₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

 

 Sombre con [Ethel]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


Scorpion Singe Age : 31
Adresse : 16, rue du Tatami. Quartier Hebi.
Compteur 87
Multicompte(s) : Kuro Maiden

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyJeu 26 Juil 2018 - 17:36

La liste de commandes est longue, le boulot ne semble pas avancer, la moitié des employés est en congés d'été avec leur famille et Jake est planté devant sa plaquette, à fixer les noms qui s'enchaînent, classés par ordre chronologique des demandes. Demain, il sera hors délai, il n'a donc aucune chance d'y échapper : il doit terminer tout ça. Mais les vacances en famille de ses gars le distraient. A chaque période de repos, c'est la même chose : il fixe ses feuilles, regarde les noms sans les lire, bloque sur des points au loin et se touche le bout des doigts comme s'il caressait un linge invisible. Et plus le temps passe, pire c'est. Cette sensation d'oublier. La douceur de sa peau, les tâches de rousseurs sur son visage et cette crinière ardente. Il a beau chercher à se rappeler, ne serait-ce que la sensation, plus il s'éloigne de ce dernier printemps, plus il oublie. Plus il s'éloigne de sa proposition d'aller chercher son enfant avec elle, plus il oublie. Et il a beau vouloir se souvenir, caresser le bout de ses doigts pour raviver un souvenir, il oublie.

Jake s'étire, son dos craque. Il pose la plaquette, détend sa nuque, restant un moment la tête en arrière, à fixer un point imaginaire sur le haut plafond de son salon, puis se met finalement à observer autour de lui. Il est revenu dans la villa qu'il habitait il y a quatre ans et rien n'a changé. Les meubles avaient été recouverts pour ne pas subir les marques du temps. Une fois par mois, une agence de nettoyage envoyait quelqu'un pour entretenir la baraque. Un jardinier avait été employé pour entretenir les espaces verts, soigneusement sélectionné par Jake pour ne pas bousiller ce qu'il avait déjà mis en place avec tant de passion. Et un gardien avait été embauché également, pour tous les travaux d'entretien général. Quand Jake est revenu ici, c'était comme s'il n'était jamais parti. A part qu'il ne se sentait pas chez lui. Son colocataire avait déserté en même temps que lui ou presque. Il ne se souvient plus qui est parti en premier.

Après un profond soupir et s'être frotté les yeux, cherchant à se stimuler, il reprend la plaquette et la commande qu'il était en train de faire. Dernière bouteille, il valide sur la tablette, pour que la comptable puisse la facturer, et scelle la boîte. Nouvelle validation sur la tablette et l'impression de l'étiquette du destinataire se lance, tandis qu'il lutte pour glisser la boîte en bois dans celle en carton. Lui qui voulait défendre l'environnement n'a pas encore trouvé la solution idéale pour son packaging : quelque chose d'esthétique, à hauteur du nom et de la prestance de son entreprise, mais en même temps recyclable. Il n'a pas non plus trouver à qui confier cette mission au sein de son service; peut-être devrait-il lancer une offre d'emploi ? Il note l'idée dans un coin de sa tête et fait glisser vers lui une nouvelle boîte pour la prochaine commande. Habituellement, il gère tout ça à l'atelier, comme il aime appeler les locaux de son entreprise, mais sachant qu'il n'y verrait quasiment personne, il a préféré faire tout livrer chez lui, pour ne pas avoir à y aller. Il avait pensé que ce serait une bonne idée, mais finalement il était davantage distrait ici.

Pourquoi était-il parti ? Un tas de personnes aurait pu lui donner un tas de raisons, plus ou moins bonnes, plus ou moins tournées à son avantage... Mais il n'avait parlé à personne de son histoire. Que ce soit celle avant Keimoo ou que ce soit celle d'Ethel et de leur enfant. Est-ce qu'elle lui avait donné un prénom déjà ? Il ne souvenait plus exactement. Depuis quelques temps, Loïs était un nom qui revenait souvent à son esprit. Ce devait donc être ça. Pourquoi était-il parti ? Il a eu peur, il a eu la flemme, il a eu des remords, il a eu un déni, il a eu envie d'égoïsme, il a eu envie de liberté, de profiter de sa jeunesse, il a eu envie de tout foutre en l'air, il a eu envie d'être un sale type, un pauvre con... Un sombre con, voilà. Pas certain que l'explication suffise à se faire pardonner. Il était parti, mais il ne savait pas pourquoi.

Sa main se pose sur sa cicatrice, qu'il gratte, sans vraiment gratter. Il baisse les yeux dessus, la fixe un instant, puis reprend la tablette, lisant le prochain nom sur la liste : Dawkins.

- Oh putain !

Jake relit le nom, plusieurs fois, pour être certain de ne pas halluciner. Ethel Dawkins, résidant dans le quartier Hiryuu. Pas de doutes à avoir, c'est bien elle. C'est Elle. Il repose la plaquette, jette un coup d'oeil à toutes les bouteilles de vins qui se trouvent sur l'établis de fortune - la table de la salle à manger - et fait finalement volte-face, direction le bar. Certes, sa passion est le vin, mais un bon scotch est de rigueur. Il se serre une dose de cheval, jette des glaçons dedans et boit une rasade qui en vide la moitié, manquant de s'étouffer. Il s'arrête, le doigt posé sur ses lèvres, alors qu'il essuyait la goutte de trop. Un temps de réflexion, finir le verre et le reposer dans un tintement de glaçons à peine fondu. Il revient vers la table, fixe la plaquette et compte le nombre de bouteilles : cinq. Il doit donc remplir le vide de la boîte par du carton et des brochures. Les gestes sûrs, il prend exactement la commande d'Ethel et bourre le vide, comme prévu. Mais quand il glisse la dernière brochure, il s'arrête, les mains enfouies dans sa tignasse rejetée en arrière.

- Tu pourrais peut-être...

Réfléchir. Sombre con. Il ferme la boîte, attrape un emballage, repose l'emballage, rouvre la boîte, retire le carton et les brochures. Temps d'arrêt. Il remet le carton, l'enlève, s'ébouriffe les cheveux, maugrée un truc incompréhensible même de lui-même et repose tout, s'éloignant les mains en l'air, comme s'il était menacé par un flingue. Demi-tour, nouveau verre de scotch, les mêmes glaçons, tant pis. Il l'avale, revient à la table, tapote nerveusement des doigts sur le bois de la caisse et jette un coup d'oeil aux vins exposés devant lui. Réfléchir...

Quand Jake valide finalement la commande sur la tablette et lance l'impression du bordereau, il a glissé une bouteille de vin argentin supplémentaire dans la boîte. Il colle le bordereau avec soin et accorde un dernier instant à regarder la boîte, avant de la pousser sur le côté et de poursuivre ses commandes. Ethel a passé environ un an en Argentine, ça devrait lui mettre la puce à l'oreille. Pourquoi a-t-il fait ça ? Honte, envie, besoin, remords, rancoeur, bêtise, provocation... Ce sera comme pour son départ : difficile à lui justifier. Peut-être qu'elle n'en aura rien à faire, peut-être qu'elle ne comprendra pas, peut-être qu'elle n'aura pas envie. Mais c'est une femme intelligente, Jake n'en doute pas et il sait qu'elle comprendra. Ce qu'elle veut, mais elle comprendra.


Dernière édition par Jake Keegan le Dim 5 Aoû 2018 - 0:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://keimoo.forum-actif.net/t8622-jake-keegan-en-charge-shiki
Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
Compteur 443

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 29 Juil 2018 - 10:20

C’était un matin comme les autres dans la routine d’Ethel. Après avoir préparé Lois elle l’avait déposé à l’école maternelle où il commençait sa première année. Elle l’avait regardé courir pour s’engouffrer dans sa classe et avait discuté quelques minutes avec les autres parents présents. Ce n’était pas un exercice auquel elle s’attelait avec plaisir mais en revenant au Japon, en posant ses valises à Keimoo elle s’était promis de donner toutes ses chances à Lois et de l’intégrer au mieux. Elle voulait qu’il puisse un jour choisir de profiter ou non de la nationalité japonaise. La rouquine elle-même était en passe de l’obtenir, une manière de dire « je suis ici chez moi. » S’intégrer au mieux à la vie scolaire de son fils était donc un moyen d’être sur qu’il s’intègre au mieux et que les parents les voient autrement que la mère et son fils étrangers.
Après avoir fini sa conversation elle s’était dirigée vers le centre-ville de Keimoo, dans les bureaux qu’elle partageait avec un de ses collègues. La société pour laquelle elle travaillait en France avait émis un intérêt tout particulier lorsqu’elle leur avait présenté sa démission, leur expliquant qu’elle souhaitait retourner à Keimoo. Loin d’accepter sa démission ils lui avaient dit qu’ils souhaitaient ouvrir une filiale et qu’ils pensaient à Keimoo depuis quelques temps. Ville la plus cosmopolite du Japon ils avaient jugé qu’après Tokyo c’était surement l’endroit où ils seraient le plus à même de vendre. 6 mois plus tard en effet Ethel avait même dû embaucher quelqu’un d’autre.

Depuis l’arrivée de son employé, les choses s’étaient révélées plus intéressantes. Auparavant, son unique travail était de gérer des commandes, conseiller les clients au téléphone et d’aller distribuer dans les restaurants ou hôtels alentours. Mais depuis, et vu le succès de l’entreprise au Japon, elle avait pu insister pour se diversifier, et elle était maintenant sommelière pour quelques soirées de la haute société japonaise. Ce n’était toujours pas le travail auquel elle aspirait, elle qui avait tant aimé participer à l’élaboration et la confection de vins lorsqu’elle était en Argentine, mais c’était un sacrifice qu’elle avait fait pour son fils, et peut-être pour elle-même également.
C’était Vendredi et comme beaucoup de fin de semaine, elle avait une soirée prévue, pour laquelle elle se préparait depuis quelques jours déjà. En arrivant elle s’occupa donc des derniers préparatifs. Quand le ciel se déchaîna. Un orage tonitruant s’abattit sur Keimoo, et le téléphone sonna. La soirée aurait dû se passer en extérieur, dans un grand jardin. Bien évidemment cela semblait assez compliqué à présent, même si les orages japonais étaient connus pour ne durer qu’un temps, tout extérieur serait détrempé et impossible d’utilisation. L’organisateur de la soirée lui annonça donc dans une semi-panique pressée que ses services n’étaient plus requis, et qu’elle serait recontactée pour une autre date. Les formalités terminées, elle raccrocha.

Sa soirée venait donc de se libérer, ce qui était extrêmement rare pour un vendredi soir. Tellement rare que depuis des semaines, elle ne récupérait pas Loïs à l’école, laissant le soin à la mère d’un de ses camarades, qui s’occupait de lui ces soir-là. Bien que cette dame s’occupait de son fils avec plaisir, disant toujours que Loïs ne l’embêtait pas et que son fils adorait l’avoir pour jouer, elle se sentit obligée de l’appeler pour la défaire de cette obligation. Ethel n’aimait pas déranger. La jeune mère allait composer son numéro quand le livreur arriva. S’étant rendue compte il y a deux jours qu’il lui manquait quelques bouteilles pour sa soirée, et que ses fournisseurs habituels ne pourraient la livrer à l’autre bout du monde dans un délai aussi court, elle avait donc commandé cinq bouteilles à un fournisseur local, ce qui était assez ironique et une première pour elle.
Reportant son coup de téléphone, elle accueillit le livreur et ouvrit le paquet. Si la soirée était reportée, ce vin servirait bien à un moment donné et il fallait le ranger. Ouvrant les battants du carton, elle leva un sourcil, vérifiant d’un coup d’œil sa commande. Pas de doute possible, elle avait bien commandé uniquement cinq bouteilles. Pourtant elle en voyait six. Le fournisseur avait dû faire une erreur, et pour une toute première commande c’était déjà mauvais signe. Elle sortit tout de même les bouteilles.

Cinq d’entre-elles correspondait à ce qu’elle avait acheté, mais la sixième… Un Malbec du Clos de los Siete où elle avait travaillé plusieurs mois lors de son séjour en Argentine. Le hasard semblait trop grand, la coïncidence impossible. La bouteille entre les mains, Ethel essayait de réflechir. Impossible que la commande ait été faite par quelqu’un qu’elle connaissait hors du Japon, où par quelqu’un avait qui elle avait déjà travaillé. L’entreprise qui l’avait livrée était également basée à Keimoo, et étant pratiquement leurs concurrents, elle aurait su si un ancien collègue ou ami y travaillait. Personne d’autre pratiquement au Japon ne connaissait l’endroit exact où elle avait travaillé, et de toute manière, qui lui enverrait une bouteille ?
Puis l’évidence se créa dans son esprit. Elle connaissait bien une personne qui travaillait dans le vin, une personne qui devait bien savoir exactement où elle avait travaillé, même s’ils n’avaient eu aucun contacts en des années. Une personne qui, sans doute aucun, savait où Ethel s’était trouvée depuis son départ, sans pour autant essayer de lui demander des nouvelles, d’elle et de leurs fils.
La jeune fille reposa la bouteille, les sourcils froncés et l’estomac retournés. Jake était donc à Keimoo ? Elle lâcha un rictus nerveux, qui fit lever la tête de son employé. Il lui demanda d’un ton surpris ce qu’il se passait.
« Il y a eu une erreur dans la commande. Je vais passer chez eux pour rectifier ça. »
« Je t’avais dit de ne pas commander chez eux ! Si les chefs l’apprennent tu aurais pu avoir des problèmes. »

Elle se fichait de cela à présent. Elle se fichait d’à peu près tout à l’instant. Oui elle savait qu’elle avait prit un risque lorsqu’elle avait commandé à des concurrents, mais elle n’avait pas eu le choix. Si seulement le problème à régler avait été en relation avec ça. Sans réfléchir elle dévala les escaliers, l’entreprise n’était pas si loin dans la ville.
Posant un pied dehors, et se prenant en pleine face la fureur du ciel, elle fut bien obligée de reprendre ses esprits. Pourquoi irait-elle là-bas ? Si Jake savait qu’elle était de retour (depuis combien de temps savait-il ?) et qu’il n’avait envoyé qu’une bouteille, c’était peut-être juste pour qu’elle se torture intérieurement, et il n’avait sûrement aucune envie de la voir. Sinon pourquoi ne lui avoir donné aucune nouvelle pendant tant de temps ? Pourquoi n’avoir jamais cherché à savoir comment son fils allait ? Comment elle allait ?
Mais elle était déjà trempée, à se tenir dans l’entrée depuis une fraction de seconde. Alors autant aller au bout des choses. Et des choses elle en avait à dire. Elle n’eut à marcher qu’une vingtaine de minutes, avaient-ils véritablement été si proches tout ce temps ? Mais elle arriva détrempée, ses cheveux aplatis comme une crêpe sur ses yeux furieux et terrifiés. Une fois devant la porte, elle eut un mouvement de recul. Allait-elle vraiment faire ça ?

Son corps s’activa de lui-même lorsqu’elle frappa à la porte. Une jeune femme lui ouvrit, poussant un petit cri d’exclamation en voyant la rouquine plus mouillée que si elle avait sauté dans la mer. Quelques secondes passèrent où elles se regardèrent, Ethel n’arrivant pas à articuler le moindre son. Puis finalement.

« Je cherche Jake Keegan, est-ce qu’il est là ? »


Elle tenait dans sa main la bouteille, mais l’étiquette s’était désagrégée sous l’orage. Pourtant elle la serrait contre elle pratiquement dans un reflexe enfantin. Est-ce que c’était trop tard pour partir en courant ?
Revenir en haut Aller en bas
https://keimoo.forumactif.com/t10766-ethel-dawkins-v2 https://keimoo.forumactif.com/t11134-ethel-dawkins https://keimoo.forumactif.com/t9691-livret-scolaire-de-ethel-dawkins
Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


Scorpion Singe Age : 31
Adresse : 16, rue du Tatami. Quartier Hebi.
Compteur 87
Multicompte(s) : Kuro Maiden

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 0:54

Le regard vide, à observer distraitement les arbustes au-dehors, couchés par le vent, alors que l'orage touche à sa fin, Jake entend à peine la voix d'Amiri, qui lui parle affaires. Elle a commencé un long monologue, à la demande de son chef, au sujet de l'avancée financière de la boîte, lui détaillant aussi bien les sorties d'argent que les bénéfices. Elle est douée dans ce qu'elle fait, rigoureuse, assidue, avec un sens des responsabilités d'une fiabilité sans failles. Jake est ravi de l'avoir embauchée, satisfait de l'efficacité de son travail et de l'investissement qu'elle met dans l'entreprise. Alors qu'elle passe sur la diapositive suivante, Amiri jette un regard au blond, posant finalement la télécommande et s'avançant vers lui.

- Monsieur Keegan, je pense que la journée, ainsi que la semaine ont été longues. Pourquoi ne pas continuer demain ? Peut-être au bureau, cette fois ?
- Hum ?

Jake tourne vers elle un visage fatigué et sourit.

- Pardon, Ami. Oui, je pense que vous avez raison. Nous reprendrons demain et...

Les coups frappées à la porte d'entrée de la villa coupe sa phrase, la laissant en suspens alors qu'ils tournent la tête vers le hall. Du coin de l’œil, il aperçoit le regard interrogateur de son employée. Jake n'attendant aucune visite et connaissant la politesse des japonais à toujours s'annoncer avant de venir chez les autres, ils doivent tout d'eux se poser la même question : qui peut bien venir frapper, surtout à cette heure ? Sans échanger un mot, Amiri se déplace, faisant claquer ses talons aiguilles sur le sol, pour ouvrir la porte. Jake ne voit pas de qui il s'agit, mais le cri de surprise de la jeune femme lui fait froncer les sourcils. Inquiet pour elle, il amorce quelques pas pour la rejoindre, mais se fige en reconnaissant la voix qui s'élève depuis l'extérieur. Son sang ne fait qu'un tour quand il réalise que ce n'est autre qu'Ethel, plantée sur le seuil de la porte. Il ne se passe qu'une fraction de seconde, finalement, avant qu'Amiri ne lui réponde :

- Un instant, Madame, s'il vous plaît.

Elle revient vers Jake, d'un pas plus rapide qu'à l'aller, et marque un nouveau temps d'arrêt devant la mine angoissée de son chef.

- Une jeune femme rousse vous demande. Désolée, je n'ai pas pensé à lui demander son prénom... Mais elle est trempée.
- Oui, Ami, c'est bon, je m'en occupe.
- Bien, je range rapidement mes affaires et je pars, Monsieur Keegan.

Alors qu'elle passe à côté de lui pour retourner au salon, Jake s'avance vers l'entrée, tirant la porte pour l'ouvrir en grand. Il se pousse immédiatement, invitant silencieusement Ethel à entrer, avant de repousser la porte derrière elle, sans la fermer complètement. Il s'avance vers le salon, constatant la rapidité avec laquelle Amiri a déjà remballé toutes ses affaires, puisqu'elle enfile déjà sa veste, tout en revenant vers l'entrée. Elle se tourne vers lui :

- Je reviens ici demain ou nous nous voyons à l'entreprise ?

Jake fait un mouvement de la main, avant de la passer sur ses lèvres.

- A la boîte, Ami, s'il vous plaît. Il faut bien que j'y mette les pieds.

Il lui sourit, la remerciant une dernière fois de ses services et la suit du regard, alors qu'elle passe devant Ethel, la saluant à son tour d'un signe de tête accompagné d'un sourire poli. Il ne la quitte pas des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse en refermant la porte derrière elle. Rapide pensée sur le fait qu'elle porte bien son nom et le voilà qui retourne toute son attention sur la rouquine, toujours plantée dans l'entrée.

- Bonsoir, Ethel...

Quel idiot. Pensait-il vraiment qu'elle allait se contenter de boire la bouteille, sans venir le voir ? La boire, la jeter ou la donner à un ivrogne, sans chercher à comprendre ses motivations ?

- Je t'en prie, entre et installe-toi. Je vais te chercher une serviette à l'étage.

Après lui avoir fait un signe de la main en direction du canapé, il monte les escaliers, deux par deux, se dirigeant vers la salle de bain. Pensait-il réellement qu'elle allait en rester là ? Depuis qu'il avait glissé cette bouteille supplémentaire dans sa commande, il avait imaginé la tête qu'elle aurait en ouvrant le carton, mais il n'était pas allé au-delà. Il la rejoint dans le salon, lui tendant la serviette et lui prenant la bouteille des mains, qu'il pose sur la table basse. Il dessert sa cravate, relève le col de sa chemise, pour l'enlever, et déboutonne un peu le haut, pour se mettre plus à l'aise et tenter, par la même occasion, de retrouver un peu plus de son souffle.

- Je t'offre quelque chose à boire ?

Habituellement, il aurait à peine achever sa phrase qu'il se trouverait déjà derrière le bar. Cette fois, cependant, il a posé ses yeux sur Ethel et se retrouve dans l'incapacité de détourner son regard d'elle.

- Tu dois avoir une tonne de questions ou une énorme envie de me frapper, mais tu peux toujours faire les deux avec un verre à la main...

Jake ne sait pas lui-même s'il cherche à faire de l'humour, dans une tentative désastreuse de détendre l'atmosphère. Si elle prend l'option des questions, il ne sait même pas quelles réponse lui donner, et si elle choisit l'option de le frapper, il n'aura d'autre choix que de se laisser faire. Parce qu'en réalité, il l'aura bien mérité. Abandonner femme et enfant, revenir par l'intermédiaire d'une bouteille de vin... Il baisse enfin les yeux sur cette bouteille et la reprend dans sa main, faisant finalement volte-face pour rejoindre le bar et la déboucher, avant de la verser dans un accélérateur à décantation. Il sort deux verres à pied et les pose sur le meuble, ne sachant définitivement plus quoi faire de son corps.

- Ethel, il faut que tu saches que je n'aurai certainement pas les réponses à tes questions, mais je peux essayer de répondre, sincèrement.

Il relève les yeux sur elle et la fixe, essayant de prouver qu'il sera honnête.

- Je crois que je vous le dois.
Revenir en haut Aller en bas
http://keimoo.forum-actif.net/t8622-jake-keegan-en-charge-shiki
Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
Compteur 443

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 14:54

La porte s’était ouverte, et la respiration de Ethel, qui avait pratiquement couru sur la fin, était loin de se calmer. Si elle avait dû réfléchir à qui allait ouvrir la porte, ce qu’elle n’avait bien évidemment pas fait, elle aurait probablement imaginé cette même scène. Une belle et élégante jeune femme posant sur elle un regard interloqué.
La rouquine reprit son souffle, ses yeux se remplissant de buée. Au moins elle pourrait faire passer ça pour de la pluie. Elle les sécha tout de même pendant le cours instant où la jeune femme se retourna, mais son souffle se coupa à nouveau lorsqu’elle réalisa qu’elle parlait à Jake. A qui d’autre pourrait-elle bien parler ?
Tout cela était sûrement une erreur, voilà la raison pour laquelle il n’avait jamais cherché à la recontacter, il avait trouvé quelqu’un d’autre. Le poing de la jeune femme se serra alors qu’elle faisait demi-tour. Puis elle entendit « Monsieur Keegan. » Passé la seconde d’ironie à l’idée que quelqu’un puisse l’appeler Monsieur, elle revint à ses esprits. Ils n’étaient sûrement que collègues, et même s’il avait retrouvé quelqu’un, elle méritait tout de même une explication.
Elle refit un pas et se tourna vers l’entrebâillement à nouveau quand la porte s’ouvrit, laissant entrevoir Jake. Si elle avait voulu courir la seconde d’avant ce n’était rien comparé à ce qu’elle ressentait à présent. Elle aurait pu s’enfuir, mais ses jambes refusèrent de la porter. Elle ne put rendre son salut à la jeune femme qui décampait pratiquement. Peut-être qu’après tout Jake était resté le même, ne mêlant personne à ses affaires personnelles, restant si secret qu’on avait peur d’en découvrir plus.

Alors Ethel entra, sans même répondre au bonsoir de Jake. Ses jambes n’allèrent pas plus loin que quelques pas, et elle se retrouva plantée là, sans pouvoir le regarder ne serait-ce qu’une seconde dans les yeux. Il s’extirpe bien vite de la situation, montant à l’étage. C’est le moment, elle pouvait partir en courant à présent. Claquer la porte, déménager, changer de pays, ne jamais revenir. Tout ça pour ne plus supporter le poids de son regard sur elle.
Ou peut-être que pour une fois elle pouvait assumer son choix. Alors elle resta là, ballante, attendant un moment qui sembla l’éternité qu’il revienne. Elle prit la serviette toujours sans un mot, se rendant compte qu’elle commençait à créer une mare dans l’entrée. Elle se sécha, entendant à peine sa question, qu’il lui avait posé plus d’une fois. Sans répondre, la jeune fille posa la bouteille sur la surface la plus proche qu’elle puisse trouver, comme un enfant qui doit se séparer de sa peluche. Pourquoi était-elle venue ?
Elle était encore trempée mais la serviette l’était encore plus à présent. La rouquine se fichait pas mal de la tête qu’elle devait avoir, une fantôme resurgissant du passé. C’était l’impression qu’elle avait à l’instant, comme si elle flottait dans une pièce, face à quelqu’un qui lui semblait avoir connu il y a très très longtemps, sans le reconnaître à présent. Est-ce que Jake portait des cravates ? Elle ne s’en souvenait même plus. Il finit par se passer de sa réponse et ouvrit la bouteille qu’elle lui avait rapporté. Du coin de l’œil Ethel cherchait quoi faire, où se positionner, que faire de l’espace.

En effet l’envie de le frapper se faisait sentir. Mais est-ce que cela lui montrerait vraiment ce qu’elle ressentait ? Il avait certainement souffert également, et elle pourrait bien trouver des raisons pour que lui la frappe. Tout en sachant qu’il ne le ferait jamais. Alors elle le regarde servir deux verres, les poser comme une invitation pour elle à avancer. Mais elle n’avance pas, pas d’un pas, son corps ne répond plus.
« - Ethel, il faut que tu saches que je n'aurai certainement pas les réponses à tes questions, mais je peux essayer de répondre, sincèrement.
- Je crois que je vous le dois. »


Son poing se serre à nouveau, et son corps se met à répondre, pour créer un rictus sur son visage qu’elle s’empresse d’effacer.
« Maintenant tu nous dois quelque chose ? »

La jeune fille s’oblige à s’arrêter, sentant la brulure au fond de sa gorge et tout ce qui pourrait en découler. Son regard était furieux mais elle n’arrivait toujours pas à l’orienter dans la direction de l’homme qui l’avait déclenché. Elle respire, profondément.
« Tu n’as jamais essayé d’avoir aucune nouvelle de ton fils. Des années que tu n’as rien demandé. Pourquoi tu crois nous devoir quelque chose maintenant ? Si tu pensais ça tu aurais eu la décence de savoir qui était Loïs. »

Encore une fois sa gorge brûla. Son poing ne s’était pas desserré mais elle n’avait aucune intention de le lever.
« N’essaye pas de me faire croire que tu n’es pas parfaitement au courant de ce que j’ai fait pendant des années. Et si tu n’es sincèrement pas au courant ce ne serait qu’une preuve irréfutable que tu n’en avais plus rien à faire, rien à faire de quelqu’un qui est malgré tout une part de toi. »

Sa gorge brûlait, son poing était si serré qu’elle enfonçait ses ongles dans sa main, et les larmes montèrent à nouveau. Apercevant à peine la chaise à côté d’elle, la rouquine s’effondra tout de même dessus, se fichant bien de la tremper. Elle reprit son souffle.
« Et si tu savais, pourquoi tu n’as pas essayé une seule fois ? Je ne parle même pas de moi. Tu aurais pu avoir toutes les raisons du monde pour ne pas vouloir me revoir. Mais ton fils ? Il ne sait rien de toi, parce que je pensais qu’un jour tu arriverais avec l’envie de lui montrer par toi-même. Mais non. Tu n’as même pas le courage de venir nous voir, d’affronter mon regard. Son regard. Tu m’envoies une stupide bouteille. »

S’enfoncer dans la chaise, ou se lever et partir sans vouloir entendre ce qu’il pouvait bien répondre ? Elle avait encore tellement à dire, mais elle était à bout de souffle. Alors elle leva enfin les yeux vers lui, pour se rendre compte qu’elle ne voulait pas avoir à lever les yeux. La jeune fille se redressa, et s’avança encore d’un pas, comme pour le mettre au défi de lui répondre. Avait-elle seulement posé une seule question ? Elle ne s’en souvenait plus. Mais il lui semblait que la seule qu’elle ait voulu poser était maintenant évidente.
Revenir en haut Aller en bas
https://keimoo.forumactif.com/t10766-ethel-dawkins-v2 https://keimoo.forumactif.com/t11134-ethel-dawkins https://keimoo.forumactif.com/t9691-livret-scolaire-de-ethel-dawkins
Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


Scorpion Singe Age : 31
Adresse : 16, rue du Tatami. Quartier Hebi.
Compteur 87
Multicompte(s) : Kuro Maiden

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 17:04

Aïe, ce rictus sur le visage d'Ethel. Qu'elle ne garde certes pas longtemps, mais avec les yeux de Jake rivés sur elle, il ne pouvait pas passer à côté. Il se pince les lèvres, sentant la déferlante arriver, et attend sagement son jugement, bien mérité. La première phrase de la jeune femme, question rhétorique, fait tout de même son petit effet, puisqu'il préfère baisser les yeux sur les verres qu'il a rempli entre temps. Il ne prend pas l'air de l'enfant que l'on gronde, plutôt celui de l'adulte navré. A la respiration de la rouquine, il se reprend à caresser une nouvelle fois le bout de ses doigts avec son pouce, cherchant encore le souvenir de sa peau, sans vraiment s'en rendre compte. Et quand elle prononce le mot "fils", il en est plutôt à serrer les poings, tiquant légèrement avant de prendre son courage à deux mains pour relever les yeux et de nouveau regarder la femme qu'il aura sûrement le plus blessé dans sa vie.

- Je...

Ce n'est qu'un léger murmure, qu'il interrompt aussitôt, comprenant rapidement qu'Ethel n'en a pas fini. Dans le fond, elle avait raison. Pourquoi est-ce qu'il leur devrait quelque chose maintenant, alors qu'il les a abandonnés et laissés sans aucune nouvelle pendant quatre ans ? Aujourd'hui serait un moment plus légitime qu'il y a trois ans, deux ans, un mois ?

Un regard sur le poing serré d'Ethel lui fait relâcher la pression sur les siens. Il déboutonne les boutons de manchettes de sa chemise, faisant remonter les manches jusqu'au coude, dans des plis bâclés. Tout ça lui file des bouffées de chaleur, auxquelles il aurait habituellement remédié en enlevant complètement le haut, mais il présume que ce serait indécent dans le contexte actuel. Alors il se contente de défaire un bouton de plus sur le col, l'écartant de son cou un instant, affichant visiblement son malaise.

Encore une fois, elle avait raison. Jake était au courant de tout ce qu'ils avaient fait : leurs déplacements, la carrière professionnelle de la jeune femme, ses rapports avec ses collègues, le lieu où ils résidaient à Keimoo, l'école où était scolarisé Loïs, l'expérience des maîtresses, le niveau social des familles qu'elle pouvait y côtoyer... Autant d'informations qu'il aurait pu savoir s'il avait vécu à leurs côtés, même plus. Mais ce n'était que des informations.

Sa gorge se serre à attendre les larmes dans la voix d'Ethel et il aimerait disparaître. Ne jamais avoir envoyer cette bouteille. Qu'elle se soit imaginé des tas de scénarios plus loufoques les uns que les autres sur les raisons de son départ et de son silence depuis. Peut-être qu'elle aurait fini par penser qu'il était mort et, finalement, quand il la voit s'effondrer sur une des chaises de la salle à manger, il aimerait bien. Être mort. Ce serait beaucoup plus simple pour elle. Solution lâche et expéditive. Mais réellement plus simple que de se retrouver là, en face de lui, à devoir se contenir pour ne pas exploser, aussi blessée qu'un animal traqué.

Une nouvelle fois, elle frappe fort et elle a à nouveau raison : Jake était peut-être au courant de tous leurs faits et gestes, mais il ne connaissait rien de son propre enfant. Rien de ce qu'il pouvait penser, rien de ce qu'il pouvait ressentir. Est-ce qu'il était épanoui ? Est-ce qu'il faisait des cauchemars la nuit ? Est-ce qu'il savait déjà faire du vélo ? Est-ce qu'il avait l'âme d'un bagarreur, d'un dessinateur, d'un musicien, d'un écrivain ? Est-ce qu'il avait des copains à l'école ? Est-ce qu'il aimait le chocolat, la vanille, les bonbons, les frites ? Le son de sa voix, l'écho de son rire, s'il était d'un naturel optimiste, s'il faisait des colères, des comédies... Il ne savait rien. Il n'avait jamais voulu savoir si Ethel avait rencontré quelqu'un et si Loïs avait pu donc avoir un exemple paternel pour le guider, pour son équilibre émotionnel et son développement social. Il s'était toujours caché derrière le fait que c'était trop intrusif, mais il savait maintenant en la voyant qu'il aurait été jaloux. Il baisse de nouveau la tête, le temps de faire le tour du bar et venir prendre les verres sur le comptoir, honteux de devoir admettre une pensée aussi égoïste.

Au moment où il allait saisir les verres pour lui en donner un, son geste est interrompu lorsqu'il sent Ethel se lever de la chaise et amorcer un pas vers lui. La suite logique aurait été qu'elle l'insulte ou qu'elle lui lance un objet à la gueule, mais ce n'était pas dans le naturel de la jeune femme. Quand il se tourne vers elle, affichant sans détour toute la honte et la culpabilité qu'il ressent, il sait que c'est à lui de parler. Mais il ne sait pas par où commencer. Alors il reste un moment à l'observer, cherchant quelque chose à dire. Il pourrait commencer par lui dire qu'elle a entièrement raison, mais que si elle est ici ce soir, c'est qu'elle doit encore le considérer un minimum. Il aurait sûrement commencer par une phrase du genre avec n'importe qui d'autre, mais il ne voulait pas le faire avec elle. Il pourrait commencer par dire à quel point il est désolé et s'auto-flageller, mais ce serait trop simple. Il pourrait lui dire qu'il n'a jamais cessé de l'aimer, mais ce serait recentrer le problème sur lui, dans une recherche d’apitoiement qu'il ne méritait pas. Alors, vraiment, toutes les solutions qu'il avait à son panel étaient aussi merdiques les unes que les autres.

A défaut, il s'approcha d'elle, d'un pas hésitant, balader entre l'envie de la prendre dans ses bras - en admettant qu'elle ne se débatte pas - et celle de lui demander de repartir et de faire comme s'il ne s'était rien passé, comme si elle n'avait jamais reçu cette bouteille. Là encore, les solutions étaient nulles. Il ne s'arrête qu'à un petit mètre d'elle, planté là, comme un con, les lèvres pincées et les yeux rivés dans les siens.

- Je n'ai aucune idée du pourquoi j'ai agi comme ça, Ethel. J'en suis profondément navré et j'aimerai tout effacer, pour tout recommencer. Assumer mon rôle de compagnon et de père. Vous accompagner tous les jours de votre vie. Mais c'est trop tard pour les années passées et je n'attends que ton approbation pour les années à venir avec Loïs.

Moment d'arrêt quand il réalise encore qu'il effleure le bout de ses doigts. Il trouve l'automatisme idiot alors qu'il n'aurait qu'à tendre la main pour la toucher maintenant.

- Mais je comprendrais que tu ne veuilles pas et que tu m'interdises de l'approcher, ce que je ferai si tu me le demandes. Si tu peux avoir à nouveau confiance en moi, bien sûr...

Il prend une grande inspiration, déboutonnant un autre bouton de sa chemise, sans y prêter attention.

- Je suis sincèrement désolé pour tout le mal que je t'ai fait et pour l'absence que j'ai créé dans la vie de Loïs. C'est complètement égoïste et l'envoi de cette bouteille...

Il pointe rapidement ladite bouteille du doigt, baissant les yeux un court instant, avant de les replonger dans ceux de la jeune femme.

- L'envoi de cette bouteille n'était qu'un égoïsme de plus. C'était un acte irréfléchi et te voir aussi démunie et au bord des larmes, me pousse à croire que j'aurai dû continuer de faire le mort. Pour t'éviter d'être encore plus mal.

C'est à son tour de se laisser tomber sur une chaise voisine de celle où Ethel était assise l'instant d'avant. Les épaules tombantes, il courbe l'échine, alors que son regard se pose maintenant sur le sol, constatant qu'une serviette n'aurait pas suffit à sécher complètement la rouquine, dont les vêtements gouttent encore.

- Je ne sais pas si tu pourras me pardonner, mais j'aimerai que ce soit possible. Je n'ai pas énormément changer depuis quatre ans, ni mes sentiments pour toi. Mais je comprendrais aussi que tu préfères me détester.

Il se penche en arrière, s'appuyant sur le dossier de la chaise, pour relever les yeux sur Ethel, ne sachant si son discours l'aura davantage blessée ou si elle se trouvera un peu calmée, un peu apaisée.
Revenir en haut Aller en bas
http://keimoo.forum-actif.net/t8622-jake-keegan-en-charge-shiki
Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
Compteur 443

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 18:46

Elle voulait détourner le regard, elle aurait voulu détourner le regard mille fois dans le temps qu’il prit à Jake pour s’articuler. Ce gouffre de temps qu’il lui fallut, laissant à la jeune femme le temps de se prendre en pleine face son expression. Un livre ouvert, ce n’était jamais arrivé, pas comme ça. Un livre ouvert où elle voyait autre chose que de la colère pour la première fois. La jeune fille se rappelait encore une de leurs dernières discussions, qui s’était déroulé sous un schéma assez similaire, sauf que cette fois-ci, les rôles étaient inversés. Ethel n’avait jamais voulu être responsable de ce qu’elle voyait en cet instant. Si sa colère n’avait pas été aussi élevée qu’elle l’était, elle aurait probablement relâché ses épaules et son poing, parce qu’elle ne pouvait pas être en colère contre Jake. Mais elle l’était.
Cette colère avait dormi pendant des années dans un endroit qu’elle avait choisit d’enfuir. Cette colère n’était pas ressortie lorsqu’elle avait reçu la bouteille où qu’elle avait couru chez lui sans même savoir pourquoi. Cette colère grandissait là maintenant, et brûlait chaque cellule de son corps. Elle pouvait lui pardonner d’être partie, elle lui avait pardonné ça depuis longtemps. Mais en cet instant, elle ne pouvait pas lui pardonner de n’être pas revenu. Elle brûlait si fort qu’elle-même en avait mal. Que tout s’arrête, serait le cri de sa tête. Alors pourquoi son cœur l’obligeait à rester plantée face à lui comme s’il cherchait une raison de lui pardonner, ou au moins de panser ses brulures ?

Il s’était approché de lui et elle voulu reculer. Mais ni sa tête ni son cœur n’acceptèrent, son corps se retrouva donc stoïque, et ses yeux continuèrent de fixer Jake alors qu’il commençait à parler. Elle resta de marbre, écoutant jusqu’à la fin ce qu’il avait à dire, parce qu’il en avait fait de même.

« Tu n’as pas énormément changé. Grand bien t’en fasse. Mais moi j’ai changé. J’ai été obligée de changer parce que j’avais dans ma vie un être humain dont j’étais responsable, et tu n’as pas idée de combien j’ai dû changer ou de quels choix j’ai dû faire afin d’assumer cette responsabilité. »

Elle faisait maintenant les cent pas, réflexe idiot qu’elle n’avait jamais eu auparavant. Mais si la jeune fille ne se mettait pas en mouvement, elle craignait de s’effondrer tant le sang tapait son crâne. La rouquine aurait voulu se reprendre, ce n’était pas dans son naturel de s’énerver autant. Ce n’était pas dans son naturel de s’énerver tout court. Mais elle ne trouvait pas d’échappatoire.

« Maintenant que ça fait 4 ans que je fais en sorte que Loïs ne ressente pas l’absence d’un père qui se fout de lui comme un manque mais comme une force, tu me demandes d’avoir confiance en toi ? »

S’arrêtant dans son élan, elle attrapa un des deux verres, le remplissant sans trop, pour ne pas en renverser avec les tremblements de sa main. Mais les tremblements de colère se remplaçaient peu à peu par d’autres. Elle n’était plus en colère elle avait peur. Elle continua à marcher pendant quelques secondes, rassemblant ses esprits et finissant son verre.

« Pire encore ! Tu me demandes de revenir. Pardon, de venir, dans sa vie. Et si je refuse ? Tu crois vraiment que je veux me mettre dans la position d’une mère qui refuse que son enfant rencontre son père par fierté ? »

La rouquine arrêta de marcher, et dû poser le verre pour que Jake ne réalise pas qu’elle tremblait maintenant réellement.

« Oui tu n’as pas fait le mort. Et oui cette bouteille était peut-être dans les pires choses que tu aurais pu faire. Mais je ne vais pas te laisser fuir tes responsabilités à nouveau, c’est pour ça que je suis là. Ce n’est pas à moi de faire un choix c’est à toi. Mais si tu décides de faire ce que tu as à faire, et que tu te défiles à nouveau, tu n’auras plus à faire le mort, tu le seras à mes yeux. »

Reprendre son souffle. Ce qu’elle n’arrivait pas à formuler dans son propre esprit venait de s’échapper d’elle sans s’y attendre. Elle recula, rencontrant un mur où elle s’appuya malgré elle. L’image aurait pu la faire sourire, elle s’était mise dos au mur toute seule. Mais elle ne sourit pas, si son esprit avait pu fonctionner à l’instant donné il aurait plutôt réfléchi à une solution pour créer une machine à remonter dans le temps et effacer tout ce qu’elle venait de dire. Ce n’est pas ce qu’elle voulait. Que cela voulait-il seulement dire ?

Elle posa à nouveau ses yeux sur Jake, pourquoi voulait-elle s’approcher de lui maintenant ? La jeune fille regarda la porte. Deux solutions pour s’extirper du mur. Pourquoi n’envisageait-elle la porte qu’en seconde option ? Un hurlement au creux de sa tête, et de son cœur. Transformant la peur de la seule manière qu’elle puisse à l’instant, elle jeta à l’homme devant elle un regard plein de haine.
Elle aurait voulu lui dire. Qu’elle ne voulait pas le regarder comme ça. Mais elle-même ne savait pas ce qu’elle voulait l’entendre répondre ou faire.
Revenir en haut Aller en bas
https://keimoo.forumactif.com/t10766-ethel-dawkins-v2 https://keimoo.forumactif.com/t11134-ethel-dawkins https://keimoo.forumactif.com/t9691-livret-scolaire-de-ethel-dawkins
Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


Scorpion Singe Age : 31
Adresse : 16, rue du Tatami. Quartier Hebi.
Compteur 87
Multicompte(s) : Kuro Maiden

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 19:54

La route allait être longue et difficile. Quand Ethel reprend la parole, Jake baisse de nouveau les yeux, honteux. Il l'écoute, comme n'importe qui écouterait une personne lui faire la morale et lui donner une leçon de vie. A la différence qu'il n'a d'autre choix que de l'accepter, bien que ce soit contraire à son caractère habituel. Ce qu'il n'avait pas compris, il y a quatre ans, c'est qu'Ethel n'était pas la personne qu'il aurait dû considérer comme une autre et il voudrait lui montrer, aujourd'hui, qu'il a enfin assimilé ce fait. Même si c'est trop tard.

- J'en suis conscient et je suis désolé encore d'avoir dû t'imposer ça.

Il glisse cette phrase, alors que son regard est de nouveau rivé sur elle en train de faire des aller-retours dans la pièce. Quand elle revient sur la question de confiance, il fronce le nez, admettant qu'elle touche encore dans le mille. Même si ce n'était pas exactement sa demande, cela restait le but. Il ne la quitte pas des yeux, pendant tout son manège, notant que lui servir de l'alcool dans son état n'était peut-être pas l'idée la plus brillante qu'il ait eu. Ceci dit, au point où il en était, il enchaînait visiblement plutôt bien les idées à la con. Si elle refuse ? C'est une option qu'il a envisagé, surtout depuis l'envoi de cette maudite bouteille, et c'est une décision contre laquelle il ne pourra rien et qu'il sera obligé d'accepter. Mais il n'avait effectivement pas pousser la réflexion jusqu'à l'embarras dans laquelle il la mettait par rapport à Loïs. Il pince les lèvres, s'insurgeant intérieurement de détruire encore une fois la tranquillité de vie qu'Ethel avait réussi à se forger.

Fuir ses responsabilités, c'était déjà fait. A nouveau ? Il n'y avait là aucune nouvelles responsabilités à avoir, il les avait déjà ruinées. Il y avait des choses à réparer, d'autres à construire, mais il n'y avait plus de responsabilités à avoir. Jake ne sait même pas s'il avait envie d'être présenté comme le père de Loïs. Non pas pour fuir lesdites responsabilités à nouveau, simplement pour ne pas blesser un enfant de quatre ans. Il avait brisé la mère, hors de question qu'il brise le fils. La dernière tirade d'Ethel ne le blesse pas outre-mesure, puisqu'il avait déjà songé à cette alternative. Cependant, l'entendre de sa bouche lui arrache un frisson qu'il ne prend absolument pas la peine de dissimuler. Mais il y voit davantage une occasion. Même si l'idée lui paraît aussi mauvaise que toutes les autres, il se relève de la chaise.

- Ethel, je...

Il amorce un pas vers elle, s'arrête un instant, s'éclaircissant la gorge, avant de reprendre un pas prudent.

- Ce ne serait pas par fierté, plutôt pour le protéger. Si tu penses qu'il est mieux sans moi ou si c'est trop compliqué. Je ne sais pas, Ethel. En envoyant cette bouteille, je ne pensais même pas que ça irait jusque-là. Je ne pensais à rien de concret. Je...

Il pose sa main sur sa cicatrice, machinalement, et la gratte à travers le tissu de sa chemise, posant son regard sur le verre de vin et s'arrêtant à mi-chemin entre son point de départ et la jeune femme. De nouveau, il écarte le col du vêtement de son cou, commençant réellement à être gêner par autant de tissu.

- La décision est déjà prise, de mon côté.

Il pose de nouveau son regard sur elle, l'observant cette fois de la tête au pieds, avant de revenir la fixer droit dans les yeux, sincèrement désolé de tout ça, en réponse au regard haineux qu'elle a posé sur lui depuis plusieurs minutes.

- Et toi, t'es là, à me regarder comme si j'étais le pire des montres...

Il reprend sa marche vers elle.

- Ce qui ne doit pas être loin de la vérité.

Il ose un sourire, mais s'en défait bien vite, jugeant que ce devait être un brin provocateur.

- Mais tu es venue et tu préfères te retrouver acculée, que de foncer sur cette porte de sortie que tu as déjà regardée plusieurs fois depuis ton arrivée.

Et sans lui laisser la moindre chance, il attrape sa main et la décolle du mur avec lequel elle tente de fusionner, pour la prendre contre lui et la serrer dans ses bras.

- Puisque j'existe encore à tes yeux, je t'assure que je donnerai tout pour que tu me pardonnes, pour que Loïs m'accepte dans sa vie, sous n'importe quel rôle que tu veux que je tienne auprès de lui, sans m'en aller à nouveau.

Il se décolle lentement de la jeune femme, sa chemise trempée de l'avoir prise contre lui, et pose un regard bienveillant sur elle, sans pour autant la lâcher encore complètement.

- Si avec ça, en prime, tu peux de nouveau me faire confiance, je ne te décevrai plus.

Jake relâche la pression de ses mains sur les bras d'Ethel, avant d'arrêter de la toucher complètement. Il hésite un instant à l'embrasser, mais se contente de déglutir. Lui parler de ne plus la décevoir comme il a pu déjà le faire et lui voler un baiser ensuite lui semblait paradoxal. Bien qu'il en meure d'envie. Pour ne pas se laisser tenter par cette pulsion, il recule d'un pas, la bienveillance de son regard se changeant en une appréhension à ce qu'elle pourrait dire ensuite. Et à la décision qu'elle pourrait prendre.
Revenir en haut Aller en bas
http://keimoo.forum-actif.net/t8622-jake-keegan-en-charge-shiki
Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


Genre : Féminin Verseau Coq Age : 30
Adresse : Quartier Hiryuu, Immeuble Sakura, Appt 33
Compteur 443

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 20:46

Posant sa tête sur le mur lorsque Jake se remit à parler, la rouquine choisit de regarder ailleurs, ne fixant plus la porte mais tout ce qui pouvait bien lui tomber sous l’œil. Tout ce qui n’était pas Jake. Dans un sens, elle aurait préféré ne jamais prononcer ses mots. Peut-être qu’il aurait été mieux en effet qu’elle se dresse et claque la porte, comme une signe clair de ne plus jamais reprendre contact avec elle. Mais si à cet instant elle ne l’avait pas fait, c’est qu’elle n’en avait pas envie, il avait raison sur ce point. Détourner son regard, pour se détourner du sien, et de son mal-être évident. Elle est peut-être celle dos au mur, mais depuis la seconde où elle est entrée, inconsciemment, elle a tout fait pour essayer d’acculer Jake, pour essayer de briser cette carapace qu’elle n’avait jamais réussit qu’à effleurer. Maintenant qu’elle comprenait qu’elle y était arrivée, elle n’était plus sûre de le vouloir.

Il l’avait dit lui-même, en envoyant cette bouteille il ne voulait pas de tout ça. S’il avait voulu reprendre contact d’une autre manière il l’aurait fait il y a bien longtemps. Elle n’a même plus besoin de le regarder pour savoir qu’il est à un stage d’inconfort extrême, cette idée la dégoute. L’idée même qu’elle puisse elle aussi être responsable encore une fois de ce qu’il ressent. C’était elle qui l’avait abandonnée après tout. Qui avait laissé sa mère l’emmener loin et priver Jake de ce dont il s’était sentit prêt à faire. Et la voilà maintenant porter sur lui un regard qu’elle ne pensait pas.
« Tu n’es pas un monstre… » Murmura-t-elle.

Mais il n’avait pas fini. Il s’approchait maintenant de si près qu’elle tourna à nouveau son regard sur lui, un regard qui n’avait plus rien d’haineux, mais ou tous les autres sentiments qu’il pouvait lui être donné de ressentir se mélangeaient. Elle se laissa attirer dans son étreinte, peut-être un peu facilement, fermant même les yeux l’espace d’un court instant, sentant la chaleur de son corps sec. Un très court instant qui lui suffit à se rappeler. Il se décolla d’elle et sa main se remit à trembler.
Tout ce qu’elle avait fait pendant ces quatre années, pourraient se réduire à un but unique et égoïste. Lui montrer qu’elle avait réussit à s’en sortir, qu’elle n’était pas stupide ou inapte à s’occuper d’un enfant et de sa vie. Mais elle se rendait compte maintenant que la question ne s’était jamais posée. Il n’essayait pas de revenir parce qu’il avait peur qu’elle ne puisse gérer seule, ou parce qu’il pensait qu’elle ne savait pas gérer seule. Mais alors qu’elle venait enfin de se prouver cela à elle-même, pouvait-elle le laisser rentrer à nouveau dans sa vie ?

« Je ne peux pas te redonner ma confiance comme ça… »

Et pourtant, elle aurait voulu prolonger l’étreinte, sûrement. Elle aurait envie qu’il aboutisse l’envie qu’elle avait vu dans ses yeux l’espace d’un court instant.

« Mais je ne veux pas que Loïs grandisse sans son père quand j’aurais pu avoir la chance de lui présenter. »

Bien sûr, Loïs n’allait pas choisir du haut de ses trois pommes si l’homme en face de lui était digne d’être son père ou non. Et avant qu’il apprenne qui son père était il faudrait plus de temps à Ethel que ça. Pouvait-elle seulement lui faire confiance un jour ?
Et elle, que voulait-elle de lui ? Il y a très longtemps elle aurait pu s’abandonner, décider de lui donner encore une chance parce qu’elle n’avait rien à perdre. A présent elle avait tout à perdre. Et cette idée ne faisait que lui donner encore plus envie de se jeter dans le vide, en espérant qu’il soit là pour l’attraper. Elle qui descendait prudemment la falaise depuis des années, elle voulait tout simplement pouvoir faire un pas en avant. Et une fois qu’il l’aurait rattrapée, peut-être qu’ils pourraient tenter l’ascension à deux cette fois.

Il était clair à présent que Ethel ne savait absolument pas quoi faire, comment réagir, quelle décision prendre. Elle aurait pu tenter de se refondre dans le mur, mais Jake était encore si proche de la rouquine qu’elle pouvait sentir sa chaleur, la moiteur de sa chemise trempée par une étreinte qui n’avait duré que quelques secondes.
Ethel baissa son bras jusqu’à la main de Jake, et la saisit d’un geste qu’elle voulait assuré, la serrant peut-être trop fort en essayant de ne pas trembler. Puis la jeune fille l’attira doucement à elle, posant sa tête sur son torse, le haut de sa chemise se détrempant au contact de ses cheveux instantanément. Elle pouvait presque sentir sa peau sous le tissu mouillé, alors elle décida de rester comme ça l’espace d’un instant.

« Jake. Je ne sais pas quoi faire… »


Elle ne savait plus pourquoi elle était venue, elle ne savait plus quelle décision prendre, laquelle était la bonne et s’il en existait même une bonne. La vérité étant que ce n’était plus une décision qu’elle pouvait prendre seule, et même si Jake avait l’air décidé elle avait besoin d’entendre quelque chose de plus concret, pour lui permettre de dissiper l’immense brouillard qui s’était étendu sur son avenir, à commencer par le moment où elle allait fermer la porte et rentrer chez elle.
Revenir en haut Aller en bas
https://keimoo.forumactif.com/t10766-ethel-dawkins-v2 https://keimoo.forumactif.com/t11134-ethel-dawkins https://keimoo.forumactif.com/t9691-livret-scolaire-de-ethel-dawkins
Jake Keegan
♦ Civil - Vendeur de vins
Jake Keegan


Scorpion Singe Age : 31
Adresse : 16, rue du Tatami. Quartier Hebi.
Compteur 87
Multicompte(s) : Kuro Maiden

KMO
                                   :

Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] EmptyDim 5 Aoû 2018 - 21:34

C'était évident qu'elle ne pourrait pas avoir de nouveau confiance en lui si facilement. Il n'avait jamais espéré que ce soit si simple. Jake sourit quand il l'entend dire qu'elle ne veut pas ôter à Loïs la chance de le rencontrer.

- C'est plutôt moi qui aurait la chance de le connaître.

Il suit sa main du regard, jusqu'à ce qu'Ethel prenne la sienne et la serre entre ses doigts. Jake fait alors tourner sa paume contre la sienne, pour nouer ses doigts aux siens, sans quitter leurs mains jointes des yeux. Du moins jusqu'à ce qu'il sente la pression exercée et finisse par effacer le pas qu'il avait laissé entre eux, pour s'approcher d'elle, obéissant à l'ordre muet qu'elle lui intimait. Il glisse sa main sur sa nuque, alors qu'elle pose sa tête sur son torse, et caresse sa peau du bout des doigts, son sourire s'élargissant davantage. Ce n'était plus sa propre peau à lui qu'il sentait, ni le souvenir qu'il avait de la sienne. A cet instant, c'était bien réel et il se rassure à penser que son souvenir était presque intact.

- Commencer par y réfléchir, à tête reposée ? Une fois que tu ne seras plus collée à moi et que l'apaisement que tu ressens maintenant se sera amoindri, tu pourras faire le point plus facilement.

Jake laisse glisser ses doigts le long du dos d'Ethel, sur le tissu trempé qui lui colle à la peau, pour poser sa paume brûlante contre elle. Il ressert l'étreinte et penche son visage vers son front, pour y déposer un baiser protecteur.

- J'attendrai le temps qu'il te faut pour me dire ce que tu veux, comment tu le veux et quand tu le veux. Hum ?

La main sur sa nuque glisse sur son cou, puis sur son menton, qu'il remonte vers lui, reculant le haut de son corps pour l'observer.

- Pour le moment, je te propose de prendre une douche et que je mette tes affaires à sécher. Tu ne peux pas repartir comme ça...

Il déglutit, son regard sur elle. Sa main n'ayant pas lâcher son menton, il glisse son pouce sur ses lèvres, déviant son regard sur ces dernières, le souffle plus court.

- Même si je vais regretter de t'avoir laisser rentrer sans t'avoir montrée que je t'aime toujours.

Torturé par l'envie de l'embrasser, il finit par reculer de nouveau, laissant sa main dévaler le bras d'Ethel jusqu'à prendre la sienne et qu'il puisse déposer un doux baiser au creux de sa paume. Il ne la quitte pas des yeux, souriant d'un air désolé. Le feu qui brûle son bras ventre a beau être ardent, il doit lui montrer qu'il est devenu quelqu'un de responsable et que lui faire l'amour dès ce soir n'est pas un acte raisonnable, surtout s'il est amorcé par lui.

Il s'éclaircit de nouveau la gorge, maintenant légèrement embarrassé de ne plus savoir quoi faire de son corps. Il passe une main dans ses cheveux, baissant les yeux sur ses pieds.

- Je t'accompagne à l'étage pour...

Il jette un coup d’œil à la serviette trempée qu'il avait donné à la jeune femme et qui traîne maintenant sur le sol.

- Pour te donner une serviette sèche et récupérer tes affaires.

Il parvient enfin à poser ses yeux sur elle, terriblement gêné par l'aura qu'il dégage. Donner le change a toujours été sa grande spécialité, mais il n'a jamais été amoureux de quelqu'un d'autre : certains sentiments, certaines émotions, certains comportements le trahissent facilement.
Revenir en haut Aller en bas
http://keimoo.forum-actif.net/t8622-jake-keegan-en-charge-shiki
Contenu sponsorisé





Sombre con [Ethel] Empty
MessageSujet: Re: Sombre con [Ethel]   Sombre con [Ethel] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Sombre con [Ethel]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» L'avenir s'assombrit, et je sombre avec lui...
» Try again [ Ethel ]
» Ethel Dawkins ~
» I just gotta know [PV Ethel]
» DAWKINS Ethel

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
₪ Académie Keimoo ₪ :: ₪ Keimoo ville et quartiers ₪ :: ► Hebi :: Quartier bourgeois-
Sauter vers: