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 Oh, il est 9 diamants et quart

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MessageSujet: Oh, il est 9 diamants et quart   Oh, il est 9 diamants et quart EmptyDim 27 Oct 2013 - 12:13


    Une douleur sourde résonnait dans sa tête. Putain de soirée. Comme d’habitude, il avait fini sa nuit dans ce club en vue en compagnie d’un peu trop d’alcool. Seules quelques bribes un peu floues lui revenaient en mémoire : les stroboscopes qui flashaient, la musique assourdissante, des filles sexy qui dansaient sur sa table, une bouteille de champagne, deux bouteilles de vodka et après il en avait rapidement perdu le compte. Seulement de ces bons moments il ne lui restait désormais qu’une gueule de bois monumentale et un paquet de clope vide. C’est pour cela qu’à 14H30 du matin il se retrouvait à déambuler dans les rues de Keimoo, bien trop animées et bruyantes à son goût, en direction du bureau de tabac le plus proche. L’enseigne enfin en vue, son regard croisa son reflet dans la vitrine du magasin, qu’il espérait resplendissant et charmeur. Bon ok, il avait une sale gueule. Sa longue crinière encore humide de sa douche gouttait le long de son dos, quelques mèches collées à son visage comme une armée de tentacules, encadrant son regard rougi et fort cerné par sa courte nuit. Il avait tant bien que mal essayé de limiter la casse en choisissant une tenue soignée avec une chemise assortie à l’écarlate de son regard, un chino beige et des mocassins en daim – le tout siglé, bien évidemment – mais l’ensemble n’arrivait pas à dissimuler ses frasques nocturnes. Malgré trois shampoings ses cheveux continuaient de sentir la clope comme s’il y avait dissimulé un cendrier et il était persuadé de transpirer de l’alcool. Mais bon, on ne vit qu’une fois, « YOLO » comme diraient les jeunes.- Un paquet de Marlboro s’il vous plait.Sa voix rauque d’avoir parlé trop fort pour couvrir le son des enceintes ne pouvait que confirmer les soupçons et alors qu’il se saisissait de son dû, son regard croisa la couverture d’un magazine du kiosque. Sur la une, un célèbre acteur dont il ne pouvait se souvenir du nom lui lançait un regard séducteur et à son bras, le saint graal, le must du must, le nouvel objet de tous ses fantasmes. Une montre si parfaite qu’il ne put qu’en tomber amoureux, un véritable coup de foudre matérialiste. D’un geste vif il s’empara du mensuel, le feuilletant précipitamment en quête de la page des crédits. Ah ! Trouvé ! Seule la marque était précisée, mais il lui en fallait plus pour le freiner. Quand Fenrir avait une idée en tête, peut importait les données manquantes, il faisait tout pour attendre son but.Ni une ni deux le stripteaseur s’engouffra hors de l’échoppe en marchant à grandes enjambées, plus déterminé que jamais, un regain d’énergie inespéré ayant pris possession de son corps. Il était hors de question qu’il fasse quoi que ce soit d’autre avant d’avoir trouvé et acheté cette montre. Tant pis s’il devait arriver (encore une fois) en retard à  la répétition du show de ce soir,  il lui fallait aujourd’hui, là, maintenant, tout de suite. Plus qu’un désir c’était une véritable pulsion acheteuse à laquelle il devait faire face. Dans le monde de lui nuit on le surnommait « Le Loup » et en bon arriviste ce n’était pas du gibier qu’il chassait mais de l’horlogerie de luxe. Sa propre Rolex au poignet, acheté avec son premier cachet, lui paraissait bien désuète face à la bombe qu’il avait en tête. Un véritable radar à la place du cerveau, il scannait la moindre devanture à la recherche d’une bijouterie capable de lui vendre ce petit bijou. […]Trois heures. Trois putains d’heures et une dizaine de magasins et pas un seul en possession du modèle tant souhaité. Fenrir fulminait sur place, déambulant sans plus grande conviction dans les rues du quartier Hebi, épuisé par sa course. Une cigarette allumée au coin des lèvres, il s’assit dépité sur un banc. Il lui fallait reprendre ses esprits et se reconcentrer pour mener sa mission à bien. Il était inenvisageable qu’il abandonne maintenant ; dans ce domaine-là il n’avait jamais connu d’échec. Il sortit son smartphone de sa poche et tenta la recherche de la dernière chance « bijouterie de luxe keimoo ». Les 10 premiers résultats, il en avait déjà retourné tous les rayons et tous les écrins pour tenter de trouver son bonheur. Un soupir enfumé et dépité lui échappa. Mais là, le miracle se produisit. Une petite épingle sur la carte au niveau du quartier Hiryuu  lui indiquait « Orphée bijouterie ». Bon dieu qu’il était stupide, il n’avait même pas pensé à vérifier dans les grandes rues commerçantes, persuadé qu’il était qu’une telle montre ne se trouverait que dans les avenues chic d’Hebi. L’espoir retrouvé, il écrasa vivement son mégot sur le sol et parti en direction de ce rayon de soleil dans cette après-midi pour l’instant bien morne. La devanture classieuse acheva de le rassurée, et c’est le cœur réchauffé qu’il en franchit le seuil. Son enthousiasme contrastait avec le cadre qui se voulait intimiste et solennelle et c’est comme une tornade qu’il se précipita vers le premier conseiller qu’il aperçut. Un jeune homme blond qu’il n’hésita pas à agresser gratuitement, libérant toute la frustration accumulée ces dernières heures.- Sortez-moi toute les montres Chanel que vous avez, et j’ai bien dit toutes !Il planta son regard fou dans celui de son vis-à-vis et se promit de commettre un meurtre s’il était incapable de lui trouver son bébé chéri. S’il devait passer le reste de son après-midi et toute sa soirée à faire un sitting dans la boutique, vous pouvez être sûr qu’il le ferait.

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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Oh, il est 9 diamants et quart   Oh, il est 9 diamants et quart EmptyDim 3 Nov 2013 - 19:54



Il réajusta le petit insigne sur lequel le nom "Dan Ebels" figurait. Presque 2 ans s'étaient écoulés depuis qu'il avait quitté la mafia, et si le blondinet faisait preuve de moins de paranoïa -il n'avait par exemple aucun souci à arborer sa chevelure blonde- il n'était toujours pas prêt à donner son véritable prénom. Il fallait dire que "Wunjo" ce n'était pas courant. Il préférait donc assurer ses arrières et garder son nom d’emprunt, même si ni lui ni ses proches ne l’appréciaient. Dans le privé, tout le monde l’appelait d’ailleurs Wun.

Il pivota la tête sur la gauche, sur la droite, s’inspectant dans le miroir. Il ne s’aimait pas particulièrement avec les cheveux tirés vers l’arrière, attachés, mais ça faisait « plus propre » d’après le manager de la boutique. Il était vrai que les cheveux longs et particulièrement indisciplinés de Wun pouvaient donner un aspect négligé, et ce n’était bien évidemment pas toléré ici. Il passa sa main sur son costume noir, qu’Ethan avait choisi, naturellement, pour chasser d’éventuelles poussières ou faux plis. Bon. Il était prêt. Il se trouvait plus un air de pingouin qu’un air élégant mais enfin… on ne lui avait pas demandé son avis.

Il grogna un peu en sentant que ses mains étaient moites : ça ne lui était pas arrivé depuis… depuis un sacré bout de temps en tout cas. Heureusement, dans son nouveau travail, il avait l’accessoire ultime pour cacher ce petit désagrément : les gants. Il était hors de question de laisser des traces de doigt sur les vitrines ou les précieux métaux, et le port de ces gants était donc obligatoire. Ce qui en général aurait pu emmerder le blondinet s’avérait dans ce genre de situation plutôt commode, et il ne se fit pas prier pour enfiler ses gants blancs. Voilà, il était prêt. Sauf psychologiquement, en fait.

Il trouvait ça fou d'avoir passé tant d'années à se fondre à merveille dans la masse de gens riches et aristos et d'être aujourd'hui tellement stressé de devoir travailler dans un environnement plein de ces mêmes gens. La vérité était qu'il était avant tout hyper flippé de décevoir Ethan. Car si celui ci était plutôt tolérant avec lui dans le privé, le russe était certain que dans le professionnel il ne laissait rien passer. Ça faisait déjà 2 semaines qu'il travaillait ici et il était encore et toujours en apnée, agité par ce vent de panique qu'il avait espéré voir disparaître après les premiers jours.

Il sortit des toilettes où il avait fini de se tirer à 4 épingles pour débouler dans la boutique, et il sentit le regard sévère du manager se poser sur lui à la seconde où il y posa le pied. L’inspection –officieuse et silencieuse- ne dura que quelques secondes, et en absence de commentaire, Wun estima que son chef était satisfait de sa présentation. Il pouvait, le look du blondinet n’avait probablement jamais été aussi soigné.

Le début de matinée se passa tranquillement : pas trop de client, ce qui lui laissait le temps d’observer son manager tandis qu’il nettoyait les vitrines et replaçait certains bijoux. La journée s’annonçait tranquille et Wun se réjouissait d’avance d’avoir ENFIN une journée sans faux pas. Et le programme se déroula comme prévu jusque milieu d’après-midi.
Wun était en train de replacer des pendentifs dans une vitrine lorsqu’un cyclone déboula dans la boutique. Le manager était en pause, dans l’arrière boutique, et il était le seul vendeur inoccupé, ce fut donc sans surprise sur lui que le nouvel arrivant se jeta.

Wun l’observa rapidement, reconnaissant dans ce visage un peu fatigué les traces d’une gueule de bois. Il se fit la réflexion que venir faire du shopping avec une gueule de bois était bien la dernière des bonnes idées mais ne fit, naturellement, aucun commentaire. S’il était ici, c’est qu’il avait de l’argent, s’il avait de l’argent, il avait, ici en tout cas, tous les droits.
Il fut tenté de lui rétorquer un bien senti « Et bonjour c’est pour les chiens ? » mais se ravisa, accueillant l’ordre impoli avec un sourire et un bonjour plein de sobriété.

« Tout de suite Monsieur »

Répondit-il, tournant les talons pour aller chercher les dites montre. Cette petite phrase était devenue automatique dans sa bouche, lui qui il y a quelques temps à peine s’insurgeait contre toute forme d’autorité. Comme quoi, pour vivre, on était prêt à tout.

C'est en allant ouvrir la vitrine des montres à la recherche d'une Channel que Wun réalisa... Qu'il n'y avait pas de Channel. Emporté par le stress et la volonté de trop bien faire il s'était précipité sans réfléchir... Quelle erreur de débutant ! La boutique appartenait au groupe Orphée et ne vendait par conséquent QUE des produits Orphée. Certainement pas la concurrence.

Il hésita un instant à lui ramener malgré tout la nouvelle collection d'Orphée. Ce n'était pas ce que le client avait demandé, mais ce dernier serait probablement suffisamment énervé en apprenant qu'il n'y avait pas de Channel, s'il le faisait attendre à nouveau le temps d'aller chercher les montres Orphée, il était à peu près sur de perdre le client.

Il finit donc par sortir la nouvelle collection, la disposa sur son plateau d'argent, referma avec soin la vitrine, avant de retourner auprès du client l'air relativement ... Bredouille.

« Je suis désolé Monsieur, notre magasin ne vend que des produits de la marque Orphée »

Expliqua-t-il, pressentant que cette information n'allait pas franchement plaire au client qui avait déjà l'air d'un fou furieux en entrant dans la boutique. Il fallait aussi dire que cette réponse aurait été beaucoup plus pertinente s’il l’avait donnée tout de suite et non après sa petite escapade.

Là où Wunjo se sentait plus sur de lui, c'était que la marque Orphée jouissait d'une réputation plus chic, raffinée et de meilleure qualité que Channel. C'était aussi un peu plus onéreux, ce qui ne posait généralement pas de souci aux gens qui pouvaient se payer Channel. À moins qu'il ne soit tombé sur un fanatique de Channel, il y aurait peut être possibilité de faire affaire avec ce client. D'autant que ce dernier avait l'air du genre à faire facilement scandale, ce qui n'était certainement pas dans l'intérêt du blond, qui serait prêt à jouer des pieds et des mains pour le satisfaire.... En espérant que son orgueil et son insolence n'aient pas l'excellente idée de pointer le bout de leurs nez à ce moment là.

« Je peux par contre vous proposer notre nouvelle collection d’hiver. Elle vient de sortir »

Ajouta-t-il, essayant de maîtriser  le manque d’assurance dans sa voix, alors qu’il étalait sous son nez la collection en question. En temps normal, un péteux comme celui-là, Wun ne se serait pas gêné pour le provoquer, le railler. Mais là, c’était son job qui était en jeu, l’estime de son bro, et puis aussi un peu son salaire. Peut être sa vie, aussi, le manager prenait le boulot tellement à cœur qu’il serait capable de le dépecer au cure-dent s’il mettait un client en rogne. On ne rigolait pas dans le métier, comme Wun l’avait rapidement appris. Il forçait le sourire en tout serrant un peu les dents. Bon sang ce que c’était tentant de l’envoyer sur les roses ce client…


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MessageSujet: Re: Oh, il est 9 diamants et quart   Oh, il est 9 diamants et quart EmptyLun 18 Nov 2013 - 19:17


    En voyant le jeune homme se retirer pour aller lui chercher les tant attendues montres, un sentiment de soulagement envahit son esprit. Alléluia, enfin, peut-être, il allait être en possession de son bébé. Il anticipait déjà le doux contact de l’or, le scintillement délicat des pierres précieuses et l’agréable balancier des aiguilles. Fenrir se voyait déjà la retirer de son écrin de velours, un halo divin descendant du ciel pour le guider sur les pas de l’élégance.  Consommer, c’était toute sa vie. Dans la liste de ses besoins vitaux, entre dormir et se nourrir, il fallait rajouter « acheter ». Il ne voyait pas l’intérêt d’épargner, de toute façon au rythme qu’il tenait il n’allait pas rester sur Terre encore bien longtemps. Alors autant profiter de ce que la vie et le marketing avait à lui offrir le plus rapidement possible.
    Son dressing, plein à craquer de vêtements et de chaussures de créateurs qu’il avait pour la plupart porter qu’une paire de fois ou son appartement rempli de gadget technologique en tout genre qu’il n’utilisait jamais était là pour attester de cette philosophie de vie assez singulière.
    Et comme à chaque fois, les battements de son cœur s’accélérèrent quand il entendit le cliquètement des clefs et de la vitrine, et que le blond s’avança dans sa direction avec un plateau d’argent couvert de montres. Mais là, l’espoir s’envole, disparait dans un doux bruissement d’ailes et de billets.

    - Je suis désolé Monsieur, notre magasin ne vend que des produits de la marque Orphée.

    Le Loup tiqua, son petit cœur brisé par l’étau des fragments de son rêve. Bordel de merde, le destin jouait définitivement en sa défaveur. Au vu des efforts mystérieux fournis pour qu’il ne puisse même pas la voir autre part que sur du papier glacé il commençait même à y voir là un avertissement suprême, comme si le simple fait de posséder cette Chanel allait faire de sa vie un enchainement de malchance et de malheur. Sa boite de pandore valait donc 18 000€.
    Il était furieux contre ce vendeur, cet incapable, qui n ‘était même pas au courant des modèles proposés par la boutique. C’était son putain de boulot ! Merci pour l’ascenseur émotionnel mec.
    Il fixa méchamment les modèles devant lui, ses points se crispant sur le comptoir.

    - C’est très mignon, mais ce n’est pas ce qu’avais demandé. Je vais quand même pas vous apprendre votre métier ?

    Une douleur sourde résonna dans son crâne. Le stress, son énervement et ses frasques d’hier semblait tenter désespérément de  briser l’os de son front. Allez Fenrir, reste calme, pensa-t-il pour lui-même. Si ça ne tenait qu’à lui il aurait déjà envoyé valser ce foutu plateau trop brillant pour être honnête et insulter copieusement ce nullard dans son uniforme, mais il savait comment ces choses-là finissaient. Et il savait aussi comment son manager réagirait s’il devait encore aller le chercher au poste. Mal, très mal. Outre le fait qu’il n’allait manifestement jamais posséder la montre de ses rêves, il n’avait certainement pas besoin de son taper un énième avertissement au taff. Un congé forcé signifiait pour lui une disparition de ses revenus donc plus de shopping compulsif, plus de sorties et surtout une grosse dépression. Donc, calme, l’animal.
    Bon après réflexion, Orphée c’était très bien aussi. De toute façon il ne comptait pas sortir de la boutique avant d’avoir trouvé son bonheur, et tant pis pour Coco et pour Chanel. Il repartirait coute que coute d’ici avec un poignet brillant de mille feux, il en faisait sa mission, son devoir et il espérait sincèrement pour la sécurité du magasin qu’ils aient un modèle un tant soit peu convenable en réserve.

    - Enfin, maintenant qu’elle est là, autant la regarder cette nouvelle collection. Je veux du noir, bracelet et cadran en acier, serti de diamants et de rubis.

    Il lança un regard d’avertissement au jeune vendeur, le prévenant subliminalemment qu’il fallait mieux pour lui qu’il ait de quoi combler son caprice. Il remarqua le petit insigne sur sa veste, avec l’inscription « Dan Ebels ». Dan, tu es un empoté. Sa tête ne lui revenait décidément pas. D’ailleurs il n’avait pas du tout une tête à s’appeler Dan.
    Vraiment pas de chance pour lui, en cette après-midi pour le moment peu fructueuse, Fenrir se sentait d’humeur taquine.

    Il regarda autour de lui, détaillant le fastueux environnement. Il avait toujours aimé cette atmosphère particulière, cette sensation de confinement, de préciosité qui régnait dans ce type de boutique.  Tout pour satisfaire le client, tout pour assurer la discrétion, le genre d’endroit où l’on venait spontanément à parler d’une voix douce, presque à chuchoter. Pourtant le stripteaseur entonna de sa voix forte

    - Je compte sur toi Dan, j’ai passé une affreuse journée et j’ai vraiment besoin de la montre parfaite pour surmonter ça.

    Et il ajouta plus bas, dans sa langue natale pour être sûr de ne pas être compris. Une mauvaise habitude qu’il avait pris rapidement après son installation au pays du soleil levant, cinq ans plus tôt. Ne parlant pas un mot de japonais, il s’était rapidement rendu compte que personne, mais vraiment personne, ne comprenait un traitre mot de norvégien. Alors, pourquoi se privé de commérer sans risque ?

    - Et j’ai certainement pas besoin que t’as tête de con me la gâche encore plus.

    Il fixa en souriant faussement son vis-à-vis, attendant que de ses mains gantées il lui dévoile poliment le bijou tant attendu.
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Oh, il est 9 diamants et quart   Oh, il est 9 diamants et quart EmptyLun 2 Déc 2013 - 20:53



En voyant l’expression du jeune homme en face de lui se décomposer comme au ralenti, Wunjo comprit qu’il allait payer cher, très cher son erreur de débutant. Ah bah ouais. C’était sa fête. De A à Z en passant par toutes les lettres de l’alphabet, et peut être même des lettres d’autres alphabets au passage. La totale, le grand show. Il pouvait toujours invoquer le dieu de la pitié, à coup de « C’est pas ma faute, je suis nouveau », il sentait que ça ne donnerait qu’une raison supplémentaire à ce type là de le bouffer tout cru. Il pinça les lèvres, essayant de dissimuler son appréhension, invoquant le Dieu Orphée, maître du luxe et de la richesse, pour qu’il séduise cette âme courroucée.

Les poings crispés se formant sous ses yeux lui indiquèrent que l’invocation avait été un foirage total. Il venait de se faire snober en beauté, comme si le Dieu Orphée lui avait balancé un petit texto « J’peux pas, j’ai poney, TMTC YOLO LOL » -Oui, Orphée sait s’adapter à son époque.
Loin de s’imaginer que dans la tête de cet emmerdeur en grandes pompes se passait à peu près la même chose que dans la sienne –l’un comme l’autre rêvait plus ou moins de faire bouffer le platine des montres à l’autre-  Wunjo crispait ses lèvres en ce semblant de sourire pour donner le change. Pourtant… une simple petite baston ferait tellement de bien à ces deux bougres ! Sauf qu’ils y laisseraient tous deux des plumes –l’un des plumes soyeuses, l’autre des plumes de pigeon, certes.

En attendant, à défaut de véritablement convaincre l’énergumène dans son rôle de vendeur modèle, il voyait luire dans son regard cette petite étincelle qui voulait dire que tout n’était pas perdu –y compris son boulot soit dit en passant. Le blondinet retint son souffle, essayant de ne pas paraitre trop à l’affut alors que ses yeux désassortis –il avait oublié ses lentilles de couleur- guettaient les réactions de son interlocuteur.

Il dut retenir un soupir de soulagement en attendant les exigences de son vis-à-vis. Ok, monsieur était un chieur, mais un chieur qui pouvaient être comblés par les extravagances de la marque Orphée. Personnellement, Wun trouvait ces bijoux à vomir : trop brillants, trop lourds, trop imposants, trop chers, trop trop trop. Mais il pouvait concevoir que ça puisse plaire à certains, et Monsieur Grand Chieur semblait faire partie de ces certains.

« Tout de suite Monsieur »

Répliqua-t-il, essayant de dissimuler son mépris dans sa voix et dans ses yeux alors qu’il récitait cette petite phrase par cœur. Avec un peu de nez, on devinait que ce blondinet là tenait plus du rebelle que du type conformiste.

Il commença sur le champ à sélectionner les modèles pouvant convenir à Monsieur Caprice. Heureusement pour lui, Orphée ne manquait pas de modèles répondant à son signalement. Il se retint de soupirer, de lever les yeux au ciel, ou de manifester tout autre geste risquant de trahir son agacement certain. A la place, il essaya de se motiver comme il pouvait, même si l’envie de cracher à la gueule du client était bien présente.

Il s’attela minutieusement à la tâche, ignorant la première phrase de ce drôle d’énergumène. Mais en entendant ce parfait inconnu l'insulter dans sa langue natale, qu'il n'avait pas entendu depuis 15 ans au moins, Wunjo dut se retenir d'éclater de rire. Ah, le destin avait de l'humour ! Lui qui avait toujours pensé qu'entendre du norvégien à nouveau lui mettrait du baume au cœur... Le pire, c'était que malgré le sens des mots, c'était effectivement l'effet que ça avait sur lui. Il avait terriblement envie de lui répondre de pareilles amabilités dans la même langue, mais il ne pouvait. Même si tous les autres gens présents ne le comprenaient pas, il suffisait que le client comprenne pour que sa carrière professionnelle prenne fin. Il ne pouvait pas jouer avec ça. En revanche, il pouvait tout à fait lui faire subtilement comprendre qu'il avait parfaitement compris sa langue.

« Ma tête de con s’en voudrait terriblement… »

Répliqua-t-il, en Norvégien bien entendu, non sans ironie, ne pouvant retenir ce petit sourire presqu’insolent qui s’emparait de ses lèvres. Il ne pouvait pas l’insulter. Il ne pouvait pas lui coller son poing dans la gueule. Mais il pouvait se foutre subtilement de lui, rien ne l’interdisait. Et s’il tapait un scandale, Wun dirait qu’il ne voyait pas de quoi il parlait, qu’il avait gardé le sourire poli jusqu’au bout. Il omettrait de dire que le sourire poli tirait un peu sur le sarcastique et l’effronté.

Et comme si de rien n’était, il étala sous le nez du client les différentes montres. Honnêtement, c’était une petite victoire, mais ça lui redonnait la pêche. Evidemment, il aurait encore plus la pêche s’il pouvait se dire qu’il allait le retrouver et lui péter les dents, une à une… mais c’était trop risqué. Bon sang, desfois, de rares fois, il regrettait de ne plus être dans la mafia. Ce temps où il pouvait sévir comme il voulait sans trop se poser de question. Maintenant, il était libre, certes, mais il était aussi asservi par ceux qui détenaient le pouvoir, l’argent, ceux qui avaient un ascendant sur sa vie. Ethan y compris. Il adorait Ethan, et ferait probablement tout pour lui, mais bon sang, ce qu’il pouvait détester être dépendant à ce point. Ce type qui ne se prenait pas pour de la merde lui rappelait ce pour quoi il avait toujours voulu se battre : sa liberté. C’était tentant, de lui claquer la gueule, pour ensuite claquer la porte. Mais que ferait-il, ensuite ?

« L'une d'elle vous plait-elle ? »

Demanda-t-il finalement, et si le ton était poli, le sourire aimable, les gestes révérencieux, mais le regard était plein de défi. Wunjo, enfin, Dan, était à deux doigts de tout foutre en l’air. D’arracher la jolie aiguille de cette montre et de la coller dans l’œil de ce péteux. De lui vendre une de ces montres hors de prix, de le suivre hors du magasin, dans une ruelle, et de lui faire sa fête, et pas dans le sens festif du terme. Ce qui le retenait, ce n’était même pas le salaire, ou le job. Non c’était Ethan. Pour qui allait-il le prendre ? Allait-il encore voir en lui ce type lamentable, comme la foi où il avait été le ramasser au commissariat parce que le russe s’était collé une grosse caisse et avait fini par se bastonner ?

Allez. Fais un effort Wunjo. Un jour tu seras en mesure de vomir sur les grands airs de ce type là. Peut être même littéralement, si tu finis trop saoul et qu’il est dans le coin.

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