You're mine, I'm yours.[Kaede =D][Hot xD]

La réaction du cadet fit rire Kaede.
Grommelant et réclamant ses menottes, il était d’un adorable devant les petites piques enjouées que ne manquait pas de lui tendre son aîné.

-Ha ha... très drôle..., marmonna Jun non content de se voir en plus charié.

Se relevant avec le jouet du populaire, Kaede ne put s’empêcher d’afficher un petit air victorieux mêlé à tout son amusement. Le blondinet se dégagea vivement lorsqu’il chercha à lui pincer les joues, et tira la langue. Face à ces attitudes de protestation –où de mêlait une certaine déception, le gamin d’autre fois fit sourire le gothique.

-Fais pas l’mignon, ça marchera pas, fit-il en le serrant contre lui, cédant à ses airs adorables.

Néanmoins, Kaede ne tarda pas à se détacher de cette brève étreinte, conscient qu’un geste vif de Jun suffirait pour inverser les rôles.

« Rends les moi Kaede...
–Biensûr… je te les rendrai. Mais j’préciserai pas quand…

Savourant son air intrigué, Kaede lui fit dos pour retourner dans la chambre qu’ils avaient partagé, pas plus tôt que cette nuit. Heureusement pour lui qu’il ne vit pas le léger tic qui anima la mâchoire du blond, lorsqu’il lui posa sa question. Le populaire parut d’ailleurs reconnaissant de retrouver son cache, pour reposer son œil abimé. Tout en prenant place à ses côté, il abandonna l’idée de renfiler son peignoir -plutôt inutile au vu de ce qu’il pouvait couvrir. …Bien que la vue plongeante n’en soit pas agréable, au contraire. Pourtant, ce qui préoccupa davantage Kaede fut de nouvelle fois, la réponse tardive du punk. S’il parut hésiter, c’est sur un ton anodin qu’il raconta son rêve.
Une hésitation un peu trop marqué –à moins que ce ne fut là l’objet d’une paranoïa inquiétante.

*…un lapin blanc.*

Est-ce qu’un simple lapin blanc pouvait voler aussi aisément l’attention de son meilleur ami alors qu’ils se trouvaient précisément sous la douche avec ensemble ? Déconcerté d’abord, Kaede le jugea d’un drôle d’air, et, d'un ton faussement pensif et ironique: -Faudra dans ce cas que j’songe à me transformer en lapin blanc, un jour…

Puis, d’autres pensées plus insidieuses vinrent envahir son esprit. Avoir peur d’un lapin blanc ? Etrange… mais pas autant que Jun se mette à penser à son rêve de cette façon.

-Mais je m’inquiétais absolument pas, rétorqua-t-il finalement en regardant ailleurs.
*Je dois vraiment être malade dans mon genre pour me poser autant de questions. Complètement stupide.*

Oui c’est cela. Tout à fait insensé de douter au moindre fait -les plus badins. Intérieurement, le gothique se reprocha d’être aussi méfiant envers tous les détails qu’il parvenait à relever. Après tout, Jun avait bien une vie à mener et Kaede ne pourrait pas tout de même pas se mettre à le traquer pas sur pas, comme un rapace tournant sur sa proie. Il lui faisait confiance après tout… -enfin. Confiance, certainement. Mais ne pas le traquer… c’est encore autre chose. Plongé dans ses résolutions du moment, la voix du jeune ho$mme à la peau dorée l’extirpa de ce remue-méninge.

« ...en cours de chimie. C'est irrémédiablement brûlé et je vois de moins en moins. Je ne vois que des formes extrêmement floues et ça me donne mal à la tête alors je préfère le laisser dans le noir tu comprends ? Mais ce n'est pas si grave que ça. J'y suis habitué. »

Kaede se tourna vers le blondinet. Les cours de chimie… des choses qui ne devraient pas exister si les enseignants n’étaient même plus capables de prévoir toutes les conséquences sur leurs élèves. C’était absurde de penser ainsi, mais le jeune homme aux cheveux neige balança une tonne d’insultes non formulées en silence. De toute façon, il n’avait jamais aimé la chimie. Néanmoins, il hocha imperceptiblement la tête à la question de son populaire. Il ne pouvait qu’accepter les faits et s’en vouloir de ne rien pouvoir y faire.
Le sourire du punk le conforta quelque peu, sans pour autant effacer toute la rancune sourde qui venait de s’installer au fond de son aîné. A ses yeux, Jun restait le même, toujours aussi sublime à regarder malgré tout. Mais ces foutus cours de chimie, tout de même, il aurait fallut les…
Kaede, ça suffit. Tu te souviens avoir envisagé de ne pas traquer ton ami à la trace, n’est-ce pas ?

« Tu es rassuré maintenant ?

Le sourire malicieux de Jun revint à la charge pour heurter et bousculer ses incertitudes. Leurs fronts se touchèrent alors que l’éternel joueur soupirait, presque exaspéré des inquiétudes de son amant. Grognant une réponse inaudible, Kaede se contenta de hausser des épaules, à mi chemin entre le mécontentement, et la raison qui le poussait à reprendre ses habitudes de je-m’en-foutiste. Son inattention se fit avoir par la poussée vive du punk, qui le fit basculer sur le lit. Plutôt bienvenue comme réaction, parce que se connaissant lui-même, Kaede serait parti tracer des cercles sur un coin de mur pour méditer à toutes ses réflexions.

-Rassuré, rassuré… marmonna-t-il allongé sur le matelas. *Je m’inquiétais même pas. Je posais juste quelques questions…*

Le seul point positif étant peut-être qu’il n’allait pas croiser les bras ainsi couché. Toutefois, il glissa un regard sombre vers Jun avant se résoudre à croiser les bras derrières la tête, s’étirant par la même occasion. Baillant à demi, il regarda le plafond avant de glisser une autre question, mine de rien.

-T’sais quoi Jun ?
*J’me fais l’effet d’être ‘une mère-poule’.* –eut –il le bon sens de ne pas dire. Il se reprit, un regard boudeur puis amusé sur le corps de son amant.

Tout en faisant cliqueter les menottes derrière sa tête, il finit par lui adresser un sourire un brin diabolique : -…Hm. Non rien finalement. Mais si tu dis que ça te fais mal d’enlever ton bandeau… t’as ptêtre encore mal à la tête …? Et dans tous les cas… j’peux m’occuper bien m’occuper de te faire passer ça, n’est-ce pas ?

Le gothique se redressa pour se rapprocher juste assez du visage de son meilleur ami et passa rapidement le bout de sa langue sur le long son nez. Puis, un index descendit le long du dos agréablement bronzé, alors que Kaede se tenait juste à côté de son amant. Ce même doigt parcourut les délicieux muscles du dos bronzé, pour s’arrêter pile sur le bas du dos, au commencement des fesses.

-Tu les veux vraiment… tes menottes ? lui souffla t-il juste en dessous du lobe.

Tout en lui mordillant l'oreille, sa main libre caressait les anneaux de fer réchauffé entre ses doigts. Tu veux vraiment savoir comment je vais te faire passer l'envie de penser à... un lapin blanc?

En effet, Jun n'était pas d'accord sur le fait quand plus de lui avoir voler son jouet avec lequel il comptait attacher Kaede, celui ci se permette de le charrier. Ce n'était pas méchant, Jun le savait, mais il était assez déçu que son plan n'est pas marché pour pouvoir sourire aux petites piques de son meilleur ami qui semblait beaucoup s'amuser de la situation. Son amant céda toute fois à ses bougonnements d'enfant gâté pour lui offrir une douce étreinte courte mais c'était déjà ça n'est ce pas ? Pendant cet instant où leurs deux corps étaient collés l'un contre l'autre, Jun tenta bien de récupérer les bracelets en métal mais rien à faire, Kaede avait comprit son idée et s'était écarté avant que Jun le puisse refermer ses doigts dessus. Encore une fois c'était comme essayer d'attraper de la fumée. Un peut comme quand des dragueurs aventuraient essayer d'attraper le populaire songea celui ci trop rapidement pour y prêter attention car déjà son amant s'éloignait de lui, laissant comme lot de consolation, une vue imprenable sur son dos pâle que Jun eu envie de griffer là, maintenant, tout de suite.

Le résultat de cette tentative raté vu que les menottes se transformèrent en l'objet d'un espèce d'accord. Comme Kaede avait remarqué sans mal son temps d'absence, Jun ne pouvait rien nié et en plus il ne voulait pas que Kaede se braque devant son silence, ça serait idiot et vu que son adorable amant était capable d'imaginer le pire très rapidement, Jun préféra ne pas se murer dans un silence idiot et inutile et raconta cette histoire de lapin blanc. Ce n'était pas un mensonge, il manquait seulement des détails. Sauf qu'après coup, Jun pensa que Kaede devait le trouver ridicule avec son lapin blanc et il eu un petit moment de gêne, très rapide, mais qui le traversa tout de même. Lui qui n'était jamais gêné de rien, il trouva cette sensation très désagréable.

-Faudra dans ce cas que j’songe à me transformer en lapin blanc, un jour…
-Pourquoi ? Pour me faire peur ou pour apparaître dans mes rêves ?

En répondant, Jun avait eu son habituel sourire taquin mais intérieurement, il se demandait comment Kaede avait prit sa réponse et s'il avait cru son histoire. Elle n'était pas fausse en même temps même si elle était complètement stupide. Son meilleur ami devait se demander d'où sortait l'animal et franchement, Jun se posait lui aussi la question.
Cependant Kaede n'avait pas fait de commentaire hormis celui qui démentait son inquiétude avec son habituel air je-m'en-foutiste qu'il fit sourire plus franchement le blondinet en le voyant. C'était du Kaede tout craché.

Quand Jun eu donné l'explication pour son oeil, Kaede ne fit aucun commentaire. De toute façon il n'y avait rien à en dire. Le jour où le médecin avait dit que le blondinet finirait aveugle de cet oeil, son père avait déjà tout dit, paniquant sur ce qu'allait devenir son fils talentueux en sport puisqu'il était arrivé dans un classement élevé. En passant, l'oeil de Jun ne l'avait pas gêné du tout pour augmenter encore, mais ce jour là, son père avait clairement montré un intérêt plus grand pour les performances de son héritier plutôt que pour son fils lui même. Le populaire s'en était douté mais un petit « Comment tu te sens ? Tu as mal ? Tu verras ça va passer. » lui aurait sûrement fait plaisir et aurait fait fondre légèrement la glace entre lui et son géniteur.

Toujours assis, Jun se concentra sur le visage de son gothique qu'il avait poussé sur le lit pour le secouer et lui remettre les idées en place. Ça avait marché, du moins de ce que Jun pu voir et tant mieux parce qu'il ne voulait pas voir Kaede dessiner des cercles dans un coin de la pièce, c'était vraiment pas le moment.
Il eu un sourire amusé en l'entendant marmonner et posa un doigt sur le bout de son nez.

-Du moins... tu es satisfais d'avoir eu des réponses.

Leurs regards se croisèrent, celui de Jun brillait de nouveau de sa lueur taquine et sans remords, devant le nez de son amant, il promena son oeil bleu sur le corps étendu près de lui, détaillant chaque parcelle de peau, comme une flamme qui lèche le bois dans une cheminée, son regard se faufilait partout. Un seul oeil mais terriblement observateur et semblant apprécier ce qu'il voyait. Du bout du doigt, Jun partit de la naissance du membre de son amant pour remonter, dessiner un cercle autour de son nombril puis reprendre son chemin vers le haut du corps du jeune homme. Un cercle autour de chaque petit morceau sensible de chaire rosée puis le doigt alla échouer sur les lèvres du gothique pour les effleurer.

-T’sais quoi Jun ?
-Non mais tu vas me le dire ?
-…Hm. Non rien finalement. Mais si tu dis que ça te fais mal d’enlever ton bandeau… t’as ptêtre encore mal à la tête …? Et dans tous les cas… j’peux bien m’occuper de te faire passer ça, n’est-ce pas ?

Il n'avait pas sut ce que Kaede désirait dire au départ mais ce qu'il prononça à la place fut tout aussi intéressant pour les oreilles du blondinet qui devint sagement attentif. Il le dévisagea avec une moue intéressée et laissa le gothique s'approcher de lui. Son visage s'éclaira d'un sourire amusé en sentant le bout de la langue sur son nez, il voulut la happer entre ses lèvres mais n'en eut pas le temps. Son corps fut agité d'un frisson alors qu'un doigt malicieux descendait le long de son dos, s'arrêtant juste au dessus de ses fesses. Jun s'était légèrement cambré en se mordillant la lèvre, se délectant du tracé de ce doigt taquin.
Sa peau frémit une nouvelle fois alors que le souffle de Kaede se fit sentir dans son cou, juste au dessous de son oreille pendant qu'il murmurait des mots qui laissait entendre une perspective alléchante.

-Tu les veux vraiment… tes menottes ?

Jun se mordilla la langue, sa main alla se promener sur la cuisse de son amant, glissa vers ses fesses alors que ses lèvres se posèrent sur sa joue pour glisser lentement vers son cou pour y déposer des baisers légèrement humide quand la langue du populaire désirait s'y mêler.
Sans se douter que Kaede avait probablement le lapin blanc en travers de la gorge, il avait bien fait de ne pas parler du majordome visiblement ^^, Jun murmura d'une petite voix sensuelle.

-Ça dépend comment tu compte me les rendre... Je crois deviner que tu as une idée en tête petit démon...

Sur un ton théâtrale et très exagéré, avec une moue remplie d'innocence mais un oeil avide posé sur son amant, Jun déclara.

-Je suis à l'agonie ! Je t'en supplie fait quelque chose... Délivre moi de ce mal de tête insupportable...

Les derniers mots par contre furent murmurés dans le creux de l'oreille de Kaede et une fois la phrase achevé, le populaire alla croquer le lobe de l'oreille de son amant avec un sourire satisfait avant de se reculer, un peut de lui, cherchant les menottes des yeux. Zut.... est ce que ça voulait dire qu'il allait être prit (ahem...) à son propre piège ?

Mais tant que c'était Kaede... il tomberait dans tout les pièges qu'il voulait.

Que croire.
Cette histoire de lapin blanc était un peu tordue sur les bords, mais qui n’a jamais fait des rêves dépourvus de sens ? D’autres questions persistèrent dans son esprit tout en se heurtant à son propre silence. L’idée désagréable que son meilleur ami pouvait lui mentir ne lui convenant pas, Kaede mit en sourdine à sa paranoïa grandissante. Tant pis. Ses interrogations trouveraient bien l’occasion de sortir plus tard, à un moment ou à un autre. Jun avait au moins eu la vivacité d’esprit de ne pas lui dévoiler tout le fond de son rêve, et bien heureusement.

« -Pourquoi ? Pour me faire peur ou pour apparaître dans mes rêves ? »
-. . . pour t’faire peur évidemment, se contenta de répondre le jeune homme ironiquement, en haussant des épaules.
*Idiot. Tu sais très bien c’que je pense… Et que si j’avais pu, j’serai même allé empiéter sur tes rêves.*

Accorder un peu plus de confiance aux autres ne lui ferait pas de mal de temps à autre –se surprit-il à penser. Il ne pouvait quand même pas se résoudre à passer au crible toutes les paroles de son entourage, après tout… A cet instant, s’il avait pu lâcher un soupir de lassitude, Kaede l’aurait probablement fait sans se gêner : sur ce coup là, il s’agaçait lui-même sans grande raison apparente. Face à lui, le blondinet avait retrouvé un air malicieux ; d’ailleurs, c’est dans ce même état d’esprit qu’il lui posa un doigt sur son nez, tout sourire. Décidément. Comment lui en vouloir, à celui là ?

« Du moins... tu es satisfait d'avoir eu des réponses. »
-Hm hm. *Il le fait exprès? Où est c’que j’ai l’air satisfait pour de vrai?*

D’un œil d’expert et appréciateur, Jun le détailla de tout son long et Kaede eut l’impression d’être sondé de part entière. Que son œil droit soit masqué ou non, le populaire gardait toujours ce regard capable de détourner l’attention du premier passant au coin de la rue. Un frisson de plaisir qui électrisa le gothique, et cet effet redoubla par le passage du doigt au dessus de son corps. Bien qu’il ait voulu que ce contact s’allonge un peu plus, le mécontentement obligea le jeune homme au teint pâle à se redresser pour se venger d’une autre manière. Les menottes, toujours présentes dans sa main, attendaient aussi sagement que possible de se renfermer sur son futur prisonnier. Tandis qu’une petite moue retenue se lisait sur le visage du blondinet, Kaede lui soumis une nouvelle proposition. Une proposition quelque peu vicieuse en son genre, puisqu’elle s’ensuivrait de conséquences, quoique Jun puisse en dire.

« Ça dépend comment tu compte me les rendre... Je crois deviner que tu as une idée en tête petit démon... »
- Une idée … ? Pas qu’une seule si ça peut te rassurer mon ange. *ni aussi douces que cette nuit d’ailleurs…* murmura-t-il sur le même ton, alors qu’il sentait le dos de son ange se cambrer.

Un sourire fauve anima les lèvres pendant qu’il rejetait lentement la tête en arrière, pour laisser tantôt les lèvres, tantôt la langue venir humidifier la peau claire de son cou. La main du blond glissa sur ses cuisses pour venir sur ses fesses, comme en guise de réponse. Cette douce caresse le fit se tendre en avant, et c’est sur un regard contradictoire de sa mimique enfantine que Jun vint chuchoter au creux de son oreille…

« Je suis à l'agonie ! Je t'en supplie fait quelque chose... Délivre-moi de ce mal de tête insupportable... »

…avant de la mordre. Kaede retint un hoquet de surprise et lut toute la satisfaction de son amant au travers de son œil bleu. Certes, le ton qu’il avait adopté avait été théâtrale, mais il n’en devenait que terriblement excitant au vu des circonstances. Le gothique lui lança un regard presque outré, et surprit celui de son meilleur ami en train de fureter pour trouver son jouet. Le sentant reculer, Kaede referma sa main inquisitrice sur l’une des fesses dorées, et la brusqua un instant tout en happant ses lèvres.

-…Où est-ce que tu t’échappes comme ça… ?

Puis d’un geste habile, tout en gardant ses cercles d’acier hors de portée, le jeune homme aux cheveux blancs mordilla le cou de son amant, et repoussa lentement, plus en arrière sur le lit. Kaede se glissa face à Jun tout en lui suçotant la peau tendre au creux de son épaule pour lui laisser une marque bien distincte ; et, d’une pression d’épaules, il le renversa sur le lit, plaquant les poignets de son blondinet contre le matelas avec un sourire espiègle et avenant.

-J’vais te faire oublier ce mal de tête, regarde… lui fit-il d’une voix doucereuse et soudain affamée, tout en l’obligeant à garder les bras au dessus de sa tête.

D’un mouvement vif, un des anneaux vint se emprisonner l’un poignet des poignets de la Jun, tandis que l’autre rendait un déclic en se renfermant sur le barreau du lit. Au fond, le gothique avait hésité à attacher les deux mains du punk mais une autre idée plus alléchante lui passa à ce moment-là. Même avec un seul poignet attaché, Jun était déjà son prisonnier, et savoir que ce petit prince particulier était tombé dans son propre piège fit étirer les lèvres du démon d’une manière libidineuse.

Tout en maintenant immobile la main libre de son meilleur ami, Kaede se pencha au dessus de son corps pour s’approprier cette peau ô combien douce et teintée à souhait. Sa langue ne se fit pas attendre et partant du menton fin de sa chère tête blonde, elle traça un sillage bien droit et rapide pour traverser son torse, son ventre plat et son bas ventre. Elle joua autour de la virilité de son membre de son amant, sans pour autant la daigner l’effleurer. Puis, rompant cette dégustation, l’ainé des deux se redressa pour dévisager son partenaire, d’un petit air victorieux.

-Alors… ça fait quoi de se faire avoir à son tour ? lui demanda-t-il en s’humectant les lèvres d’une façon provocante.

Soudain, l’éclat de la petite clé sur leur table de chevet scintilla, sous la lumière du jour. Laissant son détenu au lit pour quelques minutes, Kaede se releva faisant mine de l’ignorer, puis repoussa la clef sur le sol, la mettant hors du terrain de jeu de leurs ébats à venir. Puis lançant un coup d’œil par-dessus son épaule, l’ange noir balaya le corps de son opposé, tout en lui laissant profiter de sa nudité vue de dos. Il prit alors un air faussement déçu, et se passa la main dans les cheveux avant de s’étirer, comme s’il venait de se réveiller.

-Tu m’as l’air en pleine forme pourtant…

Revivifié, il n’avait qu’une seule envie : d’aller retrouver le corps sensuel de son amant. Sans le laisser transparaître, le métis alla fermer les rideaux, pour ne laisser qu’une lumière calfeutrée filtrer à travers, puis revint tranquillement après avoir ramassé sur son passage sa ceinture qui se baladait par là. Il se décida enfin à revenir sur le lit, où il saisit le visage de Jun à pleine main pour lui imposer un baiser brûlant de fièvre, regrettant que ce dernier se retrouve probablement à bouillonner de l’intérieur, sans pouvoir y faire grand-chose, fidèlement attaché.

-…Où est c’que tu as mal, hm ? lui souffla-t-il entre deux baisers.


Penché au dessus de son populaire, la main du gothique vint de loger dans son entrejambe, pour raviver un semblant de désir. Vicieuse, elle remonta encore pour aller effleurer les bourses puis redescendre entre les cuisses mine de rien. Sentir ces parcelles de peau sous les doigts éveilla la chaleur dans le corps du démon, et c’est dans un souffle accéléré par cet échange passionné de langue et de salive mêlés qu’il se détacha :

-Hm… donne moi une bonne raison d’venir te libérer… parce que maintenant… Je suis tenté d’te laisser à ton sort.

Puis sans laisser un moment de répit à son ami, Kaede resserra la ceinture noire autour de son cou et le tira d’un coup contre lui, autant que l’autre poignet attaché le permettait. Jun pourrait se débattre mais il resterait menotté aussi longtemps que le bon vouloir de son aîné le souhaiterait. Et d’ailleurs, rien qu’à l’imaginer se débattre impuissamment, anima les sens malsains du gothique. Puis, reculant sur le bord du lit là où Jun ne pourrait pas l’atteindre, il s’étendit sur le côté en s’accoudant, et se mit à détailler le corps de son amant dans toute sa splendeur. Le voir nu de cette façon, tiraillait déjà une faim qui ne demandait qu’à être assouvie. Cependant, il se résolut à dompter son désir, tout comme il le ferait avec son cher amant.

-Fais moi te désirer… et j’y réfléchirai peut être…[/color] chuchota-t-il, d’un regard sombre et sensuel.

Jun haussa un sourcil à la remarque de Kaede. Pour lui faire peur ? Il mentait, il le savait et c'est d'ailleurs pour ça qu'il avait jugé bon de ne pas parler de Riff qui s'était introduit dans ses rêves. Il ne voulait pas que Kaede le prenne mal, qu'il se braque ou qu'il se mette en colère. Trop possessif pour comprendre qu'un rêve n'était qu'un rêve, ou plutôt cette fois si un cauchemars, car il se souvenait clairement il avait eu peur à un moment où deux silhouettes c'était détourné de lui sans qu'il puisse les appeler. En tout cas il ne releva pas la remarque que son meilleur ami venait de lui faire, se contentant de le fixer de son oeil d'un bleu profond.

Lui ? Le faire exprès ? Presque. Il connaissait son meilleur ami, il savait que celui si s'inquiétait sans cesse pour lui, ça, ça n'avait pas non plus changé depuis qu'ils étaient enfants. Jun en était flatté car c'était probablement l'une des rares personnes à avoir l'intérêt du gothique, et chez lui, c'était encore plus fort que du simple intérêt, c'était encore mieux. Et Jun était loin de penser que ça pourrait devenir étouffant, après tout s'il appartenait à Kaede, celui ci lui appartenait tout autant, quoi qu'en dise le gothique.

-Une idée … ? Pas qu’une seule si ça peut te rassurer mon ange.

Jun n'était pas persuadé de l'attitude à avoir. Devait il demander, comme ça, à tout hasard, si c'était une bonne idée. La curiosité commença à le dévorer lentement en se demandant ce que son amant avait dans la tête. Son oeil curieux laissa cependant voir une trace d'appréhension, n'étant pas sûr d'avoir son mot à dire, il entreprit des caresses, sans pour autant se douter qu'ils allaient jouer à l'arroseur arrosé et qu'il serait surprit de voir qui serait coincé dans les bracelets métalliques. D'ailleurs il n'avait pas prêté attention au hoquet de son ami tant il était occupé à chercher discrètement son jouet. Il tenta de s'enfuir des bras de son amant mais celui ci trouva amusant de le bousculer un peu en serrant ses fesses dans sa main qui se faisait moins douce. Jun étouffa un petit hoquet outré à son tour et tous commentaires fut stopper par les lèvres de Kaede qui emprisonnèrent les siennes.

-…Où est-ce que tu t’échappes comme ça… ?

En réalité, Jun avait prévu de s'éloigner un peut le temps de trouver un moyen pour récupérer ses jolis bracelets mais Kaede en décida autrement, le faisait reculer un peu plus sur le lit tout en marquant sa peau qui fit lâcher un soupire d'aise au populaire, laissant aux lèvres du gothique l'accès de son cou sans la moindre résistance. Le problème c'est que son corps n'en avait aucune non plus, de résistance, et en moins de temps qu'il ne faut pour dire ''Kaede'', Jun se retrouva plaqué contre le matelas, bras coincés au dessus de la tête. Il n'allait pas osé ? Jun serra les dents en remarquant que son amant avait l'air de très bien savoir ce qu'il voulait et qu'il avait l'air d'avoir terriblement faim.

-Kaede qu'est ce que...
-J’vais te faire oublier ce mal de tête, regarde…

Un cliquetis inquiétant tinta aux oreilles du populaire et son poignet ressentit le métal chauffé par le contact de Kaede tout autour de lui. Il était entrain de se faire attacher par son amant alors que c'était Kaede qui était censé finir dans les menottes. Jun voulu tirer avant que son amant passe la chaîne autour des barreaux du lit pour lui coincé l'autre main mais Kaede ne lui attacha qu'une seule main. Il étouffa un gémissement de douleur quand le métal vint s'enfoncer dans sa peau alors qu'il avait tiré un peut trop fort sur son jouet. Le sourire de son ''tortionnaire'' le fit frissonner et il sentit son autre main se faire bloquer par le démon qui était de retour.
Jun était entièrement consentant mais être bloqué comme ça ne lui plaisait pas alors monsieur lançait un regard de reproche et revêche à son geôlier dont la langue parcourait délicieusement son corps à sa merci. Le populaire se tortilla, essayant de cette façon, de s'opposer un peut à kaede et de ne pas lui laisser voir qu'il avait gagner. Il détourna les yeux pour l'observer d'un oeil noir, lui et son petit sourire victorieux alors qu'il était entrain de lui faire ressentir un état de frustration intense.

-Kaede ! Détaches moi ou fais quelque chose espèce de...
-Alors… ça fait quoi de se faire avoir à son tour ?

Jun se mordit la lèvre en voyant son air provoquant et se tortilla plus franchement pour essayer de lui échapper. Chose inutile, ce fut Kaede qui le laissa en plan sous le regard encore plus noir de Jun qui grogna de frustration. Il regarda avec désespoir les clés tomber sur le sol en se redressant légèrement, se délectant de cette vue vers laquelle il tendit les doigts sans pouvoir la toucher.

-Kaede revient ici tout de suite !

En forme ou pas en forme, Jun ne releva pas en agitant son poignet dans le bracelet qui commençait à lui rougir sa peau dorée. Les sourcils froncés, Jun fixa son amant d'un oeil qui laissait entendre qu'il ne serait pas le docile petit prisonnier cette fois et qu'il voulait qu'il revienne immédiatement contre lui. Il ne pouvait pas le menacer, évidemment, il n'était pas dans la bonne situation pour le faire. Jun se mordilla la lèvre en soupirant puis recula soudainement en voyant Kaede revenir vers lui avec une ceinture dans les mains. Jun le regarda, interrogateur et avec beaucoup d'appréhension, frissonnant d'excitation, de curiosité mais aussi en sentant la chaleur de son corps le torturait car il ne pouvait pas l'apaisait encore et en se demandant ce que son amant avait en tête. Pour tout soulagement, Kaede lui imposa ses lèvres en un baiser passionné et fiévreux au quel Jun répondit sauvagement pour se venger comme il pouvait d'être prisonnier.

-…Où est c’que tu as mal, hm ?
-J'vois pas de quoi tu parles...

Sa réponse était remplit de fierté et murmuré dans un grognement de frustration en fusillant son amant de son unique oeil maintenant animé d'une lueur sauvage. Cependant, malgré son air rebelle, il ne put résister aux échanges salivaires brûlants que son amant lui proposait et auxquels il répondit en cherchant à se coller contre lui. Chose qu'il ne put faire car la main vicieuse de celui ci, taquinant son entre-jambe sans remords lui provoqua une violente chaleur qui le fit trembler. Ses jambes tressaillirent et il se cambra légèrement, la respiration se faisant déjà plus haletante en laissant malgré lui des gémissements s'échapper de ses fines lèvres.

-Hm… donne moi une bonne raison d’venir te libérer… parce que maintenant… Je suis tenté d’te laisser à ton sort.
-Quoi ! Je ...

Sa voix fut soudainement coupée et ce qui se passa laissa Jun perplexe. La ceinture, il l'avait presque oublié mais celle ci avait refait son apparition. Pas devant ses yeux non mais autour de son cou sur lequel Kaede la referma sans laisser le temps à Jun de réagir. Le populaire, grimaça en se sentant emprisonné de la sorte et n'opposa pas de résistance quand Kaede le tira brusquement à lui, sentant la menottes lui agresser la peau mais il ne broncha pas. Cependant il n'avait pas l'intention de rester docile et il siffla entre ses dents, cherchant à retirer la ceinture de l'emprise de son amant et à libérer sa main du bracelet alors que l'autre profita de leur proximité pour griffer le torse de Kaede.

-Vicieux... Enlèves cette foutue ceinture !

Mais c'était comme souffler dans un violon, ses mots semblèrent de pas atteindre Kaede, ou du moins il ne s'en occupait pas, trop concentré à se mettre hors de porté de son prisonnier qui se démenait pour l'effleurer au moins du bout des doigts tellement il voulait cette peau blanche sous ses doigts. Après que cette main perverse l'ait caressé de cette façon, Jun sentait la chaleur de son entre-jambe augmenter drôlement vite et se répondre dans son corps qui fut secoué d'un frisson en surprenant le regard de Kaede sur son corps entièrement nu et, avec l'attirail qu'il lui avait mit, donnait une désagréable impression de soumission.

-Fais moi te désirer… et j’y réfléchirai peut être…

Jun serra les dents et lui lança un regard frustré. C'était un nouveau jeu mais Jun réagissait comme un gamin qui n'avait pas eu ce qu'il voulait, à savoir son amant emprisonné dans ses menottes. Cependant il céda devant le regard de Kaede et cessa de tirer sur la menotte qui lui lacérait la peau tout en jetant un regard sur les clés qui gisaient par terre et beaucoup trop loin de lui. Nouvel air théâtrale, un visage outré, Jun resta à genoux sur le matelas sans broncher.

-Tu me désires déjà ! Et après c'est moi le vicieux alors que tu me laisses frustré à devoir me faire plaisir tout seul...

Moue adorablement boudeuse, Jun n'étant toujours content de ne pas être libre de ses mouvements mais la chaleur était telle dans son corps, la frustration étant tellement désagréable, lentement il posa sa main libre sur son torse et sembla ré entendre le chuchotement de son amant qu'il ne pouvait pas toucher alors que c'était ce que son corps réclamait de plus en plus vivement.
Résigné à ne pas avoir tout de suite ce qu'il voulait mais ruminant intérieurement contre son amant joueur qui avait modifié ses plans, Jun fit glisser lentement sa main sur son torse doré en fermant à demi les yeux. Ses doigts fins s'attardèrent sur une des petites perles sensibles qu'il pinça entre ses doigts, les joues légèrement roses sachant que son amant ne se gênait pas une seule seconde pour le regarder sous toutes les coutures.

Sent son corps réagir, un peut plus lentement que lorsque Kaede le touche mais déjà énormément puisque le gothique avait prit soin d'éveiller son entre jambe et la douce chaleur du désir avant de s'éloigner de lui. Jun daigna enfin poser un oeil animé par la flamme de l'envie sur tout le corps de son amant en s'humectant sensuellement les lèvres tendit que sa main glissait sur sa peau ambrée avant de venir se glisser entre ses cuisses. Alors que ses doigts commençaient leurs caresses pour soulager cette virilité qui semblait brûler de désir et de frustration, Jun se jura qu'il ne laisserait pas la victoire à Kaede sans résister et lui montrer qu'il ne lui serait pas servit sur un plateau d'argent comme le gothique avait l'air de le penser.

Et tout en projetant dans sa tête mille et une façon de donner envie à Kaede de lui sauter dessus puis de lui résister et le faire languir pour se venger, Jun fit basculer lentement sa tête en arrière alors qu'il accentuait ses caresses sur son entre jambes, gémissant le prénom de son meilleur ami de ses lèvres humides et luisantes, son oeil fixant par moment son meilleur ami d'un air suppliant. Il en profita pour prendre cet air faussement soumis.

*Viens... Kaede... s'il te plait.... *

Assurément, Jun menotté, ce n’était pas n’importe quoi.
Même à demi-attaché, le blondinet ne semblait pas du tout être en accord avec le sort qui lui avait été consigné et c’était plutôt compréhensible : un petit prince qui avait toujours vu ses souhaits devenir réalité ne pouvait pas supporter se voir traité ainsi. Il s’agissait là de sa fierté, et se soumettre ainsi ne faisait pas partie de ses habitudes. S’il s’était montré plus ou moins docile jusqu’ici, ce n’était plus le cas, maintenant qu’il se retrouvait à jouer les prisonniers. Bougonnant et se tortillant à la moindre occasion, il offrait un beau spectacle aux yeux de son amant réjoui. Et voir son meilleur ami osciller entre des caprices enfantins et des moues rageuses, c’était tout bonnement adorable voire même attendrissant ; mais cette part de révolte et de faim qui se lisaient dans son œil démentait son attitude, et Kaede se doutait bien qu’il devait être aussi assoiffé qu’il ne l’était –si ce n’est plus.

En tirant d’un coup sec sur ses liens, le punk ne fit que s’abîmer la jolie peau dorée qu’il exhibait avec tant de fierté, et il resserra tant bien que mal les lèvres pour ne pas laisser échapper une manifestation de douleur. Bien que maître de la situation, Kaede eut une pensée de regret –très brève- à l’égard de son ami gigotant pour se sortir de cette passe. Le jeune homme aux cheveux blancs lui caressa doucereusement la joue après avoir laissé sa langue longer son délicieux corps ambré.

-… J’penserai à te détacher…, se désola-t-il à demi, avant de rajouter une condition : si t’es sage…
*Continue à te débattre, tu es encore plus excitant, si tu savais…*

Savourant le regard noir que lui lançait son détenu, Kaede se grava cette image mémorable dans la tête pour y revenir dessus dès que l’opportunité se présenterait. Un si bel ange cloué au pieu, c’est une chose rare. Aussi, le démon décida de le faire languir, en s’éloignant de sa proie, pour écarter la clef qui aurait été son unique espoir pour fuir. Avant de se détacher du populaire, le gothique avait bien lu sans sa pupille étincelante, toute l’orgueil personnel qui lui interdisait de s’avouer vaincu. Une détermination qui s’efforçait de cacher sa frustration du moment.

« Kaede ! Détaches moi ou fais quelque chose espèce de... »
-Espèce de …? répéta-t-il très amusé tout en sachant que Jun devait lui aussi apprécier leurs ébats, sans le montrer directement.

-…prends tes aises mon ange… traite-moi de touts les noms que tu veux… fit-il en se retournant pour aller rabattre les étoffes de la fenêtre.
« Kaede revient ici tout de suite ! »
-Mais oui t’es beau Jun.

Sans se presser le moindre du monde, Kaede finit par retrouver son amant, qui ne semblait plus enclin à se soumettre aussi gentiment que lors de leurs premiers ébats. Ce message clairement passé à travers ce regard rebelle fit frémir le gothique de plaisir et d’excitation. Au fond, il ne se doutait pas que Jun chercherait à prendre sa revanche, tôt ou tard, que ce soit aujourd’hui ou non. Sa résistance sembla s’atténuer quand il le vit revenir avec une ceinture à la main, et ce dernier recula délibérément, appréhendant la suite ; pas pour bien longtemps puisque quelques secondes plus tard, il rendait un baiser enflammé à celui que lui imposait son aîné. La chaleur s’animait de plus en plus dans leur corps, et Kaede sentit le sien s’échauffer encore plus quand Jun fit mine d’ignorer sa question.

«-J'vois pas de quoi tu parles...»

Quel regard intense. Une estime de soi sans pareil brillait en cet œil, et celui qui le buvait en silence en frissonna de nouveau. Cette sensation s’amplifia devant l’air indiscipliné et sauvageon de son beau prisonnier, dont le corps se cambra en tremblant, sous la caresse exquise que lui proliféra son gardien. Son souffle s’accéléra, se joignant à quelques gémissements de plaisir. Il n’était pas le seul à se délecter des sensations procurées, et dans un accès de bien-être, Kaede tira vivement la ceinture qu’il avait apposée autour du cou de son amant, l’empêchant alors de finir sa phrase. En guise de réponse, le blond pesta derrière ses dents et lui griffa le torse comme un matou, arrachant à son tortionnaire un gémissement de douleur.

« Vicieux... Enlève cette foutue ceinture ! »
-…tu la portes très bien pourtant… glissa le gothique en reculant pour aller s’allonger à l’opposé du lit.

Outré Jun resta à genoux un moment, regardant d’un air dépité cette fichue clé qui gisait à plusieurs distances de là.

« Tu me désires déjà ! Et après c'est moi le vicieux alors que tu me laisses frustré à devoir me faire plaisir tout seul... »

Un air boudeur à croquer sur le champ, Jun s’attela néanmoins à la tâche, et formidablement bien. Sa main gracile coula le long de son torse et, les yeux presque clos, il se mit à rosir des joues, parti loin dans ses pensées les plus évocateurs. De son côté, Kaede se mordait déjà la lèvre, alors que son amant se pinçait la petite pointe rose de la poitrine, pour éveiller pleinement ses sens. C’est alors qu’il lui posa un œil vorace sur le corps clair de son aîné ; l’effet fut immédiat et le gothique eut l’impression de qu’une nouvelle décharge électrique se déversait partout les membres. En réponse silencieuse, le désir de son blondinet brûlait depuis déjà quelques instants, et alors qu’il l’entendait et le voyait se faire désirer en se prodiguant des caresses plus approfondies, Kaede sentit le sien darder sans trop tarder.

Au fond, il se dit qu’il devait être un peu maso sur les bords, à le regarder faire sans esquisser le moindre mouvement pour s’approprier la chaleur de sa peau dorée. Assister à ce spectacle sans y prendre part… quelle atroce torture. Sans en lâcher une seule seconde, Kaede sentit son souffle s’accélérer, le voyant rejeter la tête en arrière en gémissant son prénom. Quelque part, sa conscience savait pertinemment qu’il s’en mordrait les doigts de fondre peu à peu devant cette vision trop enivrante pour pouvoir être seulement vue. Un demi-sourire apparut sur ses lèvres qui ne demandaient qu’à aller se coller contre la chaire chaude de Jun. Ce même Jun qui l’appelait d’un air aussi soumis…
Laissant échapper un gémissement, Kaede se surprit à se demander depuis quand un corps masculin lui faisait autant d’effet. Peut être qu’il était attiré par eux depuis déjà longtemps, inconsciemment ? Non… pas exactement. Il n’y avait que son meilleur ami qui l’avait tiraillé dans ce monde. A le voir réagir qu’aux faits et gestes de son complice d’antan, on aurait pu se dire qu’à ce stade là, il allait finir Junitophile… Mais aussi renfermé et distant qu’il soit, Jun avait été -et continuait à être- le seul entêté qui parvenait à le déloger de son antre isolé, quoiqu’il arrive. A bien penser, c’était peut être lui qui suivait Kaede, bien que sa possessivité laisse à croire le contraire ; toujours est-il qu’au final, cet adolescent aux allures de prince arrivait à le ramener à lui, que le temps qu’il mette pour le persuader de revenir soit long ou non.

Cette fois pourtant, Kaede ne se fit pas attendre davantage pour sortir de ses murs, et, n’y tenant plus, il se redressa pour s’emparer de son amant, trop tentant et trop désirable pour pouvoir le laisser jouir tout seul sous ses yeux. Tout en s’humidifiant les lèvres de nouveau, l’ange à l’aura sombre s’avança, comme absorbé par un champ magnétique. Et, tout en se retenant de s’y jeter dessus, le gothique lui lança un sourire empli d’un désir brûlant, puis s’avança petit à petit tel un vautour qui tourne lentement autour de sa proie. Puis il fondit.

-J’suis pas un vicieux… nia-t-il d’une voix rauque en attrapant le pan de ceinture pendant au cou du punk. -…J’te laisserai pas rester frustré jusqu’au bout...

Il le força ainsi à approcher son visage du sien pour aller l’embrasser plus sauvagement que jamais. Trop affamé, son désir pulsait déjà dans son bas ventre. Jun avait vraiment des vertus aphrodisiaques sur lui ; un jour, il le lui dirait, lorsque sa tête serait plus au calme. Probablement que ce « m’as-tu-vu » lui rendra un sourire espiègle, en lui disant qu’il le savait déjà. Peu importe, il lui répèterait quand même.

-…j’te fais juste attendre haleta-t-il, -…et c’est pour mieux te délivrer…

Ne se préoccupant pas de la main libre de son cadet –qui surement viendrait chercher sa part sans tarder-, Kaede repoussa son blondinet en arrière. Il se savait en position de force et en profitait tant qu’il pouvait, préservant chaque instant sans se lasser. Le démon se pencha avidement sur le corps ambré de l’ange détrôné et, visant la virilité gonflée de désir, il joua d’abord du bout de la langue sur le long de la verge, puis insista sur le gland. Sentant un plaisir monter vivement en lui, le gothique sentit son propre membre exprimer son envie du moment.

…maintenant que j’ai envie d’toi… commença-t-il, coupé par ses propres souffles.

Abandonnant la friandise durcie sous ses lèvres, le prétendu vicieux entreprit de la laisser dans cet état, en se redressant. Kaede croisa alors le regard de son meilleur ami, qu’il gratifia avec un sourire carnassier. Puis, sans lui demander son avis, il le força à replier les jambes et glissa une main entre ses cuisses, pour en pousser une sur le côté et l’écarter de sa jumelle. Avide d’en avoir toujours plus et davantage, le gothique se glissa entre elles, et commença à onduler le bassin, frottant son membre contre celui de son amant, simulant la pénétration pour voir autre chose que l’air outragé de son ange grognon, et de le rendre un peu plus dingue.

-…laisse moi te dévorer comme il se doit…

Ce disant, il passa une main entre leur deux corps, pour sentir l’érection bien présente de son amant, avant de caresser les fesses tendres du blond. Il lui prit ensuite les jambes et les maintint sur ses épaules, jouissant de la vue imprenable sur son petit éden violé. S’appuyant sur les jambes du populaire, Kaede alla lui voler les lèvres tout s’enfonçant en lui dans un gémissement à peine retenue.

A la différence Jun, Kaede avait toujours été le plus impulsif des deux, et le plus spontané dans sa manière d’agir. Son meilleur ami, lui, adoptait ce même style mais dans sa façon de parler et d’aborder les choses. En soi, c’était peut être un comportement plus réfléchi que le sien… Cela pour dire que, malgré toutes les pensées vengeresses qui avaient pu passer dans la tête de l’héritier, son coéquipier aurait quand bien même agi tête baissé pour se retrouver embourbé dans ses pièges. Quant à la suite ? Il aurait tout simplement avisé sur le moment.

-…Jun !

Tout en empoignant la hampe tendue du blondinet, il pilonna à petits coups l’orifice restreint, entre douleur et plaisir à la fois, les deux à l’état brut.

-… J’penserai à te détacher… si t’es sage…

Cette réponse n'était définitivement pas satisfaisante et ce n'était pas du tout ce que le populaire désirait entendre. Il voulait qu'on le détache là, maintenant, sur le champs, aimant de moins en moins être prisonnier à la merci du gothique. Certes il l'aimait, il ferait n'importe quoi pour lui et c'était le seul pour qui il accepterait d'être autant soumis. Mais au départ, dans ses plans, c'était Kaede qui était censé être attaché et non lui. Il savait aussi que plus il ferait son rebelle, plus Kaede le dévorerait des yeux mais ce n'était qu'une maigre consolation quand son corps réclamait le plaisir de la chaire, plus nourrissante que les regards dont il s'imprégnaient habituellement et même si ceux de Kaede valait tout les autres, il voulait sentir sa peau sous ses doigts, sous ses lèvres et contre son corps brûlant de désir et de fierté.

-Espèce de …?

Oui tiens c'est vrai ça... espèce de quoi ? Jun était tellement furieux de se retrouver prisonnier qu'il en perdait ses mots. Ou plutôt non, trop de mots lui venaient à l'esprit pour qu'il en choisisse un qui lui plaisait vraiment.

-…prends tes aises mon ange… traite-moi de touts les noms que tu veux…
-Mais oui t’es beau Jun.

Hein ? Mais c'est qu'il se moquait de lui ouvertement ma parole ! En plus de faire languir le populaire, le jeune homme ignorait ses remarques. Non pire, il s'en moquait ouvertement. Jun avait finis par serrer les dents et par se taire quand son meilleur ami était revenu avec un nouveau jouet dont Jun n'aurait pas soupçonné l'existence dans l'esprit du gothique. Mais c'était un peut tard pour réfléchir à la tournure de l'esprit de son amant, surtout lorsque celui ci lui resserra la ceinture autour du cou, coupant court ses réflexions et ses phrases. Kaede jouait avec lui comme bon lui semblait et malgré toute la volonté de Jun à ne pas lui donner tout de suite ce qu'il désirait, le jeune homme ne pouvait réprimer les frissons qui le faisait trembler du bout des oreilles jusqu'à la racine des cheveux. Il ne comptait quand même pas se laisser entièrement faire et quelque petits gestes, accompagnés de regards lourds de sous-entendus, annonçait la couleur de l'humeur de Jun en ce moment. Elle n'était pas dans les tons de la colère, mais plutôt de la rébellion, un peu comme un chat sur qui on aurait renversé un seau d'eau. Et pourtant, tout au fond de lui, il appréciait terriblement et en voulait plus. Son meilleur ami continuait de s'amuser, ne faisant pas un geste pour enlever la ceinture autour du cou de son amant, se contenta de petites piques pour titiller les ressentis de son amant dans cette situation pour le moins déroutante mais qui, la fierté de Jun en prit un coup quand il se l'avoua, plaisait au côté ''curieux'' du populaire.

Il dût se prêter au jeu mais finalement, ce fut plus plaisant qu'il ne l'aurait cru car du coin de l'oeil, lorsque celui ci n'était pas fermé sous l'effet des sensations qu'il arrivait à se prodiguer lui même, Jun observait les réactions de son ange aux ailes noires installées à l'autre bout du lit. Le populaire eu un petit sourire en voyant que celui ci se délectait visiblement de la vue et ne résistait pas à ses charmes même avec la petite distance qui les séparait l'un de l'autre. L'effet avait été immédiat, Kaede n'avait pas put supporter la ''torture'' en silence. Son souffle qui s'accélérait et le gémissement qu'il laissa échapper, Jun les entendit très nettement et ces sons si agréables à ses oreilles le firent frémir et accentuer encore plus ses caresses, ses doigts chaudes parcourant plus avidement son corps qui semblait sur le point d'irradier tellement la chaleur se faisait plus forte.
Quand Jun le vit se lever, il ne cessa en rien ses mains qui s'étaient atteler à combler la frustration que Kaede lui avait laissé par du plaisir. Par contre, il rouvrit totalement son oeil pour le clouer littéralement sur son meilleur ami qui s'approchait tel une panthère traquant sa proie, prise dans un piège dont elle ne cherchait pour le moment pas à s'échapper.

-J’suis pas un vicieux…J’te laisserai pas rester frustré jusqu’au bout...
-Je me comble très bien tout seul..., murmura le populaire avec une lueur de défis dans l'oeil alors que le gothique saisissait le bout de la ceinture pour l'obliger à approcher son visage du sien.

Avec la même lueur sauvage dans les yeux, Jun résista sur la ceinture, lui refusant ses lèvres et a proximité de son corps en premier lieu. Mais même si habituellement Jun avait une volonté de faire, voyant le désir pulsait entre les jambes de son amant et ses lèvres humides se rapprocher de lui avec envie, le populaire céda et laissa Kaede le dévorer de son baiser fiévreux qui trahissait la faim de son meilleur ami.
Le souffle de Jun qui avait déjà atteint un rythme qui trahissait son état, s'accéléra de plus bel quand il sentit le corps de son amant tout près du sien et lorsque leurs haleines chaudes se mêlèrent l'une à l'autre. Une nouvelle fois la fierté du populaire voulut le faire se redresser mais Kaede ne lui laissa pas le temps de réfléchir qu'il venait déjà apposer sa langue sur son membre brûlant, exhibant son désir avec fierté. La réaction de Jun fut brusque mais il ne la contrôlait plus, son corps se tendit en se cambrant alors qu'un gémissement bien plus fort que les autres glissa de ses lèvres entrouvertes qu'il humidifia d'un coup de langue rapide. -…j’te fais juste attendre…et c’est pour mieux te délivrer…maintenant que j’ai envie d’toi… . Les paroles de son meilleur ami le firent frissonner, entrecoupées de ses halètements, elles n'en devenaient que plus prometteuses. Cependant un grognement de frustration s'échappa de la bouche du populaire quand il sentit sa virilité complètement abandonné à son sort. Cet air bougon ne dura pas longtemps et Jun perdit environ 95% de son envie de résister. Sa volonté y était mais son corps le torturait beaucoup trop pour qu'il finisse par céder et écarter les jambes, le plus lentement possible tout de même. En sentant son membre frotter contre celui de son amant, Jun se mordilla la lèvre et sa main libre hésita avant d'aller se loger dans les cheveux de Kaede pour resserrer ses doigts fins sur la tignasse blanche avec la force dont il aurait dût normalement faire preuve en s'agrippant au drap. Il se sentait brûler là où leurs virilités se touchaient et ça en devenait presque douleur mais tellement, tellement agréable. Il en voulait soudainement plus mais sa fierté lui interdisait de supplier Kaede de passer à la vitesse supérieure.

-…laisse moi te dévorer comme il se doit…

Paralysé par le plaisir mais loin de se laisser faire complètement comme une poupée de chiffon, Jun analysait les faits et gestes de son amant d'un oeil critique malgré toute l'envie qu'on pouvait y lire et qu'il ne cachait pas. La main de Kaede l'électrisa, celle du populaire tira plus fort sur ses cheveux pour attirer sa tête en arrière. Il aurait donné beaucoup de chose, mais pas n'importe quoi, pour pouvoir aller mordre le cou pâle de son amant qui prenait appuie sur ses jambes pour... Non pas tout de suite, pas maintenant, il devenait complètement dingue... Jun savait, il le connaissait sur le bout des doigts, Kaede était de loin le plus impulsif surtout face à ses émotions... Et là, en ce moment même, personne ne pouvait douter des émotions que le gothique devait ressentir.
L'intrusion de son meilleur ami fut largement moins douce que leur première nuit et elle aurait arraché un cri de douleur à l'intensité incontrôlable si Kaede n'avait pas eu la bonne idée d'imposer un baiser à son amant. Jun avait fermé les yeux à s'en fendre les paupières pour supporter en silence la brûlure qu'il sentait à l'intérieur de lui, il en eu presque le souffle coupé. Il s'arracha littéralement aux lèvres de son amant pour essayer de reprendre son souffle, c'était peine perdue et le mouvement un peu trop brusque qu'il effectua, suivit des gestes de son amant, lui arracha une exclamation qu'il réussit à tenir au son d'un gémissement. En guise de réponse à cette brutale pénétration dans son intimité, Jun lâcha les cheveux de Kaede et planta ses ongles dans son épaule à la place avant de laisser retomber sa main qui alla s'agripper aux draps. Il avait l'impression d'entendre la voix et le souffle de son amant à l'intérieur de sa tête, son sang s'agitait et ses lèvres n'étaient plus capables de contenir les petits cris de douleur où pointaient quelques douces notes de plaisir. Il se sentait douloureusement resserré sur la virilité de son amant mais la précipitation avec laquelle il l'avait prit n'arrangeait pas les choses. Malgré tout, le corps de Jun s'arqua de plus en plus pour sentir le gothique de plus en plus loin en lui, il voulait n'être qu'à lui, il voulait que son amant s'immisce partout pour s'ancrer en lui. D'un coup, il en avait presque entendu son cou craquer, le populaire avait tourné la tête sur le côté et de temps en temps, ouvrait à demi les yeux pour regarder son amant. La sueur perlait sur son corps doré plus ou moins crispé en fonction de l'intensité des coups de reins de son meilleur ami, Jun ne pensait plus aux oreilles des voisins, de toute façon il aurait été bien incapable de se retenir de criait, surtout quand le doux prénom de Kaede venait à sortir de ses lèvres d'une voix douloureuse mais qui en réclamait d'avantage. Ils étaient loin de la sauvagerie transformée en douceur de la première fois, Jun s'en mordait parfois les lèvres mais jamais trop longtemps pour permettre à son amant d'entendre sa jolie voix gémissante. Lorsque le plaisir montait en pique trop rapidement, la main attachée de Jun voulait s'agripper quelque par, sur le corps pâle du gothique mais à chaque fois une douleur lancinante dans le poignet de Jun lui rappelait qu'il était loin d'être libre de tout ses mouvements. Quand son esprit revenait parfois sur terre, il écoutait, plus concentré, la voix de son amant, avant de se laisser emporter encore une fois par ses sensations. Il avait l'impression d'être sur des montagnes russes.

Le dernier looping fit raisonner la voix du populaire dans toute la chambre, un cri d'extase lorsqu'il se rendit en se cambrant plus fortement si s'était possible, la douleur et le plaisir se liant étroitement pour traverser son corps comme une décharge électrique de 2000volts(vive l'hyperbole !^^). Jun, essoufflé, se laissa retombé sur le lit, tremblant et encore bien secoué et bien trop incapable de réfléchir à quoi que ce soit maintenant. Secoué de petits frissons, le populaire bougea doucement ses jambes engourdies et entreprit de virer le gothique d'entre ses jambes pour reposer les siennes sur le matelas, fermant un instant les yeux en oubliant menottes et ceinture. A tâtons, le jeune homme chercha son amant de sa main libre, déjà désireux de le sentir à nouveau contre lui. Le souffle encore court, Jun murmura d'une voix rauque sans pour autant daigner ouvrir les yeux, essayant de remettre son cerveau en ordre.

-Bordel Kaede... des fois t'es... vraiment... une brute...

Et malgré sa fierté qui avait été atteinte, la douleur de leurs ébats, cette ceinture, son plan retourné contre lui, Jun eu un petit, tout petit sourire amusé. Il s'amusait beaucoup trop, il ne voulait plus le lâcher... Son Kaede...

-Je me comble très bien tout seul...
*J’vois ça…* aurait rétorqué le gothique avec un air narquois, s’il avait eu la tête au clair.

Ce n’était pas vraiment le cas.
Son corps, déjà loin de la raison, trahissait son désir qui ne demandait qu’à se déverser ; plus instinctive que cette première nuit, plus farouche et indomptée. Et justement parce que c’était Jun, il lâcha la bride qui en temps normal, refoulait ses émotions du moment. De son côté, Jun tentait de se dépêtrer de sa situation, non content de subir le revers de son propre jeu. La lueur de son œil bleu la trahissait, cette fierté brûlante et révoltée malgré sa posture. Si à plusieurs reprises, Kaede la ressentit clairement posée sur lui, son corps en frémit comme si le punk venait de l’effleurer à bout de peau. Ce regard vif et déterminé était une chose qu’il avait toujours appréciée chez son meilleur ami ; un véritable esprit rebelle quelque soit son jour, qui dévoilait bien son refus de s’avouer vaincu en toute circonstance. Sans parler de ce trait de caractère rengorgé par son estime personnel.
Ne pas se soumettre aux bonnes mœurs, voilà qui plaisait également au gothique depuis sa tendre enfance. C’était d’ailleurs avec Jun qu’il avait dépassé bon nombre de fois les limites instaurées par son entourage. Toujours plus loin, toujours plus inconnu et non autorisé: en soi, il en résultait une certaine sensation de puissance, dans le fait de pouvoir se targuer d’avoir outrepassé les frontières… Aujourd’hui, tous deux se retrouvaient dans un des jeux interdits, avec un brin de sauvagerie mêlé. Sur un nouveau terrain bien à eux, où l’un comme l’autre se cherchait sans relâche, pour posséder son semblable –ou opposé. Et c’est dans ce défi mutuel que s’embrasaient leurs sens, déjà bien stimulés.

La résistance Jun mit du temps à fondre, -et quand bien même ne disparut pas. Cette ténacité à toute épreuve ne fit que stimuler Kaede, et bientôt le blondinet se laissa également envahir par les violents plaisirs de la chair. Le corps doré allait au-devant de ses frustrations, et sa fierté fut enfin trahie par ses souffles saccadés et ses petits cris. Tandis que sa main se logeait dans la tignasse opaline du gothique pour s’y agripper plus fermement, Kaede se laissa tirer en arrière, trop occupé à ses impulsions ardentes. Corps tendus et haletants sans retenus, chacun y trouva son compte –hormis peut-être le fait que le blondinet se retrouve pris au piège |–pris, au premier sens du terme, (quoi que la seconde allusion ne tarda pas à arriver ;p)-|. Dans sa précipitation, Kaede n’y alla pas de main morte et s’en mordit presque les doigts en ressentant la douleur en retour. A y aller comme ça, aussi franchement à sec, il eut comme une impression d’avoir été brutal avec Jun, et avec lui-même par la même occasion. Non, finalement, ce n’était pas qu’une seule impression. D’autant plus qu’avec son excitation de l’instant, sa fièvre encore inassouvie ne pouvait se contenter d’un chaste baiser digne des petites amourettes de vieux couples… -ou de jeunes innocents. Or l’innocence, voilà longtemps qu’il l’avait délaissée.

Dans la montée brutale et douloureuse d’un plaisir sans nom, Kaede ne sentit pas les ongles qui s’enfoncèrent dans son épaule, s’oubliant dans le passage étroit et resserré de son amant. L’apogée qu’il avait connu la veille en toute douceur, s’était envolée au profit d’un instinct plus animal, et, c’est avec délice qu’il contempla le beau visage en sueur de Jun, crispé par la souffrance et le plaisir de ses allers-retours. Les voisins pourraient dire ce qu’ils voudraient, ce n’était pas trop le souci d’un démon déchaîné dans la chaleur moite d’une chambre. Sa voix joignit celle de son cadet alors qu’ils gagnaient tous deux les ultimes marches de l’extase en libérant toute la passion accumulée jusqu’à là. La main resserrée autour du membre sacré de l’ange blanc laissa écouler une giclée de plaisir entre les doigts alors que son opposé se déversait dans son être. Ce qui se passa ensuite passa ne parvint pas à s’imprégner dans l’esprit du jeune homme au teint pâle, qui roula sur le côté, éprouvé par la tempête de sensations passée.

« Bordel Kaede... des fois t'es... vraiment... une brute... »
-Ouais… ça doit être… mon côté refoulé… répondit-t-il en grimaçant, lui-même surpris par ses instincts de sauvageon.

Entre l’apaisement de la souffrance et le summum qu’il avait atteint, Kaede referma les yeux, le souffle rauque et les muscles encore tendus par l’effort. A côté de lui, la main libre de Jun revint se poser à tâtons sur son bras, comme pour rester en éternel contact avec son meilleur ami. Le corps en sueur, le gothique garda les yeux clos en attrapant cette main fermement, avec l’intention de ne plus la lâcher.

-…j’suis aussi brute… que ce que t’es vicieux… quoique…, il hésita, et, après une seconde de réflexion : *Non, pas autant…*

Intérieurement, il se demanda ce que lui aurait réservé Jun si son plan n’avait pas prit l’eau. Toutefois, rien n’empêchait au gothique de se sentir plutôt fier de son coup, et content par surcroît, d’avoir levé le pan qui cachait son caractère bien plus qu’impulsif. En tout prétexte, il eu un sourire narquois, -petit air railleur et habituel.

-Bon d’accord… j’suis une brute, mais qu’avec ceux que... hm. Avec ceux qui le méritent. finit-il en grommelant à demi.

En ouvrant les yeux pour se tourner vers son petit prince essoufflé, Kaede surprit un soupçon de sourire passer sur son visage. De toute façon, il le connaissait suffisamment bien, son petit punk ; bien assez pour savoir qu’il avait dû apprécier leur petite tournée dans les montagnes russes X) malgré ses grands airs. Pour preuve, l’ange aux ailes noires fit jouer entre ses doigts, la douce semence refroidie de son amant.

-J’te croirai pas… si tu dis que ça t’a déplu… *Et fais gaffe à c’que tu dis, sinon j’te détacherai pas*

Un léger silence s’installa, où le gothique laissa son souffle reprendre un rythme normal et ses sensations animales s’apaiser. Ce n’est seulement qu’après une respiration plus stable, qu’il se redressa sur un coude et, pour aller promener le bout de ses doigts sur le torse fin et ambré. Ils s’attardèrent en tournant autour de l’une des pointes roses et délicates de cette poitrine plate, et vinrent dessiner des petits cercles juste au dessus de la clavicule avant de se heurter à la ceinture. Tiens, je le lui enlève ou… je la lui laisse ? Ce dilemme le fit hésiter une fraction de seconde, le temps que ses yeux aillent s’enquérir de l’était du pauvre poignet écorché et encerclé par l’anneau de fer. Dans un élan d’égoïsme, Kaede se dit que s’il le laissait attaché tel un prisonnier, il pourrait toujours le retrouver à n’importe quel moment de la journée, sans aucune crainte de le voir s’éloigner. Certes, cela dépassait les bornes de la possessivité, mais si le gothique pouvait enfermer son Junjun dans une boîte à emporter partout, il n’hésiterait probablement pas. Ainsi, personne ne verrai son meilleur ami, son amant et sa petite propriété ; il l’aurait à lui tout seul. Mais ce n’était pas très moral.
Avec un soupçon de regret et dans un soupir résigné, il alla défaire cette ceinture adorablement ajusté au cou de son blondinet, tout en étant fut partagé avec l’envie de rire en imaginant Jun privé de tous regards : chose impossible. Un Jun comme celui-là ne se met pas en cage. En plus, ce m’as-tu-vu avait visiblement besoin des regards pour sans avoir besoin de s’afficher et c’était à se demander si toutes les attentions tournées vers ce prince, ne relevait pas d’une question vitale.

Une mine presque renfrognée passa sur le visage de Kaede avant qu’il ne le détache complètement, repoussant le lien de cuir sur le côté. Il devrait se contenter de l’exclusivité dont son populaire lui réservait, -ce qui était déjà énorme. Néanmoins, c’est un fait bien connu : on n’en a jamais assez. Une fois quelque chose acquis, on essaye toujours d’avoir plus. Un jour, cet orgueil sans fin lui jouerait des tours, à vouloir convoiter davantage encore… ou peut être pas. En guise de consolation, le jeune homme aux cheveux blancs alla se servir sur les lèvres finies et oh combien exquise de son amant. Un baiser doucereux qui ne ressemblait plus à ses pulsions féroces de tout à l’heure, à l’image-même de son caractère ondoyant d’un extrême à l’autre.

-Dis moi Jun… *tu veux pas rester encore un peu attaché ? J’te promets de rien faire de tordu en échange u_u’*

Dis-moi que non.
Il se reprit, tout en lui passant un doigt sur la joue : - …j’suis obligé d’te détacher ?

Le pire étant peut être son ton un peu trop sincère et qui n'avait rien d'ironique.

Sa respiration mettait du temps à revenir à la normale et son corps était encore tendu. La douleur était ancrée en lui et il sentait son intimité brûler encore comme si Kaede bougeait toujours en lui, pourtant, tout son corps frissonnait encore comme si le plaisir s'infiltrait partout sous sa peau, du bout des oreilles jusqu'à la racine des cheveux, tremblements incontrôlables qui secouait le corps moite et crispé du populaire. Jun garda les yeux fermés pour ressentir toutes ses sensations, plaisir et douleur confondus ainsi que la chaleur lorsqu'il tâtonna près de lui et trouva enfin la peau tant désirée de son meilleur ami.

-Ouais… ça doit être… mon côté refoulé…

Le jeune homme ne vit pas la grimace de son amant mais il sentit ses propres lèvres se tendre en un sourire... ou peut être une grimace, il ne savait pas trop quoi penser de cette soudaine brutalité avec laquelle Kaede l'avait prit quelques instants avant. Ça l'avait surprit en comparaison avec la douceur dont il avait fait preuve pendant la nuit, mais dire qu'il avait détesté ça... c'était tout bonnement un mensonge.
Jun entremêla leurs doigts lorsqu'il sentit la main de Kaede saisir la sienne qui cherchait son contact, et serra ses doigts pour emprisonner la main qu'il ne pourrait jamais tenir comme ça dans la rue. Alors il en profitait maintenant, sachant que lorsqu'ils sortiraient de la chambre, ils redeviendrait, aux yeux des autres, deux meilleurs amis. Agacé par cette idée, Jun gigota. Le simple fait de devoir, en public, cacher tout ce qu'il éprouvait pour Kaede... c'était... désagréable comme impression. Mais tant qu'il pourrait l'avoir près de lui le plus souvent possible, garder leur petit secret ne serait pas aussi lourd et désagréable, après tout, il y a des tas d'endroits où ils pourront se retrouver plus intimement n'est ce pas ? Sauf si... Kaede préférait s'arrêter là. Lui qui devait se penser 100% hétéro, la situation devait être un peu gênante. Là encore, le coeur de Jun se serra. Il ne fallait pas qu'il pense à ça, Kaede resterait avec lui. «Jun… t’es à moi……T’entends…? T’es à moi… et à personne d’autre. », cette déclaration ne les liait elle pas l'un à l'autre maintenant ? Et toute cette tendresse, tous les évènements depuis leur soirée dans ce bar... Pourquoi diable doutait il encore ?

-…j’suis aussi brute… que ce que t’es vicieux… quoique…
-... peut être... en tout cas tu ne l'es pas moins.

Le souffle rauque de Kaede, sa voix, tout était agréable. L'ambiance de la chambre, intime et encore emplis de la chaleur de leurs ébats, semblait porter Jun sur un petit nuage. Il en avait perdu la notion du temps et comme il n'avait pas prit la peine de regarder l'heure en se levant tout à l'heure, il ne pouvait même pas faire de supposition. Même son estomac n'indiquait aucune faim, peut être rassasié par la simple vu de son amant. Qui sait ?

-Bon d’accord… j’suis une brute, mais qu’avec ceux que... hm. Avec ceux qui le méritent.
-Hein ? Mais j'le méritais pas... c'est une erreur judiciaire monsieur...

Jun ouvrit les yeux, de nouveau, un sourire était apparut sur ses lèvres et il posa son oeil sur son amant tourné vers lui. Le populaire suivit des yeux la main que Kaede lui montrait, toute luisante et dégoulinante de sa semence qui s'était vraiment bien déversée entre les doigts de son meilleur ami, témoignage de l'extase qu'il avait atteint. Ses joues se colorèrent mais il ne perdit pas son sourire pour passer sa langue sur ses lèvres puis il se redressa lentement pour donner un coup de langue sur un des doigts de Kaede avant de se laisser retomber sur le matelas. Il l'écouta en posant un oeil amusé sur le visage du gothique.

-J’te croirai pas… si tu dis que ça t’a déplu…
-J'avoue vôtre honneur... en vue des preuves... j'ai... aimé... mais... tu m'as fait mal... s'pèce de sauvage...

Rien que le fait de repasser sensations et images dans sa tête le firent frémir. Son ton n'était pas un reproche ni même une plainte, juste un constat histoire d'asticoter Kaede. Il dût s'avouer qu'en comprenant les intentions de son meilleur ami de le prendre sèchement et sans douceur, il avait voulut le repousser pour lui dire de se calmer. La seule chose qui l'avait retint, hormis son envie, s'était le fait que ce soit Kaede, et non un autre homme pour lequel il n'aurait jamais autorisé de voir son visage tordu par la souffrance et le plaisir. Il lui avait fait confiance, bon mais maintenant, il avait vraiment mal, à l'intérieur...

Jun fixait le plafond tout en se forçant à reprendre une respiration plus calme. Il sentit Kaede se redresser et se mit à frissonner au simple contact du bout des doigts du gothique à la peau d'albâtre. Le populaire soupira d'aise et tourna la tête sur le côté pour dévorer du regard son amant avec un sourire satisfait, le laissant glisser ses doigts là où il voudrait. La ceinture lui revint à l'esprit, et il fronça les sourcils en voyant Kaede hésiter. Il allait lui enlever n'est ce pas ? Cette ceinture lui donnait un air adorablement soumis, il en était sûr, et ça devenait gênant de savoir que l'esprit de Kaede pouvait se faire des films rien qu'en voyant la ceinture autour du cou du populaire. Parce que de son côté, Jun imaginait très bien son petit chat sauvage avec une ceinture autour du cou, attaché ou non, pour jouer à quelques jeux pervers et vicieux échafaudés par l'esprit tordu du populaire et... Oui il imaginait très bien, trop bien même.

Sentant le cuir s'éloigner de sa peau, Jun se redressa légèrement en tirant un peu sur les menottes. Et si son merveilleux petit Kaede détachait aussi son joli petit poignet... Cependant, Jun ne força pas les choses et malgré l'envie d'être détacher pour passer ses bras autour de son cou et se serrer contre lui, pour ne plus sentir le bracelet de métal qui lui entravait ses mouvements. Il accueillit le baiser doux et tendre de Kaede qui le fit frémir autant que ses baisers sauvages et plus gourmands. Avec la même douceur, Jun prolongea le baiser et mêla un petit moment sa langue à celle de son amant, les yeux fermés, avant de reculer pour scruter le visage de son meilleur ami.

-Dis moi Jun…
-Oui ?

Le concerné pencha lentement sa tête sur le côté avec un sourire, l'invitant à continuer, loin de se douter de la chose à laquelle pensait Kaede. L'idée d'être enfermé dans une boite sous la volonté de son meilleur ami ne lui effleura pas l'esprit. Il faisait partit de ses choses sauvages et insaisissables qui ne vivent que pour leur liberté, et si par malheur vous leur coupez les ailes, ils dépériraient. On avait essayé de l'enfermer une fois, mais personne ne pouvait empêcher son esprit de gambader ailleurs. Jun, dans son fort intérieur, espérait que Kaede comprenne, malgré sa possessivité, qu'il avait besoin de sa liberté. En échange, il lui donnerait tout cet amour qu'il possédait à son égard, il lui donnerait tout sans réfléchir. Sa liberté, ça ne voulait pas dire qu'il fallait que Kaede comprenne qu'il aille voir ailleurs, Jun ne pourrait de toute façon pas le blesser de la sorte. Il fallait juste que celui ci comprenne que son populaire de changerait pas, il resterait ce garçon qui se nourrissait des regards et qui aimait charmer les autres, il ne deviendrait pas plus discret, il resterait égale à lui même.
Jun ferma les yeux un instant alors qu'un doigt glissait sur sa joue et il alla poser sa main sur celle de Kaede pour qu'il pose la sienne sur sa joue.

-…j’suis obligé d’te détacher ?
*Hein ? C'est quoi ce ton sincère ? De quoi tu...as peur... Tu plaisantes n'est ce pas ? C'est de l'ironie, Kaede... t'es pas sérieux, tu comptes vraiment m'enchaîner comme ça... à ce lit... ou bien... m'enchaîner à ... toi ? *

Le blondinet ouvrit les yeux et posa son regard, son oeil unique, dans ceux de son meilleur ami. Comment devait il prendre cette demande. Bien sur qu'il devrait le détacher un jour, il n'allait pas quand même l'emprisonner dans cette chambre d'hôtel. Elle aurait été plus luxueuse... Mais même... Il ne comptait pas le laisser là et revenir le chercher plus tard pas vrai ? Si il comptait lui faire cette mauvaise blague, ce n'était pas une bonne idée du tout.
Mais l'idée de la blague s'effaça vite, trop vite. Kaede avait été trop sérieux pour qu'il parle d'une plaisanterie et Jun se sentit un peu perdu, l'espace d'un instant, il ne savait plus vraiment où se mettre. Sa main quitta celle de son meilleur ami sur sa joue et alla effleurer la sienne du bout des doigts sans répondre avant d'attraper son menton pour l'attirer en un nouveau baiser plus doux et plus bref puis il laissa glisser sa main sur son torse, la suivant des yeux avant de reposer son oeil sur le visage de son amant.
Il devait essayer de ne pas répondre sur un ton dramatique, aussi choisit il de ne pas prendre tout ça trop au sérieux. Il sourit alors d'un air détaché.

-Si tu comptes me laisser attacher à ce lit pour me faire une blague... saches que je me vengerais... vicieux. Et puis tu imagines ? Quand les femmes de chambre vont venir faire le ménage hein ? Qu'est ce qu'elles vont penser à me voir complètement nu attaché au lit... Non vraiment si c'est une blague, elle n'est pas drôle....

Il se tortilla, voulant prendre Kaede dans ses bras.

-Viens contre moi... c'est vraiment pas pratique pour te serrer dans mes bras... idiot...

Puis il soupira et avec une mine plus sérieuse, fermant les yeux il murmura.

-Je ne vois pas l'intérêt mais... si tu préfères... je veux bien rester comme ça... encore un peu... Après tout, je crois que... tu pourrais me demander n'importe quoi.... *j'le ferais probablement... *

« Hein ? Mais j'le méritais pas... c'est une erreur judiciaire monsieur... »
-Une erreur ? *Est-ce que j’ai l’air de m’être trompé ?* …sûrement pas.

Non impossible.
Je ne me trompe pas de cible, et surtout pas quand je la convoite autant. Kaede eut un sourire amusé en pensant à ce qu’il venait de dire. Entre apprécier et mériter, il y a tout de même une sacrée différence, et d’autant plus si c’est aimer qui remplace apprécier. Tout en échangeant un regard complice avec son meilleur ami, il grimaça quelque peu en l’entendant le qualifier ainsi, espiègle.

« J'avoue vôtre honneur... en vue des preuves... j'ai... aimé... mais... tu m'as fait mal... s'pèce de sauvage... »
-Soit… que peut faire un espèce de sauvage pour se repentir ? soupira-t-il résigné.

Repensant à ses pulsions quasiment incontrôlées de tout à l’heure, Kaede frissonna imperceptiblement. D’ailleurs, lui-même en avait bien ressenti les sensations alors son pauvre prisonnier…
Bien que Jun ait cherché à lui tendre une pique affectueuse, son amant s’y laissa avoir. Du coup, la ceinture rendit quelque peu de liberté à son populaire, mais le cliquètement de la menotte lui rappela qu’il ne l’avait pas encore détaché. Partagé entre ses pensées égoïstes, la main de Jun sur sa joue le ramena terre à terre. Non, évidemment : enfermer ce petit prince en cage était aussi impossible que si on lui demandait à lui, de faire de même. Si d’un côté, le punk avait son besoin de liberté, pour les regards et surtout pour son épanouissement personnel, le gothique ne pouvait nier que cette absence de barrière lui était tout aussi essentielle. A faire preuve de bon sens, se sentir privé de cette liberté lui aurait invivable, lui qui ne supportait pas rester cloîtré dans un lieu trop longtemps. Non pas par besoin d’être admiré par les autres ; mais pour son envie constante d’aller où bon lui semble, là où ça lui chante, et n’importe où il le désire. Un élément vital pour son bien-être et autant physique que mentale.

« Si tu comptes me laisser attaché à ce lit pour me faire une blague... sache que je me vengerais... vicieux. Et puis tu imagines ? Quand les femmes de chambre vont venir faire le ménage hein ? Qu'est ce qu'elles vont penser à me voir complètement nu attaché au lit... Non vraiment si c'est une blague, elle n'est pas drôle...»

Horrifié à l’idée qu’on puisse découvrir son Junjun là, sans rien pour le couvrir, Kaede imagina pendant une seconde, la scène où une jeune -pourquoi jeune ?- ménagère entre dans la chambre et admire le corps parfait de son amant pour ensuite… Stop. N’était-il pas déjà assez visible comme ça !? Si en plus il fallait que d’autres le voient dans cette tenue légère que pouvait néanmoins constituer le drap… Ah non, c’est hors de question ; impossible et intolérable. Tout en se pinçant les lèvres de mécontentement, il chassa à grand coup cette affreuse idée, il sentit Jun gigoter pour tenter de se rapprocher. Effectivement, la blague serait de mauvais goût, et cela, Kaede ne put qu’approuver. D’ailleurs il remercia intérieurement le blondinet, qui avait eut le bon réflexe de prendre un ton léger, balayant quelque peu la nostalgie qui menaçait d’envahir son humeur volatile. Certes son attitude indifférente à tout égard restait son trait de caractère principal ; mais il arrivait parfois à ce possessif de se surprendre à jouer avec la mélancolie du moment.

*C’est pathétique…* se reprit-il.

Malgré tout, le jeune homme à la tignasse blanche se demanda comment il devrait réagir en présence de Jun, dans les futures heures et jours à venir. Meilleurs ami ou amant ? Un véritable casse tête, et toujours ce doute persistant.

« Viens contre moi... c'est vraiment pas pratique pour te serrer dans mes bras... idiot... »
*…c’est toi l’idiot… ‘fallait pas m’offrir l’occasion de t’attacher… Maintenant j’en viens à le regretter* se retint-il de répondre tout en se rapprochant contre son ami.

Ce dernier revint à une mine plus sérieuse, laissant échapper un soupir : « Je ne vois pas l'intérêt mais... si tu préfères... je veux bien rester comme ça... encore un peu... Après tout, je crois que... tu pourrais me demander n'importe quoi.... »
*J’t’ai déjà beaucoup demandé…*

Bien vite agacé par le cours de ses réflexions, Kaede avait reposé la tête contre le torse doré de l’auteur de toutes ses questions. Rester le même, telle était la solution. Si toutefois elle pouvait être aussi simple en application… Tant pis. Il aviserait, comme toujours. Fermant les yeux un instant, il savoura ce petit instant de répit puis se redressa pour s’assoir, faisant dos à Jun. Son regard s’était posé sur la clef, qui le narguait depuis quelques minutes déjà. Le temps de laisser passer son air sombre, il jeta un coup d’œil à son amant par-dessus son épaule. « Non vraiment si c'est une blague, elle n'est pas drôle... » lui sembla-t-il réentendre dans son esprit.
…Une blague ?

*J’suis d’accord… j’la trouve pas drôle non plus.* Pas du tout même.
-… t’y as cru en plus… chuchota-t-il, détournant rapidement les yeux de son populaire. *En fait… j’ai moi-même failli me laisser avoir pendant un instant.*

Haussant des épaules, le jeune homme se leva pour aller attraper le petit objet brillant plus loin sur le sol. Quelque part, c’était étrange de sentir ce brusque retour à la réalité, sans parler du tictac incessant de l’horloge, qui semblait s’amplifier au creux de ses oreilles. A propos, quelle heure sonnait-il déjà ? Aucune idée, et Kaede essaya d'ignorer le temps qui le rappelait aux ordres. Résigné, il attrapa ses vêtements qui traînaient en vrac non loin de là, puis se releva, faisant jouer la clé entre ses doigts. Non, il ne ferait pas subir aux autres ce qu’il n’avait pas envie qu’on lui fasse… En cela, il lui restait encore une certaine marge avec de devenir un tortionnaire acharné Xd.

*Prends la avant que je change d’avis.* pensa-t-il tout en lui tendant la clef : -J’refuse que la femme de chambre te voit comme ça. Surtout si elles sont plusieurs…

Un air railleur s’afficha délibérément sur le visage opalin du gothique, alors qu’il revenait s’assoir sur le rebord du lit. Ce pensant, il glissa un coup d’œil vers la porte, -simple quiétude-, alors qu'un léger sourire étirait ses lèvres. Malgré le fait d'entendre la petite clef décrocheter la serrure bloquée, il ne pouvait pas prétendre qu'il regrettait ce qui venait de se passer depuis cette nuit. Bien qu’il ne pouvait prédire ce qui en découlerait par la suite, il se dit qu’il reprendrait le même chemin qu’il avait suivi jusqu’à là, si tout était à refaire. Peut-être même qu’il s’y serait-il pris plus tôt pour ne pas avoir à jouer avec cette confusion entre l’amitié et l’étape qui s’ouvre ensuite. Tout en se rhabillant machinalement, il regarda du coin de l’œil son populaire en train de s’affairer. Décidément, sous tous les angles il était d’un séduisant irréprochable. Kaede laissa son regard trainer un peu plus longtemps, sensation trop agréable pour pouvoir être rompu de suite. C’est alors que là, sur sa hanche gauche précisément, la petite tâche de naissance attira son attention. Dans sa lancée fougueuse, il n’y avait pas fait très attention mais à bien regarder… elle ressemblait à une sorte de fleur ; plutôt même un trèfle à quatre feuille.
Amusé à cette perspective, il se retint sagement d’aller la toucher et se rassit tranquillement sur le matelas défait, tout sourire.

Apparemment, il lui arrivait aussi d’échanger son air renfrogné contre un sourire, de temps à autre.

-Soit… que peut faire un espèce de sauvage pour se repentir ?

A ses mots, Jun ne se douta pas tout de suite que Kaede ait put le prendre au sérieux. Il fit mine de réfléchir. Se repentir, voyons... Jun eu soudainement une idée bien précise de ce qu'il voulait. Évidement, Kaede allait se faire un plaisir d'accepter et si ce n'était pas le cas, Jun ferait tout son possible pour qu'il cède. Alors avec un regard malicieux et d'une voix doucereuse il susurra avec un doux sourire.

-Disons que tu devras m'accorder trois souhaits utilisables quand bon me semble et devant lesquels tu ne pourras te défiler....

Sa décision fut net claire et sans appel, Jun était extrêmement sérieux et n'avait pas l'intention de laisser Kaede s'échapper. En fait, il se demandait bien quels seraient le deuxième et le troisième souhait mais pour ce qui était du premier... il avait une idée exquise.
Aussi, plongé dans ses idées qui resteront secrètes pour le moment, Jun ne se doutait pas des regrets ou réflexions de son amant. Cette histoire de cage lui passa au dessus de la tête, pour le moment, il était encore dans sa bulle douce et chaude de plaisir intense et de sentiments entremêlés et électrisants, bref, à des milliers d'années lumière de se douter que Kaede aurait voulu le cacher aux yeux du monde.

Il eu tout de même les idées assez claires par contre pour jouer sur la possessivité de Jun afin de lui sortir l'idée de le laisser attacher de la tête. Et puis intérieurement, l'idée d'être protéger d'yeux inquisiteurs par un seul drap fin et blanc pour cacher sa peau dorée complètement nu, entourée de femmes de ménage -personnellement il les imaginait vieilles avec des sourires pervers. Bref, c'était une idée déplaisante et il savait que Kaede ne voudrait pas le laisser à la merci de ses vieilles perverses.
En plus il fallait vraiment qu'il le détache car Jun se trouvait vraiment ridicule à se tortiller de la sorte pour trouver comment enlacer son meilleur ami... zut il avait encore pensé à ce mot mais demain, où même tout à l'heure quand ils sortiraient de la chambre, comment devrait il se comporter avec Kaede ? Qu'est ce que son ami désirait exactement dans leur... relation étrange où ils s'étaient bien emmêlés les pinceaux ? Lorsque Kaede se posa sur son torse, les questions de Jun ne s'effacèrent pas. D'un geste tendre, il voulu aller caresser les cheveux de son amant mais posa finalement la main dans ses cheveux, sans caresses. Il ne voulait pas perdre cette amitié solide entre eux, mais il voulait être bien plus qu'un meilleur ami pour Kaede. Bon sang, qu'est ce que c'était agaçant ces questions !

-… t’y as cru en plus…

Leur regard s'étaient de nouveau croisés et les paroles de Kaede firent pincer les lèvres du populaire et lorsque le gothique détourna les yeux, Jun soupire légèrement. D'un côté, il aurait préféré redevenir enfant pour ne pas avoir à se poser ce genre de questions, même s'il ne regrettait rien, mais il venait à pensait que ça aurait été beaucoup plus facile s'il n'avait jamais rien éprouvé pour son meilleur ami. Non ! Voilà qu'il se mettait à renier ses sentiments ? A les remettre en question ? Quel idiot... Il était bien avec Kaede, même s'il ne comprenait pas tout dans ce qui leur été arrivé, il avait aimé.
D'un geste toujours gracieux, Jun attrapa la clef de son jouet que Kaede lui tendait.

-J’refuse que la femme de chambre te voit comme ça. Surtout si elles sont plusieurs…

Il s'en serait douté. Lui non plus ne voulait pas que ses vieilles folles le voient comme ça. D'un tour de clef, Jun se libéra des menottes et passa son poignet écorché pendant une fraction de seconde puis il repéra où était ses vêtements et se leva prudemment, en faisant bien attention de cacher sa grimace à son amant histoire de ne pas trop le faire culpabiliser non plus. Dès qu'il fut debout, il redevint le populaire que tout le monde voyait d'habitude, se rhabillant avec sensualité et grâce malgré la douleur toujours bien présente à l'intérieur de lui. Ce n'est que lorsqu'il laissa retomber le pan de son t-shirt qu'il se tourna vers Kaede pour surprendre son regard. Loin de se douter que c'était sa tache de naissance, unique imperfection sur sa peau, qui faisait sourire Kaede, il accrocha comme la journée d'avant, ses menottes à sa ceinture et glissa la clef dans sa poche avant d'offrir à son amant un sourire digne de lui, charmeur et sûr de lui, comme si rien ne s'était passé. La seule chose qui laisser voir que quelque chose avait changer dans la tête du blondinet, c'était ses joues légèrement roses et son oeil plus brillant que jamais.
Le sourire de Kaede lui fit un bien fou et sans un mot il s'approcha de lui et lui vola un doux baiser avant de le prendre par la main pour l'entraîner vers la porte. Il jeta un regard amusé sur le lit complètement défait et cette vision lui arracha un petit rire alors qu'il emmêlait une nouvelle fois ses doigts à ceux de Kaede, pour en profiter une dernière fois.

Parce qu'il savait qu'une fois dans le hall de l'hôtel, il devrait lâcher cette main pâle malgré son envie de la tenir encore et toujours quoi qu'il arrive.

Parce qu'il ne savait pas ce qui allait se passer... il ne savait pas de quoi serait composer le ''ensuite''... Oh, il avait bien des idées, des désirs, des souhaits. Mais dans une histoire d'amour, il y a deux personnes, deux coeurs -parce qu'à partir de trois c'est malsain xD*sors...à tout cassé*.

Dis Kaede... tu seras encore là demain… pas vrai...