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 Pêchons. [Jake]

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Kami Otagame
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MessageSujet: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptySam 13 Juil 2013 - 16:47






    Chapitre premier. « L'eau bénie, je la bois. »

    La porte de l'église se paraît du sang de mes victimes. Debout sur les marches de pierre, à contempler les gargouilles vers ce ciel, élevées, je laissais aux visages les soins de me masquer. Il y avait ce ciel qui s'étendait, s'étirait, et que je n'atteignais. Alors je ne faisais pas l'effort, et les cheveux bercés par le vent, je contemplais le haut d'une cautérisation de ma tête. Les gargouilles, les gargouilles. Je les fixais, de tout en bas, impuissantes et si abaissée, en rêvant cependant de poser simplement ma main sur leur gueule décharnée. Poser mes doigts, poser ma paume sur leur face de pierre, et refermer mes phalanges sur leurs orbites creuses. Et je hurlerai, peut-être. Je hurlerai, et je les fracasserai, en compensation, et en gloire à mon dieu, le seul et l'unique.

    Debout sur les marches de pierre.

    Le vent effleurait, caressait ces hauteurs de l'église en songe, et doucement, j'élevais ma main. Bien trop haut, bien trop inaccessible. Mais dans mes yeux et dans ma tête, j'imaginais mes doigts se refermer sur le clocher de cette baliverne, de ce mensonge ambulant. Je serai le Diable tant qu'il existerait des églises. Je serai le Diable, et je déposerai mes yeux et mes lèvres sur les corps de cette foi que l'on arrachait à sa vérité. Je me ferai l'Araignée d'un monde qui se piégeait dans sa propre toile, et lorsqu'ils seraient au bord du précipice de leur propre folie, je les décapiterais à coup de mandibule. Et ce sera tout simplement beau. Beau et violent, parce que j'en serai la spectatrice avisée. Un sourire, rictus amusé, glissa sur mes lèvres carmines, et j'effleurais du doigt les nuages gris de ce ciel assombri. Jour d'orage, les enfants. Jour d'orage. J'en faisais mon affaire.
    Regardez moi. Regardez moi tous.
    Je suis Kami Otagame. Sur mes yeux verts, j'ai posé les lentilles rouges. Mes cheveux noirs, je les ai offerts au vent, et aux dieux. Mon corps, je l'ai drapé des ténèbres de ma passion, et mes lèvres, de la graisse écarlate. Pieds nus. Pieds nus, je reste debout sur les marches de pierre. Regardez moi, car je suis l'Araignée.

    Dans le glissement du vent, je m'avançais jusqu'à la porte rouge de l'église japonaise. J'en faisais mon affaire, j'en faisais mon crime, et contre mon épaule, contre mon dos, contre mes reins, un sac de toile, un sac de meurtre. Un simple sac à dos pour la voie du Seigneur. Le pécheur abîmé dans ses crimes, n'attend de secours que de l'infinie miséricorde de Dieu.


    De profundis clamavi ...

    … du fond de  l'abîme :  Seigneur écoutez ma voix.
    2. Que vos oreilles soient attentives à la prière que je vous fais.
    3. Seigneur, si vous examinez nos péchés, qui pourra subsister devant vous?
    4. Mais en vous est la source des miséricordes ; et je vous ai attendu, Seigneur, à cause de votre loi.
    5. Mon âme a attendu le Seigneur, à cause de sa parole : mon âme a espéré au Seigneur.
    6. Que depuis le point du jour jusqu'à la nuit, Israël espère au Seigneur :
    7. Car au Seigneur appartient la miséricorde, et la rédemption que nous trouvons en lui est très-abondante.
    8. Il rachètera lui-même Israël de tous ses péchés.


    Derrière moi, la porte rouge.

    Dans les fraicheurs de l'église, je contemplais. Mon souffle réparti en une spirale qui s'éleva, j'abaissais les rougeurs de mon regard jusqu'au sol dallé. Le froid et les hivers pour la terre des hommes. Et au dessus de leur tête, au delà de leur âme, les chaleurs perdues d'un corps divin. J'abaissais mes paupières, fermais mes yeux, pour avancer d'un pas, pénétrant le lieu béni. Je serai le Diable. Et mes mains, sur vos yeux, refermeront votre monde. Et vous partirez en silence, pendant que je volerai votre souffle. Vous serez mes agneaux, je serai votre chemin. Vous irez, vous ne vous retournerez pas, et je vous perdrais. Parce que je suis l'Araignée.

    Mon sac tomba sur le sol, dans un bruit sourd.

    Le seigneur a ses raisons, le diable en a d'autres. Glissant mes doigts sur le haut de ma chemise sombre, j'ouvrais petit à petit le col du vêtement, agrandissant le décolleté, ouvrant jusqu'au ventre, et fit glisser sur mes épaules. Pas de haut pour l'Araignée, pas de ténèbres pour le tatouage. Laissée libre, caressée par le murmure de vos louanges pieuses, j'avancerai en soutien-gorge parmi vous. Parce que je le veux. J'abandonnais au sol ma chemise, mais récupérais mon sac. Un poids, qui hurlait à mon crime, qui hurlait à la prévention, mais personne ne regardait. Qui, personne ? Mes yeux baladés sur les rares silhouettes tapissées d'obscurité, je contemplais les quelques personnes venues ici. Ils étaient assez nombreux pour être sauvé. Assez peu pour ne jamais réellement se souvenir. Mes boucles brunes rebondirent sur ma poitrine, et j'avançais jusqu'à la nef, pour venir poser mes doigts sur les bancs en bois. Acajou et sang. Ce rouge qui me poursuivait, je me mis à l'aimer, laissant même un sourire apparaître sur mon visage. Pour le moment, dans le silence de la musique d'un orgue, j'étais invisible, et personne ne contemplait l'Araignée en soutien-gorge. Je restais là, élevant mes yeux jusqu'à ces statues de saints et d'anges que je rêvais de voir fracassés. Puis, je vins effleurer mes bas résille. Est-ce que Dieu me regarderait, de tout là haut ? En ce moment, il devait être à Tokyo. Certainement en train de passer ses examens. Je l'appelerai tout à l'heure, sans doutes. Au portable. Je lui dirais, en souriant : « Tu sais, j'ai réussi. J'ai tout cassé. J'ai tout brûlé. » Et peut-être que quand je le retrouverai, je l'embrasserai. Avec la langue, tiens.
    Je cessais de sourire, soudainement énervée.
    La remarque d'un visage jeune, d'une chevelure blonde, d'un corps à la souplesse androgyne me fit m'irriter sur mon plan. Pourquoi fallait t-il que la présence d'un humain aux environs de mon âge vienne t-elle me perturber ? Je sifflais, pour m'approcher de lui, louvoyant entre les rangées de bancs.

    Chéri, avec la lumière des cierges sur ton visage, tu ressembles à un martyr.
    J'aimerai bien te crucifier.

    « Toi. »

    Je levais mon visage jusqu'à lui, contemplant la couleur de ses yeux.

    « Dégage. Je vais foutre le feu à cet endroit. »


    Avec amour.
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Jake Keegan
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyLun 15 Juil 2013 - 22:31

Laisse-la partir.

C’était sur ces quelques mots que la fratrie, pourtant sans aucun liens de sang, se s’épara, la veille. Jake avait raccompagné Emy jusqu’à sa chambre, à l’université. Ils étaient partis d’un petit parc, dans lequel ils avaient passé une petite heure à parler de tout et de rien. Après un silence flottant, qui s’était imposé à eux comme aux personnes qui n’ont plus besoin de parler pour se comprendre, la cadette avait lancé le sujet sur Sam, la mère de J. Elle l’avait amené tout doucement, comme ça, comme un pétale viendrait s’échouer, guilleret, sur une eau plane et calme. Elle n’avait pas fait mille détours, mais elle y avait mis les formes, les intonations les plus justes et le blond n’avait presque rien vu venir.

Jake, ta mère est morte. Il faut que tu arrives à comprendre ça. Accepte-le.


Se contenter de perdre son sourire automatique et regarder droit devant lui, sans perturber le rythme de leur marche, voilà seulement sa réaction.

Je sais que c’est un sujet douloureux pour toi, mais il faut crever l’abcès un jour ou l’autre. Il faut que tu la laisses partir. Il faut que tu t’ouvres aux autres, pas seulement à moi.


S’il avait protesté, il aurait dit que si, il s’ouvrait aux autres, mais il préféra garder le silence. Le lourd silence maintenant qu’il imposait à sa sœur.

Tu n’as aucun ami, J !
Ophiuchus.


Premier écho de son esprit face à l’attaque.

Ce garçon chez qui tu vies en prenant un soin minitieux à l’éviter ? Jake, ne soit pas bête, ce n’est pas un ami.
Soji.
Celui chez qui tu te caches pour mieux fuir le premier.
Yoite.
Une conversation dans un couloir, puis plus rien : c’est peu, avoue-le.
Dorian Fatalys.
Je ne veux même pas savoir les détails de cette rencontre. Surtout vu comme je te connais ! C’est un membre du personnel encadrant de l’académie, pas un ami.

A court d’idées, voilà Jake qui tressaillit.

Il y a Ethel.
La jeune fille esseulée que tu t’amuses à martyriser.
Je...
J, arrête, j’ai raison, tu le sais. Depuis que Sam est décédée, tu te contentes d’errer, tu ne veux plus tisser de liens avec personne, quand les gens le veulent, tu fais en sorte de les décevoir pour qu’ils ne reviennent jamais vers toi.
C’est plus simple de quitter quelqu’un quand cette personne est persuadée que vous êtes un salaud.
Sauf que, Jake, tu n’es pas un salaud. Je ne te dis pas de l’oublier, je te demande d’essayer de lui donner une autre place, bien moins imposante, que celle qu’elle occupe actuellement. Enterre-la.


Les yeux rivés sur Emy, il avait finit par lui ouvrir la porte de sa chambre. Dans un soupir, elle y était entrée, lui avait jeté un regard bouffi par les bons sentiments, auquel il n’avait pas répondu, tournant le dos. Jamais il ne laisserait sa mère à la terre, plutôt crever.

Ce matin, Jake s’était réveillé bien trop tôt pour un premier jour de repos et il avait quitté la villa avant même qu’Ophiuchus ne soit sorti de sa chambre. Il s’était couché tout habillé et il avait sur le dos les mêmes fringues que celles portées la veille. Trainant les rues, les cafés, il était maintenant devant cette église. Celle dont il avait vu le clocher de plus loin. La folle envie de se jeter dans l’austérité du monument lui avait prit comme une envie de pisser et il s’y était réfugié. C’était maintenant, planté devant les cierges, qu’il était à lire les quelques évènements célèbres qu’avait mené à bien cette paroisse.

C’était à cet instant qu’une voix effaça enfin celle de sa sœur. Une voix qui le tira des paroles maudites qu’il retournait dans son esprit depuis la soirée. Des mots qui devenaient comme une bouillie épaisse et collante, un peu comme une litanie fredonnée, répétée et déformée. Quelque chose d’entêtant, qui donne envie d’être n’importe où, autre que prisonnier des quatre murs de son crâne.

Il fit descendre son regard sur cette fille, de haut en bas, puis de bas en haut. Haut qui n’y était pas. Il arqua un sourcil, puis riva son regard dans le sien. Neutre. Parfaitement neutre. Il devait avoir un petit coté psychédélique avec la tête inclinée de travers, pour la voir plus du coin des yeux qu’autre chose. Il devait avoir l’air morne. Il était morne.

Puis un sourire. Son sourire. Il se redressa, tourna d’un quart, lui faisant maintenant face à cette sorte d’indigène, plantée devant lui.

C’est bien parti pour le sens figuré.


En soutien-gorge, dans une église. Un nouveau martyre. Jésus, prend ta retraite, fais-toi opérer des canaux carpiens, la relève est assuré. Viens, ils baisent sur une tombe et puis il repartirait, sombre cavalier sans tête qui cherche le jour. Ils braveraient les tempêtes, une nuit, une heure, une seconde, un souffle, le sien dans celui de cette ingénue aux allures frivoles. Ils pourraient commencer par parler. Prier à la santé, mon père, mes frères, les guerres, Alger et les droits de l’Homme. Ils se diraient qu’ils sont beaux, que le reste n’est rien. Suis-le et pars. Laisse-la partir et enterre-la.

Et qu’en est-il du reste ?


Provocation, à ses heures perdues, la voilà qui couve et recouvre enfin le visage de celui dont on veut qu’il dégage. Il allume un cierge, maudit l’offrande, pensant au pape qui se fait certainement des couilles en or, à avoir prêter serment de les garder pleines. Il bouffe de caviar en parlant des capotes et des problèmes de ségrégation.
Que dirais-tu d’une valse ?


Jake. Ou l’art de vouloir faire perdre le fil à son auditoire, pour que le public sombre et ne soit plus qu’une ombre.
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyMar 16 Juil 2013 - 16:12



    Chapitre deux : « Les pigeons baisent en haut des clochers. »

    Seigneur Dieu.
    Je te remercie d'avoir inventé les lèvres, aux humains. Je te remercie, dans ta bonté miséricorde, d'avoir créé pour mon propre plaisir, ces commissures aux milles formes, qui s'étirent, se courbent et se tordent, dans des mouvements de sentiments, des expressions frivoles et adorables. Pour ces lèvres-là, un sourire qui me plut par sa simple existence. Il souriait. Il souriait, humain étrangement décalé de ma réalité, qui s'impose à ma cognition pour venir me détacher de mes désirs pyrophobes.

    « C'est bien parti pour le sens figuré. »

    Je ne compris pas instantanément. Araignée qui glisse sur une toile mouillée par la rosée de la réalité humaine, insecte désemparé, qui agite ses pattes dans le silence de son incompréhension, pour se rattraper à la soie. Je ne compris pas instantanément, et je me sentie aussi perdue que face à ce chaton blanc au trop grand sourire pour sa gueule. Aussi perdue, mais si peu armée, cette fois-ci. Aucun dermographe dans mes doigts, et piégée entre les murs d'une prison de l'esprit, élevée jusqu'au ciel par des murs de pierres grès. Je cillais. Et puis, le souvenir de son propre regard, masculin et las, glissant sur mon corps, sur ma poitrine. Oh ; oui, bien sûr. Dans mon dos, un frisson, qui agita l'Araignée. Oui, bien sûr. Foutre le feu … ça n'était pas une expression que je m'attendais à retrouver entre les lèvres d'un Japonais. Dans les chaines de leurs codes polis et bienséants, ils ne se seraient jamais permis. J'imagine, qu'ils ne se seraient jamais permis. Alors je ne lui répondit pas, mais doucement, avec une tendresse effroyable, les lignes de mes yeux se courbèrent en un sourire appréciateur. Il ne devait pas être japonais. Ni dans ses cheveux clairs, ni dans sa silhouette. Mais non, enfant. Nous ne serions pas là pour amuser les corps, avec leur superficiallité de chair. Ma présence ; pour l'exaltation des sens, de l'âme, et la libération de la Vérité de Bakura. Le Dieu, le véritable dieu, avec ses prunelles dorées, ses mèches blanches, et ses sourires pour moi. Le Dieu qui n'aimait pas les humains.

    « Et qu'en est-il du reste ? »

    Le reste ? Quel reste ? Sans détacher mon regard du sien, j'ôtais mon sac de mon dos, et laissais tomber le bidon d'essence et les allumettes. Et ça résonne sur le pavé de l'Eglise, et ça résonne dans le murmure d'un orgue. En France, à Nantes, la cathédrale était si belle, et si froide. À Nantes, le chant des choeurs se faisaient si tendres, si précis dans leur poignardement de mon corps, de mon cœur. Se souvenaient t-ils de moi, ces Français ? Ces bretons traîtres à nos territoires, qui refusaient et acceptaient les territoires, que j'avais quitté depuis si longtemps. Bretagne de mon âme, souviens toi de moi, dans mon assassinat japonais. Souviens toi de moi quand il faudrait que je me laisse entraîné, dévorée par les souffles de vies et de morts de ce pays montagneux. Souviens toi de moi, quand je reviendrais à la forme de poussière, et que je viendrais coucher mon corps décharné sur les racines de ton enfance.

    « Que dirais-tu d'une valse ? »

    J'abaissais mes yeux. Étudiais mes orteils, les dalles glacées, et les tâches de lumières, qui grassement, teintaient ces ténèbres d'une fausseté lumineuse. Mon dieu avait les orbites bien plus étincelantes que vos terres de foi. Mon dieu, dans le métro, quand je le masturbais par la pensée, il avait été bien plus solide, bien plus vrai et bien plus sincère que toutes vos fondations minérales. Je levais les mains, et m'emparais de sa nuque, glissant mes doigts sur les angles de sa mâchoire. Un cavalier plus grand que moi, pour une romance à la lumière des cierges. Ce serait si joli. Tellement triste. Je brûlerai tout, tiens.

    « J'allais te le proposer. »

    Et je maitriserai toujours mes mouvements sur la toile. Un-deux-trois, un-deux-trois. ~ Appuyant sur la peau de son cour, glissant le bout de mes phalanges jusqu'à la naissance de ses omoplates, je l’entraînais dans les rondes de caresses de mes pieds sur le sol. Un-deux-trois, un-deux-trois,  et je souriais, je souriais, gamine amusée par la valse, gamine amusée par son preux chevalier. Et sans cesser la danse, sans le lâcher, je contemplais. Tu sais, Bakura. Il me fait un peu penser à toi. Il ne te ressemble pas du tout, pourtant. Mes paupières s'abaissèrent à demi sur un regard moqueur à l'égard de moi-même, pour une expression lourde de rires.

    « Tu avais rendez-vous avec Jésus ? N'as-tu pas peur qu'on t'ouvre les portes de l'enfer ? »

    Valse, valse.
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyDim 28 Juil 2013 - 23:18

Jake avait suivit son regard. Des orteils jusqu'aux pavés, sans oublier de suivre un temps la danse de la poussière grasse dans le trait de lumière coloré que laissait passer la meurtrière. Puis ses mains, encore, et son contact sur sa nuque. Il faillit en perdre son sourire. Juste un peu. Le temps d'un souffle, d'un battement de cil. Le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Elle allait lui proposer ? Etrange enfant. Rapidement, le conte de la petite marchande d'allumettes lui revint en mémoire. Viens, Karen, oui. Glisse contre lui, réchauffe-toi, pompe, craque, enflamme-toi et pars dans la fumée. Ce serait tellement préférable à la tombe. Au froid de l'hiver. Au froid de ce sol gris. Contre la chaleur de sa peau que J. sent à travers son sweat. Haut qui n'est plus chez elle et qu'il meurt soudainement d'ôter chez lui. Pour rendre tout ça plus charnel, plus érotique.

Il glissa sa main sur son bras, tandis que la jeune fille commençait à l'emmener. Effleurant sa peau, tout en suivant son rythme, il attrapa finalement une des mains posées sur sa nuque depuis le début de leur danse et noua rapidement ses doigts aux siens, pour finir par tendre son bras sur le côté. Son autre main suivit le schéma de la première : remonter le long du bras, effleurer la peau... Pour prendre l'autre main, la guider jusqu'à ses côtes et l'abandonner là. Voilà une véritable valse. Et maintenant, l'homme mène la danse. Se lovant contre elle, il reprit les rênes et l'entraîna à son tour, dans une chorégraphie travaillée, soignée, savamment dansée. L'idée étant de lui donner l'impression de voler, de faire en sorte qu'elle s'abandonna à lui.

Avoir rendez-vous avec Jésus ? L'idée serait bonne. Vraiment tentante. Jake n'en fit que sourire davantage, prenant un malin plaisir à garder ses yeux rivés sur elle. Il ne répondit pas tout de suite, transformant progressivement le tempo de la valse, le faisant devenir plus soutenu, plus virevoltant, plus tournoyant, plus entêtant. Il commence à fredonner, d'abord les lèvres serrées, puis il les entrouvre, donnant encore une accélération à leur tourbillon, évitant parfois de justesse murs et visiteurs. Viens, Karen. Valse, ma douce. Tu rêvais que tu dansais, dans ce grand magasin de jouets. Regarde-toi, comme tu es belle, en bas-résille et soutien-gorge dentelles. Tourner, tourne, viens avec lui. Il est ton lieutenant, en es-tu amoureuse ?

J'ai rendez-vous ce soir avec Karen. Je suis la mort.


Mensonge, mais voilà les mots de l'hussard noir du conte. Celui qui fait s'enfuir la jeune Karen et son premier amant, dans les nuages, sur un cheval blanc. Où sont les roses ? A quand le duel ? Dans la tête de Jake, c'était la fin de l'histoire et c'était ce moment-là, choisis par ses soins, pour plaque l'ingénue rebelle contre un mur. Il lâche son corps de ses mains, y apposant le sien, pour la bloque là. Ses avant-bras se clouent au mur, encadrant la tête de la fille. Il approche son visage du sien, le souffle court d'avoir tant valser.

Et toi, quel dessein t'amène ici ?


Son front se plaqua doucement contre celui de l'autre. Il baissa les yeux, humecta ses lèvres et passa rapidement sa main sur ses reins, la décollant du mur, brutalement, mais toujours son visage contre le sien, ce qui l'obligea à la plaquer contre lui. Il remonta lentement ses doigts sur son dos, suivant le tracé de son échine, griffant sa peau avec l'ongle de son pouce, dans l'unique but de lui faire mal.

Si tu veux qu'on se souvienne de toi, inonde les lieux d'un souvenir qu'ils n'oublieront pas, qu'il colporteront, mais ne leur volent pas.


Délicieusement mal. D'un geste rapide, il détacha sous soutien-gorge. Dans le même élan, il recula d'un pas, s'empara de ses mains, la tira vers le milieu de l'église, captura les bretelles et les fit glisser le long de ses bras, libérant sa poitrine. Un coup d'œil, plus admiratif de la beauté charnelle qu'elle dégageait qu'un réel besoin de se rincer l'œil. J. reprit la main de cette femme, l'attira vers lui, pour finalement l'obliger à faire volte-face, se plaquant à son dos. Il se pencha à son oreille, empruntant la voix la plus suave qu'il avait en stock.[/justify]

Choque-les, obligent-les à devoir y repenser à chaque fois qu'il viendront ici.


Jake fixait un point devant lui depuis qu'il avait posé son menton sur son épaule, pour pouvoir murmurer à son oreille. Il glissa ses mains le long de ses flancs, jusqu'à les greffer à ses hanches, sans s'y attarder pourtant. Il leva les bras, entrainant les siens, pour les mettre en croix, de chaque côté de son corps. Ensuite, il appuya sa tête contre la sienne, pour l'obliger à la faire tomber sur son épaule.

Tu es Jésus, je suis la croix. Et là, nous irons tout deux en Enfer.


Et le sourire, contre la joue de cette étrange dévergondée, maintenant à moitié nue, au beau milieu d'une église. Karen est morte sous ses flocons de neige, après avoir rêver à ce qu'elle n'aurait jamais. Alors fuyons la neige et rêvons notre vie telle qu'elle est, faisons-y les folies qu'on ferait dans nos rêves. J. rouvre ses yeux, fermés au contact de sa joue contre la sienne, les rivant sur les gens autour d'eux, ravis de leur petit effet, ravi de se servir d'elle aussi aisément.

Et ce fut ce moment qu'il choisit pour l'abandonner. Reculer, s'emparer du sac de cette fille et l'éjecter discrètement sous un banc. Il passa la main dans ses cheveux, son sourire habituel de nouveau greffé à ses lippes. L'euphorie de la valse étant passée, il n'avait plus qu'à partir et ce fut en tournant le dos, quittant enfin l'illusion dans laquelle elle l'avait bercée qu'il réalisa toute la gravité de la situation.
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptySam 17 Aoû 2013 - 1:51

Chapitre trois. Allume les cierges et caresse ma peau avec.


« Et toi, quel dessein t'amène ici ? »

Dans le silence de ses yeux, de son sourire, des promesses d’une soirée qu’il m’offre pour la journée et pour l’éternité, mes dents se découvrent sur ce rictus assoiffé de son âme. Laisse moi te manger, humain. Laisse toi, dévoré par la toile, devenir ce cocon dont je ferai les silhouettes courbées de mes pulsions dévastatrices. Tu me plait, enfant, car dans ta valse et tes caresses devenues trop violentes, tu me brusques à achever ce que j’étais venu commencer ici. Me laisserais-tu seulement jouer avec toi ? Si je plantais un couteau dans ton vendre, est-ce que tout le gras de l’humanité se déverserait de tes entrailles ? Est-ce que tu as mangé du chocolat, récémment ? La question reste en suspens, puisque dans l’étreinte houleuse de nos rapprochements devenus amusants, il a plaqué mon dos contre le mur de cet édifice traitre. Enfant. Tes mains, et tes ongles, sur mon dos, dans ma peau. Sais-tu, qu’avec un peu d’exercice, tu me ferai feuler de plaisir ? Sur mes lèvres, un sourire pulsant mon rire, flirtant avec la désobéissance de mes idées. Continue. Caresse. Déchire ma peau. Griffe. Déchiffre mon être. Je me ferai un arbre sur lequel toi, petit chaton temporel, tu feras tes griffes, dans l’espoir de jouer, de t’amuser. Le long de ma vertèbre, le sang se mit à couler, doucement ; dessinant de minuscules entrelacs aux parures pourpres.

« Si tu veux qu'on se souvienne de toi, inonde les lieux d'un souvenir qu'ils n'oublieront pas, qu'il colporteront, mais ne leur volent pas. »

Et c’est trop tard que je sens le doigt accrocher les triangles de fer pour les détacher entre eux, et faire sauter l’élastique du soutien-gorge. Trop tard, et ça me plonge en état de contemplation.
Le bouche ouverte sur un hurlement silencieux, je faillis me débattre, furieuse qu’il ose devancer mes gestes, furieuse qu’il ose imposer sa volonté sur mon existence. JE voudrais lui découper les joues et lui mordre les jugulaire pour voir jaillir ce torrent écarlate de sa vie que je ferai couler à mes pieds. Le soutien-gorge glissa, abandonnant ma poitrine, dénudant mes seins, violant mes envies de surprise et de suspense. Il s’imposait, clown dantesque, me forçant à jouer ce monde que j’avais voulu instaurer avec plus de lenteur. Oh, Bakura. Je te jure, mon amour, j’avais tenté. J’avais tenté de rester calme, et concentrée. Je te le jure, Seigneur, mais l’enfant de cette folie, c’est ce garçon aux cheveux blonds, au visage follement près du mien, qui me fait mal et me sourit. Je te le jure, Bakura. Observe, et aime moi. Observe, alors qu’il expose mon buste à ces vieilles personnes venues mourir dans l’âme de leur ignorance. Regarde ces regards se poser sur le galbe rond des mamelles humaines. Regarde. Reegarde ce qu’il fait, ce garçon.
Regarde comment je parviens à ne pas hurler mon rire et ma louange.
Admirez moi.
Et malgré moi, malgré ce viol de la conscience, cette obligation de la gestuelle, je me présentais au monde. Regardez moi. Je suis Kami Otagame, enfant de la Bretagne celtique. Je suis Kami Otagame, le Diable qui aime les Humains. Je suis Kami Otagame, l’Araignée hurlante. Mes prunelles étincelèrent ce feu de la pensée, ce plaisir de la chair, et silencieuse, mon souffle coupé par la beauté de la chose, je contemplais, fascinée, cette initiative, ces soufflements indignés, et ces doigts sur mes poignets. Tiens moi. Tiens moi bien fort, pour que je ne tombe. Tiens moi avec soin, pour que je ne m’écrase pas. Laisse moi retrouver mon équilibre. Mes yeux avisèrent l’autel et la statue en bois d’une vierge ingénue. Oh, je t’aime, je t’aime …

« Choque-les, obligent-les à devoir y repenser à chaque fois qu'il viendront ici. »

L’Araignée est prêteuse, l’Araignée offre sa gloire et partage.

« Tu es Jésus, je suis la croix. Et là, nous irons tout deux en Enfer. »

Ce fut l’erreur. La seule, peut-être, que je pris réellement en considération.
Il abandonna mes poignets, et m’offrit la liberté totale de mes mouvements. Il abandonna mes poignets, me défit de ma croix, et me laissa la possibilité d’agir. D’être. Mon dieu. J’étais Kami. Mes yeux tombèrent sur ce soutien-gorge tombé au sol. Mes yeux heurtèrent ce corps qui s’écartèrent. Mes yeux caressèrent la distance.
Je suis Kami.

Dans un feulement qui déchira ma gorge, je fonçais sur lui, lancé comme un taureau court sur le rouge devenu mobile. Mais comme l’araignée, je dépliais mes pattes, et ma toile se fit la perception de l’univers tout entier. JE sautais sur lui, usant de chaque infime partie de mon corps pour le renverser au sol. Karateka, ceinture noire, l’exercice me donna l’impression d’avoir perdu dix ans, et d’être remontée sur le tatami, tel un caneton sans équilibre. Je le fis heurter la dalle, en poussant un beuglement venu tout droit de mes entrailles aïeules de guerrier celte.

Sois un corps chaud. Sois un corps chaud que je presserai contre moi.

Tuant son bruit, taisant ses tentatives de répliques, je lui retournais les bras, pour le trainer jusqu’à l’hôtel. Affolés, les quelques Japonais encore présents dans ce lieu de traîtrise, devinrent des ombres défilant à mes côtés, et je hissais avec hargne le corps vibrant du garçon, de l’homme blond. Me jetant sur lui, comme une couverture sur son lit sacrificiel, écrasant ma poitrine contre la sienne, m’emparais avec fermeté de ses poignets que je vins lui plaquer sous le dos. Et entre mes doigts, devenu un garrot sanglant, un lien irréfutable, le soutien-gorge de dentelle devint ses menottes, serré de manière à lui couper la régulation sanguine. Je l’immobilisais, allongé sur l’autel, cet Agneau de ma provocation, cet agneau de mon sulpice, ce fils bien aimé. Je l’immobilisais, pour venir plaquer ma bouche contre la sienne, claquer ma mâchoire dévorante contre sa langue, et glisser la mienne à l’intérieur de sa bouche. Mes dents mordirent la sienne, et le sang se mit à couler, pour un baiser que je suçais, avec sauvagerie, et bestialité. Un baiser dangereux, sur l’autel. Un baiser et des menottes soutien-gorge. JE vins cracher son sang sur ses lèvres.

« Je suis Kami Otagame. »

Je suis le Diable. Et je vais brûler cet endroit.
Je courus. Courus jusqu’à ce sac que j’avais daigné perdre de trop longs instants. En sortais le bidon d’essence et les allumettes, et hystérique dans ma gloire, dans ma victoire absolue contre cette trop vierge Marie, je lui jetais à sa tête de bois le feu et l’eau bénie, lui arrosait sa tête sculptée d’essence, et crachais mon rire rédempteur à l’égard de ses trahisons. Je te bénie, Marie. Je te bénie, car je viens te sauver. Et quand ce sera fini, je viendrai étaler du chocolat partout sur tes cendres. Le feu prit. JE me jetais sur l’autel, plaquant mes mains devenues trop pointues sur la poitrine sacrificielle du garçon.

« Supplie moi. Invoque mon nom, et je te sauverai. Prie, hurle. Gémis mon nom. »

Je t’aime.
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyDim 18 Aoû 2013 - 1:17

Le grondement. Un peu comme celui de la terre qui s'ouvrirait. Ou d'une gorge qu'on déchirerait d'un cri. Celui de celle qu'il reçut dans le dos avant même d'avoir pu se retourner pour voir ce qu'il en était exactement. La surprise d'un corps contre le sien, avec tant de violence, fut rapidement remplacée par celle de se retrouver coincée entre elle et le sol froid de l'église. Le grey austère lui écorcha la joue, si bien qu'il la tâcha de sang, juste une trainée, laissée par la peau arrachée. Jake commença alors à se débattre, pur instinct de survie, mais la chose campée sur ses reins ne lui laissa pas tellement de mouvements. Il se laissa finalement trainer, poussant sur le sol pour ne pas se faire abîmer le reste du corps. La pensée de ses tatouages bousillés par des écorchures lui vint immédiatement à l'esprit, ce qui le décida à se laisser faire. Pour le moment.

Un coup d'oeil pour les gens inquiétés, qui fuyaient, leurs jambes à leur cou, et le voilà qui était encore une fois prisonnier sous le corps de cette fille, cette fois les mains dans le dos, rapidement ficelées. Une grimace pour la force farouche donnée au noeud de son garrot. Il remua un peu les doigts, se disant simplement que ce serait certainement la dernière fois qu'il les sentiraient bouger, jusqu'à ce qu'elle daigna le libérer. Ou qu'il essaya d'y arriver seul. Il riva ses yeux dans les siens, toujours provocant, la fusillant de ses prunelles, de ses iris trop gris. Gris de pluie. Gris de suie. Il ne recula pas d'un pouce quand elle approcha trop vite son visage du sien. Et, trop vite, il répondit à son baiser, baissant les yeux sur cette poitrine nue, écrasée contre la sienne. Il laisse échapper un gémissement de douleur, se cambrant un peu pour alléger la morsure, quand elle planté ses dents dans sa langue. Douce torture qui ne fit que l'échauffer.

Au crachat presque rageur, il se contenta de passer sa langue meurtrie sur ses lèvres, sans la lâcher du regard. Il déglutit, alors qu'elle lui rendait enfin son corps, même s'il était encore prisonnier de son lien de fortune. Il s'évertua à les défaire, observant ce qu'elle faisait. Il fixa la statue de la Vierge un moment, tandis qu'elle se faisait jeter de l'essence à la figure. Et puis l'allumette. L'instant où il parvint à se défaire du soutien-gorge lui parut moins libérateur qu'il ne l'aurait cru. Sans mot dire, il accueillit une nouvelle fois la folie qui se jetait sur lui. Il empoigna ses poignets, un sourire carnassier aux lèvres. Si elle pensait être la première à l'avoir menotté, que ce soit avec des liens comme celui-ci ou de véritables menottes, il se fourvoyait bien assez sans qu'il ait à en annoncer la couleur. Il lui écarta les bras, pour la tirer tout contre lui. Ce fut, cette fois, à son tour, de sceller ses lèvres aux siennes, dans un désir qu'il ne cherchait plus à comprendre.

Et alors que les flammes s'élevaient, achevaient de consumer Marie, commençaient à laper les murs de leur langue brûlantes, il l'embrassait, lui, encore et encore. Rompant un baiser pour en commencer un autre. Le goût de fer dans sa bouche, l'odeur du bois qui devient cendre encore incandescentes, ce corps rond presque nu pressé contre le sien... Assez de choses étaient réunies pour l'exciter. Que ce soit à l'image d'un gosse qui va dans un parc forain pour la première fois de sa vie ou d'un point de vue sexuel. Assez pour lui donner envie de ne plus la lâcher, lui qui n'aime pas ça. Ni le feu, ni le sang, ni les coeurs tout en rondeurs, ni le sexe.

J. lui libéra une main, pour glisser la sienne dans son dos, repasser sur son échine, y découvrir son sang qui commençait déjà à sécher, la peau chauffée et réchauffée par la chaleur distante du feu. Il planta encore ses ongles dedans, entre ses omoplates, pour lui faire tendre les reins, pour la sentir encore. Et quand il en eut assez, de découvrir sa bouche, il mordit sa lèvre, violent, puis descendit dans son cou, qu'il attaqua à son tour, ni laissant pas de suçons, mais bien des traces de morsures. Il bougea un peu sous elle, puis suffisamment pour la renverser et inverser les rôles. Maintenant elle sur l'autel et lui sur elle. Et à lui de lui bloquer les bras, mais au-dessus de la tête, d'une main, d'une poigne qu'il voulait assez résistante pour la souplesse de son corps. Il se redressa suffisamment pour noyer son regard fiévreux dans le sien.

Tu es folle.


Et ses yeux quittèrent les siens, pour descendre sur son corps, encore. Pour le dévorer sans le toucher, sans s'y aventurer, chercher à se souvenir à jamais du creux de son ventre, à cause de son corps cassé par l'autel, se souvenir à jamais de ses seins, soulevés par une respiration aussi irrégulière que la sienne, se souvenir de sa peau qui chauffe, qui brûle, de désir et à cause des flammes qui ne cessent de grandir, d'en vouloir toujours plus. Et lui aussi.

Les sirènes des pompiers se faisaient entendre au loin. Allait-on les voir arriver avec des jerricans d'essence, dans ce monde de décadence, dans ce monde d'intolérance ? Dans l'endroit qu'elle détruisait, simplement parce que personne n'avait osé le faire avant.

Il ne supplierait pas.
Il n'invoquerait pas.
Il ne prierait personne.
Il ne hurlerait pas.

Kami.


Mais gémir son nom, ça, il le pouvait. Et encore et encore, dans une litanie qui pouvait paraître sans fin, il le murmura, il le susurra, il le chuchota, sans jamais lui laisser de répit, dans l'unique but de lui faire perdre la tête. Sans la quitter des yeux, tantôt son corps, tantôt son regard. Sans lâcher ses poignets. Et posant finalement sa main libre au creux de son ventre. Fichant un sourire de nouveau carnassier sur ses lèvres, alors que les doigts descendaient, remontaient, redescendaient un peu plus bas encore, sa paume appuyant parfois, pour lui rappeler, à elle, qu'il n'était pas celui qui serait doux. Qu'il ne serait pas l'agneau.

Jake finit par tout stopper. Il se pencha à son oreille et murmura encore, mais différemment :

Et Babylone renaîtra de ses cendres. Les brebis égarées viendront achever de s’y perdre, car il n’est de pire royaume que celui sacralisant le plaisir.


Il sourit, tout contre son oreille, contre la peau de son cou qu'il mordit une dernière fois, comme un adieu, mais moins affamé déjà.

Ma belle, c'est ça que tu n'as pas compris.


Et il se releva, lentement, sans faire une seconde fois l'erreur de lui tourner le dos. Il enleva son haut, l'en couvrant, au moment-même où les pompiers entraient dans l'église pour aller éteindre le feu. Au moment-même où les sirènes des voitures de la police prenaient le relais, annonçant qu'ils n'étaient plus très loin. Mais il ne bougea pas, ne s'éloigna pas. Il resta là, à la contempler, maintenant torse-nu, le corps à découvert, ses tatouages si personnels à la vue de tous, et la peau chauffer par les flammes.
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyDim 18 Aoû 2013 - 17:41




    Chapitre 4 : La Bête.

    Ils ont posés la main sur l'Enfant de Dieu, et l'Agneau entrainé dans son supplice se traîne jusqu'au mont Golgotha, ses pieds pleurant le sang qu'il verse dans sa souffrance, ses yeux ouverts sur ce qu'il voit le mieux : le rien absolu. Un vide béant qui déchire le monde pour le plonger dans sa propre torpeur. Un vide absolu qui décrit ses assomptions et qui hurle à son amour de l'humanité. Le rien, le vide, qui pourrit ses espoirs pour lui exhiber la crasse de ce qu'il ne verra plus jamais autrement qu'avec ses doigts.

    Tu te souviens ? Tu te souviens, Bakura, comment tu as accédé à ta couronne ? Tu te souviens comment je t'ai fait Dieu ? Par le plaisir de notre réunion, par l'assomption de tes sentiments. Tu étais là, perdu et ignoré, et je t'ai élevé, parce que je t'ai aimé.

    Mais ne me laisse pas me faire emprisonner. Mes yeux hurlèrent les contemplations absolues de ce corps trop organique venu m'enfermer contre le sien. Sans doute avais-je été la première à imposer cette provocation sexuée. Sans doute la première, sans doute pour impressionner, mais pas pour subir. Alors, dis moi, Kami ? Quelle sensation ça fait, que d'échanger la place avec les anges que tu plaquais contre les murs pour abuser d'eux ? Quelle sensation cela faisait t-il que d'avoir les rôles inversés ? Ris. Ricane, Kami. Ricane dans ces baisers qui viennent voler ton souffle, et tuer ta respiration. Ris, ris dans ce sang qui vient peindre tes lèvres, et cette langue mordue qui s'empare de la tienne. Suce, lèche, et ris. Ris dans la crasse et la beauté de ce sang que tu as su faire couler ; laisse tes doigts lacérer avec tendresse ces mains qui t'enchainent. Et profite. Profite de cet univers de dentelle que tu découds, en arrachant les fils les uns aux autres, les uns après les autres, avec les dents, pour voir le tissu brunir sous les flammes. Hurle de rire.

    Comment DIABLE avait t-il fait pour enlever le soutien-gorge ?
    C'est sur cette question que tes yeux à demi fermés, sur l'éclat rouge de tes lentilles venant scintiller sous les flammes, contemplent ces boucles dorées, de ce crâne se penchant sur ton cou. Que fait t-il ? Que fait t-il ? La douleur qui se répand dans ton corps te répond, lorsqu'il referma ses dents sur la membrane trop fragile de cette peau étendue sur ta gorge. Un feulement animal s'éleva en dehors de mes lèvres, et, Kami désappointée, je cherchais une seconde à le déchirer de mes ongles. Puis la blessure devint luxure, et, amusée par la sensation, captivée par l'idée, le laissait me considérer de cette manière. J'avais envie d'ouvrir ma bouche, pour poser mes lèvres sur son lobe, et lui murmurer, dans le sourire de son sang « Est-ce que tu aimes ? Est-ce que je suis un bon fruit ? ». Mais le fruit dut se tordre, quand il glissa ses ongles dans la courbure de mes reins, m'élançant dans une symbiose de douleur caustique, de plaisir acéré. L'araignée sur l'autel, qui se plie dans les bras d'un humain. Je n'ai plus de souffle, je n'ai plus de souffle … arrête. Arrête. Et mes doigts, prisonnier, qu'il vient placer au dessus de ma tête. Aucun mouvement possible, analyse oblige. Connard. Espèce de sale petit connard. Je vais te déchiqueter.

    « Tu es folle. »

    C'est le compliment, c'est le mot qui calme. Mes yeux arrondis par la surprise, je me fige dans ma colère, et redevient calme. Folle ? Folle ? Je suis folle ? J'aimerais, là maintenant tout de suite, qu'il abandonne ce rôle de dominant, qu'il me laisse la liberté de mes mouvements, pour que je puisse, avec toute la tendresse dont je sais faire preuve, venir effleurer du bout des doigts les lignes de sa mâchoire, pour lui sourire, et lui répondre que oui, je suis folle. Je suis l'impie de mes désirs, l'amazone de mes tourments. Mais que cela ne l'effraie pas, je ne le tuerait pas. Jamais. Je serais simplement folle, et je contemplerai le monde se parer du pourpre des envies passagères, des plaisirs éphémères. Si tu veux, enfant, je t'inviterai dans ce monde merveilleux, aux flammes et à la destruction. Ce monde dans lequel ta langue découpée trouvera sa place, et dans lequel je pourrai poser mes mains sur tes joues, mon front sur le tien, et je draperai ton corps de ma toile, simplement pour te murmurer des mots d'amour, des mots de douceur. Et peut-être que tu disparaitras, emporté par ton propre bonheur, et les choses qui te sont si intimes, à toi et à ta cognition tâchée par Karen. Qui est Karen ?

    Dans mon cou, je me mis à apprécier ce sang qui coulait de ses morsures appliquées.

    Kami. Kami milles fois répété. Kami mille fois interprété. Un Kami parmi tant d'autres, un Kami par millier, qui me fit prendre conscience de son existence, de la mienne. Un prénom, le mien, et quand bien même il m'embrassa, j'eus alors une envie incroyable. Le désir de laisser couler cette eau salée, cette eau de la faiblesse et du sentiment. Ces larmes, qui viendrait murmurer ma reconnaissance à mon fait d'exister. Kami. En tant que Kami. Embrasse moi, petit. Embrasse moi pour que je ne pleure pas. Je fis de ses mèches mon obsession, et dans la lueur des flammes, parvint à libérer ma main, gant carmin, pour l'élever.

    Oh, Seigneur. Tu sais ce que je désire.

    Dans la lenteur d'une subtilité, je glissais ma paume sur sa nuque, sur son épaule, pour m'y accrocher. Pour ne plus entendre ce prénom trop mien. Pour voir, dans la luminosité massacrante de cet incendie jaune, les cheveux de ce garçon se tâcher du rouge de mon sang. Mes doigts, sur ses boucles solaires, abandonnèrent une tâche venant violer la perfection de sa couleur, et comme un cadeau d'adieu, comme un au revoir déjà regretté, j'abaissais la main. Ça n'avait été ni un rendez-vous avec Jésus, ni avec Karen. Juste le feu de mes hystéries, et la douceur de ses folies. Il avait répondu à mon jeu, et nous nous étions faits les enfants d'un Eden qui se découvre dans la destruction. Simple. Rapide. Et efficace. Je me sentis lasse.  

    « Et Babylone renaîtra de ses cendres. Les brebis égarées viendront achever de s’y perdre, car il n’est de pire royaume que celui sacralisant le plaisir. »

    Je ne répondis pas. Il mordit, une toute dernière fois, enfonçant ses dents dans ce qui me sembla un geste plus long, plus lent, dont je pris la peine de profiter. Une dernière fois, n'est-ce pas ? Une toute dernière fois.

    « Ma belle, c'est ça que tu n'as pas compris. »


    Malgré le sang sur mon cou, sur ma poitrine et dans mon dos ; magré ce rouge qui s'écoulait en dehors de mes chairs pour revêtir avec gloire la surface de ma peau trop blanche dans ce monde japonais, oui, malgré tout ce rouge, je devins livide. Sur mon visage, mes lèvres blanchirent, et prunelles abandonnèrent l'éclat d'excitation et de folie, pour adopter, simplement, la violence d'un choc qui me percutait de plein fouet. Silencieuse.
    Silencieuse, je le fixais. Je le fixais, livide et stupéfaite, allant jusqu'à ignorer le corps qu'il me découvrait, pour m'offrir la capacité à ne plus être nue pour ces êtres humains qui arriveraient. Ignorant le fait que dans mon plan initial, je n'affronterai que seule les forces publiques, ignorant le fait que sur sa peau, il y avait des tatouages qui se valaient pourtant toute mon admiration. Ignorant le fait qu'il restait là. Il me lâcha.

    « Tu … Tu ... »

    Je me levais. A sa hauteur, mes prunelles fendues.

    « Babylone. Babylone ? »

    Le coup partit tout seul. Dans toute ma haine, dans toute ma violence, dans toute ma honte et ma rage, je vins lui exploser la mâchoire, toutes phalanges durcies, tout bras armé, pour lui faire ressentir un dixième de la douleur qu'il venait de me provoquer. Et je hurlais. Je hurlais.

    « JE. NE. SUIS. PAS. CETTE. PUTE ! »

    Mes mots, lacérant mon ventre, ma gorge, ma bouche, mes lèvres, me jeta au sol, genoux venant frapper le sol de la dalle, et je m'effondrais contre l'autel. Bakura, Bakura, où es-tu ? Viens. Je t'en supplie. Je t'en supplie, s'il te plait … Dis moi que je ne suis pas ça, dis moi que ça ne sera jamais ça, que Babylone n'aurait jamais du exister, et que j'aurais du tous les tuer. Dis moi que Monstruosité, tu l'as éradiqué. Dis moi que ça n'existe plus. Prends moi dans tes bras, console moi, s'il te plaît, j'ai mal, là, oh mon dieu, ça fait tellement mal. Regarde. Regarde moi. Regarde, je pleure. Je suis en train de pleurer.

    Un sanglot grave coula dans ma gorge, et je me lovais contre l'autel, désespérée par la tournure des choses. Pourquoj avait t-il seulement prononcé ce nom-là, au milieu de la perfection de cette puritification ? Pourquoi, enfant, avais-tu fait ça ? Le sang, sur mes joues, courait avec les larmes, se faisant les arabesque de ma souffrance. Mes ongles, tatonnant, accrochèrent les reliefs des sculptures en bas-relief de l'autel, et s'y fixèrent.

    « Je ne veux pas comprendre. »

    D'un coup sec, je tirais mes doigts vers le bas, dans la pesanteur de ma douleur. Trois ongles s'arrachèrent, restèrent le pouce et l'annulaire, retenus à mes doigts par des morceaux de chair. Je repris position, et violemment, recommençait. Douleur. Douleur pour tuer les maux. Pour oublier Babylone, pour rester obsédée par le feu. Mais je n'y arrivais plus.

    « Je ne veux pas. Babylone la prostituée. Tu es monstrueux, enfant. »

    Mes doigts saignaient, ongles et chair accrochés à l'autel. Derrière nous, les portes de l'église s'ouvrirent, et dans la fumée noire de l'incendie, je foudroyais des yeux le garçon.

    « Va t-en. »

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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyLun 19 Aoû 2013 - 0:34


Jake arqua simplement un sourcil, quand il la vit se relever pour se mettre à sa hauteur, le visage tordu par un sentiment qu'il ne saura décrypté que trop tard. Un peu perdu dans tout ça, il préfère laisser caché son petit don de la lecture des personnes, se disant simplement que celle-là s'expose assez pour ne pas avoir à se creuser la cervelle. Il était passé en mode économie d'énergie en somme, à l'image des étudiants de Lettres Modernes pendant les cours d'Ancien Français en amphithéâtre. Tout pareil. Et le coup de point, un peu comme leur partiel de l'année, il ne l'avait pas vu venir. Il ferma les yeux, sous la brutalité du choc, alors que sa tête partait sur le côté, entrainé par l'élan de sa rage. Il resta un instant comme ça, avant de revenir à elle, posé un regard glacé sur son visage, ne souriant plus d'une once. Il porte sa main à sa bouche, puis décala ses doigts sur sa mâchoire, la massant un peu, avant d'entrouvrir les lèvres et cracher au sol la salive teintée de sang. Encore. Il n'était pas épargné...

A sa façon de nier, il sourit, un peu douloureusement.

Dit celle qui est sein-nu dans une église, avec une vierge qui part en fumée.


Il ria, un peu, juste comme ça, un rire de fond de gorge.

Que crois-tu ? Qu'ils vont laisser ça tel que tu l'as rendu ? Non, ils vont effacer et ils vont recommencer. Ce que tu as fait n'a servit à rien. Tu n'es ni prophète, ni déesse, ni même une bonne servante de ce en quoi tu crois.


Il haussa une épaule, un sourire moqueur, voire méprisant, fiché sur les lèvres. Les pompiers entrèrent dans l'église. Comme s'ils ne les voyaient pas, il commencèrent à éteindre le feu. Et avant même qu'elle n'ait pu faire un geste, qu'elle n'ait pu tenter d'aller les en empêcher, Jake était sur elle. Sans animosité, il entoura son corps de ses bras, ayant ramassé le t-shirt au passage, pour en couvrir sa poitrine. Il parla d'une voix calme à son oreille.

Chère brebis, te voilà bien égarée et regarde... Écoute... Personne au-dessus des humains pour t'aider. Personne pour t'applaudir. En dépit de ce que tu crois, il n'a y rien de rien.


Il savait. Il se doutait que ça lui foutrait un coup. Peut-être qu'elle lui répondrait par une pirouette, tout comme elle le faisait depuis le début, mais il n'en avait que faire. Maintenant, il voulait frapper là où ça faisait mal. Il resserra juste un peu son étreinte sur elle.

Te voilà seule.


Et il la lâcha, la laissant là, sur l'autel. Il recula de quelques pas et ne broncha pas quand les agents de police arrivèrent dans son dos. Il se ruèrent sur lui, sans chercher à savoir s'il était victime ou coupable. Il attrapèrent ses bras, les nouant dans son dos par des menottes. Rien de bien difficile à ôter pour lui, mais il n'en ferait rien. Il se laissa entièrement faire, ne quittant pas des yeux celle avec qui il avait valsé, celle qu'il avait comparé à Karen. Douce Karen, tu te meurs de froid, alors qu'ici il y a un grand feu. Elle aussi était seule. Tout comme cette fille. Il fut embarquer par les condés, qui le trainèrent jusqu'à la sortie de l'église avant de l'engouffrer dans la voiture. Toute sirène hurlante, il le conduisirent à la maison-mère. Là, il dut apporter son témoignage : il ne mentit pas, répondit patiemment à toutes leurs questions, expliqua plusieurs fois les mêmes choses... Jamais il ne l'accusa. Il raconta juste les faits tels qu'ils s'étaient déroulés. Et quand, plusieurs heures plus tard, il fut relâcher sur le trottoir, il avait encore l'impression de sentir ses dents sur sa langue.
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MessageSujet: Re: Pêchons. [Jake]   Pêchons. [Jake] EmptyMer 4 Sep 2013 - 23:08


    Chapitre cinq. Je referme les mains.

    L'homme avait les yeux sombres, et j'avais l'envie de lui arracher sa cravate. Si bleu et si fier dans son incompréhension, il dactylographiait le compte rendu de la situation, et je me préparais à payer l'amende lourde. Un animal vicieux qui grondait dans mon ventre me faisait étirer mes lèvres en un sourire que je voulais voir s'ouvrir sur des boyaux jaillissant de ma gorge, mais le silence le plus complet naissait de ma gorge, face aux provocations du policier. Je laissais ma gorge nue offerte à son regard, imaginant ses yeux se poser par saccades sur les bosses sous le T-shirt. Je m'en fiche, je m'en fiche, le sang avait été purifié, et j'étais profondément heureuse et fière de mes accomplissements.

    « Vous avez une dernière chose à déclarer ? »

    Ses lèvres étaient sombres. Bien plus sombres que celle du garçon qu'ils avaient libérés avant moi. J'avançais mes hanches, glissant mes fesses et mes cuisses sur l'assise trop inconfortable de leur chaise, pour me rapprocher du bureau, et me pencher au dessus du rapport qu'il me tendait. Mes yeux parcoururent la feuille et les mots imprimés qui en ciselaient sa face trop blanche, et mes prunelles s'arrêtèrent sur son nom. Jake Keegan. Jake Keeeeeeeegaaaaan. Un roucoulement satisfait gronda hors de mes lèvres, et je me relevais lentement.

    « Je peux avoir mon portable ? »

    On me le rendit.

    « J'ai une chose à déclarer, mais elle n'est pas très importante pour vous. »

    Du bout des doigts, je vins tapoter contre l'écran de mon portable, à la recherche de mon énième petit trésor de la soirée, de mon St-Graal venu percer la nuit. Ma petite satisfaction personnelle que je vins décrocher du bout des doigts, dans une pluie de pixel, pour l'afficher totalement sur la surface de mon écran. Je tournais le portable de manière à ce que le policier voit ce qui était affiché dessus.

    « Jake Keegan s'est trompé. »

    Le portable affichait un sms. Un sms qui changeait tout, qui ébranlait les fondements de la logique de toute chose. Un sms qui bouleversait mon absurde, qui massacrait mes erreurs, et qui m'arrachait de l'horreur de la conclusion que la morale de ce garçon avait imposé dans ma tête. Un sms qui m'extirpait de la souffrance pour me plonger dans l'extase et l'adoration. Un sms de Dieu. Qui me prouvait que je ne serai jamais seule.

    « Bonsoir, toi. »

    Et sur mes lèvres, un sourire d'amour.
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