Au hasard des chemins [Ayame] [Terminé]

Avançant dans les couloirs de l’Académie, Lily était heureuse, souriante jusqu’aux oreilles. La journée de cours avait été très intéressante, bien que plutôt ardue. En effet, se maintenir éveillée après avoir dormi seulement trois heures la veille relevait de l’exploit pour la jeune fille… Et cela c’était senti : elle s’était complétement assoupie lors de sa pause déjeuné, se réveillant seulement lorsqu’il était déjà l’heure de reprendre.

Fredonnant dans les couloirs un air de chanson apprise dans un vieil anime, elle se dirigeait vers sa chambre pour y chercher un objet dont elle aurait besoin d’un futur extrêmement proche : son koto. C’était en effet le jour de la semaine où elle se rendait au club de musique pour pratiquer quelque peu, et surtout écouter ce que ses camarades étudiants pouvaient produire.

Tandis qu’elle entrait dans sa chambre, Lily attrapa son instrument tout en se disant à elle-même que s’entrainer tard n’excusait en rien le fait de ne pas l’avoir soigneusement rangé dans son étui. La chaleur de cette fin de Mai était assez forte, aussi elle entreprit de se changer, enfilant une robe verte relativement simple, ainsi qu’un chemisier aux manches suffisamment longues pour lui couvrir la moitié des mains. Avant de partir, l’étudiante refit rapidement ses tresses et remarqua que ses lunettes cachaient à peine les cernes que sa cession musicale de la veille lui avait provoqués.

Maintenant, l’objectif était de se rendre dans la salle du club… mais où était-il déjà ? Arrivée depuis seulement un mois, tout le campus semblait si grand aux yeux de l’adolescente. Fallait-il tourner à gauche ou à droite après l’entrée du Lycée ? Et puis, il fallait faire relativement vite : pas question d’arriver en retard !

Au moment où Lily sentit ses dents ronger une partie de son index gauche, elle frappa ce dernier de sa main droite, presque instinctivement, laissant échapper un léger rictus de douleur : les réflexes c’est pratique, mais nul besoin d’y aller fort pour autant.

« Mes ongles sont déjà tout abimés, j’ai pas besoin d’en rajouter ! » lâchât elle tout en se reconcentrant presque immédiatement, avançant dans une direction un peu aléatoire, basée sur ses souvenirs.

« Euuh… B-Bonjour à vous m-mademoiselle, je suis désolé si je vous d-dérange. J-je me suis un peu perdue je crois et-et je cherche le club d-de musique. Vous savez ou il est ? »

Ayant un peu de mal à regarder son interlocutrice dans les yeux, la jeune fille fixait ses pieds, attendant une réponse quelconque… au moins, elle avait gardé son sourire.

La jolie brune semblait surprise… Pourquoi donc ? Lily avait-elle dit quelque chose de travers ? Pas assez de politesse dans sa phrase ? S’était-elle trompée de mots ? Enormément de questions fusaient dans la tête de l’adolescente tandis que son interlocutrice la dévisageait… Quand soudain, un sourire !

Eclatant. C’est le premier mot qui vint à l’esprit de Lily quand elle vit le sourire de son interlocutrice : rayonnant, plein de gentillesse et de douceur. Faisant fondre presque instantanément tous ses doutes. Cette personne en face d’elle était définitivement une bonne personne, à ne point s’en tromper : personne ne pouvait avoir un si beau sourire et être foncièrement mauvais.

Les premiers mots furent prononcés, d’une voix qui laissa la jeune lycéenne complètement au dépourvu. Si sa vue était basse, ses oreilles étaient, au contraire, très affutées… Et cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas entendu une voix aussi belle. La blonde avait vaguement entendu chanter tout à l’heure, se pourrait-il que c’était elle ?

Reprenant rapidement ses esprits, Lily vit que contrairement à elle, la belle inconnue se souvenait de son nom, ce qui ne manqua pas de la rendre légèrement honteuse à ce propos.
Tandis qu’elle se retourna pour ranger une bien belle guitare dans son étui, la petite écossaise répondit doucement, d’un ton plus rassuré, s’inclinant légèrement :

« Oui mademoiselle, je m’appelle Lily Andersan. Et, euuh, c’est vraiment gentil à vous de vous souvenir de mon nom comme ça. »

Quelques secondes plus tard, la gentille inconnue se présentait : ainsi donc elle s’appelait Ayame Masuda. Les noms japonais avaient tous un sens, et l’adolescente nota dans un coin de sa tête qu’elle lui demanderait plus tard la signification de ce dernier. Ceci dit, une question assez importante lui vint à l’esprit : comment pouvais t’elle l’appeler ? D’un côté elle lui avait demandé de l’appeler par son prénom, mais de l’autre, la politesse voulait qu’on utilise le nom de famille… choix difficile.
Regardant cette inconnue qui n’en était désormais plus une, Lily se sentie plus à l’aise et détendit ses mains, ne tirant plus sur ses manches.

« D-D’accord Ayame-sempai ! Euuuh, si je peux bien vou-t’appeler comme ça ? »

Ne laissant pas le temps de formuler une réponse, les deux filles furent immédiatement interrompues par une voix emplis d’exaspération : une étudiante visiblement universitaire n’appréciait pas beaucoup la discussion, souhaitant du silence. Elles devaient être en train de faire un truc extrêmement important, mais tout de même, pourquoi ne pas aller à la bibliothèque ? En plus, le personnel y est vraiment gentil.

Sans prévenir, Ayame attrapa la main de sa nouvelle connaissance, sentant ce contact, la jeune écossaise espérait qu’elle ne sentirait pas le coté rugueux et légèrement déformés de ses propres doigts. Arborant un large sourire, Lily accueillit avec un immense plaisir le torrent de question que lui posait sa nouvelle amie : elle s’intéressait à elle !

Tout en se laissant guider, une réponse enjouée se fit entendre :

« Euuuh, ça fait beaucoup Ayame-Sempai. Merci beaucoup déjà pour me guider, c’est super gentil ! Alors, j’ai toujours admiré ma maman quand elle jouait du violon, alors elle m’a appris à en jouer avec elle, je suis pas très douée, mais je m’entraine. Et puis, je suis en train d’apprendre le Koto depuis que je suis arrivée ici, ça fait de si jolis sons. Laissant quelques secondes à sa guide pour ingérer les informations, elle continua,  Mais c’est pas grave, au contraire, j’aime bien qu’on me pose des questions, c’est sympa. Alors, pour te répondre, j’aime : la musique, chanter, écouter, jouer, discuter, mes parents, Jenny, les animes… ha, et toi aussi bien sûr ! »

Cessant alors de compter sur ces doigts, Lily repris la parole un petit peu :

« Et toi Ayame-sempai ? Je suppose que tu aimes beaucoup beaucoup la musique, mais tu sais faire quoi ? Tu joues quoi comme instrument ? C’est toi qui chantais tout à l’heure ? Et tu es dans quelle année ? Ha ! Je viens de me rendre compte que moi aussi je posais beaucoup de questions, je suis vraiment désolée. »

La petite écossaise savait où elles se dirigeaient, mais aucunement où elles étaient à cet instant T. Cependant, au vu des différents bruits environnants, les deux nouvelles amies était surement proche de leur but.

Quelle mélomane ! Capable de jouer autant d’instrument différents forçait complétement le respect, et force est de constater que Lily devenait vraiment admirative devant sa sempai. Il faudrait d’ailleurs que la petite blonde veille à juste l’appeler par son prénom, cela ne serait pas évident au début, mais si c’était ce que préférait sa nouvelle amie, alors elle n’avait aucune raison de ne pas le faire, au contraire.
Et elle chantait en plus ? La liste de ses talents s’agrandissait de minutes en minutes et ne semblait pas avoir de fin. Lily s’interrogeait vraiment sur ce dernier point d’ailleurs : peut-elle seulement avoir musicalement une limite ? Cela semblait à la limite de l’improbable pour l’écossaise.
Tandis qu’elles entraient dans le batiment, la lycéenne appréciait énormément ce contact physique, il faut dire qu’elle en avait connu peu depuis qu’elle était arrivée au Japon, et étant très tactile, cela lui manquait énormément. C’est d’ailleurs à ce moment précis qu’elle pris un peu la parole :

« Je trouve ça vraiment chouette que tout le monde dans ta famille sait jouer de la musique comme ça, vous deviez vraiment vous amusez tous ensemble. J’aurais bien aimé avoir des frères et sœurs pour partager des choses comme ça, tu as beaucoup beaucoup de chances je trouve. Elle ajouta à voix plus basse, ta main est super toute douce, c’est sympa… »

Commençant à monter ensemble les escaliers menant sans nul doute au club, au vu des sons perceptibles, le contact se rompit soudainement. La dernière remarque était-elle de trop ? Lily se savait maladroite quand il s’agissait de parler aux gens et espérait vraiment ne pas avoir vexé une si gentille personne.
Fort heureusement, la phrase suivante dissipa les doutes de la petite blonde, son amie lui signifiait que quelqu’un qu’elle connaissait jouait du trombone. Cela expliquait pourquoi ce son lui rappelait quelque chose, ce n’était pas la première fois qu’elle entendait cet air. Pour des raisons inexpliquées, si sa mémoire visuelle était catastrophique, sa mémoire auditive lui faisait rarement défaut, dans beaucoup de cas c’était un souci, mais pour la pratique de la musique, c’était un sacré plus.

« Oui, je l’entends très bien, c’est très joli je trouve »

Lily se tut lorsqu’elle se rendit compte que son amie ne bougeait plus, complétement au milieu de l’escalier. Cela la fit sourire pour une raison simple : ainsi donc, elle n’était pas la seule à se laisser complétement absorber par une idée qui lui passait par la tête. Elle recula d’une marche, laissant à son amie un peu d’espace de réflexion… s’attendant presque à ce qu’elle sorte un carnet pour y noter un truc, comme elle faisait elle-même avec le dessin.
Au lieu de cela, la sempai brune s’était mise à chanter d’une voix douce et claire, oubliant absolument toute idée de contexte. Et ces paroles, cet air, Lily aurait mis sa main à couper qu’elle était déjà tombé dessus un soir ou deux, quand elle se perdait sur internet. Toujours est-il que c’était vraiment joli, et la jeune fille ne put s’empêcher de fredonner à bas volume, ne souhaitant pas briser la bulle de son amie.
Avait-elle fait trop de bruits ? Ayame venait de tressaillir légèrement, s’interrompant dans son chant. Tout en reprenant la main de sa kohai, cette dernière s’aperçue qu’elle essuyait une bonne dose d’humidité au coin des yeux. Elle pleurait ? Etait-ce les paroles qui étaient simplement belles, ou était-elle triste ?
Souriante quant à la reprise de sa main, Lily ne put s’empêcher de prendre la parole :

« J’espère que je t’ai pas dérangée dans ta concentration Ayame, tu avais vraiment l’air d’être trop bien dans ton chant, comme ça. Et en plus, c’est une jolie chanson que tu as choisie. Euuuh, tu pleures ? Tu es pas toute triste j’espère… j’aime vraiment pas quand les gens que j’aime sont tout tristes… »

L’escalier continuait, et à mesure que les deux amies le gravissait, les sons du club de musique se firent de plus en plus forts, chaque pas enchantait d’avantage la lycéenne. Bien qu’étant venue que peu de fois, elle adorait vraiment cet endroit : voir tout ce monde échanger, partager et tenter de s’améliorer dans un même domaine large, mais avec autant de subtilité que d’individu… c’était enchanteur. Si l’on ajoutait à cela l’apparente cacophonie, qui n’en était évidemment pas une, musicale ambiante, on obtenait un lieu de lien, d’entrainement, d’exploration… et de satisfaction !
Juste avant d’entrer dans la salle, Lily pris la parole, irradiante de bonheur :

« Euuuh, Ayame, Merci beaucoup beaucoup beaucoup de m’avoir guidé jusqu’ici, tu es vraiment trop gentille ! Ettt, ça te dirais qu’on s’écoute toute les deux jouer ? Je suis pas très douée, mais je travaille beaucoup et avoir ton avis ce serait super chouette. Et puis, j’ai vraiment envie de t’écouter plus… est ce que ça te dérange pas trop ? »

Tandis qu’elles avançaient dans cet escalier, Lily avait remarqué que beaucoup de monde semblaient saluer sa Sempai, elle devait être très appréciée ici, ce qui ne manquât pas de lui agrandir le sourire : elle devenait amie avec une gentille fille, aimant la musique et qui, de surcroît, était populaire. On était plus proche de la perfection que de l’être humain à ce stade.

Ainsi donc, Ayame pleurait souvent quand elle chantait ? C’était assez curieux comme concept. Mais bon, chacun avait ses petites habitudes, et il était hors de question de critiquer cela, au contraire ! Elle-même il lui arrivait de toujours glisser discrètement une queue de renard sur tous ses dessins par exemple. Bien que cela n’ait absolument rien à voir, c’est la première chose qui passa par la tête de la petite écossaise, tandis qu’elles  avançaient dans l’escalier. Tiens, deux filles qui gloussaient devant elles, que pouvaient-elles bien se dire de drôle ? Lily aimait bien les plaisanteries, aussi elle aurait bien aimé entendre celle-ci… peut être que cela aurait pu faire rire sa sempai, qui sait ?

Juste avant de passer la porte, Ayame répondit aux différentes interrogations de la petite blonde : elle n’était pas experte dans le maniement de ses instruments, mais cela lui ferait plaisir d’écouter ce que son interlocutrice savait faire. Eh bien, si cela lui faisait plaisir, alors Lily n’allait pas la décevoir. Elle voulait vraiment, non pas l’impressionner, mais lui montrer ce qu’elle savait faire, toute modestie gardée, évidemment. La jeune fille savait son niveau très moyen et ce n’était pas pour rien qu’elle s’était inscrite en tant que « débutante » avec le violon.

Perdu dans ses pensées, elle ne vit pas que son amie avait déjà pénétrée dans la pièce, visant, sans réellement s’arrêter ailleurs, un simple ensemble chaises-table près de la fenêtre. Etant exposé plein ouest, c’était l’endroit le plus lumineux en cette fin de journée, ce qui n’était pas pour déplaire à notre écossaise.

Le bruit d’une chaise attrapée en chemin sorti Lily de sa rêverie et entrât dans la pièce, saluant tout le monde d’un grand geste de la main, mais sans dire mot, se dépêchant de rejoindre Ayame. Cette dernière avait disposé la dite chaise en face de la première, invitant son amie à s’y assoir, tandis qu’elle lui glissât quelques mots, légers, enjoués.

Gentille mais un peu tête en l’air visiblement. La voyant rire franchement, Lily l’accompagnât, exprimant ainsi à quel point elle se sentait bien, limite heureuse. Affichant son éternel grand sourire, elle allât attraper un violon appartenant au club, tandis qu’Ayame sortait toutes ses affaires… Et elle était sacrément équipée.

Grand dieu que ce carnet était épais… comment la tranche pouvait encore supporter l’épaisseur de tous ces rajouts sans exploser ? Cela se constituait presque comme une énigme scientifique défiant tout sens logique. Cependant, la petite écossaise choisit de ne rien dire… se demandant réellement combien de giga-octets de dessins elle avait sur sa tablette et son ordinateur.

« Effectivement, ce serait quand même bien de vérifier Ayame. C’est quand même important ! Bon après ben je peux pas critiquer, je suis aussi super tête en l’air et j’oublie toujours tout pleins de trucs. Bon ben si tu me dis que je peux faire comme je veux, alors c’est ce que vais faire ! Merci beaucoup à toi Ayame, tu es vraiment toute gentille. C’est quand même super bien de faire du caritatif comme tu fais, c’est pour quoi ? »

Lily parlait comme à son habitude, de manière peu structurée pour une matheuse, laissant le flot d’idée partir vers son interlocuteur et laissant ce dernier faire le tri. Personne ne lui avait vraiment dit que c’était une mauvaise méthode, et comme ceci, elle n’oubliait rien de ce qu’elle avait pensé dire !

Juste avant de poser de reculer de quelques pas, elle ajouta :

« C’est super fortiche d’arriver à ranger tout ça dans un seul carnet… tu mets quoi dedans pour que ce soit aussi épais ? »

Tandis qu’elle laissait son amie du temps pour lui répondre, la jeune fille calla son violon entre sa tête et son cou et posa l’archet sur les cordes, prête à jouer. Lily marquait un tempo de son pied, plutôt rapide, mais point trop non plus, et joua.

Ce n’était clairement pas de la grande musique, juste un morceau de bar que l’on pouvait entendre dans certains pubs irlandais. Le rythme était enjoué, dynamique et très dansant en un sens. Lily fermait les yeux, visiblement très concentrée sur la mélodie, ses doigts et la position de son archet. Seul son immense sourire, les mouvements que faisait son corps, ainsi qu’un battement de pied sonore attestait du fait qu’elle prenait un immense plaisir à jouer. Le résultat était bon, cela était d’autant plus surprenant qu’elle s’était estimée débutante lors de son inscription au club. Evidemment, il y avait quelques fausses notes, mais l’on pouvait voir ici qu’elle avait quand même de la pratique derrière elle.

Quatre minutes plus tard, Lily avait terminée, légèrement haletante et rouge pivoine, tentant de se rassoir discrètement et de se faire toute petite sur sa chaise, quelques personnes la regardait, intéressés, et elle semblait ne pas apprécier cela.

« J’espère que ça t’a plus Ayame… J-Je suis désolée, c’était pas parfait du tout et c’est le seul morceau que je connais bien, c’est ma maman qui me l’a apprise. Je t’ai pas trop dérangée dans ton écriture j’espère… d’habitude j’essaye de jouer tout doucement pour ne pas déranger personne, tu crois que c’est pour ça que maintenant on me regarde ? Tu crois que je devrais aller m’excuser auprès d’eux ? »

La jeune fille semblait vraiment penser cela, sortant alors tout doucement son Koto et le posant sur la table, s’assurant à prendre le moins de place et ne bougeât plus, incertaine de ce qu’elle devait faire maintenant…

Dieu qu’il était agréable de jouer sans se retenir. De pouvoir lâcher toute cette musique sans se soucier des autres, pour une fois. D’ordinaire, Lily s’entrainait à bas volume, espérant ne pas déranger les autres dans leur quête de musique, mais cette fois ci, tout était différent. Aujourd’hui, elle souhaitait montrer ce qu’elle savait faire à sa nouvelle amie. Enormément de souvenirs remontaient de sa mélodie, l’aidant à réellement se plonger dedans.

Certes, ce n’était absolument pas les sensations qu’elle avait quand elle manipulait le violon de sa mère, mais celui-ci était d’une qualité similaire, et le son était plutôt bon. N’ayant jamais eu le sien par manque de budget familial, cela faisait vraiment plaisir à la jeune fille de pouvoir jouer ici. Le son des accords dans le salon familial, le contact de la main de sa mère sur la sienne tandis qu’elle apprenait à jouer… Tout cela et plus encore remontait, amenant une petite larme à l’œil fermé de la jeune violoniste, tandis qu’elle continuait et terminait son morceau.

A présent assise sur son siège, Ayame répondait aux quelques mots de sa kohai, la rassurant sur les différents regards que sa prestation avait attiré. La jeune fille avait littéralement l’impression que tous la regardait, se sentant littéralement se liquéfier sur-place. La sempai l’invitait à les remercier ? Que sa musique était très bonne et qu’elle deviendrait la star du club ? Elle devait surement exagérer énormément, mais au moins la partie remerciement, elle le comprit. S’ils avaient véritablement appréciés, il était fort impoli de ne pas le faire.

Ecoutant alors son courage, Lily se releva tout en tirant légèrement ses manches. Avançant alors de quelques pas, elle s’inclinât profondément et adressa quelques mots à la salle. Le volume ne serait pas bien élevé, mais elle ne pourrait pas faire mieux :

« M-Merci b-b--beaucoup tout le monde, c’était t-tres gentil à vous de m-m’écouter jouer. Je s-suis pas la meilleure du tout, mais je fais d-de mon mieux ! »

Une ou deux personnes applaudirent doucement, lui donnant un grand sourire, et la salle repris son activité d’ordinaire. Se retournant alors, Lily vit la jeune femme qui l’avait accompagnée en train d’écrire sur ce pavé que l’on surnommait carnet, elle avait l’air sacrément concentrée. Marmonnant quelque chose que l’écossaise ne comprit pas, Ayame releva la tête, d’un air affichant autant de la satisfaction que de l’insatisfaction, ce qui était quand même assez étrange comme expression.

Elle ne dit rien, scrutant alors la lycéenne qui s’était rassise, semblant examiner chaque détail de ses instruments, et remontât sur son visage, causant un rougissement de la part de la petite : que pouvait-elle penser ? Que souhaitait-elle exprimer ? Instinctivement, Lily portât un doigt à sa bouche, avant de le regarder et le baisser brusquement. Ses extrémités étaient déjà suffisamment abimées comme cela, il ne fallait pas en rajouter.

Ayame complimenta sa kohai, précisant que ce qu’elle jouait était l’essence même de la musique. Insistant sur l’âme, les émotions et le cœur, que ces trois éléments devaient transparaitre dans une mélodie pour que celle-ci soit bonne. Ainsi donc, elle trouvait sa musique aussi jolie qu’elle… ce qui indiquait par cela qu’elle trouvait sa kohai jolie. Alors perdu dans ses réflexions, la jeune fille ne répondit rien, laissant ainsi la brune enchainer avec une demande surprenante.

Elle souhaitait jouer, chanter et demandait à l’écossaise de l’accompagner. Une musicienne aussi douée qu’elle lui proposait cela ? On pourrait dire que cela était extrêmement flatteur, et sans rien dire, la jeune fille hocha fortement la tête, affichant un immense sourire. Prenant le violon d’emprunt et se mettant en position de jouer, Lily commença un autre thème de sa mère, celui-ci plus lent mais toujours dans un style de chez elle, et se laissa porter par la mélodie. Elle avait appris que l’on pouvait facilement boucler cette mélodie si l’on s’y prenait bien, et c’est ce qu’elle fit. Laissant ainsi le temps à son amie de comprendre ce qu’elle faisait et de faire jouer sa guitare en fonction de, ainsi que de trouver ce qu’elle souhaitait chanter.

La jeune fille ajoutât, heureuse et continuant de jouer :

« Quand tu veux Ayame, je suis prête ! »

Décidément, Ayame était appréciée ici, à peine avait-elle déclarée qu’elle souhaitait chanter que presque toute la salle s’était retournée, arrêtant toute action en cours. Cela était plus qu’impressionnant pour être parfaitement honnête. Cependant, chacun ici était venu en quête de rythme, de musique… et si écouter cette belle brune les avançaient vers cet objectif, alors il n’y avait absolument aucune critique à formuler. Au contraire !

La japonaise pouvait presque tout faire ici, empruntant la guitare de quelqu’un sans vraiment lui demander son point de vu, et sans entrainer de réaction de la part de ce dernier d’ailleurs. Elle réquisitionna même une étudiante, qui semblait du même âge que Lily, pour user de sa batterie.

Tandis qu’elle fouillait frénétiquement son portable, Ayame déclara une phrase bien imagée, sans doute une expression que l’écossaise et son japonais débutant mit du temps à comprendre. Cependant, cela était plutôt vrai au final, savoir où l’on se dirigeait avait quelque chose de rassurant, mais naviguer en eaux inconnues s’apparentait à des essais, des aventures, des rencontres… En réalité cette expression pouvait presque résumer leur rencontre, quelques temps plus tôt. Après tout, si elle ne s’était pas perdue, jamais elle n’aurait pu vivre tout ce qu’elle vivait depuis lors. Un début d’amitié ! Toute cette musique relâchée ! Non, vraiment, la japonaise ne pouvait vraiment pas employer une expression plus adaptée !

Mais assez de réflexions, elle avait visiblement trouvée ce qu’elle cherchait et tendais son portable à Lily, affichant une partition. Les notes étaient nombreuses mais ne s’étiraient pas trop et restaient plutôt graves. Et pour cause, la jeune fille allait devoir remplacer une basse avec son violon. Le défi était de taille, mais elle faisait confiance à sa nouvelle amie. Apres tout, même si elle ne pensait pas y arriver, elle lui faisait pleinement confiance quant au fait qu’elle ne lui avait pas donné quelque chose d’irréalisable.

« Si tu ne crois pas en toi, crois en moi qui crois en toi »… l’écossaise se rappela de cette phrase qu’elle avait entendue dans un anime quelques années plus tôt, dieu que cela collait avec la situation. Et, en un sens, c’était ce que lui inspirait cette brune, qui ne nous mentons pas, semblait largement maitriser ce qu’elle faisait en matière de musique !

Mais assez perdu de temps, Ayame était déjà sur la table, faisant des vocalises… attendez une minute, sur la table ? En en sens c’était impressionnant de voir quelqu’un qui se permettait de tout oser comme cela. Ainsi surélevée, tout le monde ne verrait qu’elle et cela faisait plaisir à Lily qui n’aimait absolument pas être au centre de l’attention. Remplacer une basse, cet instrument essentiel dans un groupe pour donner un rythme, mais auquel peu de personnes ne prêtait réellement attention, quelle excellente idée au final.

Soudain, une note, légèrement surprise car perdue dans ses pensées, la petite lycéenne commença à jouer, se concentrant sur les notes de la partition ainsi que sur le rythme de la guitare de son amie. Elle n’avait jamais écoutée cette chanson et une partition n’indique pas forcément le tempo, aussi c’était Ayame qui servirait de métronome pour cette séance.

La chanson était très rock dans sa présentation, mais pour des raisons presque mystérieuses, le violon de la jeune fille s’y insérait bien et était assez audible, à condition de forcer un peu sur l’archet afin de marquer les notes.

Et le chant commençait, clair, puissant, mais gardant une certaine douceur. Si elle avait eu une belle voix quand Lily l’avait écoutée tout à l’heure, ici nous étions dans un tout autre registre, en un mot c’était impressionnant. De plus elle se révélait galvanisante sans réellement le vouloir : la lycéenne souhaitait vraiment faire une prestation à la hauteur de ce que la japonaise pouvait proposer à cet instant. Souriante jusqu’aux oreilles, la jeune fille prenait visiblement un immense plaisir à jouer du mieux qu’elle pouvait. Ce n’était absolument pas parfait, mais elle jouait, s’amusait tout en exprimant une énergie, une force, que sa musique d’ordinaire n’exprimait point. C’était nouveau, mais surtout extrêmement grisant. Entendant le chant se stopper, l’écossaise appuya un peu plus sur ses cordes : elle voulait être entendue, être bruyante comme cette chanson devait l’être. D’ordinaire si timide, jouer devant autant de monde lui aurait fait perdre ses moyens, mais ici, absorbée comme elle l’était, elle n‘y pensait plus. Seule la musique comptait à présent.

La salle commençait à s’agiter, certains battaient du pied la mesure, d’autres des mains, certains chantaient silencieusement, d’autres mimaient la guitare… en somme tout le monde semblait s’amuser, s’éclater. Cependant, cette scène paraissait floue, complètement au second plan pour la petite blonde qui continuait de jouer. Car, au final, elle aussi s’était mise à danser légèrement des pieds, balançant son corps au rythme des cordes frottées.

Arrêtant alors sa guitare, la jolie brune continua son chant au son de ses deux acolytes, pour le dernier couplet, laissant sa voix littéralement éclater sur les derniers vers. C’était le moment, le moment ou la partition devenait un poil plus complexe,  et Lily l’exécuta comme il le fallait, afin d’accompagner son amie. Enfin, elle se laissa aller elle aussi, à suivre Ayame sur le dernier vers, laissant trainer, vibrer la dernière note tant que son amie n’avait pas terminée.

Mais, pas le temps de souffler, alors encore dans sa bulle, la jeune fille vit Ayame se ruer vers la petite batteuse et elle, afin de leurs attraper la main et de les tirer vers la fenêtre pour y hurler la date de son futur concert. Tonnerre d’applaudissement impressionnant, à en faire vibrer les murs et le sol de la pièce… mais ce qui choqua presque l’écossaise était de voir que même en bas, dans la cour, on les applaudissait : elles avaient vraiment été bruyantes, et c’était un pur bonheur de voir cela. Alors rouge pivoine, elle sentie son amie lui faire un baiser sur la joue et s’exprima joyeusement sur à quel point elle venait de s’amuser.

Rendant le baiser par une enlacée, Lily terminait de redescendre de son petit nuage, un immense sourire aux lèvres. Elle se sentait forte, capable de beaucoup de choses : après tout, elle venait de jouer devant un public. Sans réellement le souhaiter, son amie lui avait donnée une leçon importante concernant son manque de confiance en elle.

« Oh oui c’était vraiment super Ayame !!!! Je me suis vraiment beaucoup amusée ! Je veux dire que c’était pas parfait, mais je suis super contente de l’avoir fait et merci merci beaucoup à toi ! »

Tout en se détachant de son amie, elle allât de nouveau saluer son public qui, lui aussi, commençait à redescendre en excitation. Elle aussi était en sueur, mais dieu que ça avait été bon ! Cependant, la jeune fille souhaitait continuer, son masque de timidité était fragilisé et elle souhaitait en profiter. Continuer à vivre cet instant d’excitation et de satisfaction.

Quel magnifique sourire avait Ayame, affichant elle aussi une claire satisfaction, elle était heureuse et cela se sentait, de tous les pores de sa peau. Avide de faire plaisir aux deux parties, la jeune fille adressa un sourire complice à sa nouvelle amie et chercha, elle aussi, une partition sur le téléphone de la japonaise avant de lui montrer. Ce morceau était relativement connu, aussi ce ne fut pas bien long.

« Je m’entrainais sur une cover depuis un looong moment maintenant, tu veux bien m’accompagner avec ta guitare ? Et euuuh, mademoiselle ? Vous pourriez rejouer un peu de la batterie pour moi s’il vous plait ? »

Les deux acceptèrent , pour la plus grande joie de la jeune fille qui se remis du mieux possible dans sa bulle, ne préférant même pas imaginer qu’elle allait chanter devant des gens, un public. Elle espérait ne pas faire trop d’erreurs, être facile à suivre comme Ayame l’avais été. Elle devrait également simplifier sur le tas un peu sa partie afin de laisser de la place pour la guitare, en un sens cela serait plus simple.

Posant alors le violon, de manière moins académique, contre son cou, la jeune fille fit deux-trois vocalises qu’elle effectuait toujours avant de chanter, quand elle était seule dans sa chambre. Enfin, elle prit une grande inspiration et fit un premier accord.

Sing a song:

Sa voix avait changée, elle marquait une certaine force, volonté, courage. Cela pouvait surprendre, d’ordinaire la voix de la jeune fille était pleine de doutes, de questions et de bégaiements. Sans compter qu’elle ne causait jamais bien fort. Yeux fermés, elle chantait, et correctement qui plus est ! Même si l’on pouvait encore sentir une certaine nervosité, Il n’est jamais facile de faire totalement abstraction.

Evidemment, cela ne serait pas aussi grandiose que la prestation précédente, mais cela restait extrêmement correct. De plus, son accent s’était grandement diminué, bien que toujours présent… Cela marquait pour elle un long travail et elle en serait assez fière… mais pas dans l’immédiat. Seul le moment comptait à présent.

Le refrain ! Lily explosa, laissant apparaitre un immense sourire, chantant pleinement ce moment si spécial. Ces derniers doutes s’étaient envolés et la jeune fille le vivait extrêmement bien. Dieu qu’elle aimait cette chanson, dont les paroles du refrain qu’elle venait de chanter, semblait lui correspondre parfaitement. Ce n’était pas une grande chanson, juste une « insert song » dans un anime… Mais cela ne changeait rien au final !

L’écossaise cessa son chant pour laisser ses deux amies s’exprimer quelque peu avec leurs instruments respectifs, Ayame avait un rythme de basse représenté par son violon, une batterie, si elle souhaitait faire un solo, c’était le bon moment ! Lily lui adressa un signe de tête, espérant que cette dernière compris le message : « amuse-toi ! ».

Enfin venait le refrain final, la jeune fille commençait à bouger un peu, prise dans l’ambiance et dans cette musique. Elle était heureuse, tout simplement ! Heureuse de partager ce moment, heureuse d’être ici, heureuse d’avoir rencontrée cette sempai !

Lily terminait la chanson, mais cette dernière continuait encore un peu, laissant les instruments la conclure par un ultime petit solo à la guitare. Quand l’écossaise ouvrit les yeux, elle sautillait de joie, attrapant la main d’Ayame ainsi que de cette jeune mais talentueuse batteuse et les serra dans ses bras.

« Vous avez été vraiment trop géniales ! Merci beaucoup beaucoup beaucoup »

Quelques applaudissements se firent entendre, pour le grand plaisir de la lycéenne qui en revenait à peine : elle avait chanté devant autant de monde ? Elle… elle l’avait vraiment fait ? Alors haletante, couverte de transpiration et légèrement larmoyante, elle se laissa tomber sur sa chaise, avec un immense sourire !

« C’était pas aussi bien que ce que tu as fait, mais je m’en fiche ! C’était vraiment un super moment Ayame ! »

Tonnerre d’applaudissement dans la salle. Les trois compagnons musicaux venaient d’enchaîner une seconde chanson, pour la grande joie du public improvisé. Epuisée mais heureuse, Lily se posait lourdement sur sa chaise : l’avait-elle réellement fait ? Avait-elle joué devant autant de personnes, inconnues de surcroit ? Cela était difficile à croire… Pourtant tout le laisser à penser.

Lily avait toujours été intimidée par les foules, parler à plus de trois personnes se révélait compliqué. En plus de cela, elle n’aimait pas déranger… et que trouvait-on plus pénible que de la mauvaise musique ? Pas grand-chose en réalité. C’est pour cela que la jeune fille s’entrainait toujours à bas volume, essayant de conjuguer son respect pour les autres avec son attrait pour la musique. Mais s’exprimer comme cela, cette espèce de transe dans laquelle elle s’était trouvée, cela la fascinait.

Tout était tellement bon dans cette bulle, concentrée uniquement sur son instrument, la musique, sa musique ! L’écossaise se fit une note mentale : penser à rechercher à nouveau cette douce sensation. Peut-être pourrait-elle s’entrainer en plein air de temps en temps s’il n’y a peu de monde ? L’idée était excellente et cela lui permettrait de se laisser aller, se perdre dans cette musicalité qu’elle redécouvrait.

Toujours était-il que Lily s’était éclatée ce jour-là, même si elle ne comprit pas bien ce qu’Ayame lui avait exprimée quand elle lui avait qu’elle cachait bien son jeu. Qu’entendait-elle par cela ? L’écossaise choisit de ne pas s’en formaliser, on verra plus tard. Apres tout, elles venaient de passer un excellent moment, cela aurais été dommage de gâcher ce dernier avec des questions peu pertinentes… d’autant qu’elle l’avait dit en souriant, donc c’était surement un compliment.

Mais, perdue dans ses réflexions, Lily ne vit pas que son amie avait déjà rangé ses affaires et se saisissait de sa main, l’invitant à la suivre pour lui montrer quelque chose. De quoi pouvait-il s’agir ? D’autant qu’elle la guidait vers un escalier montant… pourtant elles étaient déjà au dernier étage, donc que souhaitait elle lui faire découvrir ?

Une porte s’ouvre, elles étaient sur le toit du bâtiment et le soleil orangé commençait son doux crépuscule. L’on pouvait apercevoir la lune qui se faisait discrète, attendant le départ de l’astre pour briller à son tour. Enfin, comme une invitation aux autres, l’étoile du berger brillait doucement. Il était bien tard finalement, mais dieu que cela était beau… Cela faisait bien longtemps que l’écossaise n’avait pas rêvassé au couchant, pourtant, c’était un moment qu’elle adorait, avec l’aurore. Si le lever du soleil était empli d’espoir, de joie et de clarté, le crépuscule était beaucoup plus mélancolique et propice aux réflexions.

Et pouvoir admirer tout cela d’aussi haut, cela ajoutait énormément de charme à la scène. Lily ne se souvenait même plus de quand était la dernière fois qu’elle avait eu l’occasion d’être à une hauteur pareille pour contempler ceci… Jamais, sans aucun doute. Cependant, cela lui rappela quelques doux souvenirs… Elle et ses parents, quand elle était petite, partis camper dans les collines de l’arrière-pays écossais. Elle qui regardait le ciel tandis que son père préparait un feu, sa mère jouant du violon autour de ce dernier après le soleil endormis… Oui, de très beaux souvenirs.

Ayame s’écroulait au sol, sur le dos en écartant bras et jambes, souriante comme pas deux. Et tandis que Lily approchait, elle prononça une autre phrase intrigante mais emplis de spiritualité : seul le ciel observe, encourage et juge les Hommes vivant sous lui. L’écossaise ne s’était jamais intéressée à tout ce qui était religieux, mais cela, elle pouvait le comprendre. La japonaise était dans son monde, en quoi cela était étonnant qu’elle ait sa propre philosophie. D’autant qu’il y avait un autre message, plus personnel, caché dans cette philosophie.

S’allongeant au côté de son amie, Lily contemplait le ciel orangé, poétique :

 « A la maison on disait « Seul dieu me jugera ». Au final, c’est assez proche ce que tu me dis Ayame. Je devrais faire ce que je souhaite sans avoir trop peur des gens, mais c’est pas évident... Mais je te promets de faire de mon mieux pour le Ciel ! »  

Elle était plongée dans ses pensées, aussi Lily fit de même, se plaçant sur le côté pour regarder le ciel. L’écossaise était bien ici, le sol était chaud du a la journée ensoleillée et une légère brise venait lui doucement lui caresser la peau… Non, vraiment, elle était bien ici !

La jeune fille se permit de chuchoter quelques mots à son amie

 « Merci pour tout Ayame. Tu as été vraiment chouette avec moi… »  

…

Que s’était-il passé ? Ouvrant les yeux Lily senti son corps tout engourdi, légèrement douloureux. Levant les yeux, elle constata que le soleil n’était presque plus visible : elle s’était endormie sur le toit, paisiblement. Ayame était partie mais elle avait laissé sa trace dans l’esprit de la jeune fille : quelle journée formidable !
A présent, il était temps de rentrer au club de musique avant sa fermeture et de rentrer ! Lily regrettait cependant de ne pas lui avoir donné son numéro de téléphone, mais ce n’était pas si grave, elle serait facile à trouver !