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 Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]

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Hisaka Rika
♣ Université - 3ème année
Hisaka Rika


Genre : Masculin Poissons Rat Age : 28
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
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MessageSujet: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyVen 14 Juil 2017 - 23:12


Décembre 2016

Ce n’est pas comme un jeu de rôle textuel, je ne trouverai pas l’inspiration en regardant les flocons s’entasser les uns par-dessus les autres depuis la fenêtre. Je pousse un long soupir avant de revenir vers ma chaise pour effacer les caractères dans le champ de texte virtuel. Une tentative de plus ou de moins, me dis-je en tapotant nerveusement mes doigts sur mon bureau. Qu’est-ce qui n’allait pas cette fois ? Je n’étais pas en train de reculer devant ma requête comme lorsque je suis rentré des cours. Le blocage était ailleurs : la formulation ne me convenait pas. Je pose mes iris bruns sur la partie inférieure-droite de mon écran, elle indique 22h14. Et dire que j’ai commencé à m’y mettre sérieusement vers 20h, juste après le repas. J’étire mon corps de toute sa longueur pour attraper ma bouteille d’eau afin de m’hydrater avant de revenir au combat. Je fais craquer mes doigts. C’est parti. Mon cerveau fait un mélange de tout ce que j’ai pu écrire précédemment, les fautes de frappes dues à la fatigue en plus et après dix minutes d’efforts considérables, je m’arrêter de taper sur les touches de mon clavier. L’espace qui constitue ma chambre redevient alors silencieux, presque oppressant au moment de la relecture. Je corrige quelques accords par-ci, par-là, prends un peu de recul et recommence tout depuis le début.

Il me faudra cinq essais de plus pour arriver à un résultat satisfaisant. Je fais plusieurs relectures et si certaines tournures auraient pu être améliorées, le fond et la politesse sont là. Il ne me reste plus qu’à mettre un titre et cliquer sur le bouton « Envoyer » et on en parlera plus…Vaste blague. Je le sais, ce n’est que le début. Il n’y a plus de place pour l’hésitation, même si ma main tremblante posée sur ma souris d’ordinateur me dit le contraire. Qu’est-ce que je pourrais bien mettre comme objet ? « Entretien pour réorientation » ? Je suppose que ça a le mérite d’être clair. Mes doigts font le reste du travail. Et sans plus de délai, la messagerie m’informe que mon mail a bien été envoyé. Je n’ai jamais été doué pour communiquer avec les autres. Et la communication écrite ne fait pas exception à la règle. Aussitôt, j’éteins l’écran et me jette sur mon lit pour passer la tête sous un oreiller. Si je n’avais pas été vidé de mon énergie par cette tache ingrate, j’aurais probablement étouffé un hurlement dans ce même coussin, mais soit.


Objet : Entretien pour réorientation
Destinataire : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Expéditeur : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Cc :
Message : Bonjour,
Je vous contacte car je souhaite prendre un rendez-vous avec un responsable administratif afin de me réorienter dès le mois de Janvier. Actuellement étudiant en 2ème année à l’université de Keimoo dans le cursus Sciences, je ne manifeste plus le même engouement pour la discipline qu’au moment de mon inscription. Passionné par les nouvelles technologies, je souhaiterais me rediriger vers la filière ingénierie pour ensuite me spécialiser dans la réalité virtuelle et les jeux vidéo.

Bien cordialement,
RIKA HISAKA


(…)

Plusieurs jours se sont écoulés depuis l’envoi du mail et j’ai, entre temps, reçu une réponse de la part du directeur-adjoint de l’académie qui m’a accordé un entretien. Un certain Yui Valentine si j’en crois son adresse mail. Si cela ne me stressait pas en premier lieu car la date du rendez-vous avait été fixée une semaine après la réception du mail, je ne peux pas en dire autant à moins de dix minutes de l’heure convenue. Debout, droit comme un i, dans le couloir du pavillon administratif, j’attends que l’on vienne me chercher, la gorge nouée et le cœur battant la chamade. J’ai déjà vécu une situation similaire et même si je m’en rappelle à peine, quinze ans plus tard, je me dis que le petit garçon que j’étais devait être bien angoissé de ne plus retrouver sa mère dans le magasin, et de se faire appeler à la caisse où j’ai dû l’attendre par-dessus le marché. Et voilà que je replonge dans les vieilles histoires stupides. Je ne pourrais pas faire quelque chose de plus productif à la place ? Comme vérifier que ma cravate est bien droite – j’ai mis plus d’une heure à la nouer correctement ce matin alors j’espère bien qu’elle a tenu le coup.

Une porte s’ouvre à la volée, un étudiant sort, la tension monte, mais ce n’est pas le bon bureau. Je finis par m’asseoir sur l’un des sièges en cuir. Dommage qu’il n’y ait pas de magazine comme dans les salles d’attente. J’aurais au moins pu détourner mon attention quelques secondes. De quoi ai-je l’air ? D’un pauvre type avec un faux sourire tremblant qui ne tient pas en place à cause de l’excitation ? On se calme. Ca fait déjà vingt ans que c’est le cas et je n’en suis pas encore mort. Par contre, je sens bien l’ulcère arriver.

Je jette un rapide coup d’œil en direction de l’horloge accrochée au dessus du panneau d’informations. Dans trente secondes, il sera en retard. Je fais le décompte dans ma tête en suivant l’aiguille des secondes du regard. Dix…Neuf…Huit…Sept…Six…La porte du bureau du directeur-adjoint s’ouvre. Je fais un bond en avant pour me lever et avancer avec une démarche très mécanique vers l’endroit du rendez-vous. C’est un homme d’une trentaine ou quarantaine d’années aux cheveux poivre-sel qui m’accueille. Il dégage une aura assez mystérieuse et je ne saurais vraiment dire quelle impression il me fait. Toujours est-il que je ne suis pas là pour le juger, mais bien pour parler de la vaste plaisanterie qu’est mon avenir. Revenu sur terre, je m’incline respectueusement.

« Bonjour Monsieur. Je suis Hisaka Rika et je viens pour…l’entretien concernant mon changement de filière. »

Lui dis-je, la tête toujours baissée. Je me redresse quelques secondes plus tard comme le veut la politesse, mais j’évite consciencieusement de le regarder dans les yeux pour le moment, encore trop intimidé pour ça. Je profite d’un court instant où il me tourne le dos pour laisser s’échapper le souffle que je retiens depuis que la porte de son bureau s’est ouverte.



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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyMar 18 Juil 2017 - 1:29

Il y a un flottement d'hésitation et l'homme s'écarte de l'entrée pour laisser passer l'étudiant. Quinze heures, comme prévu. Mais l'homme au cheveux poivre sel enfile sa veste et délaissant le jeune homme sur le seuil de la porte, il s'en va non sans l'avoir brièvement salué.

-Entrez, entrez, fait alors une autre voix à l'intérieur.

Yui se lève pour accueillir l'étudiant au pas de la porte. Il l'étudie rapidement et lui indique le fauteuil en face de son bureau, impeccablement rangé à part quelque piles de documents sur son bureau. Il n'y a pas vraiment de décorations personnalisées dans sa salle, juste le minimum nécessaire pour travailler. Avec un quart d'heure de retard, sa séance avec le psychologue ne lui permet pas de faire la transition d'un sujet à l'autre. Au moins aura-t-il étudié en diagonal le livret scolaire de Rika et son assistante lui aura rappelé ce matin, tous les rendez vous planifiés de la journée. Validation d'un nouveau cursus, admission d'un nouvel élève,  budget semestriel du club de sport. Et puis le rendez vous du psy.

Il avait finalement fallut s'y résoudre.

Valentine voulait remédier à ses lubies étranges depuis son accident, remédier à un imaginaire que personne d'autre ne semblait connaître à part Cammy Logan, -qui d'ailleurs était introuvable au bataillon. Il tournait en rond en ruminant des souvenirs effacés et un passé que tout le monde lui connaissait à part lui même. Avec un pli soucieux sur le front qui se dissipe à l'arrivée de l'élève, il se dirige vers ce dernier pour le saluer et refermer la porte derrière. Clac.

-Comment allez vous Monsieur Rika? Je pense que je ne vous ai jamais encore vu.

Effectivement c'est une tête qui ne lui rappelle rien.
Se rappeler, se souvenir, ...ironie de son propre sort.

Rika Hisaka. Il est arrivé là, présentable quoiqu'un peu tendu. Yui est obligé de lever les yeux. Pourtant ca ne lui arrive pas souvent, ici.

-Prenez place, je vous en prie. Je vous sers un thé? Un café ? Ou de l'eau.

Il y a des gâteaux sur le coin de son bureau à l'intention de ses visiteurs. Se vanter de les avoir fait est un mensonge mais personne n'a osé en prendre encore. Les sablés de la Princesse étaient pourtant quelque chose; on ne pouvait que les aimer. Surtout quand on savait qu'il fallait qu'elle vende des gâteaux autant qu'elle décimait ses ensembles à thé. Le bruit de la porcelaine étalée au sol, c'était le quotidien du Salon; sans ces tintements, il manquerait désormais quelque chose (...) Valentine en avait pris quelques uns de côté pour les ramener à l'académie et aussi parce que voir ces sablés lui rappelaient quelque part le Salon. Or Valentine vivait dans la hantise d'oublier autre chose, depuis. Il note scrupuleusement tout ce qu'il doit retenir, s'impose des notes par ci et par là, et se lance des exercices de mémoire. Son teint est maladivement blafard, émacié, les cernes marquées par des sommeils trop nerveux et irréguliers. Monsieur Valentine, si on le connaissait, a une piètre mine et pourtant il y a ce calme plat, serein, comme si jamais rien ne s'était passé et comme si rien ne pouvait se passer. Il soupire. Son regard reste perçant, sa chemise retroussée de trois quart. Avoir les poignets couverts, ça l'agace assez vite, il doit autrement jouer toute la journée avec les boutons de ses manchettes.

Valentine n'aime pas les tiques.
Aussi supprimera-t-il ce dernier en rabattant les manches de sa chemise claire. Le col droit, impeccablement repassée. Aujourd'hui pas de cravate, et puis il a oublié sa veste à la maison. Il vient s'assoir en face du jeune homme et sort un énième bloc note. Son assistante a prévu un autre refuel de ces petits cahiers parce que le directeur adjoint en fait une surconsommation. Un jour, elle a même vue une radio de cerveau en unique poster sur le mur de son bureau. Le directeur adjoint, il est des fois un peu étrange.

Elle n'a rien dit.

Il n'y a pas vraiment d'introduction dans ce rendez vous. Valentine a compris de quoi parler.

-Un changement de filière, n'est ce pas. J'ai étudié votre dossier.

Il scrute l'étudiant.
Valentine fait ça à chaque fois qu'il réfléchit et ça par contre, c'est une habitude qui ne disparaît pas. C'est dérangeant, parfois.

-Expliquez moi.

Expliquez moi pourquoi les jeux, pourquoi la virtualité.
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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyMer 19 Juil 2017 - 18:14

La tension monte d’un cran, ou peut-être dix, au moment où la porte s’ouvre. Naturellement, je m’incline et me présente devant la première personne que je croise au bureau, ne doutant pas une seule seconde que cet homme aux cheveux poivre-sel ne puisse pas être le directeur-adjoint. En quatre ans et demi de scolarité à Keimoo, il faut dire que j’ai rarement eu affaire à l’administration et en dehors du rendez-vous obligatoire d’orientation à la fin du lycée, je n’ai presque pas mis les pieds dans cette zone du campus.

Et c’est ainsi que l’homme que je prenais pour M.Valentine s’en alla juste après m’avoir rendu mes salutations. Je reste un moment confus à l’embrasure de la porte, m’interrogeant sur la scène à laquelle je viens d’assister. N’avions-nous pas un rendez-vous ? C’est à l’instant où une autre voix à l’intérieur du bureau m’invite à entrer que je réalise mon erreur. Je sens une vague de chaleur envahir mon corps ainsi des picotements désagréables sur mes joues. On peut dire que l’entretien commence mal.

On vient m’accueillir alors que je suis encore sous le choc de la révélation. Mes jambes avancent lentement vers l’endroit qu’on me demande de rejoindre. J’ai l’impression que mes hanches sont de vieux rouages complètement rouillés. Et je n’ai encore que vingt ans. J’essaie de me détendre, mais chaque mouvement me rappelle que mon estomac est complètement noué et que j’ai la gorge sèche. Est-ce que ma cravate est droite ? Ma chemise bien boutonnée ? Ma veste n’a pas de tâche au moins ? Tous ces détails s’accumulent dans ma petite tête et je regrette soudainement que l’homme n’ait pas été en retard pour que je puisse apporter des réponses à ces questions. J’ai beau essayer, je n’arrive pas à m’enlever de la tête le pressentiment que le pire rester à venir. Ironie du sort, il me demande comment je vais. « Mal » serait la réponse la plus sincère, mais probablement pas la plus adaptée. Nous ne nous sommes encore jamais rencontrés, me dit-il. Je hoche la tête avec difficultés. Même ma nuque a décidé de faire la grève.

« Je vais bien. Et effectivement, c’est la première fois que je viens ici. »

Je jette un rapide coup d’œil autour de moi pour m’approprier l’environnement. On ne sait jamais, j’aurais peut-être besoin de trouver une sortie de secours si ça se passe vraiment mal. Blague à part, c’est un bureau assez sobre, pas de fioritures ou de décoration très personnelle. De ce que j’ai vu, tout a l’air très organisé, carré, professionnel. A l’image de son col de chemise parfaitement droit, Yui Valentine semble être un homme perfectionniste. J’imagine qu’il faut être méthodique quand on gère un lycée et une université.

Mon interlocuteur m’invite à prendre place dans le fauteuil et je m’exécute volontiers. La pression sur mes jambes commençait à me peser, c’est comme si la gravité était devenue plus forte depuis que j’avais posé le pied dans cet endroit. Qui sait, peut-être sommes-nous sur une autre planète ?

« Je prendrais bien de l’eau, merci. »

C’est la première fois que j’ose répondre positivement à cette question – posée uniquement par courtoisie, ne nous voilons pas la face - venant de la part d’un membre du personnel. D’habitude, je me contente de refuser poliment pour en finir au plus vite, mais cette fois je pense que c’est une question de survie. Si je ne m’hydrate pas dans les minutes à venir, je pourrais faire un coup de chaleur. Devant moi, le verre d’eau se remplit et à peine l’a-t-il posé devant moi que je le remercie pour la deuxième fois d’affilée. Après un peu d’attente, je peux enfin boire. Je réprime un soupir de soulagement et me redresse sur mon fauteuil. D’après ma sœur, il faut que je montre que je suis déterminé, que je n’ai pas pris cette décision au hasard, et cela passe – semble-t-il – beaucoup par le langage corporel.

Les secondes deviennent des heures quand je n’ai rien d’autre à faire que surveiller les mouvements de M.Valentine qui a l’air très préoccupé par, j’espère, autre chose que mon dossier scolaire. Ainsi, aucun mot ne franchit la barrière de mes lèvres tant qu’il ne me sollicite pas. Et ce n’est qu’après avoir attrapé un bloc-notes que ce moment arrive. Il récapitule rapidement la situation non sans me regarder avec insistance. Le malaise persiste. Je bois une autre gorgée d’eau. Il me demande de lui expliquer ma requête de changement de filière. Cet homme aux cheveux blancs, c’est comme s’il cherchait à lire la partie immergée de moi-même rien qu’en m’observant. Et je dois dire que même si je ne crois pas au mentalisme, je ne suis pas spécialement à l’aise avec ça. Le dos droit, les jambes tendues, je réponds à la question que j’attendais depuis le début de l’entretien. Cependant, au moment où je dois prendre la parole…

« Je ne me sens plus à l’aise dans ma filière actuelle. »

Malheureusement, comme souvent en situation de stress, j’ai tant attendu que j’ai fini par oublier mes arguments. Je suis désolé Yuuko, tu as pris de ton temps pour répéter avec moi au téléphone et au final, tout ce travail aura été vain. Je blêmis au point de prendre la même teinte que les cheveux du directeur-adjoint. Il va falloir improviser.

« J’ai commencé à apprendre le code tout seul quand j’étais au lycée. Je n’ai jamais été jusqu’à créer mon propre jeu, mais c’est quelque chose qui me plairait bien…je pense. C’est quelque chose que j’ai toujours aimé. »

J’adresse un sourire tremblant à mon interlocuteur, à moitié convaincu par moi-même. Je suis mal. Souviens-toi, Hisaka. Qu’est-ce que tu avais trouvé lors de tes recherches sur internet ?

« Et puis c’est un secteur en pleine expansion, j’ai-j’ai envie de tenter ma chance. »

Mes pensées sont tout sauf ordonnées. Des bribes du discours que j’avais préparé me reviennent à l’esprit, mais elles sont toutes trop vagues pour que je puisse en faire des phrases. Je bois. Finir par un « Voilà » après m’être interrompu plusieurs secondes me semble être plutôt mauvais alors je préfère ne rien dire du tout. Tout à coup, j’ai l’impression d’être dans le fauteuil le plus inconfortable jamais conçus, ma cravate me gêne et ma chemise me serre comme jamais.
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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptySam 22 Juil 2017 - 9:20

Valentine fixe calmement l'élève. Le rituel du thé-café qui vient du Salon semble ancré dans ses manières, comme s'il servait un hôte, peu importe le lieu. Le verre se vide d'emblée et Yui le remplit, tranquillement, tout en écoutant silencieusement le jeune homme en face de lui. Même le bruit de l'eau qui se déverse dans le verre a une sonorité étrange dans la salle. C'aurait presque pu résonner. En attendant, les phrases s'entre-coupent d'elles même, et la tension se fait palpable.

Tenter sa chance, donc.

Yui a soudain balayé l'air de la main. On reprend.

-Dites moi plutôt, changeons de sujet un instant Hisaka. Si il y avait la semaine prochaine des vacances, vous partez où en vacances et pour combien de temps ?

La semaine prochaine, le salon ne fermerait pas, fidèle dans le temps, et Yui Valentine serait au Salon. Le service resterait continu, sans créer de brèche dans le temps. Valentine, ça lui donnerait un prétexte pour garder l'esprit constamment occupé. Sur ce brusque changement de sujet, le directeur adjoint se laisse aller en arrière, le dos bien posé contre le dossier.  

-Oui, les vacances, dites m'en plus. Les études c'est bien mais les vacances, elles le sont aussi.

L'étudiant en face de lui est sur le point de lui clamser dans son bureau alors le sujet doit lui être vraisemblablement épineux. Changement de filière, demande-t-il dans son mail. Des réflexions déconnectées l'une de l'autre dans l'esprit de Valentine. La porte de son appart qu'il a oublié de fermer. La réorientation. Le dossier d'un redoublant. Il se recentre.

-Allons monsieur Rika. Il n'est ni question de vie ou de mort, ne prenez pas cela autant au sérieux. C'est l'académie qui vous mine autant ?

Valentine se demande la dernière fois qu'il a eu à faire à un étudiant autant angoissé. De manière générale il ne reçoit pas beaucoup d'élèves qui cherchent à changer de cap. Suivant docilement le train de leurs études, c'est après mûre réflexion qu'on en vient à un changement tel. Or au vu de son dossier, l'étudiant Hisaka Rika est un profil à priori assidu. Il a parlé de ne plus être à l'aise dans ses études actuelles, Valentine note. Enseignement de mauvaise qualité ? Problème de locaux ? Programme pas adapté? Le directeur adjoint à posé les coudes sur ses accoudoirs et croisé ses mains pour poser le menton dessus.
Il faudrait prendre de nouvelles mesures, il faudrait en discuter avec les professeurs. Une autre action dans sa to-do list.

-Vous voulez un sablé fait par la Princesse?

D'ailleurs il leur faudrait un nom à ces sablés pour mieux les mettre en avant. Il demanderait à Féa d'en inventer un.
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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyLun 24 Juil 2017 - 1:27

Quel cruel manque d’ambition, répète sans cesse une voix dans ma tête alors que je tente de ne pas céder à une crise de panique devant le membre du personnel administratif de l’académie. Le dos droit, les jambes serrées, j’attends le verdict de l’homme qui me fait face. Si j’étais mon propre interlocuteur, je dirais que j’ai été tout sauf convaincant et je me refuserais probablement le changement de filière, invoquant l’absence de sérieux dans la démarche, le manque de préparation pour un sujet aussi capital que l’orientation. Je prends une grande inspiration. Tant pis.

M.Valentine se met soudainement à brasser l’air pour une raison que j’ignore – et qui restera probablement secrète pour l’éternité – et bien que je ne comprenne pas son geste, je ne réagis pas et me contente de l’observer en silence. C’est lui qui prend l’initiative de relancer le dialogue après ces quelques instants de silence gênants, il relance la discussion, mais change totalement de sujet. Des vacances ? Je prends un air interdit et le dévisage en cherchant le rapport avec mon changement de filière. Pourquoi est-ce qu’il me demande tout à coup où est-ce que j’ai envie de partir en vacances ? J’hésite à trouver la question absurde ou au contraire géniale – ça a au moins le mérite de focaliser mon attention sur autre chose après tout. Toujours est-il que c’est lui qui a mon dossier entre les mains et j’aurais beau m’offusquer de ce revirement, il est celui qui détient le pouvoir.

Je me mets alors à réfléchir, mais aussi à paniquer…un petit peu. Est-ce une sorte de test indirect ? Je ne sais pas pourquoi, mais je me remets à penser à cet article sur internet qui disait que parfois, lors des entretiens d’embauche, les recruteurs peuvent poser une question qui semble innocente, mais qui déterminerait le profil de leur interlocuteur. Pourtant j’ai beau retourner la question dans tous les sens possibles, je ne vois pas en quoi savoir où est-ce que je partirais et combien de temps lui donnera plus d’indications sur ma personnalité. Alors tant qu’à faire…

« Je pense que j’irais chez ma sœur. C’est bientôt Noël et elle vient d’emménager dans son propre appartement. »

Maintenant concernant le temps que je prendrais chez elle...Pas trop longtemps car je ne veux pas m’imposer chez elle, mais j’aimerais quand même profiter de son retour au Japon pendant plus que quelques jours à peine, et qui sait combien de temps elle y restera avant de s’envoler vers d’autres pays si elle est contactée pour un projet.

« Pour la durée, je pense que 10 jours feraient l’affaire. »

Voilà. Je ne sais pas ce qu’il tirera de ces informations, mais si ça peut l’aider, je pense avoir répondu assez spontanément. Je n’ai jamais été en dehors des frontières du pays et contrairement à mon aîné, l’inconnu ne m’attire pas plus que ça. J’aurais pu choisir l’Europe et particulièrement la France étant donné que l’on m’a imposé l’apprentissage de la langue au lycée, mais curieusement, l’habitat de ma sœur me semble plus important que la tour Eiffel. Et puis, ai-je vraiment envie de vérifier le cliché du Parisien pressé, de mauvaise humeur ? Je me retiens de soupirer, mais on dirait que mon visage laisse transparaître plus de choses que je ne le voudrais. M.Valentine me demande même si c’est l’académie qui me tracasse autant.

« J-je dois avouer que le fait de ne plus me retrouver dans ma filière actuelle pèse dans la balance. »

Comme si ma gêne n’était pas assez visible, il a fallu que je me mette à buter sur le premier mot. Enfin, peu importe, ce ne sera qu’un détail noyé parmi tous les arguments qui font que ma prestation s’approche dangereusement du niveau « Catastrophe imminente ».

Il y a bien d’autres problèmes qui ont créé ce déséquilibre dans ma vie – dont un qui s’appelle Zakuro Fea - mais c’est globalement tout ce qui concerne la scolarité. Je ne sais pas si je peux appeler ça de la peur, mais si l’on me refusait ce changement d’orientation, là, tout de suite, je ne suis pas sûr d’arriver au bout de mes études. La motivation a toujours été un problème pour moi, et me lever pour affronter les amphithéâtres remplis de têtes sans noms devient de plus en plus difficile quand même les enseignants ne parviennent plus à capter mon attention. Quelque part, pendant les cours, j’ai l’impression d’avoir la tête sous l’eau, les messages parviennent jusqu’à moi, mais sont souvent transformés en brouhaha incompréhensible.

La bulle éclate, piquée par M.Valentine qui me rappelle que je suis en entretien et non en pleine réflexion avec moi-même. L’air pensif, il me demande naturellement si je veux des biscuits. Qui est cet homme au juste ? Pour avoir vendu des friandises sur la plage l’été dernier, je peux dire que son approche ressemble à celle d’un commercial. Je veux dire, il m’a proposé à boire et maintenant à manger. Quelle est la prochaine étape ? Et puis c’est qui la princesse, un pseudonyme de pâtissière ? Je jette un rapide coup d’œil aux sablés mis à ma disposition. Ils ressemblent assez étrangement aux biscuits que m’a offerts Naoko il y a deux ans. Malgré ma boule au ventre qui refuse de s’en aller, je décide de tenter le coup en espérant qu’il y a des toilettes pas très loin. Sait-on jamais.

« Volontiers. »

J’attrape un sablé entre mes phalanges et le fais tourner plusieurs fois dans ma main avant de croquer dedans. Il est bon. Je devrais lui demander qui se cache derrière l’identité de la princesse pour lui en acheter d’autres. En deux bouchées, envolé le sablé. Il ne reste plus que des miettes sur mon pantalon. Je ne sais pas si c’est très poli de les faire tomber sur le sol devant l’occupant du bureau ? Par défaut, je m’abstiens et préfère commenter la qualité du biscuit.

« C’était bon. Merci pour le sablé. »

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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyDim 13 Aoû 2017 - 14:11

-Est ce que votre sœur a été scolarisée ici?

Rika. Bon. Yui n'a été à l'académie qu'un petit moment et n'a certainement pas connu tous les étudiants. L'approche est bien tenté mais il n'est pas certain de se rappeler une Rika parmi les dossiers qu'il a pu avoir ni d'avoir croisé une étudiante de ce nom.

A l'approche des vacances de Noël, Valentine n'a toujours pas planifié les siennes. À se laisser vivre au jour le jour, le temps passe, inexorablement. Il faudrait qu'il fasse quelque chose de sa vie. Y a t il réellement une mauvaise réponse en entretien ?

Yui observe un moment le carnet de l'étudiant posé sur sa table. Il n'a pas vraiment de raison de poser des questions hors sujet en réalité. Il ne cherche qu'à mieux comprendre le contexte du jeune homme qui se trouve en face de lui.

-Votre dossier est pourtant bon, remarque Valentine en fixant le jeune homme.

Il n'y a pas de remarque ou d'impression générale qui viennent à justifier en particulier cette demande de changement. En même temps ce n'est pas comme si on lui demandait de changer de science à études artistiques ou un tout autre domaine qui n'a plus rien avoir. Pourtant, Yui tient à comprendre le motif de ce changement. Une crise passagère ne lui suffit pas; si tous les étudiants se voyaient accorder un changement de section sur un simple coup de tête, on ne s'en sortirait plus.

-Qu'est ce que vous visiez pour commencer votre cursus en sciences?

Valentine n'a pas l'intention de s'opposer à la décision d'un élève si cette dernière est justifiée. Le succès de l'école ne repose que sur celui de ses étudiants. Beaucoup se sont demandés, à un moment, quand au bien fondé de leur choix. Vouloir dire ce qu'on veut faire plus tard à un si jeune âge relève d'un exploit. Aujourd'hui Valentine ne sait toujours pas ce qu'il veut faire de sa vie alors ce à quoi il aspire pour plus tard... never mind.

Il étire son visage d'un sourire satisfait au commentaire des sablés. Personne ne détrône les pâtisseries de Tanaka.

-Ils sont d'une étudiante d'ici, se contente-t-il de rajouter.

Un autre talent caché, d'ailleurs.
Il garde cette réflexion pour lui et se contente de feuilleter inutilement le carnet de suivi d'Hisaka Rika. Il n'est pas encore convaincu par les demi bribes que ce dernier veut bien laisser entendre et sent qu'il va devoir soit y réfléchir soit s'attarder d'avantage pour creuser le pourquoi du comment. D'ailleurs il lui faudrait voir si il allait lui accepter l'équivalence ou s'il devrait reprendre ses études depuis la première année. Au fond, Valentine se dit qu'il devrait ordonner à l'étudiant de se mettre à l'aise et poser la problématique de bout en blanc. Qui d'autre que lui même peut mieux expliquer sa situation actuelle? Mais il imagine que ce ne doit pas être si simple, au final. C'est un peu comme accepter que la voie qu'on a choisi auparavant n'est pas la bonne avant de se lancer dans une nouvelle. A l'inconnu, plus ou moins.

N'a-t-il jamais eu ce genre de décision à prendre, dans sa vie. Valentine pourrait sourire à ses jeunes années. Il est passé de médecine en psycho. Rien à voir.

La vie est trop courte pour suivre une voie unique. C'est ce que Yui Valentine pense.

-Dites moi. Vous pensez que l'enseignement est de mauvaise qualité ?

Le téléphone sonne, et le directeur adjoint laisse sonner plusieurs fois avant de s'excuser auprès de Rika et attrape le combiné.

-Je suis en rendez vous, j'ai un étudiant au bureau.

Un léger silence de l'autre côté. Valentine n'attend pas de réponse et raccroche.
Il lui faudrait parfois le don d'ubiquité. Comme si un seul n'en suffisait pas. Yui pense que si une exacte copie de lui même pouvait exister, ils ne se supporteraient sans doute pas, tous les deux plongés dans un égo disproportionné. Pensif, il revient vers Hisaka.

-Avez vous été bien intégré à l'école ? L'êtes vous aujourd'hui ?
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Hisaka Rika
♣ Université - 3ème année
Hisaka Rika


Genre : Masculin Poissons Rat Age : 28
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
Compteur 640
Multicompte(s) : Hayden Yoshida

KMO
                                   :

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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyVen 18 Aoû 2017 - 21:54

Je ne comprends pas trop en quoi discuter des vacances et de ma sœur pourrait l’aider à prendre une quelconque décision sur mon orientation, mais j’évite de trop me poser de questions et réponds. C’est tout ce qu’on me demande après tout.

« Non, ma sœur a fait tout son cursus universitaire en Europe. Histoire, puis archéologie. »

Contrairement à moi, mon aînée était décidée sur sa carrière dès sa sortie du lycée. Bien sûr, il lui  a fallu beaucoup travailler et je sais qu’il lui arrivait de se sentir seule, parfois, sur l’autre continent. Mais quand même, elle a réussi et a trouvé un emploi au Japon, dans une équipe de recherche. Et malgré tout, elle a su rester modeste et m’encourager quand je lui ai parlé de ma décision de demander un changement de filière. Un faible sourire s’étend sur les lèvres. Qu’est-ce que je peux faire à côté de ça ?

« Votre dossier est pourtant bon. »

Me fait remarquer mon interlocuteur en consultant mon livret scolaire. Il est vrai que j’ai obtenu des notes plutôt satisfaisantes à ma 1ère année, malgré les complications. Mais qu’ai-je à lui dire ? Que les résultats scolaires, c’est à peu près tout ce que j’ai ? Que même si je n’aime pas vraiment ce que je fais, je n’ai rien d’autre à faire que d’étudier une fois chez moi ? Je cherche une réponse alternative, mais je n’en trouve pas. Par chance, ou pas, M.Valentine reprend les devants de l’entretien. Il me demande ce que j’attendais du cursus en sciences générales. La vérité n’est pas très reluisante, mais je n’ai pas spécialement envie de mentir à cet homme.

« En sortant du lycée, je ne savais pas vraiment quoi faire et j’ai regardé là où j’avais les meilleures notes. J’ai pensé que les sciences générales ça serait bien. Le domaine de la recherche m’intéressait, et j’avais le sentiment naïf que je finirais par y trouver mon compte en me spécialisant. »

Depuis le début de mes études, j’avais toujours été assez indifférent. Il y a des choses que j’aimais bien faire, comme les maths, et le reste qui me plaisait sans plus, mais où j’étais bon sans trop faire d’efforts. Seulement, au bout de la deuxième année à me traîner en cours sans passion, je me dis que six ans de plus, ça sera sans doute trop pour moi. J’ai donc fait l’inventaire de ce que je faisais en dehors de mes devoirs : surfer sur internet, rédiger mon blog, créer du code en open-source, jouer aux jeux-vidéos. Jusqu’à présent, je n’avais jamais songé à faire carrière dans les nouvelles technologies. En général, ce n’est pas vraiment pris au sérieux. « Ce n’est qu’un jeu. » disent beaucoup d’adultes. Mais moi, c’est la seule chose que je connais.

Le proviseur-adjoint me propose un sablé que j’accepte volontiers. La forme, le goût, ils me rappellent ceux que Naoko m’avait offerts un jour, pour une occasion ou une autre. Et ils sont probablement de son œuvre, en vue de la remarque que fait mon interlocuteur. Quelque part, le simple fait de savoir qu’ils me sont familiers suffisent à me donner un peu plus de courage.

« En fait, la recherche, ça m’intéresse toujours. Le fond ne change pas, la forme un peu plus. »

Je tente tant bien que mal de ne pas le regarder trop souvent. Je remarque cela m’évite de bégayer et de perdre mes moyens. Un jour, il faudra que je fasse quelque chose pour ça. D’autant plus que le métier de chercheur est souvent associé à celui d’enseignant à l’université. Un frisson me parcourt l’échine. Bon, on prendra les étapes les unes après les autres. Pour le moment, ma réorientation n’est pas encore décidée. Installé sur son fauteuil, M.Valentine continue de prendre des notes et de réfléchir. Il commence par me poser des questions sur la qualité de l’enseignement avant d’être interrompu par une sonnerie de téléphone. Je reste silencieux alors qu’il me présente des excuses. Il finit par décrocher pour raccrocher aussitôt. Je peux ‘’enfin’’ répondre. Au moins, la réponse a eu le temps de mûrir dans ma tête avant que j’ouvre la bouche.

« Eh bien, non. Je trouve que les intervenants sont plutôt bien, mais… »

Un sentiment d’hésitation s’empare de moi. Est-ce que je dois vraiment aller au bout de ma pensée ? Après tout, je suis venu pour demander une faveur, pas pour faire un bilan des enseignements dispensés par l’académie.

« En fait, certains cours sont redondants. D’un semestre à l’autre, on revoit les mêmes choses en CM. Du coup, ça a tendance à favoriser le décrochage. »

Voilà, c’est dit. Je n’ai plus beaucoup de souffle après avoir débité ça à une vitesse assez impressionnante, mais j’ai été honnête. D’un côté, je me sens fier d’avoir été honnête envers moi-même et envers lui. De l’autre, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’était inapproprié. « Il y a des choses qui ne se disent pas. » ai-je appris tout au long de ma vie. Pour palier la montée de température due à la gêne, je bois une gorgée d’eau…que je manque de recracher à la question qui suit. Bien intégré…c’est vite dit. Enfin, je suppose que je ne vais pas lui faire le récapitulatif de ma morne vie à Keimoo.

« Euh… Disons que c’est compliqué de trouver sa place dans un amphi… »
Pour ne pas dire que j’ai atteint un niveau de solitude approchant celui d’un moine en exil pour méditation. Je finis par me reprendre, pour éviter qu’il n’approfondisse le sujet. Ce n’est pas forcément de la faute de l’établissement si je n’ai pas su nouer beaucoup de liens avec les autres. Je retiens un soupir, c’est vraiment long pour un entretien de réorientation. Heureusement que je tient assez à ce projet pour ne pas abandonner maintenant et lui demander de laisser tomber.

« Mais j’ai encore des contacts des années précédentes, donc ça va. »

A savoir…Naoko, qui est ma colocataire donc c’est difficile de ne pas la voir. Satoshi à qui j’envoie des SMS une fois par moi. Et voilà. Je crois qu’on a fait le tour de mon cercle social. Ah, mes parents et ma soeur, ça compte ?
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MessageSujet: Re: Une question d'avenir 2.0 [PV Yui]   Une question d'avenir 2.0 [PV Yui] EmptyDim 27 Aoû 2017 - 22:21

-Et bien je suppose que plutôt que décrocher il vaut mieux se réorienter quand on sait où aller. Il n'est jamais trop tard. La recherche, ...développez ?

Le fond est similaire la forme varie. Il ne raccroche pas avec le reste.

Valentine fait mine d'être prêt à noter. Il se dit en parallèle qu'il n'y a pas de véritables problèmes familiaux à priori, une scolarité honnêtement hasardeuse comme quatre-vingt dix pourcent de la population à la sortie du lycée. Pas de raisons particulières si ce n'est la volonté de l'étudiant de changer de voie. D'ailleurs Valentine ne voit pas tellement une erreur de choix dans le parcours de l'étudiant: personne ne reçoit jamais la réponse si tel ou tel choix fait est la bonne décision ou non.

Il note le point sur les enseignants et la redondance des cours en commun dans les amphis. Le directeur adjoint aime bien avoir l'avis général de tous les partis et non pas seulement ceux de ses collaborateurs, ça lui permet d'avoir une vue d'ensemble et une perception globale de la chose.

Finalement, le directeur adjoint revisse son stylo et cesse de scruter l'étudiant comme s'il voulait y percer une réponse supplémentaire. Il repose le carnet de ce dernier sur la pile des autres étudiants.

-Vous vous plaisez dans les clubs que vous avez opté j'espère. Vous allez garder les mêmes ?

Yui Valentine s'accorde un autre silence à la réponse de l'étudiant.
Avoir choisi un amphithéâtre pour se sociabiliser est un angle d'attaque singulier. La justification qui vient derrière est quelque peu vaseuse mais Valentine décide de ne pas rentrer dans la psychologie de la chose. On viendrait le voir de nouveau si nécessaire, il n'en doutait pas. En raisonnant ainsi, c'était comme attendre qu'un problème éclate pour aviser mais dans une autre perspective, monsieur Valentine n'est plus un psychologue scolaire. Il pose le stylo sur son bureau.

-Je vous accorde votre réorientation monsieur Rika. Cela dit..

Une pause. Cela dit, vous ne m'avez pas vraiment convaincu.
Il reformule.

-...quand vous faites un oral mettez y plus d'entrain et moins d'hésitations. Vous convaincriez davantage de personnes du bien fondé de votre choix. Autant mettre toutes les chances de votre côté pour convaincre votre auditeur, vous n'êtes pas mauvais après tout.

Il note sur sa feuille la décision prise et lève de nouveau le regard sur l'étudiant.

-Autre chose ?
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