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 Permanence | Haruki

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AuteurMessage
Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

KMO
                                   :

Permanence | Haruki Empty
MessageSujet: Permanence | Haruki   Permanence | Haruki EmptySam 16 Avr 2016 - 23:12

PERMANENCE


HOW MANY CYCLES UNTIL I FILL THIS HOLE


Elle me sourit souvent, lorsque je l'imagine, ramène ses cheveux hirsutes vers l'arrière en me dévoilant ses dents. Elle appuie sur les veinures pressant contre la peau de mon poignet, ses loques pendant sur ses épaules et me dévoilant ses seins. Elle me sourit, à contre-sens de mes souvenirs, élude cette expression viciée que les flammes ont figées dans mon esprit.

Elle me sourit. Et je ne peux m'empêcher de penser, encore une fois, que ce genre d'expression trancherait mieux sur mon propre visage. Elle n'est que naïveté pointillé de rébellion, que stupidité embaumée de dérision, humaine au point où son désespoir en est venu perforer ma langue. Humaine, humaine, jusqu'à me contraindre de la tuer pour lui dérober les teintes de son humanité.

Je chantais, ce soir là, et les mots qui s'extirpaient de ma gorge ne possédaient aucune identité distincte, aucun sens, simplement des lamentations mélodieuses à l'intention d'un Ciel qui s'était fissuré à l'instar de mon commandement. Le Ciel était tombé, pour me rappeler qu'il ne tomberait jamais vraiment et j'avais hurlé la nature fusicolore d'une gamine trop curieuse dans le ventre d'une vieille usine désaffecté pour me forcer à le comprendre.

Les doigts de Zakuro contre mes pommettes.

Peut-être que je n'ai jamais vraiment arrêté de chanter cette drôle de chanson, celle qui se profile sous les luminaires grésillants d'une civilisation atrophiée, celle qui s'opère contre des paumes de bleu picorées.



A SECOND CYCLE THAT CAN'T FILL THIS HOLE


Le tambour accroché à mon cou se balance au rythme des ronronnements du métro et mon regard barbouille les passagers qui osent lorgner mon accoutrement. Ils sont nombreux et de toutes les tailles, les drapeaux vivants des conurbations occupées, les échafauds constants des civilisations érigées. Mes mains sont ramenées contre mes hanches et mes jambes se balancent, tout comme le tambour, perchées sur les aiguilles de chaussures pailletées. Mes bras sont laissés à l'air libres, couverts des inepties réfléchies par les âmes que j'ai croisé, barbouillés de paroles et d'images aux significations maladroitement tracées.

Je suis sorti de ma tanière avec le nom de Mei entre les lèvres, revisitant des yeux pétillant d'un désir d'opposition, pour m'égarer dans les rues de la ville à la recherche d'une nouvelle entité. Les humains se reproduisent presqu'aussi rapidement que des lapins, baisent et s'engrossent pour perpétuer un cycle. Je les lorgne, je les fixe, fragilise leurs roues vitales de trous que j'apprécie les voir tenter de colmater. Certains ont porté du maquillage à la peau recouvrant mes bras, d'autres ont préféré y glissé des traits de marqueur permanent, le fait est que leurs discours m'égayent temporairement. Comme des promesses que je ne tiendrai pas.

J'ai erré jusqu'à récupérer un tamtam entre les paumes flétries d'un homme opérant un vide-grenier à l'intersection de deux rues du quartier Hiryuu. J'ai vagabondé jusqu'à m'en retourner dans le train mécanique et sous-terrain ayant vu les sabres de Zakuro pourfendre la vie d'élicites personnages. Puis, de long en large, j'ai apprivoisé les compartiments si semblables à ceux menant vers Daresbury, modifiant, au creux de ma cognition, les noms des stations de sorte à ce qu'elles concordent. Les mots des gens contre ma peau, dans l'espoir de trouver une créature pour émuler la candeur desséchée de Mei. Ou dans le désir virulent de voir cette créature, cette découverte, être mieux, être quelque chose d'autre, de nouveau.

Quelque chose de prometteur.

« Un crayon pour une phrase. Il faut penser pour exister. »

Je m'incline vers l'avant, le tambour  m'entrainant vers le bas, présentant un torse couvert d'une tentative d'art, un soutient gorge formé de tasse de porcelaine et brodé d'or, quelque chose que je me promet d'éventuellement suspendre au-dessus du lit de Yui Valentine.

« Et  tous les canevas sont bons pour s'exprimer. »

Des lèvres noires s'étirent.

« Ne crois-tu pas ? »


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Ven 10 Fév 2017 - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Permanence | Haruki   Permanence | Haruki EmptyDim 8 Mai 2016 - 22:56

Piano Concerto No 1, Allegro Maestoso
S. Elmas



Le torrent d'applaudissements déferlait depuis les balcons de la salle à l'italienne, depuis le parterre jusqu'au paradis, autant d'agitation pour saluer des œuvres quintessenciées, antipode d'un univers raffiné. Les mains claquaient entre elles, par dizaines, par centaines -peut être même davantage, et les acclamations reprenaient de plus bel lorsque le pianiste retirait finalement les doigts de son clavier, bien après le silence éphémère de la fin de son interprétation. Niché dans la fosse, l'orchestre soupirait de soulagement et se levait dans un sourire resplendissant tandis que le soliste, seul sur la scène, restait inexplicablement derrière un paravant ne dévoilant que sa silhouette et celui de son instrument massif.
Il n'y aurait pas de bis dette nuit, l'ombre tirait le col de sa chemise trop formelle et retint son mouvement ainsi, l'éclairage insistant sur son mystère aux yeux d'un public engoué. Il inclina brièvement la tête comme le lui rappelait brusquement les protocoles, déboutonna ses manches et attendit que les lumières s'éteignent. (...) Plus tard un air de piano s'élevait doucement d'entre les rangées du théâtre désert, surplombant le silence du vide, comme il lui arrivait d'écraser les accords de tous les autres instruments réunis.
C'était en soi, une autre soirée comme plusieurs autres.



NO HOLE NO CYCLE

Haruki laissait son regard s'accrocher sur le passage du monde, les pieds dans le vide, dans une désinvolte position recourbée. Il n'avait rien d'un artiste reconnu, rien de cette droiture qu'on voulait lui voir lors de ses représentations. Il ne reflétait que  l'image d'un étudiant banal pris en flagrant délit pendant sa période gothique, sombre et trop peu avenant, ou celui d'un jeune homme ayant oublié de grandir pour se faufiler dans les normes de la société. Si ces normes il les apercevait, peu de sens elles avaient, et quand bien même il devait y trouver un sens qu'il ne distinguait guère plus qu'un fatras d'informations qui ne lui appartenaient pas. Il était là, sur un muret bas et perché comme une pie à sa branche, il était là en équilibre sur un monde qui ne lui parlait que trop peu. Il y avait des montées en crescendos puis des descentes fracassés contre un pianissimo qui ne tenait que sur le souffle des musiciens de la veille, la pression de rater le coach d'un pianiste incontrôlable, la justesse suspendue sur le bout de la baguette du chef d'orchestre. Il y avait des nuances dont certaines suscitaient sans cesse de la surprise et au dessus de cette surprise, volaient les phalanges colériques d'un prodige dans son allegro, allegro majestueux. Un froissement d'ailes et une pie disparut, laissant le retour d'une fin de journée aux teintes d'un soleil mourant. Haruki avait passé sa journée ainsi à observer le plein du vide, les particules de poussières devant ses yeux, le frottement des feuilles de cerisiers, la fumée éjectée par le derrière des véhicules, le retentissement gracile de la sonnette du vélo aux roues embobinées dans le cycle monotone crissant contre un sol irrégulier. Le murmure intemporel des passants devenaient un bruit de fond, les claquements des portes, un repère arythmique qui devait casser la régularité des mesures improvisées. Il sauta finalement de sa tour de guet et se figea devant la réverence de quelqu'un et laissa le doute s'installer quant à savoir qui devait être son interlocuteur.

-Quatre.

De loin, il y avait la délicatesse d'une ironie entre un gamin d'apparence trop transcendante, et un autre trop obscure, à l'exception près que la philosophie était sans doute la dernière des préoccupations d'Haruki Lei.

-Quatre phrases, vingt-trois mots, quatre-vingt treize lettres.

Et toujours pas de crayons, toujours pas de pensées.
Haruki se gratta l'arcade par réflexe et resta ainsi un moment. Il avait envie de grimper sur la grue qu'il avait vue ce matin pour voir ce qu'il pourrait apercevoir de plus que lorsqu'il se juchait sur les toits. Il contourna silencieusement le garçon au tamtam -tel un chat refuse sciemment de se laisser gratouiller à son passage, et entreprit de poursuivre sa route.

-Exister sans penser c'est quoi?

Il s'était de nouveau figé et se baissait pour se mettre à niveau de son interlocuteur courbé, sans chercher à croiser son regard. Mais la réponse lui importait peu.
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