₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| Rencontre à Trois Temps | |
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Invité Invité
| Sujet: Rencontre à Trois Temps Mar 16 Juin 2009 - 20:03 | |
| Le souffle frais sur la vapeur brulante du café créa une fumée plus dense, mais rapidement effacée. Promise venait juste de finir les cours. Elle regarda sa montre : elle avait une belle soirée devant elle. Il faisait chaud, mais le soleil commençait déjà à décliner et à jouer à cache-cache, en partenariat avec la cime des arbres.
Fatiguée, la plupart de ses gestes étaient ralentis et mécaniques. L’étudiante posa la boisson à côté d’elle et fouilla dans son sac de cours. Elle sortit son paquet de cigarettes et en extirpa un bâton de nicotine, avec son briquet. Par un automatisme grotesque, elle secoua le gaz et l’enflamma une fois dans le vide. Elle finit par mettre la clope à sa bouche et l’alluma. Elle tira une petite bouffée et la recracha presque aussitôt. Lentement, elle reposa tout ce matériel dans son sac. Le manège avec la vapeur du café recommença, cette fois mêlé à la fumée de sa drogue légère.
Promise ne mit qu’une dizaine de minutes à tout consommer. Une fois fini, elle mit le tout dans une poubelle – mégot compris – et se dirigea vers le bâtiment principal. Arrivée là, elle resta sur place, telle une tâche d’huile, à ne pas savoir où aller. Elle ne connaissait pas grand monde dans l’académie, mais ça ne la dérangeait pas. Sa nature solitaire n’était nullement altérée, même dans un lieu aussi peuplé. Elle resta peut-être une petite minute à chercher ce qu’elle pouvait bien faire. Au final, elle alla dans la partie pensionnat.
La pianiste passa devant la salle commune. Elle vit qu’il n’y avait personne. Hésitante, elle entra dans la pièce et regarda partout autour d’elle. C’était simple, c’était jeune et on s’y sentait à l’aise. Elle fit quelques pas et posa sa main sur le grand canapé. Elle fut étonné que la pièce ne soit pas fréquentée : peut-être que les autres élèves – certainement plus studieux – étaient partis apprendre sagement leurs cours et les travailler. Peut-être.
Promise bailla, en continuant d’errer dans la salle. Elle aperçu une chaîne hifi et s’accroupit devant. Elle sourit et fouilla directement dans son sac. Elle en sortit son vieux MP3 et le brancha sur la connexion USB. Elle sélectionna une chanson dans son répertoire et prit la télécommande. Plus active, elle retourna près du canapé et se jeta dedans. Allongée de tout son long, elle écouta sa musique. Bien entendu, c’était un concerto pour piano. Assez rare, mais sympathique. C’était du Mozart. Il ne manquait plus que le violon et ce serait parfait.
Dans son extase musicale, l’étudiante ferma les yeux et commença à penser à beaucoup de choses. Elle s’énervait souvent à n’avoir aucun ordre dans son esprit : elle passait d’une idée à une autre sans aucun préavis. Errant d’un événement à un autre, elle finit par réfléchir à son passé avec Terry. L’horreur. Une telle douleur sur de si belles notes.
Promise ne mit que le temps d’un interlude pour faire naître plusieurs larmes. Délicatement, ces dernières se mirent à couler sur ses tempes, avant de venir s’écraser dans ses cheveux. De fil en aiguilles, elle se mit à imaginer qu’elle lançait des cailloux sur son ex petit-ami. Sûrement, attristé par ces souvenirs, elle commença à ricaner, avant de rire réellement. Espérons simplement que personne ne l’entendrait…
Dernière édition par Promise Marley le Lun 28 Déc 2009 - 11:34, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Mer 17 Juin 2009 - 16:08 | |
| Coup d’œil sur l’horloge. Dix-sept heures et cinquante minutes. Regard rivé en face de lui. Sur le jeune adolescent en pleine crise. Regard fixe et pas un seul battement de cil. Moquerie, mépris, ou inertie ?
Rien. Absolument rien… mais seulement Valentine. Suçotant le bout de son stylo, le jeune homme au teint pâlot jeta un regard de biais l’écran digital. Fermant momentanément les yeux, il laissa son jeune patient étaler l’histoire de sa vie. Sans piper mot, il joua les psychologues les plus patients du monde, touillant distraitement une mèche fine de ses cheveux épurés entre ses doigts. Dix huit heures moins trois. Ce que le temps pouvait paraître affreusement long. Enfin… parfois. Plus que quelques minutes à tenir et il en aurait fini avec cette journée, plutôt bien remplie. Il fallait croire que, depuis son arrivée, tout le monde se battait pour obtenir un rendez-vous avec sa sainte et grace personne… Qui donc ne connaissait pas –ou n’avait pas entendu parler de ce jeune psy bien étrange, au sein de ce bâtiment ? A mi chemin entre l’agacement et l’amusement, un sourire pointa au coin de ses lèvres ; puis, quand sonna dix-huit heures pile, le jeune homme se leva d’un coup sans demander son reste. Coupant net le long monologue dans lequel s’était lancé son interlocuteur venu quémander ses prestations. Par ailleurs, ce dernier, trop surpris pour comprendre ce soudain changement d’atmosphère, ne put qu’assister d’un air perplexe, le mouvement soudain de Yui pour s’extirper d’entre son siège confortable et son bureau. -Reviens donc me voir demain à la même heure.Sortie majestueuse, en toute sérénité. Et pas un regard en arrière ; bien évidemment. Retroussant ses manches, Valentine s’étira à s’en faire craquer le dos, et c’est d’une mine satisfaite que le plus grand des hasards guida ses pas en direction de la salle commune. L’œuvre du hasard ? Pas exactement en fait… Car, le hasard est une chose qui n’existe pas, tout est finement calculé, prévu, et attendu. Là est le point de vue de Valentine l’excentrique. Alors pourquoi ce psychologue « bien aimé » -et c’est à chacun de donner sa propre définition de que signifie être aimé ou non-, se rend-il au carrefour des dortoirs des élèves de l’école ? Et surtout à cette heure… ? La question ne méritait pas grand débat ; il suffisait juste de s’intéresser –de près comme de loin-, aux différentes affluences d’élèves dans tel ou tel lieu de l’académie. Et, à juste titre, maintenant était l’heure pendant laquelle la salle commune s’annonçait plutôt déserte, en cette fin de journée. Partis en ville ou prendre l’air, la plupart des étudiants n’errait pas dans ce coin-là, et c’était un des moments préférés de Yui, qui se dirigea tranquillement vers le piano à queue de la salle, comme ce qu’il avait déjà fait à plusieurs fois auparavant. Petit pas tranquille, mais toujours autant silencieux. De ses doigts un brin osseux, il s’imagina déjà en train d’effleurer du bout de ses doigts –un brin osseux- les quelques touches du piano. Des notes, un air de musique, une mélodie… et tout ça rien que pour lui. Évidemment : parce que la musique ne se partage pas, et elle se vit à titre personnel. Sur cette intime conviction, le jeune homme longiligne renonça à prendre place sur le tabouret en face du bel instrument. Là bas, sur le fauteuil, était affalée une adolescente, écouteurs dans les oreilles. Réprimant une moue imperceptible, Yui s’approcha discrètement. Dormait-elle ? Elle en avait tout l’air. Le sommeil est une phase fascinante... De son allure fluide, Yui préféra la compagnie à la musique, et s’accroupit littéralement à côté de la jeune fille. Pas de doute, elle aurait pu être profondément endormie… si un mince filée de larme ne s’était pas échappé du coin de son œil. La musique dans les oreilles et la sensation d’être coupé du monde… croyait-elle qu’elle échapperait ainsi à la réalité ? A quoi pensait-elle. Intrigué, Yui finit par s’assoir à même le sol et se figea lorsqu’un éclat de rire qui n’annonçait nulle joie. -Si la musique te fait pleurer, autant ne pas l’écouter.Sans annoncer sa venue et aussi à l’aise que s’il se trouvait à côté d’une connaissance quelconque, le jeune homme posa un index suivant la ligne humide tracée par les larmes sur ce visage pâle. Et, sans attendre non plus une réaction en retour, Valentine se prit la liberté d’enlever une oreillette de sa place. Conscient qu’une gifle ou qu’une vive réaction l’attendait dans les secondes suivantes, le jeune homme n’en fit rien pour s’écarter. Aussi, un début de sourire amusé naquit sur son visage blafard. Dieu, qu’il détestait être ignoré. Et pour attirer l’attention, cet excentrique avait plus d’un tour dans sa poche. -Pourquoi s’acharner à vouloir ruminer des pensées... susurra-t-il en croisant les jambes en position indienne. -… qui entraînent les larmes ?Soupirant –de manière presque exagérée, Yui s’accouda sur le rebord du canapé. Tranquille et serein. Elle, avait un teint clair et des cheveux d’un blond blanc. Agréable harmonie… presque comme lui. Dommage que son obsession pour sa propre personne n’ait pas régressé. -As-tu passé une si mauvaise journée ? Mh… peut être qu’en fin de compte je me mêle de ce qui ne me regarde pas. *J’ai horreur de voir des gens se morfondre. * Empathie. Une telle douleur sur de si belles notes.Et c’est sur le même éclat de rire que son interlocutrice que le psy planta lui son regard dans les yeux. |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Mer 1 Juil 2009 - 23:20 | |
| [Avant de commencer : je suis désolée de la lenteur de la réponse. J’étais en période de BAC. Là, je pars trois semaines, à partir du 4. Mais en Août, je serai toujours là pour répondre =D]
C’est toujours minable de se réveiller le matin et de voir qu’on a les joues trempées de larmes. Ça vous signifie simplement que vous avez fait un mauvais rêve. Contrairement aux cauchemars, ce genre de phénomène – aucunement extraordinaire – ne réveille pas les gens. Vous êtes simplement souvent trop faibles pour pouvoir vous extirper de cette situation attristante. Et puis, elles sont fatigantes et vous font mal dormir. Un supplice quand on comptait passer une bonne nuit de sommeil.
Soit ce sont des larmes, soit c’est tout bêtement de la bave… Dans le dernier cas, vous avez l’air minablement honteux.
Promise commençait à avoir mal à la tête : musique trop forte, émotions trop poussées et larmes un peu accaparantes. L’étudiante allait ouvrir les yeux, quand elle sentit quelque chose s’approcher de son visage. On dit que les animaux ont un sixième sens, mais détrompez-vous : les humains aussi. Ces imbéciles heureux sont justes un peu plus niais de par leur position sur la chaîne alimentaire. Elle sentit un doigt glisser sur le tracé de sa larme. Elle ne broncha pas, jusqu’à ce qu’elle sentit son oreillette s’échapper ou plutôt être ôter de son oreille.
L’étudiante ouvrit les yeux, sans bouger. Lentement, elle pivota la tête vers son perturbateur. Son visage resta neutre, sans sourire, sans signe d’agacement. Rien. Juste la neutralité parfaite. Pour mieux entendre son nouvel interlocuteur, Promise coupa son MP3. Elle amena sa main jusqu’à son autre oreille et, sur celle-là aussi, enleva l’écouteur. Sans lâcher l’autre du regard, elle enroula la fil autour de l’appareil et le laissa tomber à côté d’elle.
A jeune femme se redressa, s’aidant du dossier du canapé. Elle s’étira, joignant ses mains au-dessus de sa tête, faisant craquer son dos. Il laissa retomber ses bras de façon nonchalante à côté d’elle. Elle bailla un peu, une main devant sa bouche, les yeux fermés. Enfin, elle mit ses jambes en tailleur et posa ses mains sur ses chevilles. Etant sur le canapé, elle était juste en face du garçon, qu’elle se recommença à dévisager.
Promise avait écouté tout ce qu’il avait dit. Doucement, presque comme si elle ne voulait pas faire fuir un animal déjà apeuré, elle se pencha en avant, collant ses avant-bras à sa poitrine. Elle était plus près du visage de son vis-à-vis, mais restait à une distance tout à fait respectable. Elle se demandait comment elle avait répondre à tout ça.
Ignorance.
"Pourquoi j’ai la sensation de te croiser tous les jours dans les couloirs, mais de ne jamais t’avoir vraiment vu ? Un visage comme le tien ça ne s’oublie pas…"
Un temps de pause. Promise sourit enfin. Elle ne lui laissa cependant pas le temps de répondre et enchaina.
"Et pourquoi, ai-je la sensation que tu as comme absorbé ce qui peut te sembler être de la tristesse ou du morfond ?"
Son sourire s’élargit. Il invitait à la discussion, mais avertissant qu’il fallait garder une certaine méfiance. Rien de bien méchant, sinon elle l’aurait tout simplement envoyer balader. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Ven 24 Juil 2009 - 19:08 | |
| "Pourquoi j’ai la sensation de te croiser tous les jours dans les couloirs, mais de ne jamais t’avoir vraiment vu ? Un visage comme le tien ça ne s’oublie pas…"
Pas un mouvement brusque, ni même un air surpris. Neutre. Déconcerté, Yui lui rendit un regard impassible dénué de sens, laissant la jeune fille éteindre son lecteur Mp3 pour se redresser tranquillement. On aurait dit qu’il y avait eu un brusque clash entre son rire jaune d’il y a quelques minutes et en ce moment même. Ce n’est qu’après s’être mise à l’aise que la jeune étudiante le détailla avec un semblant d’attention. Se rapprochant d’une lenteur exagérée, elle avait enfin daigné lui adresser la parole. Un léger sourire futile –presque mesquin- apparut sur le coin des lèvres du jeune homme. Sans chercher à bouger de sa place, Yui laissa filer quelques secondes, laps de temps qui permit à la fillette de poursuivre, calmement :
"Et pourquoi, ai-je la sensation que tu as comme absorbé ce qui peut te sembler être de la tristesse ou du morfond ?"
Sur ce début de conversation –original-, Valentine resta dans sa position initiale, d’un air à peine provocateur. Cette expression, lui était habituelle, et bien que ce semblant de sourire futile en ait rameuté plus d’un pour se terminer en embrouille, le jeune homme n’avait nulle intention de changer ; ah ça, jamais de la vie. Rien que cette idée lui arracha un petit rire fort amusé.
-Houhou… et maintenant que tu me vois vraiment, en quoi un visage comme le mien ne s’oublierait-il pas ? feint-il, la fixant de son regard amusé, et pourtant un brin froid. Ce n’était pas de la méchanceté, mais l’impression que dégageait généralement ce jeune homme au teint blafard. Il poursuivit, aussi à l’aise que son interlocutrice. -Je ne suis pourtant qu’une …« simple » personne parmi les élèves, les professeurs et tant d’autres.
-A moins que je fasse partie d’un tréfonds de tes souvenirs… lâcha-t-il, songeur, bien que cela ne lui fasse ni chaud ni froid pour l’instant. Sur ce, Yui se redressa quelque peu, -histoire de tenir son dos droit-, et contempla le bout de ses doigts un petit moment. Il se tenait là, sans la moindre gêne du monde, et de loin, quiconque aurait pu croire que ces deux là s’échangeait quelconque secret ou complot. Ou pas… Quoiqu’il en soit, Valentine détailla ce visage, comme il avait l’habitude de faire avec bien des gens. Les yeux de la jeune demoiselle étaient d’un vert prenant, couleur fragmentée avec d’autres éclats pigmentés. Mais il eut beau faire, Yui ne put s’empêcher de trouver son propre regard, bien mieux que celui qu’il avait en face de lui. Que faire d’un pareil narcissique... le temps ne semblait pas avoir arrangé la chose. Le jeune psychologue eut néanmoins l’idée de ne pas prononcer tout haut ses pensées ; fort heureusement. Cela n’aurait fait que le rendre plus antipathique qu’il pouvait l’être déjà. S’efforçant de dériver son attention davantage sur son interlocutrice que sur le point de mir, -autrement dit, lui-même, Yui cessa enfin de s’enquérir de l’état impeccable de ses doigts finauds, pour lever le regard, et cette fois, d’une expression désappointée.
-C’est faux. rétorqua-t-il, surpris. Il rajouta, indigné, sans pour autant lever le ton de sa voix. -Entièrement faux! Un humain n’est pas fait pour absorber ces choses là !
A deux doigts de se vexer comme un gamin contrarié, Valentine se reprit, d’un ton plus posé.
-Si j’absorbe tous ces sentiments ? Je ne suis pas une éponge non plus. Je suis navré, mais je ne vois pas de quoi tu parles. Je me demande par ailleurs ce qu’il te prend de dire ça…
Le jeune homme s’entendit presque soupirer, mentalement. Au grand jamais, lui, Yui Valentine, ne partagerait quoique ce soit avec un autre. Elle avait pourtant dit « absorber » et non pas « partager ». Pourquoi fallait-il donc qu’il se sente clairement visé ? Dans tout les cas, il le niait, et continuait à le nier encore.
L’empathie ? Jamais, bien sûr.
-Toi par contre, tu me parais plutôt originale... badina-t-il d’un ton anodin. -C’est normal, puisque, chaque personnalité est riche à part entière. Mais… il faut avouer que c’est désolant de voir les gens se renfermer sur eux-mêmes pour exprimer leur tristesse ; tu n’es pas d’accord ?
Ce n’était pas tout à fait une question qui invitait à répondre, mais par pure « politesse », parce qu’évidemment, ce n’était pas comme si le psychologue se lançait dans un grand monologue en aparté. Cela étant, il était prêt à écouter son petit entourage ce jour-là. Effectivement, Yui était d’excellente humeur, -et il va de paire que cette joie sans fondement allait finir par se répercuter sur quelqu’un, d’une façon ou d’une autre. Bon ou mauvais signe ? Tout dépendait de l’autre. Un sourire narquois sur les lèvres, le jeune homme émit un baillement, s’étirant les bras.
-Dire que je t’empêche de vivre pleinement ce moment de solitude… poursuivit-il faussement navré, en se relevant pour prendre place sur le fauteuil. -En atendant, j’imagine tu dois te demander qui est donc ce type inopportun qui agit comme s’il était chez lui ; hm… en effet je n’ai pas tord, je suis chez moi. Nous sommes tous chez nous, partout où nous allons...
Sur un air dubitatif, il poursuivit, après un petit temps de réflexion: -Et au fait, même si tu ne te poses pas la question de qui suis-je ou non, je mœurs d’envie de me présenter... Non en fait, j’ai très envie de te connaître avant de pouvoir en être enchanté. C’est fou ce que je me sens d’humeur à bavasser aujourd’hui ! Partageras-tu cet enthousiasme avec moi ?
Un rire joyeux résonna, en même temps que le jeune homme prenait ses aises. Claironnant sans embarras, le dénommé Valentine garda encore cette bonne humeur sur les lèvres. Son étrange façon de s’imposer ne l’avait jamais embarrassé, qu’elle lui fasse défaut ou avantage…
-Au fait, tu m’excuseras, je suis très égocentrique ! |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Lun 27 Juil 2009 - 12:22 | |
| Ne pas juger sur les apparences. Le calme peut rapidement être transformé en un autre état d’âme. Le type qui se tenait en face de Promise avait l’air d’être de cette trempe-là : les instables. Il avait du essayer de faire bonne figure, mais n’était pas arrivé à se contenir jusqu’au bout. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on. Il ne manquait à ce qu’il s’intéresse à des sujets frivoles et c’était bon, elle le prendrait pour son double presque. Ce qui ne manqua pas à venir. Il ne parlait que de choses futiles dans le fond, sans grande importance. La pianiste haussa les sourcils.
Dubitative, Promise resta plantée. Elle ne dit rien, le laissant achevé son long discours. Il était passé d’une mine offusqué, à un regard moqueur et maintenant, il se fixait sur un air assez difficile à cerner. Un véritable Barbe-à-Papa. Tout le personnage était difficile à cerner. Soit cette rencontre s’avérerait être un calvaire, soit – avec plus de chance – on s’en tirerait avec de bons souvenirs et de nouveaux liens créés. Elle le regarda se lever et aller sur le fauteuil. Elle n’avait pas changé d’expression : sourcils levés, les yeux un peu écarquillés et aucun sourire. Non, vraiment. Ce mec l’impressionnait.
C’est bon. C’était le silence. Il avait arrêté de débiter comme un moulin. Promise en aurait certainement eu la nausée. Elle, qui préférait le calme, était tombé sur le plus grand – et avouons, bel – oiseau bavasseur de son temps. Il ne restait plus qu’à espérer que ce ne soit pas une horreur. Sa dernière remarque avait pourtant déclenché en elle quelque chose qui l’avait enfin fait changer de tête. Elle ferma les yeux quelques secondes et finit par s’affaler sur le canapé, se logeant à son aise contre le dossier. Elle inspira profondément, elle se massant la tempe droite. Elle finit par ricaner, de façon presqu’imperceptible, et ouvrit les yeux. Elle regarda son voisin, un sourire surpris ourlait ses lèvres.
Par où commencer ? Il avait tellement parlé qu’elle en avait du mal à retrouver sa première phrase. Le moment de calme qu’elle faisait régner pour l’instant lui faisait le plus grand bien et lui permettait de remettre toute la conversation – enfin, le monologue – sur pieds. Commençons par le début. Elle fixa l’éphèbe droit dans les yeux, gardant un sourire en coin qui représentait tout ce que vous voulez, suivant les sentiments qui vous submerge au moment où vous le voyez.
"Maintenant, il n’y a pas que le visage qui ne s’oubliera pas de si tôt. Le fait que tu montes sur tes grands chevaux pour une simple question montre, qu’au fond, tu dois te sentir incroyablement visé, sinon elle te serait passée au-dessus de la tête."
Promise marqua un temps de pause. Voilà au moins une remarque qui répondait à quelque chose. Ca de moins à chercher. Elle ne détachait pas son regard du sien, prête à le supporter pendant des heures. C’est vrai qu’il lui rappelait quelque chose. Mais elle ne saurait vraiment dire quoi. La chose qui déclenchait un elle un tel intérêt pour cet inconnu pouvait être la couleur de sa peau, celle de ses yeux ou encore de ses cheveux. Rien de très flagrant, mais d’incroyablement déstabilisant.
"Tu as tort. Les gens qui se renferment sur eux-mêmes n’expriment donc pas leur tristesse. Et ils le font dans la plus grande discrétion, de façon à ce que vous, les autres, vous ne le voyiez pas. Donc tout ce que tu peux penser des éponges, comme tu dis, s’avère être faux."
Un air de défi se peignit sur son visage et un sourire triomphal commençait déjà à apparaître sur ses lèvres.
"Reste à savoir si tu me mets dans cette catégorie ou non."
Promise savait certainement mieux que lui comment pouvait réagir ceux qui n’exprimait rien, ou quasiment rien, devant les autres. Elle était mieux placer pour en parler. Puisque ce type, apparemment laissait passer beaucoup d’émotions et de sentiments dans son comportement et dans ses réactions. Quelques minutes auparavant, il l’avait parfaitement démontré.
"Tu es le seul à t’imaginer que je veux savoir qui tu es. Je ne te l’ai pas demandé."
Promise laissa échapper un ricanement plus audible que le précédent. Un sourire moqueur avait remplacé celui vainqueur et son visage s’était un peu radoucit. Jouer les durs ne lui ressemblait pas tellement. Elle vivait pour le naturel et le petit jeu qu’elle avait joué jusque-là n’était plus drôle. Elle décide donc de rester elle-même à partir de maintenant. Le but de sa vie n’était pas de plaire aux autres, alors si ce gars ne l’aimait pas, tant pis.
"Je ne pense pas être à la hauteur de tes espérances au sujet de bavasser, je suis peu bavarde. Un si long dialogue avec un parfait inconnu est une grande première pour moi, tu sais."
Promise déplia ses jambes et les étira, pour faire craquer ses genoux. Elle enleva un fil qui trainait sur sa manche et soupira. Elle reporta son attention sur le Prince, assis en face d’elle. Sa dernière remarque… C’était elle qui l’avait faite réagir.
"Les personne égocentriques ne me dérangent pas. Elles changent tellement de celles qui ne s’aiment pas, qu’elles en deviennent incroyablement intéressante. Il faut s’avoir s’apprécier dans la vie et arrêter de se voiler la face."
Sur ces mots, Promise lui adressa son plus beau sourire. Elle se leva et attrapa son sac au passage. En même temps qu’elle se dirigeait vers la machine à boisson de la salle, elle fouilla dans la poche et en retira son portefeuille. Elle laissa le sac tomber non loin de la porte et sortit une pièce. Elle regarda rapidement ce qu’il y avait et glissa l’argent dans la fente. Elle sélectionna un café noir, bien sucré. C’était le deuxième en moins d’une demi-heure : elle allait carburer. Sans se retourner vers son acolyte, pendant que sa boisson coulait, elle lui proposa quelque chose :
"Tu veux boire un de ses trucs infâmes ? Le chocolat s’en sort pas mal, il n’est pas encore aussi mauvais que le reste. Sinon, le café noir est bon aussi, mais il faut aimer."
Quand sa boisson fut achevée, elle s’en saisit et se tourna vers le garçon, en portant le gobelet à ses lèvres. Il sourit intérieurement en pensant que si de gens passaient par là, ils pourraient penser que ces deux personne se connaissaient depuis longtemps et parlaient intimement.
"Tu pourrais paraître plus associable, si tu disais ce que tu es en train de penser."
Elle marqua un temps de pause, comme si elle faisait un choix.
"Je pense que tu devrais être franc, quitte à ce que je prenne certaines choses mal. J’ai souvent espérer une relation sans tabous, sans tact, mais personne ne me l’a apportée jusque-là. Tu sembles différent et capable de le faire. Reste à savoir, si tu le veux…"
Pour être franche, elle l’avait été là. Sa voix était sèche, mais son visage restait doux et invitait toujours autant à la conversation. Il ne fallait pas se fier aux apparences, mais Promise devait être ce qu’il y a de plus naturel dans cette école. Elle restait là, devant la machine à souffler son breuvage trop chaud. Elle semblait attendre le jugement dernier, mais en vérité, elle ne faisait qu’épier son vis-à-vis. Elle n’avait pas l’envie extrême de savoir qui il était, mais ça l’aurait bien aider, pour le cerner plus facilement. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Mer 29 Juil 2009 - 20:24 | |
| Doté d’un calme impassible, la jeune fille en face de Yui ne laissa filtrer aucune expression, si tenté qu’elle en est eu. Loin de s’en soucier, Yui venait de faire comme si rien n’était, plongé dans un beau monologue au gré de sa bonne humeur. Probablement qu’elle n’en n’avait rien à cirer derrière son mur de silence, et Valentine le sentait clairement ; il n’était pas dupe. Mais c’est justement ce calme plat qui intriguait le jeune homme ; tout le monde avait sa façon de réagir quand une perche telle que lui, vous tombait au hasard. Chez lui, le naturel voulait qu’il soit de nature instable et lunatique, et au moins, il ne s’en cachait pas, ni ne se privait. La seule réaction qu’il parvint à percevoir en retour, fut un simple haussement des sourcils. Avant qu’elle aille retourner se caller le dos plus confortablement sur le fauteuil, en guise de grand soulagement après ce long discours ; -discours qui ne semblait pas lui avoir fait grand bien, en fin de compte. Amusé, Yui eu un sourire en coin, et observa celui qui naissait sur le visage de son interlocutrice. Quelle était donc la nature de ce sourire ? Lui-même ne sut l’interpréter ; et d’ailleurs il ne le fit pas. Depuis le temps qu’il s’était acharné à rester davantage à ses propres petits soins qu’à ceux des autres… Sentant le regard de la jeune fille rivé sur lui, il le lui rendit, espiègle et éternel joueur qu’il était. De toute évidence, il se sentait visé ; parce qu’au fond, il pensait l’être partout où il mettait les pieds. L’adolescente s’accorda un temps de silence, et le regard perçant du jeune homme ne sembla nullement la déranger ; il avait raison, elle était originale. La plupart des gens ne supportaient pas d’être dévisagé ainsi ; malgré tout, Yui ne changeait pas cette habitude. A quoi bon se priver de ses yeux ?
« Tu as tort. Les gens qui se renferment sur eux-mêmes n’expriment donc pas leur tristesse. Et ils le font dans la plus grande discrétion, de façon à ce que vous, les autres, vous ne le voyiez pas. Donc tout ce que tu peux penser des éponges, comme tu dis, s’avère être faux. » -Hm, je vois. Tout n’est donc qu’apparence ; voilà qui ne me parait pas très honnête… mais le mensonge a parfois d’excellents côtés.
Haussant légèrement des épaules, Yui finit par aviser le piano des yeux, sans vraiment le voir et joua momentanément avec une de ses mèches. La grande fenêtre de la salle laissait percevoir une fin de journée encore bien éclairée et le jeune homme eut droit pendant quelques instants, des ronds de lumières vives dansant à chaque fois qu’il clignait des yeux. Mécontent du résultat, il finit néanmoins par se reporter à la discussion en cours :
-Toi seule sais dans quelle catégorie tu te classes… Parce qu’en fin de compte il y a ceux qui n’expriment rien devant les autres, et ceux qui font complètement l’inverse. Mais dans tout ça, les deux sont aussi faux l’un que l’autre, puisque la franchise n’est plus.
Le petit sourire triomphal de la jeune demoiselle se transforma en un ricanement moqueur, quelque fut la raison de cette réaction.
"Tu es le seul à t’imaginer que je veux savoir qui tu es. Je ne te l’ai pas demandé." -Haha le pouvoir de l’imagination… il nous permet de faire tellement de choses, comme nous faire des illusions et des fausses idées. "Je ne pense pas être à la hauteur de tes espérances au sujet de bavasser, je suis peu bavarde. Un si long dialogue avec un parfait inconnu est une grande première pour moi, tu sais." -Peu m’importe, je n’espère pas du tout faire de toi une bavarde ; je ne te le demande pas du tout en fait. Si tu restes toi-même, nous aurons partagé un brin de nos personnalités, il n’y a pas besoin d’aller chercher plus loin.
Terre à terre, cette fille paraissait appartenir à ces personnes qui savaient ce qu’elles voulaient ou non, et qui ne se gênaient de l’exprimer clairement et sans fioriture. Yui, lui, savait ce dont il avait envie -ou pas- mais se complaisait à passer par des centaines de détours avant qu’on puisse saisir ses finalités. Il fallait dire que cet étrange énergumène aimait beaucoup de choses, et appréciait d’innombrables détails utiles ou non, sur le moment.
"Les personne égocentriques ne me dérangent pas. Elles changent tellement de celles qui ne s’aiment pas, qu’elles en deviennent incroyablement intéressante. Il faut s’avoir s’apprécier dans la vie et arrêter de se voiler la face." -Tiens donc ? Généralement, l’égocentrisme est une qualité qui repousse bien des gens, fit remarquer Yui, avant de sourire, espiègle. -Me voilà donc flatté.
Un joli sourire éclaira le visage de la fille et Yui haussa des épaules, pensant la voir s’en aller. Croisant les bras derrière la tête, il se laissa aller sur le dossier mou du canapé, un demi-sourire narquois resté à ses lèvres. Le bruit de la machine à boisson ne le fit pas réagir et ferma momentanément les yeux, remuant ses pensées.
"Tu veux boire un de ces trucs infâmes ? Le chocolat s’en sort pas mal, il n’est pas encore aussi mauvais que le reste. Sinon, le café noir est bon aussi, mais il faut aimer."
Valentine resta immobile un moment, le regard rivé au plafond.
-Hm… pourquoi me proposer quelque chose, si toi-même tu dis qu’il est infâme ? finit-il par demander, une légère moue réticente sur le visage, en se tournant vers la voix. Il l’observa se servir tranquillement son café et huma l’essence qui s’en dégageait déjà. Se redressant, il vint la rejoindre, comme pour observer l’espèce de potion qu’elle tenait entre les mains.
-Je n’ai jamais été tenté par ces machines-là, et gouter à ces boissons ne m’a jamais effleuré l’esprit. Mais attends voir… fit-il en lui prenant tranquillement le gobelet des mains –sans demander la permission- pour en gouter une toute petite gorgée. Aussitôt, il lui rendit son café, grimaçant par la brûlure qu’avait occasionné trop de précipitation, et le gout amer qu’il connaissait bien du café, mais qu’il n’appréciait pas. Au moins, Valentine était fixé en ce qui concernait les cafés de l’école ; peut-être qu’il songerait à en faire de la mauvaise publicité à tout ses patients.
-C’est vraiment infecte, cette machine…, marmonna-t-il en s’adossant au mur, avant de poursuivre : -Ma foi, on ne me connaît pas que sur des jours sociables… et je ne me prive jamais de dire ce que je pense, ne t’en fais pas.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il s’attirait des noises fréquemment. Croisant les bras, il se demandait encore comment on pouvait avaler une telle chose quand la conversation prit un tout autre tournant. Une étrange tournure qui lui donna un sourire narquois, presque sournois.
"Je pense que tu devrais être franc, quitte à ce que je prenne certaines choses mal. J’ai souvent espéré une relation sans tabous, sans tact, mais personne ne me l’a apportée jusque-là. Tu sembles différent et capable de le faire. Reste à savoir, si tu le veux…" -La franchise ? Ce n’est pas comme je t’avais passé ma vie à mentir… Franc ? Qu’est ce qui te fait penser que je ne le suis pas en ce moment, hm ?
Franc, il savait l’être… quand il le voulait bien. Mais à ce qu’il sache, il n’avait pas failli à la franchise jusqu’à là. Valentine fit quelques pas de côté pour finalement se choisir une place assise à même le sol, dos contre le mur. Songeur, il finit néanmoins par lever le regard vers l’adolescente qui soufflait sur son infâme potion.
-Une relation sans tact… est-que l’espoir en vaut la peine ? Il y a toujours une infinité d’enjeux qui se jouent, quelque soit la relation. Quant au mensonge, il s’avère tellement facile et plus maniable… mais trêve de bavardage ; que souhaites-tu donc savoir pour me supposer franc ? Parce que j’ai l’impression de jouer les menteurs… bien que la perspective de passer pour tel ne me dérange pas de beaucoup. |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Dim 2 Aoû 2009 - 21:30 | |
| De l’ennui nait des pensées fabuleuses. Car l’esprit ne peut se reposer sur rien d’autre que le calme et ce qui l’entoure. Promise ne s’ennuie que rarement. Pourtant son esprit se repose souvent sur les détails aidant à l’ennui. Comme quoi, la morosité se peint de la façon dont on la voit. Chacun voit une chose selon son niveau et sa classe sociale, son éducation, son environnement et ses goûts. Alors ceux qui pensent que la pianiste s’ennuie seraient des personnes douteuses et dénuées d’un quelconque intérêt. Celles qui voient juste dans son comportement seraient, par contradiction et pure logique, intéressantes et, peut-être même, captivantes. Il ne restait plus qu’à savoir dans quelle catégorie situer le type qui offrait sa compagnie à l’élève.
Promise l’observa en silence. Le garçon était maintenant assis à même le sol, appuyé contre le mur. Elle soufflait sur son breuvage par mécanisme. Elle l’estimait maintenant assez refroidi et trempa ses lèvres dedans pour en boire une grosse gorgée. Le problème lorsqu’elle buvait un café, c’est que ça lui donnait irrémédiablement envie de se griller une clope. C’était plus une cigarette habituelle, que par envie ou besoin. Mais elle sentait qu’il lui manquait quelque chose si elle ne la consommait pas en même temps que la boisson. Mais, en cet instant présent, elle craignait que l’oiseau n’en profite pour s’envoler. Elle se frotta le nez et reprit une autre gorgée.
Le café fut finit d’une traite, sans quitter l’éphèbe des yeux. Le gobelet, quant a lui, fut écrasé sans aucune pitié et jeté dans la poubelle, fraîchement rhabillée d’un sac neuf. Promise s’avança naturellement vers le jeune homme. Elle s’accroupit juste devant lui. Elle approcha ses doigts de son visage et prit son menton entre son index et son pouce. Vous vous attendez à quoi, là ? Elle plongea son regard vert mousseux dans les yeux clairs de son voisin et sourit.
"Tu n’oseras pas dire tout ce qui te passe par la tête ? Sans aucune honte, aucun tabou… Personne n’est vraiment capable de ça. Tu ne dois pas être une exception."
La pianiste relâcha son emprise sur lui et appuya ses mains sur ses genoux. Elle tendit les jambes pour se lever, mais resta pencher sur son vis-à-vis. Elle voulait savoir s’il en aurait la force et s’il serait. Elle se redressa complètement et fit volte-face. Elle s’étira, en se grandissant au maximum qu’elle le pouvait, les bras tendus vers le plafond. Quelques élèves passèrent dans le couloir et elle les salua de la main, reconnaissant quelques filles de sa classe. Comme à leur habitude, les garçons figèrent leur regard sur sa poitrine. Elle en était blasée de ces regards pervers. C’est pour cela qu’elle n’avait plus aucune pudeur à mettre des hauts à bretelles. Ce qu’elle portait d’ailleurs aujourd’hui. Elle n’y pensait tellement plus, qu’elle se souvint seulement à ce moment qu’elle avait du offrir une belle vue, plein plongeante, dans son décolleté à l’homme derrière elle.
Promise se retourna vivement, les sourcils froncés. Elle ne put retenir un sourire et ne remarqua que maintenant que ce garçon avait de quoi être prétentieux : il était beau. Et, du peu qu’elle le connaissait, il n’avait pas l’air d’être idiot. Elle s’approcha de nouveau de lui.
"Les enjeux sont des choses qui peuvent pimenter les relations. Tu te cantonnes aux aspects faciles de la vie ? On ne fait pas toujours ce qui nous plaît. La difficulté est comme synonyme de défi… Tu n’es pas joueur, c’est dommage."
Provocation quand tu nous tiens. Elle posa délicatement un doigt sur la tempe du jeune homme.
"Dis-moi ce qu’il se passe là-haut quand tu vies, quand tu vois quelqu’un, quand tu fais…"
Elle se stoppa net. Un peu plus et elle en disait trop. Un peu plus et elle se dévoilait à un parfait inconnu. En souriant, elle enleva son doigt et regarda de nouveau son voisin droit dans les yeux. Elle avait trop parlé. Une nouvelle fois, elle se détourna. Elle attrapa son baladeur, posé sur le canapé, et le jeta dans la poche de son sac, où il rejoignit son portefeuille. Elle faisait planer un silence dans la salle. Mais pas de la famille de ceux qui vous étouffe et vous écrase, non. Plutôt de la famille de ceux qui vous font réfléchir et contempler ce que vous avez en face de vous. Un silence presque jovial.
Promise s’assit sur le dossier du canapé, les pieds dans le vide. Elle recommença à dévisager son nouveau partenaire. Cette fois-ci, elle le regarda de la tête aux pieds. Elle soupira : l’envie de fumer était trop forte. L’ennuie, c’est que c’était interdit dans cette salle. Elle se leva donc comme une chat saute de son assise et alla vers la porte, qu’elle ferma à clé. En allant vers la fenêtre, elle fouilla dans la poche de son jean. Elle en sortit un paquet de Camel plutôt mal en point. Il vivait au rythme de l’étudiante, comment vouliez-vous qu’il soit ? Elle prit une cigarette et chercha ensuite le briquet, avant de ranger le pack. Elle mit le bâton de nicotine à sa bouche, au moment où elle ouvrait la fenêtre. Avant de l’allumer, elle traina une chaise et monta dessus. Elle s’assit sur le bord de l’ouverture, les pieds sur le fauteuil et enflamma le gaz.
Promise tira une bouffée sur sa cigarette et baissa le regard sur son acolyte. Peut-être qu’il n’aimait pas l’odeur de cigarette ? Tant pis. C’était au risque qu’il quitte la salle, au final. C’est ce qu’elle ne voulait pas. Mais son envie de nicotine était plus forte que son envie de connaître du monde. Et s’il n’aimait pas, il n’y a que lui que ça dérangeait. Mais peut-être qu’il était fumeur aussi… |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Mar 6 Oct 2009 - 0:33 | |
| Sereine comme jamais, la jeune fille s’accroupit à hauteur de ses yeux, saisissant son visage entre deux doigts. Sur le coup, Yui sentit une certaine réticence face à ce contact soudainement imposé. Un contact inconnu, à vrai dire. Une résistance qui lui fit légèrement plisser les yeux, sans chercher à se défiler du regard vert profond de la fille. Il fallait dire que peu d’élèves avait le cran d’agir ainsi face à un présumé ainé ; psychologue d’autant plus. Elle lui sourit, sans perdre ce calme apaisant qui semblait émaner de tous ses gestes. Valentine, lui, ne lui le lui rendit pas vraiment, la laissant agir, intrigué par sa façon d’être. Que cherchait donc-t-elle à savoir sur sa personne ? L’étrange énergumène qu’était Yui avait tout à fait conscience de sa personnalité tordue et excentrique, et il était même loin de le cacher. Elle lui parlait de tabou et de honte là où le jeune homme n’en voyait pas. Cherchait-elle à le faire réagir ? Pas la peine d’essayer de comprendre ; les conversations que tenait Yui s’éparpillait généralement un peu partout. Aujourd’hui, une fois de plus.
La demoiselle se releva, non sans se cacher de son agréable silhouette, qui n’affecta cependant pas Valentine. A quoi bon ? A ses yeux, elle n’était qu’une jeune étudiante. Ou plutôt, pour être véridique, il se vouait une telle attention à sa propre personne, que les détails extérieurs lui passaient parfois bien à des kilomètres de la tête.
-Peut être bien que je ne suis pas une exception, déclara-il enfin de bout en blanc. Mais tant que moi, je me considère comme tel, à quoi bon se soucier de savoir si les autres voient les choses …comme je les vois.
-Autant mettre en valeur ce qu’on a envie. ajouta-t-il paisiblement au bout d’un moment, daignant à peine remarquer le décolleté de sa jeune interlocutrice. Il ignora d’autant plus les élèves passant dans le couloir.
« Les enjeux sont des choses qui peuvent pimenter les relations. Tu te cantonnes aux aspects faciles de la vie ? On ne fait pas toujours ce qui nous plaît. La difficulté est comme synonyme de défi… Tu n’es pas joueur, c’est dommage. » -Les enjeux… tout dépend ce qu’ils représentent pour chacun.
Pourquoi choisir compliqué quand le simple se tenait là, à portée de main ? Et d’ailleurs, le simple n’était pas toujours facile à trouver. Mais le fait restait toujours que Valentine aimait à faire ce qui lui plaisait, n’en faisant qu’à sa tête. Derrière ce mur épais tourné vers son propre culte, le psychologue perçut néanmoins la pointe de provocation de l’adolescente. Il sourit, amusé.
-Joueur ? Voilà qui dépend de qui se tient devant moi. Les gens sont nombreux, et multiplient ainsi nombre de contraintes. Professeurs, infirmiers, surveillants, voire même la directrice… je pourrais prendre le loisir de me le permettre… répondit-il, songeur, laissant sa phrase en suspens.
« Dis-moi ce qu’il se passe là-haut quand tu vies, quand tu vois quelqu’un, quand tu fais… »
Immobile lorsqu’elle lui posa un doigt sur la tempe, il n’esquissa aucun geste pour l’en dissuader, ni même pour l’encourager. Aussi près qu’ils étaient l’un de l’autre, un autre aurait probablement cédé pour faire bouger la situation, soit pour aller de l’avant, soit pour l’atténuer. Valentine n’en fit rien, laissant le cours des choses se dénouer et poursuivre son chemin. A sa phrase, il avait eut un léger sourire, presque sournois, simple apparence pour un amusement de se savoir découvert. Ainsi, elle savait pertinemment qu’il n’était pas un élève du bâtiment. Dommage, il ne passerait pas pour tel, aujourd’hui. L’adolescente sembla se reprendre et s’affaira sur son baladeur avant de s’installer sur le dossier du canapé. Il se savait étant dévisagé, et pourtant laissa passer ce silence étrange sans être désagréable. Pendant que la jeune fille partait du côté de la fenêtre, Yui consentit enfin à briser ce silence.
-Mais les élèves… poursuivit-il sa pensée, comme s’il n’y avait pas eut d’interruption. -C’est autre chose.
Il se releva enfin pour la rejoindre d’un pas tranquille et silencieux, pendant qu’elle fumait sa cigarette. Elle avait d’elle-même prit l’initiative de fermer la porte à clé. Toutes les interprétations pouvant être possible, Yui y resta indifférent. L’odeur de la fumée envahit lentement la pièce malgré la fenêtre grande ouverte. Fumer dans l’enceinte était à priori déconseillé dans le règlement, et le personnel semblait s’en tenir. Du moins, dans l’ensemble…
-Avec eux, il y a certaine chose qu’il nous est défendu de faire… fit-il, croisant les bras, une fois arrivé près de l’adolescente assise sur le rebord de la fenêtre. Regardant par-dessus son épaule, Valentine s’accorda un moment pour laisser son esprit vagabonder loin de ces lieux, fixant un point de nulle part. –Là haut, les gens rentrent, parfois intrigués, parfois effrayés, et ensuite ils s’ouvrent à moi… pendant que je les accueille avec chaleur pour vivre ma passion. Comme chaque patient est différent et chacun rend les instants uniques en leur genre.
Une phrase ambiguë de sens, face à une étrange curiosité. Valentine reporta son regard sur la jeune fille, avec un sourire amusé.
–Se dévoiler entièrement à quelqu’un n’a jamais été facile à faire. Et pour ceux qui le veulent bien, à la fin, leurs secrets n’ont plus aucune valeur dans cette salle-là. Il n’y a que moi et mon hôte, plongé dans sa propre intimité la plus profonde… se donna-t-il le loisir de rajouter, d’un regard brillant. S’avançant davantage, il ne la lâcha pas du regard, et quand il ne put plus avancer, il leva un index vers le visage de la jeune fille pour effleurer l’arête délicate de son nez. –Il n’empêche que là haut, je ne me permets pas certaines choses avec mes jeunes patients. Même pas comme celle là...
Non, assurément, Yui ne débordait jamais du cadre défini de son travail, dans son cabinet. Néanmoins, il avait toujours été mal vu qu’un membre du personnel –et encore moins dans le staff des professeurs-, pose une main sur les étudiants. Laissant glisser son doigt, Valentine réduisit encore la distance entre eux, posant les deux bras autour des épaules de la jeune fille, pour finir par l’enlacer. Dans le champ de l’interdit, que pouvait donc se rajouter en plus à cette liste? Il laissa volontairement ses doigts s’attarder dans les cheveux blond-châtain et prit garde de ne pas se brûler avec le bâtonnet fumant, -souvenir d’une mauvaise expérience-.
–Et encore moins comme celle là. rajouta-t-il, à mi voix. Détournant ensuite le regard de l’adolescente, Yui recula tranquillement et alla s’appuyer sur le mur de côté. Observant la ligne de ses mains puis la terminaison de ses doigts, il eu un petit rire. –D’ailleurs… je n’en vois pas l’intérêt. Ai-je répondu à toutes tes questions ?
[HRP: J'espère que ça t'ira, sinon fais moi le savoir, je change] |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Dim 11 Oct 2009 - 19:30 | |
| Son regard resta bloqué sur le jeune homme quand ce dernier se leva pour venir en face. C’était ça : Promise était comme attiré par ce garçon. Elle n’était pas du genre à cédé au coup de foudre, prenant toujours le temps de la réflexion et d’écouter sa raison, plutôt que ses pulsions. Et puis, ce n’était pas ça. Ce n’était pas une attirance sentimentale, ni sexuel. C’était quelque chose de plus conventionnel vis-à-vis d’une personne appartenant au personnel encadrant. C’était indéfinissable, au final. Mais si on devait tout de même tenter de mettre un nom sur cette émotion, on appellerait ça de l’admiration. Une sorte d’admiration maladroite et, peut-être, passagère.
Promise buvait ses paroles. Elle plissait les yeux à chaque fois qu’elle approchait la cigarette de sa bouche, évitant la gêne causée par la fumée. Le menthol contenu dans le tabac lui rafraichissait la gorge. Car, elle avait beau être à l’air de la fenêtre, elle avait chaud. C’était certainement cette admiration étrange pour ce personnage qui la faisait bouillonner. Le fait qu’elle veuille le connaître, alors qu’ils ne se parlaient que depuis quelques minutes. Alors que l’homme partait dans ses pensées, l’adolescente posa une main sur son bras : il était frais. Alors c’était en elle que la chaleur se diffusait. C’était bizarrement agréable. Elle se débattait intérieurement à penser que son voisin n’y était pour rien du tout. Mais, en réalité, elle n’en savait fichtrement rien. Elle fronça les sourcils quand il lui décrivit son métier. Une personne aussi hautaine pouvait écouter les autres ? Elle put enfin mettre un nom sur son statut : c’était le psy de l’académie. Dans quel pétrin est-ce qu’elle s’était fourré ? D’abord, elle l’avait cru étudiant. Puis, elle avait deviné qu’elle se trompait. Mais elle était loin de penser qu’il était celui à qui les élèves livraient leurs secrets.
La pianiste riva ses yeux dans les siens quand il lui accorda de nouveau toute son attention. Le sourire qu’elle aperçu sur ses lèvres l’intrigua. Alors que Promise fronçait les sourcils, restant silencieuse, il continua de parler. C’était comme s’il lisait ses pensées : elle imaginait les autres et leurs secrets, voilà qu’il en parlait. Étrange coïncidence. De toutes les façons, ce mec était étrange. Le voyant s’avancer, elle recula juste un peu. C’était par pur réflexe, non par dégoût ou autre chose. Elle finit par le laisser faire. Le contact de son doigt sur son nez la fit frissonner. Il lui expliquait les limites qu’il s’imposait dans son cabinet en les exprimant dans cette salle, avec elle. Drôle de privilège. Quand il arrêta de toucher son nez, elle ne put retenir une mimique, un peu comme celle de l’actrice dans Ma Sorcière bien Aimée, quand elle lance des sorts. Vous voyez ? Pour autant, il continua le contact, allant même jusqu’à la prendre dans ses bras.
Promise prit grand soin d’éloigner son bâton de nicotine, déjà bien consumé, pour ne pas blesser l’homme. Au final, elle le laissa carrément tombé sur le rebord de la fenêtre, sentant les doigts de l’autre glisser dans ses cheveux. Elle ne cherchait pas à éviter cette accolade, mais ne se permit tout de même pas de faire pareil. Elle restait là, une main posée sur le rebord en béton, l’autre posée sur sa jambe. Elle n’était pas frigide et ne s’offusquait pas contre des contacts comme cela, mais c’était bien la première fois que ça se passait dans ces conditions. Elle se trouvait donc comme une idiote à attendre que le temps passe. Elle ferma les yeux. Depuis combien de temps elle n’avait pas fait ça ?
Promise avait été aimé et avait aimé. Les contacts comme ça, avec autant de douceur, c’étaient leurs échanges amoureux. Le frisson qui remonta le long de son échine ne faisait qu’accentuer le malaise dans lequel ce gars la plongeait. Il n’y avait rien à s’imaginer avec lui. Mais c’était déjà des kilomètres de bobines de cinéma qui passait dans sa tête. Des odeurs, des caresses, des flash-back. Elle n’aurait jamais du rester seule aussi longtemps, après sa rupture un peu trop douloureuse. Elle ne s’en était pas complètement remise. En réalité, elle aimait encore Terry. Elle n’avait rien fait pour l’oublier et n’avait rien envie de faire. Et l’idée de se confier était bien la dernière chose qui lui viendrait à l’esprit. Sauf que là, dans les bras d’un parfait inconnu, c’était horrible tout ce qu’elle pouvait souffrir. Puis il parla de nouveau. En sentant qu’il se dégageait, l’artiste rouvrit les yeux.
L’adolescente suivit l’adulte des yeux. Quand elle vit qu’il ne la regardait plus, elle prit silencieusement une longue inspiration. Elle retint l’air quelques secondes. Ses yeux se noyèrent dans le vide. Il fallait qu’elle parle ou qu’elle bouge. Il fallait qu’elle fasse quelque chose où elle allait craquer. Et elle n’était pas du genre à craquer en public. Surtout pas devant un psy. Mais c’était à cause de lui tout ça ! De la même façon qu’elle avait emmagasiné l’air, elle l’expira. Elle se mit debout, sur la chaise, avant de sauter doucement à terre. Soit elle lui parlait de ce qu’il venait de faire, soit elle changeait de sujet, ou encore elle quittait la salle. Sauf qu’il ne comprendrait pas, c’était au risque d’être convoqué dans son bureau plus tard. Quoi que… Cet homme était si tourné vers sa petite personne, qu’il ne se souviendrait certainement pas d’elle. Elle se leva, debout sur la chaise, avant d’en descendre doucement. Serrant le poing qu’il ne pouvait pas voir. En se tournant vers lui, elle desserra les doigts.
"Oui. Dans l’ensemble de mes questions, oui."
Elle plissa légèrement les yeux, avant de reprendre un air plus neutre et de les rivés dans ceux de son vis-à-vis. Elle sourit, un peu moqueuse. C’était une façon de cacher le fait qu’elle était déstabilisée.
"Ça doit être frustrant parfois, non ?"
La question était ambiguë. Promise voulait savoir comment il allait y répondre. Elle pouvait parler du fait qu’il ne puisse pas avoir de contact avec ses patients, ou qu’il ne pouvait pas se confier à eux comme ils le faisaient à lui, ou encore qu’il devait accumuler une masse de problème qui n’étaient aucunement les siens sans pouvoir se libérer. Elle voulait savoir comment il allait interpréter cette question. S’il la détournerait ou s’il prendrait le risque merveilleux d’y répondre.
Promise fit encore un peu vers lui. Elle gardait son sourire en coin.
"Tu me parles de ce que tu ne peux pas faire avec un élève. Mais tu penses que je ne le sais pas ? Je ne peux moi-même rien faire avec un membre encadrant de cette académie."
Encore un pas. Jusqu’à se retrouver presque collée à ce type. Elle ne savait toujours pas son nom et il ne connaissait toujours pas le sien. C’était un détail et elle pourrait régler ce mystère toute seule, là n’était pas le problème. Et ça lui laissait aussi le loisir de garder ou briser ce secret anodin. Promise posa une main sur sa joue, juste un instant avant de la glisser sur sa nuque. Elle approcha son visage du sien.
"Normalement, je ne peux pas faire ça. Tu devrais d’ailleurs m’avoir déjà arrêtée…"
Elle marqua un temps de pause, attendant de voir sa réaction. Mais elle ne pouvait décidément pas attendre plus longtemps.
"Et je ne peux encore moins faire ça…"
Doucement, comme pour ne pas briser une chose fragile, elle caressa les lèvres du jeune homme avec les siennes. Elle ne l’embrassa pas, même pas furtivement. Elle se contenta de ça. Se reculant, elle lui offrit un sourire ravi et provocateur à la fois. L’esprit de compétition, elle l’avait. Et même si ce n’en était pas une pour lui, pour elle, c’était tout comme. Elle pourrait le battre à son propre jeu. Enfin, elle essaierait jusqu’au bout. Elle alla se caler contre le dossier d’un canapé et croisa les bras.
"Mais, dans ce cas, il n’y a pas de limites."
Pas comme dans ce cabinet. Ici la salle était à tout le monde, livrée à diverses activités et pour eux, elle était même verrouillée à clé. Si quelques personnes les entendaient et ne pouvaient pas entrer, les rumeurs n’iraient que bon train le lendemain. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Lun 19 Oct 2009 - 9:07 | |
| Pendant un instant, un court instant, l’atmosphère sembla changer. En bien ou en mal, Valentine n’aurait su le dire, -être psy ne l’élevait pas à un statut de voyant- mais il perçut ce changement d’air. De toute façon, lui seul pouvait en décider si cela lui était favorable ou non. Après tout, chacun peut trancher dans la notion de ce qui est bien pour lui ou non. Descendue de son perchoir, l’adolescente avait adopté un air moqueur. Etait-ce à son égard ? Quoiqu’il en soit, elle semblait décidée à vouloir prolonger son jeu. Et ce, pour des raisons qu’elle seule connaissait.
-Frustrant… ? Ça l’est toujours quand je ne parviens pas au bout de mes fins, se contenta-t-il de reprendre, en lui rendant un regard amusé. -Quand mon patient ressort, sans avoir résolu lui-même ses problèmes au bout de mes séances… commença-t-il au bout de tous les efforts mis en œuvre… alors là, oui, je suis frustré. A tel point que ça me rend complètement malade.
Provocation sur provocation…
-La frustration… elle pourrait être là si je ne menais aucune vie hors de ce cabinet, mais comme ce n’est pas le cas. rajouta-t-il d’un air encore plus amusé. La voyant s’approcher, il se tut.
Non, il n’était pas supposé être à l’initiative d’une telle proximité avec une élève de l’école, dans le cadre de ses fonctions. A y penser, ce n’était pas tellement lui qui en avait eu l’idée, pour ce qui était du moment. Enfin peut-être que si après tout ? De fil en aiguille, la proximité venait de se muer en une certaine intimité entre lui et cette parfaite inconnue. Que lui voulait-elle ? Pas grand-chose si ce n’était de ne l’inciter à rentrer dans son propre jeu. La main de la jeune fille glissa derrière la nuque de Yui alors qu’elle ne cessait de s’approcher. On dit que chaque individu a sa propre bulle, une sorte d’espace vitale. Le jeune homme savait que la sienne était large, malgré toutes les apparences. Il n’empêcha pourtant pas à cette fille de la traverser pour réduire cette sphère personnelle. Lèvres à portée de lèvres Valentine décida de rester immobile. Jusqu’où irait-elle ?
-Je ne suis pas censé faire ça et toi non plus, murmura-t-il. -Nous le savons aussi bien l’un que l’autre. Et pourtant, il y en a toujours quelques uns qui tentent d’outrepasser ce qui peut ou non être fait…
Un sourire ravi empreint de provocation, la fille se recula ensuite pour prendre place sur le fauteuil. Aux yeux du jeune homme, aussi excentrique puisse-t-il être, il ne pouvait s’empêcher de la voir comme une adolescente souhaitant accéder à l’impossible, tout du moins, à ce qu’interdisaient les semblants de règlements. Encore une de ces jeunettes qui pourrait se venter d’avoir pu se taper un adulte à ses amies, le lendemain. Ah ces petits jeunes qui se lançaient des défis sans se soucier des conséquences… Mais d’un côté, lui-même n’avait-il pas gardé cet esprit, jusqu’à repousser les limites dans leurs recoins les plus extrêmes ? A force de taper dans la provocation, Yui en avait fait un style de vie, bien propre à lui. Se tournant vers la fenêtre, il s’y accouda, observant momentanément les gens dans le jardin, à quelques mètres plus bas.
-Dans ce cas, si tu sais où peux où non t’arrêter… pourquoi ne l’as-tu pas fait ?
Reportant son attention vers la jeune fille, il finit néanmoins par secouer la tête imperceptiblement, et tira la chaise vers lui pour s’y assoir. D’un air neutre, un brin froid, -comme cet air qu’on avait l’habitude de le voir sans son sourire narquois- Valentine la détailla. Elle s’était éloignée d’elle-même et se tenait là, les bras croisés. Cette distance là, malgré le fait qu’elle déclare l’absence de limite, ne venait-elle pas de démontrer le contraire ? Un demi-sourire apparut de nouveau sur son visage pâle.
-Et rien ne dit explicitement ce que je ne dois pas faire avec les élèves en dehors de mes fonctions. ajouta le jeune homme, paisiblement.
Se levant tranquillement, il contourna le fauteuil jusqu’à arriver derrière l’adolescente assise. Puis, s’asseyant sur le dossier moelleux, il eut un rire. Amusé. Se projeter d’un coup dans une perspective sans aucune limite, était aussi anarchique que folklorique. Décidément, cette adolescente l’intriguait dans sa façon de penser. Ambiguë de bout en fin. Fermer la porte à clef, se rapprocher d’un psy, ou plutôt même d’un inconnu. Probablement qu’elle n’était pas ainsi avec tous les gens qu’elle croisait, sans quoi, les rumeurs auraient déjà couru sur elle ; Yui en aurait entendu parler. Et qui qu’elle soit, au grand jamais il n’aurait songé à changer d’attitude pour un sou. Sans chercher à la regarder, Valentine rompit ce léger silence qui s’était instauré entre eux.
-Pour autant, allons-nous nous permettre de dépasser les bonnes mœurs? Parce que les limites, elles existent toujours. Quoiqu’on fasse, quoiqu’on dise. Et c’est lui qui disait-ça ! Yui eut envie de se moquer de lui-même pendant un instant. Il se tourna enfin vers la fille, et s’appuya sur le fauteuil, une main posée sur chaque côté du visage fin qu’il voyait à l’envers. Il eut un sourire.
-Tiens par exemple… quelles pourraient être les tiennes, dans cette salle fermée, où diverses activités peuvent être livrée… à quoi penses-tu, jeune fille ?
Sans quitter son regard plongé dans celui de l’adolescente, un sourire narquois apparut sur les lèvres du jeune homme. Son visage était à une distance respectable du sien, sans pour autant paraître ni trop éloigné, ni trop près. Enfin, un peu, peut-être.
-Et si j’avais eu la soudaine envie d’abuser de toi, qu’aurais-tu fais ? demanda-t-il, calmement.
Un autre silence, plus court fila, en l’espace de quelques secondes. Provocatrice, oui, elle l’était. C’était à se demander si elle en était consciente de bout en fin. Probablement que oui, son regard ne démentait aucune folie. Pourtant, Valentine savait que les apparences n’avaient jamais été bonnes à croire.
- Dans ce jeu, tu te mets toute seule en danger... c'est dommage.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Dim 1 Nov 2009 - 16:54 | |
| Promise se contenta, par la suite, d’observer le psy. Il se tourna vers la fenêtre regardant en bas. Elle en profita pour détendre sa nuque en faisant quelques cercles. Elle trouva sa question judicieuse et quand il le regarda de nouveau, elle se contenta de lui sourire. Elle ne lui répondrait pas. C’était peine perdu : il était bien trop égocentrique. Et, avouons-le, elle n’en savait fichtrement rien, dans le fond. Il s’assit et elle ne bougea pas même le petit doigt quand il la détailla. Cependant un léger frisson la parcourut. Elle avait l’impression d’être nue, en cet instant. Comme si elle était vulnérable. Elle grimaça discrètement. Il n’arrangea rien à cette impression avec sa déclaration suivante. Pleine de sous-entendus, toutes personnes sensées, sachant ce que venait de faire l’étudiante, aurait vu là une proposition. La pianiste se contenta de froncer les sourcils, restant silencieuse. Son regard finit par se noyer dans le vide. Elle le vit se lever du coin de l’œil et aller s’installer sur le fauteuil. Elle bougea seulement quand elle l’entendit rire. Il se moquait d’elle ? De la situation ? Ou riait-il pour autre chose ? Elle se tourna et appuya ses cuisses sur le dossier, cette fois-ci.
Promise ne bougea pas quand il posa ses mains sur son visage. Encore une fois, elle ne répondit pas à sa question. Elle se contentait se le fixer, ses yeux noyés dans les siens. Leurs visages étaient prêts l’un de l’autre. Vraiment l’ambiance et surtout la situation était ambiguë. On ne pouvait pas vraiment savoir qui contrôlait qui. Si vraiment on pouvait parler de contrôle. Quand il demanda à quoi elle pensait, Promise sourit. Un sourire mi-pervers, mi-moqueur. Même là, cela restait ambigu. Quand il parla d’abus, elle eut le réflexe de perdre son sourire, mais leva les yeux au ciel. Un court silence s’installa et la psy conclue.
Promise soupira. Il prit ses poignets dans ses mains et les enleva des ses joues. Elle les ramena vers lui et les lâcha. C’était une façon de mettre de la distance. Elle fit le tour du canapé, laissant sa main trainer sur le dossier. Elle s’assit à l’autre bout, faisant claquer sa langue. Elle réfléchit en aspirant bruyamment de l’air entre ses lèvres. Elle regardait droit devant elle. Elle croisa les jambes.
"Les limites existent, mais nous décidons où les placer. Ensuite, mes limites, dans cette pièce, dans ces circonstances… Aucune. Après tout, la porte est fermée à clé : je peux faire ce que je veux."
Elle laissa trainer un silence. Elle reporta son regard vers son voisin. Elle garda un air sérieux.
"Il n’y a que toi qui fixera mes limites, en m’imposant les tiennes."
Elle finit par lui sourire, avant de se lever. Elle marcha droit devant elle, regardant par terre. Quand elle fit demi-tour, elle regarda la psy droit dans les yeux et s’avança vers lui.
"Je me mets en danger ? Qui est dangereux pour l’autre ? Personne. Nous sommes bons et nocifs à la fois. L’un pour l’autre maintenant, pour les autres tout le temps."
Ces dernières paroles prononcées, elle se trouvait postée juste en face du garçon. Lentement, un sourire moqueur aux lèvres, elle posa un genou plié sur la droite de son vis-à-vis. Elle prit appuie sur le dossier du canapé et finit par poser l’autre jambe de la même façon, mais de l’autre côté. Elle se retrouvait à califourchon sur lui, les deux mains posées sur le dossier, les bras tendus. Elle l’emprisonnait parfaitement.
"Qui te dit que je ne pourrais pas abuser de toi ?"
Elle se pencha à son oreille et murmura :
"Les rôles peuvent toujours être inversés. En attendant, je crois que j’ai le dessus."
Il fallait bien continuer dans la provocation. Elle se redressa et rit. Elle finit par offrir un sourire avenant au jeune homme toujours sous elle. Elle ne quitterait pas cette place sans un bon argument montrant son tort ou appuyant sa thèse. |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Ven 6 Nov 2009 - 11:46 | |
| La situation prenait des allures logiques et illogiques à la fois. D’un côté qui, dans sa situation n’aurait pas sauté dare-dare sur l’occasion. Pourquoi ne pas en profiter ? Après tout c’est ce qu’elle semblait vouloir. Pourtant, Valentine n’en fit rien. Aussi excentrique et tordu d’esprit qu’il était, c’est vrai qu’il aurait pu. Et tant qu’on y est, rajouter ou non la perversion à sa liste de qualificatif, un de plus un de moins, pourquoi pas. De l’autre côté, les réponses de cette jeunette l’intriguaient pourtant de plus en plus. A ce moment là, elle se trouvait bien plus près de lui qu’il ne l’était quelques minutes auparavant. Il faillit d’ailleurs, éclater de rire en pensant au comique de la situation. Elle, abuser de… lui ? Si tant d’hommes se le permettaient, pourquoi pas des femmes ? Provocation et absurdité… pourquoi fallait-il que Yui voit en sa position, tant d’absurdité. Non, ce n’était pas elle dont il se moquait ; mais l’idée en elle-même de s’imaginer dans le rôle de la victime… -Le dessus… Quel dessus ? demanda narquoisement le jeune homme en un demi-sourire. -A quel genre de pari t’es tu lancé pour en venir jusqu’à la ? Son air narquois finit par disparaître dans un sourire franc, qui s’élargit, avant de se transformer en un éclat de rire. Hilare, Valentine se mit à rire, la tête rejetée en arrière, pris dans un fou rire. Incapable de se ressaisir à cet instant, ni de se tordre dans tous les sens dans son hilarité –pour ne pas la faire tomber. Il était encore en train de pouffer lorsqu’il posa momentanément son front sur l’épaule de la jeune fille, sentant presque les larmes lui monter aux yeux. Alors là, oui, elle avait eut le dessus sur lui, et complètement. En approuvant intérieurement, il faillit partir dans un second fou rire. De l’extérieur, il devait paraître complètement fou. Qu’importe ? Ça le faisait rire. Généralement, il trouvait à rire dans ce que les autres ne trouvaient justement pas drôle ; mais là, pour le coup, elle avait bien réussi. Il finit néanmoins par se calmer quelques longues minutes plus tard. Il en avait mal aux côtes. -…ça faisait longtemps que je n’avais plus ri comme ça… acheva-t-il en reprenant un air plus posé, ainsi que son souffle. -D’accord… tu as le dessus. Il la détailla, amusé. Glissant imperceptiblement ses bras autour de la taille de celle qui avait pris la liberté de le chevaucher. Mine de rien. -Très bien, et maintenant… tu pourrais abuser de moi. lui insuffla-t-il en un murmure, là tout près, de son oreille. Du genre « je te suggère de le faire puisque tu l’as dis », sans détour comme il irait acheter le pain à la boulangerie. Dans une perspective où il se plaçait volontairement en position de victime… c’est qu’il n’avait pas tellement l’air d’en être une. Son air désengagé de la situation en attestait. Car, victime, il l’avait déjà été. Victime dans un contexte différent, mais tellement blessé qu’il avait mis des mois à se remettre de ses blessures physiques. Peut être même plus. Evidemment que sentir son corps se briser ne lui avait pas plu. Et entendre ses côtes craquer sous l’impact… à coup sûr, il avait fait office d’une insignifiante et délicieuse victime ; lui et son corps de perche. Un espèce de phasme. Il grimaça. Pour cette fois, il ne trouvait plus grand-chose de drôle. Lunatique, son visage prit un air grave. Saisissant dans ses mains, celles de son inconnue, qui étaient restés de part et d’autres, tendus sur le dossier. Aussi maigrichon qu’il était, sans doute qu’il aurait pu tenter de se lever sans trop de difficultés, pour l’obliger à s’assoir plus loin. Il n’en fit rien, plongeant son regard dans ceux de l’adolescente. Un vert profond. Quelques secondes suffirent pour retrouver ses lèvres effleurant celles de la jeune fille. Yui garda ce contact plus longtemps que quelques minutes plus tôt. Les secondes semblèrent s’étirer. Il l’embrassa, du bout des lèvres. Délicatement. Laissant toujours une étrange sensation d’embrasser sans réellement embrasser ; une sensation de légèreté et de quasi-inexistence. Il sentait ses lèvres plus fraîches que celle de cette fille. Sa température générale ne volait pas aussi haut que la moyenne. A lui seul, Yui était un mécanisme complexe et « surcomplexe ». Voire hypercomplexe. Bref. -L’ennui, c’est que je n’ai pas envie d’abuser de toi. Pourquoi devrait-on en arriver là ? glissa-t-il entre deux baisers. Sans jamais chercher à maintenir les bras autour, dans un geste d’emprisonnement. Violent, il ne l’était assurément pas ; Valentine s’était toujours dit qu’il ne pouvait pas se le permettre et ce n’est pas de sitôt qu’il le deviendrait. Il finit par appuyer la tête contre le dossier du fauteuil, avisant le plafond, comme s’il ne s’était rien passé. La vérité, c’était qu’agir ainsi était pour lui, une chose qui ne sortait pas bien de l’ordinaire, comme parler, boire ou manger. Aussi neutre que possible en quelque sorte. -Tu sais, mes limites… elles se trouvent là où les tiennes n’y sont pas.Yui Valentine n’avait jamais été à l’abri des sentiments et des émotions, comme tout être vivant. Ce fait ne pourrait jamais être démenti quoiqu’on puisse en dire. Simplement, libre à soi de choisir quand, voire comment et où, laisser filtrer ce genre d’expression. Cet excentrique avait enterré depuis longtemps ce dévouement pour les autres pour n’apprendre qu’à se tourner vers lui-même. A tord ou en sa faveur… il fallait être assez idiot pour tenter de percer cette couche d’égocentrisme. Seules deux idiotes avaient eu le cran d’y arriver. Dont une qui l’avait rayé de sa mémoire. L’autre, c’était aussi une idiote qu’il ne supportait pas. Il l’apprécie, il la déteste. Il n’a pas envie de lui parler, mais elle est toujours là. Au final, ce n’est qu’une idiote. Dans la tête de ce psy, tout est aussi clair que confus. Au moins, il se comprend parfaitement : c’est l’essentiel. Comment admettre que ces deux idiotes sont deux amies précieuses qui ont tant influé sur sa vie. En attendant, lui, il reste horriblement nombriliste. Tellement, qu’il ne voit pas l’intérêt d’aller violenter l’autre pour le soumettre à ses désirs. De près comme de loin ces nuits, il en aura pourtant vécu, de ces jours ou nuits de pure folie. Sans pour autant se sentir concerné. Toujours avec une impression de recul l’empêchant de prendre part à une scène ou à une autre. -Dans ta vie d’étudiante... as-tu l’habitude de faire absolument tout ce que tu veux ? demanda-t-il, lui faisant face de nouveau. Tout à l’heure, elle avait rétabli une certaine distance. Avant de revenir, avec toute son aisance. -Du genre… avec n’importe qui ?Mes limites sont là où les tiennes n’y sont pas.
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Sam 5 Déc 2009 - 21:53 | |
| Sauter sur l’occasion ? Ah oui. Pourquoi pas. Mais Promise n’avait pas vraiment cette idée en tête. Là, elle ne jouait que la provocation. Elle ne s’offrait jamais à quelqu’un sans une once de sentiments et sans l’espoir d’un avenir commun, même incertain. Enfin, sauf avec Étienne… Mais il était plus quelqu’un que l’on pouvait qualifier de "sex friend". Parce que, calmer sa libido, en solitaire, ce n’était pas vraiment son truc, à la jeunette. Avec ce garçon, cet ami depuis son arrivée au Japon, elle était à peu près sûre qu’il n’y aurait pas de trahison. Il n’y avait d’ailleurs qu’une seule règle entre eux : une fois en couple, on stoppe les parties de jambes en l’air ensemble. Logique et naturel. Alors abuser réellement de ca psychologue était, certes, tentant mais assez rebutant d’un autre côté. Non pas physiquement : ce type était canon. Non plus parce que son caractère l’agaçait : il avait vraiment un truc qui l’intriguait, jusqu’au plus profond de ses trippes. C’était simplement parce que ça bousculait ses principes, ses habitudes, et créait une superstition inconsciente.
Promise continuait d’observer l’adulte, attendant une réaction quelconque de sa part. Quand il afficha un sourire narquois, elle fronça rapidement les sourcils et l’écouta parler. Si elle s’était lancé un pari ? Peut-être. Mais de façon totalement dénuée de conscience. Enfin, non, en faite. Non. Elle agissait vraiment à l’instinct. Tellement, qu’elle s’étonnait d’elle-même et de ses pulsions. Elle sortit de ses pensées quand elle le vit changer d’expression. Puis, il se mit à rire. Fou rire franc. Prise d’un découragement soudain, ses épaules se relâchèrent d’un coup. Mais, elle se ressaisit bien vte, encouragée par la transmission de son hilarité. Elle sourit, presque malgré elle. Elle se contenta de l’observer, ne perdant aucunement son sourire. Elle était certaine que ce sentiment n’était pas sur joué. La seule chose qui la chiffonnait était qu’elle n’avait pas vraiment idée de ce qui avait pu entrainer cette crise de rire. Se moquait-il d’elle ? Ou de la situation ? Était-il carrément fou ? Aucune supposition là-dessus. Mais ces doutes s’envolèrent quand il reprit la parole. Elle ne savait toujours pas pourquoi il avait tant rit, mais elle savait qu’elle se trompait sur les plausibles raisons. Il lui donnait raison sur sa position de force, il ne pouvait qu’en résulter une fierté dans son égo. Légère, passagère, mais là quand même…
La pianiste ne broncha pas quand il la détailla, luttant contre cette impression d’être scannée de haut en bas. Par contre, elle ne put retenir le frisson qui s’empara d’elle quand le psy ceignait ses hanches de ses bras. Le plus naturellement du monde… Et celui qui suivit fut encore plus violent, sentant le souffle chaud de l’homme sur son cou. Enfin, tout cela n’était que des réactions purement physiques. Même si ça la titillait un peu plus en profondeur. Elle ferma les yeux rapidement, avant que son voisin dégage son visage de ses cheveux. Elle le vit changer d’air en une fraction de seconde et, instinctivement, elle posa une main sur sa joue. Sa peau était presque glacée sous sa paume brulante. Mais il s’empara de ses mains, ce qu’elle ne chercha pas à empêcher. Elle le laissa plonger ses yeux dans les siens, faisant de même, pour soutenir son regard. Puis il l’embrassa. Au début, elle resta de marbre, pour finir par fermer les yeux et répondre à ses baisers. Cette sensation de délicatesse dégoulinante lui donnait un étrange sentiment. Elle était partagée entre la dégustation et l’envie de dévorer. Mais il la coupa dans son élan, son entrain… elle répondit moins à l’appel de ses lèvres. Il contredisait ses gestes par ses mots. C’était trop complexe là. Comment savoir ce qu’il voulait vraiment ?
Promise commençait à perdre patience dans leur petit jeu. Tourner autour du pot c’était mignon. Mais seulement un temps. L’humain ne sait se divertir que de choses éphémères. C’était très bien ainsi, pourquoi vouloir en changer ? Elle en était même l’illustration parfaite. En y réfléchissant de manière plus calme et posée : il l’avait simplement vexée. L’artiste le regarda prendre ses aises, s’appuyant entièrement sur le dossier du canapé. Limite, ce devenait de l’ignorance. Mais il eut la chance qu’elle ne le prenne pas ainsi. C’était le genre de personne à ne pas en vouloir réellement aux autres. En tout cas, pas pour des choses aussi insensées, voire puériles. On n’avait pas assez de temps à perdre pour se prendre la tête à tout bout de champs. Elle l’observa, un air plus dur peint tout de même sur les traits de son visage. Après tout, il fallait qu’il comprenne quand même qu’il l’avait un peu froissée. Comme ça, il ne le ferait plus ? Ou il s’amuserait à ça, au pire des cas… Elle allait lui faire une remarque, s’apprêtant à prendre un ton mielleux, mais il prit l’initiative avant. Alors, comme pensée philosophiques, il avait fait fort. Elle pouffa, mais garda le silence par la suite. Pourtant, un sourire moqueur continua d’orner ses lèvres. C’était plus fort qu’elle sur ce coup-là. La question qui suivit ne suivait, par contre, pas vraiment le cours mystique de leur conversation. C’était dommage et enthousiasment à la fois.
La jeune femme regarda droit devant elle, par la fenêtre. Elle inspira et eut un nouveau spasme de rire. Vraiment, c’était foiré comme philosophie. Elle était encore restée sur les règles des limites de ce type. Elle resta comme ça quelques minutes, se contentant de rire ou de sourire de temps à autres, mais ne déclarant rien. Elle finit tout de même par descendre son regard sur l’énergumène entre ses jambes. Elle commencerait par la fin, ce serait plus simple. Il empoigna tendrement le visage de son vis-à-vis dans une main, pinçant entre son pouce et le reste de ses doigts. Elle se pencha vers lui. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire moqueur, toujours. Et elle riva ses mirettes dans les siennes.
"Je fais ce que je veux, à partir du moment où les limites qu’on nous impose me le permettent. J’aurai tout le temps de passer la ligne plus tard et attendre ouvre l’appétit. Quand le festin est attendu avec impatience, il est accueilli avec plus de plaisir. Quand je serai entièrement libre de faire tout ce que je veux, je rattraperai le temps perdu."
Un temps de pause, pendant lequel elle relâcha sa prise sur son visage et recula un peu.
"Mais outrepasser les règles arrivent plus souvent qu’on le croit, mais faisons bonne figure et disons que je ne le fais pas."
Elle monta ses mains de chaque côté de sa figure et croisa les doigts, affirmant ainsi que c’était totalement faux et qu’elle dérivait un peu trop souvent au goût de certains. Un nouveau pouffement de rire, puis elle inclina la tête sur le côté. Quand elle se redressa, elle se pencha sur le côté et finit assise sur le sofa, juste à côté du beau prince arrogant. Elle n’avait fait que répondre par énigmes çà sa question et était assez fière d’elle. Mais contrairement à lui, son égo n’était pas assez surdimensionné pour en faire tout un pataquès ou qu’elle s’en réjouisse pendant de longues et barbantes minutes. Ça passait juste comme un éclair sur son visage, sur ses lèvres et dans ses yeux. Elle avança un peu ses fesses, de façon à les mettre au ras de l’assise du fauteuil, prête à tomber. Elle écarta les jambes. Non pas de façon avenante au viol, mais juste assez pour être à l’aise. Elle finit par croiser les mains et les poser sur son ventre. Elle les regarda monter et descendre au fur et à mesure de son souffle et tourna la tête vers son voisin. Elle prit une mine faussement sérieuse, tel un grand physicien qui expliciterait un théorème un peu trop casse-bonbons, avec son air pincé de vieux bonhomme. Vous voyez le truc ?
"Tes limites sont là où les miennes de sont pas. Ce qui te donne une liberté de ne rien fixer, vivre dans l’inconstance. Bonne réponse. Ce qui ne prouve en rien qu’elle soient au-dessus des miennes. Mauvaise réponse."
Promise se redressa et tourna son corps sur lui-même. Elle plaça une jambe pliée, sous l’autre et posa ses mains sur la cuisse du garçon. Elle tapota avec ses doigts, exécutant un morceau de piano qu’elle connaissait – pour ainsi dire – sur le bout des doigts. Elle se tâtait à être cash ou à continuer à tourner autour du pot. Autant être cash, puisque la deuxième solution commençait à l’énerver. Elle riva ses yeux dans ceux de son partenaire de jeux et sourit.
"Bon, pour que tu daignes abuser de moi, je dois faire quoi ?"
L’artiste se mordit la lèvre. Elle avait dit la première connerie qui lui passait par la tête. C’était complètement absurde de se comporter comme ça : elle ne l’avait jamais fait. C’était donner le bâton pour se faire battre. Là, elle donnait un peu son corps pour se faire sauter. Parlons crument, puisqu’elle veut y aller cash. Elle attendit un peu, puis se leva. Elle fit le tour de la pièce, en regardant ses pieds. Elle finit par se poster face à lui, mais de l’autre côté de la pièce, ou presque. Elle le regarda, un air plus dur peint sur son minois.
"Non, en faite, oublie. Ce n’est pas du tout mon genre."
Elle passa une main dans ses cheveux et soupira. Il fallait bien reprendre son sérieux un jour ou l’autre.
"L’envie de te sauter dessus et d’abuser de toi est tentante. Carrément tentante."
En prononçant ces mots, elle commença à faire les cents pas sur une courte distance. Juste quelques aller-retour et elle en avait déjà le tournis. Elle s’arrêta, mais garde les yeux rivés au sol. Elle inclina la tête sur la côté.
"Et il me faudrait une raison en béton pour le faire…"
Elle se redressa et le regarda de nouveau.
"Et je suppose que tu ne peux pas me l’apporter. Dommage."
Encore une provocation, mais c’était, cette fois-ci, plus fort qu’elle. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Dim 6 Déc 2009 - 21:03 | |
| Légère lueur dans le regard et des traits durs. Il l’avait froissée. N’importe qui lui en aurait voulu pour avoir sorti un tel propos. Mais on lui en aurait voulu que Valentine n’aurait pas dit autre chose. Il n’aurait pas pu, puisque c’est bien pour ça qu’il était Yui Valentine et pas un autre. Pourtant, cette fille-là, elle était jeune. Fraiche, jolie, charmante. Un visage au sourire attrayant. En somme, rien qui avait de quoi déplaire. Et pour tout dire, elle ne déplaisait pas au farfelu non plus. Mais dans un autre aspect, tout un tas de choses lui déplaisait, suffisamment pour qu’il n’ait justement pas envie d’assouvir le désir de cette adolescente. Une étrangère. -Je ne prétendrais jamais que mes limites sont au-dessus des tiennes, rétorqua-t-il posément, sans ciller. Différentes oui, au dessus, non. Un principe auquel tenait Valentine. Malgré ses agissements sordides, et tout ce qu’il pouvait laisser paraître, chez lui, l’originalité primait sur la hiérarchie. Elles avaient beau exister partout, le jeune homme n’avait jamais aimé les rapports de force. Il croisa les bras lorsque la jeunette s’écarta sur le côté. Une pianiste ? A voir ses doigts pianoter sa cuisse… Décidément. Yui était bien conscient des intentions on ne peut plus claires de la petite demoiselle : une partie plus sportive à s’envoyer en l’air. Belle perspective où tout deux pourraient y prendre son plaisir… ou pas. Le psychologue la fixa, mi-amusé, mi-agacé : elle lui demandait explicitement d’abuser d’elle. Un léger silence s’imposa. Et l’étudiante se reprit d’elle-même… pour rentrer dans une nouvelle provocation. Valentine prit le temps de s’assoir confortablement, les jambes en tailleur, à même le fauteuil. -Tu as deux options …mais tu viens déjà d’en enlever une. La première, c’est que tu aurais pu abuser de moi quand je te le demandais.Ah ça c’était fort. Soumis le Valentine ? Hm. C’est encore plus complexe que ça. Dommage. Simplement que ni la force, ni la violence n’étaient parmi ses points forts. Et que ceux qui avaient réellement voulu abuser de lui ne s’étaient pas gênés pour le faire. N’est ce pas Kazuki. Et il n’avait pas été le premier. Alors évidemment, la victime n’y avait pris aucun plaisir, dans ces séances de tortures. Autant à éviter que ça recommence. Du coup, à quand remontait les derniers moments de pure folie de ce tordu ? Mystère. Probablement avec quelques gens à la sortie d’une soirée bien arrosée. Des moments où il n’était plus véritablement maître de ses pensées, ni même de son corps. Autrement, les vrais ébats à en perdre l’esprit, dans une relation à peu près stable –pour ne pas dire à demi stable- remontaient à un paquet de temps. Une de ses patientes à l’hôpital, à l’époque où il allait se lancer dans une carrière médicale. Mais elle n’avait pas vécu bien longtemps la malheureuse. Puis peut être avec Kana. Mais ce n’était arrivé qu’une seule et dernière fois. Ce qui se passait entre eux était peut-être des plus agaçants et ambigües mais surement pas doté de réels sentiments. Enfin, aux yeux de Valentine. Il revint vers son hôte. -Du coup, on en vient à la deuxième alternative. Disons… intéresse-moi. suggéra-t-il en haussant des épaules. -Je suis trop imbu de moi-même, c’est agaçant, n’est ce pas ?Il eut un léger sourire. -On a tous nos défauts. Ou des qualités, ça dépend comment on voit ça.Il se leva et s’étira de tout son long. C’est vrai. Il était comme ça. Plus on l’incitait à faire quelque chose, moins il le faisait. L’envie allait dans le même sens. Les peu de gens qui avaient su profiter de Yui, avaient fait des pieds et des mains pour y arriver. Non pas qu’il se laissait désirer, loin sans faute. Etre désiré ou pas du tout lui passait à cent mille bornes au dessus de la tête. En même temps, avec sa personnalité si particulière, il aurait déjà pu se tirer une balle dans la tête s’il avait tenu compte de tous ceux à qui il répugnait. Il eut un rire. Et puis c’était trop facile de profiter d’une petite qui s’offrait si généreusement à lui. Ça enlève tout le plaisir de cette poursuite à l’inaccessible. Et dans un autre aspect, il aimait bien à croire qu’il avait un semblant de respect envers les autres pour avoir envie de s’y jeter dessus comme une bête assoiffée. Sexuellement assoiffée quoi. Le plaisir découle en partie d’un état mental puis après du physique. Et c’est tellement bon de savoir maîtriser une bonne partie de son état mental. Or… Valentine, bien qu’aimant tourner autour du pot, n’avait aucune envie de passer pour un objet sexuel. Et surtout pas pour le bon plaisir d’autrui sans y trouver le sien. Egoïste ? Oui. Egocentrique aussi. Le psy regarda la jeune fille faire ses cent-pas. -Haha, effectivement ! s’exclama-t-il ravi, en riant. Il reprit bientôt son sérieux, et, –Ta supposition est vraie, je ne peux tout simplement pas t’apporter cette raison. Il se dirigea vers elle d’un air malicieux et lui adressa un clin d’œil. -C’est une provocation qui ne prendra pas, ma belle… glissa-t-il en lui effleurant les lèvres furtivement puis se dirigeant vers la porte fermée à clef, qu’il déverrouilla avant de s’y appuyer momentanément dessus. - Parce qu’à moins que je ne me force à m’intéresser à mon entourage, j’aime bien me déclarer à tendance abstinent. …Finalement, la troisième solution, c’est que tu vas devoir trouver un autre. Aussi tordu qu’il se savait être, Yui était certain de ne pas être une pizza à commander à domicile ; à venir satisfaire un besoin à la commande. Déteste moi, haïs moi, je n’y peux rien ; c’est la faute à mon excentrisme, mon égoïsme. Mais c’est pas ma faute à moi. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Lun 21 Déc 2009 - 11:23 | |
| Oui. C’est vrai. Elle aurait pu abuser de lui quand il lui en avait laissé l’occasion. Mais c’aurait été trop simple. Gagner le pain, parce qu’on le vole au voisin, ce n’est vraiment pas cool. C’est loin d’être compétitif comme stratégie. Et la compétition et la soif de gagner, Promise adorait ça. Alors oui, elle a enlevé d’elle-même l’option d’abuser de ce psy. Mais elle y gagnera beaucoup plus, si elle finit par remporter la victoire seulement par ses propres moyens. Elle partait dans ses pensées en même temps que son vis-à-vis s’égarait dans les siennes. A quoi pouvait-il bien penser, maintenant ? La solution que lui donnait l’homme pour avancer dans ce duel, était assez difficile. Il en donnait lui-même la raison. Comment voulez-vous intéresser quelqu’un qui est constamment tourné vers son nombril ? C’est limite impossible. Limite. Ça peut prendre du temps mais on peut y arriver. Il suffit de trouver comment. C’est ce qui prend le plus de temps. Et si c’était agaçant ? Non. Promise en avait déjà donné les raisons : elle préférait les personnes qui s’apprécie – même un peu trop – plutôt que celle qui se diminue sans cesse. Et la deuxième catégorie est tellement présente qu’avoir un être imbu de lui-même est agréable. Il avait raison : les qualités et les défauts changent suivant ceux qui les observent.
Du coin de l’œil, Promise vit son voisin s’étirer tranquillement, avant de se lever. Elle était peut-être un peu agacée sur les bords, mais cela ne semblait pas être du tout le cas de ce type. En attendant, ils restaient bien bloqués dans la situation qu’ils avaient plantée. Rien ne faisait rien avancer. Mais d’un côté, est-ce qu’ils étaient réellement bloqués ? Il ne pouvait pas lui apporter de raison pour qu’elle s’offre à lui, il ne lui restait qu’à partir. Mais elle n’avait vraiment pas envie. Pourquoi quitter quelqu’un juste parce qu’il ne veut pas coucher avec vous ? C’est absurde ! En plus, elle l’avait déjà dit, mais ce mec l’intriguait jusqu’au plus profond d’elle-même. Elle le lui dirait. Ou pas. Tout restait à voir. Cela dépendait s’il était sage. Il s’approcha d’elle à ce moment critique de ses pensées et lui offrit un clin d’œil, auquel elle répondit par un sourire amusé. Il effleura ses lèvres, qu’elle laissa entrouverte, mais sans répondre à son baiser passager. Il déverrouilla la porte et lui offrit une troisième solution. C’était la plus raisonnable. Trouver quelqu’un d’autre. Mais si elle voulait vraiment s’envoyer en l’air, elle avait Etienne. Non, ce qu’elle voulait dans ce type c’était tout à fait autre chose. Alors, non, elle n’aimait pas cette solution. Elle eut un sourire désolé et se tourna, pour aller se poser dans le canapé, avant de lâcher un profond soupir.
"Quelqu’un d’autre ne m’intéresse pas."
Qui avait lancé ce petit jeu ? Lui ou elle ? Qui avait commencé en premier la provocation ? Etait-ce dans les propos ou dans les gestes ? Elle ne s’en souvenait plus. C’était tout de suite parti sur quelque chose de sexuel ou est-ce qu’ils avaient dérivé au fur et à mesure de la conversation ? Et dans ce cas-là, qui avait dérivé ? Lui ou elle ? Toujours cette même question. Elle peut paraître sans importance, mais elle assénait dans coups violents dans els tempes de la pianiste. Elle ferma les yeux et laissa sa tête tomber en arrière. Elle passa sa langue sur ses lèvres, captant une dernière fois le goût de cet étranger.
"C’était toi que je voulais."
Elle rouvrit lentement les yeux et soupira à nouveau. Bon, il fallait bien lui dire. Pour qu’elle lui donne quelque chose à se mettre sous la dent. Elle allait flatter son égo, qu’il n’aille pas lui dire qu’il n’appréciait pas.
"C’était toi, et ton égocentrisme, qui m’intéressait."
Un temps de pause, pendant lequel, elle se rassit dans le canapé. Elle n’avait toujours pas regardé son voisin depuis qu’il lui avait parlé de cette troisième proposition.
"Quelqu’un d’autre ne m’intéresse pas."
C’était presqu’un murmure. Presqu’une simple parole prononcée pour elle-même. Allait-il partir ? Aucune idée. Ça la ferait profondément chier. Mais d’un côté, elle n’avait aucune idée de comment retenir un oiseau de nuit comme lui. |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Sam 26 Déc 2009 - 14:00 | |
| « C’était toi, et ton égocentrisme, qui m’intéressait Quelqu’un d’autre ne m’intéresse pas. »Adossé à la porte, Yui eut un sourire espiègle. Drôle d’adolescente. On ne flatte pas les gens avec ces qualificatifs. Des qualificatifs-la, qui sonnent tellement négatifs, en temps ordinaire, n’étaient pas censés plaire, non plus. Cette fille était intriguante, jusqu’au bout, il devait en convenir. Et il la laissa parler, silencieux. Parce qu’il aime qu’on lui lance des fleurs, encore plus quand ces fleurs sont jetées de manière aussi tordues que sa personnalité. Il se redressa, se passant la langue sur les lèvres. Douce fragrance inconnue. -Haha ! Dois-je en être flatté ? lança-t-il amusé. Ce n’était pas une question à réponse, et elle fut sa dernière réplique, qui jamais ne devait sonner comme une fin. Et, en gentil flatté, il se pourrait qu’il reste un peu plus. Oui, il pourrait faire un effort, quand même. Mais d’un autre côté, elle aurait pu dire n’importe quoi censé le froisser, qu’il aurait réagi de la même façon. Cette rencontre pour le moins étrange qu’on puisse dire, l’avait bien amusé, quoiqu’il en soit. Episode à remettre sur le tas. Pourtant, il est des fois où, il faut savoir mettre fin à certaines choses. Et c’est avec l’image de cette fille en tête –pour quelques instants encore-, qu’il ouvrit la porte, pour disparaître, sans un regard en arrière. Mais ce qu’on ne dit pas forcément… |
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