La musique adoucit les moeurs [ PV Airi ]

Elle se demandait encore ce qu'elle faisait dans cet endroit, en plein après-midi de vacances. A la base elle était venue pour récupérer un embout de sa flute qu'elle avait oubliée au club de musique. Elle avait longuement cherché son instrument, et quand elle l'avait retrouvée, elle avait constaté qu'il n’était pas entier. Et c'est avec un soupir qu'elle avait réfléchit a toute les possibilités d'endroits ou elle avait pu le laisser. Et la salle de musique figurait en première position. Elle avait attendue le lendemain, et s’était dirigé vers Keimoo. Sa guitare sur le dos, sa flûte rangé dans la housse de cette dernière, son casque sur les oreilles.

Elle avait hésité un moment a demander a Haneko de venir avec elle, mais ne voulant pas la déranger pour une broutille, elle s’était dit qu'elle pouvait bien faire quelque chose, même si c’était ennuyeux, elle même. Et la musique l'accompagnait, en somme, le temps passerait vite. Elle avait vite rejoins l'école, et avait escaladé les marches du bâtiment ou elle devait aller, quatre a quatre, jusqu'à arriver a la porte....qui était fermé. Elle soupira en regardant si il y avait quelqu'un, et avait du rebrousser chemin en ronchonnant.

Se dirigeant vers la zone administrative, on lui avait dit que quelqu'un avait la clé, mais comme personne ne savait ou était cette personne dans l'enceinte de l'académie, elle devait attendre, ou essayer de la trouver. La jeune Masuda opta pour la première solution, et se dirigea tout naturellement vers une salle d'étude, quasiment déserte. Déserte en fait, quand elle arriva. Elle se mit a griphoner sur son cahier, des notes de musique, des paroles qui lui venaient en tête, rien de transcendant.

Elle remarqua a peine une autre fille prendre place dans la salle a son tour, perdue dans ses pensées, tapotant sur la table au rythme de la musique qu'elle écoutait. Soudainement, l'inspiration survint. C’était une chanson d'Egoist, qui passait dans ses écouteurs, une des dernières du groupe, et de la chanteuse extrêmement célèbre sur l'archipel et au dela. Elle l'avait écrite pour l'opening d'un nouvel anime de la franchise Fate. Elle ne le savait pas parce qu'elle regardait la dite franchise, mais parce qu'elle s’intéressait a toute les sorties musicales.


Elle s’arrêta un moment pour écrire une ou deux paroles, et quelques notes. Elle hocha la tete en souriant, content de ce qu'elle venait d'obtenir. Elle jeta un coup d’œil vers l'horloge, et constata qu'elle était la depuis quasiment une heure sans que personne ne soit venu la prévenir qu'on avait retrouvé la fameuse clé. Ce n’était pas grave, personne ne viendrait, probablement. Mais elle avait obtenue quelque chose de bien plus intéressant, et la musique semblait couler dans sa tete comme une source inépuisable, il fallait en profiter avant qu'elle ne se ferme.


Elle s’arrêta encore une fois en éclatant de rire, alors que sa plume ne voulait plus s’arrêter. Elle hésita même a sortir sa guitare, mais une once de bon sens lui rappela qu'elle se trouvait dans une
salle d'étude, bien qu'elle n'avait aucun souvenir du fait qu'elle n’était plus seule. Elle posa son crayon, avant de reprendre sa chanson un grand sourire sur les lèvres. Sa douce voix, dont la tonalité indiquait clairement que c’était une professionnelle, laissait sortir les paroles avec un tonus, et du poids sur les mots qui semblaient résonner entre les murs.



La derniere parole sonna alors qu'elle restait appuyé dessus. Puis elle retrouva son souffle, et passa le bras sur son front, en constatant que la fille qui etait entrée dans la salle l'a regardait. Elle lui fit un sourire, le souffle court.

Doucement, Airi avait déposée son stylo. Attendant tel une adulte patiente que l’enfant en face d’elle finisse son caprice du moment. Sans la lâcher du regard, elle la dévisagea patiemment. Oh, sa camarade avait le temps, la demoiselle, bien que pressée, lui accorderait celui dont elle aurait besoin pour qu’elle ferme une bonne fois pour toute son clapet et la laisse enfin travailler. Quand l’autre se tourna enfin vers elle, quand elle osa lui adresser sourire complice, Airi ne pu qu’ hausser un sourcil interrogateur. Un sourcil profondément méprisant.

- Et bien, j’espère que tu ne vas en remettre une couche. L’expérience a beau ne pas être déplaisante, vois-tu, j’aimerai beaucoup travailler.

De longues secondes, elle s’accrocha à son regard, et voyant que cela ne donnerait rien, replongea dans ses livres, dans ses problèmes de mathématique. Elle n’était là qu’à cause des bruits irritants dans le couloir de son internat. Les gens se croyant en vacances, s’en était presque intenable. Chaque jour, Airi revenait ici, non pas par amour de cette salle en particulier, mais bien parce qu’elle était la seule à ne pas être occupée. Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai, elle ne comptait pas les autres salles du lycée, n’ayant accès qu’à celle là. Mais ce n’était pas le problème. Le problème, c’était des hurlements dans les couloirs, des gloussements, de grandes rigolades. Des bruits précipités de gens qui courts sans y être autorisé aussi. Rien de bien folichon en perspective, seulement de quoi la mettre un peu plus sur les nerfs.

Alors, elle avait pensée pouvoir être tranquille. Finir ces problèmes pour se garder au niveau, et relire encore une fois le livre à étudier pour la rentrée. Mais elle était arrivée, cette femme au timbre mélodieux. Cela l’agaçait. Réussir à bien chanter lui donnait t’il le droit de le faire en public  De déranger des gens qui n’avaient rien demandés ? Airi l'aurait sans conteste conduite en heure de colle, si elle en avait eu le droit. Mais elle n’avait pas le pouvoir d’autant s’imposer. Elle ne pouvait que regarder, et gronder comme un pitbull affamé quand cela ne lui plaisait pas. Ce qui, en soit, n’était déjà pas si mal, compte tenu de sa personnalité un peu pourrie. Voyant l’autre ouvrir de nouveau la bouche, elle leva les yeux, des yeux bien froncés pour montrer à quel point elle était agacée.

- Je dois le demander comment pour que tu te taises ?

Puis elle replongea dans ses livres. Sans attendre une quelconque réponse de sa part. Pourquoi en attendrait-elle une d’ailleurs ? Ce n’était pas comme si sa compagne avait quelque chose de transcendant à dire. Et puis merde, ces problèmes étaient vraiment durs. Maintenant qu’elle était déconcentrée, qu’elle avait perdue le fil de ses pensées, il lui faudrait un petit temps pour s’y replonger vraiment. Cette chanteuse était une plaie. Aujourd’hui n’était clairement pas une bonne journée pour réviser.

Elle n'avait pas eu trop de soucis, au vu du regard, pour comprendre que l'autre n'avait pas particulièrement envie de l'entendre d'avantage. Elle manqua presque d'éclater de rire, mais se retint, n'ayant pas envie d'ajouter de l'huile sur le feu. Elle avait noté néanmoins que c’était un compliment qui était sortit de la bouche de ce qui semblait être une de ses aînées, pas de beaucoup cependant. Elle mit la main sur sa bouche, comme pour s'excuser, mais ne tarda pas a commencer a s'ennuyer. Elle prit bien son temps pour ranger ses affaires, et enfonça sa tete dans ses bras, la musique poussé a un volume plus élevé.

Elle résta ainsi dix bonnes minutes avant de relever la tete et de bailler un grand coup. Au moment exacte ou l'autre se tournait dans sa direction et ne lui envoyait une injonction supplémentaire. Mais comme elle n'avait rien eu l'intention de lui dire, elle lui fit de nouveau un grand sourire, sachant quand même au fond que ce qu'elle devait faire ne devait pas etre simple. Travailler avec cette concentration alors qu'elles étaient en plein milieu des vacances scolaires étaient très louable aux yeux de la jeune Masuda.

Quand l'autre se fut retourner, elle se leva en silence, un sourire en coin. Elle coupa sa musique t contourna sa table pour approcher de celle qui venait de lui dire de faire du silence. Elle eu un sourire en l'observant de plus prêt, en biais, dans son angle mort. Maintenant qu'elle la voyait de plus prêt, elle constata que c'etait une fille vraiment jolie, avec un air un peu severe, mais qui ne lui manquait pas de charme. Elle s'approcha un peu, et quand elle parvint juste a coté d'elle, elle fit sortir sa tete du dit angle mort, en faisant :

- Tu fais quoi, des maths ? Ça a l'air chiant.

Elle lui fit un sourire, son visage a peine a quelque centimètres du sien, l'observant le regard braqué dans celui de cette dernière. Si la petite ne manquait pas de charme, elle n'avait aucun tact, et sa naïveté lui donnait un air mignon qui parvenait souvent a gommer l'énervement qu'il pouvait provoquer chez ceux qui étaient a cheval sur le respect du aux aines. Elle planta chacun de ses doigts au niveau des joues d'Airi, toujours en souriant, et les remonta pour transformer son expression en un demi-sourire :

- Tu es jolie comme ça, tu devrais plus souvent utiliser cette expression.

Elle gloussa une nouvelle fois en relâchant ses doigts et recula, les mains sur les hanches face a la travailleuse, ne faisant plus de bruit, se disant que même sa présence ne l’empêchait pas de continuer a travailler, si elle ne l’embêtait pas d'avantage. Elle s'appuya contre le mur derrière elle, regardant la salle et surtout l'heure. Bientôt une heure trente et toujours pas de nouvelles de ceux qui étaient censés venir la prévenir pour les clés. Si elle devait casser un carreau, elle le ferait, mais elle ne repartirait pas  

Elle soupira en se demandant si elle ne devrait pas plutôt revenir un autre jour, ou tout simplement racheter un embout neuf. Ca ne devait pas coûter une fortune. Son prochain concert approchait, cependant, et elle ne pouvait pas ne pas avoir son instrument. Revenant au présent, elle reporta son attention sur sa camarade, et prit un air triste :

- Alors comme ça tu n'aimes pas comment je chante ? On ne me le dis pas souvent, ca me rend triste que ce soit ce que tu penses.....tu n'aimes peut etre pas la musique ?

Intérieurement, elle était bien sur amusée par la situation.

Airi ne l’avait pas vu approcher. Normal, quand on savait que l’autre avait délibérément utilisé un angle mort. Cela ne l'empêcha pourtant pas de continuer à écrire. Essayant de se concentrer en dépit du fait qu’elle était observée. Les mathématiques n’étaient pas chiantes non, elles étaient indispensables pour réussir à obtenir le diplôme de fin d’année. Un diplôme que cette idiote n’aurait certainement pas, à flâner ainsi sans penser à son avenir. L’avenir était quelque chose d’important, suffisamment effrayant pour qu’on se donne les moyens de le construire, à coups de griffes et de dents s’il le fallait. Airi tenait à la réalisation de son avenir. Plus que tout au monde, ce sujet lui tenait à coeur. Alors, quand l’autre la força à sourire, à redresser la tête hors de son cahier, elle n’ut pas le coeur à rire. Quelle était cette naïveté ? Non, cette nouvelle stupidité ?  

La demoiselle ne sourit pas. Au contraire, elle continua de froncer les sourcils, alors même que sa bouche continuait de s’étirer dans une grimace qu’elle jugerait certainement grotesque, si on lui donnait le loisir de se contempler dans un miroir. Cette enfant n’avait aucun respect, s’en aurait été presque effrayant, si Airi n’avait pas déjà rempli son quota de faiblesse avec la nourriture, les ragots et sa mappemonde. Jugeant que l’exercice avait assez duré, la brune eut un mouvement de mâchoire. Une façon agressive de lui montrer qu’elle n’était pas prête à se laisser marcher sur les pieds. Ses dents se refermants sur du vide, elle constata alors que l’autre venait de se reculer. Pile au moment où elle allait faire mouche. Ce n’était clairement pas de chance. Haussant les épaules en entendant le gloussement, elle se replongea dans ses livres.

- Alors comme ça tu n'aimes pas comment je chante ? On ne me le dis pas souvent, ca me rend triste que ce soit ce que tu penses.....tu n'aimes peut être pas la musique ?

Cette jeune fille était agaçante. Vraiment frustrante. Airi n’avait qu’une envie, qu’on la laisse tranquille. Mais pour une raison qu’elle ignorait, l’autre était décidée à lui faire la conversation. Pourquoi ? Pourquoi devait-elle absolument penser qu’elles pouvaient paisiblement converser ? Était-elle attardée pour ne pas se rendre compte qu’elle dérangeait. Pourtant, Airi ne léssinait pas sur les petits soupirs. Elle avait même roulé des yeux pendant qu’on lui tirait les joues, à l’instant. N’y avait-il pas de signaux plus explicites ? Visiblement non. Il lui faudrait répondre, pour mettre les choses au clair, et bien se faire comprendre. Cette perspective l’agaçait déjà de base, elle espérait secrètement que l’autre n’y trouverait rien à redire, au risque d’avoir une conversation. Et si la brune voulait bien quelque chose, c’était de ne pas en avoir avec elle. Les conversations, surtout quand elles devaient être argumentées étaient agaçantes.

- J’ai dis que l’expérience n’était pas déplaisante. Dans un autre contexte, si tu étais chez toi et que je pouvais ne pas t’entendre pendant mes révisions par exemple, il se peut que je finirai par apprécier ta musique.

Une phrase alambiquée pour lui demander de ne pas rester. Avait-elle été claire ? Airi avait peur que non. Elle lui avait sans doute donnée de faux espoirs, l’espérance qu’elle attendait une réponse pour mieux l’écraser dans ce débat aussi steril qu’inutile. Mais ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle, elle vo
ulait réviser ses mathématiques, et profiter du fait d’avoir dans cette salle, un tant soit peu de tranquillité. Alors, pour la énième fois, elle remonta le nez de ses cahiers, tournant un peu sa tête sur la gauche, elle parla, presque blasée.

- Ecoutes … j’ai pas envie de te connaître. T’as l’air gentille comme fille, mais j’ai vraiment pas envie d’avoir cette conversation.

Lui faisant face, elle continuait de sourire malgré le manque évident d'interet qu'on lui portait. Intérieurement, elle était scandalisé devant quelqu'un qui, en période de vacances, travaillait avec autant de concentration. Oh, les vacances ne sont pas la pour ça, sinon elles n'existeraient pas. C'est logique. Elle ne dit rien, se contentant de la regarder en souriant. On dit souvent que son sourire rendait les situations beaucoup moins énervante, faisant disparaître la crispation. Et de fait, elle l'entend lui répéter que cela ne l'a pas déranger de l'entendre, juste que ce n’était pas le bon moment. Intérieurement, elle comprend ça, et se dit qu'elle s'est sans doute un peu trop emporté dans la candeur. Un peu de sérieux ne fait pas de mal, de temps en temps.

- Tu peux être adorable finalement, malgré ton air ronchon, taquine telle son aînée en faisant de nouveau un pas en avant.

Ce n’était pas ça qu'elle avait dit, mais Ayame préféra sans doute le comprendre comme ça. Après tout, qui avait envie de s'autoflageler continuellement. Au lieu de ça, elle ignora totalement la deuxième phrase, revenant prêt de la jeune fille. Elle prit place en silence a coté d'elle, observant le cahier. Ce n’était pas des maths qu'elle avait déjà fait. Elle n’était de toute façon pas très forte dans cette matière. Enfin, elle parvenait a atteindre les quinze de moyenne, ce qui était loin des meilleurs, et ça en travaillant vraiment. Elle aurait facilement ses examens, mais ne ferait plus jamais cette matière de sa vie en études supérieurs.

- C'est quand même admirable cette façon que tu as de travailler. Ça me donne envie de t'aider. Aller, laisse moi t'aider !

Le genre de phrase négative que l'autre semblait avoir comme talent de dire passaient totalement au dessus de la jeune Masuda, qui se complaisait dans l'écoute des choses agréables a son oreille. Et dans cette histoire, elle était persuadé de pouvoir aider sa nouvelle camarade a achever ses problèmes. Elle fronçait les sourcils en lisant l'énoncé au dessus de son épaule. Sans y penser, des paroles impossibles a comprendre a cause du fait qu'elle les fredonnait a peine, sortait d'entre ses lèvres, sa fâcheuse habitude de chanter en tout circonstance.

Elle se demanda si le niveau en quatrième année était de ce type la, ou si Airi faisait simplement des exercices plus avancées. Elle n'avait prétendue être forte, mais avait quand même son ego, et être face a un énoncé dont elle ne comprenait rien lui donnait une sensation désagréable d’échec. Si elle oublierait sans doute cet exercice en sortant de la salle, actuellement, elle se creusait les méninges pour pouvoir l'aider au moins un minimum a résoudre l'exercice. Cela dura cinq minutes, le temps qu'elle laisse tomber sa tête en arrière :

- Impossible, j'abandonne, c'est pas de mon niveau, sort de cette pièce, tu vas devenir aussi folle que ton manque de sourire. Il fait beau dehors en plus.

Elle se lève a nouveau et revient devant Airi, en croisant les bras sur son buste. Pourquoi elle reste la au lieu de profiter de cette période de l'année ? Elle fera quoi cet hiver si en plein été elle est la ? Elle soupire. Elle même devrait être en train de jouer de la guitare dehors, ou de chercher une source d'inspiration pour son prochain concert qui arrive sans tarder. Elle se demande un moment si elle ne ferait pas mieux de retourner voir si les clés sont retrouvés. Elle récupère sa guitare, mais avant de sortir, malgré le manque réaction de sa camarade, elle tente encore une dernière chose :

- Tu sais, je connais bien Yoshida-sensei, c'est mon professeur principal. Enfin, tu dois le connaître aussi. Bref, tu devrais lui demander des conseils, il serait vraiment content de t'aider.

Elle lui sourit, en espérant qu'elle n'ai pas une trop mauvaise image d'elle, aprés ce petit jeu qu'elle lui a fait subir, et se prépare a quitter la salle.