Jake Keegan 2.0

• Mentalité, attitude envers autrui, philosophie personnelle:

D'un naturel enjoué, Jake arbore constamment un sourire aux lèvres. Il ne le perdra que très peu souvent et le retrouve bien vite. Il paraît aller toujours bien, à n'importe quelle occasion.

Face à cet aspect si avenant, on pourrait presque penser qu'il est quelqu'un de fiable, sur qui on peut compter. Mais cette première opinion est rapidement balayée par son côté provocateur. Pas celui des bacs à sable, où on lance une pique, on rit et on lâche une tape amicale sur le dos de la victime. J. est passer maître dans l'art de la réelle provocation, celle qui vous pousse à bout, celle qui vous met hors de vous et qui fait ressortir un côté que vous ne soupçonniez même pas chez vous. Souvent mauvais, parfois non et qui peut être amené à devenir une nouvelle force.

Ce trait de caractère entraîne également le mépris des règlements. Pour parvenir à ces fins, Jake a tendance à passer outre les règles qui s'appliquent - notices, code du travail, lois... - si tant est qu'il s'y soit intéressé. Ce fait lui a déjà causé beaucoup de soucis avec la justice ! Cependant, il continue de n'en faire qu'à sa tête, décidant plutôt d'engager deux avocats au sein de son entreprise, pour pallier à ses légers désagréments.

Ce côté sûr de lui se retrouve encore dans sa tendance à doubler les gens, en agissant avant eux ou en démasquant leurs intentions d'un claquement de doigt. Ce qui a énormément joué dans son ascension professionnelle. Il donne l'impression de trouver toutes les réponses avant tout le monde.
Tout cela poussent les personnes qu'il côtoie - essentiellement dans le monde du travail, puisque c'est la catégorie sociale dans laquelle il s'investit le plus depuis la fin de ses études à Keimoo - à le croire vantard.

Jake aime énormément mentir, surtout lorsqu'il s'agit de raconter des histoires, mais étrangement sa franchise lui attire souvent les foudres de son entourage, aussi réduit soit-il. Peu de personnes sont assez patientes ou courageuses pour nouer de réels liens avec lui.
C'est sûrement ce dernier point qui crée en lui un détachement reconnu face à certaines situations.

J. possède également un don remarquable d'observation et de déduction, couplés à une mémoire expansive à mesure qu'il découvre et apprend de nouvelles choses. Il passe donc son temps à analyser le monde et les gens qui l'entourent, choisissant ensuit de leur porter attention ou non.


• Signes particuliers, manies, obsessions, phobies (etc.) :

Jake fume. Pas réellement par besoin, plutôt par ennui. Il a simplement la fâcheuse manie de tuer le temps ou même simplement d'occuper ses doigts avec des cigarettes. Pour se racheter une bonne conscience, de temps en temps, il achète des produits bio : ça fait bien dans son panier et sur le tapis de la caisse. Et puis, parce qu’il a l’impression qu’il risque moins de crever d’un cancer dans deux ans. Comme si ça lui rachetait un certain crédit de vie.

De son vécu, J. garde quelques séquelles. Il est dans l'incapacité la plus totale de dormir dans un lit : il se remémore sans cesse sa mère sur le sien, les derniers instants, la vision trouble, l'oreiller... De ce fait, il dort dans un canapé, à l'emplacement d'un habituel lit, dans sa chambre.
Il ressent parfois une vive douleur sous sa cicatrice. Pourtant, après nombre d'examens pour voir si tout allait bien, le foie qui lui a été greffé se porte à merveille et n'en est donc aucunement la cause. Tout est la faute de son psychologique, qui lui crée parfois même des sueurs froides, quand il réfléchit un peu trop à la condition de cet organe qui lui paraît encore étranger, même après des années. Il passe régulièrement ses doigt dessus, au travers du tissu ou à même la peau. Il ne boit toujours pas beaucoup d'alcool, préférant un bon scotch à plusieurs bières, assurant un respect secret à ce défunt qui a offert ce dernier don à un parfait inconnu.

III. MÉMOIRES.

• Histoire :

Jake n'a pas l'histoire la plus banale, il aurait aimé d'ailleurs plus de sobriété dans son vécu. Elle lui paraît presque trop mélodramatique, bien qu'il garde de nombreux magnifiques souvenirs depuis son plus jeune âge.

Il a connu une enfance aisée, presque facile. Un père souvent absent, à rater fréquemment les anniversaires, les spectacles, les Noël… Mais une mère qui comblait tellement ce vide qu’il aurait pu n'avoir aucune conséquence. Lorsque son père revenait à la maison, J. n'y prêtait pas grande attention, mais il ne saurait réellement dire pourquoi : habitude de son absence ? Rancune ? Désamour ? Sensation d'inconnu ?

Il s’est toujours demandé comment Sam, sa mère, avait pu rester avec un tel homme. Et surtout, comment elle avait pu fermer les yeux sur ses multiples adultères. Comment elle avait pu pardonner, même quand il lui avait ramené l’enfant de sa maîtresse à garder, parce qu’ils partaient en "voyage d’affaire" tous les deux. Juste tous les deux. Sur une île paradisiaque. Deux semaines.

Jake avait quatre ans lorsqu’il a connu Emy. Elle était la fille de la concubine de son paternel, que cette dernière avait eu avec un précédent mari. Elle était aussi blonde que notre jeune homme, mais ses yeux étaient marrons. Un marron très clair, qu’il a longtemps comparé aux petits éclats de marrons glacés que sa mère lui donnait en tant que friandises. D’où l’explication du surnom "chessnut" qu’il lui a attribué dès le premier jour et qu’il utilise encore maintenant.

Ils ont presque grandi ensemble, puisque les "voyages d’affaires" ou les "séminaires" ou les "réunions tard le soir" étaient fréquentes. De plus en plus, d’ailleurs. A mesure que Sam déclinait, le mari fuyait la moindre responsabilité qui le raccrochait à sa famille, ainsi qu'à son rôle de mari et de père. C’est lorsque J. a approché la dizaine d’années, qu’il commençait à comprendre la vie des adultes, que sa chère et tendre maman a été déclarée souffrante de la maladie d’Alzeimer. Elle avait juste un peu plus de trente ans. Le bel âge, dit-on. Elle ne s’en est pas souvenue longtemps.

Jake découvrit le foudroiement des corps humains, très tôt dans son adolescence, dans les draps d'une femme. Pour dire ça poétiquement. Sinon, plus simplement et sans détour – à la Jake : il s’est envoyé en l’air. Et, juste quelques temps plus tard, il passait aux personnes du même sexe. Il allait avoir quinze ans. Il s’était un peu perdu dans la luxure, peut-être un peu jeune, peut-être un peu dans les voies de son père. Parce que dans les bras d’autres personnes - dont il ne peut jamais se rappeler le nom maintenant - il se sentait un peu plus aimé que par sa seule mère, qui parfois ne le reconnaissait plus, qui pouvait devenir aussi vulgaire qu’elle avait toujours été douce. Sa chère mère qui se mourrait dans la prison de son crâne, où la lumière de la mémoire n'éclairait plus aucun souvenir.

Jake aurait aimé pouvoir lui dire ce qu’elle représentait pour lui. Lui dire qu’elle avait mis au monde un homme condamné à vieillir et peut-être à finir comme elle. Mais que ce n’était pas de sa faute. Qu’elle ne pouvait pas savoir tout ça. Qu’il aurait aimé être plus fort, que son père ne soit pas un salaud, que sa sœur soit celle de leur union et pas celle de deux inconnus, que s’il devait tout refaire, il aimerait que ce soit mieux, tellement mieux, que s’il devait tout recommencer, il voudrait un monde à eux deux. Mais ce n’était pas possible. Et puis, elle aurait oublié.

Et il en avait bientôt dix-sept lorsqu’il prit un oreiller et étouffa sa mère avec. Il n’a aucun souvenir visuel vraiment net de ce geste : trop de larmes embuaient sa vue. Mais c’était après que sa mère ait eu un moment de lucidité et, en pleur, lui ait demandé simplement de le faire. Il n’y a qu’à Sam qu’il a toujours obéit au doigt et à l’œil. Un battement de cils et il savait quoi faire. Ce jour-là, ce fut le battement fatidique. La seule chose qu’il espère au plus profond de lui-même, c’est qu’elle ait de nouveau perdu la tête quand il l’a cachée sous le coussin et qu’il est resté appuyé jusqu’à ce qu’elle arrête de se débattre. Jusqu’à ce que son corps – un peu amaigri par le traitement assommant qu’elle devait prendre depuis des années et qui ne devait contenir que des placebos – arrête de convulser, d’être pris de sursauts, et s’affaisse. Contrairement à ce qu'on peut voir dans les films, il faut maintenir la pression au minimum dix minutes, pour tuer quelqu'un par suffocation.

Une enquête a été menée. "Papa" a payé ce qu’il fallait pour qu’aucun soupçon ne pèse sur les épaules de son fils. Il ne lui en a jamais parlé. Jake a continué le cours de sa vie, gardant pour lui la vérité de ce lourd secret. Même Emy n’en sait rien. Même J. a parfois un doute sur ce souvenir. Il a préféré mettre de côté la dernière image de sa mère, lui demandant de l’aider à mourir, alors qu’elle pouvait "encore une dernière fois se rappeler de son visage". Et opter pour se rappeler plutôt son sourire.

Il s’est passé deux ans avant que Jake ne parte. Il a quitté l’Amérique pour suivre sa sœur au Japon. C'était son projet à elle et il ne partait que parce qu'elle était sa seule famille. Sa seule vraie famille. Ironiquement. Elle préparait ce départ depuis des années et J. avait tout de suite commencé à étudier la langue, dans son coin au début, puis avec son aide. Il avait également appris l'histoire du Japon et particulièrement de Keimoo, puisque c'était l'endroit où elle souhaitait s'installer et étudier. Au moment de leur grand départ, il connaissait donc la langue, du moment que ça ne devenait pas trop technique. Il voulait juste suivre la seule femme qu’il respectait entièrement : Emy. Et puis, au moins, il tuait un peu plus le lien qu’il était forcé d’entretenir avec le paternel. Père dont il ne dit jamais le nom. Auquel il ne souhaite jamais ni anniversaires, ni félicitations, ni Noël… Et le vieux lui rend toujours aussi bien.

Ayant quitté son université, il a repris les mêmes études de commerces internationales qu’au pays. Il a du se remettre à niveau, mais ça n’a pas été tellement difficile. Il a juste suffit qu’il reprenne ses cours. Il a été accepté à Keimoo, avec la condition de reprendre l'apprentissage avec plus d'assiduité. Il est passé plutôt inaperçu, ne souhaitant pas faire d'ombre à Emy, seulement connu pour ses quelques frasques. Rien de bien méchant : boycotter l’accès au toit pour se le réserver, au lieu d’aller en cours, ou bien contourner les règles de façon à ce qu’on ne puisse finalement rien lui reprocher ou bien saboter les heures de colles des autres étudiants. Il n'a pas réellement créé de liens pendant ses études, trop occupé à ne pas perdre le niveau ou à suivre sa sœur, continuant de tenir son rôle de parfait grand frère...

Jake était présent lors du tremblement de terre qui a secoué Keimoo en 2013. Il était dans une supérette, non loin de l'académie, quand l'événement s'est déroulé. Bêtement, il est resté planté à regarder les gens courir pour aller s'abriter, alors qu'il réglait ses achats à la caisse. La main dans son portefeuille, il a donc fini sous les gravats, une barre de maintien transperçant son ventre et ressortant par son dos, ou l'inverse. Son foie a été perforé a ce moment-là. Tellement, qu'il n'était même plus possible qu'il se régénère par lui-même. Foutu. Par chance, enfin suivant le point de vue que l'on adopte, une des victimes décédées lors de ce terrible événement était donneur d'organes et compatible avec J. Ce dernier a donc pu être sauvé grâce à un don et est ressorti de l'hôpital un mois plus tard, avec obligation de suivi et prescription de kinésithérapie pour rééduquer les muscles qui s'étaient atrophiés à rester alité.

La dernière année de ses études, Jake l'a passée en France, pour son stage. Il avait choisi une entreprise de vin, suivant des étudiants aux vendanges jusqu'aux grands dirigeants de commerce en passant par des œnologues. Il s'est découvert une passion pour cet alcool, partant de la plantation jusqu'à la vente à l'étranger. Il a su, dès le premier jour de son stage, que ce serait dans cette voie qu'il passerait le reste de sa carrière professionnelle. Il a validé son diplôme, mais n'est pas rentré définitivement pour autant. Il a alors énormément voyagé entre la France pour se faire un répertoire de vignobles, la Californie parfois pour ne pas non plus se faire déshériter - hors de question de perdre l'héritage de sa mère - et le Japon, pour voir Emy et commencer à implanter son entreprise. Puisqu'il n'a jamais eu besoin de se poser la question : c'était au Japon, à Keimoo même, qu'il voulait évoluer et vivre.

Détail qui a son importance : juste avant de partir pour son stage, Jake est devenu père. D'un petit garçon, avec une femme formidable, dont il était amoureux. Fille d'une famille de tordus, elle n'avait pas pu garder leur enfant avec elle pour l'élever. Jake lui avait alors proposé d'aller le récupérer, contre vents et marées, mais la veille de leur départ, il s'est enfui et n'a plus donné signe de vie à Ethel. Le pourquoi du comment reste encore sombre, même pour lui, et personne, dans son entourage, n'est au courant qu'il a une descendance, pas même sa chère sœur.



• Relations proches et familiales :

Sam, la mère de Jake, était une femme simple et élégante. Elle était de celle qu’un rien habillait et qui savait faire de ce rien tout un style. Elle était gentille, douce et attentionnée. Malgré la maladie, elle n'a jamais rien perdu de son éclat. Sa coquetterie est ce qu’elle aura entretenu jusqu’à la fin. Et même si elle n’était pas foutue de reconnaître ses enfants ou son mari, même si elle était imbuvable aux derniers jours, elle reste, pour Jake, la mère qu’il ne voudra jamais remplacer. Pour rien au monde.

Son père, au contraire, il donnerait n’importe quoi pour en avoir un autre. Petit homme d’affaire mesquin et irascible. Trop proche de son argent, à défaut de l’être de ceux qu’il devrait aimer. Il est vrai qu’il a payé les études, le logement et qu’il a donné l’argent de poche à son fils, mais la relation s’arrêtait là. Leurs liens étaient uniquement : le virement bancaire mensuel et le livret de notes de Jake.
Depuis la fin de ses études, J. et son père ne communique pas plus que nécessaire. Ils se voient, de temps en temps, quand Jake retourne en Californie, mais se salue à peine.

Et, dans tout ça, il y a la petite sœur. Qui n’a aucun lien de sang avec lui, puisqu’elle est la fille de la maîtresse de son père, issue de la première union de cette femme avec un français. Enfin, vous voyez le micmac… Il n’empêche qu’Emy reste sa sœur, il a presque grandi avec elle. Elle est également restée au Japon et ils se voient régulièrement depuis qu'il s'y est installé.

Ethel, l'unique amour charnel de sa vie. La mère de son fils, qu'il a abandonnée en même temps que son enfant. Il regrette ce jour, comme celui de l'assassinat de sa mère, mais il n'en montrera rien. Pour protéger qui ?

TON PSEUDO ? Choob'
QUEL ÂGE ? 26 ans
COMMENT NOUS AS-TU DÉCOUVERT ? Retour sur KMO
TES IMPRESSIONS ? Où sont les pionniers ?! :)
SOUHAITES-TU ÊTRE ACCOMPAGNÉ ? Non merci
QUELLE HEURE EST-IL CHEZ TOI ?

FICHE PAR FALLEN SWALLOW