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 not even a mask to wear [Satoshi]

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Misuzu Watanabe
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Misuzu Watanabe


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MessageSujet: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyDim 17 Juin 2018 - 19:28


Les volutes de sa fumée de cigarette s’enroulaient autour de sa tête paresseusement alors que Misuzu s’éloignait du musée, qu’elle avait fermé pour la nuit. Elle avait eu de nombreuses tâches administratives à exécuter, et avait rapidement avalé un bol de nouilles instantanées sans quitter son bureau. Les factures s’amoncelaient, pour les réparations des vitres, les nouvelles caméras, les salaires des vigiles. Les lettres de menace, également, triées en un tas séparé sur l’autre côté de son bureau, afin d’être, si nécessaire, portées à la police. L’un des employés étant absents, Misuzu s’était également occupée de vérifier toutes les vitrines et objets. Après un vol quelques semaines auparavant, elle avait redoublé de vigilance. Le manque de personnel n’aidait pas à bien surveiller le musée, et les armures, estampes et céramiques précieuses étaient donc constamment en danger.

Ainsi, après avoir salué les deux vigiles de nuit, la trentenaire s’était emparé de ses affaires, les avait fourrées dans son sac et avait quitté à regret le musée. Si elle s’était écoutée, elle aurait effectué la garde de nuit elle aussi, mais tout d’abord elle n’y connaissait rien, et puis elle ne risquait pas tellement d’impressionner les intrus. En tout cas, ce n’était généralement pas le cas, elle avait de nombreuses cicatrices et même des contusions encore fraîches pour en témoigner.

Toute seule dans la rue déserte, elle alluma une cigarette en réfléchissant à ce qu’elle pourrait bien faire. Elle n’avait pas envie de rentrer dans son appartement vide et impersonnel, et puis de toute façon elle était à un niveau de privation de sommeil où elle n’était même plus fatiguée. Ce dont elle avait besoin, c’était d’un verre. Voire même plusieurs. Ce qui à l’origine n’avait été qu’un dernier recours était à présent un rituel, presque un passage obligé.

Elle savait où se diriger. Un bar en ville où elle se rendait régulièrement, où les verres n’étaient pas trop chers mais l’alcool plutôt bon, et l’ambiance assez calme en général. Elle s’appliqua à prendre son air hostile et, tirant sur sa cigarette, se mit en route. Le bar n’était pas trop loin de chez elle, à peu près à mi-chemin entre le musée et son appartement, et elle y fut assez rapidement. Lorsqu’elle entra, son nuage de fumée vint se mêler à celui déjà présent dans le bar. Le barman, qu’elle commençait à connaître assez bien, lui fit un signe de tête, qu’elle lui rendit, avant de s’asseoir au comptoir. Elle commanda, « hotsurui shochu ippai kudasai, » et jeta un œil autour d’elle, sans détailler l’homme assis à l’autre bout du bar. Ses cheveux lui rappelaient quelqu’un qu’elle connaissait, ou plutôt qu'elle avait connu dans une autre vie. Néanmoins, elle décida de ne pas y faire plus attention que ça, allumant une nouvelle cigarette en attendant sa boisson. Du jazz passait dans les enceintes, le lieu était enfumé, assez étriqué et sombre, le bar constitué en tout et pour tout d’un comptoir et de quelques tables où étaient assis grosso modo une demie douzaine de clients. De nombreuses bouteilles peuplaient les étagères derrière la barmaid et les options de boissons étaient affichées au dessus du bar sur des plaquettes en bois comme dans les restaurants traditionnels. Le sol était peint en rouge mais par endroit la peinture abimée laissait entrevoir le béton d’origine. Misuzu resta silencieuse, appréciant le calme de l’endroit, et prit sa première gorgée, reposa son verre, soupirant bruyamment et se massant la nuque de sa main dorénavant libre alors qu’elle prenait une nouvelle bouffée de tabac, la fumée âcre et l’alcool légèrement amer se mélangeant dans sa bouche. Nouvelle gorgée, nouvelle bouffée, elle observait à présent le bois du bar poli par les coudes des clients au fur et à mesure des années.

She could beat anything because no thing could hurt her if she did not care.


le bar de l'extérieur:


Dernière édition par Misuzu Watanabe le Ven 22 Juin 2018 - 22:04, édité 3 fois
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Satoshi Sakutaro
► Université - 2ème année - Capitaine Combat Sans Armes
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyLun 18 Juin 2018 - 0:12

C'est le genre de soirée ou la différence être le fait d’être mort et de se sentir vivant était infime. Le genre de soirée qui arrivait bien plus souvent que ce que je voudrais dans cette ville de malheur. Les journées ou je courrais un peu partout faisait écho a celles plus paisible ou j'attendais les pieds sur mon bureau, en nettoyant mon arme de poing. C’était étrange. Quand il ne se passait rien, je m'ennuyais a mourir, mais quand soudainement les événements escaladaient subitement, je me prenais a rêver que finalement, la violence dont j'étais témoin encore et encore n’était finalement qu'un bref songe au milieu de la réalité.

Assis de cette façon presque trop droite, posture militaire que j'avais fini par adopter par réflexe lors des années précédentes, je tenais le verre remplit d'un fond de cognac bien trop fort pour moi, mais que je finissais toujours par commander. Vestige du sergent Okashibara, un grand adepte. Je me souvenais encore de ces soirées dans ce bar de Tokyo après le service, ou chacun de mes hommes qui n’étaient pas en astreinte se laissait aller pour raconter des parts de leurs vies. Et je ne faisais pas exception. C’était comme une deuxième famille, et j'avais encore le contact avec la plupart d'entre eux. Si jamais un jour un problème devenait vraiment difficile a gérer, je pouvais faire confiance a ces frères d'armes pour obtenir un soutient.

Je ne savais même pas pourquoi je venais dans ce bar, mais j'avais fini par y être habitué. C’était assez loin de mon appartement pour me dépayser, et assez prêt pour pouvoir rentrer a pied quand j'avais la tete qui tournait un peu. Je ne buvais quasiment pas, alors il ne m'en fallait pas énormément. Comme la cigarette. Je n'étais pas un gros consommateur. J'avais suivi le moment un soir, et depuis, une petite de temps en temps me faisait du bien.

La porte s'ouvrait doucement, et comme dans un réflexe, je tournais juste le regard dans la direction du carillon. J'avais l'habitude de me mettre toujours proche de la sortie de secours, et assez éloigné de l'entrée pour en voir les aller et venu. Ce soir la ne faisait pas défaut a cette règle. Pas besoin de cligner des yeux pour savoir qui était a la porte. Qui prenait place a l'exact opposé de moi. Pas besoin de beaucoup réfléchir avant de me rendre compte que j'avais diminué la distance entre nous, allant droit vers la chaise vide a coté d'elle. Je tombais doucement, un peu courbé en avant, la tete a peine tourné vers elle, mes cheveux dissimulant sans doute mes yeux. Je devais vraiment les couper a nouveau.

- Aurais je la chance d'enfin te payer ce fameux verre, ou tu vas encore courir vers la l'opposé de l'endroit ou je suis ?

Çà n'avait pas était si difficile a remarquer, sans que je sache vraiment pourquoi. Nous ne nous connaissions pas tant que ça, cependant. A peine plus que le tour d'un lac en plein hiver a Fukuoka. Je tournais juste assez la tete pour que mes cheveux s'écartent et que je puisse mieux la regarder. Avec un léger sourire amical, un air sans doute trop jovial pour elle peint sur son visage.

- Yo, Watanabe-san.

Sur le visage de la déesse de la mort.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyLun 18 Juin 2018 - 2:42


Lorsque l’homme à qui elle avait jeté un vague coup d’œil vint s’asseoir à côté d’elle, les cheveux sur la nuque de la jeune femme se dressèrent et son estomac se serra. Des cheveux décolorés peut être, encore quelqu’un envoyé par telle ou telle famille de yakuzas pour lui mettre la pression ? Néanmoins, elle ne broncha pas. Ce ne fut que lorsque la personne se tourna légèrement vers elle et lui sourit que ses doigts se décrispèrent légèrement et que ses dents se desserrèrent. Certes, c’était un homme. Les hommes étaient dangereux, lui criait son trauma depuis le fond de son cerveau. Mais peut être était-il temps d’arrêter de fuir. Fuir ne la mènerait nulle part. Elle força un sourire, qui sortit en biais, mi sourire-mi rictus. Depuis que Satoshi était rentré à Keimoo, après que Misuzu ait conseillé a Naoko de le contacter, elle l’avait évité le plus possible. Si elle le croisait, elle détournait le regard et continuait son chemin, et si elle n’avait d’autre choix, elle le saluait avant de prétexter une urgence et de s’enfuir le plus loin possible.

Il n’y avait pas de raison à proprement parler. Peut être se considérait elle comme trop endommagée et cassée pour avoir le droit à autre chose. Peut être ne voulait-elle pas remuer des souvenirs de la jeune fille amoureuse qu’elle avait été un jour. Peut être avait-elle peur que Satoshi soit, au fond, comme tous les autres. Peut être était-ce toutes ces raisons additionnées, mais elle avait absolument évité de reprendre contact. D’où le sourire en biais et la gêne qu’elle ressentit immédiatement. Elle loucha sur son verre. Il n’était pas trop tard pour le finir cul sec et sortir de ce bar en courant.

Mais quelque part, revoir ce visage l’aurait presque rassérénée, elle qui considérait les hommes au mieux avec mépris, au pire avec haine. Lui avait-il proposé un verre ? Elle n’en avait pas souvenir. Quand elle pensait à lui, les souvenirs de repas partagés par hasard, de balades à Fukuoka et de discussions à travers les cloisons lui revenaient, mais rien après ça. Peut être s’était elle appliquée à ne garder qu’une image de lui idéalisée et qu’elle ne voulait pas entacher avec sa colère de femme adulte. Néanmoins, elle était en train, tant bien que mal, de lui faire un genre de sourire en zigzag. « Ah, » hésita-t-elle. « Ce fameux verre. » Elle insista bien sur ‘fameux’, insinuant qu’elle n’avait aucune idée de ce dont il parlait.  « Je suis en général plutôt occupée, si je vous ai donné une impression quelconque je m’en excuse. Ce n’était pas volontaire. » Les années l’avaient faite passer maîtresse dans l’art de l’hypocrisie. Elle l’avait aussi vouvoyé, plaçant une distance nécessaire entre eux. Aussi, elle ne fut pas surprise lorsqu’il la salua par son nom de famille. Son visage avait déjà retrouvé l’expression neutre et légèrement boudeuse qu’il arborait habituellement, le rictus sans joie n’avait duré qu’à peine une seconde. Elle inclina légèrement la tête, une mèche de cheveux venant se dérouler contre sa joue avant qu’elle ne la remette rapidement en place. « Sakutaro-san. Ça fait un moment, n’est-ce pas. Qu’est-ce que vous devenez ? »

Elle avait volontairement ignoré cette histoire de verre. Peut être qu'il avait inventée l'histoire du "fameux verre", ou peut être qu'il lui avait vraiment proposé et qu'elle avait oublié, mais elle ne comptait pas spécialement faire ami-ami. Les sentiments inavoués qu’elle avait eu pour lui appartenaient au passé et les laisser se réveiller maintenant aurait été la chose la plus stupide à faire. « J’ai cru comprendre par Nao-chan que vous vous étiez installé en ville, un genre… d’agence ? Je n’ai pas exactement tous les détails. » C’était un mensonge. Elle savait parfaitement bien ce qu’il devenait. Il lui arrivait de passer devant l’agence en question, l’air de rien, prenant un pas pressé, juste pour l’apercevoir. Après tout, ce n’était pas de sa faute si l’endroit était sur son chemin. Misuzu soupira, prenant une nouvelle bouffée de cigarette puis une gorgée de shochu. Elle était si douée en hypocrisie qu’elle se mentait même à elle même.

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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyLun 18 Juin 2018 - 15:38

Je levais un sourire. C’était plus ou moins la réaction que j'avais attendu. Si elle m'évitait, il y avait bien une raison, et même si je ne comptais pas l’embêter, je n'avais pas vraiment résister a venir l'aborder. C’était un peu l'amour de ma vie. L'amour qui avait duré un ou deux après-midi, plus de dix ans auparavant. C’était idiot, mais c’était encore bien présent. Bon, je ne m'étais clairement pas attendu a ce qu'elle me vouvoie carrément. Ça faisait vraiment bizarre. Je m'écartais un peu, désignant mon propre verre. Le sien était encore quasiment plein après tout.

- Sanada-san, un autre s'il te plaît.

Il me servit en souriant. J'avais bien sympathisé avec lui, d'une part parce que je venais souvent, et d'autre part parce que j'avais rapidement calmé un groupe de petites frappes pour la plupart même pas majeur, quelques mois plus tôt, qui avaient eu la brillante idée de vendre les services d'une lycéenne au fond de ce fameux bar. La pauvre enfant était vite retournée chez ses parents dans le nord, vers Sendai. Sa super aventure a l'académie Keimoo s’était retrouvé être un cauchemars. Bref, le tenancier m'avait a la bonne, et il lui arrivait encore de me faire a boire a l’œil de temps en temps.

- C'est amusant que tu me dises ça, parce que j'étais persuadé avoir entendu Nao me dire que c’était toi qui lui avait soumis mon prénom. Enfin, je suppose que vous ne vous êtes quasiment pas vue depuis. Ça dois faire quoi....quatre ans a peine que je suis revenu. Ça fait pas si longtemps.


Je lui souriais a nouveau, histoire de lui montrer clairement que c’était assez bon enfant. Je prenais une petite gorgée en songeant a sa famille. Ses parents. J'en avais entendu parler, très brièvement par Nao, et je m'étais rapidement renseigné. C’était mon boulot après tout. Mais en sentant le goût de l'alcool doucement glisser dans ma gorge, je culpabilisais un peu. Elle n'avait pas du avoir une vie facile, et elle était en plein deuil. Même si j'avais dis ça pour détendre l’atmosphère, il y avait un potentiel pour avoir provoqué l'exacte inverse. J'inclinais un peu la tête :

- Désolé, j'ai manqué de tact. C'est sans doute parce que je ne pensais pas que tu serais aussi...distante ? Enfin, que vous seriez aussi distante, mademoiselle. C'est vrai qu'au final, on se connaît a peine. Mes souvenirs de vous ne sont plus que des reliques d'une époque lointaine.

Et c’était presque douloureux d'y penser, que les choses ne pourraient sans doute jamais redevenir comme avant. Mais si je pouvais juste demander une chose, ça serait de revoir son sourire.Pas celui irrité, fatigué, qu'elle m'avait adressé quelques minutes plus tôt. Le sourire de jeune femme qu'elle m'avait un jour fait en haut de cette tour que l'on avait visité en hiver. C'etait a Fukuoka aussi ? Difficile de m'en souvenir.

- Et vous alors, le musée, comme ca ce passe ? J'ai entendu dire que les Habarashi vous font des misères... ?

Un des gangs principaux de la ville. Principalement au niveau de l'académie. Une vraie plaie. J'avais souvent affaire a eux. Comme la plupart ils ne me causaient pas de problème, mais je savais que si un jour j'avais un problème, ça serait sans doute avec eux. Je sortais une cigarette de mon paquet imprégné d'eau, et posa le bout contre celle de Misuzu, une bonne diziane de seconde pour parvenir a l'allumer. Une taff. Elle avait le même goût amer que le regard qu'avait ma camarade du soir.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyLun 18 Juin 2018 - 18:44


Il avait presque fini son verre. Misuzu jeta un œil au sien, encore à moitié plein, et pris une gorgée, la savourant, puis une bouffée de sa cigarette avant de la tapoter pour que les cendres tombent dans le cendrier posé sur le bar. Satoshi commanda une autre dose de la même boisson, appelant le barman par son nom. Misu était habituée du lieu, mais ne connaissait pas le nom du barman. Ils ne se parlaient pas, se contentaient de hochements de tête et de « hmm » entendus pour communiquer. Le barman ne connaissait probablement pas son nom à elle non plus. Elle se contenta donc de prendre une nouvelle gorgée, avant de s’étouffer presque avec lorsqu’il insinuait qu’elle faisait exprès de l’éviter. Bon, ça paraissait évident, mais qu’il le dise comme ça de manière directe c’était plutôt surprenant et un peu embarrassant. Néanmoins, elle garda contenance et resta silencieuse, sans lui rendre son sourire. Son visage était totalement neutre, peut être légèrement boudeur ou agacé, mais rien de plus. Elle avait bien compris qu’il plaisantait mais ne pouvait se résoudre à jouer son jeu. « Je suis assez occupée. » Se contenta-t-elle de répéter. « Navrée si je vous ai vexé. » C’était vrai qu’en quatre ans, elle aurait au moins pu passer à son agence prendre de ses nouvelles. Après tout, ils avaient eu peut être le commencement d’une amitié ou de quelque chose d’autre ce weekend là à Fukuoka, et même avant. Et puis, Misuzu avait été lâche, ne s’était pas déclarée, et alors que tout le reste partait à vaut-l’eau, le lien ténu qui les reliait s’était lui aussi étiolé jusqu’à s’effacer complètement.

Bien sûr, elle avait parfois eu des nouvelles, rarement par elle même mais plutôt par Naoko ou bien par hasard, et c’était pour cela qu’elle avait en effet conseillé à sa cousine de le recontacter, il y avait quatre ans de cela. Et lorsqu’elle avait revu son visage, totalement par hasard, elle s’était détournée et était partie au pas de course, pour s’effondrer contre un mur une fois qu’elle était à bonne distance histoire de reprendre son souffle. Il avait changé mais quelque part il était encore plus attirant. Ça l’avait surtout mise en colère, en fait. Contre elle même, bien sûr, principalement. Si elle n’avait pas été lâche, sa vie aurait été totalement différente. Cet homme était son plus grand regret, en fait. Elle repris une gorgée de shochu alors qu’il s’adressait de nouveau à elle, s’excusant. Elle haussa les épaules. Le but du jeu était de ne pas laisser paraître le chaos et la tempête qui se déroulaient à présent dans son cerveau. Il se mis aussi à la vouvoyer à la fin de sa phrase et elle eut un pincement au cœur. Bien sûr, c’était de sa faute et il ne faisait que suivre le ton qu’elle avait donné. Il avait changé. Il était plus direct et bavard que le jeune homme timide et solitaire qu’elle avait rencontré il y avait plus d’une décennie. Elle ne pouvait pas dire que ce changement lui déplaisait, mais elle se contenta de garder un visage neutre, fronçant à peine les sourcils. « Je vous aimais bien, à l’époque, » mentit-elle. Elle ne l’aimait pas bien. Son cœur refusait de se calmer en sa présence, c’était quelque chose de tout à fait différent. Elle avait écrit son nom sur des pages entières de cahier en imaginant ce qui, elle le saurait plus tard, n’arriverait jamais. C’était peut être la dernière fois qu’elle avait vraiment été amoureuse. Et voilà qu’il était maintenant assis à côté d’elle dans un bar enfumé. C’était ironique, ou peut être que c’était une seconde chance.

Elle ne releva pas ce qu’il avait dit à propos de la distance qu’elle s’appliquait à mettre entre eux. « Mais le temps a passé, depuis. À l’heure qu’il est, la plupart des choses que vous saviez sur moi ne sont plus que des souvenirs. Et inversement. » Elle eut un imperceptible soupir. Elle aurait dû finir son verre cul sec et partir. Là, elle aller se laisser attendrir, charmer, et au final elle ne pourrait qu’être blessée encore plus que ce qu’elle avait été. Il l’interrogea quant au musée et Misuzu leva un sourcil. Donc il savait pour les Habarashi. Bon, elle n’avait pas de preuve que c’était eux mais elle en était convaincue. Il posa sa cigarette contre le bout incandescent de la sienne et elle eut d’abord un mouvement de recul, avant de la tenir correctement pour qu’il puisse l’allumer. Le jeune homme qu’elle avait connu ne fumait pas. Mais la jeune femme qu’elle avait été non plus. « Si on considère qu’avoir des cadavres d’animaux devant sa porte, des vols, et son appartement incendié sont des misères, alors, oui, je suppose qu’on peut dire ça. » Elle regretta immédiatement d’avoir dit ça. Elle ne voulait pas se plaindre ou avoir l’air d’une demoiselle en détresse. « Mais bon, ça pourrait être pire. » Elle songea à Naoko. Elle au moins avait encore à peu près tous ses organes. Certes, elle était couverte de cicatrices et de contusions, et pleine de trauma et de colère, mais au moins son intégrité physique était encore à peu près correcte.

Elle jeta un regard à Satoshi dans lequel brûlait, tout au fond, un éclat de colère. Pas contre lui, non, mais contre ceux qui avaient fait ça à sa cousine, à elle, et à une bonne partie des habitants de cette ville qui s’étaient obstinés à rester. Elle pris les deux dernières bouffées de sa cigarette, l’éteignit, et plia la nuque pour finir son verre cul sec. Elle le reposa, hésitant à partir et laisser Satoshi derrière elle avec ses autres souvenirs, mais finalement elle ne se leva pas. Elle fit signe au barman de reremplir son verre et marmonna un « domo » entre ses dents. Puis alluma une nouvelle cigarette. « Le Satoshi que je connaissais ne buvait pas et ne fumait pas. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ? » Simple curiosité. Après tout, si elle avait décidé de rester, autant faire un minimum de conversation.

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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyLun 18 Juin 2018 - 21:38

J'étais un peu peiné de l'entendre parler de la sorte. Elle avait l'air vraiment au fond du trou. J'avais entendu un peu Nao en parler, mais a ce point la, c'etait vraiment....un désastre. Je n'étais meme pas d'accord avec sa phrase a propos du fait que tout ce que nous étions avait disparut. Je ne savais rien d'elle de base. Comme j'aurais pu me tromper maintenant. Difficile de dissimuler ce genre de chose. Difficile d'oublier ce qu'on ne savait pas. Je souriais a nouveau agitant ma cigarette qui se consumait lentement sans que je la gratte énormément.

- Je me souviens que vous faisiez de super bon bento. Du maquereau si je me souviens bien ? Oh, et les Udon aussi. Ca rappelle des souvenirs, c'est sur. Je me souviens que vous aviez un sacré coup de talon lors des entraînements au dojo.....et puis je me souviens que votre sourire était pas mal non plus.

C’était vrai. Il était angélique. Et avait eu le pouvoir de me transporter, de me dépasser. Même de faire troisième aux nationaux d'ailleurs. J'aurais bien voulu participer l'année suivante. Mais je m'étais engagé trop tôt pour pouvoir participer aux derniers tournois de l'année. Je reprenais une gorgée, et mon verre etait vide. Je ne faisais pas de signe au barman. Pas besoin de me ruiner pour rien. Je n'avais pas soif. Je n'avais jamais soif, et pourtant je continuais de venir dans cet endroit.

- Hum, c'est un peu une spécialité. Ils aiment bien les chats, j'en trouve souvent un peu partout. Le pauvre épicier de la rue a coté de la banque, il pourrait en faire un ragoût tout les deux ou trois jours. C'est a se demandé si ils font pas un élevage exprès pour ça.

Je ricanais d'un rire sans joie, en reprenant mon verre, pour boire une gorgée qui n'arriva jamais dans ma bouche. Je louchais au fond du verre, en me souvenant que je l'avais vidé une seconde auparavant. Je soupirais, le poussant pour qu'il soit remplit a nouveau. Ca me tuerais un jour.

- Enfin, au moins vous n'avez pas de voiture.....ou plus ? Enfin, c'est du pareil au même maintenant ?

J'étais décidément plein d'humour ce soir, et je commençais a me fatiguer moi même. Heureusement, elle prit cet instant de silence pour relancer. Elle montrait son ancien talent qu'elle avait pour empêcher les conversations de se tarir. Je la respectais pour ça. Je jetais un coup d’œil vers ma cigarette que j'avais a peine consommé, et vers mon verre désormais plein et pour lequel je n'avais désormais plus aucune envie depuis la seconde ou il était revenu remplit entièrement.

- Hum....je suppose qu'au gré des affectations, on rencontre un bon nombre de gens. Qui au fur et a mesure des missions deviennent des frères. Et quand on sort dans un bar, pendant une permission, avec un frère, difficile de lui refuser quoi que ce soit non ?

Août 2012, un bâtiment écroulé sur lui même. Tout ceux présent a l’intérieur lors du drame touché, aucun survivant. C’était ma première cigarette....et sans doute pas loin avant mon premier verre peut être. Ou l'inverse ? Sale soirée en tout cas.

- Je vois en tout cas que sur ce point, je suis battu a plate couture. Mais bon, je présume qu'on a tous nos raisons. Je suis désolé pour vos parents. Je suis sur qu'ils etaient des gens formidables.

Surtout pour avoir élevé une aussi belle jeune femme. Temps mort ou je prenais finalement une gorgée de cognac. Il était le bienvenu.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyMar 19 Juin 2018 - 0:00


Misuzu ne put éviter un sourire nostalgique emprunt de tristesse en entendant Satoshi évoquer les souvenirs qu’ils avaient en commun. Oui, à l’époque elle cuisinait, elle avait des plats préférés, ce genre de chose. Elle était étonnée qu’il se souvienne de son goût pour le maquereau et les Udon. Elle n'avait pas mangé de maquereau depuis des lustres. Son coup de talon… Il lui était clairement utile depuis quelques années, ça et la rapidité qu’elle avait à sortir sa bombe au poivre ou son porte clé de self defense. Elle reprit une bouffée de sa cigarette presque finie, et un rougissement imperceptible marqua ses joues lorsqu’il évoqua son sourire. Un nouveau petit sourire triste, rapide et presque invisible, remonta légèrement le coin de ses lèvres. Il semblait connaître un peu les stratégies des différents gangs, ce qui n’était pas plus surprenant. Les animaux morts sur le pas de sa porte étaient la principale et même unique raison pour laquelle elle n’avait ni chien ni chat. Si elle retrouvait son animal de compagnie au milieu des cadavres un matin, ce serait peut être la goutte d’eau. Peut être qu’elle abandonnerait son rêve. Mais au moins, sans animal de compagnie, la question ne se posait pas. Bien sûr, au début, elle avait été choquée. Elle s’était senti mal. Elle en avait perdu le sommeil. Mais à vrai dire son nouvel appartement n’avait pas encore été retrouvé et cela faisait donc quelques semaines qu’elle profitait d’avoir un perron qui n’était pas jonché de cadavres le matin.

Elle eut un nouveau rictus. Cela ne la dispensait pas de nettoyer le fronton du musée plusieurs fois par semaine. « Ils ont même récupéré un tanuki une fois. La pauvre bête avait dû se prendre une voiture. Enfin, je l’espère. Ils y mettent pas mal d’effort en tout cas, comme si ça allait changer quelque chose. Mais ce n’est rien que je ne puisse surmonter. » Sa voix s’était durcie et sa mâchoire serrée. Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier avant d’en rallumer une autre presque immédiatement, non sans prendre une gorgée de sa boisson. Si elle en crevait, elle en crèverait. Mais tant qu’elle serait vivante, ils ne mettraient pas la main sur l’un des derniers vestiges de culture de la ville. Elle s’était fait sa petite réputation. Presque rien n’était capable de l’ébranler. Elle était dure en affaires et ne lâchait rien, jamais. Elle avait déjà entendu qu’on la qualifiait de dragon. Dragon, peut être. Elle portait ce sobriquet comme un badge d’honneur. « Si, j’en ai une. Je la gare loin de chez moi. »

Elle prit une nouvelle gorgée alors que la musique passait sur Summertime par Sarah Vaughan.🎶  Elle se prit à fermer les yeux un instant, savourant la voix riche et grave de la chanteuse. C’était loin de l’été, mais elle se prenait à avoir envie que le soleil revienne. La chanson parlait de famille, aussi, et son visage prit une expression plus grave encore, alors qu’elle écoutait Satoshi évoquer des mésaventures. « En effet. Au moins, vous avez une bonne raison et une histoire à raconter. » Elle prit une longue gorgée de son shochu pour marquer son propos. Elle n’avait aucune autre raison que le stress et la vie elle même. Ensuite, il évoqua ses parents. Si ses sourcils se rapprochèrent dans une expression de tristesse, elle retrouva bien vite un visage neutre. Non mais, et puis quoi. Elle n’allait pas commencer à confier ses états d’âmes à quelqu’un dont elle avait été vaguement proche pendant quelques mois il y avait de cela plus de dix ans, non ? Néanmoins lorsqu’elle répondit, elle avait comme des sanglots dans la voix, à peine perceptibles mais qui voilaient son timbre. « Merci. C’était des gens bien. » Ils l’auraient apprécié, si il s’était passé quelque chose entre eux lorsque c’était encore possible. Mais maintenant, elle était seule.

Elle resta muette à regarder le fond de son verre, boire, fumer, boire, perdre son regard dans le vague. « Comment va votre mère ? Je me souviens que vous étiez proche d’elle, » interrogea-t-elle. À l’époque, elle avait de l’admiration pour cette femme. Maintenant, même si c’était toujours le cas, elle était trop profond dans ses propres problèmes pour même imaginer ce que ça aurait été d’élever un enfant seule dans ce contexte de guerre. Elle finit son verre. L’alcool commençait très légèrement à lui monter à la tête. C’était ce qu’il lui fallait. L’un des rares moyens qu’elle avait de se détendre. Elle interpella le barman, « sumimasen, » et commanda cette fois un saké. Après tout, pourquoi pas. Elle n’habitait pas très loin. Tant qu’elle pouvait marcher, elle pouvait utiliser sa bombe au poivre. Et puis, elle n’avait plus grand chose à perdre, à part peut être un organe ou deux. « Qui aurait cru que les choses se passeraient comme ça, à l’époque. » Son visage était fermé, dirigé vers le comptoir. Elle prit une gorgée de saké et grimaça alors que sa cigarette se consumait toute seule entre ses doigts. Elle eut un nouveau soupir presque imperceptible.

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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyMar 19 Juin 2018 - 14:02

Je l'observais descendre autant de cigarettes que de verres, les uns après les autres. Elle avait une sacrée descente. Et moi qui trouvais que j'y allais un peu fort. J'hésitais a poser la main sur son verre un moment. Qu'est ce que cela pouvait bien lui apporter ? Rien du tout, a part un sacré mal de tête. Si elle mourrait pas d'un cancer avant. C’était pas très réconfortant, mais un dernier ça pouvait pas tellement empirer la situation. Le prochain, je la stopperais. Si c’était trop compliqué, j'aurais qu'a la ramener chez elle.

- Un tanuki ? Hum. Il faut savoir que chez eux c'est un genre de défi qu'ils se donnent. Ce sont les jeunes membres du gang qui sont chargés de mettre les coups de pression comme ça. Et c'est triste a dire mais ca marche souvent.

C’était un peu mon boulot de calmer ce genre de chose. L'autre jour j'avais du intervenir sur un braquage a l'arme blanche. Rien de bien compliqué, les deux garçons avaient a peine une vingtaine d'années et agitaient leurs couteaux comme dans les films. Rapidement calmés, ils avaient pourtant recommencés peu de temps après. Ils ne comprenaient que la violence, c’était a pleurer. Enfin, pour cette histoire de voiture au moins, j’espérais que si elle l'avait garé vraiment loin, c’était dans un quartier un peu plus sur. J'aurais pu lui proposer de se garer chez moi, mais bon, vu les regards qu'elle m'envoyaient encore, il y avait peu de chance que je lui propose pour l'instant.

Une histoire a raconter hein ? Si je commençais a parler de la moitié des drames que j'avais du gérer avec mon unité, je pense que nous étions bons pour fermer le bar durant les deux prochains jours. Et puis elle etait super occupée non ? Un musée quand même. Ça devait être un sacré travail, surtout par ici, ou le l'élargissement culturel n’était plus vraiment la priorité des gens. Elle etait vraiment forte, ma petite Misuzu. Plus que beaucoup de gens. Je suppose que c’était de famille, au vu de la façon qu'avait Nao-chan d’appréhender sa vie.

- Ma maman....oh, c'est gentil de poser la question. Je suppose qu'elle commence a s’inquiète de l'approche de la cinquantaine. On a racheté la maison grâce a mes primes. Bon, elle n’était pas super contente que je rentre dans les FDJ, l'idée que je parte combattre je ne sais quoi lui faisait peur. Mais bon, on est pas une armée européenne. Le truc le plus fort que j'ai affronté, c'est un tremblement de terre et quelques dealers.

Quelques familles aussi. Le genre de ceux a l'académie. Et si il n'y avait que les Yakuza. A Tokyo, l'activité Chinoises et Russes étaient de plus en plus élevé, et les règlements de comptes étaient quasiment quotidiens. Je jetais un coup d’œil a sa cigarette, et posa une main apaisante sur le poignet de la main qui tenait le petit objet brûlant.

- Vous ne croyez pas qu'il faudrait arrêter pour ce soir ? Ca commence a faire beaucoup non ?


Parler de ma mère après avoir évoqué les siens, ce devait être difficile. Oh, et j'avais parlé de mon métier ? Elle ne devait pas etre au courant. Enfin, ce n’était pas un secret. Je finissais mon verre et mon tournais sur ma chaise pour la regarder complètement, appuyant ma tête sur mon coude, un peu trop droit cependant. Habitudes de militaire.

- Alors, ce musée. Parlez m'en un peu plus, ca m’intéresse. Vous en êtes la directrice non ? Vous faites toujours de la peinture ? C’était votre spécialité si je me souviens bien.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyMer 20 Juin 2018 - 2:20


Il ne semblait pas particulièrement surpris quand elle évoqua le tanuki. Pourtant Misuzu, quant à elle, avait eu une réaction assez violente. À vrai dire, à chaque fois qu’elle devait se retrouver à nettoyer les animaux morts devant chez elle ou à aider à le faire au musée, elle avait le cœur au bord des lèvres. Elle s’était arrangée avec un vétérinaire pour faire incinérer les pauvres bêtes et que les cendres soient entreposées. Certaines choses réveillaient la jeune fille sensible qui sommeillait encore au fond d’elle, et la mort d’animaux innocents en faisait partie. Ça et les enfants qu’elle voyait parfois dans les rues comme si Keimoo était devenu un genre de bidonville grandeur nature. Si rien ne fissurait son masque de marbre la journée, il lui arrivait souvent de passer des nuits à laisser les larmes couler au lieu de dormir. Elle garda néanmoins un visage neutre pendant que Sakutaro-san expliquait que c’était un genre de rite de passage. Un peu comme les tueurs en séries et les psychopathes commençaient souvent par faire du mal aux animaux. Elle se demanda s’ils les tuaient eux mêmes où s’ils les récupéraient au bord des routes. Il y en avait sûrement trop pour qu’ils soient tous récupérés au bord des routes.

Il sembla agréablement surpris qu’elle demande des nouvelles de sa mère, et elle se retint de sourire lorsqu’il l’appela d’une manière un peu enfantine. À vrai dire, elle avait été l’un de leurs sujets de conversations une dizaine d’années auparavant. Et puis, maintenant qu’elle n’avait plus ses propres parents, elle ne pouvait pas s’empêcher de demander des nouvelles de ceux des autres. Pas qu’elle s’attende à quoi que ce soit en particulier, c’était juste un réflexe idiot qu’elle avait acquis. Elle hocha la tête lorsqu’il lui raconta leurs mésaventures… Sa mère n’avait pas été la seule à n’etre « pas très contente » qu’il rentre dans les FDJ. Mais bon, à ce moment là, Misuzu avait déjà laissé tomber, persuadée d’être beaucoup trop lâche pour réussir à lui avouer quoi que ce soit sur ce qu’elle ressentait pour lui, et paralysée par la peur qu’il la rejette. Finalement, c’était elle qui l’avait rejeté, en quelque sorte. Elle ne pouvait blâmer qu’elle même. Elle hocha une nouvelle fois la tête en prenant une gorgée de sa boisson. « Un tremblement de terre, quand même… Ce n’est pas rien. Vous avez dû voir des trucs difficiles. » Elle imagina qu’ils avaient tous vu ou vécu des choses difficiles, tous ceux qu’elle fréquentait à l’époque. C’était sûrement ce qui arrivait en grandissant. Au moins, ce qui arrivait à ceux qui étaient restés à Keimoo, et sûrement à quelques autres. Elle repensait à cette période de sa vie qui lui paraissait à présent un lointain souvenir ensoleillé dont elle distinguait de moins en moins bien les contours.

Elle écrasa sa cigarette et en sortir une nouvelle, se préparant à l’allumer à son tour, lorsqu’il posa sa main sur la sienne. Elle tressaillit au contact de la peau sur la peau et lui jeta un regard de daim dans les phares d’une voiture. Ses doigts étaient chauds et un peu rugueux. Et puis rapidement la petit flamme de colère réapparut au fond de son regard, dirigée vers lui cette fois. Non, mais, pour qui il se prenait ? Elle dégagea sa main froidement et finit d’allumer sa cigarette. « Je pense être assez grande pour faire ce que je veux sans un chaperon pour m’en empêcher. » Elle ne haussa pas le ton le moins du monde, sa voix s’adoucissant même légèrement, de façon totalement involontaire. Qu’y avait-il chez lui qui la rendait comme ça ? Quelque part, ça la mis encore plus en colère intérieurement. Elle avait envie de se lever, lui jeter son verre au visage, et partir en cassant un maximum de choses. Mais elle avait aussi envie de rester auprès de lui. Elle décida de lui laisser une chance.

Il l’interrogea sur le musée et un fin sourire se dessina sur ses lèvres, plombé de fatigue mais aussi légèrement joyeux. « Conservatrice, en fait. Mais c’est du pareil au même. » Elle laissa un court silence s’étioler en même temps que les dernières notes d’un morceau de jazz qu’elle ne connaissait pas. Une ombre passa sur son visage. « C’est principalement de l’artisanat, des antiquités et des estampes. Je n’ai plus vraiment le temps de peindre, à vrai dire. » Ni l’envie, aurait-elle pu ajouter. Elle n’avait plus l’envie de grand chose, à vrai dire, et se murer dans le travail semblait une solution comme une autre. Son projet lui tenait sûrement beaucoup trop à cœur, mais au moins elle avait quelque chose autour de quoi organiser sa vie. Et alors que les choses commençaient à rentrer dans l’ordre, il fallait qu’il arrive pour tout chambouler. Elle sirota une nouvelle gorgée et se tourna vers lui légèrement, la lumière projetant des ombres dansantes sur son visage. « Et vous, vous n’avez pas été très explicite sur votre activité. Qu'est-ce que vous faites exactement ? Vigilante ou quelque chose comme ça ? » le taquina-t-elle. Son expression hostile s’était légèrement attendrie sans qu’elle le veuille, néanmoins elle ne souriait pas. Une expression de curiosité s’était étalée sur son visage fatigué. Après tout, il avait été son dernier véritable amour. Autant profiter de ces instants avec lui.
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Dernière édition par Misuzu Watanabe le Jeu 21 Juin 2018 - 3:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyMer 20 Juin 2018 - 17:31

Ce n’était clairement plus le petit chat que j'avais laissé derrière moi dix ans plus tôt. Si des griffes étaient sortit du bout de ses doigts, j'aurais pu l'appeler « tigresse ». Un félin. Un peu cabossé certes, avec le visage qui reflétait parfaitement la nature dans laquelle elle évoluait. Morne et triste. Mais c'est a ce moment la que pour la première fois, il me sembla voir une véritable émotion traverser son village. De la colère. J’étais presque prêt a ce qu'elle me frappe, je trouvais ça mignon.

- Je suis rassuré, a défaut de faire attention a votre santé, au moins vous êtes encore capable d'avoir une émotion. J'avais peur de n'avoir qu'une coquille vide a mes cotés.....vous n'etes pas obligé de me faire des sourires aussi triste juste pour la forme. Et si vous voulez me frapper, hésitez pas. Il paraît que j'encaisse bien en plus.

Je souriais en éteignant ma cigarette. Après avoir discuté de sa santé, je ne pouvais pas me résoudre a aller a l'encontre de mes propres paroles. Pourquoi j'avais commencé ? Des fois je me disais que c’était l'une des pires idées de ma vie, et dieu sait que j'en avait eu des mauvaises. Comme le jour ou j'avais décidé d'aller dans ce sous-sol. Putain de merdier, ils étaient huit la dedans. La partie de cartes qu'ils étaient en train de faire avait tournée court. Mais bon, je n’étais pas très fan de proxénétisme. Et au vu de la tete de mon lieutenant, si je ne l'avais pas stoppé, les Yakuza n'auraient même pas atteint la prison.

- Huuum. Je me demande des fois. Qu'est ce que je fais vraiment ? Il paraît qu'il y a marqué sur la plaque de mon agence que je suis avocat. Mais pourtant, je n'ai pas eu d'affaires depuis des mois, ahah.

De l'artisanat hein ? Les Yakuza aimaient les choses qui valaient de l'argent, et clairement, ce musée recelait quelques belles pièces. Le morceau de Jazz laissa place a la voix mélodieuse d'une jeune femme que je reconnu facilement. Ayame Masuda. Plus personne ne pouvait ne pas la connaître, alors que sa voix passait sur toute les radio et les chaînes de musique a la télé. Le tenancier râla un peu en changeant de station. Sa chanson était trop énergique

- Pas étonnant que Ryu-san soit intéréssé.....


Ryu Habarashi était le deuxième des trois fils de chef du gang Habarashi. Un garçon simple, qui était bien plus raisonnable que beaucoup d'autres membres du clan. Il avait environ vingt-cinq ans, et j'aurais presque plus le considérer comme un ami, si je n'avais pas eu la position que j'avais. J'avais beaucoup de Yakuza que j'aurais presque pu considérer comme des amis, mais comme au final je finissais souvent pas devoir calmer physiquement des amis a eux, nos relations ne se développaient pas comme elles auraient pu.

- Vous avez déjà essayée de dialoguer avec eux ? Bien sur il y en a une bonne partie qui ne sont pas plus intelligent que des parpaings, mais j'en connais deux ou trois qui sont raisonnables.


Ce n’était pas du tout la dessus que j'avais voulu faire tourner la conversation. Mais maintenant que j'y pensais, j'étais revenu grâce a elle un peu, et j'avais réussis a assainir les relations que Nao-chan pouvait avoir avec eux. Pourquoi pas faire de même avec la jolie conservatrice a mes cotés ?

- Je ne veux pas vous obliger a faire ça, et si vous me dites que vous n'avez pas envie d'en parler, alors je passerais a autre chose...mais je pourrais peut etre vous donner un coup de main ? Comme je vous ai dis, je n'ai pas beaucoup de contrat en ce moment. Je ne sais même plus a quoi ressemble le tribunal ou je travail de temps en temps.

Je repoussais mon verre, lui souriant une éniéme fois. En fait je lui souriais depuis le début, du coup ce n'etait qu'un seul et long sourire depuis maintenant une petite vingtaine de minutes qui devait vraiment me donner un air idiot.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyJeu 21 Juin 2018 - 4:33


Pendant un instant, Misuzu se demanda si Satoshi n’était pas en train de la provoquer pour tirer d’elle une réaction quelconque afin que le dialogue aille, en quelque sorte, dans les deux sens. Cette idée fut confirmée lorsqu’il sembla satisfait, d’une certaine manière, de sa colère. En revanche, quand il évoqua le fait qu’elle faisait des sourires tristes, elle se sentit un peu coupable, et vexée à la fois. Elle faisait de son mieux. Elle n’arrivait plus à feindre la joie comme elle l’avait fait pendant des années. Et surtout là, après le travail, elle n’avait plus l’énergie de faire semblant. Bien sûr, elle aurait souhaité ne pas avoir à faire semblant. Peut être qu’il était la bonne personne pour ça. Ses épaules s’affaissèrent et elle se détendit imperceptiblement, ses dents se desserrant. Après tout, elle n’avait plus rien à lui cacher, de toute façon. Elle avait déjà raté sa chance dix ans auparavant. Aussi, elle soupira, posa sa cigarette dans le cendrier qui était sur le bar, et leva légèrement les bras pour retirer l’élastique qui retenait ses cheveux en un chignon bas. Ils tombèrent sur ses épaules en se déroulant progressivement, et elle mis l’élastique dans sa poche. Elle avait appris que le mettre au poignet pouvait être mauvais pour la santé, couper la circulation, ce genre de choses.

L’ironie de son comportement lui fit émettre un genre de ricanement silencieux, plutôt caractérisé par un souffle du nez et un tressautement d’épaules. Elle faisait attention à ça, prenait soin de sa peau et dans une moindre mesure de ses cheveux, mais à côté de ça elle fumait, buvait, ne faisait pas de sport et mangeait probalement 80% de cup noodles. Elle encaissait. Et elle n'était apparemment pas trop mauvaise non plus, à sa manière. « Si j’avais voulu vous frapper, j’imagine que je l’aurais déjà fait… Ou alors attendez encore quelques verres. » Elle se laissait aller à plaisanter même si ses taquineries étaient loin d’être drôles. Elle avait peut être eu cette envie de violence passagère, mais ce n’était pas sa pulsion principale, loin de là, même s’il avait dit quelques trucs agaçants. Non, à vrai dire si elle s’était écoutée elle l’aurait attrapé par le col et l’aurait embrassé, là, sans se poser d’autres questions. Mais Misuzu n’était pas le genre de personne qui ne pose pas de question, ou alors elle n’avait pas encore assez bu pour ça, aussi elle n’en fit rien, et se maudit intérieurement. Après tout, même s’il la repoussait, prétextant un jeu de flirt qui n’avait de sens que si elle n’y jouait pas, au moins elle aurait quelque chose à quoi repenser pendant quelques temps. C’était pathétique. Elle avait trente ans et se posait encore ce genre de problèmes juste en étant qui elle était. Elle s’insulta intérieurement. Bon dieu, un peu de spontanéité, était elle femme ou amibe ? Mais elle se contenta d’écouter ce qu’il lui racontait. Ainsi, il avait eu son diplôme de droit. Il lui avait paru désabusé, quant à cette matière là, à l’époque, mais bon, elle n’avait pas été intime avec lui, loin de là.

Une chanson dynamique et joyeuse interrompit soudain l’atmosphère du lieu et plusieurs clients levèrent la tête, comme s’ils venaient de sortir d’un genre de torpeur où ils auraient été faits prisonniers par le nuage de fumée et la bande son de rainy jazz. Rapidement, le barman changea la musique en maugréant. Misuzu resta silencieuse alors que Satoshi évoquait un nom qu’elle connaissait. Elle fut surprise de l’entendre y accoler un suffixe honorifique, mais ne releva pas. Qui savait quelles étranges alliances les gens nouaient dans cette ville pour une raison ou une autre. Elle prit une gorgée de sa boisson qui était dorénavant presque vide. C'était un peu le problème du saké, ça se buvait vite. Après tout, ce n’était que le troisième verre. Un quatrième et elle partirait, se promit-elle intérieurement.

Satoshi lui demanda si elle avait tenté de dialoguer et elle eut un rire franc bien qu’un peu cynique, la main devant la bouche. « Vous me pensez si stupide que ça ? Si la situation en est là, ce n’est pas parce que j’ai manqué de bonne volonté, du moins au départ. » Elle garda le silence un instant. « De toute façon, je n’ai rien à leur offrir à part ma propre personne, et ce n’est pas dans mes plans. » Elle ne s’imaginait pas faire ami-ami avec les mêmes personnes qui étaient responsable de toutes ces agressions qu’elle avait subi, de l’incendie de son appartement, et de ce qui était arrivé à sa cousine. Elle aurait sûrement dû prendre exemple sur Naoko, mais quelque chose l’en empêchait encore. Lorsqu’il proposa son aide, elle haussa les épaules, mais nota bien l’offre. Peut être que dans un futur plus ou moins proche, elle changerait d’avis. « J’apprécie votre proposition, mais… Je n’ai pas envie d’en parler. » Il lui fit un nouveau sourire et les commissures de ses lèvres remontèrent presque toutes seules pendant un instant avant de reprendre leur position normale.

Elle regarda sa montre. Pas loin de dix heures et demies. Elle était sortie plus tard que prévu, en effet. Elle aurait certainement dû avaler quelque chose d’autre que des nouilles, et elle n’arrivait pas à savoir si elle avait vraiment faim ou si elle cherchait quelque chose pour garder contenance en s’occupant. Néanmoins, elle fit signe au barman et commanda un nouveau shochu, dilué dans du oolong cette fois, des edamame, qui atterrirent entre ses mains quelques instant plus tard, alors qu’elle venait d’écraser sa cigarette. Elle poussa légèrement le bol pour qu’il soit entre eux deux et saisit une cosse qu’elle tint avec ses deux mains, baissant les yeux dessus et les gardant fixés là pendant un moment. Son appétit n’était plus ce qu’il avait été, mais presque à chaque fois la nourriture avait été quelque chose qui les avait rapprochés. C’était sa manière à elle de tendre la main. Elle se tourna légèrement vers lui et lui fit ce qu’elle pouvait faire de plus proche d’un sourire sincère, malgré le fait que ses lèvres restent serrées et qu’elle ne montre pas ses dents. « Alors, racontez moi quelques unes de vos mésaventures. En dix ans, vous avez bien dû en vivre quelques uns qui ne seront pas trop douloureuses à raconter. » En posant la question, elle réfléchit. Et elle, qu’avait elle à conter qui ne serait pas trop douloureux à se rappeler ?
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyJeu 21 Juin 2018 - 20:45

Stupide ? Elle partait vraiment au quart de tour. Si je l'avais pensée « aussi stupide », je n'aurais même pas posé la question. Discuter avec un ennemi, c’était sans doute bien plus difficile que de lui rentrer en plein dedans pour le forcer a poser les paumes des mains sur le sol. Mais c’était aussi intéressant, et c’était l'une des raisons pour laquelle je faisais cette activité. Si tout le monde était horrifié, apeuré, par ces hommes et ces femmes qui faisait régner la terreur en ville, moi je les trouvais presque attachant, pour certain. Ils étaient intéressant. Pour la plupart avec des histoires passionnantes, des écorchés vifs qui avaient tout lâché pour se donner corps et âme a leurs « familles » de substitution. De l'adolescent turbulent jusqu'au quinquagénaire sans travail et sans raison de vivre.

- Vous allez peut être me cracher au visage....mais je trouve ces histoires vraiment intéressantes. Il y a des gentils et des méchants dans les deux camps. Et c'est pour ça que je ne peux pas me résoudre a les détester. Mais je comprend votre point de vu, et je n'en parlerais plus si vous n'en avez pas l'envie....ou la force.


Alors qu'elle commandait une bricole a manger, je me remémorais certaines rencontres amicales que j'avais eu avec des Yakuza depuis que j'étais revenu. Je ne le faisais jamais sans raison, mais pas une fois je n'y étais allé en traînant des pieds. Enfin, si je devais choisir entre ça et un rendez-vous avec Misuzu, je suppose que je n'aurais pas réfléchit très longtemps.

Elle me propose de partager, et j'ai presque l'impression qu'elle baisse sa garde. Une histoire ? De moi ? Hum....quelque chose d’intéressant....non, d'amusant. Je dois bien avoir ça. Si j'en avais une ou j'étais ridicule, ce serait encore plus décalé. Et j'avais probablement la meilleure histoire pour cela. Si Itori m'entendait, il me calerait probablement un bon coup de crosse. Et je ne pu m’empêcher de sourire a cette idée.

- Alors...c’était en mars 2023 si je ne m'abuse. Les premiers jours chaud. Je venais d’être promu général section, et comme j'étais plus jeune que la plupart de mes hommes, que je connaissais depuis un bout de temps maintenant, j'étais pas mal bizuté.

Un peu trop même, et j'étais sans doute trop gentil pour me faire pardonner. Mika m'avait dit «Si tu en suspend un dans le vide, les autres feront moins les mariolles ». Elle croyait pas si bien dire.

- J'étais de garde vers Akihabara, a cause d'une histoire de vol a l'étalage qui durait depuis un moment. On nous avais demandés de faire des rondes et de garder l'oeil ouvert. J'étais en duo avec le lieutenant Senkai Itori. Un petit gars ultra nerveux qui passait son temps a parler de manga. Vous vous doutez qu'Akihabara, il y avait pire comme lieu de boulot pour lui. Il parlait, encore et encore et encore. Même moi j'en pouvais plus.

Je me souvenais, il faisait une température moyenne, mais avec nos tenues et notre équipement, il faisait une chaleur a crever.

- On trouve un individu suspect et on le suis dans un bâtiment. A moitié en travaux, on aurait cru une zone de combat d'un vieux shonen des années 2000. Bref, on fait le tour, et dans le noir, a un moment, je rentre dans Itori qui marchait devant moi. Rien de cassé, mais il a vraiment sursauté. C’était totalement ma faute bien sur. On ressort....et la, on se rend compte qu'il a du oublié un sac de notre équipement a la base. Je l'engueule un peu mais rien de méchant, je l'aimais bien. Puis nous ressortons et on repars pour la suite de la ronde.

Quand j'y repense.....ca aurait vraiment pu mal tourner cette histoire.

- Une heure plus tard, je reçois un appel. Alerte a la bombe, dans la rue ou notre équipe avait fait la filature une heure plus tôt. Alors on s'est dit que forcément, c’était le fameux mec qui s’était caché et qu'on avait pas trouvé. On y retourne. Akihabara totalement désert, toute la rue évacué, une cohue pas possible. Sans doute beaucoup d'argent perdu a cause du branle-bas de combat.


Je me passais la main sur le visage, encore géné rien qu'a l'idée de la suite des événements, et la tête du général qui m'avait reçu deux jours après.

- Après deux heures d'interventions et de déminages.....c'etait en fait le sac d'Itori, qui avait du tomber quand je lui étais rentré dedans. Putain. J'ai jamais eu aussi honte de ma vie. Je crois meme que c'est passé a la télé cette histoire. Vive les forces de l'ordre.

Je souriais vers elle, en me laissant tenter par ce qu'elle avait commandé, sans me soucier de l'heure qui continuait de défiler.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyVen 22 Juin 2018 - 20:15


Probablement à cause de son activité actuelle, il devait fréquenter ou au moins connaître pas mal de yakuzas, ce qui expliquait sa sympathie pour eux, que Misuzu ne partageait pas, peut être parce que les cendres de son appartement étaient encore chaudes, qu’elle trouvait encore des cadavres d’animaux devant son lieu de travail plusieurs fois par semaine, ou qu’elle faisait encore des cauchemars de l’incident qui s’était produit des années auparavant. Néanmoins, si sa colère était aveugle, elle était encore capable de raisonner. Aussi, elle hocha la tête lorsqu’il déclara que tout n’était pas noir ou blanc. « Vous avez raison, » dit elle. « Tout est en nuances. Mais ce n’est pas le bon moment pour que je reprenne les négociations. Je n’ai pas la distance nécessaire pour l’instant. » Elle lui fit un fin sourire, et se concentra sur la cosse d’edamame qu’elle avait entre les doigts avant de lui demander de lui raconter une anecdote. Après tout, ça pouvait être divertissant. Il ne sembla pas résister à l’idée et eut un sourire avant de commencer son histoire. Misuzu pinça la cosse de haricots et les mangea tout en écoutant son histoire, avant de se tourner un peu plus vers lui, de sorte qu’elle lui faisait presque face. Elle posa son coude sur le bar, sa tête sur sa main, et prit une gorgée de son shochu dilué tout en l’écoutant avec attention. Bien sûr, elle n’y connaissait rien en grades et n’avait aucune idée de ce qu’un général de section pouvait bien être, mais ce n’était pas vraiment le plus important de l’histoire. N’empêche, ça avait l’air d’être assez élevé comme rang, mais quelque part, venant de Satoshi Sakutaro, ça ne l’étonnait pas tellement.

Il continua à raconter l’anecdote et elle écouta, tantôt en silence, tantôt en émettant des « hhmm » et « so desu ne » pour montrer qu’elle suivait. Elle eut un petit sourire. À une époque, c’était lui qui parlait sans cesse de manga et d’anime. Néanmoins, elle ne l’interrompit pas. Il semblait plongé dans ses souvenirs et elle n’aurait pas voulu gâcher ça. Pour l’instant, elle n’était pas sûre de comprendre exactement en quoi l’anecdote aurait pu particulièrement marquer le jeune homme, mais elle prit son mal en patience. Et puis, l’alcool commençait doucement à lui monter à la tête et elle se détendait. Après tout, elle avait tout son temps. Ce n’était pas comme si elle dormait bien, de toute façon. Elle hocha de nouveau la tête. Elle avait effectivement un vague souvenir d’une histoire d’alerte à la bombe ou quelque chose du genre. Ses parents, en virée au centre ville ce jour-là, lui avaient raconté. Elle s’en souvenait car elle avait été étonnée que ses parents aient été à Akihabara, un endroit qu’ils ne fréquentaient pas ordinairement.  

Lorsqu’il finit l’anecdote, elle resta bouche bée et silencieuse pendant un instant, avant d’émettre un genre de rire derrière sa main, faisant un son qui ressemblait plus à un « pfffrrrr » moqueur que vraiment autre chose. « La honte ! » Dit elle un peu plus fort et de manière un peu plus enthousiaste qu’elle l’aurait souhaité. Elle se sentait légèrement rougir, sûrement à cause des quelques verres qu’elle avait bu. « Il s’est passé quoi après ? Vous avez eu des ennuis ? » Satoshi prit une cosse d’edamame et elle fit de même, les cristaux de sel craquant sous ses dents. Une fois les haricots mangés, elle pencha légèrement la tête sur le côté, ses jambes toujours orientées vers lui, touchant presque les siennes. « Comment votre collègue ne s’est il pas rendu compte qu’il avait perdu un sac ? » Elle avait toujours l’impression que les sacs des militaires étaient particulièrement lourds, et avait du mal à voir comment perdre une partie de son paquetage pourrait passer inaperçu. Son sourire se rétrécit avant de disparaître totalement pour laisser à son visage une expression légèrement mélancolique.

Comment aurait été sa vie si elle avait pris son courage à deux mains et déclaré sa flamme dix ans plus tôt ? Elle détourna le regard. « Merci d’être revenu pour Nao-chan. Je m’inquiétais pour elle. » Elle n’aborda pas le sujet comme quoi c’était elle qui avait conseillé à sa cousine de le contacter, il semblait le savoir et elle ne voulait pas lui donner une occasion de souligner l’hypocrisie dont elle avait fait preuve après qu’il soit revenu. Elle avait pensé tellement de fois à aller le voir, rattraper le temps perdu, lui dire ce qu’elle avait pensé tant de fois, et puis finalement, pour tout un tas de raisons qui avaient fait office d’excuses, elle ne l’avait pas fait, l’évitant au contraire. Peut être, après tout, que c’était la providence qui l’avait amenée dans ce bar. « Je n’ai pas d’anecdotes à raconter, j’en ai bien peur. Ma vie n’est toujours pas bien intéressante. Comme quoi, il y a des choses qui ne changent pas. » Elle aurait pu lui raconter la fois où elle s’était pris les pieds dans son siège de bureau et s’était assommée en tombant par terre pour se réveiller quelques minutes plus tard, ou bien la fois où elle s’était coupé la main elle même en saisissant son porte clé de self défense pour s’en servir contre une quelconque petite frappe qui l’avait prise pour une proie facile, mais elle doutait que ça le fasse rire, aussi elle se contenta de boire une nouvelle gorgée et de manger un nouveau trio d’edamame. À vrai dire, elle se fichait de l'heure. C'était comme si l'espace d'un instant, elle oubliait tous ses problèmes. Elle aurait pu rester comme ça, auprès de lui, pour toujours ou presque.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyVen 22 Juin 2018 - 20:50

J'éclatais de rire en franchement en la voyant enfin se dérider. Incroyable ce que je devais raconter pour qu'elle soit un peu joyeuse. Elle devait vraiment être au fond du trou. Je ne me souvenais même plus vraiment de ce qui était arrivé ensuite. Aussi, je faisais un geste de la main devant Misuzu, comme pour lui dire que ce n'etait pas vraiment important. Non en effet, ce n’était absolument pas crucial de le savoir pour l'histoire. La base suffisait.

- Il me semble que j'ai passé trois semaines a faire des tours de la ville. C'etait nul et chiant. Et je n'etais plus appelé pour les gros événements. Mais si je me souviens bien, il s'est ensuite passé un truc pour que je sois de retour en grâce. Quand au sac, vous savez, c'etait un sac de munitions. Quand on porte en permanence un équipement de quarante kilo, une perte de un ou deux, quand on est concentré sur quelque chose, des fois on ne le sent quasiment pas.

J'avais terminé mon verre, et je mangerais en arrivant chez moi. Elle recommençait. Comme il y a dix ans, elle était toujours comme ça. A dire qu'elle n’était pas intéressante. Qu'elle n'avait rien a raconter. Alors que c’était totalement faux, c’était la femme la plus forte que je connaissais. La plus intelligente aussi, la plus belle. La plus....captivante. Je ne dénigrais pas Nao-chan, loin de la, mais c'etait bien ce que je pensais en cet instant.

- Alors permettez moi de vous raconter une autre histoire. Je n'ai pas tout les détails bien sur, alors si il y a des manques, j’espère que vous me pardonnerez.


Après tout, je ne l'avais pas vécu celle la, on m'avait juste raconté. Je reprenais mon souffle un moment, avant de continuer.

- C'est l'histoire d'une jeune femme. Elle devait avoir, hum....dix neuf ans, au début ? La première fois que je l'ai rencontré, je veux dire. Et elle souriait vraiment souvent. Tout le temps. Et elle adorait manger, discuter, elle adorait la vie. C’était une personne que je respectais beaucoup. Non, c’était clairement de l'admiration. J'aurais voulu sourire a la vie comme elle. Mais j’étais bloqué dans le passé.

Je tournais la petite baguette surmonté d'une rondelle de citron qui ornait mon verre, sans y penser.

- Nos chemins se sont séparés. A force de continuer mon métier, je me suis rendu compte que je n'avais pas le monopole de la tristesse. Qu'il y avait toujours pire que soi. Alors qu'il fallait sourire, qu'il fallait écouter les autres. Et je me suis rendu compte que c'est ce que faisait cette fille. Puis je suis revenu dans cette ville.


Ça faisait déjà une éternité. Quatre longues années, ou je n'avais cessé de ressasser souvenir sur souvenir. Je jetais un coup d’œil dans sa direction.

- Cette fille avait eu vraiment un parcourt difficile, durant le laps de temps ou j'étais partis. Mais elle s’entait battu, encore et encore, sans jamais abandonner. Et cela m'a donné encore plus d'admiration pour elle. Je ne connaissais pas les tenant et aboutissement, mais je savais que je ne rencontrerais sans doute personne de plus courageuse et respectable pour le reste de ma vie.

Je reculais un peu ma chaise. Il était temps de partir. J'avais déjà trop traîné.

- Et je me suis rendu compte, que sous la carapace qu'elle s’était crée, sous cette armure qui existait comme ultime protection devant la tristesse qui menaçait de la consumer, existait toujours cette fille que j'avais connu, dix ans plus tôt.

Je lui fis un dernier sourire, et leva la main, pour effectuer un geste que je n'avais plus jamais refais durant les dix années précédentes. Un petit coup du bout du doigt contre son front, comme pour faire la paix.

- Alors Gambatte, hein ? Misuzu.


Je me levais complètement, et ajustais ma chemise histoire de cacher la crosse de mon arme de poing qui était apparut dans mon dos pendant une seconde, enfoncé dans mon pantalon. Je déposais assez de yens sur la table pour largement payer nos consommations, avant de me diriger vers la sortie. Elle avait ou j'étais de toute façon, si elle voulait me revoir. Et elle savait ou je n'etais pas, si elle voulait simplement m'oublier.
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MessageSujet: Re: not even a mask to wear [Satoshi]   not even a mask to wear [Satoshi] EmptyVen 22 Juin 2018 - 22:03


Elle l’écouta attentivement raconter la suite, mais manifestement ce n’était pas le plus important. Quarante kilos de matériel, hein ? Ça faisait beaucoup. Elle retint un sifflement admiratif. Elle savait qu’il était sportif, mais là c’était plus encore. Il termina son verre, et elle attendait à ce qu’il en commande un autre, mais il n’en fit rien. La chanson passa sur une qu’elle connaissait, Island de Jinsang, et elle prit une nouvelle gorgée de sa boisson tout en continuant à manger les edamame qui laissaient de l’humidité sur ses doigts. Il demanda son accord pour raconter une autre histoire, et elle hocha la tête. Si c’était du même genre ça serait divertissant. Elle sourit, mais son sourire s’évanouit quasiment immédiatement lorsqu’il commença à raconter. Il parlait d’elle, mais comme si… Elle ne savait pas au juste. Est-ce qu’elle avait eu peur de se déclarer sans aucune raison. Est-ce qu’il avait eu pour elle des sentiments au moins du même type que ceux qu’elle avait eu pour lui ? Son esprit tourbillonnait, sa respiration s’accélérait. Non. Ce n’était pas ça. À moins que… Mais elle se concentra surtout sur ce qu’il disait. Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, elle voulait l’interrompre avant de se mettre à pleurer.

Néanmoins, elle n’en fit rien. Pendant près de dix ans, elle avait pensé à lui. Elle avait observé le plafond, couchée entre ses draps, et pensé à lui. Même lorsqu’elle avait eu des histoires, son visage ne s’était que momentanément estompé avant de revenir de plus belle lorsque celles ci finissaient. Elle prit une inspiration, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Ses mots s’étranglaient avant qu’elle puisse les articuler. Ainsi, elle resta là bouchée bée à s’étouffer dans son silence pendant que les larmes lui montaient aux yeux. Lorsqu’il recula son siège, elle ne broncha pas. Elle avait envie de se lever et d’aller avec lui peu importe la direction, mais elle était trop sonnée par les mille et une questions qui tourbillonnaient dans sa tête. Néanmoins, lorsqu’il lui sourit, esquissant un mouvement pour partir, elle leva les yeux vers lui, juste à temps pour voir la main qui arrivait pour lui tapoter le front, en quelque sorte. Elle reconnut immédiatement ce geste sorti d’un manga. Il lui avait fait la même chose un peu plus de dix ans auparavant. Elle parvint à peine à chuchoter un « Ganbarimasu » qu’il se levait, et elle crut distinguer quelque chose dans son dos, au niveau de son bassin. Pas étonnant qu’il ait une arme, avec l’activité qu’il faisait, mais ça ne lui plaisait pas trop.

Il déposa de l’argent sur le comptoir et elle s’apprêta à refuser, mais il était déjà sur le chemin de la sortie. Elle se retourna, sauta sur pieds, esquissant un mouvement elle aussi. « Satoshi-san, » commença-t-elle, mais c’était trop tard, il était déjà parti. Cette nuit là, elle ne dormit pas, trop préoccupée par des souvenirs et des questionnements qui lui tournaient dans la tête.
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