesure de l'approche de cette main qui désirait retrouver l'antre brûlant et étroit du populaire. Le simple fait de sentir les doigts de Kaede tout près de cette zone intime et sensible, Jun fut parcourut d'un frisson. Cependant, le jeune homme n'avait pas oublié l'image qui réapparaissait de temps à autre dans sa tête et manquant de temps pour réfléchir, il laissa parler son instinct qui fit que soudainement les doigts dans les cheveux neige de Kaede se resserrèrent un peu fort sous le coup du pic d'excitation qui le traversa, l'autre main quitta les petites pointes de chaire pour aller stopper la main qui comptait aller titiller le populaire à l'intérieur.

-Attends...

La voix du populaire était toujours haletante mais elle avait quelque chose d'assuré. On aurait pu croire qu'il ne voulait pas continuer si on faisait abstraction de cette lueur désireuse qui enflammait son regard. Au contraire, Jun ne voulait surtout pas s'arrêter, il voulait juste surprendre son amant et se l'approprier entièrement. Aussi, il tira doucement la tête de Kaede sur le côté et sa jambe repliée entreprit de le faire basculer sur le côté et en un clin d'oeil, Jun se retrouva entre les jambes de son gothique avec un sourire vorace. Il jeta un oeil autour d'eux et repéra son jean qui par chance, pour Kaede, n'avait finalement pas voler si loin que ça. Il tendit le bras, empêchant en même temps son amant de se relever, pour glisser une main dans la poche du pantalon. Il resserra ses doigts sur ce qu'il désirait mais se garda bien de le montrer à Kaede. Il reposa alors son oeil sur celui ci en reprenant.

-Tu as raison... je meurs d'envie... de te faire part... de mes fantasmes...

Si quelques instants avant il avait eu l'air du docile petit dominé qui se laisserait prendre sans rechigner, maintenant Jun avait plutôt la tête d'un amant assuré, tendre mais gourmand qui avait la ferme intention d'aller au bout de ses idées. Certes il ne forcerait pas Kaede, ce n'était pas son truc et il y avait tout ses sentiments qu'il avait à l'égard du gothique qui l'empêchaient ne prendre ce qu'il voulait de force de peur de se faire détester, mais il comptait bien l'explorer totalement et comptait pour aujourd'hui au moins, forcer un peu les remparts que Kaede pouvait dresser devant l'idée exquise d'inverser les rôles.
Il posa un oeil doux sur le visage de son amant et, confortablement installé entre les jambes de son partenaire, il fit glisser sa main du cou de celui jusqu'à son bas ventre pour effleurer ensuite une nouvelle fois la virilité de son amant en se mordillant la lèvre. Puis lentement, il se pencha, ses lèvres refaisant le chemin inverse qu'avait parcourut la main dont un doigt appuyait maintenant doucement sur le sommet mouillé du membre de Kaede. Sa langue acheva le chemin jusqu'à ses lèvres qu'il lécha avec application avant de s'approcher de l'oreille de son amant pour murmurer d'une voix chaude et légèrement rauque.

-Tu te souviens... ce soir là... dans cette chambre d'hôtel... tu m'as dis que j'aurais tout... que tu me donnerais... tout ce que je voudrais...

Il donna un coup de langue sensuel sur le lobe mais ne changea pas de position, gardant ses lèvres près de l'oreille. Tout en parlant sa main avait prit appui sur le matelas alors que l'autre remontait une des jambes de son amant et glissait à l'intérieur de ses cuisses pour revenir titiller le membre toujours humide. A la fin de sa phrase, il déposa un baiser sur la joue de Kaede puis reprit à son oreille.

-Aujourd'hui... ce que je veux... c'est toi et...
*T'explorer... découvrir tout de toi... t'entendre crier... t'avoir tout entier... te posséder... et te voler ce que tu pensais ne jamais donner à personne. *
-...ta première fois...

A ses mots, ses doigts passèrent sur les fesses blanches et douces de Kaede et le doigt fin et légèrement mouillé glissa jusqu'à l'intimité de son meilleur ami alors qu'il souriait tendrement. Il posa donc le bout de son doigt sur l'anneau de chaire resserré et commença à le titiller et le caresser doucement sans chercher à entrer en lui. Prendre son temps et profiter de tout ce qui pourrait se passer chez son amant, à condition que celui accepte...

Today, you will scream my name and you will belong to me as you never belonged to all these girls before me.

[bouaaa et moi j’ai l’air de quoi avec mon « May you wish come true » ?! XD]

-Wait for me-

« Je pense que je t'aurais giflé... »

Kaede releva soudain la tête pour faire face à Jun, malgré le ton de la voix. Giflé ? Amusé par l’image d’un Jun justement en train gifler son partenaire, le gothique étouffa un rire. A sa place, il lui aurait simplement… refait la face façon puzzle pour rester dans le joli vocabulaire.

*Donc je t’aurais violé par la suite.*
« Non en fait je crois… que je t’aurais laissé faire et je t’aurais peut être même incité à me sauter dessus… »
-J’préfère quand même cette version. *Bon alors ça aurait été du ‘viol’ consentant… ça me plaît bien*

Enfin… ce n’était plus tout à fait du viol, à ce stade là.
Les tétons durcis au passage de ses doigts. Son corps échauffé sous le sien, contre le sien. La chaleur qui le tient dans attente de la prochaine vague de plaisir. Tout à l’heure, Jun avait paru embarrassé, derrière ses joues marquées par la montée de l’extase. Pour toute réponse, les doigts du gothique vinrent retrouver naturellement le chemin de l’intimité étroite de son amant. La jambe repliée de ce dernier s’écarta à la venue de cette main vicieuse, qui elle, captait déjà la chaleur de l’antre sacrée xD.

« Attends... »

Les doigts de Jun emmêlés dans sa tignasse venaient de se crisper. Quelque chose dans sa voix fit tressaillir le gothique, qui suspendit son geste en le dévisageant. Quoi ? Tu veux que j’arrête ? Qu’on arrête …dans cet état ? Captant son regard affamé, Kaede hésita entre reprendre son mouvement et s’écarter d’un coup avant de ne plus pouvoir se contrôler. Basculant sur le côté, le jeune homme à la peau diaphane laissa Jun agir à sa guise, en silence. Allait-il quitter le lit ainsi ? Dans ce cas, il ne serait pas le seul à être frustré. Non, à la place, son blondinet se retrouva entre ses jambes avec un sourire carnassier. Alors pourquoi allait-t-il récupérer son pantalon à cet instant précis ? Non ; il ne jouait pas les naïfs : seulement ce revirement soudain le surprenait. D’autant plus que son esprit n’avait jamais envisagé la suite que prendrait le cours des évènements. Il replia une jambe, puis l’autre, et se redressa sur ses coudes.

-…Jun ?
« Tu as raison... je meurs d'envie... de te faire part...»

Ça ne va pas. Son œil brille d’une lueur trop claire pour qu’il s’arrête maintenant. Kaede réalisa peu à peu où voulait en venir son meilleur ami. Il n’eut pas le temps de voir ce que renfermait la main du blondinet. Les fantasmes de Jun… bon sang. Le gothique s’imaginait-il des choses tout seul où est-ce que tous deux pensaient à la même chose, à cet instant précis ? Froissant légèrement le drap sous ses doigts, Kaede soutint le regard de son amant. Plus un air docile et obéissant ; assuré. Il frissonna.

« de mes fantasmes... »

L’autre soir, Kaede l’avait eu tout à lui. Jun.
Mais ils n’avaient pas forcément échangé. Sur le coup, avait-il été égoïste ? Peut-être bien que oui… peut être bien que non. La main du populaire descendit tranquillement, sur son bas ventre, pour effleurer plus bas encore, là où son désir pointait plus. Son corps répondit à ses touchers, -cette fois plus violemment que les autres fois-, peut-être parce qu’il se doutait de ce qui allait se passer. Peut être aussi parce qu’il l’appréhendait un peu. Cela n’empêcha pas le soupir s’échapper de ses lèvres lorsque Jun appuya le bout de sa virilité. Il dut se retenir. Ses gestes étaient d’une douceur sans pareille. Sa langue l’était encore plus.

-Tu te souviens... ce soir-là... dans cette chambre d'hôtel...

Cette nuit là, il l’avait fait.
Il l’avait fait non pas elle, mais à lui. A son meilleur ami. Ils l’avaient fait. Les moindres détails étaient restés incrustés dans sa peau, dans son corps, dans sa mémoire. Comment pouvait-il ne pas s’en souvenir ? La nuit qui avait marqué la fin d’une étape pour passer à une autre. Laissant ces souvenirs quelques instants pour se concentrer sur ce que disait Jun, Kaede se laissa faire, immobile et toujours réceptif. Il ferma un instant les yeux. Juste pour le plaisir de sentir le souffle chaud mêlé à la voix rauque, près de son oreille. De nouveau, il tressaillit.

« tu m'as dis que j'aurais tout... que tu me donnerais... tout ce que je voudrais... »

Il eut été de mauvaise foi, qu’il l’aurait nié. Mais non. Parce qu’il s’en souvenait que trop bien. Non ce n’était pas de l’égoïsme. Tout simplement, Kaede n’avait jamais imaginé, ni même envisagé de relever son derrière au profil d’un autre. Dans sa tête, il avait agit comme il savait le faire avec Jun, sans se poser d’autres questions. Pourquoi la pensée que les rôles s’inverseraient un jour ne s’était pas présentée plus tôt dans ses méninges ? Au lieu de fantasmer sur un Junjun sous tous ses aspects pendant ses journées avaient tellement travaillé ses méninges qu’il n’avait pensé à rien d’autre. Maintenant, alors qu’il le réalisait, il avait comme la vague impression d’être en état de mollusque, une poupée de chiffon.

« Aujourd'hui... ce que je veux... c'est toi et... »
*Attends ! Attends ! Laisse moi deviner ; c’est moi que tu veux ?* s’empêcha-t-il de laisser échapper, en coupant son amant. *C’est moi que tu veux… comme c’que je suis en train de penser ?*
« Aujourd'hui... ce que je veux... c'est toi et... ta première fois...»

Au creux de son oreille, la voix suave de Jun résonna. En fait, elle dut résonner un peu de partout, pour lui faire ressentir l’espèce de nœud qui se forma –ou se déforma- dans son estomac. Sans parler des vaguelettes bizarres qui remuèrent son bas ventre. Son cœur parut enfin reprendre le cours normal –et anormal au vue de l’accélération des battements qui s’ensuivirent-, lorsque quelque chose vint frôler ses fesses, une intimité inviolée jusqu’à présent. Enfin… ce quelque chose précis n’était qu’un bout de doigt légèrement humide, de toute évidence. Il tressaillit et chercha à se redresser autant que possible, sur ses coudes. C’est alors que ce même petit doigt se mit à le titiller, s’incruster un peu plus vers une cavité plus qu’étroite. Le gothique sentit son corps se tortiller d’un côté.

*Bordel tu fous quoi là Kaede ?*
*Tu vas te faire… maintenant ?*
-…Jun.

Il eut chaud.
Il faisait chaud dans la pièce, et Jun aussi était chaud contre lui. Et pourtant la chair de poule naquit sur sa peau pâle finement couverte de sueur à la préparation de leurs ébats à venir. Sa main saisit le poignet du gothique doucement, ce dernier se redressa complètement, repoussant le blondinet aussi tendrement qu’il put vu l’embarras dans lequel il venait de les mettre. Kaede regretta son geste dès le moment où il éloigna ce petit doigt curieux sur son éden inexploré.

-…attends. Jun… attends.

Il n’aurait rien dit que le « mal » était déjà fait. Laissant le poignet gracile s’échapper d’entre ses doigts, le gothique recula plus à l’arrière du lit. Le moment était plutôt mal choisi pour jouer le saint d’esprit, -saint, qu’il n’était d’ailleurs pas-. Il se sentait affreusement frustré et son bas ventre ne manqua pas de le lui faire sentir ; et, tandis qu’il avait l’impression d’un gout amer dans la gorge, il finit par faire face à Jun. Son meilleur ami devenu amant. Tenter de soutenir son regard était plus que gênant ; le bout de ses oreilles s’échauffèrent d’un coup, et ce n’était pas par plaisir cette fois. Se défiler ainsi ne lui ressemblait pas et le jeune homme à la chevelure neige eut lui-même peine à comprendre l’origine de sa réticence. Avait-il peur ? Non pas vraiment. Toutes les conditions étaient réunies pour passer le feu vert. (ça, c’était les vestiges du Code). Et pourtant…

-…Je m’y étais attendu... commença-t-il à mi voix, en détournant le regard. - …enfin que ça devait arriver d’un jour ou l’autre. *Bon sang, mais qu’est c’que je fous ? Mais quel crétin je fais.*

Crétin, crétin, crétin.
Rien n’était parfait dans ce bas monde, et Kaede le ressentit bien comme il faut pour la première fois. Des erreurs, il en avait fait en tout genre, comme tous les autres. Mais d’une situation aussi embarrassante… il ne s’en souvenait pas. Le pire étant que son corps trahissait encore son désir se retrouver contre la chaleur enivrante de celui de son partenaire.

-… Mais en fait…

En fait rien du tout, puisque Kaede n’avait rien à expliquer.
Il n’y avait tout simplement rien à rajouter, sur cette hésitation soudainement devenue barrière. Le rouge vint tinter le coin des joues du gothique. C’en était presque humiliant. Désolé Jun.

-… en fait je m’y étais pas préparé, termina-t-il en relevant lentement le regard vers le blondinet. Il se passa la main dans les cheveux pour y emmêler ses doigts, -signe d’un profond embarras. Dans les mangas, les personnages saisissent leur tête à deux mains, crient des immondices –les gros caractères en japonais que personne ne comprend et qui sont communément traduits par « @* !%&?★† », - et se bousillent le pied en balançant un bon coup sur le mur. Pourquoi cette référence soudaine ? Parce que c’était un peu l’état de Kaede à ce moment là. Malheureusement il n’était pas l’un de ces personnages et aucun mot ne lui vint à l’esprit pour rattraper ce qu’il venait de stopper net, de sa propre initiative. Et dans tout ça, Jun non plus ne devait pas être le plus enchanté des deux.

-… Je… *…erf…* –désolé Jun. murmura-t-il en ramenant ses genoux sous le menton pour tenter de calmer sa propre frustration.
-…excuse-moi.

-I belong to you-

_____________
[Mission complete ;p j’te laisse la suite, et j’espère que ça t’ira X)]

Et après la gifle ? Imaginer un Kaede rendu complètement fou par la frivolité d'un Jun rebelle était plutôt amusant. Qu'aurais tu fait mon ange, si je t'avais repoussé ? Tu m'aurais violé ? Tu aurais osé ? Franchement Jun ne savait pas quoi pensé de cette idée qui maintenant l'amusait mais qui lui aurait été d'un goût différent s'il avait été dans la peau du Jun résistant au désir de son meilleur ami. Cette idée de Kaede le forçant à faire toutes ses choses pas très catholiques venait de devenir une nouvelle source de fantasmes et le blondinet n'était pas près d'oublier les images qu'il venait de se dessiner tout seul dans sa tête. Parce que Jun à énormément d'imagination pour ses choses là. Mais lui aussi préférait la deuxième solution qui était d'ailleurs drôlement plus réaliste.

D'ailleurs lorsqu'on voyait dans quel état étaient les deux corps chauffés à blanc des deux garçons, c'est avec le plus grand mal qu'on imagine une scène où l'un des deux n'est pas consentant. Les réactions du corps de Kaede sous ses doigts trahissaient son plaisir, la chaleur qui émanait de sa peau pâle était à elle seule une source qui attisait le désir du blondinet. D'ailleurs celui ci se préparait déjà à l'accueillir en lui alors que les doigts de son amant tâtonnaient à la recherche de l'entrée de son corps. Recherche qui ne dura pas bien longtemps car ce fut comme si cette main coquine était attirée comme un aimant vers l'entrée encore resserrée de l'intimité du populaire. Mais malgré toute l'envie que celui ci avait, de sentir son amant en lui pour de nouveaux ébats brûlants, son corps réagit alors tout autrement, mettant en avant un autre désir qui bouillonnait chez le blondinet.
Voilà comment Jun ne laissa même pas cette caresse perverse débuter et comment il prit les devants pour se retrouver au dessus de son partenaire avec un regard dévorant et une envie qui l'enflamma littéralement. Il laissa planer autour de ses actions le silence de Kaede qui l'observait et le laissait faire tout en se redressant. Ce n'était pas bien grave, cette position n'était pas mauvaise.
S'il avait su la tournure que prendrait la suite, il se serait probablement arrêté immédiatement. Mais il n'est pas devin alors il continua, cachant comme un trésor la chose qu'il renfermait dans sa main et revenant s'occuper tendrement de son amant alors que celui ci l'interrogeait d'une voix exquise que le populaire savoura de la même façon qu'il était entrain de se délecter de l'allure qu'avait Kaede en ce moment même.

-…Jun ?
*Tu es adorable comme ça... tu me donnes envie... terriblement envie... *

Appréciant le frisson qu'il capta sur le corps de son amant, il ne s'était pas gêné pour murmurer d'une voix suave et sensuelle des mots qui laissaient entrevoir ses désirs. Il frissonna a son tour en voyant Kaede soutenir son regard brillant et en sentant ce corps à sa merci réagir peut être bien plus fortement que les autres fois, il dût se mordre la lèvre pour ne pas perdre le contrôle. Il était le plus doux possible, il ne voulait pas lui faire peur, lui faire mal. Il voulait lui donner envie. Sa voix chaude et désireuse était calme, surtout aucune brusquerie malgré le désir qui pulsait dans son membre et le contrôle qui menaçait de dire au blondinet ''Hasta la vista baby !'' et de se tirer en Chine pour transformer Jun en une flamme ardente de désir, déjà qu'il n'en était pas loin.

Il eu la brillante idée de rappeler à Kaede cette première nuit où ils avaient été plus proches et plus intimes que jamais, souvenirs qui firent frémir la peau du populaire légèrement contre celle du gothique. Intérieurement il regretta de lui avoir rappeler cette promesse mais les mots étaient sortie si naturellement de ses lèvres uniquement contrôlées par son désir qu'il n'avait pas eu le temps de réfléchir à leur impact.

Aucune réponse ne vint à ces mots qu'avait susurré Jun à l'oreille de son amant alors celui ci entreprit de faire glisser ses doigts vers l'antre vierge de son amant. Ses lèvres elles prirent le chemin de son cou, glissèrent sur son épaule pour déposer des baisers humides sur le haut de son torse. Kaede se redressa pas Jun ne s'interrompit pas pour autant, même en le sentant tressaillir, après tout, il était aussi passé par là et savait que la première fois était quelque chose d'étrange. Il en gardait d'ailleurs lui même un souvenir très particulier. Il le laissa se tortiller, cherchant à détendre cet anneau qui lui refusait naturellement l'entrée.

-…Jun.

L'intéresser eu à peine le temps de relever un peu le nez de ses baisers qu'il se sentait déjà une main se refermer sur son poignet pour éloigner le futur intrus et le jeune homme sentit son amant le repousser, certes sans méchanceté et plutôt tendrement malgré la situation, mais cette réaction avait, dès son commencement, figé le blondinet. Il ne résista pourtant pas lorsque son doigt s'éloigner de l'intimité de Kaede, il ne résista pas non plus lorsque celui ci le repoussa. Le populaire se contenta de se redresser pour poser son oeil sur le visage de son amant. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, insister par les mots au moins mais le gothique parla le premier et Jun referma la bouche.

-…attends. Jun… attends.
*Qu'est ce que.... *

Jun récupéra son poignet sans brusquerie. Il avait comprit, il n'était pas bête. Quand le populaire avait plaisanté sur l'inversion des rôles dans le hall d'entrée, il avait osé croire que l'attitude de Kaede n'était qu'une petite pique, ou que d'ici là, certes peu de temps c'était écoulé mais entre temps, peut être, il aurait pu le mettre en confiance pour lui faire ''passer le cap''. Sans lâcher son amant des yeux, Jun n'était pas encore capable de réfléchir. Il venait de se faire jeter par son meilleur ami et amant ? Non, non ne dit pas ça comme ça, au fond tu t'y attendais, il ne fait pas ça pour t'embêter et tu le sais. Il avait été doux, il ne l'avait pas brusqué, pas forcé et voilà que cette vierge effarouchée s'éloignait même de lui ? Arrêtes, tais toi, tu n'as pas le droit de juger comme ça et puis tu serais vraiment con si tu remarquais pas qu'il est gêné. Avait il peur de tomber enceinte ? La bonne blague... Bon sang fermes la Jun... si tu sors cette connerie à haute voix je sais pas ce que je me fais mais... Abruti, abruti, le pire des abrutis. J'en reviens pas d'être comme ça. C'est pas grave, c'était juste un essaie et il avait été peu concluant mais tant pis, ils étaient ensemble c'était la seule chose qui comptait alors pitié, pitié, calmes toi, ravales ta fierté et ne penses qu'à lui...

*Mais bon sang je ne penses déjà qu'à lui ! Excuses moi Kaede... je suis vraiment le pire des égoïstes... *

Jun serra les dents, baladé d'un sentiment à l'autre. Mais au fond était ce si grave d'avoir été repoussé. Il le savait, non en fait il s'était légèrement préparé au fait que Kaede refuse mais comme tout être humain, il avait espéré que tout ce passerait bien. Tout devait bien se passer d'ailleurs, il avait fait en sorte que tout ce passe bien.

*Qu'est ce que j'ai fait... Pourquoi tu t'éloignes ? Je vais pas te... *
-…Je m’y étais attendu... …enfin que ça devait arriver d’un jour ou l’autre.

Cette voix faible donna à Jun l'impression qu'il venait de se faire assommer par une poutre[XD]. En plus, son corps se consumait encore et demandait à son propriétaire de revenir se coller contre celui du garçon à la peau d'albâtre. Et ce sentiment d'embarras profond qui lui nouait l'estomac, l'intestin, les muscles et les tendons était désagréable dans la bouche du prince qui ne savait que faire et que penser. Et l'image de Kaede reculant, s'éloignant et mettant même un peu de distance entre eux, cette image là lui était insupportable.

-… Mais en fait…
*Normalement tu... ne devrais pas essayer de te justifier... c'est moi... qui devrais comprendre... *
-… en fait je m’y étais pas préparé.

Ce rouge sur ses joues acheva complètement le populaire. Qu'il était adorable comme ça, mais que c'était détestable de ne pas pouvoir le toucher comme il le désirait, pour faire rougir un peu plus ces petites joues pâles. Il ne savait plus très bien quel sentiment dominait l'autre et si c'était la frustration qui fit tressaillir ses épaules ou bien la vexation ou pire encore, l'attitude d'un enfant trop gâté à qui on aurait refusé un privilège. Mais en même temps il n'y avait pas que ça, et heureusement, et c'était grâce aux sentiments qu'il avait pour ce garçon qu'il se sentait terriblement mal. Il en venait à se dire que s'il n'avait pas forcé les choses, s'il avait sagement laissé Kaede lui faire l'amour, alors ils n'en seraient pas là tout les deux. Surtout que maintenant, même si il désirait toujours autant Kaede, il ne se sentait pas de revenir sagement sous son amant et à sa merci, à cause de cette foutue fierté et aussi de ce malaise qui le troublait.

-… Je… désolé Jun.
*Tais toi... c'est moi... je... *
-…excuse-moi.

Jun, qui ne l'avait pas lâché des yeux depuis qu'il avait recula, détourna enfin le regard après avoir vu Kaede se replier sur lui même et posa son oeil unique sur les draps froissés. Il déglutit en sentant son corps en feu, incapable de dire quelque chose. Pourquoi tu t'es éloignais, c'est encore pire de t'avoir vu mettre de la distance. C'est vrai, on ne force pas une première fois, et je ne t'aurais jamais forcé à cause de tout ça, tout ce que je ressens pour toi. C'est une question de confiance... de... confiance. Est ce que ça voulait dire qu'il ne lui faisait pas confiance ? Non ne commences pas à mettre en doute ce qu'il ressent et arrêtes de faire ta tête de mule.
Le blondinet s'assit sur le matelas sans un mot et remonta une jambe, assez pour cacher légèrement son bas ventre où le désir qui avait beau parcourir encore sa peau malgré tout commençait à s'évaporer, victime du chaos qui régnait dans la tête du blondinet. Finalement, le jeune homme laissa échapper un soupire contrarié, agacé contre lui même d'être intérieurement si dur avec son amant. Il commençait même à se traiter de tout les noms d'oiseaux pour avoir briser leur moment de bonheur pour une vulgaire pulsion. Sa voix s'éleva enfin, calme et la plus douce possible malgré sa déception. Il évitait par dessus tout de regarder la distance que Kaede lui avait imposer, pour lui c'était presque ça, le plus gênant, le plus vexant.

-C'est pas grave... t'excuses pas... *j'avais pensé... * ... J'avais juste pensé que tu... *me faisais confiance pour... ça... * ...qu'on aurait pu...

Imbécile. Ne venait il pas de se dire que la confiance n'était pas le problème ? Visiblement cette histoire le tiraillait est restait encré dans sa petite tête avec force.
Jun passa une main dans ses cheveux blonds toujours sans poser son oeil sur Kaede en se mordant violemment la lèvre jusqu'à devoir étouffer une exclamation de douleur. Il consentit finalement à lâcher son front qu'il avait serré drôlement fort finalement pour tourner la tête vers son amant et tenter un petit sourire rassurant, vrai ? Faux ? Qui sait.

-Mais c'est pas important... excuses moi... *je serais sage... la prochaine fois... * ...
*Maintenant qu'est ce que je suis censé faire... *
-C'était une idée comme ça... on est pas obligé... c'était... *une blague ? Malheureusement non... * ... désolé j'ai étais pris par... l'envie enfin c'est... tu vois... *comment te dire... * j'ai pas réfléchis...

Le blondinet tendit le bras, incapable de dire quoi que ce soit d'autre, quelque chose de plus constructif ou de reprendre ce qu'ils avaient commencé, effleurant du bouts des doigts le bras blanc de Kaede il chercha son regard, ses joues prenant une légère teinte rose. C'était trop gênant de se faire stopper par quelqu'un qu'on désir de tout son être et le malaise n'avait pas disparut. Sa voix, du début à la fin, avait été hésitante, ponctuée d'hésitations plus ou moins longues et qui pour Jun avait semblé durer des siècles. Le contact de ses doigts sur la peau de son meilleur ami et amant, aussi doux et faible avait il été, électrisa malgré tout le populaire qui laissa retomber sa main sur le drap et lâcha ce qu'il tenait dans l'autre avant de se lever en titubant légèrement, abandonnant la petite bouteille violette dont l'étiquette était écrit en français et contenait un liquide que l'on voyait légèrement par transparence. Il y avait pensé cette fois, il avait prévu, il n'avait pas voulu lui faire mal mais de toute façon aujourd'hui ils ne s'en serviraient pas.. Il retira le bandeau qu'il avait sur l'oeil pour le jeter d'un geste vif sur le lit et s'approcha du meuble le plus proche pour en sortir deux beaux yukatas dont un qu'il lança sur le lit pour Kaede avant d'enfiler le sien, bleu et argent, vraiment la classe quoi mais ça ne le consolait en rien et il avait bien envie de disparaître dans la salle de bain pour faire passer les frissons de son corps.

C’était un silence lourd, électrisant, et insupportable.
Le genre de silence qui dure en réalité quelques secondes mais qui donne l’impression de tendre vers des heures. Le poignet de Jun s’échappa de sa main avec douceur. Kaede ne put s’en vouloir qu’à lui-même. Il chercha à éviter l’expression qui se dégageait du visage fin de son meilleur ami, se haït d’y voir la mâchoire crispée, toujours derrière son silence clos. Un silence qui lui donnait l’impression de recevoir une suite de seaux d’eau glacée. L’humiliation était d’autant plus grande que le gothique agissait ainsi devant son cadet, bien que cela, il ne le réalisait que maintenant. A batifoler avec Jun sans se préoccuper d’autre chose, il n’avait même pas calculé ce petit écart d’âge ; après tout, il s’était habitué à le considérer comme son égal depuis tout le temps. Aujourd’hui pourtant, il sentait cette différence, et, aussi infime qu’elle puisse être, Kaede eut brusquement l'étrange sensation d'une distance inexpliquée, et se rendit soudain compte qu’il venait de renforcer cette impression en reculant de Jun, sous le coup d’un simple réflexe. Réflexe devenue grossière erreur. Décidément… il les cumulait toutes. L’embarras vint confortablement s’installer sur le bout de ses oreilles et ses joues, les tintant légèrement, juste assez pour que ça se remarque sans qu’il puisse le cacher. De toute façon, il n’y avait plus grand-chose à cacher, au point où il en était. Je t’en prie ne me regarde pas comme ça.

*P’tain… c’est pas comme ça que ça devait se passer…*

Non ce n’était pas du tout prévu comme ça. Il n’y avait rien eu pour qu’il tranche le cours des choses de manière aussi abrupte. Ils auraient pu continuer, et la suite se serait déroulée comme dans la puissante imagination des esprits les plus softs aux plus pervers, -en toute généralité-, sans oublier ceux, dont les regards passent discrètement par là. Il n’y avait assurément personne pour les déranger, la porte était soigneusement fermée à clef, et les deux garçons étaient là, tous les deux, plus intimes que jamais. Le seul défaut apparent à cet instant là, était justement qu’ils ne se trouvaient pas dans un conte de fées, et que ce qui aurait pu devenir féérique tourna à la sauce inverse. Certes ce n’était pas non plus un désastre avec pertes et fracas, mais c’était tout comme, dans les pensées confuses du jeune homme à la peau pâle. Et pour parfaire le tout, ce même fautif inconscient venait de se replier sur lui-même, comme ce qu’il faisait à chaque fois qu’un terrain devenait trop incertain à son gout. A chaque fois qu’il se sentait embarrassé, énervé, maussade ou de bonne humeur. Et cette désagréable habitude, -celle de ne partager avec personne ses états du moment-, tirait simplement ses racines de son égoïsme, sans parler de son caractère peu ouvert. Une fois de plus, il venait de faire son Kaede Hiroyuki. C’était ridicule de sortir des excuses, car elles ne changeraient pas grand-chose ; pourtant il le fit. Il n’avait malheureusement aucune autre raison valable à fournir, pour expliquer son geste, et encore moins pour son recul.

« C'est pas grave... t'excuses pas... »
*J’aurais préféré que tu gueules un bon coup à la place. Ou que tu m’empêches de reculer… Parce que c’est pas si anodin que tu l’dis. Ni pour moi, et encore moins pour toi. Arrête ça, c’est encore plus humiliant d’voir que ça sonne faux.*

Ah ouais ? Et grâce à qui ? Kaede déglutit en silence.
Jun avait fini par détourner son regard, et assis sur place, il finit par lâcher un soupire, qui acheva de réduire Kaede en petit bonhomme de Playmobile. -Ça c’était un euphémisme plaisant pour signifier qu’il avait l’impression de ce recevoir une paire de gifles, et cette fois, ce n’était pas aussi drôle que ce qu’il avait eu envie de rire tout à l’heure. Il n’y avait vraiment rien d’amusant, et dans le tournant du contraire, l’angoisse mêlé au doute venait de remplacer toute sensation de désir. La frustration n’en n’était que plus assommante. Et le calme exemplaire que donnait le blondinet en apparence devint presque terrifiant. Qu’était-il en train de se dire, en ce moment même ?

Les genoux ramenés sous le menton, Kaede sentit ses bras se crisper autour de ses jambes. Bouge. Bouge, serre-le contre toi et ne le relâche plus. …Toute la volonté y était. Mais son corps en décida autrement, immobilisé sous le poids de l’appréhension. Et… Kaede lui-même ne se sentait pas d’aller quémander de la chaleur auprès de son meilleur ami, pour le laisser finir ce qu’il avait entreprit.

« C'est pas grave... t'excuses pas... »
-… *Excuse-moi. Excuse-moi. Excuse moi.* résonna son esprit en retour.
« ... J'avais juste pensé que tu... »
*Je… c’est... Pardonne-moi. C’est franchement minable. Et ces excuses sont tellement pitoyables que... que ça m'horripile. *
« ...qu'on aurait pu... »

Le cœur au bord des lèvres, un douloureux battement força le gothique à détourner le regard sur le côté. Il avait confiance en son meilleur ami. Encore plus en son amant. Il avait toujours eu confiance en Jun, comme ce qu’il n’avait jamais autant cru en un autre. Alors pourquoi. Pourquoi, pourquoi…

*…pourquoi.*
« Mais c'est pas important... excuse-moi... »
*Tu blagues Jun ? Comment ça c’est pas important! Comment peux-tu rester impassible, à te retenir comme ça au lieu d’te lâcher un bon coup ! Crie, parle, assaille-moi de reproches mais épargne moi de ton silence ! P’tain… excuse-moi encore.*

Du coin de l’œil, Kaede entrevit le sourire qu’esquissa Jun pour le rassurer.
Il en fut franchement blessé. Le visage impassible, ses traits se firent distants, et le gothique soutint le regard de son amant.

« C'était une idée comme ça... on est pas obligé... c'était... … désolé j'ai étais pris par... l'envie enfin c'est... tu vois... »
*Jun, ça suffit, t’excuses pas. C’est moi… alors t’excuses pas.* Sa voix fut engloutie par le silence et leurs regards se croisèrent, incapables de s’accorder l’un à l’autre pour la première fois. Kaede sentit le passage des doigts de Jun, au moment même où il finissait par enfouir la tête contre ses genoux. Il en frissonna, de froid et de chaud en même temps.

-Arrête ça Jun… Cette fois, le temps passa trop vite. L’infime contact de son blondinet s’estompa aussitôt. Kaede ne le vit pas s’éloigner d’un pas accablé. Il ne le vit pas non plus lâcher ce qu’il tenait au creux de sa main. Il perçut un bref impact lancé sans ménagement sur le lit. Puis un bruit de porte –le meuble qui s’ouvre et se referme-, et des tissus qui tombent sur les draps.

-…J’voulais dire… arrête de t’excuser Jun…

Kaede sentit sa mâchoire se crisper.
Il aurait pu l’attirer d’un coup contre lui, impulsivement comme ce qu’il faisait lorsque les mots ne suffisaient plus pour franchir la barrière de la compréhension. Que ce soit la première ou la dernière fois, le gothique savait pertinemment qu’il ne se serait pas refusé à son amant ; d’ailleurs, même maintenant dans sa tête, ce n’était pas un refus. Mais il avait fallu qu’il laisse sa surprise prendre le pas sur tout le reste, comme un idiot. Et sur tout ce que Jun avait soigneusement préparé. Pour que tout ce passe bien entre eux... Pour lui. Kaede posa un regard presque médusé sur la petite fiole violacée. Pas besoin de lire la notice ni la marque pour voir quoi il s’agissait. Ses doigts saisirent la minuscule bouteille et il chercha Jun du regard. Un yukata avait été lancé là à sa disposition et l'héritier avait disparu de la chambre. Quel imbécile… il ne l’avait même pas entendu sortir. Kaede referma ses doigts sur l’objet et ses lèvres se resserrèrent. Cet enfant gâté dont il s’était entiché… il avait pensé à tout. A cette pensée, les battements contre sa poitrine se firent plus douloureux. Agacé contre lui-même, Kaede faillit envoyer le lubrifiant à l’autre bout de la pièce, contre le mur. Si au moins ce simple geste pouvait effacer et résoudre ce qu’il venait de faire.

-Bordel… lâcha-t-il en s’asseyant sur le rebord du lit. *Mais qu’est ce ce j’fous là.* (traduction= Pendez-moi)

Un soupir exaspéré s’échappa de ses lèvres.
Incapable de tenir sur place plus longtemps, il tendit la main pour saisir le yukata …et se ravisa au dernier moment. A la place, il choisit le bandeau qu’avait lancé Jun tout à l’heure.

« Et pour mon œil… Je ne vois que des formes extrêmement floues et ça me donne mal à la tête alors je préfère le laisser dans le noir tu comprends ? Mais ce n'est pas si grave que ça. J'y suis habitué » résonna la voix de Jun dans sa tête. Si proche qu’il se retourna, comme si son ange le sentait derrière lui, prêt à l’enlacer par surprise. En échange de cette absence, la porte refermée lui répondit de sa présence. Le visage du jeune homme s’assombrit aussitôt et il secoua la tête, pour tenter d’émerger de ses pensées. Jun était parti sans son bandeau… son œil le gênait-il? Se relevant sans conviction, Kaede finit par enfiler ses vêtements en silence, et de nouveau, son regard balaya la grande chambre de son meilleur ami, comme ce qu’il avait fait en rentrant dans la pièce. D’un côté, il voulait retrouver de suite son populaire et… s’excuser encore. De l’autre, il se sentait tout bonnement incapable d’aller lui justement lui faire face, lui et son échec. C’était trop humiliant. Ses joues s’enflammèrent davantage et il se retint d’aller assener des coups sur l’armoire où il venait de s’appuyer, en se mordillant la lèvre, poing serré contre le front.





*C’est n’importe quoi !* s’exclama une voix outré dans sa tête, en même temps qu’il ouvrait la porte de l’armoire d’un geste plus vif que nécessaire. Quelque chose de doux lui tomba dessus alors qu’il s’insurgeait contre ses propres pensées. *C’tait pas pareil ! J’faisais pas la vierge effarouchée ! Okay ? Okay. Bon dans ce cas explique moi ce que fait la tête d’un ourson éborgné ? *

Reculant légèrement, il tint à deux mains et à bout de bras, la tête de la peluche, dont le corps était absent. A cet instant, il se retint d’éclater de rire, mais c’était purement nerveux qu’autre chose. Peut être qu’il pouvait tenter de jouer celui qui n’a pas froid aux yeux et retourner voir Jun en lui rendant la tête du petit ours pendu. Non… le moment était mal choisi pour oser lui faire face en s’esclaffant pour effacer le mauvais passage. Désabusé, il ouvrit l’armoire en grand, qui s’ouvrit majestueusement en dévoilant des vêtements pendus aux cintres, encore protégés par le filtre, flambant neufs, -et que Kaede ne chercha pas à s’enquérir des marques luxueuses. Puis, des cartons, des cartons, et encore des cartons. A en croire que tout était préparé pour déménager. Pour laisser passer son amertume, il finit par tirer un carton, sans vraiment avoir l’intention de fouiller. Kaede se baissa et ouvrit la boîte, sans réellement faire attention à ce qu’il faisait, trop occupé à remuer ses souvenirs d’il y a quelques minutes à peine. Des magasines en masse.

*Bouah c’est que des gars!* ne put-il s’empêcher se constater en jetant un coup d’œil sur les couvertures. Machinalement, il reporta son regard sur des bras puis sur ceux, aux muscles bien saillants des mannequins. Jun aimait-il donc ce genre d’hommes ? De toute façon ces types-là paraissaient trop fiers d’eux-mêmes… et puis merde quoi, regarde-le en train de se la péter plus haut que son fion, avec son air de… erf. Eux au moins, ne devaient pas foirer leur coup au pieux… Rechignant à cette idée, Kaede eut une mine on ne peut plus résignée. Il aurait presque préféré tomber sur des magasines qui exhibaient une gente féminine -généralement choisie pour être… expressives-, histoire d’en profiter de voir un peu les goûts de son meilleur ami et amant. Et bah oui, le jeune homme ne se cachait pas le fait que son premier réflexe était plutôt de suivre discrètement du coin de l’œil le passage d’une jolie fille, que d’un …joli garçon. Quoi qu’avec Jun, il n’avait rien à redire. En y pensant, c’est vrai qu’il avait eut droit à un sacré pactole xD avec ce blondinet extravagant. Loin de se plaindre, Kaede sentit son égo remonter, à la simple image qu’il était le préféré de toutes et tous les groupies pullulant autour du populaire. La concurrence devait être rude dans les rangs, et lui, n’avait pas eu besoin d’aller se battre pour clignoter des cils le plus de fois possible en se dandinant –et encore heureux-, pour attirer l’attention de son amant. Ah que c’est bon, les vertus d’une amitié. Sans cette amitié, leurs chemins, à l’opposé l’un de l’autre, se seraient-ils non seulement croisés un jour ? S’affaissant légèrement, le jeune homme à la chevelure neige allait refermer le carton lorsqu’une petit image coincée entre deux piles de revues l’en empêcha : une photo.