₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| Society is very eel [Hisaka] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Society is very eel [Hisaka] Sam 21 Mar 2015 - 16:34 | |
| Rin n'avait pas voulu sortir.
Il n'avait pas voulu se retrouver ici, en cet après-midi de demi-saison, un samedi, au milieu de la foule occupée à faire ses courses parce qu'il fallait bien profiter de ses jours de libres. Mais enfin, comme dirait l'autre, "qui est l'idiot qui a décidé que tout le monde devait travailler en même temps et avoir ses heures libres en même temps". En attendant, Rin se retrouvait au milieu d'une foule grouillante, et avec au fond de lui la peur constante de tomber sur un certain démon aux cheveux roses. Peur qui était justifiée, d'ailleurs. Mais ça, on ne le raconte pas.
Il était simplement sorti pour se racheter un casque audio, parce que le sien venait de rendre l'âme et que bien qu'on en aie souvent, des casques de rechange, à la maison, toute cette organisation avait été un peu chamboulée par le récent déménagement. Bien sûr, hors de question de déranger Père et Mère à ce sujet : ceux-ci étaient bien trop occupés à leurs affaires pour s'occuper de choses aussi frivoles. Alors il s'était contenté de sortir, de déclarer brièvement où il allait, salué par une approbation enthousiaste de sa mère —son fils n'avait pas l'air d'aller très fort en ce moment, sortir lui ferait sûrement du bien.
Tu parles.
Rin se sentait encore moins à l'aise dehors. Il faisait toujours trop chaud. Ou trop froid. Ça changeait sans arrêt. Et elle pouvait être n'importe où à n'importe quel moment. Il le savait. Il détestait cette impression. Pourvu que cette fichue anxiété le quitte un jour. Mais ça ne semblait pas gagné.
Bref, après un trajet en transports en commun bien calculé —mais, pour la forme, maudits soient les transports en commun—, Rin se retrouvait dans le centre-ville bien peuplé, dans un centre commercial bien actif, et plus précisément dans un magasin d'équipement informatique et multimédia, lui-même déjà plus calme que dehors, mais quand même bien rempli, quelque part au rez-de-chaussée. Rin, non-loin de l'entrée, regarde attentivement les casques, redressant de temps à autre ses lunettes bleues d'un doigt au-dessus de ses yeux exagérément allongés. Le choix n'était pas à prendre à la légère. Un casque audio, c'est un investissement. On n'écoute pas le bruit de la mer avec un casque de mauvaise qualité.
Ce ne fut qu'après avoir hésité pendant plusieurs longues minutes et examiné attentivement plusieurs modèles que Rin se décida à en prendre un, qu'il retira de son présentoir. Et là, comme un piège s'actionne au moindre déplacement d'un objet précieux, dans les temples maudits des films d'aventure, la pagaille était arrivée.
La pagaille s'était représentée par un groupe d'hommes masqués et armés qui déboulèrent dans le magasin à toute vitesse et en criant. Rin n'eut pas le temps de regarder combien il y en avait. Sa première pensée fut : "qui a bien pu les laisser entrer?".
"À TERRE, TOUT LE MONDE À TERRE, TOI (en pointant un caissier), TU RESTES DEBOUT." (Etc, etc.)
Rin ne s'abaissa immédiatement à terre. Sa deuxième pensée fut : "on tourne un film? Ils auraient pu prévenir". Mais les cris des gens autour, les "SILENCE" et enfin les quelques tirs lancés en l'air par l'une des armes à feu suffirent à le convaincre du contraire. Il imita son entourage proche et se laissa tomber à genoux, les mains collées à l'arrière de la tête.
Il pinça les lèvres sans s'en rendre compte. Tout allait beaucoup trop vite et d'une manière beaucoup trop chaotique. Qu'est-ce qui était en train de se passer? Pourquoi d'un seul coup, le désordre ambiant de la foule qui faisait son shopping semblait beaucoup plus ordonné à côté de cette armada de braqueurs qui envahissait le magasin? Pourquoi s'être laissé prendre dans un braquage, d'ailleurs?
Rin fronça les sourcils et songea, peut-être trop vite compte tenu de la situation, à ses parents. Qu'allaient dire ses parents? Ils sauraient bien assez tôt que l'endroit où était allé leur fils était en proie à des personnes armées et dangereuses, non? Est-ce qu'ils allaient prendre des otages? Demander des rançons? Une rançon ne devrait pas être difficile à verser, c'était juste un problème au niveau de l'honneur. Et s'ils se mettaient à tuer tout le monde? Et s'ils ne survivaient pas? Combien de personnes se trouvaient dans le magasin en ce moment? Et s'il y avait quelqu'un qu'il connaissait?
Non, peu probable. Il venait d'arriver. Ce n'était pas comme s'il connaissait grand-monde.
Et si elle s'y trouvait, elle?
Non. Ce serait trop moche. Et puis c'était loin d'être le moment d'être parano. Il y avait des inquiétudes plus urgentes à avoir.
Merde, merde, merde, merde, merde. Ce juron, qui ne dépassait jamais le stade de la pensée muette dans le cas de Rin, tournait en boucle dans sa tête en ce moment. L'un des individus masqués s'employait à présent à forcer les gens, perdus dans une panique silencieuse, à tous s'acculer en groupe contre un mur. Bien sûr. Logique. Ne pas laisser qui que ce soit sans surveillance. Rin suivit le mouvement, retenant un grognement. Outre la peur, il avait extrêmement honte de se retrouver dans une position aussi indigne.
L'incertitude face à l'avenir était pire que jamais, pour le coup. Peut-être qu'après tout, Keimoo était un autre de ces endroits où la mauvaise fortune règne. |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
KMO :
| Sujet: Re: Society is very eel [Hisaka] Sam 21 Mar 2015 - 23:58 | |
| Society is very eel (ft.Rin Kurau) Programme de la journée ? Déposer des candidatures dans des boutiques du centre commercial, en espérant d’avoir autant de chance qu’à Noël et décrocher un emploi pas trop mal payé, pour tester des produits, faire la mascotte ou distribuer des tracts, des trucs comme ça. Oui bien sûr, je n’entendais pas par là, de renouveler mon expérience en me faisant magistralement casser la figure dans une ruelle en rentrant chez moi. Rien qu’en y pensant, je ressens encore les picotements sur mon nez qui a mis quelques secondes à se remettre des coups reçus. Enfin bon, vous l’aurez compris, je suis aussi enthousiaste à l’idée de travailler qu’un chaton qu’on s’apprête à jeter dans une rivière, mais j’essaie de faire bonne impression…Ouais. C’est ennuyant de ne pas rouler sur l’or comme la plupart des habitants de cette ville. Bon, plus qu’une boutique sur ma liste et je pourrai aller me reposer sur un banc, dignement, pour profiter de mon week-end, avec une canette à la main. Bah quoi ? Penser à flemmarder me met du baume au cœur.
Après avoir esquivé plusieurs personnes menaçant de m’écraser avec leurs paquets plus grands qu’eux-mêmes dans les bras ou des gamins qui courent dans les escalators alors que nous sommes dans une DESCENTE et que la chute ferait mal – que je hais les enfants – du centre, j’arrive enfin à destination, le rez-de-chaussée. La boutique d’équipement informatique, un endroit que j’apprécie beaucoup…quand il n’y a personne à part moi dans le magasin, ce qui n’est visiblement pas le cas aujourd’hui. Je jette un œil aux alentours, pas de vigile, c’est plutôt étrange. Mais bon, quand les magasins sont aussi bondés, ce doit être difficile de gérer toute la foule et veiller à la sécurité de tous. Je m’avance donc vers le comptoir, salue brièvement et poliment le caissier et demande si l’enseigne recherche – par le plus grand des hasards – du personnel pour l’été.
« Il faut que je demande au gérant, il n’est pas disponible pour le moment, mais si vous le voulez bi-»
Nous sommes interrompus par des cris et une assemblée en panique. Je tourne la tête, m’attendant à une mauvaise blague ou...En fait, je ne sais plus vraiment à quoi je m’attendais, la réalité me frappe en plein fouet, mes muscles se paralysent, ma mâchoire se contracte. Obéir. C’est la seule chose qui me vient à l’esprit. Je ne discute pas, je lève les mains en l’air, descend un genou, puis un autre avant de m’allonger et glisser les bras le long de mon corps. Mon cœur bat la chamade. Des hommes masqués et armés de surcroît. Que font les vigiles ? Que fait la sécurité ? J’ai tellement peur que j’en ai mal au ventre. J’ose lancer un regard en arrière, en direction du comptoir. Le vendeur est devenu blême, il tremble. Tu m’étonnes, à sa place je me serais déjà évanoui…mais en fait, je ne suis pas si loin de sa situation.
Un tir en l’air. Ca ne rigole vraiment plus. Mon sang se glace à l’intérieur de mon corps, et mon rythme cardiaque encore. Bon sang, qu’est-ce que… ? Un deuxième tir, je ferme les yeux en espérant que lorsque je rouvrirai les paupières, ce cauchemar aura disparu, mais rien de tout ça n’a lieu. A la place, je me retrouve juste avec un goût de métal dans la bouche. Désagréable. Mais ce n’est pas le plus important. Malgré l’appel au silence des braqueurs, des cris proviennent toujours de l’extérieur, avant de se dissiper, entièrement. Les témoins qui ont pu s’enfuir ont pris leurs jambes à leur cou, comme je les envie. Je tourne lentement la tête, dans un élan de courage, pour que mon visage se retrouve face aux malfrats. Mauvais plan, même s’ils ne m’ont visiblement pas remarqué – remercions mon manque de présence – la panique se fait de plus en plus ressentir.
Bordel !
Cette fois, personne ne viendra me sauver héroïquement, il n’y a pas de Zakuro-senpaï pour me porter secours et me procurer les soins dont j’ai besoin après mes blessures. Cette fois, je fais vraiment face à la mort elle-même. Et puis soudain, un cri, un pleur venant de l’avant du magasin. Une petite fille a perdu sa mère, dans la vague de foule sûrement. Fuis gamine ! Je déteste les gosses, mais ne meurs pas devant moi, ce serait tellement…cliché ! Aucun autre mot ne m’est venu à l’esprit, pour me justifier. L’un des braqueurs charge son arme et s’avance vers la fillette. Je-ne-veux-pas-voir-ça, et pourtant je ne peux pas détourner mon regard. Les cris de la gamine résonnent dans mes oreilles, tout autant que les pas lourds de l’homme masqué. Je ne remarque même plus ses compagnons qui pillent le magasin en empaquetant autant de marchandise que possible.
« Attendez ! »
Un coup de feu retentit. La balle est partie s’enfoncer dans le sol, je ne sais pas si c’est juste moi, mais j’ai crû entendre des soupirs de soulagement de la part de tous les otages. Celui qui a déclenché ça, le caissier. Sa voix tremble légèrement, mais il reprend.
« Vous n’allez quand même pas tuer une enfant ? »
Les regards oscillent entre la petite fille et le caissier, la tension est à son apogée, et je profite de ce moment pour bouger, discrètement. Alors que le caissier tente de sauver la mise avec ses propres moyens, je me mets à ramper lentement pour m’exposer un peu moins au danger. Mais à peine ai-je bougé d’une dizaine de centimètres – ce qui est ridicule, à l’échelle humaine – que l’un des cambrioleurs m’intercepte. « Hé » me lance-t-il. Je fais mine de ne pas l’avoir entendu et me fige sur place. Il m’attrape par le col et me soulève comme si j’étais un sac de plumes. Je peux sentir sa respiration, ses battements de cœur. Il se met à fouiller mes poches, il ne trouve rien…à part mon vieux téléphone à clapet, 150 Yens – le prix d’une brique de jus – et un CV plié en quatre. Visiblement déçu de sa trouvaille, il finit par me rejeter, pas très loin du présentoir des casques audio.
« Tiens, t’es tellement pauvre que tu me fais pitié. Mais je te préviens, la prochaine fois que tu bouges, tu t’en prends une entre les deux yeux. ET CA VAUT POUR TOUT LE MONDE. »
Il me rend mes biens, ou plutôt me les jette dessus avec dédain. J’ai presque envie de rire amèrement, mais j’en suis bien incapable. Plus jamais des risques Hisaka, tu m’entends, plus jamais ! Je regarde autour de moi, un seul visage me paraît familier, j’ai déjà rencontré cette personne aux cheveux gris-blancs quelque part, mais je ne saurais dire où, à première vue. Si c’est bien le cas, alors je pense qu’il y a bien mieux comme situation de rencontre. Nos regards se croisent, je lui adresse un sourire gêné avant de recommencer à contempler le néant. Merde, on est foutus, on ne s’en sortira pas vivant. Désormais, le comptoir me cache la vue sur l’entrée du magasin. Un coup de feu, encore. Et je ne peux pas dire si cette fois, quelqu’un a été touché…
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Society is very eel [Hisaka] Ven 27 Mar 2015 - 0:32 | |
| Tout continuait de s'enchaîner à une vitesse folle. Rin avait mal au ventre. Très mal au ventre. Et mal à la tête aussi. Tellement de bruit autour... Pourquoi les gens sortaient-ils de chez eux? C'était à cause de ce genre d'erreurs qu'on se retrouvait dans ce genre de situations! À genoux par terre, à présent calé non-loin d'un mur au milieu des autres personnes réduites au rang de larves rampantes, l'anguille se sentait en fait tellement mal qu'elle se demandait en permanence à quel moment elle allait se mettre à vomir. Et puis, à quel moment on allait lui tirer dessus. Parce qu'ils avaient l'air disposés à tirer sur des civils, ces malpropres, pas vrai? Après tout ils sont en train de s'approcher avec leur arme de cette petite fille en larmes qui... Oh mon dieu. Rin se sentit littéralement devenir encore plus pâle qu'en temps normal. Le chaos infernal venait d'atteindre un tout autre niveau. Une enfant innocente en pleurs était en train de se faire menacer par une arme à feu. C'était surnaturel, cette différence d'envergure. Cette différence de puissance entre ces deux opposés polaires. Un flingue, et une petite qui a perdu sa maman. Un bang, et elle disparaît. Et elle redouble de sanglots évidemment, parce qu'elle ne peut rien y faire, et qu'elle n'est pas capable de réaliser, dans son état, que ça ne va probablement faire qu'aggraver sa situation. Dans un flash de mémoire très bref, Rin se souvint de la fois où, enfant, il avait regardé Bambi avec sa mère, à la demande de cette dernière. La terreur de ce moment-là était comme la terreur qu'il avait ressentie face à la mort imminente de la mère du petit faon... En cent fois pire. Un coup de feu se fit entendre. Rin fut frappé d'une violente remontée acide. Ravala. Toussa. Il s'était recroquevillé sur lui-même sans s'en rendre compte. Il regarda en l'air, tremblant de tous ses membres, à la fois apeuré à l'idée de voir ce qui s'était passé, mais aussi comme pressé par un sentiment d'urgence. Non, elle n'avait rien. Rin poussa un énorme soupir qui se fondit parmi les réactions de l'assistance. Rin n'avait pas entendu le premier cri du caissier, trop occupé qu'il était à paniquer au sujet de la petite fille, mais la seconde remarque de celui-ci ne passa pas inaperçue. Mais bon sang, cet homme est fou. Mais bon sang, cet homme est génial. Mais complètement fou. Il va mourir. Il va se faire faire sauter la cervelle par ces malfrats sans scrupules. Ça ne sert à rien de leur faire la raison. Qu'est-ce qu'il fabrique? Et en même temps, toute prudence mise à part, Rin se sentait extrêmement reconnaissant que quelqu'un aie osé dire ça. Il se sentit aussi très honteux de sa propre impuissance. Et encore et toujours mort de peur. Mort de peur surtout, sur le moment, au sujet du caissier et de la petite fille. Mais soudain, un autre élément perturbateur vint retenir son attention. Et l'attention de la plupart des personnes présentes, en réalité. L'un des braqueurs venait de soulever une personne par le col. Un jeune homme, pour être précis. Un jeune homme qui devait avoir quelques années de plus que Rin, et que... Oh, mon dieu. Bis. Mais il le connaissait, celui-là. Malgré l'état de choc dans lequel Rin se trouvait, il n'avait pas perdu sa capacité à reconnaître des têtes connues. Bon, il ne l'avait pas vu tant que ça, et il lui fallut quelques secondes, compte tenu de la situation, pour se rappeler du nom de l'individu en question, mais le calcul se refit assez vite dans sa tête. Rika-senpai. C'était bien Rika-senpai, pas vrai? Rin et lui s'étaient croisés complètement par hasard, environ deux ans auparavant, à l'occasion d'un des innombrables meetings d'affaires auxquels les parents de Rin assistaient régulièrement. Fancy parties and the likes. Cette fois-là, la famille d'Hisaka avait été présente également, et assez vite, les deux jeunes avaient découvert, par la force des choses, qu'ils avaient une chose en commun : ils n'aimaient pas la foule, ils préféraient le calme, et ils s'étaient retrouvés au même moment dans un endroit reclus, fuyant la cacophonie ambiante. Alors ils avaient discuté. Pour le peu qu'il avait pu connaître d'Hisaka à l'époque, Rin l'appréciait plutôt. Hisaka avait l'air d'être quelqu'un de raisonnable —la plupart du temps— et il avait une vision intéressante de la vie, ainsi qu'une bonne attitude, si on faisait exception de ses manières qui laissaient à désirer, hélas. Mais personne n'est parfait. Au moins Hisaka était loin d'en être au niveau de cette autre chipie. Mais ce n'était pas le moment de se remémorer des histoires de premières impressions... Rika-senpai... Qu'est-ce qu'il fabriquait ici? Certes, il vivait à Keimoo à l'époque, ça, Rin le savait. Et si sa mémoire était bonne, vu son âge, il devait être étudiant ou en voie d'être étudiant, à ce stade... Dans ces eaux-là. Bref. Toujours à Keimoo. D'accord. Mais enfin, pourquoi avait-il fallu qu'il se retrouve dans une position si infortunée? Il ne méritait pas ça, le pauvre! Rin aurait franchement préféré le rencontrer à nouveau dans des circonstances bien différentes. En attendant, il le voyait se faire vider les poches par une brute épaisse masquée, et ça lui donnait franchement mal au cœur. Le pauvre Hisaka fut rapidement rejeté au sol non-loin de là où Rin se trouvait, et, en relevant les yeux, sembla le reconnaître. Du moins reconnaître qu'il s'agissait de quelqu'un qu'il avait déjà vu. À moins qu'il fasse uniquement preuve de compassion pour son prochain? Dans tous les cas, il adressa à Rin un sourire embarrassé —pensez-vous, la situation n'est pas des plus confortables— avant de se retourner à nouveau vers le reste du magasin. Rin, lui, ne l'avait pas quitté des yeux, de ses yeux écarquillés, pas si écarquillés que ça vu leur forme si exagérément allongée, mais écarquillés tout de même. Ne sachant, que faire, il voulut tenter une prise de contact, et commença un chuchotement : "Rika-s..."Un autre coup de feu l'interrompit. Une fois de plus, Rin rentra sa tête dans ses épaules par réflexe, en fermant les yeux. Malgré lui, ses longs doigts, toujours calés à l'arrière de sa tête, s'étaient croisés, comme une sorte de prière. Faites que personne n'aie été tué. Ne pouvant voir suffisamment autour de lui, Rin choisit d'estimer la situation en fonction de ce qu'il entendait. À en juger par les cris et les sursauts autour de lui, le coup de feu avait causé un autre moment de panique, certes, mais les cris ne lui semblèrent pas suffisamment terrorisés pour que quelqu'un soit mort. Il supposa qu'un mort aurait causé une réaction plus importante que celle-ci, et pria pour avoir raison. Quelque part hors de son champ de vision, il entendit : "C'est ça, et garde tes distances! Personne n'approche!"Hm. Ça devait être ça. Ils essayaient de faire fuir les badauds de l'extérieur —et, peut-être, par anticipation, la police— à coups de feu dans le vide. Du moins Rin l'espérait. Il l'espérait, et en même temps, il espérait surtout que les coups de feu cesseraient rapidement. Ça devenait insupportable, ce pic de terreur à chaque fois que ce son ignoble retentissait. Et surtout... À voix très basse, les sourcils froncés comme à son habitude, le nez enfoncé dans son col exagérément long, Rin marmonna entre ses dents : "Ce n'est pas à leur avantage... Tout ce qu'ils vont réussir à faire c'est attirer l'attention sur eux encore plus... Ce n'est pas discret..."...Okay. Rin :
- cette remarque était complètement inutile ;
- en outre vu la situation elle est tout à fait à côté de la plaque ;
- QUELLE IMPORTANCE si les braqueurs ne font pas les choses à leur avantage? Quel intérêt de le faire remarquer? Tu veux les aider ou quoi?
Non, bien sûr, Rin essayait simplement de garder la tête relativement froide —ce qui, dans cette situation, était très, très dur— et de considérer les choses avec logique. Mais il réalisa très rapidement, fort heureusement pour sa santé mentale, qu'il y avait des priorités bien plus importantes avant celle-ci, et, redressant la tête, il chuchota à la cantonade, au cas où quelqu'un aurait pu mieux voir que lui : "Est-ce que quelqu'un est mort à l'instant? On n'y voit rien..."Rin, tu causes trop. Ça pourrait t'attirer des ennuis. Mais apparemment, pour l'heure, l'anguille était d'humeur à tester les limites de sa chance... |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
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| Sujet: Re: Society is very eel [Hisaka] Sam 28 Mar 2015 - 23:08 | |
| Tension Devrais-je avoir honte de mon comportement? En voulant sauver ma vie, lamentablement en plus, j’ai mis en danger tout le monde autour de moi. Egoïste ? C’est comme ça qu’on pourra me blâmer une fois que les médias feront leur petit enquête sur ce que ce qu’il s’est passé entre ces murs…si toutefois des témoins s’en sortent vivants. Tiens, c’est drôle ça, j’avais presque oublié cette option. Si ça se trouve, dans dix minutes, il n’y aura plus que des cadavres dans cette boutique, des corps sans vie baignant dans leur sang. Barbare. D’ailleurs, depuis combien de temps est-ce qu’on est là, allongés sur le sol à espérer que ces voleurs se barrent ? Je n’en sais rien, et je pense que ce serait vraiment déplacé de demander l’heure à quelqu’un autour. Rien que le fait d’ouvrir la bouche, je sais qu’il peut coûter une…Non, plusieurs vies dans ce genre de situations. Pourtant, on dirait que quelqu’un d’autre ne l’a pas encore compris. La tension est à son apogée, depuis le dernier coup de feu, on ne sait pas si quelqu’un a été blessé ou peut-être carrément tué. On ne sait pas non plus où est la police dans cette affaire, a-t-elle été prévenue ? Si oui, est-elle déjà en action ? Personnellement, je ne peux pas m’empêcher de m’interroger là-dessus, mais…cet autre mec que je crois connaître, la seule chose dont il a l’air de se préoccuper, c’est de voir.
Bon sang, est-ce que tu es sérieux ? Une vague de colère m’envahit lorsque ses derniers mots atteignent mes oreilles, c’est la deuxième fois que tu parles alors qu’on a reçu l’ordre de se taire et en plus tu oses tenir de tels propos. Voir, je m’en passerais bien d’être aux devants du spectacle. Lève-toi et va vérifier si tu y tiens pas, mais n’implique pas la vie des autres dans tes actes…dit celui qui a risqué la vie des otages il y a quelques minutes à peine. Je lâche un soupir silencieux, ce doit être la peur qui me met dans un sale état. Mes mains tremblent encore du contact avec le malfrat qui m’a jeté à terre juste avant, je dois me ressaisir, trouver un moyen de m’échapper…et de les emmener avec moi si je peux. Ces gens, le caissier qui a sauvé la gamine…enfin ça, je n’en suis vraiment sûr maintenant. Penser aussi vite en prenant un tas de facteurs en compte me donne presque mal à la tête. Assommé, étourdi, je suppose que c’est comme ça qu’on pourrait dire que je suis actuellement ?
Et puis soudain, des pleurs viennent me sortir de mes réflexions. Ce ne sont les cris alarmés de la petite fille d’avant, c’est beaucoup plus proche. Il y avait un autre enfant dans ce magasin ? Apparemment oui, et selon ses dires, il …a envie d’aller aux toilettes. Si je n’étais pas menacé par une arme à feu, je n’aurais pu m’empêcher de pouffer de rire. En tout cas, les bandits ont l’air d’en rire aussi. Maintenant qu’ils se rassemblent tous vers le comptoir où le caissier a encore les mains en l’air, je peux les distinguer. Ils sont quatre en tout, le premier qui reste à l’avant du magasin pour empêcher quiconque de s’approcher, un autre qui surveille les otages et enfin les deux derniers qui pillent ce qu’ils peuvent. Ils sont plutôt organisés, si on enlève le fait qu’ils attirent trop l’attention sur eux, on peut voir qu’ils n’ont pas laissé ce cambriolage au hasard. Sauf que le gamin qui doit aller faire un besoin pressant, ils ne pouvaient pas le prévoir.
« Eh bah, tu te feras dessus ! Hahaha. »
Les goujats ! En tout cas, ils paraissent assez dissipés pour pouvoir tenter de savoir ce qu’il se passe à l’extérieur, et si tout se passe bien…entrer en communication avec les gens autour. L’épaule droite endolorie à force de rester appuyé dessus, je me mets à plat ventre et fais glisser mon téléphone sous mon torse. Bon, s’ils me captent, je suis définitivement mort, mais de toute façon, ils ne vont certainement pas nous laisser nous en sortir comme ça une fois qu’ils trouveront la bonne stratégie pour sortir sans se faire prendre. Discrètement, je parviens à taper des mots clés dans la barre de recherche de mon navigateur internet. Apparemment la police n’a pas encore eu l’autorisation d’intervenir, les forces armées se trouvent sur le parking du centre commercial en attendant des ordres…QUOI ?! Il y a …des voleurs qui menacent les vies d’une dizaine de personnes, et ils attendent sagement les instructions qui viennent de plus haut ? Bordel. On n’est définitivement pas sauvés, ça risque d’être long.
Mon attention se reporte sur les bandits, toujours occupés à se moquer du garçonnet qui veut aller aux toilettes. Bon, profitons de cette diversion pour tenter de communiquer. Je jette un œil au garçon derrière moi, et essaie de créer un contact visuel pour lui signaler que je vais lui envoyer quelque chose. Trois, deux, un, et je fais glisser mon téléphone à clapet sous mon corps pour qu’il atteigne sa cible, en espérant qu’il comprenne que je veux lui faire passer de l’information. Je n’ai pas le temps de voir s’il a intercepté mon cellulaire et encore moins le temps de savoir s’il a compris mon message, aussitôt des cris proviennent de l’extérieur. Ils sont violents, déchirants…C’est la voix d’une femme. Et puis un coup de feu, je ferme les yeux pour éviter d’avoir à affronter la réalité, mais la voix ne s’arrête pas. Je relève doucement la tête vers les malfrats, l’un d’eux s’avance et lève son arme. Je tends l’oreille, le mystère se dénoue. Les mots prononcés par cette femme sont les suivants.
« C’EST MA FILLE, BANDE DE SALAUDS. »
J'ai la gorge serrée et l'estomac noué, vraiment, je ne sais pas quoi dire. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Society is very eel [Hisaka] Sam 4 Avr 2015 - 20:43 | |
| Le regard de Rin ne cessait de faire des allées et venues entre le comptoir qui lui bloquait la vue, et Hisaka. Par conséquent, le soupir discret de ce dernier n'échappa pas à son attention. À la vue de ce soupir, Rin détourna la tête et se mit à regarder le sol. Était-ce une réaction à ce qu'il venait de dire? Et si c'était le cas, cela signifiait probablement que Rin devrait avoir honte, n'est-ce pas? Que fait-on habituellement dans ce genre de situation? ...Stupide situation stressante (ça fait beaucoup de "s"). Stupide habitude aussi que de se soucier sans cesse de ce que les personnes qui le connaissaient pouvaient bien penser de lui. Est-ce que c'était le moment de réfléchir à des choses pareilles? Certainement pas. Le problème de la peur, c'est qu'elle peut soit donner les meilleurs réflexes du monde, soit faire réfléchir à trente-six-mille choses stupides en même temps. En attendant, une autre priorité vint tirer l'anguille de ses pensées. Un enfant pleurait. Pas le même que la petite fille de tout à l'heure. Rien d'étonnant, la pauvre devait être traumatisée... Celui-ci avait envie d'aller aux toilettes et s'en plaignait en sanglots. Un adulte sensé et habitué à la vie sait qu'on ne se plaint pas de ce genre de choses quand on est pris en otage et menacé par une arme. Mais comment un enfant pourrait-il le savoir? Rin sentit la douleur dans son estomac revenir, et le malaise se faire de plus en plus grand à mesure que les pleurs se poursuivaient. Rin aurait aimé pouvoir dire à l'enfant d'arrêter de pleurer, que ça ne faisait qu'aggraver sa situation, comme la dernière fois dans le cas de la petite fille. Seulement, d'abord, ça n'aurait rien changé à rien, on ne fait pas taire un enfant paniqué si facilement. D'autre part, si Rin avait bien retenu une chose du soupir de Hisaka, que celui-ci aie vraiment été en réaction à ses paroles ou non —ça n'avait pas tant d'importance que ça—, c'était qu'il était important de rester discret et de la fermer. Ces types étaient armés, et ils pouvaient sévir n'importe quand. En attendant, au lieu de passer directement à la violence, les quelques braqueurs occupés à surveiller l'intérieur du magasin jugèrent bon de railler le petit en lui déclarant qu'il pouvait très bien se pisser dessus. Rin sentit la fureur monter en lui à cette réplique. Quelle horreur. Impoli, hautement cruel, et affreusement peu hygiénique. Il fallait bien n'avoir aucun scrupule pour sortir une chose pareille à un enfant. C'était ça que Rin détestait le plus dans ce genre de malfrats : leur manque total de respect, de manières et de considération pour qui que ce soit. S'ils en avaient eu ne serait-ce qu'une once, ils n'auraient même pas eu l'idée de ce cambriolage dès le départ. Mais voilà, des gens sans scrupules, il y en avait, hélas. Et, selon Rin, ils étaient très certainement l'une des principales causes des problèmes de ce monde. ...Ou alors Rin était juste furieux et mort de trouille et ça affectait son jugement. Ou du moins ça l'accentuait. Il y avait sûrement de ça aussi. Du calme. Du self-control. Penser au bruit de la mer. Le bruit de la mer... Bruit de la mer mon oeil! C'était pour s'acheter de quoi mieux entendre le bruit de la mer que Rin s'était retrouvé là. Pour le coup, ce fameux bruit de la mer lui avait grandement fait défaut... Mais avant de se laisser aller à une autre réaction idiote, Rin remarqua que devant lui, Hisaka s'était mis à plat ventre sur le sol. Tiens donc. Lui, il prévoyait quelque chose. Et il avait prévu de la diversion créée involontairement par le pauvre petit non-loin d'eux pour passer à l'action. Sans le quitter des yeux, machinalement, Rin l'imita et se mit lui aussi à plat ventre. Il n'était même pas sûr de trop savoir pourquoi. Il l'avait fait, c'est tout. Tentant tant bien que mal d'ignorer les pleurs de l'enfant, tout en continuant d'observer le jeune homme devant lui, Rin constata que ce dernier faisait apparemment glisser un objet sous son torse. ...Tiens donc. Il allait lui passer quelque chose peut-être? Rin n'eut pas le temps de voir quoi. Ses verres de lunettes étaient embués et ça n'aidait sûrement pas. Tant pis. Qu'à cela ne tenait. Hisaka adressa à Rin un bref regard qui finit de convaincre celui-ci. Pour signifier qu'il comprenait qu'on allait lui envoyer un objet, Rin cligna simplement des yeux. Réaction trop discrète, probablement. Mais mieux valait être trop discret que pas assez, compte tenu des circonstances. L'objet glissa au sol et Rin l'arrêta avec sa main, s'empressant de le recouvrir de ses longs doigts pour que personne ne voie qu'on venait de lui passer quelque chose. Alors, de quoi s'agissait-il? Ah. D'un téléphone. Ah bon. Pourquoi envoyer un téléphone? Ce n'était pas comme si Rin n'en avait pas un sur lui... L'anguille ne put voir qu'une seule explication au geste d'Hisaka : il voulait lui faire passer un message, ou lui communiquer un numéro à appeler. Lui communiquer quelque chose en tout cas. D'un geste tremblant —là encore, stupide situation stressante—, Rin fit glisser le téléphone sous son propre torse et essaya d'en ouvrir le clapet pour vérifier s'il avait raison ou non. Il n'en eut pas le temps. Un nouveau coup de feu retentit, suivi par des cris. Des cris différents de ceux qu'on avait entendus jusqu'à présent. Des cris terribles. Déchirants. Des cris qui annonçaient la mort, sûrement. Rin se sentait à nouveau de plus en plus mal. Une femme en particulier criait. Elle criait au nom de sa fille. Oui, alors apparemment, c'était bien ça qui s'était passé... Ils avaient tué quelqu'un. Mais avant que Rin aie le temps d'être choqué, un autre coup de feu retentit. Les cris de la mère s'interrompirent d'un coup. Et d'autres cris se firent entendre de plus belle. Le bruit d'un deuxième corps qui tombe lourdement sur le sol. Le reste, Rin ne l'entendit pas. Il n'entendit pas les braqueurs qui criaient à la cantonade que le prochain qui osait l'ouvrir la bouche s'en prenait une aussi. Il n'entendait plus rien de façon distincte. Tout était comme maqué par des bouchons d'oreilles invisibles. À la place, un bourdonnement incessant tournait en boucle dans sa tête. Une pensée qui le hantait. Ils ont tué deux personnes. Ils ont tué deux personnes. Ils ont tué deux personnes. Ils ont tué deux personnes... Rin cligna des yeux plusieurs fois. Encore dans un état second, il laissa son regard repasser vers le sol. Il... Il était en train de faire quelque chose à l'instant, non? Avant qu'ils... Ne tuent deux personnes... Bon sang, bon sang, et s'ils se mettaient RÉELLEMENT à tuer tout le monde? Combien de gens seraient victimes de tout ça? Et si Rika-senpai mourait? Et s'il mourait, lui aussi? Non, non, non, non. Inutile de se fourvoyer à imaginer des futurs possibles. Il fallait se concentrer sur ce qui se passait maintenant. C'était leur seule chance, peut-être. Si Hisaka avait un plan. Quoi qu'il se passe... Rin essuya d'un geste grossier la buée sur ses lunettes. Ils ont tué deux personnes. Il se saisit à nouveau du téléphone caché sous son torse et prit plusieurs secondes à l'ouvrir, à cause de ses propres tremblements. Ils ont tué deux personnes. Il baissa les yeux vers l'écran. Il avait du mal à y voir clair, même avec ses verres propres. Ils ont tué deux personnes... - HRP:
AAAGH, désolée pour l'attente! >^<" J'ai perdu ma réponse une fois et j'ai dû tout refaire... Bref, je m'arrête là pour l'instant, mais si ma réponse est insuffisante ou ne t'inspire pas pour une suite, préviens-moi par MP et je la modifierai! Désolée encore!
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| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
KMO :
| Sujet: Re: Society is very eel [Hisaka] Ven 24 Avr 2015 - 0:11 | |
| Espoir Je veux m’enfuir, courir jusque à être essoufflé, sentir mes poumons brûler de par l’effort. Toute cette tragédie, c’est trop pour moi, je ne peux plus supporter cette tension autour de moi. Le temps s’est arrêté dans cette petite boutique qui vend du matériel informatique, je n’entends plus les sons, je suis comme plongé au milieu de l’océan, seul, perdu. Et je flotte, je suis en transe. Non, je ne réalise pas bien ce qu’il s’est passé, pas encore. Je ne suis pas prêt pour ça, je ne serai jamais prêt pour quelque chose comme ça. En temps normal déjà, j’ai bien du mal à me concentrer sur mes objectifs lorsque je me retrouve coincé dans la foule tel un petit poisson qui a perdu le banc de sardines où se trouve sa mère. Vous vous demandez sans doute ce qui est arrivé depuis la dernière fois pour me mettre dans cet état? Vous faites mal, j’aurais préféré ne jamais en être conscient. Oui, il s’est passé quelque chose d’horrible. Deux personnes sont mortes sans que j’aie pu réagir. Je n’ai pas vu, je n’ai presque rien entendu, et je n’ai pas touché non plus, mais je l’ai senti…quelque part. Je ne saurais expliquer cette sensation étrange qui a parcouru mon corps. Un tressaillement. Malgré la chaleur dégagée par les corps autour de moi, l’extrémité de mes doigts est gelée. J’ai envie de vomir et de pleurer, mon corps tout entier subit les effets de cette boucherie.
Quand le premier coup de feu a retenti dans le centre commercial, je pensais que c’était une menace comme les autres fois. C’était devenu trop bruyant, les otages que nous sommes avions commencé à préparer quelque chose, chacun de notre côté, les malfrats ont paniqué quand ils ont senti qu’ils perdaient le contrôle. Il a pointé son arme, et je n’ai pas vu la suite de mes propres yeux, mais elle se devine aisément. La mort a frappé une première fois. Et puis un cri a déchiré mon cœur, celui d’une mère de famille qui a eu le courage de revenir sur ses pas pour chercher sa progéniture abattue sous ses propres yeux. Du sang et des larmes, c’est tout ce qu’il restait à cette pauvre femme. Je me souviens avoir fermé les yeux, mon cœur battait la chamade, je priais intérieurement pour qu’elle parte, qu’elle sauve sa vie maintenant que celle de sa gamine avait été prise. Mais Kami-sama ne m’a pas écouté, malgré mes prières, un deuxième coup de feu a tranché l’air. J’ai entrouvert la bouche, mais aucun son n’est sorti, j’ai ouvert les yeux jusqu’à en avoir mal, mais mon regard n’a pas arrêté la balle. Aussitôt, mes oreilles se sont bouchées, je ne voulais pas entendre le bruit d’un corps qui s’effondre, pas une deuxième fois.
Même s’il y avait eu un troupeau d’éléphants à deux mètres de moi, je ne pense pas que je l’entendrais. Hébété, mon front touche désormais le sol poussiéreux. Je transpire, mais j’ai froid, le malaise est encore présent en moi. Ils ont tué. Ils ont tué. Leur arme a massacré deux innocents. Ils ont tué de sang froid. Je ne peux pas rester là et attendre mon tour. Même quand je me dis que ma vie est inutile, que ce serait la même chose si je n’existais pas ou encore que je n’apporte rien à ce monde, quelque part…je ne le pense pas vraiment, je suppose ? C’est quand on regarde la mort dans les yeux qu’on se rend compte qu’il nous reste énormément à vivre. Aller à l’université, être diplômé, avoir mon premier vrai travail, voyager, me disputer avec ma sœur, dîner avec mes parents, regarder des animes. Toutes ces choses qui me paraissent lointaines et ennuyantes, je leur donne un sens…maintenant. Est-ce que c’est trop tard ? Je jette un œil en arrière pour voir si le garçon à qui j’ai envoyé mon téléphone a pu trouver le temps de me communiquer quelque chose. Visiblement non, et c’est plutôt normal en vue des circonstances.
Autour de moi, c’est un peu l’apocalypse, il y a ces assassins qui rôdent et attendent (quoi ? Je ne saurais le dire) avec les objets qu’ils ont volé, et puis les otages. Certains sont en pleurs, mais le font silencieusement afin de ne pas éveiller une nouvelle vague de colère chez les bandits. Nous le savons tous désormais, ils sont capables d’aller jusqu’aux bouts de leurs actes. Qu’importe ce que pourra faire la police maintenant, ils ne pourront jamais rendre la vie aux deux victimes, ils ne pourront jamais balayer ce souvenir de nos esprits. Dans tous les cas, les autorités ont échoué dans leur rôle : protéger les civils. Je ne m’en étais pas rendu compte, mais je crois qu’une larme m’a échappé. Je suis un lâche et un pleurnichard de surcroît, qu’ai-je donc pour moi ? Pas grand-chose si je compare aux autres, et particulièrement à cet homme qui s’est levé, tremblant comme une feuille, mais les poings serrés de détermination.
« Vous êtes des monstres ! Pourquoi est-ce que vous les avez tuées, ce n’était pas nécessaire ! »
Il est devenu fou, il va se faire tuer. Je salue votre courage monsieur, et votre acte de bravoure qui vous coûtera peut-être une balle entre les deux yeux. Je refuse de voir ça. Cette pièce empeste déjà assez la mort comme ça, vous ne pensez pas ? J’ai un nœud dans l’estomac. Quand je lève mes yeux vers l’homme qui a osé enfreindre l’ordre donné par le groupe de malfrats, ce n’est pas une balle qui traverse son corps, non. Il vient simplement d’être frappé avec une arme à feu. Pourquoi ? Alors qu’ils ont déjà fait deux victimes, ça n’a pas de sens. Je ne me plains pas de ne pas pouvoir assister à un meurtre, mais je reste de marbre devant cette scène, l’incompréhension s’empare de moi. Et si…ils n’avaient déjà plus de munitions ? C’est vrai, ils sont venus pour un vol, par pour un massacre, leur arme devait juste être dissuasive. Je gémis en voyant les deux hommes se battre. Les autres bandits ne réagissent pas. Pourquoi ?
« Mettez vos mains en l’air, je vous l’ordonne ! »
C’est ce que je parviens à entendre entre deux grésillements de la voix métallique. Une lueur d’espoir naît dans les yeux de chacun d’entre nous, est-ce que ce serait la police ? Où ? Quand ? Comment ? Tant de questions qui resteront sans réponse pendant un long moment…si on a la chance de s’en sortir.
HRPG : Je suis vraiment navré pour le retard, et je n'ai même pas d'excuse pour cela.. | |
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