₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| Rencontre à Trois Temps | |
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Invité Invité
| Sujet: Rencontre à Trois Temps Dim 15 Aoû 2010 - 17:52 | |
| PV …Souffle une brise emportant dans sa danse invisible, le point orangée d’une fin de cigarette. Celle de Valentine. Il s’appuie sur le rebord de fer, s’accoudant dessus comme s’il en admirait le paysage. Regarder les néons des enseignes briller de jour comme de nuit, les voitures circuler et les bruitages urbains du quotidien, par un paysage aussi nocturne qu’éclairé. Finalement, c’est toujours la même chose. Eternel quotidien qui jamais ne se brise par à coup et qui poursuit son sillon interminable. Le même schéma que les jours de Yui Valentine, qui, aussi loin qu’il aille pour briser cette courbe trop douce, finit par tomber dans cette quête habituelle, justement telle une habitude. L’habitude de chercher l’inhabituel. Et encore un labyrinthe qui se perd dans le brouillard des pensées de Valentine. La vérité, c’est qu’il aimerait s’y perdre sans jamais remonter à la surface. Le maître du jeu qui voudrait ne plus comprendre la logique de ses lois qu’il a lui-même fondées. Tirer l’illogique dans la logique ; en somme la caresse d’une folie douce.
-On dirait que j’ai fini par cesser de te surprendre, finalement. a fait Valentine à mi voix, comme distrait. Distrait par la luciole rouge orange qui vient de disparaitre en contrebas, quelque part dans la ville.
La réponse de l’adolescente fait sourire le jeune homme. Pourquoi, sans grande raison valable, si ce n’est que son sens lui plaît. Si ce n’est que ceux qui ont attendu quelque chose de lui ne l’ont jamais vraiment obtenu.
-Je regarde le monde de mes yeux, ni plus, ni moins, a-t-il répliqué, haussant d’un sourcil comme sourd à un soupçon de métaphore, avant d’enchaîner fixant l’immeuble d’en face, à peine plus bas, -et je m’amuse du monde tel qu’il en est possible ; mais ce n’est pas de ma faute si l’envie marche au détriment du cœur.
Le cœur. Un bien grand mot, ce cœur, oui. Que d’histoires ne ferait-on pas, sans cœur. Yui a laissé le regard de la jeune fille sonder le sien.
-Parce que toi, la Pomme, tu le regardes avec ton cœur, peut-être ? Je ne te croirai qu’à demi... Parce que si j’étais plus qu’un ami, si j’étais davantage qu’un confident et un enfoiré, ta finalité de cette histoire, ce serait donc… finir au lit ?
La finalité d’une Pom’ est d’avoir un enfoiré dans son lit, pourquoi pas après tout. Yui lui-même ne sait pas à quel dessein il se destine et préfèrerait ne jamais le savoir. La jeune fille a finalement éteint son mégot pour revenir avec le même air posé que l’adolescente qu’il a un jour croisé par mégarde dans la salle commune. Instant éphémère où leur voix ne sont plus que murmures.
-Et ensuite …? a chuchoté, Valentine d’un regard inquisiteur, sans esquisser de mouvements. Une question qui mérite de rester sans réponse, et qui d’ailleurs n’en appelle pas vraiment. C’est un ensuite d’ouverture à une conclusion, tout comme Yui pense que le pieux est la fin de la pomme.
-Promise.
Simple murmure pensif, pour une identité qui découverte, pour un voile qui tombe finalement. Page qui se tourne et nouvelle rencontre. Le jeune homme n’a pas bougé, ni n’a cherché à le faire. Yui ne sait pas à quoi il joue, ni si leur jeux sont en train de se jouer sur le même plateau. Alors il a rit.
-Promise, Provocatrice.
Provocatrice qui pleurerait à ses mots et sourirait à sa vue. Mais Yui ne se rappelle pas avoir suscité tant de choses en de futiles rencontres. Mais futiles le sont-elles vraiment, quand les acteurs sur scène ont oublié quand commencer la scène suivante. Alors entre soupçon de réalité, folie et comédie, quelle direction regarder. |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Ven 10 Sep 2010 - 11:12 | |
| Le regard fixe. Fixé sur le psy. Promise darde ses yeux dans les siens. Un silence. L’instant de calme. Avant la tempête ? Certainement pas. Elle n’est ni le ciel qui s’assombrie, ni les nuages qui s’amoncèlent, ni le grondement du tonnerre, galopant après l’éclair qui a frappé bien avant lui. Non. Elle serait plutôt la pluie diluvienne. Calme, comme tout aussi tonitruante. Une averse au beau milieu du royaume du soleil. Elle inspire et lui rend sa liberté, reportant son regard sur le vide, sous ses pieds. Elle expire et porte un doigt à sa bouche, commençant à mordiller son ongle. Que faire ? Choisir de tout dire, sans être sûr que tout cela approche la vérité ? Ou bien, garder ses sentiments secrets. Encore attendre. Encore parler. Encore se torturer. Peut-être l’aime-t-elle ? Mais à quoi bon ? A quoi l’amour pourrait-il servir ? A part souffrir et faire souffrir. A part semer le doute. Combien de temps avant l’amour savons-nous que l’on va en être victime ? Elle fait claquer sa langue contre son palais, reposant ses deux mains sur la barrière. Elle tend les bras, se penchant en arrière. Tout ce qu’elle voit, c’est la peine que l’on peut se donner. Elle soupire et se redresse convenablement. "Peut-être pas. Regarder le monde avec son cœur, c’est au risque de l’exposer à toutes les peines." Temps de pause. Le risque de se mettre à découvert. C’est que tout est visible pour le monde entier. Enfin, le monde qui nous entoure, c’est déjà largement suffisant. "Et ensuite, rien." Murmure dans un espace temps duquel la pianiste a totalement déconnecté. "Je crois que je t’aime, Yui. Mais comment en être sûr quand je n’arrive plus à déceler le jeu de la réalité ?" Elle se mord nerveusement la lèvre et finit par le regarder de nouveau. L’innocence est peut-être encore là. Peut-être qu’elle n’est pas la provocatrice, mais simplement le brebis, prête à se faire dévorer par le loup. Cette espèce de folle, trop fière, pour fuir, qui combattrait jusqu’au bout. Mais le duel est finit, il faut savoir s’avouer vaincue. Aimer quelqu’un qui s’aime déjà lui-même ne serait-ce pas tenter de le changer de façon trop radicale ? Une peine perdue quand on peut penser qu’il ne peut aimer deux personnes à la fois. Et dans ce cas, pourquoi choisir la futile adolescente qui le fait penser à une autre... [POURRI désolée >___<] |
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| Sujet: Re: Rencontre à Trois Temps Mar 21 Sep 2010 - 17:54 | |
| Et ensuite rien. La commissure des lèvres du psy s’est légèrement relevé en un demi sourire, puis il a soupiré, presque las. Et ensuite rien ? Pour autant même quand on aspire au rien, file le temps et se dessine une suite. Alors que faire quand le rien donne suite au rien.
- Si tu n’y arrives pas, qui d’autre le peut alors ?
Elle se mordille la lèvre, il scrute son visage, un sourcil haussé. Ils se sont embourbés dans un jeu qui n’amène ni à un vainqueur, ni à un vaincu. En fin de compte, c’est Promise qui a raison. Yui ne perd pas la partie mais se perd lui-même. Mais cela, il l’est déjà depuis longtemps, a s’en est accommodé on ne peut mieux le faire. Alors il joue. Joue et joue encore.
- Ou plutôt serait-il plus juste de demander depuis quand as-tu cessé de voir autre chose que la réalité à travers le jeu.
Parce qu’au final, tout est réel. Ils jouent, Yui joue, joue avec la réalité, sur un terrain qui n’a jamais était plus vrai que vrai. D’un geste machinal, il a jeté un coup d’œil à son portable, portable qui a indiqué une heure. Différente de celle écrite sur la main de la Pomme. Et inlassablement s’écoule temps, volant les heures à passer dans ce qui au départ, était censé passer pour un jeu.
-Mais si tu crois, et que tu n’en n’est pas certaine, il est encore temps d’arrêter ces 24 heures...
Nos 24 heures.
- ...avant qu’il ne soit trop tard pour faire marche arrière.
Valentine a soupiré puis a capté ce regard empreint d’appréhension. Oui il est encore temps de s’arrêter. Mais cela ne l’a-t-il pas déjà prévenu d’une manière ou d’une autre ? Peut-être que oui, peut-être que non ; il n’a jamais été très clair dans tous ses propos malgré cette présence d’esprit que dégagent ses paroles. Le français a ensuite levé la main comme pour replacer une mèche des cheveux de la jeune fille, mais s’est ravisé à mi-chemin.
Parce qu’il est conscient que le moindre de ses gestes est désormais susceptible de porter à confusion.
-Je te l’ai dis, que ce serait dommage d’en venir au larmes.
Bien qu’elles aient déjà commencé à couler. Yui est un beau-parleur et un faiseur de larmes.
Là où ils sont, ne demeurent plus personne, comme le vide en écho du rien, partout, là, autour d’eux. Et si un tant soit-peu l’un deux avaient remarqué le ciel s’assombrir soudain, et si ils avaient remarqué ces nuages menaçant de couler à flots, et si, et si encore… alors peut-être qu’ils n’en seraient pas arrivés ici. Mais Yui l’ignore, et a par habitude de ne rien regretter. Il se joue des autres et ce faisant, il se joue aussi de lui-même, c’est la vérité. La faute à qui ? A lui-même, c’est évident. Aussi évident que personne n’a songé à l’en arrêter tant qu’il était encore temps ; mais cela, c’est un moment révolu qui ne peut plus changer.
Valentine a finalement maudit sa réticence, à replacé la mèche blonde rebelle de l’adolescente et en a profité pour effleurer son visage. Regard froid et amusé, qui contraste avec son air las et navré. C'est qu'il a l'air de celui qui est sur le point de briser une tasse qu'il tiendrait à bout de doigt. Doit-il briser celle là où voir les éclats d'une autre.
-Le problème, c’est que maintenant, j’ai envie de jouer avec toi. a-t-il fait à mi-voix, même ton, accordé sur celui de la jeune fille. -…et le problème, c’est que j’ai tellement envie de jouer avec toi que j’en suis désolé.
Sincèrement navré pour la chèvre de Monsieur Seguin. Navré pour Pom’… Pour Promise.
Pourtant, qui d’autre que le loup, piégé dans le rôle du loup, peut prétendre jouer mieux son rôle qu’un autre. Le loup reste un loup et aussi bon qu’il puisse se targuer d’être, il reste le prédateur. Le mauvais.
Il a commencé à pleuvoir. Pas vraiment commencé, puisqu’en fait, la pluie est tombée d’un coup, en violente averse, trempant déjà les deux pions qu’ils sont sur le toit.
-Peu importe ce que tu dis ou ce que tu fais, si tu n’arrêtes pas ce jeu de toi-même, je ne l’arrêterai pas avant toi.
Parce qu’il ne peut, ni ne sait le faire.
-Alors même si je m’en excuse d’avance, une vulgaire parole d’excuse n’a jamais su réparer ce qui a déjà été piétiné.
Un peu comme l’histoire du verre brisé. Recollé, rafistolé, il y reste toujours la cicatrice du bris.
L’éclair a changé les couleurs du monde en un instant éphémère et indescriptible, pour se laisser engloutir dans un violent tonnerre. Tonnerre qui semble si près, perçu à une telle hauteur.
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