Just one last time...

La sonnerie retentit et nous signalait qu'il était enfin midi. Lorsque le professeur finit sa phrase, il nous autorisa à nous lever. Je rangeai mes affaires puis sorties de la salle de cours. Je me dirigeais vers la salle, où devait être Jun, en me faufilant entre les nombreux élèves dans les couloirs qui allaient à l'opposer de ma destination.

Quelque bousculade avec les autres plus tard, j'arrivai enfin devant la porte déjà ouverte. J'entrais sans frapper. Je remarquai, à ma plus grande surprise, qu'elle n'y était pas. Je demandai à quelques camarades de sa classe présente s'ils savaient où Jun s'était rendu. Ils me répondirent que non et qu'ils l'avaient juste vu quitter la pièce. Je lui avais pourtant dit que je venais la chercher, on avait toujours fonctionné comme ça depuis que nous étions ici. Je ne comprenais pas pourquoi ce jour-là elle avait décidé de faire autrement.
Pour commencer je suis allé la chercher dans les toilettes. Vous savez qu'allais dans les toilettes des filles pour un homme c'est quelque chose se dérangent à faire. Je passai alors discrètement ma tête à travers la porte pour y jeter vite un oeil. Il n'y avait personne. Je m'éloignai de ces toilettes à toute vitesse avant que quelqu'un ne me vois.
Le réfectoire était le deuxième lieu auquel j'avais pensé, elle était peut-être partie manger avec l'une de ses amies sans me prévenir. J'avais vérifié chaque table du réfectoire, regardais toutes les têtes présentes et aucune n'était celle de ma soeur. Je commençais à perdre espoirs mais, je ne voulais pas manger sans elle. Il fallait donc que la retrouve, au moins pour savoir ce qu'elle faisait et avec qui.
Le seul choix qui me restait en tête était la cour mais, elle était tellement grande. Pour ne pas perdre trop de temps il me fallait prendre de la hauteur pour voir l'intégralité des extérieures de l'académie et ainsi pouvoir l'apercevoir plus rapidement. Quant au lieu le seul endroit où pouvait le voir c'était sur le toit. Aussitôt dit aussitôt fait ! Quelque seconde après j'y étais. De là-haut on avait un super-vu, c'était très agréable à regarder mais, en tournant ma tête vers la droite, je remarquais au loin une fille, allonger sur le sol. Curieux de connaître la personne, je m'approchais d'elle.

À ces côtés il y avait du sang, beaucoup de sang, je n'en avais jamais vu autant. Son bras en était recouvert et on pouvait voir les plaies qu'elle s'était fait. Sur le coup j'étais paniqué, je ne savais pas quoi faire. Je me mis à genoux, posa mon sac à côté de moi. La regarda pendant quelques secondes avant de me décider de ce que j'allais faire. J'aurais pu aller chercher de l'aide de l'infirmier ou d'une autre personne mais j'avais peur qu'elle meure pendant que je les cherche. Il m'était impossible de la laisser seule sur le toit dans cet état. Même si elle l'avait choisi, je ne pouvais pas la laisser rejoindre l'autre monde. La mort d'une personne provoque la tristesse et le malheur. J'avais ressenti ça quand ma grand-mère est morte dans sa chambre d'hôpital. Elle devait avoir une famille, une mère, un père, peut-être des frères ou des sœurs, des amis. Si elle en avait pas et que c'était la raison de son acte alors je resterai avec elle car personne mérite d'être seule.

Je sortis de mon sac, une mini-trousse de secours que je gardais au cas où dans la petite poche de mon sac à dos. Je ne pensais pas que j'aurai affaire à ce genre de situation, quand j'avais décidé de la prendre avec moi, je pensais que ça servirait à soigner de petits bobos de rien du tout, pas de sauver la vie d'une jeune fille. De l'intérieur, je pris du désinfectant et des bandages. Je me rapprochai du corps, touchant avec mes genoux la flaque de sang qui s'imbiba dans mon pantalon, le marquant avec d'une grosse tache rouge. Je frissonnai quand il effleura ma peau. Je versai du désinfectant sur du coton et le passai sur les coupures de la fille, mes mains tremblaient et mon coeur battait plus vite que d'habitude. Malgré ça j'étais arrivé à lui mettre les bandages et le garrot correctement empêchant le sang de continuer de coulait.

La fille était encore inconsciente, j'en profitai pour ranger ce qu'elle avait sorti et lui éloignait la lame de rasoir qu'elle avait dans la main. Finalement je déplaçai sa tête sur mes jambes et je commençai à lui caresser les cheveux en chantonnant la première chanson qui me vint à l'esprit en attendant qu'elle se réveille.

Sa tête était posée sur mes genoux, une de mes deux mains caressait délicatement ses beaux cheveux. J'attendais. J'attendais qu'elle me montre qu'elle était bel et bien vivante. Elle avait l'air détendue alors que moi j'avais peur qu'elle soit plongée dans un repos éternel. Oui je ne la connaissais pas mais, ce n'était pas une raison pour la laissais ainsi. J'avais réussi à arrêter le sang, elle ne devait pas être en danger de mort mais, je m'inquiétais tout de même. Dans ma tête, j'avais promis que je resterai à ses côtés jusqu'à son réveille, qu'elle s'éveille dans cinq minutes ou dans cinq heures, je resterai à ses côtés et je continuerai à lui toucher les cheveux tout en chantant, j'avais un grand répertoire de chanson et s'il le fallait je les ferais toutes. Je chantais la chanson que j'avais entendue la veille sur une radio française et que j'avais le plus aimée.

« Elle était si belle la poupée
Elle que les anges avaient oubliée
Et si on l'avait un peu regardé
Peut être que
L'hiver ne l'aurait brisé »

Quelques instants après, elle ouvrit ses yeux et la première chose qu'elle avait vus c'était le bandage que j'avais fait. Son bras devait lui faire mal. Malheureusement je ne pouvais pas lui enlever la douleur qu'elle ressentait au bras. Elle ne s'en plaignit pas, sûrement parce qu'elle était consciente qu'elle allait souffrir.
Elle me fixa ensuite, ces prunelles étaient belles et son regard était pénétrant. Je ne disais rien, aucun son ne sorti de ma bouche, je l'admirais en silence, elle était aussi belle qu'une poupée en porcelaine. Elle me remercia en français d'une douce petite voix qui la rendait encore plus mignonne. Pourquoi une personne qui avait l'air si gentille et mignonne voulait- elle mettre fin à ses jours ? Je voulais comprendre. Je n'allais pas la laissais toute de suite sans avoir d'explication. Elle avait probablement des problèmes et si elle avait besoin de moi pour les résoudre alors je serai là même si elle ne le voulait pas. Je ne lâcherai pas la faire et elle sera obligée d'accepter que je l'aide. Dis comme ça on avait l'impression que j'étais un harceleur mais, j'avais tellement envie de l'aider. Qui sait ce que l'avenir pouvait nous réservait ? Nous finirons éventuellement par devenir des amis ou être simplement des connaissances.

Il fallait que j'agisse maintenant alors je me mis à côté d'elle et la redressai avec mes mains pour l'asseoir sur le sol. Je la pris ensuite dans mes bras pour lui faire un câlin. Il y avait une chance pour qu'elle me rejette et je le savais mais, je m'en fichais. J'essayais de la réconforter comme je le pouvais, les seules personnes que je consolais étaient les petits que je gardais. Elle était différente d'eux mais je la câlinais comme avec les enfants sauf que cette fois-ci j'y mettais encore plus de tendresse. Je m'approchai de son oreille gauche et je lui murmura en français :

« Tout va bien maintenant ! Je ne te laisserai plus jamais saigner »

Je restais enlaçais à elle quelque seconde encore avant de la lâcher. Le câlin avait été agréable et je souhaitait qu'elle l'avait aimé autant que moi. Je lui montra mon plus beau sourire avant de lui dire avec enthousiasme :

«  Je m'appelle Akio ! Enchanté ! »

Le blond me releva puis m'aida à m'asseoir. Comme si j'étais une enfant, il me prit dans ses bras tendrement et me serra contre lui en veillant à ne pas me faire mal. Je ne savais pas vraiment comment réagir, je ne comprennais pas tout de la situation ... Avais-je vraiment voulu mettre fin à mes jours ? Et quelles allaient être les conséquences de cet acte manqué ? Tells étaient des questions qui m'effleuraient à peine l'esprit et s'en repartaient aussitôt.

À ce moment, j'aurais aimé retourner quelques années en arrières et continuer de prendre le thé dans le jardin avec ma soeur et ses jouets. Saki ... Que penserait-elle quand elle apprendrait ce que j'avais fait ? Elle serait triste, pleurerait, ne comprendrait pas puis me serrerait dans ses bras sans doute.

Mon bras continuait à me lancer, pourtant je ne faisais pas attention à la douleur, me concentrant sur le garçon. De toute façon, si j'avais écouté les appels de détresses de mon avant bras, j'aurais sans doute vomis puis me serait évanouie une nouvelle fois à cause de cette douleur purement insupportable.

J'avais saigné mon corps et tenter de détruire mon esprit; mais j'avais été incapable de rendre mon âme une bonne fois pour toutes. J'avais aperçu le néant et avais goûté à son enivrante liberté, pourtant je devais bien admettre que si je n'avais été aussi désespérée à cette heure, je me serai rendu compte tout de suite que ma vie, aussi monotone et glauque qu'elle soit était bien plus savoureuse que cette mort plate et sans ... Sans vie ?

Chaque respiration soulevait ma poitrine et faisait battre mon coeur, et je ne pouvais qu'en être ravie en l'instant. Pour le moment, j'étais incapable de lui en vouloir de m'avoir sauvé.

« Tout va bien maintenant ! Je ne te laisserai plus jamais saigner » dit-il dans ma langue.

Je n'étais pas persuadée de la sincérité de ses paroles mais je voulais y croire. Je vous penser que je ne serai plus jamais seule, que quelqu'un me comprendrait ... je voulais y croire pour entrevoir ne serait-ce qu'une fraction de seconde ce que les gens appelaient le bonheur.

Je n'avais jamais voulu être heureuse. Le simple fait de m'imaginer tomber dans ce cercle viscieuw qui m'aurait amené à devenir comme tout le monde me dégoûtait.

Dans un sourrire radieux, il me dit :

«  Je m'appelle Akio ! Enchanté ! »

Akio. C'était donc ainsi que ce prénommait celui à qui je devais maintenant tout.

«  Moi c'est Hana. » dis-je seulement.

Ma facilité à décliner mon identité me surprenait ! C'était un parfait inconnu mais j'avais une totale confiance en lui. C'était étrange de ma part, mais vu les circonstances, cela pouvait se comprendre.

Tout en souriant du mieux que je pouvais, je me mis à jouer comme un chaton avec une des mèches de cheveux dorés qui dépassait de sa chevelure.

«  Moi c'est Hana. »

Hana... c'est joli comme prénom et ça lui va tellement bien. Elle avait l'air d'avoir la même fragilité qu'une fleur. Pendant l'été et le printemps, elle laissait sa beauté à l'air libre mais quand le froid de l'hiver débarquer, celui-ci lui faisait mal au cœur et la petite fleur finira par se faner si personne ne lui donne de la chaleur. La poupée Hana que j'avais devant moi devait être en plein hiver mais je ne la laisserai pas disparaître comme ça. Je lui souriais tendrement et lui murmura :

«  J'adore ton prénom »

Je la laissais jouer avec mes cheveux, ce moment était agréable. Elle ressemblait maintenant à un petit chaton. J'aurais voulu que ce moment continu encore mais, il y avait une chose plus importante à faire. Je n'avais pas oublié. Mes lèvres prononcèrent instinctivement alors que je ne faisais qu'observé Hana.

«  雨降って地固まる  » ( lit = Après la pluie, le sol devient ferme. ) ( après la pluie, le beau temps )
Ame futte ji katamaru

je ne savais pas si elle l'avait entendus mais, je n'y prêtai pas attention pour l'instant. Je pris ses affaires et les miens pour les ranger dans un endroit discret, au moins personne ne les verra. Ensuite, je soulevais Hana qui n'était pas si lourde, je la portais comme une princesse. Hana était passé d'une inconnu à ma poupée princesse des fleurs. Moi, en tant que chevalier, j'allai terminer ma première mission. Un de mes bras soutenait ses jambes et l'autre était au niveau de son dos. Voyant que j'arrivais à courir, je me sentais prêt pour y aller. J'expliquai bien sûr à Hana avant de partir.

« Accroche-toi bien ! Je t'emmène à l'hôpital »

Une course contre-la-montre venait de commencer. En moins de temps qu'il faut le dire, j'étais déjà dans la cour. À chaque endroit où je passais, les gens nous fixaient. Habituellement, ça me dérangeait beaucoup d'être observé mais, là mon devoir avait pris le dessus et je ne faisais même plus attention à eux. Je ne m'arrêtais pas une seule fois, je devais courir et encore courir. J'avais répété au moins cinq fois à Hana.

« On y est presque »

C'était la première fois que je courrais autant. Je n'ai jamais été sportif mais, je pense que si j'avais été noté pour l'endurance j'aurais frôlé le 20 sur 20. Le temps que j'avais mis pour y aller, je ne l'avais pas vérifié. Lorsque j'aperçus au loin l'hôpital, je fus soulager. Elle allait enfin être soignée. À l'entrée de l'hôpital, je déposai la poupée, je lui pris ensuite la main et je la dirigeai vers un siège de la salle d'attente.

« Je reviens dans 3 secondes»

Je me précipitai vers la femme de l'accueil et je lui expliquai ce qui s'était passé. Elle me répondit qu'un médecin aller s'occuper d'Hana. Je la remerciai avant de retournai auprès de ma princesse. Je passais ma main dans ses cheveux et lui dit :

« Le médecin arrive, il va guérir ta blessure aux bras. »

Mes battements de cœur étaient redevenus normaux. Nous n'avions plus qu'à attendre.

Note de l'administration : sujet archivé le 22 août 2016